Le magazine d’informations du Ministère des Postestélécoms et Télécommunications du Cameroun Innovation technologique Opérateurs mobiles Régulation Gestion publique Arthur Zang : PERFORMANCES Comment j’ai Camtel lance X-TremNet, son L’assignation des fréquences 57 recommandations pour Des Postes & Télécoms pu atteindre Paul Biya offre Internet haut débit 4G ne saurait tarder l’économie numérique
PERFORMANCES Le magazine d’informations du Ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun
DES POSTES & TÉLÉCOMS N° 007 mars - Avril - mai 2017
DIRECTRice DE LA PUBLICATION : Minette LIBOM LI LIKENG
EXCLUSIF !
Tout ce que le Minpostel va réaliser en 2017
Minette LIBOM LI LIKENG, Ministre des Postes et Télécommunications.
DOSSIER SPéCIAL
(Pages 26-37)
Mobilisation tous azimuts pour booster le numérique
L’heure de la con L’heure de la consolidation ! Par Minette LIBOM Li LIKENG, Ministre des Postes et Télécommunications
je peux, sans risque de me tromper, dire que les fondamentaux en matière des Postes, des Télécommunications et TIC sont posés
défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique. J’invite toute la nation à se mobiliser résolument, pour accompagner les nombreuses initiatives de nos jeunes dans ce domaine ».
Cher lecteur, Vous pouvez le considérer comme un cadeau de la nouvelle année 2017, ce magazine que vous tenez. Un cadeau parce que Performances des Postes et Télécoms, le magazine trimestriel du ministère des Postes et Télécommunications, par ailleurs disponible en version électronique, a subi un relifting que vous saurez apprécier, nous l’espérons.
Le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, dans son adresse à la Nation le 31 décembre 2015, relevait que le développement des infrastructures de communication et télécommunications faisait partie des conditions d’une véritable industrialisation. Et dans ce domaine, disait-il, « il nous faut rattraper au plus vite notre retard dans le développement de l’Economie numérique. Celle-ci est un véritable accélérateur de croissance, en plus d’être une véritable niche d’emplois nouveaux pour notre jeunesse. Nous devons pouvoir en tirer avantage pleinement».
Dans ce numéro, vous aurez non seulement un aperçu des actions et projets de notre département ministériel pour 2017, des grands projets et réalisations du Cameroun, mais également les réalisaCette interpellation présidentions des autres acteurs publics et tielle a été réitérée le 10 février privés du secteur dont nous avons 2016 lors de son adresse à la jeula charge. nesse en ces termes : « l’un des 2 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Un an après, je puis vous affirmer que nous nous sommes attelés, avec le budget consacré à notre déparent ministériel, à apporter des solutions à vos préoccupations. Ainsi, à ce jour, et au regard des réalisations concrètes, je peux, sans risque de me tromper, dire que les fondamentaux en matière des Postes, des Télécommunications et TIC sont posés. Il ne reste plus qu’à les densifier, à les consolider et à les améliorer. Par ailleurs, le Plan stratégique de développement de l’Economie numérique a été élaboré et validé par le Premier ministre, Chef du gouvernement. L’exécution des projets qui y sont contenus s’effectuera dès cette année 2017. Dans ce numéro, vous trouverez quelques détails de ces projets. Bonne lecture !
Performances des P&T | 3
Le magazine d’informations du Ministère des Postestélécoms et Télécommunications du Cameroun Innovation technologique Opérateurs mobiles Régulation Gestion publique Arthur Zang : PERFORMANCES Comment j’ai Camtel lance X-TremNet, son L’assignation des fréquences 57 recommandations pour DesBiya Postes & Télécoms pu atteindre Paul offre Internet haut débit 4G ne saurait tarder l’économie numérique
PERFORMANCES Le magazine d’informations du Ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun
Sommaire
47. Interview de Jean Marie Dongo, Directeur SUP’TIC 48. Avec l’AfriNic, l’Antic sensibilise les informaticiens au protocole IPv6
Dossier Spécial
50 C’EST NOUVEAU ! 50. Le portail agropastoral Camagro rétrocédé au Minpostel
Mobilisation tous azimuts pour le développement numérique Page 26 - 37. 52. 26. Mobilisation tous azimuts pour le développement numérique
6.
28. Paul Biya insiste sur la mise en place d’une économie numérique
6. L’INTERVIEW DU MOIS
29. Minette Libom Li Likeng veut veiller au respect de l’instruction de Paul Biya
Minette Libom Li Likeng : « Le développement de l’économie numérique, c’est l’affaire de tous »
11.VOEUX 2017 Retour en images sur la cérémonie de Yaoundé
20.
12. Ce que fera le MINPOSTEL en 2017 16. Les réalisations du Minpostel en 2016 18. Le Globe-Trotter de l’Economie numérique est lancée ! 22. Les opérateurs et le Minpostel unissent leurs forces pour aller de l’avant
54.
30. 57 recommandations pour booster l’économie numérique 34. Le plan stratégique “Cameroun numérique 2020” est là
42. GESTION PUBLIQUE
La Ministre. En images
42. Paul Biya offre 500 000 ordinateurs aux étudiants des universités du pays 43. Dr Hamadoun I. Touré : « Paul Biya vient d’accorder 500 000 ordinateurs aux étudiants. C’est un pas très important ! » 44. Le Cameroun encouragé à rejoindre Smart Africa
23. François Joseph NNEMETE : «Cloud, il y a la régulation qu’il faut mettre en place »
26. SUR LE TERRAIN La Ministre. En images
25. L’EVENEMENT
46. FORMATION
Retour sur le Village Androïd. En images
46. L’ENSPT devient SUP’PTIC avec une orientation accrue vers les TIC
438 4 | Performances des P&T
40
Magazine GRATUIT du ministère des Postes et Télécommunications.
ONT CONTRIBUé A CE NUMéRO Constantin LEBOGO 54. Jean-Louis Beh Mengue : « Michel Nkuindja L’ART a pour mission la régula- Cyrille Etoundi tion, c’est-à-dire l’application des Muriel EDJO Gaëlle MASSANG textes » Beaugas-Orain DJOYUM
56. Pierre Kaptué : « L’assignation des fréquences 4G au Cameroun ne saurait tarder » 57. « La délivrance des licences (…) relève de la seule compétence du MINPOSTEL »
ner 20 000 PME 60. Nexttel TV, la télévision mobile de Viettel S.A 62. ZTE leader des innovations 5G 65. Camtel lance X-TremNet, son offre Internet haut débit (150 Mbps) 67. Pierre-François KAMANOU : «Nous introduisons sur le marché les Numéros Infotel »
62. 68 INNOVATION
OPéRATEUR ICT Media STRATEGIES Web : www.ictmedia.cm Mail : contact@ictmedia.cm Tél : +237 243 25 64 36 / 674 61 01 68
Maquette ICT Media STRATEGIES Régie PUBLICITAIRE ICT Media Marketing and Communication Agency Tél : +237 222 20 93 40 Mail : contact@ictmedia.agency CONTACTS MINPOSTEL Web : www.minpostel.gov.cm Mail : celcominfo@minpostel.gov.cm Tél : +237 222 243 470 (Celcomm) Tél : +237 222 230 615 (Cabinet Ministre)
68. Arthur Zang : Comment j’ai pu atteindre Paul Biya en personne Le magazine Perfornances des Postes et et obtenir des financements Télécoms peut être téléchargé gratuite-
ment sur les sites web du Minpostel 70. POST SCRIPTUM (www.minpostel.gov.cm), de ICT Media 70. Cameroun, une mini Silicon STRATEGIES (www.ictmedia.cm) et de TIC Mag (www.ticmag.net)
70 n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Pages 18-32
rédaction TIC Mag Muriel EDJO 58. « Rapprocher nos clients de ce Karl OGANDAGA Célestin I. NDONG qui est essentiel » 59. MTN Cameroon va accompag- Joël Jephté TCHEMEDIE
40. AVIS D’EXPERT
21.. C’ETAIT Là-bas.
DOSSIER SPECIAL
Mobilisation tous azimuts pour développer le numérique
58 OPERATEURS
Dr Calvin BANGA, En toute sécurité
Germain Koukolo. En images
20. LE JOUR DU DAG.
57.
38. DIRECTION A LA UNE
40. La Terminologie au sein des organisations faitières : la CEI, l’ISO et l’UIT, Par Clément NIMESSI
23. INFRASTRUCTURES 23
36. Paul Biya prescrit à ses ministres plus de présence sur les réseaux sociaux
EXCLUSIF !
Tout ce que le Minpostel va réaliser en 2017
54. REGULATION
12.AU MINISTERE 42
N° 006 JANVIER - FEVRIER - MARS 2017
52. Pierre Kaldadak: « Campost est entrée de plein pied dans la TRIMESTRIEL poste numérique » 53. Younouss Djibrine rempile à la DIRECTEUR DE LA PUBLICATION Minette LIBOM LI LIKENG tête de l’UPAP
3. Edito L’heure de la consolidation ! Par Minette LIBOM LI LIKENG
51. POSTES
DES POSTES & TÉLÉCOMS
DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : Minette LIBOM LI LIKENG
valley ! Par Armand Ndjodom
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Copyright © 2017 Performances des Postes et Télécoms Performances des P&T | 5
L’interview du mois Performances des Postes et Télécoms : L’année 2016 qui s’achève a été marquée par certaines grandes dates dans le secteur camerounais de l’économie numérique. Quels sont d’après-vous les plus marquantes pour votre département ministériel en 2016 en matière du numérique ? Minette Libom Li Likeng : Il convient de noter que ma nomination le 02 octobre 2015 a coïncidé avec l’appel du chef de l’Etat lors de son message à la Nation le 31 décembre 2015, à l’ensemble de la communauté nationale à rattraper le retard du Cameroun dans le domaine du numérique. Et dans son message à la jeunesse le 10 février 2016, le président de la République présente l’économie numérique comme une niche d’emplois pour les jeunes. Fort de ces interpellations, nous avons, à chaque occasion, lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs du secteur des postes et télécommunications.
« Le développement de l’économie numérique, c’est l’affaire de tous » Propos recueillis par Beaugas - Orain DJOYUM Pour la ministre des Postes et T é l écommunications, M inette L ibom L i Likeng, la modernisation de l’économie camerounaise n ’est pas l’affaire du seul ministère dont elle a la charge, mais de tous . Y compris du secteur privé et de la socié t é civile . D ans cette interview, elle pr é sente également ce qui attend les C amerounais en 2 0 1 7 et les grandes réalisations de 2 0 1 6 .
6 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Il y a donc eu la Conférence annuelle des responsables des services centraux, déconcentrés et des sociétés sous-tutelle le 20 janvier 2016. Le 19 février 2016, nous avons organisé une session interactive d’échanges avec des jeunes promoteurs de projets TIC des villes de Yaoundé, Douala, Bafoussam, Bamenda et Garoua. Un échange plutôt fructueux. Et dans la même ambition de révéler les talents dans le domaine de l’économie numérique, nous avons organisé le Village android du 16 au 18 mai 2016 à l’esplanade du Musée national, en marge de la conférence « Investir au Cameroun : Terres d’attractivités ». Les 3 et 4 mars 2016, nous avons organisé les premières Journées nationales du numérique, un grand regroupement des intelligences pour recueillir des propositions en vue de mener le développement de l’économie numérique. Le 23 juin 2016, nous avons lancé le concept des Matinées départementales du numérique à Ebolowa dans la Mvila, suivi d’Eséka le 27 août et de Ndop 3
septembre 2016. Les Matinées départementales du numérique visent à primer les meilleurs élèves dans les matières en relation avec les TIC et à développer l’inclusion numérique en milieu jeune à travers le Cameroun.
L’année s’est terminé avec le changement de dénomination de l’Ecole nationale supérieure des postes et télécommunications (ENSPT), qui est devenue SUP’PTIC, avec l’intégration du volet technologies de l’information et de la communication dans les missions Conscients du rôle central que de- de l’Ecole. C’était à la faveur d’un décret vrait jouer le secteur privé dans le déve- du président de la République signé le loppement de l’économie numérique au 26 octobre 2016. Cameroun, nous avons mis en place le Cercle de concertation permanente pu- PPT : Pour la première fois, le Cameroun blic-privé du secteur des Postes et Télé- dispose de son programme Cameroun communications (CPPT) dont la première numérique 2020 issu non seulement réunion s’est tenue le 11 aout 2016 à d’une concertation nationale, mais Yaoundé. Une réunion extraordinaire du également des résultats de séances de CPPT, élargie aux chefs d’entreprises a brainstorming entre les différents dépareu lieu à Douala le 20 décembre 2016. tements ministériels. Peut-on à ce jour dire que les principaux objectifs fixés Ce sont toutes ces actions, y compris pour l’année 2020 seront atteints ? les activités du Comité interministériel MLLL : Effectivement, le plan Camesur le développement de l’économie roun numérique 2020 a été élaboré aunumérique, qui ont abouti à l’élabora- tour d’une démarche participative. Le tion du Plan stratégique « Cameroun secteur privé et la société civile ont été numérique 2020 » qui a été présenté au associés à cette démarche au cours des gouvernement et validé par le Premier premières Journées nationales de l’écoministre lors du Conseil de cabinet du nomie numérique (JNEN) du 3 au 4 mars 28 juillet 2016. 2016. La réflexion s’est poursuivie au sein d’un comité interministériel mis en PPT : On a aussi suivi en 2016 la réélec- place par le Premier ministre, Chef du tion du Camerounais Younouss DJIBRINE Gouvernement. Le draft a été transmis à certains de nos partenaires multilaà l’UPAP… MLLL : Effectivement, toujours en téraux, notamment l’UIT et la Banque juillet 2016, précisément du 11 au 25, mondiale pour observations. Le docule Cameroun a abrité la 9e Conférence ment final a été transmis aux services des plénipotentiaires de l’Union panafri- du Premier ministre, Chef du gouvernecaine des Postes (UPAP). Le fait majeur ment et présenté au cours de la session de ces assises étant comme vous le du Conseil de Cabinet du 28 juillet 2016. dites la réélection du Camerounais YouPermettez-moi de rappeler que le nouss DJIBRINE au poste de Secrétaire général de l’Union pour un deuxième plan Cameroun numérique 2020 est bâti autour de huit axes stratégiques avec mandat de quatre ans. des objectifs précis. Il s’agit de déveLe secteur postal a, lui aussi, connu lopper les infrastructures large bande, ses frémissements, avec la « Camerou- avec pour objectif de généraliser l’accès nisation » de la Cameroon Postal Ser- large bande pour les citoyens, les envices (Campost). En effet, après plus treprises et les ménages ; accroitre la d’une décennie de gestion étrangère, un production et l’offre des contenus nuCamerounais, en la personne de Pierre mériques ; assurer la transformation nuKaldadak, a été porté à la tête de l’en- mérique de l’administration et des entreprise publique en juillet 2016 par dé- treprises afin de garantir une meilleure efficacité, transparence, compétitivité cret du président de la République. et productivité ; promouvoir la culture
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 7
L’interview du mois
L’interview du mois
- Le projet de construction et de mise en service de deux points d’échange (IXP) se trouve en phase terminale. - Les travaux d’extension du backbone national et de construction des boucles optiques urbaines se poursuivent normalement, pour ne citer que ces quelques actions.
du numérique par la généralisation de l’usage des TIC dans la société ; renforcer la confiance numérique en mettant en place des conditions favorables pour susciter la confiance dans l’économie numérique ; développer une industrie locale du numérique et encourager la recherche et l’innovation ; assurer le développement du capital humain et le leadership dans le numérique en garantissant la disponibilité en qualité et en quantité des compétences humaines en mesure de répondre aux besoins de l’économie numérique ; assurer l’amélioration de la gouvernance et de l’appui institutionnel par la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel adéquat, d’un environnement propice à l’essor du numérique et des conditions d’élévation de la performance des programmes et projets. Ce plan s’accompagne d’un plan d’actions dont certaines sont en cours de mise en œuvre. Au regard des avancées à ce jour, il ne fait aucun doute que les objectifs fixés seront atteints à l’horizon projeté. J’ai pris cet engagement devant le Gouvernement et mes collaborateurs sont à pied d’œuvre pour conduire à bon port cet important chantier si cher au Chef de l’Etat, Son Excellence Paul BIYA. Je voudrais saisir cette occasion pour vous informer que nous travaillons actuellement à la mise en place d’une banque des projets du numérique, qui inclut aussi bien les projets du secteur public que ceux du secteur privé. Par ailleurs, dans le cadre du projet Central African Backbone, nous travaillons avec la Banque africaine de développement (BAD), pour réaliser un ensemble de projets structurants du numérique parmi lesquels la pose de près de 1 000 km de fibre optique vers les frontières entre le Cameroun et la RCA, le Congo et le Nigéria, pour faciliter l’interconnexion transfrontalière avec ces pays.
Par ailleurs, le Gouvernement à travers le Ministère des Postes et Télécommunications multiplie des actions visant à faire participer activement le secteur privé au développement de l’économie numérique.
«Un projet d’accompagnement des jeunes au développement des start-ups est en cours de développement dans mon département ministériel.» MLLL : Je tiens tout d’abord à rappeler que le développement de l’économie numérique est une affaire de tous : secteur public, secteur privé, société civile, utilisateurs… Il est vrai que le premier défi réside dans le développement d’une infrastructure large bande en fibre optique maillant le territoire national. Le gouvernement, à travers mon département ministériel, y travaille au quotidien.
L’autre défi est la mobilisation autour de ce programme futuriste, car l’économie numérique n’est pas l’affaire du seul ministère dont j’ai la charge, c’est l’affaire de tous. Vous avez rapPPT : Quels sont les défis à relever pour pelé fort à propos que le plan Camel’atteinte des objectifs de ce plan Came- roun numérique 2020 a été élaboré à la suite de moult concertations interroun numérique 2020, d’après-vous ? 8 | Performances des P&T
ministérielles. Je souhaite que le même engouement qui nous a guidés au moment de l’élaboration de ce document continue à nous animer dans la phase de mise en œuvre du plan d’actions. Chacun doit jouer pleinement son rôle pour permettre l’émergence de cette société du numérique que nous appelons de tous nos vœux. PPT : Le président de la République avait en début d’année indiqué qu’il fallait mettre tout en œuvre pour rattraper le retard que le Cameroun accuse en matière technologique. A ce jour, qu’est-ce qui a été fait afin de rattraper ce retard ? MLLL : Le Plan Cameroun numérique 2020 a en effet été élaboré dans la mouvance du discours du Chef de l’Etat auquel vous faites allusion, afin de tran 0 07 / Mars - avril - mai 2017
duire dans les faits sa vision de faire du Cameroun un pays numérique en 2020. Cela étant rappelé, je tiens à indiquer que plusieurs chantiers ont été ouverts dans le cadre du développement de l’économie numérique. A titre d’illustration : - L’organisation régulière des rencontres d’échanges entre les différents acteurs de l’économie numérique : l’organisation à Yaoundé du village du numérique, des premières journées nationales de l’économie numérique, de la première session du Cercle de concertation permanente public-privé du secteur, de la seconde à Douala tout récemment. - Pour ce qui est des infrastructures, le Cameroun a mis en service les câbles sous-marins WACS et NCSCS (Nigeria to Cameroon Submarine Cable System), qui relie le Cameroun au Nigeria. - Le projet de pose d’un câble sous-marin entre le Brésil et le Cameroun est en cours.
PPT : L’on vous a souvent entendu rappeler à l’ordre les opérateurs mobiles sur la qualité de service de télécommunications au Cameroun. A ce jour, comment appréciez-vous la qualité de service de la téléphonie mobile et de la connexion Internet ? MLLL : La problématique de la qualité de service est récurrente dans le secteur dont j’ai la charge. Le Gouvernement en a fait son cheval de bataille. En l’absence d’une qualité de service acceptable, tous les bénéfices attendus du développement de l’économie numérique sont nuls. Je n’ai de cesse d’interpeller le régulateur, les opérateurs et mes propres collaborateurs sur la nécessité d’assurer et de garantir une qualité de service impeccable dans un monde voulu numérique. Je préside personnellement des réunions sur cette question et je donne des orientations que je fais suivre par une équipe dédiée. Je me propose d’ailleurs de mener au cours de l’année 2017, un audit sur la qualité de service offert par les opérateurs. PPT : Que réserve le gouvernement camerounais et particulièrement le Ministère des Postes et Télécommunications
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
aux Camerounais pour l’année 2017 en matière du numérique ? MLLL : Les chantiers sont nombreux. Le Gouvernement va poursuivre sereinement la mise en œuvre du plan d’actions du Plan Cameroun numérique 2020. La portabilité des numéros de téléphone sera effective en 2017. Les équipes concernées s’y emploient. Il s’agit de la possibilité donnée à tout abonné de changer d’opérateurs en conservant son numéro de téléphone. Les points d’échanges Internet seront également mis en service en 2017, pour promouvoir le développement d’un Internet local. Depuis quelques temps, nous avons engagé une campagne de sensibilisation des populations pour une utilisation responsable des réseaux sociaux. Cette campagne va se poursuivre et même s’intensifier afin de prévenir les uns et les autres sur les risques qu’ils encourent en publiant sur les réseaux sociaux de fausses informations. En plus, je ne pense pas trahir un secret en annonçant qu’un projet d’accompagnement des jeunes au développement des start-ups est en cours de développement dans mon département ministériel. PPT : En ce qui concerne le secteur postal, vous indiquiez que la Poste africaine doit relever les défis de l’heure face à la montée en puissance du développement technologique. Comment qualifiez-vous la marche de la poste camerounaise à l’ère du digital? MLLL : Pour ce qui est singulièrement de la poste camerounaise à l’ère du digital, je dirai que la mue s’est bien opérée. Au plan infrastructurel, la Campost dispose Performances des P&T | 9
voeux 2017
L’interview du mois de l’infrastructure e-post avec un réseau de 230 bureaux qui sont interconnectés au data center et échangent en temps réel les données d’exploitation de cette entreprise. Cette infrastructure offre également des services multiformes de communication électronique, la sauvegarde des données à travers le housing ou le hosting, la télésurveillance, un centre d’appel etc. Au niveau des services, la Campost va disposer dans les jours à venir, grâce à cette infrastructure, des installations pour l’émission, la réception et la distribution du courrier hybride. Au plan des services financiers, les mandats Melo se font dans des zones reculées au moyen des tablettes. La Campost a signé des conventions importantes pour des transferts électroniques rapides avec un partenaire stratégique de réputation mondiale, en même temps qu’elle est membre du Groupe Postranfer au sein de l’UPU, pour les
« Depuis quelques temps, nous avons engagé une campagne de sensibilisation des populations pour une utilisation responsable des réseaux sociaux. Cette campagne va se poursuivre et même s’intensifier afin de prévenir les uns et les autres sur les risques qu’ils encourent... », Minette Libom Li Likeng, Ministre transferts d’argent dans la plateforme internationale dédiée à cet effet. L’application bancaire CBS est en cours d’expérimentation et entrera en fonctionnement sur l’ensemble du réseau après cette phase d’essai. Au niveau du courrier, la Campost est leader dans la distribution des envois issus du e-commerce et dispose d’une chaîne logistique qu’aimerait avoir tout opérateur postal au Cameroun. Il est possible en international, de suivre tous les envois SMS et colis que la Campost envoie chaque jour. La révolution numérique est en marche, même si pour la plupart des usagers, elle demeure silencieuse. PPT : Quels sont les défis prioritaires
qui seront abordés par le MINPOSTEL dans le secteur postal en 2017 ? MLLL : En juillet 2016, la Conférence des plénipotentiaires des pays membres de l’Union Panafricaine des Postes a adopté la Vision 2020 de cette organisation libellée de la manière suivante : « la Poste africaine, proactive pour développer des solutions innovantes, intégrées et inclusives pour la satisfaction des clients et de l’ensemble des parties prenantes ». Cette mutation administrative et opérationnelle de la Poste, a été concrétisée en octobre 2016 au Congrès d’Istanbul par l’adoption de la vision 2020 de l’UPU sur trois piliers dont l’Innovation et l’Intégration. Les priorités pour la poste mondiale pour le cycle 2017-2020 auxquelles le Cameroun a souscrit sont, entre autres, l’interopérabilité des réseaux, le développement du commerce électronique, le développement des services financiers postaux. La vision de l’UPAP, celle de l’UPU (Union postale universelle) et leurs priorités vont en droite ligne des objectifs poursuivis par le Plan stratégique Cameroun numérique 2020. Ces organisations et le Cameroun ont opté pour de nouveaux modèles économiques qui intègrent massivement les technologies pour satisfaire les clients. Au moment où le courrier rationnel baisse en volume et surtout où le commerce électronique est en pleine croissance, les services financiers postaux innovants sont de plus en plus attractifs pour l’inclusion sociale, y compris les services bancaires postaux mobiles. Dans certains pays, la Poste est tout simplement un relais entre les prestations qu’offrent les administrations dans le cadre du e-government et les populations.
20 janvier 2017. Yaoundé, Palais des Congrès. Cérémonie de présentation des voeux.
“Bonne année, Madame la Ministre” 10 |
Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Au ministère
Au ministère
Ce que fera le Minpostel en 2017
L e magazine Performances des Postes et T é l é coms partage avec vous des extraits de l’ exposé pr ésent é par la Ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom li L ikeng, à la représentation nationale lors de la session budg étaire de 2 0 1 6 . « Pour l’année 2017, la vision triennale du MINPOSTEL consistera en l’exécution des trois grands programmes (ndlr, les programmes 586 Densification du réseau et amélioration de la couverture postale nationale, 587 Développement et optimisation des réseaux et services des télécommunications et TIC, 588 Gouvernance et appui institutionnel au sous-secteur Postes et Télécommunications), sus évoqués. Ces trois programmes s’évaluent à Cinquante-trois milliards trois cent quatre-vingt-huit millions (53 388 000 000) de francs CFA en autorisation d’engagement et en crédits de paiement. Pour cet exercice, le Ministère des Postes et Télécommunications a reçu une enveloppe budgétaire de cinq milliards neuf cent quarante-quatre millions (5 944 000 000) de FCFA au titre de ressources internes, ce qui pour l’exercice précédent représente une baisse de l’ordre de sept milliards soixante-deux millions (7 062 000 000) de FCFA due prin-
cipalement au réajustement à la baisse des dépenses de person- «- Deux milliards (2 nel. 000 000 000) de FCFA pour le financement
L’enveloppe de l’exercice budgétaire 2017 se décline ainsi qu’il suit: Investissement : cinq cent millions (500 000 000) de FCFA ; Fonctionnement : cinq milliards quatre cent quarante-quatre millions (5 444 000 000) de FCFA, qui se répartissent ainsi : - Dépenses de personnel : trois milliards trois cent quinze millions (3 315 000 000) de FCFA ; - Dépenses de personnel hors traitement brut : quatre cent quatre-vingt-quinze millions (495 000 000) de FCFA ; - Bourses et stages : quatrevingt-huit millions (88 000 000) de FCFA ; - Autres biens et services y compris les dépenses d’eau, d’électricité et de téléphone : un milliard cinq cent quarante-six millions (1 546 000 000) de FCFA. A ce budget, s’ajoutent des financements externes de l’ordre de 47 444 000 000 (quarante-sept milliards quatre cent
12 | Performances des P&T
du projet de réseau de télécommunications haut débit à fibre optique de l’Afrique Centrale, Central African Backbone ; - Cinq cent millions (500 000 000) de FCFA pour le financement du projet e-government ; »
quarante-quatre millions) de FCFA dont : - Vingt milliards (20 000 000 000) de FCFA pour le financement du projet National Broadband Network II (NBN II) ; - Deux milliards (2 000 000 000) de FCFA pour le financement du projet de réseau de télécommunications haut débit à fibre optique de l’Afrique Centrale, Central African Backbone ; - Cinq cent millions (500 000 000) de FCFA pour le financement du projet e-government ; - Quinze milliards (15 000 000 000) de FCFA pour le financement du projet d’extension de la fibre optique backbone phase III. Ce qui portera l’enveloppe budgétaire réservée à l’investissement, à trente-huit milliards (38 000 000 000) de FCFA, plus deux cent quarante-quatre millions (244 000 000) de FCFA pour les Fonds de Contrepartie en dépenses réelles et neuf milliards sept cent millions (9 700 000 000) de FCFA. En ce qui concerne l’enveloppe de cinq cent millions (500 000 000) de FCFA provenant des ressources n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
internes pour l’investissement au titre de l’exercice 2017, le Ministère des Postes et Télécommunications entend poursuivre la réalisation de certaines actions prioritaires des trois programmes précédemment cités. Dans le domaine des services postaux et financiers, il s’agira de densifier le réseau et d’améliorer la couverture postale nationale et de développer le service postal universel, en vue de favoriser l’accès de tous aux services postaux et financiers sur l’étendue du territoire national. Le programme relatif à ce domaine a reçu une allocation de un milliard cinq cent dix-neuf millions quatre-vingt-six mille (1 519 086 000) FCFA, soit environ 2,85% de l’enveloppe globale. La stratégie de mise en œuvre dudit programme passe par l’exécution des actions ci-après : le développement des infrastructures physiques du réseau postal, l’amélioration de la codification et de l’adressage du réseau postal, la poursuite de la mise en place de la régulation pos-
tale, l’amélioration de la qualité du service postal. « Le programme
munications électroniques et des systèmes d’information, l’acquisi« développement tion d’un troisième point d’atterDans le domaine des Télé- et optimisation rissement de câbles sous-marins, communications et TIC, en vue de l’utilisation la poursuite de la construction d’améliorer l’offre de services en des infrastrucdes boucles optiques urbaines, la quantité, en qualité et à des prix tures des télémise en œuvre du projet Réseau abordables, il s’agira de renforcer communications National des Télécommunications les infrastructures de télécommu- et TIC », a reçu d’Urgence, la poursuite du dévenications à haut et à très haut dé- une allocation loppement des télécommunicabit. de quarante-huit tions dans les zones périurbaines, rurales et frontalières et le règlemilliards deux Le programme « développement cent quatrement des fonds de contrepartie en et optimisation de l’utilisation des vingt-treize dépenses réelles, en taxes et droits infrastructures des télécommunica- millions cinq de douanes des projets à financetions et TIC », a reçu une allocation cent dix-huit ment extérieurs. de quarante-huit milliards deux mille (48 293518 Le programme relatif à la « cent quatre-vingt-treize millions 000) FCFA » gouvernance et l’appui institucinq cent dix-huit mille (48 293518 tionnel au sous-secteur postes et 000) FCFA, soit environ 90,45% de télécommunications » qui a reçu l’enveloppe globale. La stratégie une allocation de trois milliards pour atteindre l’objectif de ce programme passe, entre autres, par cinq cent soixante-quinze millions l’exécution des actions ci-après: le trois cent quatre-vingt-seize mille développement des Infrastructures (3 575 396 000) FCFA, soit environ large bande, la mise en œuvre de 6,70% de l’enveloppe globale, permettra entre autres, l’amélioration la stratégie d’accès et de service du cadre de travail au MINPOSTEL, universel, l’élaboration et la mise l’aménagement et la réfection des en œuvre de la politique nationale bureaux des services centraux et de sécurité des réseaux de comde la Délégation Régionale du Sudouest.
CARTOGRAPHIE DES PROGRAMMES DU MINPOSTEL POUR L’EXERCICE 2017 Densification
du réseau et amélioration de la couverture nationale postale (Programme 586)
Objectif : Etendre et optimiser le réseau postal national Indicateur : Densité postale.
Désignations des actions
Objectifs
Indicateurs
Baseline (2015)
Cible (2018)
Action 1 : Développement des infrastructures physiques du réseau postal
Accroître les infrastructures d’accès aux produits et services postaux et financiers
Nombre de bureaux de poste fonctionnels
263
294
Action 2 : Mise en place des infrastructures de codification et d’adressage postal au Cameroun
Disposer d’un code et d’un adressage postal amélioré
Nombre de villes adressées
2/15
6/15
Action 3 : Mise en place de la régulation et développement des activités postale
Assainir le marché postal
Nombre d’opérateurs postaux agréés sur le nombre de villes identifiées
14
76
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 13
Développement et optimisation de l’utilisation des réseaux et services des télécommunications et TIC (Programme 587) Objectif : Accroître l’accès qualitatif, quantitatif et à moindre coût aux services de communications électroniques sur l’ensemble du territoire national. Indicateur : Indice de développement des TIC. Baseline (2015) :2,10 Cible (2018) : 3
Désignations des actions
Objectifs
Indicateurs
Baseline (2015)
Cible (2018)
Action 1 : Développement des infrastructures large bande
Développer et diversifier les infrastructures à large bande
Linéaire de fibre optique déployé
10 600 km
17 000 km
Action 2 : Développement des réseaux de distribution et des accès fixes et mobiles
Développer et accroître les capacités des réseaux fixes et mobiles
Télédensité fixe et mobile
Fixe=3,8% ; Mobile=75%
Fixe=10% ; obile=80%
Action 3 : Développement d’une industrie locale du numérique et encouragement de la recherche et l’innovation
Développer une industrie locale du numérique et encourager la recherche et l’innovation
Nombre d’industries et de centres de recherche et innovation créés
0
3
Action 4 : Transformation numérique de l’administration et des entreprises
Assurer la transformation numérique de l’administration et des entreprises
Nombre de réseaux intranet et extranet créés et nombre d’applications implémentées
2
Proportion de ménages et des entreprises ayant accès aux services de Télécommunications
65%
Action 5 : Promotion de la culture du numérique par la généralisation de l’usage des TIC dans la société
Promouvoir la culture du numérique par la généralisation de l’usage des TIC dans la société
4
Renforcer la confiance numérique
Nombre d’applications sécurisées
1
Action 7 : Développement du capital humain et le leadership dans le numérique
Assurer le développement du capital humain et le leadership dans le numérique
Nombre de personnes formées en matière de numérique
80%
Action 8 : Assurer l’amélioration de la gouvernance et appui institutionnel
Assurer l *’amélioration de la gouvernance et appui institutionnel
Nombre de textes juridiques et réglementaires signés
33
45
Action 9 : Mise en œuvre de la stratégie d’accès et de service universel
Améliorer l’accès et le service universel
Nombre de TCP ER PAN construits et opérationnels
175
240
Performances des P&T
Objectif : Améliorer la coordination des services et assurer la bonne mise en œuvre des programmes. Indicateur : Taux de réalisation du plan d’action du MINPOSTEL / Baseline (2015) : 69,26% Cible (2018) :100% Désignations des actions
Objectifs
Indicateurs
Baseline (2015)
Cible (2018)
Action 1 : Coordination et suivi des activités des services du MINPOSTEL
Assurer le bon fonctionnement de toutes les structures du MINPOSTEL
Niveau de mise en place du dispositif de pilotage axé sur la performance
32,38%
100%
Action 2 : Etudes stratégiques et planification au MINPOSTEL
Améliorer la qualité et l’ef- Nombre de documents statistiques, ficacité de la dépense de planification et de programmation produits annuellement dans les délais
05
05
Action 3 : Amélioration du cadre de travail au MINPOSTEL
Doter les services des infrastructures et des équipements adéquats
Proportion de personnels disposant d’un poste de travail fixe.
31,9 %
100 %
Action 4 : Développement des ressources humaines au MINPOSTEL
Renforcer la qualité des ressources humaines
Pourcentage de personnels formés
100 %
100 %
Action 5 : Développement des TIC Optimiser les échanges au sein du MINPOSTEL administratifs entre les différentes structures
Taux de mise en œuvre du schéma directeur informatique
75,72 %
100 %
Action 6 : Audit, contrôle interne et affaires juridiques
Assurer la bonne gouvernance du secteur
Nombre de rapports de contrôles interne et d’audits auprès des structures sous tutelles et opérateurs du secteur par an
08 10 Rapports d’audits
Action 7 : Gestion des ressources documentaires au MINPOSTEL
Améliorer la gestion des ressources documentaires
Proportion des services disposant d’un système d’archivage fonctionnel
5/153
75%
Action 6 : Renforcement de la confiance numérique
14 |
Gouvernance et appui institutionnel dans le sous-secteur des postes et télécoms (PROGRAMME 588)
5
95%
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Madame la Présidente de la Commission des Finances et du Budget, Honorables Députés, Membres de la Commission des Finances, Mesdames et Messieurs, voilà globalement présenté le programme d’actions du Ministère des Postes et Télécommunications pour l’exercice 2017, que j’ai l’honneur de soumettre aujourd’hui à votre sanction. Notre ambition est de consolider les actions entreprises en 2016, en vue de stimuler et d’accélérer la croissance, bref d’accompagner notre pays dans sa marche majestueuse vers l’émergence à l’horizon 2035. »
153/153
Synthèse de la demande globale BIP et fonds spéciaux 2017 (à finaliser) PROGRAMMES
SOURCE DE FINANCEMENT
TOTAL
DENSIFICATION DU RESEAU ET AMELIORATION DE LA COUVERTURE NATIONALE POSTALE
BIP FSP
120 000 000 1 000 000 000
DEVELOPPEMENT ET OPTIMISATION DES RESEAUX ET DES SERVICES DES TELECOMMUNICATIONS
BIP FST FSE
47 444 000 000 40 000 000 000 1 000 000 000
GOUVERNANCE ET APPUI INSTITUTIONNEL AU BIP SOUS SECTEUR POSTES ET TELECOMMUNICATIONS/TIC
300 000 000
TOTAL GENERAL
89 944 000 000
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
OBSERVATION
Performances des P&T
| 15
Au ministère
Au ministère
Les réalisations du Minpostel en 2016
de 13,495 km, • 70% à Garoua pour un linéaire de 17,3465 km et, • 25% à Ngaoundéré pour un linéaire de 25,1948 km ; - de construire deux (02) points d’échange Internet (IXP) à Douala et à Yaoundé; - de poursuivre la mise en œuvre du projet Réseau National Haut Débit à fibre optique encore appelé NBN (National Broadband Network) ; - de sécuriser de nouvelles applications en ligne à travers l’infrastructure nationale à clé publique (PKI) ; - d’appuyer la lutte contre les cyber-menaces ; - de mettre à niveau le centre PKI ; - de réaliser deux séminaires de D ’ apr ès Minette Libom Li Likeng, l’enveloppe budg é taire de sensibilisation des acteurs du domaine de la sécurité des réseaux 44 1 56 000 000 de francs CFA mise à la disposition de son et systèmes d’information ; d é partement minist ériel pour le compte de l’exercice 2 0 1 6 a - d’élaborer la politique nationale fait l’objet d’ une gestion judicieuse et rationnelle. Extraits de de sécurité des réseaux et sysson bilan dressé devant les députés à l’Assemblé e nationale en tèmes d’information ; novembre 2016. - d’élaborer le plan stratégique Cameroun-Numérique 2020 ; permis : « Dans le programme 586 Densi- de raccorder les sites concernés fication du réseau et amélioration - d’affilier le Cameroun au consorpar la CAN 2016 à savoir les stades tium ACE ; de la couverture postale nationale, principaux (stades omnisports de - de réaliser la maitrise d’œuvre l’enveloppe a permis : Yaoundé et de Douala), les stades «Les travaux du du projet NBN ; - de construire le bureau de poste d’entrainement (stades annexe programme de - d’étendre le backbone national de Bafoussam 3 ; 1 et 2 du stade omnisports de déploiement des (Phase III) à fibre optique d’un li- de construire le bureau de poste Yaoundé, stade militaire à Yaoundé, stade de Molyko et Municinéaire de 3950 km ; boucles optiques de Kon-Yambetta ; pal stadium à Buéa, Centenary - de démarrer les travaux de urbaines dans - d’élaborer les normes postales; stadium, Middle farm stadium à connexion haut débit par fibre les chefs-lieux - de contribuer aux travaux Limbé) les hôtels (Fini Hôtel, SEME optique des Administrations pude Régions sont d’Adressage de la ville d’Ebolowa; bliques ; exécutés à : 95% à Beach et Atlantic Beach, Jouvence - de faire réhabiliter les bureaux - de poursuivre le programme de 200 Hôtel, Parliamentarian Flats), Bafoussam ; 95% de poste de Maroua, Mindif et déploiement des boucles optiques les bureaux CAF et FIFA, le Centre à Ebolowa; 30% Ngaoundéré ; urbaines dans les chefs-lieux de CAF de Mbankomo ; - d’acquérir des serveurs et d’insà Bamenda; 65% taller l’application e-banking ; Régions. A cet effet, les travaux à Bertoua; 70% à - d’acquérir des encodeurs/déco- d’acquérir une application de sont exécutés à : Garoua et 25% à deurs pour la transmission des matchs sur la fibre optique ; gestion électronique des dossiers • 95% à Bafoussam pour un liNgaoundéré.» néaire de 16, 367 km, - d’allouer la bande passante dans et du courrier hybride. • 95% à Ebolowa pour un linéaire les sites concernés par la CAN Dans le programme 587 Déve- de 16, 367 km, 2016 ; loppement et optimisation des • 30% à Bamenda pour un linéaire - de rétablir le réseau à fibre optique de la CAMTEL à Limbé, enréseaux et services des télécom- de 26,156km, dommagé au cours des travaux de munications et TIC, l’enveloppe a • 65% à Bertoua pour un linéaire 16 |
Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
construction des voies principale et secondaire d’accès au stade omnisports de Limbé ; - de développer une application web et une application mobile dédiées à la diffusion des informations pratiques liées à la compétition ; - d’élaborer le plan directeur du e-Government à travers la réalisation d’un état des lieux et d’un diagnostic, la définition de la vision et des orientations stratégiques et, la finalisation en cours d’un plan d’action et d’un plan d’action prioritaire. Dans le programme 588 Gouvernance et appui institutionnel au sous-secteur Postes et Télécommunications, l’enveloppe a permis : - d’acheter quatre (04) bornes fontaines réfrigérantes; - d’acheter des mobiliers de bureau (tables, chaises, armoires) ; - d’acheter des micro-ordinateurs complets ; - d’acheter du matériel informatique et des équipements de communications électroniques pour le SIGIPES. - D’effectuer les missions de suivi et de contrôle des investissements réalisés. Madame la Présidente, Honorables Députés, l’enveloppe budgétaire que vous avez bien voulu mettre à la disposition de mon département ministériel, pour le compte de l’exercice 2016, a été exécuté rationnellement avec un taux de consommation de 60% (correspondant aux quatre quotas trimestriels consommés) pour le fonctionnement et de 94% pour le BIP (hors financements extérieurs). » A travers son programme « Faire du Cameroun un pays numérique en 2020», ce ministère entend vulgariser les TIC aussi bien dans les zones urbaines que rurales
« L’Economie numérique a contribué à hauteur de 5% Au PIB du Cameroun en 2015»
A l’occasion du Cameroun Business Forum tenu à Douala le 15 mars 2016, la ministre des Postes et Télécommunication (MINPOSTEL) a profité de son exposé pour dresser un état des lieux du développement d’un Economie numérique au Cameroun.
câbles sous-marins à fibre optique et bientôt cinq dans le pays, beaucoup reste encore à faire pour combler cet énorme gap qu’accuse le Cameroun, comparé à d’autres pays du même calibre.
Pour le ministre, « il faut agir sur les D’après Minette Libom Li Likeng, « piliers dont le faible développement L’Economie numérique a contribué à du numérique plombe le développehauteur de 5% au PIB du Cameroun en ment de notre pays ». Parmi les pistes 2015, contre 1,1% en 2013. Le nombre de solutions, Minette Libom Li Likeng d’utilisateur Inévoque l’améternet représente Pour la ministre Minette Libom Li lioration du encore moins de Likeng, l’amélioration du cadre juricadre juridique 20% de la popula- dique permettra d’inciter les acteurs dans le but tion du pays. Seul et les investisseurs à se lancer massi- d’inciter les vement dans le secteur du numérique. acteurs et les 4,6 entreprises camerounaises investisseurs à sur sept sont connectées à Internet. se lancer massivement dans le secteur. 15% des agents de nos ministères ont accès à Internet, contre 32% en Côte Egalement, pour le financement des d’Ivoire ». initiatives des jeunes camerounais, le Minpostel encourage l’exploration des D’après le Minpostel, même si moyens de financements innovants, quelques avancées ont été réalisées, notamment le crowfunding. notamment l’atterrissement de trois
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T
| 17
Au ministère
au ministère
Le « Globe-trotter de l’économie numérique » est lancé !
Le Minpostel recommande un usage responsable et citoyen des réseaux sociaux L e minist è re des P ostes et Té l é communications a lancé le 16 janvier 2017 une campagne de sensibilisation sur « l’ utilisation responsable des r é seaux sociaux ». La ministre M inette L ibom L i L ikeng expli q ue pour q uoi . L’ int é gralit é de sa d é claration . de la réalité, est de nature à créer la psychose au sein de l’opinion publique et à rompre l’équilibre social. Face à cette situation, il est plus qu’urgent que les Camerounais adoptent des comportements citoyens et responsables dans l’utilisation de cet outil moderne de communication, devenu incontournable.
Du 6 au 9 février 2017, tous les jeunes porteurs de projets dans les TIC vivant dans la ville de Yaoundé et ses environs ont été invités à se rendre à l’esplanade de l’hôtel de ville de Yaoundé à l’occasion de l’opération « Globe-trotter de l’économie numérique » lancé par le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel). C’est le tout nouveau concept élaboré par le gouvernement camerounais à travers Mme la ministre Minette Libom Li Likeng pour apporter aux jeunes désireux de se lancer dans l’économie numérique toute l’assistance et l’encadrement promis par le chef de l’Etat dans ses discours du 31 décembre 2015 et du 10 février 2016. Depuis cette annonce du président, la ministre et son équipe se sont mis à pied d’œuvre pour garantir que la promesse du président ne reste pas vaine. Ils redoublent d’efforts, de réflexion et d’inventivi-
té pour traduire dans les actes l’impulsion donnée par le Chef de l’Etat. C’est ainsi qu’ils ont organisé des activités telles que la tenue de deux vidéoconférences avec les jeunes ou encore l’organisation du village Androïd. Des activités qui ont évidemment rencontré l’engouement des jeunes, cible visée. Mais, une autre retombée de ces rencontres avec les jeunes porteurs de projet a été aussi le constat établi selon lequel les bonnes idées existent, mais manquent pour la plupart de maturité pour pouvoir se transformer en projets d’entreprise. En termes de bilan de cette opération, le Minpostel se félicite déjà. « Ainsi, pour cette première étape, au terme de quatre jours de séances B to B, il ressort que sur plus de 200 projets enregistrés, 10% sont en phase d’idées de projet, 55% constituent de projets à maturation
18 | Performances des P&T
Au terme de quatre jours de séances B to B, il ressort que sur plus de 200 projets enregistrés, 10% sont en phase d’idées de projet, 55% constituent de projets à maturation moyenne, 35% à maturation élevé dont cinq prêts au financement.
moyenne, 35% à maturation élevé dont cinq prêts au financement. Il convient de relever pour le déplorer que moins de 10% de ces projets sont portés par des jeunes femmes. Je les encourage à ne pas rester à la tratine lors des prochaines étapes de la caravane », a indiqué Minette Libom Li Likeng.
En quoi consiste-t-il ? Le Globe-trotter de l’économie numérique se présente donc comme étant une activité dynamique et mobile qui s’inscrit en amont de la mise en place d’un futur cyber parc à Yaoundé. Il s’agit ainsi d’une étape préalable destinée à créer un cadre de concertation entre des experts et les promoteurs de projets. Le Minpostel, pour accompagner les jeunes a fait appel à plusieurs partenaires techniques dotés d’une expérience certaine. n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
« Les abonnés des différents opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun (Camtel, MTN, Orange, Viettel) reçoivent depuis quelques jours, des messages les invitant à une utilisation responsable des réseaux sociaux et les mettant en garde contre les sanctions pénales prévues par la loi camerounaise pour ceux qui se rendraient coupables d’émission ou de propagation de fausses nouvelles, notamment à travers les réseaux sociaux. Ces messages rentrent dans le cadre d’une campagne de sensibilisation initiée par le gouvernement à travers le ministère des Postes et Télécommunications, sur très hautes directives du Chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya. A l’ère de l’économie numérique, le rôle des réseaux sociaux
dans la diffusion et la circulation de l’information et des images dans l’espace public, et singulièrement au Cameroun, est devenu capital. Aujourd’hui, le citoyen détenteur d’un téléphone portable approprié se retrouve très souvent au départ ou dans la chaine de dissémination d’une image ou d’une nouvelle. Peu importe que ces images ou ces nouvelles soient vraies ou fausses, elles sont propagées à une vitesse effrénée et finissent par influencer l’opinion publique, à écorner l’image de notre pays. Autant les réseaux sociaux contribuent à l’essor de l’économie numérique si cher au président de la République, ainsi qu’au développement économique, social et culturel en général, autant leur utilisation malveillante aux fins de désinformation et de distorsion
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
« Il est donc important de ne pas se rentre complice de la désinformation et de la déstabilisation
de
notre pays via les réseaux sociaux », Minette Libom Li Likeng.
Il convient de rappeler que l’émission et la diffusion de messages sont encadrées par la législation camerounaise, notamment le code pénal, la loi n° 2014/028 du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme et la loi n° 2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et la cybercriminalité au Cameroun. Outre les peines de prison, cet arsenal légal prévoit également des amendes à l’encontre des auteurs de nouvelles, y compris par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, sans pouvoir en rapporter la preuve de véracité. Il est donc important de ne pas se rentre complice de la désinformation et de la déstabilisation de notre pays via les réseaux sociaux, mais plutôt de préserver la paix et la sécurité au Cameroun en faisant un usage responsable et citoyen des réseaux sociaux. » Performances des P&T | 19
C’était Là-bas
LE JOUR DU DAG
23 septembre 2016. Installation de Germain Koukolo au poste de Directeur des Affaires générales du MINPOSTEL 02 novembre 2015. Minette Libom Li Likeng, Ministre, avec M. Houlin Zhao, Secrétaire général de l’UIT
1er octobre 2016. Istanbul Turquie. S.E. Minette Libom Li Likeng en audience avec le Kenyan Bichar Abdiraman Hussein, le directeur général réélu du Bureau international de l’Union postale universelle
Genève, siège de l’Uit
1er octobre 2016. Istanbul Turquie. S.E. Minette Libom Li Likeng, Ministre, conduit la délégation du Cameroun à la 26e session du congrès de l’Union postale universelle 20 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 21
au ministère
INFRASTRUCTURES
Le Minpostel et les opérateurs unissent leurs forces pour aller de l’avant La première rencontre du Cercle de concertation permanente public-privé du secteur des Postes et des Télécommunications, élargie aux associations patronales et autres entreprises, a été organisée dans la ville de Douala à l’Hôtel SAWA, le 20 décembre 2016. Treize recommandations pour booster le secteur postal et celui des TIC et Télécommunications. Acteurs privés et publics ont discuté en toute convivialité pour trouver des solutions pour le développement du pays. Parmi ces recommandations, le renforcement du dialogue entre les acteurs publics et privés ; l’intégration du GICAM aux réunions e-Gouv de la Primature et du Fonds spécial des télécommunications afin de mieux adresser les besoins du secteur privé ; l’institution d’un cadre incitatif lié au développement de l’économie numérique ; l’ajustement du cadre réglementaire afin que les certificats produits par le centre PKI soient les seuls qui garantissent la confiance dans le cyberespace camerounais ou encore la mise en place des mécanismes de financement des start-ups (voir encadré). En effet, pour pallier au manque de concertation entre les acteurs de la société de l’information camerounaise, indispensable pour adresser les préoccupations soulevées ainsi que les défis qui voient le jour dans le secteur des Postes, des Télécommunications et des TIC, le ministre des Postes et Télécommunications a, par décision n°00000017/MINPOSTEL du 29 janvier 2016, créé le 22 |
Cercle de Concertation Permanente Public-Privé du secteur des Postes et Télécommunications, en abrégé CPPT.
Catalyseur Ce CPPT qui s’est réuni pour la première fois à Douala est donc chargé d’améliorer les performances du secteur des postes et télécoms afin qu’il joue son rôle de catalyseur du développement économique. Ce cercle est également chargé d’instaurer un environnement propice à la mise en œuvre en partenariat gagnant-gagnant pour la facilitation de l’accès de tous à des services de communications électroniques de qualité et à des prix raisonnables.
Sur instructions de la Très Haute Hiérarchie, une rencontre internationale sur l’économie numérique sera organisée au Cameroun dans le premier semestre de l’année 2019. Dans le cadre de la préparation de cette rencontre, plusieurs réunions organisées au MINPOSTEL ont permis de sélectionner les activités prioritaires de sa banque de projets, susceptibles d’être financées par les investisseurs étrangers.
François Joseph NNEMETE : «Cloud, il y a la régulation qu’il faut mettre en place » R epr é sentant du minist è re des P ostes et Té l é communications du C ameroun à la conf é rence de H uawei sur le cloud 2. 0. ( H uawei C loud C onference Camerooun 2016) tenue le 06 mai 2016 à Douala , Fran ç ois Joseph NNE ME TE BE YE M E donne son appr é ciation sur l’ appropriation du cloud au C ameroun et indi q ue les mesures à prendre pour une large utilisation de cette technologie . sé dans le domaine dunumérique. Et pour rattraper ce retard, l’Etat nous donne l’occasion de comprendre pour pouvoir améliorer notre stratégie et pouvoir avancer. Ceci afin que le processus de mise en place de l’économie numérique et tout ce qui va avec soient efficients pour l’avenir.
C’est également dans ce sens que s’est tenue une session extraordinaire du Cercle de Concertation Permanente du secteur des Postes et des Télécommunications, élargie aux associations patronales et autres entreprises, à l’hôtel Sawa à Douala à l’Hôtel SAWA, le 20 décembre 2016.
Les 13 recommandations du CPPT 1. Renforcer le dialogue Partenariat Public-Privé dans le secteur ; 2. Instituer un cadre incitatif lié au développement de l’économie numérique ; 3. Mettre en place des mécanismes de financement des start-ups ; 4. Vulgariser les guides sur les bonnes pratiques en matière de numérique ; 5. Adapter le cadre réglementaire afin que les certificats produits par le centre PKI soient les seuls qui garantissent la confiance dans le cyberespace camerounais ; 6. Intégrer le GICAM aux réunions e-Gouv du PM, au FST et au FSE Pour mieux adresser les besoins du secteur privé (régulation, fiscalité, exemple droits de douanes sur les logiciels, dématérialisation, etc.) 7. Créer des laboratoires de fabrique MINPOSTEL-GICAM pour l’écosystème di-
Performances des P&T
gital au Cameroun et de compétition de jeunes innovateurs ; 8. Poursuivre la sensibilisation de la population sur les enjeux et l’utilisation de l’INTERNET 9. Faire de la veille informationnelle 10. Accélérer la dématérialisation de l’obtention des documents administratifs 11. Accroitre l’accès au Haut débit (Internet) avec un service de qualité à des tarifs préférentiels 12. Instaurer des Community Manager au sein des administrations, afin de gérer l’image des différentes entités sur les réseaux sociaux. 13. Sensibiliser les administrations à l’utilisation de noms de domaines en .cm ainsi que le secteur privé via le programme une entreprise, un .CM (domaine web)
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Quel sens donnez-vous à la participation du ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun à cette conférence sur le Cloud 2.0. (HCC Cameroon 2016) organisée par Huawei Cameroon ? Depuis le discours du président de la République le 31 janvier 2015 et son récent discours adressé à la jeunesse en février dernier, il est temps pour le Cameroun de rattraper le retard accu-
Le gouvernement camerounais a-til déjà une politique en matière de cloud ? La politique du gouvernement était d’abord d’installer une veille, de comprendre tout ce qui se passe dans tout cet univers qui va un peu trop vite par rapport à ce que nous mettons en place. Il fallait d’abord faire certaines réformes et mettre en place des comités de veille. Le gouvernement a également mis en place récemment un comité interministériel pour le développement de l’économie numérique. Maintenant que ce comité est en place et que les grandes lignes sont annoncées dans le futur, les congrès comme celui-ci nous aident à peaufiner notre stratégie dans la mise en place d’une réelle économie numérique. Quelle est votre appréciation de la pénétration du cloud au Cameroun ? Tel que nous l’avons suivi lors de la conférence, le cloud est encore une technologie assez nouvelle sous nos cieux et encore réservée davantage aux entreprises. Le Cameroun se di-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
rige vers l’émergence. S’il faut parler d’état des lieux, il faut que beaucoup de personnes soient imprégnées, mais il faut une politique pour accompagner ces entreprises qui veulent se développer à travers le Cloud. Les entreprises camerounaises que vous évoquez utilisent-elles le cloud de manière efficiente ? De manière efficiente, non. L’utiliser de manière efficience voudrait dire décoller directement. On a des problèmes de réforme et de régulation qu’il faut mettre en place. Avec des congrès comme celui-ci et avec la sensibilisation qui va avec, au niveau de l’Etat, au niveau de notre département ministériel et avec la politique mise en place par Madame le Ministre des Postes et télécommunications, nous allons sensibiliser et mettre tout en œuvre pour que les entreprises puissent être imprégnées et pouvoir décoller véritablement. N’y aurait-il pas un problème de coût qui va se poser pour l’accès au cloud? Le problème de coût, vous l’avez suivi tout à l’heure, est fatal. Forcément pour investir dans des technologies comme celles-ci, il faut mettre du paquet. Pour cela, nous allons mettre en place une politique qui pourrait permettre de réduire les coûts dans ce sens. Propos recueillis par TIC Mag Performances des P&T
| 23
Sur le terrain
L’ éVéNEMENT
Du 16 au 18 mai 2016. Yaoundé, Musée national. Village android (exposition des innovations numériques) organisé par le MINPOSTEL 20 AU 22 MARS 2016. Yaoundé. Visite du Datacenter de Campost avec Brahima Sanou, DT de l’UIT
19 septembre 2016. Yaoundé. Protocole d’accord sur la fibre optique entre ENEO, le MINEE et le Minpostel.
16 février 2016. Yaoundé. Visite sur le site de la station radiphonique de Mbankolo en compagnie du MINCOM. 24 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 25
Dossier
mobilisation tous azimuts pour le développement numérique
Dossier Dossier
En guise d’introduction à ce dossier spécial de votre magazine Performances des Postes et Télécoms sur l’engagement des pouvoirs publics à développer l’économie numérique, les recommandations et exigences du président de la République, Paul Biya. Extraits de son discours à la jeunesse du 10 février 2016. « A chaque génération ses défis historiques, pour le devenir de la nation ! Je puis dire que, pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique. J’invite toute la nation à se mobiliser résolument, pour accompagner les nombreuses initiatives de nos jeunes dans ce domaine. Le gouvernement devra poursuivre avec méthode et efficacité la mise en place d’une infrastructure adéquate ; mais aussi l’assainissement et la bonne régulation de ce secteur clé, dans l’intérêt de l’économie nationale et du développement de l’emploi-jeune. Les instituts de formation, publics ou privés, sont appelés à jouer leur rôle pleinement. Ils doivent identifier les métiers nouveaux et adapter leurs programmes en conséquence. Les grandes entreprises et autres structures, publiques comme privées, sont appelées à donner l’exemple, en procédant progressivement à leur propre mutation numérique. Les institutions financières trouveront certainement leur intérêt à développer des programmes spécifiques, pour soutenir les projets portés par les jeunes dans cette nouvelle économie. C’est au prix d’un tel engagement collectif que nous allons gagner le pari d’une transition numérique réussie. Ces deux secteurs, l’agriculture et l’économie numérique, nous appellent à poursuivre, en l’intensifiant, la professionnalisation de notre enseignement secondaire.»
26 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 27
Dossier
Dossier
LE PRésident Paul Biya insiste sur la mise en place d’une économie numérique
soutenir les projets portés par les jeunes dans cette nouvelle économie », explique le président camerounais.
Après son appel le 31 décembre 2015 à la mise en place d’une économie numérique au Cameroun, le Président de la République Paul Biya est revenu à la charge le 10 février 2016 à l’occasion de son adresse à la jeunesse camerounaise. Pour le président camerounais, le développement économique du pays passera forcément par la mise en place d’une véritable économie numérique et cela représente le « défi historique » de l’actuelle génération, qu’il qualifie d’« Android ». « A chaque génération ses défis historiques, pour le devenir de la nation ! Je puis dire que, pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène marquant qu’est l’économie numérique ». Pour la concrétisation de cette économie numérique, le Président
de la République appelle à une implication majeure de tous les acteurs de la chaîne, qui ont chacun un rôle à jouer : « Le gouvernement devra poursuivre avec méthode et efficacité la mise en place d’une infrastructure adéquate ; mais aussi l’assainissement et la bonne régulation de ce secteur clé, dans l’intérêt de l’économie nationale et du développement de l’emploi-jeune. Les instituts de formation, publics ou privés, sont appelés à jouer leur rôle pleinement. Ils doivent identifier les métiers nouveaux et adapter leurs programmes en conséquence. Les grandes entreprises et autres structures, publiques comme privées, sont appelées à donner l’exemple, en procédant progressivement à leur propre mutation numérique. Les institutions financières trouveront certainement leur intérêt à développer des programmes spécifiques, pour
28 | Performances des P&T
« Je puis dire que, pour notre jeunesse, l’un des défis majeurs est de réussir l’arrimage à ce phénomène
Pour le Président de la République Paul Biya, c’est au prix d’un tel engagement collectif que « nous allons gagner le pari d’une transition numérique réussie ». Aussi, l’agriculture est un domaine à explorer par la jeunesse. La terre ne ment pas, dit-il. « Ces deux secteurs, l’agriculture et l’économie numérique, nous appellent à poursuivre, en l’intensifiant, la professionnalisation de notre enseignement secondaire. Dans l’enseignement supérieur, les différents acteurs ont été mobilisés pour fournir progressivement, au marché de l’emploi, des ressources humaines répondant aux exigences nouvelles. Les entreprises cherchent non pas simplement des diplômés, mais des travailleurs bien formés à des métiers précis, et sans cesse adaptés à l’évolution du monde », rappelle le président camerounais.
marquant qu’est
Comme source d’inspiration, le rique », S.E. Paul Président appelle les jeunes à imiBIYA, Président de ter l’exemple des autres jeunes qui ont réussi à émerger dans ce secteur la République du qu’il reconnait « très compétitif ». Cameroun. On pense notamment au jeune Camerounais Arthur Zang, concepteur de la tablette médicale « Cardiopad » à qui le Chef de l’Etat a récemment attribué un Prix spécial innovation et qu’il a fait Chevalier de l’Ordre du mérite. Dans la même veine, le président Biya a annoncé le lancement d’un plan triennal « Spécial Jeunes », doté d’une enveloppe globale de 102 milliards de francs CFA. l’économie numé-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Minette Libom Li Likeng veut veiller au respect de l’instruction de Paul Biya Le ministère camerounais des Postes et des Télécommunications (Minpostel) envisage une couverture totale du pays en services de Postes et Télécommunications au cours des prochaines années. Mais avant, il faudra assurer la qualité « maximale et irréprochable » de ces services à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations en 2019. Ce sont les objectifs assignés par le ministre Minette Libom Li Likeng le 21 janvier 2016 à ses collaborateurs à l’occasion de la conférence annuelle des services centraux et déconcentrés de ce département ministériel. D’après elle, il y a encore du chemin pour arriver à une véritable économie numérique telle que souhaitée par le président de la République. Cependant, elle assure « veiller personnellement » à ce que cet objectif présidentiel devienne réalité. Un accent sera mis sur les infrastructures. « Le Gouvernement a placé le développement des infrastructures comme étant le pilier de la croissance. En vue d’accélérer la croissance et d’accompagner notre pays vers l’émergence, notre ambition est de mettre en œuvre
les très hautes prescriptions du Chef de l’Etat pour le développement de l’économie numérique au Cameroun. Mais, pour que l’économie numérique ait un impact sur l’économie réelle et contribue à l’émergence, il faudrait doter notre pays d’infrastructures de pointe capables de relever ce défi et améliorer la qualité de service », a déclaré la ministre. Pour Minette Libom Li Likeng, le pays a déjà quelques acquis et peut se satisfaire des résultats palpables comme le renouvellement des contrats de concessions
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
avec les opérateurs de téléphonie mobile. A côté de ces acquis, le Minpostel évoque également des progrès au niveau de la formation, avec la sortie récente de la première cuvée des lauréats de l’université virtuelle de Yaoundé. Dans le même sillage, la ministre a appelé ses collaborateurs à œuvrer davantage pour le développement des Postes et des Télécommunications ainsi que des technologies de l’information et de la communication.
Performances des P&T | 29
Dossier
57 recommandations pour booster l’économie numérique
30 | Performances des P&T
Libom Li Likeng, née le 4 mars 1959 à Mvieng dans la région du Sud, reçoit ce 4 mars 2016 au Palais des Congrès de Yaoundé, les recommandations pour booster le secteur d’activité dont elle a la charge. Votre magazine Performances des Postes et Télécoms vous propose des extraits du rapport général de ces JNEC présenté à la cérémonie de clôture de ces journées par le rapporteur général des travaux, Jean-Claude OTTOU, ancien journaliste de la CRTV et ancien DGA de MTN Cameroon. « La cérémonie solennelle d’ouverture était présidée par le Ministre des Postes et Télécommunications, Mme Minette LIBOM LI
LIKENG, entourée par trois autres membres du gouvernement : le Ministre de l’Education de Base, Mme YOUSSOUF HADIDJA ALIM ; le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Mme Marie Thérèse ABENA ONDOA, et le Ministre de la Communication, M. Issa TCHIROMA BAKARI. Cette cérémonie a connu une participation importante et de très haute qualité. On notait la présence des représentants de la Banque mondiale, de l’Union Internationale des télécommunications (UIT), de la Société financière internationale (SFI) et de la Banque africaine de développement (BAD), de divers acteurs du secteur des télécommunications et de l’inter-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
net, des institutions de formation, de la société civile, des hommes d’affaires et des Responsables du ministère des Postes et Télécommunications. Démarrée à 9h30, cette session plénière d’ouverture a enregistré trois communications : (i) le discours d’ouverture de Madame le Ministre des Postes et Télécommunications, (ii) la leçon inaugurale prononcée par le Pr Jean Emmanuel PONDI, Secrétaire général de l’Université de Yaoundé I et (iii) la présentation du rapport sur les « dividendes numériques » de la Banque mondiale.
Ce retard, a rappelé Mme LIBOM LI LIKENG dans son discours, a été constaté par le Chef de l’Etat qui a demandé au Gouvernement d’accorder « toute l’attention méritée » au développement de l’économie numérique. Et le Premier Ministre Chef du Gouvernement a déjà mis en place un comité interministériel qui devrait proposer des actions visant à booster l’économie numérique au Cameroun. Le ministre a déclaré que l’organisation des Journées Nationales de l’Economie numérique visait à associer les acteurs du secteur privé et de la société civile à la réflexion menée en interne au sein de son département ministériel, et de recueillir ainsi leurs contributions en vue de l’élaboration d’un projet de stratégie qui sera soumis à la validation du Comité interministériel de développement de l’économie numérique, instance regroupant tous les intervenants publics du secteur.
V otre magazine P erformances des Postes et T él é coms vous plonge au c œur discussions des premi ères J ournées nationales de l’économie numérique du C ameroun qui ont connu la participation des acteurs privés et publics des T I C et T él é coms ainsi que des membres de la soci été civile . C’était sans doute son meilleur cadeau d’anniversaire en 2016. Pour son 57ème anniversaire, Minette Libom Li Likeng, la ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun, a eu reçu 57 propositions pour le développement de l’économie numérique au Cameroun. Des recommandations issues de la toute première édition des Journées nationales de l’économie numérique du Cameroun (JNEC) que le Minpostel a organisé à Yaoundé du 3 au 4 mars 2016 en réunissant l’ensemble des acteurs nationaux (opérateurs télécoms, secteur public, société civile, enseignants et chercheurs) intervenant dans le secteur du numérique. C’est donc avec un plaisir certain que la ministre Minette
l’arrimage de tous à la ‘norme numérique’ reste une condition pour rattraper le retard consommé ».
Le discours d’ouverture Pour Minette
Dans son discours d’ouverture, Mme LIBOM LI LIKENG a campé les enjeux des JNEN en relevant que l’impact de l’économie numérique sur la richesse des nations « est bien supérieur à celui qu’ont eu dans le passé les révolutions industrielles ».
Libom Li Likeng, l’organisation des Journées Nationales de l’Economie numérique visait à associer les acteurs du secteur privé et de la société civile
Tout en reconnaissant que « le développement de l’économie numérique véhicule […] des enjeux importants pour notre pays », l’oratrice souligne « [qu’au] Cameroun, le développement de l’infrastructure de télécommunication est en cours, mais la promotion et la vulgarisation des TIC, ainsi que
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
à la réflexion menée en interne au sein de son département ministériel
Le ministre a relevé que le pays devait faire des progrès dans la mise en place des infrastructures et des compétences adéquates pour le développement d’une industrie viable des TIC et, dans la promotion de la recherche, du développement et de l’innovation dans le secteur numérique, afin d’avoir un avantage comparatif par rapport aux autres pays de même niveau de développement. De même elle a aussi souligné la nécessité pour le Cameroun de mettre en place un environnement juridique et institutionnel favorable à la concurrence, et d’améliorer l’accès aux services de communication, notamment la téléphonie mobile. Performances des P&T | 31
Dossier devraient diversifier les sources d’énergie électriques, en se gardant de privilégier seulement l’électricité d’origine hydraulique pour s’orienter aussi vers l’énergie d’origine solaire et éolienne pour laquelle le continent a le meilleur potentiel mondial. S’agissant du système scolaire, il a plaidé pour que du primaire au supérieur en passant par le secondaire, une vraie politique de développement des infrastructures soit mise en place par les pouvoirs publics pour permettre une éclosion du génie créateur des jeunes.
Le Ministre a suggéré des questions qui devraient nourrir les réflexions des participants aux JNEN avant de céder la place au Pr Jean-Emmanuel PONDI pour la leçon inaugurale. La leçon inaugurale, Pr Jean-Emmanuel PONDI Professeur des Sciences politiques et des Relations internationales, M. Jean-Emmanuel PONDI, a donné une leçon inaugurale sur le thème : « L’économie numérique comme accélérateur des échanges dans les relations économiques internationales ».
Au sujet du développement d’une culture qui favorise la créativité, l’innovation et la compétitivité, l’enseignant a regretté que dans le contexte de l’Afrique noire, le succès soit toujours perçu non pas comme la conséquence du travail, mais comme le résultat d’une démarche négative. « Il faut changer de logiciel » en la matière, a-t-il martelé. La seconde partie de la leçon inaugurale était axée sur « l’impact de la révolu-
En guise de conclusion à sa communication, le Pr PONDI a cité quelques chiffres donnant une idée de l’apport de l’économie numérique à l’accroissement du PIB. Selon une étude de la Banque mondiale, 10 nouveaux téléphones portables pour 100 habitants induisent une croissance de PIB de 0,8%. Selon une autre étude, 1000 nouvelles connexions internet génèrent 80 nouveaux emplois. Enfin, le Pr Jean-Emmanuel PONDI a cité une étude menée par le Pr Emmanuel TONYE de l’Ecole Nationale Supérieure Polytechnique qui conclut qu’au Cameroun, « 86,5% des emplois du secteur tertiaire en l’an 2035 seront générés dans les domaines directement liés au TIC ». La présentation du rapport sur les « dividendes numériques » de la Banque mondiale Cette présentation a été délivrée par deux responsables de la Banque Mondiale : Mme Elisabeth HUYBENS, Directeur des opérations, et M. Jérôme BEZZINA, Chargé du projet CAB (Central Africa Backbone).
« Parmi les prérequis pour l’optimisation du déploiement de l’économie numérique : la disponibilité à bon niveau de l’énergie électrique ; un système scolaire doté d’infrastructures informatisées (...)»
En introduction de sa leçon, l’enseignant a défini la notion d’économie numérique comme étant l’ensemble des activités économiques créatrices de valeurs et d’emplois, qui sont générées par des plateformes telles que les réseaux internet, ou des téléphones mobiles.
La première partie de la leçon du Pr Jean-Emmanuel PONDI a été le lieu de lister les prérequis pour l’optimisation du déploiement de l’économie numérique : la disponibilité à bon niveau de l’énergie électrique ; la mise en place d’un système scolaire doté d’infrastructures informatisées ; et la mise en place d’une culture qui favorise la créativité, l’innovation et la compétitivité.
tion digitale sur les différents secteurs de l’économie nationale et sur l’accélération des échanges (intra-africains et internationaux) ». L’enseignant a notamment insisté sur la télémédecine, la cyber agriculture, et le télé enseignement.
Il ressort de cette communication que les technologies numériques connaissent une expansion rapide et que la révolution numérique génère de nombreux avantages privés. Un exemple : plus de 207 milliards de courriels sont envoyés quotidiennement à travers le monde.Le rapport soulève la question de savoir si les pays tirent vraiment des dividendes substantiels de la révolution numérique ? Les avantages profitent-ils à tous, partout ? Certes, les technologies
Le rapport souligne qu’il subsiste dans le monde 6 milliards de personnes sans
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
connexion à large bande, 4 milliards sans internet, 2 milliards sans téléphone mobile et près d’un demi-milliard sans signaux numériques. Selon le rapport, les plus gros obstacles au développement de l’économie numérique ne sont pas que technologiques. La révolution numérique doit agir sur les compléments analogiques importants : la réglementation, les
compétences et les institutions. Cette communication de la Banque Mondiale a marqué la fin de la session plénière d’ouverture, pour faire place aux travaux en ateliers cordonnés par le modérateur général des Journées Nationales de l’Economie numérique, M. David ABOUEM A TCHOYI, ancien ministre. »
Les 57 propositions formulées par ces différents acteurs Atelier N°1 : Opérateurs de téléphonie mobile 1.L’élaboration d’un plan de développement des infrastructures large bande afin: o-d’accélérer le déploiement des infrastructures à large bande ; o-de mettre en œuvre de la mutualisation des infrastructures de télécommunications. 2. La mise en place en place des Datacenters pour les besoins de l’administration et du grand public ; 3. La mise en place des points d’échange internet ; 4. La mise en œuvre des mesures de facilitation de l’accès aux terminaux ; 5. Le renforcement du développement des contenus locaux ; 6. La sensibilisation à l’utilisation du .cm ; 7. La mise en œuvre d’une stratégie volontariste de numérisation des actes administratifs ; 8. La mise en place d’un cadre de financement des infrastructures large bande porté par l’Etat ; 9. Le renforcement de la sensibilisation des populations en matière de sécurité ; 10. L’intégration des infrastructures d’accueil fibre optique dans les projets routiers ; 11. La mise en place des énergies alternatives pour faire face au déficit énergétique Atelier N°2 : Fournisseurs d’accès Internet 1) L’élaboration d’un cahier de charges de création d’une entreprise autonome chargée de la gestion des infrastructures 2) L’application effective et le renforcement de la réglementation sur le partage des infrastructures ; 3) La création d’un cadre de concertation sectoriel pour la résolution des problèmes de partage d’infrastructure 4) L’introduction dans le marché les offres Cloud de communication unifiée (standard automatique IPVX, call center) 5) La clarification des critères de taxation des fréquences par région ; 6) L’adaptation du cadre juridique actuel au développement de l’économie numérique. 7) Le respect des normes par l’ensemble des intervenants ; Atelier N°3 : Développeurs de solutions 1. La mise en place de technopoles et des incubateurs développés par les principaux acteurs (les établissements d’enseignement supérieur, opérateurs, les banques…) 2. La dématérialisation et la production de contenus locaux et soutien des start-up stratégiques, en vue d’encourager le patriotisme
S’agissant de la disponibilité permanente de l’énergie électrique, l’enseignant a suggéré que les pays africains
32 | Performances des P&T
numériques élargissent la base d’information, réduisent le coût de l’information et créent des biens d’information. Force est néanmoins de constater que la fracture numérique reste profonde sur la planète.
numérique ; 3. La création d’un mode de paiement électronique national indépendant des réseaux 4. L’organisation des développeurs par centre d’intérêt / secteur d’activité ; 5. L’encadrement de la recherche dans le domaine spécifique de l’économie numérique/ informatique ; 6. La subvention de la bande passante et de l’hébergement des applications des éditeurs de logiciels / startupers ; 7. Le développement des nouvelles filières et compétences numériques adaptées aux exigences de l’économie numérique, 8. La réduction du cout d’importation du matériel électronique et informatique 9. L’élaboration d’une cartographie (régulièrement actualisée) des éditeurs de logiciels et applications camerounais, etc. Atelier N°4 : Milieux d’affaires 1. La Réalisation d’une étude pour identifier où va l’économie numérique, de quels types de formations on aura besoin demain, et orienter en conséquence, les actions, les programmes, et les filières de formation. 2. La formation des business analyst et des spécificateurs pour les administrations; 3. La conception des procédures publiques dématérialisées ; 4. La généralisation de la possibilité de disposer de services publics VIP ou d’urgence, en payant officiellement plus que pour le service standard, ce qui contribuera fortement à réduire la corruption ; 5. L’utilisation du numérique et de la législation pour garantir les délais de paiement ; 6. La mise en place d’un mentorship, avec un cadre incitatif ; 7. L’attribution aux PME de droit camerounais d’un pourcentage des achats relatifs à la commande publique (marchés) dans le domaine du numérique ; 8. L’accompagnement diplomatique de l’Etat pour accéder aux marchés extérieurs. Cela pourra favoriser l’accès aux marchés étrangers pour les PME locales ; 9. L’Opérationnalisation de la plateforme de la PKI de l’Antic et le démarrage de l’agrément des autres autorités de certification, etc. Atelier N°5 : Investissement – financement – accompagnement des start-ups 1. La révision du code des investissements pour permettre aux start-ups de bénéficier des financements ;
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
2. La révision de la taxation en matière de douane et TVA pour les équipements informatiques et logiciels en vue d’en favoriser l’acquisition par les jeunes entrepreneurs ; 3. La proposition d’un cadre d’information via la création d’un guichet unique reposant sur un portail relatif aux activités et au développement des start-ups ; 4. La révision du système de taxation des droits de téléchargement des logiciels ; 5. La création d’incubateurs de projets au sein des structures de formation dans le domaine des TIC ; 6. La mise en place d’un cadre juridique facilitant le développement du capital-risque et le crowdfunding (financement par la foule), tout en protégeant les projets innovants ; 7. La création à la Douala Stock Exchange d’un compartiment réservé uniquement aux jeunes entrepreneurs proposant des projets porteurs mais à risque élevé. Atelier N°6 : Société civile 1. Le développement des infrastructures ; 2. La sensibilisation des opérateurs et de l’ART sur l’accessibilité au service Interne ; 3. La participation aux travaux de normalisation du secteur de normalisation de l’UIT 4. La réflexion sur une méthodologie de financements des initiatives innovantes des acteurs de la société civile ; 5. La sensibilisation de masse et des administrations sur l’arrimage au numérique ; 6. La promotion d’une saine gouvernance des infrastructures d’accès au numérique ; 7. L’élaboration du document de stratégie nationale de développement de l’économie numérique ; 8. La mise en place d’un conseil national du numérique ; 9. La protection des droits du consommateur du numérique consacrés par la loi ; 10 La généralisation de la digitalisation des services publics dans l’optique du renforcement de la lutte contre la corruption, etc. 11. La promotion et la vulgarisation de l’économie numérique ; 12.La sensibilisation des acteurs de la presse numérique sur le respect de l’éthique et de la déontologie. 13. L’élaboration d’un modèle de formation adapté au numérique ; 14 L’établissement des partenariats d’échanges entre établissements de formation supérieurs dans le domaine des TIC. Performances des P&T | 33
Dossier
Dossier Axes stratégiques
Le plan stratégique “Cameroun numérique 2020” vu par le pm
Le plan « Cameroun Numérique 2020 » se focalise sur la définition des axes stratégiques, des actions et priorités à fort impact sur l’aménagement numérique du territoire, l’intensification des usages des services TIC ; la lutte contre la pauvreté par la création d’emploi et l’augmentation du taux de croissance de l’économie nationale. La mise en œuvre de ce plan nécessite des actions transversales telles que l’amélioration de la gouvernance, le renforcement du capital humain et de la confiance numérique, la prise en compte des aspects environnementaux et la mise à disposition des ressources financières adéquates.
E laboré en mai 20 1 6 en synergie avec toutes les parties prenantes du secteur camerou nais des T I C et du num éri q ue , le plan strat égi que « C ameroun numé rique 2 0 2 0 » met en exergue les actions à réaliser et propose les mesures idoines pour le d éveloppement du numéri que au Cameroun. C’est sans doute avec satisfaction que s’exprimait la ministre des Postes et Télécommunications en novembre 2016 devant les députés de l’Assemblée nationale quand elle présentait le bilan de l’action de son département ministériel en 2016. Parmi les actions relevées par Minette Libom Li LIKENG, ce plan stratégique Cameroun numérique 2020. « Le Plan stratégique de développement de l’Economie numérique
a été élaboré et validé par le Premier ministre, Chef du gouvernement. L’exécution des projets qui y sont contenus s’effectuera au courant de l’année 2017 », a déclaré la ministre des Postes et Télécommunications. D’après le Premier ministre, Philemon Yang, ce plan est la boussole qui met en exergue les actions à réaliser et propose les mesures idoines de développe-
34 | Performances des P&T
ment des usages et contenus TIC ainsi que la mise en œuvre des politiques d’accompagnement y relatives pour l’émergence de l’économie numérique au Cameroun. Le Cameroun, dit-il, dispose désormais d’un cadre de référence, qui facilitera la lisibilité et la visibilité des actions que le Gouvernement entend mener dans le domaine de l’économie numérique, afin d’en faire l’un des leviers prioritaires de l’indusn 0 07 / Mars - avril - mai 2017
trialisation au Cameroun et du développement économique. Philemon Yang précise que le plan stratégique « Cameroun numérique 2020 » se situe en droite ligne de la mise en œuvre de la politique des « Grandes Réalisations » prônée par le Chef de l’Etat et devra contribuer grandement à l’atteinte des objectifs de croissance et de plein emploi visés par le Gouvernement dans les cinq prochaines années, à travers un usage plus intensif des TIC dans les outils de production entrainant une amélioration conséquente de la productivité nationale.
piliers se rapportant respectivement aux aspects liés à l’offre, à la demande, à la régulation et la gouvernance.
Il faut noter que ce plan a été élaboré par un Comité interministériel pour le développement de l’économie numérique institué par le Premier ministre le 15 février 2016. Des sous-comités avaient également été mis en place pour des propositions sur des problématiques spécifiques. Les membres de ce comité interministériel ainsi que le Comité de veille mis en place au ministère par Minette Libom li Likeng ont également travaillé sur la base des 57 recommandations issues des 1ères Journées Nationales de l’Economie Numérique (JNEN) tenues du 03 au 04 mars 2016 à Yaoundé.
Chiffres clés du plan Le plan stratégique Cameroun numérique 2020 vise à porter la contribution du numérique au Produit intérieur brut (PIB) du Cameroun de 5% en 2016 à 10% en 2020. Il ambitionne de porter la contribution annuelle moyenne du secteur au titre d’impôts et taxes de 136 milliards de F.CFA actuellement à 300 milliards de FCFA à l’horizon 2020. Le nombre d’emplois directs créés dans le numérique devrait passer de 10 000 à 50 000 sur la même période, tandis qu’en matière de développement local, il est prévu de densifier de 6% à 20% le pourcentage des ménages ayant accès à internet et le pourcentage d’accès au haut débit dans les grandes entreprises à 95%.
Ce plan s’appuie sur trois principaux n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 35
Dossier Cet appel intervient dans un contexte marqué par une absence des membres du gouvernement sur les réseaux sociaux. Certains ministres ont même affirmé dans des communiqués publiés après une « usurpation d’identité sur Facebook » qu’ils ne possèdent pas de comptes sur les réseaux sociaux. Certains ne possédaient d’ailleurs pas de page officielle de leur département ministériel sur Facebook ou encore Twitter. Pourtant important.
LE président prescrit à ses ministres plus de présence sur les réseaux sociaux A prè s plusieurs appels à la mise en place d ’une é conomie numé rique au C ameroun , le pré sident de la République Paul Biya a prescrit à ses ministres plus de visibilit é sur In ternet et notamment sur les réseaux sociaux . L’annonce est du ministre camerounais de la C ommunication Issa Tchiroma B akary : « le chef de l’Etat nous a demandé d ’ê tre plus pré sents sur les réseaux sociaux ». 36 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
La déclaration du ministre Issa Tchiroma est confirmée quelques jours plus tard quand l’on retrouve justement sur les réseaux sociaux (Facebook notamment) la correspondance du Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, adressée le 05 avril 2016 au Secrétaire général des services du Premier ministre. « J’ai l’honneur de vous faire connaître que Monsieur le Président de la République
demande au Premier ministre, chef du gouvernement, de bien vouloir mettre en œuvre une stratégie de communication publique plus offensive…. Les chefs de département ministériels devront notamment redynamiser l’action de leur cellule de communication en vue de diffuser en temps réel auprès des médias y compris des réseaux sociaux, l’information appropriée sur l’action du gouvernement », peut-on y lire.
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
L’appel du Président Paul Biya correspond ainsi aux recommandations du cabinet ICT Media Strategies qui conseillait aux ministres dont les comptes étaient usurpés sur les réseaux sociaux d’en créer des comptes officiels pour donner de bonnes informations. « Ces ministres et DG publient des communiqués dans la presse écrite locale parce qu’ils ont sans doute des échos des victimes qui se font arnaquer par les détenteurs de ces faux comptes qui leur promettent soit des emplois, soit des marchés publics avec une contrepartie financière. Ces victimes sont sur un terrain précis : le web. Et sur Facebook particulièrement. C’est donc sur ce terrain-là que les ministres devraient communiquer en priorité. C’est sur Facebook que la communication doit se faire de manière optimale pour qu’elle touche la cible précise et les potentielles victimes », déclarait alors Beaugas-Orain Djoyum, le directeur général de ICT Media Strategies, un cabinet qui offre parmi ses services des conseils en e-réputation. Après ces appels, bon nombre de départements ministériels se sont lancés sur les réseaux sociaux. Même s’il y a encore des améliorations à faire. Performances des P&T | 37
Direction à la une
Dr Calvin David Banga En toute sécurité !
L e directeur de la Sécurit é des Réseaux et des S ystèmes d ’I nformations du M I N POSTEL est à la manoeuvre de plusieurs dossiers . S A D I REC T I ON a ét é au coeur du processus d’ identification des abonn é s à la t é l éphonie mobile . Au cours du premier semestre de l’année 2016, le Cameroun a entrepris une vaste opération d’identification des abonnés mobiles. L’opération s’est terminée le 30 juin 2016. Une initiative du ministère des Postes et Télécommunications qui ambitionne de voir derrière chaque abonné mobile un nom et un prénom détenteur d’une carte nationale d’identité. Une opération que le Minpostel justifie par le souci du gouvernement de garantir davantage la sécurité nationale en attribuant un visage à chaque numéro de téléphone. Parmi les objectifs assignés à la campagne, la formalisation, la systématisation et le renforcement des dispositions déjà mises en œuvre plus ou moins correctement par les opérateurs.
Au Minpostel, parmi les cadres qui suivaient de près la coordination de ces opérations plusieurs fois reportées en raison de la réticence de certains Camerounais à se faire identifier figure le Dr Calvin Banga. En effet, rappelle le Dr Calvin Banga, plusieurs dérives étaient observées sur le terrain. Dérives susceptible de favoriser des fraudes comme la Simbox et de nuire à la sécurité nationale. Un point d’ailleurs relevé à plusieurs reprises par la ministre Minette Libom Li Likeng. Durant un point de presse qu’elle avait accordée pendant l’opération d’identification, elle avait relevé une situation inquiétante : « Il est apparu dans la base de données d’un opérateur, des personnes ayant enregistré 100 à 200 numéros de téléphones avec une même
38 | Performances des P&T
CNI. Pis encore, quatre abonnés détenant à eux seuls 5 000 puces chez un seul opérateur comme l’ont révélé des contrôles par le passé », expliquait-elle. Aujourd’hui, grâce à l’action du Minpostel, les textes précisent que la formalisation de ces identifications devra automatiquement limiter à trois le nombre de lignes par personne chez un opérateur mobile.
Sécurité des communications électroniques La sécurité nationale est donc la priorité du Minpostel, de la direction de la Sécurité des réseaux et des systèmes d’informations et du Dr Calvin Banga aussi. Du haut de son poste de directeur de la Sécurité, des Réseaux et des Systèmes d’information qu’il occupe depuis mars 2013, il a n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
coordonné plusieurs autres projets relatifs à la sécurité des communications électroniques au Cameroun. On peut citer entre autres, l’élaboration, le suivi et la mise en œuvre de la politique nationale de sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information, de certification et d’audit de sécurité, en liaison avec l’Agence nationale des Technologies de l’information et de la communication (ANTIC) [En cours de finalisation] ; l’élaboration de la feuille de route des services de sécurité des réseaux et des systèmes d’information régionaux ; les études, l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre du projet de développement d’une Infrastructure à clé public (PKI) par une expertise nationale. « Les gens aiment être en confiance. Les Camerounais veulent utiliser les communications électroniques en toute confiance et nous travaillons à l’instauration de cette confiance-là », explique-t-il.
Cameroun. Une réforme marquée par la promulgation des lois n°2010/012 du 21 décembre 2010 relative à la cybersécurité et la cybercriminalité et n°2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques et ses textes d’application.
Deux sous directions Parmi les autres activités de la direction de la Sécurité des réseaux et des systèmes d’information figurent la détermination des principes et règles de tarification des services de sécurité des réseaux et des systèmes d’information et des prestations fournies par l’ANTIC; la vulgarisation des mesures de protection des populations contre les actes de criminalité cybernétiques ; la sécurisation des infrastructures critiques de l’Etat et des applications des Administrations Publiques et des Collectivités Territoriales Décentralisées, en liaison avec les administrations et organismes concernés et enfin la centralisation des données statistiques dans les domaines de la cybersécurité et de la cybercriminalité. (Voir encadré )
S’il est aujourd’hui au cœur de la sécurité des systèmes d’information au Minpostel, il faut reconnaître que le Dr Calvin David Ban- « Les gens aiment être en confiance. Les ga maîtrise Camerounais veulent utiliser les communiégalement cations électroniques en toute confiance et bien le secnous travaillons à l’instauration de cette teur des télécommu- confiance-là », Dr Calvin David Banga nications au Cameroun. Pour mieux remplir ses missions, la diNotamment, pour avoir passé quatre année (mars 2009 à mars 2013) à la rection de la Sécurité des réseaux et tête de la direction de la Réglemen- des systèmes d’information comporte tation du secteur des télécommuni- deux sous-directions, à savoir la sous dications du Minpostel. C’est lui qui a rection des Technologies de sécurité et la conduit, de ce poste, à la réforme du sous direction de la Sécurité des réseaux. secteur des télécommunications au n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Zoom sur la Direction de la Sécurité des réseaux D’après l’article 78 du décret n° 2012/512 du 12 novembre 2012 portant organisation du ministère des Postes et Télécommunications, cette direction de la Sécurité des réseaux et des systèmes d’information, placée sous l’autorité d’un directeur, est chargée entre autres de l’élaboration et du suivi de la mise en œuvre de la politique nationale en matière de protection, de sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information, de certification et d’audit de sécurité, en liaison avec l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication; de la promotion de la sécurité des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information et du suivi de l’évolution des questions liées à la sécurité des réseaux et aux activités de certification. Egalement dans les missions de la direction du Dr Calvin David Banga qui comporte deux sous-directions (des Technologies de Sécurité et de la Sécurité des réseaux), la coordination sur le plan national des activités concourant à la sécurisation et à la protection des réseaux de communications électroniques et des systèmes d’information; le contrôle de conformité des dossiers relatifs à la délivrance des autorisations aux Autorités de Certification, aux Auditeurs de sécurité, aux cabinets-conseils en sécurité, aux intégrateurs des solutions de sécurité, aux éditeurs des logiciels de sécurité et autres prestataires des services de sécurité et aussi le contrôle de conformité des dossiers relatifs à la délivrance des titres d’homologation des équipements de cryptographie après instruction des dossiers y afférents par l’ANTIC.
Performances des P&T | 39
Avis d’expert
La normalisation et la terminologie au sein des organisations faîtières : la CEI, l’ISO et l’UIT Par Clément NIMESSI * Les trois organisations faîtières de normalisation dans le monde sont, par ordre d’ancienneté : la Commission électrotechnique internationale (CEI), l’organisation internationale de normalisation, communément connue par son sigle anglais ISO, et l’Union internationale des télécommunications (UIT). Les trois organisations sont toutes basées à Genève en Suisse. 1- La CEI Fondée en 1906, la CEI est la principale organisation mondiale qui élabore et publie les normes internationales de ce qui est connu sous le vocable rébarbatif de l’électrotechnologie. L’électrotechnologie a trait à l’électricité, à l’électronique et aux technologies apparentées à l’instar des télécommunications. En clair, partout où l’on trouve de l’électricité, de l’électronique et des télécommunications, se trouve la CEI, qui apporte expérience et savoir-faire en matière de sécurité, de fiabilité et de sûreté de fonctionnement, d’environnement, d’efficacité de l’énergie électrique et des énergies renouvelables. La CEI regroupe 169 pays, dont 84 membres et 85 pays affiliés (pays en voie de développement participant sans frais au Programme des pays affiliés à la CEI). Elle compte 20 000 experts issus de l’industrie, des gou-
vernements, des laboratoires d’essai et de recherche, des universités et des groupes de consommateurs. Elle a déjà élaboré à ce jour 9 000 normes internationales et délivré un million de certificats d’évaluation de la conformité. Elle fonctionne avec 174 Comités techniques (TC) et Sous-comités (SC), dont le tout premier (TC1), créé en 1906, est celui de la terminologie dont nous sommes membre. 2- L’ISO L’Organisation internationale de normalisation (ISO) a été créée le 23 février 1947 à Genève en Suisse par les instituts de normalisation de vingtcinq pays. Sur le plan étymologique et contrairement à une croyance répandue, ISO n’est pas un acronyme des premières lettres de « International Organisation for Standardisation », mais vient du grec ancien isos qui signifie « égal ». Ce choix se justifie par le souci d’éviter d’avoir des sigles variables selon la langue. La mission de l’ISO est de créer des normes internationales appelées « normes ISO » pour des domaines variés. L’Organisation internationale de normalisation est l’organisation faitière la plus connue. À l’heure actuelle, l’ISO compte 157 membres, et a produit environ 18 500 normes actives. L’ISO fonctionne avec environ 200 Comités
40 | Performances des P&T
techniques (TC), parmi lesquels le TC 37 intitulé « Terminologie et autres ressources langagières et ressources de contenu » auquel appartient le Chef de la Cellule de Traduction du MINPOSTEL. 3- L’UIT L’UIT-T (normalisation) produit principalement des Recommandations. A l’heure actuelle, plus de 3 000 Recommandations (Normes) sont en vigueur. Les Recommandations sont des normes qui définissent les modalités d’exploitation et d’interfonctionnement des réseaux de télécommunication. Les Recommandations de l’UIT-T, bien que non contraignantes, sont généralement respectées en raison de leur qualité élevée et du fait qu’elles garantissent l’interconnectivité des réseaux et permettent de fournir des services de télécommunication dans le monde entier. Elles sont disponibles à l’unité ou sous forme de recueil sur DVD ou encore par le biais d’un abonnement en ligne (accès pendant 12 mois).
secteur de l’électronique : le marché est actuellement inondé d’appareils électroniques de toutes sortes, aussi bien pour les besoins des ménages que pour les besoins de l’industrie et des services.
4- Les enjeux de la normalisation Les secteurs de l’électricité, des télécommunications et de l’électronique sont en pleine mutation. Sur le plan des technologies, de plus en plus d’acteurs y interviennent et de modes d’organisation y ont cours, avec un rôle de plus en plus important joué par le secteur privé. Un bon corpus normatif est un élément essentiel dans la recherche, la performance et la compétitivité au sein des secteurs qui utilisent les normes d’électrotechnologie, à l’instar du secteur de l’électricité (matériel électrique, installations électriques, appareils électroménagers, appareils électriques, etc.), du secteur des télécommunications (TNT : Télévision numérique terrestre, appareils de transmission par onde radio, appareils de téléphonie, équipements des câblo-opérateurs, équipements de transmission internet) et enfin le
5 Importance des secteurs d’activité concernés • Le secteur de l’électricité est le moteur de la croissance économique. Sans électricité, aucun secteur de l’économie nationale ne peut aujourd’hui fonctionner correctement. Son disfonctionnement a fait perdre au Cameroun un point de croissance en 2005. Les projets en cours dans ce secteur situent bien son importance en termes de volume d’investissements, d’emplois créés et d’impact sur la santé économique nationale. • Le secteur des télécommunications : il est difficile aujourd’hui d’imaginer une entreprise ou un individu qui puisse se passer de l’usage des télécommunications dans ses activités quotidiennes. Les télécommunications ont pénétré toutes les sphères de la vie contemporaine. Elles constituent un important facteur d’efficacité et un puissant vecteur social dont le développement n’est qu’à ses débuts. • Le secteur de l’électronique : c’est
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
l’industrie qui, avant les télécommunications, a commencé à changer la vie des individus et qui continue à la changer, avec tout ce qu’elle produit tous les jours pour conditionner la façon de faire et la façon d’être des hommes. On la retrouve pratiquement dans tous les appareils que nous utilisons (véhicules, ordinateurs, appareils électroménagers, etc). 6- La norme, la norme terminologique et la base de données terminologiques Qu’est-ce qu’une norme ? Le terme norme vient du latin « norma » qui signifie « équerre » ou « règle ». La norme se définit donc comme un ensemble de caractéristiques décrivant et régissant un domaine particulier, un objet, un produit ou une société (Norme ISO 12620 :2009). Les normes sont partout. Sans normes, notre société ne fonctionnerait pas. Des choses simples que nous tenons pour acquises, comme les feux de circulation ou les unités de mesure, sont les mêmes partout. Les normes offrent des solutions et des avantages à la quasi-totalité des secteurs d’activité : télécommunications, technologies de l’information et de la communication, agriculture, bâtiment,
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
ingénierie mécanique, fabrication, distribution, transports, dispositifs médicaux, environnement, énergie, management de la qualité, évaluation de la conformité et services, etc. En définissant des bonnes pratiques pour l’utilisation des technologies et la gestion des processus associés aux aspects économiques, sociaux et environnementaux, les normes internationales contribuent au développement durable. Les normes apportent une contribution positive au monde dans lequel nous vivons. Elles facilitent le commerce, favorisent le partage des connaissances et contribuent à la diffusion du progrès technologique et des bonnes pratiques de management et d’évaluation de la conformité. Elles facilitent également l’accès des entreprises à de nouveaux marchés, garantissent une concurrence loyale pour les pays en voie de développement et facilitent le commerce mondial libre et équitable. (Lire la suite dans la prochaine édition de Performances des Postes et Télécoms) *Clément NIMESSI est le chef de la Cellule de Traduction du Minpostel Performances des P&T | 41
Gestion publique
Gestion publique
Paul Biya offre 500 000 ordinateurs aux étudiants des universités du pays
Le président camerounais Paul Biya qui appelle depuis plusieurs mois à la mise en place d’une véritable économie numérique a posé un acte concret dans cette direction en juillet 2016. D’après un communiqué signé du ministre de l’Enseignement supérieur (Minesup), le Pr Jacques Fame Ndongo, le Président Paul Biya a décidé d’offrir 500 000 ordinateurs aux étudiants du pays. A la suite de la tenue d’une réunion du Comité ad hoc de gestion du projet « E-National Higher Education Network » tenu le 12 avril 2017 à Yaoundé, le Pr Jacques Fame Ndongo, président dudit Comité a réaffirmé que
ce don de 500 000 ordinateurs sera octroyé à tous les étudiants dûment inscrits dans les huit (08) Universités d’Etat et les 215 instituts privés d’enseignement supérieur réglementairement agrées par la Commission nationale de l’Enseignement supérieur. Aussi, le projet prévoit la construction de neuf Centres de développement du numérique universitaire dans chaque Université d’Etat ainsi qu’à la future Université inter-États Cameroun-Congo, en construction.
« Nous faisons tous confiance au Chef de l’Etat. Actuellement, ces ordinateurs sont en train d’être fabriqués en Chine », avait affirmé Jacques Fame Ndongo, Ministre de l’Enseignement supérieur, au cours d’une
En ce moment, indique le émission sur ministre, la confection d’un fi- Canal 2 Internachier national biométrique des tional. étudiants inscrits pour l’année académique 2016-2017 est en
42 | Performances des P&T
cours dans chaque université. Un pré-requis indispensable pour l’exécution harmonieuse de ce don, affirme le ministre. Le gouvernement a fait appel à une entreprise chinoise pour la production de ces ordinateurs. Pour l’instant, peu de détails ont filtré sur les capacités exactes de ces ordinateurs, tout comme le planning de remise de ces ordinateurs aux étudiants. Les fonds relatifs à ce projet sont sur le point d’être débloqués par la partie chinoise (Exim Bank China) et mis à la disposition de la société chinoise Sichuan Telecom Construction Enginee-ring Co. Ltd qui fournira ces ordinateurs. n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Dr Hamadoun I. Touré : « Paul Biya vient d’accorder 500 000 ordinateurs aux étudiants. C’est un pas très important ! » En visite au Cameroun au début du mois d’août 2016, le Dr Hamadoun I. Touré (photo), ancien secrétaire général de l’Union internationale des télécommunications et actuel le directeur exécutif de l’Alliance Smart Africa, a rencontré le Premier ministre Philemon Yang et la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom li Likeng afin de les encourager à rejoindre l’Alliance qu’il dirige aujourd’hui. Selon un communiqué du MINPOSTEL publié à cet effet, « le directeur exécutif de l’Ong panafricaine Smart Africa est venu plaider pour l’adhésion du Cameroun à cette initiative dont le but est de promouvoir l’utilisation des Technologies de l’information et de la communication (TIC) sur le continent ». D’après lui, la vision du Cameroun pour le développement des TIC est en droite ligne des objectifs de l’organisation qu’il dirige. Par exemple, au terme de sa rencontre avec le PM camerounais, le Dr Hamadoun I. Touré a exprimé son appréciation de la mise en place de l’économie numérique au Cameroun. Occasion de saluer la récente décision du président Paul Biya d’octroyer 500 000 ordinateurs aux étudiants camerounais. « La santé ne pourra jamais se développer sans la télémédecine. L’éducation ne pourra se développer sans la télé-éducation. Le président Paul Biya vient d’annoncer 500 000 ordinateurs pour les jeunes étudiants au Cameroun. C’est un pas très important. Les TIC vont aider chaque secteur de l’économie. Nous devons nous assurer que cet outil soit disponible à un coût abordable pour nos populations. Et nous espérons qu’ils seront bientôt made in Africa ces ordi-
nateurs, téléviseurs, les smartphones pour que le continent puisse fabriquer les équipements », a déclaré le directeur exécutif de l’Alliance Smart Africa. Quant à la ministre Minette Libom Li Likeng, elle s’est dit favorable à l’adhésion du Cameroun à l’initiative
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Smart Africa qui compte déjà 13 pays membres. D’après elle, le Cameroun est déterminé à traduire dans la réalité, le potentiel dont regorgent les TIC et l’économie numérique en tant que « gisement d’emplois et moteur de croissance économique ».
Performances des P&T | 43
Gestion publique
Le cameroun encouragé à rejoindre Smart Africa
L ors de la visite du Dr H amadoun I. Touré , directeur ex écutif de l’Alliance, au C ameroun en ao ût 2016, Minette Libom Li Likeng, s’est clairement dit favorable à l’adhésion du C ameroun à l’ initiative Smart A frica qui compte d éj à 1 5 pays membres. ce qu ’il faut savoir sur la Smart Africa A LLIA NCE. L’idée de la Smart Africa Alliance a été lancée en 2013 à l’occasion du Transform Africa Summit tenue cette année-là à Kigali au Rwanda. L’alliance naît du constat selon lequel les pays d’Afrique du Nord avaient pris un train d’avance considérable sur ceux d’Afrique subsaharienne en matière de développement des TIC. C’est ainsi que le Burkina Faso, le Gabon, le Kenya, le Mali, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan du Sud, le Tchad et l’Ouganda décident d’unir leurs efforts autour d’un projet commun de réduction de leur fracture numérique C’est le Rwanda qui abrite le siège du Secrétariat exécutif de la SMART Africa Alliance. Parmi les présidents membres actifs de cette Alliance, le président rwandais Paul Kagame, cette réunion de haut niveau a rassemblé les présidents Paul Kagamé (Rwanda), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina-Faso), John Dramani Mahama (Ghana), Uhuru Kenyatta
(Kenya), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali) Ali Bongo Ondimba (Gabon) et Macky Sall (Sénégal), entre autres. Les chefs d’Etat avaient échangé autour des projets mis en place dans le cadre de SMART Africa dont le but connecter l’Afrique sub-saharienne en mettant en place des infrastructures de télécommunications. D’après Ali Bongo, président du Gabon, cette réunion aura permis de faire le bilan du Programme “Smart Africa” lancé à l’initiative du président Paul Kagamé en 2014. Un programme qui, d’après lui, vise à améliorer la formation des jeunes et le développement du numérique en Afrique. « Soucieux de l’avenir de notre jeunesse africaine, et plus particulièrement gabonaise, j’ai pu renouveler tout mon soutien à ce programme ambitieux », affirme le président gabonais.
étudiants africains évoluant dans le domaine des TIC. Les pays de l’Afrique sub-saharienne seront les principaux bénéficiaires. Mais déjà, « outre les étudiants qui sont à l’université de « Carnegie Mellon » de Kigali, ceux de l’Ecole supérieure multinationale des télécommunications (ESMT) basée à Dakar pourraient bénéficier des bourses de Smart Africa ». Aussi, le Gabon succède le Rwanda à la présidence du comité d’audit de la Smart Africa Alliance. Les 15 pays membres de la Smart Africa Alliance (Burkina Faso, Gabon, Kenya, Mali, Rwanda, Sénégal, Soudan du Sud, Tchad, Ouganda, Côte d’Ivoire, Djibouti, Angola, Bénin, Egypte et la Guinée) avaient décidé d’une levée de fonds de 300 milliards de dollars d’ici 2020 pour connecter toute l’Afrique sub-saharienne au web et développer l’économie numérique.
Autre décision lors de cette réunion, l’octroi des bourses aux
44 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 45
Formation
Formation
« Tous les jeunes qui ont des projets peuvent venir les incuber à SUP’PTIC »
L’ENSPT devient SUP’PTIC avec une orientation accrue vers les TIC
Au Cameroun, désormais on ne parlera plus de l’Ecole nationale supérieure des Postes et télécommunications (ENSPT), mais de l’Ecole nationale supérieure des Postes, des Télécommunications et des Technologies de l’Information et de la Communication (SUP’PTIC). C’est la substance du décret N°2016/425 signé du président de République Paul Biya (photo), le 26 octobre 2016 qui rebaptise cette institution académique, en lui conférant un « statut particulier », et doté « de la personnalité juridique et de l’autonomie financière ». En plus de ses formations traditionnelles dans les métiers des Postes et Télécommunications, la nouvelle entité devra donc mettre également un accent particulier sur les Technologies de l’information et de la communication, tel que le
précise l’alinéa 4 de l’article 2 du décret présidentielle : « des centres de formation et de recherche appliquée et des incubateurs dans les métiers des postes, des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication, peuvent, en tant que de besoin être créés par arrêté conjoint du ministre chargé des postes et télécommunications et du ministre chargé de l’enseignement supérieur, après délibération du Conseil de Direction ». Le décret du président de la République intervient dans le cadre du programme de refondation de ladite école engagée il y a quelques années. Il participe de la dynamique des politiques publiques stratégiques du secteur des postes et des Télécommunications, c’est-àdire de son adaptation à un envi-
46 | Performances des P&T
jean marie dongo, L e directeur de l’ E cole nationale sup é rieure des P ostes , des T é lé communications et des Technologies de l’ Information et de la C ommunication ( SU P ’P T I C), pré sente les innovations de l’ é cole apr è s la r é organisation faite par le pré sident de la R é publi q ue. P our lui , l’ institution est aussi devenue un centre d’incubation qui n ’ accueille pas seulement les é tudiants de S U P ’ P TIC .
ronnement dominé par l’économie numérique.
Un Conseil scientifique Autre innovation majeure de cette réforme, la création d’un Conseil scientifique qui était assuré jadis par SUPCOM de TUNIS. Ainsi, le décret consacre une extension et une densification des missions de cette dernière qui doit pouvoir assurer, outre la formation initiale, la formation continue, et la recherche appliquée en matière des Postes, des télécommunications et des Technologies de l’information et de la communication. Comme autre avancée, SUP’PTIC va offrir une formation en Licence, Master et Doctorat PhD. D’autres innovations devront être mises en œuvre à moyen et à long terme. n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Aller sur le terrain, auprès des entreprises recueillir leurs besoins en terme de compétences et de ressources humaines. C’est ce que font en ce moment les dirigeant de SUP’PTIC. C’est du moins ce qu’a indiqué le directeur de SUP’PTIC, Jean Marie Dongo, à Cameroon Tribune le 30 décembre 2016. D’après ses explications, SUP’PTIC est déjà en train d’engager un vaste mouvement au niveau de la révision des programmes, pour la prise en compte du périmètre de formation qui a été élargi aux TIC. Il est question, dit-il, de savoir quelles sont les filières qu’il faut lancer pour accompagner le développement de l’économie numérique dans notre pays. « Il y aura d’autres filières à développer, mais nous voulons d’abord repérer les besoins après un travail de terrain, pour ne pas se déconnecter de la réalité. L’idée étant de former des professionnels que l’emploi attend, des diplômés recherchés et courtisés », explique le directeur. Toutefois, il a déjà sa petite idée sur les besoins des entreprises. « Nous savons que les problèmes des systèmes d’informations sont réels, avec les cas de piratages tant au niveau des banques que des administrations. Il nous faut donc pouvoir développer des filières de formation rattachées à la sécurisation des systèmes d’information, de contrôle et même de la mise en place des systèmes en question », affirme Jean Marie DONGO. En effet, explique-t-il, la réflexion autour des nouveaux programmes liés à
l’économie numérique n’a pas attendu le décret du Chef de l’Etat. « Dès que le président de la République a demandé à notre tutelle technique de veiller à ce que le Cameroun puisse rattraper son retard numérique, il nous avait été instruit de commencer à préparer cette transition. De nouveaux modules ont été insérés dans le programme des étudiants actuellement en formation dans notre école, pour prendre en compte cette préoccupation. C’est dire que dès la rentrée prochaine, avec le travail scientifique qui sera fait, nous serons déjà à même d’ouvrir de nouvelles filières de formation », promet-il. Autre réforme annoncée par le directeur, les mémoires, qui étaient jusque-là des documents académiques de fin de formation seront remplacés par des projets de fin de formation ayant un objectif très précis pouvant donner lieu à la création d’entreprises ou encore à des innovations au sein des entreprises existantes. « Depuis la mi-décembre 2016, les étudiants sont justement en train de soutenir leurs projets. Nous les mettons par groupes de quatre et cinq, constitués d’ingénieurs, d’étudiant ayant une formation de manager, etc. L’idée étant de prendre en compte toutes les sensibilités nécessaires à la bonne gestion d’une entreprise. Depuis trois ans que nous avons réorienté ainsi les soutenances, des étudiants ont créé des entreprises viables et rentables, simplement sur la base de cet accompagnement », se réjouit le directeur.
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Mais, cet accompagnement ne s’arrêtera pas là. Ces jeunes seront également incubés dans les incubateurs à mettre en place. « Le décret du chef de l’Etat a prévu qu’on mette en place des incubateurs de création d’entreprises. C’est un instrument qui va permettre à ce secteur de prendre véritablement son envol. Ça suppose que tous les jeunes qui auront des projets dans ce domaine peuvent venir les incuber à SUP’PTIC. Le gouvernement nous a confié le développement des TIC. Il est donc important que nous ayons une vision nationale. Je suis convaincu que lorsque nous allons mettre en place ces incubateurs, les meilleurs projets, qu’ils soient portés par nos étudiants ou non, y seront placés », promet Jean Marie Dongo qui annonce que le ministre en charge des PME a promis un accompagnement de SUP’PTIC dès cette année 2017, vu que 40% des PME actuellement créées sont dans le secteur des TIC. Performances des P&T | 47
Formation
Avec l’AfriNic, l’Antic sensibilise les informaticiens au protocole IPv6 Au Cameroun, l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (Antic) en charge de la cybersécurité dans le pays a organisé du 30 août au 02 septembre 2016 à l’hôtel Sawa de Douala un atelier de formation sur l’appropriation du protocole Internet v6 (IPV6), ainsi que sur la gestion des ressources numériques d’Internet (IRNM). L’atelier s’est adressé aux administrateurs systèmes et Réseaux, ainsi qu’aux Ingénieurs TIC et aux passionné qui se sont intéressés par la formation en s’enregistrant à l’adresse learn.afrinic.net. Parmi les objectifs des assises, l’Antic évoque la nécessité de « comprendre les implications de l’épuisement des adresses IPV4, d’identifier et de configurer les adresses IPV6 sur les hôtes, de créer des plans d’adressage IPV6, de comprendre et utiliser la base de donnée Whois d’AfriNIC et enfin de comprendre les différents mécanismes de transition du protocole Internet IPV4 au protocole Internet IPV6 ». Pour rappel, les protocoles IP actuellement utilisés sont sous la forme IPV4. Seulement, avec l’expansion et la vulgarisation d’Internet, ce protocole arrive déjà à une rupture d’adresses. Dans ces circonstances, le protocole IPV6 (encore appelé IPng pour IP new generation) doit offrir plus de flexibilités et d’efficacité, apporter une solution à des nouveaux problèmes, et surtout ne devrait jamais être en rupture d’adresses. Les objectifs principaux de ce nouveau protocole sont notamment de
PROJET Central African Backbone (CAB) Objectif : Développer la fibre optique au Cameroun et connecter la sous-région
supporter des milliards d’ordinateurs en se libérant de l’inefficacité de l’espace des adresses IP actuelles, réduire la taille des tables de routage, simplifier le protocole, fournir une meilleure sécurité (authentification
48 | Performances des P&T
et confidentialité) que l’actuel protocole IP, ou encore faciliter la diffusion multidestinataire en permettant de spécifier l’envergure et donner la possibilité à un ordinateur de se déplacer sans changer son adresse. n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Unité de Coordination du Projet CAB / République du Cameroun M. Pierre Sonfack, Coordonnateur du projet Derrière la Poste centrale, face ancien Central téléphonique BP : 6061 Yaoundé Tél bureau : +237 222 23 55 01 ; CT Phone : 242 00 02 04 / 242 01 21 31 ; Fax : +237 222 23 54 99 E.mail : procabcameroun@yahoo.fr, sonfackp@yahoo.fr, cardexo@yahoo.fr n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 49
C’EST nouveau POSTES
POSTES
Le portail agropastoral Camagro rétrocédé au Minpostel
Un nouveau management à la Campost
P our le directeur général de Camtel, D avid N koto E mane, la cession du portail agropastoral du Cameroun (www.camagro.cm) au minist è re des Postes et T é l é communications du Cameroun constitue une étape d é cisive vers la concr é tisation et l’ exploitation du projet.
C’est à nouveau le tour du Cameroun. Le Camerounais Pierre Kaldadak a été porté à la tête de la Cameroon Postal Services (Campost) le 07 juillet 2016 au terme d’une session extraordinaire du Conseil d’administration de l’entreprise. Il remplaçait ainsi le Français Frédéric Fenni, cadre de la Sofrepost. En effet, après six années d’assistance technique de la Sofrepost, filiale de la poste française qui dirigeait la Cameroon Postal Services (Campost) depuis 2010, le gouvernement Camerounais a choisi de nommer un Camerounais à ce poste.
« Camagro apparait comme une réponse pertinente, pratique et accessible susceptible de booster à moyen terme, l’activité agropastorale du pays et au-delà, l’économie toute entière. Désormais, producteurs, consommateurs, agro-industries, financiers seront directement connectés à l’espace virtuel du marché », a déclaré le DG de Camtel le 10 juin 2016 au ministère des Postes et Télécommunications lors de la cérémonie de rétrocession. La plateforme a déjà enregistré 1000 souscriptions de ces différents acteurs. Selon la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom li Likeng, parvenu à sa phase d’exploitation, il était important
d’assigner au site Camagro un cadre interministériel de gestion pour assurer sa visibilité et sa compétition. « Cette unité de gestion interministérielle aura pour objet la prescription d’orientation sur les plans des ressources de la plate-forme, des services à développer, de l’adéquation des services proposés, de la sécurisation des transactions réalisés sur la plateforme et de sa vulgarisation », indique la ministre.
« L’une des garanties de succès du projet Camagro c’est la disponibili-
du projet Camagro c’est la disponibilité du contenu du secteur agropastoral du Cameroun. Sur ce site web, il faut des informations régulières sur le secteur agropastoral du Cameroun, notamment en terme de disponibilité des produits agricoles et de présentation des acteurs de ce secteur ainsi que de leurs défis communs. Et ce dans toutes les régions du pays. Actuellement, ce n’est pas encore le cas quand on jette un coup d’œil sur ce portail. Le Minpostel et Camtel devraient s’assurer que des experts en terme de production de contenus se chargent de ce volet, car s’il n’y a pas de contenus sur ce site web, cela ne sera pas attractif pour les agriculteurs et leurs potentiels clients », explique le DG d’ICT Media Strategies, cabinet également spécialisé dans la fourniture de contenus médiatiques.
té du contenu
Les usagers de CAMAGRO agropastoral du peuvent bénéficier de services qui Cameroun. Sur ce vont de l’inscription dans l’annuaire agropastoral, de l’alerte site web, il faut et la notification par e-mail et des informations régulières sms des produits désirés, de la sur le secteur recherche d’informations dans la Présent également à cette cé- agropastoral du base de données, de la géolocalisation des acteurs ou encore de rémonie, Beaugas-Orain Djoyum, Cameroun » la publication d’annonces sur le le directeur général du cabinet site. ICT Media Strategies, indique que le site Camagro a aujourd’hui un défi principal : celui du contenu. « L’une des garanties de succès
50 | Performances des P&T
du secteur
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
L a C ameroon P ostal S ervices est dirigé e depuis le mois de juillet 2016 par le Camerounais P ierre Kaldadak . S on principal d é fi, restaurer la confiance de la poste camerounaise aupr è s de ses usagers et rentabiliser l’ entreprise .
Les assises de cette session extraordinaire du Conseil d’administration de Campost étaient conduites par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng. « Le chef de l’Etat a décidé de nommer un directeur général à la tête de la Campost parce que depuis six ans, la Campost était gérée par Sofrepost qui est arrivée en fin de mandat le 17 mai dernier, et il fallait que le Cameroun pourvoit à la nomination d’un nouveau directeur général », a-t-elle déclaré au terme de cette session. C’est après la crise qu’a connue la Campost au début des années 2000 que sa gestion avait été confiée aux Français de Sofrepost. A ce jour, l’entreprise publique a diversifié ses services et va au-delà du service du courrier express. Parmi les nouvelles activités la commercialisation
des services du projet e-Post dont la visio-conférence et les serveurs de stockage ou encore le transfert d’argent. Le principal challenge de Pierre Kalkadack, précédemment chef de division au ministère du Contrôle supérieur de l’Etat (CONSUPE), sera de restaurer la confiance de la poste camerounaise auprès des usagers et rendre l’entreprise performante économiquement en rentabilisant l’investissement que l’Etat a consent dans le projet e-Post (poste électronique).
lioration de la qualité du service EMS, organisé conjointement par l’Union Postale Universelle (UPU) et l’Union Panafricaine des Postes (UPAP) en marge de la 9èmesession ordinaire de la Conférence des plénipotentiaires de l’UPAP tenue à Yaoundé, le nouveau DG a indiqué que « la qualité du service, la qualité du courrier Express est au cœur de notre préoccupation. La CAMPOST a mis en place une chaîne logistique qui tient compte aussi bien des flux internes que des flux externes en matière du courrier et des colis ».
Déjà, lors de l’atelier sur l’amé-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 51
POSTES
POSTES
Pierre Kaldadak : « Campost est entrée de plein pied dans la poste numérique »
UPAP : Younouss Djibrine rempile L e C amerounais a é t é r é é lu pour un deuxi è me mandat de q uatre ans à la t ê te de l’ U nion panafricaine de poste ( U pap ) le 24 juil let 2016 vers 6 heures au terme d ’ une nuit de r é union marathon . C ’ é tait lors de la 9è me C onf é rence des pl é ni potentiaires de l’ U PA P tenue au H ilton H ôtel de Yaound é . Ouverte la veille et présidée par la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, en sa qualité de présidente désignée de la 9ème Conférence des plénipotentiaires de l’UPAP, la réélection du Camerounais a été marquée par des débats pour le moins houleux.
L e nouveau directeur général de Campost, Pierre K aldadak, s ’est exprim é lors de l’ atelier sur l’ amélioration de la q ualit é du service EM S (E xpress M ail S ervice , service d ’ envoi rapide de colis) au cours d’une rencontre des plé nipotentiaires de l’U pap q ui s ’ est tenue à Yaound é du 1 1 au 2 5 juillet 2 0 1 6 . Les travaux des commissions administratives et techniques de l’Union panafricaine des Postes (Upap) se sont tenus à l’hôtel Hilton de Yaoundé à l’occasion de la 9e session ordinaire de la Conférence des plénipotentiaires de l’Upap du 11 au 25 juillet. Le nouveau directeur général de Campost, Pierre Kaldadak, s’est exprimé lors de l’atelier d’amélioration de la qualité du service EMS (Express Mail Service, service d’envoi rapide de colis) pour les opérateurs postaux d’Afrique. Face au numérique, dit-il, la poste doit opérer
sa mue. « Campost, à l’instar de la plupart des postes du monde, et entrée de plein pieds dans la poste numérique avec la mise en place de l’infrastructure dénommée E.post, dont le fleuron est notre Datacenter. Cette infrastructure qui permet d’interconnecter près de 240 bureaux de poste disséminés sur le territoire national constitue un véritable support pour la gestion moderne de l’entreprise », soutient Pierre Kaldadak.
Campost doit encore relever plusieurs défis, notamment celui de la vulgarisation de ses services auprès des Camerounais, l’amélioration de la qualité de service afin de mieux faire face à la concurrence. La Cameroon Postal Services c’est un data center, 420 km de fibre optique installées, 250 bureaux de poste, 10 agences régionales EMS, 80 points de contact, 04 établissements spécialisés, une plateforme industrielle des courriers et colis, 10 délégations régionales.
Toutefois, il faut noter que la
52 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Younouss Djibrine n’a obtenu sa réélection qu’après avoir bravé l’hostilité manifeste d’une faction de l’UPAP, constituée de pays de l’Afrique de l’Est et australe, avec pour chefs de file le Lesotho, le Zimbabwe et le Kenya. Malgré le désistement de son adversaire du jour, Douglas Zimbabwe, le Camerounais n’a enregistré que 15 voix sur les 28 pays votants, quatre délégués ayant quand même voté pour le Zimbabwéen et neuf autres ayant voté nul ou s’étant abstenus. Ce block Est-Sud a multiplié, en vain, des subterfuges pour essayer d’empêcher la réélection du candidat du Cameroun à qui les frondeurs reprochaient des incohérences dans son rapport financier, entre autres. Dans une motion d’ordre, le Zimbabwe a engagé les hostilités en demandant que le point portant sur l’élection du Secrétaire général de l’UPAP et de son adjoint soit reportée à une session extraordinaire de la conférence
où les différents rapports présentés, dont celui du SG sortant, seraient réexaminés. Cette question a plongé les travaux dans une impasse qui a duré plus de deux heures d’horloge, le temps d’une concertation entre membres du bureau de la Conférence. Les deux camps n’ont pu être départagés que par un vote au terme duquel les partisans de la poursuite des travaux l’ont emporté 18 voix contre 11. Il était 1 h 30 du matin. Alors qu’on se croyait sorti de l’auberge et que les frondeurs avaient baissé la garde, ils ont érigé un nouvel obstacle en exigeant que l’on repasse en revue les critères d’éligibilité des candidats, parce que selon eux, le candidat Younouss Djibrine, ne remplissaient pas certaines condi-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
tions pour se présenter à ce poste qu’il occupe pourtant depuis 2012, élu par les mêmes plénipotentiaires. C’est alors que les “dissidents” seront une fois de plus mis en minorité par le camp d’en face mené par la République du Congo, fortement soutenu par le Niger et le Mali. Il était 6 heures du matin lorsque le processus électoral s’est achevé avec l’élection du Nigérian Kola Adeloju comme Secrétaire général adjoint de l’UPAP. A noter que la candidature du Cameroun bénéficiait du plein soutien du gouvernement et du Chef de l’État Paul Biya en personne.
Performances des P&T | 53
REGULATION
« L’ART a pour mission la régulation, c’est-à-dire l’application des textes » L’ A gence de régulation des télécommunications (ART ) du C ameroun a organisé un forum sur l’apport des services 3G et 4G dans l’ économie num éri q ue du 0 9 au 1 0 f é vrier 2016 à l’ hôtel Mont Fébé à Yaound é. O ccasion pour le D G de l’ ART, J ean-Louis Beh Mengue, d’expli quer les missions de l’ ART et de revenir sur la polémique de la 4 G. Lors du forum sur l’apport des services 3G et 4G dans l’économie camerounaise, certaines associations de consommateurs ont accusé l’ART d’être souple envers les opérateurs télécoms. Ce qui a amenné le DG, Jean-Louis Beh Mengue, à leur répondre. Pour le DG, «C’est la méconnaissance des activités de l’ART qui amène à la confusion et aux commentaires déplacés».
relèvent pas de l’ART». C’était également une question attendue lors de ce forum. « Pourquoi l’ART n’a pas toujours attribué les fréquences pour la 4G aux deux opérateurs MTN et Orange ? », a demandé Beaugas-Orain Djoyum, le directeur de publication de TIC Mag, à Jean-Louis Beh Mengue, le DG de l’ART, lors d’une séance de questions-réponses.
«D’après les textes, explique le DG, notamment la loi régissant les communications électroniques et d’après le décret portant organisation et fonctionnement de l’Agence de régulation des télécommunications, il est écrit que l’ART a pour mission la régulation, c’est-à-dire l’application des textes règlementaires et législatifs de notre pays. Ce n’est pas l’ART qui prend les textes. Nous les faisons appliquer. Et nous nous assurons que c’est bien appliqué. Nous faisons donc la régulation, le contrôle de l’exploitation des services par les opérateurs et les parties prenantes et nous assurons le suivi du fonctionnement de ces opérateurs. Ces missions principales dans les textes sont déclinées en une quarantaine d’activités. Je mets quiconque au défi de prendre ces textes et de noter activité par activité celle que l’ART n’exécute pas. Les activités qui ne sont pas dans les textes ne
« Pour revenir à la vraie question, il faut vous expliquer. Il n’y a pas de tabous dans ces questions. Quand il s’est agi de préparer les dossiers de renouvellement de concessions, c’est l’ART qui a préparé ces dossiers ainsi que les cahiers de charges qui accompagnent le renouvellement de concession. Nous les préparons sur les indications du gouvernement qui est de renouveler la 2G pour les deux opérateurs et de donner la 3G. Voilà les instructions qu’on avait reçues du gouvernement. Nous préparons donc ces documents pour renouveler la 2G et donner la 3G. Mais, alors que nous avions déjà transmis notre dossier à notre hiérarchie, par la suite il y a eu une évolution dans la position du gouvernement qui voulait que l’on donne la 4G. Nous avons ajouté la 4G dans la convention concession, mais les cahiers de charge où l’on devait mettre les périmètres de
54 | Performances des P&T
contrôle de cette 4G n’existent pas. Ni les fréquences qui doivent accompagner la 4G pour la raison simple qu’il y avait la conférence mondiale des radiocommunications et que c’est à partir des résultats de cette conférence qu’on devrait déterminer très précisément quelles sont les fréquences de la 4G qu’on peut donner aux opérateurs. Le document est donc signé avec ces insuffisances. Dans les faits, ils ont officiellement la 4G. Et ils n’ont ni les fréquences et nous n’avons ni cadre de contrôle ou de confirmation qu’il existe la 4G », a expliqué Jean-Louis Beh Mengue. En clair, Orange et MTN Cameroon n’ont pas encore les fréquences pour la 4G. Au sujet de la 4G revendiquée par MTN Cameroon, le DG de l’ART a également apporté des précisions. Car quelques jours plus tôt, il avait affirmé comme TIC Mag l’avait rapporté que : « (…) Mais n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
en fait, elle est déjà opérationnelle à MTN».
La 4G avec les fréquences de la 2G
L’autre ne l’a pas fait. Alors, en passant par la 2G, ils ont leur 4G. Mais, parce qu’on est en train de prendre une bande de la 2G pour cette 4G, tous les abonnés qui ont les terminaux de la 2G sont en difficulté, parce qu’il y a un engorgement dans la bande de fréquences de 2G. Et c’est pour cela qu’il y a eu
« On nous dit qu’il y a un premier et un dernier. Mais en fait, on s’est rendu compte, mes ingénieurs me l’ont dit, s’il y a une 4G qui est “Nous faisons donc la régulation, le conexécuté autrôle de l’exploitation des services par jourd’hui, les opérateurs et les parties prenantes et c’est avec nous assurons le suivi du fonctionnement les fréquences de ces opérateurs. Ces missions prinque l’ART cipales dans les textes sont décliavait données en une quarantaine d’activités”, née pour la 2G. On Jean-Louis Beh Mengue, Dg de l’ART. s’est rendu compte qu’avec les fréquences de la 2G on pouvait une mauvaise qualité de serfaire la 4G. Je crois que tous les vice. Mais, comme ce sont des opérateurs pouvaient le faire, fréquences que nous avons mais c’est un seul qui l’a fait. données à des sociétés, à partir n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
du moment où on leur donne la fréquence, la fréquence leur appartient. Qu’ils l’utilisent ou pas, ce n’est pas notre problème, parce qu’ils nous ont payé la contrepartie de cette assignation », déroule le DG de l’ART. En réalité donc, précise JeanLouis Beh Mengue, MTN Cameroon « a une 4G obtenue par la débrouillardise des ingénieurs et l’autre attend les fréquences qu’on a pas encore données ». Le DG indique que ses services ont déjà fait des propositions à la hiérarchie pour leur assigner les fréquences pour la 4G à MTN et Orange et que ses services rédigent « le périmètre référentiel de contrôle » pour contrôler l’éffectivité de la 4G. « Nous travaillons sur la base des textes.... Officiellement, l’on doit donner les fréquences de 4G à MTN et à Orange », conclût le DG.
Performances des P&T | 55
Régulation
REGULATION
« L’assignation des fréquences 4G au Cameroun ne saurait tarder »
les explications de P ierre Kaptue, l’inspecteur g é n é ral charg é des questions techni q ues du M inpostel, qui pr ésidait les travaux du C omité interministeriel d ’attribution des bandes de frequences en remplacement de la ministre M inette L ibom li L ikeng, emp ê ch é e .
« La délivrance des licences (…) relève de la seule compétence du MINPOSTEL »
tion de ces fréquences pour la 4G ? P.K : L’assignation est une activité permanente qui tient compte des résolutions et recommandations du Comité, qui, à chaque session, identifie les fréquences pour les nouveaux services comme par exemple la 3G et la 4G. Etant donné qu’il s’agit d’une activité permanente, cela veut dire que c’est un projet déjà en chantier et dont les résultats ne sauraient tarder.
Propos recueillis par B-O.D. et TIC Mag Le Comité interministériel d’attribution des bandes de fréquences radioélectriques (CIABAF) s’est réuni ce 28 décembre 2016 au Minpostel. Des opérateurs mobiles au Cameroun nous disent qu’ils attendent encore l’assignation des fréquences pour réellement implémenter la 4G dans le pays. L’assignation de ces fréquences pour la 4G était-elle au menu de vos travaux et aujourd’hui où en sommesnous avec ce dossier ? Pierre Kaptue : C’est bon d’attirer l’attention sur le fait que le Comité interministériel d’attribution des bandes de fréquences radioélectriques est l’entité nationale qui doit procéder à la mise à dis-
position des fréquences pour l’ensemble des utilisations y compris naturellement pour les services 3G et 4G des opérateurs mobiles. S’agissant de ce point précis d’assignation des fréquences pour la 4G, le Comité a déjà identifié les fréquences qui devront servir pour les services 3G et 4G au Cameroun. Cette étape étant franchie et acquise, il reste tout simplement que les fréquences soient assignées à chacun des opérateurs afin que les utilisations de ces services 4G soient optimales et pour qu’il n’y ait pas de brouillages des uns visà-vis des autres. Et quand on parle d’absence d’interférence entre les bandes de fréquences, on parle de meilleure qualité de service. A quand précisément l’assigna-
56 | Performances des P&T
Sur quelles bases se font la répartition des fréquences ? P.K : Etant donné le fait que les fréquences pour les différents services se propagent sans limites, il faut trouver des moyens techniques lors de cette distribution pour faire en sorte qu’aucune utilisation ne brouille de manière préjudiciable une autre. Ce sont là les bases essentielles qui guident l’assignation de ces fréquences.
A noter, au Cameroun le CIABAF est l’instance nationale chargée d’assurer la gestion optimale de l’attribution des bandes de fréquences aux différents services nationaux de radiocommunications. Il assure la répartition des ressources en fréquences aux secteurs et services essentiels, à l’instar des télécommunications mobiles à large bande, sans fil, par satellite, la radiodiffusion télévisuelle ou sonore ou encore des transports. n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
L a M inistre des P ostes et Té l é communications , Minette L ibom li L ikeng, a publié un communi q u é en octobre 2016 pour inviter les op é rateurs t é l é coms à se conformer à la r é glementation en vigueur. « L’attention de mon département ministériel a été attirée par le fait que de nombreux opérateurs du secteur des télécommunications mènent leurs activités en violation de la réglementation en vigueur. Je tiens à rappeler que, conformément aux dispositions des articles 35 et 42 du décret du 14 juillet 2012, fixant les modalités d’établissement et ou d’exploitation des réseaux et de fourniture des services de communications électroniques soumis au régime de l’autorisation, la délivrance de licences ou de tout titre en tenant lieu,
relève de la seule compétence du ministre des Postes et Télécommunications ». Telle est la teneur d’un communiqué rendu public Minette Libom Li Likeng, la ministre des Postes et Télécommunications. La ministre ne cite nommément aucune entreprise visée par sa mise en garde. La ministre rappelle dans son communiqué que, conformément aux dispositions des articles 35 et 42 du décret du 14 juillet 2012, fixant les modalités d’établissement et ou d’exploitation des réseaux et de fourniture
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
des services de communications électroniques soumis au régime de l’autorisation, la délivrance de licences ou de tout titre en tenant lieu, relève de la seule compétence du ministre des Postes et Télécommunications. Les concessions, elles, sont délivrées par le président de la République. Un communiqué qui vient sans doute à la suite de la délivrance des titres d’exploitation transitoires délivrés par l’ART. Une situation qui serait préjudiciable aussi bien pour l’Etat que pour les opérateurs télécoms titulaires de concessions. Performances des P&T | 57
OPéRATEURS
OPéRATEURS
« Rapprocher nos clients de ce qui est essentiel »
L a directrice générale d’Orange Cameroun, E lisabeth M edou B adang, expli que les changements majeurs op érés dans la nouvelle identit é de la mar que Orange et l’objectif recherch é par le groupe télécoms. tité de marque forte. Mais, l’élément plus essentiel c’est notre approche et notre ambition qui vise à apporter à nos clients une expérience unique incomparable qui dépend de leurs attentes et de leurs besoins. Donc, notre approche en termes de processus est différente. C’est une approche qui est axée autour de l’écoute et de la réponse. On écoute nos clients pour connaitre quels sont leurs besoins. Et sur la base de ces besoins-là, nous leur apportons des éléments de réponse sur la base d’offres et de services qui correspondent à leurs attentes.
TIC Mag : Orange vient de changer d’identité visuelle. Quel est l’objectif visé ? Elisabeth Medou Badang : Cette nouvelle identité matérialise l’évolution de la marque, qui supporte une nouvelle stratégie de l’entreprise au titre de laquelle l’expérience client est au centre de nos activités. Donc, la nouvelle identité de notre marque porte cette stratégie que nous appelons « Essentiel 20 – 20 » qui vise à rapprocher nos clients de ce qui est essentiel pour eux. Donc, la marque change, la marque évolue, parce que nos clients changent également. Nous sommes dans un monde qui est de plus en plus digital, qui est plus ouvert. La marque également apporte
cette évolution. TIC Mag : Qu’est ce qui va changer concrètement dans cette nouvelle identité ? EMB : Le logo Orange reste bien entendu le logo Orange que vous connaissez. En revanche, la palette de couleur s’est élargie pour apporter encore plus de vie et plus de lumière à cette iden-
58 | Performances des P&T
TIC Mag : Orange se dote également d’un nouveau Centre de test Client. Qu’est ce qui a justifié cette acquisition ? EMB : L’objectif du Centre de test client est de s’assurer que nous sommes à l’écoute des clients durant tout son cycle de vie. Nous écoutons les clients avant de lancer un produit. Comme par exemple, il y a une campagne de communication qui devait être lancée. Lorsque nous l’avons testé dans le Centre de test client, nous nous sommes rendu compte que le client ne comprenait pas le message. Cette campagne n’a pas été lancée. Et aujourd’hui elle est en train d’être retravaillée pour pouvoir convenir aux besoins du client. Nous nous sommes inscrits dans un cercle vertueux et tout part de l’écoute du client. Notre responsabilité c’est d’apporter les réponses les plus adaptées pour offrir à nos clients une expérience que nous voulons unique. C’est notre angle principal de différenciation qui porte l’ambition de notre nouvelle stratégie. Propos recueillis par JJT et TIC Mag n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
MTN Cameroon va accompagner 20 000 PME
U n protocole d ’ entente a é t é signé le 11 novembre 2016 avec l’ A gence de promotion des petites et moyennes entreprises ( A pme ) du C ameroun q ui subventionnera les produits et services n E cessaires a la transformation num é ri q ue des jeunes entreprises .
Un smartphone compatible 4G, 10 000 francs Cfa de crédit mensuel pendant un an, un site web créé, un nom de domaine offert, un hébergement et une messagerie professionnelle et de nombreux autres avantages offerts. Tout cela à 11 700 Francs Cfa seulement par mois, soit 140 000 Francs Cfa l’année. C’est ce que la filiale camerounaise de l’opérateur sud-africain MTN s’engage à offrir à 20 000 PME camerounaises nouvellement créées. Un protocole d’entente dans ce sens a été signé le 11 novembre 2016 avec l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises (Apme) du Cameroun qui subventionnera une partie de ces produits et services. Cet accord prévoit l’accompagnement par MTN de l’arrimage de 20 000 Pme exerçant au Cameroun
depuis 2012 aux standards technologiques modernes via son expertise en matière de TIC. « Les Pme concernées vont bénéficier d’un pack mettant à leur disposition un site web, des adresses électroniques professionnelles et des facilités d’accès à internet, en plus de la téléphonie mobile… En plus du pack, les entreprises bénéficieront de produits permettant une meilleure gestion des finances, de la clientèle ou du personnel. Elles auront en outre accès à une équipe d’assistance de MTN dans les bureaux de l’Apme à travers les 10 régions du Cameroun », explique Philisiwe Sibiya, la directrice générale de MTN Cameroon. Pour le directeur général de MTN Business, Georges Mpoudi, ce par-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
tenariat démontre la citoyenneté de MTN Cameroon. « La vision de Mtn Business c’est d’être le La vision de partenaire stratégique pour les Mtn Business PME et pour tout le marché entrepreneurial à travers les soluc’est d’être le partenaire tions de moindre coût dans l’objectif de transformer la vie des stratégique pour les PME entrepreneurs camerounais. Au Cameroun, l’économie s’appuie et pour tout le marché en- essentiellement sur les petites trepreneurial et moyennes entreprises. 99% à peu près du business en volume et 42% en valeur sont générés par les PME. Le principal objectif est d’améliorer et de renforcer la professionnalisation des PME ainsi que leur modélisation à travers leur entrée dans le monde numérique. Ce qui permettra aux PME camerounaises de devenir des PME globales et non plus simplement des PME locales », explique-t-il. Performances des P&T | 59
OPéRATEURS
Nexttel TV, la télévision mobile de Viettel S.A La filiale camerounaise du vietnamien Viettel a lancé le 17 aout 2016 à Douala au Cameroun sa nouvelle application baptisée « Nexttel TV ». Une application qui permettra aux abonnés de la marque de visionner des films, des séries, des clips et d’accéder à la vidéo à la demande directement à partir de leurs Smartphones ou de sa tablettes connectés à la 3G. Pour l’instant, l’application est composée de 10 chaines nationales et internationales, de plus de 100 films et des VOD.
Selon Alexandre Ebene, le Directeur commercial et Marketing de Nexttel, l’application est simple d’utilisation, et se télécharge gratuitement sur AppStore pour les terminaux Apple et sur PlayStore pour les terminaux Androïd : « une fois l’application téléchargée, l’abonné n’a plus besoin de connexion internet, il devra juste souscrire à un forfait afin d’accéder aux films et vidéos qui seront mis à sa disposition via son terminal mobile. Avec Nexttel TV, les abonnés ont le choix entre trois bouquets de chaînes accessibles à travers trois forfaits.
La gamme de choix est donc variée et accessible à tout un chacun». D’après Haman Oumar, le Directeur général adjoint chargé des affaires juridiques, de la communication et des Relations publiques, « le lancement de Nexttel TV est la preuve que nous ne nous limitons pas du label 3G, mais que le plus important pour nous c’est le contenu qui va avec. Ça ne sert à rien de dire qu’on a la 3G ou la 4G. S’il n’y a pas de contenu qui va avec, c’est tout simplement nul », expliquet-il.
Installation de 8 000 Km de fibre optique pour la 3G Première entreprise à disposer d’une licence 3G au Cameroun, Viettel Cameroun, la filiale de l’entreprise vietnamienne qui opère au Cameroun sous la marque Nexttel, a déployé dans le pays 8 000 Km de fibre optique. L’information a été donnée par Abakar Abadam, le directeur régional adjoint de Viettel Cameroon et porte-parole de Nexttel lors du forum sur les services 3G et 4G dans l’économie numérique au Cameroun. Forum tenu le 09 et 10 février 2016 à Yaoundé et organisé à l’initiative de l’ART, le régulateur télécoms. « Viettel a fait beaucoup de réalisations pour accompagner l’opérateur historique (Camtel, ndlr) dans la fibre optique. Nous avons un linéaire de plus de 8 000 Km de fibre optique actuellement au Cameroun. A côté de ces liaisons par fibre optique, nous avons des back Up en faisceaux hertziens qui nous permettent de parer à toutes les ruptures qui sont multiples du fait des coupures de fibre optique ou alors de rupture de l’électricité dont tous les opérateurs sont presque dépendants », explique Abakar Abadam. 60 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 61
OPéRATEURS mobiles
ZTE leader des innovations 5G
la Massive MIMO de SoftBank au Japon, les réseaux de base basés sur le cloud pour VEON et un réseau pré-commercial NB-IoT pour China Mobile. ZTE est la première entreprise à offrir la FDD basée sur les stations de base Massive MIMO. Au MWC, ZTE a démontré son produit Pre5G FDD Massive MIMO et son produit TDD Massive MIMO 2.0 et les deux ont obtenu de nouvelles données de pointe. Alors que nous nous préparons aux déploiements futurs de la 5G, ZTE travaille avec des opérateurs mondiaux majeurs, dont China Mobile, China Unicom, China Telecom et Telefonica sur la recherche des technologies 5G et des standardisations.
En février 2017, ZTE était un exposant clé du Mobile World Congress (MWC) de Barcelone en Espagne. C’est le plus grand rassemblement mondial des acteurs du secteur des télécommunications. Lors des discussions basées sur le thème : « Leading 5G innovations », ZTE a tout révélé sur les développements 5G en vue d’accélérer la transformation des entreprises, en utilisant les dernières solutions 5G, l’Internet des objets, la « Cloudisation », son nouveau concept innovant des téléphones et bien d’autres technologies. En anticipant l’ère du M-ICT à venir, ZTE a d’abord proposé la stratégie M-ICT en 2014 et a continué à promouvoir et à intensifier la stratégie M-ICT. L’année 2016 a vu la concentration de ZTE sur la 5G, autour de laquelle des plans sont lancés et les ressources sont distribuées dans les zones sans fil, câblées et industrielles. ZTE croit que, à l’ère de la 5G, les technologies de l’information et de la communi-
cation seront largement appliquées à diverses industries et l’Internet des objets (IOT) connaîtra un développement accéléré, apportant des changements drastiques à la production et au style de vie de l’humanité.
Mettre l’accent sur la stratégie 5G pour créer un monde connecté
Le premier aspect est l’accès sans fil à la 5G. ZTE est leader du marché avec l’innovation Pre5G. Les solutions Pre5G permettent aux opérateurs de fournir une expérience 5G sur l’infrastructure et les périphériques 4G existants. De plus, il sera simple pour les opérateurs de passer de l’innovation Pre5G à la 5G grâce à une mise à niveau logicielle à l’avenir après la sortie des normes 5G. Plus de 40 réseaux Pre5G ont été déployés dans 30 pays à l’échelle mondiale, y compris Massive MIMO de SoftBank au Japon.
Au MWC, le PDG de ZTE, Zhao Xianming, a déclaré que la 5G est stratégiquement crucial pour l’entreprise. « Tous les projets que nous proposons concernant la 5G détermineront la direction de notre entreprise, y compris les activités sans fil et câblées, ainsi que les solutions TIC pour les entreprises », a-t-il indiqué. La stratégie 5G de ZTE couvre trois aspects:
Le deuxième aspect est la 5G Backhaul. La plate-forme «Network 2020» de ZTE a été développée en 2016, la dernière solution de support Flex + HP Optical 5G+ Flex présentée au MWC 2017 et la solution ElasticNet aidera les opérateurs à créer de puissants réseaux de base. Les solutions ElasticNet de ZTE sont maintenant déployées par plus de
ZTE établira un business model ouvert pour faciliter la transformation numérique des entreprises et promouvoir la restructuration et la mise à niveau industrielles, créant ainsi ensemble un monde connecté.
62 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
50 réseaux commerciaux à l’échelle mondiale, y compris VEON et China Telecom. Le troisième aspect est la préparation des entreprises et des industries pour la 5G. ZTE estime que, à l’ère de la 5G, les TIC seront utilisées dans diverses industries, ce qui modifiera les modes de développement industriel. ZTE ouvre la voie à des innovations NBIoT et complète la première vérification PoC NB-IoT dans le monde. Basé sur les eNodeBs commerciaux et les réseaux de noyaux NFV, les fonctions NB-IoT et la mise à niveau progressive sur les réseaux existants sont testées. ZTE aidera également ses clients à déployer l’offre NB-IOT dans les industries, y compris dans les services financiers, dans l’énergie et dans le transport intelligent.
En septembre 2016, ZTE est devenu le premier à terminer les tests d’essais 5G de phase 1 avec la plupart des produits de test en Chine. En décembre, ZTE et Telefonica ont terminé et ont passé toutes les phases de test 5G. Au Mobile World Congress 2017, ZTE a lancé des produits AAU haute / basse fréquence qui, couvrant toutes les principales fréquences, sont développés en fonction des nouvelles technologies d’interface aérienne 5G et entièrement préparé pour montrer la force dans les réseaux pré-commerciaux.
Se concentrer sur les marchés clés et lancer des téléphones
compatibles
1
Gbps
Au MWC 2017, ZTE a lancé un téléphone portable Gigabit pour une expérience mobile 5G. En outre, Axon 7, qui appuie Google Daydream, apportera une expérience VR (de réalité virtuelle) immersive aux utilisateurs. Axon 7 est équipé de puces de traitement audio AK4961 et AK4490 et est certifié Hi-Res Audio. Pour les jeunes utilisateurs et les fans de haute technologie, ZTE a également lancé le Blade V8 avec 1300W + 200W double caméra arrière et reconnaissance d’empreintes digitales. Le Blade V8 prend en charge toutes les lunettes VR de l’œil gauche et droit, ce qui amène les utilisateurs à vivre une expérience de réalité virtuelle 3D remarquable. Etre leader dans les innovations 5G! Demain n’attend jamais! ZTE continuera d’investir dans le marché du sans-fil, mettra en œuvre la stratégie M-ICT et explorera les opportunités d’affaires dans la 5G, l’IoT, la SDN, la NFV et la VR / AR. ZTE sera également à la pointe pour un développement sain de l’industrie de la communication sans fil. L’entreprise fera des innovations constantes et créera une coopération gagnante avec les opérateurs du monde entier. Par ZTE CAMEROON
La Pré5G déployée mondialement et ZTE leader dans les réalisations 5G
Plus de 40 réseaux Pre5G ont été déployés dans le--- monde entier, y compris n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 63
OPéRATEURS
Publicité
Ministère des Postes et Télécomunications
Camtel lance X-TremNet, son offre Internet haut débit (150 Mbps)
« Le Plan stratégique de développement de l’Economie numérique a été élaboré et validé par le Premier ministre, Chef du gouvernement. L’exécution des projets qui y sont contenus s’effectuera au courant de l’année 2017 », Minette LIBOM LI LIKENG, Ministre des Postes et Télécommunications
CONTACTS MINPOSTEL Web : www.minpostel.gov.cm Mail : celcominfo@minpostel.gov.cm Tél : +237 222 243 470 (Celcomm) Tél : +237 222 230 615 (Cabinet Ministre) Suivez-nous sur les réseaux sociaux
@Minpostel2035 Ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun
L’opérateur historique des télécommunications au Cameroun, la Cameroon Telecommunications (Camtel), a lancé le 21 juin 2016 sur le marché sa nouvelle offre Internet dénommée X-TremNet. Une offre que l’opérateur qualifie d’inédit en Afrique centrale, avec des vitesses de téléchargement pouvant aller jusqu’à 150 mégabits par seconde. Pour accompagner cette offre, l’opérateur annonce également la mise à disposition des « terminaux suffisamment adaptés à notre environnement économique ».
Dans son communiqué, l’opérateur explique que « pour cette première phase, nous commercialisons trois types de modem. Le premier plus connus sur le nom de CPE a une capacité de connectivité de jusqu’à 30 machines en simultané ; alors que le petit modem blanc plus connu sur le nom du MIFI a une capacité de connectivité de jusqu’à 10 machines ou terminaux en simultané. Le troisième c’est ce que nous avons baptisé le Dongle. Le dongle c’est une clé internet qui fonctionne à la même vitesse que les deux
SCANNEZ CE QR CODE Et téléchargez gratuitement ce magazine en version PDF (Avec un scanner QR) 64 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
autres. L’avantage avec nos modems c’est la portabilité, la mobilité et surtout cette possibilité de partager la connexion entre amis, collègues et professionnels ». Pour ce qui est des prix, on apprend de Camtel qu’un modem CPE accompagné d’une puce et de 30 Go coûte 79 900 f Cfa. Pour sa part, le modem MIFI est à 49 900 F CFA. En termes de disponibilité, ces modems ne sont présents que dans les villes de Douala et de Yaoundé. Un choix que Camtel justifie par le fait que ces villes sont des centres à fort potentiel de consommation d’internet pour des affaires et cadrent avec la stratégie de l’entreprise.
Performances des P&T | 65
OPéRATEURS
« A l’ère du Numérique, nous introduisons sur le marché les Numéros Infotel » L e directeur g é n é ral de G TS - Infotel C ameroon S A , Dr . - Ing. P ierre - Fran ç ois KA MA NO U , expli q ue la r é volution dans les communications é lec troni q ues q u ’ il propose avec des num é ros de t é l é phone q ui fonc tionnent sur le R é seau IP ( Internet P rotocol ) et non sur le r é seau G S M ou fixe comme d ’ habitude
Vous avez publié il y a bientôt un an article de presse sur « l’importance des SVA dans l’émergence de l’économie numérique au Cameroun ». Que signifie SVA et pouvez-vous expliquer en quoi cela est important ? Les SVA c’est-à-dire les Services à Valeur Ajoutée, désignent ici l’ensemble des services de communication ou de contenus numériques hébergés dans des plateformes d’application, offerts par des entités (Startups, Entreprises, Administrations) et accessibles au plus grand nombre d’abonnés mobiles via les canaux GSM (Voix, SMS, USSD) ou Internet (Web, Voix, SMS, Vidéo, MMS). Simplement dit, il s’agit d’interactions entre une personne physique identifiée par son numéro mobile et le service d’une personne morale identifiée par son numéro SVA. Ceci constitue un facteur de croissance de l’économie numérique qui doit également se mesurer par le volume de transactions entre les abonnés mobiles/Internet et les plateformes de services en ligne. D’où l’importance des numéros SVA dans la transformation numérique 66 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
des entreprises et dans la dynamisation de l’économie numérique. Quelle est l’innovation que votre compagnie propose aux entreprises avec Infotel Number ? Nous avons conçu et développé un nouveau type de réseau virtuel de services OTT et SVA dénommé Infotel Network qui se compose de 4 produits de base et tous innovants : 1. L’appli Mobinawa, c’est le nouvel outil grand-public de communication mobile personnelle & professionnelle d’une part et d’accès gratuit aux SVA d’autre part. 2. Les Numéros Infotel associés aux plateformes SVA des Startups et des Entreprises en cours de transformation numérique. 3. La plateforme Standard Téléphonique Automatique IPBX fournie en mode hébergé aux Entreprises. 4. Un portail de services de contenus gratuits accessibles aux usagers Mobinawa.
sieurs solutions disruptives qui répondent aux objectifs du Plan Stratégique Cameroun Numérique 2020 en termes de transformation numérique de l’Administration et des Entreprises, d’accroissement de la production et de l’offre des contenus numériques, de renforcement de la confiance numérique. Quand est ce que votre réseau Infotel sera lancé sur le marché ? Compte tenu de son caractère novateur au Cameroun et même en Afrique, le réseau Infotel de base sera commercialement lancé à l’issue de la phase pilote qui va démarrer à l’occasion de Promote 2017. Aussi, nous invitons les startups et les entreprises de toutes tailles et types de s’inscrire en réservant leur numéro Infotel via le lien in.gts-infotel.com en vue de participer gratuitement à cette phase pilote.
Le réseau Infotel regroupe plu-
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 67
INNOVATION
Arthur Zang : Comment j’ai pu atteindre Paul Biya en personne et obtenir des financements D ’ après l’inventeur du Cardiopad, cette tablette tactile qui permet de faire des examens cardiaq ues et d ’envoyer les r é sultats à des médecins distants q ui prescrivent par la suite une médication, les débuts ont été difficiles . Interrogé par un internaute sur la difficulté d’accès aux financements par les jeunes innovateurs au cours d’une émission de débat d’Africa 24 consacré à l’économie numérique au Cameroun, Arthur Zang a raconté son expérience personnelle. En plus de ses efforts personnels, il a eu le soutien du président de la République, Paul Biya. « Je n’avais pas assez de moyens quand je démarrais. C’est ma mère qui a fait un premier crédit bancaire de 700 000 francs Cfa qui m’a permis de monter mon premier prototype. Ensuite, j’ai pu atteindre
le chef de l’Etat en personne grâce à un article rédigé par Beaugas DJOYUM, un journaliste camerounais, qui a rédigé cet article (Beaugas est le directeur de publication de TIC Mag, ndlr). J’ai un parcours comme celui de tous les Camerounais. Tous les Camerounais peuvent faire ce que j’ai fait », raconte-t-il. Pour obtenir également des financements et de la visibilité auprès du public et même auprès du chef de l’Etat, le jeune Arthur Zang raconte qu’il a également participé à de nombreux concours internationaux qu’il a remportés, ce qui lui a
conféré une crédibilité auprès des banques. Aussi, Arthur Zang n’est pas resté bras croisé. Pour rassem-
bler un peu d’argent, il a également travaillé à l’Université catholique d’Afrique centrale comme responsable du département informatique. Aujourd’hui, Arthur Zang est confiant du soutien de l’Etat. « Est-ce que l’Etat est avec moi ? Je dirai oui. Le président de la République a signifié une volonté ferme d’accompagner le projet Cardiopad. Il l’a réaffirmé plusieurs fois. Comme tout le monde le sait, dernièrement, j’ai obtenu le prix spécial du chef de l’Etat d’un montant de 20 millions de francs Cfa qui m’ont permis
68 | Performances des P&T
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
entre autres d’aller chercher les machines en Chine. Cela a été très important », explique l’inventeur. Mais seulement, c’est au mois de janvier 2017 que le Cardiopad a été réceptionné par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda, pour les hôpitaux publics du Cameroun. Au lancement des 300 Cardiopad assemblés à Yaoundé, les Gabonais et Népalais ont été les principaux clients du Cardiopad. Arthur Zang expliquait alors qu’: « au Cameroun, nous travaillons avec le ministère de la Santé
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
C’est au mois de janvier 2017 que le Cardiopad a été réceptionné par le ministre de la Santé publique, André Mama Fouda.
publique pour l’homologation de l’appareil. Etant donné que les hôpitaux dépendent du ministère, le ministère nous a posé certaines conditions, à savoir une homologation nationale et internationale avant de commander. L’on nous a demandé certains documents qu’on a déjà fourni. Tout est entre les mains du ministère pour former une commission d’homologation avant qu’il y ait la commande. Donc, nous restons optimistes que tout va bien se passer. » Et tout s’est bien passé au mois de janvier 2017 !
Performances des P&T | 69
Post scriptum
Cameroun, une mini Silicon valley ! Par Dr Armand NDJODOM* Program. L’ITU World Telecom 2016 s’est tenu à Bangkok en Thaïlande du 14 au 17 novembre 2016. Notre ministre en charge des Postes et Télécommunications, Madame Minette Libom Li Likeng, m’a envoyé à ce grand salon afin de voir et découvrir ce qui s’y passe. D’après Madame le ministre, il est important de voir comment les autres pays gèrent leurs infrastructures numériques. Ceci afin que nous puissions améliorer les dispositifs déjà mis en place par le ministère pour mieux développer l’économie numérique au Cameroun. Cela a donc été une grande opportunité pour nous. Mais, c’est également un moyen de mesurer le chemin que nous avons parcouru en le comparant à celui des autres afin de mieux développer ce secteur du numérique. Je suis également fier de dire qu’au Cameroun nous avons une grande expérience avec le National Broadband Network
National Broadband Network Program En effet, la phase I de ce programme a aidé le Cameroun à construire une fondation solide dans le large bande. Ce projet sera renforcé dans sa phase II par la construction d’un câble sous-marin en fibre optique qui connectera le Cameroun à l’Amérique du Sud et au Brésil notamment. C’est un grand projet dont l’accomplissement permettra à coup sûr au Cameroun de devenir le hub des TIC dans la sous-région Afrique centrale. Parce que le Cameroun aidera les autres pays de la région à entrer plus sereinement dans le monde digital. On peut situer l’impact de ce projet au moins à trois niveaux au Cameroun. Le premier niveau étant dans le domaine social. Ce projet a permis aux populations camerounaises d’être mieux connectées à Internet. Particulièrement les populations des zones rurales du pays qui sont
70 | Performances des P&T
à présent connectées. Il faut aussi relever que les élèves au Cameroun sont aujourd’hui capables d’utiliser les smartphones. Le second niveau se situe dans le domaine de l’économie. Le projet a apporté plus de vitalité dans l’économie camerounaise. Le troisième niveau concerne l’innovation. Aujourd’hui, le Cameroun devient une mini Silicon Valley. C’est donc un projet qui permettra d’accélérer l’innovation dans le pays et de développer l’économie camerounaise. Ce qui, par ricochet, permettra d’ouvrir le pays au monde.
*Le Dr Armand NDJODOM est le secrétaire général du ministère des Postes et Télécommunications du Cameroun. n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
n 0 07 / Mars - avril - mai 2017
Performances des P&T | 71
Et bientĂ´t dans vos kiosques !