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RORI
« Je suis contente de n’avoir rien lâché »
« Docteur », tube pop dansant de l’année 2022, Rori l’a inclus dans « Ma saison en enfer », premier EP bien plus réjouissant que son titre ne le présage. Rencontre avec une artiste discrète à la ville, qui a trouvé les bons codes pour prendre sa place sur les ondes et dans les cœurs.
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Nous accueillons Rori au Mirano, notre QG dans les années 80. Après un relooking complet, la célèbre discothèque a rouvert en 2019, sous la direction de la société Art Blanc de Jérôme et Jonathan Blanchart. Oups, l’instant nostalgie quand on aperçoit la célèbre piste de danse tournante… L’âme des lieux n’a guère changé : les anciens gradins de cinéma ont été conservés et sur les murs, le plâtre a été remplacé par des lambris de bois, « comme en 1934 », nous dit-on. Nous n’étions pas née. Rori, 25 ans, non plus.
Rori, nous vous accueillons pour une séance photo au Mirano. Connaissez-vous cette mythique boite de nuit bruxelloise ? Non, désolée. Je viens de la région liégeoise, mais je suis installée à Bruxelles depuis cinq ans, je pourrais donc connaître le Mirano, sauf que je n’aime pas sortir.
Vous n’êtes donc pas un oiseau de nuit ? Au risque de vous surprendre, non, pas du tout ! Je ne bois pas, je ne fume pas, j’aime être chez moi et la solitude ne me fait pas peur.
Une Liégeoise qui a quitté le bord de Meuse, ça existe ? Je ne suis pas attachée à un lieu. En revanche, j’aime beaucoup la Belgique, mon pays, pour son ouverture d’esprit.
Rori ou Camille pour l’état civil… Camille, c’est mon véritable prénom. En tant que nom de scène, il était déjà pris. Alors j’ai choisi Rori, qui me plait tout simplement. Je ne peux même pas rattacher ce choix à une belle histoire que j’aurais aimé vous raconter… Rire.
Rembobinons la cassette de votre vie. A 16 ans, vous chantez au sein du groupe huttois « Beffroi ». Votre comparse Valentin, 20 ans, décède, vaincu par la maladie. Comment êtes-vous arrivée à surmonter cette épreuve ? Seul le temps permet d’adoucir la douleur. La musique a également servi de thérapie. Je tenais à poursuivre l’aventure musicale qui avait été la nôtre, mais d’une autre manière.
D’un duo, vous avez bifurqué vers un projet musical solo où désormais vous chantez en français… Ma mère écoutait Depeche Mode et The Cure ; mon père, Nile Rodgers & Chic. J’ai bien profité de leur éclectisme musical, mais je n’ai vraiment pas été biberonnée à la chanson française. En revanche, la nouvelle génération qui aborde la chanson française à travers un prisme pop/rock, m’a incitée à chanter dans ma langue. Sur le plan purement musical, je voulais m’affranchir de « Beffroi », grandir, explorer un autre genre, notamment la pop énergique et dansante que j’envoie aujourd’hui.
Vous n’aimez pas sortir ; en revanche, vous appréciez la scène… Oui, le live, c’est le moment où ma musique prend vie. C’est un grand instant de partage. Ma timidité s’efface, j’arrive à tout donner, boostée par l’énergie de la scène.
Sur scène où vous devenez un groupe… Ce premier EP est le fruit d’une collaboration avec Hadrien Lavogez, également mon producteur, qui me rejoint sur scène comme guitariste. La présence d’un batteur renforce encore l’énergie qui se dégage du set. En live, Rori est plus organique, les arrangements différents et le son plus rock.
Dans « Docteur », véritable tube de l’ année 2022, vous ne cachez pas votre nature anxieuse. Dans « Ma place », nouveau single, vous êtes une fille fragile qui doit se battre pour trouver sa place. Votre place, vous l’avez trouvée ? Je ne fais pas référence à trouver sa place dans la société, ça je m’en fiche. Trouver ma place, cela signifie être cohérente avec moi-même, faire preuve d’honnêteté. Alors, oui, je commence à la trouver, cette place. Je dois encore améliorer la confiance en soi. Je suis sur la bonne voie.
Le succès de « Docteur » en 2022 et plus récemment de « Ma Place » a dû renforcer cette confiance en soi ! Je suis contente d’avoir travaillé, de ne rien avoir lâché, de ne pas avoir succombé à la tentation de la facilité… De tout cela, oui, je suis fière.
Avez-vous des relations privilégiées avec la scène musicale belge actuelle ? Oui, avec Doria D, Charles, Illiona. C’est encourageant de rencontrer des gens qui partagent une même passion, chacune dans un style singulier, qui lui est propre. Quelle diversité, quelle richesse.
Qu’est-ce qui vous fait peur ? La routine.
Qu’est-ce qui vous enthousiasme ? La satisfaction d’un travail bien fait, avant même la validation par le public.
La gestion des réseaux sociaux, une source d’angoisse ? Si je ne faisais pas de la musique, je serais absente des réseaux. Ce n’est pas dans ma nature de m’exposer, de m’exhiber. Mais je ne porte aucun jugement. C’est dans l’ère du temps. Et en tant qu’artiste, je suis évidemment présente sur les réseaux… Mais quand j’entends que le nombre de followers est déterminant pour passer ou non à la radio, là je dis : stop !
Vous êtes originaire de la région liégeoise comme « Filles à Papa », la marque de vêtements que vous portez pour la séance photo. Leur positionnement rock et rebelle vous parle-t-il particulièrement ? J’aime beaucoup leur univers, leur identité, qui me colle bien à la peau. Pour la pochette du single « Ma Place », je suis d’ailleurs également habillée en « Filles à Papa ».
Dans quels festivals vous verra-t-on cet été ? Aux Francofolies de Spa, aux Solidarités à Namur, à Ronquières …
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