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Collection Mise au poing
L’ÉTAT DE TROP Fabien Ghez
Il fallait un livre avec, chemin faisant, des analyses implacables, neuves et fécondes, qui fît entendre la voix de la raison et de la paix, qui ne tombât pas dans le travers des livres pro et contra. Et qui portât aussi son analyse, au-delà du contexte géopolitique ou religieux, sur l’attitude du monde réservée à un État en particulier, depuis sa création. Le constat est cruel : au fil des ans, le conflit qui ensanglante la Terre Sainte a cristallisé autour d’Israël une telle haine mondiale qu’il est possible de se demander si aujourd’hui, il n'est pas trop tard pour espérer un dénouement pacifié. Fabien Ghez, de formation scientifique, a effectué toute sa carrière au sein d’une grande société pétrolière française, où ses nombreux voyages dans le monde, et notamment au Moyen-Orient, l’ont amené à s’intéresser de très près au conflit israélo-palestinien. Auteur du très remarqué La paix impossible ? Ce qu’on ne vous dit pas sur les conflits du Proche-Orient avec Liliane Messika. Préface de Denis Jeambar (Éditions L’Archipel, Paris, 2006). Coauteur de Ilan Halimi, le canari dans la mine. Comment en est-on arrivé là ?
Fabien Ghez
L’ÉTAT DE TROP LIBAN SYRIE
ISRAEL EGYPTE
Fabien Ghez
Tentant de servir le mieux qu’il peut d’implacable outil d’analyse et de vérité, ce livre développe une thèse scandaleuse et taboue, sur la base d’une enquête rigoureuse et d’un terrible examen factuel : et si Israël était l’État de trop que, dans une perspective quasi messianique, une partie du monde, dans l'indifférence générale voire une coupable indulgence, cherchait à rayer de la carte, pensant qu’une fois l’État hébreu effacé, un nouveau monde, brillant comme un diamant pur, se dessinerait ? Si l’on admet que dans l’Histoire, il n’y a pas que des happy end, si l’on part du postulat que le Candide de Voltaire n’avait pas nécessairement raison quand il répétait à satiété: « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », autrement dit si l’on prend acte qu’il y a aussi du tragique, alors la question se pose : l’État juif est-il devenu l’État-cible, l’État de trop ? et se pose aussi alors nécessairement, pour ce colosse aux pieds d’argile, dans les décennies ou les années à venir, la question de sa survie. L’auteur, argumentant sa thèse à l’aide de l’actualité et de l'expérience historique, tire la conséquence de la délégitimation ou de la diabolisation d’Israël jusqu’au bout, c’est-àdire jusqu’à ce que pourrait être le dénouement final : s’il y a déni au peuple juif d’un droit à exister comme un acteur libre et souverain dans l’arène internationale, alors Israël est menacé dans son existence même, et court le danger, selon lui, d’une Seconde Catastrophe.
L’ÉTAT DE TROP
TURQUIE
ARABIE SAOUDITE
SOUDAN 17 € TTC DAVID REINHARC 9 782358 690225
www.editionsdavidreinharc.fr
ISBN : 978-2-35869-022-5
JORDANIE
IRAK
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L’État de trop
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Collection « Mise au poing »
Du même auteur : Ilan Halimi, le canari dans la mine, ouvrage collectif sous la direction de Yaël König, Éditions Yago, 2009. La Paix Impossible ? Ce qu’on ne vous dit pas sur les conflits du Proche-Orient, avec Liliane Messika, Éditions de l’Archipel, 2006.
© David Reinharc Éditions, Paris, novembre 2010 144, avenue Charles-de-Gaulle 92200 Neuilly-sur-Seine www.editionsdavidreinharc.fr ISBN 978-2-35869-022-5
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Ce livre est dédié à la mémoire d’Ilan Halimi, enlevé en France, torturé pendant trois semaines et découvert le 13 février 2006 agonisant le long d’une voie ferrée à Sainte-Geneviève-des Bois, assassiné à 23 ans, parce qu’il était juif.
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« Que le président Nasser veuille ouvertement détruire un État membre des Nations Unies ne trouble pas la conscience délicate de Madame Nehru. Etaticide, bien sûr, n’est pas génocide. Et les Juifs français qui ont donné leur âme à tous les révolutionnaires noirs, bruns ou jaunes, hurlent maintenant de douleur, pendant que leurs amis hurlent à la mort. Je souffre comme eux, avec eux, quoi qu’ils aient dit ou fait, non parce que nous sommes devenus sionistes ou Israéliens, mais parce que monte en nous un irrésistible mouvement de solidarité. Si les grandes puissances, selon le calcul froid de leurs intérêts, laissent détruire le petit État qui n’est pas le mien, ce crime, modeste à l’échelle du nombre, m’enlèverait la force de vivre et je crois que des millions et des millions d’hommes auraient honte de l’humanité. » Raymond Aron, Mémoires, Julliard, 1983.
Question : « Si le vote sur l’Indépendance devait se tenir aujourd’hui, pensez-vous qu’Israël obtiendrait l’approbation de l’ONU ? » Réponse : « C’est une question intéressante... Aujourd’hui la situation est complètement différente... Je ne vais pas y répondre... grâce à Dieu, nous n’avons pas besoin d’être reconnus de nouveau. » Interview de Gabriella Shalev, Ambassadeur d’Israël à l’ONU, par Jordana Horn, Jerusalem Post, 24 septembre 2010.
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Au fil des jours « Ce qui a été c’est ce qui sera; ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera : il n’y a rien de nouveau sous le soleil! Il est telle chose dont on dirait volontiers : “Voyez, ceci est nouveau”, Eh bien ! Cette chose a déjà existé dans les temps qui nous ont précédés. Nul souvenir ne subsiste des anciens, de même de leurs plus récents successeurs il ne demeurera aucun souvenir chez ceux qui viendront plus tard. » Ecclésiaste, Chap. 1, Verset 9.
Faut-il penser que l’État juif est un État comme les autres, observé comme les autres, jugé comme les autres ? Un regard porté sur des évènements récents ou anciens, même anodins, intéressant Israël, atteste que la communauté internationale observe, surveille et juge Israël avec beaucoup de dureté. Pourquoi ce qu’elle absout ou feint de ne pas voir ici, ce qu’elle minimise là, ne vaudrait-t-il jamais pour l’État juif et pourquoi ses réactions à son égard sont elles dénuées de mansuétude ? Les situations et les faits relatés dans cet essai se sont produits entre le printemps 2009 et l’automne 2010 ou sont extraits d’un passé plus lointain. Ils ne sont pas choisis a priori, ce qui accorde aux résultats qui en sont tirés une bonne représentativité de la réalité.
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Les enseignements tirés de ces observations dénotent, pour le moins, un état d’esprit constant d’inimitié envers l’État juif. Le fait que les acteurs d’aujourd’hui ne soient plus les mêmes que ceux d’hier, que les circonstances aient évolué, que de nouveaux équilibres aient apparu dans nos sociétés, n’a pas eu de répercussion sur la conduite tenue à l’égard d’Israël : ni changement favorable, ni plus grande neutralité dans les comportements. Les réactions, les explications, les analyses, les commentaires proférés contre lui restent les mêmes. Ils sont imprégnés d’une hypocrite et récurrente « bonne conscience » exhibée sans pudeur, qui augure de tous les abus, de toutes les injustices et excuse toutes les lâchetés à venir. Autrefois, le fond des pensées intimes qui nourrissait la glose anti-israélienne se devait d’être travesti ou dissimulé. Aujourd’hui il n’y a plus d’infamie à le dévoiler, au contraire, et l’on en vient même, sans honte, à remettre en cause la nature, la raison d’être et l’existence de l’État juif. Désormais, il y a évidemment là autre chose qu’un jugement « objectif » porté sur un pays, sur un groupe d’individus, sur une communauté. Il y a une dimension cachée que confirment les analyses exposées au cours de cet essai.
Tel-Aviv, été 2009 Je regarde passer le temps sur la plage de Tel-Aviv. Les vagues viennent mourir doucement sur le sable. Des nuées de jeunes vont et viennent, insouciants et en apparence heureux. Les femmes sont éblouissantes et les hommes sont beaux. Je n’ai pas trouvé ici de nez juifs. Est-ce une illusion, est-ce le climat qui les a redressés, est-ce qu’il n’y en a jamais vraiment eu beaucoup ? Nombre de ces jeunes vont, cette nuit, brûler leur vie dans les boîtes de la ville blanche, cette ville qui ne dort jamais et où, il y quelques années, explosaient des autobus.
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Ces jeunes, amoureux de leur terre mais aussi prisonniers d’un encerclement infernal. Cette terre qui aurait pu devenir ce qu’avaient imaginé leurs pères : une terre de liberté et de bonheur. Ces jeunes qui inventent et saisissent toute occasion de s’étourdir et d’oublier et de refuser la situation insupportable dans laquelle la quasi-totalité du monde les maintient depuis la création de leur État. Il doit être terrible de vivre dans un pays qui a fait l’objet d’une mise au ban de l’humanité aussi poussée, qui se trouve confronté à l’obstination de nations tyranniques et arriérées de juger son armée pour crime de guerre et de voter d’incessantes condamnations pour n’importe quelle raison, un pays qui, en plus, doit faire face à des tentatives assidues et tenaces d’asphyxie par un boycott économique, culturel ou universitaire. Tout cela sans logique, sans équité.
Une similitude effrayante En Israël, quand on rencontre un homme on est presque sûr qu’il a participé à une ou plusieurs des guerres d’Israël ; si c’est un enfant on est tout aussi sûr qu’il participera à une ou plusieurs des prochaines guerres d’Israël, à moins que... Quand je me compare à eux, je pense que j’ai eu de la chance, une immense chance, beaucoup plus de chance qu’eux, même si je ne mourrai pas dans le pays qui m’a vu naître comme beaucoup des Juifs de ce monde, comme ma grandmère maternelle née en Algérie, chassée en Tunisie et morte en France, comme mon arrière grand-père maternel né en Pologne, chassé en Tunisie et mort dans ce pays, comme une pléiade d’oncles, de tantes et d’autres ancêtres nés dans un lieu, chassés dans un autre et morts et enterrés dans un troisième. Je suis né au moment où la Deuxième Guerre mondiale s’achevait, dans un pays qui a été en partie épargné par les ravages du nazisme. Il n’y a pas eu de déportation dans ma famille, ce qui a permis à tous les hommes valides de s’engager
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dans la Résistance pour aider à libérer le territoire national. Plus tard, mon âge et un sursis dû à des études supérieures m’ont évité d’être envoyé comme beaucoup de jeunes Français dans l’enfer algérien. Une vie calme en somme, une vie heureuse, sans histoire : une vie de rêve. J’ai lu et étudié beaucoup de ce qui a été écrit sur l’extermination des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. J’ai lu et j’ai étudié beaucoup de ce qui a été écrit sur l’antisémitisme depuis les temps les plus reculés. J’ai lu et étudié beaucoup de ce qui a été dit, écrit et filmé sur l’histoire des Juifs et sur la renaissance d’Israël en tant qu’État. Il m’est apparu que, contrairement à ce que professent les lois – qui expriment que tout individu est présumé innocent jusqu’à ce que soit établie sa culpabilité – les Juifs dans l’Histoire, et aujourd’hui Israël, sont, au contraire, immédiatement déclarés coupables et c’est à eux qu’il appartient de prouver qu’ils sont innocents. Cela renvoie à cet ignoble article d’un journal suédois dont l’auteur, pour se défendre des insanités qu’il écrivait sur un soidisant trafics d’organes, demandait aux Israéliens de prouver leur innocence. La similitude des choses dans le temps me terrifie. Comme ceux qui, à la montée du nazisme, ont préféré ne rien entendre et ne rien voir des visées hitlériennes et ont laissé se dérouler l’organisation et la perpétration de la Shoah, les nations aujourd’hui qui pleurent sur les abominables crimes des nazis, préfèrent encore ne rien voir et ne rien entendre de l’immense menace qui vise le petit État d’Israël. Ils pleureront abondamment à leur tour si, à Dieu ne plaise, un malheur survenait. Pourquoi une telle aversion pour cet État construit sur un minuscule territoire, dont les deux tiers sont du désert, aride et brûlé par le soleil, sans eau, sans ressources naturelles, laissé à l’abandon pendant des siècles ; une aversion semblable et aussi
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forte que la haine, que les Juifs, en tant que peuple dispersé et faible, ont suscitée parmi les nations ? Un pays qui a eu, dès son origine, au mètre carré et à l’individu, plus de problèmes de toutes sortes à résoudre que tous les pays du monde réunis et dont, pourtant, tout jugement à son égard procède d’une logique implacable de condamnation. Selon l’époque, se retrouvent toujours les mêmes forfaits perpétuels et imaginaires attribués aux Juifs, remis à la mode, pour justifier ou convaincre de la justesse des haines et des massacres commis contre eux. Aujourd’hui, d’une façon comparable, les jugements portés à l’encontre d’Israël ressortent bien plus de la malveillance et de la haine que de l’objectivité. Traitement fondamentalement différent de celui fait aux autres pays, même et surtout vis-à-vis de ceux dont les comportements sont inacceptables aux yeux de la morale et des droits humains. Que l’on regarde et que l’on lise ce qui s’écrit et se colporte sur les sites internet censés soutenir les Palestiniens – et l’on comprendra. Tout ce qui touche à Israël ou aux Juifs prend immédiatement des proportions considérables : les mots changent de sens, les actions sont amplifiées, les êtres diabolisés. Que dirait-on, que ferait-on si Israël agissait à l’égard des journalistes désobligeants à son endroit, et Dieu sait s’il y en a, comme par exemple l’a fait la Tunisie à l’égard de la journaliste française du quotidien Le Monde, Florence Beaugé ? Elle souhaitait couvrir les élections du 25 octobre 2009 mais a été refoulée à son arrivée à l’aéroport de Tunis-Carthage car, expliquent des sources gouvernementales, elle « est interdite d’accès au territoire tunisien car elle a toujours fait preuve de malveillance patente à l’égard de la Tunisie et de partis pris systématiquement hostiles ». Il ne servirait à rien de reprendre ici tous les arguments qui ont servi contre les Juifs, il y en a tant. C’est dans de vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, affirme le dicton. Bien qu’il se trouve sur le sujet quelques idées neuves, l’imagination dans ces domaines est sans limite.
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Il me revient à l’esprit, à ce propos, un article de Sara Daniel1 qui rapportait que les Israéliens violaient les femmes palestiniennes et qui concluait ainsi : « Les femmes palestiniennes violées par les soldats israéliens sont systématiquement tuées par leur propre famille. Ici, le viol devient un crime de guerre, car les soldats israéliens agissent en parfaite connaissance de cause. » Son père, Jean Daniel, fit alors quelques jours après, sur une radio juive, quelques excuses bafouillées et peu convaincantes, justifiant sa fille en arguant d’une altération des informations qui se serait produite sur la disquette contenant son article. Les utilisateurs de l’informatique en rient encore… L’ancien, un peu dépoussiéré, peut donner le sentiment du neuf, les fausses affirmations aident à convaincre, les facilités d’internet et les logiciels de retouche photographique font le reste. Ainsi, quelques heures de travail suffisent à fabriquer et propager de faux documents, de fausses preuves, comme ce fut le cas à propos du 11 Septembre ou à propos de bombardements sur Gaza. Les « Protocoles des Sages de Sion » sont désormais dépassés. Un nouveau négationnisme voit le jour et parce qu’« il n’y a pas de fumée sans feu », il en restera toujours quelque chose dans les esprits, même les plus honnêtes.
Le caractère juif de l’État juif Ceux qui rejettent le caractère juif de l’État d’Israël ignorent (ou feignent d’ignorer) la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations Unies, prise lors de la 128e session plénière le 29 novembre 1947, qui décidait la création de deux États distincts, explicitement un État juif et un État Arabe. Il n’est pas inutile de rappeler le texte 2 : « 1. Le Mandat pour la Palestine prendra fin aussitôt que possible et en tout cas le 1er août 1948 au plus tard. 1- Dans un article intitulé « Le cauchemar des crimes de l’honneur », Nouvel Observateur du 8 novembre 2001. 2- Première partie de la résolution : Constitution et gouvernement futurs de la Palestine, § A. Fin du mandat, partage et indépendance. 16
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2. Les forces armées de la Puissance mandataire évacueront progressivement la Palestine; cette évacuation devra être achevée aussitôt que possible et en tout cas le 1, août 1948 au plus tard. La Puissance mandataire informera la Commission aussi longtemps à l’avance que possible de son intention de mettre fin au Mandat et d’évacuer chaque zone. La Puissance mandataire fera tout ce qui est en son pouvoir pour assurer, à une date aussi rapprochée que possible et en tout cas le 1er février 1948 au plus tard, l’évacuation d’une zone située sur le territoire de l’État juif et possédant un port maritime et un arrière-pays suffisants pour donner les facilités nécessaires en vue d’une immigration importante. 3. Les États indépendants arabe et juif ainsi que le Régime international particulier prévu pour la Ville de Jérusalem dans la troisième partie de ce plan commenceront d’exister en Palestine deux mois après que l’évacuation des forces armées de la Puissance mandataire aura été achevée et, en tout cas, le 1er octobre 1948 au plus tard. Les frontières de l’État arabe, de l’État juif et de la Ville de Jérusalem seront les frontières indiquées aux deuxième et troisième parties ci-dessous ; 4. La période qui s’écoulera entre l’adoption par l’Assemblée générale de ses recommandations sur la question palestinienne et l’établissement de l’indépendance des États juif et arabe sera une période de transition ».
Détruire économiquement Israël pour sauver son peuple Le MRAP écrit sur son site en octobre 2009, osant expliquer que le boycott est une arme pacifique : « Nous appelons à boycotter les produits israéliens commercialisés par les réseaux commerciaux de la grande distribution et dont l’accès au marché européen est facilité par les accords UE-Israël alors même que les produits palestiniens restent soumis en Palestine même aux entraves imposées par les autorités israéliennes d’occupation… » Mais la loi française interdit le boycott.
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L’article 225-1 du Code pénal indique : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison […] de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison [...] de l’appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales. » L’article 225-2 stipule que : « La discrimination définie à l’article 225-1, commise à l’égard d’une personne physique ou morale, est punie de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende lorsqu’elle consiste : 1° À refuser la fourniture d’un bien ou d’un service ; 2° À entraver l’exercice normal d’une activité économique quelconque […] ». L’article 24 de la loi du 29 juillet 1981 précise : «[...] Ceux qui, par l’un des moyens énoncés à l’article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis [...] ». Ce que dit le MRAP ressemble étrangement aux propos du grand inquisiteur Torquemada qui jugeait et brûlait les hérétiques, parmi lesquels un grand nombre de Juifs réfractaires à la conversion, non pour les punir mais pour « purifier leurs âmes par le feu des bûchers ». On lit dans cet appel : « Boycotter Israël, ce n’est pas boycotter les Juifs. Le boycott n’est pas dirigé contre un peuple pour le punir mais bien pour lui faire prendre conscience que la communauté internationale des citoyens ne peut tolérer les dénis de justice que commet son gouvernement en son nom… » De tels arguments n’ont jamais été utilisés ni vis-à-vis de l’URSS du Goulag, ni de l’Iran des ayatollahs, ni de la dictature cubaine, ni de dictatures fascisantes des pays arabes ou musulmans du Maghreb et du Moyen-Orient, ni de celles d’Afrique.
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Au contraire, vis-à-vis de ces pays, il ne fallait en rien désespérer ou faire souffrir les peuples à cause de leurs gouvernants. On observe la même argumentation aujourd’hui à propos des sanctions contre l’Iran atomique des ayatollahs. Pour Israël il en est autrement. Qu’on se souvienne aussi de l’hostilité soulevée en Europe par la loi d’Amato, votée par le Congrès américain le 8 août 1996, imposant des sanctions aux compagnies étrangères investissant en Libye et en Iran, en raison de leur soutien au terrorisme international. L’Union européenne avait, dès sa signature par Bill Clinton, adressé une protestation officielle à Washington au nom des pays membres, estimant que cette loi ne constituait « ni un moyen approprié ni un moyen efficace de lutte contre le terrorisme » et prévenu les Américains de leur intention « de défendre leurs droits et intérêts ». Ainsi, selon le MRAP, il faut détruire économiquement Israël pour sauver son peuple. Le MRAP, à l’origine, se nommait « Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et pour la Paix ». Il était et est resté très proche de la gauche et particulièrement du Parti communiste. Certains pensent d’ailleurs que ce sont ses relations fortes avec le Parti communiste qui l’ont, peu à peu, détourné d’un véritable combat antiraciste. Ses hésitations entre la lutte contre l’antisémitisme et ses liens affectifs avec le communisme l’ont amené à ne condamner ni le procès antisémite de Slansky, ni le procès antisémite des « Blouses blanches ». Certains de ses membres soutinrent même la politique stalinienne. Vis-à-vis d’Israël, le MRAP s’est opposé à la création de l’État juif, ce qui a provoqué une scission en son sein, et aujourd’hui il est un grand défenseur de la plupart des thèses palestiniennes. Trouvant peut-être une connotation trop favorable aux Juifs dans son appellation, il s’est transformé en « Mouvement pour la Paix et l’Amitié entre les Peuples ». Amitié pour tous les peuples… tous les peuples, sauf celui d’Israël !
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Il fallait un livre avec, chemin faisant, des analyses implacables, neuves et fécondes, qui fît entendre la voix de la raison et de la paix, qui ne tombât pas dans le travers des livres pro et contra. Et qui portât aussi son analyse, au-delà du contexte géopolitique ou religieux, sur l’attitude du monde réservée à un État en particulier, depuis sa création. Le constat est cruel : au fil des ans, le conflit qui ensanglante la Terre Sainte a cristallisé autour d’Israël une telle haine mondiale qu’il est possible de se demander si aujourd’hui, il n'est pas trop tard pour espérer un dénouement pacifié. Fabien Ghez, de formation scientifique, a effectué toute sa carrière au sein d’une grande société pétrolière française, où ses nombreux voyages dans le monde, et notamment au Moyen-Orient, l’ont amené à s’intéresser de très près au conflit israélo-palestinien. Auteur du très remarqué La paix impossible ? Ce qu’on ne vous dit pas sur les conflits du Proche-Orient avec Liliane Messika. Préface de Denis Jeambar (Éditions L’Archipel, Paris, 2006). Coauteur de Ilan Halimi, le canari dans la mine. Comment en est-on arrivé là ?
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Tentant de servir le mieux qu’il peut d’implacable outil d’analyse et de vérité, ce livre développe une thèse scandaleuse et taboue, sur la base d’une enquête rigoureuse et d’un terrible examen factuel : et si Israël était l’État de trop que, dans une perspective quasi messianique, une partie du monde, dans l'indifférence générale voire une coupable indulgence, cherchait à rayer de la carte, pensant qu’une fois l’État hébreu effacé, un nouveau monde, brillant comme un diamant pur, se dessinerait ? Si l’on admet que dans l’Histoire, il n’y a pas que des happy end, si l’on part du postulat que le Candide de Voltaire n’avait pas nécessairement raison quand il répétait à satiété: « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », autrement dit si l’on prend acte qu’il y a aussi du tragique, alors la question se pose : l’État juif est-il devenu l’État-cible, l’État de trop ? et se pose aussi alors nécessairement, pour ce colosse aux pieds d’argile, dans les décennies ou les années à venir, la question de sa survie. L’auteur, argumentant sa thèse à l’aide de l’actualité et de l'expérience historique, tire la conséquence de la délégitimation ou de la diabolisation d’Israël jusqu’au bout, c’est-àdire jusqu’à ce que pourrait être le dénouement final : s’il y a déni au peuple juif d’un droit à exister comme un acteur libre et souverain dans l’arène internationale, alors Israël est menacé dans son existence même, et court le danger, selon lui, d’une Seconde Catastrophe.
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