Genealogie belliard

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Belliard en montmorillonnais 1610 – 2010 Une famille au passé simple,

à la mémoire de mes aïeux à mon Père, à mes soeurs


Avant-propos & Présentation

En ce matin d’automne 1963, Jean Mary, mon père, quittait cette terre, laissant derrière lui un vide jamais comblé. Toutefois, il nous léguait l'ébauche de ce travail généalogique en suspension, le brouillon d’un ouvrage qu’il souhaitait sérieux, aussi complet et précis que possible; en quelque sorte une histoire de famille à écrire en ses lieu et place. L’auteur disparu, je conservai, à l’écart des arcanes de ma propre existence, cette trentaine de feuilles manuscrites ou dactylographiées, déterminé à ce qu’un jour je m’attellerais à finaliser l’ouvrage vers une forme avancée et jamais définitive de notre généalogie. Travail minutieux commencé au milieu des années 50, il était temps de nous hâter: nous sommes en 2013... Parcourant ses nombreuses notes, je me remémore toujours avec une sincère et réelle émotion, tous ces lieux où, au gré de mes congés d’étudiant et de ses invitations, il nous arriva de partager des jours entiers. Ce fut le plus souvent dans le calme d’une arrière-salle de mairie... La Trimouille, Bourg-Archambault, La Chapelle-Viviers, Leignes sur Fontaine, Morthemer, Journet, Pindray, etc.... ou encore, installés tôt le matin et jusqu’à la fermeture, dans la salle de consultation des anciennes Archives départementales de la Vienne, rue Edouard Grimaux, à Poitiers.

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C’est ainsi que nous avons parcouru, avec une certaine tension, des milliers de pages, parfois indéchiffrables, rarement lisibles. Bref, au terme de ce travail de fourmis, ceci nous permit de jeter les bases de l’arbre de notre famille. Durant ces séances aux atmosphères monacales, il nous est arrivé, au grand dam d’autres chercheurs, de nous esclaffer en nous congratulant mutuellement lorsque, au hasard d’une page, nous découvrions un nouvel élément. Puis, surprise passée, nous devions recouper ces informations afin de transformer l’hypothèse en espoir puis ce dernier en certitude.... Les évidences se construisent: il y a peu de mois, j’ai fait un troublant constat qui repose sur le fait que jamais mon père n’a évoqué son propre père, jamais non plus il n’évoqua sa tante Marie Alice non plus que son oncle Ernest, dans leur vie, soeur et frère de cet énigmatique Charles, mon Grand-père paternel. Je n’ai connu de leur vivant, aucun arrière-grand-père ni grand-père que ce soit du côté paternel ou maternel. Pour ce qui est de la “gent féminin” je fus, tout jeune enfant en contact avec ma grand-mère Juliette Loiseau, mère de Madeleine. Seul me restent des bribes de souvenir... on n’échange pas vraiment à 3 ou 4 ans surtout lorsque indiscipliné et bouillant, je l’indisposais plus que toute autre chose. Le cas de ma grand-mère paternelle fut différent. Installée chez sa fille aînée Valentine, au 6 Cours d’Albret à bordeaux, Marie Belliard, née Plat, nous encadrait avec fermeté lorsqu’elle nous consacrait, en nous supportant durant nos vacances estivales à la villa Les Coquelicots, allée de Mentque à Arcachon.. Des photos existent qui permettent de mettre un visage sur ces prénoms... Mais de mon grand-père Charles Belliard, rien; non plus que de sa soeur Marie Alice et quant à leur frère Ernest, dont, nous le constaterons, la vie ne fut qu’une peau de chagrin, le même vide! Lorsque, des décennies plus tard, les témoins vivants ont disparu, on ne peut échapper d'être pris d’un vif regret relevé de remord agaçant et insupportable... Alors, qu'on le veuille ou non, on se pose des questions, celles au goût amer, celles qui vous serrent la gorge, qui vous « révoltent »:

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<< pourquoi n’ai-je pas eu la présence d’esprit de questionner mon père? >> << pourquoi n’ai-je pas eu le courage ou simplement la curiosité de l’interroger sur ses proches? son père, son propre père... ses oncle et tante qu’il a, lui, tous et toutes connus? >> L’atmosphère étrange que diffuse cet environnement emprunt d'un côté quelque peu mystérieux, produit donc un effet d'excitation et vous aide à transformer ce constat d' échec personnel en une sorte de chasse à l’homme ou au trésor, selon que l’on se positionne au coeur d’une enquête ou que l’on se prend pour un aventurier... C’est en adoptant un peu des deux comportements que je me suis mis à l’oeuvre et là, les événements, lieux, périodes se sont allègrement télescopées. Enfin, soyons modestes car nous n’avons trouvé ni mine d’or au Pérou, ni pétrole en Louisiane et encore moins d’oncle SAM! De notre grand-père, Charles, je n’ai jamais su que par ma Mère Madeleine quelques bribes de la vie de celui-ci: mobilisé en 1914 pour faire la grande guerre, il ne revint jamais définitivement à son foyer qui compta pourtant jusqu'à quatre enfants!Nous verrons qu'il se rendit à Montmorillon à l'occasion d'une démarche administrative importante. Madeleine distillait des informations en demi-teinte, un tantinet subversives selon lesquelles Charles, son beau-père, se serait installé dans la région de Saint-Etienne... ayant été blessé à un oeil, voire défiguré... Quid de nos grande-tante Marie-Alice ou grand-oncle Ernest, respectivement sœur et frère de Charles-Henri, ce grand-père de l'ombre ! Plus étrange encore, rien ne figure dans les notes de mon père, si ce ne sont des prénoms griffonnés ça et là, mais aucune date de décès éventuel, aucun lieu de résidence..... Marie-Alice aurait « épousé un certain Charles Monpezat » et qu’ensembles en affaires, lors d’une visite bordelaise au début de l’entre deux guerres, “auraient proposé” à leurs nièces et neveu Valentine, Jean-Mary et Suzanne, alors bordelais tous les trois, de créer, ensemble, un magasin de vêtements à Bordeaux....

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Qui était cet homme devenu un grand-oncle par alliance, d’où venait-il? Des réponses récentes ont été trouvées dans la région de Cherbourg, mais avant, en deux-sèvres et entre-temps dans la marne, région où il rencontre Alice puis se bat avec honneur... Que faisaient les trois enfants Belliard à Bordeaux dans ces années d’entre deux guerres? Quels étaient leurs projets de vie? Voyons cela d'un peu plus près.... Nés à Jouhet, d' un foyer simple et sans moyen, ils eurent pour eux leur détermination à s’en sortir. Tous m’ont fasciné pour deux raisons, d’une part, ils nous sont extraordinairement proches dans la hiérarchie familiale et, d’autre part, leurs dates de décès respectives prouvent que nous aurions pu, j’aurais pu, les rencontrer de leur vivant, sauf un. Je vous invite donc à leur recherche et à leur découverte. Pour ce faire, nous allons devoir franchir quelques siècles de notre histoire poitevine et plus précisément montmorillonnaise et dont les événements scandent le rythme de vie de tous nos aïeux. Quelques informations vous permettront, je l’espère, d’en faciliter la lecture de même qu’elles vous éclaireront sur les us des périodes traversées.

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Introduction L’histoire de notre Famille {de ses origines identifiées et “fixées” à la génération de mon Grand-père Charles}, a pour cadre principal l’arrondissement de Montmorillon, petite Sous-préfecture du département de la Vienne créé, comme tous les autres, à la révolution. Avant cela, la “contrée” était partie intégrante du POITOU, aux limites de la Marche du Limousin. Les terres s’étendant de la Côte atlantique aux marches du Limousin furent, depuis l’installation des anglais en Aquitaine-Périgord, l’objet de revendications permanentes jusqu’au départ de ceux-ci. Notre région fut aussi, ne l'oublions pas, l’objet de disputes particulièrement cruelles, propriétés de maisons successives, tant anglaises que françaises, à cela se superposant, des décennies durant, les affrontements fratricides inter-religieux,catholiques et protestants. C’est dans ce contexte, que l’on qualifierait de nos jours, de “Géopolitique”, que notre branche familiale BELLIARD, notre nom de famille, trouve ses racines, détectables, pour ce qui est des plus anciennes, autour de 1610-1620. Je précise bien, les BELLIARD de NOTRE famille car il en est autrement de notre patronyme qui, lui, apparaît dans des actes notariés de la région marseillaise, des les années 1550.... Les Archives de la Vienne sont organisées, accessibles et gérées. Les grincheux pourront toujours arguer de quelques manques... Documents volés, détruits ou empruntés et jamais restitués... Un exemple, cette période étant cruciale pour retracer nos ancêtres, il nous manque “tout simplement” près de trente années d’archives sur la seule commune de Leignes sur Fontaine, période s’étendant de 1605 à 1644, comme un vide sidéral nous laissant sans moyen aucun sauf celui de l’imagination, de la supputation car Leignes est alors ni plus ni moins que LE berceau de la famille! Mais précisons que, hormis cette petite lacune, nos Archives Départementales regorgent de ressources étendues.

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°°°°°°° Des outils de mémoire Avant de nous projeter plus avant dans la découverte de nos ancêtres, il est important de comprendre pourquoi et comment nous pouvons, de nos jours, à une telle distance de temps et de moyens, accéder à ces informations précieuses sans la trace desquelles aucun acte de généalogie ne saurait voir le jour. Cela ne veut pas dire que ce que l’on peut réaliser l’est avec confort et aisance (le web offre maintenant l’accès à la plupart de ces données et dans des conditions de confort de travail impensables il n’y a pas vingt ans) . Non, ce que nous voulons souligner, ici, c’est la présence d’esprit des hommes qui, il y a des centaines d’années, ont été les champions de la prospective, les maîtres incontestés de l’organisation de la mémoire historique. Doit-on se poser la question de savoir si, en décrétant à Villers-Cotteret, François 1er avait à ce point, le souci de défendre les généalogistes de tous poils que compte la France de nos jours? Non pas, mais une plus vaste vision de la place de l’Homme, de la Famille en ce monde et de la création des outils de la gestion des patrimoines royaux, bourgeois et roturiers de son temps.

°°°°°°° Du rôle des curés et autres prêtres Nous devons souligner l’indéniable courage qu’il a parfois fallu aux curés pour avoir, dans les froids glaciaux, l’humidité de nos églises et chapelles, au fin fond de nos campagnes - celles-ci, ne rêvons pas, n’avaient rien à voir avec nos petites départementales goudronnées, nos chemins vicinaux bordés de forêts impeccables et de champs alignés, de cabines téléphoniques aux « quatre routes » et bus scolaires de maintenant... 7


Non, ce devait être plutôt dans le genre “sinistre” pour pratiqué les étapes de leur culte, baptêmes, promulgations, mariages et enterrements. Si d’aucun nous ont donné du fil à retordre (tous n’écrivaient pas avec la même application si l’on en juge par les preuves apportées ici) ,ils étaient alors seuls dépositaires du pouvoir de dresser ces actes, ils ont dressé un nombre incalculable de constats de naissance, de mariage, de décès. Ils ont partagé la misère, côtoyé le dénuement, vécu, impuissants, les épidémies dont ils furent les pathétiques comptables des âmes dont ils avaient la charge ici-bas.... Il faut s’imaginer des villages entiers dont les populations sont décimées en quelques jours: des pages entières d’archives égrènant sans pudeur les noms, prénoms et parfois l’âge mais aussi des “Chrétiens anonymes”. Ils ont relaté, sans aucun souci de postérité, souvent avec excès de concision, sinon avec l’emphase d’une signature tarabiscotée pour un Ponte local, leur simple quotidien. En effet, le clergé séculaire n’était pas traité comme le reste de la hiérarchie de l’Eglise et les pages consultées en apportent souvent la preuve. °°°°°°° Des Obsèques et enterrements Il y a longtemps, les défunts étaient enterrés dans les églises car toutes les oyes de Dieu voulaient que leurs êtres chers soient mises en terre au plus près de Lui. Les familles faisaient pression pour que le mort puisse rester “ le plus près du Ciel”, les meilleurs emplacements étant, par ordre de préférence et de mérite, près du maître-autel puis du cœur, près de la Chair et des Confessionnaux et puis dans les nefs. Les corps enterrés dans les petites églises, voir, de simples chapelles, souvent dépourvues de dallages, ( dans bien des cas le sol était fait de terre battue), dégageaient une odeur parfois insoutenable, en particulier dès les chaudes journées de printemps et d’été.... 8


Aussi la densité des trépassés intra-muros poussa-t-elle le Clergé à quitter, faute de place, l’intérieur des édifices pour l’extérieur de l' église – soit-dit en passant, toujours avec le même souci de recherche de proximité avec l'Au-delà - d’où la présence d’enterrés le long des murs extérieurs et sous les balais. Dans un souci de rationalisation des espace, apparaissent alors les premiers cimetières, toujours aussi proches que possible du Ciel, soit dans un périmètre immédiat de l’église et puis par manque de place, décision sera prise de “délocaliser” hors le village.... ce qui ne plaisait pas aux ouailles de Dieu!

°°°°°°° Avant la Révolution française..... et après.... Une véritable invention: l’état civil L'histoire de l'état civil en France trouve ses racines dans les pratiques de l'église catholique romaine, bien que celui-ci n'ait été véritablement institué qu'avec le décret du 20 septembre 1792. Avant l'instauration de l'état civil, sous l’ancien régime, l'identification des personnes était régie principalement par la ‘reconnaissance interpersonnelle’, fondée sur la perception des visages. La reconnaissance orale est alors facilitée par une hausse démographique modérée et un taux endogamique élevé { social, professionnel, géographique}. (sces wikipedia) Les personnes sont alors dotées d'un prénom (bien souvent le nom de baptême du saint correspondant à leur jour de naissance) qui apparaît en France au XIIe siècle. Dés le 16ème siècle, l'enfant à son baptême, reçoit préférablement le prénom de ses parrain et/ou marraine (constat facile à faire à la lecture des actes). S'il s'agit d'un garçon, le prénom du parrain (il est arrivé que deux parrains soient retenus) et dans le cas de naissance d'une fille, le prénom de la marraine.

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Pour conclure précisons que nous n’avons pas trouvé de trace d’attribution de plusieurs prénoms à un même nouveau-né et nous en déduisons que ce phénomène est moderne. Nous comprenons mieux, à la lecture des pièces justificatives, pourquoi des ecclésiastiques ont fait l’impasse, parfois pendant des années, sur leur obligation de transcrire les actes, eux-mêmes peu payés {enregistrements gratuits pour les “sans-grade” } parfois méprisés par leur hiérarchie et mortels comme tout un chacun... Sensibles à la considération des “puissants“, les officiants le traduisaient, à leur manière, par une certaine Pompe à la célébration de baptêmes ou mariages et par un effort de circonstance à la rédaction des actes, embellissement des lettrines, recherche d’effet dans leur signature, inscriptions de genre cabalistique, etc… En France, l'autorité religieuse a, très tôt, souhaité répertorier dans les registres paroissiaux, les individus ayant reçu le baptême ou ayant été enterrés dans la religion. Ces précurseurs de l’état civil servent aussi de preuve dans les procès, raison pour laquelle les différents gouvernants l’ont rendu obligatoire puis ont progressivement accru les mentions portées à l’état civil. Ces registres sont parfois assortis d'un “registre d'état des âmes” (équivalent de l'actuel Registre de population) rédigés à titre privé par des curés qui veulent faire un état moral de leur paroisse, afin de démasquer notamment des cas de bigamie, de concubinage ou d'impiété. L'acte officiel instituant la tenue obligatoire des registres des baptêmes et des sépultures date de 1539. C'est l'ordonnance de Villers-Cotterêts, signée par le roi François Ier, ordonnance par ailleurs rendue célèbre par l'obligation faite d'utiliser le français dans tous les actes officiels. *Seuls quatre articles de cette ordonnance sont consacrés à l’état civil. Les registres de mariages le seront à partir de 1579 conformément à l'ordonnance de Blois. A partir du XVIe siècle, baptêmes, mariages et décés sont inscrits sur les registres paroissiaux de l'Eglise catholique. *fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_l'état_civil_en_France

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En avril 1667 la tenue des registres en double est en principe rendue obligatoire, réduisant fortement la perte totale des informations pour cause de troubles, guerres, incendie ou dégradations par les rongeurs. L'un des exemplaires, dit “grosse” devra être conservé par le greffe du bailliage tandis que l'autre, la “minute”, après avoir été paraphé, retournera entre les mains du curé desservant la paroisse. L' ordonnance de 1667 mal appliquée, ce n'est qu'à partir de la déclaration du 9 avril 1736, rappelant et complétant celle de 1667, que l'obligation de tenue en double des registres sera réellement généralisée.

°°°°°°° Des noms de famille*

En France le nom de famille est un mot attribué à une famille pour la distinguer des autres familles composant un groupe social. On utilise aussi le mot patronyme qui vient du latin pater. Mais ce terme est ambigu car il peut tout aussi bien désigner le nom de famille et le nom patronymique. A lui seul, le nom de famille ne permet pas de distinguer un individu d'un autre à l'intérieur d'une même famille, d’ où l'adjonction d'un prénom. Les noms de famille sont apparus en France au XII siècle dès lors que la hausse constante de la démographie ne permit plus de différencier les individus par leur prénom (à l'époque, les prénoms s'appelaient d'ailleurs noms et suffisaient amplement à l'identification personnelle dans l'espace restreint de cette microsociété d'interconnaissance que constituait un village, un hameau). Sources : fr.wikipedia.org/wiki/Nom_de_famille_en_France‎

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Au Moyen-âge, on avait l'habitude de distinguer les différentes personnes portant le même prénom en y associant le nom du père (le Martin de Jean ou de Luc), son lieu de résidence ou de provenance (du theil ou le limousin), une singularité liée au physique ou au caractère (le grand, le bon, Joly ou encore Martineau‚ le petit Martin), son métier (le marchand ou boucher). Au XVI siècle, l'ordonnance de Villers-Cotterêts a généralisé l'enregistrement des baptêmes, donc du nom de famille (mais sans fixation de l'orthographe), pour les Catholiques. L'inscription sur les registres d'état civil sera progressivement élargie à tous les citoyens sans distinction de confession après la Révolution française. La Révolution fixera également les noms de famille par la loi du 6 fructidor an II. Cependant de légères variations orthographiques seront encore observées jusqu'entre 1875 et 1877, à l'occasion de l'émission des premiers livrets de famille. L'arrivée d'une informatisation mal maîtrisée dans les années 1980 fera également varier quelques orthographes en supprimant indûment les signes diacritiques. En outre, les variantes orthographiques (pour certains noms jusqu'à une quarantaine ) est l'un des facteurs qui explique la grande variété des patronymes français et la fréquence des noms “rares” (moins de 50 porteurs vivants au moment du recensement) qui a pu être estimée à 50 % de l'ensemble des noms de famille. Selon une source, environ 300 000 personnes en France seraient les uniques et derniers porteurs de leur patronyme, alors qu'un nombre équivalent de Français se partagent le nom de famille le plus fréquent : Martin. Certes, selon l’expression consacrée, nous “descendons tous du même père”. La déformation des noms de famille est un phénomène dont il est difficile de se faire une idée quand à l’ampleur des “dégâts”.... BELLIARD Notre patronyme.... Entre l’année 1601, époque datant les premiers enregistrements paroissiaux de La Chapelle Viviers et le début du 20ème siècle, l’orthographe actuelle de notre patronyme à fait l’objet d’une petite dizaine de variantes pour aboutir à une fixation dès les 12


années 1910, tout du moins au niveau de NOTRE seule lignée: BELLIARD. En effet, des frères ou fils de même famille ont fait l’objet de « manipulations orthographiques » involontaires basées sur l’ignorance de l’écriture, de l’orthographe de leur propre nom de famille et l’on peut constater cela au niveau même d’un village où le curé qui avait baptisé un enfant sous beliard, le mariait sous beliar et baptisait la progéniture sous beillard.... Voici un compte-rendu non exhaustif bien que “poussé” sur étude et variations sur le thème belliard -en 1647 beliat ou boliat, …....... cette rubrique sera prochainement étoffée Relevons simplement que l'orthographe originelle de notre nom de famille fut BELLIARD (voir les pages des actes consacrées à notre plus ancien aïeul PIERRE °°°°°°°

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Entrons dans le vif du sujet............ Quand le climat s’en mêle! ou “On ne choisit pas son instant pour naître” 1615 Été caniculaire... Hiver 1615-1616 glacial ! Quatre années se sont écoulées depuis 1610, année de l’assassinat de Henri IV .... Marie de Médicis abandonne la régence en 1614 à son fils LOUIS XIII, (1601- 1643). Alors promu jeune roi de France, LOUIS XIII traverse le Poitou en 1615 et se déplace à Bordeaux pour y épouser, le 21 novembre, une princesse d’Espagne, Anne d’Autriche. Sur le retour, l'intensité du froid est telle que, dans le régiment des Gardes composé de 3.000 hommes formant l'escorte royale, plus de 1.000 périrent au cours du voyage: aussi la Cour dut-elle s'arrêter à Poitiers puis, les équipages épuisés, à Tours, car, dit le Mercure Français, "le froid fit mourir tant de valets et serviteurs des princes et seigneurs qu'ils furent contraints, étant à Tours, de “faire maison neuve*". En 1621, LOUIS XIII revient en Poitou et se rend à Niort pour y organiser la lutte contre les calavinistes. Au final, en 1624, il obtiendra la réddition de toutes les places du Poitou. Le siège de La Rochelle, organisé par Richelieu, se temine en 1628... Notre région, autour de Poitiers, capitale, a été et demeure alors une terre d’affrontements religieux et politique mais une certaine paix s’établit enfin..! Des historiens rapportent qu'en certains lieux de la Sarthe, l'épaisseur de la couche de neige atteignait la hauteur d'un homme. A Paris, la Seine fut gelée du 1er au 30 janvier 1616, et, lors de la débâcle, un côté du Pont Saint-Michel se trouva renversé....

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Est-ce l’effet de ce froid intense.... l’épidémie de peste qui sévit en Europe et en France, tout particulièrement, à répétition depuis 1601 (la peste noire fut dévastatrice en 1606) régresse pour stopper en 1616. En 1619 le Poitou, entre autre, subit un été caniculaire alors que l’hiver 1620-1621 est long et glacial avec des gelées rudes de fin janvier à fin février mettant à mal les populations, les récoltes à venir et cheptels.... Les ports de Calais et Dunkerque furent gelés ainsi que les lagunes de l’Adriatique qui emprisonnèrent la flotte vénitienne ! Il fut relevé -17° à Marseille... ! Drôle de climat pour venir au monde!

PIERRE BELLIARD NOTRE « PREMIER » ANCÊTRE CONNU C’est dans ce laps de temps, 1620-1625, que l’on peut, à défaut de données précises, situer la date de naissance de Pierre BELLIARD et supposer son lieu de naissance parmi ces trois villages La Chapelle Viviers Leignes sur Fontaine ou Pouzioux et peut-être ailleurs! En effet, seules les données précises relatives à la date et au lieu de naissance de son épouse, Jehanne PAIN étant connues, naissance le 8 août 1623 à La Chapelle Viviers on peut en déduire que la naissance de Pierre se situe aux alentours de 1620/1623. Cette ignorance est imputable à l’absence des archives des communes concernées sur cette période. A ce stade de nos recherches, nulle trace antérieure à ces deux personnes n’ existe sur ce périmètre. En toute logique, nous pouvons affirmer que PIERRE BELLIARD est le plus ancien ancêtre de notre lignée connu à ce jour. Soyons clair: cela ne veut pas dire qu’il n’existaient pas, “ailleurs”, aux alentours, dans des bourgs tels que Chauvigny, Saint-Savin, ou plus éloignée, dans la cité de Poitiers, des BELLIARD dont, pourquoi pas, un ou plusieurs frères de Pierre ??...

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En effet, la consultation d’autres archives atteste de la présence de BELLIARD autour de l’année 1600.Dans certaines régions, des archives traitées par de nombreux généalogistes, il ressort que notre patronyme est souvent cité sur le 16ème siècle. Il est mentionné un certain Jacques Belliard dans la transcription d’un acte daté du 30 Juin 1563 et dans lequel il est question de la cession entre tiers d’une ferme sise à Villejuif que ledit Belliard avait en gérance et, pour le « fun » cette ferme sera acquise par un certain Gobelin....... Par la suite, Pierre et Jeanne résideront sur la commune de La Chapelle Viviers mais décèderont tous les deux à Leignes sur Fontaine. Deux points retiennent l’attention: 1) les naissances de leurs enfants s’étalent sur plus de 20 ans, pas rare mais toutefois... 2) la vie du couple se déroulera en alternance entre les hameaux de La Chapelle Viviers et Leignes sur Fontaine (se référer aux lieux et dates de naissance des six enfants). Les parents de Jehanne PAIN étant originaires de La Chapelle Viviers, on suppose que, comme souvent en ce temps-là et plus tard, le gendre pouvait demeurer chez ses beaux-parents mais aussi, y être employé, les “rencontres” entre jeunes gens qui n’avaient pas de mobilité faisant qu’ils “prenaient femme” dans le hameau de fermes où ils travaillaient. Les terres sur lesquelles notre ancêtre a consacré sa vie, dépendaient pour une part du Seigneur du lieu, en l’occurrence, le Seigneur de la Porte du Theil. Parmi les hameaux que désignaient alors les noms de Leignes sur Fontaine ou La Chapelle-Viviers - dénommé La Chapelle du Viviers - subsistaient sur ces mêmes terres deux “theils” ayant laissé leur nom:

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Le Theil aux Moines et Le Theil au Servant. Le nom de Theil, fréquent en France, désignait un nom de lieu - du latin Tilia qui désigne un TILLEUL -

à suivre jean-pierre belliard copyright 2013

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