Paul de Tarse Mystère et liturgie eucharistique
IHS
MA
Simon Pierre Condition pour recevoir l’Eucharistie
56
55
58
53
59
52
60
51
61
50
Chérubin
62
49
63
48
64
47
Eprouve-toi Confession I Cor. XI, 27-29 - Tite, II, 6-7 IMP, p. 202
65
46
66
45
67
44
68
43
69
42
Soit propre Bassins de purification Ex. XXX, 17/ I Roi VII, 38 Jn. XIII, 5
70
41
71
40
72
39
Fin du rond-point du chœur
73
38
74
37
75
36
76
35
77
34
78
33
79
32
80
31
81
30
82
29
83
28
84
27
85
26
86
25
87
24
88
23
89
22
90
21
91
20
92
19
93
18
94
17
95
16
96
15
Bois le sang Pélican mystique Lauda Sion 40 - Jn VI, 55 Adoro te devote, latens Deitas Pressoir mystique Is. LXIII, 2-3 Consomme la chair Agneau pascal Lauda Sion 40 et 69 Ex. XII, 1-11
Pains purs Pains de proposition Ex. XXV, 23-28 - Jn. VI, 31-35 Panis angelicus fit panis hominum
Assez Seigneur IMP, p. 429
François Xavier « Pour une plus grande gloire de Dieu » IMP, p. 44
Ignace de Loyola
Seuls les meilleurs [sont recueillis]
Attention relapse Chien qui retourne à son vomi Pv, XXVI, 11 - II, Pierre, II, 22
Aime et gémis Tourterelle Cantique des cantiques
Francisco Borja IMP, p. 722
Fuis le monde
Ludovico Gonzaga IMP, p. 723
Aspire au Ciel
Ô Juste, Ô Pieux Cigogne et autruche Tite, II, 11-13
Craint et Espère [Le jugement de Dieu] Ps. XLII
La Fin
57
97
14
98
13
99
12
100
11
101
10
102
9
103
8
104
7
105
6
106
5
107
4
108
3
109
2
110
1
54
Foi ferme Chiens liés Lauda Sion 35 – IMP, p. 181
PLAQUETTE D ’ A C C O M PA G N E M E N T D E L’ E X P O S I T I O N
Vigne Jn. XV, 5 – IMP, p. 203
La mort pour les mauvais Hibou Lauda Sion 52 – IMP, p. 476
Fleur de la Passion La vie pour les bons Phénix Lauda Sion 52 – IMP, p. 580
DEvIseS EMbLEmEs E X P O S I T I O N
Début du rond-point du chœur
Vaillant combat Eph. VI, 10-17
Disole
BIBLIOTHEQUE D’AGGLOMERATION DU PAYS DE SAINT-OMER ETE 2021
Par ce signe victorieux Etendras du Christ et du diable IMP, p. 273
Recesse Grandes récompenses Trophée Gn. XV, 1 Scannez et découvrez !
Concorde et abondance
ACCÉDEZ À LA BIBLIOTHÈQUE NUMÉRIQUE DE L’AGGLOMÉRATION DU PAYS DE SAINT-OMER
Ouvre et ferme Symboles pontificaux Grégoire XIII Gérard d’Haméricourt IMP, p. 473
A
Directeur de la publication | Joël Duquenoy, Président de la Communauté d’agglomération du Pays de Saint-Omer (CAPSO)
En verbe et en actes Confiteor IMP, p. 320, 466
L Q
U’EST
CE
CHAPELLE
Q’UN
DES
ANGE
?
JÉSUITES
Coordination et médiation | Fabien Laforge, Directeur de la Bibliothèque d’agglomération du Pays de Saint-Omer (BAPSO) Commissariat | Rémy Cordonnier, responsable des fonds anciens de la BAPSO
Sainte Vierge (?)
Textes | Rémy Cordonnier
Chaste race Abeilles IMP, p. 471
Relecture et corrections | Laurence Bacart (BAPSO), Julie Ballanfat (BAPSO) Choix des illustrations | Rémy Cordonnier
Conception graphique | Florian Duponchelle, service Communication de la CAPSO
Sainte Lucie de Syracuse IMP, p. 727
Crédits photographiques | BAPSO, Wikimedia Commons Impression | Nord Imprim
Sans craindre dans les flammes Salamandre (Charles Spinola) IMP, p. 727
Horaires d’ouverture de la bibliothèque (hors mesures sanitaires) Juin Mardi : 9h-12h et 13h-18h Mercredi : 9h-12h et 13h-18h Vendredi : 9h-12h et 13h-18h Samedi : 9h-12h et 13h-18h
Prêche sans répit Chien (Pierre d’Hont) II Tim. IV, 2 IMP, p. 915-924 Grenades (martyrs) IMP* p. 578
Sagesse et vertus Les Rois d’Espagne (?)
* Les initiales IMP renvoient à la page correspondant dans : Jean de Tollenaer, Jean Bolland, Sidronius de Hossche, Godefroid Henschen, Jacques Van De Walle, Imago primi saeculi societatis Jesu a provincia Flandro-Belgica ejusdem societatis representatas, Anvers, Plantin, 1640
Juillet - Août Mardi : 9h-12h30 et 13h30-17h Mercredi : 9h-12h30 et 13h30-17h Vendredi : 9h-12h30 et 13h30-17h Samedi : 9h-12h30 et 13h30-17h
Saint-Omer, église des Jésuites wallons, vue de l’élévation intérieure (v. 1630-1640)
Adresse | 40 rue Gambetta, 62500 Saint-Omer Entrée accessible par la rue du Lycée, à droite de la Chapelle des Jésuites Tél | 03 74 18 21 00 Courriel | contact.bibagglo@ca-pso.fr Retrouvez-nous sur
Bibliothèque d’agglomération du Pays de Saint-Omer
Les archiducs (?)
bibagglostomer
L’actuelle église des jésuites wallons de Saint-Omer, construite sous la direction de Jean Dublocq entre 1615 et 1640, comprend une frise de cent-dix sculptures qui constitue une parfaite illustration de l’art de l’emblématique jésuite. Cet ensemble sculpté s’inscrit dans une pratique en usage dans la pédagogie humaniste, qui consiste à transmettre un enseignement à l’aide d’emblèmes et de devises dont le caractère concis et pictural est censé faciliter l’apprentissage et la mémorisation des idées qu’elles illustrent. Cette exposition vous propose de redécouvrir cette pédagogie et le message de la frise de la chapelle audomaroise, en s’appuyant sur les livres d’emblèmes conservés dans la collection de livres anciens de la BAPSO, dont beaucoup ont servi de source d’inspiration aux concepteurs de cette frise.
EMBLÉMATIQUE : UN SYSTÈME « ICONOTEXTUEL ET UNIVERSEL
Jean de Tollenaer, et al., Imago primi saeculi societatis Jesu a provincia Flandro-Belgica ejusdem societatis representata, Anvers, Plantin, 1640 (Saint-Omer, BA, inv. 2986), p. 202
»
F
ONCTIONNEMENT
D’UN
EMBLÈME
L’emblématique est un art qui associe deux modes d’expression : le texte et l’image. Les ouvrages pouvant être qualifiés « d’emblématiques » sont toujours composés selon le principe suivant :
Dans cet emblème, extrait de l’Emblematum liber d’Andrea Alciato (1492-1550), la devise dit Paupertatem summis ingeniis obesse ne provebantur, « la pauvreté empêche l’élévation des grands esprits ». Pour illustrer cela, la gravure présente personnage, dont le bras droit est tiré vers le bas par une pierre pendue à celui-ci, tandis que sa main gauche est pourvue de deux ailes qui l’élèvent vers le ciel. Dans le ciel, un personnage aux bras tendus est figuré parmi les nuées.
1. un titre, aussi appelé « inscription » ou motto. 2. une image dont les éléments visuels sont disposés de manière à évoquer la scène. 3. un court poème en vers, aussi appelé « suscription ».
Tous ces éléments sont assez simples à comprendre, mais font quand même appel à une culture générale commune à l’époque. : la devise est une reformulation d’un passage fameux des Satires (III, 164-5) de Juvénal (0050-0128) que tout gentilhomme se doit de connaître sous l’Ancien Régime : haud facile emergunt quorum uirtutibus obstat, soit « Ils ont du mal à percer, ceux dont le mérite est paralysé par l’étroitesse de leur vie domestique ». Ce texte, critique les vices et l’appauvrissement de la société romaine de l’époque.
Si la combinaison est double (un titre + une image), on parle de devise. Si elle est triple (inscription + image + suscription), on a un emblème à proprement parler. Mais le texte n’est pas là pour expliquer l’image, ni l’image pour illustrer le texte. En réalité, l’un et l’autre se répondent et expriment la même chose, mais chacun dans son langage propre. C’est le dialogue entre les deux mediums (texte et image) qui crée dans l’esprit du lecteur la compréhension la plus exacte possible des notions évoquées par l’emblème.
U
NE
FONCTION
MNÉMONIQUE
Outre leur dimension ludique et didactique, les emblèmes ont également une fonction mnémotechnique, car les emblèmes, par leur caractère concis et iconique, sont censés faciliter l’apprentissage et la mémorisation des idées qu’ils illustrent. Le concept d’image mnémonique remonte à une méthode mise au point dans l’Antiquité. Cette technique de mémorisation consiste imaginer un « palais de mémoire » et d’y créer un parcours ou un cheminement jalonné d’images mentales, auxquelles on associe les principales idées dont on aimerait se souvenir. Ainsi, lorsque l’on souhaite se les remémorer, il suffit de parcourir mentalement son « palais de mémoire », où les images que l’on y a placé vont se rappeler à nous, et, avec elles, les idées associées. Si les auteurs antiques déconseillent de produire des images mémorielles « préconstruites », cette pratique se diffuse néanmoins. C’est surtout au XVIe siècle que des arts de mémoire illustrés, ont été produits, proposant des images simples utilisables comme des supports mnémotechniques. Ces traités ont contribué à alimenter un corpus d’images mnémotechniques, notamment dans le cadre du développement de la pratique de l’oraison mentale, sorte de gymnastique intellectuelle qui passe par la méditation profonde sur un support textuel ou pictural.
L’image illustre le propos Andrea Alciato (1492-1550), Omina Emblemata, de manière assez littérale : le Anvers, Plantin Officine, 1577 (Saint-Omer, BA, inv, 2622), p. 412-413 personnage, aimerait pouvoir s’élever, comme l’indique sa jambe levée, si ce n’est cette pierre qui le maintient au sol. Voilà un premier degré de lecture simple et assez immédiat. Mais on peut pousser plus loin l’analyse en interprétant un peu plus les éléments figurés sur l’image. Ainsi, l’élévation espérée est d’ordre spirituel si on considère la présence personnage céleste vers lequel l’âme tend la main.
EMBLÉMATIQUE
JÉSUITE
Les Jésuites poussent l’art de l’emblématique à son paroxysme, et en font un élément quasiment aussi important que le théâtre dans leur pédagogie, comme le suggère ce passage du Ratio studiorum dédié aux règles de l’académie des rhétoriciens et des humanistes : « [les académiciens] composeront des emblèmes et des blasons sur un sujet précis, tantôt des inscriptions ou des descriptions ; tantôt ils composeront des énigmes ou les résoudront ; tantôt pour ce qui est de l’invention, chacun s’exercera en cherchant des lieux communs pour appuyer le sujet proposé, en improvisant, ou après réflexion ; tantôt, pour ce qui est de l’élocution, ils adapteront au sujet inventé des figures de mots et de pensée ; tantôt ils écriront des arguments de dialogues, de poèmes, de tragédies ; tantôt ils imiteront un discours entier d’un orateur illustre ou les vers d’un poète ; tantôt ils composeront des symboles de manière à donner chacun leur maxime sur la matière unique qu’on leur aura proposée ; tantôt, après qu’on leur aura distribué à chacun des livres d’un auteur, ils en extrairont des maximes ou des phrases ». Théâtre et emblématique sont d’ailleurs très souvent réunis au sein de scénographies complexes, mises en scène lors des nombreuses festivités religieuses que les différentes maisons de la Compagnie de Jésus ont organisées au cours de leurs existence, comme en témoigne notamment la fête de la translation des reliques de Disole et Recesse, qui s’est tenue à SaintOmer en 1618, ou celle en l’honneur de la canonisation d’Ignace de Loyola de François Xavier en 1622.
Saint-Omer, église des Jésuites wallons, 30e métope de la frise de l’entablement des grandes arcades, stuc et badigeon (v. 1630-1640)
Saint-Omer, église des Jésuites wallons, 34e métope de la frise de l’entablement des grandes arcades, stuc et badigeon (v. 1630-1640)
Cosma Rossellin, Thesorus artificiosae memoriae, Venise, Antonio Padovani, 1579 (Saint-Omer, BA, inv. 1606), f. 95v-96 : modèles d’images de mémoire basées sur les lettres de l’alphabet
U
N
ART
ÉNIGMATIQUE
U
N
ART
DIDACTIQUE
Tout énigmatique qu’il soit, l’objectif d’un emblème n’est pas d’interdire l’accès à la connaissance. Au contraire, il permet d’améliorer l’apprentissage et la mémorisation de l’enseignement par une didactique de l’effort et une pédagogie ludique : l’emblème invite au jeu. Ce jeu intellectuel mêle ainsi puzzles, jeux de mémoire et charades. D’autre part, les inscriptions qui accompagnent presque toujours les images sont aussi souvent conçues comme des indices qui facilitent la lecture de l’iconographie. Tous les savoirs requis pour la lecture d’un emblème sont censés appartenir à une culture commune, ou supposés acquis par le public auquel il est destiné. Ceux qui les voie possèdent le bagage culturel qui leur permet Andrea Alciato (1492-1550), Omina Emblemata, Anvers, Plantin Officine, 1577 (Saint-Omer, BA, inv, 2622), p. 412-413
L’emblématique est l’expression d’un jeu intellectuel, dans lequel l’énigme joue un rôle important. En effet, l’art de l’emblème ne consiste pas donner clairement des enseignements, souvent moraux, à un lecteur passif, mais doit inciter le lecteur à retrouver le sens de l’emblème, en reconstituant la logique qui a présidé à l’association de la figure et du texte. Cette combinaison est conçue de telle façon à suggérer le sens à découvrir afin d’exciter d’autant mieux le désir de le saisir.
Jean de Tollenaer, et al., Imago primi saeculi…, Anvers, Plantin, 1640 (Saint-Omer, BA, inv. 2986), p. 727
de déchiffrer les jeux de symboles qui les constitue. Les référents culturels sont très souvent puisés de la culture classique, chez des auteurs tels qu’Ovide, Virgile, Horace ou Cicéron.
L’emblème doit donc, en premier lieu, désorienter et intriguer. Ainsi, dès 1565, l’humaniste néerlandais Adriaen de Jonghe (1511-1576), auteur d’un Aenigmata et Emblemata (Anvers, Plantin, 1565), explique qu’il faut « tenir en suspens la compréhension du lecteur ». Ce suspens ne permet pas une compréhension immédiate, mais oblige le lecteur à réfléchir un moment avant de comprendre le message et sa valeur pédagogique. Car on retient mieux ce que l’on a saisi avec effort.
Adriaen de Jonghe (1572)
Horace, Oeuvres, Francfort, Andreas Wechel, 1577 (Saint-Omer, BA, inv. 2211), Livre III, ode 2. 3
Une autre source importante de l’emblématique est la religion. Le propos des emblèmes étant souvent moral, leur enseignement est illustré à l’occasion par des symboles empruntés au répertoire chrétien. Enfin, les auteurs d’emblèmes s’inspirent régulièrement des sciences naturelles, illustrant tel ou tel propos par les propriétés ou les comportements réels ou supposés d’animaux, de plantes ou de minéraux.
L
ES LIVRES D’EMBLÈMES JÉSUITES ET L’IMAGO PRIMI SAECULI
Les Jésuites ont développé une véritable pédagogie par l’image. Grâce à leur rôle de premier plan dans la production emblématique, les membres de l’Ordre ont été les grands contributeurs en la matière. Les recherches entreprises par Richard Dimler, à l’université de New York depuis le milieu des années 1970, recensent actuellement cinq cent un ouvrages d’emblématique, composés par des Jésuites et publiés sous leur nom ou celui de leur collège. L’Imago primi saeculi, publiée en 1640 à Anvers par Balthasar Moretus chez Plantin, pour commémorer le centenaire de l’approbation pontificale de la Société de Jésus. Il s’agit d’une immense somme de plus de neuf cent cinquante pages, qui alterne prose narrative et poèmes en latin, en grec et en hébreu. Elle applique l’art de l’emblématique à la valorisation de la Compagnie en une gigantesque synthèse d’un siècle d’activités, exaltant la présence jésuite sur tous les continents, ponctuée de cent vingt-sept emblèmes, réalisées par Cornelis Galle (1576-1650).
ÉGLISE DES JÉSUITES WALLONS DE SAINT-OMER : UN BON EXEMPLE D’EMBLÉMATIQUE JÉSUITE APPLIQUÉE L’actuelle église des Jésuites wallons de Saint-Omer est construite sous la direction de Jean Dublocq à partir de 1615, grâce au mécénat de Jacques Blase, évêque de Saint-Omer. Elle est consacrée en 1636 et terminée en 1640. Le décor intérieur, attribué à Pieter Huyssens, comprend une frise figurative, située au niveau de l’entablement des grandes arcades, qui déroule ses cent-dix métopes* sur toute la longueur du vaisseau central, en une parfaite illustration de l’art de l’emblématique jésuite. * métope : panneau architectural rectangulaire, souvent décoré de reliefs, situé au-dessus de la partie de l'entablement qui porte horizontalement sur les colonnes.
En tenant compte de la structure de l’édifice, la frise peut être divisée en trois grandes sections, correspondant au mur nord, au chœur et au mur sud, la jonction se faisant au niveau de la ligne reliant les métopes trente-huit et soixante-treize. On peut faire ressortir une grande thématique à chaque division, sans pour autant que celle-ci soit exclusive et que tous les triplets y participent.
Le mur sud donne une large place à l’histoire de l’église audomaroise, avec la mention de ses principaux protecteurs : les souverains temporels (rois d’Espagne et Archiducs d’Autriche), l’évêque Gérard d’Haméricourt et le pape Grégoire XIII, et les saints Disole et Recesse, dont les reliques sont conservées dans l’église, et la Vierge Marie, à qui l’église est dédiée. Les métopes du pourtour du chœur développent un discours eucharistique, qui insiste sur le dogme de la transsubstantiation, établissant la présence réelle du corps et du sang du Christ dans les espèces eucharistiques, et dont la défense est un point important de la ContreRéforme défendue par les Jésuites.
Jean de Tollenaer, et al., Imago primi saeculi societatis Jesu a provincia Flandro-Belgica ejusdem societatis representata, Anvers, Plantin, 1640 (Saint-Omer, BA, inv. 2986)
L’influence de l’Imago primi saeculi est immense et touche toutes les productions intellectuelles de la Compagnie, y compris l’architecture, suivant en cela les préceptes d’Ignace de Loyola qui, dans ses Exercices spirituels (360), incite à « louer la décoration et l’architecture des églises, ainsi que les images, qui doivent être vénérées en raison de ce qu’elles représentent ».
Le mur nord est consacré aux principales figures de la Compagnie : Ignace de Loyola, François-Xavier, François Borgia et Louis de Gonzague. Ces séquences sont entrecoupées de messages à portée morale, qui mettent en avant des comportements vertueux : chasteté (4e triplet), charité (7e triplet), force (9e triplet), foi (13e triplet), prudence (21e triplet), tempérance (22e triplet), humilité (23e triplet), justice (25e triplet), espérance (26e triplet), etc. A travers un certain nombre de rimes visuelles ou d’échos symboliques, un rythme plastique structure cette frise et unifie l’espace ecclésial en créant comme un maillage virtuel qui invite le spectateur à créer lui-même de nouvelles connexions entre les différentes images, en s’affranchissant d’une lecture uniquement linéaire.