Bio Tempo 1

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#1 NOV 2015 € 4,95

COMPRENDRE

VOTRE THYROÏDE a plus d’importance que vous ne le pensez ! POURQUOI ET COMMENT UTILISER LES ANTIBIOTIQUES ?

CHANGER AGIR MAINTENANT !

SANG-HOON DEGEIMBRE

LES SECRETS DU CHEF ÉTOILÉ DANS VOTRE CUISINE

DANS LA PEAU D’UNE PLANTE ITINÉRAIRE D’UNE POMME BIO

DANS CE NUMÉRO

LA RAW COSMÉTIQUE DU CRÛ POUR VOTRE BEAUTÉ

PASCAL CHABOT MARC LUYCKX GHISI MICHÈLE CÉDRIC FRANÇOIS COUPLAN...

Chic

N°1

la lingerie

sexy

ÉTHIQUE !

JE CUISINE LOCAL

LE RAFFINEMENT A L’ETAT BRUT • BIO OU LOCAL? • TRAÇABILITÉ, LE CONTRÔLE OPTIMAL • BIO, UNE APPELLATION PROTÉGÉE ET CONTRÔLÉE • LES BONNES QUESTIONS À POSER • LES ADRESSES IMPEC DE LA RÉDACTION.

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édito

RÊVER UN POSSIBLE RÊVE

Vous tenez entre les mains le premier numéro d’un mensuel bio et santé made in Belgium ! BIOTEMPO c’est une équipe de journalistes qui a décidé d’aller jusqu’au bout de son rêve. Le rêve d’un magazine qui soit le reflet d’un monde plus beau, plus bio, et plus solidaire. Utopique ? Peut-être. Mais les utopies ne servent-elles pas à déplacer, à changer, à agir et à transformer. Et c’est notre souhait. Nous avons l’ambition d’un monde plus humain, plus solidaire, plus respectueux des êtres vivants, de la terre et de l’eau. Un monde qui est déjà là, prêt à se lancer et dont on sent l’énergie se renforcer. Être bio, c’est une façon de vivre, de penser et de se comporter. C’est bien plus que consommer des produits certifiés. C’est respecter la vie sous toutes ses formes. Éthique, intégrité, authenticité, transparence, crédibilité, expertise, partage, solidarité, collaboration, diversité, plaisir, créativité, innovation, qualité. Voilà notre programme ! Performances, émotions, rencontres et informations pertinentes autour du bio et du bien-être : voilà notre volonté. Avec la passion sous toutes ses formes. Nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur - personne ne l’est mais nous sommes déterminés à nous rapprocher le plus possible de ce monde-là. Dans ce premier numéro, vous pourrez suivre l’itinéraire d’une pomme bio, vous mettre dans la peau d’une plante, ou vous plonger dans l’univers de la raw cosmétique, inspirée du crudivorisme. Vous nous suivrez au Japon pour un petit-déjeuner santé, vous passerez en Écosse pour y découvrir des whiskies d’exception et vous rencontrerez un maître d’escrime comme vous n’en avez jamais vu. Avant de vous laisser aller dans votre lecture, je voudrais dire merci. Merci à toutes les personnes extraordinaires, et elles sont nombreuses, qui ont rendu ce magazine possible. Merci à tous les acteurs du bio, aux magasins et aux distributeurs, aux annonceurs, aux associations qui nous rejoignent dans cette aventure. Merci surtout à vous, nos lectrices et lecteurs, qui, nous l’espérons vraiment, allez nous accompagner dans nos actions bioffensives ! Et enfin, merci à mon père, qui m’a donné le goût de l’authenticité, l’amour des abeilles et la volonté de réaliser des rêves.

LE MONDE CHANGE, LE BIO AUSSI ! À TRÈS VITE. www.bio-tempo.com Anne Gillet

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LA DREAMTEAM DU MOIS

DIDIER DILLEN Journaliste Il a collaboré pendant dix-sept ans au magazine Bio Info et depuis neuf ans au magazine Victoire, supplément lifestyle du journal Le Soir. Il a été aussi rédacteur en chef de la revue Valériane pour Nature & Progrès. Ses domaines de prédilection sont l'éco-construction, l'environnement, les énergies renouvelables, l'agriculture biologique et durable, etc.

LUC RUIDANT Journaliste Il a cumulé des fonctions d’attaché de presse et de journaliste pour différents organismes. Journaliste pour différents quotidiens : Vers l’Avenir, La Wallonie, le Matin, etc. Depuis 2001, il collabore comme journaliste indépendant au Journal du Médecin et aux magazines FNRS News, Ma Santé, Equilibre, Bio Info, etc.

Bio Tempo 15 Chaussée de Wavre 5300 Gembloux www.bio-tempo.com

ANDRÉ ROUX Journaliste Naturopathe-Énergéticien, fils d’André Roux, fondateur du Collège Européen d’Hygiène et de Médecine Naturelles et de la Fenahman, il s’est formé aux médecines naturelles pendant 30 ans dans diverses écoles et auprès de formateurs privés. Il a été pendant 30 ans Rédacteur en chef, puis collaborateur, de la Revue « La Vie Naturelle » et des autres magazines du Groupe de Presse Arys (Médecine Douce, Médecine Naturelle, Diet Infos,...).

MICHÈLE CÉDRIC Journaliste Entrée comme responsable des émissions de radio scolaire à la RTBF, elle va animer de nombreuses émissions. D’abord en radio avec la présentation de l’émission Formule J avec Claude Delacroix. Puis ensuite comme Présentatrice de l’Ècran Témoin. Elle sera aussi productrice et animatrice de « Dites-moi », pendant 19 ans.

BELEN UCROS Journaliste Après avoir été responsable des rubriques beauté de Gael puis Marie Claire, Belen a repris sa liberté en tant que free lance pour écrire pour Victoire, Elle Belgique et Paris Match. Parallèlement à cela, elle développe des projets pour le monde de l'art.

Régie publicitaire pub@bio-tempo.com 0495 49 04 22

AGNÈS FAYET Experte Elle écrit au service des causes qui lui semblent justes au premier rang desquelles se trouvent l’environnement, l’éthique animale, les abeilles... Depuis le 1er avril 2011, elle vit l’esprit de la ruche au CARI (Centre apicole de recherche et d’information) et s’occupe de projets d’apiculture en Wallonie. Elle écrit aussi dans la revue « Abeilles & Cie » et sur le blog butine.info.

ISABELLE CORNETTE Experte Elle a étudié l’économie avant de se former comme herboriste, puis comme nutrithérapeute, Elle connaît les plantes comme sa poche. Elle a d’ailleurs créé le Jardin Herba Sana. Pour elle, les plantes ont une force magique et elles sont capables de tout et du meilleur…

FRANÇOISE GAILHAGUET Experte Pendant 20 ans juriste dans une organisation internationale à Bruxelles, Françoise Gailhaguet a créé en 2010 un blog culinaire « saveurs croisées » (www.saveurs croisees. com) dans lequel elle propose de recettes saines et gourmandes. Passionnée de cuisine et de nutrition son intention est de proposer recettes faciles, rapides, variées et créatives, et pas chères. Rédacteur en chef Anne Gillet Art Directon, Création Graphique Erica Hinyot

FRANÇOIS COUPLAN Expert Ethnobotaniste (Docteur-èsSciences, Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris),il enseigne l’utilisation des plantes sauvages en Europe (France, Suisse, Belgique, Allemagne, Autriche, Crète) et aux États-Unis sous forme de stages pratiques sur le terrain. À sa formation scientifique, il joint une expérience approfondie de la vie au sein de la nature, qu'il a explorée à travers le monde. Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages sur les plantes et la nature.

ALAIN MAHIEU Expert Nutritionniste certifié par la Faculté Libre de Médecine Environnementale du Docteur Jacques Fradin, il a collaboré au magazine Bio Info pendant 14 ans. Il enseigne l’anatomie et la physiologie à l’école de Yoga Van Lysebeth à Paris. Il est fondateur de l’association Efelia, un organisme d’enseignement de l’écologie de la santé. Son domaine de prédilection est celui de l’alimentation paléo, et de ce qu’il nomme l’alimentation bio-compatible.

ANNE MARIE GOERRES Experte Notre relectrice favorite et crainte. Spécialisée en médecine naturelle et en biologie totale, elle écrit depuis de nombreuses années pour des publications et des magazines bio. Imprimé chez Corelio sur papier 100% recyclé et blanchi sans chlore.

ARIANE JAUNIAUX Experte Ariane écrit pour différents magazines (Psychologies Magazine, Auparavant, Bioinfo, Néosanté). Le goût du voyage la pousse à continuer à découvrir le monde et à chercher dans nos contrées et ailleurs les clés du bonheur et de l'épanouissement personnel.

GISÈLE LOUIS Experte Gisèle Louis a la passion d’apprendre et de transmettre. Elle a suivi de multiples formations, comme la Médecine fonctionnelle et nutritionnelle auprès de Vincent Castronovo à l’Université d’été à Paris, la Formation Professionnelle Haute Vitalité chez Carole Dougoud, en Suisse. Ou encore la Formation Professionnelle en Nutrithérapie au Cerden

CAROL PANNE Experte Licenciée en Éducation physique, naturopathe et homéopathe, elle a aussi suivi de multiples formations en nutrithérapie clinique, gemmothérapie, morathérapie, etc. Elle enseigne aussi la nutrition naturelle et le coaching en écologie.

Crédits photo : Veer, Library of Congress Éditeur Responsable Anne Gillet

BIOTEMPO!

CARINE ANSELME Journaliste Passionnée par l’humain et le bien-être, Carine Anselme écrit depuis plus de 15 ans pour différents magazines (Psychologies magazine, Inexploré...). Elle est aussi auteure d’une dizaine de livres mieux-être. Ses dadas sont la psychologie, les approches alternatives. « L’écoute de l’être ».

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NEWS EN VRAC PAR LUC RUIDANT

BIOMASSE : C’EST POUR VEOLIA 150millions d'euros sur 15 ans pour Veolia : c’est le contrat remporté par le groupe français pour l'exploitation de la future centrale biomasse sur le port de Gand. Sa puissance : 215 mégawatts. Elle assurera 2% de la production totale d'électricité en Belgique.

LE BHOUTAN

100 % bio ?

LES MOINEAUX VICTIMES DE LA MALBOUFFE Dans les métropoles européennes, les moineaux se raréfient, comme chacun peut le constater. En comparant des populations citadines et rurales, des biologistes français ont trouvé une explication, mais qui n’est pas la seule : les oiseaux des villes mangent trop gras ! Leurs résultats suggèrent que le déclin des moineaux citadins est lié à la nourriture urbaine issue des activités humaines, inadaptée au développement de leurs petits. En résumé, les moineaux, eux aussi, sont victimes de la malbouffe.

BIOTEMPO!

Récoltes records… sans Roundup

Finalement, le changement, c’est pas si compliqué que cela. Et ça rapporte. Il y a deux ans, le Salvador, petit pays par la taille mais grand producteur de café, coton, maïs et canne à sucre, votait l’interdiction de 53 produits phytosanitaires à usage agricole. Récemment classé « cancérogène probable » par l’OMS, le Roundup de Monsanto, entre autres, a été retiré du marché. Résultat : en favorisant la culture de graines locales, le pays a considérablement amélioré son système agricole, qui gagne en durabilité et en productivité. Il voit ses récoltes véritablement exploser !

MCDO PAR ICI LA SORTIE…

On pensait que Mc Donald était intouchable aux Etats-Unis. Faux, le géant de la malbouffe vient d’être débarqué par un groupe hospitalier. Cleveland Clinic vient en effet de se débarrasser du

Premier pays à avoir instaurer le « Bonheur national brut » comme indice de développement, le Bhoutan sera-t-il aussi le premier 100 % bio ? Fixé en 2012 et proclamé à la Conférence Rio+20 par le Premier ministre du royaume, Jigmi Y. Thinley, l’objectif ne sera cependant pas simple à atteindre, explique Norden Lepcha, du National Organic Program. Un règlement national de l’agriculture biologique est encore en cours d’élaboration, Il devrait probablement être finalisé en 2016. Trois niveaux de certification seraient envisagés : local, national et international. Mais sur place, tout le monde n’est pas convaincu de la faisabilité de la démarche. Entre une déclaration internationale et la réalité du terrain, il y a parfois une grande marge…

McDo installé dans ses locaux depuis vingt ans, après une décennie passée à batailler pour le pousser vers la sortie. Les propriétaires du restaurant, un des plus fréquentés du Nord de l'Ohio, avaient toujours refusé de quitter les lieux avant l'échéance de leur bail, fin septembre de cette année.

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LES ANTIBIOTIQUES P 12 LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS P 14 L’IMPORTANCE DE LA THYROÏDE P 16 ÉTONNANTES PLANTES P 20 L’ESCRIME POUR RIPOSTER P 24

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SANTÉ Pourquoi éviter les antibiotiques ? .....................................................12– 13 J’ai testé le bain aux sels d’Epsom ............................................................ 13 Haro sur les perturbateurs endocriniens ...........................................14-15 Votre thyroïde est plus importante que vous ne le pensez ...... 16-17-18 J’ai testé pour vous Allargem .....................................................................18 Huile de Haarlem, bonne pour les articulations ....................................19 Les étonnantes facultés des plantes ..................................................20-21 Pour en finir avec la constipation ............................................................. 22 Un maître d’escrime hors du commun .............................................. 24-25 News beauté ...................................................................................................26

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LA SLOW COSMÉTIQUE P 28 LA RAW COSMÉTIQUE P 30 MIEUX RESPIRER P 34 MA RENCONTRE LA PLUS OSÉE P 35 J’AI TESTÉ LE LU JONG YOGA P 36 LA CARTE BLANCHE DE MARC LUYCKX P 38

ÊTRE La Slow cosmétique ............................................................ 28-29 La Raw cosmétique.............................................................. 30-33 Un bol d’air pour mieux respirer ............................................ 34 Ma rencontre la plus osé : Salvador Dali...............................35 J’ai testé Lu Jong Yoga .......................................................36-37 La carte blanche de Marc Luyckx .......................................... 38

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MMMH… Cuisinez local, petit carnet d’adresses .............................. 44-48 San Hoon Degeimbre, chef doublement étoilé ................50-53 Mangez des couleurs variées ................................................54-55 Des whiskies bio d’exception.................................................56-57 Petites recettes d’Isabelle ............................................................58 Le sucre, l’ennemi public N°1 ...................................................... 59 Les insectes sont-ils mangeables ? ......................................59-61 Petit déjeuner nippon .............................................................62-63 Recettes Hyper-vitalité, sans gluten et sans lactose..... 65-66

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DOSSIER CUISINER LOCAL P 44 INTERVIEW SANG HOON DEGEIMBRE P 50 LA RECETTE DU CHEF P 53

© DIRK LAMBRECHTS

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ON AIR

Itinéraire d’une pomme bio ..........................68-69 Petit coup de pouce aux abeilles .......................70 Lingerie bio et éthique ....................................72-73 News .......................................................................... 74

ITINÉRAIRE D’UNE POMME BIO P 68 PETIT COUP DE POUCE AUX ABEILLES P 70 LINGERIE BIO ET ÉTHIQUE 72 NEWS P 74

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NOUVE T INDÉPENDAN BELGE !

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Les lutins verts : une crèche certifiée 100% bio ...... 40-41

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LES LUTINS VERTS P 40

En cover : San Hoon Degeimbre Photographe : Dirk Lambrechts Grooming : Elke @ touch

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BIOTEMPO!

Santé

News ...................................................................... 6 Sommaire ............................................................. 7 Tête-à-tête avec Pascal Chabot ................. 8-9 News .....................................................................10

SOMMAIRE

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N°1AU

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INTERVIEW PAR CARINE ANSELME

Toute transition débute par la conviction que les choses pourraient être différentes. Pour qu’elle ne meure pas dans l’œuf, aucun rappel à l’ordre ne doit intervenir, ni aucune réfutation au nom du réalisme économique. Il faut juste du possible.

TÊTE-À-TÊTE AVEC

PASCAL CHABOT

Après le succès de Global burn-out, le philosophe belge Pascal Chabot revient sur un symptôme tout aussi brûlant d’actualité. Dans L’Âge des transitions, il déploie l’idée d’un progrès subtil vs le progrès utile, paradigme du technocapitalisme, en pleine impasse. « La « transition » est-elle l’emblème du postmodernisme ?

«Il est des mots qui semblent

capter l’esprit de l’époque... Le terme de transition est de ceux-là. Il marque le passage et le changement, comme si notre société, entraînée par l’accélération des flux de toute nature, avait besoin d’un vocable rassurant pour signifier que les transformations vécues pouvaient être positives », souligne Pascal Chabot, en introduction de son nouvel ouvrage qui questionne la mutation en cours. Pour célébrer les « premiers pas » de BIOTEMPO transitionniste par nature, qui vous invite à COMPRENDRE, AGIR, CHANGER, MAINTENANT ! voici donc un entretien rêvé.

Quel est alors le sens actuel du mot « transition » ?

Trans-ire, c’est « aller au-delà ». Dans de nombreux domaines, qu’ils soient politiques, énergétiques, environnementaux ou technologiques, le terme de « transition » désigne la recherche d’un nouvel imaginaire du changement. Car, on s’en

« La transition, c'est le changement désiré », dites-vous. Mais eu égard à la crise que nous traversons, nous n'avons pas d'autre alternative que de changer…

L’enjeu intellectuel de la transition est de penser un au-delà du burn-out global2, en cherchant des modes de vie plus soutenables. La question de l’évolution des mentalités y devient centrale. Et la recherche d’un équilibre entre le progrès utile, si dominant, et le progrès subtil, trop négligé, apparaît comme

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L’Âge des transitions, Pascal Chabot (Presses Universitaires de France/PUF, 2015). Voir également www.chabot.be

Le terme « postmodernisme » est aujourd’hui moins utilisé. Il a pour mérite d’avoir pris acte du paradoxe de vivre dans une époque désorientée. Bricolé en rapprochant un suffixe vague d’un terme flou, le postmodernisme reste sympathique. Mais, politiquement, il reflète le vide dont il se nourrit, et offre toute liberté à des forces que l’on aimerait pouvoir replacer dans une histoire humaine. Être postmoderne, c’est finalement ne plus savoir comment on s’appelle. L’absence d’autres noms stimulants appelle des propositions. La transition en est une, qui, en montrant quels changements sont impératifs, veut aussi rendre au désir sa place centrale. Cela faisait longtemps qu’aucune utopie neuve n’avait eu droit de cité aussi bien dans des universités que les potagers, dans des bureaux d’innovation technologique, que dans des séminaires philosophiques sur l’Anthropocène 1 !

rend compte, ni le technocapitalisme, ni les idéaux anciens de « révolution » ne sont aptes à proposer une conception du changement à la hauteur des enjeux de l’époque. Les transitions énergétique, démocratique et démographique sont des espaces où s’invente un nouveau rapport au futur. Des préférences s’y dessinent. Le progrès subtil, plus profond que l’ordinaire progrès utile, s’y affirme. La planète, plutôt qu’une somme de ressources à exploiter, y devient le lieu où les humains se confrontent au mystère d’exister et rencontrent des questions fondamentales : quelle prise peuton avoir sur l’évolution humaine ? Que faut-il changer pour que tout ne change pas à notre détriment ? La transition est une transformation réfléchie qui se veut mature, pacifique, pragmatique.

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réussie, permettant de rendre le changement opérant et fécond ?

Le changement, c’est vraiment maintenant ! vitale si l’on désire que notre époque plutôt que l’antichambre d’une catastrophe, soit le lieu de réinvention d’un humanisme ancré dans une Terre où s’affirme partout le mystère d’exister. L'au-delà de cette transition est-il déjà en ferment, ou le passage par le chaos, la révolution, semble-t-il inévitable ?

Quelles sont les conditions d'une transition

Qui sont les transitionnistes ?

Les partisans de la transition habitent les bordures du système. Qu’ils soient citoyens, activistes, intellectuels ou artistes, ils vivent sur la frontière entre le présent et le futur. De là, ils observent l’époque désorientée. Ils ne sont pas en rupture radicale, mais leur adhésion aux mantras que ressasse une société fondée sur la consommation, la concurrence et l’efficacité ne va pas de soi. Le plus difficile est de lire entre les signes. Le poète Kenneth White se demande, dans Le Grand Rivage, « comment, dans la mouvance des choses, choisir les éléments fondamentaux qui feront du confus un monde qui dure ». Pour bâtir cet univers durable, c’est dans les périphéries du système qu’il faut chercher. Au centre sont les impératifs et les credo d’une civilisation qui voit dans la technique et la finance les seules matrices du progrès humain. Quand

Comment rester en équilibre à la lisière du système, dedans/dehors ?

En bordure, il est loisible d’être double et ambivalent. Quand on est au centre du système, au service de la grande machine qui fait battre le cœur du monde et irrigue ses vaisseaux de flux de toute nature, ce luxe n’est pas permis. Il convient là d’être fidèle et, pour ainsi dire, croyant. Il faut acquiescer à la conviction que l’empire de l’utile suffit à donner du sens à l’existence. C’est pourquoi les périphéries où se trament les transitions sont intéressantes. Sans remettre tout en doute, ni vouloir quitter ce monde complexe, on peut y formuler d’autres pensées, plus songeuses et prospectives. La réalité s’y montre équivoque, alors qu’on la disait claire. La situation devient ambiguë, bien qu’on croyait la maîtriser. Toute transition commence par un vacillement des convictions ordinaires. 1. Popularisé à la fin du XXe siècle, l’Anthropocène désigne une nouvelle époque géologique ayant débuté avec la révolution industrielle - période durant laquelle l’influence de l’être humain sur la biosphère a atteint un tel niveau qu’elle est devenue une « force géologique », capable de marquer la lithosphère. 2. Pascal Chabot est l’auteur de Global burn-out (Presses Universitaires de France/PUF, 2013). 3. Petite poucette, Michel Serres (Le Pommier, 2012).

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Michel Serres a inventé le personnage de « Petite Poucette »3, emblématique de la jeune génération hyperconnectée. Assise sur son canapé Ikea, contemplant son nouvel iPhone commandé sur Amazon, elle symbolise les effets immédiats du progrès sur l’individu. Mais un malin génie peut venir distiller le doute dans son sentiment de bien-être, en l’informant des conditions de travail scandaleuses des ouvrières, des

destructions environnementales et des coûts sanitaires liés à notre confort. La fin de l’innocence nous précipite d’abord dans une conscience dédoublée, scindée : nous voulons continuer de jouir de ces inventions utiles, mais l’envers du décor s’avère inacceptable. Il faut dès lors faire un choix entre la culpabilité et l’imagination : comment, sans retourner en arrière, atténuer les coûts du progrès ? Tenir compte des conséquences de nos modes de vie, c’est le début de la transition. Cette démarche est évidemment très différente d’une démarche « révolutionnaire », si l’on prend ce dernier terme dans son sens radical, c’est-à-dire supposant une rupture radicale avec le passé, voire la « terreur ».

Une méthode des transitions passe nécessairement par un plaidoyer pour le progrès subtil, par une recherche de l’évolution des mentalités ainsi que par l’ouverture des boîtes noires, c’est-à-dire la recherche d’information et de transparence sur les vecteurs de développement du progrès utile. C’est dans ces conditions qu’un « au-delà » du système est envisageable. Il s’agit, somme toute, de chercher à comprendre quel progrès doit être défendu aujourd’hui.

on s’en éloigne, leur puissance s’atténue... Depuis les lisières du système, (les transitionnistes) dessinent d’autres avenirs et racontent d’autres histoires que celles entendues partout, selon lesquelles le salut s’achète.

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NEWS EN VRAC PAR LUC RUIDANT

L'ESSOR DU VIN BIO Principale conclusion d’un sondage Ipsos auprès de 4015 personnes de plus de 18 ans dans 4 quatre pays (Allemagne, France, RoyaumeUni et Suède) : 34,9 % ont déjà bu du vin bio.

Les femmes représentent 50,5 % des consommateurs réguliers. La palme revient aux jeunes suédoises.

LE PLOMB, UN POISON DÉLÉTÈRE

Une exposition régulière au plomb peut engendrer chez les personnes concernées une intoxication appelée saturnisme. Cette étude américaine confirme les dangers pour le bébé déjà mis en avant précédemment (risques de malformation cérébrale, des os et des organes chez le fœtus, d’avortement, de prématurité et troubles du développement et du comportement dans l'enfance). Mais surtout et, c’est un fait nouveau, les auteurs sont les premiers à suggérer une transmission du saturnisme sur deux générations.

Source : Scientific Reports, 29/09/2015

De l’arsenic dans le vin américain !

Alors que les jeunes sont particulièrement vulnérables et qu'ils ont un accès limité à certains services, leur santé est trop souvent négligée et mal prise en compte par les autorités sanitaires et médicales. C’est l'Orga-

Sur le plan réglementaire, l’usage des plantes dans les compléments alimentaires n’est pas harmonisé au niveau européen. Une situation qui rend parfois la tâche difficile pour les entreprises belges qui doivent œuvrer dans cet environnement réglementaire caduque. Un pas en avant vient pourtant d’être fait dans la direction d’une législation plus réaliste. En effet, le 1er septembre dernier, le Commissaire Européen Andriukaitis s’est rendu dans les Laboratoires Ortis à Elsenborn, en Belgique. L’idée était, en toute transparence, de partager les processus mis en place par les équipes R&D, qualité et réglementaire de l’entreprise belge. L’objectif étant de capitaliser sur ce système établi et encadré dans une entreprise qui fabrique de tels produits. Une rencontre qui, on l’espère, va déterminer un cadre plus proche de la réalité des entreprises qui comercialisent ces compléments.

nisation Mondiale de la Santé qui le dit, par la voix du Dr Anthony Costello. Ce dernier a présenté de nouvelles recommandations mondiales à l’intention des ados, « un groupe de la population qui a des besoins spécifiques, et qui présente des risques élevés. » Environ 35% des causes de la morbidité mondiale démarrent à l'adolescence

BIOTEMPO!

Avis aux amateurs de bons vins : des scientifiques américains ont testé 65 bouteilles de vin rouge, des grands crus provenant de Californie, de l'état de Washington, de New York et de l’Oregon. Résultat : 64 avaient des taux d'arsenic supérieurs aux normes sanitaires américaines, celles qui sont notamment en vigueur pour l'eau du robinet. Les auteurs se veulent rassurants : jusqu’à trois verres par jour, il n’y aurait pas de risque pour la santé. On a quand même quelques doutes. Faut-il rappeler qu’à forte concentration, l’arsenic est mortel et il a été démontré que même une très faible dose de cet élément chimique augmente considérablement les risques de cancer. (Source : Journal of Environnemental Health, octobre 2015)

LA SANTÉ DES ADOS MAL PRISE EN COMPTE

ORTIS OUVRE SES PORTES !

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Santé •• • •• 011- COVER CAHIER SANTE OK.indd 11

LES ANTIBIOTIQUES P 12 LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS P 14 L’IMPORTANCE DE LA THYROÏDE P 16 ÉTONNANTES PLANTES P 20 L’ESCRIME POUR RIPOSTER P 24

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POINTS DE VUE PAR ANDRÉ ROUX

POURQUOI DEVONS-NOUS EVITER LES ANTIBIOTIQUES ? ET COMMENT LES ÉVITER ? Formidable découverte au début du siècle passé avec les travaux d’Alexander Fleming, l’antibiothérapie aurait fait progresser l’espérance de vie de plus de dix ans… Hélas ! Force est de constater que la surutilisation de cette pratique provoque des problèmes parfois aussi graves que ceux qu’elle est sensée combattre. Comment considérer cette thérapeutique et par quoi la remplacer… s’il faut la remplacer ?

J

dirais immédiatement, pour qu’on ne se méprenne pas sur mes propos et mes intentions, que l’antibiothérapie a sauvé de nombreuses vies, qu’elle le fera encore et qu’elle peut se révéler incontournable pour épargner la vie dans certaines circonstances. Il n’empêche qu’il s’agit d’une médecine d’urgence et qu’elle a été dévoyée dans une utilisation qui ne répond qu’à une conception particulière que l’on a le droit de remettre en cause. Pour les médecines naturelles, il y a un problème de raisonnement qui est celui imposé par Pasteur et ses élèves, ou suiveurs, et que nous voulons contester en proposant, à la place, de raisonner comme le faisait le Professeur Antoine Béchamp, contemporain et collègue de Pasteur.

DES MICRO-ORGANISMES D’UN AUTRE TYPE

UNE APPROCHE D’UN AUTRE TYPE

Si les micro-organismes n’ont pas pour but de nous détruire, les détruire à notre tour ne répond à aucune logique. Il nous faut au contraire accompagner leur travail pour leur permettre de le faire dans de bonnes conditions. Encore une fois, il me faut prendre des précautions pour ne pas être mal compris. Même avec ces notions bien différentes de celles de la médecine pasteurienne, je conçois que l’organisme, dans certaines circonstances, puisse être « débordé » par les micro-organismes chargés de lui faire retrouver son équilibre. Ces circonstances sont celles d’une vie pas toujours naturelle, de la pollution et du stress que nous subissons ou de carences nutritionnelles. Il doit être évident que dans ce genre de situation, les antibiotiques peuvent permettre de conserver la vie et qu’ils doivent être employés.

BIOTEMPO!

Nous rencontrons les bactéries, virus et autres microorganismes sur les lieux d’un trouble et nous les accusons d’avoir créé ce trouble. Et s’ils étaient là pour permettre le retour à l’équilibre suite à une difficulté de santé ? Sans entrer dans le détail des recherches de Béchamp1 qui ont tout de même duré plus de cinquante ans, il a proposé, à l’encontre des théories de

Pasteur, que les bactéries, virus, champignons, ne viennent pas de l’extérieur pour « attaquer » l’être humain ou l‘animal mais qu’ils sont élaborés par l’organisme lui-même à partir de cellules qu’il appelle microzymas. Cette synthèse ayant pour but de permettre un retour à l’équilibre.

Mais, il y a, dans la plupart des cas la possibilité d’accompagner la situation d’une toute autre manière que celle de la destruction des microorganismes concernés. Et je vais un peu plus loin, même une destruction orchestrée avec des moyens naturels ! Très souvent nous appelons « infection » ce qui est avant tout une « inflammation ». Ce phénomène indique qu’il y a un déséquilibre local ou général et que l’organisme met en place ses moyens de réparation en augmentant la circulation sanguine pour amener sur place les éléments « guérisseurs », en accroissant sa température, pour activer les enzymes chargées des « travaux » et des réparations, en créant une zone d’œdème pour circonscrire les éventuels problèmes et en permettant le développement de micro-organismes adaptés à la crise. D’où la présence de bactéries ou virus que nous considérons comme les fauteurs de trouble. C’est le cas pour la banale et trop fréquente cystite. Comme son nom l’indique, il s’agit d’une inflammation liée, généralement, à un excès d’acidité. Secondairement, apparaissent des bactéries qui ont un rôle de réparation des tissus enflammés. Dans la mesure où nous les regardons comme les coupables, nous voulons les détruire, d’où les antibiotiques. Et cela fonctionne car ce sont également des médicaments anti-inflammatoires, mais le problème de l’acidité qui attaque tissus et muqueuses, n’est pas réglé. La cystite reviendra donc plus ou moins vite, et elle revient ! Il est intéressant de noter qu’un des remèdes de l’oligothérapie bio catalytique mise au point suite aux travaux

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du Dr Jacques Ménétrier, le Cuivre en dose infinitésimale, est, à la fois, un anti inflammatoire et un anti infectieux ! En employant ce remède en cas d’inflammation, suivie ou non d’infection, on constate que l’organisme utilise cet oligoélément et revient à l’équilibre.

REMPLACER L’ANTIBIOTHÉRAPIE ?

Il faut, avant tout, changer la base de notre raisonnement. Nous devons abandonner le raisonnement pasteurien qui postule que les microorganismes sont à l’extérieur de nous et que leur objectif est de nous détruire à la manière des fauves dans la savane africaine. Pour Antoine Béchamp, ces microorganismes sont élaborés par nos métabolismes en réponse à une situation qui justifie leur présence et leur travail. Vouloir les détruire, sauf situation exceptionnelle, est un non-sens. Nous devons, au contraire, accompagner leur action, c’est-à-dire renforcer les capacités physiologiques

et biochimiques de notre organisme et, pour cela, le nourrir en lui apportant tous les éléments dont il a besoin : le repos, l’exercice, le soleil, une alimentation équilibrée, la complémentation nutritionnelle, l’oligothérapie, la phytothérapie, l’aromathérapie, mais pas pour détruire les microorganismes. La peur du micro-organisme qui rôde pour nous agresser est un raisonnement animiste qui ne devrait plus nous habiter voire nous angoisser. Mettons-nous dans des conditions où ces micro-organismes qui nous habitent sont nos alliés, nos amis et non pas des ennemis à combattre. 1. Notons que plusieurs chercheurs ont adopté les thèses de Béchamp et les ont vérifiées dans leurs travaux : le Pr Jules Tissot, professeur de physiologie au Museum d’Histoire Naturelle de Paris, le chercheur américain Royal Raymond Rife, ou encore le biologiste français Gaston Naessens, entre autres.

EN PRATIQUE : GRIPPE OU CYSTITE, QUE FAIRE ? Avant tout, accepter et ne pas avoir peur ! Si nous avons une réaction dite infectieuse, quelle qu’elle soit, c’est que notre organisme en a besoin. Ensuite, ne pas vouloir empêcher cette réaction, elle est nécessaire. Enfin, accompagner cet épisode de diverses manières selon son importance : • L’oligothérapie biocatalytique (d’après les travaux du Dr Jacques Ménétrier) est le premier réflexe à avoir avec les oligoéléments suivants, Cuivre-Or-Argent / Cuivre / Manganèse-Cuivre (enfants), 1 dose de chaque à 5 minutes d’intervalle, de 2 à 5 fois par jour en fonction de l’intensité de la crise. • Vitamine C à raison de 500 mg (enfants) et jusqu’à 2 g (adultes) sous la forme Ester-C Plus ou d’Acérola naturel • Huile de Haarlem, 3 capsules en une fois le premier soir, puis une capsule trois fois par jour (avant les repas) pendant la durée des symptômes. • Extrait de pépins de pamplemousse à raison de 5 gouttes dans un verre d’eau 3 fois par jour • Chlorure de magnésium (Nigari) à raison de 20g / litre d’eau ; boire de 1 à 3 verres par jour

Ariane Jauniaux Les sels d’Epsom sont très connus pour la biodisponibilité de leur sulfate et de leur magnésium. Aujourd’hui, dans nos pays, les carences en magnésium sont courantes et entraînent une difficulté à gérer les stress quotidiens. Le sulfate, quant à lui, contribue à la formation du tissu cérébral, des protéines communes et de celles du tube digestif et détoxifie le corps des contaminants environnementaux. Des études montrent que le sulfate et le magnésium sont tous les deux rapidement absorbés par la peau lorsqu’ils sont mélangés à l’eau ; un bain peut donc en augmenter les niveaux aisément ; c’est une formule idéale! Leurs bienfaits sont multiples et diversifiés : détoxification par la transpiration, élimination des substances nocives et des métaux lourds, relaxation des tensions musculaires, régularisation du rythme cardiaque, amélioration de la circulation, de la capacité de l’organisme à utiliser l’insuline et de la fonction nerveuse, maintien de niveaux appropriés de calcium dans le sang et de l’absorption des nutriments, soulagement des migraines, réduction de l’inflammation, etc.

JE LES PRENDS COMMENT ? Versez entre 200g et 1kg de sels dans un bain très chaud (au-delà de 600g, l’action détoxifiante et purificatrice augmente). Pour exfolier les cellules mortes, les sels peuvent aussi être utilisés en peeling reminéralisant. Selon vos envies, vous pouvez ajouter d’autres ingrédients : gingembre moulu, citron, herbes séchées (lavande, vanille en gousse, pétales de fleurs), huile de coco, 3 gouttes d’huiles essentielles (rose, camomille, menthe, lavande) ou encore une poignée de bicarbonate de soude. Sel d’Epsom de la marque Anaé, 1kg, 6,50€ BIOTEMPO!

Il s’agit plus d’un programme pour accompagner une grippe mais il donnera d’excellents résultats en cas de cystite, où l’on peut ajouter 3 fois 10 gouttes d’extrait d’Aubier de Tilleul sauvage du Roussillon pour accélérer l’élimination de l’excès d’acidité tissulaire. Avec cela, bien sûr, consulter un thérapeute pouvant préciser ces conseils sur un tableau plus complet et vous orienter, si besoin, vers la prescription d’urgence.

BAIN AUX SELS D'EPSOM

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ÉQUILIBRES PAR ANDRÉ ROUX

QUESTION DE SURVIE

HARO SUR LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS Comme dans tous les domaines où l’homme a laissé ses découvertes lui coûter plus cher que le profit immédiat escompté, la chimie pétrolière est un drame dont on ne sait plus comment sortir. Alors qu’elle a tout envahi dans nos vies, on prend aujourd’hui conscience de son extrême dangerosité pour notre équilibre hormonal.

E

LES XÉNO-ŒSTROGÈNES

Depuis que la chimie pétrolière s’est développée, le monde est envahi par des molécules de synthèse qui imitent l’action de nos œstrogènes, les xéno-œstrogènes (xéno = étranger). Ces molécules (qui ont un anneau benzène dans leur structure et donc une activité œstrogène-like) agissent comme nos

propres hormones, mais plus violemment et plus durablement en produisant une dominance œstrogénique à l’origine des troubles suivants (cités par le Dr John Lee) : • accélération du processus de vieillissement • allergies • sensibilité des seins, seins fibrokystiques, baisse de la libido, syndrome prémenstruel, dysfonctionnement thyroïdien simulant l’hypothyroïdie, stérilité, fausse couche • perte osseuse de la pré-ménopause et ostéoporose • rétention d�eau, œdème, accroissement des graisses, particulièrement autour de l’abdomen, des hanches, et des cuisses • fatigue et dépression, confusion mentale, maux de tête, irritabilité, perte de mémoire • hypoglycémie • coagulation sanguine excessive (accroissant le risque d’attaque cérébrale ou cardiaque) • fibromes utérins, cancer de l�utérus • affections de la vésicule biliaire • troubles auto-immunes, tels que le lupus érythémateux, la thyroïdite et, probablement, la maladie de Sjögren.

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Endocrinien= hormonal Les PE sont des composés chimiques (pesticides, médicaments, phtalates, bisphénol, etc.) qui miment l’action des œstrogènes sur nos organismes. Ils touchent la reproduction, la croissance, le comportement, etc.

ntre les années 40 et les années 80, les hommes ont perdu, en moyenne, 50% de leurs spermatozoïdes (étude de Niels Skakkebeak de l’Université de Copenhague). Pour ce qui concerne plus particulièrement la faune, des études ont montré que, depuis l’emploi massif des pesticides pour la destruction des insectes dans les marais en Louisiane et en Floride, les alligators ont vu leur nombre se réduire à cause d’une reproduction en chute libre. Les mâles ont des pénis anormalement petits et un taux de testostérone insuffisant, alors que leurs femelles ont des taux d’œstrogènes trop élevés. Les oiseaux femelles s’accouplent ensemble, les coquilles de leurs œufs encore pondus sont minces et friables. Un état des lieux sans équivoque.

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Ils sont présents dans : • les gaz d�échappement • les pesticides et herbicides de l�agriculture et donc dans vos fruits et légumes, y compris ceux du jardin, si votre voisin n’est pas bio • les anti-insectes domestiques, comme l’antipuces ou l’anti-tiques de vos chats et chiens • les viandes et produits animaux non-bio • la pilule anticonceptionnelle et les traitements hormonaux, y compris leurs résidus dans l’eau des rivières ! • les produits d�entretien et détergents exclusivement, les produits d’hygiène et de cosmétique, et les produits de décoration et de peinture du bois, qui n’ont pas une base végétale • les conservateurs de synthèse, comme les parabènes (industrie cosmétique) • toutes les matières plastiques qui libèrent ces molécules à chaud (bisphénol A ou phtalates, entre autres) • certains meubles en mélamine qui contiennent du formaldéhyde (un retardateur de flamme chloré) • etc. La thèse officielle est de dire que les doses sont très faibles mais des expériences (Sumpter et Charles Tyler, Université de Uxbridge en Angleterre) montrent qu’un nanogramme (c’est-dire 1 milliardième de gramme !) d’une de ces molécules suffit à perturber le système hormonal des truites dans une rivière. Et on ne parle jamais de l�effet cumulatif des différentes sources auxquelles nous pouvons être soumis.

DES EFFETS BOULEVERSANTS

QUE FAIRE ?

Si j’en reviens aux termes employés par le docteur John Lee, nous vivons dans une véritable « marée d’œstrogènes » contre laquelle, outre la complémentation en progestérone naturelle, il y a des mesures simples à prendre : • consommation exclusive de produits de culture biologique • suppression de tous les produits d’entretien, d’hygiène, de cosmétique, de décoration qui ne sont pas exclusivement de base végétale • limitation des matières plastiques dans la maison et, au moins, ne jamais y mettre de produits chauds • lire les étiquettes et ne jamais acheter de produits contenant des conservateurs de synthèse C’est une question de survie !

PERTURBATEURS ENDOCRINIENS DANS 1 PRODUIT SUR 6 POUR BÉBÉS L’UFC - Que Choisir a publié en février dernier les résultats alarmants d’une étude qui révèle la présence de perturbateurs endocriniens dans 1 produit sur 6 pour bébés, un public particulièrement fragile et vulnérable. Selon les spécialistes, l’exposition à ces moments clés pourrait contribuer à l’apparition de certaines pathologies à l’âge adulte, comme le diabète, l’obésité, ou encore des cancers hormonodépendants. Attention donc aux jouets et tétines, mais aussi aux bodys, couches, matelas à langer, tapis de sol, etc. Attention aussi aux mentions fallacieuses sur les étiquettes! Sources : www.quechoisir.org UN ANTIPUCES POUR CHAT QUI S’ATTAQUE À LA THYROÏDE L’Obs a récemment fait analyser 63 mèches de cheveux d’un panel d’enfants de moins de 12 ans. Les perturbateurs endocriniens s’y bousculent ! Avec pour origine, entre-autres le fipronil, un antipuces prescrit pour les chats par les vétérinaires. C’est un perturbateur endocrinien qui s’attaque à la thyroïde, et dont les conséquences sur le développement des enfants sont plus qu’inquiétantes. Sources : tempsreel.nouvelobs.com BIOTEMPO!

Depuis les troubles du système hormonal (puberté précoce chez les filles, cryptorchidie chez les garçons, syndrome prémenstruel, troubles de la pré-ménopause et de la ménopause, ostéoporose… et la féminisation) aux cancers hormono-dépendants (seins, ovaires, col de l’utérus, prostate et testicules) en constante augmentation depuis plus de 80 ans, en passant par les malformations génitales des garçons (hypospadias – voir ci-dessous), et bien d’autres

choses encore, on n�en finit pas de dresser la liste des pathologies graves liées à cet excès d’œstrogènes en provenance de notre environnement. Je peux en témoigner puisque j’ai deux amis proches dont les garçons ont souffert d’hypospadias (malformation congénitale avec un urètre trop court qui s’ouvre sur la face inférieure du pénis). À Montpellier, le chirurgien chargé de la « réparation » a dit clairement que l’origine était une pollution œstrogénique lors de la grossesse !

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ENDOCRINO PAR CAROL PANNE

VOTRE GLANDE THYROÏDIENNE A PLUS D’IMPORTANCE QUE VOUS NE LE PENSEZ On ignore encore trop souvent que de nombreux problèmes de santé relèvent de l’auto-immunité ou de dérèglements glandulaires. Les déséquilibres hormonaux affectent des personnes de plus en plus jeunes. Si le rôle du cerveau est important, celui des glandes endocrines, et particulièrement celui de la thyroïde est fondamental. Le point sur une glande qui a son mot à dire pour notre bien-être. « CES GLANDES QUI NOUS GOUVERNENT » Cette théorie est excessivement bien expliquée dans l’ouvrage de Jean du Chazaud * (héritier légal du Dr Gautier), « Ces glandes qui nous gouvernent ». « Tout émanait donc du cerveau ; son importance était extrême, rien n’échappait à son emprise. Les glandes endocrines n’étaient que des Lilliput à côté de ce Gulliver. Pendant des années, on avait pu vivre, travailler, penser, disséquer, sans même se douter de leur existence. Elles donnaient bien lieu à quelques maladies extraordinaires, mais si peu fréquentes. Il existait bien des géants, des nains, des idiots, des crétins, mais c’était des erreurs du cerveau. » En réalité, il apparaît que jamais aucune étude scientifique n’a mis à jour des lésions ou des déficiences cérébrales expliquant les grandes pathologies mentales ou psychologiques. Par contre, comme l’a observé le Dr Jean Gautier, « sans hypophyse, pas de croissance, pas de développement » et sans thyroïde, l’homme meurt à petit feu.

THYROÏDE AVANT CERVEAU

Il en est pour seule preuve, la primauté du développement embryonnaire du système endocrinien par rapport à celui du système nerveux. L’ébauche d’une thyroïde qui apparaît dès le 12e jour de la gestation ne fait que confirmer l’antériorité fonctionnelle de ce système. En effet, comment affirmer la suprématie d’un système nerveux qui ne sera totalement fonctionnel et myélinisé qu’aux environs du 9e mois de la vie aérienne de l’enfant, sur une thyroïde responsable des

premiers battements de cœur chez l’embryon dès le 3e mois de la conception ? Bien sûr, système endocrinien et système nerveux sont comme le recto et le verso d’une même feuille. Et bien entendu, le moindre stimulus génère une activité cérébrale qui met en jeu des milliers de neurones, mais ces derniers agissent sous la tutelle des sécrétions endocrines. Ces deux systèmes sont totalement indissociables, cependant, il n’y a pas de vie sans cette interface entre l’organique et le psychique, interface longtemps négligée qu’est le système endocrinien.

NÉ SANS THYROÏDE

Monsieur du Chazaud cite l’expérience de l’« homme plante » du Dr Roesch. Cet individu né sans thyroïde, avec un cerveau et un système nerveux intacts, ne possédait aucune intellectualité, aucune sensation, aucun besoin, ni désir ni pensée. Plongé dans une torpeur permanente, il ne manifestait aucune vie psychique. Les fonctions de cet homme (physiologie, vision, audition, etc.) étaient en action et pourtant il était comme aveugle et sourd. C’était comme si son cerveau tournait à vide… Avec un cerveau intact, c’est une greffe de la thyroïde qui lui rendit la vie. Cette expérience déterminante permet de constater la primordialité de la

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*Psychologue à Paris selon la démarche originale de l’Endocrino-Psychologie.

L

e corps en perpétuelle recherche d’équilibre, analyse et réajuste constamment l’ensemble de ses paramètres physiologiques, non pas par l’entremise du cerveau, comme on nous l’a toujours affirmé, mais bien grâce aux glandes endocrines et plus précisément grâce à la thyroïde. Le docteur Jean Gautier (1891 – 1968) s’est interrogé sur l’importance de la thyroïde durant toute sa vie. Ce médecin français spécialiste de l’endocrinologie et auteur de plusieurs ouvrages est né hypothyroïdien congénital, une pathologie qui se manifeste par un état proche du mongolisme. Corriger et guérir cet état grâce à la prise d’extraits thyroïdiens lui firent remettre en question le rôle majeur du cerveau au profit du système glandulaire.

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thyroïde, sans elle, aucune intellectualité, aucune sensibilité, aucune vie psychique…

SOMMEIL, MÉMOIRE ET INTESTINS

La thyroïde est donc la glande de la vie et de l’adaptation permanente. Adaptant son fonctionnement aux facteurs qui nous touchent, elle influence en retour notre comportement en nous permettant de nous adapter à notre environnement et aux différents facteurs extérieurs. La principale hormone qu’elle sécrète est la thyroxine, substance iodée. L’iode utile à sa synthèse provient en grande partie de l’alimentation. La thyroxine active le métabolisme basal, hydrique et celui lié aux minéraux, les phénomènes de croissance et le développement. Du point de vue physiologique, la thyroïde régule le sommeil, le système immunitaire (stimule entre autres la formation de globules blancs), l’attention et la mémoire, la respiration et l’oxygénation des tissus, le rythme cardiaque, mais aussi la viscosité sanguine et donc toute la circulation. Elle dynamise l’intestin et son péristaltisme. Les sécrétions de l’estomac, du foie et du pancréas sont également sous sa dépendance. Elle intervient dans tous les processus digestifs.

HYPER OU HYPO

RESPONSABLE DES ÉMOTIONS

Comme l’explique Jean du Chazaud, la thyroïde préside à toute la vie relationnelle, physique et intellectuelle. Elle suscite nos besoins et nos aspirations, mais elle est également responsable des émotions telles que la tristesse, la joie, la peur, la colère ou ... l’amour. Les pollutions (entre autres électromagnétiques) et les perturbateurs endocriniens dont nous sommes victimes sont actuellement innombrables et très souvent invisibles et ignorés. Les troubles thyroïdiens (diabète, hypertension, allergie, déficiences immunitaires, obésité, etc.) sont en nombre croissant. Le burn-out et la dépression constituent de véritables « épidémies » au sein du personnel des grandes entreprises. Ils sont également la conséquence de dysfonctionnements thyroïdiens entraînant une désadaptation.

PROTÉGER SA THYROÏDE Qu’il s’agisse de pesticides, de matières plastiques ou de toute autre

substance chimique, les perturbateurs endocriniens sont partout. Actuellement sur le marché européen, il existe environ 100000 substances chimiques dont seulement 3000 ont été étudiées quant à leurs effets nocifs. Le docteur Louis Teulières, médecin, immunologiste et infectiologue, pointe du doigt le fluor, le chlore et le brome qui selon lui auraient des conséquences catastrophiques sur la neurotransmission cérébrale. Cela paraît totalement logique quand on sait que l’iode, qui soutient le fonctionnement thyroïdien, appartient à la même catégorie des halogènes que ces trois autres éléments chimiques. Ce qui les distingue, c’est leur poids atomique. Le fluor, le chlore et le brome ont tous trois un poids atomique inférieur à celui de l’iode. Ainsi, s’il existe un déficit en iode, ces éléments prennent facilement sa place, bloquant ou freinant le fonctionnement de la glande thyroïde puisque ces derniers prennent sa place, mais n’en assument pas le rôle. Protéger son système endocrinien et particulièrement sa glande thyroïde apparaît donc comme vital et indispensable à la pérennité de la race humaine. BIOTEMPO!

Une carence en iode peut provoquer une hyperthyroïdie (maladie de Basedow si elle est accompagnée d’un processus auto-immun) et parfois un goitre (exophtalmique = œdème de l’orbite qui fait ressortir les yeux). La thyroïde tente de compenser la sous-production d’hormones par manque d’iode. On assiste alors à une augmentation du métabolisme de base (amaigrissement important, tachycardie, palpitations, irritabilité, tremblement, instabilité caractérielle…). Une hypothyroïdie (si auto-immune : hypothyroïdite d’Hashimoto) entraîne un ralentissement général des fonc-

tions organiques et du métabolisme basal (grande fatigabilité, troubles génitaux et psychiques, perte de cheveux…). Chez l’enfant, cela occasionne des troubles de la croissance.

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Malheureusement, la prise de sang, c’est-à-dire la mesure des paramètres thyroïdiens sanguins, n’est que peu significative pour les problèmes d’hypothyroïdie. Il faudra donc se baser principalement sur les symptômes et sur le ressenti de la personne.

surrénales dans leurs rôles (résistance au stress, anti-inflammatoire). La myrte à cinéole (Myrtus communis), une autre huile essentielle, est hormone-like d’un point de vue thyroïdien. Vous pouvez donc protéger votre glande thyroïde, en appliquant quotidiennement 1 à 2 gouttes de cette huile à la base du cou. L’idéal est de travailler en parallèle sur les glandes surrénales [application d’huiles essentielles : picea mariana (épinette noire) – pinus sylvestris (pin sylvestre)] car elles sont en corrélation directe avec la glande thyroïde et sont aussi très souvent épuisées. ON PEUT AUSSI PENSER À LA VITAMINE C NATURELLE EN POUDRE (acide L-ascor-

bique). Cette vitamine exceptionnelle permet au corps de faire face aux agressions diverses et aux stress, tout en assurant une détoxication. Attention, évitez les comprimés qui contiennent de la maltodextrine (molécule similaire au glutamate monosodique = perturbateur endocrinien). HYPOTHYROÏDIE, QUELQUES CONSEILS Tout d’abord, il faut apprendre à « se » respecter et adopter absolument une hygiène de vie saine, ce qui inclut : sport, oxygénation, sommeil en suffisance et exclusion des stimulants thyroïdiens (alcool, café, thé, cigarette, etc.). Côté alimentation : • du jus de concombre, de céleri, d’épinard, de persil (1 jour sur 2), d’orties (reminéralisant), de carottes, de curcuma et de gingembre. • beaucoup de crudités d’origine biologique pour bénéficier d’aliments contenant un maximum d’énergie vitale • des algues • des graines germées (alfalfa ou luzerne et fenugrec)

ALLARGEM Ariane Jauniaux Le complexe Allargem à base de bourgeons de cassis, de jeunes pousses de romarin et teinture mère de propolis issus de l’agriculture biologique, vise à rééquilibrer le terrain de la personne allergique. Comment se passe l’action synergique de ces trois extraits en termes de support et de rééquilibrage de notre système immunitaire ? Les bourgeons de cassis soutiennent les glandes endocriniennes (tout particulièrement les surrénales), augmentant ainsi le taux de cortisol dans le sang. Les bourgeons de romarin, quant à eux, favorisent l’élimination des toxines allergisantes présentes dans l’organisme via les organes de drainage. Enfin, la propolis, véritable antibiotique de la ruche, aide l’organisme à résister grâce à ses résines aromatiques qui boostent la synthèse d’anticorps dans le corps. En plus de leurs rôles de rééquilibrage du terrain allergique, ces bourgeons et plantes font office de bouclier naturel contre les agressions extérieures et jouent un rôle antitoxique.

JE LE PRENDS COMMENT ? En prévention, de préférence à jeun, posez une dizaine de gouttes sous la langue avant de les avaler. Répétez le traitement, par exemple, à chaque première semaine du mois ou optez pour un traitement de terrain pendant trois semaines. En cas de crise allergique, prenez 5 gouttes à trois reprises sur la journée. Pour diminuer l’intensité des allergies au pollen, commencez la cure de gemmothérapie 2 à 3 mois avant l’apparition des premiers pollens (à savoir, dès novembre). Si le goût vous rebute, diluez les gouttes dans un verre d’eau, dans du jus de fruit ou dans du miel. Allargem bio, laboratoires Herbalgem, 50ml, 24.95€

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Comment ? Il existe différentes possibilités. LES PLANTES ADAPTOGÈNES : Eleutherococcus Senticosus (Eleuthérocoque), Aralia Mandshurica (Angélique en arbre du Japon), Astragalus Membranaceus (Astragale), Withania Somnifera (Ginseng Indien = Ashwagan-dha – tous les ginseng possèdent de telles qualités) ou Schisandra Chinensis (Schisandra de Chine). Ces plantes peuvent être prises en complément alimentaire sous forme de gélule ou en liquide (teinture mère). Une substance adaptogène procure des facultés adaptatives à l’organisme, ce qui lui permet de surmonter les divers stress qui l’affectent, et ce quelle qu’en soit l’origine. Elle exerce une action normalisatrice globale qui aura des répercussions positives sur l’ensemble des organes et fonctions physiologiques. EN GEMMOTHÉRAPIE (même en cas de faiblesse thyroïdienne avérée), on pourra se tourner vers des extraits de bourgeons de Chêne (Quercus) et de Bouleau (betula à fleurs mâles). En y ajoutant le bourgeon de cassis (adaptogène, détoxiquant et anti-inflammatoire naturel), on complétera avantageusement leurs actions. LES HUILES ESSENTIELLES. La glande thyroïde est en interaction directe avec les glandes surrénales. À force de tenter de « faire face » en permanence, ces glandes « du stress » s’épuisent. Lorsqu’elles flanchent, il y a des risques que la thyroïde s’épuise à son tour. On peut protéger les glandes surrénales en appliquant un mélange (à parts égales) d’huiles essentielles à leur hauteur (dans le dos au bas des côtes). L’épinette noire (picea mariana) et le pin sylvestre (pinus sylvestris) sont toutes deux des huiles essentielles aux vertus cortisone-like. En agissant à la manière de la cortisone (sans en avoir les effets négatifs), elles soutiendront les glandes

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IMMUNITÉ PAR ANDRÉ ROUX

L’HUILE DE HAARLEM, REMEDE MULTICENTENAIRE VENU DE L’ALCHIMIE Le soufre est l’un des 7 minéraux essentiels qui conditionnent la construction et l’entretien de notre organisme. Il est présent pour environ 0,05% dans la croute terrestre, et notre organisme en renferme 0,3% (6 fois plus). Il soigne des poumons aux reins, en passant par les articulations, la peau et les cheveux. Il renforce le système immunitaire et l’activité détoxifiante du foie et des reins. Dans l’Huile de Haarlem, le soufre est sous forme non oxydée et totalement biodisponible

C

males sulfurées (à la source). 2 capsules d’huile de Haarlem en apportent, quand à elles, 50% de plus que 100 g d’ail !

UN ÉLÉMENT POUR DE MULTIPLES FONCTIONS

Le soufre intervient dans la construction et l’entretien structurel de notre corps par sa participation à la formation du tissu conjonctif, du cartilage, de la kératine, des tendons et du tissu artériel. Il est impliqué de cette façon dans la prévention et le traitement des troubles du rhumatisme et de l’arthrose, mais également certaines difficultés circulatoires en renforçant la structure des artères et autres vaisseaux, dans les soins aux cheveux tout autant. La sphère ORL, poumon-nez-gorgeoreilles, bénéficie également de la présence de soufre, grâce à son action de détoxification et d’augmentation du transit intestinal. Dans l’huile de Haarlem, la présence d’huile essentielle de térébenthine, en résonnance avec la fonction pulmonaire, augmente cet effet. C’est probablement dans son rôle de détoxication et d’antioxydation que le souffre se propose comme remède quasi universel. On le propose dans les cas d’infection/affection des voies urinaires et/ ou biliaires (boues, lithiases ou calculs).

EN PRATIQUE

Le soufre est conseillé pour neutraliser le mercure provenant des amalgames

dentaires (cure à faire avant l’enlèvement des amalgames et après, pendant quelques semaines). Dans ses capacités antioxydantes, il augmente l’activité de la super oxyde dismutase (SOD), une enzyme majeure anti radicaux-libres (Pr Jacquot - 1986). L’équivalence Trolox (test de la qualité antioxydante d’un produit) indique que l’huile de Haarlem est 35 fois plus antioxydante que le jus d’orange ou encore 12 fois plus que l’ail frais !

POUR TOUS

Expérimentée en néonatalogie, sur des problématiques ORL, l’huile de Haarlem a donné d’excellents résultats sous forme de gouttes. Cela fait aussi bien longtemps qu’on l’utilise pour la prévention et le traitement des troubles articulaires et tendineux des chevaux de course, avec succès - une gamme spécifique a été créée - et nos animaux domestiques peuvent aussi en bénéficier. Les posologies et les durées de cure sont assez variables en fonction des troubles à traiter. Pour des adultes, les doses sont de 2 capsules/jour, 15 minutes avant un repas, à 1 capsule 3 fois/jour, aussi avant un repas. On peut l’envisager en cure préventive « générale », sans trouble spécifique, pour une simple recharge en soufre, sur des durées de 21 jours, 2 fois par an. Mais il est également possible, si l’on en croit des conseils déjà anciens, d’employer l’Huile de Haarlem en remède d’urgence. BIOTEMPO!

’est à la fin du 17ème siècle qu’un alchimiste hollandais, Claes Tilly, avec la participation d’un botaniste et médecin célèbre, Herman Boerhaave, met au point ce remède qui va franchir toutes les frontières et conserver intacte sa réputation d’origine au cours des siècles. En plus de trois cents ans, ce « médicament » fut maintes fois copié mais grâce à un pharmacien français, Léon Thomas (licence aujourd’hui détenue par le Dr Lefevre), la « véritable huile de Haarlem » est toujours disponible dans sa formule originale. Cette « huile » est un produit naturel, résultat d’une hémisynthèse ou combinaison de soufre (16%), d’huile essentielle de térébenthine (80%) et d’huile de lin (4%). L’objectif de la prise de ce remède est clairement la recharge en soufre de l’organisme sous une forme naturelle et très biodisponible. Les besoins journaliers sont estimés (sous estimés ?) à 850 mg/jour et plusieurs chercheurs en ont noté les carences dans nos organismes depuis le développement de l’agriculture conventionnelle. Les besoins, et donc les éventuelles carences, augmentent avec l’âge. D’où la nécessité d’une complémentation. Les meilleures sources alimentaires de soufre organique, non oxydé et totalement biodisponible sont l’ail et le jaune d’œuf, les différents choux et l’oignon. On le trouve également dans les eaux ther-

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CONNAISSANCE DU VIVANT PAR DIDIER DILLEN

LES ÉTONNANTES FACULTÉS DES PLANTES ! LES PLANTES SONT-ELLES INTELLIGENTES ?

Les plantes sont-elles plus sensibles à ce qui les entoure qu’on ne l’imagine ?

Les plantes sont sensibles à toutes sortes de signaux extérieurs : le vent, la gravité, la lumière et les ultra-violets, la température... L’évolution leur a permis de développer des « sens » comparables à ceux des animaux. La différence essentielle est que leurs capacités de perception ne sont pas exercées par des organes localisés, des oreilles, des yeux…, mais sont réparties dans l’ensemble de la plante, à l’instar de notre toucher. Les plantes perçoivent par exemple la lumière grâce aux pigments dits phytochromes. Et ces photorécepteurs sont présents dans toutes les feuilles. Ils sont activés par la lumière rouge claire, et désactivés par le rouge lointain et le très-proche infrarouge. Or la proportion de ces deux bandes spectrales dans la lumière environnante varie en fonction de la présence d’objets autour de la plante. La proportion de phytochromes activés ou inactivés dans les tissus des feuilles renseigne donc la plante sur la présence de voisines dont les feuilles réfléchissent une partie du rouge lointain reçu. Le système permet même à la plante de distinguer ces voisines d’objets non chlorophylliens, comme un rocher par exemple, qui ne réfléchit pas le rouge lointain. Ces signaux sont utilisés par les plantes pour contrôler leur croissance par rapport aux plantes qui les entourent et donc leur place dans la compétition pour l’accès à la lumière. De manière surprenante, si on rend les plantes « aveugles » en faisant

muter leurs phytochromes, on constate que leurs tiges ont des hauteurs plus hétérogènes que lorsqu’elles sont capables de se « voir » entre-elles ! Elles peuvent par ailleurs aussi combiner plusieurs « sens » pour engendrer des réponses élaborées. En 2012, des chercheurs d’Utrecht ont montré chez l’arabette des dames, que des plantes qui poussent côte à côte sont à même de percevoir les contacts prolongés entre leurs feuilles. Ce toucher appuyé provoque une réaction de redressement actif de certaines feuilles. Or les feuilles qui se redressent ne réfléchissent pas de la même manière les radiations rouge foncé et proches de l’infrarouge que les feuilles horizontales. Et ce qui est étonnant, c’est que ce signal lumineux brandi par les feuilles qui se sont redressées fonctionne comme un véritable « feu rouge ». Il provoque l’arrêt de la croissance foliaire des plantes voisines, ce qui limite ainsi les risques de se faire de l’ombre. Les plantes auraient donc conscience de leur environnement ?

Je n’irai pas jusqu’à dire que la plante est « consciente » de son environnement, au sens humain du terme. La conscience est d’ailleurs un terme difficile à définir et les philosophes s’emploient à le faire depuis toujours. Jusqu’à présent, on n’a pas démontré l’existence d’une conscience chez les plantes, mais seulement l’existence d’une sensibilité et d’une capacité d’adaptation fine des réponses. Les plantes sont-elles aussi dotées de

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La notion « d’intelligence » des plantes est un sujet de controverses. Quels sont les points de vue en présence, les arguments principaux évoqués par les uns et les autres ? La réponse de Catherine Lenne. Comment définir l’intelligence ? Peut-on parler de cognition chez les plantes ? Je pense qu’il s’agit d’abord d’une guerre de terminologie. Ce que certains appellent intelligence des plantes, d’autres plus prudents parlent de sensibilité et d’adaptation. L’hypothèse de l’intelligence des plantes a été évoquée depuis 2005 et il y a désormais une communauté de chercheurs qui travaillent autour de cette question. Ces chercheurs revendiquent dans les plantes l’existence d’un système de transferts d’information, sous forme de signaux électriques, comparable à celui de notre système nerveux. Ces signaux électriques ont été mis en évidence sans conteste dans le cas des mouvements rapides des plantes suite au toucher, chez la Dionée attrape-mouche par exemple. Dans ces cas précis, on a même remarqué une genèse et une propagation de vrais potentiels d’action comparables à ceux mesurés le long des cellules nerveuses animales ! Et des propagations de signaux électriques longue distance ont été décrits dans de nombreuses espèces végétales.

Les plantes ne sont pas des potiches végétales ! Sensibles à tout ce qui les entoure, elles ont mis au point des mécanismes de défenses d'une redoutable efficacité, sont capables de communiquer entre elles et même de faire circuler des informations au sein de leurs cellules. Certains leur prêtent même une forme « d'intelligence » ! Le point avec Catherine Lenne, professeur de biologie végétale à l'université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand, chercheuse à l'INRA et auteur d'un livre passionnant sur la vie secrète des plantes.

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capacités proches de l’ouïe, du toucher ? Les plantes peuvent effectivement ressentir les stimuli mécaniques de l’environnement. Les tiges des plantes volubiles s’enroulent par exemple autour de leur tuteur car elles perçoivent son contact et y répondent par une croissance différentielle de leur tige. Plus largement, chez la plupart des espèces, le fait de toucher une plante régulièrement, de la brosser, de lui taper sur la tête, de la soumettre au vent... induit une réponse appelée thigmomorphogenèse, qui diminue sa croissance en hauteur et augmente sa croissance en diamètre. Les plantes sont aussi sensibles aux sons, bien que les récepteurs aux vibrations restent à identifier chez elles. Les expériences montrent en tout cas qu’elles sont capables de percevoir les vibrations sonores et d’y répondre. Une expérience a ainsi permis de montrer que des racines de maïs poussant dans l’eau et soumises à l’émission d’un son continu d’une fréquence de 220 hertz, s’orientent vers la source du son ! Et les mesures réalisées à cette occasion montrent aussi clairement que les jeunes racines émettent à leur tour des vibrations dans la même bande passante ! Parmi les comportements dont disposent les plantes, celui de pouvoir communiquer semble un des plus étonnants.

Quelles sont les tactiques des plantes pour faire face à leurs agresseurs ?

Les plantes possèdent en réalité plusieurs lignes de défense face à leurs agresseurs et ce système défensif est terriblement efficace ! Elles mettent d’abord en place des défenses passives sous la forme de barrières naturelles. La cuticule ou le liège qui recouvre les branches et les troncs, constituent un premier obstacle à la pénétration de pathogènes, champignons, bactéries ou virus. Mais ces barrières physiques ne sont pas infranchissables. La plante dispose donc de défenses actives. Elle est ainsi capable de détecter l’effraction de ses tissus par un pathogène, ou la blessure causée par un herbivore, grâce aux substances que ce pathogène libère. Cette intrusion va déclencher en retour la fabrication de jasmonate. Il s’agit d’une phytohormone qui orchestre la synthèse d’une série de défenses chimiques qui vont être dirigées contre l’agresseur afin de le détruire, le repousser ou le circonscrire à la zone d’infection. Pour se défendre, les plantes sont aussi capables de pratiquer la « politique de la terre brûlée » ! Elles vont jusqu’à sacrifier la zone atteinte en la cloisonnant et en l’inondant d’une armada de substances toxiques qui tuent indifféremment les cellules végétales malades et le pathogène. Cette réponse maximale de défense est appelée « réponse hypersensible ». Elle se manifeste par la mise en place dans les tissus attaqués d’une zone de nécrose qui isole le pathogène et le bloque à son point d’entrée. A cette dimension de réponse locale s’ajoute un deuxième niveau plus global, qui met la plante entière dans un état de défense maximal, et qui la rend prête à réagir plus rapidement à une deuxième attaque, même si elle n’a pas lieu au même endroit. C’est une sorte de « vaccination », bien que les plantes ne disposent pas vraiment d’un système immunitaire.

DANS LA PEAU D’UNE PLANTE ! Ce ne sont pas les guides d’identification des plantes qui maquent, ni les livres de jardinage ou ceux qui mettent en avant leurs vertus médicinales. Mais personne ne s’était jamais penché sur la vie intime de nos compagnes végétales. Que sait-on réellement des plantes ? L’ouvrage de Catherine Lenne répare cette injustice. En 70 questions impertinentes, elle vous transporte dans la peau d’une plante : sa vie sexuelle, sa vie sociale, ses problèmes de poids, ses voyages, rien ne vous échappera ! Guidé par une enseignantechercheuse tombée amoureuse des plantes il y a plus de vingt ans, vous apprendrez que les plantes ressentent les caresses, qu’elles sont capables de vrais mouvements, qu’elles savent parler aux insectes et mille autres choses étonnantes encore… Facile à lire, scientifiquement irréprochable, ce livre comblera tous les curieux de nature et de connaissance, avec une mention spéciale pour les amateurs de fleurs et de forêts.

Catherine Lenne. Dans la peau d’une plante. Ed. Belin. 23 €. BIOTEMPO!

Chez les plantes, on a constaté par exemple l’existence d’une forme de communication aérienne. Cela passe par une large panoplie de signaux de stress et d’alarme. Dès qu’elles sont agressées, les plantes émettent une petite molécule gazeuse, l’éthylène, qui est une véritable hormone d’alerte. Cette molécule gazeuse est transportée par les courants d’air et perçue par les plantes qui se trouvent à proximité. Alertées, ces plantes développent à leur tour des réponses de défense similaires. Ce processus existe aussi chez les acacias lorsqu’ils sont attaqués par des antilopes koudou, mais on l’a constaté également en laboratoire. Lorsque l’on fléchit une plante, on déclenche à la fois une réponse d’arrêt de croissance chez elle mais aussi la

même réponse temporaire chez sa voisine non fléchie !

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PHYTO PAR JULIEN MASSET DOCTEUR EN BIOCHIMIE

POUR EN FINIR AVEC LA CONSTIPATION La constipation concerne quotidiennement entre 15 à 35% de la population belge. La raison ? On a souvent tendance à accuser l’alimentation et un apport insuffisant en fibres. Un à priori à considérer avec nuances. Les fibres sont, en effet, très efficaces pour restaurer un bon transit, oui. Mais pas n’importe lesquelles. Solubles ou non solubles, elles auront un impact différent sur nos intestins.

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amener le problème de la constipation à une alimentation pauvre en fibres, c’est un peu simple. Bien sûr un déséquilibre alimentaire peut conduire à la constipation, mais cela ne concerne qu’une minorité des cas. Vous avez déjà très certainement constaté que les hommes et les femmes ne sont pas égaux devant ce problème de constipation, n’est-ce pas ? Rien donc à voir avec l’alimentation. Plus précisément, les femmes sont concernées dans 70% des cas. Et pourtant, il est généralement admis quelles soignent davantage leur alimentation, plus équilibrée que celle de leurs alters ego…. Si donc l’apport Le blé entier et ses dérivés (pain intégral, céréales du petit déjeuner au blé entier,…), l’épeautre, les graines de lin sont d’excellentes sources de fibres non solubles.

en fibres était la principale cause du problème de constipation, les femmes y échapperaient. Or, ce n’est pas le cas.

FIBRES : SOLUBLES OU NON SOLUBLES ?

De fait, les fibres sont vraiment le premier ingrédient à utiliser pour traiter la constipation. Mais attention, pas n’importe quelles fibres et pas n’importe quel problème de constipation. En fonction de leur structure, solubles, ou non solubles, les fibres agiront différemment, et seront plus ou moins efficaces pour une problématique spécifique. Les fibres non solubles comme les céréales complètes ont un pouvoir de rétention d’eau et de cette façon, elles vont stimuler les parois de l’intestin et le dynamiser. Ces fibres sont donc très utiles pour augmenter la vitesse du bol alimentaire, mais elles sont à consommer avec modération, car elles favorisent les ballonnements. Les fibres solubles ont la propriété d’absorber l’eau pour se transformer en gel colloïdal hydrophile. On les retrouve dans le guar, par exemple. Leur action est principalement hydratante. Elles ont aussi la capacité de lutter La pectine, les gommes et les mucilages sont d’excellentes sources de fibres solubles.

contre les ballonnements, ce qui peut s’avérer très utile dans certains types de constipation. Leur fermentation favorise les bonnes bactéries et produit de l’acide métabolique qui réduit la vitesse de production des gaz par les mauvaises bactéries.

BIEN CHOISIR

Il est donc important de bien choisir sa source de fibres en fonction du problème à traiter. Pour solutionner un transit intestinal paresseux, les fibres non solubles seront privilégiées. En cas de constipation avec des ballonnement, il faudra augmenter la consommation de fibres solubles en prenant en parallèle du guar, par exemple Les fibres ont une action très douces. Si le problème de constipation est plus important, il conviendra donc de les associer avec des plantes stimulantes comme le séné afin de réactiver le transit intestinal.

ATTENTION

Une constipation qui arrive brutalement ou qui se prolonge peut cacher un problème plus grave : thyroïde, diabète, etc. Mieux vaut consulter.

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www.constipation.comprendrechoisir.com

Et, n’oubliez pas qu’il est important de boire suffisamment d’eau pour accompagner l’effet des fibres.

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SPORT & SANTÉ PAR LUC RUIDANT

RIPOSTER AU CANCER DU SEIN À COUPS DE SABRE ! Passionnée d’escrime, Dominique Hornus-Dragne a mis au point une technique de sabre pour aider les femmes touchées par le cancer du sein à se reconstruire. Un beau projet lancé à Toulouse qui a déjà essaimé à travers toute la France et qui, à coup sûr, s’implantera prochainement en Belgique.

Les patientes apprennent progressivement à parer toujours plus haut et plus en arrière, en levant le bras du côté du sein opéré, au point que cela devient un réflexe.

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oulouse, 2008. Escrimeuse depuis ses dix ans et anesthésiste en cancérologie, Dominique Hornus-Dragne a une révélation en écoutant ses patientes fraîchement opérées d’un cancer du sein. « Tout en expliquant qu’elles avaient du mal à lever et utiliser le bras du côté du sein opéré, ces femmes, sous le choc, parlaient de mutilation, de leur crainte du regard des autres, de l’image de soi dévalorisée. Je me suis dit que mon sport, habillé et élégant, pouvait les aider », commente la médecin déjà bien consciente des bienfaits du sport dans les suites d’un cancer. « Selon une étude de l’Inserm, faire du sport diminue de 35 % les cas de récidive », ajoute-t-elle. « L’activité physique est plus efficace que les antidépresseurs pour lutter contre la fatigue induite par la maladie ou la chimiothérapie. »

UNE ASSOCIATION ET UNE MÉTHODE

Solution Riposte : solutionriposte.monsite-orange.fr www.facebook.com/ Solutionriposte

ELÉGANCE ET OUVERTURE

Les bienfaits de l’escrime sur le cancer sont nombreux. A commencer par la tenue, identique pour toutes et couvrant tout le corps. « Particulièrement élégante, elle ménage l’image de soi très perturbée de ces femmes qui, pour la plupart, malgré leur envie de plaire, sont gênées de reprendre d’autres sports qui ne camouflent pas les cicatrices », commente Dominique Hornus-Dragne. « L’escrime les aide à se réconcilier avec leur féminité. » Autre avantage : « Sachant que la plupart des femmes ayant subi une ablation du sein ont tendance à se tenir les épaules fermées, en position de repli, et qu’elles n’arrivent plus à effectuer certains gestes simples de la vie quotidienne, le sabre les pousse à mobiliser leur bras, à faire des grands gestes, à ouvrir le torse de façon inconsciente et à débloquer l’épaule. Ainsi, les participantes commencent par se mettre en position de garde, en un geste d’ouverture. Le maître d’armes attaque. Elles apprennent progressivement à parer toujours plus haut et plus en arrière, en levant le bras du côté du sein opéré, au point que cela devient un réflexe. »

BIOTEMPO!

L’escrime après chirurgie d’un cancer du sein, une vidéo de Gil Decamp https://vimeo.com/66482994

Donc, le sport, oui. Mais pas n’importe lequel, et dans le cadre d’un suivi médical. Dominique Hornus-Dragne se met ainsi à prescrire l’escrime, convaincue des nombreux bénéfices que peut apporter cette discipline qu’elle affectionne. « J’ai fait un essai avec quatre patientes », dit-t-elle. La faisabilité du projet, l’enthousiasme des patientes, les évaluations positives sur la mobilité de leur épaule et la diminution de leur fatigue l’encouragent à fonder Solution Riposte (pour Reconstruction, Image de soi, Posture, Oncologie, Santé, Thérapie et Escrime) en 2011. Cette formidable association permet aux

femmes atteintes d’un cancer du sein de pratiquer une activité physique adaptée pendant leur traitement et leur rééducation, de se retrouver chaque semaine pour combattre au sabre, et redevenir actrice de leur maladie. Parrainée par une championne olympique, Laura Flessel, l’association est aussi le fruit d’un travail préparatoire avec des chirurgiens, oncologues, kinés, ainsi qu’un maître d’armes. De l’osmose entre toutes ces personnes est également née une méthode.

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EXUTOIRE ET LEÇON DE VIE

À TRAVERS TOUTE LA FRANCE

La méthode a valu à son initiatrice le Prix national Femmes Version Femina 2014. Elle a connu un franc succès à Toulouse et s’est répandue à travers toute la France, avec l’aide de la Fédération française d’escrime. « De nombreux maîtres d’armes se sont passionnés pour notre action », relève Dominique Hornus-Dragne. « Après avoir reçu une formation adaptée, alliant théorie et pratique, ils ont accepté d’encadrer, bénévolement pour la plupart, ces escrimeuses particulières. Elles sont plus de 350 à s’affronter en duel dans la quarantaine de salles d’armes dont dispose notre association. » Ce n’est pas tout : Dominique HornusDragne va utiliser les 10.000 € de son prix au déploiement de sa méthode dans des quartiers en difficulté, là où les femmes ne se déplaceront pas spontanément vers une salle d’armes. Autre objectif : obtenir le rembourse-

ment des leçons de sabre par la Mutuelle. « Nous avons prouvé la faisabilité et le bien-fondé de notre démarche. Les résultats sont éloquents chez les femmes qui ont osé. Elles sont moins fatiguées pendant la chimio et la radiothérapie, et parviennent à limiter médication et récidive. »

BIENTÔT EN BELGIQUE

« Des cours d’escrime artistique, basés sur une chorégraphie, sont aussi proposés aux plus passionnées qui, après avoir suivi le programme, souhaitent continuer l’escrime mais n’ont guère envie d’aller dans une salle d’armes classique », indique encore Dominique Hornus-Dragne. « Elles préparent un spectacle en présence des débutantes qui sont ainsi encouragées et tirées vers le haut. » Enfin, Solution Riposte commence à faire des émules chez nous où des maîtres d’armes se sont inscrits au programme de formation. Vaincre le cancer du sein par l’escrime, c’est donc pour bientôt en Belgique, aussi et on ne peut que s’en réjouir... BIOTEMPO!

Sport de combat, l’escrime est également un exutoire pour ces femmes. « C’est un excellent moyen pour libérer leur colère face à la maladie, en toute sécurité, car il n’y a jamais de duels avec d’autres pratiquantes, uniquement des oppositions avec le maître d’armes qui, lui, ne touche pas…. Le cancer du sein est un tsunami, une attaque en plein cœur et, en escrime, quand on est attaqué, on pare, on riposte et on gagne. Le duel, qui historiquement est l’emblème même de l’escrime, doit symboliquement empêcher la maladie de revenir. Il s’agit de vaincre le cancer à la pointe du sabre. » Solution Riposte participe aussi à la lutte contre l’isolement. « Prendre part à des cours permet aux femmes prises dans un engrenage médical de penser à autre chose pendant deux heures, de parler entre elles, de s’amuser, de s’entraider, de reprendre confiance en elles. La dynamique et la solidarité des groupes sont vraiment impressionnantes. Les femmes sont

conviviales, solidaires, extraordinaires et ont beaucoup d’humour. C’est une vraie leçon de courage et de vie. »

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NEWS BEAUTÉ PAR BELEN UCROS

THE PLACE TO BI…O CHYL Change your lifestyle, and then cherish your life (changez votre style de vie, vous câlinerez votre vie), voilà le programme pour le moins ambitieux de ce nouvel espace qui fait le buzz à Bruxelles depuis la rentrée. A côté de l'épicerie bio (avec produits en vrac pour minimiser les emballages) et du Chyl café où on peut bruncher, luncher et goûter des délicieux plats healthy (sans gluten, lactose, etc), on peut s'offrir un moment de détente à l'étage, dans le Beauty Corner. Ici, tout se fait dans le respect de l'être humain et de l'environnement avec des produits 100 % naturels. Au programme, une carte de massages et de soins aux huiles essentielles sur mesure, adaptées à la peau et à la saison. En prime, des suggestions de compléments alimentaires qu'on peut se procurer à l'épicerie.

BIOTEMPO!

The Beauty Corner by CHYL, rue de Belle-Vue, 62, 1000 Bruxelles. 0498 74 92 09, www.chyl.be - Soin du visage, 35 € l'Express 30' ou 65 € le Complet 60'

C'EST DU BELGE

LA VRAIE BONNE IDÉE!

ROUX FLAMBOYANT C'EST MAGIQUE LE BICARBONATE DE SOUDE

Nos grands-mères ne juraient que par lui. C'est au tour de bio-beautystas de s'y coller. Voici 3 recettes simplissimes pour une peau plus douce, des dents plus blanches et des cheveux plus sains. • Mélanger 3 doses de bicarbonate à 1dose d'eau pour un peeling hyper doux à appliquer en massage circulaire. Rincer ensuite abondamment à l'eau claire. • Pour atténuer les taches sur les dents, ajouter une pincée de bicarbonate au dentifrice 2 à 3 fois par semaine. Pas tous les jours, l'émail risque d'être endommagé. • Pour assainir le cuir chevelu et débarrasser les cheveux de tous les résidus de coiffage, verser une cuillère à café de bicarbonate au creux de la main avant d'appliquer le shampooing.

Cet hiver on adore les roux vibrants qui électrisent tous les regards comme ce modèle signé Haute Coiffure Française. Un truc pour réchauffer les reflets naturels : une pincée de cannelle mélangée à un masque (rincer en cas d'irritation) ou de garance en poudre (20%) mélangée à de l'eau (80%) à faire poser quelques minutes.

La Belgique, nouveau nirvana du bio? En tout cas les initiatives ne manquent pas du côté des cosmétiques. Imwe (prononcez imoué) est une gamme courte de soins bios qui privilégie le local, le commerce équitable, l'énergie verte et ne contient aucun dérivé d'huile de palme, un challenge en cosmétique. Elle est membre de l'association Slow Cosmétique. Mention pour Saluka, le lait corps peaux sèche coco et gingembre, qui nourrit la peau sans laisser de film gras.

Saluka, 36 €, Imwe, www.imwe.be

La nouveauté REDENSIFIANT Au cœur de ce nouveau sérum dédié aux peaux matures, de l'huile d'onagre bio. Cette petite fleur sauvage qui pousse dans des conditions difficiles (sols arides et ensoleillés) produit des graines riches en Oméga-6, des acides gras essentiels pour la jeunesse et la souplesse de la peau. Parfait pour les peaux en perte de tonus et d'éclat. Sérum Redensifiant à l'Onagre, Welleda, 27,99 €, www.weleda.be

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LA SLOW COSMÉTIQUE P 28 LA RAW COSMÉTIQUE P 30 MIEUX RESPIRER P 34 MA RENCONTRE LA PLUS OSÉE P 35 J’AI TESTÉ LE LU JONG YOGA P 36 LA CARTE BLANCHE DE MARC LUYCKX P 38

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LA SLOW COSMETIQUE PAR ANNE GILLET

C’EST DÉCIDÉ, JE TOURNE LE DOS À LA PÉTROCHIMIE ! Plus de 60 % des cosmétiques conventionnels contiennent des perturbateurs endocriniens en puissance comme le triclosan, l’EDTA et certains parabènes, sans oublier les silicones et autres polymères. En prendre conscience, c’est un pas de plus pour se préserver et protéger la planète. C’est ce qui motive Julien Kaibeck qui a créé le mouvement Slow cosmétique il y a tout juste trois ans.

Prendre le temps de sélectionner ses produits de soin avec plus d’attention, en choisissant des matières nobles et moins transformées. Julien nous invite à ralentir face au zapping cosmétique constant. La Slow cosmétique, c’est une famille qui s’agrandit. Avec aussi Alice et Merald.

JULIEN Le fondateur Vous êtes issu de la cosmétique conventionnelle. Quel a été le déclic qui vous a fait basculer vers la cosmétique naturelle ?

Le processus a été lent et rien ne s’est fait du jour au lendemain. C’est lorsque j’ai complété ma formation initiale d’esthéticien et de cosmétologue avec un diplôme en aromathérapie que j’ai compris. Les plantes aromatiques étaient, dans la plupart des cosmétiques, noyées dans un océan de pétrochimie et d’ingrédients inertes. C’est le décryptage des étiquettes des produits du quotidien qui a fait germer en moi l’idée d’une grande révolution dans la trousse beauté. Le conseil pour les personnes qui n’ont pas (encore) adhéré au mouvement ?

Votre produit favori en Slow cosmétique?

Le savon saponifié à froid est à mon sens un must car il lave le corps et les cheveux en douceur et sans polluer. Mais il y a aussi l’huile végétale de noyaux d’abricot qui sert à démaquiller en douceur et à nourrir la peau si on la masse comme un

sérum gorgé de vitamines pour un teint plus radieux. Le conseil beauté pour novembre ?

En novembre, on est parfois déjà un peu abattu par les jours qui raccourcissent. Je pense que c’est le moment idéal pour se chouchouter avec par exemple un bon gommage à la lavande. Il suffit de mouiller un peu d’argile blanche avec de l’hydrolat de lavande (marque Bioflore ou Saint Hilaire) et de se masser sous la douche avec la pâte obtenue. Il n’y a aucune contre-indication et la procédure est très douce. La peau est rajeunie et reminéralisée, et on se sent aussi un peu en vacances pendant le gommage avant de se rincer.

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Lisez un de mes livres ! (rires). J’ai écrit deux

livres dont « Adoptez la Slow Cosmétique ». Ce sont des guides pratiques et ludiques que je veux particulièrement faciles à lire. Ils invitent à décrypter les étiquettes et surtout ils expliquent comment ! Repérez par exemple les 5 premiers ingrédients de votre gel douche dans la salle de bain. Vous verrez à coup sûr de l’eau et du sodium laureth sulfate dans la composition. Rien de bon pour la peau, ni pour la planète. Alors progressivement vous changerez vos habitudes en passant par exemple au savon à froid. C’est souvent le premier pas…

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ALICE Utilisatrice révoltée

MERALD Julien

J’ai toujours aimé les cosmétiques.

J’étais carrément accro !

J’étais une grande consommatrice de produits cosmétiques, aussi bien pour me maquiller que pour les soins, crèmes ou parfums que j’utilisais. J’étais carrément accro ! Je passais ma vie dans les parfumerie. Puis j’ai rencontré une amie qui utilisait les soins naturels et qui m’a parlé de la Slow cosmétique. J’ai commencé à lire les étiquettes et j’ai compris la supercherie des cosmétiques conventionnels. J’ai terminé les pots que j’avais achetés, et j’ai commencé à les remplacer petit à petit par des produits plus purs et plus naturels. Et aujourd’hui j’ai le grand luxe de ne plus utiliser que du bio et du naturel. Mon premier produit ?

Alice

Merald

un peu d’huile de jojoba, je me sèche au sèche-cheveux, et c’est comme si je m’étais fabriqué un après-shampoing. l’hydrolat de romarin pour resserrer les pores, c’est topissime ! Je ne suis pas encore au point de fabriquer mes savons et tout ça. Mais je suis dans un truc très simple et qui me convient très bien. Aujourd’hui, j’utilise exclusivement des soins naturels ou bio. Et au niveau budget, je m’y retrouve complètement. Je dépense beaucoup moins. Les valeurs de la Slow cosmétique ?

Pour moi, c’est la transparence et l’honnêteté complète. Il n’y a pas de promesse irréalisable. On revient à une attitude et à des produits simples. Faire ses achats en bonne intelligence, en fait.

Il y a trois ans, je n’avais pas du tout conscience de ce que je mettais sur mon visage. J’utilisais souvent des produits dits « dermatologiques » et j’étais persuadée que c’était excellent pour ma peau. J’ai commencé à m’intéresser aux huiles essentielles et aux huiles végétales, d’abord pour ma santé, et ensuite pour ma beauté. J’ai rencontré Julien tout-àfait par hasard (lors d’une brocante !) et il m’a proposé de faire un marché Slow avec lui. Et très vite j’ai commencé à me passionner pour cette cosmétique naturelle, à fabriquer mes produits et à organiser et à présenter des ateliers.Tout ce que j’utilise en cosmétiques aujourd’hui, c’est moi qui le fabrique. Faire une crème hydratante c’est aussi difficile que faire une mayonnaise, c’est vous dire! Les valeurs de la Slow cosmétique ?

La Slow cosmétique apporte une réponse efficace pour la peau mais simple c’est déjà beaucoup. Ensuite, il y a l’écologie. Le segment cosmétique n’est pas encore perçu comme polluant alors qu’il l’est. Trop d’emballages,

Et les produits pour bébé ?

Je vois des parents qui achètent pour leurs bébés des produits en pharmacie qui coûtent très chers, et qui ne sont pas du tout utiles pour la peau d’un bébé. Une huile végétale comme celle d’amande douce suffit amplement pour eux. À la naissance du bébé, on vous offre une petite boite rose avec des crèmes, lorsque vous sortez de l’hopital , et c’est du bourrage de crâne dès le départ. C’est là qu’on se dit qu’on est vraiment des pigeons. Un conseil ?

Avec les jours froids, pensez au beurre de cacao. Celui que vous achetez est très probablement un stick à lèvres dans lequel il y a 0% de beurre de cacao! En Slow cosmétique, nous faisons des sticks à lèvre qui contiennent 80% de beurre de cacao. Pensez-y ! www.slow-cosmetique.com www.slow-cosmetique.org www.lessentieldejulien.com/ livres-de-julien

BIOTEMPO!

Le premier produit naturel que j’ai acheté c’était de l’argile, pour faire des masques. Je pensais que c’était très compliqué de passer à la cosmétique naturelle, mais c’était très simple en fait. Au départ, je me disais que ça n’allait pas marcher, c’est ce qui me faisait peur. Mais j’ai eu des résultats très rapidement. Par exemple l’huile végétale de jojoba ça démaquille très bien ! mon gommage, c’est du bicarbonate alimentaire et de l’huile de jojoba, et ça me fait un gommage. C’est vraiment pas compliqué. Je dépense beaucoup moins Par exemple, après ma douche, sur les cheveux je mets un peu d’Aloé vera, et

Bénévole engagée

trop de plastiques et de pétrochimie, trop de cartons… Et les gens ne sont même pas conscients que tout ce qu’ils mettent sur leur peau, non seulement c’est nocif pour leur santé, mais en plus, à un moment donné, ça part dans les égoûts : shampoings, savons, crèmes, etc. C’est un gros chantier que de changer les habitudes, mais nous voulons y arriver.

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BEAUTÉ PAR BELEN UCROS

CRU C’EST MIEUX! « Si vous n’êtes pas prêt à le manger, pourquoi le mettre sur la peau ? » Si vous vous êtes déjà posé ce genre de question, vous allez probablement adhérer à cette branche très niche de la cosmétique bio. Né il y a quelques années dans les pays anglo-saxons, ce mouvement, à mettre en parallèle avec le crudivorisme, part du postulat que la majorité des nutriments perdent plus ou moins de vitamines, minéraux, etc. sous l’effet de la cuisson. Son credo? Si on conçoit les soins cosmétiques comme de la nourriture pour la peau, on se doit de lui offrir la même qualité d’aliments que l’on ingère pour son organisme.

matières premières chauffées à 80°C ou au-delà. « Doucement mais sûrement, j'ai réalisé que les crèmes et soins pour la peau, cheveux et corps que j'utilisais quotidiennement n'étaient pas aussi efficaces que les méthodes naturelles traditionnelles », confie-t-elle. Homéopathe et nutritionniste de formation, elle commence à élaborer ses recettes de beauté maison. Bluffée par les résultats, elle crée sa propre marque en avril 2008. Sa mission avouée?

BIOTEMPO!

POUR UNE COSMÉTIQUE VIVANTE

Une salade sera bien meilleure fraîche et croquante que des légumes trop cuits qui auront perdu leurs vitamines et minéraux. Cuire les aliments entraîne une perte en éléments nutritifs et des modifications chimiques qui altèrent leur efficacité. Végétarienne puis végétalienne et enfin crudivore depuis 2002, Vicky Ewbank, la fondatrice de la marque écossaise de raw cosmetic Live Native, ne pouvait plus imaginer utiliser des cosmétiques classiques aux

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BIOTEMPO!

La « raw cosmetic », contient des nutriments bio actifs en abondance : des antioxydants, des vitamines, des minéraux, des acides gras essentiels, etc. Elle apporte une « nourriture » biologique, et de qualité à la peau.

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BEAUTÉ PAR BELEN UCROS

L’AVIS DU DERMATO Nadine Pomarède, dermatologue au DermoMedicalCenter et auteur de nombreux ouvrages sur la peau pousse un bémol: « La prudence est de mise car il ne faut pas oublier les interactions possibles entre les ingrédients, fussent-ils issus de la nature. Il ne faudrait pas que le pH des produits appliqués déstabilise celui de la peau, perturbant ainsi le microbiote cutané. Un des rôles essentiels de la peau est celui de barrière cutanée et de protection contre l’environnement extérieur. Maintenir son intégrité, ne pas perturber son pH physiologique sont essentiels. Tout le vocabulaire utilisé dans ces nouveaux mouvements est issu de l’alimentation: comme si la peau était « mal ou trop nourrie ». La peau se nourrit certes des nutriments mais ce sont ceux issus de l’alimentation. Il est donc important de lui apporter ceux dont elle a besoin (anti oxydants, OM3, polyphénols, entre autres) nécessaires à son renouvellement permanent et pour qu’elle assume correctement ses multiples fonctions. Pour l’instant ces mouvements restent assez marginaux et avec une offre de soin qui contient beaucoup d’huiles essentielles contenant des terpènes potentiellement allergisants. »

Dr Nadine Pomarède, Catherine Moreau, Mon cahier beautyfood, ed. Marabout, 9,90 €

Restaurer l'équilibre idéal de chaque type de peau grâce à des cosmétiques vivants et adaptogènes, c’est-à-dire qui rééquilibrent tous les types de peau. Les produits sont élaborés avec des ingrédients crus de première qualité, pressés à froid et non pasteurisés. Ils sont ensuite mixés frais et à basse température. Les parfums sont à base d'huiles essentielles sélectionnées pour compléter les vertus nourrissantes, nettoyantes et purifiantes des soins. Dans les formules, aucune trace de matières animales, d'huiles minérales, de colorants, de phtalates, de conservateurs chimiques, de parabènes ou des dérivés de pétrochimie… Les tests sur les animaux sont bien entendu exclus. Si la marque s'est inspirée des usages historiques et ancestraux des herbes et autres ingrédients millénaires, elle s'appuie également sur les techniques de pointe pour préserver toutes les propriétés de ses ingrédients. Et s'ils sont issus du circuit bio, cela ne veut pas dire pour autant que plaisir et luxe ne sont pas de la partie. En témoigne un masque nettoyant pour le visage à l'argile antioxydant au cacao et aux feuilles d'or 23 carats. Ses produits sont à ranger au frigo pour préserver la qualité des actifs.

MÈRE NATURE

Jessica Michael, créatrice de la marque Raw Gaïa, est partie du même postulat: « La peau est comme n'importe quel organe de l'organisme. Elle a besoin des meilleurs nutriments pour travailler de manière optimale. Les cosmétiques 'crus' sont en symbiose avec la peau car ils fournissent un large éventail de nutriments préservés (vitamines, minéraux, antioxydants), non détruits durant les phases de processus de fabrication à chaud. Mes produits sont essentiellement réalisés avec des plantes et des ingrédients naturels qui n'ont pas été traités durant leur extraction ou leur processus de fabrication. Ils sont pressés à froid et de très haute qualité nutritive. » Mais la marque n'ambitionne pas seulement de respecter la peau, elle s'engage également en matière d'environnement. «Tous les produits que j'ai formulés sont biodégradables, bio, naturels, et les ingrédients proviennent de ressource durable.» Très complète, la gamme comprend des soins nettoyants, des lotions toniques, des crèmes hydratantes, des sprays, des sérums, des exfoliants, des beurres corporels, des eaux florales, des huiles pressées à froid pour les cheveux, le visage et le corps… On les utilise exactement de la même manière que

Botanic Earth Raw Cacao Mud Mask de Live Native: un masque purifiant, riche en cacao cru, argile rhassoul et à l’Or 23 carat énergisant.

www.livenative.fr

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Vicky Ewbank, la créatrice de Live Native, est homéopathe et nutritionniste de formation.

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des produits cosmétiques classiques. Les produits se conservent extrêmement bien, car ils sont formulés sans eau et les conservateurs traditionnels sont remplacés par des huiles essentielles ou de l'extrait de pamplemousse. Ils sont aussi très économiques, car une très petite quantité de produit suffit amplement à nourrir votre peau.

ET EN BELGIQUE?

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Vicky Ewbank créatrice de Live Native.

MARTINA, 27 ANS, PROFESSEUR DE YOGA ET ANIMATRICE DE RITES CHAMANIQUES Ça fait 5 ans que j’ai simplifié ma routine de beauté, pour le plus grand bien de ma peau et de mes cheveux. J’utilise de l’huile ou du beurre de noix de coco pour tout. Pour la cuisine, les dents, la peau, les cheveux… J’y ajoute un peu d’huiles essentielles comme de la lavande aspic, du tea tree, de la palmarosa selon les besoins du moment… Ça fait 5 ans que je ne me suis pratiquement pas lavé les cheveux d’une manière classique. Je mouille mes cheveux sous la douche, je les brosse pour les démêler et puis basta. Au sortir de la douche, je les nourris avec de l’huile de noix de coco à laquelle je rajoute parfois un peu d’huile essentielle de lavande aspic quand j’ai des pellicules. J’ai les cheveux secs et très frisés, autant dire qu’ils sont compliqués à coiffer. Avant, quand j’utilisais des cosmétiques classiques, ma peau avait tendance à faire des réactions. Peut-être à cause de tous les composants complexes contenus dans les formules pour améliorer la texture, les parfums, etc. -

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Si on peut se procurer facilement ces marques via les sites de vente sur internet, l'offre en matière de raw cosmetic est plutôt rare en Belgique. Julien Kaibecq, le fondateur du mouvement Slow Cosmétique, confirme: « Je ne pense sérieusement pas que la "raw cosmetic" puisse être décrite comme une tendance bien dessinée pour l'instant chez nous... Il y a des marques US et UK qui surfent là-dessus, mais ici, sur le continent elle est complètement inexistante. La Slow Cosmétique englobe bien entendu cette tendance qui consiste à privilégier les ingrédients 'bruts' et non transformés pour la beauté: huile végétale, sucre, argile, miel, etc. Pour moi, la blogueuse francophone la plus Raw qui a réussi à rassembler une communauté sur Youtube est Alys Boucher. Elle ne se lave les cheveux qu'avec des œufs, et n'utilise pour ainsi dire que du yaourt ou d'autres ingrédients naturels bruts pour sa beauté. Sa communauté est très vivante sur sa chaîne Youtube. » https://www.youtube.com/user/ alysboucher

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INSPIREZ ! PAR ANNE GILLET

UN BOL D’AIR POUR MIEUX RESPIRER L’air que nous inhalons quotidiennement a été classé par l’Organisation Mondiale de la Santé comme un facteur de mortalité pour environ 600.000 personnes par année en Europe. Les pollutions qui nous encerclent nous privent de l’oxygène cellulaire indispensable et génèrent leur lot de pathologies. Comment rééquilibrer cet oxygène ? Le Dr Béatrice Mercier fait le point sur une méthode naturelle qui a fait ses preuves.

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OUS MANQUONS PRESQUE TOUS D’OXYGÈNE, C’EST UN CONSTAT

LES SÉANCES SE PRATIQUENT

VOS RECHERCHES SONT CENTRÉES SUR L’UTILISATION DU BOL D’AIR JACQUIER ?

Oui, car c’est une méthode assez exceptionnelle, qui n’apporte pas d’oxygène supplémentaire mais qui permet aux cellules de mieux l’utiliser, et de rendre ainsi la respiration plus efficace. René Jacquier, qui est à la base de la méthode, était un chimiste, élève du prix Nobel Victor

UNE MÉTHODE D’OXYGÉNATION CELLULAIRE QUI DONNE DES RÉSULTATS CONCRETS

Les recherches que j’ai réalisées me permettent d’affirmer aujourd’hui que le Bol d’air® augmente la résistance antiradicalaire d’un organisme mammifère. J’ai pu démontrer également son rôle sur la diminution de l’hémoglobine glyquée, marqueur du vieillissement cellulaire et du diabète. D’autres chercheurs ont démontré son intérêt dans l’amélioration de la consommation des graisses et l’amincissement. Ou encore sur la récupération des sportifs. 1. Dr Béatrice Mercier, PhD en Sciences de la vie et en Biochimie de l’Oxygénation Cellulaire

BIOTEMPO!

chez les professionnels de la santé, kinésithérapeutes, infirmiers, médecins, naturopathes, dans des centres de thermalisme, dans des centres de convalescence, de rééducation et même d’entraînement sportif ou bien à domicile, pour les particuliers qui souhaitent en faire tous les jours et même plusieurs fois par jour. Le Bol d’air® n’est pas un appareil médical, mais il est aussi utilisé en médecine intégrative dans des cliniques et centres de soins en France et en Europe (Groupe Vitalia, Croix-Rouge au Luxembourg par exemple). En cure de 21 jours, à raison de 1 à 3 inhalations par jour. Contre-indication : en cas d’épilepsie terpène dépendante et d’allergie à l’huile essentielle de résine de pin. Ne pas utiliser chez la femme enceinte et allaitante ni chez les enfants de moins de 36 mois.

DR MERCIER Oui, en effet. Nous vivons constamment en déficit d’oxygène cellulaire. C’est dû aux différentes pollutions que nous affrontons chaque jour : les particules en suspension, les gaz toxiques comme le monoxyde de carbone, les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, les hydrocarbures, ou encore les virus ou les acariens. L’homme entre en hypoxie, c’est-à-dire en manque d’oxygène, s’il séjourne trop longtemps dans un air dont le taux en gaz carbonique dépasse 0,06%. Or un taux de 0,09 à 0,14, voire plus, est aujourd’hui observé dans la plupart des agglomérations. L’hypoxie provient donc plus souvent d’un excès de gaz carbonique que d’un défaut d’oxygène. De plus, le vieillissement, les maladies et surtout le stress, agissent de différentes manières sur la respiration et ralentissent notre capacité à utiliser l’oxygène correctement. Or, l’oxygène est plus que nécessaire, il est vital, puisqu’il sert à transformer nos aliments en énergie utilisable par la cellule.

Grignard, spécialiste de chimie organique. Il a axé sa réflexion sur une méthode non toxique, équilibrée et naturelle, permettant une oxygénation tissulaire efficace, et qui se base sur les molécules aromatiques insaturées capables de devenir des transporteurs d’oxygène au contact de l’hémoglobine. En particulier les molécules terpéniques comme les Alpha et Beta pinènes, issus de la résine de pin des Landes. Les pinènes sont des remèdes ancestraux utilisés pour décongestionner les muqueuses respiratoires, et pour fluidifier, sans augmenter, les sécrétions pulmonaires. Ils ont également une action reconnue sur l’oxygénation sanguine. Dans le Bol d’air®, on utilise uniquement le Pinus Pinaster, provenant des Landes françaises ou portugaises.

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RENCONTRES PAR MICHÈLE CÉDRIC

MA RENCONTRE LA PLUS OSÉE : SALVADOR DALI Ma vie a été ponctuée de très belles et riches rencontres. Rencontres programmées ou inattendues. Celle-ci, je l’aurais imaginée impossible. Et pourtant…

M

oserais-je, encore, aujourd’hui, provoquer, sans préparation aucune, une rencontre avec cet artiste à la renommée mondiale et au caractère des plus fantasques ? J’avais sans doute, à l’époque, l’innocence de la jeunesse. Passionnée par les interviews, mon Nagra, enregistreur professionnel de 13 kg, m’accompagnait partout, même en vacances. La villa, louée non loin de Perpignan, semblait, sur la carte routière, proche de la frontière espagnole, proche de Figueres et de son Musée Salvador Dali, but d’escapade intéressant. Pas encore d’autoroute, mais une route encombrée de véhicules, des heures de bouchons, avant d’atteindre le « Teatro Museo Dali ». Visite du Musée à l’image du Maître, déroutant, éblouissant, génial.

À la sortie, l’envie irrésistible de partir à la recherche de la maison de l’artiste, du côté de Port Lligat. Je me souviens de l’exclamation « Mais, c’est là !!! » de mon mari architecte reconnaissant, depuis le haut d’une colline où nous avions abouti, le jardin et la maison de Salvador Dali. Maison inoccupée ? Et s’il était chez lui en ce moment précis ? Trop bête de repartir sans avoir tenté de l’approcher.

À mon tour. Le dialogue pouvait commencer. Par bonheur, j’avais vu, au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, « À la Recherche de Don Juan » spectacle chorégraphique de Maurice Béjart avec Maria Casarès, dans des décors de Dali. Sujet de conversation possible. Autres sujets abordables, sa complicité avec un autre artiste surréaliste, Marcel Duchamp et aussi son scénario écrit pour « Un Chien Andalou », court métrage de Luis Buñuel que j’avais vu quelques années auparavant. Il m’écoutait, me répondant avec ses « r r » si caractéristiques. Il semblait m’accepter. La conversation ne dura que 20 minutes mais 20 minutes intenses vu leur rareté, vu l’émotion bien présente en moi.

Lorsque la porte s’ouvrit à Port Lligat, et que la même servante me proposa « Dans 2 heures ! », je craignis de revivre le même scénario que la veille. Mais deux heures plus tard : « Le Maître vous attend ».

Je m’étais lancé ce défi de rencontrer Salvador Dali, je m’étonnais de l’avoir relevé et… cerise sur le gâteau, à la fin de l’entretien, il me remit quelques fleurs d’oranger en me remerciant. Un très beau moment dont je suis encore un peu fière aujourd’hui. Mais toujours cette question : « Comment ai-je osé ? »

Je dus encore patienter un peu, à l’entrée du jardin-terrasse. À l’autre bout, Salvador Dali, une superbe canne à la main, trônait sur une tortue géante. Il conversait en français avec une mère et sa fille de 12, 13 ans susceptible de devenir son modèle « Bien sûrrr, je la veux nue ! » Mère presque consentante, fille horrifiée refusant timidement, mère embarrassée face au grand Maître.

BIOTEMPO!

Repérage réussi, j’abandonne momentanément mon bébé de 10 mois à son père, et pousse le bouton de sonnette, tout de même très inquiète.

Une servante espagnole vient m’ouvrir. Lui montrant mon enregistreur, je lui fais comprendre que j’aimerais poser quelques questions « au Maître ». Elle s’éclipse quelques instants, puis revient : « Le Maître est occupé, revenez dans 2 heures ». Deux heures plus tard « Revenez dans 1 heure ». Martin, mon bébé, ignorant tout de la démarche audacieuse de sa mère, réclamait à manger et nos ressources alimentaires commençaient à manquer. Une heure plus tard : « Revenez demain ! » Déçus après une aussi longue attente, la route de retour nous parut bien plus longue qu’à l’aller. Pourtant la décision de retourner le lendemain était déjà prise, à condition que nos amis, partageant nos vacances, acceptent de garder le bébé.

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J’AI TESTÉ POUR VOUS PAR ARIANE JAUNIAUX

LA PLEINE CONSCIENCE EN MOUVEMENT Le Lu Jong Yoga (« Lu » se rapportant au corps et «Jong» à la transformation) est une forme de yoga tibétain qui consiste en 17 vigoureux mouvements ciblant à la fois le corps et l’esprit. Une pratique ancestrale, développée dans les hauteurs himalayennes par les moines tibétains, qui stimule la vitalité physique tout en équilibrant l’esprit.

LE LU JONG YOGA

L

e Lu Jong trouve ses racines dans la Médecine Tibétaine, où la maladie est considérée comme un déséquilibre des éléments et des substances vitales du corps. Pour le développer, les moines tibétains s’inspirèrent de l’observation du comportement des animaux et de la nature. Le Lu Jong reprend les fondements, à la fois simples et essentiels, de toute grande pratique spirituelle. Il y a 8.000 ans sur les hauts plateaux de l’Himalaya, ce précieux savoir aux vertus multiples (activation de l’énergie vitale, libération des tensions, renforcement du système immunitaire) fut développé pour soutenir les processus de guérison et la résistance aux maladies et cultiver l’attention mentale. Privés de l’accès aux soins médicaux, les moines trouvèrent là le moyen de maintenir leur corps et leur esprit en bonne santé.

LA SÉANCE

Riche de ce parcours, il continue à apprendre à voir, entendre, ressentir en faisant preuve d’ouverture intérieure, à être éveillé et curieux, sans l’ombre d’un jugement, les oreilles et les yeux grands ouverts, prêt à se laisser surprendre par l’aspect ludique du monde. Sa propre pratique méditative le mène à devenir instructeur: « c’est naturellement en étant un méditant que je suis devenu professeur. Les instructions que je m’énonce à moi-même, comme suivre mon souffle, je les partage à haute voix, ça m’est devenu tout naturel. Sans

oublier que je me considère toujours comme un étudiant, affinant sans cesse ma compréhension. » En janvier 2015, il s’installe à Bruxelles, rejoint quelques mois plus tard par sa compagne sud-africaine Shannon Van Staden. Cette décision, qu’il catalogue de rationnelle, est motivée par la situation centrale de Bruxelles et la possibilité d’entrer en contact avec une grande diversité de personnes.

GUIDER PAR UN DIALOGUE SIMPLE

Dans la salle spacieuse du Bruxelles Yoga Pilates, le groupe en comité restreint prend place sur les zafus noirs et les tapis préparés par les bons soins de Shannon. Certaines vitres sont recouvertes de photos transparentes d’arbres, petit cocon au cœur de la ville. Le soir va bientôt tomber. Brian nous explique quelques bases théoriques sur la pratique méditative et pose l’atmosphère et l’énergie propices au travail du groupe: « Habituellement, on a tendance à être dans des atmosphères tendues. Réunir un groupe, c’est précieux; une part primordiale de la méditation est d’établir un environnement pacifique où l’on puisse être soi-même. »

DE LA MÉDITATION EN PLEINE CONSCIENCE

Vient ensuite la partie méditative assise où Brian guide ses élèves sur la façon d’adopter une posture adéquate, point

BIOTEMPO!

Notre instructeur, Brian Hilliard, est un homme humble, animé par l’envie de partager (en américain) sa pratique

méditative. Né au Connecticut, cet instructeur en méditation, un «Lama» dans la tradition tibétaine bouddhiste, vit en Europe depuis 2000. Dans les années 1970, il expérimente la pleine conscience et le Lu Jong grâce à un maître tibétain rencontré dans le Vermont. Faisant le postulat que luimême (et l’homme en général) est bon dans son essence, il apprend à lâcher prise sur ses problèmes personnels et à cultiver la joie, le courage et la gentillesse intérieurs. « Avant cela, j’écartais une partie de mes expériences intérieures, comme la colère qui dut grandir en moi pour que je puisse y prêter attention et la respecter. Le postulat que j’étais essentiellement bon m’a connecté à quelque chose de plus palpable que mes problèmes personnels. Faire l’hypothèse que ce monde n’était pas aussi dur que je le croyais a été l’une de mes principales réalisations. »

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Cours : Bruxelles Yoga Pilates, Rue Fossé aux Loups, 38 - 1000 Bruxelles Le mercredi à 19:45 et le jeudi à 9:00, 12 euros (merci d’arriver 15 minutes à l’avance) +32 (0)474 61 88 89 http://retreats.pro de départ pour calmer l’esprit agité. Il rappelle que l’aspect primordial de la pleine conscience est tout d’abord la posture et nous invite à suivre notre souffle se dissoudre dans l’espace, évinçant toute forme de pensée pour se concentrer sur l’être. Revenir incessamment sur l’observation du souffle et la manière dont il se produit pour rester présent à soi-même. « Laissez vos pensées devenir une partie du paysage » suggère-t-il. Être attentif aux sensations du corps et aux sens, s’asseoir et respirer, ne pas évaluer son expérience, toujours revenir au souffle pour redécouvrir son univers intérieur.

AUX MOUVEMENTS DYNAMIQUES DU LU JONG

Invités à nous lever, nous tentons d’esquisser deux mouvements de base de Lu Jong. Un cycle tout d’abord lent de mouvements répétés avec nos bras Belgique_biotempo2015_200x130.qxp_Mise dessinant l’horizon, le petit doigtenetpage 1

l’index levés, les autres doigts couverts par le pouce, qui va s’accélérer jusqu’à remuer toutes les bribes de notre corps, pour ensuite ralentir à nouveau jusqu’à l’arrêt. Le cours se finit par un petit saut postural en équilibre. L’alternance de mouvements effectués tantôt dans une extrême lenteur, tantôt dans une agitation vive crée deux effets complémentaires: une pleine conscience du mouvement et une perte de focalisation mentale en faveur de la joie d’habiter son corps. À la sortie de la classe, le corps est défatigué et les idées sont vraiment plus claires. Le profil des personnes qui assistent aux cours est varié; il s’agit généralement de personnes attirées par le mot « pleine conscience », désireuses de calmer le flux incessant de leur mental et séduites par l’aspect énergique du Lu Jong. Les classes font émerger dans le quo02/11/2015 tidien une 10:56 bonnePage1 dose de joie et de

vitalité et encouragent la bienveillance envers soi-même et envers autrui. La pleine conscience et le Lu Jong, combinés de cette manière par cet instructeur hors du commun, sont des outils simples et efficaces pour apprendre à réguler et à contrôler les émotions et les stress intenses qui peuplent trop souvent nos jours.

A domicile au quotidien ou chez votre praticien de santé

Respirez la santé ! Une question d’oxygénation Savez-vous qu’une meilleure assimilation de l’oxygène aide à préserver un bon état de santé globale et à maintenir les défenses naturelles ?

Pollution, sédentarité, stress, fatigue chronique… nous sommes tous concernés !

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> Mme Francine Delvaux : formations aux professionnels de santé et conseils - Tél. : 04 74 21 27 47 • www.holiste.com > OKINAHA M. Jean Rousseau - 1410 Waterloo - Tél. : 02 351 52 53 • www.okinaha.com > Herboristerie BIOGEM - 6690 Vielsalm - Tél. : 080 21 68 05 • www.biogem-herbo.com

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Le Bol d’air Jacquier® permet d’obtenir une oxygénation équilibrée, condition nécessaire et indispensable au bon fonctionnement de l’organisme.

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LA CARTE BLANCHE DE MARC LUYCKX GHISI 5 NOUVELLES STRUCTURES ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES

DANS QUEL CHANGEMENT SOMMES-NOUS ? Marc Luyckx Ghisi, Ph.D., ancien membre de la « Cellule de Prospective » de la Commission Européenne (1990>99)

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otre hypothèse est que nous sommes en train de vivre un changement de civilisation mondial, dans un silence presque total, sauf si l’on prend en compte certaines excellentes analyses que l’on ne trouve que sur le web1. Ce changement se présente à nous comme un iceberg dont seule la partie émergée est visible. C’est la crédibilité du politique, qui diminue chaque jour face aux citoyens qui ont de plus en plus l’impression que les dirigeants préfèrent soutenir les banques plutôt que la justice sociale. La gestion de la crise grecque en est un récent exemple. Mais en même temps il existe une forte aspiration des citoyens pour une politique différente et un monde soutenable et social.

LES 5 NIVEAUX DE RENAISSANCE

COMMENÇONS PAR LE NIVEAU 1,

3 TRANSITION VERS LA TRANSMODERNITÉ

2 SOCIÉTÉ POST-PATRIARCALE

1 ADOPTION DE NOUVELLES VALEURS DE VIE

Notre civilisation est en profond changement, car elle a créé deux manières de se suicider, et pourtant, notre inconscient collectif, lui, semble avoir déjà décidé de vivre. Les valeurs de notre monde sont en train d’évoluer en silence mais irrévocablement, vers plus de vie, de solidarité, de respect de la terre vivante, de reliance et d’espérance. nucléaires puissants pour faire exploser la terre entière 17 fois. Nous étions à 34 fois et nous avons diminué les arsenaux nucléaires. Mais c’est 17 fois trop. La seconde possibilité est de continuer un paradigme économique de croissance quantitative dans un monde fini. Tout le monde sait que nous avons dépassé depuis des années le seuil de pollution que la terre peut digérer et nous sommes bien au-delà. Double menace de mort collective, donc. Mais, paradoxalement, des indicateurs sérieux comme Eurostat2, et autres2 semblent démontrer que l’inconscient collectif de l’humanité a déjà choisi de refuser la mort collective et d’adopter de nouvelles valeurs de vie. NIVEAU 2. Il est évident qu’on ne va pas s’en sortir comme humanité avec uniquement les valeurs (patriarcales) de « commande, contrôle et conquête », même si elles nous ont permis d’aller jusqu’à la lune. Il nous faut d’autres valeurs plus douces, de reconnexion avec la terre, de solidarité avec les plus démunis. En ce sens, la justification sociétale du patriarcat est en train de mourir.

Le moteur est cassé, même si le camion roule encore à toute allure continuant à écraser des millions de femmes de par le monde. NIVEAU 3. Il est aussi évident que nos universités ne vont pas s’en sortir avec une forme d’esprit uniquement analytique rationnelle et machiniste-matérialiste. Il faut revaloriser l’intuition, la sensibilité, l’âme. Et la physique quantique nous indique un chemin intéressant à cet égard. Les grands chantiers du 21ème siècle seront la repensée complète de la science, de l’éducation, de la santé-médecine, de la défense et de la sécurité (moins violent), de la finance et de l’économie (au service de l’humain), de la vie après la mort, et aussi probablement le rôle de la conscience par rapport à la matière (physique quantique). NIVEAU 4. La Nouvelle économie. Nous sommes déjà depuis 20 ans avec Internet dans une économie immatérielle, qui peut être vécue comme non violente, ouverte au partage et au don, en réseaux ouverts, qualitative, et plus féminine (yin). On voit germer cette nouvelle logique

chez une petite minorité d’entreprises de pointe. Les femmes y réussissent aussi beaucoup mieux. Mais nous sommes encore majoritairement trop rivés, identifiés à la société industrielle-capitaliste néo-libérale, pour voir ce qui apparaît dans les marges. NIVEAU 5 . Nouveau paradigme politique. Mais il existe déjà, c’est la non-violence entre États. Dans un monde global on sent bien que la guerre ne résout plus aucun problème. Elle en crée plutôt. L’Union Européenne est la première expérience d’alliance non violente et permanente entre États qui a réussi depuis 50 ans. Certains groupes d’Etats (BRICS) semblent avoir mieux compris l’importance de ce nouveau paradigme politique. 1. Une des plus intéressantes est à notre avis « GEAB : Global European Anticipation Bulletin », créé il y a 10 ans par d’ex-fonctionnaires européens soucieux d’expliquer la transition vers « le monde d’après ». 2. Eurostat a en octobre 1997, découvert qu’entre 20 et 30% des citoyens européens sont en train de changer de valeurs. On les appelle les « créateurs de culture » (cultural creatives »). 3. Voir par exemple les récents livres de Marie-Françoise Neveu : Les Enfants « actuels » : le grand défi « cerveau droit » dans un univers « cerveau gauche » & Enfants autistes hyperactifs, dyslexiques… Et s’il s’agissait d’autre chose ?

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tout en bas de l’iceberg. Le puissant moteur du changement provient du fait que notre civilisation a créé deux possibilités réelles de suicide collectif pour l’humanité. Tout d’abord la guerre nucléaire. Nous possédons encore assez d’engins

4 ÉMERGENCE D’UNE NOUVELLE VISION ÉCONOMIQUE

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PETIT D’HOM PAR DIDIER DILLEN

LES LUTINS VERTS: UNE CRÈCHE CERTIFIÉE 100% BIO! Les lieux d’accueil pour la petite enfance sont de plus en plus sensibles à l’écologie et l’alimentation saine. Les aliments bio y rencontrent par exemple un succès croissant. Mais chez les Lutins Verts à Liège, on est allé plus loin. Ce milieu d’accueil éco-responsable est aussi actuellement le seul de Belgique à être certifié : l’alimentation des bambins y est donc garantie 100% bio !

Une attention toute particulière a été apportée lors de l’aménagement de la crèche. Les matériaux sont écologiques et proviennent de négociants spécialisés ou du recyclage

qui au passage n’a posé aucun souci particulier, bien que ce type de certification soit quasiment une première. « Ça a vraiment été un plaisir à tous les niveaux de travailler avec Certisys. Que ce soit avec les gens que j’ai contacté sur place, qui étaient tout à fait enchantés du projet, qu’avec l’agent certificateur. Je n’ai jamais eu aucun problème ! »

ÉCOLOGIE : RÉFLEXION GLOBALE

Les engagements de Valia pour un milieu d’accueil plus durable ne se limitent cependant pas aux repas bio. Chez les Lutins Verts, pour tout ce qui ne concerne pas l’alimentation, la barre est également placée très haut. La santé des tout-petits et celle de notre planète restent ainsi toujours au centre lors du choix des produits utilisés par Valia. Cosmétiques, produits d’entretien et lessive sont par exemple choisis dans des gammes bio ou écologiques. Les fesses de bébé ? Langes en tissu lavables ou en cellulose recyclée, lingettes lavables en tissu... de ce côté-là aussi, tout est prévu. Une attention toute particulière a en outre été apportée lors de l’aménagement de la crèche. Les matériaux sont écologiques et proviennent de négociants spécialisés ou du recyclage. Écologie oblige, certains jeux et jouets sont en bois ou proviennent eux-aussi du réemploi, après nettoyage et remise à neuf, bien évidemment. « J’essaye d’avoir une réflexion la plus

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Infos : rue Ferdinand Nicolay, 205 Thier à Liege 0494/38.35.35 www.facebook.com/ leslutinsvertsliege

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ien n’est trop bien pour nos bouts d’choux. C’est ce que beaucoup de parents se disent et c’est aussi la conclusion à laquelle Valia Petit est arrivée pour créer ce milieu d’accueil d’un nouveau genre qui vient d’ouvrir ses portes au mois d’août ! C’est en voyant en effet la difficulté des jeunes parents de son entourage à trouver des milieux d’accueil correspondant à leurs valeurs, notamment en matière d’écologie, que Valia a eu l’idée d’ouvrir une crèche éco-responsable. « J’ai voulu créer le milieu d’accueil que j’aurais aimé avoir pour mes enfants ! », sourit-elle. L’idée de ne servir que des repas bio lui a, quant à elle, été naturellement inspirée par ses convictions personnelles. Mère de deux filles de 6 et 12 ans, Valia est depuis des années cliente de la Ferme à l’Arbre de Liège et de son magasin de produits bio et locaux. Lequel est d’ailleurs proche de la crèche. « Et pour moi, il était inimaginable d’ouvrir un lieu d’accueil pour les tout-petits sans donner la même qualité alimentaire que celle que je propose à mes enfants et moi-même. Je voulais privilégier le bio, mais aussi les produits locaux et de saison, le contact avec le producteur, puisqu’une bonne partie des fruits et des légumes sont cultivés sur place ». Ce choix de la filière bio et de l’alimentation la plus saine possible, est donc apparu comme une évidence à Valia, de même que le fait de faire certifier son milieu d’accueil par un organisme officiel, ce

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globale possible », explique Valia Petit. « Je composte sur place épluchures et excédents de repas, j’achète des aliments en vrac. Dans un milieu d’accueil, tous les gestes comptent. Une seule lingette en moins, pour chaque enfant, cela peut faire beaucoup à la fin de la journée ! »

UN JARDIN BIO EXTRAORDINAIRE

Unes des particularités des Lutins Verts est d’offrir un large soutien à la parentalité. « Trop souvent j’ai pu constater que les parents se retrouvent seuls face à leurs questions, à leurs doutes. Je tiens à les accompagner le mieux possible en mettant notamment à leur disposition un espace de dialogue et de documentation où ils trouvent par exemple des livres sur les différentes philosophies d’éducation, mais aussi sur le couple, sur l’agriculture et l’alimentation... C’est une façon de prolonger les réflexions que je développe dans ce milieu d’accueil ». Toujours dans l’optique d’un soutien à la parentalité, Valia compte organiser plusieurs fois par an des réunions entre les parents des bambins qui fréquentent sa crèche. « Ce sera une manière de créer du lien entre les parents qui en sont déjà à leur deuxième ou troisième enfant, et ceux pour qui c’est le premier, et qui s’interrogent parfois beaucoup sur leur rôle et les choix à faire. L’échange entre parents est quelque chose de très enrichissant ! Ce sera aussi l’occasion de les impliquer dans la vie de la crèche, de parler de tout ce que l’on fait, de leur montrer des photos de leur bébé, dans une atmosphère plus décontractée que le matin 8h ou le soir à 17h ». Aux Lutins Verts, il n’y a pas que les enfants qui sont rois, les parents aussi !

BIO, UNE APPELLATION PROTÉGÉE ET CONTRÔLÉE N’est pas « bio » qui veut ! L’appellation « bio » est, en effet, protégée dans un cahier des charges Biogarantie® reconnu et approuvé en Wallonie et à Bruxelles. Toute entreprise de restauration (crèche, traiteur, restaurant, etc.) qui communique en termes « bio » s’engage à respecter les règles en la matière et à soumettre son entreprise à un contrôle. Il existe différents niveaux de certification : 100% bio, plats bio, ingrédients bio, pourcentage bio ou même pour un évènement ponctuel. Le prix de la certification est adapté au volume de l’activité. Dans le cas d’une crèche 100% bio on compte 544€/an tout compris (information, déplacements, visites de contrôle, suivi, etc.). Ces tarifs ont été élaborés en collaboration avec le secteur bio.

Infos: www.certisys.eu/ commencer en BIO/catering BIOTEMPO!

Le choix du bâtiment et sa situation sur le Thier à Liège collent parfaitement avec la philosophie du projet. Tout en restant à moins de dix minutes du centre-ville, les enfants bénéficient d’un cadre de vie agréable et proche de la nature. La maison est du reste entourée d’un grand jardin avec un potager, actuellement cultivé par une ancienne institutrice. Valia, qui déborde de projets, aimerait transformer l’endroit en un mini-jardin pédagogique. « L’idée serait d’organiser des ateliers de jardinage pour les plus grands. Nous pourrions déjà commencer cet automne. Nous avons d’ailleurs déjà récolté certaines choses avec les enfants. Au printemps prochain, j’aimerais aussi installer un petit enclos dans le jardin, avec des lapins, pour donner aux enfants l’occasion d’avoir un contact avec des animaux !».

SOUTIEN À LA PARENTALITÉ

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J’AGIS!

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DOSSIER CUISINER LOCAL P 44 INTERVIEW SANG HOON DEGEIMBRE P 50 LA RECETTE DU CHEF P 53

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CUISINEZ LOCAL! PAR DIDIER DILLEN

PETIT CARNET D’ADRESSES

CIRCUITS-COURTS UNE TRANSITION ALIMENTAIRE EN MARCHE!

LES ATOUTS MOINS DE POLLUTION Consommer local permet de réduire les transports et donc les émissions de CO2. À nuancer tout de même : tout ce qui est local n’est pas durable. Si 1 kg de tomates d’Espagne produit 0,6 kg de CO2, le même kilo de tomates cultivées sous serre chez nous en dégage 2,3 kg ! D’où l’importance de consommer aussi local ! PLUS DE QUALITÉ ET DE GOÛT Le producteur met la priorité sur la qualité et le goût plutôt que la standardisation et le calibrage des produits. On voit également réapparaître des légumes et un savoir-faire oubliés. MOINS D’EMBALLAGE Le consommateur s’approvisionne directement chez le producteur : plus besoin de packaging tape-à-l’œil, ni de pub. On réduit les déchets. PLUS D’EMPLOIS LOCAUX Le circuit court rassemble un producteur, un territoire fixe et des clients. Les emplois créés grâce au circuit court sont des emplois à long terme, non délocalisables.

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raises d'Espagne en hiver, haricots verts du Kenya, pommes de Nouvelle-Zélande... le Made in « bien loin » sans âme n'a plus trop la cote auprès d'un nombre croissant de consommateurs. Place au produit local, artisanal, de qualité, respectueux des saisons, de la terre et de ceux qui la travaillent. Plus qu'une mode, le locavorisme, comme on l'appelle parfois aussi, devient petit à petit une tendance de fond révélatrice des inquiétudes du citoyen sur son alimentation et les filières souvent opaques qui la gouvernent. Signe révélateur de cette évolution, certains ne parlent plus seulement de consommateurs mais désormais aussi d'acheteurs éco-responsables, voire de mangeurs tout simplement ! Oubliée la consommation sans fin et sans faim, place à l'acte nourricier réfléchi et citoyen. Ce mouvement hier hyper confidentiel prend désormais de plus en plus d'ampleur.

BRUXELLES LA FERME NOS PILIFS La ferme Nos Pilifs a été créée il y a plus de trente ans pour répondre aux problèmes d'emploi touchant les personnes handicapées. Son leitmotiv : leur intégration. Nos Pilifs possède par exemple sa propre épicerie dans laquelle elle a commencé par vendre ses propres produits élevés sur place : volaille, œufs, dindes et pintades en saison, mais aussi miel toutes fleurs 100% local. Elle a également ouvert une boulangerie et propose aujourd'hui divers pains fabriqués à partir de farine bio, mais aussi des biscuits et pizzas. Elle a depuis élargi son offre en proposant un assortiment de produits bio classiques, des fruits et de légumes de saison, provenant avant tout de producteurs locaux. La Ferme Nos Pilifs offre même la possibilité de commander des paniers bio en ligne ! http://lafermenospilifs.be 02/266.10.36

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PLUS D’ARGENT POUR LE PRODUCTEUR La plus-value de ce qu’il produit ou transforme lui revient presque intégralement.

Le caddy des grandes surfaces ne dicte plus en maître absolu la garniture de nos tartines ! Un autre modèle de consommation montre désormais le bout de son nez. Et on ne parle plus que de lui. Son nom : le circuit-court ! Ses déclinaisons : les paniers de légumes, les groupes d’achats alimentaires, les coopératives fermières et citoyennes, la vente en ligne... L’assiette de demain s’annonce locale et savoureuse.

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INTERVIEW D’ANDRÉ LEFÈVRE LE BIO EST AVANT TOUT LOCAL Producteur de légumes et de fruits bio depuis trente-cinq ans, André Lefèvre a aussi contribué avec d’autres producteurs à créer Interbio, une plate-forme de distribution de produits bio centrée sur l’agriculture locale. Que pensez-vous de l'engouement pour les produits locaux en général ?

LE DÉBUT DES HARICOTS Manger local, pour l'asbl Le début des haricots, c'est une question de bon sens, tout simplement ! Une façon aussi de lutter pour le maintien d'une agriculture familiale locale et de qualité et de tendre vers plus d'autonomie alimentaire. Depuis 2005, cette association s'attache à promouvoir la production locale d'aliments par et pour les bruxellois ! Elle accompagne, entre autres, la création de jardins et de vergers collectifs dans la capitale. Parallèlement, elle anime depuis 2010 la Ferme Urbaine agro-écologique de Neder-over-Hembeek, et développe une formation professionnelle en maraîchage biologique à petite échelle. La production est écoulée via trois GASAP voisins. www.haricots.org. 02/644.07.77

La relation de confiance qui s'établit entre le producteur et le consommateur dans les circuits-courts permet-elle de se passer du contrôle et de la certification bio ? Pas du tout. Pour moi, contrôle et certification restent primordiaux. C'est un métier qui ne s'improvise pas. J'ai connu en tant que producteur une époque où la certification n'existait pas et nous nous sommes battus pour qu'elle soit mise en place, ce n'est pas pour revenir en arrière ! Il n'y a que le label bio qui offre aujourd'hui les meilleures garanties d'encadrement. Nous ne sommes donc pas pour moins de contrôle, mais pour plus de contrôle encore.

Le bio, c'est donc mieux que le local ? Mais le bio est avant tout local ! En tout cas le bio tel que nous le concevons. Notre objectif premier, c'est d'être un outil de commercialisation efficace pour les producBIOTEMPO!

LA FINCA Des légumes bio à deux pas de Bruxelles. C'est suite à un long séjour en Colombie que Sarah Potvin et Jérémy Verhelst ébauchent leur projet de reconversion dans le maraîchage bio et durable. De là vient d'ailleurs le nom de leur petite exploitation, La Finca, qui veut dire « la ferme » en espagnol ! Installés sur un terrain de 3,5 ha aux portes de Bruxelles, à Wezembeek-Oppem, ils cultivent des légumes et des fruits bio qu'ils écoulent ensuite directement sous forme de paniers, dans un magasin situé à 400 m à peine de leur lieu de production. Leur gamme est complétée par les produits de la coopérative wallonne Interbio et une série de producteurs bio ou de qualité, toujours locaux. www.la-finca.be. 02/256.30.56

Mon discours est évidemment teinté par mon expérience de producteur dans l'âme et la conviction profonde que l'agriculture de demain est l'agriculture bio. Par rapport aux enjeux de société, à l'environnement, c'est la seule qui ait démontré ses capacités à respecter le sol et la nature tout en assurant une alimentation de qualité pour tous à un coût raisonnable. Ce qui me gène, c'est cette confusion que certains laissent développer que les produits locaux sont bio ou presque. C'est une façon, selon moi, de profiter de l'aura de qualité et du succès dont bénéficie le bio. Il ne suffit pas non plus d'avoir quelques produits bio au milieu d'autres produits conventionnels pour transformer toute sa gamme en une gamme bio. Le perdant là-dedans, c'est le consommateur qui pense acheter bio alors que ce n'est pas le cas !

teurs bio d'ici. Et si cela ne vient pas d'ici, en hiver par exemple, cela vient d’autres producteurs de qualité et nous le communiquons. Chez nous, tous nos produits ont un visage.

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CUISINEZ LOCAL! PAR DIDIER DILLEN

SLOW FOOD METROPOLITAN BRUSSELS Karikol n’est plus ? Vive le Slow Food Metropolitan Brussels. Après avoir parcouru durant huit années la route de l’alimentation bonne, propre et juste à Bruxelles, l’ancien convivium Slow Food de la capitale passe le relais à une nouvelle équipe. Son ambition : renouer les liens entre producteurs, vendeurs et consommateurs par-delà les frontières régionales et recréer la grande Communauté Alimentaire bruxelloise de jadis. Dans les prochains mois, diverses activités sont prévues : journées thématiques, conférences, dégustations, visites, salons ou repas conviviaux... http://slowfoodmetropolitan.be L’HEUREUX NOUVEAU Pétillants d’humour, les cinq jeunes fondateurs de L’heureux nouveau luttent à leur manière contre les ravages de l’agro-business. Leur idée : livrer des paniers de produits de saison, locaux et bio à vélo, le tout à des prix raisonnables, à domicile ou en points de dépôts. La possibilité est aussi offerte de choisir des produits 100% belges ou un mélange de produits belges et européens (France, Italie). Ils organisent par ailleurs un marché de produits bio, locaux et de saison chaque samedi à Saint-Gilles. www.lheureuxnouveau.be. 0488/10 63 60 BEES-COOP BEES coop est un projet de supermarché coopératif, participatif et à but non lucratif. Son but, offrir un accès à bas prix à une nourriture de qualité, dans une démarche respectueuse de l’environnement et de l’humain. L’initiative est portée par des citoyens désireux de créer une alternative à la grande distribution classique et le projet affiche des valeurs de durabilité, de solidarité et de coopération. Le magasin est uniquement ouvert aux coopérateurs. http://bees-coop.be/

BRABANT WALLON

UN QUATRE-QUARTS POUR SE RÉGALER Quatre-quarts, c’est un projet de coopérative à finalité sociale portée par trois jeunes femmes enthousiastes et débordantes d’idées. Installées dans l’ancienne gare de CourtSaint-Etienne, elles ont créé un lieu où les gens peuvent se rencontrer, partager et se ressourcer. Quatre-quarts c’est aussi quatre projets et un. Une part de petite restauration avec des produits locaux, simples et de saison, accessibles à tous. Une part de librairie avec des livres à consommer sur place ou à emporter. Une part d’artisanat local et enfin, une part d’ateliers culturels, artistiques ou culinaires. Rue Émile Henricot, 1 - 1490 Court-SaintEtienne. Du mercredi au vendredi de 7h30 à 22h, samedi de 10 à 22h.

EN HAINAUT L’OIGNON FAIT LA FORCE ! Dans la région d’Ath, dix maraîchers bio ou en reconversion se sont unis pour mutualiser leurs investissements et lutter contre la rareté des terres agricoles. Un de leurs objectifs est aussi de pouvoir s’échanger certaines productions afin que chaque maraîcher ne soit plus tenu à produire de nombreux légumes, mais puisse se recentrer sur certaines variétés potagères, tout en présentant une gamme complète de légumes à sa clientèle. Leur réseau Le bio d’ici permet déjà des commandes en ligne et devrait s’étendre dans les années à venir. Ils tiennent cependant garder un caractère familial à leur activité maraîchère. http://lebiodici.be/fr/ COPROSAIN Née en 1977, Coprosain est une des plus anciennes coopératives agricoles wallonnes à pratiquer le circuit court. Ses objectifs, novateurs à l’époque, n’ont rien perdu de leur actualité : favoriser l’existence d’un modèle de

BIO OU LOCAL ? L’intérêt croissant pour les produits locaux en vient parfois à faire de l’ombre aux produits bio. Or, tout ce qui est local n’est pas bio, et tout ce qui bio d’ailleurs n’est pas toujours local ! Pas facile dès lors pour le consommateur de s’y retrouver. Au sein des circuits-courts, certains sont bien conscients des risques que cette confusion engendre et plaident d’ailleurs pour plus de clarté. C’est le cas d’Agricovert qui affiche fièrement son attachement à l’agriculture biologique : « Il faut aider les gens à faire la distinction entre produit local et agriculture biologique. Nous nous retrouvons entre les deux, nous proposons une agriculture bio et locale. Mais les gens considèrent aujourd’hui que tout ce qui est local est bio, c’est qui est totalement faux. Il faut clarifier les choses et c’est la raison pour laquelle nous sommes en train de préparer une charte supplémentaire qui mettra en valeur les produits de qualité. Mais du côté bio, nous sommes confrontés à un autre problème. Nos produits ont le label bio mais sont mis sur le même pied que ceux du bio industriel, alors que nous n’avons pas du tout les mêmes pratiques agricoles. Nous ne cautionnons pas par exemple le désherbage thermique, les vastes monocultures etc. Il faut donc bien faire prendre conscience au public que local et bio, ce n’est pas la même chose et qu’il y a différentes qualités de bio ».

BIOTEMPO!

Les students mangent bio, local et végétarien ! Tous les parents le savent, le student aime varier son alimentation : lundi pizza, mardi pita, mercredi spaghetti bolo...! Heureusement, il y a le Kap Vert et ses ateliers de cuisine « écolo ».

Ce kot-à-projet de l’UCL montre qu’une autre alimentation est possible. Une assiette bio, locale, de saison et végétarienne, mais aussi savoureuse, facile à préparer et économique. Les cours se font d’ailleurs en partie avec des invendus du marché ! www.kapvert.be

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ferme mixte et familiale, offrir un juste salaire à l’agriculteur et un contrôle sur la production et la commercialisation de ses produits, établir une relation plus directe avec les consommateurs. Aujourd’hui, Coprosain, c’est un large choix de légumes, de fruits, de viande et de charcuteries, mais aussi des plats traiteur, de pain, des pâtisseries, des produits laitiers, issus de producteurs locaux, bio ou non. Et une présence sur une vingtaine de marchés. www.coprosain.be. 068/26.93.80 LES SAVEURS DE SILLY Le petit village de Silly n’est pas seulement connu pour son festival de musique classique. Il l’est aussi pour ses petits producteurs et son convivium Slow Food dynamique, Les saveurs de Silly. Celui-ci propose de multiples activités (marché de Noël, balades gourmandes, dégustations...) toujours dans l’optique d’une alimentation saine, équilibrée, éthique et respectueuse de l’environnement. http://www.silly.be/slowfood/ LA GRELINETTE Les groupes d’action locaux (GAL) jouent un rôle de plus en plus marqué dans le développement des circuits courts. De septembre 2010 à juin 2013, le GAL de l’Entre-Sambre-etMeuse, en collaboration avec les producteurs partenaires, a ainsi assuré la mise en place et la gestion quotidienne de la plate-forme de distribution de paniers de produits locaux, permettant de tester un nouveau mode de commercialisation des produits issus des artisans de la région. Depuis septembre 2013, de nouveaux partenaires ont permis de faire évoluer le concept sous la forme d’une coopérative à finalité sociale baptisée La Grelinette. www.lagrelinette.be

PROVINCE DE NAMUR

D’ICI Le magasin d’Ici est sans doute la première grande surface belge spécifiquement dédiée aux produits locaux et artisanaux. Ce très beau magasin affiche aussi un projet sociétal qui vise à faire émerger de nouveaux comportements de consommation et à retisser le lien producteur-consommateur. Il propose sur 400 m2 une large gamme de produits frais, de produits d’épicerie et de boissons provenant de fermes, d’artisans et des petites entreprises locales, dont 50% proviennent de moins de 50 km. D’Ici compte aussi une boulangerie et un restaurant, partageant la même philosophie. http://d-ici.be. 81/84.82.09 PAYSANS ARTISANS Chacun de leur côté, producteurs et consommateurs ne peuvent pas toujours faire grand chose face aux circuits habituels du commerce de masse. Mais à plusieurs, on peut déplacer des montagnes ! Les trois cents membres de la coopérative Paysans-Artisans l’ont bien compris. Réunissant des producteurs et des consommateurs solidaires de la région de Floreffe, ils ont créé voici deux ans un groupement d’achat doublé d’une plate-forme de commercialisation en direct de produits locaux. Plus de quarante producteurs et artisans sont impliqués dans le projet. www.paysans-artisans.be. 0485/28.41.95 L’ÉPI VERT, ÉPICERIE COOPÉRATIVE Installée au sein de la Ferme de Vévy Wéron, L’épi vert est une épicerie bio pas comme les autres. Organisée sous forme coopérative à finalité sociale, elle entend rendre l’alimentation bio accessible à toutes les bourses. Le client n’est pas qu’un client, il contribue à la pérennité de l’idéal de départ. Une bonne parBIOTEMPO!

AGRICOVERT Agricovert, c’est une sorte de GAC organisé à l’échelle d’une région ! Sa mission : aider les producteurs locaux à écouler leurs produits, valoriser leur production et les accompagner au niveau professionnel et technique, mais aussi assurer un dialogue permanent entre les producteurs et entre ceux-ci et les consommateurs. Organisée sous forme d’une coopé-

rative, Agricovert regroupe trente fermiers, maraîchers et éleveurs bio (Brabant Wallon, Namur), soixante lieux de dépôts (Wallonie, Bruxelles), un comptoir de vente, 180 coopérateurs et un outil de logistique collectif. www.agricovert.be. 497/94.20.32

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CUISINEZ LOCAL!

tie de l’approvisionnement de l’épicerie provient aussi des producteurs indépendants installés à la ferme. Celle-ci compte un élevage de chèvres, deux maraîchers, un boulanger et un apiculteur. L’épi vert collabore aussi avec une quinzaine de fermes et de transformateurs locaux. www.vevyweron.be 081/46.29.83 EKIKROK À PLEINES DENTS Lancée en 2012, l’asbl Ekikrok défend une alimentation saine, savoureuse, basée sur des modèles agricoles qui préservent l’environnement et la souveraineté alimentaire de tous. Pour y arriver, elle propose notamment des stages et des ateliers, notamment de cuisine végétarienne et de saison, mais a aussi mis sur pied un sympathique jardin potager collectif à Bossière. www.ekikrok.be 0476/27.14.04

PROVINCE DU LUXEMBOURG LES GROSSES LÉGUMES À la base de cette initiative, un constat : la difficulté en Gaume de dénicher des maraîchers produisant des légumes de qualité, bio de préférence. Appel est lancé et une dizaine de candidats producteurs se font connaître. Un contrat d’abonnement à des paniers de légumes prépayés avant la récolte est mis en place en collaboration avec 210 familles. L’expérience s’est développée depuis et concerne aujourd’hui trois cents consommateurs et treize producteurs, unis solidairement. http://grosses.legumes.over-blog.com/

LI TERROIR Fondée en 2013 par l’Agence de développement local de Durbuy en vue d’apporter un soutien aux producteurs locaux, cette plate-forme d’e-commerce alimentaire s’adressait dans un premier temps aux restaurateurs. Elle s’est étendue en 2015 aux familles de Durbuy, La Roche, Marche-en-Famenne et Rochefort. Elle fédère une bonne vingtaine de producteurs bio ou non. www.literroir.be

EN PROVINCE DE LIÈGE LES COMPAGNONS DE LA TERRE Cette coopérative citoyenne, portée sur les fonds baptismaux il y a huit mois à peine, a un projet un fou : nourrir les habitants de la région liégeoise avec une alimentation savoureuse, saine, équitable et produite localement ! Le tout en se basant sur les principes de l’agro-écologie. En 2016, les Compagnons de la terre devraient emménager sur un terrain de près de 30 hectares, où ils espèrent créer une vingtaine d’emplois locaux de qualité. www.cdlt.be www.catl.be

POINT FERME Créée au départ avec le soutien du GAL Pays des Condruses, Point Ferme est une coopérative à finalité sociale regroupant des producteurs du Condroz liégeois et de la province de Liège, bio et non bio. Point Ferme propose des paniers de légumes, produits laitiers et viandes livrés directement à domicile ou en points de dépôts. www.pointferme.be 0488/41.87.55 PHILOSOPHIE DE CUISINE Après avoir révolutionné la cuisine collective en y introduisant le bio et la gastronomie saine, le chef Philippe Renard et son épouse Isabelle ont innové en lançant cet atelier culinaire dédié aux produits bio, durables et équitables. La part belle est faite au respect des saisons, au terroir et aux recettes d’ici et d’ailleurs. La plupart des légumes et des fruits utilisés proviennent d’un rayon de 50 km au maximum. Les ateliers culinaires s’adressent aux adultes ainsi qu’aux enfants. www.philosophiedecuisine.be 0496/70.64.54

BIOTEMPO!

RÉSEAU SOLIDAIREMENT Depuis fin 2012, ce réseau rassemble une vingtaine de producteurs/artisans du Luxembourg, mais aussi des épiceries de proximité indépendantes, des restaurateurs et des groupements d’achats autour d’une même philosophie qui vise notamment à soutenir l’agriculture

paysanne, promouvoir les commerces et les services de proximité indépendants, et à permettre aux producteurs et commerçants de se réapproprier les circuits de distribution/commercialisation. Un système de commande en ligne a été mis en place qui permet de commander une grande variété de produits locaux : fromages, miel, viandes et charcuteries, farines... www.reseausolidairement.be

LA COOPÉRATIVE ARDENTE Fondée par deux liégeoises qui en avait assez d’acheter anonyme dans des grandes surfaces et qui voulaient donner du sens à leurs achats, la Coopérative ardente est un e-supermarché dédiés aux produits locaux, bio et équitables qui permet de faire pratiquement toutes ses courses en ligne et de les faire livrer ensuite. En moyenne, plus de sept cents produits sont proposés à tout moment ! Elle regroupe plus de trois cents consommateurs qui tous ont voix au chapitre sur le fonctionnement de la structure. Les produits proposés doivent au minimum correspondre à un des quatre critères fixés par la coopérative : produits bio, équitables, solidaires, locaux. www.lacooperativeardente.be 04/252.32.12

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INTERVIEW PAR DIDIER DILLEN

SANG HOON DEGEIMBRE

Q

À la tête d'une des meilleures tables de Belgique, fier de ses racines, Sang Hoon Degeimbre cultive depuis de très nombreuses années la passion des produits du terroir, en plus de son propre potager bio ! Ce chef emblématique, doublement étoilé, est depuis 2013 une des chevilles ouvrières du projet de valorisation du patrimoine culinaire et gastronomique wallon : Génération W. Il nous explique les raisons de ces choix et de son amour pour les produits d'ici.

uelles sont les raisons qui vous poussent à plaider pour les produits du terroir, le retour aux racines ?

Cela fait partie de la conscience naturelle d'un cuisinier : mettre en valeur ce qui existe à côté de chez lui. Quand je suis arrivé ici, mon premier souci à été de trouver des produits du coin ! Ça me semblait naturel. À partir du moment où vous habitez à un endroit, vous essayez de vous fournir en produits locaux. J'ai commencé par des produits basiques et au fur et à mesure, en rencontrant les gens, en explorant les alentours, j'ai découvert un producteur de foie gras et de magrets de canard à dix kilomètres à peine du

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restaurant, mais aussi un éleveur de pigeons, de poulets. Finalement je me suis rendu compte que ma région regorgeait de produits intéressants. Comment pourrait-on définir votre utilisation du terroir en cuisine ?

Selon moi, trois choses sont importantes en cuisine, c'est le produit, la technique et l'émotion qui découlent des deux premiers. La technique est quelque chose que l'on acquiert. Mais il faut aussi trouver des produits de qualité pour faire de la bonne cuisine et cette qualité, on la trouve tout autour de nous. Il n'est pas nécessaire d'aller très loin.

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Dans les produits locaux, le plus important, c’est l’humain qui est derrière ! SANG HOON DEGEIMBRE

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PATRIMOINE CULINAIRE WALLON, DE GRANDS CHEFS S'ENGAGENT Modestie oblige, le terroir wallon et la gastronomie régionale n'avaient pas encore leurs ambassadeurs de marque. C'est chose faite depuis le lancement de Génération W. Ce noyau culinaire wallon a pour ambition de mettre en valeur la Wallonie, son patrimoine gastronomique, ses produits de qualité et ses producteurs. Une excellente nouvelle à l'heure où les agriculteurs subissent de plein fouet la concurrence débridée du commerce agricole mondialisé. Fédéré au départ au tour de dix chefs réputés, d'une charte et d'une série de producteurs, l'initiative s'est depuis élargie à une dizaine de chefs supplémentaires et de nombreux autres artisans. Diverses actions ont déjà été entreprises dont un site qui recense les restaurateurs et producteurs membres du réseau. La gastronomie wallonne n'a plus à rougir face aux autres grands terroirs gourmands !

http://generationw.be

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Ceci dit, je ne suis pas obsédé par le local. Si je ne trouve pas la qualité dont j'ai besoin dans ma région, je vais aller chercher le produit là où il est le meilleur. L'amour du terroir ne doit pas nous enfermer. Ce n'est d'ailleurs pas quelque chose que je mets spécialement en avant dans ma cuisine. J'utilise des produits locaux plus dans l'idée d'avoir de bons produits, pas comme une fin en soi. Utiliser des produits locaux freine-t-il votre créativité culinaire ou au contraire, cela la sublime-t-elle ?

En termes de création, je m'efforce de travailler un maximum avec les produits de la région. Mais si je veux être complet dans mon épanouissement, j'ai aussi besoin d'avoir des produits qui viennent de plus loin. Comme vous l'avez remarqué, il n'y a pas beaucoup de mer par ici ! Nous faisons donc venir des produits de la Mer du Nord, mais aussi de Bretagne. Ça permet également d'avoir un point de comparaison. Comment peut-on améliorer la qualité de ce que l'on fait chez nous si on ne la compare pas avec ce qui se fait ailleurs ? C'est la raison pour laquelle j'ai régulièrement des échanges avec les producteurs avec qui nous travaillons, pour améliorer la qualité. Ce dialogue n'est pas toujours facile à combiner avec le travail du restaurant, mais c'est indispensable.

On peut dire que nos producteurs ont du talent, malgré ce que l'on pense parfois encore ?

C'est un de mes constats, le Belge n'est pas assez chauvin, pas assez fier de la qualité de ce qui se produit chez nous. Le tout aujourd'hui est de se rendre compte que nous avons des gens qui font de bonnes choses. Cela incite d'autres producteurs à faire encore mieux. C'est une des raisons qui m'a poussé à lancer le mouvement Génération W (voir encadré) : mettre en valeur non pas seulement le produit, mais la qualité humaine. C'est l'humain qui fait en sorte que le produit soit meilleur ! Cette émulation commence à porter ses fruits. Certains producteurs apprennent à se faire connaître. De plus en plus de cuisiniers partent aussi à la recherche de produits locaux de qualité. Pour eux, la proximité est un atout. Si au dernier moment vous avez besoin d'un produit, vous êtes sûr de pouvoir le trouver rapidement sans devoir faire déplacer un véhicule sur des centaines de kilomètres ! Vous cultivez depuis de très nombreuses années votre propre potager. C'est un choix guidé là-aussi par l'envie d'être au plus proche du terroir ?

Certainement. Nous avons créé le potager parce qu'il nous manquait des légumes ! Nous avions d'autres pro-

duits dans les environs, mais pas ceux-là. Nous sommes dans une région de grandes cultures, pas vraiment orientée sur le maraîchage. Et puis, pour comprendre les producteurs, nous avions aussi besoin de savoir comment ils vivent et comment ils travaillent. L'aspect humain est essentiel encore une fois. Un potager est par ailleurs un outil qui vous pousse à la créativité et la réactivité. S'il fait trop chaud et qu'un légume vient à manquer, vous êtes obligés d'adapter votre carte. Même chose en hiver, quand les légumes viennent à manquer, ou en été quand vous devez gérer l'abondance. Le jardin m'a énormément appris en matière de patience, d'observation, de conscience aussi. Il provoque des réflexions, des constats et des résultats. Et un des résultats est par exemple que nous sommes revenus à des méthodes ancestrales de conservation, comme la lacto-fermentation, qui offre beaucoup de valeur ajoutée en termes de nutriments et de saveurs. Vous cultivez votre potager de manière biologique. Quelle importance accordez-vous aux produits bio ?

Ce n'est pas un critère de choix primordial. Ce qui est fondamental pour moi, c'est que le produit soit bon, plus que la présence d’un label. Nous faisons attention à ce que nous mangeons, c'est une philosophie au potager comme au restaurant. Nous

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veillons à n’utiliser que des produits naturels de traitement des plantes. Mais nous ne cherchons pas à nous faire labelliser. Nous préférons faire les choses dans l'ordre. Nous avons conscience de faire un travail propre, de produire des légumes de qualité, mais nous ne voulons pas en faire un commerce. Que faudrait-il faire selon vous pour mettre encore mieux en valeur les producteurs locaux ?

Une partie des initiatives de promotion n'est pas toujours comprise par les consommateurs. Je pense à tous ces labels et appellations. Les gens ne savent pas toujours à quoi cela correspond. Il devrait y avoir une volonté d'uniformisation, de simplification de la part des pouvoirs publics. Je crois beaucoup aussi au rôle d'exemple que peuvent jouer les cuisiniers. Cela s'est vu en Flandre où lorsqu’un chef décide de travailler le maquereau au lieu du cabillaud, en surpêche, c'est immédiatement suivi d'un effet dans le public. Il faut développer cette capacité des cuisiniers à faire école côté wallon. Ce que nous tentons de faire avec Génération W aussi,

c'est également de donner envie aux producteurs de se faire connaître et aux consommateurs d'aller vers les producteurs de leur région. Ceci dit, d'une certaine manière, on a toujours valorisé les produits du terroir chez nous. Mais cela s'est longtemps fait dans un esprit de transmission, sans plus. On mettait en valeur les recettes de grand-mère, le terroir ardennais etc. Mais je pense que valoriser un terroir ne signifie pas qu'il faille rester tourné vers le passé. Il faut au contraire se placer dans un esprit de modernité. En cuisine, la tradition a besoin d'être transformée voire transcendée pour s'ouvrir au plus grand nombre. C'est aussi ce que nous essayons de faire au travers de Génération W : porter un nouveau regard sur notre patrimoine culinaire. Se réapproprier les recettes d'antan, sans s'enfermer dans un quelconque vision des choses. Photographe interview et cover : Dirk Lambrechts Grooming : Elke @ touch

LE LACTO LÉGUMES, UN PLAT VITAMINÉ À DÉGUSTER À CHAQUE SAISON Je vous propose cette recette qui va évoluer constamment au rythme des saisons, des mois ou des jours. Pour une assiette unique à chaque fois.

• 4 tomates black sherry • 4 tomates raisin vert • 1 courgette blanche • 1 courgette jaune • 4 concombres à confire • 4 mini carottes blanches

de Kuttingen • 2 mini carottes grelot de Paris • 4 mini carottes jaunes obtuses du Doubs • 4 rondelles de kimchi blanc • 1 poivron rouge • 1/2 oignon blanc, sel • fleurs : Hot lips, Cléone, Sauge Dorisiana, pétales de Capucine, corolle de Capucine, tranches de betteraves. Moutarde JUS LACTÉ • 200 gr de jus de cornichons & petits oignons ou de jus de conservation de légumes en pickles • 75 gr de beurre • sel fin • citron

❱ Faire chauffer le jus, ajouter le beurre, rectifier en sel et équilibrer l’acidité avec un jus de citron. HUILE DE BASILIC

• 300 gr d’huile

de pépin de raisin

• 150 gr de basilic

❱ Blanchir le basilic à l’eau

bouillante et refroidir dans l’eau glacée aussitôt ❱ Égoutter et presser

❱ Thermomixer 20 minutes

avec l’huile à 80°, vitesse 8.

❱ Égoutter à l’étamine. ❱ Débarrasser dans une

poche jetable pour séparer liquide et huile. ❱ Monder les tomates et les laisser entières. ❱ Trancher les courgettes et les blanchir rapidement puis les tremper dans l’eau glacée ❱ Cuire les carottes et les peler à la main (après cuisson) ❱ Confectionner un coulis de poivrons à base des poivrons et des oignons coupés en morceaux. Les cuire à couvert dans une eau salée pendant 10 minutes, égoutter et thermomixer, rectifier en sel et réserver. ❱ Confectionner 4 petits raviers individuels avec tous les légumes et une noisette de beurre, couvrir et passer au micro-ondes 1 minutes pour réchauffer sans perdre l’humidité. ❱ Déposer une cuillère à café de coulis de poivrons dans le fond d’une assiette creuse, ajouter une rondelle de kimchi blanc. ❱ Verser les légumes et servir le jus additionné d’huile de basilic. C’est prêt à déguster !

NOUVEAU ! SAN À BRUXELLES Rue de Flandre, 19 à 1000 Bruxelles Tél. 02 318.19.19. www.sanbxl.be L’AIR DU TEMPS Avec possibilité de séjour (5 chambres.) Rue de la Croix Monet, 2, 5310 Éghezée ou Aische-en-Refail (GPS) Tél. 081 81 30 48

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RENCONTRE PAR FRANÇOISE GAILHAGUET

PLUS NOTRE ASSIETTE EST COLORÉE, PLUS ELLE EST ÉQUILIBRÉE Liliane Van Remoortere-Grandcourt est une passionnée des couleurs à manger. Ni diététicienne ni médecin, elle se présente comme « nourricière » et nous transmet sa fascination pour les couleurs des fruits et des légumes, une évidence pour la diététique chinoise mais aussi occidentale. Des couleurs qui prennent tout leur sens : blanc, jaune, rouge, vert ou bleu… surtout quand les jours sont plus gris !

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ous avez une approche très artistique de la cuisine. Qu’est-ce qui vous a amené à aborder les aliments et vos recettes sous cet angle presqu’exclusif de la couleur ?

Au départ, il faut réaliser que ce n’est pas simplement pour le plaisir de nos yeux que la nature utilise les couleurs dans le monde végétal (fruits/ légumes/fleurs). En fait, c’est pour la survie des végétaux. La couleur est fabriquée par la plante à partir de composés phytochimiques qui les aident à combattre les moisissures et les champignons, à être répulsives contre certains insectes ou au contraire à en attirer d’autres nécessaires à la pollinisation. Les Chinois ont été les premiers, il y a des milliers d’années, à découvrir que les propriétés développées par les plantes pour leur survie étaient aussi bonnes pour notre santé. Plus près de nous, les recherches en nutrithérapie ont permis de valider ces observations. Les fruits et les légumes — certains plus que d’autres — sont des aliments riches en antioxydants contenus principalement dans les pigments développés par les végétaux. Chaque couleur correspond à une famille d’antioxydants qui a une action spécifique. En combinant les couleurs dans l’assiette, on absorbe un large spectre d’antioxydants qui

nous permettent de lutter contre le vieillissement prématuré de nos cellules — la fameuse formation de radicaux libres produites par nos cellules — et l’apparition de maladies dégénératives, cardio-vasculaires, le cancer, etc. Quelles sont les couleurs dominantes dans lesquelles on classe les fruits et les légumes et quelles sont les « vertus » principales attribuées à chacune d’elle ?

Il y a cinq couleurs dominantes : le clair, le jaune/orange, le rouge, le vert et un ensemble plus foncé qui va du bleu foncé, en passant par le violet et allant jusqu’au noir. Globalement, on peut dire que les aliments les plus colorés sont ceux qui contiennent le plus de composés phytochimiques bénéfiques à la santé. Chaque type de couleur correspond à un type d’aliment, a des propriétés spécifiques et agit plus spécialement sur certains organes. Les aliments blancs et clairs, qui se retrouvent dans les aliments de base comme les féculents et les céréales, apportent l’énergie nécessaire au fonctionnement de notre organisme et sont une source de vitamines et de

BIOTEMPO!

L’idée de partir des couleurs était de donner aux personnes soucieuses de leur santé un outil facile qui leur permettrait d’avoir une alimentation préventive de la maladie ou de pouvoir jouer un rôle actif dans le processus de guérison. La nutrition ou la diététique sont des sciences effectivement très compliquées. Le message est clair : si l’on conçoit son alimentation en pensant aux couleurs et à les varier, on a beaucoup de chance de donner à son corps tout ce dont il a besoin. J’avais aussi en tête l’aspect visuel, créatif, joyeux et antistress d’une telle approche. Il n’est pas nécessaire de se plonger dans l’étude de l’apport nutritionnel de chaque aliment pour être assuré qu’on est dans le juste, on doit simplement penser à créer dans son assiette une palette de couleurs la plus large possible. Ma recommandation est aussi d’encourager l’utilisation de produits bio, bien entendu, mais aussi locaux et de saison, qui ont l’intérêt d’être plus frais et moins onéreux.

Mais d’un point de vue plus scientifique, pourquoi est-ce utile de manger coloré et de varier les couleurs ?

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sels minéraux indispensables. Selon les Chinois, ils renforcent les poumons et le gros intestin, améliorent l’état de la peau, des cheveux et sont liés au sens de l’odorat. Les aliments jaunes/orange agissent sur la rate, l’estomac et sont liés au sens du goût. Le vert agit sur le foie et la vésicule biliaire et améliore donc la fonction digestive. Il est lié à la vue. Le rouge est lié au cœur, à l’intestin grêle, aux vaisseaux. Le toucher lui correspond. Les couleurs foncées agissent sur les reins, la vessie, les os et sont liées à l’audition. En pratique, à quoi ressemble une assiette diététiquement parfaite ?

Au delà de la couleur, la cuisson a son importance pour ne pas détruire les anti-oxydants ?

Il est clair que certains modes de cuisson sont à proscrire, car ils éliminent les sels minéraux, les oligo-éléments, les vitamines et les antioxydants voire, détériorent les aliments. Je fais référence bien sûr aux cuissons à hautes températures comme la friture, la grillade, la vapeur à haute pression, mais aussi la cuisson à grande eau. Je conseille aussi la cuisson dans un peu d’huile dans laquelle l’on fait revenir les oignons saupoudrés d’épices ; on ajoute les légumes en morceaux qu’on cuit à l’étouffée sous un couvercle.

LILIANE VAN REMOORTERE-GRANDCOURT est l’auteure de « Mange des couleurs, pour le plaisir et le bien-être » éd. Bernard Gilson encore disponible (il date de 2006) directement via mail : grandcourt@skynet.be

BIOTEMPO!

Au risque de surprendre, j’insisterais sur l’importance du contenant. On ne va pas manger une assiette bien équilibrée dans du plastique ou de l’aluminium, car il y a des réactions qui peuvent se produire entre le contenant et le contenu. Par ailleurs, je dirais qu’il n’y a pas de réponse unique pour tous mais une réponse pour chacun à un moment donné en fonction de nos propres besoins du moment. Il est par exemple absurde de composer une assiette avec des aliments crus ou beaucoup de fibres, alors que l’on a une fragilité ou une irritation plus ou moins passagère des intestins. Ces deux précisions apportées, une assiette diététiquement parfaite est toujours une question d’équilibre : une portion dominante de céréales et féculents pour l’apport énergétique entourée d’une belle variété de couleurs agrémentée de fines herbes et d’huile de qualité. À cela s’ajoute et on l’oublie souvent, un équilibre nécessaire entre les différentes saveurs et les modes de cuisson. C’est très important car certains anti-oxydants sont mieux assimilés par le corps s’ils sont cuits soit à la vapeur pour certains soit accompagnés d’une matière grasse bio pour d’autres. Le brocoli, par exemple, voit son contenu en polyphénols mieux préservé par la cuisson à la vapeur douce.

Il en est aussi du lycopène de la tomate dont la disponibilité augmente à la cuisson et que le corps assimile encore mieux s’il est accompagné d’une bonne huile. Sous l’effet de la chaleur, la paroi des cellules de la tomate cède et libère le lycopène… d’où l’intérêt de la bonne sauce tomates !

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BIÔ DE VIE ! PAR DIDIER DILLEN

BRUICHLADDICH WHISKIES BIO D’EXCEPTION

BIOTEMPO!

En Écosse, certains sont plus fidèles à la tradition que d’autres. C’est le cas de la distillerie Bruichladdich qui depuis plusieurs années est une des rares à produire des whiskies 100% bio, ancrés dans un terroir vivace. Didier Dillen y était.

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B

ruichladdich passe pour un des mots écossais les plus imprononçables. C’est aussi et surtout le nom d’une des distilleries les plus fameuses d’Écosse, qui en compte pourtant un nombre impressionnant. Elle produit notamment l’Octomore, le single malt le plus tourbé au monde ! Ce n’est cependant pas de celui-ci que nous allons parler, mais bien de certains autres « spirits » de la maison dont la particularité, en plus d’être excellents, est d’être biologiques jusqu’à la dernière goutte !

ALAMBICS VICTORIENS

UN WHISKY BIODYNAMIQUE

C’est aussi cette référence au passé et à l’authenticité qui a convaincu Bruichladdich de tenter l’aventure du whisky bio. Tous les single malts ne l’étaient-ils pas jadis, du temps où le whisky s’appelait encore uisge beatha (eau de vie en gaélique) ? En 2009, la distillerie sort ce qui sera le premier

LE RIVAGE AUX RÉCIFS VENTEUX Bien de lieux-dits aux Hébrides tirent leur nom du gaélique ou du vieux norrois (langue viking). Bruichladdich est pour sa part composé des mots gaéliques Brudhach a Chladdaich, et pourrait se traduire par quelque chose comme le « rivage aux récifs venteux ». L’endroit était en effet jadis réputé dangereux pour l’accostage. Sa prononciation originelle étant une épreuve pour les mâchoires non natives, il a été anglicisé au XIXème siècle en brook-laddie. Mais les gaélisants de la côte ouest le prononcent pour leur part brew-ah-kladdie. BIOTEMPO!

Installée sur l’île d’Islay, la plus méridionales des îles Hébrides, la distillerie Bruichladdich voit le jour en 1881. Ses infrastructures sont parmi les plus abouties de l’époque. Uniques en leur genre, ses hauts alambics à col étroit, en forme d’oignon, tranchent notamment par rapport à ceux utilisés jusqu’à alors dans les fermes-distilleries écossaises. Ils produisent un alcool très pur et original. La distillerie connaîtra par la suite différents destins et changera plusieurs fois de propriétaire. Mise en sommeil en 1994, Bruichladdich renaît de ces cendres en l’an 2000 grâce un groupe d’investisseurs mené par un négociant et embouteilleur indépendant et au travail de Jim Mac Ewan, ancien directeur de la distillerie Bowmore et élu à trois reprises distillateur de l’année, titre des plus enviés. L’entreprise a conservé une bonne partie des installations de l’époque victorienne, dont les alambics, et la fabrication du whisky s’y fait toujours de façon traditionnelle, avec une main-d’œuvre locale, sans l’aide d’ordinateurs. Mais ce n’est pas la seule particularité de cette distillerie hors normes. La totalité des malts utilisés sont originaires d’Écosse, voire ont été cultivés sur l’île d’Islay elle-même ! La distillerie s’approvisionne d’ailleurs pour la moitié de ses besoins en orge à malter auprès de dix fermiers de l’île. La notion de terroir et de traçabilité dans son essence la plus pure. Bruichladdich est aussi la

seule parmi les neuf distilleries d’Islay à posséder sa propre chaîne d’embouteillage. Fièrement campée sur son héritage et sur la qualité - elle a renoncé au filtrage à froid et à l’emploi de colorant artificiel – elle a cependant su aussi évoluer avec son temps. Bruichladdich est sans doute une des distilleries qui a le plus revigoré le monde du whisky ces dix dernières années en popularisant des single malts à haut degré d’alcool et en abandonnant l’habitude d’indiquer leur âge (No-Age Statement ou NAS). Leurs étuis et bouteilles au design stylé et contemporain sont bien connues des amateurs et immédiatement reconnaissables. La tradition et le marketing, pour le meilleur du whisky.

single malt certifié bio d’Islay, et l’un des deux seuls d’Ecosse, le Bruichladdich Organic 2003 Anns an t-seann doig. Un nom qui signifie en gaélique, « à la façon d’autrefois ». Particularité de ce whisky jeune et millésimé, il est issu de la distillation d’une seule variété d’orge cultivé en biodynamie et récolté en 2003 sur les champs d’une seule et unique ferme : une sorte de single malt au carré ! Une partie de la production a été mise à vieillir dans des fûts neufs, ce qui donne à ce whisky un caractère des plus onctueux ! Seules 15000 bouteilles ont été produites, mais il est encore possible d’en dénicher quelques exemplaires. L’année 2011 verra la sortie d’un nouveau millésime, baptisé Bruichladdich The Organic, en réalité un mélange de différents millésimes, d’une qualité encore supérieure et qui est issu de la production de trois fermes bio. Frais, très légèrement tourbé, aux arômes de fruits et de noisettes, il s’est vu accorder en 2011 le label « exceptionnel » aux « Superior Taste Awards », une distinction attribuée après dégustation par les plus grands chefs et sommeliers du monde ! Dernier né, pour l’instant, de cette famille de single malts biologiques, le Bruichladdich The Organic Scottish Barley. Mis à vieillir dans des fûts de chêne américain, il a gardé de ses deux aînés un caractère frais, léger, crémeux et élégant. Un whisky bien indiqué pour l’amateur débutant. Il n’est par contre disponible que dans les aéroports, ferries et autre « free-tax », mais il est parfois possible de se le procurer dans certaines boutiques ainsi qu’en ligne. Santé donc, ou plutôt sláinte, comme disent les Écossais ! Avec modération évidemment.

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LES SECRETS D’ISABELLE

PETITE RECETTE PAS CHICHE… La rubrique d’Isabelle, que vous retrouverez chaque mois, invite à nous émerveiller pour apprendre, comprendre, découvrir, s’amuser, partager et, devenir bienveillant. Prendre (avec tout son cœur) soin de soi, de la nature qui nous habite autant que de celle qui nous abrite et retrouver toute la puissance bénéfique de ce lien où on reçoit sans oublier de donner.

LA VRAIE GALETTE VÉGÉTALE CROUSTILLANTE BONNE À LA FARINE DE POIS CHICHE ET DE RIZ IDÉE! Pour 2 personnes ❱ Garnir chaque crêpe de crudiPréparation : 20 minutes ❱ Mélanger au mixer : tés au choix (carottes râpées ou 50 grammes de farine de riz, en rondelles, betteraves, salade, 50 grammes de farine de pois roquette, fines lamelles de chiche, 1 cuillère à soupe fenouil,…), de petits filets d’and’huile d’olive, 150 grammes chois frais marinés dans l’huile d’eau pure, 1 petite cuillère à d’olive, de graines germées, café de curry, le zeste d’1/2 de pétales de fleurs sauvages. ❱ Assaisonner avec un filet citron et 1 pincée de sel. ❱ Laisser la pâte à crêpes reposer 1 h d’huile d’olive et de tamari ou 1 nuit puis cuire les crêpes. (sauce soja). C’est prêt!

BON POUR MOI

Un petit déjeuner protéiné et plein de vitalité ! LES POIS CHICHES Nourrissent notre flore intestinale (favorisent le développement du bifidus). Ont une action dans la prévention du cancer du colon. Sont riches en protéines qui contiennent tous les acides aminés essentiels, Agissent favorablement sur la diminution du cholestérol total et du LDL. Contiennent beaucoup de vitamines du groupe B (B9 surtout, B1, B6, B5, B2), manganèse et magnésium, cuivre, fer et zinc.

L’HUILE DE NOIX ET LES ANCHOIS Sont riches en acides gras essentiels de type oméga3, très utiles pour lutter contre l’inflammation, soutenir notre immunité et nos systèmes nerveux et cardio-vasculaire.

Isabelle Cornette, herboriste et Naturopathe.

BON POUR ELLE (LA PLANÈTE) Manger des fleurs sauvages (consoude, bourrache, souci, pissenlit, pensée sauvage, capucine, églantine,…) pour se nourrir de couleurs et de joie à répandre tout autour de soi ! Favoriser les plantes sauvages au jardin, c’est inviter les abeilles et la vie à bourdonner, c’est participer à la fécondité de la terre. Les abeilles n’aiment pas les fleurs compliquées, elles aussi recherchent authenticité et simplicité. Observez plutôt, dès qu’il fera beau (dans quelques mois !) dans un jardin de roses, ce sont les variétés les plus sauvages qui attirent la vie, les autres même plus belles, plus parfumées, se font bien moins visiter. À méditer…

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"la sagesse commence dans l’émerveillement". SOCRATE

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BEURK !!! PAR GISÈLE LOUIS

LE SUCRE, L’ENNEMI PUBLIC N°1 Le sucre fait les beaux jours de l’industrie agroalimentaire. Il est aussi nocif que le tabac, mais bien plus sournois, car il est dissimulé dans bon nombre d’aliments, même les plus inattendus. Il est rare aujourd’hui de trouver encore, dans le commerce, une mayonaise sans sucre ! Mais on peut apprendre à les repérer, ces sucres, pour mieux les éliminer.

L

e sucre nocif, c’est le sucre raffiné, celui qui nous empoisonne lentement mais surement. Les glucose, fructose et autres saccharoses qui ont envahi les produits alimentaires. De ce fait, la consommation moyenne annuelle de sucre en Belgique est de 45 kilos par personne, soit 15 carrés par jour, ou encore 100 grammes. Le plus souvent, nous consommons du sucre sans nous en rendre compte. Céréales, soupes industrielles, hamburgers, sauces et plats préparés, ketchup, pain, biscottes, yaourts aux fruits, sauce tomate industrielle… ils contiennent tous des sucres incorporés. Et cela, à l’insu des consommateurs et en toute légalité.

CAMOUFLEZ-MOI CE GRAS !

Pour développer son commerce juteux, l’industrie agroalimentaire vend du gras et du sucre au prix le plus bas. Pour cela, elle utilise des graisses bon marché, qu’elle transforme et stabilise. Qui aurait l’idée de manger du gras ? personne, sauf s’il est camouflé par du sucre. Car le sucre, non seulement

déguise, mais rend aussi plus onctueux tout en conservant mieux les aliments. Ce sucre-là n’est rien d’autre que du sirop de glucose (ou fructose), extrait du maïs. Parfait pour nos papilles en demande de douceur, il est rajouté sans modération aux sodas, gâteaux, pâtisseries, biscuits, charcuteries, plats préparés.

L’OBJECTIF, C’EST DE NE PAS RASSASIER

On comprend mieux pourquoi l’industrie agroalimentaire se concentre sur le snacking (la restauration rapide) et le grignotage. Équivalent à sept ou huit repas en calories (et oui !), le grignotage ne rassasie pas. Or, sans satiété, il n’y a pas de conscience de ce qui est ingurgité. Ajoutez à cela des sodas, et c’est la catastrophe, car le taux de sucre grimpe alors dans le sang, ce qui augmente la sécrétion d’insuline, et donc, deux heures plus tard, une hypoglycémie réactionnelle provoquant une nouvelle sensation de faim avec une attirance pour le sucré et le gras. Et c’est reparti !

ATTENTION, ADDICTION

Le sucre est une super drogue autorisée car il produit une addiction. Et c’est bien l’objectif sournois : rendre les gens accros. Le sucre active dans le cerveau le système de récompense. C’est une substance aussi addictive que l’alcool et le tabac et aussi dangereuse. Et c’est la voie toute tracée vers l’obésité (en Belgique, un enfant sur cinq est obèse) et le diabète. La consommation excessive de sucre est aussi responsable d’une pathologie émergente : le syndrome métabolique, considéré aujourd’hui comme une réelle épidémie mondiale. Cette affection se caractérise par une hypertrophie abdominale, une hypertriglycéridémie, une hypercholestérolémie, de l’hypertension et une hyperglycémie à jeun. Il provoque des maladies cardiovasculaires, lipidiques, de l’hypertension, le diabète de type 2, la stratosphère non alcoolique du foie, le syndrome des ovaires polykystiques (qui empêche la fertilité chez les jeunes femmes).

L’OMS S’EN MÊLE

BIOTEMPO!

Toutes ces raisons ont poussé l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) à lancer la chasse aux sucres cachés. Elle a ainsi décidé de limiter les 10% de la part énergétique sous forme de sucre à 5%, soit 25 grammes (ou 4 morceaux de sucre) au lieu de 50 grammes par jour pour un individu. Une valeur toutefois très vite atteinte quand on sait que cela représente l’équivalent d’un jus de fruit pressé.

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AU MENU PAR ALAIN MAHIEU

MANGER DES INSECTES, EST-CE DUR À AVALER ? Les insectes sont-ils vraiment les protéines du futur, comme on l’annonce depuis un certain temps ? Quelle différence entre une sauterelle ou des escargots ? L’homme d’aujourd’hui peut-il encore manger des insectes et dans ce cas sont-ils bon pour lui ? Le point sur l’entomo-gastronomie, bientôt — ou pas — dans nos assiettes.

L

e titre en dégoûtera peut-être plus d’un... ce qui n’est pas vraiment étonnant puisque nous baignons dans une société dont la culture est foncièrement insectophobe, voire insecticide. Rien que l’idée d’enfourner un insecte dans la bouche même si son goût peut paraître bon ne convaincra personne. Il est vrai que le plaisir alimentaire, comme tous les autres d’ailleurs, reste un phénomène irrationnel qui ne se commande pas et qui dépend de facteurs émotionnels qui puisent leurs sources déjà dans notre tendre enfance, voire même avant. On sait, par exemple, que les habitudes culinaires de la femme enceinte pourront déteindre, déjà in utero, sur les préférences alimentaires de son futur enfant. On sait aussi qu’après avoir intégré et fixé certains plaisirs gustatifs, on a généralement du mal à s’en débarrasser surtout si c’est pour les remplacer par d’autres que l’on ne connaît pas. L’idée que l’on se fait de l’inconnu est souvent faussée par la peur et les préjugés et ce malgré l’évidence des faits qui devrait pourtant sauter aux yeux.

TOUS DES ARTHROPODES

L’ENTOMOPHAGIE, FLEURON DE LA PALÉONUTRITION

Si les chimpanzés, dont le métabolisme digestif est identique au nôtre, ont toujours fait des termites leur mets de prédilection, nos ancêtres du paléolithique trouvaient déjà dans les insectes une source abondante dede protéines, facilement accessibles et particulièrement attractifs sur le plan gustatif. Pour en savoir plus sur le sujet, référons-nous à un ouvrage unique et remarquable intitulé « Délicieux insectes »1 et dont l’auteur, Bruno Comby, nous fait part de son expérience de mangeur d’insectes qu’il dégustait crus la plupart du temps. Selon lui, et fait qui a été confirmé par bien d’autres par la suite, les insectes comestibles qu’il a eu l’occasion de consommer se sont révélés étonnamment agréables au goût voire même délicieux. Des goûts bien de chez nous De plus, ce qui est à priori surprenant, c’est que leur dégustation rappelle souvent les saveurs des préparations culinaires que l’on retrouve dans notre gastronomie. Des exemples ? Les œufs de fourmis ont un goût qui fait penser à la meringue ; les abeilles rappellent le pain d’épice tandis que leurs larves évoquent une exquise crème à la vanille ; les sauterelles par contre dégagent dans la bouche un fumet exquis de steak à la crème ; et il en est de même pour les

grillons, les criquets, les cigales, les papillons ainsi que les larves de coléoptères qui constituent tous un mets de choix au sein d’une véritable gastronomie qui remonte vraisemblablement dans la nuit des temps. Et quoi que l’on en pense, nous les néophytes en la matière, le verdict des dégustateurs reste, à cet égard, unanime et sans appel.

DES CIGALES DANS L’ASSIETTE DES ROMAINS

Dès lors, Il est n’est pas étonnant qu’un grand nombre d’espèces différentes d’insectes soit encore consommé couramment par l’homme au travers de toute la planète. Déjà dans l’Antiquité, les Romains étaient friands de cigales tandis que les Grecs avaient une préférence pour les larves de papillon (dixit Aristote, Pline et Hérodote). Actuellement les insectes sont très prisés en Afrique, en Amérique du sud et bien sûr en Asie. L’Europe, elle non plus, n’a pas été épargnée, puisque jusqu’il y peu, on pouvait en effet consommer des coléoptères en Lombardie et des cuisses de sauterelles sur les bords de la Loire. Et comme Bruno Comby le faisait très pertinemment remarquer dans son livre, « ce qui semble le plus surprenant ce n’est pas qu’il existe encore des pays où les hommes mangent des insectes, mais plutôt qu’il existe des pays dont la population n’en mange plus. »

LA CARENCE PROTÉIQUE, UN PROBLÈME PLANÉTAIRE

Une alimentation ne peut réellement

BIOTEMPO!

Mais déjà avant tout, ne mangeons-nous pas des coquillages crus et vivants comme les huîtres et les moules parquées ? Les escargots ne font-ils pas également partie de notre gastronomie ? Les crustacés comme les crevettes et les crabes ne sont-ils pas aussi appréciés par beaucoup d’entre nous ? Or sait-on que les crustacés sont des invertébrés qui font partie du même embranchement que celui des insectes, que l’on nomme

« arthropodes » ? D’ailleurs leurs protéines constitutives sont sensiblement identiques entre elles d’un point de vue histologique mais aussi gustatif.

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CAPACITÉ DE REPRODUCTION IMPRESSIONNANTE

Les insectes constituent plus des 4/5 de toutes les espèces animales connues en formant le groupe le plus diversifié et le plus répandu du règne animal (plus de 650.000 espèces). Et leur capacité de reproduction est sans nulle autre pareille dans le règne animal. Ils constituent par conséquent la source de protéines animales la plus abondante sur terre. Une colonie de termites peut contenir jusqu’à 3 millions d’individus et un nuage de sauterelles peut en receler jusqu’à 400 milliards. Ce qui constitue un apport de près de 10.000 tonnes de protéines comestibles.

LA GRANDE GAGNANTE, LA SAUTERELLE

Par conséquent, l’idée de les élever dans le but de les consommer, déjà évoquée en 1885 par Vincent Holt dans son manifeste « Why not eat insects », ne paraît donc pas si saugrenue. Rien que sur le plan du rendement il faut 10kg de protéines végétales pour produire 1kg de protéine de bœuf, alors que 3kg suffisent pour obtenir 1kg de protéine d’insectes. De plus, les insectes contiennent au moins deux fois plus de protéines que la viande et le poisson (Roy Smelling,

INSECTES, CRUS OU CUITS ?

Si les primates consomment les insectes tels quels, crus et vivants, l’homme leur fera plutôt subir les artifices de la cuisine comme la cuisson, la grillade, la fricassée, la friture, la marinade ou la réduction en poudre qui sera intégrée dans une sauce ou avec d’autres aliments. Rappelons que toutes ces manipulations dénaturent les protéines de l’insecte qui sont très fragiles à la chaleur, tout en leur apportant des toxiques de cuisson. Par conséquent, faute de les manger crus, il est recommandé de les consommer frais, surgelés ou séchés et éventuellement assaisonnés à la vinaigrette ou moutarde. 1. «Délicieux insectes Broché, de Bruno Comby, édition Broché, 1990

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entomologiste du Museum National d’Histoire de Los Angeles, USA). Un steak ou une darme de saumon apportent 20% de protéines alors qu’on en trouve 50% dans la termite ; la palme revenant à la sauterelle avec ses 75% de protéines. Même la NASA (USA) s’ est mise dabs l’aventure, intéressée qu’elle est de trouver, chez les insectes, une source de protéines concentrées et de bonne qualité, faciles à élever et à produire pour les voyages intersidéraux et les futures colonies de l’espace.

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BIOTEMPO!

satisfaire aux besoins physiologiques de l’organisme que si elle apporte en suffisance des protéines de haute qualité biologique. Selon un nombre grandissant de spécialistes en nutrition, les insectes pourraient présenter une solution au manque de protéines auquel l’humanité grandissante risque d’être confrontée dans un futur assez proche. Actuellement la famine touche dans le monde plus de 800 millions d’individus dont une très grande majorité d’enfants. Les symptômes dont ils souffrent, sont ceux qui révèlent une carence récurrente en protéines : retard de croissance, insuffisance pondérale, vieillissement précoce et déficience immunitaire rendant les sujets extrêmement vulnérables aux maladies infectieuses. La solution végétarienne, encensée depuis peu par l’Europe, n’apparaît pas convaincante aux yeux de beaucoup de nutritionnistes pour qui les sources de protéines sont loin d’être équivalentes entre elles. Si les protéines végétales, présentes surtout dans les céréales et les légumineuses, sont plus faciles à obtenir de par un meilleur rendement à la production, leur coefficient d’efficacité protéique (CEP), qui détermine la richesse et la variété des acides aminés qu’elles contiennent, est par contre nettement inférieur à celui des protéines animales. De plus, leur teneur en fibres de cellulose et la présence d’hydrates de carbone font qu’elles sont moins digestes et assimilables que ces mêmes protéines animales. Ainsi, s’équilibrer exclusivement avec des protéines végétales peut relever souvent du parcours du combattant et à certains égards s’avérer nettement insuffisant. La majorité de la population souffre de carence en protéines. En effet, celles qui nous sont proposées habituellement par les filières industrielles conventionnelles subissent de telles manipulations et transformations qu’elles en deviennent, en fin de parcours, si dénaturées et toxiques, que l’organisme n’est plus à même de pouvoir les utiliser correctement.

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L’AILLEURS ICI PAR FRANÇOIS COUPLAN

LE JAPON SUR LE PAS DE NOTRE PORTE Depuis de très nombreuses années, je parcours le monde à la recherche des utilisations traditionnelles des plantes sauvages, principalement, dans l’alimentation. Mais mon sujet d’étude est devenu beaucoup plus vaste et il est éminemment gourmand puisque je m’intéresse absolument à tout ce que mangent les gens. La cuisine japonaise traditionnelle, encore méconnue, n’a rien à voir avec les sushis, sashimis et autres yakitoris qui envahissent nos villes. Elle peut parfaitement s’appliquer à nos habitudes alomentaires, avec les produits que nous pouvons trouver ici en Europe.

C

ela fait, en effet, six ans que je voyage fréquemment au Japon, depuis que j’ai appris que les habitants consomment couramment une multitude de végétaux sauvages qu’ils nomment sansaï, ce qui signifie « légumes de montagnes ». La cueillette est une occupation courante à la campagne, mais les urbains ne dédaignent pas non plus de quitter le week-end leur ville étriquée pour aller récolter de tendres pousses ou des feuilles savoureuses. Vu de notre point de vue d’Occidentaux, la chose est surprenante : des cadres en col blanc ou des lycéens lecteurs de mangas troquent le dimanche leur uniforme contre un habit de coureur des bois pour aller battre les forêts et rapporter quelques plantes choisies pour accompagner leur bol de riz… ou leur pizza !

BOUILLIE DE RIZ AUX 7 HERBES

PETIT DEJEÛNER LÉGER

Beaucoup de choses m’intriguent dans ce pays. À commencer par le petit déjeuner. Chez moi, je ne mange pas le matin. Commencer la journée par du pain, du beurre et de la confiture me paraît un nonsens diététique absolu. Lorsque je pratiquais ce mode d’alimentation classique (en bio, tout de même !), j’avais régulièrement faim vers onze heures et je ne me sentais pas bien jusqu’au repas de midi. J’optais ensuite pour le bircher ou le porridge, tous deux à base de flocons d’avoine ou de céréales du même type, souvent accompagnées de fruits. Le résultat était semblable, sauf qu’en plus j’étais fréquemment ballonné… Je me mis donc spontanément à ne rien prendre le matin, pour mon plus grand bénéfice ! Je n’ai plus de problème digestif, je suis en pleine forme et je n’ai jamais faim avant le milieu de l’après-midi ! Mais au Japon, je ne peux pas m’en empêcher : je mange… D’autant plus qu’après un déjeuner ou un dîner traditionnel nippon, je sors de table le corps léger, l’esprit dispos et l’âme satisfaite.

NIPPON & SALÉ

C’est qu’un petit déjeuner japonais est amusant, savoureux, nourrissant et parfaitement équilibré. Et surtout, il est salé, pas sucré : manger du sucre le matin est une hérésie alimentaire qui se paie cher, non seulement par le tristement célèbre « coup de barre de onze heure », mais sur le long terme par une diminution générale de l’énergie et par divers problèmes pouvant aller jusqu’au diabète. Tous les nutritionnistes sont d’accord sur le fait que le sucre est le plus gros fléau de l’alimentation moderne. Et il est difficile de se défaire de cette habitude du fait de l’accoutumance que crée ce goût. Le petit déjeuner sucré occidental est d’ailleurs une habitude récente, venue par le « haut » de la société : mes deux grands-mères, d’origine modeste, mangeaient de la soupe le matin, ce qui, je dois dire, me surprenait beaucoup !

DES PLATS EN CASCADE

Un repas japonais est une dînette avec de nombreux petits plats individuels que l’on déguste dans l’ordre qu’on veut et qui varient de jour en jour : il est particulièrement ludique. Voici un exemple parmi tant d’autres d’un petit déjeuner nippon. Un ravier en bois laqué (ou de plus en plus souvent en plastique…) contiendra des vermicelles de haricot mung, un autre des épinards saupoudrés de flocons de bonite fermentée (katsuo-

BIOTEMPO!

Chaque 7 janvier, tout Japonais normalement constitué se doit de consommer un plat traditionnel connu sous le nom de nanakusagayu, la bouillie de riz aux sept herbes. Il faut aller ramasser ce jour là de la stellaire (Stellaria media), de la bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris), une Apiacée des rizières (Oenanthe javanica) et quatre autres plantes offertes par la nature – mais pour ceux qui ne pourraient le faire, faute de temps, le mélange est disponible dans tous les supermarchés.

Étonnant, non ?... et difficilement concevable dans notre culture où tout ce qui n’a pas été expressément semé ne peut être que « mauvaise herbe » à détruire impitoyablement…

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KINPIRA DE CAROTTES ET NAVET

• 200 g de carottes • 100 g de navets • 1 c. à s. d’huile de sésame • 2 pincées de sel • 1 c. à s. de tamari

(sauce de soja) • 3 c. à s. de graines de sésame

boshi), un troisième de fines algues cuites et assaisonnées (hiziki) et un quatrième des rondelles de racine de bardane (gobo) revenues à l’huile de sésame. Devant vous pourra trôner un poisson séché grillé (difficile à manger avec des baguettes… mettez-y les doigts !) ou quelques palourdes accompagnées de morceaux d’une très fine omelette. À votre gauche figurera un bol de riz accompagné de légumes lacto-fermentés, connus sous le nom de tsukemono – il pourra s’agir par exemple de daikon, un gros radis blanc japonais, de concombre ou de chou chinois. Peut-être pourrez-vous goûter à l’intrigant natto, des grains de soja cuits et fermentés avec un champignon particulier qui leur donnent une texture gluante et une odeur de fromage fort – les Japonais adorent… Le miso shiru, l’incontournable soupe miso, sera posée à votre droite. Tout cela pourra être complété par un shawan mushi, une crème aux œufs salée à la sauce de soja (shoyu), renfermant souvent quelques graines de ginkgo (ginnan) et un abricot fermenté (umeboshi).

AVEC NOS LÉGUMES ET NOS PLANTES

François Couplan, ethnobotaniste, est l’auteur de nombreux ouvrages sur les plantes et la nature, dont une encyclopédie en trois volumes. Il organise régulièrement des stages de découverte des plantes sauvages comestibles et médicinales. www.couplan.com

MISO SHIRU D’ORTIE ET POIREAU

• Un bol de pousses d’ortie • 1 poireau, 100 g de tofu • 800 ml de dashi (Le dashi est le bouillon japonais traditionnel, confectionné avec un morceau d’algue kombu et des champignons shiitake.) • 2 c. à s. de miso

❱ Faites blanchir les pousses d’ortie, puis rafraichissez-les et égouttez-les soigneusement. Coupez-les en morceaux de 3 cm. ❱ Coupez la partie blanche du poireau en biais, en morceaux d’1 cm, et la partie verte en lamelles de 1 mm. ❱ Coupez le tofu en carrés d’1 cm. ❱ Faire cuire le blanc de poireau dans le dashi, puis ajoutez-y le vert. ❱ Lorsque le poireau est cuit, ajoutez le tofu et baissez le feu au minimum. ❱ Délayez le miso avec un peu de dashi et ajoutez-le dans la soupe. ❱ Mettez l’ortie dans la soupe. BIOTEMPO!

Un tel petit déjeuner pourra vous paraître bizarre. Et sans doute auriez-vous de la difficulté à vous procurer ici tous les ingrédients que demande sa préparation. L’idée est plutôt de vous en inspirer. La cuisine japonaise traditionnelle est encore méconnue : rien à voir avec les sushis, sashimis et autres yakitoris qui envahissent nos villes. Elle est variée, saine et amusante et peut parfaitement s’appliquer

à nos habitudes alimentaires et aux produits que nous pouvons trouver en Europe : c’est le travail que je fais depuis plusieurs années avec Keiko Imamura, cuisinière japonaise. Vous trouverez donc ci-dessous deux recettes qui utilisent des légumes et des plantes sauvages de nos régions, avec quelques ingrédients japonais que l’on peut facilement se procurer en magasin bio. Il me paraît important de souligner l’importance des légumes dans les repas des Japonais, et en particulier des plantes sauvages. Nous en faisions autant en Europe jusqu’au Moyen-âge ou les végétaux, et surtout ceux non transformés par l’homme, furent systématiquement dévalorisés et devinrent le symbole d’un statut inférieur. Rien de tel ne se produisit au Japon où riches et pauvres ont conservé une relation forte avec la nature, due en particulier à la religion shinto, une forme d’animisme. Or il est avéré que les plantes sauvages sont d’incroyables sources de nutriments – vitamines, minéraux, oligo-éléments, antioxydants, protéines complètes, etc. Nous pouvons nous aussi profiter de leurs bienfaits en apprenant à les connaître et à les intégrer simplement à notre alimentation quotidienne, où que nous habitions. Sans oublier de remercier la nature pour ses cadeaux : la gratitude contribue aussi à la santé !

❱ Coupez les carottes et les navets en julienne de 3 mm. ❱ Faites revenir les carottes dans l’huile de sésame avec une pincée de sel, et laissez cuire 5 mn à couvert. ❱ Ajoutez le navet avec une pincée de sel et laissez cuire encore 5 mn à couvert. ❱ Assaisonnez avec le tamari et laisser cuire doucement jusqu’à évaporation du liquide. ❱ Faites griller légèrement le sésame, écrasez-le dans un mortier, et saupoudrez-en les légumes.

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CONCOURS 1 BLENDER À GAGNER VALEUR 199 EUROS, NOIR, BLANC, JAUNE OU ROUGE

QUESTION 1: QUELLE EST LA CAPACITÉ DU BOL EN VERRE DU BLENDER EN LITRES ? (VOUS TROUVEREZ LA RÉPONSE SUR WWW.MAGIMIX.FR)

QUESTION 2: COMBIEN DE PERSONNES PARTICIPANT À CE CONCOURS VONT DONNER LA BONNE RÉPONSE? ENVOYEZ VOTRE RÉPONSE ET LA COULEUR CHOISIE À

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MENUS HYPER-VITALITÉ PAR GISÈLE LOUIS

Crème citronnée à la mangue et aux amandes

Crème de lentilles aux poivrons et pistils de safran

NUTRITION PAR GISÈLE LOUIS

MENUS HYPER-VITALITÉ PAR GISÈLE LOUIS

DÎNER

MENUS HYPER-VITALITÉ PAR GISÈLE LOUIS

PETIT-DÉJEUNER

SOUPER

Rizotto aux épinards frais et feuilles de basilic

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TOUT LE TEMPS !

Les légumineuses, c’est bon pour la santé !

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Pour 1 personne INGRÉDIENTS • 1/2 mangue fraîche épluchée et dénoyautée • 50g d’amandes (poids sec) trempées une nuit, rincées et égoutées • 1/2 jus de citron bio et son zeste • 1 c à s de sucre de canne brut ou sirop d’érable • 1 branche de menthe pour la décoration ou un fruit rouge POUR LA DÉCORATION

• Couper des petits cubes de mangue RECETTE

❱ Mixer dans un blender à haute vitesse la mangue avec le jus de citron, les amandes trempées et le sucre de canne brut. ❱ Servir directement dans des verrines. ❱ Parsemer avec le zeste de citron et les cubes de mangue. ❱ Décorer avec des feuilles de menthe ou le fruit rouge

SOUPER RIZOTTO AUX ÉPINARDS FRAIS ET FEUILLES DE BASILIC Pour 4 personnes INGRÉDIENTS • 1 oignon rouge haché finement • 1 échalote hachée finement • 60g d’épinards frais • 10 feuilles de basilic frais • 1 jus de citron vert • 1 bouillon végétal • 300g de rizotto Carnaroli ou Arborio • 700g d’eau pure • 2 c à s d’huile d’olive (20g) • 1 pincée de fleur de sel (facultatif) POUR LA DÉCORATION

• Quelques feuilles de basilic frais et/ou des pétales de parmesan RECETTE Toute la recette se fait à feu très doux, idéalement à 95°C maximum

❱ Faire suer l’oignon rouge et l’échalote doucement à l’huile d’olive pendant 4 minutes 30. ❱ Ajouter les épinards frais et les faire fondre. Puis rajouter le riz et remuer doucement pour qu’il s’imprègne de l’huile, et du mélange épinards, oignon et échalote. Ajouter l’eau, le bouillon de cube et laisser cuire tout doucement 20 à 25 minutes en remuant régulièrement jusqu’à ce que le riz ait absorbé la majorité du bouillon. ❱ En fin de cuisson, ajouter le jus de citron, remuer de manière homogène et ajouter quelques feuilles de basilic frais. Le rizotto doit être mœlleux et souple. Selon votre goût, vous pouvez ou non ajouter une pincée de fleur de sel

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MENUS HYPER-VITALITÉ PAR GISÈLE LOUIS

CRÈME CITRONNÉE À LA MANGUE ET AUX AMANDES

DÎNER CRÈME DE LENTILLES AUX POIVRONS ET PISTILS DE SAFRAN Pour 4 personnes INGRÉDIENTS • 100g de lentilles trempées une nuit, rincées et égouttées • 1 oignon rouge épluché • 1 éclat d’ail • 1 poivron rouge • 1 c à s de tamari • 1 feuille de laurier • 1 c à c de curcuma • 1 pincée d’algues déshydratées (un mélange style nori, laitue de mer, wakame…) • 1 c à s d’huile de sésame non grillé POUR LA DÉCORATION

• 1 poignée de graines germées • 1 poignée de coriandre hachée • Quelques pistils de safran RECETTE

❱ Cuire à la vapeur les lentilles avec l’oignon rouge, l’ail, les poivrons coupés en dés, le laurier, le persil et la pincée d’algues. ❱ Une fois cuit, ajouter le curcuma, la pincée d’algues, le tamari et mixer le tout.

NUTRITION PAR GISÈLE LOUIS

MENUS HYPER-VITALITÉ PAR GISÈLE LOUIS MENUS HYPER-VITALITÉ PAR GISÈLE LOUIS

PETIT-DÉJEUNER

TOUT LE TEMPS ! LES LÉGUMINEUSES, C’EST BON POUR LA SANTÉ ! Ce sont des légumes secs indispensables pour une alimentation équilibrée. Elles sont riches en protéines et en acides aminés essentiels. Lorsqu’elles sont associées aux céréales, leur apport nutritif en protéines est équivalent à de la viande. Elles contiennent du fer qui doit être associé à un ingrédient acide, comme du citron par exemple, pour être assimilé. Les lentilles sont riches en minéraux avec principalement du phosphore, du fer, du manganèse, du cuivre, et des folates. Pour rappel, une alimentation idéale devrait être composée de 2/3 de protéines végétales pour 1/3 de protéines animales. COMMENT LES CUISINER ? Il est préférable de les faire tremper une nuit dans l’eau et de bien les rincer avant de les faire cuire à la vapeur (idéalement). Deux avantages à cela : •Elles cuisent beaucoup plus vite (gain d’énergie et de temps) •Elles se digèrent beaucoup mieux (on a éliminé l’acide phytique et on a démarré la germination) Il suffit donc d’un peu d’organisation, et surtout, d’y penser à l’avance, pour gagner un temps fou.

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on air •• ••

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ITINÉRAIRE D’UNE POMME BIO P 68 PETIT COUP DE POUCE AUX ABEILLES P 70 LINGERIE BIO ET ÉTHIQUE 72 NEWS P 74

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TRAÇABILITÉ PAR DIDIER DILLEN

ITINÉRAIRE D’UNE POMME BIO Le bio, ce n’est pas qu’un mode de culture écologique et sain. C’est aussi la méthode de production alimentaire la plus contrôlée au monde ! Ce contrôle repose notamment sur un grand principe : la traçabilité. En clair, à tout endroit de la filière, la conformité d’un produit bio est obligatoirement vérifiée et peut être retracée. Démonstration avec une pomme bio. De l’arbre à l’assiette.

LA SÉANCE CHEZ LE PRODUCTEUR DE POMMES MARC BALLAT À BOMBAYE (DALHEM)

Ancien ingénieur commercial, puis informaticien, Marc Ballat est devenu producteur de pommes bio en 2008 par conviction et par envie de nourrir les gens. « Et de les nourrir bien » précise-t-il. Dans son verger de huit hectares, cultivé de manière biologique depuis les années 90, il fait pousser de nombreuses variétés de pommes toutes plus savoureuses les unes que les autres, ainsi que quelques variétés de poires : Elstar, Jonagold, Jonagored, Pirouette, Flamboyante, Wellant, Pilot, Suntan, Cox orange... Une diversification qui lui permet d’offrir un large choix à ses clients et d’étaler sa période de production de la mi-août à la mi-octobre, mais qui l’oblige évidemment aussi à jongler avec des conditions de conservation parfois très différentes ! Une partie de sa production est également transformée en sirop de poire et en jus. CONTRÔLE ET TRAÇABILITÉ Chez Marc Ballat, deux activités font l’objet d’un contrôle : la production et la commercialisation. « Cela implique au moins un contrôle annuel pour chaque aspect de mon activité et des contrôles inopinés », précise Marc Ballat. « Pour la commercialisation, on me demande par exemple de justifier les quantités de pommes que j’ai vendues à mes clients. Je dois avoir des bordereaux de livraison en ordre. Au niveau

de la production, cela inclut une visite du contrôleur au verger, avec un examen visuel et des analyses en laboratoire sur des échantillons de sol et de fruits. Certains contrôleurs sont même capables de reconnaître les pesticides de synthèse rien qu’à l’odeur ! ». Toutes les factures d’achat de notre producteur sont d’autre part scrutées avec attention : « Mon facturier d’entrée est contrôlé pour vérifier que je n’ai pas acheté de produit non autorisé en bio, ainsi que mon stock de produits phytosanitaires. Si j’utilise un produit qui est interdit, je suis sanctionné. En pratique, ça veut dire que mes pommes sont déclassées et que je ne peux plus les vendre comme étant bio. Ce qui est un gros manque à gagner ! ». De l’avis de notre producteur, le contrôle peut s’avérer très minutieux : « Il faut par exemple que le stock de bouillie bordelaise que j’ai acheté en début de saison corresponde à ce que j’ai utilisé et ce qui me reste en fin de saison ».

CHEZ LE GROSSISTE

BIOFRESH Pionnier du secteur, Biofresh est un des rares grossistes en produits bio du marché belge. Sa particularité est de ne travailler qu’avec les commerces alimentaires

BIOTEMPO!

Le contrôle au verger, comporte un examen visuel et des analyses en laboratoire sur des échantillons de sol et de fruits. Certains contrôleurs sont même capables de reconnaître les pesticides de synthèse rien qu’à l’odeur !

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spécialisés (magasins, fermes, marchés...) et non avec les grandes surfaces. Biofresh se concentre principalement sur les fruits et légumes, surtout belges, mais aussi d’importation (35% du chiffre d’affaires), les produits réfrigérés ou surgelés (35 % du C.A.) et les produits secs et d’épicerie (30% du C.A.). La société possède trois plate-formes de stockage et de distribution, dont deux en Flandre et une en Wallonie, à Alleur pour être précis. Elle possède son propre service de logistique. Elle est par ailleurs passée d’un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros en 2003 à 52 millions en 2014 et a obtenu cette année la certification ISO 22000, une norme internationale de qualité relative à la sécurité des denrées alimentaires (traçabilité, hygiène).

DANS LES RAYONS DU MAGASIN

AL BINÈTE À HACCOURT En trente ans, la coopérative Al Binète est passée d’une petite activité maraîchère bio à une véritable entreprise en pleine croissance, tout cela sans rien perdre des valeurs qu’elle affiche depuis ses débuts : offrir des produits 100% bio, principalement locaux et de saison. Pour son trentième anniversaire, Al Binète a même ouvert un troisième point de vente à Haccourt, après celui de Liège et de Rocourt. Un nouveau magasin qui se veut une réponse aux besoins actuels des consommateurs et à l’évolution du secteur bio, et notamment l’arrivée de certaines enseignes liées à la grande distribution. Lesquelles n’ont désormais qu’à bien se tenir ! Avec ce magasin, Al Binète dispose en effet d’un espace de vente de 500 m2 au look contemporain, équipé de manière professionnelle pour assurer la fraîcheur des aliments, cheval de bataille de la coopérative. Très bien placé, il devrait toucher non seulement la clientèle de Liège, mais aussi celle du Limbourg et de la région de Maastricht, où rien d’équivalent n’existe ! Par ailleurs, comme ses deux frères, le magasin est ouvert sept jours sur sept.

explique Paul Mathieu, l’un des responsables d’Al Binète. « En plus de cela, nous avons aussi, et notamment au niveau des fruits, des contrôles destinés à voir si les produits que nous vendons sont bien bio eux aussi. Ces contrôles se font sur rendez-vous mais aussi de manière totalement inopinée. C’est fréquent. Que ces contrôles soient menés par des organismes de contrôle bio ou le Ministère des affaires économiques. Nous sommes d’ailleurs demandeurs, car pour le consommateur, c’est une garantie que les choses sont faites de manière sérieuse. On ne fait pas du bio n’importe comment, et notamment aucun pesticide de synthèse ne peut être utilisé. Et ça, les contrôles et les analyses restent les meilleurs moyens de le prouver. En plus de la différence de goût aussi, bien sûr ! ». LE PLUS Outre les contrôles habituels en bio, Al Binète a également choisi d’adhérer au cahier des charges Biogarantie. Non obligatoire, ce dernier label garantit le respect de critères plus stricts encore, et vérifie notamment l’application de prix équitables, la conservation des ressources (eau, énergie, biodiversité), la minimisation du transport, des emballages et des déchets. « Nous y avons souscrit car cela permet de mettre en valeur notre engagement à ne vendre que des aliments produits de manière biologique et à ne pas dépasser les 30% de produits non alimentaires. En ce qui nous concerne, nous sommes largement en-dessous ! ».

LES CONTRÔLES Chez Al Binète,

n’entrent que les producteurs, de pommes ou autres, certifiés bio qui peuvent présenter le certificat qui prouve que leur production est bien produite selon les règles de l’agriculture biologique. « Chaque producteur doit avoir été contrôlé », BIOTEMPO!

LE CONTRÔLE « Nous avons les mêmes obligations que tous les grossistes, mais beaucoup d’autres en plus. Chaque année, une douzaine de contrôles inopinés sont organisés par l’organisme de certification bio dans nos trois dépôts. Chez nous il s’agit de Certisys. Les contrôleurs prennent par exemple des échantillons de pommes au hasard, pour vérifier leur conformité aux normes bio. Ils vérifient aussi que chaque lot de produit en provenance du producteur possède bien son certificat bio », détaille Filip Fraeye, responsable chez Biofresh. « Tout ce qui entre et sort de chez nous doit par ailleurs avoir son certificat et chaque document d’entrée et de sortie doit mentionner le fait qu’il s’agit d’un produit bio. C’est un très gros travail de gestion qui occupe une personne à temps plein chez nous. Si ce certificat manque, et même si le produit et le producteur sont certifiés bio, l’organisme de contrôle est en droit de nous sanctionner. C’est donc quelque chose que nous ne prenons pas du tout à la légère. Des contrôles programmés ont aussi lieu dans nos entrepôts. Dans ces cas-là, tout est passé en revue, du stock au facturier. Il faut absolument que les quantités achetées correspondent aux quantités vendues.

Si nous avons rentré neuf tonnes de tomates, et que nous en avons vendu dix, il y a un problème. Certisys, n’est pas le seul à venir vérifier la conformité de nos activités. L’AFSCA effectue aussi des contrôles, même sur l’aspect bio. C’est contraignant, mais cela ne nous dérange pas car cette sévérité est la meilleure façon selon nous d’assurer la crédibilité du secteur bio ».

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PIQUÉE[S] D’ABEILLES ! PAR AGNÈS FAYET

NOTRE COUP DE POUCE L’ACTU QUI AUX ABEILLES ACHETEZ LE MIEL DU COIN Celui de votre voisin l’apiculteur. Manger du miel « toutes fleurs » de sa région serait conseillé aux personnes souffrant du rhume des foins, car c’est une manière de s’immuniser contre les effets des pollens dans l’air. C’est ce que dit l’expérience des uns et la médecine populaire des autres. Acheter du miel local permet d’aider indirectement les abeilles de nos régions en aidant leurs bergers, les apiculteurs !

A PLANTER CE MOIS-CI

UNE FLEUR POUR LES ABEILLES (ET LES AUTRES) LE LIERRE GRIMPANT (HEDERA HÉLIX)

Cette liane de nos contrées a de nombreuses vertus. Elle fleurit en automne, période de floraison décroissante dans la nature et les jardins. Les fleurs de lierre, qui ne sautent pas aux yeux, sont très fréquentées par les butineurs. D’un jaune tirant sur le vert, les fleurs forment des ombelles qui apportent nectar et pollen en abondance. C’est la fleur de prédilection d’une abeille sauvage, la collète du lierre (Colletes hederae). Contrairement aux idées reçues, le lierre grimpant n’est pas une plante parasite. Elle n’étouffe pas l’arbre sur lequel elle a élu domicile, même s’il est mieux de dompter un peu l’ardeur de notre

grimpeur. Une bonne taille suffit avant qu’il n’arrive aux branches. Le lierre est même bénéfique à l’arbre qui le supporte puisqu’il absorbe l’humidité excessive tout en inhibant le développement de micro-organismes susceptibles de s’attaquer à son hôte. Il n’est donc pas le « bourreau des arbres » mais leur protecteur ! Le lierre n’abîme pas non plus les murs sains sur lesquels ses petites ventouses s’agrippent mais il peut, il est vrai, élargir des fissures existantes. Il abrite le beau papillon citron (Gonepteryx rhamni) durant sa période d’hibernation. Un véritable ami pour les abeilles… et pour les autres !

BIOTEMPO!

MOT À MOT - ESSAIMAGE L’essaim est un modèle d’intelligence que nous offre la nature. C’est un ensemble d’insectes de la même espèce qui se sont regroupés pour satisfaire leurs besoins vitaux ou leur développement. Pour les abeilles, l’essaim participe au mode de reproduction de la colonie. Lorsque l’horloge biologique des abeilles en décide, lorsque la ruche est bien peuplée, au printemps, une partie de la colonie s’en va avec la reine et une jeune reine la remplace, soignée par les abeilles qui n’ont pas quitté la ruche. C’est l’accouchement du superorganisme* ! Une partie du patrimoine génétique s’envole pour tenter sa chance ailleurs, donnant ainsi aux abeilles un accès potentiel à l’immortalité.

GOURMANDISE 100% BIO

Vous connaissez la « crème de noisettes et de miel » de Nectar&co ? Si vous ne l’avez pas encore testée, il faut rattraper le temps perdu, et vite ! Une alchimie inédite et gourmande de miel, de noisettes et de savoir-faire. Une pâte à tartiner tout simplement divine…

Une mauvaise pollinisation a des effets désastreux. Dans certaines régions du monde, les populations sont carencées en nutriments, ce qui induit un cortège de maladies. Un apport insuffisant en aliments clés obtenus grâce aux espèces pollinisatrices (fruits, légumes, noix, graines) entraine des risques de maladies cardiovasculaires, de diabète, de cancer de l'œsophage et de cancer du poumon. Une diminution de l’apport en vitamine A et en acide folique affecte le système immunitaire, la vue et le système nerveux. Des chercheurs ont récemment modélisé les effets potentiels de la disparition des pollinisateurs sur la santé humaine en se basant sur la perte de la qualité nutritionnelle des aliments. Selon les résultats de cette estimation, la perte complète des pollinisateurs mettrait 71 millions de personnes supplémentaires dans le rang des individus carencés en vitamine A et 173 millions de personnes supplémentaires dans le rang des personnes carencées en folate (vitamine B9). Cette étude a semé un vent de panique. Elle montre à quel point la pollinisation est inestimable. http://www.thelancet.com Le 27 juillet dernier, la Commission Européenne a approuvé l’utilisation du Sulfoxaflor, substance active produite par la firme américaine Dow AgroSciences. C’est un insecticide neurotoxique très similaire aux insecticides systémiques suspendus en 2013 (néonicotinoïdes). La décision politique de mise sur le marché a été prise malgré les mises en garde de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA). Il manque des informations pour compléter l’évaluation des risques. La décision est vivement critiquée par les apiculteurs européens et Pan Europe. http://bee-life.eu Aujourd’hui, ce sont 205 communes et 3 provinces qui sont engagées dans le Plan Maya de la Région Wallonne. Au terme des trois premières années, un bilan des engagements des communes a été dressé et les communes les plus pro-actives ont été récompensées par « trois abeilles Maya » sur le principe des fleurs octroyées dans le cadre des villes et villages fleuris. 12 communes ont reçu leurs trois abeilles et 21 communes ont reçu deux abeilles. http://biodiversite.wallonie.be * vous en saurez plus dans le prochain numéro…

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ON AIRBAG PAR DIDIER DILLEN

Culotte Celin Créations

DES DESSOUS BIO ÉTHIQUES ET CHICS

Les sous-vêtements bio ou éthiques, ce n’est pas nouveau. Oubliez pourtant la culotte basique en coton bio extra-large. La lingerie écolo joue désormais le charme, les matières sensuelles, les décolletés ravageurs et les transparences révélatrices. Guêpières, caracos, boxers, strings... on peut désormais séduire tout en respectant la planète et les êtres humains.

PEAU-ÉTHIQUE

Lancée en 2004, cette marque française pionnière en matière de lingerie bio propose une ligne de sous-vêtements et vêtements de nuit toujours plus étoffée, à prix doux et pour toute la famille. Des collections glamour et charme très féminines se sont notamment ajoutées à la gamme. À côté des soutiens-gorge (jusqu'au 100E), culottes et slips plus classiques, on découvre aussi des caracos, boxers, strings, et même des guêpières sexy et culottes avec porte-jarretelles. La plupart des sous-vêtements sont proposés en coton bio teinté avec des teintures bio, mais une partie de la collection est aussi fabriquée en soie naturelle. Un ravissement pour la peau... et les yeux ! Membre de la Plate-forme du Commerce Équitable (PCFE), Peau-Éthique continue son engagement équitable en multipliant les partenariats avec de petits producteurs du Sud que ce soit en Turquie, en Inde, au Pérou

LINGERIE BIO ET ÉTHIQUE, LES LABELS QUI COMPTENT Fairtrade International (Max Havelaar) Garantit que le produit répond aux critères internationaux du commerce équitable portant sur les conditions de production et la rémunération du producteur. Norme SA 8000 Elle exige le respect d’un certain nombre de normes internationales en matière de travail (liberté syndicale et de négociation collective, absence de travail des enfants, absence de discrimination et de travail forcé...) auxquels s’ajoutent les conventions internationales relatives à la santé et à la sécurité des travailleurs, au temps de travail et aux heures supplémentaires.

ou bien au Laos. Elle compte aujourd’hui plus de 250 points de vente en France et à l’étranger et se vend aussi en ligne. Certifications : Skal (bio) Oeko-Tex Standard 100, Gots SA 8000. www.peau-ethique.com

VERT ET SEXY !

String ornés de détails en dentelle, bustiers affriolants, nuisettes sensuelles... avec Do you green, la lingerie écologique se fait sexy ! Tout en restant confortable et agréable à porter. Son secret, un tissu élaboré à partir de pulpe de bois, et plus précisément issu de l'élagage du pin ! Très sensuelle, cette « nouvelle » matière, qui s'apparente au Lenpur, offre un toucher ultra-doux aussi agréable que la soie. Elle présente en plus d'intéressantes propriétés. Elle régule la température du corps, présente une excellente absorption de la transpiration, limite les odeurs corporelles (effet antibactérien naturel) et est entièrement biodégradable ! Cet étonnant tissu est par ailleurs fabriqué en France de même que la dentelle de Calais qui orne une partie des modèles. La fabrication proprement dite se fait par contre en Tunisie. Les teintures utilisées sont labellisées Oeko-Tex Standard 100. À noter que Do you green dispose aussi d'une gamme pour les hommes, dont des boxers très mâles ! En vente en boutique ou sur e-shop. www.organic-lingerie.com

DE L'ÉTHIQUE JUSQU'AU SLIP !

Pour changer le monde, changez de caleçon ! Tel pourrait être le credo de Pants to Poverty. Cette marque anglaise de Pants to poverty

GOTS : Global Organic Textile Standard Un label fiable prenant en compte critères environnementaux (culture bio, absence de produits toxiques) mais aussi sociaux.

BIOTEMPO!

Oeko-Tex Standard 100 Vise à garantir des textiles exempts de produits toxiques pour le corps et pour l’environnement.

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Do you Green

sous-vêtements a été créée en 2005 dans la foulée d'une grande campagne de lutte contre la pauvreté (Make Poverty History). Fabriqués en coton bio et équitable, ces produits arborent un look coloré, fun et confortable. Un brin anticonformiste et provocatrice, Pants to Poverty s'est notamment fait remarquer en battant le record mondial du plus grand rassemblement de personnes en sous-vêtements. Derrière le buzz se cache cependant un engagement sans faille envers un monde plus durable et une industrie du vêtement plus transparente et plus éthique, d'ailleurs plusieurs fois récompensé. La firme soutient aujourd'hui 5000 producteurs indiens de coton bio, finance et développe une banque de semences ainsi que l'achat de matériel éducatif pour des écoles locales. La fabrication se déroule quant à elle aussi en Inde, dans une usine en pointe en matière de normes sociales et environnementales. Ces engagements en font l'une des plus grandes marques de mode éthique et durable. Proposés à des prix abordables, ces vêtements sont en vente dans une trentaine de pays ainsi qu'en ligne. Certifications : Fairtrade Foundation (Max Havelaar), Soil Association (bio), GOTS, Fair Wear Foundation. www.pantstopoverty.com

LE RETOUR DE LA CULOTTE LOCALE

LE CHOIX DES MATIÈRES Le coton bio : c’est la matière reine en lingerie écologique et éthique, douce, souple saine pour la peau et respirante. À conjuguer avec des teintures naturelles ou bio. En lingerie, on lui adjoint souvent quelques pourcents d’élasthanne, pour l’élasticité. Le Lyocell : cette fibre est obtenue à partir de pulpe de bois (feuillus, eucalyptus, bambou) issu de forêts gérées durablement, à l’aide d’un solvant non toxique recyclé à 99%. Les procédés de teinture peuvent par contre se montrer polluants. Très douce, elle est totalement biodégradable, très solide, infroissable, et possède une absorption de l’humidité supérieure au coton ou à la soie. Matières apparentées : Lenpur (cachemire végétal), Alceru, Lenzing Lyocell, etc. La soie : Légère et raffinée, sa fabrication n’est pas toujours écologique ni éthique, même s’il existe aujourd’hui quelques rares filières de soie certifiée bio ou de soie sauvage. BIOTEMPO!

Le locavorisme ne se limite pas au garde-manger. Il touche désormais aussi le vêtement et même le sous-vêtement. Un exemple parmi d'autres, les petites culottes de Céline Créations ! Ici, pas de tissu bio, ni de soutien aux producteurs du Sud, mais des pièces de lingerie imaginées et cousues dans un petit atelier de Lyon, avec des tissus provenant également de fournisseurs français. A l'origine de cette aventure culottée, une jeune styliste hexagonale qui fut un temps créatrice de bijoux avant de décider d'orner les popotins avec de jolis bouts de tissus. Ses créations fraîches, pleines de couleurs, varient au

gré des saisons et affichent un petit côté vintage des plus charmants. Atout supplémentaire, un ingénieux système de fronces leur permet de s'adapter à pratiquement toutes les tailles et morphologies. Les plus audacieu(x)ses se précipiteront quant à eux sur les créations de la styliste belge Muriel Scherre et sa marque de lingerie hyper-suggestive La fille d'O. Leur design a été conçu de telle façon que c'est le corps qui donne forme à la lingerie, et non l'inverse. Toutes les pièces sont 100% belges, faites à la main, avec des matériaux fabriqués en Belgique ou en France, même s'il s'agit malheureusement le plus souvent de polyamide. Vivent les petites culottes belles et locales ! www.celincreations.com http://lafilledo.com

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NEWS EN VRAC PAR LUC RUIDANT

Le constat est sans appel : devant le tabac et la pollution,

L’UE APPROUVE UN TUEUR D’ABEILLES

la malbouffe est le principal contributeur (21%) des quelque

30 millions de décès évitables chaque année dans le monde, dont 10 millions dus à l’hypertension artérielle. Les données émanent de 108 pays entre 1990 et 2013. (source : The Lancet, 10/09/2015)

Un tribunal aux États-Unis vient de statuer en faveur des abeilles: le Sulfoxaflor, un pesticide tueur d'abeilles commercialisé par le géant de l'agrochimie Dow Chemicals, n'aurait jamais dû être approuvé. Jusqu’ici tout va bien mais ne vous réjouissez pas trop vite. Cet été, l’Union européenne a effet approuvé le même pesticide mortel. Et cerise sur le gâteau: les législateurs européens se sont basés sur les dires de Dow Chemicals pour prendre leur décision. Dites à la Commission d’interdire ce tueur d’abeilles. Une pétition circule

http://action.sumofus.org/fr/a/eu-commission-dow-french/)

OGM : résistance européenne

Saviez-vous que la Suède entretient le rêve ambitieux d’être le premier État continental du monde à ne plus utiliser de pétrole sur son territoire ? C’est prévu pour 2020. Le pays souhaite passer à un modèle énergé-

En étudiant la liaison entre le cerveau et l'intestin et en comparant le microbiote intestinal de femmes souffrant d'anorexie, et celui d'autres femmes sans trouble du comportement alimentaire, des chercheurs de Caroline du Nord ont découvert que les jeunes femmes anorexiques avaient une moindre quantité et une moins grande diversité de bactéries intestinales. Autrement dit, le déséquilibre du microbiote aurait une incidence sur l'anorexie. Il reste à découvrir si, en améliorant la flore intestinale, notamment par l'administration de probiotiques, on peut réduire les symptômes de l'anorexie. C'est actuellement à l'étude. à suivre donc...

(source : Psychosomatic Medicine, 1er octobre 2015)

tique propre, notamment pour répondre au challenge du changement climatique. Depuis les années 70, la part de pétrole du bilan énergétique y est passée de 70 % à 30 %. Et le projet suédois se concrétise par des investissements de plus en plus importants dans le développement des énergies renouvelables. Un exemple à suivre en Europe à l’heure de COP21…

BIOTEMPO!

Dix-neuf Etats membres de l'Union européenne (UE), dont la Belgique pour la Wallonie, ont demandé l'interdiction sur tout ou partie de leur territoire de la culture d'organismes génétiquement modifiés (OGM), déjà autorisés par l'UE, ou en voie d'autorisation. Ces demandes ont été introduites en vertu d'une directive récente. Actuellement, le MON 810 est le seul OGM autorisé dans l'UE. Il est cultivé en Espagne, au Portugal et dans une moindre mesure, en République tchèque.

LA SUÈDE BIENTÔT SANS PÉTROLE

L’ANOREXIE LIÉE AU MICROBIOTE INTESTINAL

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Mon jus de pommes, garanti BIO ! CERTISYS me garantit un contrôle BIO fiable à tous les stades de la filière, du verger au magasin.

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COMPRENDRE CHANGER AGIR MAINTENANT !

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POURQUOI ET COMMENT UTILISER LES ANTIBIOTIQUES?

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INSPIRÉE DU CRUDIVORISME REFUSER LES PERTURBATEURS ENDOCRINIENS UNE QUESTION DE SURVIE

DANS CE NUMÉRO

LUC RUIDANT ISABELLE CORNET CARINE ANSELME DIDIER DILLEN…

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