L´ouverture de notre petite mais grande Principauté!

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En juillet dernier, François Hollande a reçu le chef du gouvernement andorran (droite), Antoni Martí Petit, accompagné du président du parlement de la Principauté, Vicenç Mateu. Levée du drapeau andorran à Strasbourg (gauche) : pour la première fois, Andorre assure la présidence du Conseil de l’Europe.

govern d’andorra

Economie Andorre

Âme européenne et sens des affaires

La Principauté d’Andorre fête le 14 mars 2013 les 20 ans de sa Constitution. Sa transformation en Etat souverain de plein droit allait faciliter quelques mois plus tard son admission aux Nations Unies. Ces deux événements ont marqué le début d’une longue mue qui se poursuit aujourd’hui. « Nous avons fait le choix de l’ouverture. Andorre a décidé de s’insérer pleinement dans son environnement naturel, c’est-à-dire l’Europe. Il s’agit d’un travail de longue haleine qui implique par exemple d’intégrer à notre législation une grande partie des règlements et normes communautaires pour permettre aux entreprises installées sur notre territoire de faire affaire partout sur le continent. Parallèlement, nous entendons préserver notre identité. Tout comme les autres micro-Etats d’Europe, nous souhaitons nous associer à l’Union Européenne dans le cadre d’un accord qui tienne compte de notre particularisme », plaide Antoni Martí Petit, chef du gouvernement andorran. La Principauté participe activement à de multiples forums internationaux dans lesquels elle exprime sa profonde vocation européenne. Pour la toute première fois de son histoire, elle assure la présidence du Conseil de l’Europe, une organisation gouvernementale qui rassemble 47 Etats. « Les valeurs et principes de l’Europe sont les nôtres. Plus que jamais, les Andorrans se considèrent européens. Nous utiliserons cette tribune pour faire progresser la cause des droits de l’Homme et de la démocratie, en mettant l’accent sur l’éducation. Andorre s’enorgueillit de sa longue tradition de respect des libertés fondamentales, bien antérieure aux déclarations solennelles des derniers 200 ans », assure Antoni Martí Petit. 32 - Economie Andorre 14 mars 2013

Dans ce contexte général de rapprochement avec l’Union Européenne, les Andorrans accordent une attention toute particulière aux relations avec Paris, en raison de l’ancienneté et de la profondeur des liens entre les deux pays – le Président de la République française est l’un des deux coprinces de la Principauté.

L’ouverture économique parachève la mue initiée en 1993 avec l’adoption de la Constitution. « Un climat de confiance règne entre les deux capitales. Les réformes que nous avons entreprises ces dernières années en matière de fiscalité et de transparence des opérations financières facilitent le dialogue, comme j’ai pu le constater en juillet dernier lors d’une visite officielle à Paris. J’ai réitéré à François Hollande notre volonté de coopérer et nous espérons recevoir bientôt en Andorre le chef d’Etat français. Le principe d’une visite est arrêté. Le gouvernement que je préside est composé majoritairement de ministres ayant fait leurs études en France. Nous souhaitons développer nos échanges avec la France grâce à la prochaine signature d’une convention contre la double imposition », déclare Antoni Martí Petit. Début mars, Paris a donné son feu vert à la convention négociée durant le mandat de Nicolas Sarkozy, ce qui mettra fin à la double imposition dont souffrent les entreprises installées en

Andorre lorsqu’elles effectuent des transactions en France. « Nous avons instauré un impôt sur les bénéfices, il n’y a donc plus de raison pour les autres Etats de taxer nos entrepreneurs. Nous avons mis en place une fiscalité similaire à celles des pays voisins. En moins de deux ans, les réformes mises en œuvre par le gouvernement nous permettent de présenter des résultats tangibles à nos partenaires, ce qui crée un climat de confiance. Plusieurs capitales nous ont annoncé qu’elles étaient prêtes à négocier des traités de non imposition. Nous en avons déjà parlé avec l’Espagne, le Portugal, l’Autriche et le Luxembourg », affirme Gilbert Saboya (photo), ministre des Affaires étrangères. Grâce à la signature d’accords d’échange d’information fiscale, il est déjà parvenu à effacer Andorre de la liste des pays non coopératifs dressée par l’Organisation de Coopération et de Développement économique. « Nous avons élaboré une stratégie de diversification de notre économie qui passe par le développement de plusieurs filières ou ‘clusters’, notamment les technologies de l’information et de la communication, la santé et l’éducation. Nous continuerons à améliorer l’environnement des affaires pour attirer de nouveaux investisseurs. Dans cette optique, la disparition de la double imposition constitue un objectif central », conclut Gilbert Saboya.


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