R09 Bioénergie international - novembre 2009

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BOIS-ENERGIE AGRO COMBUSTIBLES BIOGAZ BIO CARBURANTS

Numéro 9

Novembre 2009

15 €

Le biogaz entre dans les réseaux de gaz naturel Paille-énergie : risques pour les sols ?

Hangars à plaquettes de Franche-Comté

La carte des fournisseurs de granulés certifiés

Chaufferies collectives et granulés agricoles

Bâchage des plaquettes forestières Les agrocarburants en Europe

L’offre des banques vers les bioénergies

Photo Haase

Un conseil européen pour la filière granulés Au regard d’une actualité nourrie depuis des années sur le granulé biocombustible, chacun aura désormais compris la place que ces petits cylindres sont appelés à tenir dans le futur paysage énergétique durable mondial. C’est pour accompagner ce développement que les principaux représentants professionnels européens étaient réunis début octobre à Stuttgart à l’occasion du célèbre Industrie Pellets Forum, pour jeter les bases d’un futur Conseil Européen des Granulés ou EPC en anglais. Cette nouvelle organisation, qui devrait voir le jour officiellement en 2010, aura en charge de faire reconnaître la filière mais aussi de clarifier son image comme par exemple sur le sujet de la qualité. La certification existe déjà aujourd’hui au travers plusieurs dispositifs nationaux, mais c’est véritablement un dispositif européen que les professionnels réunis à Stuttgart veulent voir émerger et pourquoi pas la nouvelle certification EN Plus lancée dans ce dessein par l’association allemande des granulés DEPV et dont nous reparlerons au début de 2010 dans Bioénergie International. Frédéric DOUARD


Marché BIOENERGIE INTERNATIONAL Numéro 9 Novembre 2009 Editeur : BIOENERG SARL 6, chemin des Gravières F-39140 Desnes tél : +33 (0)368 33 51 48 fax : +33 (0)368 33 54 68 info@bioenergieinternational.com www.bioenergieinternational.com

Directeur de publication : Francois Bornschein, BIOENERG

Rédacteur en chef : Frédéric Douard Impression : Imprimerie Mourier, Lons Publicité : Julien Besson : Tél : +33 (0)6 22 41 39 96 publicite@bioenergieinternational.com

Abonnement : Amandine CICHOCKI : Tél : +33 (0)368 33 51 48

Imprimé sur du papier 50 % recyclé ISSN : 1958-5403 Prix unitaire : 15 €

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Sommaire 4.

Bâchage des plaquettes forestières

7.

Paille-énergie : risques pour les sols ?

8.

Hangars à plaquettes de Franche-Comté

BIOENERGIE INTERNATIONAL est éditée en partenariat avec

www.itebe.org

10. Containergie

11. Le biogaz allemand entre dans le réseau

14. Biométhane dans le réseau GrDF

Lamine Badji

19. Interpellets 2009

21. La carte des fournisseurs de granulés certifiés

www.valbiom.be

22. Granulés : le détail des certifications

24. Le granulé de bois en Wallonie

26. Consommateurs de granulés du Haut-Doubs

Nora Piéret www.bioenergyinternational.com

28. Chaufferies collectives et granulés agricoles

30. Les agrocarburants en Europe

32. Interrogations sur les biocarburants en Afrique

33. Bioénergies : que proposent les banques ?

35. Le granulé, combustible social

36. De l’électricité verte au Sénégal

Lennart Ljungblom

Crédits photos couverture et page sommaire : Haase, Reka, Vercom, Frédéric Douard, Proforêt, CRBE, Schmack, Pierre Lefèvre-BES, Vincent Lhomme La rédaction du magazine Bioénergie International ne saurait être tenue pour responsable des opinions émises dans les articles qui restent de la responsabilité de leurs auteurs.

39. Observatoire des prix Bioénergie International n°9 - 3/2009 - www.bioenergieinternational.com

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Expérience Changement radical dans la filière bois française

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’Office national des forêts est entré à hauteur de 13,8% dans le capital d’EO2, industriel français producteur de granulés bois, devenant ainsi son premier actionnaire aux côtés des co-fondateurs. Ce partenariat constitue un bouleversement dans la filière bois. Depuis la création de l'administration des Eaux et forêts par Philippe le Bel en 1291, c'est la première fois que l'ONF investit ainsi dans un outil industriel dédié exclusivement à l'énergie bois.

Le bois représente un immense gisement d'énergie, qui non seulement augmenterait l'indépendance énergétique de la France mais répondrait aussi aux exigences2020duGrenelle de l'Environnement. Cette nouvelle industrie, en forte croissance, contribue à relancer l'économie du pays et à créer des emplois "indélocalisables". Selon PierreOlivier Drège, directeur général de l'ONF, « Le granulé bois dispose de tous les avantages qu'ils soient économiques, écologiques et énergétiques pour s'imposer comme le combustible renouvelable faisant référence. » En effet, le granulé bois est une des rares énergies renouvelables dont le déploiement et la diffusion peuvent se suite page 5

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Bâchage des plaquettes forestières

Silo Bayreuth, photo Toptex

Association créée en 1996, Bois-Energie 66 est chargée de la promotion du chauffage automatique à bois et de l’accompagnement des porteurs de projets sur le département des Pyrénées-Orientales. Durant les 1ères années, l’absence de fournisseur sur le territoire a freiné les créations de chaufferies bois malgré de nombreux dossiers présentés et aucune entreprise ne souhaitait se lancer dans la production de plaquettes tant qu’il n’y avait pas de consommateur.

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ette situation de blocage a été solutionnée à compter de 1999 par le positionnement de BoisEnergie 66 comme producteur et fournisseur de combustible, en s’appuyant sur un maillage de plateformes de stockage, propriétés de collectivités territoriales. L’association a assuré ce rôle jusqu’en 2007. En 2004, des soucis de construction de bâtiments de stockage sont apparus sur deux secteurs : - la Plaine du Roussillon, où le terrain dédié à la plateforme était en zone non constructible, en bordure d’un barrage. - le haut plateau du Capcir, où la plateforme existante était déjà utilisée à 300% de ses capacités, le projet d’extension ayant pris énormément de retard. La nécessité du stockage sur ces deux sites a motivé l’étude de la faisabilité technique du stockage non bâti, avec deux options possibles : - à l’air libre, - sous des bâches transpirantes (polypropylène en feutre aiguilleté).

Les tests grandeur nature Du fait de doutes émis quant à la qualité de la protection aux intempéries et de l’absence de retour d’expérience, il est décidé de procéder à un premier essai en plaine en partant de plaquettes déjà sèches (humidité < 20%). Un tas de 400 MAP a été bâché ; un second, de même volume, est resté à l’air libre. Sur la durée de la saison de chauffe, la plaquette sous bâche s’est maintenue autour de 20% d’humidité, pendant que le tas à l’air libre a subi les 500mm de précipitation et est remonté entre 40% et 45% d’humidité. Ce 1er test a permis de conclure que la bâche était efficace en protection. Mais se posait alors une nouvelle question : cette « étanchéité » à la pluie n’estelle pas préjudiciable au séchage de plaquettes forestières fraîchement produites autour de 50% d’humidité ?

Une 2ème phase de tests a donc été réalisée l’année suivante, en 2005, sur deux sites, un en plaine à 200m d’altitude et l’autre en montagne à 1500m d’altitude, en partant de bois déchiqueté vert et avec le même protocole qu’en 2004 : un tas bâché et un témoin. Là encore, les résultats ont été globalement positifs : les plaquettes bâchées ont séché puis sont restées tout au long de la saison de chauffe entre 20% et 30% d’humidité, malgré les 1000mm de précipitation, dont 60% sous forme de neige sur le Capcir. Les tas à l’air libre, quant à eux, sont parfois remontés jusqu’à 65% d’humidité sur les 40 premiers centimètres, ce qui est rédhibitoire pour la fourniture de petites et moyennes puissances.

Ces deux années de test ont donc démontré le rôle efficace et bénéfique de ces bâches quant au respect des plages d’humidité de la plaquette requis par les chaudières bois en fonctionnement.

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Expérience

Soutiens Bayreuth, photo TopTex

Avantages des bâches

Inconvénients des bâches

- Leur prix est un avantage non négligeable sur un hangar de stockage : l’équipement revient à 0,6 €/MAP contre 3 €/MAP dans le cas d’un bâtiment. Ces calculs ont été réalisés en prenant comme estimations une durée de vie de bâche de 5 ans, une durée de vie d’un hangar bois de 25 ans, un coût moyen de hangar de 350 €/m2, un seul remplissage annuel pour chacune des deux options, le tout en prix 2005. La réalisation de plateformes de stockage de qualité est donc facilitée, notamment pour des entreprises privées n’ayant pas forcément la trésorerie nécessaire à la création d’un hangar ou pour des terrains situés en zones non-constructibles.

- Elles nécessitent au moins deux personnes pour être manipulées à chaque livraison soit un surcoût de manutention de 0,6€/MAP par rapport à un autre stockage. - Leur gestion est difficile en zone ventée : relativement légères, il n’a pas été rare de les retrouver à côté du tas, et ce malgré les systèmes de maintien (pneus, palettes, boudins de sable). - La gestion en zone de montagne souvent enneigée est délicate également : comment récupérer la plaquette sous la bâche lorsque 30 cm de neige recouvre nt cette dernière ? Comment ôter la bâche suite à des précipitations ou à la fonte de la neige qui la recouvrait et qu’il a gelé ensuite ? - Leur durée de vie est faible : 4 à 5 ans selon le soin apporté par le gestionnaire. - Dans le cas où les bâches ne sont pas correctement disposées, les risques de dysfonctionnements quant à la protection du bois déchiqueté sont loin d’être négligeables.

- Elles protègent de la pluie et de la neige dans la mesure où elles sont bien disposées. - Elles permettent le séchage de la plaquette verte. - Elles offrent la possibilité de déplacer le site de stockage d’une année sur l’autre : intéressant pour les fournisseurs qui stockent leurs plaquettes en forêt. - Leur teinte verte se fond bien dans le paysage.

Avoir un stockage sous bâche efficace n’est donc pas aussi simple qu’il y paraît. La réussite et la fiabilité de ce type de stockage dépendent énormément de l’attention et de l’implication du gestionnaire.

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faire de façon immédiate et massive via l'installation de poêles et de chaudières pour les particuliers et les collectivités. « Il est ainsi raisonnable d'envisager pour EO2 un marché de 5 millions de tonnes de granulés à échéance de 10 ans, ce qui correspondrait au chauffage de 1,6 millions de foyers » explique Guillaume Poizat, PDG d' EO2. Ces 2,2 millions de tonnes équivalent pétrole n'utiliseraient que 11,7% des 42 millions m3 de bois aujourd'hui non récoltés. C'est pourquoi l'ONF souhaite non seulement communiquer nationalement sur le combustible granulé bois auprès du grand public et des institutions mais également permettre à EO2 de sécuriser pour ses approvisionnements. Sur les 103 millions de m3 de bois produits chaque année par la forêt, seuls 60% sont utilisés. L'ONF s'est engagé à mettre en œuvre des plans d'approvisionnement partout où la mise en œuvre d'une unité de granulation se justifiera. « Ce partenariat débute dès aujourd'hui pour l'usine des Landes, qui est passée d'un projet de 75.000 tonnes à 150.000 tonnes de granulés bois » précise Guillaume Poizat. EO2 et l'ONF étudient d'ores et déjà le plan d'approvisionnement d'une troisième unité de production située dans les Vosges d'une capacité minimale de 150.000 tonnes. D’après CP du 29 septembre 2009

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Expérience ONF CORBIN : un nouveau producteur de bûches "Le Bois de feu®" en Bretagne Excellente disposition, photo D.Brehm

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’ONF, via sa filiale ONF Participations, vient d’entrer au capital de la nouvelle société Bois Bûche Nord-Atlantique, dite "ONF CORBIN" créée avec M. et Mme Corbin, plus gros producteurs de bois bûche de Bretagne et Pays-de-la-Loire. Le partenariat ainsi noué avec un professionnel reconnu au plan régional et placé au cœur d'une zone à fort potentiel de développement (Nantes Rennes - SaintNazaire) a pour objectif de donner à la nouvelle société les moyens de passer d'ici 3 ans de 10.000 stères à 30.000 stères par an. L'ONF s'est engagé dans une démarche active de développement du bois-énergie auprès des particuliers, collectivités et industriels. Cette démarche est réalisée sous une signature commune à tous les acteurs : "ONF Energie-Bois". Elle s'inscrit dans l'action de l'ONF pour la mise en œuvre du Grenelle de l'environnement. Contact : www.onfcorbin.fr

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Problème de toit plat et rupture de pente, photo JMM

Attention Voici une liste d’erreurs de mise en place de la bâche les plus souvent commises et qui génèrent des entrées d’eau préjudiciables dans le tas censé être protégé : - La couver ture partielle : la bâche s’arrête à mi-pente du tas. Lorsqu’il pleut, l’eau ruisselle et est canalisée sur la bâche, puis s’infiltre dans la plaquette dès la fin du textile. Solution : la bâche arrive jusqu’au sol. - L e b o u r r e l e t h o r i z o n t a l : la bâche n’est pas bien tendue et lorsqu’il pleut, l’eau ruisselle sur la bâche jusqu’au bourrelet qui coupe son cheminement, ce qui va provoquer la formation d’une poche et donc d’une entrée d’eau au sein du tas. Solution : tendre la bâche pour éviter tout pli. - L e to i t pl at : sur une partie plane, le textile ne joue pas son rôle drainant. L’eau va s’infiltrer à travers la bâche. Solution : tas triangulaire et non trapézoïdal. - L e m a int ie n de la bâc he a u m o ye n d’o bj et s lo u rds (type parpaing) : c’est l’effet toile de tente. Le textile, comprimé contre la plaquette, perd son effet imperméable au niveau des points de contact. Solution : maintiens plus légers mais plus nombreux et qui ne coupent pas le cheminement de l’eau de ruissellement. - La dalle plane étanche : l’eau ruisselle sur la bâche et arrive sur la dalle. Ne pouvant s’écouler, une flaque se créée et c’est toute la base du tas de plaquette

qui prend l’eau. Solutions : dalle en pente ou sol perméable. - La r upt ure de pe nt e : la coupe du tas forme un double pic, style la lettre « M » : sur les deux pentes extérieures, pas de problème. Par contre, sur les deux pentes intérieures, la bâche va guider l’eau de ruissellement vers le creux. Se créé alors une flaque dans ce point bas, donc une forte entrée d’eau. Solution : créer un tas ayant une coupe en « A » plutôt qu’en « M »

En conclusion, il n’y a pas de formule permettant de définir le meilleur type de stockage entre l’air libre, sous bâche ou sous hangar. Ce sont la climatologie, la qualité du personnel gestionnaire, les possibilités financières d’immobilisation du porteur de projet, la possibilité ou non de bâtir, et la plage de tolérance en humidité des installations bois à livrer, qui permettront de s’orienter vers la solution la plus adaptée au territoire concerné.

Jean-Michel Mivière JMM était, de 1999 à 2009, chargé de mission « approvisionnement » au sein de BE66. A ce titre, il a assuré la mise en place et le suivi des essais de stockage sous bâche sur les Pyrénées-Orientales. Contact Bois-énergie 66 : bois.energie66@wanadoo.fr Contact Jean-Michel Mivière : jm.miviere@orange.Fr

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Ressources Paille-énergie : risques pour les sols ?

Récolte de paille, photo Claas

La France est le plus grand producteur de paille en Europe avec l’Ukraine. Cette production de paille et de résidus de récoltes est estimée à 50 Mt/an (soit 12 Mtep/an). Prés de 90% de cette production est utilisée comme fourrage ou litière ou tout simplement pour l'enfouissement. Selon l'INRA, 1 à 1,5 Mtep/an seraient aujourd'hui théoriquement disponibles pour l'énergie, contre une valorisation aujourd'hui négligeable. Cette quantité varie en fonction de la localité : dans les régions qui ont une vocation plutôt orientée vers l’élevage, la totalité de la paille est mobilisée pour les animaux et parfois même ces zones sont déficitaires en paille, tandis que dans les régions de grandes cultures, d’importantes quantités de paille sont restituées au sol. Mais quels sont les risques de prélèvement sur Broyage sur champ pour restitution au sol

le taux de matière organique des sols ?

Rôle de la paille sur la fertilité des sols

Evaluer la quantité à prélever sans risque pour les sols

La restitution de la paille au sol joue un rôle important par rapport à la fertilité. En effet, les pailles constituent une source d’alcalinité et leur exportation contribue à augmenter les risques d’acidification. L’enfouissement correspond à un apport d'éléments minéraux (potassium et phosphate) pour la prochaine culture. La décomposition libère ces éléments dont l’efficacité est équivalente à celle d’un engrais minéral soluble. A moyen ou long terme, l’exportation peut alors baisser les quantités d’éléments minéraux disponibles et tout particulièrement celle de potassium (K) qui est importante.

En France, il existe un déficit d'information sur l'évolution des teneurs en matières organiques des sols et sur les conséquences d'une baisse de ces teneurs en termes de fertilité et de stabilité structurale. Le projet GCEOS tente d'apporter des réponses en développant une démarche de conseil qui donne aux agriculteurs les moyens de gérer les matières organiques de leurs sols sur le long terme, à l'échelle de la parcelle et de l'exploitation. L'importance du prélèvement en paille sur les restitutions actuelles au sol est définie par le bilan matière organique établi sur la succession de cultures pratiquées dans chaque unité géographique. Ce bilan permet

de confronter les apports de matière organique de chaque espèce végétale avec le niveau de dégradation de la matière organique du sol. Ce résultat, qui peut être négatif, neutre ou positif, est lui-même confronté à la teneur en matière organique du sol et à l'objectif à atteindre (maintien ou enrichissement de ce taux) pour des raisons agronomiques (fertilité et stabilité structurale du sol). C'est cette stratégie qui détermine l'intensité de prélèvement de paille avec, dans les situations de "carence" en matière organique exclusion de toute exportation et, dans les cas les plus favorables, fixation d'un taux d'enlèvement de 50 à 60 %.

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Conclusion Le monde agricole ainsi que les industriels s’intéressent de plus en plus à la valorisation énergétique de la paille et de nombreuses études d'opportunités ont démontré l'intérêt de cette valorisation. Les volumes concernés sont normalement ceux qui ne servent ni pour l'alimentation animale, ni pour l'amendement des sols. Ainsi, les projets d'exportation de la paille pour une valorisation énergétique devront rester très vigilants sur les quantités prélevées. Lamine BADJI, ITEBE D’après travaux du GIE ARVALIS-ONIDOL (www.agro-transfert-rt.org)

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Réalisations Aire de stockage de l’entreprise PONTA à Cuttura (Jura). Hangar bois 2 pans, de type « tunnel ».

Hangars à plaquettes de Franche-Comté

Photo Pro-Forêt

La Franche-Comté avec un taux de boisement de 43% dispose d’un

Photo Pro-Forêt

volume de bois sur pied qui représente 9% du potentiel national, alors que la région ne couvre que 3% du territoire français. Région pilote pour la mise en œuvre du Plan « bois-énergie et développement local » dès 1995, la Franche-Comté compte actuellement 413 chaufferies automatiques au bois déchiqueté, pour une puissance cumulée de 156,8 MW et une consommation globale de 155 000 tonnes, avec la répartition suivante : Statut du maître d’ouvrage

Nombre de Puissance chaufferies installée

Public Privé hors industries Industries du bois Total Franche-Comté

120 190 103 413

63.1 MW 8.3 MW 85.4 MW 156,8 MW

Consommation Consommation en produits en plaquettes connexes (1) forestières (2) 26 425 tonnes 47 385 tonnes 670 tonnes 4 995 tonnes 75 570 tonnes 102 665 tonnes 52 380 tonnes

(1) Produits connexes des industries du bois, au sens du Référentiel ADEME 2008-2-CIB, et Produits en fin de vie, au sens du Référentiel ADEME 2008-3-PBFV. (2) Plaquettes forestières, au sens du Référentiel ADEME 2008-1-PF. * mètre cube apparent de plaquettes

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ace à cette demande croissante en combustible-bois, la filière d’approvisionnement s’est particulièrement bien développée en Franche-Comté, avec le soutien de l’ADEME, des départements, de la Région, et de leurs partenaires. La production professionnelle de plaquettes forestières a commencé en

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1998, à l’initiative de deux entrepreneurs de travaux forestiers. Fin 2009, ce sont vingt unités de production / stockage / livraison de ce produit qui interviennent sur le marché, avec une capacité de plus de 60 000 tonnes dont 90 % sont consommées dans les chaufferies comtoises. Cette production est assurée à 97% par des entreprises forestières et

Besançon-Planoise Aire de stockage de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon (59 communes) à Planoise (25). Hangar métallique 2 pans, avec accès par les 2 pignons ouverts (hangar « tunnel »). Les 2 côtés sont bardés en madriers bois de 12 cm d’épaisseur. Des plots amovibles en béton, déplaçables au chargeur, permettent d’arrêter ou de séparer les tas de plaquettes. pour les 3% restant par le secteur agricole et l’auto-approvisionnement. Concernant le stockage, la région compte 34 hangars pour une capacité de 72 150 map* sous abri (surface au sol du hangar en m2 x hauteur moyenne du stockage en m. ; l’éventuelle rotation du stock n’est pas prise en compte - 9 hangars communaux d’une capacité de 5 550 map, soit 7% des stocks régionaux. - 10 hangars intercommunaux d’une

capacité de 31 500 map, soit 44% des stocks régionaux. - 15 hangars privés d’une capacité de 35 100 map, soit 49% des stocks régionaux. En données brutes, cette capacité de stockage correspond à 40% des consommations en plaquettes forestières mais une partie des livraisons se fait directement depuis le site de production (flux tendu), sans transiter par un hangar de stockage, à destination de quelques chaufferies

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Réalisations

Fertans

Les Fontenelles

Aire de stockage de l’entreprise GIRARD à Fertans (Doubs). Hangar bois sur poteaux en béton, 1 pan avec auvent de type « avec travées »

Aire de stockage de la Communauté de Communes du Plateau du Russey (17 communes) aux Fontenelles ( Doubs). Hangar bois sur poteaux en béton, avec accès par un côté ouvert (hangar « avec travées »).

Photo Pro-Forêt comtoises de forte puissance. En prenant en compte ce paramètre, le rapport stockage/ consommation en plaquettes passe à 50%.

Les différentes étapes pour la réalisation d’un hangar de stockage bois-énergie.

nage, largeur, hauteur…), notamment en période hivernale, - le positionnement du hangar sur le terrain, en fonction des vents dominants, du sens des pluies et de la neige. Si une option de production d’électricité photovoltaïque est envisagée, elle doit être prise

Photo Pro-Forêt en compte au tout début du projet. Concernant la configuration du hangar, les critères principaux sont la ventilation et la facilité de mise en stock et de reprise des plaquettes, en fonction du gabarit et du champ de manœuvre des engins.

Didier Barthelet, association Pro-Forêt didier.barthelet@proforet.com

Que le porteur du projet soit public ou privé, il faut dans un premier temps identifier les marchés de consommation existants et à venir, la disponibilité en ressource forestière ainsi que l’état de la concurrence sur le secteur. Il faut ensuite s’orienter soit vers la réhabilitation d’un site existant, selon disponibilités sur la zone concernée, soit vers la création d’une aire de stockage avec hangar. Dans les deux cas, la possibilité de réalisation du projet doit être étudiée avec attention. Il est recommandé de déposer en mairie une demande de Certificat d’Urbanisme opérationnel (CUb) qui permettra dans un délai de deux mois de savoir si l’opération est envisageable. Pour un volume de bois stocké entre 1 000 m3 et 20 000 m3, une déclaration au titre des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (I.C.P.E.) est à faire en Préfecture. Le récépissé de cette déclaration sera à joindre impérativement à la demande de permis de construire. Concernant les critères de faisabilité du projet, seront soigneusement étudiés : - l’environnement (proximité d’habitations, de cours d’eau… ; nature du terrain, altitude, pluviométrie, ensoleillement, sens des vents…), - l’accès au terrain (limitations en ton-

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Initiative Le palais de l’Elysée bientôt chauffé au bois

Une offre locale de chaufferie bois “clé en main”

Containergie Alors que l’offre de chaufferies mobiles s’élargit, une petite entreprise haut-marnaise développe une solution locale à partir de conteneurs maritimes.

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ini la chaudière au fioul, pas assez "grenello-compatible". Le Palais de l'Elysée sera désormais chauffé au bois. C'est ce qu'a annoncé devant des députés Christian Frémont, le directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy. Cette nouvelle révèle l'attention portée par l'Etat à cette source d'énergie. "J'ai l'intention de remplacer la chaudière au fioul par une chaudière à bois" par souci de l'environnement, a déclaré, selon une source parlementaire, Christian Frémont, en rappelant qu'il a été, en 2007-2008, directeur de cabinet de JeanLouis Borloo au ministère de l'Ecologie.

Interrogé sur le fait de savoir qui -outre le couple présidentielétait logé à l'Elysée, M. Frémont a précisé qu'il s'agissait de six membres du cabinet et de certains fonctionnaires, par nécessité absolue de service. Source : www.e24.fr le 14 octobre 2009

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uand le silo bois et la chaufferie ne trouvent pas de place dans un bâtiment existant, une nouvelle chaufferie indépendante doit être construite. Mais quand la chaufferie en question est de puissance limitée, la construction d’un bâtiment dédié pèse lourd sur le coût du projet. C’est là que les chaufferies mobiles entrent en scène : faciles et rapides à monter, elles sont souvent meilleur marché et apportent une solution au manque de place dans les bâtiments. Forte de ce constat, l’entreprise Champ Rouget Bois-Energie a souhaité développer une offre locale en partenariat avec un chauffagiste : l’entreprise Febvre.

Le concept est simple : comme son nom l’indique, le « Containergie » est constitué de l’assemblage de conteneurs maritimes à l’intérieur desquels est montée une chaudière à plaquettes Hargassner ; le reste de l’espace est occupé par le silo de stockage. Pour le chargement du silo, en attendant une future solution de soufflage de la plaquette, c’est la trémie Hargassner reliée à une vis de remplissage verticale qui est utilisée. Le Containergie de 70 kW est constitué de deux conteneurs posés l’un sur l’autre et reliés. Il dispose d’un volume de stockage de 50 m3 environ, la partie chaufferie occupant le quart du volume total des conteneurs. L’espace situé au dessus de la chaufferie est utilisé pour du stockage. Il dispose d’un dessileur spécifique qui fait tomber le bois dans la partie voisine du silo où se situent un second dessileur et la vis d’extraction du combustible.

Vendre de la chaleur plutôt que du bois Derrière l’entreprise Champ Rouget Bois Energie se cache la famille Nicard. Producteurs de plaquettes forestières depuis 2005, Christine et Serge Nicard associés à leur fils Julien cherchent à développer des marchés complémentaires d’approvisionnement en HauteMarne. Avec la solution du Containergie, ils proposent aujourd’hui une solution clé en main de chauffage dans du petit collectif. L’entreprise propose le financement du projet, l’approvisionnement en bois et l’entretien courant de la chaufferie. De son côté le client achète des kWh. Après 10 ans de fonctionnement, il peut racheter la chaufferie à une valeur fixée à l’avance dans le contrat. Une première installation de ce type verra le jour en 2010 pour chauffer une colonie de vacances dans le sud du département.

Un projet sous le signe du partenariat Les associés de Champ Rouget Bois Energie ne pouvaient pas développer seuls cette offre complète. Hargassner

photo CRBE

et l’entreprise Febvre avec lesquels l’entreprise avait déjà plusieurs années de collaboration font logiquement partie de l’aventure. Pour le bardage bois, la famille Nicard a fait appel à la plate-forme technologique du lycée du bois de Chaumont pour concevoir un bardage simple, facile à fixer et constitué d’essences locales. Côté juridique, c’est le bureau d’études Energico qui valide les contrats de vente de chaleur et les autres pièces. Enfin un accompagnement global du projet est réalisé par la mission Bioénergies de la Chambre d'Agriculture de Haute-Marne. Avec ce projet innovant, Champ Rouget Bois Energie s’est fixé pour objectifs de pérenniser l’entreprise et de conserver la valeur ajoutée issue du bois dans un territoire très rural. Christelle GUERIN - BOIGET Chargée de mission Bioénergies à la Chambre d’Agriculture de Haute-Marne cboiget@haute-marne.chambagri.fr Mr et Mme NICARD champrouget@nordnet.fr Tél : + 33 (0)3 25 88 42 25

L’offre va jusqu’à une puissance chaudière de 200 kW pour laquelle trois conteneurs sont assemblés. Les Containergie seront bardés de bois pour une meilleure intégration au bâti. photo CRBE

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Zoom Le biogaz allemand dans le réseau

Enregistrement MDP d’un projet biogaz de décharge en Thaïlande

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Photo bioconstruct.de

L’intégration économique des solutions biomasse est une difficulté récurrente. Elle est liée à des investissements généralement importants mais aussi à la décentralisation des productions, qu’il n’est pas toujours facile de faire coïncider avec la consommation. Aujourd’hui, de nombreuses installations de biogaz pratiquent la cogénération afin d’utiliser le vecteur électrique pour distribuer une partie de l’énergie produite, sauf que cette solution n’est pas très économique, qu’elle nécessite un soutien public et que de surcroît elle ne résout pas la question de la nécessaire valorisation de la chaleur. Une autre problématique est de faire coïncider dans le temps une production de biogaz continue avec une consommation qui peut être fluctuante. Transporter la chaleur en réseau est coûteux et la demande ne suit pas la production. Les pertes thermiques du réseau sont aussi un frein à la bonne rentabilité de valorisation. Par contraste on ne perd pas d’énergie en transportant du gaz et le réseau de gaz naturel est bien développé.

Quelques rappels historiques L'histoire du biogaz en Allemagne commence par la production dans les décharges et les stations d'épuration dans les années 30. Jusque dans les années 60, le gaz était ainsi utilisé dans des moteurs (véhicules et production d’électricité) et à l'approvisionnement en gaz de maison par micro réseaux. Le point culminant de production se situe durant la seconde guerre mondiale et la reconstruction, époque où l'utilisation du biogaz parvenait à une rentabilité considérable. En 1948, un agriculteur, M. Berthaloth, mettait en service la première installation de biogaz agricole. Avec le fumier de deux chevaux et de huit vaches, il produisait chaque jour de 8 à 10m 3 de gaz qu’il utilisait pour la cuisine et le chauffage. Vers 1955, il existait environ 50 unités de biogaz en Allemagne mais celles-ci ont progressivement été fermées parce que le prix du pétrole était tombé extrêmement bas. Seules deux installations

ont survécu à cette période. Lors des crises pétrolières des années 70, il y eut une vague de construction de 150 nouvelles unités, mais qui à leur tour subirent le contre choc pétrolier de la fin des années 80 et 60 d’entre elles

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furent fermées. Depuis janvier 1991, le biogaz reçoit un soutien financier via l’électricité produite par la StrEG (Stromeinspeisegesetz), loi d’injection d’électricité.

ionersis a annoncé le 16 octobre 2009 l ’ e n r e g i s trement MDP (Mécanisme de Développement Propre du Protocole de Kyoto) d’un projet de réduction de biogaz en Thaïlande. Située à proximité de Bangkok, la décharge de Kamphaeng Saen est l’une des plus grandes d’Asie. L’unité de traitement du biogaz, actuellement en cours d’installation, sera mise en service au cours du premier trimestre 2010. « Quelques jours seulement après celle du site de Mendoza en Argentine, la validation du projet de Kamphaeng Saen par le Secrétariat Général du Protocole de Kyoto, démontre l’expertise de notre équipe MDP pour l’enregistrement de projets de valorisation de biogaz de décharge et ses neuf sites enregistrés.», déclare Nicolas Heuzé, son Directeur général Bionersis est un acteur global du secteur des énergies renouvelables spécialisé dans la valorisation du biogaz de décharge. La capture de ces gaz à effet de serre permet de générer des créditscarbone. Ce modèle est adapté aux pays d’Amérique Latine et d’Asie et contribue à la lutte contre le réchauffement climatique. Contact : info@bionersis.com

Digesteur Schmack Leipzig

www.bionersis.com

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Zoom Vue d’ensemble des subventions en Allemagne €-ct/kWhél jusqu'à 150 kWél jusqu'à 500 kWél jusqu'à 5 MWél jusqu'à 20 MWél

Base Bonus de Bonus de Bonus Bonus Bonus EEG NaWaRo cogénération technologique lisier formaldéhyde 11,67 7 3 jusqu'à 2 4 1 9,18 7 3 jusqu'à 2 1 1 8,25 4 3 jusqu'à 2 0 0 7,79 0 3 0 0 0

Le développement

Digesteur Schmack Leipzig

La politique actuelle Le 1er avril 2000, la StrEG a été remplacée par l’EEG (EneurbareEnergien-Gesetz), loi plus globale sur les énergies renouvelables, en voici les différentes mesures dont certaines ont été réaménagées cette année : • Augmentation du bo n us Na w aR o (matières premières renouvelables, préfixées dans une liste) de 1 ct/kWhél (6 à 7 ct/kWhél) pour des installations d’une puissance inférieure à 500 kWél, • Augmentation du bonus cogénération de 1 ct/kWhél (passage de 2 à 3 ct/kWhél) • B o nus t ec hn o lo g ique (jusqu'à 5 MWél) pour des installations qui utilisent des technologiques innovantes, par exemple l’injection du biogaz dans le réseau de gaz naturel jusqu'à 2 ct/kWhél (valeur décidée sur dossier), • Nouveau bonus supplémentaire de 4 ct/kWhél pour les installations de moins de 150 kWél qui utilisent au moins 30% de lisier (pour 500 kWél encore 1 ct/kWhél), • Nouveau bonus « Form aldéhyde » de 1 ct/kWél jusqu’à 500 kWél, s’il y a moins de 40 mg/Nm3 de formaldéhyde dans le gaz, pour éviter les émissions dans l’environnement et protéger les moteurs. Parallèlement, la loi GasNZV (Gasnetzzugangsverordnung) règlemente les détails de l’accès au réseau et oblige les distributeurs de gaz naturel à fournir un accès aux producteurs de biogaz. La tendance en Allemagne en 2009 est donc de favoriser les installations plus petites (jusqu'à 150 kWél) avec une part de lisier d’au moins 30 %. Enfin, une autre loi, la EEWärmeG

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(Erneuerbare-EnergienWärmegesetz), loi sur la chaleur renouvelable promulguée en 2009, oblige les nouvelles constructions à intégrer une part minimale de chaleur renouvelable. Cette mesure se conjugue donc avec le bonus KwK de cogénération, ce qui favorise encore les nouvelles installations en conjugaison avec l’installation de réseaux de chaleur.

L’objectif du gouvernement fédéral est de remplacer une part du gaz naturel par le biogaz : • 6 milliards /m3 par an en 2020, soit 6% de la consommation actuelle • 10 milliards /m3 par an en 2030 soit 10% de la consommation actuelle Les deux premières installations ont été mises en service à la fin 2006, puis 5 en 2007. Mi-2009, 19 instal-

lations étaient en fonctionnement et 35 le seront à la fin 2009, le tout totalisant une injection de 23 900 m3/h. Sur l'année, ce volume représentera 1,9 millions kWh. Cette quantité suffit pour couvrir la consommation d'énergie thermique pour 90.000 foyers de quatre personnes avec une consommation annuelle de 20.000 kWh. Pour 2030, l’Allemagne prévoit un potentiel de biogaz disponible pour alimenter le réseau de 100 milliards de KWh par an.

Carte des sites d’injection de biogaz en 2008 : Une dizaine réalisés (vert) et une vingtaine en conception (marron).

Par exemple, un exploitant de biogaz gagne depuis le 1er janvier 2009, 22,67 cents / kWhél (la somme du tarif base 11.67ct, le bonus de NaWaRos 7ct et le bonus de lisier 4ct). Si l’installation était déjà mise en service en 2006, le remboursement qui était seulement 17,16 cents/kWhél, augmente avec l’EEG 2009 de 5,51 cents/kWhél, soit un plus de 32% ! Pour la cogénération, la loi sur les énergies renouvelables (EEG) accorde un bonus de 3 cents par kWhél. Ce gain est à ajouter à la vente de la chaleur, à des habitations ou des entreprises, que l’on peut pratiquer à des tarifs libres. Et il est également possible de combiner le bonus cogénération avec l’injection du biogaz au réseau du gaz naturel, car il est bien plus facile de transporter le gaz que la chaleur. Prenons l’exemple d’une piscine, où un producteur de biogaz peut installer directement un groupe de cogénération, et qui l’alimente à partir du réseau de gaz naturel, de la quantité théorique de biogaz qu’il y a injecté de chez lui. Cette pratique permet de garantir des rendements globaux supérieurs à 80%. Le réseau permet ainsi d’utiliser « son » biogaz, éventuellement loin de chez soi.

Capa c it é d’in j ec t io n e n Nm 3 / h

Capacités européennes d’injection de biogaz Source : www.biogaspartner.de (06/2009)

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Zoom Techniques de conditionnement du biogaz pour les réseaux de gaz naturel Pour le conditionnement du biogaz à la qualité de gaz naturel, il faut respecter trois étapes de préparation. Le but de cette préparation est l’élévation du pouvoir calorifique par l’extraction du CO2 et des autres éléments indésirables (H2S, NH3, H2O, etc.) 1. désulfur isatio n : s'effectue généralement par passage sur charbon actif ou traitement à l'hydroxyde ferrique, à l'aspiration du suppresseur. 2. d e s s i c c a t i o n : méthode par condensation : on rafraîchit le biogaz, jusqu'à condenser l’eau. 3. sépar ation du dioxyde de carbone

Les quatre méthodes de séparation du CO2 Lavage à l’eau Principe : c’est une méthode physique. Le biogaz brut est conduit par un récipient d’eau sous pression et les éléments indésirables (H2S, CO2) s’y dissolvent. Avantages : • Les laveurs sont capables de conditionner de 300 à 1250 m3/h • La compression à 7 bar, nécessaire pour le procédé, correspond à la pression d’injection • Le laveur écarte le CO2, H2S, NH3 et les poussières • La chaleur pour compresser le gaz peut être utilisée pour chauffer le digesteur • La part de méthane est supérieure à 97% • La part de CO2 est inférieure à 2% Inconvénients : • Il est nécessaire de sécher le gaz • La perte de méthane n’est pas négligeable

Quelques repères 1m3 biogaz non conditionné

5 à 7,5 kWh

1m3 biogaz non conditionné

Peut donner 1,5 à 3 kWhél

traité est ensuite pompé à travers des filtres à colonne garnis de tamis moléculaires en carbone. Les impuretés - telles que CO2, H2O, H2S, les siloxanes, les odeurs, une partie de N2 et O2 – sont alors adsorbées et le biogaz transformé réduit à sa part de méthane. Avantages : • L’adsorbeur est capable de conditionner de 100 à 1000 m3/h, voire plus si on additionne plusieurs modules, • La part de méthane est de 96-97%, • La part de CO2 est de l’ordre de 1%, • Le gaz résiduel du procédé peut être utilisé par un moteur spécial à combustion de Carbo Tech pour chauffer le digesteur. Inconvénients : • Pas d’enlèvement automatique du soufre, • Consomme (relativement) beaucoup d’électricité,

1m3 biogaz non conditionné 1m3 biogaz conditionné

0,6 litre fioul domestique 10 kWh

Lavage aux amines Principe : par suite des réactions chimiques le CO2 s'enchaîne à des amines. Avantages : • Excellente qualité de gaz : 99,5% de méthane pur, soit une qualité de gaz meilleure que celle exigée en Allemagne pour le gaz naturel, • Il faut peu d’électricité, • Les pertes de méthane sont très faibles. Inconvénients : • Il faut une chaleur de réaction très élevée environ 160°C (besoin de chauffage, recherche de chaleur fatale bon marché), • Il faut ajouter un compresseur au niveau du réseau de gaz naturel • Des frais élevés de traitement des déchets chimiques.

Procédé membranaire Principe : de par des perméabilités différentes, les éléments traversent une membrane ou sont retenus. Avantages : • Bonne qualité de gaz • Pas nécessaire de sécher le gaz I n c o n v én i e n t s : • Pas d’enlèvement automatique du soufre • Investissements élevés

Source : http://www.apesa.fr

Composants à enlever selon le mode de valorisation : - Valorisation en c haleur (chaudière) : eau, soufre (H2S). - Valorisation en c o g é n é r a t i o n (moteur) : eau, soufre ( H2S) - Valorisation par in j ec t io n (réseau gaz naturel) : eau, soufre ( H2S), CO2

La méthode PSA (Pressure Swing Adsorption System Carbo Tech) Principe : Adsorption par variation de pression avec tamis moléculaires en carbone (charbon actif), puis extraction catalytique de H2S. Le gaz est d’abord compressé, puis déshumidifié par refroidissement modéré suivi d’une désulfurisation sur charbon actif. Le biogaz ainsi

La méthode d’Adsorption PSA (Carbo Tech, Allemagne)

Pascal KNÖDLER, ITEBE, Pascal.knödler@itebe.org

Pour la séparation du dioxyde de carbone, il existe quatre méthodes dont les deux principales sont le lavage à l’eau et l’adsorption – PSA. Pour indication, si une méthanisation produit 10m3/h de biogaz, il ne restera après purification que 6 à 7 m3/h biogaz à injecter, riche de 96% de méthane minimum.

Lavage à l’eau, (Allemagne, Erdgas-Schwaben)

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Photo Schmack - Leipzig - Lavage à l’eau, (Allemagne, Erdgas-Schwaben)

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Fiche Biométhane dans le réseau GrDF Module d'épuration du biogaz sur le site d'injection de Wüsting (Allemagne) - Photo Carbotech

Intérieur d'un module d'épuration Photo Carbotech

L’injection de biogaz correctement épuré (bio-méthane) dans les réseaux de gaz naturel est une solution pour permettre la valorisation de biogaz loin des zones de production. Ce mode de valorisation est réalisé dans certains pays européens tels que l’Allemagne (associé à la cogénération ou carburant GNV), la Suisse (associé au carburant GNV)… En France, la filière est en train de s’organiser avec notamment la création en décembre 2008 d’un groupe de travail ‘injection’ du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer qui vise à établir les règles techniques et économiques pour l’injection de biogaz dans les réseaux de gaz naturel. GrDF met tout en oeuvre pour valoriser cette filière et l’accompagner, dans le respect des obligations de sécurité et de service public

C

haque projet d’injection est unique en fonction du type de déchet traité, de la situation par rapport au réseau existant, des débits produits. Des règles de portée générale pour l’injection de bio-méthane dans les réseaux de distribution de GrDF peuvent néanmoins être dégagées. L’impact d’une injection sur un réseau de gaz naturel et l’exploitation de celui-ci n’est pas sans conséquence pour l’opérateur de réseau.

Pour chaque demande d’injection de biogaz, l’opérateur de r é s e a u d o i t étudier le projet sous un certain nombre d’aspects impactant le réseau, afin de déterminer si l’injection est techniquement possible et économiquement viable : - Qualité du gaz et odorisation - Pression et capacité du réseau à absorber le débit de bio-méthane pendant les périodes creuses

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- Contrôle de l’injection (et des non conformités - Comptage - Éléments économiques liés à la taille de l’unité et à la distance au réseau.

Qualité du bio-méthane produit Aspect sanitaire L’Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail) a rendu fin 2008 son avis sur le risque sanitaire du biogaz (Evaluation des risques sanitaires liés à l’injection de biogaz dans le réseau de gaz naturel, octobre 2008). Elle émet des réserves sur certains types de biogaz (biogaz issus de boues de station d’épuration et des déchets industriels).

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technique Prescriptions techniques du bio-méthane La directive gaz et la loi n°2003-8 du 3 janvier 2003 relative aux marchés du gaz et de l’électricité et au service public de l’énergie autorisent une opération d'injection de deux gaz (ici bio-méthane et gaz naturel), même lorsque leur composition est différente, si deux conditions sont remplies : - l'opération d'injection et d'acheminement de bio-méthane dans les réseaux de distribution est techniquement possible, - la sécurité d'une telle opération est garantie. En application de cette loi et du décret n°2004-555 du 15 juin 2004 relatif aux prescriptions techniques applicables aux canalisations et raccordements des installations de transport, de distribution et de stockage de gaz, GrDF a publié sur son site Internet (www.grdf.fr) ses prescriptions techniques, qui contiennent les exigences auxquelles doivent satisfaire à minima la conception technique et l’exploitation des canalisations et des installations des tiers en vue d’un raccordement de celles-ci aux installations du distributeur. Ainsi, afin de préserver l’intégrité des ouvrages du Distributeur vis-à-vis des risques de réaction chimique et de modification des caractéristiques physiques de ses matériaux constitutifs et de garantir dans les réseaux de distribution l’acheminement vers les clients d’un gaz apte à la combustion et conforme à la réglementation en vigueur, le bio-méthane injecté doit a minima satisfaire ces prescriptions techniques pour les gaz dits "autres que naturels". Un point de vigilance devra être considéré dans le cas où des clients sensibles aux variations de pouvoir calorifique sont raccordés sur le réseau en aval de l’installation de biogaz. Du fait de la structure des réseaux de distribution, de la localisation du point d’injection et des profils de consommation, un client raccordé au réseau de distribution de gaz naturel peut être alimenté avec 100 % de bio-méthane ; aucun facteur de dilution du bio-méthane avec du gaz naturel ne peut donc entrer en compte pour le respect de ces prescriptions.

Etude du réseau existant de gaz naturel (localisation, capacité, pression) Pour chaque projet d’injection, l’opérateur de réseau doit étudier sa faisabilité technique et notamment vérifier les contraintes techniques liées au réseau local dans lequel doit se faire l’injection : La position du point d’injection et les quantités injectées doivent être compatibles avec la capacité du réseau et ses conditions d’exploitation.

doit se faire l’injection. Ce niveau de pression exigé sera mesuré à l’entrée du poste d’injection et de comptage. Si la pression livrée tombe en dessous de ce niveau, le poste se fermera et l’injection sera arrêtée. Elle ne devra en aucun cas dépasser la pression maximale de service du réseau. Le fonctionnement dynamique de l’injection (pression, pertes de charge, débit) permettant de déterminer la bonne pression en amont du poste d’injection reste à étudier projet par projet entre les équipes techniques de l’opérateur de réseau et le producteur.

Localisation du point d’injection Le réseau de distribution de gaz naturel regroupe l'ensemble des canalisations à moyenne et basse pression, qui assurent l'acheminement du gaz naturel vers les clients finaux. Le réseau représente aujourd'hui 186 000 km de canalisations desservant 9 200 communes raccordées et couvrant 77 % de la population française. L’ensemble des réflexions menées à ce jour sur l’injection de bio-méthane dans les réseaux est faite pour des points d’injection situés en zone desservie en gaz (sur le périmètre d’une commune desservie en gaz). A ce jour, il semble assez difficile de définir les conditions technico-économiques dans le cadre d’une nouvelle concession. Projet par projet, les équipes techniques de GrDF détermineront la distance au réseau de distribution le plus proche et les coûts de raccordement correspondant.

Pression La pression en amont du poste d’injection doit être supérieure de quelques bars à la pression du réseau sur lequel

Il est de la responsabilité du producteur de bio-méthane de fournir un biométhane conforme à ces prescriptions et donc de concevoir son épurateur en conséquence.

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Capacité du réseau à absorber les quantités produites de bio-méthane Le réseau de distribution étant un réseau passif (absence de stockage, réserve gazométrique négligeable,…), les quantités injectées sont égales en permanence aux quantités livrées. Les réseaux de distribution et leurs interfaces aux réseaux de transport en amont sont dimensionnés en fonction des besoins des clients de la zone d’exploitation. Chaque zone, en fonction de la typologie des clients et de leur répartition (particuliers/tertiaires/industriels…), est caractérisée par une courbe de fonctionnement en débit spécifique en fonction de la saison et de la température (typiquement les consommations varient de 1 à 10, ou plus, entre hiver et été). L’injection de bio-méthane n’est possible que si elle se fait à un débit inférieur à cette courbe. Le débit maximal d’injection acceptable est à étudier par projet, par zone, entre les équipes techniques de l’opérateur de réseau et le producteur.

Equipements d'épuration du biogaz (désulfuration notamment) sur le site d'injection de Pliening (Allemagne) Photo Carbotech

Auchan passe à la méthanisation

Pierre Frisch

A

uchan a fait ce choix de la méthanisation à Mons près de Lille. Cette solution, Pierre Frisch, Directeur environnement, a dû la trouver chez le groupe belge V a n h e e d e Environment, pour transformer les 2 000 tonnes de déchets organiques produits par les quinze magasins du nord de la France.

Il convient de constater que la France - qui fut pionnière en Europe avec la création en 1988 d'une unité de méthanisation à Amiens - n'a pas fait preuve, depuis, d'un grand enthousiasme sur le sujet. Elle ne compte aujourd'hui que sept usines en activité et trois autres en projet. « C'est pourtant là que l'État ou les collectivités locales devraient mettre de l'argent, tonne Pierre Frisch. Tous ces déchets que personne n'a plus le droit d'enfouir ou de brûler ou pire, de jeter, dans des conditions qui portent atteinte à la planète ». Chez Auchan, le taux de tri moyen des magasins est passé de 65% à 74% grâce à la méthanisation. Source : www.cleantechrepublic.com

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Fiche combustion du gaz - la concentration d’hydrogène sulfuré (H2S), risque de corrosion - la teneur en eau (ou point de rosée), risque de corrosion - la teneur en tétrahydrothiophène (THT), pour l’odorisation Pour les autres paramètres, suivant le type de composés et les technologies de mesure existantes, le choix peut être soit un contrôle ponctuel soit un contrôle continu (ce qui permet de privilégier l’investissement). GrDF a publié sur son site Internet (www.grdf.fr) un cahier des charges fonctionnel relatif au contrôle des caractéristiques du bio-méthane.

Voyage biogaz en Allemagne

L

’ITEBE organisait les 22 & 23 octobre derniers un déplacement en Bade pour aborder la question de l’injection du biogaz dans les réseaux de gaz naturel. Ce déplacement était ponctué de trois moments : la visite du congrès & salon du biogaz de Offenburg, puis deux visites d’installation. Au congrès, la présentation de M. Guillaume Bastide de l’ADEME a confirmé les objectifs de développement du marché du biogaz en France, même s’il reste fort à faire a-t’il avoué. La visite du salon a permis de découvrir l’offre européenne de services et équipements, largement dominée par les entreprises allemandes. Le lendemain matin, le groupe s’est rendu sur le site de production de biogaz de Mühlacker qui injecte dans le réseau de gaz naturel en utilisant la méthode de purification PSA (Pressure Swing Adsorption) de CarboTech. Sa production est équivalente à 5 MW : • substrat : 35 à 37000 t/an, maïs, herbe, lisier, et céréales, • coût 2009 : 21€/t pour le maïs, 30€ la tonne ensilée, • l’unité utilise également du marc de raisin depuis cette année, suite page 17

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Dispositif de contrôle de la qualité du biogaz - Photo Carbotech

Par zone, on entend la zone d’exploitation gaz au sens de l’article 1 de l’arrêté du 13 juillet 2000. Une liste des zones d’exploitation approchante pourra être celle des PITD (Point d’Interface Transport Distribution) disponible sur Internet sur le site www.gtg2007.com Dans tous les cas, un système de délestage (torche…) devra être prévu pour évacuer le gaz produit en cas de saturation en pression du réseau. En conséquence et compte tenu de la structure des réseaux de distribution, l’injection devra être effectuée dans des réseaux avec un transit de base significatif. Le niveau de débit maximal qui peut être injecté étant défini, c’est ensuite en fonction de la capacité de production de biométhane que sera fixé le débit maximal du poste d’injection.

Interfaçage Odorisation La réglementation (arrêté du 13 juillet 2000 portant règlement de sécurité de la distribution de gaz combustible par canalisations, applicable au gaz naturel mais aussi au bio-méthane distribué) impose que « le gaz distribué doit posséder une odeur suffisamment caractéristique pour que les fuites soient immédiatement perceptibles à l'odorat ». Le bio-méthane injecté devra donc être correctement odorisé, en cohérence avec les pratiques d’odorisation mises en oeuvre pour le gaz naturel. Le décret n°2004-251 du 19 mars 2004 relatif aux obligations de service public dans le secteur du gaz spécifie que les

transporteurs doivent livrer du gaz odorisé à leurs clients et aux distributeurs et que le distributeur doit s'assurer que le gaz qu'il reçoit est correctement odorisé. De plus, le cahier des charges RSDG10 publié par l’AFG en application de l’arrêté du 13 juillet 2000, impose pour la vérification de l’odeur que : - soit l’opérateur de réseau procède ou fait procéder périodiquement (à minima 2 fois par jour) à des contrôles de l’odorisation - soit les processus permettant de maîtriser l’odeur du gaz font partie d'une certification du système de management de la qualité conformément à la NF EN ISO 9001 (2000) par un organisme tiers ; ce qui est le cas des transporteurs en France GRTgaz et TIGF. GrDF a publié sur son site Internet (www.grdf.fr) un cahier des charges fonctionnel relatif à la réalisation de l’odorisation du bio-méthane. Contrôle de la qualité du bio-méthane Le contrôle de la qualité du bio-méthane est réalisé en aval de toutes opérations de traitement (séparation, polissage, filtration, etc.). A cette étape, certaines caractéristiques du biogaz épuré sont mesurées soit de façon continue par des analyseurs installés sur site (au minimum 1 analyse par heure), soit de façon ponctuelle en envoyant les prélèvements pour analyse à un laboratoire externe (au minimum 1 analyse par mois). Les paramètres qui doivent être impérativement mesurés en continu sont liés à la sécurité et aux responsabilités réglementaires de GrDF : - le pouvoir calorifique supérieur (PCS), mesure transactionnelle pour la facturation - l’indice de Wobbe, paramètre permettant de s’assurer de la bonne

Poste d’injection L’injection du bio-méthane dans le réseau est assurée physiquement par un ‘poste’ (poste d’injection et dispositif local de mesurage) qui assure la régulation et la sécurité de l’injection ainsi que le comptage des quantités injectées. Le poste (simple ou double ligne) avec les grandes fonctions suivantes : - Sécuriser l’injection (en fonction des Pression amont et Pression aval – un ou deux organes de sécurité conformément aux normes en vigueur – un clapet de sécurité de pression maximale en premier organe) - Réguler l’injection (un système de régulation de débit sur la base d’un régulateur de pression et d’un limiteur de débit) - Compter le gaz injecté - Filtrer le gaz injecté - Interdire un débit de retour du réseau vers les installations de production et de traitement (à l’aide d’un clapet anti-retour) Le comptage (mesure de volume et détermination du PCS) devra être conforme à la réglementation relative à la métrologie légale.. En fonction des débits et des pressions il devra être équipé d’un ensemble de conversion de volume. GrDF a publié sur son site Internet (www.grdf.fr) un cahier des charges fonctionnel relatif au poste d’injection et dispositif local de mesurage pour le bio-méthane.

Gestion des non conformités Une procédure d’alerte devra être prévue si la qualité du bio-méthane dérive vers une non-conformité. Le producteur devra alerter immédiatement l’opérateur de réseau (chef d’exploitation) s’il est en situation de ne plus garantir la qualité du biogaz produit ou

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technique si son process a une défaillance. Une procédure de traitement de ces situations est à prévoir entre le producteur et l’opérateur. Elle pourra prévoir une intervention de premier niveau du producteur sur le poste d’injection ou l’organe de coupure en amont du réseau. Il pourra par exemple être prévu, au cas par cas, dans le contrat de raccordement, les paramètres contrôlés, leurs valeurs seuils et les actions en cas de dépassement. Une télé-surveillance des contrôles des caractéristiques critiques devrait être installé. L’exploitation de cette surveillance reste à définir : prestation du transporteur, prestation du producteur ou déploiement dans des équipes du distributeur. Les bouchons de gaz non conformes détectés par les analyseurs gaz de process devront être traités selon des procédures à définir sur chaque site d'injection, afin d'éviter la livraison d'un gaz non conforme aux spécifications des opérateurs aux clients finaux.

Eléments économiques Les composantes de coûts (en investissement et en exploitation) pour l’accès au réseau de distribution par des producteurs de bio-méthane sont donc liées :

- aux équipements d’odorisation, de contrôle qualité gaz, du poste d’injection/comptage, - au raccordement au réseau existant, - au surcoût lié à l’exploitation du réseau de distribution lié à l’injection de bio-méthane. Un mécanisme incitatif d’aide à l’injection reste à définir par le Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer.

Aspect contractuel Tous les éléments évoqués précédemment seront précisés dans un contrat d’injection qui devra être réalisé entre le producteur de bio-méthane et le gestionnaire de réseau. Ce contrat décrira notamment les conditions dans lesquelles le producteur de biogaz injecte du bio-méthane dans le réseau de distribution et les obligations des 2 parties. Ce contrat inclura le paiement par le producteur de la part qui lui incombe au titre de toutes les prestations d’injection/raccordement.

teurs doivent faire preuve d’une certaine vigilance dans la mise en oeuvre. C’est la naissance d’une filière et l’apprentissage ne va pas se faire en un jour pour GrDF comme pour la filière et tout reste à construire (matériels, conception des installations, règles d’exploitation, gestion des non-conformités…) Il reste des questions non résolues comme celle de la gestion des gaz non conformes ou de la télésurveillance, du traitement du pouvoir calorifique du biométhane pour le PCS de facturation de la zone, de la place de la production de biogaz dans les règles d’allocation de la CRE, et surtout de l’équilibre économique de la filière… Ces questions seront traitées dans le cadre du groupe de travail « Injection » du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer. GrDF mettra tout en oeuvre pour participer à la naissance et à la croissance de cette filière (établir les règles et bâtir le retour d’expérience). Un programme de recherche ADEME-GrDF a été lancé sur le sujet.

Conclusion GrDF est favorable à l’injection de biogaz dans les réseaux mais l’impact de l’injection sur un réseau et son exploitation n’est pas négligeable et les opéra-

Poste d'odorisation du biométhane avant injection dans le réseau de gaz naturel

Stephanie LEGRAND Chargé de projet et d'expertise GrDF Délégation Réseau - Pole Expertise Technique stephanie-anette.legrand@grdf.fr

• investissements : environ 10 millions €, • le m3 biogaz conditionné à un PCS supérieur à 11.2 kWh, • injection au réseau local à 2.3-2.4 bar, • injection de 500m³/h de gaz conditionné dans le réseau de gaz naturel.

La seconde visite fut l’unité de production de biogaz et de cogénération de Schwanau. Ce producteur bénéficie du tarif de base à 9.18 ct/kWhél, valorisé de primes : - le bonus NawaRo (bonus matières premières renouvelables) de 7 ct/kWhél, - le bonus lisier (si plus de 30% de lisier) qui est donné aux installations plus de 150 kWhél avec 1 ct/kWhél -le bonus«Formaldéhyde » de 1 ct/kWél jusqu’à 500kWél, s’il y a moins de 40 mg/Nm3 de formaldéhyde dans le gaz, pour éviter les émissions dans l’environnement. Au total ce sont 18.18 ct/kWhél qui sont payés, à comparer au tarif français où le prix maximum pour une installation de 500 kW est de 12.5 ct/kWhél. Temps de retour inférieur à 7 ans. • 500 kWél(1 gazogène de MAN 330 kW, 1 gazogène de Liebherr 200 kW) • 2 digesteurs de 1500m³ • 1 fosse de stockage du digestat de 2500m³ • substrats : lisier, maïs ensilage, occasionnels • brasseur horizontal de 28 m³ • alimentation en chaleur vers 6 maisons d’habitation Pascal Knödler, ITEBE

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Marché Un pôle d’activités bois-énergie à Marle

Séchoirs de sciure à partir de récupération de chaleur : sept installations déjà réalisées

Q

uatre entreprises, Sylvénergie Picardie (production de plaquettes), Art et paysage (taille et élagage), ECO² Habitat (installation de chaudières à bois) et CP Energie (fabrication de briquettes de bois) ont mis en place cet été le pôle d’activités Ecobois à Marle dans lʹAisne sur le site de déshydratation des pulpes de betteraves de lʹancienne sucrerie Saint Louis.

Sylvénergie valorise également ce site pour produire des granulés à partir de sciures collectées dans les scieries locales. Créée à Marle en 2008, lʹentreprise a racheté cet été une partie du site et a entamé son réaménagement, ce qui représente un investissement total de 3 à 4 M€. Sylvénergie, qui emploie 13 salariés, a réalisé un CA de 2M € dès sa première année dʹactivité. ʺTout cela monte en puissanceʺ, affirme le directeur de lʹentreprise. Une vision partagée par le fondateur dʹECO² Habitat. ʺIl y a trois ans, nous nʹinstallions que trois ou quatre chaudières par an dans l'Aisne. Nous en sommes à près dʹune vingtaine cette annéeʺ. Le pôle a donc de belles perspectives devant lui.

Et en pratique, notre système vous apportera encore plus que ce que nous garantissons !

Le système SRE vous garantit quant à lui 3.2 tonnes de sciure sèche avec la même consommation d'énergie

Avec cette quantité d'énergie, un séchoir classique à basse température produit 1 tonne de sciure sèche

Quantité de biomasse consommée pour le séchage : 645 kg à 55% d'humidité (1.25 MWh) Séchoir classique à basse température

Système de séchage SRE

Source : Courrier Picard, 21 octobre 2009

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Succès Interpellets 2009

Chaufferie géante à g r a nu lé s

la filière granulés poursuit sa course !

D

Séance plenière, photo F. Douard

L

e 9ème Industrie Pellets Forum s'est tenu les 6 & 7 octobre derniers à Stuttgart. Les présentations ont été fortement dominées par l'association allemande des granulés (DEPV) qui a annoncé officiellement le lancement de la marque de qualité ENplus dont les exigences se fondent sur celles de la future norme européenne. Les discussions ont également porté sur un système de surveillance des marchés dont l'objectif sera d'éviter toute pénurie de combustible par la constitution d'un stock : une démarche qui repose sur l'engagement des acteurs à communiquer leurs chiffres et prévisions. Un organisme à créer,

voire le certificateur lui-même, mettra ces données en corrélation afin de mesurer et d'évaluer les besoins. Le financement de ce stock serait assuré par une fraction du coût de certification. Concernant le marché allemand, DEPV a confirmé la progression des investissements de chaufferies à granulés dans les constructions neuves, domestiques et collectives, marché dopé par les subventions fédérales et régionales, ce qui laisse augurer une progression des ventes de 25% en 2010. Le Land de Baden-Württemberg a annoncé qu'il étendrait dès le 1er janvier la portée des

François BORNSCHEIN Bioénergie International

Les granulés sont achetés en vrac par bateaux de 3 500 à 6 500 tonnes et réceptionnés sur un port dédié à Avedøre, attenant à la chaufferie. La fourniture n’est possible que par cette voie et ni les conteneurs, ni les camions ne peuvent être utilisés. Dong Energy dispose également d’espaces de stockage dans d’autres ports profonds au Danemark comme à Fredericia, Aalborg et Aarhus.

Valorisation des sous-produits de bois

Pour entreprises de bois 1ère et 2ème transformation Déchargement, mise en place et montage: 2 à 3 jours Capacités de 500 – 2500 kg/h Quantité sous-produit du bois 3 – 50 t/jour Combustible bio 2 kg pellets = 1 l mazout Réduction volume des copeaux 1 : 6.5 « Produire les pellets là oû la matière première se présente ». C’est une valorisation de votre entreprise. ZM-technique pour bois SA CH-4583 Mühledorf Tél. +41 (0)32 661 03 73 Fax +41 (0)32 661 17 53 info@zmtechnik.ch www.zmtechnik.ch s Qua

ch

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technique pour bois

subventions fédérales (limitées à l'habitat neuf) à la rénovation des bâtiments anciens - une première en Allemagne ! Une singularité allemande, les poêles ne représentent que 10% des ventes d'appareils de chauffage au granulé en Allemagne, ce qui montera le parc installé à 14000 d'ici fin de l'année. A titre de comparaison, le parc est de 700 000 en Italie où la saison de chauffe n'est que de 120 jours, et où le chauffage central n'est donc pas aussi généralisé qu'en Allemagne.

epuis 2004, DONG Energy utilise des granulés de bois comme combustible dans l’une des plus grandes centrales de cogénération du Monde, à Avedøre au sud de Copenhague. Sur ce site qui totalise 900 MW thermiques, le granulé remplace le charbon dans une chaudière de cocombustion de 800 MW. Ce sont ainsi 300 000 tonnes de granulés qui sont consommés en mélange avec du gaz et du fioul chaque année. Une seconde chaudière de 100 MW consomme quant à elle exclusivement de la paille en balles, 150 000 tonnes par an. La puissance éléctrique générée va de 275 à 390 MWé selon les périodes.

nolo

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Les spécifications des granulés utilisés sont les suivantes : - Diamètre : 6 à 10 mm - Masse volumique ≥ 600 kg - PCI ≥ 17 MJ/kg - Cendres : maxi 3 % Contact : Erik Elingaard : erela@dongenergy.dk

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Marché Changement de directeur chez Energie-bois Suisse

C

h r i s t o p h Rutschmann transmettra la direction d’Energie-bois Suisse le 1 Avril 2010 à Christoph Aeschbacher, cela après 20 années de travail dévoué à la branche Suisse du bois-énergie. Christoph Aeschbacher est comme son prédécesseur diplômé ingénieur forestier de l’EPFZ et a travaillé pendant près de deux ans comme expert technique et de communication au siège principal à Zurich. Energie-bois Suisse est l'organisation faîtière, établie, puissante et reconnue de toute la filière du bois-énergie. Le nouveau directeur va poursuivre les activités de l’association dans les domaines des services et du conseil, il va renforcer Energiebois Suisse en tant que premier point de contact pour toutes questions liées à la deuxième plus importante énergie renouvelable locale.

Nous sommes de l’énergie à l’état pur

Energie-bois Suisse a été depuis plus de 20 années le centre d’informations et de services professionnels de la filière bois-énergie en Suisse et a réalisé de très nombreuses fiches d'information, brochures et documents techniques. Pour plus d'informations Energie-bois Suisse Neugasse 6 CH-8005 Zurich Tél +41 44 250 88 11 Fax +41 44 250 88 22 info@energie-bois.ch www.energie-bois.ch

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German Pellets GmbH Alter Holzhafen 17b 23966 Wismar / Allemagne Tel. :+49 (0) 3841 - 758-2626 Fax: +49 (0) 3841 - 758-2639 www.german-pellets.de lahcene.charrouf@german-pellets.de

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Fournisseurs de granulés certifiés sur la zone francophone européenne

certifiés NF Granulés sites en cours de certification NF certifiés DINplus Si vous n'êtes pas référencé sur cette carte : faites connaitre votre activité à info@itebe.org

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1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44

France France France France France France France France France France France France France France France France Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Allemagne Belgique Belgique Belgique Belgique Espagne Suisse Suisse Suisse Suisse Suisse

Vert Deshy SARL Ardennes-Energy EURODESI SAS SCAEMB SICA GRASASA Natural Energie - Deshy Drome Azur Pellets Alpes Energie Bois BOISUP SIDESUP SUNDESHY EURODESI EO2 Auvergne N'ERGYA Scierie Archimbaud SARL INORESSOURCES Piveteau Bois Pelltec GmbH DHG Vertriebs GmbH Raiffeisen Waren-Zentrale Weag & Mohr GmbH & Co. KG Juwi Beteiligungs GmbH & Co. Schneifel-Pellets Bosz-bio-energie GmbH Energiepellets Oberhonnefeld Westerwalder Holzpellets GmbH Bio-Energie Mudau gmbh & Co.KG Scharr Warme Verwaltungs-GmbH Hofgut Mauer Bioenergie GmbH Biopell Holding gmbh Unomondo Pellets GmbH & Co. KG BK Bioenergie gmbh German Pellets Ettenheim Bioenergie Sonnen Pellet gmbh German-Pellets GmbH Delhez Bois Pellets Mandi sa ERDA Badger (Recybois) ENERPELLET S.L. Aek Pellet AG Tschopp Holzindustrie AG Tecnopellet SA Grischapellets gmbh Envirotec Bio-Mass Solutions

DINplus DINplus NF en cours NF en cours NF NF NF NF en cours NF NF NF en cours DINplus NF en cours NF DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus DINplus

01800 MEXIMIEUX 08140 BAZEILLES 08310 PAUVRES 21340 IVRY EN MONTAGNE 24440 SAINTE SABINE EN BORN 26530 GRAND SERRE (LE) 38530 PONTCHARRA 38570 LE CHEYLAS 45300 ENGENVILLE 51300 NOIRLIEU 51400 SEPT-SAULX 63470 SAINT GERMAIN PRES HERMENT 74360 VACHERESSE 79170 SECONDIGNE SUR BELLE 80170 CAIX 85140 SAINTE FLORENCE 47665 SONSBECK 47906 KEMPEN 50668 KÖLN 54294 TRIER 54497 MORBACH 54597 ORMONT 54675 NUSBAUM-FREILINGE 56587 OBERHONNEFELD-GIEREND 57520 LANGENBACH B. KIRBURG 69427 MUDAU 70565 STUTTGART 70825 KORNTAL-MUNCHINGEN 72186 EMPFINGEN 75417 MÜHLACKER 77694 KEHL 77955 ETTENHEIM 79256 BUCHENBACH 89542 HERBRECHTINGEN HOLZSTRASSE 6220 FLEURUS 6880 BERTRIX 6760 VIRTON 48392 MUXIKA 4710 BALSTHAL/KLUS CH-6018 BUTTISHOLZ 6745 GIORNICO 7430 THUSIS 8006 ZURICH

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Granulés Le détail des certifications Marques

DINplus Granulés bois

NF granulés Bois Qualité Haute Performance

NF granulés Bois Qualité Standard

NF granulés Bois Qualité Industrielle

Origine de la matière première

Ligneuse

Ligneuse

Ligneuse

Ligneuse

NF granulés Agro Qualité Haute Performance

NF granulés Agro Qualité Industrielle

Ligneuse, herbacée Ligneuse, herbacée et/ou fruitière et/ou fruitière

CARACTERISTIQUES PHYSIQUES CERTIFIEES Dimensions Diamètre et Longueur (mm) (pied à coulisse)

4 ≤ D ≤ 10

D=6±1

L≤5xD

3,15 ≤ L ≤ 5 x D

Humidité sur brut (dessiccateur) Résistance mécanique (durabilimètre)

≤ 10%

≤ 10%

≥ 97,7%

≥ 97,5%

Pouvoir Calorifique Inférieur, PCI (MJ/kg) affiché

sur sec ≥18

Equivalent PCI en kWh/kg sur brut pour info

6±1≤D≤9±1

6 ± 1 ≤ D ≤ 16 ± 1

6±1≤D≤8±1

6 ± 1 ≤ D ≤ 16 ± 1

3,15 ≤ L ≤ 5 x D

3,15 ≤ L ≤ 5 x D

3,15 ≤ L ≤ 5 x D

3,15 ≤ L ≤ 5 x D

≤ 10%

≤ 15 %

≤ 11%

≤ 15 %

≥ 95%

≥ 95%

≥ 95%

≥ 92%

sur brut ≥ 16,5

sur brut ≥ 16,5

sur brut ≥ 15,4

sur brut ≥ 15,8

sur brut ≥ 14,9

≥ 4.6

≥ 4.6

≥ 4.6

≥ 4.3

≥ 4.4

≥ 4.1

Masse volumique apparente (seau + balance)

≥ 1.12

-

-

-

-

-

Masse volumique (seau + balance)

-

≥ 650 kg/m3

≥ 650 kg/m3

≥ 650 kg/m3

≥ 650 kg/m3

≥ 650 kg/m3

Quantité de fines (masse particules < 3.15 mm) (tamis + balance)

-

≤ 1%

≤ 2%

≤ 3%

≤ 2%

≤ 3%

Taux de cendres (masse sur produit sec)

≤ 0,5 %

≤ 0,7 %

≤ 1,5 %

≤3%

≤ 5%

≤7%

Liant minéral ou organique

-

2%

2%

3%

3%

3%

CARACTERISTIQUES CHIMIQUES CERTIFIEES Azote, N (masse sur produit sec) Soufre, S (masse sur produit sec) Chlore, Cl (masse sur produit sec) Arsenic, As mg/kg sec Cadmium, Cd mg/kg sec Chrome, Cr mg/kg sec Cuivre, Cu mg/kg sec Plomb, Pb mg/kg sec Mercure, Hg mg/kg sec Zinc, Zn mg/kg sec Nickel, Ni mg/kg sec

≤ 0,3 %

≤ 0,3 %

≤ 0,3 %

≤ 0,5

≤ 1,5 %

≤2%

≤0,04 %

≤ 0,05 %

≤ 0,08 %

≤ 0,08%

≤ 0,2 %

≤ 0,2 %

≤ 0,02 %

≤ 0,03 %

≤ 0,05 %

≤ 0,05 %

≤ 0,2 %

≤ 0,3 %

≤0.8

≤1

≤1

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≤1

≤1

≤0.5

≤ 0,5

≤ 0,5

≤ 0,5

≤ 0,5

≤ 0,5

≤8.0

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤5.0

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤ 40

≤ 40

≤10.0

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤0.05

≤ 0,05

≤ 0,05

≤ 0,05

≤ 0,1

≤ 0,1

≤100

≤ 100

≤ 100

≤ 100

≤ 60

≤ 60

---

≤ 10

≤ 10

≤ 10

≤ 15

≤ 15

EOX, mg/kg

≤3.0

−−−

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CONTROLE DES CARACTERISTIQUES CERTIFIEES Contrôles externes annuels par une tierce partie Contrôles internes par le producteur

Inopinés

Sur rendez vous

Sur rendez vous

1 contrôle hebdomadaire

1 contrôle / 8 tonnes

Résistance mécanique Diamètre et longueur

1 contrôle hebdomadaire

1 contrôle / 4 heures

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Sur rendez vous

Sur rendez vous

Fréquences minima de contrôles internes

Masse volumique Humidité

Taux de fines

Sur rendez vous

1 contrôle / 4 heures

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Granulés Contrôles internes

Durabilimètre du CRA Wallonie.

Que ce soit pour la DIN+ et NF Granulés, le producteur de granulés est tenu d’effectuer des contrôles en cours de production sur les caractéristiques physiques certifiées. Pour la NF, les contrôles s’appuient déjà sur les normes d’essais et d’échantillonnage publiés par la EN 14961. Le producteur doit aussi assurer la maîtrise des équipements de contrôle dont il dispose et fournir la preuve des vérifications effectuées à une périodicité appropriée. En cas de changement d’approvisionnements, le producteur est tenu d’effectuer les essais des caractéristiques chimiques certifiées ou de fournir les preuves du respect des caractéristiques limites liées à la matière première.

Audit externe

C

et article fait suite à celui publié dans la revue Bioénergie International n°8 – 2/2009, « NF granulés biocombustibles : la marque granulés la plus contrôlée en Europe ! » et qui avait suscité des réactions parmi nos lecteurs parce que n’abordant qu’un aspect de la certification, celui de la fréquence des contrôles, sans aborder les contrôles eux-mêmes.

Lors de l'audit externe, les prélèvements d'échantillons sont réalisés avant ensachage ou avant livraison en vrac et sont envoyés dans un laboratoire indépendant pour une analyse complète (physique et chimique). Les contrôles internes réalisés par le producteur sont vérifiés par l’auditeur et devront correspondre aux exigences de valeurs et de fréquences comme stipulé dans le réfé-

rentiel. L´audit porte également sur la surveillance de l'utilisation de la marque et du logo. Quelques différences de méthodes de contrôle qui induisent encore un certain flou dans les équivalences entre les marques : − Ta u x d e c e n d r e s : il est mesuré à 550°C pour la NF tel que décrit par la norme européenne EN 14961 et à 815°C pour la Din Plus, ce qui est plus discriminant pour la NF car à 550°C il peut rester des imbrûlés, − PCI : il est donné sur brut pour la NF, ce qui correspond à ce que le consommateur achète et sur sec pour la Din Plus, qui est la valeur équivalente sur produit anhydre − L a r é s is t a n c e m é c a n i q u e est affichée inversement entre les deux marques : l'abrasion, qui mesure en pourcentage la masse de granulés désagrégés après manipulation (2,3 % pour la Din Plus) et la durabilité qui mesure la masse de granulés non désagrégés après manipulation (97,5% pour la NF). − L a d e n s i t é pour la DIN Plus et la masse volumique pour la NF.

Lamine BADJI, ITEBE

Appel d'offre de Hydro-Québec pour 125 MW d'électricité produite par cogénération à la biomasse

C

et appel d'offres a pour objet de répondre aux besoins en électricité à long terme du Québec. Comme pivot du secteur de l'énergie, le prix du baril du pétrole détermine le prix de l'énergie produite par cogénération à la biomasse. Afin qu'un projet soit viable, le broyage et le séchage de la biomasse doivent être fait en forêt ou dans un centre de traitement à proximité du marché de la biomasse. Le seuil de rentabilité d'un centre de traitement est en fonction des économies d'échelles imparties. Les technologies de broyage et de séchage sont opérationnelles et un projet de séchage à basse température est en cours de réalisation au Québec Des recherches mettent également en relief le potentiel prometteur de l’utilisation de graminées vivaces pour la production d’énergie. La mise en culture de terres en friche avec des graminées comme le panic érigé (Switchgrass), l’alpiste roseau (Reed canary grass), la barbe de Gérard (Big blue stem), l’agropyre intermédiaire, le miscanthus (Elephant grass), la spartine et la phragmite, est une option à explorer. Source : Gilles Couture, MBA Consultant www.boisenergiequebec.com

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Panorama

Le granulé de bois en Wallonie

Photo Badger pellets Stockage de granulés, photo Valbiom

Avec près d’un tiers de sa surface boisée, la Wallonie possède une tradition du bois-énergie de longue date avec de nombreux marchands de bois de chauffage et plusieurs fabricants de poêles et de chaudières à bûches. Depuis 2005, la région voit de plus se développer un nouveau marché, celui des granulés de bois. En l’espace de quatre ans, c’est toute une nouvelle filière wallonne qui a vu le jour.

La production wallonne Actuellement, six unités de production sont en fonctionnement en Wallonie dont deux produisent pour une utilisation principalement voire exclusivement industrielle. Un septième projet est en cours d’élaboration et devrait démarrer en 2012. 2008 a été marquée par une forte augmentation de la capacité de production et de la production nette. En effet, par rapport à 2007, la production nette a évolué de 64000 à 213000 tonnes. De cette production nette, 62000 tonnes ont été allouées pour l’utilisation domestique.

La consommation en chaudières Dans le but de soutenir le développement de l’utilisation d’appareils de chauffage au bois, la Région wallonne a mis en place un régime de primes. En 2006 et 2007, pratique-

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ment tous les types d’appareils de chauffage au bois étaient subsidiés sous condition du respect de critères d’émission et de rendement. Depuis le 1er janvier 2008 jusqu’au 31 décembre 2009, seules les chaudières à alimentation automatique sont éligibles à une prime. Dans le cadre de ses activités de facilitateur bois-énergie secteur domestique financées par le Service Public de Wallonie, de même qu’en tant qu’association de promotion des utilisations non alimentaires de la biomasse de manière durable, l’asbl ValBiom suit l’évolution de la filière wallonne des granulés de bois via l’analyse des dossiers de demande de prime et des enquêtes réalisées auprès des installateurs. Ainsi, il est estimé que un peu moins de 1800 chaudières à granulés de bois sont actuellement en fonctionnement en Wallonie. Après une réduction des ventes en 2007 due à la hausse du prix des granulés de bois en 2006, la demande a doublé en 2008. Les chaudières installées en 2008 appar-

tiennent principalement à la classe de puissance 20-29 kW (environ 49 % des demandes). La consommation en granulés du parc de chaudières wallon actuel est estimée à 12700 t/an. C’est donc un peu moins de 6 millions de litres de mazout qui sont économisés et l’émission de 16000 t de CO2 évitées. Depuis le 1er janvier 2008, les poêles et poêle-chaudières à granulés de bois ne sont plus éligibles à une prime de la Région wallonne. Il est par conséquent devenu difficile de suivre l’évolution du parc.

Pas de filière sans professionnels La Région wallonne compte plusieurs fabricants de chaudières aux granulés de bois. La plupart des grandes marques étrangères sont présentes sur le territoire wallon. Certaines marques commencent toutefois seu-

lement leur distribution en Belgique. Actuellement, une cinquantaine d’installateurs de poêles et de chaudières sont répertoriés en Région wallonne. La distribution est actuellement assurée par une cinquantaine de distributeurs répartis de manière homogène. Les granulés peuvent être retirés également directement chez le producteur. Ils sont commercialisés généralement en sacs de 15 kg vendus à la pièce ou par palettes, en silo textile de 500 kg à 1t ou en vrac par camion souffleur. En Wallonie, les granulés de bois sont, pour le moment, achetés principalement conditionnés en sac. Ceci s’explique par le fait que le parc d’appareils de chauffage aux granulés de bois d’appoint est bien développé et est actuellement plus important (89 % du parc d’appareils de chauffage à granulés fin 2007) que le parc de chaudières. cinq distributeurs possèdent leur propre camion souffleur (7 camions) mais de nombreux distributeurs proposent la livraison en vrac via sous-traitance.

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Panorama Et la qualité ? En ce qui concerne la qualité, aucune norme belge n’existe pour le moment. Les producteurs se réfèrent par conséquent à des référentiels étrangers tels que ÖNORM (Autriche), DIN + (Allemagne) et prochainement NF granulés biocombustibles (France). Actuellement, quatre producteurs wallons sont certifiés DIN + et la qualité du granulé produit en Wallonie est jugée bonne par les associations de consommateurs (Test-Achats: Depoorter et al., 2009). Malgré cela, des problèmes de qualité sont parfois pointés du doigt par les professionnels du secteur. Il est vrai qu’actuellement, aucun contrôle des granulés de bois importés et commercialisés en Belgique n’est assuré. Cette situation ne facilite pas le marché des granulés de bois et ce à plusieurs niveaux : manque de transparence pour l’utilisateur, rumeurs, problèmes de garanties, etc.. En réponse à cette situation, un projet d’Arrêté Royal est en cours d’élaboration sous l’initiative du SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement. Cet arrêté, basé sur les travaux du CENTC335 (Comité technique biocombustibles solides du Comité Européen de Normalisation) fixera les caractéristiques

Centrale biomasse-charbon de 800 MWé au Pays-Bas.

L

Presse à granulés, photo Valbiom

auxquelles les granulés de bois commercialisés sur le territoire belge pour l’usage non industriel devront répondre et mentionnera la mise en place d’un système de vérification. L’Arrêté Royal devrait entrer en application fin 2009.

Pour conclure… La filière des granulés de bois en Wallonie est une filière jeune qui s’est développée très rapidement et en plein essor. En l’espace de quatre ans, une professionnalisation de la filière est déjà bien observée. Il reste toutefois du chemin à parcourir principalement dans le

domaine de la qualité des produits mais aussi des services. La période de crise actuelle et les faibles coûts du mazout observés en 2009 n’incitent pas toujours le particulier à se tourner vers les chaudières aux granulés de bois. Il s’oriente plus rapidement vers un appareil d’appoint en vue de réduire sa facture énergétique globale à moindre frais. Il est pourtant important de rappeler les nombreux avantages que le chauffage au bois propose et que le choix d’un appareil de chauffage est un investissement sur le long terme.

Nora PIERET, ValBiom asbl n.pieret@cra.wallonie.be

a filiale Electrabel du groupe GDF SUEZ va construire une centrale électrique de 800 MWé, fonctionnant à la biomasse et au charbon sur le site portuaire du Maasvlakte à Rotterdam.

Ce projet de 1,2 milliard € est destiné à renforcer la sécurité d'approvisionnement en électricité en Europe de l'Ouest. Malheureusement et bien qu’il s’inscrive dans le cadre des exigences strictes qu'Electrabel et GDF SUEZ s'imposent en matière de performance environnementale, ce projet ne valorise pas la chaleur. La centrale offrira certes un rendement énergétique d'environ 46 %, ce qui est 10 points de mieux que les centrales actuelles, mais c’est deux fois moins que les performances des centrales de cogénération scandinaves. Cet investissement confirme les ambitions de GDF SUEZ d’être acteur de tout premier plan sur le marché Nord-Ouest européen. L’augmentation des capacités d’interconnexion entre les systèmes électriques de ces pays ainsi que l’intégration des bourses d’électricité en France, Belgique et Pays-Bas ont renforcé considérablement les possibilités de transactions. La construction devrait être terminée en 2013. D’après CP GDF SUEZ du 22 juin 2009

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Côté clients Consommateurs de granulés de bois du Haut-Doubs Commune de Gellin, photo Ralf Seckinger

L

’ACGBHD a été déclarée en sous-préfecture de Pontarlier en avril 2008 et regroupe actuellement 15 adhérents dans le secteur de Pontarlier, Lac de SaintPoint & Val de Mouthe et Mont d’or, tous utilisateurs de chaudières automatiques à granulés de bois et disposant d’une capacité de stockage d’au moins 3 tonnes en maisons individuelles, mairies ou immeubles locatifs.

Les buts de l’association sont les suivants : - faire valoir et optimiser un tonnage global annuel pour obtenir de meilleures conditions d’achat ; - organiser bénévolement commandes et livraisons groupées par camions complets, en limitant au maximum les distances de transport; - faire bénéficier d’économies et de délais courts à ses adhérents ; - développer la solidarité par l’échange d’informations, les visites collectives, la participation à des forums associatifs, le conseil auprès de futurs usagers ; - encourager le regroupement dans d’autres régions.

Un contexte géographique favorable La Franche-Comté c’est petit, mais c’est 930’000 m3 de bois sciés en 2008 (80% de résineux), 170 scieries et 6 producteurs de granulés de bois dont 4 proches du secteur de l’association (40 à 70 km), à Levier, Arc-sous-Cicon, Fournet-Luisans et Montlebon, (Figure 1) produisant du

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granulé de bois “100% résineux” à partir de sciure, mais aussi à partir de copeaux et de chutes de bois sec broyées. Les adhérents résident en moyenne montagne, où le climat est rude et les chaudières fonctionnent presque toute l’année. La consommation 2008 pour les 535 chaufferies à granulés financées par le Conseil Général a été de 4’700 tonnes. Ce secteur fortement boisé du massif du Jura a largement recours au bois-énergie : - réseaux de chaleur communaux à Mouthe, Montperreux et Remoray ; - les adhérents ACGBHD utilisent le bois en bûche en complément des granulés (agrément, appoint aux intersaisons, parfois chaudières mixtes bûche-granulé) ; - on y compte au moins une demidouzaine d’installateurs de chaudières à granulés et trois distributeurs.

Choix et mode de fonctionnement en 2008-2009 Le granulé de bois 6 mm vrac “USIBOIS” - 100% résineux, fabriqué à partir de bois séché (copeaux de rabotage et chutes de menuiserie) ; - Il contient 5 kg de liant par tonne; - La production est de 6t/jour (2/3 en vrac et 1/3 en sac), soit environ 1’500 tonnes par an ; - Les coûts de production varient de15% à 20% entre été et hiver. L e di s tr i bu te u r - Situé à 2 km de l’usine et 50-70 km du secteur de l’ACGBHD ;

- Les délais de livraison sont de 5 à 15 jours maximum ; - Le produit est livré par un camion à 3 compartiments totalisant environ 8 tonnes, ce qui permet de livrer des quantités inférieures à 3 tonnes et d’accéder aux hameaux et écarts montagnards en hiver ; - La pression maximum de livraison des granulés est d’environ 2 bars. L e pr i x de l a to n n e l i v r é e - Il a varié de 179 € à 195 € TTC ; - Le tonnage global livré a été de 113 tonnes pour la période d’avril 2008 à avril 2009, soit environ 9% de la production annuelle vrac du granulateur ; - 21 livraisons groupées réalisées à ce jour.

Fonctionnement de l’association : un service exclusivement bénévole - Elle reçoit une ou plusieurs commandes, sollicite si besoin un adhérent pour compléter le chargement et obtenir un camion plein ; - Elle programme la livraison groupée avec le distributeur (sur une demi-journée) et en informe les demandeurs ; - Elle assiste à la première livraison du nouvel adhérent, après visite de son installation ; - Elle enregistre les tonnages livrés pour déterminer le tonnage annuel global. - S’informe des prix pratiqués sur le marché national, européen et suisse, pour négocier un prix annuel fixe pour les adhérents. - Participe à des forums associatifs,

Silo, photo ACGBHD

Fréquence des livraisons.

Nombre de livraisons par an

Nombre d'adhérents

5 et plus 4 3 2 1

3 1 1 4 6

Consommations annuelles Tonnage annuel

Nombre de consommateurs

14 à 27 8 à 10 6à8 4à5 3

3 3 3 3 3

Types et capacités des silos utilisés par les adhérents

Type Textile

Nombre Capacité (t) 7

Dur 5 Bois

2

Tôle Enterré

1 0

1 3 1 2 2 1 2 1 1 1

5.4 4.5 3.5 3 9 8 6 11 9 7

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Côté clients d’une consommation théorique et/ou de la place à disposition pour le stockage. Cette situation conduit à des livraisons multiples pour la plupart de nos adhérents (Tableau 1). L e s pr a t i qu e s c o m m e r c i a l e s On constate une nette tendance à privilégier l’exportation (vers l’Italie notamment). L’ensachage est également privilégié, 2 granulateurs sur 4 dans le Doubs orientent 100% de leur production de 6 mm vers l’ensachage.

Fig. 1 - Aire d'activité de l'association

à des visites d’usines de granulation. - Met à disposition au siège de l’association (Mairie de Gellin), une documentation spécialisée sur l’utilisation du granulé de bois (chaudières, silos, granulés, etc.). - Donne un avis et conseille toute personne intéressée par l’utilisation du granulé de bois, sur la base de l’expérience acquise par ses adhérents. - Encourage les usagers d’autres régions à se regrouper.

Orientations & perspectives pour 2009-2010 Le bilan est encourageant, puisque après un peu plus d’une année d’activité, l’association est passée de 8 à 15 adhérents. Les préoccupations actuelles concernent : L a qu al i t é du g r an u l é Les produits proposés se réfèrent à la norme DIN+ (norme hors hexagone) et affichent une “équivalence” peu fiable du fait de la faible expérience acquise par des usines récentes (2006, 2007 et 2008). Les chaudières automatiques qui sont très performantes car elles bénéficient pour la plupart d’une expérience d’au moins 10 à 15 ans, rencontrent le plus souvent des difficultés au niveau de l’extraction, de l’aspiration et de l’allumage. Ces difficultés semblent dues essentiellement à une “résistance mécanique” à l’abrasion qui est insuffisante et qui conduit à des excès de poussière. L e di m e n s i o n n em en t de s s i l o s Le plus souvent, ils sont sous dimensionnés, car déterminés à partir

La fluctuation des consommations annuelles. Pour l’hiver 2008-2009, particulièrement rigoureux (Figure 3), une augmentation de l’ordre de 20 à 25% a été constaté chez les adhérents. La satisfaction locale des besoins en vrac 6 mm. La consommation des chaudières à granulés financées par le Conseil Général du Doubs en 2008 (Figure 2), correspond à environ 4’700 tonnes, à laquelle s’ajoute celle des chaudières non subventionnées, soit un total global de l’ordre de 5’000 t. Considérant que 1 tonne de granulés nécessite environ 2.3 tonnes de sciure, qui représentent ellesmêmes environ 12% du volume de bois scié, on peut évaluer le volume de résineux nécessaire : 5’000 t/an de granulés ⇨ 11’500 t de sciure ⇨ 95’800 t de résineux si 1 m3 de résineux pèse environ 600 kg ⇨ 159’700 m3 de résineux Par rapport aux 930’000 m3 de bois sciés en Franche-Comté en 2008 (source ADIB), ou encore 744’000 m3 de résineux (environ 80%), le besoin en granulés pour le département du Doubs représente donc environ 21% du volume de résineux scié en Franche-Comté. Les granulés pour les poêles n’étant pas comptabilisés, il y a actuellement recours à des produits venant d’autres régions (Ain, ...).

Fig. 2 - Evolution du nombre d'installations

Fig. 3 - Températures de la zone

ment faciliter la gestion des approvisionnements. Pour mieux faire face aux pics de consommation, notamment lors d’hivers très rigoureux, l’association invite ses adhérents à remplir leur silo en période estivale, ce qui facilitera également la négociation des prix annuels. Les membres de l’ACGBHD ont opté pour un produit local, de bonne qualité et qui présente l’avantage d’être manipulé au minimum, préservant ainsi le bon fonctionnement des chaudières. L’association espère que le développement du chauffage au granulé de bois et l’importance des besoins en vrac de 6 mm n’échapperont pas aux professionnels du bois franc-comtois.

Les membres de l’ ACGBHD restent confiants pour l’avenir. Le nombre de granulateurs dans le Doubs est passé de 1 en 2005 à 4 en 2008. La mise en place d’une marque française “NF” va également dans le sens d’une amélioration de la qualité et de la fiabilité des produits. La prise en compte d’un volume de stockage de l’ordre de 0.7 à 1.5 fois les besoins annuels devrait égale-

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La figure 2 présente le bilan des installations financées à fin 2008 dans le Doubs (bois plaquette + granulés). Il montre un effondrement du nombre de projets en 2007 suite à plusieurs années de très forte croissance, tout comme au niveau national et européen, et une remontée nette en 2008. Le département du Doubs compte 535 chaufferies à granulés et 118 chaufferies à bois déchiqueté consommant 44’000 t/an, financées par le Conseil général et par l’ADEME pour partie. Contact : Jacques Blot, Président de l'association ACGBHD, Mairie 3 chemin Louis Pergaud 25240 Gellin Tél. +33 (0)3 81 69 20 14

Livraison, photo ACGBHD

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Investissements Chaufferies collectives et granulés agricoles D

epuis 40 ans maintenant, la conception des chaufferies collectives à biomasse s’appuie presque exclusivement sur le bois déchiqueté. Si l’utilisation de ce combustible est assez bien maîtrisée depuis les années 90, si ce combustible reste le moins cher du marché, il n’en reste pas moins que sa qualité est très variable et surtout qu’il n’est pas livrable et stockable dans tous les projets. En particulier en rénovation ou en milieu urbain, là où souvent la seule possibilité est d’utiliser un local existant comme silo, celui-ci n’est malheureusement pas toujours adapté à la livraison de plaquettes.

A côté de cela, l’expérience des chaufferies à granulés, y compris agricoles, montre que beaucoup plus souvent qu’on ne le pense, le granulé peut apporter une solution technique très autonome et en même temps économique malgré un coût à la tonne visiblement plus cher que la plaquette. Dans bien des cas en effet, en chaufferies consommant peu au regard de leur puissance, le kWh obtenu par des granulés est plus économique que celui à la plaquette. Les granulés sont en effet plus calorifiques que le bois déchiqueté, leur approvisionnement nécessite moins d’adaptation de génie civil, et par conséquent moins d’investissement, et leur utilisation nécessite beaucoup moins de temps de travail, le tout faisant pencher le prix de revient de l’énergie vers la solution granulés. Les granulés agricoles sont constitués soit de pailles ou issues de céréales seules, soit d’autres végétaux comme les sarments, le miscanthus ou le switchgrass, ou encore d'un mélange entre ces végétaux ou du bois. Le granulé agricole ou agropellet en anglais est un combustible concentré qui permet de s’adapter plus facilement à des situations plus urbaines que la combustion directe de la paille ou du bois déchiqueté

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Les atouts

Les conditions techniques

Le coût de la matière première peut être moins onéreux que le bois dans les régions agricoles, il est ainsi plus facile d’obtenir un prix de kWh plus faible que les autres combustibles normalisés. Granulé agricole : 0.042 € / kWh (à moins de 50 km du producteur) Granulé de bois : 0.054 € / kWh (par 3 tonnes) Fioul domestique : 0.063 € / kWh (Par 2000 litres) Gaz naturel : 0.066 € / kWh (Tarif b1 niveau 4) Propane : 0.13 € / kWh (moins de 2 tonnes cuve louée)

Les granulés agricoles contenant de 2 à 7 % de minéraux, les chaudières les mieux adaptées sont celles à grilles mobiles pour empêcher la formation de mâchefer. Les conduits de fumée sont en acier traité contre le chlore dégagé lors de la combustion. Ces chaudières polycombustibles peuvent brûler des granulés agricoles, des granulés de bois, des plaquettes, des déchets de céréales et sont en majorité installées en zone rurale là où la ressource à valoriser est variée.

En ce qui concerne le coût de l’énergie, les excellents rendements des chaudières à granulés, supérieurs de 10 points à leurs homologues à plaquettes, font également quel différentiel de prix en entrée chaudière se réduit d’autant à la sortie. Le stockage des granulés, de par leur masse volumique (650 kg/ m3), leur densité énergétique (3000 kWh / m3) et leur taux de remplissage des silos à 90% au lieu de 50, nécessite 3 à 5 fois moins de place que le bois déchiqueté et permet une valorisation de volumes existants. La livraison en vrac assurée par camion-souffleur ne nécessite pas d’aménagement particulier pour l’accès, on utilise le réseau routier comme pour le fuel.

En ville, la densité du combustible réduit le nombre de livraison par 2 ou 3. En zone rurale ou industrielle, l’usage des combustibles est plutôt « mixtes » (granulés et/ou bois déchiqueté), l’approvisionnement se faisant en fonction des opportunités. Le traitement des fumées en milieu urbain est indispensable et au-delà de 2 MW un filtre à manche est préconisé pour l’usage de produits agricoles. Les gaz de fumées traversent un filtre de manches textiles, ce qui réduit le taux de poussières à moins de 5 mg/Nm3 dans les gaz, bien en deçà des normes en vigueur. En conclusion, de par leur facilité d’approvisionnement et de stockage,

de par leur faible coût, les granulés agricoles constituent une alternative sérieuse au bois déchiqueté pour les chaufferies à proximité de la ressource agricole, celles à accès difficile, celles disposant de peu de place et celles ayant une consommation modeste. Didier Fasse, REKA-France Frédéric DOUARD, Bioénergie International

Coupe chaufferie

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Marché Miscanthus : Bical France devient Novabiom

F

ondée en 2006 par quinze associés français, la société Bical Biomasse France est spécialiste de la culture et des utilisations du miscanthus. Cette source d'énergie, mais aussi de matériau ou de litière, couvre désormais près de 2 000 hectares en France. La société souhaite se positionner d'une façon plus large sur le développement des biomasses agricoles et affirmer son indépendance par rapport à l'entreprise britannique Bical. Pour cela, elle change de nom et devient Novabiom. Ce changement s'accompagne d'un nouveau site Internet où apparaît la nouvelle identité. Novabiom y présente son activité ainsi que les atouts et les usages du miscanthus. « Ce nouveau nom permet de clarifier notre positionnement - le développement de nouvelles biomasses agricoles - et nos ambitions en faveur du développement durable, dans ses dimensions sociales, environnementales et économiques » commente Emmanuel de Maupeou, Président de la société, dans un communiqué du 8 septembre 2009. www.novabiom.com

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Politique Biodiesel à partir de phytoplancton

L’europe et les agrocarburants

L

a start-up Fermentalg , basée à Libourne, dont les installations ont été inaugurées le 16 octobre 2009, s'est lancée dans la production de biodiesel à base de microalgues se reproduisant dans le noir. A la tête de cette structure qui emploie une dizaine de chercheurs et dispose d'un investissement de 2,2 M€, on trouve Pierre Calléja, un biologiste originaire du Languedoc, spécialiste des micro-organismes. Le procédé mis au point par Pierre Calléja en partenariat avec le CEA de Cadarache est pour l'instant, unique en Europe. Alors que la plupart des recherches se concentrent sur les microalgues qui se renouvellent par photosynthèse sous le soleil, la start-up libournaise étudie un système de reproduction dans le noir, beaucoup plus performante que dans les bassins à l'air libre. Il s'agit de produire en volume, et pas en surface.

A la veille des négociations de la conférence de Copenhague, les agrocarburants font partie des outils mobilisables à court terme pour agir. Leur cible de développement en construction aujourd’hui doit permettre l’épanouissement d’un marché international soutenable, dynamique et innovant. L’UE s’est placée, ces dernières, années comme un des leaders de ce débat.

Le cadre de développement européen Un an après le protocole de Kyoto, la résolution du Conseil européen de Cardiff du 8 juin 1998 est la première pierre de la construction de la politique européenne sur les agrocarburants. Ils sont également désignés comme solutions techniques exploitables pour

la substitution de 20% des carburants conventionnels dans les transports routiers à l'horizon 2020. La directive européenne 2003/30/EC, relative à la promotion d’énergies renouvelables dans les transports concrétisait des objectifs de court terme de consommation de 2% d’agrocarburants en 2005 et 5,75% en 2010. Le 23 janvier 2008, la Commission les a réaffirmé en précisant des exigences de durabilité selon lesquelles

leur atteinte fera appel aux agrocarburants de 2de génération pour au moins 40 %. D’autres critères socio-environnementaux devront être joints à la directive dans les années à venir pour qu’une réduction d’au moins 45% d’émissions de Gaz à Effet de Serre soit garantie par rapport aux carburants fossiles ; un taux qui pourrait passer à 50% d’ici à 2017, puis 60 % ensuite. Outre leurs bilans énergétiques généra-

Il s'agit là d'un procédé révolutionnaire . « Il suffirait seulement de 1 000 mètres carrés de microalgues cultivées dans le noir, pour prosuite page 31

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Politique

lement non compétitifs par rapport aux filières d’autres zones du globe, les productions européennes d’agrocarburants de 1ère génération ne sont économiquement peu ou pas viables. Principalement basées sur le colza et le tournesol pour la filière biodiesel, la betterave et le blé, pour celle de l’éthanol, leurs productions sont très dépendantes des subventions de la Politique Agricole Commune dont l’avenir est incertain.

Un marché communautaire malgré tout en croissance Le parc automobile européen est majoritairement diesel du fait de son moindre coût depuis une vingtaine d’années. En conséquence, la demande communautaire d’agrocarburants concerne essentiellement le biodiesel (figure 1). Toutefois, la filière éthanol accuse une forte croissance ces dernières années. En 2008, elle ne représentait encore que 3% de l’ensemble des carburants utilisés dans les transports en UE.

Enjeux et perspectives… Il s’agit aujourd’hui de maintenir la ten-

dance de consommation tout en diversifiant les approvisionnements. En effet, la production européenne actuelle ne saurait suffire à la demande en développement pour les raisons évoquées auparavant. Le secteur des agrocarburants de 1ère génération rassemble des industriels de l’agroalimentaire, de l’énergie mais également des « startups ». Alors que les principaux opérateurs économiques présents en UE sont essentiellement européens (figure 2), nombreux parmi eux sont également actifs dans les pays du Sud, notamment en Afrique où les potentiels agricoles sont importants. Une nécessité apparaît donc pour faire face aux problématiques de délocalisation des externalités négatives ou de concurrence avec les cultures alimentaires, légitimement posées dans le cas d’importations. D’une part, la recherche et le développement de technologies de productions plus efficientes devraient contribuer à trouver des solutions. L’éthanol cellulosique représente, par exemple, des intérêts spécifiques pour les pays forestiers du nord de l’Europe. Plus au sud, les projecteurs sont tournés vers les « algo-carburants » pour la filière biodiesel. Leurs rendements seraient 30

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à 100 fois supérieurs à ceux observés actuellement avec les oléagineuses terrestres. D’autre part, l’évolution des systèmes de certification devrait amener des garanties jugées nécessaires. En Europe, nombreuses sont les initiatives d’élaboration de standards. La RSB, Roundtable on Sustainable Biofuels, par exemple, basée à Lausanne en Suisse, tente d’élaborer des indicateurs pour tous les agrocarburants. En revanche, la BSI : Better Sugarcane Initiative, est focalisée sur la production d’éthanol de canne à sucre. Installée à Londres et regroupant industriels, pétroliers et ONG, sa certification sera opérationnelle en 2010 et devrait promouvoir les importations d’éthanol depuis le Brésil ou d’autres pays producteurs. Reste l’enjeu dépassant les frontières de l’UE, de l’homogénéisation de ces labels au travers des méta-standards pour la construction d’un marché international favorable pour le plus grand nombre... Romain Peyrache, Chef de projet RONGEAD (International Trade and Sustainable Development) rpeyrache@rongead.org

duire autant de biodiesel, que 500 hectares de colza. Un rendement donc 5 000 fois supérieur , assuré qui plus est sans produits chimiques, sans pesticides ni rejets polluants et jouissant d'un bon bilan carbone », assure Pierre Calléja. Nous savons juste que du substrat carboné est apporté aux algues pour leur développement, le secret reste bien gardé par le biologiste sur la nourriture exacte. Le procédé a tout d'abord été testé dans des appareils de fermentation et se trouve aujourd'hui sur un volume de 150 litres. « On prépare la phase industrielle de production de ces biocarburants de troisième génération . Mais il nous faudra d'abord produire le premier baril, disons d'ici un an. Ce qui veut dire que nous aurons alors trouvé le système le plus judicieux pour extraire l'huile de la pâte. Le principal concurrent de Fermentalg, Solazyme, se trouve en Californie. Il emploie plus de 60 chercheurs et bénéficie par comparaison d'un budget d'investissement de plus de 200 M€. Solazyme a déjà testé avec succès en janvier dernier son biodiesel, sur une Mercedes Benz C 320, et a signé un contrat avec la marine américaine pour son biocarburant qu'il pourra produire en quantité industrielle d'ici deux ou trois ans. www.fermentalg.com Source www.sudouest.com, octobre 2009

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Evènement Une raffinerie de biodiesel d’ici à 2019 au Mozambique

C

ompanhia do Buzi et Galp Energia (Portugal) envisagent de construire une raffinerie au Mozambique dans les dix prochaines années pour produire du biocarburant à partir de jatropha et de tournesol. Le groupe devrait déjà investir 139.000 US $ dans la première phase du projet, qui sera situé dans la province centrale de Sofala. Jusqu’ici, les deux sociétés ont planté 150 hectares de jatropha et 25 hectares de tournesol à titre d’expérience. Le pays investit actuellement près de 710 M US $ dans la production d'éthanol à partir de canne à sucre brute. Le gouvernement a déclaré que les prévisions de production sont de 440 millions de litres d'éthanol par an et pourraient générer entre 7.000 et 10.000 emplois dans la population locale. Le Mozambique a approuvé les projets de biocarburants comme source première depuis 2007.

Parallèlement le gouvernement a déclaré avoir reçu des demandes pour défricher plus de cinq millions ha de terres pour la production de biodiesel. Source : APA MaputoMozambique, agence de presse africaine, juillet 2009

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Interrogations sur les biocarburants en Afrique

Jatropha, photo Thomas Maresca

La question a été posée à Ouagadougou au Burkina du 10 au 12 novembre 2009 lors de la seconde conférence internationale sur les biocarburants en Afrique. Cette rencontre etait organisée par le CIRAD et l'Institut international de l'ingénierie de l'eau et de l'environnement (2IE).

L

a première conférence sur les « Enjeux et perspectives des Biocarburants pour l’Afrique », organisée en novembre 2007 à Ouagadougou avait mis en évidence les opportunités que pouvaient représenter les biocarburants pour le continent africain. En se proposant d’analyser la question du développement des biocarburants en Afrique aussi bien dans ses dimensions technologiques, agronomiques et environnementales que dans ses aspects institutionnels et politiques, la conférence s’était voulue un lieu privilégié d’échanges et de débats entre les décideurs politiques et économiques, les experts techniques et la société civile des pays africains. Suite à l’ensemble des débats qui ont eu lieu à cette occasion, les recommandations mettaient assez clairement en évidence, en considérant l’horizon de la fin du pétrole accessible et bon marché, les diverses opportunités pour l’Afrique de se doter de solutions de remplacement à partir de sa biomasse. Depuis cette première conférence, le contexte mondial a changé. En effet, dans un contexte de hausse des prix des matières premières et sur fond de crise alimentaire et financière, les enjeux

liés aux biocarburants ont évolués. En effet l’Afrique, pour qui l’accès à l’énergie reste un sujet difficile à résoudre, porte un intérêt croissant face aux solutions innovantes et diversifiées proposées par les biocarburants. Lorsque des voix au Nord appellent à un moratoire sur les biocarburants, et font valoir les problèmes liés à l’occupation des terres sans jamais remettre en question les systèmes agricoles en place, l’Afrique se défend de proscrire les biocarburants. En effet, alors que l’agriculture africaine reste peu intensive, les bioénergies pourraient être une solution à l’essor des filières agricoles et un mécanisme efficace de lutte contre la pauvreté quand des terres restent assez largement disponibles. Compte tenu de la dynamique engagée et des besoins d'information technique sur les performances possibles des biocarburants, il apparaît utile de jalonner le développement des biocarburants par une nouvelle rencontre rassemblant l’ensemble des acteurs de la filière. Cette logique ne pourra se faire sans la mise en place d’un cadre institutionnel et réglementaire précis, et d’une approche régionale sous l’égide de la

Image satellite NASA de l’Afrique

CEDEAO et de l’ UEMOA. Cette démarche permettra de mutualiser les expériences et de travailler à la normalisation et à la certification des projets africains selon des critères spécifiques prenant en compte leurs contraintes socio-économiques et la nature de leur environnement. De même, les conclusions des recherches menées autour des impacts environnementaux, sociaux et économiques des biocarburants doivent à présent permettre aux acteurs de l’Afrique de trancher ces questions afin de se positionner sur l’échiquier mondial et de défendre « un point de vue Africain ». Contact : www.biofuel-africa.org Lamine BADJI, ITEBE

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Finance Bioénergies : que proposent les banques ? Avec la fin du pétrole bon marché, les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique présentent de plus en plus d’intérêt autant pour les particuliers que pour les entreprises et les collectivités qui s’impliquent de plus en plus dans leur problématique énergétique. Interlocuteurs incontournables des développeurs de projets, les banques voient passer sur leurs bureaux beauPlateforme bûches des belles sources

L

es projets de production d'énergies ou d'efficacité énergétique nécessitent des investissements considérables. Pour ces projets, les banques peuvent être à la fois investisseur pour la production d’énergie et prestataire de service pour la maîtrise de l'énergie. En plus d'apporter aux projets leur regard de banquier, elles proposent aussi une expertise sur la structuration juridique, économique et financière de projets collectifs et/ou coopératifs. Les prestations comprennent la réalisation d'études, le financement, la construction, la gestion, l'exploitation et l'entretien, de manière directe ou indirecte, des équipements et infrastructures liés au développement des énergies renouvelables et à l’utilisation rationnelle de l’énergie. La plupart des projets sont financés à 20% par des fonds propres les 80% restants faisant l’objet d’un crédit. Le remboursement du crédit accordé pour financer ce type de projet est assuré par le rachat à prix garanti de l’électricité qui est produite. Les projets financés peuvent concerner la biomasse (combustion, méthanisation), l’éolien ou encore la micro-hydraulique sur des technologies de production d’électricité et ou de chaleur d’origine renouvelable, vendues au gestionnaire du réseau (ERDF) sous tarif d'obligation d’achat.

Certaines banques permettent également aux porteurs de projets de valoriser leurs crédits carbone. Elles s’engagent en effet sur des conditions d’achat de ces crédits sur une période

coup de projets de production d'énergies ou d'efficacité énergétique.

déterminée. L'exploitant (collectivités) est détenteur des quotas. A partir de son diagnostic sur les émissions de CO2 , il propose une solution technique et des investissements sur les installations et calcule les réductions d’émissions engendrées par ces investissements. Les banques achètent les quotas d’émission et en rétrocèdent la valeur financière, non pas à l’exploitant, mais à la collectivité locale, via un financement « bonifié » par la valeur économique des quotas.

Quelques exemples Le crédit coopératif Aux porteurs de projets de construction ou rénovation d’habitat écologique, le Crédit Coopératif propose des crédits adaptés à des taux préférentiels (prêt modulable, lisseur, taux fixe ou révisable...). Ces prêts Eco-Habitat prolongent ses actions pour l’environnement et le développement durable. Le Crédit Coopératif s’engage aussi pour favoriser le développement des énergies renouvelables à travers de nombreux partenariats. Il est depuis plus de 10 ans le partenaire de la Société financière de la NEF dont il est la banque de référence auprès des autorités de tutelle.

MW de puissance installée d’ici 2020. L'intervention de la Caisse des Dépôts s’articule autour de 3 grandes priorités : • décentraliser la production énergétique sur le territoire national, • maintenir la concurrence dans un secteur en pleine concentration • renforcer les filières françaises dans un contexte de forte concurrence internationale. La Caisse des Dépôts a déjà participé directement à la construction de plus de 70 MW d’énergies renouvelables - dont la moitié est déjà en exploitation - et au développement de 140 MW additionnels (pour une mise en service en 2009-2010).

Le crédit agricole A travers CAPENERGIE, le crédit agricole a développé une entité dédiée aux énergies renouvelables et dotée de 109 millions d'euros. La stratégie d'investissement de CAPENERGIE est principalement axée sur la prise de participations dans des petites et moyennes sociétés du domaine des énergies

La caisse des dépôts L’engagement de la Caisse des Dépôts en matière d’énergies renouvelables se traduit concrètement par 500 MW de puissance installée d’ici 2010 et 1000

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Unité automatique de bois de chauffage

Le Crédit Agricole achète des crédits carbone

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rédit Agricole a acheté, le 2 septembre dernier, des crédits carbone pour compenser l'émission de 7.100 tonnes de CO2. Cet achat a permis de couvrir l'intégralité des consommations énergétiques annuelles incompressibles constatées sur les sites franciliens du Groupe en 2008. Les certificats carbone achetés proviennent de deux centrales à biomasse au Brésil dont les projets ont été vérifiés et validés par la société EcoAct, signataire de la Charte Ademe sur la compensation volontaire. Les certificats VERs (Verified Emission Reductions) suivent une méthodologie approuvée dans le cadre des Mécanismes de Développement Propre (projets MDP) et validée par les Nations-Unies. Les certificats sont issus de projets qui génèrent des réductions de gaz à effet de serre (GES) qui vont au-delà de ce qui aurait été atteint en l'absence de ces projets. Par ailleurs, les investissements effectués sont, selon le groupe, créateurs d'emplois et de revenus pour les populations locales. Le Crédit Agricole indique poursuivre activement son objectif de compensation de ses émissions de C02 et de réduction de sa consommation énergétique de 15% d'ici à 2010 sur son parc francilien. D’après CP CA du 8 septembre 2009

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Société Bio-T-Fuel : un second projet français de biocarburants de seconde génération sur les rails

L

'ADEME vient de donner son accord au lancement d’une grande phase d’expérimentation sur les biocarburants de « seconde génération ». Le plan de développement baptisé BioTfuel se verra doté de 112 millions € sur 5 ans avec comme objectif une production industrielle à partir de 2020. Le but de la seconde génération est d’arriver à utiliser les parties ligneuses des plantes (bois, feuilles, tige, coques…) selon le procédé de gazéification Fisher Tropsch plutôt que d’utiliser les graines et d’ainsi éviter la compétition avec les usages alimentaires. L’expérimentation porte ici sur la production d’une deuxième génération de « biodiesel » et de « biokérosène » alors que pour la filière essence un projet de bioéthanol de seconde génération a déjà été engagé l'an dernier par 11 partenaires sous le nom de « Futurol ». Pour ce premier projet programmé sur huit ans, porté par l'association Procéthol 2 G qui rassemble onze acteurs scientifiques, industriels et financiers (ARD, betteraviers, Champagne céréales, Crédit Agricole, INRA, Institut français du pétrole, Total, levures Lesaffre, ONF, Tereos, Unigrains), un pilote doit être construit à Pomacle-Bazancourt dans la Marne. De la suite page 35

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renouvelables (développeurs, promoteurs spécialisés, producteurs d'énergie, équipementiers, opérateurs...)i

Quelques exemples d'investissements dans les bioénergies

Le crédit mutuel

La Caisse des Dépôts

Avec le Prêt Économie d'énergie "Crédinergie", le crédit mutuel permet aux porteurs de projets de financer l’achat et l’installation d’équipements "développement durable" en tenant compte de la spécificité de ce type d'investissement. Le Prêt Économie d'énergie "Crédinergie" peut être souscrit par les particuliers, copropriétés, sociétés civiles immobilières ou sociétés immobilières de copropriété pour le financement des travaux dans les logements individuels ou collectifs à usage d’habitation principale, locative ou secondaire

Elle est actionnaire de la centrale à biomasse de la ville de Metz qui prévoit une installation de chaudière biomasse de 35 à 45 MW thermique et une cogénération de 7 à 9 MW d'ici à 2012 pour fournir l'électricité et le chauffage à 33 000 logements. La Caisse des Dépôts est partenaire de la centrale biomasse de Kourou en Guyane. L'installation développée par Voltalia depuis le mois de mars 2009 prévoit une puissance installée de 1,7 MW et une production de 13,6 GWh/an. Elle participe aussi au projet d'unité de

méthanisation de Passel Noyon (Oise) développée par Fertigaz avec une puissance installée de 1,3 MW et une production de 9,6 GWh/an. Lamine BADJI, ITEBE

Déchiqueteuse Boisynergie

Le granulé, combustible social C

'est l'objet d'une étude commandée par proPellets Autriche, coordinateur de ce projet à vocation sociale. Le secours populaire autrichien a sélectionné un panel de 6 familles en situation de précarité et le fabricant de poêles RIKA a mis gracieusement à disposition de chacune des familles un poêle à granulés. L'enquête a été menée à l'aide d'un questionnaire type qui a été rempli lors de sessions individuelles. Une première étape a eu lieu avant la mise en place du poêle afin de mesurer le niveau de confort thermique antérieur et les attentes des participants quant à un nouveau système de chauffage. Une seconde étape a été réalisée en fin de saison de chauffe. Jusqu'alors, ces ménages se chauffaient à l'aide de poêles à combustibles solides, à pétrole, au propane ou de chauffage central à combustible solide. L'absence de chauffage en-dehors de la présence des occupants du ménage s'avère être le point noir commun à ces modes de chauffage. La situation des familles mono-

parentales était particulièrement précaire : les enfants devaient attendre le retour de leur mère/père dans le froid - ils ne pouvaient évidemment pas utiliser les appareils de chauffage seuls. La maison chauffée à l'aide du convecteur au propane présentait d’importantes taches de moisissures dues au dégagement de vapeur d'eau dans les gaz de combustion. A ces inconvénients il faut ajouter le prix élevé des combustibles et en particulier pour le pétrole ou le propane. L'installation du poêle à granulés a permis trois évolutions notables. La régulation automatique et le pilotage par thermostat d'ambiance assurent un meilleur confort thermique global. Les logements restent tempérés sans avoir besoin de rajouter du combustible en permanence - un atout pour les familles monoparentales. La chaleur diffusée est également ressentie de manière plus évidente. La réduction des opérations de décendrage est également appréciée des familles qui se chauffaient à l'aide de combustibles solides. Avant

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Société En 2ème évolution, les familles ont souligné la faible consommation des poêles à granulés pour maintenir une température agréable dans le logement. Les consommations enregistrées sont de l'ordre de 3 à 4 sacs par semaine. Et troisièmement les familles ont noté une baisse significative des coûts de chauffage. Au tarif 2008 (date de l'étude), à environ 3€ le sac, le budget chauffage s'élevait à 9-12€ hebdomadaires. Les familles chauffées au propane ou au pétrole ont particulièrement apprécié. En conclusion, l'étude démontre le potentiel d'amélioration des conditions de chauffage des familles les plus démunies, du point de vue de la qualité de chauffage, du faible entretien, et du fonctionnement automatique des appareils. Les dépenses de chauffage sont également à la baisse du fait du haut rendement (environ 90%). Les économies sur le combustible représentent 600€/an pour les familles précédemment chauffées au pétrole. Les poêles à granulés sont donc particulièrement adaptés au chauffage de base de ces familles défavorisées et permettent de réduire la pollution de l'air et les émissions de CO2. Cependant 2700€ représentent un investissement difficile pour ce segment de marché - d'où sa faible pénétration en Autriche mais cela est vrai aussi dans les autres marchés européens. D'après une étude de Sylvia Grossgasteiger, IFZ François BORNSCHEIN, Bioénergie International

Après

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production du pilote (500 litres d'éthanol cellulosique par jour) à celle du prototype (10 000 litres/jour) le projet vise une production industrielle de l'ordre de 500 000 litres/jour à l'horizon 2015. Le projet Futurol, qui s'élève à 74 millions d'euros, a reçu le soutien du fond OseoInnovation pour un montant de 29,9 M€.. Le projet BioTFuel associe quant à lui des partenaires comme l'Institut français du pétrole, Total, Axens, le groupe industriel allemand UHDE, le Commissariat à l’énergie atomique et les industriels des oléagineux (Sofiproteol). Dans l'immédiat, deux unités pilotes doivent être construites, l'une en Picardie, à Compiègne et l'autre sur un site de Total. La première unité servira à compacter et à torréfier la matière première qui sera ensuite expédiée chez Total pour être gazéifiée puis transformée en carburant liquide. Ces deux pilotes devraient permettre selon leurs promoteurs de lever les verrous technologiques qui subsistent d'ici à sept ans. En effet BioTfuel vise un rendement de 30% au niveau expérimental et un minimum de 20% au plan industriel : soit 1 Mt de matières sèches pour produire 200.000 à 300.000 litres de carburant, ce qui reste fort peu au regard du rendement énergétique et environnemental que ces mêmes biomasses peuvent facilement atteindre en combustion directe. D’après Anne CHAON de l’AFP le 8 octobre 2009 et Est Eclair du 16 septembre 2008

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Projet De l’électricité verte au Sénégal

Plantations forestières tropicales

l’occasion du 13 A congrès forestier mondial, à Buenos

ème

Aeres du 18 au 23 octobre 2009, Emmanuel Ze Meka, directeur éxécutif de l’OIBT, a prôné une action internationale plus efficace et plus ciblée sur les forêts tropicales. L’ O r g a n i s a t i o n Internationale des Bois Tropicaux est une organisation intergouvernementale ayant son siège à Yokohama et qui est chargée de promouvoir la gestion forestière durable sous les tropiques depuis plus de 20 ans. L’intérêt croissant pour les énergies renouvelables, a-t-il déclaré, constitue une opportunité pour les plantations forestières au vu de leur rapidité de croissance. Elles auront un rôle déterminant à jouer à condition d’identifier des essences adaptées, des plantations cohérentes, des technologies appropriées tout en affrontant judicieusement les questions de protection de l’environnement et de sécurité alimentaire. L’essor des plantations forestières peut ainsi durablement créer des emplois et lutter contre le changement climatique. Cependant, pour exploiter au mieux cette opportunité, certaines conditions doivent être réunies : résoudre la question du régime foncier et des droits communautaires locaux, instaurer un climat d’investissement propice et mettre en place des mécanismes de partage équitable des bénéfices. www.itto.int/fr

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Pépinière, photo Pierre Lefèvre, BES

BES (Bois Energie du Sénégal) est une société de droit sénégalais, initiée par Laurent Minguet, un homme d’affaires belge ; ingénieur physicien de formation, il a développé plusieurs sociétés en Belgique dont EVS et XDC, deux sociétés leader sur le marché de l’image numérique, ce qui lui a valu le titre de manager de l’année en 2004.

L

aurent Minguet est également un écologiste de la première heure, préoccupé par l’avenir de la planète (il a rassemblé l’ensemble de sa réflexion dans un ouvrage paru l’an dernier chez Luc Pire, « 9 milliards, le futur maintenant »), il préside aujourd’hui le cluster ‘Tweed’ et développe plusieurs projets autour de sa holding ‘IMG’, basée à Liège. Découvrant le Sénégal et la Casamance, il y a une dizaine d’années, Laurent Minguet a multiplié les initiatives pour améliorer la qualité de vie des populations du Cap Skirring et de la Casamance ; BES est l’une d’entre elles. L’objectif poursuivi est simple : démontrer que le climat spécifique de la Casamance permet la plantation rentable de bois-énergie et la production d’électricité verte à un coût intéressant.

Bois Energie du Sénégal suarl La première phase du projet vient d’être atteinte, il s’est agi de planter 1.000 hectares d’Eucalyptus Camaldulensis et d’Acacia Auriculiformis, deux essences à croissance rapide ; la seconde étant une légumineuse favorisant la fixation

de l’azote et l’amendement des sols. Cette surface de plantation est suffisante pour alimenter durablement une centrale électrique à biomasse de 3 mégawatts, que BES installera en 2011 à proximité de Ziguinchor. La deuxième phase prévoit la mise en œuvre de 20.000 hectares et l’augmentation du parc de production en fonction des besoins exprimés par le partenaire local : la Sénélec et son satellite pour l’électrification rurale, l’ASER. Il s’agit évidemment d’un projet ambitieux, présenté à son Excellence Maître Abdoulaye Wade en février 2008, et suivi depuis cette date par les différents ministères concernés. En fonction des choix politiques de l’Etat sénégalais, la Casamance pourrait fournir suffisamment de bois-énergie pour garantir l’autosuffisance en termes de production d’électricité et mettre un terme aux délestages encore trop fréquents ; il conviendrait alors de porter la surface mise en exploitation à 60 à 90.000 hectares, soit 1 à 1,5% de la Casamance. BES fonctionne actuellement avec une cinquantaine d’employés (agents d’encadrement, techniciens forestiers, pépiniéristes, puisatiers, chauffeurs) pour un rendement estimé à 520 €/hectare

Laurent Minguet, photo Pierre Lefèvre, BES

planté (densité de 2.000 tiges). Le modèle d’exploitation fait appel à des contrats de culture conclus avec des populations rurales possédant des surfaces en jachère ; BES préfinance toutes les opérations depuis le débroussaillage et la pépinière jusqu’à la plantation et le désherbage nécessaire à l’issue de l’hivernage pour garantir un taux optimal de reprise. Dans sa deuxième phase de développement (20.000 hectares plantés durant les saisons 2010-2014), BES portera son effectif à 300 agents et créera plus de 4.000 emplois saisonniers via les contrats d’exploitation ; ses besoins financiers seront de 9,2 millions d’euros (le TIR sur 10 ans est de 30,8%). Avec un coût de 18 à 26 €/tonne de bois anhydre (selon les scénarii de productivité de 30 à 50 tonnes/ha), le projet BES resterait intéressant à l’exportation si le développement du parc de production d’électricité se révélait trop lent.

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Projet L’électricité sénégalaise Le marché de l’électricité sénégalais est en cours de modification et prévoit une libéralisation accrue de la production, la Sénélec restant le distributeur de référence pour les zones urbaines ou en développement. La capacité actuelle de production de la Sénélec et de ses sous-traitants est d’environ 635 MWh, sous-dimensionnée par rapport à la demande, ce qui provoque des délestages fréquents. De plus, le parc de la Sénélec utilise principalement du fioul, générant un coût de production élevé (valeur d’achat actuelle du MWh de 100 à 123€). La croissance de la demande est estimée à 7%/an, l’Etat a donc pris des dispositions pour remédier à cette situation, ce qui favorise l’installation des opérateurs indépendants tels que BES. BES prévoit l’installation d’une première centrale à biomasse de 3 MWh en 2011, il s’agit d’un investissement de 6,9 millions € (le TIR sur 10 ans est de 19%, le temps de retour est de 5 ans) ; l’installation fait appel à une turbine-vapeur étudiée par la société CORETEC (Belgique) utilisant des copeaux bruts ou des granulés ; le séchage du bois étant assuré par les gaz d’échappement. Le modèle peut être porté à 20 MWh sans modifications lourdes.

Un raffineur taiwanais investit dans le jatropha

C Visite du colonel des Eaux et Forêts, photo P. Lefèvre

Futur proche BES est à une période charnière de son développement ; elle doit entamer la deuxième phase de son développement en Casamance et a répondu à l’invitation de l’Etat sénégalais pour participer à la réhabilitation de la ‘Bande de Filao’, une forêt côtière qui s’étire de Dakar à SaintLouis et assure la protection de la région des Niayes (une zone maraîchère qui assure l’approvisionnement de la capitale). Cette nouvelle implantation, en attente d’un accord imminent, permettra l’installation, dès 2010, d’une unité de production d’électricité de 3 à 5 MWh et d’un four ‘twin-retort’ permettant la production de 1.600 tonnes de charbon de

Plantation Boucotte, photo Pierre Lefèvre, BES

bois (Le partenariat est ouvert et un business plan est disponible sur demande). Site internet : www.boisenergie.sn Blog de Laurent Minguet : www.nowfuture.org Renseignements via : pierre.lefevre@hpnv.net MAMADOU THIOR, Bois Energie Senegal

PC Corporation, une entreprise publique de raffinage, a annoncé au début du mois de juin 2009 qu'elle planifiait de cultiver du jatropha pour produire du biocarburant au cours des six prochaines années. Le choix de la zone de culture doit s'opérer entre l'Indonésie et le Cambodge, dont les climats sont plus adaptés à cette culture. Dans le cadre d'un programme pilote, le raffineur avait déjà cultivé 3 682 plants de jatropha à Taiwan. La société envisage maintenant d’en cultiver jusqu'à 50.000 ha. Le biodiesel suscite aujourd'hui la controverse en raison du fait qu'il soit produit à partir de colza et de soja qui sont également des plantes vivrières. L'utilisation de ces huiles pour alimenter des moyens de transport au détriment de l'alimentation humaine est en effet discutée. CPC s'est tournée vers le jatropha, en partie parce que l'huile de jatropha n'est pas comestible et elle est même toxique pour l'homme. D'autre part, des études montrent que le jatropha pourrait produire jusqu'à 2.000 litres de diester par hectare, bien plus qu'en sont capable le colza et le soja. Source : www.bulletins-electroniques.com du 10 juillet 2009

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Lecteurs Du superéthanol à base de riz non comestible

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Le Japon cherche à rattraper son retard en matière de biocarburant, mais ce n’est pas sa seule motivation. L’Archipel, qui a une capacité de production rizicole de 12 millions de tonnes, a dû réduire sa production à 8,7 millions de tonnes en laissant en jachère 40 % de ses rizières afin de maintenir les prix. Produire du bioéthanol est un moyen de réactiver les rizières dormantes qui pourraient être utilisées en cas de grave crise alimentaire. En effet, si ces rizières ne sont pas utilisées, elles seront irrécupérables. Source : www.ethanolmag.com

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our la première fois au monde, de l’éthanol produit à partir du riz a été commercialisé au Japon, en mars 2009. A Niigata, au centre du Japon, une nouvelle espèce de riz est cultivée sur 300 hectares. Il s’agit du « Hokuriku 193 ». Une tonne de ce riz permet de produire 450 litres d’éthanol, soit pratiquement autant que le maïs (480 litres). Mêlé à 3% dans l’essence, ce biocarburant alimente une vingtaine de stations-service de la région. Le programme expérimental japonais, qui a débuté en 2006, permettra de produire 3 000 litres d’éthanol. Des recherches sont en cours pour en extraire également des racines et des tiges du riz.

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Observatoire Recherche : le CIRAD s’associe à l'ANCRE

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’objectif de l’Alliance Nationale de Coordination de la Recherche pour l’Energie, créée en juillet 2009, est de renforcer l’efficacité de la recherche française en matière d’énergie. Sous la responsabilité de ses trois fondateurs – le CEA, le CNRS et l’IFP – huit groupes travailleront chacun sur un thème. Cinq concerneront les sources d’énergie : biomasses ; fossiles ; nucléaires ; solaires et géothermiques ; maritimes, hydrauliques et éoliennes. Trois traiteront des usages : transports ; bâtiments ; industries et agriculture.

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Le CIRAD s’impliquera en tant que membre associé dans le groupe dédié aux biomasses. Ce thème constitue l’un des six axes prioritaires de la stratégie du CIRAD pour les années à venir. L’établissement vise, dans ce domaine, à répondre aux difficultés d'approvisionnement énergétique des pays du Sud. Il s’agit d’optimiser les systèmes de production existants, d’en créer de nouveaux ou encore d’intégrer la production bioénergétique comme objectif de sélection variétale. Les chercheurs du CIRAD s’emploient également à analyser les impacts écologiques et économiques de la production de biomasse. Contact : Patrick Caron, dir-es@cirad.fr

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