3 minute read

EDOUARD VERMEULEN

Le règne de la modernité

Certains anniversaires rappellent le passage du temps. D’autres au contraire, ont le parfum galvanisant de nouveaux défis. Loin d’avoir émoussé la passion de l’élégance d’Edouard Vermeulen, ces quarante années d’existence de la maison Natan, signent la célébration d’une maestria résolument tournée vers l’avenir.

Advertisement

Natan fête ses quarante ans. Près d’un demi-siècle, marqué par l’intemporalité comme par l’audace. Quel regard portez-vous sur le chemin parcouru ? De la fierté d’abord, de voir évoluer la Maison depuis si longtemps avec un fil rouge et une identité, à laquelle nous n’avons jamais dérogé, tant au niveau de la qualité, que de la créativité et du savoir-faire. Mais cet anniversaire, je le conçois surtout comme le point de départ d’une nouvelle ère pour Natan. La mode requiert de ne pas se reposer sur ses acquis. À chaque nouvelle saison, nous remettons tout en question : matières, vêtements, stylisme, présentation, photos ... Si vous ne le faites pas, le temps file et les évolutions vous dépassent.

Votre rapport à la mode a-t-il évolué au fil du temps ? Bien sûr, tout comme la mode en elle-même n’a de cesse de se réinventer. Lorsque j’ai débuté, trois générations de femmes se mêlaient dans mes magasins, aujourd’hui elles se confondent, se rajeunissent. Mère et fille s’échangent des tenues, partagent des styles communs. C’est fantastique et enrichissant, notre objectif étant que le vêtement puisse voyager à travers les années, en conservant tout son raffinement et la beauté de son port.

Est-il nécessaire d’oser et de bousculer les codes pour perdurer dans cet univers ? Il est avant tout important de rester fidèle à son image. La nôtre, c’est la couture. L’âme de Natan, c’est le vêtement. On n’hésite certes pas à l’accessoiriser, mais pour le sublimer, plutôt que pour l’égaler ou le remplacer.

Est-il essentiel pour vous de continuer à pérenniser ?

Lorsque les clientes franchissent nos portes, c’est le plus souvent en vue d’une célébration ou d’un mariage. Et ce que l’on porte lors d’un évènement est primordial, car l’on transmet une part d’assurance et de confiance de par son élégance. Nous cherchons donc toujours à favoriser l’expérience. De l’accueil à la lumière en passant par l’ambiance, tout se veut enthousiasmant. La fête doit débuter chez nous !

En parlant de fête, vous avez nommé Christophe Coppens directeur artistique de ce superbe anniversaire, qui se déroulera durant une année entière. Pourquoi ce choix et que peut-on attendre de ces célébrations ?

De par sa carrière d’artiste, de metteur en scène et de créateur travaillant dans le monde entier, Christophe Coppens porte un regard neuf sur l’univers de la Maison. Nous nous connaissons depuis 25 ans et avions déjà collaboré ensemble quand il s’était lancé dans les accessoires. C’est un homme créatif, avec une vision artistique mais aussi commerciale et ouverte sur l’international. Car si ces célébrations sont un plaisir, elles sont surtout l’occasion de grandir. Et les expériences festives ne manqueront pas ! Nos magasins se voient dotés d’un relooking, tout comme les collections à venir ainsi qu’un défilé inédit, prévu à l’été 2023. Un livre dédié à l’univers de Natan sortira également au mois d’octobre. Nous prévoyons aussi différents évènements pour la clientèle, visant à montrer notre savoir-faire ainsi que des visites d’ateliers. Ce sera l’occasion de sublimer la Maison, en accentuant son image et en la dynamisant. Une manière de surprendre les clients fidèles et d’en séduire de nouveaux.

En soufflant ces quarante bougies, quel regard portez-vous sur l’avenir et les quarante prochaines années de Natan ? Notre but pour le futur est d’internationaliser la Maison et de dépasser toujours plus les frontières de la Belgique. Nous sommes fiers de notre patrimoine. Avoir pu créer la robe de mariée de la Reine Mathilde demeure l’un des évènements les plus marquants de l’histoire de Natan. L’objectif désormais est de porter ces couleurs et cette excellence à l’étranger. Cet anniversaire a été l’occasion de nous implanter « Au Bon Génie » à Paris et à Genève, ainsi qu’ « Au Bon Marché » parisien, ce dont j’avais toujours rêvé. On veut aller encore plus loin. Le monde est grand et ces quarante ans ne sont qu’un début !

Rencontre avec Christophe Coppens

Comment s’est initiée cette collaboration anniversaire avec Natan ? Edouard Vermeulen est-il venu à vous avec un concept déjà défini ? On y a réfléchi ensemble. Je souhaitais construire un projet qui s’implémenterait au-delà d’une année, plutôt que comme un coup d’éclat. Son dessein est de laisser une empreinte durable sur la façon de réfléchir, de penser, de travailler de la Maison et sur son futur.

Qu’avez-vous souhaité insuffler à cet évènement ? Il ne pouvait avoir de sens qu’en travaillant l’ADN propre à Natan, cet univers joyeux et lumineux, en y insufflant des touches créatives. L’objectif est d’amener le public à sentir une forme d’électricité dans l’air, d’étincelle qui révèlera son éclat au cours de toute cette année.

Vous qui êtes designer de mode mais aussi artiste et metteur en scène d’opéra, avez-vous pensé et conçu cet anniversaire, à la manière d’une performance, d’un récit mêlé à une dose d’émotion ? La création d’un opéra est la réalisation la plus complète que j’accomplisse, car je travaille à tous les niveaux de développement. J’ai voulu faire pareil pour ces célébrations. C’était courageux de la part de Natan et d’Edouard Vermeulen d’accepter que je me mêle ainsi de tous ces aspects. Mais la Maison est formidable d’ouverture à l’évolution et au changement. Et c’est l’essence même de cet anniversaire, une réflexion sur plusieurs niveaux, qui s’intègrera dans l’Histoire même de Natan. Le plus beau cadeau que la Maison pouvait s’offrir.

This article is from: