Un sejour en australie

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- Allez, on y va les filles ! Et hop ! Voilà les trois filles grimpées à bord du car : Jasmine, Rose, Sylia, toutes bien chaussées pour la randonnée et portant des sacs à dos pleins de choses utiles qu’elles nommaient aussi les choses « on-ne-saitjamais ».

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« Mais quand même pourquoi une corde à sauter ? » « On ne sait jamais ! ». - Mais au fait, on va où ? Demande Sylia avec un train de retard. - C’est la surprise ! Répond Jasmine. Mais si on insiste bien auprès de Rose, on pourra peut-être apprendre quelque chose, ajoute-t-elle en chatouillant son amie pour la faire craquer. Mais Sylia est déjà en train de dévorer le paysage urbain défilant par les vitres du car et n’entend plus son amie. Jasmine se tourne vers Rose : - Alors on va faire un tour au cœur de l’Australie? - Pas tout à fait ! Le cœur est drôlement loin, et en plein désert ! Nous,


nous allons juste au bord du désert mais rassures-toi, il y a tout de même des gens et l’on ne se sentira pas perdues ! La preuve, le car y passe tous le jours. - Je crois que je vais me sentir perdue quand même avec ces paysages tellement différents de la France ! - Pas tant que cela, lui explique

Rose. Là où je vous emmène, se trouvent des vignobles ! C’est la famille de Camille, une amie à moi, qui fabrique du vin. - Ca alors, c’est une culture pourtant très française, remarque Jasmine. Je sais bien qu’il y a du vin australien pourtant, mais je n’arrive pas à m’imaginer les paysages de vignes ailleurs qu’en France. - Il y en a sur presque tous les continents. Quand tu pars habiter dans un autre pays, il suffit d’apporter un pied de vigne ou d’une autre culture et hop ! Au bout de quelques décennies le champ s’est développé, a prospéré, et la culture se développe dans le pays.

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Les filles ont cessé de discuter depuis un bon moment pour admirer le paysage qui défile. On est à peine sorti de la ville et déjà les terres deviennent sauvages, la couleur rouge annonce le désert et les monts au loin sont plongés dans une brume de chaleur et de poussière. - Oh regardez, un kangourou ! s’écrit Sylia. - Ça alors ! sa tête est tournée vers nous, on dirait qu’il nous regarde tout en faisant des bons. Qu’il est drôle ! Vous croyez qu’il a un bébé dans la poche ? 4

- J’ai déjà vu un bébé kangourou, dit Rose. C’est trop mignon ! Bien, il est temps de prendre notre repas, le trajet est un peu long, mieux vaut s’occuper. Tenez les filles, maman vous a préparé ça, annonce-t-elle en tendant à chacune une boîte et une boisson.

- C’est drôlement gentil de la part de ta maman. Moi j’ai apporté des barres de fruits, servez-vous.


Le temps de prendre le repas et de commenter ce qu’elles voient par les fenêtres et le car aborde de douces collines couvertes de vignobles, en longues rangées bien distinctes. - Les filles, nous sommes bientôt arrivées ! leur apprend Rose. - C’est drôlement beau les montagnes au loin. C’est tout plat et d’un coup : paf ! des montagnes se dressent. On dirait que l’horizon tremble, avec la chaleur. Le car s’arrête enfin au bord de la route et les trois filles en descendent. - Bon, il nous reste de la marche à pied. Rien n’est tout près en Australie ! - Ah non, se plaint Jasmine, les maisons sont super loin, on a beaucoup de marche à faire ?

- Un peu, mais comme on va y aller d’un bon pas, ce sera rapide. Et puis avec le temps magnifique qu’il fait et les jolies choses à regarder, cela ne va être que du plaisir, explique Rose. - Moi j’adore marcher ! depuis que je suis petite nous faisons des randonnées avec mes parents dans les montagnes l’été. Pas de grandes randonnées, juste de quoi découvrir les environs, s’extasier de la beauté des

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montagnes et être en forme pour la rentrée ! - Vous avez raison, avoue Jasmine. Finalement c’est agréable de marcher dans des endroits si beaux, ajoute-telle. Tout le monde a sa casquette ? demande-t-elle en sortant la sienne de son sac à dos. J’ai aussi un sifflet, au cas où.

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Un quart d’heure plus tard, les trois filles arrivent en vue d’une jolie demeure au milieu des vignes. - C’est ici qu’habitent mes amis, annonce Rose. - Oh regardez, il y a des chevaux là -bas ! s’écrit Sylia. - Où ça ?! Ah je les vois ! s’exclame Jasmine. J’adore les chevaux... tu crois qu’on peut les monter, Rose ? Rose se contente de hausser les épaules. Les trois filles arrivent devant la maison au moment où une femme en sort : « Hé, bonjour Rose » lance-t-elle.


- Bonjour Madame Crawford. Comment allez-vous ? Je vous présente mes amies : Jasmine et Sylia. - Bonjour Madame ! disent-elles en cœur. Les chevaux sont à vous ? s’enquit Jasmine sans attendre. - Oui. Tu es déjà monté sur des chevaux ? On dirait que tu les aimes bien. - Oui, j’ai fait des stages à l’UCPA en France, sur des poneys et des chevaux. J’ai aussi fait un stage de catamaran ! - Ça par contre, nous n’avons pas ! rit Madame Crawford. Ajustant son chapeau, elle passe une tête par la porte pour engager Camille, l’amie australienne de Rose, à se hâter et annoncer à son mari

qu’elle prenait le 4x4 et partait avec les filles voir les chevaux. - Je vous emmène en tracteur, si vous préférez. C’est un sympathique moyen de visiter les vignobles. Je m’appelle John, ajoute-t-il à l’attention des filles.

- Vous avez l’accent australien ! Nous, c’est Sylia et Jasmine. Nous avons de belles régions de vignobles 7


en France aussi ; j’adore les traverser quand on va en vacances. Jasmine sourit en repensant aux routes du bordelais et du Médoc qu’elle a parcourues avec ses parents. Les Crawford montent à l’avant du tracteur et le reste des filles à l’arrière. - C’est parti ! annonce le père en anglais.

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Celui-ci s’appelle Blueswanp, dit Linda Crawford en caressant la tête d’un cheval brun. Celui qui renifle la main de Sylia est Penguin. Cinq chevaux sont tranquillement à l’ombre de quelques arbres dans une clairière au milieu des vignobles. - Choisissez ! - Penguin, c’est parce qu’il est noir avec une large liste blanche ? devine Jasmine. - Mais je ne suis jamais montée, s’inquiète Sylia. - Tu monteras derrière moi sur Mosquito, la rassure Linda.


Brossés, scellés, les chevaux sont prêts pour la balade. John devance tout le petit monde et Linda et Sylia ferment la marche. Jasmine a choisi Penguin et tout en tenant légèrement les rênes d’une main sûre, elle flatte l’encolure de l’élégant cheval. « Do you speak English ? », lui murmure-t-elle à l’oreille. Le cheval hennit comme s’il riait. « Ces deux-là sont fait pour s’entendre, on dirait » fait remarquer Linda à Sylia. Ils sortent de la clairière puis chevauchent un moment entre les allées plantées de ceps. Les grappes de raisin commencent à se former avec de minuscules grains tout verts. John en profite pour donner quelques explica-

tions sur le travail au vignoble et à la propriété. Ils atteignent un bois peu profond qu’ils traversent sans hâte, admirant les perroquets colorés qui font bruisser les feuillages par-ci, par -là. - Magnifiques ! s’émerveillent les filles. 9


A l’orée du bois, les cavaliers poussent un peu les chevaux pour les faire trotter ou même galoper. - On dirait qu’ils sont contents de se dégourdir les jambes ! remarque Jasmine.

- Arrêtons-nous ici pour piqueniquer, propose la mère de Camille. 10

- C’est l’endroit idéal pour se poser, quelle vue ! approuve Sylia. Une brume rougeâtre succède au loin aux grandes étendues de champs. - Là-bas commence le désert ? demande Jasmine. - Oui, sur des centaines de kilomètres, explique John. Il y a toutefois çà et là des villes. Il a fallu adapter la communication entre ces villes éloignées et les métropoles. Par exemple pour le courrier, on utilise des petits avions pour les villes les plus éloignées. Le pique-nique installé, les six compagnons s’assoient sur les couvertures et discutent joyeusement. Les Crawford racontent l’histoire des aborigènes, ce qui passionne les


filles. - Ils essaient de vivre en harmonie avec leur terre, rêvasse Jasmine. C’est l’heure de repartir et tous débarrassent les reliefs du pique-nique. - Mince, je ne trouve plus la corde pour enrouler les couvertures, se désole Camille. Un cheval a du la grignoter. - Tiens, ceci fera l’affaire ! Et Jasmine triomphante lui tend la corde à

sauter on-ne-sait-jamais. Ses amies rient. Le retour est bien agréable, les paysages changent de couleur avec la lumière déclinante de l’après-midi. Arrivés près du tracteur de Monsieur Crawford, les cavaliers dessellent les chevaux et rangent soigneusement le matériel à l’arrière du véhicule. - Dites au revoir aux chevaux ! Tout le monde dans le super bolide et attachez vos ceintures, ça va décoiffer ! plaisante John Crawford.

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- Vous restez dormir ici ce soir, annonce Linda. Vous reprendrez le car demain. Toutes à la douche et le dîner sera prêt dans une heure ! - Les parents sont au courant, précise Rose. Madame Crawford et moi avions prévu ! c’est un vrai week-end de vacances. Les trois filles sont ravies. Elles apprécient la douche après la balade poussièreuse sous le soleil. Le dîner est parfait, pris sous une véranda ouverte donnant sur les vignobles et le coucher de soleil australien. Après une bonne nuit qui enlève 12

toute trace de fatigue chez les filles, Jasmine, Rose et Sylia dévorent un petit déjeuner sous la véranda. Puis elles bouclent leur sac à dos et disent au revoir à la famille Crawford. - Merci, nous avons passé un merveilleux week-end. - Revenez quand vous voulez, dit Linda. Elle les dépose à l’arrêt de car qui ne tarde pas à arriver. Les filles s’installent près des vitres et font de


grands signes à madame Crawford. - Rose tu as eu une idée fantastique ! Ce séjour en Australie est bien d’un bout à l’autre. En fin de matinée, les filles arrivent chez Rose, sans cesser de discuter et de commenter le week-end,

les balades en chevaux, les repas devant la vue splendide, la gentillesse des Crawford. Elles ont des paysages plein les yeux et de beaux souvenirs dans la tête. - Allez, on pose les sacs et c’est reparti ! annonce Rose.

FIN

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