BOIS-ÉNERGIE AGRO COMBUSTIBLES BIOGAZ BIO CARBURANTS
Pionnier du soufflage de plaquettes en France
La marque globale NF biocombustibles
Où en est le miscanthus en Autriche ?
Suivi de chaudières à granulés
Terres africaines et biocarburants
Numéro 12
Novembre 2010
15 e
Marché BIOENERGIE INTERNATIONAL Numéro 12 Novembre 2010 Editeur : BIOENERGIE PROMOTION SARL 6 chemin des Gravières F-39140 Desnes tél : +33 (0)368 33 51 48 fax : +33 (0)368 33 54 68 info@bioenergieinternational.com www. bioenergieinternational. com
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Imprimé sur du papier 50% recyclé ISSN : 1958-5403 Prix unitaire : 15 e La rédaction du magazine Bioénergie international ne saurait être tenue pour responsable des opinions émises dans les articles qui restent de la responsabilité de leurs auteurs.
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Edito BIOENERGIE INTERNATIONAL est édité en partenariat avec
Consultant Afrique : Lamine B ADJI
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Editorial : un portail francophone pour les bioénergies. . . Correspondante Wallonie : Nora P IERET, Valbiom
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’ ÉQUIPE de Bioénergie International doit à ses lecteurs quelques explications. En effet, il vient de se passer plusieurs mois entre ce numéro et le précédent : une situation exceptionnelle pour une raison exceptionnelle. En effet, durant tout l’été et une partie de l’automne, nous avons mis en place un nouveau média sur les bioénergies, un média dans lequel votre magazine sera présenté et mis en valeur. Les articles n’y seront pas accessibles directement, mais ils seront annoncés par un petit résumé. Par contre, sur ce média, sur le Portail francophone des bioénergies, vous pourrez retrouver chaque jour l’actualité internationale des bioénergies : des brèves, les appels d’offres, un agenda, des documents, un annuaire professionnel, une galerie, etc. . . A ce jour, 850 pages ont déjà été mises en ligne sur tous les sujets des bioénergies et au 31 octobre www.bioenergiepromition.fr avait déjà reçu la visite de plus de 35 000 personnes uniques et 100 000 pages vues. Pour y suivre votre actualité sans effort, c’est-à-dire sans avoir à y penser chaque jour, et pour ne lire que ce qui vous intéresse, vous avez la possibilité de vous abonner à des fils d’information RSS, il y en a pour toutes les catégories du portail. Une Lettre d’information, extraite du site est également disponible sur abonnement gratuit : Bioénergie Actu. Voilà, ceci explique que nous n’ayons pas sorti le magazine
durant cette période et nous vous prions de nous en excuser. Je pense que votre patience sera récompensée par les services de ce nouvel outil pour lequel notre ambition et qu’il devienne votre centre d’information et nous serons pour cela à l’écoute de vos remarques et propositions. D’ailleurs, il peut fonctionner dans les deux sens, car vous pouvez y déposer des commentaires sur les articles et également nous poster des informations que vous souhaiteriez y diffuser. Alors, nous vous y souhaitons une bonne navigation ! Autre réalisation de cet été, c’est notre catalogue de formations aux bioénergies 2011, dont vous trouverez une présentation générique en page 37 de ce numéro. Pour 2011, nous rattraperons le calendrier de sortie de Bioénergie International, puisque ce sont 5 numéros qui sortiront en février, avril, juin, septembre et novembre. Bonnes lectures à tous
Image 5 – Frédéric Douard, rédacteur en chef
Bioénergie International no 12 - 3/2010 - www.bioenergieinternational.com
En partenariat avec : Lennart L JUNGBLOM
Crédits photos couverture et page sommaire : Romanet, Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, Eifer, Flandres Energie et Frédéric Douard
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Agence de l'Environnement et de la MaĂŽtrise de l'Energie
Sommaire 3. Un portail francophone pour les bioénergies
7. François Flandre, distributeur d’énergie
8. Pionnier du soufflage de plaquettes en France
9. La marque globale NF biocombustibles solides
11. Où en est le miscanthus en Autriche ?
17. Suivi de chaudières à granulés
21. Felletin, la pionnière mal récompensée
24. La chaufferie de Cergy-Pontoise
29. La cogénération de Mende
33. Promotion no 10 pour le Mastère de Bastia
11 millions e d’aide pour une chaufferie de 43 MW à Beinheim
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Commission européenne vient d’autoriser la France, conformément aux règles de l’UE en matière d’aides d’État, à octroyer une aide de 11 millions e pour la construction d’une chaufferie de 43 MW utilisant la biomasse. La chaleur sera produite et fournie sur le site industriel exploité par Roquette Frères à Beinheim en Alsace. A
La chaufferie, dont la capacité de production de chaleur est de 43 MW, remplacera partiellement la capacité actuelle à base de gaz naturel (76 MW au total). Elle devrait permettre à Roquette Frères de réduire ses émissions de CO2 de 75 000 tonnes par an par rapport au gaz naturel. D’une manière plus générale, elle encouragera la diffusion, à une échelle commerciale, des technologies liées à la biomasse et contribuera à diminuer les coûts de réduction des émissions de CO2 dans les prochaines années.
Le développement des énergies renouvelables fait partie du paquet climat et énergie que l’UE a adopté pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés en matière environnementale pour 2020.
34. Terres africaines et biocarburants Source : Commission européenne le 17 novembre 2010
37. Catalogue formations 2011 Bioénergie International no 12 - 3/2010 - www.bioenergieinternational.com
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Portrait Croissance de la méthanisation en France
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François & Yamina Flandre, distributeurs d’énergie Image 6 – Magasin François Flandre
L’histoire de Flandre Energies commence en 1904 avec l’arrière grand-père de François FLANDRE, dans un petit village de la Somme, l’Etoile, situé entre Amiens et Abbeville. A l’époque, l’entreprise distribue du charbon et du bois. Quatre générations plus tard, en 1989, François reprend l’activité avec son épouse Yamina. Le cœur de métier : distribuer des combustibles et service fonctionne avec deux commerciaux, deux équipes de vendre les services périphériques En 1989, l’entre- montages et deux techniciens qui ont tous été formés à cela, prise, qui ne comptait alors que 5 personnes, commercialisait du fioul, du charbon et du gaz. Des services avaient déjà été développés en complément du négoce et de la livraison des combustibles : – le ramonage des cheminées et chaudières, – le nettoyage de cuves, – l’installation de poêles à fioul et à charbon. Entre 1989 et 2000, les volumes de fioul commercialisés ont été développés principalement par la reprise d’activité de quelques collègues partant en retraite.
soit 8 personnes. Pour ce qui concerne l’installation de chaudière, l’entreprise travaille en partenariat avec les chauffagistes locaux. A partir de là, pour être performant, la démarche se devait d’être complète et l’entreprise s’équipe d’un camion pouvant utiliser deux équipements déposables : – Une citerne vrac avec soufflerie et pesée embarquée agréée, – Un plateau bâché à rideau coulissant avec chariot embarqué pour la livraison de palettes de sacs de 15 kg chez les particuliers. Sur le plateau, il est également possible de livrer des palettes de bûches de bois ou de bois compressés (Briquettes). 2005, le pari de la diversification et le retour aux Aujourd’hui, les ventes d’appareils se développent régulièresources Comme en leur temps ses ancêtres avaient su ment, avec une tendance nette vers les équipements pour s’adapter aux mutations énergétiques, en passant du boisgranulés de bois. Au démarrage, la répartition du marché au charbon au fioul et au gaz, François et Yamina sentent que le marché du fioul s’essouffle, en particulier à cause de l’envolée sein des appareils de chauffage à bois était de 30% en grades prix. Le couple tente alors la vente de poêles à granulés nulés et 70% en bûches, mais la tendance c’est rapidement en espérant derrière développer une nouvelle activité de vente inversée au fur et à mesure que la confiance s’installait pour du granulé, en sac, un combustible renouvelable pourtant to- les granulés. La part des bûches s’est réduite à 40%. Paraltalement inconnu dans la région à cette époque. Et l’intuition lèlement, les ventes de granulés ont tout logiquement suivi, fut bonne puisque l’expérience est couronnée de succès au c’était le but recherché, pour revenir au cœur de métier. Aujourpoint qu’il faut rapidement envisager de déménager dans un d’hui les 2/3 du tonnage sont vendus en sacs de 15 kg pour les lieu plus propice à ce commerce. Le choix se porte sur une poêles et le reste en vrac pour les chaudières. La vente en vrac zone d’activité en pleine croissance, à Flixecourt, un bourg de est plus difficile à développer car encore peu de chauffagistes proposent le granulé dans la région. Cet aspect a d’ailleurs 3 000 habitants à 4 km de l’Etoile. été un critère déterminant pour le choix des équipements de livraison qui se devaient de répondre à ces deux marchés 2007, le choix et le développement Et c’est donc en renaissants, tout en évitant le surinvestissement. Dernier invesavril 2007, à peine deux ans après le début de l’expérience que tissement en date, pour palier aux aléas des pointes de ventes le grand pas est franchi, quitter le berceau ancestral, 103 ans de granulés en plein hiver, l’entreprise a agrandi ses locaux après la fondation. Le déménagement, c’est pour l’entreprise cette année avec un hangar de stockage. 2010, l’entreprise l’opportunité de créer un véritable magasin pour présenter les emploie 19 personnes. nouveaux produits, et de figurer parmi les premiers à prendre place sur ce marché dans la région. Le but est de dévelopContact : Ets Flandre SAS per la nouvelle activité bois en bâtissant une clientèle sur ce Tél : 03.22.51.61.66 combustible, au départ inexistante, grâce à l’offre d’installaflandre.sa@wanadoo.fr tion d’appareils, de poêles et de chaudières. Aujourd’hui, ce www.flandre-energies.fr
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N 2008, la France recense 481 sites de production de biogaz, dont 301 installations de stockage des déchets non dangereux (ISDND) et 180 installations de méthanisation. Ces dernières produisent près de 300 millions de m3 de biogaz en 2008, soit près du quart de l’énergie primaire issue de biogaz (les trois quarts étant fournis par les ISDND). Une grande partie du biogaz issu de la méthanisation est valorisée en électricité ou chaleur. Les installations de méthanisation appartiennent à 90% aux secteurs de l’industrie et de l’épuration urbaine où elles ont connu une forte croissance depuis les années 1950. Le secteur des déchets ménagers, qui concentre peu d’acteurs, et le secteur agricole, qui se caractérise par des installations de méthanisation de petite taille, viennent renforcer le développement de la méthanisation en France depuis le début des années 2000. L’étude constate également l’émergence de la mutualisation des investissements dans des projets centralisés regroupant des déchets de diverses origines (agricoles, agroindustriels, ménagers). Source : Etude de marché de la méthanisation et des valorisations du biogaz, ADEME et GrDF, 22 novembre 2010
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Solution Les premières Rencontres françaises du Bioéthanol Rencontres organisées à Paris le 9 novembre 2010 par la Collective du bioéthanol
Propos de Stéphane Demilly, Député de la Somme et Président du Groupe d’études sur les biocarburants à l’Assemblée nationale, photo P. Hugonnard
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cohérence, tout d’abord, c’est admettre que la première et la deuxième génération de biocarburants sont totalement complémentaires et ne doivent pas être opposées l’une à l’autre. On entend dire en effet très souvent qu’il faut attendre que la deuxième génération (voire pour certains la troisième génération !) soit au point avant de se lancer véritablement dans le développement des biocarburants. Or, il est clair que la réussite de la deuxième génération passe d’abord nécessairement par la réussite de la première. En matière de biocarburants comme en toute chose, la procrastination n’est jamais une solution ! La cohérence, c’est aussi considérer que si nous voulons des biocarburants français et européens, alors il faut avoir un cadre fiscal et douanier qui préserve notre industrie en assurant sa compétitivité par rapport aux énergies fossiles et par rapport aux importations.
Romanet, pionnier du soufflage de plaquettes en France
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Image 1 – Conteneur soufflant livré à D. Ponta dans le Jura, photo D. Ponta
En 1991, Yves Romanet créé son entreprise d’exploitation forestière et de travaux forestiers, à Sonnay en Isère, non loin de la vallée du Rhône et du parc naturel régional du Pilat. En 1999, il se lance dans la production de plaquettes de bois-énergie et se trouve rapidement confronté à un problème épineux, comme l’ensemble de ses collègues, à savoir la livraison des plaquettes chez ses clients. La contrainte est de remplir un silo, soit en bennant dedans, auquel cas il faut qu’il soit enterré ou carrossable, soit en bennant sur un sol propre et en reprenant avec un engin. Dans tous ces cas, l’opération nécessite des investissements importants peu accessibles aux particuliers ou aux petites collectivités. Ceci constitue donc un obstacle important au développement de l’activité.
de l’air. Les turbines tournent à 4500 tours/min et la vitesse d’air varie selon les modèles de 60 à 100 m/s et de 6000 à 12000 Pa. Le combustible est amené au centre de la porte arrière soit par une vis sans fin pour les plaquettes forestières soit par un entonnoir pour les granulés. La vanne-écluse tourne entre 30 et 70 tours/min pour ne pas abîmer les granulés. Le diamètre de sortie est de 100 mm. Le débit de livraison se situe entre 0,4 et 1,2 m3/min pour la plaquette suivant le modèle et entre 6 et 10 t pour les granulés. La distance de soufflage peut aller jusque 30 m.
Image 2 – Benne agricole soufflante
Image 3 – Conteneur soufflant
Ne reculant pas devant l’obstacle, en 2006 il travaille à la mise au point d’un souffleur à plaquettes forestières pour lequel il dépose deux 2 brevets no 0754936 et 0752753. Dès l’année suivante en 2007, il commercialise son système, capable de souffler de la plaquette et aussi du granulé, qui pouvant le plus, peut aussi le moins. Pour réussir à manutentionner pneumatiquement un produit qui ne coule pas naturellement, il associe trois principes : le bennage (portes fermes bien sûr) et des vis convoyeuses en fond de conteneur qui ramènent le produit vers une écluse alimentant un tuyau dans lequel des turbines en ligne poussent
Aujourd’hui après avoir vendu des dizaines de systèmes en France et à l’étranger, l’activité est devenue importante. L’entreprise implante ses systèmes en neuf mais aussi sur des bennes existantes, agricoles ou routières. Elle travaille également depuis 2009 avec les Ets Legras Industrie pour leur fournir le système de soufflage pour leurs fonds mouvants. Contact : SARL Romanet 1600 chemin des routes 38150 Sonnay Tél. : 06 86 27 48 91 www.romanet-sarl.com
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Qualité Une marque globale NF biocombustibles solides
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Image 1 – Pile de hêtre, photo Frédéric Douard
F RANCE est riche en ressources énergétiques renouvelables. Avec la première forêt d’Europe occidentale et un fort potentiel hydraulique, éolien et géothermique, elle est en 2007 le second producteur et le second consommateur d’énergies renouvelables d’Europe. En 2008, la production primaire de l’ensemble des énergies renouvelables représente 14% de la production nationale dont 46% de bois-énergie. La filière des biocombustibles solides connaît ainsi un nouveau développement sous l’impulsion de la demande pour le chauffage dit « durable »et de l’augmentation du prix des sources d’énergies fossiles. A
Pour répondre à ces attentes, FCBA en partenariat avec AFNOR Certification a développé la marque NF Biocombustibles solides qui regroupe : – NF Bois de chauffage – NF Granulés biocombustibles – NF Charbon de bois et briquettes de charbon de bois – NF Plaquettes (en cours de développement) – NF Briquettes (prévu pour juillet 2010) Pour le consommateur, une qualité reconnue est une qualité prouvée. Cette preuve ne peut pas être apportée par une auto déclaration du producteur ni par le recours à une marque commerciale, ou à une charte de qualité basée uniquement sur des engagements de service. Seule la certification, s’appuyant sur un référentiel prenant en compte les normes en vigueur, délivrée par un organisme tiers indépendant et accréditée par le COFRAC (Comité Français d’Accréditation), est à même de garantir les caractéristiques des produits conformément aux exigences du référentiel. La marque NF apporte des garanties sur : – la nature de la matière première (origine bois ou agricole) – les caractéristiques physiques essentielles (dimension, humidité, pouvoir calorifique,. . .) – les caractéristiques mécaniques (qui contribuent à garantir les performances du produit lors des transferts et du transport). L’ensemble de ces critères est vérifié par un suivi régulier de la production en usine, couplé à des audits de FCBA. Celui-ci
prélève régulièrement des échantillons qui sont analysés dans des laboratoires reconnus (selon le type de produit). De plus, la marque NF Biocombustibles solides intègre des exigences pour les producteurs mais également pour les distributeurs qui souhaitent garantir la qualité des produits tout au long de la chaîne de distribution jusqu’au consommateur final. NF est une preuve indiscutable que le produit certifié répond aux besoins du marché et, qu’il est conforme à des caractéristiques de sécurité et de qualité définies dans le référentiel de certification correspondant. Label officiel national, la marque NF atteste que les produits certifiés sont conformes aux normes en vigueur, qu’elles soient françaises, européennes ou internationales.
(suite de la p8)
La lisibilité, ensuite, c’est tout simplement celle dont a besoin n’importe quelle filière industrielle : avoir un cadre fiscal et réglementaire clair, visible, et stable dans la durée, afin de pouvoir réaliser en confiance les investissements nécessaires. C’est donc particulièrement vrai en matière de défiscalisation, qui ne doit pas pouvoir être radicalement remise en cause à chaque Loi de finances. Le volontarisme, enfin, consiste à envoyer des signaux forts et clairs, comme on dit en termes militaires, qui sont autant d’impulsions pour atteindre les objectifs que l’on s’est fixés. Je pense ainsi plus particulièrement, concernant le bioéthanol, aux signaux forts que représenteraient : – l’éligibilité au bonus des voitures flex-fuel – la relance du comité de suivi de la charte pour le développement de la filière superéthanol E85 qui avait été signée en 2006 (et j’en ai marre du jeu de complicité « responsabilisante » que se livrent les constructeurs et les distributeurs. . .) – l’éligibilité au dispositif des certificats d’économie d’énergie des stations-service qui s’équipent de pompes E85 – ou encore la définition d’un calendrier précis pour le passage à l’E15 puis à l’E20, outil qui serait je pense très précieux pour les constructeurs automobiles.
Image 2 – Plaquettes forestières calibrées, photo Frédéric Douard
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Qualité NF Biocombustibles solides - Granulés : – Agro qualité Haute performance : pour chau- la participation active de ses titulaires que ce soit Le référentiel NF Biocombustibles solides est composé d’une partie commune décrivant les modalités de gestion de la marque et les spécifications techniques pour chaque produit. Les spécifications techniques des granulés s’appliquent aux granulés bois et d’origines agricoles. Les caractéristiques certifiées sont les suivantes : – dimensions – pouvoir calorifique inférieur (PCI) – Humidité – Taux de fines – Taux de cendres – Durabilité mécanique – Masse volumique apparente – Taux de Soufre, Chlore et Azote Pour répondre aux besoins de l’ensemble des consommateurs, 5 catégories de produits ont été définis (voir les caractéristiques dans le tableau ? ?) : – Bois qualité haute performance : pour tous poêles et toutes chaudières automatiques à granulés de bois – Bois qualité standard : pour certains poêles et certaines chaudières automatiques selon les spécifications du chaudiériste. – Bois qualité industrielle : pour chaudières à bois collectives ou industrielles selon les prescriptions du chaudiériste.
dières polycombustibles domestiques et automatiques. – Agro qualité industrielle : pour chaudières automatiques à biomasse et à grille mobile. L’ensemble de ces critères est vérifié par un suivi régulier de la production en usine, couplé à des audits de FCBA qui prélève régulièrement des échantillons, pour être analysés dans des laboratoires reconnus. Le distributeur de granulés en vrac doit également maintenir la qualité de ses produits s’il souhaite conserver la marque NF avec un suivi de ses livraisons et des audits réguliers de FCBA.
NF Biocombustibles solides en quelques chiffres 20 titulaires - 3 demandes en cours 87 000 m3 apparent de bois de chauffage commercialisés NF
au niveau des prescriptions techniques ou de la promotion de la marque. Le référentiel n’est pas figé et, au moins une fois par an, l’ensemble des titulaires et des experts techniques sont conviés à des Comités Techniques pour faire évoluer le référentiel. Le dernier comité a eu lieu le 6 juillet 2010. Les principaux sujets abordés ont été les dernières évolutions de la norme européenne sur les granulés (EN14961-2), le développement de mâchefer, le dégagement de CO dans le lieu de stockage des granulés. Une nouvelle version est en cours de finalisation pour prendre en compte ces différents thèmes et devrait être applicable en octobre 2010. Contact : Siegrid PARIS, FCBA, Responsable de la marque NF Biocombustibles solides siegrid.paris@fcba.fr
125 000 tonnes de granulés commercialisés NF Vous pouvez retrouver la liste des titulaires et le référentiel sur le site internet : www.fcba.fr Image 3 – En-tête de certificat NF Biocombustibles solides
L’un des nombreux avantages de la certification NF Biocombustibles solides se trouve également dans
Caractéristiques
Bois Qualité Haute Performance
Bois Qualité Standard
Bois Qualité Industrielle
Origine matière première
ligneuse
ligneuse
ligneuse
Agro Qualité Haute Performance Herbacée, fruitière et /ou ligneuse
Agro Qualité Industrielle Herbacée, fruitière et /ou ligneuse
Dimensions (mm) Ensemble des caractéristiques selon cahier des charges dans les limites suivantes
2 D = 6 mm ± 1 mm L de 3,15 mm à 40 mm *
D = 6 à 8 mm1±11 22 L de 3,15 mm1à 40 mm *
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D = 6 à 8 mm1± 1 mm L de 3,15 mm à 40 mm *
D = 6 à 161mm1±111mm L de 3,15 mm à 40 mm *
* 40 mm < L ≤ de 45 mm : maxi 1% de la masse.
3 Taux d’humidité sur brut (%) Pouvoir Calorifique Inférieur sur brut, PCI (MJ/kg) (Pour information) PCI en kWh/kg Masse volumique apparente (kg/m3) Durabilité mécanique (% en masse des granulés après essai) Quantité de fines (% en masse, < 3.15 mm) Au chargement ou au conditionnement Taux de cendres (% en masse sur produit sec) Chlore, Cl (% en masse sur produit sec) Azote, N (% en masse sur produit sec) Soufre, S (% en masse sur produit sec)
D = 6 à 16 mm L de 3,15 mm à 40 mm *
≤110%
≤110%
≤115 %
≤111%
≤115 %
≥ 16,5
≥116,5
≥115,4
≥ 15,8
≥114,9
≥ 4,6
≥14,6
≥14,3
≥ 4,4
≥14,1
650 ≤1M1≤1700
6501≤1M1≤1700
≥ 650
≥1650
≥1650
≥ 97,5%
≥197,5%
≥ 95 %
≥ 95%
≥ 92 %
≤11%
≤1%
≤1 3%
≤ 2%
≤3%
≤ 0,7 %
≤ 1,5 %
≤1 3 %
≤15%
≤7%
≤ 0,02 %
≤ 0,02 %
≤ 0,05%
≤10,2 %
≤10,3 %
≤10,3 %
≤ 0,5 %
≤ 0,5 %
≤ 1,5 %
≤2%
≤ 0,03 %
≤10,03 %
≤10,08%
≤ 0,2 %
≤ 0,2 %
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Notes de voyage Où en est le miscanthus en Autriche ?
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Biocarburant : l’AIE table sur une hausse du soutien public dans le monde
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Image 1 – Début de floraison de miscanthus, photo Frédéric Douard
dispose d’un potentiel important de développement (indépendance énergétique, réduction de la consommation d’électricité, développement agricole. . . ) et de plus en plus d’agriculteurs réfléchissent à une reconversion vers ces types de cultures énergétiques. La participation au forum Energiesparmesse à Wels en Autriche, du 3 au 7 mars 2010, a été l’occasion de se pencher sur la question. E SECTEUR DES BIOCOMBUSTIBLES
Coup de projecteur sur le genre Miscanthus Plantes herbacées vivaces de la famille des Poaceae (Graminées), elles sont originaires d’Afrique et d’Asie du Sud. Les espèces du genre Miscanthus, et en particulier celles dites « herbes à éléphant », suscitent un intérêt croissant des secteurs industriels et agricoles. Leur forte productivité et leur teneur en lignocellulose en sont la raison, faisant de ces espèces des candidats potentiels pour alimenter les marchés des biocarburants et des biocombustibles. C’est plus particulièrement l’hybride miscanthus géant qui intéresse les professionnels de l’agriculture et de l’énergie : issu d’un croisement, dans ce but de production énergétique, cet hybride stérile est très productif. Sa croissance rapide, sa capacité à pousser sur un sol pollué et son rendement élevé en font une ressource intéressante, soit pour le brûler directement soit pour le transformer biocarburant. Le manque de recul sur ces cultures ne permet cependant pas de qualifier et ni de quantifier ses effets sur la faune, la qualité des sols, ou d’éventuelles séquelles sous forme de carences minérales. Et si le miscanthus pouvait à terme remplacer le charbon dans les centrales électriques ou les chaudières industrielles, il représenterait des volumes considérables à transporter et à stocker pour l’équivalent énergétique des combustibles substitués. La culture de miscanthus en est donc encore au stade des essais.
actuelles ; l’un d’entre eux, maire d’une commune de 1 000 habitants, directeur d’une Maschinenring (équivalent autrichien d’une CUMA), et agriculteur, nous a fait part de son expérience de la culture du miscanthus. Bien que présent en Autriche depuis une vingtaine d’années, le miscanthus n’a intéressé la Maschinenring il n’y a qu’environ six ans, dans le but d’une réorientation énergétique. Depuis a été développée une importante structure qui fournit les rhizomes de l’espèce, propose des conseils pratiques et techniques pour sa culture, revend la production sous différentes formes (vrac, briquettes, granulés), et propose des contrats de chauffage individuel et collectif.
Le témoignage plutôt positif d’un agriculteur autrichien Le salon Energiesparmesse de Wels a été l’occasion de rencontrer des acteurs et d’échanger sur les pratiques Image 2 – Jeunes plants de miscanthus, photo Frédéric DOUARD
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production de biocarburants bénéficiera d’un soutien public de 65 milliards de dollars à l’échelle mondiale d’ici 2035, a indiqué l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport consacré au bilan de 2010. « A l’échelle mondiale, le soutien public s’est élevé à 20 milliards de dollars en 2009, et il a été accordé en majeure partie aux Etats-Unis et dans l’Union européenne. Il devrait être porté à 45 milliards de dollars par an entre 2010 et 2020, et à 65 milliards de dollars par an entre 2021 et 2035 », lit-on dans le rapport de l’agence. « Les biocarburants avancés, notamment ceux produits à partir de matières premières lignocellulosiques, sont censés entrer sur le marché vers 2020, surtout dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) », stipule le document. Les Etats-Unis, le Brésil et l’Union européenne devraient demeurer les plus gros producteurs et consommateurs mondiaux de biocarburants en 2035, toujours d’après le rapport de l’AIE. Gros producteur d’hydrocarbures, la Russie n’utilise pratiquement pas de biocarburants. Toutefois, le Centre de l’efficacité énergétique du groupe énergétique public russe Inter RAO EES a annoncé son intention de produire de l’électricité à partir de biocarburant. Source : RIA Novosti, 10 novembre 2010 A
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Notes de voyage Cogénération et granulés de bois torréfié en Belgique
L
’ ACTIVITÉ principale de 4Energy Invest est la transformation de la biomasse bois non - contaminée, qui est en fin de cycle dans l’industrie forestière, en énergie, soit directement pour produire de la chaleur et de l’électricité grâce au processus de cogénération, soit indirectement pour produire des combustibles solides renouvelables tels que le BioCoal grâce au processus de torréfaction.
4Energy Invest, à travers sa filiale à 100% Renogen, exploite déjà deux unités de cogénération, situées à Amel en Wallonie et qui sont totalement opérationnelles. A Amel, Renogen est sur le point de finaliser la construction d’une importante unité de torréfaction pour la production de BioCoal, ou granulés (pellets) de bois torréfiés.
4Energy Invest, à travers une autre filiale, 4HamCogen, a également débuté la construction d’une unité de cogénération biomasse de 9,5 MW à Ham en Flandres.
De plus, 4Energy Invest élabore actuellement un plan de développement de la technologie de torréfaction. Dans ce contexte, des dossiers de permis de construire ont été déposés à Ham et à Reisbach en Allemagne.
Source www.4energyinvest.com, le 10 novembre 2010
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Image 3 – Feuillage de miscanthus, photo Frédéric Douard
La combustion de biomasse autre que le bois fait normalement craindre l’émission d’oxydes d’azote, mais d’après les agriculteurs de la Maschinenring, elles ne seraient pas significatives avec le miscanthus. Par contre des effets néfastes peuvent apparaître selon la forme sous laquelle il est brûlé : une combustion en vrac entraîne par exemple des problèmes de particules et nécessite donc la pose de filtres supplémentaires. Le plus économique étant cependant le miscanthus en vrac, il est conseillé de le mélanger à des briquettes de bois. Par ailleurs, du chlore peut être émis lors de la combustion, mais d’après les essais de la Maschinenring, ces émissions dépendraient de la qualité du sol, du temps, et même de la date de récolte : plus elle est repoussée, et moins il y a de chlore (conseil de la Maschinenring : récolter fin avril).
Ce qu’en pensent les industriels de la filière Après
avoir échangé avec plusieurs experts de chaudières à biomasse au salon de Wels, le constat est très nuancé. Sur un peu moins de 30 exposants, seuls 7 ont annoncé : – soit expérimenter la combustion de combustibles autres que le bois, en vue de développer des chaudières adaptées, – soit déjà proposer des chaudières conçues pour le miscanthus, la paille, le maïs. . . avec des rendements intéressants et sans trop d’inconvénients. Dans les deux cas, ces industriels « croient » en la filière et espèrent proposer d’ici quelques années des alternatives au bois de chauffage, même s’ils admettent qu’il est pour le moment le plus fiable d’un point de vue combustion. Pour les autres, le miscanthus et autres plantes combusFort de cette expérience, le directeur de la Maschinenring tibles sont sans intérêt, les arguments principaux étant le vise l’indépendance énergétique de sa commune. Il surveille faible rendement, les émissions incontrôlables de chlore et donc depuis six ans sa culture « bio » de miscanthus, et com- autres substances, ou encore la production trop importante de pare ses résultats à ceux des autres agriculteurs de la région. cendres, des arguments parfois lancés sans réelle maîtrise du Globalement, il y a peu de différence de rendement entre son sujet. Pourtant l’expérience autrichienne, de par son ancienmiscanthus « bio » sans engrais et celui fertilisé de ses col- neté . . . et sa survie, a de quoi rendre optimiste quant à l’avenir lègues. C’est même plutôt dans le cas de cultures fertilisées du miscanthus ! Certains n’auraient-ils pas pris le bon train ? qu’un problème a été constaté : avec un épandage de lisier de Affaire à suivre . . . porc, le miscanthus dans sa 2eannée atteignait déjà 4 mètres de haut, et était encore vert et en croissance à la fin de l’auHéloïse CHOQUEL tomne, empêchant ainsi la chute des feuilles et entraînant la heloise.choquel@agriculture.gouv.fr verse des plants, plus lourds, avec les intempéries. Dans son Diplômée de l’Ecole Nationale du Génie de l’Eau et de objectif d’atteindre l’autonomie énergétique, le maire compte l’Environnement de Strasbourg et du Master 2 Gestion et Droit ravitailler d’ici 30 ans l’ensemble des chaudières de la comdes Energies et du Développement Durable de la faculté de mune en miscanthus, provenant des cultures des agriculteurs droit de Strasbourg Chargée de mission PHAE et MAE Rotationnelle hexagone locaux. L’idée est d’instaurer des contrats de 10 à 15 ans avec (2e pilier de la PAC) au Bureau des actions territoriales et les futurs livreurs, en se basant sur un « Biomasseindex » pour agroenvironnementales (DGPAAT) les prix. Cet « index » est construit à partir de six indices : les prix à la consommation, le coût du travail, le prix de l’électricité, Article réalisé avec l’aide de Hélène Clerc, chargée à l’époque le prix du pétrole, le prix du bois combustible et le coût de la de la relance du miscanthus en Alsace du Nord (Chambre construction. d’agriculture du Bas-Rhin et réseau PEREN)
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Notes de voyage Près de 80% des Français prêts à rouler aux biocarburants
À
L’ OCCASION
des premières rencontres du bioéthanol, le mardi 9 novembre, la Collective du bioéthanol a fait réaliser une enquête sur la perception et les attentes des Français en matière de carburant renouvelable.
Image 4 – Miscanthus déchiqueté, photo Chambre d’agriculture de Champagne Ardenne
Guntamatic Heiztechnik GmbH
Chaudières biomasse (bois et autres) Grâce à une grille coulissant au fond de la chambre de combustion, la surface de combustion est modulable et adaptable aux combustibles. Pour le miscanthus, la température peut être réduite ce qui évite l’agressivité du miscanthus. La combustion génère beaucoup de cendres, il faut donc les vider une fois par semaine ! La puissance de la chaudière est de 75 kW et on peut y mettre le miscanthus en vrac ou en granulés. Il existe des utilisations de cette chaudière avec de la paille en Allemagne, il faut juste paramétrer au début. On peut mettre au maximum 3 chaudières en série et atteindre 230 kW. www.guntamatic.fr
Biokompakt Heiztechnik GmbH
Chaudières à biomasse (bois et autres : paille, colza, triticale, miscanthus, etc) Chaudière réglable pour tous types de biocombustibles : triticale et maïs grains, granulés de paille, colza, betterave à sucre, feuilles, bois, plaquettes bois, briquettes de miscanthus et rafles de maïs. Les briquettes peuvent faire 50 mmde diamètre. La puissance va de 15 à 130 kW. www.biokompakt.fr
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– Près de 8 Français sur 10 se disent prêts à utiliser des biocarburants dans leur véhicule pour contribuer à l’indépendance énergétique de la France, faire du bien à l’environnement. . .et des économies. – Une attente forte s’exprime : aider le développement du bioéthanol en le taxant moins. – 6 Français sur 10 se montrent favorables au fait qu’il y ait moins de taxes sur le bioéthanol que sur l’essence pour inciter les automobilistes à consommer du bioéthanol et donc réduire l’impact des transports sur l’environnement.
*Enquête IPSOS réalisée pour la Collective du bioéthanol, les 29 et 30 octobre 2010, auprès de 955 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Pour en savoir plus : www.bioethanolcarburant.com
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Notes de voyage Herz
Rojek
Bionersis lance son activité de valorisation de gaz de décharge
8
2010, Bionersis annonce le lancement de son activité de valorisation énergétique du biogaz de décharge : 20 mégawatts de capacité installés d’ici 2013. NOVEMBRE
Bionersis prévoit l’installation d’unités de valorisation énergétique sur plusieurs de ses sites en Amérique Latine et en Asie. Des partenariats industriels et financiers sont actuellement à l’étude pour concilier le déploiement rapide de 20 mégawatts de capacité installée à l’horizon 2013 et la maîtrise des contraintes techniques et financières avec une consommation limitée de fonds propres. A ce titre, la société précise que les 6 M e de l’OBSA levés en juillet 2010 ne seront que partiellement affectés au développement des 20 mégawatts de capacité installée. Au delà de cet objectif, Bionersis indique que chaque nouveau projet d’une capacité de 100 000 CERs/an en phase 1 représentera un potentiel énergétique supplémentaire de 3 mégawatts de capacité installée. A ce jour, le portefeuille signé de Bionersis devrait permettre de produire près de 1,2 millions de CERs/an ; les projets en cours de développement et à l’étude portent sur une capacité annuelle supplémentaire d’environ 5 millions de CERs/an. www.bionersis.com
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Cette chaudière brûle apparemment tout type de biomasses sans problèmes de chlore ou autre. Ce sont des chaudières vendues pour les ménages, allant de 14 à 45 kW. L’entreprise fait des essais de combustion et de réglage avec les échantillons de biocombustibles envoyés par le client avant la vente. Elle préconise un minimum de 25% d’humidité dans le combustible. www.rojek.cz
Plusieurs types de chaudières, 5 à 1 000 kW, dont une avec possibilité de brûler du miscanthus (25 à 30% de miscanthus dans le combustible), voire du maïs ou de la paille. Mais cela augmente la quantité de cendres . . . NB : le bois a toujours le meilleur PCI. www.sbthermique.com
Fröling Heizkessel und Behälterbau GmbH
Pellesito Heiztechnik GmbH Chaudières acceptant différents combustibles, tel que le miscanthus. NB : pas la paille car ne permet pas une bonne combustion. www.pellesito.com
Hargassner GmbH Hackgut – Pellets Heizung
Petite chaudière biomasse Agrofire Puissance 25 à 40 kW. Peut être alimentée avec du miscanthus en vrac, granulés ou briquettes (de 50mm de diamètre). Particularité : la chambre de combustion est grande et dispose d’une grille mouvante capable de réduire le volume des cendres de miscanthus qui sont légères et volumineuses. Grande chaudière biomasse De 70 kW à 200 kW, ou 800 kW en série. Peut être alimentée par du miscanthus (mais pas par la paille) en vrac, granulés ou briquettes. NB : La Maschinenring de Linz utilise ce type de chaudière Hargassner pour sa combustion de miscanthus www.hargassner.fr
Il existe environ 10 projets de la sorte en France. C’est une chaudière à bois déchiqueté adaptée pour le miscanthus : la température de combustion est plus basse, le nettoyage des cendres est plus fréquent, la combustion est régulée par une sonde mesurant l’oxygène et activant les entrées d’air primaire ou secondaire. Une grille automatique vibrante et basculante permet un meilleur nettoyage. Fröling ne conseille par contre pas un mélange avec des plaquettes bois car le réglage est différent, mais un technicien peut venir changer ce réglage régulièrement pour une chaudière que l’on voudrait alimenter alternativement avec du miscanthus et des plaquettes bois. Cette chaudière atteint une puissance de 1 MW au maximum (-20% de puissance effective si l’on considère une alimentation en miscanthus seulement) Ils ne font pas de combustion de paille : trop de cendres, soufre et chlore. www.froeling.fr
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Notes de voyage PIVETEAU BOIS MAITRISE LE BOIS DEPUIS 1949 Depuis plus de 60 ans, PIVETEAU BOIS prend sa source dans la Nature en sélectionnant des bois résineux français gérés durablement (PEFC) pour les transformer en une vaste gamme de produits bois dédiés à la construction et à l’aménagement extérieur et intérieur. PIVETEAU BOIS vous propose un combustible propre, économique et écologique pour le chauffage grâce à la valorisation de nos sciures et copeaux de bois. De qualité supérieure et constante grâce au séchage à basse température et à la maîtrise totale de la matière bois, les granulés PIVETEAU BOIS vous garantiront un maximum d’énergie (>5kwh/kg) pour un minimum de cendres (<0,3%). Disponible toute l’année sur toute la France via notre réseau de distribution en vrac pulsé, big-bag et sacs.
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De l’éthanol à base de paille au Danemark en 2011
L
raffinerie de biomasse d’Inbicon à Kalundborg a débuté ses activités en novembre 2009 et a depuis prouvé son processus à l’échelle presque commerciale. L’usine a la capacité de convertir 4 tonnes métriques de paille par heure, l’équivalent de 30 000 tonnes métriques par an. De ça, 5,4 millions de litre (1,5 millions de gallon) de « The New Ethanol » peuvent être produits chaque année ainsi que deux autres sources d’énergie propre et écologique. A
« Nous produisons non seulement « The New Ethanol » pour remplacer l’essence mais aussi un biocarburant propre pour remplacer le charbon », indique le PDG d’Inbicon, Monsieur Henriksen. « Notre processus d’énergie renouvelable est tout aussi important que nos produits d’énergie renouvelable. La raffinerie de biomasse d’Inbicon peut démontrer des efficacités fortement améliorées quand elle est intégrée à toute station d’énergie alimentée par du charbon, usine d’éthanol de grain ou opération combinée électricité-chaleur. L’échange d’énergie symbiotique aide nos clients à bâtir des activités durables et neutres en carbone. » Inbicon travaille actuellement avec des clients dans la planification d’installations commerciales pour l’Amérique du Nord et l’Asie. Source : Inbicon, 5 novembre 2010
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Marché Granulés de bois en vrac en libreservice, paiement par carte bancaire sur le site de production de Langenbach en Allemagne, et inaugurée le 27 octobre 2010 lors des journées portes-ouvertes de la société, la « pompe » à granulés est une solution pratique et rapide pour s’approvisionner en combustible. NSTALLÉE
La « station » est ouverte au public de 6h à 22h pour qui veut s’approvisionner à moindre frais et en dehors des heures d’ouverture de la société. Les clients choisissent sur un écran tactile la quantité souhaitée et valident la commande en réglant par carte bancaire. La quantité commandée est ensuite chargée à l’aide d’un tuyau flexible dans la remorque ou le conteneur du client. La station est d’autant plus intéressante pour les clients qui achetaient jusqu’ici du granulés en sacs car du point de vue économique le vrac est moins onéreux. C’est le groupe MANN Naturenergie GmbH & Co. KG qui a développé le concept et qui vend sa solution clé en main (silo et installation). Markus Mann compte d’ailleurs implanter un réseau de ces stations dans un rayon de 150 km autour de son usine. La production annuelle du groupe Mann se chiffre à 80 000 tonnes. Le groupe se compose de MANN Naturenergie, MANN Energie Suisse et la société de transport MANN.
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Etude Sécher son maïs à la ferme avec du bois déchiqueté
H
Suivi de chaudières à granulés L
petits systèmes de chauffage à base de chaudières à granulés sont une technologie à la fois efficace et de plus en plus populaire, pour une utilisation dans les maisons privées ou les petits locaux commerciaux. Ces chaudières se caractérisent par leur rendement thermique élevé et sont particulièrement adaptées à une utilisation en combinaison avec un système de chauffage solaire. Afin de mieux comprendre la performance de ces systèmes de chauffage, l’institut European Institute for Energy Research (EIFER) à Karlsruhe, Allemagne, a suivi neuf chaudières domestiques au cours des deux dernières années et demie. Le présent article présente les rendements annuels réels mesurés, et aborde les facteurs d’influence. ES
Au cours des dix dernières années, les chaudières à granulé faisant office de système de chauffage central ont conquis une part de marché conséquente en Allemagne (quelque 125 000 unités installées fin 2009) et en Autriche (env. 70 000 unités). Le nombre d’unités installées continue de croître d’environ 20% par an. Pour les applications domestiques, les petites chaudières à granulés sont généralement installées en combinaison avec des réservoirs tampons afin d’éviter les cycles marche/arrêt courts, qui réduisent les rendements et augmentent les émissions. Ils sont souvent couplés à des collecteurs solaires, qui requièrent également un réservoir de stockage thermique. Les collecteurs solaires répondent intégralement à la demande de chaleur en été, et partiellement pendant les périodes de transition. La performance de ces systèmes thermiques combinés repose sur les dimensions, la conception hydraulique et le système de contrôle. EIFER a mené un projet de recherche expérimental visant à obtenir des données terrain de performances détaillées sur ces systèmes de chauffage. Le projet consistait à suivre neuf systèmes différents de chauffage central à base de chaudières à granulés. Six d’entre eux étaient partiellement couplés à des systèmes de chauffage solaire. La campagne de mesures a été lancée en hiver 2007/2008 et poursuivie jusqu’en été 2010. Les chiffres présentés dans cet article portent sur la période 2008/2009.
tous équipés d’un système de circulation d’eau et, à l’exception d’un site, utilisent un réservoir tampon combiné à un réservoir de stockage de l’eau chaude sanitaire (ECS). Ce dispositif, généralement conçu comme un réservoir dans un réservoir, combine le volume de tampon thermique et la préparation d’ECS au sein d’une seule et même unité. L’ECS est chauffée par la chaudière et par les collecteurs solaires si ces derniers sont installés.
Sites suivis Les systèmes observés sont principalement localisés dans des maisons privées du sud-ouest de l’Allemagne, et un système est localisé en France. Les maisons varient en taille et présentent diverses normes d’isolation. Leur consommation annuelle de chaleur varie de 8 à 40 MWh par an. La conception de base des systèmes de chauffage de l’étude est typique des systèmes de chauffage à base de chaudières à granulés utilisés en Allemagne et en Autriche. Ils sont
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GUICHEMERRE, agriculteur à Pomarez dans les Landes se consacre à la production de maïs. Depuis plusieurs années, l’une de ces principales préoccupations sur son exploitation est l’économie d’énergie. ERVÉ
Son exploitation a la particularité de posséder un grand linéaire de haies. Le bois de ses haies était en partie récupéré comme bois de chauffage mais tous les branchages n’étaient pas valorisés, ce qui représentait une source d’énergie perdue. A côté de cela, l’exploitation de Hervé demandait beaucoup d’énergie au moment du séchage du maïs.
Après réflexion, il est apparu logique à Hervé de chercher à valoriser ses branchages pour alimenter son séchoir à maïs. Après plusieurs recherches, il va s’orienter vers un générateur d’air chaud à bois déchiqueté.
Il réalise un premier chantier de broyage en août 2008 et lance son séchoir à maïs en novembre. Le bilan de la première année est positif. Quelques adaptations furent nécessaires pour la campagne 2009 permettant ainsi un bien meilleur bilan puisque Hervé n’a plus eu besoin du tout du fioul.
Sources : FARRE Landes et Chambre d’agriculture des Landes
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Etude Le manque de recherche sur le pourghère pourrait faire échouer son développement
L
Les chaudières à granulés observées dans le cadre du projet sont des produits de grande qualité n’excédant pas 5 ans d’âge, et produits par un seul constructeur. Leur technologie de combustion repose sur un brûleur volcan alimenté en combustible par le dessous. Ces chaudières fonctionnent de manière autonome et sont équipées de systèmes d’alimentation et d’allumage automatiques. La gamme de puissance de ces chaudières varie de 10 à 56 kW. Leur rendement thermique spécifié est de 91% à 93% en fonctionnement à charge nominale. L’une d’entre elles est une chaudière à granulés à condensation d’une puissance nominale de 15 kW et d’un rendement de 103% en charge
nominale. Six des neuf unités sont équipées d’un système de chauffage solaire présentant différentes surfaces de captage. Les installations comportent des collecteurs solaires plats qui injectent la chaleur dans le réservoir tampon. Les systèmes de distribution de chaleur reposent sur des circuits de chauffage contrôlés équipés de pompes de circulation et de vannes de mélange. Les températures du débit dépendent de la température extérieure. La Figure 1 présente le schéma hydraulique de l’un des sites observés équipé de collecteurs solaires.
plantation massive de Pourghère (Latin : jatropha curcas) - végétal permettant de fabriquer des biocarburants - pourrait permettre d’augmenter les revenus des paysans pauvres tout en ayant un effet bénéfique sur le climat. Selon un rapport publié par la FAO (Food and Agriculture Organization) l’absence de recherches scientifiques suffisantes dans le domaine de l’exploitation de la jatropha menace cependant le développement de cette culture. Même si les rendements observés en Inde sont faibles, cela ne doit pas être un frein au développement de cette culture dans la mesure ou les terres utilisées sont impropres aux autres types de productions. A
Le Professeur Balakrishna Gowda, coordinateur du projet Biocarburant de l’Etat du Karnataka met cependant en garde contre les trop grands espoirs concernant la culture de cette plante. Elle doit comme il le signale bénéficier d’apports en eau et en nutriments comme toutes plantes même si son seuil de tolérance est plus élevé. Elle ne peut pour autant résoudre le problème de la pauvreté en une nuit ; selon lui il faut une période de 5 à 7 ans pour que la plante atteigne son rendement maximal.
Image 1 – schéma hydraulique et compteurs d’énergie du Site B
Système de mesures Les principaux dispositifs de mesure sont les compteurs de chaleur placés sur les circuits de chauffage et un système de balance avec cellules de pesée placées aux pieds du réservoir de stockage des granulés Plusieurs compteurs de chaleur mesurent l’énergie, le débit de l’eau et les niveaux de température dans les circuits de chauffage. Cela permet de calculer l’ensemble du bilan énergétique du système (voir Figure 1). La quantité de combustible consommé est calculée grâce au poids de granulés contenus dans le réservoir. Les valeurs mesurées par le système ont été acquises, enregistrées et régulièrement transférées par internet. La fréquence d’acquisition des données était d’une heure pour la plupart des sites ; deux des sites étaient scannés toutes les quinze minutes.
de démarrage et d’arrêt et aux pertes de chaleur causées par l’arrêt de la chaudière. Les rendements annuels mesurés des chaudières autres que celles à condensation varient de 70% à 90%. Selon les spécifications de ces chaudières, elles devraient atteindre un rendement nominal en fonctionnement à pleine charge entre 91% et 93%. Il est possible de s’approcher du rendement nominal, comme le montre le Site F (90%) ou, du moins, d’atteindre des valeurs de rendement élevées, comme celles mesurées au Site G (80%). Néanmoins, cinq installations présentent des rendements annuels de 70% ou légèrement plus élevés, ce qui est bien inférieur au rendement nominal spécifié. Cela montre bien que ces chaudières fonctionnent fréquemment dans des modes qui ne sont pas optimaux (Sites A, B, C, D et I). La chaudière à condensation du Site E présente un rendeRendements des chaudières Un résultat important ob- ment annuel élevé de 101%, ce qui est très proche du rendetenu est le calcul du rendement annuel réel des chaudières ment spécifié en fonctionnement nominal. Il convient toutefois Source : BE Inde numéro à granulés. Ce rendement est déterminé par le rapport entre de mentionner que cette chaudière est intégrée dans un grand 45 (4/11/2010) – Ambas- l’énergie thermique en sortie et l’énergie thermique en entrée, système de chauffage avec des chaudières additionnelles et sade de France en Inde / calculé sur une année. Comme attendu, le rendement annuel d’importants tampons. Cela garantit de faibles températures ADIT – http ://www.bulletins- réel de la plupart des sites est inférieur au rendement nominal de retour et un fonctionnement continu proche des conditions en fonctionnement à pleine charge spécifié par le constructeur. nominales. La Figure 2 présente les rendements annuels de electroniques.com/actualites/64952.htm Cela est lié au fonctionnement à charge partielle, aux phases huit chaudières à granulés observées.
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Etude Une seconde livraison de granulĂŠs nĂŠozĂŠlandais Ă destination de lâ&#x20AC;&#x2122;Europe
C
â&#x20AC;&#x2122; EST le second chargement de granulĂŠs produit spĂŠcialement pour les grosses chaufferies Ă granulĂŠs europĂŠennes qui est parti du port de Napier (NouvelleZĂŠlande) pour lâ&#x20AC;&#x2122;Europe.
Image 2 â&#x20AC;&#x201C; Rendements annuels des chaudières Ă granulĂŠs (2008/09)
Pertes au niveau du rĂŠservoir tampon La principale de lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie solaire nâ&#x20AC;&#x2122;ont pas dâ&#x20AC;&#x2122;effet sur lâ&#x20AC;&#x2122;efficacitĂŠ du syssource de pertes thermiques au sein du système de distribution hydraulique est le rĂŠservoir tampon. Cependant, il est frĂŠquent que la perte de chaleur au niveau du rĂŠservoir tampon soit partiellement rĂŠcupĂŠrĂŠe, ĂŠtant donnĂŠ quâ&#x20AC;&#x2122;une certaine quantitĂŠ dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie peut ĂŠventuellement ĂŞtre rĂŠcupĂŠrĂŠe sous forme de chaleur utilisable dans le bâtiment. Cela dĂŠpend fortement de la structure du bâtiment et de la localisation du rĂŠservoir tampon. Si le rĂŠservoir tampon est situĂŠ dans une enveloppe bien isolĂŠe, les pertes de chaleur du rĂŠservoir tampon peuvent contribuer au chauffage du bâtiment. Les pertes de chaleur au niveau du rĂŠservoir tampon doivent ĂŞtre ĂŠvaluĂŠes en fonction de la source, qui peut ĂŞtre soit la chaudière, soit le dispositif solaire. La part des pertes de chaleur produite par la chaudière rĂŠduit le rendement global du système de chauffage. Ă&#x20AC; lâ&#x20AC;&#x2122;inverse, les pertes rĂŠsultant
1234
tème. Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie solaire ne contribue pas aux consommations de combustible et, en ĂŠtĂŠ, les pertes dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie solaire sont intentionnelles. En effet, on constate gĂŠnĂŠralement une surproduction en ĂŠtĂŠ ĂŠtant donnĂŠ que la demande est faible et que la surface des collecteurs est gĂŠnĂŠralement calculĂŠe de manière Ă garantir une production suffisante dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie solaire pendant les pĂŠriodes de transition saisonnière. Des pertes au niveau du rĂŠservoir tampon de 15% Ă 29% de la chaleur en entrĂŠe ont ĂŠtĂŠ observĂŠes. Les variations de ces pertes entre les diffĂŠrents sites peuvent sâ&#x20AC;&#x2122;expliquer par la qualitĂŠ variable des tampons, leur isolation, leur taille ainsi que les diffĂŠrents rapports entre la production de chaleur par la chaudière et la production de chaleur solaire. Le Tableau 3 montre les bilans ĂŠnergĂŠtiques annuels et les pertes relatives au niveau des rĂŠservoirs tampons observĂŠs.
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Image 3 â&#x20AC;&#x201C; Bilans ĂŠnergĂŠtiques annuels et pertes relatives du rĂŠservoir tampon (2008/09)
Part solaire La production de chaleur solaire enregistre davantage de pertes que la production de chaleur par la chaudière, principalement en raison de la surproduction en ĂŠtĂŠ. Câ&#x20AC;&#x2122;est pourquoi, lorsque lâ&#x20AC;&#x2122;on observe la part du solaire dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie produite, il est impossible dâ&#x20AC;&#x2122;identifier lâ&#x20AC;&#x2122;impact positif des collecteurs solaires pour le client. Afin dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠvaluer ces impacts, les parts du solaire dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie produite â&#x20AC;&#x201C; utilisĂŠes pour le chauffage et lâ&#x20AC;&#x2122;eau chaude sanitaire â&#x20AC;&#x201C; ont ĂŠtĂŠ calculĂŠes Ă lâ&#x20AC;&#x2122;aide dâ&#x20AC;&#x2122;une mĂŠthode spĂŠcifique
dâ&#x20AC;&#x2122;approximation. Les rĂŠsultats montrent que la part du solaire consommĂŠ est infĂŠrieure Ă celle produite. La part ainsi calculĂŠe varie largement, de 8% Ă 40% de la chaleur consommĂŠe. Ces variations sont dues aux diffĂŠrences de technologie, dâ&#x20AC;&#x2122;orientation et de surfaces des collecteurs. La Figure 4 montre la part annuelle du solaire dans lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie produite et lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie consommĂŠe, ainsi que les rapports entre la surface des collecteurs et la surface habitable des sites.
Ce chargement de 17 000 tonnes fait suite Ă une première livraison de 6 700 tonnes en mars dernier. Ces livraisons sâ&#x20AC;&#x2122;inscrivent dans le cadre dâ&#x20AC;&#x2122;un contrat de trois ans (15 million de $) conclu avec ces chaufferies. La sociĂŠtĂŠ Natureâ&#x20AC;&#x2122;s Flame affirme par la voix de son dirigeant, Kerry Ellem, ĂŞtre prĂŞte Ă fournir le secteur du chauffage domestique europĂŠen avec des livraisons par container de 3 000 tonnes de granulĂŠs (ensachĂŠs) prĂŞts Ă la distribution au cours des 4 prochains mois. Ces granulĂŠs rĂŠpondent Ă la marque qualitĂŠ DINplus et si lâ&#x20AC;&#x2122;on en croit un prĂŠcĂŠdent communiquĂŠ de presse concernent le marchĂŠ italien. La sociĂŠtĂŠ crĂŠĂŠe en 2003 compte trois unitĂŠs de granulation dont la plus grosse unitĂŠ nĂŠo - zĂŠlandaise, dâ&#x20AC;&#x2122;une capacitĂŠ de 40 000 tonnes annuelle inaugurĂŠe en mars dernier, et dont le dĂŠveloppement est dĂŠjĂ annoncĂŠ pour atteindre une capacitĂŠ de 90 000 tonnes annuelles. Natureâ&#x20AC;&#x2122;s Flame appartient Ă lâ&#x20AC;&#x2122;entreprise publique Solid Energy New Zealand Ltd qui exploite entre autres des mines de charbon, et gros producteur de biodiesel. Source : www.coalnz.com le 4 novembre 2010
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Etude Une nouvelle unité de production de granulés en Wallonie
L
société Girretz, importateur des appareils Edilkamin en Belgique et actif dans la distribution de pellets de bois depuis 2006, a décidé de se lancer dans la production de granulés Image 4 – Parts du solaire et des chaudières dans la consommation annuelle de chaleur (2008/2009) de bois en partenariat avec le logisticien du Conclusions L’analyse des données collectées au cours pertes demeurant dans le bâtiment sous forme de chaleur utilide ces deux années et demie a souligné l’application réussie sable dépend largement de la localisation du réservoir tampon déchet de bois FORO- des petites chaudières à granulés. Les systèmes fonctionnent et de la structure du bâtiment. Cet aspect devrait être pris en NEX à DISON. automatiquement et ne requièrent aucune intervention de la compte lors de la conception du système de chauffage. A
L’unité a produit ses premiers granulés en août 2010 et devrait atteindre sa pleine production en ce mois de novembre. Avec une capacité installée de 40 000 t, cette nouvelle unité porte la capacité de production de la Région wallonne à 460 000 t/an.
part de l’utilisateur. Il n’a été observé aucun effort de maintenance spécifique, outre la maintenance annuelle et l’élimination des cendres (env. une fois par mois). Les propriétaires des maisons concernées se sont dits satisfaits du système de chauffage en général.
En combinaison avec les systèmes de chauffage solaire, les réservoirs tampons et les réservoirs d’ECS permettent l’utilisation de la chaleur solaire pour le chauffage de l’air au printemps et en automne. Outre la préparation d’eau chaude sanitaire, les systèmes présentant de vastes surfaces de collecLa performance des systèmes de chauffage varie grande- teurs peuvent largement contribuer à la production de chaleur ment et dépend de nombreux paramètres. Ces paramètres du système de chauffage de l’air. sont liés à la conception et au dimensionnement des sysChristian Schraube tèmes, à la structure du bâtiment, ainsi qu’à la configuration EIFER des contrôles du système. European Institute for Energy Research EDF-KIT Les réservoirs tampons, qui sont largement utilisés dans les systèmes de chauffage à base de chaudière à granulés, sont la principale source de pertes de chaleur. La part de ces
Emmy-Noether-Straße 11 76131 Karlsruhe, Germany christian.schraube@eifer.org, +49 721 61 05 13 39
Pour plus de renseignements : www.girretzpellets.be ou www.girretzpierre.be
Source : Valbiom Magazine, Octobre 2010
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Cogénération
Felletin, la pionnière mal récompensée L
cogénération, c’est la production simultanée de chaleur et d’électricité avec un minimum de perte d’énergie. Plus développée dans les pays de l’Europe du Nord qu’en France, elle est le plus souvent utilisée dans le secteur industriel ou dans certains établissements publics gros consommateurs ; les collectivités locales y ont recours moins fréquemment. L’originalité de l’installation de Felletin, petite cité située en Limousin, réside dans l’utilisation de deux énergies : les déchets de bois et le gaz naturel, ce dernier étant appelé uniquement en secours. Le projet a émergé à l’occasion d’une réflexion sur la rénovation du chauffage des bâtiments municipaux, en prenant en compte le souhait de valoriser les déchets de bois produits en quantité par les scieries de Felletin et de ses alentours, mais aussi pour permettre l’arrivée du gaz naturel à Felletin. Le dimensionnement de l’installation, relativement modeste, a été conçu afin d’éviter des transports de bois combustibles sur des distances trop importantes et génératrices de pollutions. A
Image 1 – L’extraction automatique du combustible depuis le stockage, photo Frédéric DOUARD
Description de l’installation Elle comprend 5 éléments principaux : – Une logistique d’approvisionnement comportant : – Une réception des produits dans deux fosses de 120 m3 chacune qui alimentent un broyeur. De là le bois calibré est acheminé par un ensemble de convoyeurs vers le hangar de stockage mécanisé (Image 6), ou exceptionnellement, directement dans la trémie d’alimentation de la chaudière. – Le hangar de stockage est équipé d’un groupe de transporteurs qui réalisent l’homogénéisation du produit en conjuguant les effets d’une mise à stock longitudinale par couches minces successives, et d’une reprise transversale au moyen d’un appareil d’extraction continue, de type « gratteur ». Un ensemble de convoyeurs à bandes amène ensuite le bois – combustible calibré et homogénéisé jusqu’à la chaudière. (Image 1) – Une chaudière Alstom (Image 2) d’une hauteur de 23 m qui brûle 9 tonnes d’écorces et de sciure à l’heure. Celleci fonctionne toute l’année, avec juste un mois d’arrêt technique en été, lorsque les besoins de chaleur sont au plus bas et sont alors couverts par la chaudière gaz de secours.
Image 2 – La chaudière lors de la construction, photo Soccram
– Une turbine à vapeur (Image 3) qui entraîne un alternateur produisant l’électricité vendue à EDF et dans une moindre mesure les besoins électriques des auxiliaires. – Un réseau de chaleur de 4 km de longueur desservant le Lycée des Métiers du Bâtiment (représentant la moitié de la consommation totale), les autres bâtiments scolaires (collège, écoles élémentaire et maternelle, l’Institut médico-éducatif), les bâtiments municipaux (mairie, salle polyvalente, gymnase,. . .), des habitats collectifs (HLM, maison de retraite) et une manufacture de tapisseries. – Une batterie d’aéroréfrigérants ayant pour fonction de refroidir l’eau du processus lorsqu’elle n’est pas utilisée par le réseau de chaleur.
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Basse production de poussière pour les chaudières à granulés
C
’ EST le résultat obtenu par la société allemande Viessmann Werke GmbH & Co KG qui a commandé une étude sur la combustion des granulés afin de parvenir à réduire les émissions de poussières – et ce sans recours à des filtres couteux.
Selon le rapport de recherche, les émissions d’une chaudière à granulés de 20 kW se trouvent réduites de 66% à plein régime, et 80% à puissance nominale. Les particules fines peuvent être réduite de 74 à 83%.
L’étude à été menée par Bios Bioenergiesysteme GmbH à Graz (Autriche) grâce à des simulations en laboratoire et sur ordinateur du comportement en combustion des granulés. Les résultats ont montré comment adapter les chaudières de 20 à 25 kW : une zone de combustion primaire suffisamment grande et une amenée du combustible tout en douceur évitent la formation des plus grosses poussières. Le bon mélange des gaz de combustion avec l’air primaire et la séparation de la zone de combustion secondaire permettent une combustion complète et évitent la formation de particules organiques. La formation d’aérosols anorganiques est liée à la montée en température du lit de combustion : il s’agit donc d’un paramètre à contrôler précisément.
Source : www.fnr-server.de
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Cogénération Note à l’attention du lecteur
Etats-Unis atlas des énergies corréler sources et chés
Cet article avait été édité dans le numéro précédent de votre magazine, mais une erreur de manipulation sur notre maquette avait fait sauter la dernière page de l’article. Nous tenons à nous en excuser auprès des lecteurs, de la Ville de Felletin et de la Soccram qui avaient contribué à sa rédaction. L’article est donc réédité complet dans ce numéro. La rédaction.
: un biopour resmar-
L
’ ATLAS américain des bioénergies est un outil exceptionnel qui permet une analyse rapide des potentiels et des emplacements pour les producteurs de biomasse et pour les porteurs de projets. Les utilisateurs peuvent choisir parmi une multitude de données géographiques comprenant une série de matières premières de base, une série de centrales électriques ou de chauffage existantes, des stations service et des statistiques d’utilisation de l’énergie. Construit dans Google Maps, l’atlas des bioénergies inclut deux cartes interactives, bio-électricité et biocombustibles. Ces cartes permettent de comparer et analyser les matières de base à partir des données du ministère de l’énergie des États-Unis (DOE), de l’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis (EPA), et du ministère de l’agriculture des États-Unis.
Montage juridique et financier Aspect juridique : la société SOCCRAM a été désignée concessionnaire de service public pour une durée de 20 ans par délibération du conseil Image 3 – La turbine à vapeur, photo Soccram municipal du 14 mai 1999. Elle a été chargée de construire la chaufferie et le réseau de chaleur, puis d’exploiter et d’entreConsommation et production Consommation de bois : tenir l’ensemble des installations pendant la durée du contrat. 60 000 tonnes de produits connexes de scieries sont utilisées Aspect financier : Sur un montant global d’investissements 3 chaque année ce qui correspond à 200 000 m fournis princide 14 millions e , seuls 2 765 millions e de subventions ont palement par Mallarini scieries situé à Felletin et par un GIE été apportés : 1 394 millions e de fonds européens par l’Etat, Bois-Energie regroupant la majorité des scieries situées dans 762 000 e de l’Ademe, 457 000 e de la Région Limousin et un rayon de 60 km autour de Felletin. 152 000 e du Conseil Général de la Creuse, le reste étant supProduction de chaleur : le réseau de chaleur distribue porté par la concession. Cette réalisation innovante présente environ 14 000 MWh par an aux usagers locaux. Production de nombreux intérêts pour la commune : d’électricité : 20 000 MWhé par an . Le rendement global de – sur le plan écologique, produire de l’électricité et de la l’installation reste faible du fait que la plus grande part de l’énerchaleur à partir d’une énergie locale et renouvelable gie thermique n’est toujours pas utilisée alors que les bois des répondant ainsi au souci de préservation de l’environnenombreuses scieries voisines pourraient être séchés sur une ment en évitant à la fois l’utilisation des énergies fossiles installation aussi économique que facile à réaliser sur le site et le recours à l’énergie nucléaire. de Felletin. Cette opération serait gagnante pour tous. – sur le plan économique, les avantages sont multiples : – pour la filière bois, en aidant à résoudre le problème Les chiffres de l’installation d’élimination des déchets de scieries, – pour la région, en créant 10 emplois directs sur le site, Chaudière à bois : Production de vapeur surchauf– pour la création d’activité, avec la production de chafée : 16,6 MW, 41 bars, 430˚, 18 T/h. leur à un prix stable pendant toute la durée du contrat Turbine à vapeur : Production d’électricité : 3,5 MW, de concession, 6 000 Volts. – La chaufferie de Felletin pourrait aussi contribuer à Réseau de chaleur : Puissance thermique : 8,5 MW, la valorisation des bois broyés lors de l’entretien des de 70˚à 110˚. voies de circulation. Chaudière de secours au gaz : Production d’eau Contact : Ville de Felletin chaude : 7,35 MW, 110˚. Floriana TCHAO-AGO communication@felletin.fr www.felletin.fr Contact Soccram Laurent BOUSSON, Responsable d’exploitation de la centrale l.bousson@soccram.fr
La carte bio-électricité propose les trois fonctions Question, Analyse et Vue de l’état. La fonction « question » permet aux utilisateurs d’accéder aux données qui alimentent la carte et de les télécharger par région. La fonction « analyse » donne les facteurs de conversion communs. La fonction « vue de l’état » fournit des données de disponibilité des biocombustibles et des données de consommation. Lien vers l’atlas : http ://maps.nrel.gov/bioenergyatlas Image 4 – Schéma des installations, Soccram
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Cogénération Une expérience pionnière bien mal récompensée de ses efforts L’installation complète a été, après beaucoup d’efforts, mise en route en 2005. La très grande hétérogénéité des bois bruts disponibles a nécessité la création d’une installation performante d’homogénéisation des bois approvisionnés. Il faut souligner également que les cendres sont conditionnées de façon à être valorisées en totalité par épandage comme amendement agricole. Cette installation, en exploitation continue effective depuis plus de 5 ans, est ainsi devenue la seule référence française de cogénération en milieu rural pour le compte d’une collectivité. Et elle constitue avec l’installation de la Poterne à Grenoble les deux seules références publiques en matière de cogénération bois en France. Elle a permis d’éviter l’émission de l’équivalent de 110 000 tonnes de CO2 .
très récemment adopté et publié par arrêté du 28 décembre 2009, et qui se situe entre 125 et 160 e/MWhé pour des puissances électriques comprises entre 5 et 12 MWé. Malheureusement en l’état, ce tarif n’est pas applicable à Felletin, car doté d’une turbine d’une puissance électrique limitée à 3,5 MWé ! Cette évolution considérable du tarif démontre bien que le tarif défini pour Felletin en 2002 n’est absolument plus adapté. A côté de cela, pour les abonnés au réseau de chaleur, l’opération est très compétitive puisque la facture est de 875 e TTC / équivalent logement, ce qui est inférieur à la facture d’un chauffage individuel au gaz pour un équivalent logement qui est de 1 210 e TTC et bien moins onéreux qu’au fioul (1 378 e TTC) ou à l’électricité (1 280 e TTC) — Données Amorce décembre 2007
Metso va convertir une chaufferie charbon à la biomasse pour Dalkia en Pologne
L
finlandais Metso va modifier une chaudière à charbon pulvérisé pour utiliser la biomasse pour Dalkia Łód´z SA en Pologne, augmentant ainsi la part de production renouvelable de la centrale de Łód´z. E
La mise en route de l’installation est prévue pour décembre 2011. Cette commande souligne les possibilités de Metso en tant que fournisseur de solutions bioénergie et renforce son expertise dans la conversion et la modernisation des centrales existantes. Image 5 – Ecorces combustibles avant broyage, photo Frédéric Douard
Malgré le fait de constituer une référence nationale, les gestionnaires de l’installation sont pourtant confrontés à un prix de rachat de l’électricité qui a été fixé en février 2005 pour 15 ans à 45 e ht/MWh en moyenne. On peut ainsi aisément imaginer les difficultés d’équilibre financier surtout lorsque l’on sait que les appels d’offres récents pour la production d’électricité par la biomasse, sont malgré des tarifs beaucoup plus avantageux que celui-ci, restés en majorité sans suite. Pour rappel, le MWh électrique d’origine biomasse était racheté en moyenne à 86 e/MWhé pour les projets CRE 1, 128 e/MWh pour les projets CRE 2 et seront rachetés à environ 145 e/MWh pour les projets CRE 3, c’est-à-dire plus de trois fois le tarif accordé à Felletin dans le principe en 1999. Le tarif de Felletin est en fait basé sur le tarif d’achat fixé définitivement par l’arrêté du 16 avril 2002. Aujourd’hui, le tarif d’obligation d’achat en vigueur est celui
Image 6 – Le hangar de stockage et ses convoyeurs automatiques, photo Soccram
La question que l’on peut naturellement se poser aujourd’hui, c’est pourquoi ne pas réévaluer les tarifs pour les rares installations pionnières en France et sous contrat, alors qu’elles ont servi de part leur antériorité à poser les bases de la politique actuelle de cogénération biomasse, une politique qui profite aujourd’hui à des dizaines de projets qui n’ont plus qu’à bénéficier de ces acquis et d’un tarif cette fois plus réaliste. La reconnaissance de la nation pourrait facilement passer par ce petit effort, si peu coûteux, puisque ne concernant que deux installations de taille modeste. Cela éviterait en tout cas que ces installations méritantes ne se transforment à force de difficultés en échecs alors que les objectifs du pays sont encore si loin d’être atteints en matière de couverture en électricité renouvelable. Frédéric DOUARD
La modification de la chaudière actuelle inclut les pièces en pression, la manutention du combustible et des cendres. L’automation complète du lot chaudière inclut l’automation du processus, la surveillance des émissions et de la partie électrique. Le groupe Dalkia dispose à ce jour de 176 équipements thermiques utilisant la biomasse dans le Monde, d’une capacité totale combinée de 3 135 MW thermiques et de 664 MW électriques, pour une consommation de 1.8 million de tonnes de biomasse. Metso est un prestataire global de technologies et de services pour l’exploitation, la construction, la production d’électricité, l’automation, le recyclage et les industries de la pâte à papier. Elle emploie 27 000 employés dans plus de 50 pays. www.metso.com Source : METSO le 23 septembre 2010
Image 7 – Livraison de plaquettes fines dans le hangar, photo Frédéric DOUARD
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Réalisation La norme européenne EN 14961-3, un gage de qualité pour les briquettes
«L
briquettes : un combustible de plus en plus apprécié en complément du bois bûche. Bien qu’il soit difficile de l’estimer, ce marché présente d’énormes potentiels de développement » selon la présidente du groupe de travail consacré aux briquettes au syndicat allemand du bois-énergie et des granulés (DEPV) – Mme NOACK – interrogée à l’issue d’une séance de travail du groupe briquettes. ES
En premier lieu le DEPV a mis en avant la nécessité d’améliorer la documentation au sujet des briquettes, et s’est fixé comme objectif de collecter et de publier des données fiables sur ce marché. Les participants (nombreux) de ce groupe ont estimés la production allemande 2009 aux environ de 350 000 tonnes. La demande intérieure serait cependant supérieure. Cependant la disparité des qualités de ces produits sur le marché nécessite une normalisation. La norme européenne EN 14961-3 prévoit des critères exigeants qui seront transposés au niveau national de chaque Etat membre : le DEPI (L’institut allemand des granulés) prévoit d’ores et déjà d’étendre sa marque ENplus, tout comme son homologue français (FCBA) le fait au niveau NF Biocombustibles solides. François Bornschein d’après www.depv.de et www.fcba.fr
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La chaufferie biomasse de Cergy-Pontoise M
Image 1 – Le site de la chaufferie de Cergy, photo Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise
en marche en mars 2009, la chaufferie bois de Cergy-Pontoise est devenue à cette date, avec ses 25 MW, la chaufferie collective à biomasse la plus puissante de France, détrônant au passage celle de Vitry-le-François dans la Marne (16 MW), qui tenait le titre depuis 1985 !
ISE
Le réseau de chaleur La chaufferie est raccordée au ré- ainsi été installés entre 1971 et 1974. Après 1981 le Plan seau de chaleur collectif de l’agglomération de Cergy Pontoise, un réseau qui parcoure 44 km sur 4 communes (voir image 2 page 25). Dès la création de la ville nouvelle en 1970, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise (CACP) s’est équipée d’un réseau de chaleur géothermal sur le site de Cergy Saint-Christophe. Cependant, le manque de rentabilité de cette installation, du à une température trop basse, un débit insuffisant et d’importants travaux de réfection, a conduit la CACP à fermer les puits, cette fermeture n’étant pas irréversible.
Charbon conduira à l’installation du générateur charbon, le réseau étant exploité à l’époque par CPCU. Aujourd’hui une délégation de service public a confié cette gestion à la Compagnie de chauffage urbain, CYEL, une filiale de Dalkia. Depuis 1996, une bonne partie de l’énergie délivrée sur le réseau de chauffage urbain provient, en plus du fioul et du charbon, de l’usine d’incinération d’ordures ménagères Auror’Environnement, implantée elle aussi sur la commune de Saint-Ouen l’Aumône, à quelques kilomètres de la chaufferie CYEL. Cette chaleur, récupérée derrière une production d’électricité, couvre la base du réseau à hauteur de 43% des besoins totaux. Le complément est fourni par la chaufferie centrale de Saint-Ouen L’Aumône qui intègre donc la chaufferie bois en plus des chaudières existantes, fioul et charbon. L’apport de la biomasse permettra à terme au réseau d’être alimenté à plus de 60% par des énergies renouvelables ou fatales. A terme donc, l’énergie du réseau proviendra de 4 sources : – – – –
incinération : 43% bois et co-combustion bois : 22% charbon : 30% gaz naturel : 5%
L’introduction de la biomasse présente un double bénéfice environnemental et économique. Au niveau environnemental le bois-énergie permettra chaque année de réduire les émissions de CO2 de 27 000 tonnes. Au niveau économique, en franchissant le cap des 50% d’énergies renouvelables, le réseau bénéficie désormais d’un taux de TVA à 5,5% comme le prévoit la législation française en matière de promotion des énergies décarbonées. Notons que cette disposition législative française (loi no 2008-1443 du 30 décembre 2008), issue de la directive européenne 2006/18/CE du Conseil du 14 février 2006, est un outil formidable pour les collectivités désireuses à la fois de baisser les charges de leurs abonnés aux réseaux de chaleur Une chaufferie centrale basée à St Ouen l’Aumône a alors mais aussi de promouvoir l’usage des énergies renouvelables. été créée pour suppléer ces besoins et par la suite pour rem- Et dans le même registre, la Loi Grenelle 2 votée le 3 mai placer la géothermie. Quatre générateurs au fioul lourd ont 2010 (article 30-I), donne la possibilité aux concessionnaires
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Réalisation de réseaux de chaleur de pouvoir modifier par avenant les échéances des contrats dès lors qu’ils intègrent une chaufferie biomasse en cours de contrat, et ceci au plus tard 3 ans avant la fin du contrat initial. En parallèle CYEL est actuellement engagée dans un important programme de travaux visant à la sécurisation des installations par l’adjonction d’une chaufferie au gaz naturel d’appoint et de secours de 80 MW à l’ouest de l’agglomération.
Le réseau de chauffage urbain alimente aujourd’hui plus de 25 000 logements et 600 000 m2 d’équipements tertiaires, ainsi que des bâtiments publics et des immeubles de bureaux. Le nombre de sous-stations sera à terme de près de 300. Les perspectives de développement du réseau à horizon 2014 consistent dans le raccordement de près de 8 500 nouveaux logements, rendant ainsi l’éco-chaleur du réseau accessible au plus grand nombre.
Des indices de prix des granulés biocombustibles en Scandinavie et en Autriche
L
publication de ces indices est réalisée dans le cadre du projet PELLETSBIO qui a débuté le 1 septembre 2008. L’objectif du projet est de fournir des bases pour la rédaction de contrats pour les utilisateurs industriels ou collectifs autour de la Baltique, en Allemagne et Autriche, en Belgique et Pays-Bas et pour les exportations nord américaines. A
Pour l’instant les indices sont fournis zone par zone, mais à terme, ils seront agglomérés en un seul. Ils sont fournis en e/MWh.
Image 2 – Schéma de la chaufferie biomasse de Cergy et du réseau de chaleur, infographie Dalkia
lectivité a toujours été de maintenir un service de qualité sur un réseau en perpétuel évolution, tant géographique qu’énergétique. Et ceci n’a pas toujours été aisé étant donné la forme du réseau en « arrête de poisson », où les sources d’énergie se trouvent à l’opposé géographique des consommateurs, et séparées d’eux par une autoroute, une voie de chemin de fer et l’Oise ! Afin de sécuriser la fourniture de cette grande partie ouest du réseau, une chaufferie de secours au gaz naturel est en cours de construction dans cette zone à Cergy, dans le quartier des Linandes, une chaufferie qui sera réceptionnée en février 2011.
La démarche de la collectivité Entretien avec JeanMarie ROLLET,Vice-président de la Communauté d’agglomération, en charge du traitement et de la valorisation des déchets, et de la performance énergétique. Avant toute chose, Jean-Marie ROLLET rappelle que cette belle réalisation qu’il a le plaisir d’administrer et d’enrichir aujourd’hui est le fruit du travail de son prédécesseur à la Vice-présidence aux déchets et à l’énergie, Marc DENIS, et qui avait reçu pour cela le soutien du Conseil Régional d’Île de France dans le cadre de sa politique régionale de l’Energie. Depuis la création du réseau, la préoccupation de la col-
Les questions sociale et environnementale ont également fortement guidé la collectivité quant aux choix économiques et techniques. Le choix du bois est en effet arrivé en continuité de la recherche d’économie financière pour maîtriser les charges des abonnés et en parallèle des souhaits environnementaux de la population. Et pour abonder en ce sens, la biomasse a apporté bien plus que son simple prix compétitif et que son carbone neutre : elle a permis, en couvrant avec l’énergie de récupération de l’incinérateur des déchets plus de 50% de la fourniture d’énergie, un classement en réseau décarboné. Ce classement fait aujourd’hui bénéficier les utilisateurs d’un
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C’est la société FOEX Indexes Ltd, l’organisation qui publie les indice PIX, qui commercialise ces indices. Pour l’Autriche, FOEX et propellets Autriche ont mis en place un accord qui permet à proPellets de publier sur sont site un indice partiel pour le marché des installations moyennes en Autriche (moins de 15 tonnes par livraison).
Plus d’informations (en anglais) : contact@foex.fi ou tél +358 9439 1030 ou www.foex.fi
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Réalisation Une certification pour les granulés américains
L
’ AGENCE de l’environnement américaine (EPA) a demandé au Pellet Fuel Institute (PFI) de mettre sa charte (volontaire) de qualité des granulés en conformité avec les nouveaux critères d’exigence.
abaissement de la TVA sur l’énergie à 5,5% au lieu de 19,6%, en plus de l’abaissement de TVA qui était déjà constaté depuis des années pour la partie abonnement dans le cadre de la politique de promotion des réseaux de chaleur. Cette baisse de TVA a contribué à réduire le prix global de l’énergie de 10%. Parallèlement à l’effet TVA, et grâce aux économies réalisées, deux fonds alimentés directement pas les recettes du réseau à hauteur chacun de 0,5% du chiffre d’affaire viennent d’être mis en place. Ils sont pourvus chacun de 70 à 75 000 e. Le premier, le fonds d’incitation aux économies d’énergie, permettra d’accompagner les abonnés en finançant leur information, du conseil, des études, des diagnostics ou des campagnes de mesure des déperditions, dans le but de baisser les consommations. Le second, le fonds de solidarité aidera les abonnés en difficulté à s’acquitter de leurs charges de chauffage par la remise de chèques chaleur par les organismes sociaux. Un troisième dispositif à caractère social et environnemen-
tal vient également d’être mis en place grâce à la biomasse. Il accompagne quant à lui les comportements vertueux et permettra de baisser de 10% les tarifs d’abonnement pour les abonnés qui parviendront à baisser leur consommation de plus de 10%, suite aux travaux « durables » de maîtrise de l’énergie qu’ils auront réalisés. Ajoutons enfin, parmi toutes les opportunités ouvertes par la biomasse que le passage au bois permet également de réaliser une économie substantielle sur la redevance carbone, cette taxe dont doivent s’acquitter toutes les installations énergétiques de plus de 20 MW et qui consomment du carbone fossile. Depuis trois ans, la commercialisation par vente ou location des crédits carbone générés par rapport au quota en cours, a en effet permis de constituer une réserve de plusieurs centaines de milliers d’euros, une somme qui sera prioritairement affectée à l’amélioration des performances énergétiques du réseau en terme de régulation ou de calorifugeage. Il est parallèlement prévu une redistribution aux usagers des reliquats de ces investissements.
Plutôt que de créer une nouvelle norme pour les biocombustibles densifiés, l’EPA a demandé au PFI en mars 2010 lors d’HPBExpo d’intégrer les nouveaux critères plus contraignants à sa charte qualité existante et se mettre en conformité pour les aspects certification. Le PFI avait commencé la révision de sa charte dès 2005, qui avait abouti en février 2009 à un système d’assurance qualité, qui fait donc à nouveau l’objet d’une révision suite aux nouvelles exigences de l’EPA.
Les modifications portent notamment sur l’abandon du système d’assurance qualité précédent (QA/QC) au profit d’une véritable procédure d’audit et de certification, la distinction entre les paramètres normatifs obligatoires et les indications purement informatives (non-obligatoires), l’amélioration de la méthode de test de la durabilité et l’ajout d’une méthode alternative de détermination du taux de fines.
La qualité super-premium prévoit notamment un taux de cendres et de fines ≤ 0, 5%.
Source : Pellet Fuels Institute
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Image 3 – Le convoyeur d’approvisionnement de la chaufferie, photo Antoine Devouard
déchargent leurs produits dans un bâtiment où ils sont criblés et broyés. Les broyats sont ensuite mélangés pour atteindre l’homogénéité recherchée et acheminés vers un hangar ouvert afin de les laisser sécher pour atteindre les 35% d’humidité requis pour la chaudière. Une fois sec, le combustible est stocké à l’abri avant d’être acheminé vers la chaufferie. Les 40 000 tonnes de bois consommés chaque année représentent les besoins de chauffage de 4 000 logements. La Image 4 – Visite avec Grégory GREBOVAL, CYEL, chef d’exploitation provenance des bois est la suivante : – 35% de bois propre de recyclage (palettes non traitées L’approvisionnement La nouvelle installation valorise de classe A), des bois collectés sous différentes formes à proximité du site : – 25% de plaquettes urbaines d’élagage de l’Ouest Paride la plaquette forestière complétée par des bois d’élagage, sien, des palettes en fin de vie et du criblât de compostage. C’est la – 20% de plaquettes forestières des forêts d’Ile-de-France société Sylvénergie Développement qui est en charge d’assu(78, 95), rer ces fournitures à un prix garanti. – 20% de criblat de compostage. A partir d’une plateforme dédiée, les différentes ressources locales destinées à la biomasse sont préparées, contrôlées et stockées avant livraison en chaufferie. Pour cela les camions
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Réalisation Leroux et Lotz place une chaudière bois de 25 MW à Limoges
L
et Lotz Technologies (LLT) vient d’être retenu par Dalkia pour réaliser une chaudière biomasse de 25 MW pour la Société de Distribution de Chaleur de Limoges (SDCL).
Image 5 – Les fosses de bennage équipées de murs d’aspiration des poussières
À leur arrivée à la chaufferie, les camions sont pesés avant déchargement dans une fosse. Là, un système original d’aspiration dans les murs de la fosse a été mis en place cette année pour capter les envolées de poussières générées au bennage (Voir image 6).
EROUX
La Centrale Biomasse de Limoges sera l’une des premières réalisées dans le cadre de l’appel d’offres CRE3 lancé par la Commission de régulation de l’Energie et portant sur des centrales de cogénération utilisant de la biomasse. Image 7 – Le silo, photo Frédéric Douard
La chaufferie à bois L’ensemble four-chaudière a été
fourni par les établissements Leroux et Lotz Technologies (LLT), basés à Nantes et spécialistes français des chaudières industrielles (Voir en fin d’article). Le système de combustion utilisé est un « spreader stoker » avec grille tournante, c’est-à-dire que le combustible est projeté sur une grille qui tourne sur elle-même. La combustion est réalisée à 50% en suspension et à 50% en couche mince sur la grille mécanique.
Pour le chauffage urbain de Limoges, cette centrale de cogénération biomasse alimentera le réseau de chaleur du Val de l’Aurence soit l’équivalent de 3 000 logements et produira 7,5 MW électrique. Elle sera opérationnelle pour la saison de chauffe 2012. Des études à la mise en service, LLT réalisera la totalité de l’îlot chaudière : du système d’alimentation biomasse et de combustion au traitement des fumées. La chaudière fonctionne avec une très grande variété de biomasse, d’une humidité de 30 à 55% : plaquettes forestières et de scierie, bois d’élagage et d’entretien d’espaces verts, refus de compostage, écorces, sciures, bois de recyclage. Cette chaudière se caractérise notamment par ses niveaux de température de 485˚ et de pression de 66 bars.La chaufferie devrait être mise en service en novembre 2011.
Image 6 – Détail de la zone de bennage et des parois aspirantes, photo Frédéric Douard
La biomasse est ensuite acheminée par convoyeur à bandes vers un crible qui les vérifie à nouveau et qui les envoie vers un broyeur pour les non-conformes. Les produits conformes sont envoyés vers le silo de stockage ou directement vers la chaudière. Tout au long des convoyeurs, pas moins de 3 postes de déféraillage se succèdent. Le silo, un cylindre de 4 000 m3 procure une autonomie de 3 à 4 jours en pleine charge. Le dessilage est réalisé par une grosse vis rotative de 10 m de rayon qui ramène le combustible vers le centre du silo où un convoyeur l’emporte vers la trémie de la chaudière.
Source : LLT Image 8 – La chaudière, photo Antoine Devouard
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Réalisation Un recyclage des fumées permet de maîtriser les émissions d’oxydes d’azote (NOx). L’air primaire est réchauffé pour permettre la combustion de biomasse ayant un taux d’humidité élevé. Cette technologie de combustion existe depuis des décennies sur des chaudières industrielles. Le système de combustion étagée permet de garantir un rendement théorique de 90,5% en fonctionnement nominal avec un bois à 45% d’eau. La chaudière verticale est constituée de tubes d’eau à 2 parcours. Les tubes d’eau permettent de respecter un volume de chambre de combustion très important, ce qui implique une très faible vitesse des fumées réduisant ainsi considérablement les effets de l’érosion et présentant donc une excellente tenue dans le temps. En outre, ce volume important optimise la combustion et permet une grande accessibilité pour les opérations de maintenance.
Image 9 – La grille tournante de la chaudière
La chaudière contient très peu de réfractaire, limitant ainsi son entretien ainsi que les accrochages pour les combustibles à faible humidité. La mise en place d’un nettoyage automatique en fonctionnement par air comprimé permet de maintenir les surfaces d’échanges dans un bon état de propreté. Un nombre important de portes de visite a été mis en place entre chaque faisceau facilitant leur accessibilité. Le dépoussiérage est réalisé par un cyclone et un filtre à manche qui permettent de maintenir les émissions de poussières en deçà de 20 mg/Nm3. Frédéric DOUARD Contacts : www.cergypontoise.fr et www.cyel.fr
La chaufferie de Cergy-Pontoise en chiffres Une puissance totale de 325 MW : – Saint-Ouen CYEL : 1 chaudière biomasse de 25 MW, 1 chaudière charbon de 52 MW, 2 chaudières fuel lourd de 52 MW, 2 chaudières fuel lourd de 17 MW. – Cergy CYEL : 4 chaudières gaz naturel de 20 MW qui seront opérationnelles début 2011 – Saint-Ouen Auror’Environnement : 30 MW de chaleur fatale issue de l’incinérateur d’ordures ménagères Une température de 190˚C à 22 bars 300 sous-stations à terme Une production actuelle de 360 000 MWh dont 79 200 par le bois
L’offre de Leroux & Lotz Technologies lui permet aujourd’hui de réaliser une seconde chaufferie du type de celle de Cergy pour le réseau de chaleur de Limoges (Société de Distribution de Chaleur de Limoges, SDCL). La Centrale biomasse de la SDCL (filiale de Dalkia) sera réalisée dans le cadre de l’appel d’offres CRE3 portant sur des projets de cogénération à biomasse. Cette centrale alimentera le réseau du Val de l’Aurence, soit l’équivalent de 3 000 logements, et produira 7,5 MW électriques. Elle sera opérationnelle pour la saison de chauffe 2012-2013.
Les chaudières LLT LLT propose des îlots chaudière biomasse de 1 à 100 MWth suivant deux gammes de chaudières : – la gamme Eurobiomass WT, dont fait partie la chaudière de Cergy et qui couvre une gamme de puissance de 10 à 100 MWth, – la gamme Eurobiomass FT, qui couvre les puissances de 1 à 10 MWth. La gamme Eurobiomass FT se situe dans le domaine des moyennes puissances, pour production d’eau chaude, d’eau surchauffée ou de vapeur saturée jusqu’à 25 bars. Les chaudières FT acceptent tous types de biomasse : – Bois (plaquette, écorce, bois déchet. . . ) – Déchets végétaux (Coques, bagasse,. . . ) – Végétaux à croissance rapide (miscanthus, paille. . . ) Les chaudières Eurobiomass WT sont quant à elles destinées aux centrales de cogénération, de production de chaleur, d’eau surchauffée, de vapeur saturée ou surchauffée jusqu’à 525˚et 100 bars. Les chaudières WT acceptent également tous types de biomasses de 20 à 55% d’humidité et permettent en plus leur co-combustion avec le charbon. Les foyers LLT Le brûleur Multifuel est conçu pour assurer la combustion ou la co-combustion de biomasse pulvérisée et de charbon, de liquides ou de gaz. Il est adapté aux installations existantes souhaitant se moderniser en vue de réduire leurs rejets atmosphériques. Il trouve en particulier ses applications dans l’industrie (séchage, fours, etc. . . ), dans les centrales de chauffage urbain et de production d’électricité. Le Multifuel couvre la gamme de puissance 10 à 50 MWth. Le BioswirlTM est un brûleur compact pour la combustion de biomasse disposant d’une plage de charge importante. Ceci est rendu possible par une combustion plus rapide en pulvérisant d’abord le combustible puis en le brûlant dans un brûleur cyclone. Le plus souvent, le combustible utilisé est du granulé de bois. Le BioswirlTM couvre la gamme 1 à 10 MWth. Les chaudières à lit fluidisé bouillonnant permettent l’utilisation de combustibles « difficiles » telles que les biomasses très humides ou les boues, mais aussi de combustibles puissants comme les granulés, les briquettes et les agro-carburants. Le lit fluidisé bouillonnant couvre la gamme de 10 à 100 MWth. Le Spreader Stoker, foyer à projection, utilisé à Cergy, est l’une des méthodes les plus fréquemment employées. Le choix entre le Spreader Stoker et le lit fluidisé bouillonnant se fait en fonction du type de combustible, de la simplicité opérationnelle, de la gamme de puissance, du taux de charge et des performances souhaitées. Contact : www.lltcom.com
Rendements réseau : production 91%, distribution 85%, global 77% Rendement de la chaudière bois : 90% 25 000 équivalent logements et 60 000 m2 de tertiaire déjà raccordés Une consommation annuelle prévisionnelle de 40 000 tonnes de bois 17 millions e d’investissements pour la biomasse, dont 5 apportés par la Région 22% de l’énergie fournie sur le réseau par le bois
Pôle thermique • Ilots chaudière biomasse de 1 à 100 MWth • Brûleurs Biomasse Bioswirl et Multifuel • Condensation de fumées
43% de l’énergie fournie sur le réseau par l’incinération des déchets 27 000 tonnes de CO2 économisées par an avec le bois Prix de l’énergie pour les usagers en 2009 : 51,2 eTTC /MWh soit une baisse de 9% suite au passage au bois Montant de la facture de chauffage du logement type : 576 eTTC soit une baisse de 10,5% suite au passage au bois
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Tel. 33 (0)4 76 14 77 70 www.lltcom.com
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Performance Le papetier Stora Enso continue à investir dans les granulés
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La cogénération au bois de Mende N
Image 1 – Les échangeurs des deux grosses chaudières, photo Bioénergie Lozère.jpg
disions dans un autre article de ce même magazine que la chaufferie de Cergy-Pontoise était devenue en mars 2009 la plus puissante des chaufferies collectives au bois de France. Et bien quelques mois plus tard, en novembre 2009, la chaufferie de Mende lui soufflait la place avec 42 MW. La capitale de la Lozère voyait ainsi la mise en service de la première centrale de cogénération retenue dans le cadre de l’appel d’offre CRE 2 lancé par le ministère en charge de l’énergie en 2007. Et le fait est remarquable, cette installation est également la seconde installation française de cogénération biomasse sur un réseau de chaleur collectif, après la mise en route de celle de Felletin en 2005 (Voir également notre article dans ce numéro). Le 5 juin 2008, la commission de régulation de l’énergie (CRE) annonçait retenir vingt-deux projets de production simultanée de chaleur et d’électricité utilisant la biomasse. Dix-huit mois plus tard, le projet Bio Energie Lozère était le premier à atteindre son but. OUS
géant papetier finlandais vient d’investir 10 millions e pour produire du granulés dans sa scierie d’Imavere en Estonie. La construction va démarrer durant le dernier trimestre 2010 pour une mise en route dans un an. E
« Cet investissement fait partie de notre stratégie de développement dans le secteur des biocombustibles solides et qui vise à devenir l’un des fournisseurs majeurs en Europe du Nord. Avec cet investissement nous visons les clients industriels et résidentiels par nos canaux déjà établis de distribution et de vente, par exemple en Suède, qui est le plus grand marché de granulés en Europe.
La cogénération La cogénération à partir de biomasse qui depuis sa création a alimenté nombre de chaufferies de la est fort peu développée en France. En dehors des deux villes ville et de la région. citées, il n’existe que quelques installations dans l’industrie du bois. Il faut dire que la production d’électricité par la biomasse n’a jamais constitué une priorité française, puisque jusqu’à l’appel d’offre de 2007, les tarifs de rachat proposés n’étaient guère attractifs. Pourtant, la production d’électricité est envisageable en complément, partout où des productions importantes de chaleur sont réalisées. Les rendements électriques sur production thermique étant quelque soit les systèmes ou les combustibles, compris entre 20 et 30%, exceptionnellement 40 sur des opérations très optimisées, il n’est écologiquement pas envisageable de produire de l’électricité sans une bonne valorisation de la chaleur. Et l’idée couramment répandue, selon laquelle la chaleur est un résidu de la production électrique, biaise le raisonnement de l’efficacité. Il convient en effet de ne concevoir la production électrique que comme une plus value Le porteur du projet, même s’il a reçu le soutien sans d’une production thermique qui se doit de valoriser les 50 à faille de la municipalité, n’en est pourtant pas la collectivité 60% de chaleur récupérable. elle-même. C’est une entreprise familiale implantée à Mende depuis des générations qui est à l’origine. . .nous allons dire Le projet La ville de Mende, s’est ainsi dotée d’un réseau de ce projet audacieux. Si en effet, l’installation a pu démarde chaleur d’une dizaine de kilomètres avec une soixantaine rer 18 mois seulement après l’accord de la CRE, c’est que de points de livraison qui alimentent une centaine de bâtiments le projet était en fait déjà tout ficelé et décidé avant même publics et privés du territoire de la commune. Ces bâtiments la réponse finale de l’institution. Car les beaux projets sont avaient jusque maintenant en grande majorité recours au fioul souvent histoire de passion, tout comme à Vitry-le-François pour le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire. Rap- dès 1984, Felletin dès 1999 ou encore Cergy plus récemment, pelons néanmoins que la cité mendoise n’est pas une novice ces réalisations innovantes sont le fruit à chaque fois de la en matière de bois-énergie puisque depuis 1982, elle héberge passion, de la persévérance et de la compétence d’un homme. l’un des plus anciens producteurs de granulés de bois français,
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La capacité annuelle de l’usine sera de 100 000 tonnes de granulés. La production sera entièrement auto - suffisante en matière première en utilisant les sous-produits de la scierie et de la menuiserie. « Par cette valorisation des sousproduits, nous augmentons la rentabilité de notre scierie» indique Hannu Kasurinen.
Les activités « produits bois » de Stora Enso produisent déjà des granulés sur quatre autres emplacements en Suède et en Russie avec une capacité annuelle totale 310 000 tonnes, et qui sera donc portée à plus de 400 000 tonnes.
Source : Stora Enso, le 29 septembre 2010
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Performance Inauguration de la chaufferie biomasse de Michelin à Cholet
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Cholet, le site est principalement dédié à la fabrication de pneus de véhicules utilitaires et de 4x4.
La chaufferie biomasse de 10 MW est entrée en service au mois de septembre 2010.
22 000 tonnes de bois seront nécessaires au bon fonctionnement de la chaufferie biomasse chaque année. Le recours à ce combustible permettra d’éviter l’émission d’environ 12 000 tonnes de CO2 par an. La chaufferie valorisera des produits forestiers qui n’entrent pas en concurrence avec les autres usages du bois :
– plaquettes forestières (bois broyé en forêt) – connexes de scieries (chutes de bois, écorces. . .) – broyats de palettes (type classe A)
Cofely garantit l’approvisionnement en bois - énergie de qualité grâce à sa centrale d’achat intégrée, qui a notamment conclu un partenariat avec Bois Energie Maine Atlantique (BEMA) groupement d’entreprises régional. Pour limiter les transports routiers, l’approvisionnement est sécurisé dans un rayon de 30 à 80 km maximum. Concernant les cendres issues de la combustion du bois, elles seront valorisées en compostage (mélange des cendres avec des déchets organiques).
Source : COFELY le 1 octobre 2010
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La chaufferie Ici à Mende, cet homme c’est Michel ENGELVIN, entouré de sa famille, son épouse et ses deux fils Jérôme et Vincent, et qui ont porté presque seuls ce projet de 30 millions e. Car la famille ENGELVIN est une famille du bois depuis 1936. Michel est avec ses fils et son épouse, aux commandes de Engelvin Travaux Publics et Réseaux, installée également à Mende. Alors, avec la passion du bois d’un côté et la force d’une entreprise d’envergure nationale de l’autre, il était envisageable de se laisser aller à entreprendre sa passion, produire de la richesse moderne, locale, écologique, chez soi, avec les bois de sa région. Une société dédiée a ainsi été créée, également en famille, la société Bio Energie Lozère. Et dès 2008, l’entreprise s’est tournée vers la société Polytechnik, constructeur renommé de chaudières industrielles et collectives à bois en Autriche pour la réalisation de cette usine d’un total de 42 MW thermiques. Polytechnik, représentée en France par Wolfgang BAUER, dirigeant de la société française, a ainsi été retenue pour concevoir et livrer l’installation clés en main.
des raccordements sont ainsi prévus à ce jour jusqu’en 2012. Côté fonctionnement, l’optimisation des performance a été de régle. Une partie de l’énergie présente dans les fumées est récupérée par étapes successives afin d’améliorer le rendement de l’installation. Un économiseur eau/air permet de préchauffer l’eau avant de l’injecter dans les générateurs de vapeur. L’air comburant est aussi préchauffé avant son introduction dans les foyers par le biais d’un échangeur air/air. La température de sortie des gaz de fumées est ainsi réduite, ce qui limite la quantité d’énergie rejetée dans l’atmosphère, et l’énergie ainsi récupérée est réinjectée dans le processus de production de chaleur. Le rendement des deux lignes de production de vapeur ainsi attendu est de 90%. Le savoir-faire de la société Polytechnik en termes de combustion, associé à un traitement des fumées constitué d’un dépoussiéreur multicyclonique et d’un électro-filtre, permet de maintenir les émissions atmosphériques en dessous des normes requises. Ces émissions seront par ailleurs contrôlées de manière continue, l’installation étant classée ICPE.
La chaufferie Localisée à 1 000m d’altitude sur les hauteurs de la ville de Mende, l’installation technique se compose de deux générateurs de vapeur haute pression, d’une turbine et d’un alternateur, ainsi que d’une chaufferie biomasse eau chaude. Michel RANC, le responsable d’exploitation de BIO ENERGIE LOZERE, nous explique que la combustion des plaquettes a lieu dans des foyers à grille mobile hydraulique. Deux générateurs de vapeur haute pression de 16,1 MW unitaire permettent la production totale de 39,75 tonnes de vapeur par heure. Cette vapeur surchauffée à haute pression (23 bars, 425˚C) est ensuite détendue dans une turbine à vapeur reliée à un générateur, permettant ainsi de produire 7,5 MW électriques et qui sont injectés sur le réseau d’ERDF. Afin d’alimenter le réseau de chaleur de la ville, un échangeur permet, à partir de vapeur soutirée sur la turbine, de produire jusqu’à 23 MW d’eau chaude. Pour le secours et les périodes les plus froides, une troisième chaudière à bois, un appoint indépendant, permet la production de 10 MW sous forme d’eau chaude. La chaufferie fonctionne ainsi à 100% au bois ! L’énergie ainsi valorisée sur le réseau de chaleur devrait être à terme supérieure à 40 000 MWh/an. De 2009 à 2011, se sont en effet 60 bâtiments qui seront raccordés, et
Image 2 – Michel Ranc dans la salle de commandes
Afin de gérer l’ensemble des paramètres de production, tous les automatismes sont reliés à un système de supervision permettant de suivre en temps réel et d’ajuster en permanence les paramètres de fonctionnement. Depuis la mise en route et la première injection d’électricité sur le réseau public au cours du mois de novembre 2009, l’installation fonctionne en autocontrôle 24h/24, ce qui permet d’atteindre une durée de fonctionnement supérieure à 8 000h. La production électrique attendue est de 63 000 MWhé. Le contrat est établi sur une durée de 20 années.
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Performance Bois-bûches en France : la marque « biomee » disparait
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Le réseau de chaleur Image 1 – La pose du réseau de chaleur a été réalisé entièrement par Engelvin TP Réseaux, Photo Bioénergie Lozère
Sur le toit de la chaufferie, des batteries d’aérothermes dissipent la chaleur non consommée par le réseau. Notons ici que les contrats de fourniture d’électricité proposés par la CRE à puissance fixe limitée pénalisent fortement le rendement global de cogénération, car ils obligent les installations à produire la même quantité d’électricité quelque soit les besoins thermiques. Un type de contrat qui définirait une fourchette d’énergie à produire, ce qui correspond à la réalité des centrales thermiques (même celles d’EDF), permettrait d’optimiser beaucoup plus le rendement global et éviterait de rejeter trop de chaleur par le circuit du refroidissement des condensats d’une puissance maximale de 23 MW. L’utilisation de cette énergie basse température qui est prévue dans le process Polytechnik permettra d’augmenter encore le rendement de l’ensemble. Enfin, pour une sécurité maximum de fonctionnement, deux groupes électrogènes diesel de 350 kW chacun garantissent une continuité de fonctionnement ou de redémarrage, en cas de coupure de courant du réseau et de mise en défaut provisoire de l’installation interne.
en Lozère. Du côté technique, le réseau fonctionne à 100˚C départ et 70˚C en retour.
L’approvisionnement Dès le départ, afin de ne pas perturber les flux de matières qui circulent des scieries vers les industries du papier ou du panneau, la famille Michel ENGELVIN a choisi de s’approvisionner principalement en plaquettes forestières et bois ronds. Des accords de fourniture sur le long terme ont été conclus directement avec les propriétaires forestiers, la connaissance humaine du tissu local ayant été un facteur déterminant dans la confiance que les forestiers ont pu créditer au projet. La moitié des bois proviennent des forêts privées et le reste des forêts gérées par l’Office National des Forêts. Une société d’exploitation forestière a été crée pour approvisionner tout ou partie des 80 000 tonnes de bois annuellement nécessaires à l’usine. Deux déchiqueteuses de forte capacité et plusieurs camions et porteurs forestiers ont été acquis pour la récolte des produits forestiers, bois d’éclaircies, coupes dédiées, bois incendiés, coupe d’entretien.
UPRA vient de décider de simplifier la liste de ses marques en bois de chauffage
A la suite du rachat de Biomee SAS par SUPRA (filiale d’EDF Énergies Nouvelles), SUPRA se retrouvait à gérer 4 marques et noms différents :
– SUPRA – BIOMASSE ENERGIE EUROPE et son acronyme commercial BIOMEE – E-Bois
Il a été décidé de supprimer la marque Biomee, et l’activité bois de chauffage - bois énergie de SUPRA, réparties devient :
Les ressources humaines L’ensemble des installations de production, mais aussi de réception et de chargement du combustible dans les silos est assuré par 3 personnes en astreinte tournante 24h/24. Un équivalent-personne supplémentaire provenant de la famille Michel ENGELVIN assure quant à elle la gestion de l’ensemble, à savoir 3 sociétés : – L’approvisionnement en combustible par BC 48, société d’exploitation forestière – La production d’énergie par Bioénergie Lozère – La distribution d’énergie par Tendem Seule partie externalisée du fonctionnement, l’entretien des équipements thermiques et électriques du réseau de chaleur a été confié à la société Dalkia. Polytechnik réalise l’entretien annuel de l’usine de cogénération.
– légalement : SUPRA SA, Établissement E-bois – et commercialement : ebois
Image 2 – Déchiquetage à Bioénergie Lozère, photo Bioénergie Lozère
Des fournisseurs extérieurs en bois rond ou plaquettes complètent la fourniture et tout confondu, ce sont 12 semiremorques qui déchargent quotidiennement à l’usine, soit 275 Le réseau de chaleur Sous maîtrise d’ouvrage commu- tonnes de bois. nale, il a fait l’objet d’une délégation de service public pour Pour assurer les week-ends mais surtout les périodes d’insa conception, sa réalisation et son exploitation. Une société tempéries, un stock tournant de trois mois a été constitué filiale de Dalkia et Engelvin TP & Réseaux a été créée pour autour de l’usine, soit 20 000 tonnes. Il est composé d’un hanl’occasion : TENDEM. Le contrat court sur 24 années. gar de 6000 m3 à proximité immédiate des silos, de plusieurs Engelvin TP & Réseaux réalise l’ensemble de la fourniture parcs de bois ronds et de plusieurs tas coniques de plaquettes et de la pose du réseau, une activité qui conforte l’entreprise à l’air libre.
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Rien ne change par contre au niveau service, la prise de contrôle par SUPRA devant permettre d’assurer des moyens de développement à l’activité bois-énergie.
www.e-bois.fr
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Performance Fiat Panda Natural Power 2011 avec moteur biogaz - gaz naturel
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modèle phare de Fiat sera équipé d’un moteur à gaz naturel / biogaz plus performant. E
Le Fiat Panda Natural Power sera doté du moteur renforcé 1,4 L
Les électrofiltres Image 3 – La chaufferie, photo Bioénergie Lozère
Les amateurs des Fiat Panda seront ravis : plus de puissance avec 70ch pour le modèle à gaz naturel / biogaz et encore moins d’émissions CO2 , avec des valeurs sensationnelles de 107 g/km et de 96 g/km avec l’apport de biogaz de 10%.
Le moteur du nouveau Fiat Panda 1.4 Natural Power répond à la nouvelle norme Euro5. Fiat démontre clairement qu’il n’est pas indispensable d’avoir un moteur hybride pour arriver à des émissions CO2 en dessous de 100 grammes, soit les meilleures de la catégorie.
Les clés de la réussite Au plus fort des interventions sur tion de la combustion, valorisation des cendres et surtout choix le site de la chaufferie, plus de 100 personnes ont travaillé simultanément sur le chantier. 30 millions d’investissement, dont 5 dans le bâtiment et les voiries, sans compter le début du réseau de chaleur financé par la collectivité : il est évident que la rentabilité d’un tel projet ne peut se trouver, dans un contexte où le prix du fuel reste bas, que grâce à des trésors d’ingéniosité et par la mise à profit de l’ensemble des ressources disponibles. C’est ainsi que l’entreprise ENGELVIN TP Réseaux a été et est encore mise à contribution, dans des conditions avantageuses pour le projet, pour la construction des ouvrages et leur aménagement qui va se poursuivre jusque 2012 a minima : la chaufferie, les stockages et le réseau de chaleur. Des économies d’échelle, de déplacement, des mutualisations de moyens, tout a été mis en œuvre pour que le coût du projet soit le plus juste possible, sans bien sûr en réduire la qualité.
du combustible le plus fiable à cette échelle : la plaquette forestière qui garantit l’optimum de fonctionnement des générateurs avec le minimum de risques, d’usure et d’entretien. Pour résumer, si cette chaufferie est aujourd’hui quasiment la seule à exister en dehors de l’industrie, et l’une des seules à avoir été réalisée dans le cadre des appels d’offre CRE, c’est que ses concepteurs disposaient des compétences sur l’ensemble de la chaîne et qu’ils ont évité d’externaliser les postes, là où classiquement chaque intervenant mange un bout de rentabilité. En ayant réalisé une intégration totale de son projet par ses moyens propres, la famille Michel ENGELVIN a réussi le pari de monter ex nihilo une centrale de cogénération de taille industrielle, là où des dizaines de projets ont échoué depuis le lancement du premier appel d’offre électricité-biomasse en 2004. Frédéric Douard, Bioénergie International Contacts : BioEnergie Lozère bioenergielozere@orange.fr et tél. 04 66 480 480 Michel RANC, directeur d’exploitation de la chaufferie Michel, Vincent et Jérôme ENGELVIN, dirigeants Polytechnik France : contact@polytechnik.fr Wolfgang BAUER, dirigeant - tél. 02 32 30 42 86
Le prix de base du Fiat Natural Power s’élève à CHF20 300.- (Panda Panda) respectivement CHF23 050.(Climbing). Image 4 – La réception des produits
Auteur : Ralph Tschopp
Source : le 24 septembre 2010
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Les ouvrages ont été conçus et réalisés comme une partie intégrante du patrimoine familial, c’est-à-dire pour durer et être transmis tel une valeur sûre aux générations suivantes. Aucune logique financière de court terme, n’est venue rogner la qualité du projet. Pour preuve, des ouvrages titanesques sur le Causse d’Auge qui surplombe Mende, des équipements qui anticipent l’avenir comme une chaudière à bois de 10 MW juste pour couvrir les pointes, mais qui pour sûr garantira un prix d’énergie pour des décennies. Et dans la chaufferie, aucune des options d’optimisation du fonctionnement et des rendements n’ont été écartés : récupération de chaleur à tous les niveaux, optimisa-
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Formation
Bastia – Le mastère énergies renouvelables Image 1 – La promotion 2010-2011 en visite sur la plateforme de Corse Energie Bois, photo Frédéric Douard
Promotion no 10 pour le mastère énergies renouvelables de Bas- En matière de bioénergies Deux séries de cours sont entièrement détia L’institut Arts et Métiers ParisTech de Corse est implanté à Bastia depuis diées à la biomasse avec le bois-énergie et le biogaz, deux segments de 2001. La Corse est un laboratoire à échelle 1 permettant de travailler sur les problématiques de l’intégration des ENR dans un paysage énergétique favorable. Les problèmes de disponibilité, de connexion, d’intégration, de stabilité, de prévision. . .sont expérimentalement étudiés. La taille du territoire permet également de travailler sur des scénarii non reproductibles sur un réseau massif. La collaboration avec des opérateurs privés et publics ouvre des perspectives de recherche et de test quasi unique dans un contexte de proximité de la métropole.
marché parmi les plus actifs des énergies renouvelables. Le territoire corse se prête d’ailleurs fort bien à la pratique de la biomasse-énergie puisque la collectivité de Corse dispose d’une société d’économie mixte dédiée depuis 1988 : Corse Energie Bois.
Une formation offrant des débouchés L’intégration dans le secteur d’activité est rapide (pas plus de 3 mois) après 6 mois de projets professionnels en entreprise. Quelques exemples de débouchés et secteurs d’embauche : – Ingénieur projet énergies renouvelables et maîtrise de l’Energie Une formation professionnelle diplômante de haut niveau L’insti- – Conseil, Expertise et Etudes amont (opportunité, faisabilité,. . .) en France et tut de Bastia propose un Mastère spécialisé en énergies renouvelables et à l’International leurs systèmes de production. Depuis 2001, l’institut de Corse a formé plus – Responsable de la mise en place de démarche Qualité Globale et Environde 200 ingénieurs sur les problématiques énergétiques aussi bien au niveau nementale, Développement Durable, démarche HQE national qu’international. Leur expertise est surtout axée sur la conception et la – Assistant technique à la Maîtrise d’Ouvrage (AMO) intégrée en phases de réalisation de systèmes multi-modes de production d’énergie économiquement conception, de réalisation et d’exploitation viables à partir des énergies renouvelables ou conventionnelles. – Entreprises porteuses de projets, bureaux d’études, cabinets d’architecture et d’urbanisme – Entreprises producteurs et fournisseurs d’énergies – Collectivités locales et territoriales Parmi les projets à venir, l’Institut souhaite fortement développer la formation continue sur les thématiques : HQE (Haute Qualité Environnementale), MDE (Maîtrise De l’Energie) et Ecoconstruction en forte demande. Cette année, il a mis au point une formation destinée aux architectes de la Corse pour une sensibilisation et certification à la Qualité Environnementale du cadre Bâti en méditerranée. L’Institut de Corse souhaite également s’inscrire dans des activités de recherche Image 2 – La promotion 2010-2011 en travail dirigé sur le bois-énergie, photo Frédéric Douard en coopération avec les laboratoires référencés d’Arts et Métiers ParisTech (le Une formation connue et reconnue Les porteurs de projet, industriels, laboratoire Mécanique des Fluides à Paris, le laboratoire Arts et Métiers Painstitutions reconnaissent aujourd’hui la qualité des enseignements dispensés risTech CNRS TREFLE à Bordeaux et le laboratoire Arts et Métiers ParisTech par des experts des différents domaines, directeurs techniques, responsables LE2P à Lille) mais aussi de l’Université de Corse et de son laboratoire CNRS de bureau d’études ou d’institution, chef d’entreprise, qui apportent une vision de Vignola. Contact : Institut Arts et Métiers ParisTech de CORSE pragmatique des différents métiers et missions. Brigitte.COURTOIS@ensam.eu Maison du Parc Technologique 20206 BASTIA Tél. : +33 (0) 4 95 30 96 34
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Social Volvo Trucks a presenté un nouveau moteur biogaz - biodiesel à Francfort
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les modèles exposés chez Volvo, au salon de Francfort (IAA), on trouve un Volvo FM propulsé par un moteur diesel de 13 litres fonctionnant au gaz naturel / biogaz et au diesel. ARMI
Premier constructeur à utiliser des moteurs diesel fonctionnant au gaz naturel / biogaz Volvo est le premier constructeur de camions au monde à utiliser la technologie présentée à l’IAA qui combine le haut rendement énergétique du moteur diesel aux bénéfices de l’alimentation au gaz. Par rapport aux précédentes générations des moteurs au gaz, le rendement énergétique a été amélioré de 30 à 40%. Cette technologie est l’une des alternatives de carburant que Volvo est en train d’évaluer et qui présente un fort potentiel pour l’avenir.
« Avec un Volvo FM propulsé au gaz, nous montrons que le gaz n’est désormais plus limité à la circulation urbaine mais qu’il est aussi le carburant idéal pour les longues distances », déclare Lars Mårtensson, directeur chargé de l’environnement au sein de Volvo Trucks.
Volvo Trucks Suisse www.volvotrucks.ch
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Auteur : Ralph Tschopp
Source www.vehiculeagaz.ch 1 septembre 2010
: le
Terres africaines et biocarburants L
défis auxquels l’Afrique est confrontée sur son sol consistent principalement à assurer la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et le développement durable. Parallèlement à cela, de nombreux programmes de développement de sources d’énergies renouvelables ont été lancés à grande échelle dans la plupart des pays d’Afrique par des acteurs extérieurs à l’Afrique. Parmi ces sources d’énergies renouvelables, les bioénergies en général et les biocarburants en particulier sont celles qui attirent le plus l’attention des industriels et des responsables politiques. Ces initiatives dites modernes découlent le plus souvent d’accords entre les états africains et de grands groupes d’investisseurs internationaux qui ont pour objectif d’exporter la totalité de la production vers les marchés internationaux en pleine croissance sur ces thématiques de bioénergies. Mais ces pratiques ne sont pas sans conséquences sur l’économie des populations locales et sur l’environnement, car en donnant leur accord sur l’utilisation des terres agricoles de leurs pays, elles ouvrent la porte à la pauvreté, à l’insécurité alimentaire mais aussi à la déforestation. ES
La ruée vers les terres agricoles
liée aux transports d’ici à l’horizon 2020. Cet ambitieux objectif ne pourra être atteint en majorité que grâce aux agrocarburants. Un besoin venu d’ailleurs L’augmentation de la de- On estime que l’Union européenne devra exploiter environs mande mondiale en énergie a poussé les pays développés 15 millions d’hectares de terres « hors-territoire européen ». mais aussi certains pays émergents, comme le Brésil, à se L’objectif étant colossal et le délai court, cela ne pourra se lancer dans la production et l’usage de biocarburants comme faire que de manière massive et insistante. Ceci a peut-être sources alternatives d’énergie. Or, pour réaliser des écono- déjà laissé entrevoir aux dirigeants des pays africains des opmies d’échelle dans cette filière, il faut produire les plantes, qui portunités d’enrichissement au point d’être impatients de voir sont les matières premières des biocarburants, sur de vastes transformer leurs vastes étendues de terres agricoles en de étendues de terres arables. Ces dernières sont disponibles nouveaux gisements d’or vert. en Afrique, un continent qui s’étend sur plus de 30 millions de km2 — soit plus de trois fois la superficie de l’Europe — dont près de 875 millions d’hectares selon l’ONU sont cultivables. Bon nombre de ces programmes de biocarburants ne sont pas conçus pour répondre à la demande interne, mais pour l’exportation sur les marchés internationaux, particulièrement vers l’Union européenne qui a annoncé des objectifs ambitieux en matière de biocarburants.
Contribution de la promotion des biocarburants à cette ruée L’Europe des 27 s’est engagée à inclure 10% d’énergies renouvelables dans sa consommation énergétique Image 1 – Cultures vivrières au Cameroun, photo Frédéric Douard
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Social Un projet public de cogénération biomasse à Metz
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Ville de Metz et la Caisse des Dépôts et Consignation, actionnaires d’UEM, vont construire l’une des plus grandes Centrales à biomasse de France, couplée au réseau de chauffage urbain.
Image 2 – Productions vivrières au Cameroun
Un cadre juridique et économique propice Les Etats africains ne pèsent pas lourd face aux grands investisseurs. En effet, les autorités des pays africains accueillent favorablement ces offres d’investissements étrangers par l’achat ou la location de milliers d’hectares. Généralement, ces pays disposent d’un cadre juridique national très peu développé et il existe fréquemment un flou sur la propriété des terres. Ces terres sont souvent héritées et leur étendue ainsi que les documents fonciers qui les régissent sont pour la plupart inexistants ce qui les rend très vulnérables. En toute évidence, les petits agriculteurs sont déjà perdants car les propriétaires terriens qui n’ont pas de titres de propriété en bonne et due forme vont sans doute être chassés. Officiellement, les gouvernements locaux assurent à l’opinion publique qu’ils ne mettent à disposition de ces investisseurs que des terres supposées libres et inutilisées par les populations locales. Malheureusement, le constat est bien plus alarmant. Ce sont pour la plupart des petites agricultures familiales ou des terres de pâturage pour des troupeaux en élevage extensif de bovins et caprins. Aussi, les agriculteurs confrontés aux problèmes de survie quotidienne, bradent leur patrimoine.
grandes capitales africaines et les villes européennes.
Des chiffres non maitrisés Il est difficile de se procurer des renseignements précis sur les prix exacts des terres. Les détails des accords fonciers sont généralement tenus secrets, si bien qu’on ne sait pas s’ils prévoient des garanties pour les populations locales. Les gouvernements craignent que des réactions politiques hostiles se manifestent si les populations locales et l’opinion publique étaient au courant des accords réels. A l’heure actuelle, des organismes internationaux comme la FAO et l’Union européenne insistent sur la transparence de ces accords dans une perspective de développement durable.
L’Usine d’électricité de Metz (La société d’économie mixte UEM), l’une des rares régies municipales de France à produire de l’électricité, s’est lancée dans un processus d’études de modernisation de sa centrale de Chambière afin de faire face aux nouveaux besoins de production pour son réseau de chauffage urbain en plein développement. Après avoir balayé de nombreuses solutions, le choix final s’est logiquement porté sur la mise en place d’une centrale utilisant la biomasse. Ce projet nécessite un investissement de 45 à 50 millions d’euros et s’inscrit dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Il permettra l’extension du réseau de chauffage urbain de Metz, lequel deviendra l’un des plus importants réseaux en France avec une part d’énergies renouvelables de 60%. Composée d’une chaudière d’une puissance thermique de 45 MW produisant de la vapeur à partir de plaquettes de bois et d’un turboalternateur d’une puissance de 9,5 MWe, la centrale biomasse produira de l’électricité à hauteur de 44 millions de kWh par an, soit la consommation de 10 000 ménages, avant de recéder la vapeur résiduelle au réseau de Metz, avec un rendement global voisin de 80%.
Des conséquences socio-économiques désastreuses Les cultures alimentaires risquent d’être remplacées par des cultures à vocation énergétique. A ce rythme, on peut s’attendre à une disparition des agricultures familiales dans certaines régions africaines et à une augmentation du nombre de personnes souffrant de la famine. Des organisations comme la Banque mondiale ont indiqué que l’utilisation de terres agricoles pour produire des biocarburants a entraîné une augmentation des prix alimentaires, ce qui a conduit des millions d’africains à la pauvreté. Partout en Afrique les agriculteurs et les éleveurs sont mis au chômage forcé avec leurs outils de cultures et leurs troupeaux. Il s’ensuit de nombreuses expulsions de populations, un exode rural massif vers les
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Image 3 – Cultures vivrières au Sénégal, photo Frédéric Douard
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L’énergie produite par la centrale biomasse sera issue de bois produit localement, renouvelable, et présentant un bilan neutre pour l’environnement. Les 100 000 tonnes de plaquettes nécessaires au fonctionnement de la centrale se répartissent ainsi :
– 57% de plaquettes forestières majoritairement issues de l’exploitation forestière dans un périmètre de 100 km maximum, – 31% de bois de récupération propre issu des centres de tri de déchets, – 12% d’écorces et de résidus de scieries.
La filière d’approvisionnement est constituée en collaboration avec l’Office National des Forêts, la Coopérative forestière Forêts et Bois de l’Est pour les forêts privées et des opérateurs locaux dans les domaines forestiers et de l’environnement.
Le projet de centrale à biomasse UEM est couplé à la volonté de développer de façon conséquente le réseau de chaleur (Quartier de l’Amphithéâtre, le nouvel Hopital CHR de Mercy et autres projets actuellement à l’étude) permettant à l’installation d’atteindre un niveau global d’efficacité fort élevé, valorisant tout à la fois la chaleur et l’electricité. Il permettra de remplacer la consommation actuelle de près de 20 000 tonnes de charbon par an et de présenter un bilan carbone neutre pour l’environnement.
Sources : UEM et Ville de Metz
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Image 4 – Récolte de noix de palme au Cameroun, photo Frédéric Douard
Les opportunités et risques liés à la production des biocarburants La production de biocarburants peut comporter des opportunités mais aussi des risques. En effet, les principaux acteurs de la filière que sont les chercheurs et les agriculteurs restent encore divisés sur les avantages et les inconvénients de la production des biocarburants. Officiellement, les stratégies nationales pour le développement des biocarburants visent à offrir pleinement des possibilités : – de réduction des émissions de gaz à effet de serre, – de création de nouveaux emplois pour les jeunes ruraux, – d’augmentation du revenu des communautés les plus pauvres du monde. Malheureusement, on constate que les résultats des projets de production de biocarburants font apparaître pour la plupart : – une agriculture intensive, – un système totalement orienté vers la forte productivité, – une production très moderne utilisant très peu de maind’œuvre, – un usage à de nombreux produits chimiques, voire même d’OGM. Au niveau écologique, la production de biocarburants peut aussi avoir un impact négatif sur la biodiversité, en raison du changement d’utilisation des terres, de l’introduction d’espèces utiles à la production de biocarburants, de l’utilisation excessive de l’eau ou du développement d’une production agricole dans des zones où la biodiversité est fragile.
– d’identifier correctement les différentes filières de biocarburants qui sont réellement compatibles avec les réalités africaines sans mobiliser les terres agricoles, – d’identifier les surfaces inutilisées par les populations locales et non destinées à l’agriculture vivrière, – de définir les matières premières agricoles non destinées à l’alimentation et des techniques agricoles durables permettant de minimiser l’utilisation de l’eau et des engrais chimiques, – la priorité devrait également être donnée à l’encouragement de la production locale en vue de satisfaire d’abord les besoins nationaux (électrification rurale, irrigation,. . . ), – l’exportation pourrait ensuite être considérée comme une option secondaire.
Image 5 – Pâturage extensif au Sénégal, photo Frédéric Douard
En effet, si l’exportation des biocarburants peut être nécessaire pour encourager les investissements, une attention forte doit Développer l’expertise technique Il s’agit donc de s’as- être portée sur la production de richesses locales et la protection des droits locaux. Selon la FAO, à condition de créer surer que la production des biocarburants n’aura pas d’impacts des filets de sécurité pour protéger les plus pauvres de la faim, défavorables sur les problèmes sociaux, économiques et écololes biocarburants pourraient, à long terme, représenter une giques. Le développement des biocarburants passe obligatoireopportunité pour le développement rural en Afrique. ment par une intensification de la recherche pour l’amélioration du rendement des cultures et des méthodes de production. Lamine BADJI laminebadji@gmail.com Ces travaux de recherches devront au préalable permettre :
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Formation Catalogue 2010 – 2011 L’offre la plus complète en France Parcours «Entreprendre les bioénergies» BASES Entreprendre les bioénergies – 1 jour Contenu : panorama des ressources et des filières, marchés et perspectives, productions et services, arguments de vente, économie. Profil des stagiaires : entrepreneurs, chauffagistes, technico-commerciaux, agriculteurs, artisans. THERMIQUE Evaluer les besoins d’un projet de chaleur renouvelable – 1 jour Contenu : le contexte énergétique et les enjeux des énergies renouvelables, les aspects environnementaux et réglementaires, les différentes solutions en énergie renouvelable et leurs applications, les aides financières. Profil des stagiaires : ingénieurs et techniciens, entrepreneurs, chauffagistes, maîtres d’œuvre. Le montage juridique des chaufferies biomasse – 1 jour Contenu : montages juridiques des opérations publiques de production et vente de chaleur ou électricité biomasse, délégations de services publics. Profil des stagiaires : fonctionnaires territoriaux, conseillers, bureaux d'études, maîtres d’oeuvre. ELECTRICITE Les solutions de cogénération biomasse et biogaz – 2 jours Contenu : notions de rendements de conversion en électricité et chaleur, technologies, implantation technique et économique, étude économique, contrats1 2Profil des stagiaires : ingénieurs et techniciens, technicocommerciaux. BIOCOMBUSTIBLES Les marchés des agro-combustibles – 1 jour Contenu : production, préparation, applications, technologies d’utilisation et marchés des biocombustibles solides agricoles (pailles, cultures dédiées, bois, déchets de céréales…). Profil des stagiaires : agriculteurs, coopératives, conseillers, entrepreneurs, conseillers. Produire et valoriser du biogaz sur un territoire rural – 1 jour Contenu : techniques, applications, équipements, exploitation, économie, valorisation du digestat, réglementation. Profil des stagiaires : agriculteurs, conseillers, techniciens.
Série «Mettre en œuvre les bioénergies» THERMIQUE Réaliser une chaufferie à granulés – 1.5 jour Contenu : besoins, dimensionnements, combustibles, approvisionnement, stockage, chaufferie, silo, technologies, hydraulique, régulation, ventilations, conduit de fumée. Profil des stagiaires : chauffagiste, technicien. Bioénergie Promotion 6 chemin des gravières 39140 DESNES - FRANCE Tél : +33 368 33 51 48 Fax : +33 972 13 08 37 formation@bioenergie-promotion.fr www.bioenergie-promotion.fr
Conduite et maintenance d’une chaufferie biomasse – 1 jour Contenu : natures et qualités des combustibles, stockage et approvisionnement, technologies, combustion, réglages, entretien courant et annuel, contrats de services & visite. Profil des stagiaires : gestionnaire d’une chaufferie automatique au bois, chauffagiste. BIOCOMBUSTIBLES Préparation aux audits de certification des granulés biocombustibles (NF et DIN) – 1,5 jour Contenu : organisation de la qualité dans l’entreprise, le référentiel, le pilotage, les contrôles internes, la documentation, les audits initiaux et de contrôle. Profil des stagiaires : producteurs de granulés, responsables qualité et production.
Parcours «Maîtriser les solutions bioénergies» THERMIQUE Réaliser une petite chaufferie biomasse (< 500 kW) – 3 jours Contenu : besoins, combustibles, technique, dimensionnement, économie, exploitation. Profil des stagiaires : techniciens, ingénieurs, chauffagistes, architectes. Implanter et dimensionner une chaufferie biomasse – 4 jours Contenu : contexte, besoins, approvisionnement, technique, dimensionnements, économie, étude de cas. Profil des stagiaires : techniciens, ingénieurs, animateurs. Concevoir et réaliser une chaufferie biomasse – 4 jours Contenu : dimensionnements chaudières, chaufferie, silo & accès, hydraulique, ventilations, étude de cas. Profil des stagiaires : ingénieurs et techniciens. ELECTRICITE Concevoir une production de biogaz avec cogénération – 4 jours Contenu : ressource, technologie, dimensionnement, valorisation, réglementation, économie, étude de cas. Profil des stagiaires : techniciens, ingénieurs, conseiller technique, agriculteurs. BIOCOMBUSTIBLES Produire & vendre de la plaquette forestière – 3 jours Contenu : natures et ressources de bois, techniques, logistiques, marchés, économie. Profil des stagiaires : entrepreneurs, exploitants forestiers, élagueurs, paysagistes, agriculteurs.
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MarchÊ 50 000 visiteurs lors des journÊes portes ouvertes German Pellets ÊtÊ, successivement sur ses 5 sites de production, German Pellets avait invitÊ sa clientèle à venir dÊcouvrir comme leurs granulÊs Êtaient fabriquÊs.
C
ET
Et lâ&#x20AC;&#x2122;enjeu ĂŠtait de taille pour le premier producteur allemand alors que 15 millions dâ&#x20AC;&#x2122;installations de chauffage domestique en Allemagne seraient Ă renouveler. Et après lâ&#x20AC;&#x2122;intermède politique estival durant lequel les allemands ne savaient pas si les subventions fĂŠdĂŠrales seraient reconduites, les nouvelles positives ont redonnĂŠ confiance Ă la clientèle qui attendait ce signal pour concrĂŠtiser leurs investissements.
Source : GP
CHAUDIERES AUTOMATIQUES
A BOIS ET BIOMASSE DES SOLUTIONS COMPLĂ&#x2C6;TES
Lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠnergie dâ&#x20AC;&#x2122;un groupe
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German Pellets prĂŠcise que les discussions avec les visiteurs montrent un grand intĂŠrĂŞt de la population de sortir du système fossile, pour le climat bien sĂťr mais aussi pour ĂŠviter la valse permanente des prix. Une politique de soutien stable serait en effet le meilleur moyen pour atteindre les objectifs pour le climat, ce qui est loin dâ&#x20AC;&#x2122;ĂŞtre le cas actuellement. La chaleur renouvelable est indĂŠniablement un moyen plus rapide et moins onĂŠreux que lâ&#x20AC;&#x2122;ĂŠlectricitĂŠ pour atteindre ces objectifs. Et pour compenser cette situation, lâ&#x20AC;&#x2122;entreprise offre jusquâ&#x20AC;&#x2122;Ă 1 000 e dâ&#x20AC;&#x2122;avoir Ă toute personne investissant dans un chauffage Ă granulĂŠs.
NOUS VOUS ATTENDONS Ă&#x20AC; LYON SUR NOTRE STAND N°6 N 212 DU 30 NOV. AU 03 DĂ&#x2030;C. 2010
B F E1C 10 5F50 0 0987760B B C040E B CD 50A03880162060950A70340A4010E 0A03880162060950A7047085
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