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29THOCTOBER
Le style en héritage
La transmission est l’essence de toutes les familles. Dans celle des Gulcu, elle se raconte par un amour de la mode qui sublime l’élégance et prône le savoir-faire artisanal. Un héritage que Manufer et sa femme Claudine ont communiqué à leurs enfants Lucie et Benjamin via la Maison de Couture 29THOCTOBER et ses créations aux matières luxueuses et aux coupes intemporelles.
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MOTS : BARBARA WESOLY
PHOTOS : 29THOCTOBER
Pourquoi le choix du nom 29THOCTOBER était-il une évidence ? Lucie : « Il fait référence à une date triplement symbolique pour notre famille. Le 29 octobre est en effet le jour de l’anniversaire de mon père, celui du couple formé par mes parents, ainsi que jour de la fête nationale turque. Ce pays qui a vu naître mon père mais aussi sa passion. Après avoir travaillé dès l’enfance avec son père maréchal-ferrant, c’est dans les ateliers de couture d’Istanbul qu’il a puisé son savoir-faire et sa connaissance des matières nobles. Avant de choisir de s’expatrier en Belgique, en 1981, à 20 ans, avec l’espoir d’y lancer sa propre Maison de mode. » L’artisanat est donc le fil rouge de vos créations. Mais a-t-il également une valeur affective pour vous ? Lucie : «Oui tout à fait. Mon père est guidé par cette passion du style depuis plus de 40 ans. Une passion qu’il nous a communiquée. L’émotion et la créativité sont une part essentielle de notre travail quotidien. Et ce, sans parler de la dimension familiale, qui ne peut qu’être liée à une notion affective et de transmission. Entre nous quatre, mais aussi avec le souhait de créer un lien affectif entre nos vêtements et ceux qui les achètent. D’en faire des pièces conçues avec amour et artisanalement, que l’on peut conserver au fil du temps. »
Claudine : « Mon mari et moi voulions transmettre notre savoir-faire aux enfants et tout particulièrement la création à base de peausseries, les peaux comme le cuir, le daim et les peaux lainées, un processus complexe et minutieux dans lequel il est impossible de faire intervenir des machines. Un métier à l’ancienne, qu’il est important de perpétuer. Mais aussi notre passion de la création, en les impliquant dans la vie de la Maison depuis leur plus jeune âge. »
Quels sont vos premiers souvenirs liés à la mode ? Lucie : « Je nous revois petits, courir dans l’atelier. On a eu la chance d’être témoin du processus de création depuis toujours. C’est pour cela qu’à nos yeux, ce fait est indissociable d’une conception faite main. C’était une vraie chance, d’autant plus qu’on est les derniers en Belgique à travailler le cuir de cette manière. »
Benjamin : « C’était notre plaine de jeux. On descendait à l’atelier après l’école et l’on s’amusait avec des morceaux de cuir ou à coudre des boutons. On croisait les stylistes, comme les ouvriers, en plein travail. On assistait à la phase créative, comme à la réalisation, du patronage, au produit fini. »
Claudine : « Ils ont grandi dans cette atmosphère et une fois adolescents, ils venaient donner un coup de main pendant les vacances d’été, pour ranger, déballer ou placer les vêtements. Ils se sont impliqués progressivement, sans même s’en rendre compte. »
Où puisez-vous l’inspiration pour les futures collections ? Lucie : « Deux aspects sont à la base de tout ce que l’on crée. D’une part les valeurs que l’on souhaite véhiculer et qui sont l’ADN de 29THOCTOBER : sublimer l’élégance naturelle de l’homme et de la femme à travers des créations intemporelles, au savoir-faire incomparable. Et de l’autre, l’ouverture aux innovations et nouvelles technologies, avec une volonté de toujours s’adapter en se réinventant. »
A l’ère de la fast fashion, comment demeure-ton à contre-courant en privilégiant la qualité et le savoir-faire ? Benjamin : « Il est essentiel pour nous de préserver le travail artisanal ainsi que l’emploi de matières luxueuses et qualitatives. Cela coûte un certain prix et demande du temps de fabrication. Mais promet aussi des vêtements qui dureront dans le temps, enlevant toute nécessité de sortir une nouvelle pièce par semaine. Nos clients sont sensibles à cette authenticité. Et lorsque l’on en voit certains revenir pour faire recoudre un bouton d’une veste qu’ils portent depuis 25 ans, ou transmettre leur amour de 29THOCTOBER à leurs enfants, notre travail prend tout son sens. »
Qu’est-ce qui a motivé votre choix de lancer une capsule vegan? Lucie : « On estimait avoir le devoir de proposer une alternative à tout à chacun. En 2016, nous avons arrêté le travail de la fourrure. Et les peaux que nous employons proviennent toutes du marché alimentaire. Il s’agit donc d’un processus de récupération de peaux qui sans cela seraient jetées ou brûlées et qui grâce à nous bénéficient d’une seconde vie, via des pièces portées pendant des dizaines d’années. De cette manière, ainsi qu’avec des modèles vegan, en tissus à base de coton et de feuilles de cactus, nous avançons toujours plus loin vers la durabilité et l’éco-conscience. Des principes qui comptent pour nous. »
Comment imaginez-vous le futur de 29THOCTOBER ? Benjamin : « Grand. Nous avons l’ambition de développer un vestiaire complet pour femmes comme pour hommes. »
Lucie : « Mais aussi dans la continuité des valeurs inculquées par notre père. La liberté et la créativité. L’élégance, mais avec authenticité. La noblesse, de matériaux comme en termes de savoir-faire. Et l’innovation mais toujours avec la durabilité comme marque de fabrique. »
www.29thoctober.com