Ecoutons plus, innovons mieux!

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Business I Trends

Ecoutons plus, innovons mieux! L’important avec l’innovation n’est pas

de savoir si votre entreprise va innover ou non, mais de savoir si vous en serez spectateur ou acteur!Âť Christian Haux, directeur commercial, Telindus Luxembourg, a tout de suite donnĂŠ le ton du premier Telindus Trend Day. 10 juin 2010, SoďŹ tel Kirchberg. Questions du jour: quelles sont les tendances mondiales et locales du marchĂŠ? Comment les modèles d’affaires ĂŠvoluent? Quels sont les secteurs qui innovent? Quel est le rĂ´le du CIO? Comment la culture et le capital humain d’une entreprise peuvent supporter l’innovation

Les codes changent, les valeurs changent. L’Êconomie, de ce point de vue, est un formidable rÊvÊlateur, explique d’emblÊe Jean-Marie Stas, Marketing Manager, Belgacom.On

vit l’Êconomie en temps rĂŠel. On veut tout, tout de suite et n’importe oĂš. On ne se projette plus Ă cinq ans, ni mĂŞme Ă trois ans. Le changement s’inscrit dans la permanence. Ce qui est perturbant dans le sens oĂš nous pouvons manquer de UHSqUHV DX ULVTXH G¡HQWDPHU OD FRQĂ€DQFH Ne nous leurrons pas: la stabilitĂŠ est une notion en voie de disparition. On a vu des grandes entreprises tomber ces derniers mois, on voit aussi comment certains pays peuvent ĂŞtre fragilisĂŠs‌ C’est que les bases mĂŞmes de l’Êconomie changent. La gratuitĂŠ est un bon exemple. Aujourd’hui, on la cherche, on l’exige tel un droit. Dans ce schĂŠma, explique JeanMarie Stas, le consommateur n’est plus forcĂŠment le payeur. Google l’a formidablement dĂŠmontrĂŠ.

Au dÊpart d’un moteur de recherche extrêmement performant, Google attire QRQ VHXOHPHQW pQRUPpPHQW GH WUDÀF PDLV DXVVL GX WUDÀF SDUIDLWHPHQW FLEOp soit un excellent support publicitaire. Du coup, ce sont les entreprises qui paient pour susciter l’attention du consommateur. dans la sociÊtÊ? Quelle place pour la crÊativitÊ et l’intelligence Êmotionnelle? En somme, sortir d’un univers trop technologue. Ecouter davantage. Mais aussi s’Êcouter pour comprendre et apporter des rÊponses plus proches du business. Le pas le plus sÝr vers l’innovation. Les certitudes

tombent; la seule Ă rĂŠsister est le changement, estime Christian Haux. On le vit tous les jours. Concrètement, on nous demande de rĂŠduire, de couper, GH UppTXLOLEUHUÂŤ &¡HVW HIĂ€FDFH j FRXUW terme, mais Ă court terme seulement. C’est la preuve qu’il faut faire autrement.Âť [8]

Soluxions 85 - JUIN 2010

au monde! Aujourd’hui, avec un produit comme l’iPad, Apple devient un sÊrieux concurrent pour tous les constructeurs de PC. Soit ils rÊagiront,

soit ils disparaÎtront, prÊdit Jean0DULH 6WDV 0DLV UpDJLU QH VLJQLÀH SDV forcÊment rÊpondre. Innover est une voie plus sÝre. Mieux: innover en le faisant savoir. C’est un autre point qui rÊunit les Apple, Google et Amazon, sans oublier Facebook: ces organisations savent merveilleusement faire parler d’elles. Dans leur stratÊgie, elles ont introduit en amont la communication. Souvenezvous: nous savions dÊjà tout sur l’iPad avant de l’avoir vu! Est-ce à dire qu’il faut nÊcessairement repartir d’une page blanche? Pas

nĂŠcessairement. Mais il faut savoir rompre. Ou prendre des chemins de traverse. Solo, marque bien connue depuis 1929, a su reconquĂŠrir son marchĂŠ qui s’Êtiolait en fĂŠdĂŠrant ses consommateurs dans une communautĂŠ en ligne.Âť De fait, My Open Kitchen, est devenu, un vĂŠritable mĂŠdia social qui propose quantitĂŠ d’informations culinaires et un vĂŠritable contenu ĂŠditorial. Aujourd’hui, My Open Kitchen fĂŠdère une communautĂŠ de quelque 65.000 membres qui communiquent entre eux et

Tenez compte des nouveaux entrants, insiste le conseiller stratÊgique de Belgacom Group. Quand Google lance des services de bureautique en ligne, c’est Microsoft qui tremble. La

force d’un Google ou d’un Amazon est de ne pas ĂŞtre liĂŠ au passĂŠ. Ils ne doivent pas tenir compte d’un existant, d’un modèle Ă faire ĂŠvoluer. En ce sens, partir d’une page blanche constitue un solide avantage!Âť C’est prĂŠcisĂŠment ce qu’a fait Apple, que d’aucuns donnaient pour mort voici quelques annĂŠes Ă peine. iPod, iPhone, iPad sans oublier les Mac: l’entreprise est devenue la première capitalisation boursière

Jean-Marie Stas

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ÂŤâ€˜l’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cĹ“ur’!Âť

Antoine de Saint ExupĂŠry

et mises Ă jour de chaque service -informations traďŹ c les plus rĂŠcentes ou prĂŠvisions mĂŠtĂŠo- sont envoyĂŠes directement au navigateur TomTom ou par l’intermĂŠdiaire d’une carte SIM. Bref, les produits plus l’abonnement. Faire diffĂŠremment, mais aussi penser diffĂŠremment. Et lĂ , Jean-Maris Stas vise directement les CIO. ÂŤElargissez

votre champ de vision, conseille-t-il. Le système d’information, la gestion de l’entreprise, l’Êvolution des affaires‌ VDQV QpJOLJHU OHV FOLHQWV Ă€ QDX[ PrPH si ce n’est pas eux que vous devez prioritairement servir!Âť Il est urgent de quitter sa tour d’Ivoire, abandonner le traditionnel ÂŤon a toujours fait comme ça!Âť derrière lequel on se rĂŠfugie. C’est une fausse assurance. ÂŤRĂŠcemment, je discutais s’Êchangent des recettes de cuisine. Le succès est tel qu’Unilever n’a pas hĂŠsitĂŠ Ă dĂŠvelopper d’autres outils interactifs renvoyant Ă cette plateforme: widget, page Facebook, application iPhone‌ La margarine ne compte plus pour du beurre! Autre exemple intĂŠressant, TomTom. Le spĂŠcialiste de la gĂŠolocalisation est sorti du schĂŠma traditionnel de conception, fabrication et diffusion de produits en complĂŠtant son offre par des services. Ainsi, TomTom LIVE dĂŠlivre aux conducteurs des informations de dernière minute sur leur parcours -ĂŠtat du traďŹ c, prix actuels des carburants, etc. Il s’agit de services ÂŤconnectĂŠs en directÂť. Plus gĂŠnĂŠralement, les informations

avec le patron d’une banque qui venait de dĂŠcider d’abandonner ses dĂŠveloppements DX SURĂ€ W GH VROXWLRQV VWDQGDUGV 8QH rupture totale avec le passĂŠ, un virage Ă 180°. Ce CIO avait perçu les enjeux. Et reconnaissait en mĂŞme temps une certaine hĂŠsitation puisqu’il me demandait ‘aideznous!’‌ L’avenir, j’en suis persuadĂŠ, appartient Ă ceux qui sauront s’entourer. Entourez-vous de crĂŠatifs, quitte Ă devoir confronter des points de vue divergents. Partez du principe qu’un autre futur s’ouvre et que tout devient possible!Âť Le challenge est avant tout humain.

ÂŤSi l’on vous dit: ‘attendons, on verra plus tard !’ ou ‘on va s’en charger, on va le faire nous-mĂŞme!’, c’est mal parti, prĂŠvient Jacques Bouvy, Partner, Kalize, un cabinet de gestion et d’optimisation des ressources humaines, aujourd’hui

partenaire de Telindus. Et de faire rĂŠfĂŠrence Ă Darwin: ÂŤceux qui

Q¡pYROXHQW SDV GLVSDUDLVVHQW 8QH HVSqUH sur mille survit!Âť Bref, ce n’est pas une question de choix. Certes, le CIO a dĂŠjĂ ĂŠvoluĂŠ. Un responsable informatique de cinquante ans a dĂŠbutĂŠ sa carrière par la programmation, pour ensuite faire de l’analyse. Aujourd’hui, on lui demande de piloter le système d’information, de gĂŠrer les ĂŠquipes, de communiquer, de nĂŠgocier, d’arbitrer‌ Bref, devenir un ÂŤbusiness enablerÂť, mais sans avoir ĂŠtĂŠ formĂŠ pour autant! Pour Jacques Bouvy, on change de registre. Le CIO a ĂŠtĂŠ engagĂŠ sur base de ses compĂŠtences intellectuelles, alors que les valeurs liĂŠes Ă l’innovation sont davantage liĂŠes Ă l’Êcoute, Ă l’empathie, la conďŹ ance et la persuasion. C’est QI contre QE! ÂŤOr, Ă en croire une rĂŠcente ĂŠtude

française, les plus grands CIO sont ceux qui font preuve de la plus forte intelligence ĂŠmotionnelle. Souvenons-nous de cette citation de Saint ExupĂŠry: ‘l’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cĹ“ur’!Âť Les gains technologiques ne sont plus sufďŹ sants. On ne peut plus ajouter des bras comme autrefois, en revanche on peut attendre ĂŠnormĂŠment d’une ĂŠquipe super-motivĂŠe. Faites vibrer vos collaborateurs, exhorte Jacques Bouvy. Faut-il ĂŞtre charismatique? Ca aide, c’est ĂŠvident. ÂŤApprenez d’abord Ă

vous connaÎtre, à vous maÎtriser et à vous motiver. C’est plus sÝr. Et dÊveloppez l’Êcoute! Q

Jacques Bouvy

Christian Haux

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