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BULLETIN du CERCLE d’ÉTUDES NUMISMATIQUES VOLUME 47

N° 2

MAI - AOÛT 2010

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Du Cercle d’Études Numismatiques (CEN) au Centre Européen d’Études Numismatiques (CEEN) : quelques réflexions sur l’avenir de la recherche … Le Cercle d’Études Numismatiques est né le 1er janvier 1964. À l’initiative du regretté Pierre Magain, quelques numismates alors dans la trentaine, parmi lesquels J. Lallemand et M. Thirion, tous deux attachés au Cabinet des Médailles, se réunirent « pour examiner la situation numismatique à Bruxelles. De cet examen, il ressort que l’activité des sociétés existantes ne crée pas, à Bruxelles, un milieu favorable à la formation numismatique de leurs membres et que le mécontentement croissant des numismates est, par conséquent, justifié » [1]. Le CEN se voulait clairement une alternative à l’académisme un peu désuet de la Société Royale de Numismatique de Belgique, encore fortement imprégnée du dogmatisme de l’entre-deux-guerres [2]. Toutefois, la nouvelle association ne s’est jamais positionnée comme une franche opposition à la vénérable société savante. Au contraire, s’inscrivant dans un contexte d’« éducation permanente » et du développement de la culture à tous les niveaux (celles des universités du troisième âge, par exemple), un phénomène typique des années 60, les fondateurs du CEN avaient fixé comme objectif la formation des numismates débutants – quel que soit leur âge, du reste – afin de les préparer à participer aux travaux de la Société Royale. Il est symptomatique de relever que dès le 14 décembre 1965 [3] fut créée « une section du CEN réservée uniquement aux jeunes », disposant de sa propre publication mensuelle dont l’édition s’est poursuivie pendant plusieurs années. ________ [1]

BCEN, vol. 1 n° 1, avril 1964, p. 1. Dont P. Magain avait eu à souffrir au début des années 60 : son intérêt pour l’art celtique avait été tourné publiquement en dérision par un président de la Société, esthète de la vieille école. Suite à la réflexion, à haute voix, au milieu d’une conférence de : « Comment peut-on s’intéresser à de telles horreurs » (sic !), M. Magain avait terminé là son exposé et quitté la salle laissant un auditoire quelque peu médusé … Une génération à peine après le second manifeste du surréalisme d’André Breton (1930, rééd. en 1946), ce type de réaction montre l’état d’esprit de certains scientifiques belges alors « en place ». [3] BCEN, vol. 2 n° 4, décembre 1965, p. 71. [2]

BCEN vol. 47 n° 2, 2010

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