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Diane Govaerts
Ziegler, spécialiste belge du transport international et de la logistique, fête son 115e anniversaire cette année. A la tête de ce secteur traditionnellement masculin, une femme, Diane Govaerts, 4e génération du clan Ziegler, récemment élue Manager de l’année et CEO intarissable quand on lui parle de développement durable. Discussion sans fard.
Vous êtes l’arrière-petite-fille d’Arthur Joseph Ziegler, le fondateur de Ziegler. Quelles sont les valeurs prônées par votre entreprise familiale ? J’en vois quatre : l’authenticité, l’entrepreneuriat, l’expertise et la fiabilité-durabilité. L’authenticité car nous sommes une entreprise familiale à taille humaine qui fête son 115e anniversaire cette année ; l’entrepreneuriat car nous sommes réactifs, créatifs et flexibles, nous créons des solutions sur mesure pour nos clients ; l’expertise également, avec un savoir-faire centenaire hautement qualitatif ; la fiabilité et la durabilité enfin, avec une véritable conscience écologique et une bonne gouvernance d’entreprise.
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En une ligne, pourquoi choisir Ziegler ? Pour la qualité de nos services, notre efficacité et notre sur-mesure.
Avant de rejoindre Ziegler, vous avez travaillé au sein de la banque Degroof Petercam. Vous saviez qu’un jour vous alliez inévitablement rejoindre le clan Ziegler ? En sortant de l’école de commerce Solvay à Bruxelles, section finances, je voulais faire mes armes ailleurs que chez Ziegler. Après 7 ans, j’ai rejoint l’entreprise familiale. C’est un peu comme Astérix, je suis tombée dedans quand j’étais petite.
Quels sont les avantages de travailler en famille ? Il n’y a pas de direction pyramidale chez Ziegler, les schémas de décisions sont donc très rapides, et je suis très accessible, ma porte est toujours ouverte. Deuxième avantage, c’est la vision à long terme. Chez Ziegler, nous ne progressons pas trimestre après trimestre comme les sociétés cotées en bourse ; au contraire, nous pensons génération, ce qui est très rassurant pour nos équipes.
A seulement 32 ans, vous êtes devenue CEO de Ziegler, quelle est la clé de cette fulgurante réussite professionnelle ? Le travail.
A 38 ans, vous venez d’être élue Manager de l’Année. Une femme à la tête d’un secteur d’activités, le transport, historiquement dévolu aux hommes. Ce titre a-t-il une saveur particulière ? C’est une belle reconnaissance pour une entreprise centenaire et ses équipes. Cet award confère également plus de visibilité à un secteur, le transport et la logistique, qui est assez méconnu, alors que c’est un travail passionnant, dynamique, varié, avec six principaux métiers, l’aérien, le maritime, la route, le ferroviaire, la logistique et la douane. Cette mise en lumière de notre activité est une bonne chose.
Y’a-t-il beaucoup de femmes employées chez Ziegler ? 35% dans un secteur réputé masculin, ce n’est pas mal. D’autant que ce chiffre augmente chaque année !
En Belgique, les femmes n’occupent que 9% des postes de PDG ! Que vous inspire ce pourcentage ? Ce n’est pas assez, évidemment ! Je prône la méritocratie, où la hiérarchie sociale est fondée sur le seul mérite. La compétence, le dynamisme, l’amour du travail bien fait, je crois en ces valeurs.
Quelle a été votre stratégie pour vous faire accepter, vous la fille de la famille Ziegler, par vos équipes ? C’était très important pour moi que les équipes comprennent et adhèrent à ma vision, alors je suis allée à leur rencontre sur le terrain, dans les agences du groupe, j’ai beaucoup communiqué sur ma stratégie pour les onboarder, les intégrer à mes projets.
Quelle sorte de manageuse êtes-vous ? Je prône un management participatif. Je suis très ouverte aux nouvelles idées, propositions, innovations, et je n’aime pas imposer, je préfère convaincre.
Manageur, manageuse, une question de sensibilité ? Oui, mais… Une entreprise 100% masculine ou 100% féminine ne serait pas complète. Je crois en la complémentarité des hommes et des femmes dans le secteur du travail.
Y’a-t-il une contrainte liée à votre titre de CEO que vous n’aimez pas particulièrement ? (elle rit) Le manque de sommeil. Je suis une matinale et une couche-tard, donc je ne dors pas assez ! Mais mon métier est passionnant, je ne me plains pas.
Ziegler, basée à Bruxelles, est présente dans 15 pays dont le Royaume-Uni, le Maroc, la Chine. Et demain ? Cette année, nous ouvrons un bureau aux Etats-Unis. Ziegler est donc désormais présent sur 4 continents.
Pour réduire son empreinte carbone, Ziegler a notamment développé les vélos-cargos et le Transporter, un véhicule électrique autonome. La durabilité, c’est l’un de vos principaux défis ? C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur. On a lancé en 2021, la campagne « Ziegler. Now even greener ». Depuis 115 ans, nos couleurs sont le vert et le jaune et j’ambitionne que Ziegler soit encore plus vert dans les années à venir en termes de bâtiments (que l’on équipe notamment de panneaux solaires), de transports (avec une distribution urbaine neutre en CO2, des vélos-cargos, etc.), de culture d’entreprise (on recycle davantage, on a supprimé les gobelets en plastique, car tous les petits gestes comptent), et de partenariats avec des partenaires sensibles aux mêmes objectifs de durabilité.