BOIS-ÉNERGIE AGRO-ÉNERGIE BIOGAZ BIOCARBURANTS BIODÉCHETS Numéro 16
Le Mené, territoire en quête d’autonomie énergétique, p7-8
La combustion des végétaux herbacés, p9-12
Le bois déchiqueté atout économique pour les éleveurs, p13
Du granulé made in Corsica, p29-30
Le biodiesel est-il condamné en Suisse romande ?, p34-35
Granulés de déchets verts, concrétisation des premiers projets, p36-37
Novembre - décembre 2011
12 e
Marché BIOÉNERGIE INTERNATIONAL Numéro 16 Novembre 2011 Éditeur : BIOÉNERGIE PROMOTION SARL 6 chemin des Gravières F-39140 Desnes tél : +33 (0)368 33 51 48 fax : +33 (0)368 33 54 68 info@bioenergie-promotion.fr
Frédéric D OUARD rédacteur en chef
François B ORNSCHEIN directeur de publication
Jessica B ORNSCHEIN abonnements
Imprimé sur papier certifié PEFC ISSN : 1958-5403 Prix unitaire : 12 e
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Page 2 Bioénergie International no 16 - 2011
Tous les jours, toute l’actualité des bioénergies
Éditorial Quelle crédibilité pour la Biomascarade de Greenpeace ? La campagne invraisemblable de Greenpeace contre la biomasse1 renvoie à la célèbre formule de Voltaire « le mieux est l’ennemi du bien2 », qui en l’occurrence s’applique bien à ce contexte. Cette opération est l’exemple de ce que la recherche jusqu’au-boutisme d’un monde parfait, parfois aussi sans bien connaître son sujet, peut conduire à l’inverse de l’objectif recherché. En effet, le pavé que Greenpeace vient de lancer avec force dans la mare des énergies renouvelables risque bien de se retourner globalement contre les énergies renouvelables elles-mêmes : on ne touche plus à rien (cela rappelle les difficultés de la filière éolienne), on provoque l’immobilisme, et au final on bloque tout processus d’amélioration, et au lieu d’encourager la plus importante des énergies renouvelables, afin qu’elle continue à substituer le plus largement possible des énergies bien plus polluantes et dangereuses, Greenpeace tire une balle de gros calibre dans la jambe droite des énergies renouvelables en insinuant un doute puissant dans l’opinion publique. Ceci rappelle la position du WWF dans les années 1980, en Allemagne, qui assimilait le boisénergie à la déforestation amazonienne. À l’époque la campagne du WWF avait stérilisé la dynamique allemande sur la biomasse durant des décennies, favorisant pendant ce temps le développement des combustibles fossiles, un comble pour des écologistes ! Aujourd’hui, parce que les canadiens n’empruntent pas la voie rêvée par Greenpeace, pour valoriser leur biomasse inexploitée, l’organisation écologiste, prenant le risque irréfléchi de provoquer un éventuel rejet de cette filière renouvelable par la population, jette l’anathème sur toute la biomasse mondiale, une filière certes pas totalement non polluante, mais une filière qui fait d’immenses efforts depuis 30 ans pour le devenir et surtout une filière qui d’ores et déjà substitue des quantités très importantes de carbone fossile de la production énergétique mondiale par du carbone renouvelable. Plus de 156 millions de tonnes équivalent pétrole de combustible sont ainsi substituées rien qu’en Europe ; que fait pendant ce temps en Europe le photovoltaïque si cher à Greenpeace : 1,6 millions de tonnes équivalent pétrole seulement3 , 100 fois moins, il en manque un peu ! La première critique que l’on peut faire à ces gens, c’est d’assener des conduites à suivre sans être obligés de proposer et d’assumer des solutions pour remplacer ce qu’ils dénoncent. L’autre critique pourrait concerner la crédibilité des arguments utilisés, auto-déclarés scientifiques, mais voyons juste trois petits exemples : – « la combustion de la biomasse n’est pas carboneutre » : pourtant elle l’est dans toutes les forêts exploitées. Sur un territoire, un stock global d’équilibre entre bois coupé et bois qui pousse se mets en place, et ensuite, à stock sur pied constant, tout l’accroissement annuel peut être
utilisé indéfiniment à substituer du carbone fossile, ce que ne font pas les forêts non exploitées, qui sont des forêts en équilibre interne, certes avec un stock plus important, mais qui ne produisent globalement rien du tout, elle maintiennent seulement le stock, et pas toujours, car les catastrophes naturelles sont là pour y apporter régulièrement désordre et diversité (les tempêtes, les gigantesques attaques d’insectes ou encore les méga incendies en Amérique du Nord peuvent ruiner ces stocks en quelques semaines). – « les centrales biomasse émettent du monoxyde de carbone irritant pour les poumons » : consternant ! – « les coupes de récupération des bois ravagées par le dendroctone du pin (les insectes en question) seraient désastreuses pour notre climat et nos forêts ». Humour : il est bien sûr préférable, comme le préconise Greenpeace de laisser tout pourrir ou de prendre feu à l’air libre, polluant au passage l’atmosphère et gaspillant des quantités considérables de biomasse valorisable ! Dans un cas comme dans l’autre des arbres repousseront, sauf que dans le cas préconisé par Greenpeace, tout le stock de bois malade n’aura servi à rien et repartira doucement en Co2 dans l’atmosphère sans aucun bénéfice, alors que si ce stock est valorisé énergétiquement, il substituera du carbone fossile. Et pour couronner ces arguments mal fondés, Greenpeace oublie de considérer que la biomasse est la filière renouvelable la plus sociale qui soit car la plus accessible aux populations, ce qui est très loin d’être le cas des énergies renouvelables de luxe, chouchoutées par les organisations écologistes, et qui de plus aujourd’hui n’apportent qu’une maigre réponse au problème climatique3 . Ce coup de gueule ne signifie pourtant pas que tout est rose dans les pratiques et les politiques de bioénergie. Plusieurs points évoqués par Greenpeace sont recevables, et en particulier le fait que les filières dont le rendement de conversion vers l’énergie est faible, ne sont pas durables. Elles amputent en effet du potentiel mondial, qui est une valeur finie, des quantités beaucoup trop importantes de ressource au regard de leur résultat, et cette ressource perdue est autant de CO2 fossile ou de nucléaire que l’on ne peut pas substituer. Les filières concernées sont clairement la production d’électricité sans cogénération, la carbonisation non maîtrisée, la combustion dans des conditions archaïques et jusqu’à aujourd’hui encore la production de biocarburants de seconde génération. Frédéric Douard, rédacteur en chef
1. Biomascarade : « Pourquoi brûler des arbres à des fins énergétiques menace le climat, les forêts et la population » 2. Dictionnaire philosophique, Voltaire, 1764 3. La biomasse représente en 2009 en Europe 66,6 % de la contribution des énergies renouvelables, le photovoltaïque cher à Greenpeace seulement 0,8 % - Eurobaromètre Obser’ER 2010.
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Crédits photos couverture et page sommaire : Schmid, Zeta, Eco Energie Etoy, Ademe, Frédéric Douard
Bioénergie International no 16 - 2011 Page 3
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Page 4 Bioénergie International no 16 - 2011
Tous les jours, toute l’actualité des bioénergies
Sommaire ÉDITO
BIOENERGY INTERNATIONAL ITALIE
p3 Quelle crédibilité pour la Biomascarade de Greenpeace ? POLITIQUE p7 Le Mené, territoire en quête d’autonomie énergétique AGRO-ÉNERGIE
Giustino M EZZALIRA Éditeur
p9 La combustion des végétaux herbacés BOIS-ÉNERGIE p13 Le bois déchiqueté atout économique pour les éleveurs p14 Passage de flambeau pour les 75 ans de Schmid p16 UTSW, la nouvelle chaudière Schmid pour biomasses spéciales
Griselda T URCK International & Service commercial
p17 Transmanut, premier constructeur français de citernes à granulés p19 Visite des installations de Moulin bois-énergie
Anna Silvia P ILLA Coordination éditoriale
p21 Granulés et plaquettes, la carte 2011 des fournisseurs avec camion souffleur p27 Ferotec, premier constructeur français de filières de granulation
BIOENERGY INTERNATIONAL RUSSIE
p29 Des granulés made in Corsica p30 O2 RING, le filtre à particules de Palazzetti BIOGAZ p31 La méthanisation en Poitou-Charentes
Olga R AKITOVA Rédacteur en chef
BIOCARBURANTS p34 Le biodiesel est-il condamné en Suisse romande ? BIODÉCHETS p36 Granulés de déchets verts, concrétisation des premiers projets
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Tatjana S TERN Maîtrise et Doctorat en Énergie
Bioénergie International no 16 - 2011 Page 5