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synapse

“quand je Me déplaCe en MOntagne, je COurs quand je peux et je MarChe quand il le faut. C’est Ma façOn naturelle de bOuger.” - jennifer pharr davis

COpyright© salOMOn sas. all rights reserved. phOtOgraphe : ChristOffer sjÖstrÖM. phOtOgraphe prOduit : seMaphOre. lieu : dents de lanfOn, franCe.

SALOMON.COM


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édito 3

Vivre fort ! Dans ce monde occidental très organisé, les « territoires de liberté » se font de plus en plus rares. Chaque espace, chaque action, est soigneusement délimité, avec ses codes et ses interdits. Il y a ce qu’il convient de faire… et tout ce que notre société procédurière réprouve : la singularité, les extrêmes, l’absolu. Dans cet univers de petits soldats disciplinés, le sport occupe une place complètement à part. Que l’on soit champion ou simple pratiquant, on se trouve face à soi, avec la volonté de repousser ses limites. Mais pourquoi donc, Docteur Freud ? Pour vivre fort. C’est l’essence même du sport, son fondement, avant toute autre considération : oui, vivre fort ! Nous extraire de la médiocrité ambiante et donner à nos vies respectives une vraie dimension. Bien sûr, il y a l’adversité, le désir de gagner. Mais, pour autant, le sport n’est pas la jungle. Ce qui lui vaut de conserver intacte l’estime du public, pour peu qu’il soit pratiqué loyalement, dans le respect de l’autre. Aussi, profitez de vos vacances pour faire du sport. Et vous mettre à la cuisine anglaise… pour vous nourrir des exploits olympiques. Car, au-delà du marketing et de la récupération qu’ils suscitent, les Jeux sont un pur bonheur qui booste la motivation. Et projette vers les étoiles. Bonne lecture !

Denis Asselberghs Rédacteur en chef


Austria. Photo: Chiara Dendena Colorado, U.S.A. Photo: Keith Ladzinski

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sommaire 5

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Editeur responsable Bernard de Wasseige bernard.dewasseige@ventures.be

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Rédacteur en chef Denis Asselberghs asselberghs@apach.be Directeur artistique Emeric de Baré emeric@ventures.be

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Mise en page Philippe Dieu philippedieu@hotmail.be

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MON ACTU

ON THE MOVE

PORTFOLIO

CRÉATEURS DE MODE

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Mes instantanés, ma différence

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AGENDA

42,195 km, notre sélection DOSSIER AQUA

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LE KAYAK AU SOMMET

Interview Maxime Richard

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VOILE OLYMPIQUE

Quelle médaille pour Evi ?

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ENTRE MER ET LAC

Un semi-rigide pour caboter

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JEUX D’EAU

Un shopping rafraichissant

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DEUX PAYS, TROIS RÉGIONS

Le Lechweg

MES DESTINATIONS

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VIENT DE PARAÎTRE

Les guides East Belgium

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UN PEU D’HISTOIRE

Five Yards, c’est OK !

1908-1948, les deux glorieuses

L’ULTRAMAN

WHO’S WHO ?

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Ghislain, son bâton de Maréchal

La galerie des champions

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JUST IN TIME

CANICULE

La grille horaire

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LE PARLER VRAI

Le Marathon des Sables

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VOUS AVEZ DIT DROP ?

Un patron nommé Borlée

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HALLS OF FAME

Saucony se met en 8

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LA DIAGONALE

Les sites olympiques

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INSIDE, OUTSIDE

Folie réunionnaise UN PEU DE TOUT

La boutique des vacances

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La carte des Jeux

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MA COMMUNAUTÉ

Dominique Monami

LA MAISION SUR LA MONTAGNE

TOUJOURS TRÈS SMASH

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LONDON CALLING

Christine Janin à tout cœur

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HERE WE ARE !

Londres 2012, c’est parti

MA SANTÉ

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LE SPORT COMME REMÈDE ?

Soigner l’anorexie

Collaborateurs Maxime Aubertin, Rudy Bauwens, Pascal Boutreau, Mark De Geest, Dominique Dricot, DSDB Translations, Laurence Dubois, Sophie Mathay, Zoé Otis, Jacqueline Reul, Céline Speeckaert, Eric Verschueren Photos Photo News, Eyedea/Gamma, DPPI, Pascal Boutreau, Mourad Mokrani, Takao Ochi, Shutterstock, Red Bull/Jet Import press service, Gerhard Eisenschink, toto997 – Fotolia.com (Lechfall-Motiv), Ostbelgien media, Ssangyong pix, Cimbaly/Saulem & Cervel-MDS 2012, Five Yards RP, PageSpeed, Saucony communication + archives Maxime Richard, Christine Janin, Ghislain Maréchal Couverture © Shutterstock Publicité et marketing (Belgique et international) Maxime Asselberghs Big Bang Agency +32 (0)498 20 71 95 maxime@bigbang-agency.be Publicité (France) Thierry Rémond Profil-1830 +33 (0)1 46 94 84 24 tremond@profil-1830.com Distribution & administration info@monsportmagazine.com

monsport est une publication du groupe Edition Ventures Lasne Business Park - Bâtiment 4D 431 Chaussée de Louvain, 1380 Lasne Tél : 02 379 29 90 Fax : 02 379 29 99 info@monsportmagazine.com www.monsportmagazine.com


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MES INSTANTANéS 7

Maria Sharapova Se relève… et gagne

Au diable beauté et sex-appeal ! Ce ne sont pas les jolis minois qui font les grandes championnes… N’empêche, certaines ont ce petit quelque chose dans l’œil ou la plastique qui fait le bonheur des photographes. Mademoiselle Sharapova, par exemple. Mauvais caractère mais silhouette magnifique. Alors, quand l’Ukrainienne mord la poussière à Roland Garros avant de s’imposer en finale et reprendre la tête du classement WTA, cela donne des clichés magnifiques. Celui-ci mérite bien une double page, non ?


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Maya Nakanishi Rien à cacher

Poser dénudée pour financer sa participation aux Jeux Paralympiques. C’est l’idée d’une ravissante Japonaise de 27 ans, Maya Nakanishi. Fin 2011, elle réunit ces photos sans tabou signées Takao Ochi dans un calendrier destiné à couvrir les frais de son voyage et l’achat d’une nouvelle prothèse. Amputée de la jambe droite en dessous du genou il y a 6 ans suite à l’effondrement d’une poutre en acier, la sprinteuse doit absolument trouver une partie du budget pour rejoindre Londres. C’est d’ailleurs le cas de la majorité des participants attendus dans la capitale britannique du 29 août au 9 septembre. Or, Maya n’est pas un second couteau. Dans sa catégorie, c’est même une sacrée pointure, recordwoman d’Asie du 200 m et du saut en longueur… Qu’importe, elle doit payer son billet pour Londres. Comme quoi, selon qu’ils soient ou non handicapés, les athlètes de pointe ne sont pas égaux face aux anneaux.


MA DIFFéRENCE 9


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42,195 km L’embarras du choix

A l’heure des ultra-trails et des doubles (ou triples !) triathlons, participer à un « simple » marathon peut paraître très anodin. Détrompez-vous. Ça reste un superbe challenge. Un moment fort dans la vie d’un joggeur. Quel bonheur de boucler la boucle au rythme qu’on s’était fixé, sans fléchir. Quelle satisfaction de l’avoir fait sans s’être détruit la santé et avoir dû piocher dans ses ultimes réserves… Car le marathon demeure un effort raisonnable - CQFD ! Pour sortir de l’été en beauté, voici quelques propositions hautement recommandables.


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Belgique, 3 régions, 3 approches

Dans le Plat Pays (qui ne l’est pas tant que ça), cinq marathons de belle tenue. A chacun son style, urbain, campagnard ou routier. Avec un point commun : la beauté du décor. Nieuport In Flanders Field 09 SEPT.

Quitter le front de mer pour entrer dans le «Westhoek», direction Ypres, en passant par plusieurs champs de bataille de la guerre 14-18. Gent Family 23 SEPT.

Un parcours sans difficulté majeure dans la magnifique cité flandrienne et sa proche banlieue. Une approche vraiment « familiale ». Ostende 30 SEPT.

Départ au cœur de la « Reine des Plages » (comme on l’appelait… au début du siècle passé). Le tracé longe la digue avant de bifurquer vers l’arrière-pays et ses polders plein de charme.

Bruxelles 07 OCT.

Une grande boucle dans quelques communes fréquentables (sic) comme Boitsfort et Auderghem, puis se diriger vers Tervuren et son merveilleux parc en lisière de la Forêt de Soignes. Retour par Woluwé sur le trajet utilisé quelques mois auparavant (en mai) par les concurrents des célèbres 20 Kilomètres. Beloeil 13 OCT.

Dans les parages d’un des plus beaux châteaux de Wallonie. Accueil convivial. Se court en individuel ou en relais.

France, douce et… savoureuse

Même si marathon et bonne chère s’accommodent difficilement, que diriez-vous d’un périple épicurien dans l’Hexagone des joggeurs ? Avec, d’abord, le 7 octobre, « Run In Lyon » dans la très gastronomique ville aux deux fleuves. Ensuite, cap sur Reims le 21 octobre pour une jolie trotte dans la capitale de la


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(et du) Champagne. Vous raffolez de la cuisine alsacienne ? Alors, va pour le Marathon de l’EuroDistrict Strasbourg-Ortenau le 28 octobre. Pas mal non plus, les grandes tables de la Côte d’Azur avec Nice-Cannes le 4 novembre, en ­passant par Cagnes et Juan. Après ça, un petit remontant ? Il vous attend au Marathon du Cognac le 10 novembre. A moins d’opter pour celui du Beaujolais Nouveau une semaine plus tard… Entendu que tous ces festins se consomment APRES l’effort !

Les joyaux de la vieille Europe

Incontournables : les grands rassemblements du dernier trimestre. Parmi les classiques du calendrier international, mentionnons le BerlinMarathon (30 SEPT), sans doute l’un des mieux organisés au monde, et celui d’Amsterdam (21 OCT) dont le parcours est particulièrement ‘roulant’, varié et peu piégeux. A recommander aussi, Lausanne (28 OCT) qui serpente entre lac et coteaux. Sans oublier pour les amoureux d’Italie, deux rendez-vous qui fleurent bon la culture : Venise (28 OCT) et Florence (25 NOV).

Ton Amérique à toi…

Traverser l’Atlantique pour s’offrir un marathon étoilé est une expérience toujours très excitante. Notre sélection passe par Montréal (23 SEPT) sur les rives du SaintLaurent et Chicago (7 OCT) qui borde le Michigan Lake. Moins connu, mais singulier : l’International Niagara Falls Marathon qui démarre aux Etats-Unis, à Buffalo, pour se terminer au Canada, dans l’Ontario, au-dessus des chutes dont le débit (2.800 m3/s) vous laissera un souvenir éternel ! Mémorable aussi pour leur cadre et leur ambiance : New York (4 NOV), Las Vegas (2 DEC) et Honolulu (9 DEC) qui emprunte le même ­itinéraire que l’Ironman.

À l’autre bout du monde

Envie de changer d’hémisphère ? Si vous ne craignez pas le jet lag, envolez-vous pour Sydney, il y fait bon courir (16 SEPT) et la ville est sympa. Vous voulez un plan plus nature ? Alors, pourquoi pas le Patagonia International Marathon (23 SEPT) au Chili ? Il démarre à Puerto Natales et visite le parc national Torres del Paine. Somptueux !

Finir 2012 en beauté

Deux destinations amusantes pour passer les fêtes de fin d’année : le Christmas Marathon qui se ­dispute à Westchester dans l’Etat de N e w Yo r k l e 2 5 d é c e m b r e (ça ne s’invente pas !); et l’Extrême Marathon de Zagora, au Maroc, qui se court entre ergs, oueds, oasis et palmeraies le jour de la SaintSylvestre…


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Maxime Richard

« Le kayak, c’est ma vie » 1,77 m et 74 kg de muscles. Une carrure de déménageur, des bras épais comme les cuisses d’un sprinter… A 24 ans, Maxime Richard va goûter à l’ivresse olympique dans une discipline peu connue : le K1 200, la course en ligne sur 200 m en kayak monoplace. Des années de travail pour un examen de 35 secondes. par Dominique Dricot


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Depuis 2009, il s’est spécialisé dans les courses en ligne en vue des Jeux de Londres. S’il vous arrive d’emprunter la route pittoresque qui longe la Meuse entre Dinant et Waulsort, vous assisterez peut-être à cette scène cocasse : dans l’eau, un jeune homme s’échine à pagayer comme un prisonnier échappé d’Alcatraz dans la baie de Frisco. Et sur le chemin de halage, un monsieur le suit à vélo en prodiguant régulièrement des conseils… Dans le bateau, Maxime Richard. Sur la berge, Marc, son père. Champion du Monde en rivière Le kayak est une religion chez ces Dinantais bercés par les exploits de Jean-Pierre Burny, héros local, ami de la famille et quadruple Champion du Monde. « Aussi loin que mes souvenirs remontent, on a toujours eu un kayak sur le toit de la voiture quand on partait en vacances, nous confie Maxime. J’ai commencé à pagayer à sept ans et j’ai disputé ma première course l’année suivante. » Le goût de l’effort et plus encore l’esprit de compétition forgent ce fils de prof de gym. «Tout ce qui réclame un engagement physique

me plaît, assure l’athlète. Gamin, j’ai beaucoup pratiqué le VTT et le football. Mais j’aime surtout les sports individuels et depuis mes 14-15 ans, je rêve de devenir moi aussi Champion du Monde »… Vous l’aurez compris, ce gaillard est aussi déterminé que ’muscleux’ et - mieux encore - il a déjà atteint son objectif, puisqu’il a coiffé la couronne planétaire en rivière voici 2 ans. Un regret, toutefois : « La rivière n’est pas olympique. C’est dommage, parce que c’est très télégénique et très facile à suivre. On part seul, il n’y a pas de portes. C’est le chrono qui tranche et le plus rapide l’emporte. » Heureusement, Maxime Richard possède plus d’une pagaye dans son bateau (ou plus d’une corde à son arc, si vous préférez ndlr) : « Depuis 2009, je me suis spécialisé dans les courses en ligne dans la perspective des Jeux de Londres. » Avec un certain succès d’ailleurs, puisqu’il a enlevé le titre européen des moins de 23 ans sur 1000 m et celui de vice-Champion sur 500 m. Mais pour gagner son ticket pour la capitale britannique, Maxime Richard a dû choisir : « A

Pékin, les distances olympiques étaient le 500 et le 1000 m. Depuis, les règles ont changé et, désormais, c’est le 200 et le 1000. Or, ma spécialité, c’est le 500… » Bourreau de travail Pour caresser le rêve olympique, Maxime s’est donc concentré depuis 2009 sur les courses en ligne et cette distance pas vraiment idéale de 200 m. « Elle réclame une terrible explosivité. Dans ma catégorie, il y a de sacrées armoires à glace, sourit le Dinantais. Des gars de près de 2 mètres qui bénéficient d’une puissance musculaire hors du commun. Moi, à 24 ans et avec mon gabarit, je ne suis pas encore au summum de mes capacités. J’ai entre trois et six ans pour y parvenir. Mais, pour Londres, je vais tenter de compenser par ma technique. » Ah, la technique… « Contrairement à ce que beaucoup de gens s’imaginent, on ne ramène pas la pagaye vers soi. On plante la pelle dans l’eau et, avec l’autre bras, on pousse en avant. » Le matériel est évidemment choisi avec soin : « Pour les courses en ligne, les meilleurs bateaux sont


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monsport fabriqués au Portugal. Ils doivent être légers et il faut parfaitement régler l’angle de pénétration dans l’eau. Quant aux pelles, il en existe des dizaines de sortes. Elles varient selon leur grandeur, leur longueur et leur angle. » Puis, surtout, il y a ce travail titanesque de préparation physique auquel le Wallon s’attelle depuis tant d’années. « J’ai divisé mon entraînement en cycles de quatre semaines. Trois semaines intensives de 35 heures et une semaine plus légère de 25 heures. En kayak, j’effectue environ 180 km par semaine. Un entraînement fractionné, naturellement. » Un patronat en maçonnerie, au cas où… Le garçon ne se contente pas de pagayer. Il pratique aussi beaucoup le vélo (du spinning et du VTT), le

DOSSIER AQUA jogging et la natation. Sans oublier son deuxième bureau qu’il fréquente assidûment (après la Meuse) du côté de Waulsort : la salle de muscu, à raison de séances de 2h30 quatre à cinq fois par semaine. Il va sans dire que pour alimenter une chaudière aussi performante, il faut du combustible. « Mon régime est strict, mais jusqu’au début du printemps, j’ai dû avaler 5000 calories par jour pour prendre du muscle, explique-t-il. A partir de la mi-avril, je suis redescendu à 4500 calories. L’hiver, j’étais à 7% de masse graisseuse. Je suis aujourd’hui à 5%. » Autre chiffre impressionnant : « Au repos, mon pouls bat entre 39 et 42 pulsations. Mais sur une course de 200 mètres, il grimpe à 210 alors que l’effort dure environ 35 secondes. » Evidemment, pour s’astreindre à un tel entraînement,

A 24 ans, avec son gabarit, Maxime n’est pas encore au summum de ses capacités. Il a entre trois et six ans pour y parvenir.

Maxime ne peut pas faire dans la demi-mesure. Il doit y consacrer toute son énergie. « Après mes humanités à l’Athénée Royal de Dinant, je me suis demandé si des études supérieures étaient compatibles avec le sport comme je le pratique. Franchement, je ne crois pas. » Aussi, pas d’unif pour Maxime qui s’est appliqué à décrocher un patronat en maçonnerie. « Ça pourra m’être utile le jour où j’arrêterai le kayak de haut niveau. Et, depuis 2008, je bénéficie d’un contrat de sportif à la Communauté Wallonie-Bruxelles. Je ne touche pas un salaire mirobolant, mais je m’épanouis dans mon sport. C’est le plus important. » Notez que notre homme vit toujours chez ses parents. Une présence soutenue, puisque Marc, son papa, est également son coach, son entraîneur, son conseiller, son confident. Une complicité qui permet à la famille Richard d’aborder les JO de Londres avec, déjà, une autre perspective : « Mon but, est d’atteindre la finale du K1 200 m. Et, à moyen terme, j’espère être sélectionné pour les Jeux de Rio dans quatre ans. Là, j’aurai atteint ma pleine maturité physique. »



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Evi Van Acker Bon vent et bon espoir

A 27 ans, elle s’attaque à ses deuxièmes JO dans les épreuves de voile. Avec beaucoup d’expérience. Et de grandes ambitions. par Denis Asselberghs


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blèmes… On dit, et c’est sans doute vrai, que j’ai un profil assez rare dans ma discipline. Peu de filles sont all around. Moi bien. Je dois en profiter au maximum.

Evi, comment se passe votre préparation et où êtes-vous basée à l’approche des Jeux ? Je suis depuis la mi-mai avec mon staff à Weymouth, à 200 km de Londres, là où se dérouleront les régates. Le site olympique est fermé, mais nous pouvons naviguer à ­proximité. Tout va pour le mieux, l’ambiance est excellente. Nous travaillons énormément et la météo est très exigeante, très fatigante aussi. Dans le Channel, ça souffle fort, mais il est important de pouvoir reconnaître dans ces conditions, car elles sont fréquentes en Angleterre. Il y a beaucoup de courant vers le large et des vents tournants près de la côte. C’est un mix parfait pour moi. Vous allez jouer à fond la carte de la polyvalence ? C’est ma meilleure arme. Je fonctionne bien par petit temps et, dans le mauvais, je n’ai pas trop de pro-

w it h Evi !

A quoi ressemble votre Laser ? C’est un dériveur à voile unique, très physique, même si la coque ne mesure que 4m37. Tous les concurrents disposent de la même embarcation. L’organisateur nous fournit le matériel et nous n’avons pas le droit de l’améliorer ou de l’adapter à notre style. Sinon, on risque l’exclusion ou la disqualification. Les compétitions se disputent entre des bouées. Pendant les 7 premiers jours, les 41 bateaux sortent ensemble. Le 8e et dernier jour, seuls les 10 meilleurs sont conviés à la finale. De combien de personnes se compose votre encadrement ? Au centre du dispositif, il y a mon coach, Wil van Bladel, absolument essentiel. Je peux aussi compter sur un kiné, deux ou trois préparateurs physiques selon les besoins du moment, un météorologue et un psycho pour me construite un mental de béton. L’objectif, c’est de ramener une médaille ? Clairement ! Et en or si possible… Je m’en sens capable. J’ai un bon feeling, cette mer m’est familière, j’y ai déjà beaucoup navigué, en finissant notamment 2e des pré-Olympics en 2011. Depuis 3 ans, nous traversons régulièrement la Manche en vue des JO. Je suis convaincue que cette approche sur le long terme va porter ses fruits.

Depuis 3 ans, nous traversons régulièrement la Manche en vue des JO. Je suis convaincue que cette approche sur le long terme va porter ses fruits.


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DOSSIER AQUA

Jamais sans mon semi-rigide Depuis quelques années, les kayaks gonflables font d’énormes progrès. Grâce à leur structure, leurs dimensions, leurs performances et les matériaux utilisés, ils se démarquent aujourd’hui des engins de plage et rencontrent un succès croissant. C’est l’engin idéal pour découvrir en couple le périmètre d’un lac ou naviguer à proximité des côtes au cours d’une belle journée. par Denis Asselberghs Des atouts évidents Trois données essentielles interviennent en priorité dans la décision d’achat : 1° le rapport qualité-prix ; 2° la capacité d’accueillir à bord deux ou trois passagers ; 3° la facilité de transport. Les kayaks gonflables prennent effectivement un minimum de place dans le coffre d’une voiture et ils coûtent généralement moins de 500 ¤. Avec, en prime, un montage ultra facile et une solidité avérée. Car, technologie aidant, les risques de fuite ou de déchirures sont minimes et il est toujours possible de les réparer soimême de façon durable avec les rustines ou les patchs appropriés. Une offre importante Si de plus en plus de fabricants apparaissent sur le marché, mieux

vaut aller vers des marques connues et reconnues. Cela vous permettra de ne pas regretter votre acquisition (tant qu’à faire !) et de profiter d’un service après-vente sérieux via le distributeur. C’est indispensable pour ce type de produit. Retenez aussi qu’il vaut mieux payer un peu plus cher pour bénéficier d’une rigidité accrue et d’une capacité de charge plus importante. Enfin, optez pour un modèle dont le profilage réduit la prise au vent. Les essentiels Encore trois conseils de base pour une bonne utilisation. Primo, ­respectez scrupuleusement les pressions préconisées. Un gonflage excessif des boudins risquerait d’endommager les coutures. Deuxio, nettoyez scrupuleusement votre

embarcation après chaque sortie. Le sel n’est pas son ami, le sable non plus d’ailleurs. Et tertio, si vous allez en mer, restez à moins de 300 mètres du rivage (sauf immatriculation) et surtout évitez les eaux démontées. Votre kayak n’a pas été conçu pour affronter les grosses vagues. A bon entendeur…

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Lechweg

De la source aux chutes Inauguré cet été, le chemin du Lech relie le lac de Formarinsee dans le Vorarlberg en Autriche aux chutes du Lech, au pied des Alpes d’Allgaü, en Allemagne. Ce sont ainsi quelque 125 km de randonnée au bord de l’eau qui vous attendent : un sentier d’altitude qui met également l’accent sur la faune, la flore, le terroir et la culture. En route donc… par Maxime Aubertin

Le Lechweg, du nom de la rivière qu’il longe, est le fruit de la coopération entre les responsables du tourisme de Lech Zürs, WarthSchröcken et de la Vallée de Lech dans le Vorarlberg, du Parc Naturel de Lechtal-Reutte dans le Tyrol et de

L’ itinéraire traverse trois régions et surtout deux pays, ce qui en fait l’un des grands parcours pédestres transfrontaliers de notre continent.

la ville de Füssen en Bavière. Certifié suivant les critères de qualité de la Fédération Européenne de Randonnée Pédestre (FERP), cet itinéraire traverse donc trois régions et surtout deux pays, ce qui en fait l’un des grands parcours pédestres transfrontaliers de notre continent. Accessible au plus grand nombre, marcheurs avertis ou débutants, il s’adresse à ceux qui recherchent une nature préservée et un peu de… fraîcheur. Le Vorarklberg entre terroir et jet-set Prenant sa source au lac de ­F ormarinsee culminant à plus de 2.000 m, le Lechweg suit tout d’abord la Formarinbach, cours d’eau s’unissant avec le Spullerbach pour former la Jeune Lech. Approche


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alors Lech am Arlberg, élu Plus Beau Village d’Europe en 2004. Sorte de Megève des alpes autrichiennes, cet endroit est très fréquenté par les stars. La regrettée Princesse Diana y séjournait régulièrement. Vous y trouverez une offre très diversifiée d’hôtels, de restaurants et de boutiques de standing. Puis, cap sur Warth avec sa viande de qualité et ses produits laitiers réputés issus des élevages les plus hauts perchés du Vorarlberg. Art, cascades et sensations Ensuite, place au Tyrol. Prenez la direction des Alpes d’Allgaû et du village de Lechleiten (dont le sentier panoramique mène à Steeg) et Holzgau où vous pourrez admirer les nombreuses peintures baroques qui décorent les façades. De là, rejoignez l’un des plus spectaculaires ponts suspendus pour piétons d’­Autriche. Surplombant la gorge de Höhenbach à une hauteur de 200,5 m, cet ouvrage mesure près de 35 m de long pour seulement 1 m de large. Autant dire que son passage est synonyme de sensations ! D’ailleurs, pour les moins téméraires, un itinéraire bis passant par l’impressionnante cascade de Simms est prévu. Plus bas dans la

Accessibles au plus grand nombre, marcheurs avertis ou débutants, ces 125 kilomètres s’adressent à ceux qui recherchent une nature préservée et un peu de… fraîcheur. vallée, à Elbigenalp, se trouve la maison de l’artiste peintre Anna Stainer-Knittel. Après quoi, le Lechweg vous conduira vers une autre cascade légendaire : celle de Doser, avec ses fabuleuses orchidées et ses nombreux papillons. Vous aurez alors en point de mire le vil-

lage de Stanzach, avant de franchir des forêts et des prairies fluviales, direction Höfen. La frontière en vue Plus que quelques kilomètres entourés de magnifiques oiseaux dans le parc naturel de Lechtal-Reutte et vous arriverez à Frauensee avant de rallier Pinswang, village frontalier offrant une vue spectaculaire sur les célèbres châteaux de Hohenschwangau et Neuschwanstein en Allemagne. Après ­environ 125 km, vous passerez la frontière pour arriver bientôt, des images plein la tête, aux chutes du Lech situées à 757 m d’altitude à Füssen en Bavière.

Mode d’emploi

Emprunter le Lechweg prend en moyenne 6 à 8 jours. De nombreux établissements hôteliers spécialisés dans l’accueil de randonneurs se feront un plaisir de vous accueillir dans les meilleures conditions. Vos bagages peuvent être transportés d’étape en étape et vous recevrez conseils et assistance. Pour les amateurs, il est également possible de pratiquer sur certains tronçons le rafting et le canyoning.

www.lechweg.com +43 (0)5 672 623 87


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Cantons de l’Est

Suivez le(s) guide(s) ! Pour découvrir de la meilleure manière qui soit cette magnifique terre de randonnée que sont les Cantons de l’Est, il faut du flair. Ou être bien guidé ! Voilà pourquoi l’Agence du Tourisme de l’Est de la Belgique propose des brochures reprenant les plus belles balades… et plus encore. L’offre en matière d‘itinéraires balisés dans les Cantons de l‘Est est tellement vaste et séduisante qu‘il n‘est pas toujours facile de faire un choix. D’où l’idée de ces brochures thématiques reprenant quelquesuns des « trésors » de la région. Que vous souhaitiez côtoyer les cours d’eau ou, au contraire, prendre de la hauteur, ce sont de formidables outils qui s’offrent à vous. On peut parler de véritables « passeports

évasion » à utiliser sans modération, en famille ou entre amis.

Que vous souhaitiez côtoyer les cours d’eau ou prendre de la hauteur, ces guides sont de formidables outils qui s’offrent à vous.


MES DESTINATIONS 27 « Au fil de l’eau » Le premier petit guide du genre existe depuis 2011 et a l’eau pour fil conducteur. Car le cœur des Cantons de l’Est, ce sont les Hautes Fagnes. Et, depuis cet immense réservoir, s’écoulent de nombreux cours d‘eau. Parfois de simples ruisselets sillonnant les paysages doucement vallonnés, mais aussi des rivières tumultueuses parcourant les vallées rocheuses... Au total, 14 promenades vous emmèneront dans les plus beaux coins de la région : le long de la Warche, de la Helle, de la Vesdre, de l’Our et d’autres ruisseaux mystérieux. Pour chacune, vous trouverez une multitude d’­infos : présentation générale de l’itinéraire, type de balise, parking, coordonnées GPS, carte, dénivelé, difficultés… Sans oublier quelques conseils… Quel type de chaussures prendre ? Où vous restaurer en cours de route ? Toutes vos questions trouveront réponse. « Panoramas et crêtes » Diffusée depuis peu, le second « passeport évasion » publié par l’Agence du Tourisme de l’Est de la Belgique s’intéresse, lui, aux crêtes et panoramas, également très nombreux dans cette partie du pays. Des repérages consciencieux ont permis de sortir du lot 11 superbes itinéraires avec, pour critères, soit un balisage irréprochable, soit une situation éloignée des grands axes routiers, soit… les deux ! La plupart s’adressent aux randonneurs confir-

Quel type de chaussures prendre ? Où vous restaurer en cours de route ? Toutes vos questions trouveront réponse. més avec des trajets variant entre 10 et 20 km, mais le touriste lambda n’est pas en reste. Ici aussi, de multiples infos et conseils aident à partir du bon pied. Sans oublier de finir en beauté, puisque des « bons plans » après l’effort sont proposés. Notez que cette brochure présente plusieurs forfaits « randonnées sans bagages » : en l’occurrence, des formules de 3 à 7 jours qui sillonnent les sentiers de Grande Randonnée (GR) à travers les fagnes, les forêts et les vallées. Les hôteliers partenaires y sont aussi référencés. Bref, tout un programme concocté avec ordre et méthode ! Intéressé ? Contactez l’Agence du Tourisme de l’Est de la Belgique pour commander gratuitement l’ouvrage de votre choix. Autre possibilité : rendez-vous sur le site www.eastbelgium.com où tous les itinéraires sont présentés à l’écran de manière très claire. Enfin, si vous n’avez pas pu opter pour une de ces deux solutions et que vous êtes déjà sur place, passez aux bureaux de l’agence à SaintVith. On se fera un plaisir de vous remettre votre exemplaire. Bonne route et bon séjour !

Agence du Tourisme de l’Est de la Belgique HaupstraBe 54, B-4780 Saint-Vith +32 (0)80 22 76 64 +32 (0)80 22 65 39 info@eastbelgium.com www.eastbelgium.com


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Five Yards

Are you hockey? A l’heure où l’équipe nationale de hockey s’envole aux JO, rencontre avec Sophie Valke et Brice Hennebert, deux jeunes Bruxellois qui ont lancé Five Yards, une ligne de vêtements diédée à ce sport qu’ils connaissent bien. Qui a dit success story? par Zoé Otis


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Une ligne de vêtements en rapport avec le sport, mais adaptée à la vie de tous les jours.

Comment la griffe Five Yards est-elle née ? S o p h i e “C’était il y a trois ans. On était en vacances au Cambodge. C’était la mousson et j’ai eu des insomnies… Je venais de quitter un boulot et je me suis mise à réfléchir à ce que je voulais faire. En surfant sur internet, je suis tombée sur un magazine lancé par des passionnés de hockey. Leur idée - transformer leur passion en défi professionnel m’a inspirée. Je joue au hockey depuis que je suis toute petite. Au petit déjeuner, j’en ai parlé à Brice. On s’est dit qu’on avait tous les deux une petite expérience dans le textile

et qu’on pourrait, pourquoi pas, lancer une ligne de vêtements qui soit en rapport avec le hockey, mais qui soit aussi adaptée à la vie de tous les jours.” B r i ce “Dans la foulée, on a dessiné le logo. Toutes les caractéristiques de la marque étaient là, même notre pull best seller, celui qui, depuis, est présent dans toutes les collections, avec le col montant et la tirette de côté. Six mois plus tard, j’ai quitté mon boulot dans la publicité et l’industrie graphique… et on s’est lancé.” L’idée était un peu folle, non ? “Beaucoup de gens nous ont dit qu’on était vraiment inconscients ! Ça a représenté une masse de boulot. Ni l’un ni l’autre n’a de véritables acquis dans ce secteur. Mais on apprend sur le tas et ce petit grain de folie fait qu’on ose entreprendre. C’est ça aussi la clé du succès.” B r i ce


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“Ni l’un ni l’autre n’a de véritables acquis dans le textile. Mais on apprend sur le tas et ce petit grain de folie fait qu’on ose entreprendre. C’est ça aussi la clé du succès.” B r i ce

Vous adressez-vous uniquement aux joueurs de hockey ? S o p h i e “On crée surtout ce qu’on a envie de porter. Bien sûr, le nom de la griffe fait référence au monde du hockey. Five Yards, c’est LA règle numéro un dans ce sport : quand il y a faute, les joueurs doivent respecter cette distance de cinq yards entre eux. Mais nos sources d’inspiration viennent aussi du monde urbain, des uniformes de travail.” B r i ce “Clairement, nous sommes en léger décalage avec ce qui se fait dans l’univers du vêtement de sport. Comme nous n’avons pas les mêmes contraintes que les multinationales, nous pouvons nous ­permettre d’aller dans l’expérimentation.” Cette différence, c’est votre force? S o p h i e “Dans le milieu du hockey, tous les produits ont toujours été très basiques, il n’y a rien de vraiment recherché. Nous ne critiquons pas ce que font les autres, mais nous voulons apporter quelque chose de différent, de plus qualitatif, avec une vraie communication, de belles photos. Le choix de nos deux modèles - Tom Boon et ma sœur Gaëlle - reflète ce décalage. Tous deux sont des figures emblématiques du hockey en Belgique, mais avec un style bien à eux.”

Vous produisez au Portugal. Le ‘made in Europe’, c’est une volonté? B r i ce “Nous ne voulons pas de ces vêtements fabriqués en Chine qui traversent la moitié de la terre avant d’arriver ici. C’est pourquoi nous faisons tout en Europe, même si ce n’est pas l’option la plus simple au niveau budgétaire.” Comment avez-vous eu l’idée de votre pull best seller? S o p h i e “On n’a pas inventé le haut col ni la tirette sur le côté. On a repris tous les éléments qu’on aimait et qu’on ne trouvait pas dans ce qui existait jusqu’à présent. On les a fusionnés et c’est comme ça qu’est né ce fameux sweat qu’on nous demande sans cesse et qui est là depuis le début, dès la première collection lancée en juin 2011. Cet été, il est toujours là et il est encore prévu dans la collection qui sortira en septembre prochain. Mais on l’adapte, on le fait évoluer.” Comment voyez-vous l’avenir de la marque? B r i ce “On va étoffer la ligne, avec une veste notamment et de nouvelles références sur lesquelles nous sommes en train de travailler. Elles sortiront d’ici mars prochain.”

Où trouver Five Yards? “Via notre site de vente en ligne. C’est incontournable aujourd’hui. Ça nous permet d’être accessible dans le monde entier. On a d’ailleurs fait notre première vente aux Etats-Unis la semaine dernière. Sans un website, ce ne serait pas possible. On voudrait aussi ouvrir une boutique l’an prochain, parce qu’on se rend compte que le public a envie de toucher les vêtements, de les essayer. En attendant, nous sommes présents sur les événements sportifs et musicaux, avec des pop-up stores. Cet été, Five Yards sera présent dans une boutique éphémère au Brussels Summer Festival : du 10 août au 19 août sur le Mont des Arts.” Toutes les infos sur le site, les réseaux sociaux, facebook et twitter. www.five-yards.com


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Histoire de famille

Gaëlle Valke, une hockeyeuse belge aux JO Le hockey, c’est vraiment une histoire de famille chez les Valke ! Gaëlle, la soeur de Sophie (et modèle de la griffe Five Yards - lire ci-contre), fait partie de l’équipe belge en partance pour les Jeux. A 26 ans, elle joue dans la sélection nationale depuis plus d’une décennie. “Il n’y a pas si longtemps, raconte-t-elle, le hockey était un sport peu répandu en Belgique. Puis, doucement mais sûrement, les objectifs se sont précisés, on a bénéficié d’un encadrement de plus en plus professionnel, ce qui nous a permis d‘avoir l’ambition d’aller aux JO. On a tout fait pour et, en mars, les Red Panthers (l’équipe féminine) se sont qualifiées ! Ça a été l’aboutissement d’un long processus et, pour moi qui joue depuis tant de

saisons, c’est vraiment l’accomplissement d’un rêve. C’est un bel exploit, une grosse performance et une super surprise. Pour se préparer, on a augmenté le rythme des entraînements (de 15 à 20 heures par semaine). Au niveau de l’hygiène de vie, il y avait aussi énormément de progrès à faire. Devenir athlète, ça implique pour chacune de définir un poids de forme et de s’y tenir, d’avoir des séances de fitness pour que le corps soit fort. Ça exige aussi d’être modérée, de ne plus faire la fête sans compter, de ne plus boire d’alcool, de manger sainement. Donc, il faut vraiment s’imposer une nouvelle gestion de soi-même. Depuis ces deux ou trois dernières années, nous sommes suivies par un coach qui nous prépare mentale-

ment. Il est là la veille de chaque match et il nous acompagnera à Londres. Nous ne sommes pas les favorites, c’est clair : les Red Panthers restent une équipe d’amateurs au milieu de toutes ces ­professionnelles (les Hollandaise, les Espagnoles, etc) et, dans un contexte aussi relevé, on devra être capable de rebondir. Sans cela, on aura très peu de chance de bien figurer, d’autant que la compétition est très longue. Pour moi, ce sera pleinement réussi si on fait mieux qu’une onzième place. Mais si on est onziéme… ce sera déjà très bien ! (rire) En tout cas, l’équipe est bien décidée à donner le maximum, 110% !”


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Ghislain Maréchal Longue est la route !

C’est un « triathlète+ ». Un ultraman qui ne se contente pas d’être un simple Ironman… Il lui faut bien davantage de kilomètres pour faire son bonheur ! Français, il s’installe en Belgique en 2005. Pour le boulot. Sa culture sportive, c’est alors le rugby. Et c’est pourtant vers le triathlon qu’il bifurque. Une découverte sur le tard. par Denis Asselberghs “Effectivement, je m’y suis mis à l’âge de 37 ans. Je voulais de la variété dans l’effort, c’était ce qu’il me fallait. Les trois disciplines me convenaient, mon niveau était relativement bon dans chacune, en tout cas équilibré, avec une petite préférence pour le vélo.” G h i sla i n

Mais les distances classiques ne vous convenaient pas ? G h i sla i n “J’ai très vite compris que la course à la performance n’était pas faite pour moi. Chercher à signer des super chronos pour me qualifier à l’Ironman d’Hawaï ne m’intéressait pas. Je voulais un autre état d’esprit. Je l’ai trouvé dans les ultra-triathlons où la motivation est différente, l’ambiance aussi.” Concrètement, vous disputez des doubles et des triples ? G h i sla i n “Oui, et parfois plus… Je participe cette saison au circuit mondial IUTA* comprenant huit manches de type Enduroman. Elles se répartissent en six double triathlons, un triple et un déca qui consiste à courir un triathlon par jour pendant dix jours. Le challenge prend en compte les cinq meilleurs classements de l’année. Nous sommes deux à trois cents concurrents inscrits. A l’échelon planétaire, ça paraît peu, mais ça participe à la (*) IUTA : International Ultra Triathlon Association

compte dans ce genre d’épreuve, on ne peut jamais jurer de rien. En Angleterre, il m’a fallu 25 heures et 59 minutes pour franchir la ligne. Personne ne peut prétendre mener la course à sa main quand on enchaîne 7,6 km à la nage, 360 km à vélo et 84,4 km de course à pied. Sur de telles distances, tout peut arriver.” Comment s’organise votre entraînement ? G h i sla i n “Il est quotidien. Parfois je travaille en intensité, parfois en volume, avec actuellement 3 semaines de blocs très intenses. Ça réclame du temps, mais mon job à la Commission Européenne me permet de gérer convenablement mon agenda. Je n’ai pas vraiment de pause dans l’année. Je m’accorde juste quelques jours de break après les grosses compétitions.” Comment réagissent vos proches face à une telle somme de travail ? G h i sla i n “La famille, c’est un aspect à ne surtout pas négliger. J’ai une femme et trois enfants qui m’apportent un vrai soutien. Mais pour cela, il faut les impliquer, partager ma passion avec eux.

qualité des relations dans notre petite communauté et aux valeurs que nous véhiculons.” Vous avez gagné en juin 2012 un double triathlon en Angleterre. Votre premier succès ? G h i sla i n “Exactement, je me suis imposé après avoir signé deux bonnes performances aux Etats-Unis où j’avais fini 2 e d’un double en 2010 et 2e d’un triple l’année suivante.”

Vous avez plus de 40 ans. Vous reste-t-il une marge de progression ? G h i sla i n “D’après la courbe de Gauss, je suis dans mes bonnes années. J’ai encore 5 ou 6 saisons devant moi… mais tout est question d’envie. Je continuerai jusqu’à 65 ans si je suis incapable de me résigner ! Ou je m’arrêterai peutêtre demain. Allez savoir…”

http://ultraman.creaset.com

Donc, votre victoire outreManche s’inscrit dans une certaine logique ? G h i sla i n “Elle était espérée, mais pas programmée pour autant. Trop de paramètres entre en ligne de

partenaire de Ghislain Maréchal


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« Chercher à signer des super chronos pour me qualifier à l’Ironman d’Hawaï ne m’intéressait pas. Je voulais un autre état d’esprit. Je l’ai trouvé dans les ultra-triathlons où la motivation est différente, l’ambiance aussi. »


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Marathon des Sables Voyage au bout de soi-même

Participer au Marathon des Sables et parcourir près de 250 km en autosuffisance alimentaire au cœur du Sahara est bien plus qu’un exploit sportif. par Pascal BOUTREAU


ON THE MOVE 35 Sous la banderole de départ, chaque matin, la sono crache le traditionnel « Highway to Hell » d’AC/DC. « Autoroute vers l’enfer ». L’enfer, les concurrents du 27e Marathon des Sables l’auront pour la plupart traversé à un moment ou un autre, au cœur d’une des six étapes tracées dans le Sahara sud-marocain. Oui, ils ont connu l’enfer, physique ou mental, mais avec toujours l’espoir et souvent la certitude qu’au bout, le paradis les attend. A chaque coureur, son histoire Aucune étape ne se ressemble, mais toutes sont construites sur le même moule. Le départ, dans un certain entrain. Puis, au fil des kilomètres, sous un soleil de plomb, la « procession » des coureurs qui s’étire. Venus du monde entier, ces hommes et ces femmes veulent se frotter à ce qu’ils pensent être leurs limites.

Certains sont là par défi personnel, d’autres (de plus en plus nombreux) pour récolter des fonds, d’autres encore pour guérir des blessures à l’âme ou évacuer les tracas de leur vie de tous les jours. A chaque coureur, son histoire. A chaque coureur, sa raison d’être ici, au milieu de nulle part… Image quelque peu surréaliste de cette longue file indienne en train d’avancer sur les lacs asséchés. Vision inquiétante de silhouettes que l’on devine à peine dans les nuages de sable soulevés par les rafales d’un vent violent, usant et encombrant compagnon de voyage pendant cette édition 2012. Des kilomètres dans le désert à découvrir d’étonnants paysages de dunes par endroits largement gorgées d’eau suite aux orages des jours précédents. Contraste des couleurs aussi entre le blanc des oueds, le noir des pierres au cœur des lacs asséchés et « l’orangé » des dunes.

Faire la route ensemble, comme une évidence A chaque arrivée, les uns pleurent, les autres hurlent, comme l’expression d’une délivrance. Ils sont seuls. Ou en petits groupes formés au fil du chemin. Certains - la plupart même - ne se connaissaient pas au moment du départ. Mais leurs traces se sont croisées au milieu d’un plateau caillouteux ou au som-

La plupart ne se connaissaient pas au moment du départ. Mais leurs chemins se sont croisés au milieu d’un cordon de dunes. Ils ont alors décidé de faire la route ensemble.


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monsport Quelques chiffres

246,5

Le kilométrage total de cette édition 2012, soit six étapes de 33.8 km, 38.5 km, 35 km, 81.5 km, 42.2 km et 15.5 km (dans l’ordre chronologique).

795

Le nombre de « finishers » dont 15 Belges. Sachant que 853 coureurs avaient pris le départ de ce 27e Marathon des sables, il y eut « seulement » 58 abandons. Le dernier classé a marché durant 76h19’ à 3,25 km/h de moyenne.

14.000

Le minimum de calories obligatoires emportées pour les 7 jours de course en autosuffisance alimentaire (une ration quotidienne minimale de 2000 calories). Seule l’eau est fournie à chaque point de contrôle et à l’arrivée des étapes.

6,5kg

Le poids minimum autorisé pour le sac à dos au départ de la course avec tout le matériel de sécurité et la nourriture (poids maxi : 15kg).

400

L’organisation compte plus de 400 personnes dont 250 Marocains.

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Le nombre d’infirmières et de médecins (les « Doc Trotters ») présents sur la course. Si l’essentiel des interventions concernent les soins des pieds (300 à 400 interventions par jour !), tous les maux peuvent être traités. Lors de cette édition 2012, les médecins ont ainsi ranimé un coureur victime d’un grave malaise cardiaque avant de l’évacuer.

2.700

le prix de l’inscription en euros (www.darbaroud.com).

met d’un djebel. Ils ont alors décidé de faire la route ensemble. Comme une évidence. Parce qu’on est souvent plus fort à deux. Parce que ça fait du bien de parler quand la douleur physique et mentale s’immisce sournoisement, violemment parfois, à chaque foulée, à chaque pas… en sachant qu’au bout de l’effort, on se tombera dans les bras, avec dans les yeux des émotions qu’il serait vain de vouloir exprimer par des mots.

le ciel étoilé comme témoin. Pour clore l’aventure, un cadre grandiose : les dunes de Merzouga, les plus hautes du Maroc. Sur la finish line, après six jours d’effort, il y aura beaucoup de larmes remplies de joie, de soulagement et surtout d’un immense bonheur. Tant et tant de flashes défilent dans la tête des participants : les séquences d’une semaine passée dans un décor lunaire. Avec des rencontres, sur le

Tant de flashes défilent Les visages sont marqués mais surtout soulagés. Pendant de longues heures, les pourfendeurs du désert ont couru, trottiné, marché. Peu importe l’allure d’ailleurs, leur seule obsession était d’avancer. Dans la chaleur, le vent, puis dans la nuit, ils ont défié la mer de sable, à la lumière de leur lampe frontale avec

Certains sont là par défi personnel, d’autres pour récolter des fonds, d’autres encore pour guérir des blessures à l’âme ou rompre avec leur quotidien.


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Galerie de portraits Pour sortir du foot L’idée est née au soir d’un jubilé de foot. Jérémy Gerard et Olivier Beguin raccrochent les crampons. « Nos femmes en avaient marre de nous voir traîner dans les buvettes ou au coin du bar », rigolent-ils. Olivier avait entendu parler du Marathon des Sables. « Il était tard, se souvient Jérémy, et on a décidé d’y aller. » Le projet, lancé sur le ton de la plaisanterie un soir de fête, a fait son chemin. Les deux amis ont changé leurs habitudes, repris une vie plus saine. Dix mois après leur dernier match de foot, les voilà allongés en plein désert, à la recherche d’un peu de repos avant la dernière étape. Au terme de cette expérience hors du commun, l’impact sur leur futur sera positif, ils en sont convaincus. « On ne revient pas tout à fait pareil du désert. De l’extérieur, cela apparaît comme un exploit. Mais ce n’est pas du tout l’impression qu’on éprouve de l’intérieur. On fait attention à tout. On optimise toutes les ressources à notre disposition. C’est essentiel pour toucher au but. » Et d’ajouter avec un léger vibrato dans la voix : « Sur la course, on pense à ce qu’on fera au retour, mais aussi à ce qu’on ne refera plus. Les résolutions qu’on prend dans une telle aventure sont d’une bien autre valeur que celles du Nouvel An. »

tracé ou le soir, au bivouac, autour d’une gamelle de lyophilisé… Venus de 44 pays (un record), les acteurs de ce Marathon 2012 repartiront bientôt, après avoir partagé le même but et les mêmes rêves. Pendant une semaine et 246,5 km dans les provinces d’Errachidia et Tinghrir, ils ont évacué le superficiel pour ne garder que l’essentiel. C’est peut-être leur plus belle victoire.

Refuser l’image du père avachi Nicolas Esterhazy, un restaurateur belge basé à Wavre, a découvert la course à pied sur le tard. « J’avais fait ma crise de la cinquantaine, explique-t-il. Je commençais à prendre du poids et je ne voulais pas donner à mes enfants l’image d’un père avachi dans le canapé, planté devant la télé avec une chope. Alors je me suis mis à courir. » Une révélation. « La course à pied m’a apporté tellement… Toutes mes décisions importantes, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, je les prends en courant. Car quand je cours, je me trompe rarement. » Pas question donc de regretter cette envie qui l’a pris d’affronter le Marathon des Sables. L’occasion pour Nicolas d’en apprendre encore sur lui-même. « On a une faculté de récupération que l’on ne soupçonne pas. Quand on arrive à l’étape, on est cassé, on a même du mal à faire 100 mètres jusqu’à la tente. Mais le lendemain, on repart. Dans le quotidien, on fait un centième de ce qu’on s’inflige ici et on se plaint d’être fatigué. Je ne sais pas si ça vient des endorphines ou du bon air marocain, mais c’est assez fascinant. C’est à la portée de tout le monde avec une bonne hygiène de vie. Evidemment, on gamberge souvent, on se demande ce qu’on fabrique ici à s’épuiser… mais ça finit toujours par passer ! Sur le MDS, on se coupe de nos habitudes, on apprend à redécouvrir et apprécier des bonheurs simples comme une bonne boisson gazeuse, un truc qui d’ordinaire nous semble tellement évident. Puis, il y a cette solidarité entre les participants. Tu cours et, soudain, tu croises un Colombien, un Portugais, un Chinois. Tu ne les connais pas, mais tu partages ton ressenti avec eux. Ces rencontres, ça vaut tout l’or du monde. Ce que l’on éprouve est difficile à exprimer avec des mots ou des images. Il faut vraiment le vivre. »


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Dans la chaleur, le vent, puis dans la nuit, ils ont traversé le désert à la lumière de leur lampe frontale, avec le ciel étoilé du désert comme témoin.

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Résultats HOM M ES

1. — Salameh Al Aqra (JOR), 19h59’21’’ (12,41km/h de moyenne) 2. — Mohamad Ahansal (MAR), 20h20’23’’ 3. — Aziz El Akad (MAR), 21h38’17’’ 4. — Carlos Alberto Gomes de Sa (POR), 21h44’27’’ 5. — Lorenzo Trincheri (ITA), 21h58’46’’ 6. — Christophe Le Saux (FRA), 22h03’04’’ … 142. Olivier Beguin (BEL), 34h53’28’’ 180. Philippe Vanhove (BEL), 36h33’37’’ 186. Kristof De Block (BEL), 36h49’17’’ femmes

1. — Laurence Klein (FRA), 26h15’40’’ (22e au scratch) 2. — Meryem Khali (MAR), 27h35’18’’ 3. — Karine Baillet (FRA), 27h46’47’’ 4. — Jen Salter (GBR), 28h48’47’’ 5. — Meghan Hicks (USA), 29h31’18’’


C H A N G E. Y O U C A N .

ice-world : www.ice-watch.com

Ice-Stores : Bruxelles - Antwerpen - Knokke - De Panne - Wavre - Namur - Bastogne


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Le drop 8,

c’est Saucony ! Non, ce n’est pas du langage codé, mais il est vrai qu’à moins d’être un joggeur très avisé, ce titre peut paraître énigmatique… par Denis Asselberghs

Tout d’abord, qu’est-ce que le « drop » ? Une notion intervenant dans la fabrication des chaussures de running : en l’occurrence, la ­différence de hauteur entre le talon et l’avant du pied. Plus cette différence est petite, meilleur est le toucher au sol. Le pied se positionne mieux, le contact est plus concret. Mais problème : avec certaines chaussures très performantes (les ‘minimalistes’ au drop égal ou inférieur à 4 mm), les risques de blessure sont plus importants. Idéale pour progresser C’est dans une gamme étiquetée « Naturally » et s’adressant aux noncompétiteurs, que Saucony a décidé de réduire le drop de 12 à 8 mm. Objectif : offrir de nouvelles sensations et améliorer la posture, tout en gardant un bon niveau de confort et beaucoup d’amorti. Nous avons testé la Guide 5 qui dispose désormais de cette construction. Notre impression ? Positive ! On ressent une réelle stabilité. Ça mouline mieux, avec davantage de délié et un meilleur contrôle du pied. Voilà qui confirme les études du laboratoire Saucony relevant dans ses tests une amélioration notoire dans l’alignement des chevilles, des mollets

Hurricane 14

Triumph 9

Guide 5

et des genoux. De plus, comparé au drop de 12 mm, l’absorption des impacts avec un drop 8 reste excellente. Parfaite pour se ménager Autre constat : cette Guide 5 pour joggeur « de milieu de peloton » (donc, la majorité d’entre nous) offre de super impulsions dans les phases d’effort, à l’attaque d’une côte, par exemple. Le pieds sont très aériens,

Objectif : offrir de nouvelles sensations et améliorer la posture, tout en gardant un bon niveau de confort et beaucoup d’amorti. on éprouve une impression de légèreté. Nous en déduirons que les Saucony adoptant le nouveau drop de 8 mm sont aussi une solution pour les coureurs performants qui optaient jusqu’ici pour un drop de 4 mm, mais qui, avec l’usure du temps (eh oui, on n’y échappe pas !), souhaitent ménager leurs chevilles, quadriceps et ischio-jambiers. Outre la Guide 5, les modèles Triumph 9 et Hurricane 14 profitent de cet aménagement technique (toutes trois vendues 150 EUR).


www.lebeaufortain.com


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Grand Raid de la Réunion Janick n’oubliera pas…

Janick Delva (40 ans) est l’une des meilleures ultra-traileuses belges. Fin 2011, elle a terminé 71e (sur 2.365 inscrits) du Grand Raid de la Réunion : une course impitoyable traversant cette île magnifique de l’Océan Indien. Au menu, 162 km et plus de 36 heures d’efforts dans une ambiance… tropicale. Récit. par Eric Verschueren

moment Ambiance surchauffée au va du départ : la Diagonale t sûr ! faire parler la poudre, c’es


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7 Un environnement sauvage avec lequel il va falloir composer. Des obstacles naturels (ou pas !) qui participent à la grandeur de la performance. 5

Le Piton de la Fournaise, la Mare à boue, Mafate… Ces noms sonnent « exotiques ». Ce sont les points de passage les plus connus de la Diagonale des Fous, l’épreuve vedette du Grand Raid de la Réunion (qui propose aussi le Trail de Bourbon / 93 km et la Mascareignes / 61 km). La Diagonale va du sud-est au nord-ouest de l’île, entre cannes à sucre, forêts denses et montagnes abruptes. Une sacrée torture pour les mollets et les chevilles, avec un total de 9.500 mètres de dénivelé positif et des passages très raides à des altitudes taquinant 2.500 mètres. Ici, de fait, les chemins sont souvent « fous » avec des racines, des marches de 40 centimètres, des cailloux tranchants et de la boue en abondance… Tout est là pour rappeler la rude histoire d’un territoire qui n’est habité que depuis 4 siècles et qui, à la base, fut surtout une immense cachette pour les « marrons », ces esclaves en fuite. Une attention de tous les instants « Sur ce genre de terrain, il faut toujours être attentif, car la chute est possible à tout moment*», explique Janick Delva, mère de 4 enfants qui accumule les victoires dans le

Racines, marches de 40 centimètres, cailloux tranchants et boue dans laquelle on peut s’enfoncer jusqu’aux genoux… Ici, il s’agit d’être attentif, et pas qu’un peu ! monde du trail belge et les places d’honneur dans les rendez-vous internationaux. « Si le Grand Raid n’est pas réellement dangereux, il reste très engagé et exige beaucoup de lucidité »… Ce qui n’est pas toujours évident quand la fatigue vous assaille. Janick est bien placée pour en parler, elle qui a passé deux nuits dehors pour boucler la Diagonale. Elle ne l’oubliera pas de sitôt ! « En ralliant Saint-Denis, explique l’athlète liégeoise, je partais dans l’inconnu. Je n’avais jamais couvert plus

de 110 km sans m’arrêter et, surtout, j’ignorais tout de cette île et de sa topographie. » Mais bon, ce raid, pour les trailers, est un must, comme l’UTMB. Alors, lorsqu’un groupe d’une dizaine de Belges s’est constitué pour participer à l’édition 2011, Janick n’a pas hésité. Le budget non plus ne l’a pas freinée (près de 2000 € couvrant l’inscription, l’avion et 10 jours sur place). Et pour la préparation, pas de problème : son programme habituel suffirait moyennant quelques aménagements (un peu plus d’endurance). Main dans la main avec son mari Là-bas, une fois les 2.365 concurrents libérés, il a fallu tout de même un peu improviser et se mettre au diapason d’un tracé assez complexe, très diversifié et très accidenté. A cela s’est ajouté une indispensable adaptation au froid (à peine 2 degrés au sommet la première nuit) et de fréquentes ruptures de

(*) En 2002, deux concurrents s’étaient tués après avoir basculé dans le vide. Un Hollandais (Guus Smith) et un Français (Gérard Bornage).


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Un petit sourire qui en dit long : Janick va bientôt toucher au but. La féérie des nuits réunionnaises, régulièrement illuminées par des éruptions volcaniques.

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rythme notamment causées par de longues portions de marches particulièrement hautes qui cisaillent les muscles des jambes. Sans compter les interminables chemins boueux où l’on peut parfois s’enfoncer jusqu’aux genoux. « C’était telleDerrière ce décor d’une apparente quiétude, un drôle de challenge attend les concurrents !

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ment profond que j’ai eu peur de perdre mes chaussures, se rappellet-elle avec amusement (et une certaine angoisse rétrospective !)… La progression fut douloureuse, mais Janick a bien tenu le coup. Pointant en 432 e position au premier contrôle, elle n’a fait que progresser tout au long du parcours, entrant dans le top 100 peu après 24 heures et terminant finalement 71e (et 4e

femme), main dans la main avec Pierre, son époux, lui aussi concurrent, mais avec qui elle a peu couru. La chaleur des autochtones « La Diagonale des Fous me laisse de beaux souvenirs, même si on n’a pas eu le loisir d’admirer l’île, vu que les deux tiers de l’épreuve se disputaient dans l’obscurité. » Et Janick


ON THE MOVE 45 La flore exceptionnelle dans cette île partagée entre mer et montagne.

d’y aller de ses remerciements : « Les bénévoles qui nous encadraient étaient formidables. Très chaleureux, toujours là pour nous aider. C’est typique des Réunionnais, car j’ai eu l’occasion de faire une bonne partie du trail avec un coureur local, lui aussi très sympa. Je n’ai pas vu le temps passer, tellement il était passionné par son île et cet événement qui la mettait si bien en valeur. » Deux objectifs majeurs Depuis, Janick est repartie sur d’autres ultra-trails. Intégrée dans le team Salomon Belgique, elle avait deux objectifs majeurs en 2012. D’abord, la Ronde des Cimes, début j u i l l e t , à A n d o r re ( 1 7 0 k m , 13.000 mètres de D+). Elle vient d’y signer une très grosse perf, se classant 2 e chez les filles. Ensuite, l’UTMB qui fêtera fin août sa 10e édition, et pour lequel Janick a reçu une invitation grâce à son excellent résultat à la Diagonale des Fous. « Puis, à côté de ça, il y a encore la vie, le quotidien, les enfants… », conclutelle en souriant.

D’autres monuments !

Comme Janick, vous avez un très bon niveau et l’envie de préparer un ultra ? Voici quatre rendez-vous parmi les plus convoités de la Planète Trail.

« Les bénévoles qui nous encadraient étaient formidables. Très chaleureux. Toujours là pour nous aider. C’est typique des Réunionnais. »

Les filles à l’honneur et Janick visiblement très heureuse de son classement. On le serait à moins !

† The North Face Ultra-Trail du Mont-Blanc : 165 km entre France, Suisse et ltalie / Départ et arrivée à Chamonix / 9.500 m de dénivelé positif / 4 cols à plus de 2400 m / A boucler en maximum 46 heures / 2.350 inscrits en 2011, 1.133 à l’arrivée. † Tör des Géants : 330 km dans les alpes italiennes (Val d’Aoste) / Départ et arrivée à Courmayeur / D+ de 24.000 m / 25 cols à plus de 2.000 m / Maximum autorisé, 150 heures / 473 inscrits en 2011, 301 à l’arrivée. † Hardrock 100 : 162 km dans le Colorado / D+ de 10.000 m / Course dédiée à la mémoire des mineurs qui se sont naguère installés dans la région / Course limitée à 140 participants (l’organisateur désigne un comité de sélection). † Badwater : 217 km à faire en moins de 60 heures dans la Vallée de la Mort, en Californie / 3.962 m des D+ / En 2012, 96 partants et 89 finishers / Depuis 1987, un seul Belge a terminé, Philippe De Witte / Températures comprises entre 40 et 50 degrés !


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La boutique des vacances Un peu de tout…

Scott Foil Team Issue Ce vélo de course a été dessiné par « Scott Aero Science », un groupe d’ingénieurs cherchant à développer les modèles les plus aérodynamiques possible. Ils sont aidés dans leur démarche par le logiciel CFdesign qui teste virtuellement les concepts avant de les faire valider en soufflerie. Le Foil Team Issue a bénéficié de ce processus high-tech. Son profilage est exemplaire. Et son poids plume (6,62 kg !) laisse rêveur. Avec, à la clé, un rendement exceptionnel.

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Scott Wit & Wit-R Performants et design, ces deux casques sont conçus pour la course. Le Wit s’adresse aux VTTistes, le Wit-R aux « mangeurs d’asphalte ». Ils sont l’un et l’autre dotés de nouvelles écopes de ventilation et du système d’ajustement M-RAS. C’est top confort et top sécurité.

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Scott Heather Le bon choix pour les cyclistes prêts à sortir quels que soient les caprices du ciel. Avec sa tige en microfibre et sa semelle intérieure ErgoLogic, la chaussure Scott Heather garde les pieds au sec même quand la pluie redouble d’intensité. Un must en ces temps de météo folle !

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Scott Hydropack Airstrike Compact & Compact Contessa Les sacs Hydropack sont munis de nombreuses poches et séparations fonctionnelles. De plusieurs sangles d’arrimage aussi (pour le casque, l’éclairage arrière, etc). Mais, surtout, les Scott Hydropack intègrent une gourde de 2 litres reliée à un flexible qui permet de se désaltérer sans devoir lâcher le mains du guidon. Souple et équipé d’une attache magnétique, ce tuyau se fixe d’une simple contact, soit aux sangles d’épaule, soit à la bride frontale.


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45 ¤

12,95 ¤ Salomon Whisper II Jupe douce et confortable avec short intégré. Idéale pour la course ou la détente. Avec, en prime, un joli look. Decathlon Tribord UV Protect T-shirts Homme et Femme protégeant des rayons du soleil là où ils sont les plus agressifs pour le peau : à la plage et dans l’eau. Léger, résistant et séchant vite, le textile filtrant UV Protect vous mettra à l’abri des effets de la réverbération.

Salomon RX Slide 2 Mule (ici en version Homme) étudiés pour une meilleure récupération après l’effort. En mesh respirant, elle garantit amorti et confort, notamment grâce à sa nouvelle assise plantaire en cuir.

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Salomon Synapse Mid Nouveau modèle rando pour Femme. Très light et bien enveloppante en configuration Mid, la Synapse est la première chaussure de sa catégorie assurant un mouvement naturel. Avec elle, vous progressez plus vite dans les sentiers. Comme le dit le slogan, « ne marchez plus, courez ! »… 70 ¤

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Salomon Minim Insulated Mid Coupe masculine pour cette veste technique et isolante. Elle est en Pertex et Primaloft 40g avec des appliques en polaire stretch. A porter en sous-couche par conditions extrêmes. Ou seule par temps frais et venteux.

Salomon Xa 20 Pour vous, Mesdames, ce sac à dos robuste et relativement compact. Doté du système Airvent Agility, il est parfaitement stable et équilibré, y compris dans les activités outdoor les plus intenses. D‘une contenance de 20 litres, le nouvelle version du Xa dispose d’une poche supplémentaire sur la bretelle.


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ON THE MOVE

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Dominique Monami

Plus tennis que jamais !

La Verviétoise sera bientôt à Knokke parmi les stars « à l’ancienne » de l’Optima Open (lire encadré). L’occasion de lui demander ce qu’elle devient et quel regard elle porte sur ce sport qu’elle aime tant. par Denis Asselberghs

On nous dit que Dominique Monami est plus active que jamais. Vrai ? Vrai ! Je dirige actuellement deux gros tournois, le Brussels Open WTA (dames) et l’Ethias Trophy (hommes). A côté de ça, je suis coach en entreprise. C’est un job passionnant où mon expérience et mes acquis en gestion humaine peuvent être utiles. Après avoir passé des années dans les avions et les hôtels de luxe, vous voilà revenue à une existence beaucoup plus ‘sédentaire’. Cette spirale du voyage et des matchs aux quatre coins de la planète, ça ne vous manque pas ? Honnêtement, non. Je suis très satisfaite de ma reconversion. Quand j’ai pris ma retraite sportive en 2000, j’étais arrivée à un moment où j’avais besoin de me fixer pour construire autre chose.


ON THE MOVE 51 ça compte. Puis, j’ai trouvé l’ambiance formidable. Exactement ce que j’espérais dans mes rêves d’enfant… Donc, c’est avec infiniment de plaisir que je vais aller passer deux jours à Londres pour me replonger dans cette fête incroyable que sont les Jeux. Optima Open 2012

Borg-McEnroe, comme on se retrouve ! Mais rassurez-nous, vous restez sportive ? Le besoin de bouger est toujours là, bien présent ? C’est dans ma nature, l’exercice est pour moi une nécessité et j’ai toujours le goût de la compétition. Mais je l’exprime à un autre niveau. Je continue à jouer au tennis, pour le plaisir. Je fais aussi pas mal de ­fitness. Puis surtout, il y a le golf que j’adore et où je pense avoir un assez bon niveau. Quel handicap ? 11.2… C’est correct. Je passe régulièrement à Keerbergen, mon homeclub, et je profite des vacances pour découvrir des parcours à l’étranger. L’un dans l’autre, ça me permet de rester en forme ! La quarantaine approche. A priori, ça ne me pose pas de problème, je le prends même avec beaucoup de sérénité, mais je veux m’entretenir pour garder un physique auquel j’adhère. Quel œil posez-vous sur le monde du tennis actuel ? Quand j’étais professionnelle, le tennis féminin était finalement très soft comparé à ce qu’il est devenu. Il me paraît très dur aujourd’hui, avec beaucoup de pression et beaucoup d’argent qui circule… même un peu trop. On focalise trop sur le business, ce n’est pas bon. L’autre grande dif-

férence, c’est ce mouvement perpétuel au sommet de la hiérarchie. Ça n’arrête pas de changer dans le top 10 et, au final, le spectateur lambda ne s’y retrouve plus. Clairement, la moitié des filles occupant le haut du tableau sont inconnues du grand public. Vous avez quitté la scène internationale au moment où Kim et Justine se sont révélées. Elles ont pris une telle importance dans les médias qu’inévitablement, vous, les aînées, vous avez été mises au placard en deux temps trois mouvements. Vous en avez souffert ? Pas trop, non… puis ce n’était pas aussi radical. En vérité, j’ai surtout compris que Kim et Justine avaient les qualités qui me manquaient pour gagner des épreuves majeures. Si j’avais pu combiner mon mental très fort avec la puissance de Kim et la technique de Justine, j’aurais sans doute un palmarès autrement plus copieux ! Mais soit, c’est ainsi. Vous avez participé aux JO de Sydney en 2000. Un bon souvenir ? Excellent. D’abord, j’ai ramené une médaille (le bronze en double avec Els Callens). Dans la vie d’un sportif,

Du 16 au 19 août, les légendes du tennis se retrouveront à Knokke-Heist pour la 3e année consécutive. Au programme, la rencontre très attendue entre Borg et McEnroe qui n’avait pu se disputer lors de la précédente édition (blessure de John). L’Optima Open fait partie de l’ATP Champions Tour, une série de tournois internationaux réservés aux icônes ayant quitté le circuit pro depuis au moins deux saisons et ayant 35 ans ou plus. Wilander, Forget, Leconte, Moya, Ivanisevic, Philippoussis et Enqvist seront aussi du nombre à Knokke. Assurément un très grand show interprété par des artistes confirmés. Le tout, dans la bonne humeur… car on s’amuse beaucoup à l’Optima !

www.optimaopen.be


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In the city of light C’est la ville des villes. La première capitale européenne. La plus peuplée, la plus active, la plus boursière, la plus tendance aussi. Une mégapole qui n’a aucune véritable rivale, pas même en Asie ou sur le continent nord-américain. Oui, Londres est sans pareille ! Pour la troisième fois, elle accueille les Jeux d’été. C’est un record dans l’histoire olympique. Certes, tout a bien changé sur les bords de la Tamise depuis les temps héroïques, quand en 1908, Pietri Dorando menait le Marathon, entre tramways, chevaux et chapeaux melon… Mais il y a un trait commun entre cette époque et la nôtre : l’incroyable ferveur des Britanniques. Ils aiment le sport, ils adorent la fête, avec, par-dessus tout, une incommensurable fierté d’être nés dans ce royaume qui se veut unique et atypique. En une vingtaine de pages, nous vous proposons un rapide panorama des hommes, des femmes et des lieux à la Une dans tous les médias de la planète durant ces 17 jours d’ores et déjà légendaires !


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Pauvre Dorando. Alors qu’il est en tête du marathon olympique, il s’écroule, épuisé, à 200 m de l’arrivée. L’Italien parvient à se relever une première fois, mais tombe à nouveau quelques secondes plus tard. Des officiels en bord de piste viennent lui porter secours. Fatale erreur ! Le coureur passe la ligne, mais, pour avoir reçu une aide extérieure, il est bientôt disqualifié au profit de l’Américain John Hayes. 5

1 En 1948, au lendemain d’une guerre dont le Royaume-Uni est sorti plus grand que jamais, les JO se déroulent dans et aux abords du stade de Wembley. Ici, l’Anglais John Mark, champion du 400 m et porteur de la flamme.


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Les dieux du stade

Que la flamme soit en eux ! Les Jeux se nourrissent d’exploits. Ceux-ci sont autant de points lumineux dans le ciel étoilé de l’olympisme. On retient les noms de Mark Spitz (7 médailles d’or à Munich en 1972), de Carl Lewis (vainqueur 4 fois de suite à la longueur) ou encore du Finlandais Paavo Nurmi (12 médailles en athlétisme). On se rappelle la grâce de la puce roumaine Nadia Comaneci qui, en 1976 à Montréal, devint la première gymnaste à obtenir la note de 10 aux Jeux. A 14 ans à peine ! Et on repasse, béat d’admiration, les images de Michael Phelps, phénoménal nageur surnommé « le Glouton du Michigan », détenteur de 8 médailles d’or à Pékin, il y a 4 ans. par Eric Verschueren

Mais à Londres, qui seront les stars ? Ces champions de l’impossible, voire de l’impensable ? Qui va écrire les plus belles pages de ces JO que l’on veut ébouriffants ? Voici quelques pistes. Des noms à souligner en gras. Des noms que l’histoire, peut-être, retiendra…

Son Altesse Usain Bolt : c’est Superman avec l’humour en plus... ici jouant le beau lors d’un défilé de mode organisé par son équipementier.


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302 cérémonies de remise des médailles sont programmées pendant ces 16 jours. Sur notre photo, Sebastian Coe et un garde de la Tour de Londres présentant deux exemplaires frappés dans le métal le plus précieux.


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monsport Les icônes Les rois et reines de la Planète Sport. Des hommes et des femmes qui touchent à l’exception et ne peuvent pas décevoir leurs millions de fans… Bonjour la pression !

secondes au 200. Un peu plus tard, il avait indiqué « avoir l’intention d’ébahir les gens ».

Neymar da Silva Santos Júnior, dit « Neymar »

Michael Phelps

Football

30.6.1985

Dans la longue et flamboyante tradition des attaquants brésiliens, voici Neymar, 20 ans. Ce n’est pas encore un monstre sacré en Europe : son club, Santos FC, l’a fait resigner jusqu’en 2014 et a bien précisé qu’il ne partirait pas avant la prochaine Coupe du Monde. Mais qu’à cela ne tienne : ce jeune papa aurait pu signer au Real Madrid à l’âge de… 12 ans ! Son père a dit non. Alors, ce sera peut-être pour plus tard, vu que le club espagnol et son grand rival Barcelone se montrent de plus en plus pressants.

Brésil

Etats-Unis

Usain Bolt 21.8.1986 Jamaïque Athlétisme, 100-200 m

Natation

Il est le n°1 du premier sport olympique. Surnom : l’Eclair. En 2008, il avait raflé trois médailles d’or en améliorant, chaque fois, le record du monde : 100 m, 200 m et 4x100, à la manière de Carl Lewis en 1984 à Los Angeles. Usain Bolt est aussi l’athlète qui a ramené un public jeune vers l’athlétisme. Car il tranche radicalement avec les bulldogs du style Maurice Greene, Dwain Chambers et Jon Drummond qui dominaient le sprint avec des airs de « Mike Tyson du tartan ». Usain, au contraire, est un jovial décontracté qui aime à s’amuser avec les spectateurs et qui, surtout, respecte ses adversaires. Il n’en est pas moins LE géant de sa discipline, avec un chrono mythique sur 100 m de 9.58… Objectif pour Londres ? Au mois d’avril, il avait affirmé viser 9.40 au 100 et 19

5.2.1992

Avec 14 médailles d’or remportées lors de ces deux dernières olympiades, Phelps est sans aucun doute le plus grand nageur de tous les temps. Hyperactif dans sa jeunesse, on le voit engranger à 10 ans son premier record des USA (en catégorie d’âge, bien sûr). Il ne lui faudra que 5 saisons supplémentaires pour forcer sa qualification aux Jeux de Sydney (2000). A Athènes en 2004, il rate de peu le million de dollars offert par son sponsor Speedo s’il avait égalé les 7 titres raflés par Mark Spitz à Munich. Puis, à Pékin, il signe son chef-d’œuvre en raflant l’or à huit reprises, le tout rehaussé de 7 records du monde ! A Londres, Phelps pourrait devenir l’Olympien le plus médaillé de l’histoire. Même s’il ramène « seulement » trois titres, il dépassera la gymnaste soviétique Larisa Latynina (18 médailles de 1956 à 1964). Après, ce sera la quille, vu qu’il a déjà annoncé que ce seront là ses derniers Jeux.

inscrit pas moins de 20 points contre l’Espagne. Pour Londres, le quintuple vainqueur du championnat NBA fait partie des 18 pré-sélectionnés de l’entraîneur Mike Krzyzewski. A ses côtés, pas mal de stars des parquets US comme James LeBron, pour ne citer que lui. Pour l’anecdote, sachez que Kobe est toujours le basketteur de son pays qui fait vendre le plus de maillots à l’étranger et que Nike a sorti voici quelques semaines une paire de chaussures « Bryant Signature Special Olympics » .

Roger Federer 8.8.1981

Assez petit (1m74) , Neymar est doté d’une technique déroutante, avec un dribble à multiples facettes qui lui permet d’effacer de nombreux adversaires dans un mouchoir de poche. Une attraction dans le tournoi de foot.

Kobe Bryant 23.8.1978 Etats-Unis Basket

A Pékin, au sein d’une équipe américaine appelée « Redemption Team », Kobe Bryant avait été un homme-clé. Lors de la finale victorieuse, il avait

Suisse Tennis

Durant 237 semaines consécutives, Roger Federer a plané sur le classement ATP en restant n°1 mondial. Il est sans conteste le maître-étalon de la première décennie du 21e siècle avec 74 succès en simple depuis 1998 (l’année de ses débuts chez les pros). Il compte 16 tournois du Grand Chelem à son palmarès. Au niveau des Jeux, il reste sur une médaille d’or conquise à Pékin en double avec Stanislas Wawrinka. Depuis, l’émergence de deux énormes joueurs,


LONDON CALLING 57 haute. « Ma principale adversaire, c’est moi. Parce que je sais jusqu’à quelle hauteur je peux aller et que celle-ci n’est pas à la portée de mes rivales », explique la Russe modeste ! - qui vise le triplé et qui, c’est quasi certain, stoppera sa carrière en 2014.

Tia Hellebaut 16.2.1978 Belgique Athlétisme, hauteur

A Pékin, le 23 août 2008, elle crée la surprise au concours de la hauteur en devenant la première Belge championne olympique en

Roger Federer

Nadal et Djokovic, a mis sa suprématie à mal. Il n’est plus le maître absolu dans la hiérarchie mondiale. Début juillet, il figurait au 3e rang. Dans son calepin 2012, l’Helvète a coché 2 gros objectifs : Wimbledon et les JO. Pour cela, il s’est rendu très tôt à Londres, ville où, durant quelques semaines, une station de métro portera son nom.

Les récidivistes ? Ils viennent confirmer des titres olympiques ou mondiaux. En tout cas, ils aimeraient… mais la formidable incertitude du sport n’est pas qu’une simple vue de l’esprit. C’est parfois une dure réalité.

Yelena Isinbayeva 3.6.1982 Russie Athlétisme, perche

Deux titres olympiques, élue 3 fois Athlète de l’Année, première femme à passer les 5 mètres à la perche : cela fait belle lurette qu’Isinbayeva est l’une des valeurs sûres du circuit athlétique. Cela dit, depuis 2009 et les Mondiaux de Berlin où elle ne parvint à franchir aucune barre, elle connaît des hauts et des bas. On la vit même en avril 2010 prendre une pause de 10 mois. Ras le bol. En 2012, la voilà vivant une sorte de résurrection… Avec un nouveau record du monde en poche (5m01 en indoor) et un énième titre mondial (en salle également), Yelena débarque à Londres la tête

Yelena Isinbayeva

athlétisme ! Aimant les coups de théâtre, celle qui fut également Championne du Monde indoor en heptathlon annonce dans la foulée qu’elle est enceinte. Pour autant, pas question de


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monsport s’arrêter : Tia, dont la ville préférée est Londres, revient aux affaires début 2010 avant de repartir en retraite forcée quelques mois plus tard pour cause de… grossesse. Adieu le sport ? Mais non, bien sûr ! L’Anversoise, 5e cette année aux Mondiaux en salle avec 1m95 (à 10 cm de son record personnel), vise les 2 mètres aux Jeux, dernière étape de sa carrière. Après, son rôle de maman prendra vraiment le dessus, pour le plus grand plaisir de Lotte et de Saartje, ses deux petites filles.

En 2000, il était déjà champion olympique. Bis à Athènes. Ajoutez la médaille de bronze à Pékin voici 4 ans (à cette occasion, il mettait fin à 6 années de victoires consécutives en compétitions internationales) et complétez son palmarès de 5 titres mondiaux. Vous arriverez à la conclusion logique que ce fils d’émigrés nicaraguayen est LA figure de proue d’un sport apparu au programme officiel des Jeux il y a à peine 12 ans.

médaillé olympique (l’argent sur 4x400 en 1968) rafler son premier grand titre au Mondial de Daegu. Pour parachever le travail, Rudisha s’est offert début juin la meilleure performance 2012 sur le double tour de piste.

Kerri Walsh Misty May-Treanor 15.8.1978 et 30.7.1977 Etats-Unis Beach volley

David Rudisha 17.12.1988

Lin Dan 14/10/83

Kenya

Les Experts

Athlétisme, 800 m

Chine

Équipe de France de

Badminton

Il débarque en Angleterre avec, dans ses bagages, la médaille d’or de Pékin et 4 titres mondiaux. Histoire de le motiver encore un peu plus, il a repris sa place de n°1 au Malais Lee Chong Wei, cela 4 ans après la lui avoir cédée.

Steve Lopez 9.11.1978 Etats-Unis Taekwondo

compatriote Shawn Johnson et la Chinoise Yilin Yang. Elle y ajoutera trois médailles d’argent et une de bronze. Sur Twitter, où elle est fort active, Nastia a déjà prévenu qu’elle repartait à la conquête du métal jaune à raison de 7 heures d’entraînement par jour, 6 jours sur 7. A bon entendeur…

handball

En 2010, David Rudisha a succédé à Usain Bolt himself (!) comme Athlète de l’Année IAAF (Fédération Internationale d’Athlétisme). Il faut dire que quelques mois auparavant, lors du meeting de Rieti, il avait effacé le record du monde du 800 m établi par Wilson Kipketer 13 ans auparavant. La saison suivante voit ce fils d’un ancien

La paire US fait partie des rares possibilités de triplés à Londres. A Athènes comme à Pékin, Walsh et May-Treanor, deux Californiennes, avaient survolé les débats dans ce sport qui draine les foules et booste l’ambiance. Ceux qui s’imaginent qu’elles sont en bout de course en seront pour leurs frais : après leur titre olympique de 2008, elles ont aligné une série impressionnante de 112 victoires consécutives ; série brisée voici peu… mais n’empêche !

Nastia Liukin 30.10.1989 Russe naturalisée Américaine Gymnastique

En 2008, cette fille de deux ex-gymnastes soviétiques enlève l’or au Concours Général devant sa

Ils se sont appelés tour à tour « les Bronzés », « les Barjots », puis « les Costauds ». Arrivèrent les Jeux de Pékin où les handballeurs français ­surnommés « les Experts » pour l’occasion - raflèrent pour la première fois l’or olympique. A Londres, ils viennent confirmer leur glorieuse médaille ainsi que les 4 titres de Champions du Monde remportés depuis 1995. Attention : leurs Championnats d’Europe, disputés au début de l’année en Serbie, furent mauvais (trois défaites face à l’Espagne, la Hongrie et la Croatie).


LONDON CALLING 59 Une bien jolie révérence Ils rêvent de boucler leur carrière en beauté. Et de préférence sur le podium. Mais face à des jeunes loups déjà très affûtés, le challenge n’a rien d’évident.

Kim Clijsters 8.6.1983 Belgique Tennis

En 2001, elle secoue son pays en devenant la première Belge à accéder à une finale du Grand Chelem. Même si la toute jeune Mademoiselle Clijsters perd ce match à Roland Garros face à Capriati (12-10 au 3e set), il n’y a pas de doute : a star is born. La suite ? On connaît les deux carrières de Kim. La première jusqu’en 2007, la seconde après 2009 (avec, entre les deux, la naissance de sa fille Jada). Au cours de la première période, elle devient n°1 mondial en simple et en double. Au cours de la seconde, elle réussit l’exploit d’être la première maman n°1 mondiale…

Hélas, pas mal de blessures la contrarient dans la dernière ligne droite de sa carrière (forfait aux tournois de Brisbane et Rosmalen). Kim Clijsters s’occasionne également

une déchirure de la hanche à Miami. Mais, promis, elle sera à Londres, la ville qui la verra pour la première fois prendre part à une compétition olympique. Pour l’occasion, elle retrouvera avec plaisir l’herbe du All England Club, lieu sacré du tournoi de Wimbledon. Et après ?... En mai dernier, Kim a confirmé qu’elle ferait ses adieux fin 2012, à l’US Open, sur le central de Flushing Meadows qui se dresse à moins d’une heure de son domicile new-yorkais.

Dwain Chambers

un junkie ambulant », peut-on lire dans son livre ‘Race against me’. Il lui reste maintenant à régler un ‘léger’ détail : Dwain ne s’est pas encore qualifié sur 100 m. Il a jusqu’au 27

David Beckham 2.5.1975 UK Football

Dwain Chambers

5.9.1978 UK Athlétisme, 100 m

Il est né à Londres. Et, vraisemblablement, Londres sera la ville de sa dernière grande compétition internationale. Alors qu’il compte des podiums sur la plupart des grands championnats (Monde, Europe, Commonwealth) en 100 et en 4x100, Chambers n’a jamais connu cela aux Jeux. Pire : Dwain n’y a été qu’une seule fois aux JO. C’était il y a douze ans, à Sydney, où il termina quatrième sur un hectomètre remporté par Maurice Greene. La raison ? Clairement, un contrôle anti-dopage positif qui révéla en 2003 combien le Britannique était accro aux stéroïdes. « Je prenais de tout : pas seulement du THG, de l’EPO ou du HGH, mais aussi de l’insuline et de la testostérone pour m’aider à dormir ou à réduire mon cholestérol. J’étais devenu

juillet pour le faire (minima demandé : 10.18). Et cela, même si, depuis juin, il est redevenu Champion de Grande-Bretagne sur la distance reine (mais en 10.25, ce qui est insuffisant).

David Beckham

Sa vie est un film glamour ! Il a joué au sein des plus grands clubs, comme Manchester United, le Real Madrid, l’AC Milan. Il compte 115 sélections en équipe nationale. Il a été


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monsport désigné à deux reprises meilleur footballeur du monde. Là-dessus, le couple qu’il forme avec Victoria Adams (une ex-Spice Girls) continue à faire la Une des tabloïdes. Jeunes, riches et tellement beaux. Avec quatre enfants à la clé et des millions de pounds à la pelle, la plupart obtenus grâce à des campagnes publicitaires pour des enseignes prestigieuses. Début juin, Beckham faisait partie de la pré-sélection anglaise pour les Jeux (rappelons qu’un point du règlement précise que chaque équipe nationale alignée aux JO ne peut compter que trois joueurs de plus de 23 ans). « Je suis très fier de ce que j’ai réussi au cours de ma carrière. Et maintenant, je veux représenter mon pays dans cette grande fête olympique », assure celui qui termine sa vie sportive aux Etats-Unis parmi les Los Angeles Galaxy.

De nouvelles étoiles Seront-ils les révélations de ces jeux ? Tous en ont le potentiel et leur montée en puissance ces dernières semaines nous incite à croire l’exploit possible.

Tom Daley 21.5.1994 UK Plongeon Kevin Borlée

6 mois. Une immersion complète dans leur préparation olympique. Parmi les acteurs du documentaire, les jumeaux (monozygotes) Kevin et Jonathan Borlée. Londres est le gros objectif des « twins ». Tout a été fait en fonction et notamment une énorme préparation mentale qui les a, par exemple, menés en janvier dernier sur la banquise islandaise pour un périple en pulka par -20 degrés. Aux Jeux, Kevin semble le mieux placé. En juin, le Champion d’Europe 2010 s’est offert le 4e meilleur chrono mondial de l’année sur le tour de piste. Un Borlée Junior capable d’éblouir la planète ? Affaire à suivre…

2011. Etudiant à l’Université d’Alabama, Kirani est entraîné par Harvey Glance, ancien médaillé d’or aux Mondiaux d’athlétisme de 1987 au sein d’un 4x100 américain dans lequel figurait un certain Carl Lewis.

James Kirani 1.9.92 Grenade Athlétisme, 400 m

Kevin Borlée 22.2.1988 Belgique Athlétisme, 400 m

La BBC ne s’y est pas trompée. A l’approche des JO, la célèbre chaîne anglaise a suivi une vingtaine d’athlètes internationaux pendant

Lorsqu’à 18 ans, on monte sur la plus haute marche du podium du Championnat du Monde Senior sur 400 mètres, cela veut incontestablement dire qu’il y a un énorme potentiel derrière. Et c’est précisément ce qu’a fait James Kirani à Daegu, en

James Kirani

A 18 ans à peine, il est un des gros espoirs de médaille pour le Royaume-Uni. C’est que le gaillard est précoce. Voici trois ans, aux Mondiaux de Rome, il avait remporté le concours du plongeon à 10 mètres. Enlever de tels lauriers à 15 ans : avant lui, jamais personne n’avait signé pareil exploit.


LONDON CALLING 61 L’année précédente, pour sa première expérience aux Jeux, Daley avait terminé 7e (également sur le tremplin de 10 mètres).

Tom Boonen

maillot de Champion de Belgique... au sprint. A lui maintenant l’or olympique ? Il y croit, persuadé que le parcours est dessiné pour lui.

3e place au marathon de Berlin en 2h23, soit 8 minutes de plus que son record du monde. Mais elle a une telle volonté et un tel métier…

Chris Hoy

15.10.1980 Belgique Cyclisme

Révélation des Jeux à… 32 ans. Bizarre, non ? Mais cela se justifie, considérant que l’homme s’aligne pour la première fois dans cette compétition et que, surtout, il s’avère être l’un des seuls capables de bousculer Cavendish dans ses rêves de victoire. Après un début de saison tonitruant (triplé Gand-Wevelgem, Tour des Flandres et Paris-Roubaix), Tom a raflé fin juin le

Tom Boonen

23.3.1976

Prophètes en leur pays Les Britanniques vont performer à domicile et, connaissant leur « winning instinct », ça va cartonner dur !

Paula Radcliffe 17.12.1973 Angleterre Athlétisme, marathon

La recordwoman du monde sur les 42,195 km du marathon est à Londres pour remplir la dernière

Ecosse Cyclisme sur piste

case blanche de son formidable palmarès. Elle vient pour enlever une médaille olympique, un aboutissement qu’elle a loupé par 4 fois (ce sont ses 5e Jeux). Le défi est immense : Paula n’est plus montée sur un podium de grand championnat depuis 2005 et sa dernière course « relevante » date de septembre 2011 avec une

Dix titres de Champion du Monde et 4 médailles d’or olympiques (dont 3 à Pékin voici 4 ans) : l’Ecossais Volant est un des leaders du cyclisme sur piste


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monsport depuis de nombreuses années. Une véritable idole de la nation britannique. A Glasgow, le vélodrome porte d’ailleurs son nom. Mieux : à l’issue de son triplé de Beijing, il avait été anobli par la Reine. Désormais, dites Sir Chris Hoy…

Après des saisons plutôt laborieuses, elle a multiplié ces derniers mois les belles performances en salle, avant de réussir en juin un bond de 6,95 m lors d’un meeting outdoor. Ce qui lui a valu de pulvériser le record du Royaume-Uni détenu depuis 1983 par Beverly Kinch. C’est de bon augure !

Andy Murray 15.5.1987

Jessica Ennis

Angleterre Tennis

Mark Cavendish 21.5.1985 Angleterre Cyclisme sur route

Depuis 1936, la GrandeBretagne se cherche un successeur à Fred Perry au tableau d’honneur de Wimbledon. Bon, les Jeux, c’est clair, ce n’est pas le tournoi le plus prestigieux du monde. Mais comme ça se passe au même endroit, sur la même surface… Sûr qu’Andy Murray aura le stress ! Voici quatre ans, il n’avait pas su gérer l’atmosphère olympique, continuellement distrait, de son propre aveu, par tout ce qui se passait autour. Dont coût : éliminé au premier tour face à un obscur Chinois. On notera qu’à Londres, Murray disputera une fois encore le double avec son frère Jamie. A Pékin, ça ne lui avait pas réussi. Mais il est bien connu que l’air de la Grande Albion a des vertus miraculeuses sur les sujets de sa Très Gracieuse Majesté…

Champion du Monde en titre, Mark sera chez lui, sur un parcours routier taillé pour lui (même s’il n’est pas aussi plat que prévu) : attention donc, c’est lui le grand favori. Après un début de saison assez moyen, le citoyen de l’île de Man a enlevé en juin le Ster ZLM Toer, avant de s’aligner au Tour de France pour peaufiner sa pointe de vitesse et tâcher d’y remporter un deuxième maillot vert consécutif.

2012). Particularité physique : elle a la boule à zéro. Pas un cheveu sur le crâne. Joanna souffre d’alopécie. Ce qui ne l’empêche pas d’être bien dans sa tête, toujours prête à se battre pour la victoire.

Shara Proctor 16.9.1988 Angleterre mais native des Iles Vierges Athlétisme, longueur

Joanna Rowsell 5.12.1988 Angleterre Cyclisme sur piste

Jeune mais déjà très titrée, puisqu’elle possède à son palmarès trois titres mondiaux de poursuite par équipe (2008, 2009 et

Shara Proctor

28.1.86 Angleterre Athlétisme, heptathlon et 100 m haies

Son papa est Jamaïcain. D’où son teint bronzé et, sans doute, son aptitude à faire du sport au plus haut niveau. Elle est à Londres pour prendre une revanche sur les JO de Pékin : voici quatre ans, une blessure l’avait tenue éloignée du tartan pendant 12 mois. Pas de Jeux ! Autant dire


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qu’elle a envie de se consoler en 2012. Etat de forme ? Excellent. En mai dernier, Ennis a battu son record personnel lors de la traditionnelle grand messe de Götzis. Personne n’a réalisé de meilleur total depuis 2007, à l’époque de la charmante Carolina Klüft.

phique, par exemple), la sirène de Villeurbanne avait coulé à pic, ne réussissant à décrocher qu’un 6e accessit comme meilleure place. Aujourd’hui, maman de 25 ans, Laure revient aux Jeux sur les 100 et 200 m dos, deux distances qui lui ont valu d’être sacrée Championne d’Europe par le passé. On devrait aussi la voir sur le 4x100 m 4 nages. La dernière phase de sa préparation, en Alabama, se serait, semble-t-il, bien passée.

Tony Estanguet 6.5.1978 France

Laver l’affront

Canoë, slalom

Ils ont comme une envie de revanche après de grosses déceptions ou des passages à vide qu’ils sont bien décidés à ranger au rayon des mauvais souvenirs.

Laure Manaudou 9.10.1986 France Natation

En 2004, elle nous avait « scotché » en ramenant d’Athènes 3 médailles dont une en or sur 400 m. Quatre ans plus tard, à Pékin, après diverses péripéties extra sportives délicates (diffusion sur le net de photos personnelles à caractère pornogra-

Les Estanguet, c’est un label de qualité dans le monde du canoë-kayak français. Et Tony y figure comme fer de lance. Champion olympique en 2000 et 2004, il avait essuyé une de ses plus cuisantes défaites aux Jeux de Pékin où ses exploits passés l’avait placé comme porte-drapeau de la délégation bleu-blancrouge. Neuvième en slalom, il n’était jamais parvenu à dompter le bassin chinois. Après une période de remise en question où on le vit notamment devenir chroniqueur sportif sur RMC, Tony reprend la route des podiums avec un titre mondial en 2010 et un

européen en 2011. Rendez-vous à Londres où son duel avec son grand rival slovaque Martikan vaudra la peine d’être vécu.

Teddy Riner 7.4.1989 France Judo

Cinq couronnes de Champion du Monde et deux de Champion d’Europe : le colosse guadeloupéen a tout gagné… sauf les Jeux. Riner y a même enregistré une sacrée déception. Voici 4 ans, la médaille qu’il ramena de Pékin n’était pas en or. « Juste » en bronze alors qu’il était grandissime favori. Cela dit, Teddy n’avait que 19 ans. Plus mûr, plus fort, il débarque à Londres avec, en tête, comme inscrit au fer rouge, le titre de son autobiographie qui vient juste de sortir : « Se dépasser, toujours ».

beaucoup de mérite après avoir souffert de plusieurs blessures graves, se déchirant notamment les tendons d’Achille aux deux jambes. N’empêche, même si elle n’est pas encore revenue à son top niveau, cette jolie blonde reste dans le bon wagon. Elle ambitionne de signer aux Jeux le meilleur saut de sa saison. « Si je me qualifie pour la finale, tout est possible. Ça dépendra beaucoup des conditions atmosphériques dans lesquelles nous devrons sauter. »

Amélie Cazé 18.2.1985 France Pentathlon moderne

Svetlana Bolshakova 14.10.1984 Belge, mais originaire de Russie Athlétisme, triple saut

Médaillée de bronze au Championnat d’Europe 2010, elle a été repêchée en dernière minute par le Comité Olympique Belge et Interfédéral (COIB) pour se joindre à la délégation en partance pour Londres. Il faut dire que Svetlana a

4 titres mondiaux, 2 couronnes européennes, mais… zéro médaille aux JO pour cette Picarde disputant le pentathlon moderne : une magnifique discipline qui fête à Londres son centenaire. Pour mémoire, elle combine escrime, natation, équitation, tir et course à pied.


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Laura Flessel

▲ Christophe Lemaitre / ▼ Hiroshi Hoketsu

Les insolites Ils sont « hors format », complètement décallés… Et cependant, ils ont la cote ! Il y d’abord Christophe Lemaitre, seul sprinter blanc qui peut réellement viser une médaille. En l’occurrence, celle du 200 m, la distance de prédilection du champion savoyard. Il croisera peut-être un certain Oscar Pistorius, ce Sud-Africain amputé des deux tibias : le premier athlète handicapé à se qualifier pour les Jeux (et pas seulement pour les paralympiques). Côté super papi, toute notre considération à Hiroshi Hoketsu, un cavalier japonais de 71 ans qui s’aligne dans les épreuves de dressage. Dommage, par contre, pour Merlene Ottey : à 52 ans, la Jamaïcaine ne participera

pas à sa 8e olympiade ! Courant le relais 4x100 sous la bannière slovène, elle n’a pas obtenu sa qualification. Dès lors, côté super mami, nous nous

Oscar Pistorius

rabatterons sur l’escrimeuse guadeloupéenne Laura Flessel. A 41 ans, pour ses 5e jeux, elle a été désignée porte-drapeau de la délégation française. Dans la catégorie des atypiques, il convient de citer aussi Eric Moussambani, le fameux « escargot » guinéen qui avait sidéré public et média aux Jeux de Sydney. Et pour cause : Moussambani, qui avait appris à nager à peine 8 mois avant la compétition, boucla son 100 m en 1 min 52 s 72, soit… le double du temps mis par ses « adversaires » ! L’important est de participer, n’est-ce pas Monsieur de Coubertin ?

Et, le croirez-vous : à Londres, Moussambani sera à nouveau de la partie ! Enfin, n’oublions pas de mentionner la présence de l’excellent pilote de rallye Nasser Al-Attiyah qui s’est reconverti avec bonheur dans le tir à la fosse. Lui aussi sera dans la capitale britannique cet été.

Nasser Al-Attiyah

Home sweet home Ne pas y aller, c’est la pire punition. Mais il faut accepter la dure loi du sport : ne vont à Londres que les athlètes au sommet de leur art. Les autres regardent la télé… C’est le cas de Jeannie Longo, absente parce que pas très en forme : à son âge (53 ans), dans une discipline aussi impitoyable que la sienne (le cyclisme), ça peut se comprendre ! Sans compter que les soupçons de trafic d’anabolisant pesant sur son mari lui ont certainement cassé le moral. Tout ceci explique sans doute cela. Autre défection : Blanka Vlasic qu’on donnait parmi les favorites du saut en hauteur. Mais non, la Croate a capitulé, incapable d’évoluer à son niveau habituel après une opération au pied et une infection bactérienne. Rideau !


LONDON CALLING 65 Des Jeux très rock avec Paul McCartney (photo) pour la cérémonie d’ouverture et Blur en clôture.

L’agenda des finales Athlétisme

Juillet

Août

25 26 27 28 29 30 31 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 Cérémonie d’ouverture Athlétisme Aviron Badminton Basket Boxe Canoë-kayak en ligne Canoë-kayak slalom BMX VTT Cyclisme piste Cyclisme route Escrime Football Trampoline Gym artistique Gym rythmique Haltérophilie Handball Hockey Judo Lutte Natation Natation synchronisée Pentathlon moderne Plongeon Sports équestres Taekwondo Tennis Tennis de table Tir Tir à l’arc Triathlon Voile Volleyball Beachvolley Water-polo Cérémonie de clôture

04 Aug. 04 Aug. 05 Aug. 05 Aug. 05 Aug. 06 Aug. 06 Aug. 07 Aug. 08 Aug. 09 Aug. 10 Aug. 10 Aug. 10 Aug. 11 Aug. 11 Aug. 11 Aug. 12 Aug.

Heptathlon 100m Marathon 100m 400m 400m Perche Hauteur 200m 200m 4x100m 4x400m Perche 4x100m 4x400m Hauteur Marathon

Basket 11 Aug.

/ 12 Aug.

Cyclisme sur route 28 Jul. 29 Jul. 01 Aug.

Course en ligne Course en ligne Contre-la-montre

Football 09 Aug. / 10-11 Aug. Handball 11 Aug.

/ 12 Aug.

Hockey 10 Aug.

/ 11 Aug.

Pentathlon moderne 11 Aug.

/ 12 Aug.

Tennis 4 Aug. simple 5 Aug. simple 5 Aug. mixte

/ double / double

Tennis de table 01 Aug. simple 02 Aug. simple 07 - 08 Aug. par équipes Triathlon 04 Aug.

/ 07 Aug.

Volleyball 11 Aug.

/ 12 Aug.

Beachvolley 08 Aug. 09 Aug.

&


Le père et les fils prodiges : une Dream Team à la belge !


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Jacques Borlée pour un ticket gagnant ?

Dans le sprint et l’athlétisme en général, il est l’un des coaches européens les plus respectés. Les performances de ses enfants, Olivia, Kevin et Jonathan, attestent d’un énorme savoir-faire. Car Jacques Borlée a une profonde connaissance du sport doublée d’une vraie passion. C’est la clé de sa réussite et l’arme qui l’autorise à dire haut et fort ce qu’il pense quand il ne peut accepter certains comportements qui ternissent l’image de sa discipline. Nous l’avons rencontré quelques jours avant son départ pour Londres. par Denis Asselberghs Comment voyez-vous ces Jeux 2012, vous qui avez une longue pratique de la « chose olympique » ? Je vais peut-être vous décevoir, mais mon expérience des JO est assez limitée. Je n’en ai vécu que deux : Moscou comme participant et Pékin comme entraîneur. Ces derniers mois, je me suis rendu plusieurs fois en Angleterre pour prendre la température de l’événement et j’en suis chaque fois revenu bluffé. Ce pays a le sport dans la peau. Il l’aime et le valorise comme nulle part ailleurs. Il suffit de discuter avec les gens dans la rue pour mesurer à quel point le

peuple britannique est impatient de nous accueillir. Il est aussi très fier de constater que le pouvoir organisateur veut travailler dans la clarté. Le LOCOG* ne se contente pas de déclarer qu’il va traquer et réprimer

(*) LOCOG : London Organising Committee of the Olympic Games

Les jumeaux dans leurs œuvres : pas le genre à se prendre la tête… Mais sur la piste, ça ne rigole pas ! Sur le 400 m, ils sont devenus de vraies terreurs. 5


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Il faut verrouiller le mental des athlètes, ne pas les laisser gamberger. Quand on se bat à un tel niveau, il faut avoir la foi.

Olivia, déçue, va s’y remette sans tarder. 5

le dopage : il met des actes derrière ses paroles et n’a pas peur d’affronter ceux qui s’obstinent à vivre dans un système frauduleux qui salit les compétiteurs et trompe le public. Pour toutes ces raisons, je suis heureux d’aller à Londres. Un mot sur les infrastructures ? On dit que toutes les pistes se ressemblent. C’est faux. Celle des

Championnats d’Europe à Helsinki était une véritable injure aux athlètes. Ici, c’est tout le contraire, elle me fait une excellente impression. Comme à Pékin en 2008 ? C’est différent… Le stade de Pékin avait la forme d’un nid, mais on était surtout frappé par son gigantisme. Il avait un côté écrasant, il faut bien l’avouer. A Londres, c’est l’inverse. Autant le stade est imposant de l’extérieur, autant il est accueillant à l’intérieur. C’est un cocon où l’on ressent comme une sorte de proxi-


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Jacques avec Michael Johnson lors d’une séance de travail au Performance Center de McKinney, près de Dallas : de quoi se donner un maximum de chance d’accrocher une médaille (ou deux… ou trois ?) à Londres. Pour mémoire, l’Américain est recordman du monde du 400 m dans un chrono de 43.18 (en 1999 à Séville). 3

mité. Cette sensation est renforcée par les écrans géants placés très bas. Tout dans le Parc Olympique a été conçu de cette manière, pour réduire les déplacements, favoriser les échanges. Le village des athlètes est à un jet de pierre du grand stade, du vélodrome et de l’Aquatics Centre. Idem pour les arénas de basket, de hockey et de boxe. Au final, ça dégage de bonnes vibrations De quoi ramener des médailles ? Il ne suffit pas d’avoir des installations bien pensées pour gagner, ce serait trop facile, mais ça aide (rire)… Plus sérieusement, Kevin et Jonathan semblent être sur un nuage. On les imagine déjà sur le podium. Quel est votre pronostic ? C’est une question à laquelle il n’est pas simple de répondre ! (amusé)… Mes fils sont en forme, c’est indubitable. Déjà à Pékin, on savait qu’ils avaient des chances de médailles. Mais à Londres, ça semble plus évident que jamais. Ce contexte crée inévitablement de la pression. Si elle est positive, tant mieux. Sinon, ça peut scier les jambes d’un vainqueur potentiel. Donc, il faut verrouiller le mental des jumeaux et ne pas les laisser gamberger. Quand on se bat à un tel niveau, il faut avoir la foi.

D’autant que dans leur préparation, tout a parfaitement fonctionné ? Absolument, ils n’ont connu aucun accroc. Et la couronne européenne du 4x400 en Finlande fin juin ne fait que renforcer leur confiance. Ce titre a dû vous combler, vous personnellement ? Oui, dans la mesure où j’ai pu monter ce relais comme je l’entendais, sans avoir à composer avec les instances de l’athlétisme belge et sans devoir faire plaisir à Pierre, Paul ou Jean… Avec, au bout du compte, cette victoire qui prouve que ma démarche est la bonne. Et ce n’est pas de la forfanterie que de le dire, c’est juste du bon sens !

Kevin et Jonathan sont en forme, c’est indubitable. Déjà à Pékin, on savait qu’ils avaient des chances de médailles. Mais à Londres, ça semble plus évident que jamais.

A quelle date avez-vous programmé votre arrivée aux Jeux ? Le 30 juillet. D’ici-là, nous allons en stage dans le Sud de la France avec le reste des athlètes belges. Je vais maintenir un entraînement classique, pas trop éprouvant, mais sans relâchement. Il va aussi falloir aider Olivia à digérer sa non-qualification sur le 4x100. Elle est très déçue, mais il faut qu’elle rebondisse vite… Après quoi, il sera temps de boucler nos valises et d’y aller.


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The places to be Ces JO, les 30e de l’histoire olympique moderne, prennent place dans 31 sites dont 14 implantés à Londres. Focus sur les lieux incontournables des Jeux.

Basket Arena

Olympic Stadium

Village Olympique (17.000 lits)

Copper Box (Handball & Pentathlon)

Aquatics Centre

Riverbank Arena (hockey) Vélodrome


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5 Erigé spécialement pour l’occasion, l’Olympic Stadium est le nouveau joyau de la Lower Lea Valley. Il compte 80.000 places. Le coût de sa construction s’est élevé à 547 millions de livres sterling (660 millions d’euros).

5 Le Vélodrome peut accueillir 6.000 spectateurs. Notons que le cyclisme sur piste a été l’une des disciplines les plus plébiscitées lors de la mise en vente des billets. Les bonnes performances des concurrents britanniques (Chris Hoy en tête) n’y sont pas étrangères.

5 Les deux terrains de hockey déroulent leur touche flashy - bleu électrique ceinturé de rose ! - dans le décor plutôt pâlot du parc olympique (le blanc domine). Capacité des gradins : 16.000 places.

5 A deux pas du Foreign Office et du 10 Downing Street, le Horse Guards Parade désigne cette vaste esplanade du centre de Londres allouée à la Garde Montée de Sa Très Gracieuse Majesté. Mais curieusement, durant les Jeux, point de cavaliers dans ce bel endroit où se dispute le tournoi de… beach volley !

5 A Newham dans la «River zone», les cinq immenses halls d’ExCel ont été aménagés pour recevoir sept sports différents, rien de moins ! (cf. page 73). Dans le même secteur, le Dôme du Millenium avec sa gigantesque O2 Arena abrite les compétitions de gymnastique (+ les finales du basket).

5 Les finales du foot se disputeront dans le légendaire stade de Wembley. D’autres enceintes mythiques du ballon rond seront de la partie durant les Jeux, comme Old Trafford à Manchester et le Millenium Stadium de Cardiff, au Pays de Galles.

5 Ça tombe sous le sens : le tennis a élu domicile à Wimbledon, dans le district de Merton, à 7 miles à peine de Charing Cross. S’étendant sur 17 hectares, le complexe se compose de 19 courts. Surface unique, le gazon.

5 C’est au Greenwich Park que se déroulent les épreuves équestres, juste derrière le Old Royal Naval College et à proximité du quai où trône le Cutty Sark (totalement rénové depuis son incendie en 2007).


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À voir aussi...

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5 Pour assister à l’arrivée des courses cyclistes, aller sur le Mall, cette royale artère reliant Trafalgar Square au Palais de Buckingham. Mais surtout, c’est là que débute et s’achève le marathon. Si vous y croisez la Reine, remettez-lui notre meilleur bonjour.

5 St-Pancras où débarquent les voyageurs arrivant du continent en Eurostar. La Gare s’est mise elle aussi à l’heure olympique avec Javelin, un service de navette ferroviaire qui rejoint le Parc Olympique en seulement 7 minutes. 5 Ne manquez pas de faire un crochet par Blackheath, un superbe espace vert sur les hauteurs de Greenwich, tout près du Royal Observatory où Edmund Halley observa en 1682 la comète qui porte son nom. En 1848, on y publia le premier bulletin météo. Et depuis 1884, c’est le point géographique du premier méridien.

5 Orné d’anneaux géants le temps des Jeux, Tower Bridge (à ne pas confondre avec la Tour de Londres, erreur classique) mérite le détour pour la vue qu’il offre sur la Tamise.

5 Et bien sûr, Big Ben où vous verrez peut-être passer ces BMW à la robe étincelante. Elles servent aux déplacements des médaillés d’or. A chacun ses privilèges !


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Christine Janin

« A chacun son Everest… » Elle fut la première Française au sommet de l’Everest, la première femme au Pole Nord et la première Européenne à avoir réussi le Challenge « Seven Summits » qui passe par les points culminants de chaque continent. Mais la grande fierté de Christine Janin, ce sont les enfants malades auxquels son association « A chacun son Everest » rend confiance par dizaines depuis 17 ans. par Laurence Dubois


MA COMMUNAUTé 75 17 mars 2011, Paris, Trocadero. Face à la Tour Eiffel, 150 véhicules motos, quads, 4x4, camions - en partance pour le Rallye Aïcha des Gazelles au Maroc. Dans la foule paisible des badauds, curieux et parents au ventre noué, des voix d’enfants scandent à tue-tête un nom : « Christine ! Christine ! » Son pick-up Amarok est dans les starting blocks pour une aventure qui la fait un peu rigoler, elle, l’alpiniste aux multiples trophées et décorations, mais qui lui permettra d’évoquer son association « A chacun son Everest » tout en ramenant de précieux fonds.

me donnent tellement, ces vrais héros parfois hauts comme trois pommes. C’est un vrai bonheur de les voir s’ouvrir et retrouver confiance en eux, en leur corps, pendant ce stage. Eloignés de l’inquiétude et de la protection de leurs parents, ils doivent réapprendre à vivre comme les autres et la ­rencontre avec des copains partageant le même combat se révèle souvent salutaire. » Au pied du Mont-Blanc, Christine et son équipe leur donnent sept jours pour un sommet : « Il faut y croire pour espérer gravir l’Everest comme je l’ai fait, leur explique-t-elle. Cela demande

Sept jours pour un sommet Christine, c’est un peu leur deuxième maman à tous, leur héroïne, la fée qui les a compris, transcendés. « Je n’ai pas eu d’enfants, mais tous ceux qu’on accueille à la maison de Chamonix depuis 2001 sont un peu les miens, confie-t-elle à mi-mot. Ils

Tout se passe dans la tête : c’est précisément là que les enfants sont forts.

de la persévérance, de l’obstination, de l’expérience, de la solidarité… Ces qualités vous rappellent quelqu’un, quelque chose ?… Votre maladie. Et vous l’avez surmontée. C’est votre Everest à vous. Arriver en haut, c’est atteindre la guérison. Mais encore faut-il savoir redescendre. C’est peut-être le plus difficile, parce que c’est le chemin vers la vie. » Une vraie nounou Il y a tout ce qu’il faut à la maison, jusqu’au mur d’escalade, en passant par le parcours accrobranche. En fin de semaine, la cordée part à l’assaut

de sa montagne. Avec, au bout, une sacrée victoire qui bouleverse le regard de l’enfant sur lui-même. L’hiver, le ski et les chiens de traîneaux prennent le relais. « Vingtet-un hôpitaux de toute la France sont partenaires de l’association, explique Christine. Tous les stages


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sont offerts. Ils sont proposés par le médecin, comme une prescription au moment jugé opportun. Les enfants souffrant du cancer ont une fragilité psychologique, qu’ils soient guéris ou non. Le staff de l’association se compose de sept personnes permanentes et, à chaque stage, il y a une dizaine de bénévoles pour encadrer les quinze enfants. » Etonnant destin que celui de ce petit bout de femme sec comme un bâton de réglisse. Derrière l’œil insoumis et la démarche du cowboy pas content se niche une vraie nounou toujours prompte à dégainer le médoc ad hoc au moindre bobo à la ronde. « Jeune, j’ai hésité à devenir professeur d’éducation physique, sourit Christine. Cadette d’une fratrie de cinq, j’ai toujours été un peu garçon manqué. J’ai pratiqué énormément de sports et on m’a posée sur des skis dès l’âge de trois ans. D’où l’amour de la montagne. » Mais finalement, Christine

Il faut y croire pour toucher au toit du monde. Cela demande de la persévérance, de l’obstination, de l’expérience, de la solidarité… a choisi de faire médecine. « Pas pour ouvrir un cabinet ! Je me voyais urgentiste ou dans l’humanitaire. » Diplôme en poche, un ami lui propose de le remplacer dans une expédition à 8.035 m. « J’ai dit oui… Arrivée à Paris venant d’Italie (où elle a grandi), je m’étais mise à grimper et à faire des raids à ski. Après le Gasherbrum II, j’ai enchaîné avec une dizaine de sommets par an. Mais je n’ai jamais eu de plan de carrière. Les choses sont venues à moi et j’ai toujours dit oui. »

Garder les pieds sur terre En 1981, elle devient ainsi la première Française à plus de 8.000 m sans oxygène. Et neuf ans plus tard, la première Française sur l’Everest, à 8.848 m. « Là, je me suis quand même dit que j’étais un peu folle de m’être lancée dans cette aventure. Car toucher au sommet est une chose, mais en redescendre en est une autre, alors que la nuit est tombée, qu’il fait -50° et qu’on est épuisé, affamé, avec 10% d’oxygène… L’étape la plus dangereuse de l’expédition commençait. C’est précisément ce que j’essaie d’inculquer aux enfants qui viennent à Chamonix : dans la vie, il faut garder les pieds sur terre et savoir rentrer à la maison. » En 1992, sa rencontre avec les Papous s’avère déterminante : « C’est un des moments forts de mon voyage autour du monde. J’ai commencé à réfléchir à ce que je voulais faire de mon existence. J’ai participé à des expédi-


MA COMMUNAUTé 77 tions de 24 à 33 ans. De retour à Paris, j’ai été invitée par l’hôpital Trousseau à raconter mes expéditions aux enfants malades. C’est là que j’ai fait le lien entre vaincre la maladie et atteindre son sommet et que j’ai eu l’idée d’amener les petits à gravir leur propre montagne. L’association est née de là, en 1994. Elle a aussi été un cheminement personnel : on ne peut accompagner les autres que si l’on est bien avec soi-même. J’étais donc obligée d’­aller bien… Le yoga et d’autres méthodes m’y ont aidée. Voilà pourquoi je travaille aujourd’hui beaucoup plus sur l’intériorisation avec les enfants que dans le sport.» En pleine introspection Enfin, il y eut cette première au Pôle Nord… « Un jour, un copain guide m’a proposé un trek en ski au Pôle. J’ai toujours été fascinée par les paysages du Grand Nord. C’était en 1997. Nous ne sommes que deux femmes au monde à l’avoir fait et probablement les seules, puisqu’avec le réchauffement climatique, maintenant ce n’est plus pos-

sible. J’y ai fêté mes 40 ans. L’expé de la maturité : 62 jours de marche de 8h à 16h en tirant un traîneau de 75 kg entre -40° et -60°, sans parler du vent. Parfois, on progressait pendant dix heures… pour finalement constater qu’on avait reculé de deux kilomètres avec la banquise ! Tous les jours, tu as envie de t’arrêter ou tu supplies qu’un ours vienne te bouffer… Deux fois, justement, on a croisé des ours : pas rassurant du tout ! Je faisais équipe avec un Russe, sans possibilité de parler, donc… Et heureusement ! Dans le vide infini, on est face à soi, en pleine introspection. Tout se passe dans la tête : c’est précisément là que les enfants sont forts. »

A la grande époque des expés : en route pour le Mont Carstensz (5.030 m) en Nouvelle-Guinée et au Pôle (page de G) et, ci-dessous, sur le Mont McKinley (6.187m) en Alaska. 7/5

Depuis peu, la maison de Chamonix accueille des femmes atteintes par le cancer du sein.

Atteindre le sommet est une chose, en redescendre en est une autre : dans la vie, il faut garder les pieds sur terre et savoir rentrer à la maison.

Long long way, Christine.

www.achacunsoneverest.com


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Anorexie

Le sport, une arme à double tranchant C’est une maladie, une vraie. Elle survient généralement dans l’adolescence, vers l’âge de 16 ans, et touche davantage les femmes que les hommes. Proportion : un pour neuf. Quelles en sont les causes ? Et en quoi le sport peut-il être un remède efficace ? A moins qu’il soit un facteur déclenchant ?… Autant de questions auxquelles nous allons tenter de répondre. par Sophie Mathay La pratique sportive comme facteur déclenchant, voilà qui peut surprendre. Et pourtant, si les séparations familiales, les échecs amoureux (ou scolaires) et les abus sexuels sont considérés comme les principaux motifs d’anorexie, il apparaît ­effectivement que certains sports peuvent mener à cette dangereuse dérive du fait des privations alimentaires qu’ils suscitent. Un dilemme permanent On sait que les disciplines à caractère ‘artistique’ imposent des contraintes de poids très strictes. C’est le cas de la gymnastique au sol, de la natation synchronisée et, par extension, de la danse. Ce problème se retrouve aussi dans la lutte, la boxe, le judo et l’escalade où les petits gabarits vivent souvent scotchés sur la balance, prisonniers d’un dilemme permanent : com-

ment, avec un minimum de kilos, développer un maximum de puissance ? Pas simple ! Alors, on tâtonne, on expérimente… avec des risques d’erreurs, d’errance et d’égarement. Donc, danger ! Pour ne rien arranger, les athlètes enregistrent des fluctuations rapides de p o i d s e n t re l e s p é r i o d e s d e ­restriction et d’abondance. C’est d’autant plus vrai chez les jeunes sportifs que les bouleversements hormonaux rendent encore plus vulnérables. D’où la nécessité d’une vigilance accrue de la part de l’entourage. Il faut aussi savoir que l’anorexie peut être provoquée par une mauvaise gestion des émotions, avec des ­ troubles de l’humeur liés aux défaites ou aux blessures. Puis, enfin, il y a le perfectionnisme :

Bien des athlètes accomplis sont victimes du processus inverse, sombrant dans cette maladie parce que le facteur poids intervient directement dans leur niveau de performance.

une qualité remarquable, certes, mais qui peut aboutir à des comportements excessifs… comme l’anorexie. Un traitement pluridisciplinaire Il n’existe aucune recette infaillible pour traiter l’anorexie, mais la combinaison de plusieurs thérapies aboutit souvent à de bons résultats. L’axe psychologique est essentiel pour modifier l’approche nutritionnelle (quitte à passer par une phase d’hospitalisation et d’isolement). Très importantes aussi, les techniques de respiration et de relaxa-


MA SANTé 79

Se soigner par le sport Quelques conseils à l’attention de ceux qui découvrent la pratique sportive et tentent de se rééquilibrer grâce à elle.

1.

D’abord, se fixer des objectifs raisonnables, commencer par des sorties d’une heure maximum, mais quotidiennement (la récurrence est capitale). 2. Envisager l’exercice comme une aide positive qui permet de se sentir bien (et pas comme une corvée !)… 3. Si le regard des autres vous dérange, faites vos exercices chez vous, au calme. Autre stratégie : trouvez des partenaires pour vous accompagner et vous soutenir. 4. Mais surtout, soyez fier de vous, en vous répétant que chaque foulée va dans la bonne direction.

tion (via le tai-chi, le yoga, voire la méditation). Sans oublier les thérapies familiales (ou de couple). Et, pour certains anorexiques (les plus sédentaires), le sport : une excellente solution… mais sans forcer la dose, puisque la modération est un maître mot dans cette pathologie. Booster l’estime de soi Que sait-on précisément des effets curatifs du sport face à l’anorexie ? Qu’ils sont anxiolytiques et antidépresseurs, car il est prouvé qu’une activité physique soutenue ralentit le système sympathique d’où émanent les hormones du stress. Sur le plan psychologique, l’exercice physique augmente l’estime de soi : on a le sentiment de maîtriser son corps, ce qui est absolument vital. Sans compter que des disciplines très prenantes comme le jogging, le vélo, le tennis ou la natation détournent l’esprit de cette relation obsessionnelle avec la nourriture. Mieux encore, miser sur les sports collectifs, puisqu’ils ont une vertu supplémentaire : rompre avec l’isolement. De la patience et beaucoup de sagesse Mais il est clair que le processus de guérison de l’anorexie est long, très long. Il faut avant tout en avoir la volonté. D’anciens anorexiques

décrivent une sorte de déclic, un sourire, une phrase, une rencontre et, parfois, la découverte du sport qui leur a transformé l’existence. Quant aux athlètes accomplis victimes du processus inverse (sombrant dans cette maladie parce que le facteur poids intervient directement dans leur niveau de performance), on ne peut qu’en appeler à la sagesse des coaches. A eux de mettre des barrières et de comprendre « jusqu’où ne pas aller trop loin »…

BON PLAN B r u ssels Y o ga S u nda y Après New York, Paris, Berlin et Londres, Bruxelles vous souhaite la bienvenue dans le Bois de la Cambre le dimanche 9 septembre dès 10h30 pour la première édition du « Brussels Yoga Sunday ». Des milliers de pratiquants et néophytes sont attendus pour participer gratuitement à une séance géante conduite par Sreemati dans ce lieu de relaxation, d’oxygénation et de détente. La session commence à 11h00 précises. Elle est suivie d’un programme de rencontres et d’animations souriantes. Cette manifestation, proposée par l’asbl Vidonne, vise à propager les vertus du yoga, tout en réaffirmant la volonté du Gouvernement bruxellois de se positionner comme ambassadeur du bien-être. Une initiative qui vient à point quand on sait que 14% des habitants de la Capitale de l’Europe prennent des antidépresseurs…

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