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En totale harmonie LEONET HOANG
Architectes de formation, Charles Leonet et Ngoc Hoang multiplient les projets alternant le rôle d’architecte, fournisseur de mobilier, scénographe, et prenant finalement de plus en plus la fonction de véritables directeurs artistiques. Leur but ? Arriver à l’harmonie ultime d’un espace. Immersion dans leur univers.
Tous les deux Ardennais, ils se sont rencontrés dans un bureau d’architecture, et depuis, ces partenaires de travail ne se sont pour ainsi dire plus jamais quittés. Ils enchaînent les projets ensemble et forment aujourd’hui un duo de choc sous le nom Leonet Hoang depuis près de deux ans. Architecture et mobilier bien choisi se reflètent et se complémentent dans leur travail pour créer un équilibre et une parfaite harmonie. L’art de chiner les animant depuis des années, ils se décrivent comme architectes et antiquaires. A travers cette approche double, le duo partage sa philosophie de l’esthétique. L’ouverture de leur galerie en été 2021 semble leur carte de visite, un lieu artistique où la signature Leonet Hoang se ressent. Leurs intérieurs comme leur mobilier chiné et rénové avec un méticuleux savoir-faire naissent d’une longue réflexion et prennent vie dans un espace simplifié où rien n’est laissé au hasard pour le rendre plus fort, plus cohérent, plus caractériel.
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Leonet & Hoang c’est… Une expérience architecte et antiquaire où l’on propose un projet avec une direction artistique reprenant ces deux volets dans une cohérence et une vision globale.
Qu’est-ce qui vous a uni sous ce même nom de société ? Bosseurs, voyageurs, on a les mêmes valeurs familiales… C’est simple, on fait tout à deux, de l’avant-projet à sa conception finale.
Justement, ensemble, à quoi ressemble votre style ? Nous ne voulons pas nous cadenasser à un style. On tente de répondre aux envies et besoins du client en proposant une réelle expérience sur mesure, presque identitaire. Mais le projet qui nous ressemble est celui que l’on suit de A à Z, du gros œuvre à la fourniture du mobilier, en passant par le shooting et enfin la publication dans un magazine. Plus que tout, nous souhaitons tout d’abord offrir des espaces où les gens se sentent bien grâce à l’harmonie que nous créons.
Votre galerie en est un bon exemple ? On travaillait dans une chambre de bonne qui se remplissait de plus en plus de nos trouvailles chinées. Nous voulions déménager et profiter de l’occasion pour mettre notre mobilier en scène. La galerie est donc devenue une plateforme, un support artistique. Ce sont nos bureaux, notre showroom, mais des marques viennent aussi y shooter et des évènements s’y organisent.
Comment choisissez-vous les objets à rénover et à placer dans votre galerie ou dans vos intérieurs ? Tous sont les créations d’architectes. Notre œil veille aux lignes, il nous mène indéniablement vers des choses plus structurées, plus architecturées, ce qui nous éloigne typiquement du décorateur ou de l’architecte d’intérieur. Nous voulons formaliser l’espace et penser l’objet comme tel et pas comme un geste gratuit. Dès l’avant-projet, nous savons déjà quel objet placer et où. On ne vient pas ‘décorer’ la maison après projet, nous ne voulons pas que le sujet soit perçu comme une pièce ajoutée. La vision d’ensemble et le résultat d’uniformité sont primordiaux.
Quelles sont les fautes de goût que vous détestez ?
Ngoc Hoang – La disproportion. Rien de pire qu’un endroit disproportionné spatialement. Par exemple, une chambre trop grande. Parfois une petite chambre de 15m2 charmante et bien pensée vaut mieux qu’une suite parentale où le lit est perdu et la lumière n’est pas bonne. La générosité spatiale ne se définit pas en m2.
Charles Leonet - Les faux matériaux, ceux qui sont figés. Mais aussi quand les gens remplissent leur intérieur comme un patchwork, qu’ils ne réfléchissent pas à l’ensemble, cela fait vite très tutti frutti !
Il y a des matières que vous privilégiez ? On adore l’inox et le cuir. Ce sont des matières qui vivent, qui se patinent. L’inox a une incroyable technicité. Quant au cuir, sa patine extraordinaire lui octroie un caractère, une personnalité.
Et si vous deviez choisir trois objets qui vous représentent parfaitement ? Les tapisseries de Charlotte Culot, de réelles pièces d’architecture à nos yeux. Les appliques de Christophe Gevers et l’incroyable fauteuil de Tarcisio Colzani et son remarquable profil.
Outre les objets, des lieux vous inspirent ?
Charles Leonet – La fondation Querini Stampalia de Carlo Scarpa à Venise, tout a été pensé dans les moindres détails. On peut passer des heures dans ce lieu…
Ngoc Hoang – Ayant fait énormément de piano, c’est davantage la musique qui m’inspire. Je dirais les Nocturnes de Frédéric Chopin, pour moi il est comme un designer que l’on représente.
Avant de se quitter, vous nous dévoilez vos projets à venir ?
On prépare le prochain Brussels Design Market et on voudrait également participer aux foires de Genève et Düsseldorf. L’idée serait de réaliser des focus sur un architecte et son mobilier. On aimerait aussi à l’approche de l’été mettre en avant le thème pool house à la galerie. Beaucoup d’architectes ont fait du mobilier de jardin qui n’est finalement pas mis en valeur et qu’on ne retrouve pas sur le marché. Côté architecture, nous sommes heureux d’avoir de plus en plus de clients nous faisant confiance pour des projets de A à Z. Actuellement, notez l’aménagement d’un appartement à Genève ou encore l’aménagement d’un chalet à Chamonix. www.leonethoang.com