CAPABLANCA 2 - Chapitre VII

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VII. LA LETTRE SCELLÉE

Teuh Teuh. Eh bien... Tu manies l’épée presque aussi bien qu’un capitaine du Tercio, Juanico.

Touché !

Je peux à présent te confier une mission. Sois vigilant et, si tu vois quelque chose d’inhabituel, fais-le-moi savoir sans tarder.

Quelque chose ne va pas, Don Rodrigo ?

Je te parle de ce qui pourrait arriver... Les soldats ne discutent pas ! Ils obéissent ! Va fouiner un peu !

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Ça doit être la toux, mais Don Rodrigo est de mauvaise humeur depuis des jours. Il me crie dessus pour tout.

Comment va-t-il ?

Mais il ne te frappe pas comme le faisait ton demi-frère.

Sebastiá se remet, mais il rumine sans cesse... Continue à lire, Joan...

L’aveugle malicieux répondit : tu sais pourquoi je sais que tu les as mangés trois par trois ? Parce que tu n’as rien dit quand je les mangeais deux à deux.

Alors... Lazaro, tu m’as trompé. Tu as juré devant Dieu que tu avais mangé les raisins trois par trois. Pas du tout, dis-je, mais pourquoi soupçonnez-vous cela ?

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Castell de Pera, juin 1608 Teuh Teuh Teuh

Il y a longtemps que vous n’êtes pas allé à Llacera...

Tu es mes yeux et mes oreilles...

Arrête de fouiller dans la vie des autres et applique-toi dans ton travail !

Oui, oui.... Don Rodrigo !

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Qu’est-ce que tu fais endormi ?

As-tu verrouillé toutes les portes ?

Qu’est-ce que tu attends ? Prends le pistolet et l’épée.

Oui, oui... toutes !

Aujourd’hui, c’est à ton tour de veiller toute la nuit !

Maudit Don Rodrigo !...

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Juanico ! Teuh ! Teuh ! Teuh !

Ce n’est pas possible... elle est tombée sur la tranche !

Ne reste pas planté là ! Apporte-moi une table, du papier et de l’encre, que j’écrive une lettre… Et un sceau pour la cacheter...

Tiens, c’est pour toi. C’est à toi !

.. Teu Teuh....Oui, la sceller. Dès demain, tu la porteras à l’alcalde* de Llacera, au plus vite. N’oublie pas…

La sceller ?

*NDT Maire

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C’est bon, tu peux ranger ton arme !

Dis-nous ce que tu as à raconter et tu pourras repartir comme tu es venu.

J’ai arrangé cette rencontre pour vous annoncer que... votre chef Caracreu n’est pas mort.

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Je suis simplement au service de Don Rodrigo et je m’appelle Joan.

Don Rodrigo et ses coffres… Ton frère , Sebastiá dit que ton maitre cache quelque chose.

,

Tout le monde t’appelle Juanico le vendu.

Ouf... Tu peux m’aider ?

... Je grimpe pour cueillir les cerises.

Aurait-il un secret ? Ou bien est-ce sa fortune qui te pousse à l’aider ?

Je les adore, mais il y en a assez.

Quelle fortune ?

C’est ce qu’on dit.

Bof... Je ne sais pas... tu en veux plus ?

Mmm... Comment se fait-il que vous, les hommes, soyez comme ça ? Vous êtes tantôt tendres et doux comme les cerises, tantôt aigres comme la bile.

Certaine?

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Ce matin, avant de te rencontrer, je suis tombée sur trois voyageurs qui le cherchaient... Ils m’ont dit qu’ils étaient d’anciens frères d’armes de Don Rodrigo.

,

, Ton maitre va être content, aujourd’hui…

Ah, bon ?

Et à quoi ressemblaientils ?

Oh, à des vieillards... De vieux voyageurs fatigués. Je leur ai indiqué la direction du château et ils m’ont donné ceci pour le renseignement !

Je dois prévenir Don Rodrigo de toute urgence...

Joan ! Qu’est-ce qui t’arrive ?

Ils deviennent aigres de plus en plus jeunes… Ces hommes !

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Chut, c’est moi ! Celui qui te nourrit !

C’est Rufino ! Le cheval de Don Rodrigo !

Bon Dieu ! Cours, Rufino, cours !

Chuut ! Calme-toi ! Que s’est-il passé ? Où est Don Rodrigo ?

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Hoo, Rufino... !

Don Rodrigo ?

Don Rodrigo ! Répondez !

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Qui est-ce ?... Il... Il est mort !

Et celuici...

Mort aussi... Oh, mon Dieu !

Don.... Don Rodrigo ?

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