Biovision lettre d'info 34

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Biovision Lettre d’info, Mars 2015

Le développement repose sur les femmes Le rôle des paysannes en Afrique de l’Est

Un avenir pour tous, naturellement


2 | Thème

Monica Gatobu Meru, Kenya

« Aujourd’hui nous sommes autosuffisants. Nous pouvons nous passer de l’aide alimentaire et vendre nos surplus. » Soudan

Ouganda

Monica et Joseph Gatobu l’ont fait. Les petits pay­ sans de Meru ne sont plus dépendants de l’aide alimentaire. Grâce à des méthodes biologiques et à de nouvelles niches commerciales, ils ont trouvé le ticket de sortie du piège de la pauvreté.

céréales et de fruits. Joseph Gatobu y voit de nombreux avantages : « Nos variétés anciennes sont savoureuses et saines. On peut les cultiver facilement et économique­ ment, car elles ne nécessitent pas d’additifs chimiques. » Les paysans peuvent produire eux-mêmes les semences et les plants des variétés locales, ce qui n’est pas le cas avec les hybrides modernes. Ils deviennent ainsi indépendants des semenciers. « Les plantes indigènes demandent moins d’eau. Elles résistent mieux à la sécheresse et à la maladie », conclut-il avec conviction.

Ethiopie

Kenya District de Meru District de Tharaka Nairobi

Tanzanie

Somalie 0°

Océan Indien

Relancer les savoirs traditionnels • Lancement du projet en juin 2011 Biovision aide des groupes locaux à intégrer les connaissances traditionnelles dans le développement de nouvelles solutions écologiques. • Objectifs de la phase 2015 – I ntégrer 400 nouvelles familles paysannes dans l’agroforesterie et l’utilisation de semences indigènes – Réduire les pertes postrécolte de 50 % grâce à un stockage sécurisé – Renforcer les groupes d’agriculteurs locaux pour un usage à long terme des méthodes durables • Budget 2015 CHF 55 000.00 • Dons ccp 87-193093-4

Vaincre la faim et la pauvreté, c’est possible

Le regard sur la pépinière est une joie. D’innombrables arbres se développent sur 1,5 hectare. Ils donnent de l’ombre, du bois, des fruits et offrent une protection contre l’érosion. Sous le toit touffu des branches, des tas de compost et de fumier soigneusement recouverts de feuilles mortes. Les différentes plantations sont soigneusement disposées. « Ça n’a pas toujours été comme ça, sourit Monica Gatobu. Avant, nos rendements étaient médiocres parce que tout poussait n’importe comment, et les récoltes étaient très modestes. » La famille pouvait à peine en vivre, et parfois ça ne suffisait pas. Il a fallu prendre l’aide alimentaire du gouverne­ ment. Aujourd’hui Monica, Joseph, leur fils handicapé ainsi que les deux enfants d’une fille décédée mangent à leur faim et gagnent de l’argent avec les excédents des récoltes. L’agriculture biologique et les variétés locales Le redressement a commencé avec la formation pratique en agriculture biologique financée par Biovision et menée par l’Institut kenyan pour la culture et l’écologie (ICE). Cette organisation kenyane s’engage pour la préservation de la culture autochtone, la promotion de méthodes adaptées d’agri­ culture et la protection de l’environnement. Une attention particulière est accordée aux variétés indigènes de légumes, de

Sécurité alimentaire et revenus Sur le marché, les variétés traditionnelles s’arrachent. Selon Monica, elles étaient autrefois communes et très populaires. Au fil du temps cependant, on les avait oubliées parce qu’en ville, seules les espèces modernes étaient proposées à la vente. Maintenant, la demande pour les légumes et fruits oubliés monte en flèche, grâce au bouche-à-oreille : « Aujourd’hui, les clients achètent même les bananes et les patates douces directement de la ferme », dit-elle avec satisfaction. Elle calcule qu’ils gagnent ainsi jusqu’à 5000 shillings par mois (environ 55 francs). En plus, il y a les revenus de la vente du lait. Madame Gatobu est convaincue par les variétés locales : elles permettent d’améliorer leur propre sécurité alimentaire. Elle rappelle un autre avantage du projet : « Il a renforcé la cohésion entre nous paysans. Aujourd’hui, nous avons plus d’échanges et nous travail­ lons davantage ensemble. » | pl

Plus d’informations : www.biovision.ch/savoir


Monica et Joseph Gatobu ont réussi à se sortir du piège de la pauvreté. L’amélioration des sols avec du compost de haute qualité, l’application des nouvelles connaissances en agriculture biologique ainsi que la culture et la vente de variétés indigènes ont changé leur vie.


4 | Contexte

Commentaire « Si les femmes en Afrique subsaharienne avaient le même accès aux ressources agricoles, à la formation et au crédit que les hommes, cela aurait un impact positif sur la production agricole et sur la société tout entière. » Cette déclaration du rapport « Les femmes dans l’agriculture » (FAO, 2011) illustre l’inégalité entre les sexes qui subsiste encore aujourd’hui dans de nombreux pays en développement. Malgré leur rôle central, les femmes sont moins impliquées dans les processus décisionnels et n’ont souvent pas les mêmes droits que les hommes. Ces facteurs ont un effet négatif sur leur position, sur la sécurité alimentaire des familles, et donc sur la résilience de toute la communauté. Dans les projets soutenus par Biovision en Afrique de l’Est, l’égalité des sexes est un thème transversal. Les besoins, les capacités et les possibilités spécifiques à chaque sexe sont suivis et encouragés. Les approches sont chaque fois adaptées au projet et au contexte. Ainsi, au Kenya, l’accès au marché du lait de chamelle par les coopératives de femmes est soutenu ce qui permet de renforcer leur situation socio-économique. Biovision s’engage activement pour l’égalité des chances entre les sexes. L’implication équitable des femmes et des hommes n’est pas seulement juste sur le plan social, mais aussi nécessaire pour le bien-être de la société.

Mirjam Moser Responsable de programme pour les projets de base et d’information en Afrique de l’Est

Miser sur les femmes Les femmes jouent un rôle clé dans la petite paysannerie de l’Afrique orientale, mais leur discrimination sociale les empêche de développer pleinement leurs potentiels. Leur émancipation n’amélio­ rerait pas seulement leur qualité de vie, elle donnerait aussi un énorme élan à l’économie.

Sans elles, rien ne va plus Bref, les paysannes d’Afrique orientale portent une lourde charge. Et leur fardeau augmente en permanence. De plus en plus de petites exploitations agricoles sont dirigées entièrement par des femmes parce que leurs maris sont partis chercher du travail en ville. Et de nombreuses femmes doivent, en plus de la ferme, trouver une activité rémunérée pour pouvoir compléter leurs maigres revenus.

En Afrique de l’Est, l’économie rurale vit et meurt avec l’engagement des femmes. Il en a toujours été ainsi. Le partage traditionnel du travail attribue généralement aux femmes la responsabilité de la culture des plantes. Les hommes s’occupent du défrichement, de la préparation et du labourage des terres. Dans l’élevage des animaux, les femmes s’occupent des moutons, des chèvres et des poules alors que la tenue des gros animaux est la plupart du temps une affaire d’hommes.

Droit foncier et possession des terres En Afrique, le sol est clairement aux mains des hommes. Traditionnellement, les femmes ne possèdent guère de terres et des droits qui y sont attachés. Quand c’est exception­ nellement le cas, elles sont repoussées sur des terres ingrates. Cette discrimination des femmes est un frein considérable pour l’augmentation de la productivité dans la petite agriculture.

Pour les mères, cependant, de nombreuses tâches viennent en plus : l’alimentation de la famille et le ménage, la quête de bois de feu et d’eau, la prévention des maladies et les soins aux malades, l’assistance aux enfants et aux vieillards ainsi que toutes les activités liées aux marchés.

Discriminations et défis Malgré leur rôle essentiel, les femmes conti­ nuent à être mises de côté et désavantagées :

Infrastructures Le manque d’infrastructures dans les campagnes empêche l’amélioration des conditions de vie des petits paysans. Mauvaises routes, grandes distances et coût élevé des transports rendent difficile l’accès aux nouveaux moyens de production agri­ coles, aux conseils de personnes avisées et aux marchés.


Contexte | 5

Souvent, durant le transport jusqu’au marché, une partie de la production s’abîme, ce qui entraîne des pertes de revenu considérables. Argent et capital d’investissement Généralement, les paysannes ne peuvent pas disposer de l’argent qu’elles ont gagné car elles doivent donner tout ou partie de leurs revenus à leur mari. En plus, elles n’ont guère accès au crédit. De manière générale, les banques estiment qu’accorder un prêt à une exploitation familiale est trop risqué. Une femme sans droits fonciers a donc encore moins de chance d’en obtenir. Or sans capital de départ, les innovations et les progrès sont presque impossibles à réaliser, même dans une petite ferme.

L’émancipation complète des femmes en Afrique de l’Est contribuerait grandement à l’amélioration de la situation économique des pays de cette région. Mais vu le profond enracinement des traditions, le processus sera de longue haleine. Achola O. Pala L’auteur du présent rapport compte parmi les principales sociologues d’Afrique. Elle a notamment travaillé au sein du United Nations Development Fund for Women.

Formation et accès aux informations Les femmes disposent de nombreuses com­ pétences dans différents domaines. Mais sur le plan scolaire, elles sont démunies. Quand l’argent vient à manquer, les familles n’envoient plus que les garçons à l’école. Les filles en sont retirées et employées comme main d’œuvre dans les exploitations familiales. Cette situation fait qu’elles ont ensuite des difficultés pour mener leurs propres exploitations, négocier avec les autorités, accéder à la formation continue et aux informations concernant les marchés et les innovations techniques. Santé Les Africaines ont difficilement accès à des soins adéquats, alors qu’elles souffrent particulièrement de maladies infectieuses comme le choléra, le typhus et le sida. Elles sont doublement frappées : comme patientes et comme soignantes des autres malades. Ce qui provoque, en plus des souffrances et des charges physiques ou psychologiques, de lourdes pertes de productivité dans l’agriculture. Renforcer les piliers de la société En raison de leur rôle clé dans l’économie et la société, les femmes africaines sont souvent au centre des projets d’organisations comme la Fondation Biovision. Dans les régions rurales, l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la santé, la fin de la pauvreté et la promotion d’un développement durable ne peuvent être atteintes sans la participation des femmes.

Dans les zones rurales d’Afrique orientale, les femmes portent un lourd fardeau. Leurs charges sont en constante augmentation, mais leurs droits restent modestes. Ce problème est aussi l’une des principales entraves au développement économique des pays concernés.


6 | Projets

Un lieu idéal pour les conseils aux agriculteurs Début février, un nouveau « Biovision Farmer Information Resource Center » a été inauguré à Murungaru, au Kenya. Ce centre d’information destiné aux agricultrices et agriculteurs bénéficie d’un avantage de taille : construit en coopération avec les autorités locales, il est situé dans le même bâtiment que le bureau du chef du village. Depuis sa salle d’attente, on accède directement au centre d’information agricole. Aujourd’hui déjà, de nombreux visiteurs profitent d’un conseil agricole en attendant d’être reçus par l’administrateur local. Murungaru compte parmi les onze centres d’information Biovision au Kenya exploités dans le cadre du Farmer Communication Programme (FCP). S’y ajoutent huit autres centres partenaires et deux bureaux financés par l’Ecological Organic Agriculture (EOA) Initiative. Chaque centre d’information est tenu par des experts agricoles qui, pour renseigner les agriculteurs, recourent volontiers à la vaste banque de données de Biovision stockée sur leurs ordinateurs portables. Ils accèdent ainsi directement à une immense somme d’informations sur des méthodes agricoles écologiques, scientifiquement fondées et spécifiques aux conditions locales. Ainsi, des photos leur permettent par exemple d’identifier les parasites directement à l’écran en présence des agricultrices et agriculteurs pour leur transmettre des mesures pratiques de lutte biologique. www.biovision.ch/outreach www.infonet-biovision.org

Le changement de cap dans l’agriculture : un test concret Les gens de Siraro, en Ethiopie, ont subi quatre sécheresses depuis 2003. Ils étaient dépendants de l’aide alimentaire. Biovision les aide à se mobiliser pour un développement durable. Dans le district de Siraro, le changement climatique est aujourd’hui une réalité. Températures en hausse, pluies en baisse ont mis la région à la merci des sécheresses. Les ressources naturelles n’ont cessé de se détériorer, et le revenu des productions végétales et animales conventionnelles est souvent insuffisant. L’approvisionnement en eau, en bois de feu et en charbon de bois est devenu très difficile. La population, dont la santé s’est affaiblie, a de la peine à se nourrir. Les plus touchées sont les femmes, défavo­ risées en raison des traditions (voir page 4). Restaurer les moyens de subsistance Caritas Vorarlberg a fourni ces dernières années une aide alimentaire à Siraro. En novembre dernier, une petite délégation de Biovision s’est rendue dans la région et a discuté avec les autorités locales, Caritas et le vicariat apostolique de Meki sur la

manière de créer des bases écologiques pour remettre en place une agriculture durable. Pendant ce temps, les partenaires ont lancé conjointement un projet pilote de trois ans. Il prévoit des mesures pour restaurer les bases naturelles de la vie à Siraro. En collaboration avec les habitants, on teste le contrôle de l’érosion, le reboisement, l’introduction de poêles à bois efficaces, l’amélioration de la fertilité des sols et les systèmes de pâturage durables. « Nous voulons montrer un signal, avec la population : à long terme, il peut y avoir un changement de cap vers une agri­ culture durable », affirme Samuel Ledermann, chef de projet chez Biovision. | pl

Ce sont les femmes qui souffrent le plus des conséquences de la sécheresse du district de Siraro (photo ci-dessus). A. Schuler et A. Sicks, Biovision, avec A. Temesgen, Vicariat de Meki et H. Grabher, Caritas Vorarlberg (photo ci-dessous, de d. à g.).


En long et en large | 7

Bienvenue chez Biovision Biovision vous offre plusieurs fois par an l’occasion d’entrer en contact direct avec les gens qui œuvrent dans la fondation et de mieux suivre le cours des projets. En plus du symposium de novembre à Zurich, des événements sont organisés pour les membres dans diverses villes suisses. Cette année, Biovision vous reçoit le 27 mai à la Umweltarena de Spreitenbach (AG). Dès 18 h 00, vous pourrez suivre une visite gui­ dée. L’événement principal suivi d’un verre est prévu à 19 h 30. Inscription et informations : www.biovision.ch/mitgliederanlass-fr

« Le Paysan futé » en route vers le succès En 2011, le journal paysan « Mkulima Mbunifu » (« Le Paysan futé ») a été lancé par Biovision en Tanzanie, en langue swahili. Depuis, les lecteurs ne peuvent plus se passer des conseils pratiques et des illustrations sur l’agriculture biologique. Beaucoup de réactions écrites en témoignent, comme celle de Godlisten O. Temu, au nom de son groupe paysan, envoyée à l’éditeur à Arusha : « Sisi, tunawashukuru sana kwa kututumia mkulima mbunifu kwani yanaboresha maisha yetu kila siku. » (Nous sommes très recon­ naissants pour le Mkulima Mbunifu que vous nous envoyez. Chaque jour, il nous aide à améliorer nos vies.) Le tirage du journal atteint maintenant 14 000 exemplaires, distribués à des groupes paysans et à des organisations similaires, des églises, des écoles et des services officiels de vulgarisation agricole. Chaque numéro est lu en moyenne par sept personnes, soit un lectorat d’environ 98 000 personnes. Depuis peu, le journal

est mensuel, ce qui permet un doublement de la quantité d’informations. La rédaction à Arusha entretient aussi une page Web et une page Facebook, utilisées par un nombre croissant de visiteurs comme plateformes d’information et d’échanges. Les questions individuelles des paysans reçoivent une réponse par SMS ou par téléphone. | pl www.biovision.ch/mukulima-fr

Chaque numéro du journal paysan de Biovision est lu en Tanzanie par sept personnes en moyenne.

L’an dernier à Pfalzkeller (SG), cette année à Spreitenbach (AG) : inscrivez dès aujourd’hui la date du 27 mai dans votre agenda !

Impressum Lettre d’info No 34, Mars 2015 © Fondation Biovision, Zurich Editeur Biovision, Fondation pour un développement écologique, Heinrichstrasse 147, 8005 Zurich Rédaction Peter Lüthi Textes de ce numéro Peter Lüthi (pl), Mirjam Moser, David Fritz (df), Achola O. Pala Traduction Daniel Wermus (français), Sue Coles (anglais) Image de couverture Mary Wanjiru de Kigio (Kenya), paysanne du projet Push-Pull au centre du Kenya. Photo : Peter Lüthi/Biovision Crédit photos Peter Lüthi/Biovision (photographe principal) ; Samuel T. Ledermann et Samuel Trachsel/Biovision ; Harald Grabher/Caritas Vorarlberg ; Biogarten.ch

Concours : avez-vous la main verte ? Est-ce que vous êtes capable de faire pousser des légumes pour obtenir une bonne récolte, multiplier les semences et assurer votre autoapprovisionnement ? Ces compétences sont une question de vie ou de mort pour des millions d’Africains. Testez votre talent sur le radis et participez en même temps au concours de Biovision ! Comment cela fonctionne : 1. Faites pousser vos radis dans un pot ou au jardin, prenez-les en photo et postez la meilleure image sur la page fan de Biovision sur Facebook, ou envoyez-la à Biovision. 2. Recueillez vos graines, ressemez-les pour cultiver à nouveau des radis et envoyez une photo de la récolte obtenue grâce à vos semences autoproduites.

Mise en page Binkert Partner, Zurich Impression Koprint Alpnach AG, Alpnach Papier Cyclus Offset (100 % recyclé) La lettre d’info Biovision paraît cinq fois par an. Elle est comprise comme abonnement pour tout don dès CHF 5.—

Prix : 1 appareil photo numérique reflex Canon offert par www.brack.ch, 6 mois de légumes bio livrés gratuitement chez vous par www.bio-box.ch, 8 autres prix offerts par Andermatt Biogarten. Pour toutes les autres informations sur le concours : www.biovision.ch/radis


Un jour dans la vie de Mary Kathini

Je n’avais rien à perdre Les couleurs dominantes à Tharaka sont parler d’une formation sur les méthodes l’orange et l’ocre du sol aride, emporté par agricoles écologiques et l’environnement, le vent durant la saison sèche et transformé organisée par l’Institut kenyan pour la culture en ruisseaux tumultueux durant la saison et l’écologie (ICE) et Biovision (voir page 2), des pluies. Aux endroits où il n’y a plus de elle n’a pas hésité à s’inscrire. végétation, la terre est lacérée d’ornières et « Je veux être une Après sa formation, de profondes ravines. elle a osé passer de paysanne indépendante Heureusement, des l’agri­culture conven­ her­ bes, des buissons et avoir assez à manger. » tionnelle aux méthodes épineux et quelques bio sur ses parcelles : arbres résistent à la progression de l’érosion. « Je n’avais rien à perdre car les récoltes Les humains participent à cette lutte en étaient de toute façon très mauvaises. Je cultivant des plantations qui redonnent n’y voyais pas un grand risque. » Son mari l’espoir. Comme Mary Kathini, une paysanne instituteur dans l’école voisine, a priori de 35 ans, mère de deux enfants. Elle se assez ouvert, observait ses innovations fait des soucis pour les changements de avec suspicion. Quand il a vu qu’elle avait l’environnement. « Pour moi, l’écologie est encore plus de travail avec la culture bio, il très importante », dit-elle en ajoutant qu’en lui a conseillé avec insistance de revenir tant qu’agricultrice elle est directement aux méthodes conventionnelles. « Mais à la dépendante de la nature. « Déjà rien que fin, j’ai eu de bien meilleures récoltes que pour ça, je dois et je veux m’engager pour lui, sourit-elle. Ça l’a convaincu et il s’y est sa préservation. » Quand Mary a entendu mis aussi ! »

www.biovision.ch www.facebook.com/biovision Pour vos dons : ccp 87-193093-4

Mais Mary voit déjà plus loin. Elle fait quatre vœux pour le futur : « Le premier concerne l’environnement. Nous devons le conserver, il est la base de notre vie. Le deuxième est de pouvoir nous libérer de la dépendance d’une culture unique, en faisant pousser de nombreuses autres variétés. J’espère que nous y parviendrons. Le troisième vœu s’attache au sol qui est la base de l’agri­ culture. Nous devons arriver à le conserver et à le protéger. » Son dernier vœu est personnel : « J’aimerais être une paysanne indépendante et avoir assez à manger. Je ne veux pas devoir emprunter à la banque, mais aller de l’avant avec mes propres possibilités et les ressources présentes. » | pl

D’autres images sur www.biovision.ch/tharaka-fr

Stiftung für ökologische Entwicklung Fondation pour un développement écologique Foundation for ecological development


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