BEAU MAG

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QUINTESSENCE APPARTENANCE

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QUINTESSENCE FELLOWSHIP

KANYE WEST - HYPE POP PARADOX

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LE BEAU MAUX : VIVRE EN FRANCE

PAR TJAMAG ALBERT

Les images de plaines désolées et de populations livrées au bon vouloir de seigneurs de guerres lacèrent chaque jour davantage la conviction d’appartenance à une humanité digne. Ces valeurs de respect de l’ancien, d’entraide fraternelle, de partage des ressources ne sont-elles pas plus naturelles qu’Africaines ? Au delà du noir, il y a les noirs, plusieurs et hétéroclites. Pour moi le noir apparaît comme un individu contenant sa violence et exerçant des représailles contre toute personne qui lui confirmerait ses errements. Par expérience personnelle j’ai toujours cherché à détecter les signes de cette violence, dans les paroles, dans les regards, dans les gestes et parfois sous les sourires. J’ai l’impression de glisser bien malgré moi vers les clichés que relaient les médias. Grandir au son des blagues de la famille Cosby est certes constructif car cela nous convainc de l’existence d’une normalité chez le basané. Mais l’exemple récurrent qui nous est servi avec le plus de facilité reste quand même celui de la racaille. Suivant ce postulat du noir asocial, l’émancipation de la négraille devrait se circonscrire entre le boulevard de La chapelle et la banlieue Est. Et si finalement cette couleur n’était pas une malédiction mais un signe de reconnaissance. J’ai été étonné lors de mes premiers voyages aux Etats Unis de voir les

noirs américains s’apostropher d’un «What’s up bro» même sans se connaître. Si nous sommes si différents, pourquoi ne pas en tirer avantage ? Sans vouloir être ségrégationniste, le poids mis sur mes épaules d’Homme Noir depuis l’Esclavage ne pourrait-il pas constituer un socle commun pour bâtir un élan plus fort que nos différences ? En occident je me scandalise du traitement réservé aux anciens dans nos hospices accidentés. La négation des vieux dans ces espaces occidentaux. D’ailleurs peut-on parler de fraternité en désignant un autre qui n’a pour trait commun que la peau ? Mon humanité exige que je dépasse la folie des actes du quotidien pour me consacrer à l’élévation de l’être. Dois-je me définir en tant que noir parce que la violence sociale me désigne comme tel ? Dois-je dépasser cet enfermement sémantique pour retrouver mon humanité ? La seule chose que je ne peux nier, l’une des seules dont je sois sûr, c’est ma couleur; même décolorée par de la javel, ma peau crie et me rappelle cette appartenance. Je suis un Noir, différent car de France, perdu comme les Noirs d’ailleurs. Mais malgré mes absences et mes errements, je sais qu’un lien féroce me rattache à cette belle couleur, et qu’importe la distance ou le temps, on s’appartiendra à l’Africaine.

What does being an African mean ? Can an African man claim he is one ? Like all these young people who get lost in the many Hollywood-African references, I myself don’t know. Our parents tried to teach us values we take for African, and we hold on to them just as we would hold on to a piece of wood in the middle of a wretched sea. Respect for the elders, helping others, sharing food, shouldn’t they be common values instead of only African ones ? But I guess what I believe is not necessarily what everyone does, especially when I see how old people are being treated in nursing homes and that being old is considered a plea in our occidental world. When you talk about black men, you mean all black people with their differences, not a single definition of “the black man”. Such a definition would be restrictive. I feel as if I’m edging uncontrollably towards media endorsed clichés. Given the asocial black man’s

assumption, the emancipation of niggers should be contained within the Boulevard de la Chapelle and the Eastern suburbs. But what if instead of a curse, black skin was a pride ? I was most surprised when I first went to the Unites States to hear Afro-Americans asking one another: “What’s up bro ?” without even knowing each other. If we are in fact so different, why don’t we take advantage of it ? I don’t mean to be segregationist, but why couldn’t I use the weight of slavery we all bore for so long and build something more powerful than our differences ? I am a French Blackman, and I feel lost, just like many black men around the world. However, despite all my doubts and questioning, I am confident that something binds me to that beautiful colour, and that regardless of time or distance I will always be African.


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COMME TOUS CES JEUNES FRANÇAIS D’ORIGINE AFRICAINE QUI SE PERDENT DANS UN DÉDALE DE RÉFÉRENCES HOLLYWOODO-AFRICAINES, JE NE SAIS PLUS. NOS PARENTS TENTENT DE NOUS INCULQUER DES VALEURS QUE NOUS TENONS POUR JUSTE. ON S’ACCROCHE À L’AFRICANITÉ DE CES DOGMES COMME À DES BILLOTS DE BOIS SUR UNE MER DÉMONTÉE ET TOUJOURS LE MÊME SLOGAN «JE NE DOIS PAS VERSER MA FIGURE»

©ILLUSTRATION : 2 LA MÏNCHA

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AIMÉ MPANE



«Les problèmes du monde ne peuvent être résolus par des sceptiques ou des cyniques dont les horizons se limitent aux réalités évidentes. Nous avons besoin d’hommes capables d’imaginer ce qui n’a jamais existé». John Fitzgerald Kennedy (1917-1963)

OCTOBRE - NOVEMBRE 2008

12 BEAUX REPÈRES BUSHMAN BLUES

TOUT LE MONDE IL EST BEAU, TOUT LE MONDE IL EST GENTIL Un petit peu d’optimisme dans un monde où plus rien ne va, Même si les jeux ne sont pas encore faits, nous assistons béats à un Armageddon intellectuel et environnemental. Beaucoup partent de rien et amassent des fortunes, beaucoup partent de rien et ramassent l’infortune... Mais pour tous une cause reste commune : l’inconscience. Beaucoup s’accordent à dire qu’il faudrait changer de cap, beaucoup trop disent et si peu font... Je me suis levé un matin et j’ai pris le parti du beau, beaucoup mieux qu’un multipartisme de façade. J’ai voulu ouvrir mes yeux et ceux de mes concitoyens. Je vous donne le beau, ce n’est pas qu’un discours, c’est une posture d’espoir dans un monde laid.

14 PAS QUE BEAU LA BELLE ENGLOUTIE

16 LE BEAU COOL ET BAHIA L’ÉBAHIE

18 DIASPORACINES BOLLYWOOD STARS KATRINA KAIF - ASKSHAY KUMAR COMMON SENSE

26 BEAU’LD SCHOOL FREDDIE HUBBARD ISLEY BROTHERS OHIO PLAYERS

22 KANYE WEST HYPE POP PARADOX

52 BEAU-BINES VANESSA DOLMEN

TJAMAG Albert

EDITO

56 BEAUX DESSEINS KSO : LE FILS À PAPA REBELLE

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58 A-BEAU-CÉDAIRE MNLK : UNIVERS EN 26 LETTRES

66 LE BEAU TRESOR CLARISSE HIERAIX LE TALENT CACHÉ

32 BEAU-CAL A FLEUR DE PEAU DAUM HOMMAGE

48 BEAUZZART KEITH HARING - BILL KOUÉLANY LE BEAU DANS L’ART AFRICAN BRADLEY MC CALLUM & JACQUELINE TARRY

84 BEAU PARLEUR PEREC : DANS LA BOUCHE DE LA PEUR

74 FLAM-BEAUX

MAÏS SUD-AF - BANQUE MOBILE MAGIQUE MOZAMBIQUE AFRIQUE INVESTISSEMENT

86 A-BEAU-LIRE

60 GLO-BEAU

30 BEAU REGARD

78 BEAU-TEINT

72 É-BEAU-CHE

90 TUR-BEAU

42 POINT DE VUE

92 GOMBO

38 S’ESBAUDIRE

94 BEAU-AIME

RICHARD WRIGHT JUSQU’AU BOUT DE L’ÉCRIT

MALIKA BENJELLOUN DANCE ART

LA JEUNE POUSSE DU SOUTIEN SCOLAIRE

AIMÉ MPANE : ÉCORCHÉ DANS LES YEUX ...

MONTREAL : PASSAGE OBLIGÉ

DAVID TLALE COMING SOON ADULT FOOT

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REPERES : LE BEL ESPRIT PAR ROY SESANA vivons exactement à la même époque que vous. J’allais dire que nous vivons tous sous les mêmes étoiles mais c’est faux, dans le Kalhari elles sont différentes et plus nombreuses. Mais le soleil et la lune sont les mêmes que les vôtres. J’ai grandi en tant que chasseur. Tous nos garçons et hommes étaient des chasseurs. Chasser, c’est partir et parler aux animaux. Ce n’est pas du vol. C’est partir et demander. C’est poser un

Quand j’étais enfant, nous n’avions pas besoin de leaders et nous vivions bien. Mais aujourd’hui nous en avons besoin car nous avons été dépossédés de notre territoire et nous devons lutter pour survivre. Je ne sais pas lire. Vous m’avez demandé d’écrire ce discours alors mes amis m’ont aidé, mais je ne peux le lire, je suis désolé ! Cependant, je sais lire la terre et les animaux. Tous nos enfants le peuvent. S’ils ne le pouvaient pas, ils seraient tous morts depuis bien longtemps. Nous ne sommes pas arriérés ou moins intelligents, nous

piège ou prendre un arc et des flèches. Cela peut prendre plusieurs jours. Vous traquez l’antilope. Elle sait que vous êtes là, elle sait qu’elle doit vous donner sa force.

©ILLUSTRATION : 2 LA MINCHA

Mon nom est Roy Sesana, je suis un Bushman gana du Kalahari, du pays qui est aujourd’hui connu comme le Botswana. Dans ma langue, mon nom est ‘Tobbe’. Nous vivons là depuis bien plus longtemps que quiconque. Lorsque j’étais jeune, je suis allé travailler dans une mine. J’ai enlevé mes habits de peaux pour porter des vêtements occidentaux. Mais je suis retourné chez moi quelque temps après. Cela me rend-il moins bushman ? Je ne le pense pas. Je suis un leader.

Mais elle court et il vous faut courir. En courant, vous devenez comme elle. La première fois que j’ai chassé, je n’ai pas été autorisé à manger la viande. Certaines parties du springbok ont été rôties avec des racines puis étalées sur mon corps.


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C’est comme cela que j’ai appris. Ce n’est pas votre manière d’apprendre mais cela fonctionne bien. Le fermier prétend être plus avancé que le chasseur arriéré mais je ne le crois pas. Ses troupeaux ne donnent pas plus de nourriture que les nôtres. Les antilopes ne sont pas nos esclaves, nous ne leur mettons pas de clochettes autour du cou et elles peuvent courir bien plus vite qu’une vache paresseuse ou qu’un berger. Nous courrons ensemble à travers la vie. Lorsque je porte

qu’était un dodo. Mais j’ai trouvé : c’est un oiseau qui a été exterminé par les colons. Le président a raison, ils nous tuent en nous forçant à quitter notre territoire.

des cornes d’antilope, cela me permet de communiquer avec mes ancêtres et ils m’aident. Les ancêtres sont si importants, nous serions morts sans eux. Chacun sait cela dans son coeur mais certains l’ont oublié. Serions nous encore là sans nos ancêtres ? Je ne le pense pas. J’ai été initié pour devenir guérisseur. Il vous faut pour cela savoir lire les plantes et le sable. Il vous faut trouver les bonnes racines et être à la hauteur. Vous conservez certaines racines pour le lendemain, pour que vos petits-enfants puissent les trouver et les manger. Vous apprenez ce que la terre vous enseigne. Quand les aînés meurent, nous les enterrons et ils deviennent nos ancêtres. Si des maladies se propagent, nous dansons et nous leur parlons ; ils s’expriment à travers mon sang. En touchant la personne malade, je peux trouver la maladie et la soigner. Nous ne sommes pas ici pour nous-mêmes, nous sommes ici pour chacun d’entre nous et pour les enfants de nos petits-enfants. Pourquoi suis-je ici ? Parce que mon peuple aime sa terre, sans elle nous mourrons. Il y a bien des années, le président du Botswana nous a dit que nous pourrions vivre sur

dans le monde entier. J’ai appris que le prix nous avait été décerné le jour même de ma sortie de prison. Ils disent que

notre territoire ancestral pour toujours. Nous n’avons jamais eu besoin que quelqu’un nous dise cela. Bien entendu nous pouvons vivre là où Dieu nous a créés ! Mais le président suivant nous a dit de partir et nous a forcés à le faire. Ils nous ont dit que nous devions partir à cause des diamants. Puis ils nous ont dit que nous chassions trop de gibier. Mais ce n’est pas vrai. Ils disent beaucoup de choses qui ne sont pas vraies. Le président affirme que si nous ne changeons pas, nous disparaîtrons comme les dodos. Je ne savais ce

Il faut maintenant que le gouvernement cesse de nous voler notre terre : sans elle nous disparaîtrons. Si celui qui a lu beaucoup de livres pense que je suis un primitif parce que je n’en ai lu aucun, alors il devrait jeter tous ses livres et chercher celui qui dirait que nous sommes tous frères et soeurs devant Dieu et que nous aussi avons le droit de vivre. C’est tout. Merci.

Ils nous ont menacés et torturés. Ils m’ont arrêté et brutalisé. Merci pour le Right Livelihood Award. C’est la pleine reconnaissance de notre lutte et il permettra de faire entendre notre voix

celui qui se tient devant vous aujourd’hui est un criminel. Je me demande de quel développement il s’agit lorsque les gens vivent moins longtemps qu’avant ? [Dans les camps de relocalisation] le sida fait des ravages parmi nous. Nos enfants sont maltraités dans les écoles et ne veulent plus y aller. Certains d’entre nous se prostituent. Nous n’avons pas l’autorisation de chasser. Les gens se battent entre eux par ennui et parce qu’ils boivent. On commence à constater des suicides. Nous n’avions jamais vu cela auparavant. Cela fait mal de dire ça. Est-ce cela le développement ? Nous ne sommes pas primitifs. Nous vivons différemment de vous mais nous ne vivons pas exactement c o m m e nos grands-parents, tout comme vous. V o s ancêtres étaient-ils primitifs ? Je ne le crois pas. Nous respectons nos ancêtres. Nous aimons nos enfants. C’est la même chose pour tout le monde.

Roy Sesana First People of the Kalahari, Botswana

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PAS QUE BEAU : LES MALDIVES PAR TIPHAINE ONISSAH «Je m’exprime devant vous en tant que représentant d’un peuple en danger. [...] Du fait du réchauffement climatique mondial et de la hausse du niveau des mers, mon pays, les Maldives, risque de disparaître de la surface du globe lors du prochain siècle». Maumoon Abdul Gayoom, Président de la République des Maldives Bleu cyan, bleu turquoise, bleu majorelle, bleu ciel, bleu marine, bleu outremer, bleu électrique. Jaune d’or, rose fushia, rouge corail.Vert. Blanc, comme le ventre d’une raie manta, croisée le temps d’une sortie plongée. Et encore du bleu, du bleu, du bleu et des hotels haut de gamme. Semées comme autant de pierres précieuses dans l’océan indien à environ 720 km au sud-ouest du Sri Lanka, les 1200 iles des Maldives s’étendent sur plus de 90 000 kilomètres carrés, et leurs fonds marins comptent parmi les plus beaux du monde : plus de mille espèces de poissons, 300 de crustacés, et 209 de coraux, exposant aux regards des plongeurs du monde entier leurs couleurs insolentes dans une eau d’une transparence inégalable. La végétation n’est quant à elle pas en reste, et les arbres à pains, figuiers banians, et tamarins font eux aussi partie du paysage. Sans oublier les incontournables cocotiers, pour la carte postale, mais surtout pour la cuisine où la douceur de la coco se dispute la vedette au piquant des épices. Boulettes de thon à la noix de coco ou plat de riz parfumé aux clous de girofle, cardamome, cannelle et lait de coco : le palais est à la fête, les yeux aussi. Lorsque l’on rencontre les Maldives, on cesse d’espérer que le paradis existe, pour se demander : pour combien de temps encore. Car cet Eden est menacé. Le tourisme est l’une des ressources financières principales des Maldives, et le Tsunami qui toucha ses côtes en 2004 affecta durement l’économie. Mais cette catastrophe naturelle risque bien de n’être qu’une peccadille face au bouleversement majeur que provoquerait une importante montée des eaux : avec ses 300km2 de terres émergées - 5000 km2 à marée basse - dont le point culminant ne dépasse pas trois mètres d’altitude, c’est un pays en voie de disparition qui pourrait être rayé de la surface du globe d’ici cent ans. La faute au réchauffement climatique, qui fait fondre tout loin là-bas les calottes glaciaires du Groenland, de l’antarctique et fait monter le niveau des mers. Est-ce parce qu’ils ont conscience de l’imminence de sa disparition que les visiteurs se pressent, toujours plus nombreux, aux portes de ce paradis ? il y a comme une ironie dans ce jeu qui veut que le serpent se morde la queue. Les gaz à effet de serre que dégage l’avion qui nous emmène à Malé

© NAXIEF

font partie eux aussi des émissions de CO2 responsables de la perte de ce joyau. On dit : «loin des yeux, loin du coeur». Moi j’ajoute : «Maldives, je t’aime et ne te verrai pas».


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TUNA BALLS WITH COCONUT, CLOVES OR CARDAMOM RICE ..

«I stand before you as the representative of an endangered people [...]We are told that as a result of global warming and sea level rise, my country, the Maldives, may, some time during the next century, disappear from the face of the earth”. declared Maumoon Abdul Gayoom, President of Republic of Maldives».

Dark blue, turquoise blue, marjorelle blue, sky blue, navy blue, azure, electric blue…Golden yellow, fuchsia, coral red. Green. White, like the belly of the manta ray you catch a glimpse of when sea diving. Blue again, again and again, along with luxurious hotels. The 1200 Maldives Islands are disseminated like precious stones over 90 000 square kilometres in the Indian Ocean, about 720 km south west of Sri Lanka. The seabed is one of the world’s most beautiful with more than a thousand species of fish, 300 species of shellfish and 209 species of coral, exhibiting their dazzling colours to divers from all around the world in an incomparable crystal clear sea. The vegetation is also stupendous, with bread trees, banyan fig trees and tamarinds. Not to forget coconut trees -there has to be coconut trees on a postcard! And coconut in the food: the sweetness of coconut milk, the hot taste of spices… Tuna balls with coconut, cloves or cardamom rice .. These meals are a feast for the palate, and the eyes. When you set foot in the Maldives, you stop hoping that paradise exists and simply wander: for how long will this paradise last? For this Eden Island is threatened. Tourism is one of the major resources of the country, and the Tsunami that destroyed its coasts in 2004 deeply affected the economy. But it is only a detail compared to what could happen if sea level keeps rising. With only 300 km square of emerged land - 5000 km square at low tide –and an altitude of no more than 3 meters, the country could easily be wiped out from the map in less than a hundred years, as a result of global warming that makes the Greenland icecap melt and the sea level rise. Is that why tourists hurry to visit this paradise? This is quite ironical

and tragic since it is the same carbon dioxide gas from the airplanes that takes us to Malé that destroys it. The phrase says: “Out of sight out of

© DR

mind”. I say: “Maldives, I love you but I won’t see you anymore”.

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LE BEAU COOL : FESTIVAL DE BAHIA

PAR TIPHAINE ONISSAH

Le Brésil, je ne connaissais pas, ou peu. Tout juste le vert, le jaune et le bleu des tee-shirts bon marché qu’on achète dans les boutiques à touristes, et un nom : Ronaldinho. Deux semaines à Bahia, ça sonnait un peu comme un cliché, strings à paillettes et plages de sable blanc sur fond de Samba. J’ai rejoins le Brésil le temps d’un carnaval, et j’y ai retrouvé l’Afrique. J’ai débarqué à Salvador un vendredi soir. Chaleur humide et danse nonchalante des cocotiers bercés par le vent : ma vie parisienne, le froid et le métro avaient déjà quitté ma mémoire. Une soirée, le temps de me poser. Puis très vite, une nécessité : répéter, répéter et répéter encore les rythmes du samba-reggae, ce style musical né de l’union de la samba et de la musique jamaïcaine. Et aussi me reposer, avant le marathon du carnaval. Il y a bien des camarotes (loges) disponibles le long du cortège, un moyen parait-il d’assister au spectacle du carnaval en tout confort et en toute sécurité, boissons et amuse-gueules compris. Mais je préfère de loin l’étreinte de la foule, car je suis venue pour vivre le carnaval aux côtés de Cortejo Afro, un groupe de plusieurs centaines de percusionnistes. Les journées s’égrainent, sous un soleil et une chaleur de plomb. Dans la rue, des bahiannaises en costume traditionnel me préparent pour 3 réals l’acarajè. Acarajè, c’est un peu le fast-food bahiannais : beignet de farine de haricot frit dans l’huile de palme, accompagné de gombos, de crevettes séchées, de crudités et de piment. Ici l’Afrique n’est jamais loin, et Alberto, mon ami brésilien, m’entraîne dans un «candomblé», une cérémonie de la religion afro-brésilienne dont l’origine remonte aux esclaves issus de la traite des noirs.

I didn’t know much about Brazil except for the green, yellow and blue on the cheap tee-shirt you buy in tourist shops, and of course a name: Ronaldinho. Spending two weeks in Bahia seemed so cliché to me: sparkling thongs, beautiful white beaches and samba music. I

the wind. The cold, the subway, my Parisian life were suddenly nothing more than a memory… I rested for one night, and then I felt that urgent need to play, and play and play again samba reggae, that music born from the union of samba and Jamaïcan music. I also needed to rest a little before starting the marathon, the Bahia Carnaval. Of course you can stay in the “camarotes”, (the rooms along the procession. I heard you can see the show from there, safely and comfortably, while having a drink and appetizers. As for me, I’d rather be in the middle of the crowd and feel its embrace. I came here to play with “Cortejo Afro” a band of hundreds of drummers. Days pass by under a burning sun and sweltering heat. In the streets, women in their traditional outfits are preparing a meal for 3 reals called “acarajé”, the local “fast food”. It is made of black-eyed peas formed into a ball and then deep-fried, served split in half and stuffed with spicy shrimps, hot peppers and green tomatoes. Africa is never far, my friend Alberto takes me to a “candomblé”, an Afro-Brazilian religious ceremony originated from the black slaves. The ceremony worships the “Orishas”, African divinities. Women start to tremble before entering a state of trance, their eyes fixated: “Reminds me of voodoo”.

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flew to Brazil but I arrived in Africa… I landed in Salvador on a Friday night. The air was hot and coconut trees were swaying softly in


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On y célèbre le culte des « orishas », les divinités du panthéon africain. Des femmes, agitées de tremblements, entrent en transe, les yeux fixes : je pense au vaudou. Et toujours, la musique,

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fil rouge qui ne nous quitte jamais : des participants jouent à mains nues sur les instruments et cette musique obsédante me ramène au son des tambours.

C’est le jour J. Premier jour de carnaval, et premier étonnement : pas de jolies métisses en tenue légère, mais une marée humaine compacte et hilare, qui chahute et danse frénétiquement sur des airs lancés des mois auparavant sur toutes les radios. Nous commençons vers 23 heures, et le volume sonore est presque insupportable, malgré les bouchons que je me suis vissée dans les oreilles. Nous jouons, et du plus profond de mon corps, mes organes vibrent au rythme de la musique. Joie, rires, transpiration, fatigue : nous frappons le sol de nos pieds comme un appel à la terre, et c’est la pluie qui nous répond. Le souffle de cette musique tribale, terrienne, nous prend aux tripes et c’est comme un battement de coeur qui unit chacun d’entre nous à un même tempo. Sous la direction du mestre de la bateria, nous ne faisons plus qu’un et nos surdos tonneront jusqu’à 5 heures du matin : oui, le coeur de l’Afrique bat ici aussi, et je reviendrai.

There is music all along the ceremony, there is always music... People play with their bare hands and that music reminds me of the obsessing sound of drums. Today is the day,

the first day of the Carnival. Surprisingly, there are no pretty mixed-race girls in skimpy-clothing, only a dense human sea laughing, smiling and dancing frenetically to the sound of very popular music that has been aired on every radio in town for the last few months. We start playing at 11 pm. The music is so loud that although I plugged my ears, it is almost unbearable. We start playing, and my entire body vibrates to the rhythm of the drums. We are happy, smiling, tired and sweaty at the same time. Our feet loudly hit the ground, calling for earth, and rain answers us. That music’s breath, tribal and earthy is gut wrenching. It seems that one single heartbeat is binding us, uniting us all into the same tempo. Lead by the “mestre de bateria”, all of us become one and our surdos echo until 5 o’clock in the morning: yes, the heart of Africa is beating here. And I will come back.

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TRIBAUX : DIASPORACINES KATRINA KAIF, LA CENDRILLON DE BOLLYWOOD

© DR

Katrina Kaif est le fruit de la rencontre de l’Inde et la Grande-Bretagne, un beau fruit à en juger par les courbes et les reliefs de cette Bollywood Bomb. A croire que les personnalités retouchent toutes leurs CV pour nous apitoyer avec des histoires « Cendrillonnesques ». La problématique pour Katrina fut de s’imposer dans le cinéma « Bollywoodien » sans pratiquer la langue Hindi. Comment réussira t-elle à surmonter cet handicap malgré son corps sculptural ? Tout est bien qui fini bien au pays des maharadjahs, elle commence sa carrière en 2003 dans « Boom » et se fait immédiatement remarquer. Elle y joue le rôle d’un mannequin pris dans les dessous impitoyables du milieu, tan tan tan… le rôle est à sa mesure puisqu’elle a commencé le mannequinat à l’âge de quatorze ans. Elle fera de nombreuses campagnes pour des marques internationales telles Kodak, Coca Cola, LG, L’Oréal. Son Hindi reste un problème, elle s’installe alors à MumbaÏ pour perfectionner la langue, elle prend des cours de danse, apprend la post synchro et en un tour de main Bollywood se fait sienne. Elle enchaîne plus de 6 films en deux ans. En 2007 elle décroche le film le plus important de sa jeune carrière à ce jour « Namaste Bollywood », dans lequel elle partage l’affiche avec la superstar Akshay Kumar. Pour la petite histoire, elle sort avec Salman Khan, autre acteur célèbre et spécialisé dans les rôles de vilain, ce dernier est actuellement incarcéré pour braconnage, il aurait tué des gazelles protégées. Pas beau…


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ASKSHAY KUMAR BOLLYWOOD SUPERSTAR

© DR

Voici quelqu’un de foncièrement énervant, le prototype même du camarade qui n’a rien demandé mais dont la vie est une succession de bonnes surprises. Akshay Kumar a tout, la bonne tête, le bon sourire et tout et tout et tout… décidément très énervant quand on sait que monsieur est bon en sport et que sa pratique lui a permis de se modeler un corps d’athlète. Il nous raconte qu’enfant, il a été puni par son professeur et sommé par ses parents de dire ce qu’il voulait devenir dans la vie. Il a tout simplement répondu héros… et comme par hasard le destin le lui a accordé. Rageant non ? De retour à Bombay, il enseigne les techniques d’arts martiaux apprises à Bangkok. Sa première expérience en tant que modèle est concluante et lui permet de gagner sa paye mensuelle de professeur en une heure, le choix est vite fait. Je passe sur le succès des films qu’il a joué, les nombreuses aventures qu’on lui prête avec ses partenaires à l’écran et le mariage idyllique qu’il fait en 2001 avec l’actrice Twinkle Khanna. Son fils Araav est né le 15 Septembre 2002, il y a fort à parier qu’il reprendra dignement le flambeau. Enervant ???

COMMON, HOMME SANDWICH

DR

De l’autre côté de l’Atlantique, Lincoln continue à se refaire une santé et à changer son image. La marque du groupe Ford vient d’annoncer la signature d’un contrat avec le chanteur de Rap Common. L’objectif premier de cette association est de promouvoir à court terme la version 2008 du Lincoln Navigator et les futurs modèles de la marque. Avec ce contrat, Lincoln s’assure les services du récent vainqueur d’un Grammy Award pour ses publicités à la télévision et à la radio. La première fut retransmise le dimanche 25 novembre lors d’un match de football américain retransmis en direct sur NBC. Une série de produits dérivés est également en préparation et Common devrait se déplacer sur les salons et dans les concessions lors des présentations officielles des voitures de la marque. Après Cadillac avec l’Escalade, Lincoln va-t-elle devenir la nouvelle marque de voiture à monopoliser les clips de rap ?

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TRIBAUX : DIASPORACINES

© DR

«SI UNE PETITE ÎLE COMME CUBA OU QU’UN PAYS COMME LA JAMAÏQUE ARRIVENT À INONDER LE MONDE DE LEUR MUSIQUE, IL N’Y A AUCUNE RAISON POUR QU’UN PAYS D’AFRIQUE NE LE PUISSE PAS».

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Cette phrase résume le personage et son ambition. En 1989 il fonde avec son acolyte Doug E Tee le groupe PBS “Positive Black Soul”, groupe qui deviendra la Pierre angulaire du rap sénégalais. El groupe survivra bien qu’ayant perdu Doug en route. Didier Awadi a un but, réveiller l’afrique, montrer qu’un nouveau rayonnement est possible, pour cela les mots seront ses outils. Parallèlement à son groupe, il poursuit une carière solo qui sera largement recompensée, notamment par le “Prix RFI Musiques du Monde” en 2003, le “Prix Tamani du Meilleur Rappeur Africain” en 2004.

Il est à la fois journaliste radio, animateur d’une émission de télévision et fondateur d’un festival consacré au rap. “SénéRap”. Activiste politique, il est de tous les combats altermondialistes. Il incite les pays Africains à ne pas signer les APE (Accords de Partenariats Economiques) qui représentent selon lui une arme de destruction massive des économies Africaines, Pacifique et Caraïbes. Ces accords condamneraient ces territoires à rester dépendants de l’Europe. Il est vrai que l’équité est utopique entre un fermier européen subventionné et un fermier Africain qui ne

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Né à Grenoble en 1966, Sami Bouajila effectue ses études au Conservatoire Régional de sa ville, puis au centre dramatique de Saint-Etiene. Après s’être forgé une solide expérience sur scène (Marivaux, Shakespeare, Albert Cohen, Koltès, ...), il arrive en 1991 à Paris où Philippe Galand lui propose le rôle principal de La Thune. Récompensé d’une mention au prix Michel-Simon pour cette prestation d’un démerdard de banlieue, Sami tourne ensuite «Les histoires d’amour finissent mal... en général» d’Anne Fontaine , apparaît dans le film tunisien «Les silences du palais» et tient surtout la vedette du très joli Bye Bye, de Karim Dridi. Alors qu’il poursuit une carrière théâtrale consistante («Roméo et Juliette», «La chevauchée sur le lac de Constance », etc.), Sami Bouajila tourne avec les plus grands comme Bruce Willis, Denzel Washington ou encore Jean Pierre Darrousin. Il fait sa place dans le cinéma en français en dévelopant une image hétéroclyte ; La consécration arrive avec Indigènes, pour lequel il reçoit le Prix (collectif) d’Interprétation Masculine au Festival de Cannes 2006. En 2008, il reçoit le César du meilleur espoir dans un second rôle dans Les Témoins.

reçoit rien. Les pertes d’emploi et de revenus ruraux intensifieraient indiscutablement les flux migratoires des campagnes vers les centres urbains qui regorgent déjà de chômeurs, de mendiants et de candidats au départ pour l’Europe. Selon awadi le rap est un sacerdoce et ses conséquences sont multiples. Pour exemple « Le Rap a contribué à un éveil des consciences. Il a poussé les jeunes auditeurs à aller voter. Au Sénégal, il se dit que ce sont la presse privée et les rappeurs qui ont permis le changement de régime. Le Président Wade aurait été élu par une majorité de jeunes électeurs ».


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COUV : KANYE WEST HYPE POP Elevé dans le quartier de la Rive-Sud de Chicago par sa mère (ses parents ont divorcé quand il avait 3 ans, il a passé ses étés avec son père Ray, un ex-Black Panther passé conseiller pour mariages chrétiens), West est allé à bonne école, suivant des cours d’art, des leçons de musique, à 10 ans il passe une année à Nanjing, en Chine, où sa mère était professeur invité. Comme beaucoup de jeunes de banlieue, il a développé une passion pour le hip-hop. Sa mère n’approuve pas. Dès le début, Kanye savait qu’il voulait être un rappeur, à 13 ans, il enregistre une démo sur les oeufs vert et le jambon. Mais ses parents avaient d’autres idées. «Mon plan était qu’il obtiendrait au moins un diplôme, sinon plusieurs», confie sa mère, il obtient son diplôme en 1995, s’inscrit à l’école d’art et prend des cours d’anglais pendant un an dans l’Etat de Chicago avant d’affronter ses parents. Après des mois de longues conversations, West les persuadent de le laisser essayer le rap et la production pour une année. Donda se rappelle: «Il a dit: Maman, je peux le faire, et je n’ai pas besoin d’aller au collège parce que j’ai eu un professeur dans la maison avec moi toute ma vie.» Pendant la journée, West travaille dans le télémarketing pour payer les 200 $ par mois de loyer qu’exige sa mère. La nuit, il crée et livre des beats pour d’autres rappeurs. En quelques mois, il décroche sa première grande vente , 8000 $ d’un rappeur de Chicago nommé Gravity. Bientôt, il fait des beats pour Bad Boy Records », le rappeur Mase. En 2001 West produit plusieurs morceaux pour l’album Blue Print » de Jay-Z, en utilisant des échantillons de vieilles chansons (The Doors « Five to One », les Jackson 5 « I Want You Back ») accélérées.

En octobre 2002, West, épuisé après des heures de studio , s’endort au volant de sa Lexus, l’accident lui coute presque la vie. «Il m’a téléphoné de son lit d’hôpital avec sa

mâchoire brisée et a demandé une boite à ryhtmes», explique Dash. «Cela m’a impressionné.» Trois semaines après l’accident, avec sa mâchoire encore fermée, West retourne au studio en marmonnant son tube « Through The Wire », une chanson sur le crash construit sur l’accélération du choeur de Chaka Khan « Through the Fire ». Il a finalement persuadé Roc-A-Fella de sortir son album. «la Mort», explique West «est la meilleure chose qui puisse arriver à un rappeur. Frôler la mort n’est

Rappeur 2.0 pas mal non plus.» La première fois que Kanye West a demandé aux patrons de chez Roc-A-Fella records de le laisser rapper, il y eu un silence inconfortable. West était connu comme un producteur de talent. Mais en 2002, l’idée que quelqu’un comme West pourrait être un rappeur à succès leur paraît absurde. «Kanye portait une chemise rose et des mocassins Gucci se souvient Damon Dash, CEO de Roc-A - Fella Records. Jay-Z

dit:« Nous avons tous grandi dans la rue et chacun devait faire son job pour s’en sortir. Kanye n’a jamais arnaqué qui que ce soit à ma connaissance. Je ne vois pas comment il pourrait être crédible.» Roc-A-Fella n’a pas été le seul

label à ignorer Kanye (prononcez Kahn-yay qui signifie «l’Unique» en swahili). Entre l’image du rappeur que se faisaient les compagnies de disque et l’image de Kanye, il n’y avait pas match. Ils ne savaient pas comment le vendre. «c’était un cauchemar, « ils voulaient que je me sape en jeans Baggy, que j’arnaque et que je vende de la drogue » Dit Kanye qui a grandi dans la banlieue de Chicago, et s’habille comme s’il attendait un poste ministériel. Ce fût un vrai chemin de croix pour prouver à ces directeurs artistiques que ma vision était la bonne, lâche t-il. Quand finalement les dirigeants de Roc-A-Fella surpassèrent leur phobie du polo Ralph Lauren rose, Kanye signa et passa sous silence les doutes qui ont précédé son obtention de contrat, ses attitudes molles et trop bourgeoises. En 2004 son album « The College Dropout » devient triple platine, acclamé par les critiques, il obtient 10 nominations aux Grammy Awards. Cet album ouvre surtout la voie à un rap plus grand public et élargit l’auditoire du genre. «Ce disque a ravivé ma foi dans le hip-hop», explique Jamie Foxx, qui a prêté sa voix au premier tube de West « Slow Jamz ». Kanye apporte une dimension bobo à son rap, loin des clichés systématiques qui occupent le flow des artistes les plus côtés. Il a remis au goût du jour une musique longtemps tenue par la branche dure, le gangsta rap. Avec son second album, « Late Registration », Il vend 1,6 million d’exemplaires sa première semaine de sortie. Ce qui différencie Kanye du reste c’est sa capacité à écrire des rimes que tout le monde aurait voulu écrire, avec une simplicité évidente.


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ILS VOULAIENT QUE JE ME SAPE EN JEANS BAGGY, QUE J’ARNAQUE ET QUE JE VENDE DE LA DROGUE

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COUV : KANYE WEST HYPE POP

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P Diddy a tenu à remercier Kanye West, après avoir assisté à l’un de ses concerts. D’après ses mots, son Hip Hop lui paraissait fade, et son inspiration en prenait un coup. Douze années après son premier succès, P Diddy, Sean Combs de son vrai nom, vient de retrouver la fibre du Hip Hop. Et ce grâce à Kanye West, qui est en passe de devenir le leader du Hip Hop au niveau international. Et en voyant le gaillard se démener en concert, P.Diddy est retombé amoureux du Hip Hop, «comme au premier regard», conclut-il. Pourvu que ça dure !

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KANYE WEST « Diamonds From Sierra Leone »

SE DISANT LUI MÊME SAGE, STUPIDE, ARROGANT ET FRAGILE, SOUVENT DANS LE MÊME SOUFFLE.

La production est impeccable, mais ce qui le rend impérieux est la force des contradictions, La chanson Jesus Walks mixe spiritualité avec scepticisme et le rap avec l’évangile. West se promène entre l’éthique protestante et la réalité des rues, se disant lui même sage et stupide, arrogant et fragile, souvent dans le même souffle, nu par ses failles et mûr pour l’auto critique. Il dresse un portrait d’américains noirs de classe moyenne angoissés avec une justesse incroyable.West et son succès ont lancé la mode des polos roses dans les tops des ventes, ce n’est pas son ami John Legend qui nous démentira. Selon sa mère Donda, professeur d’anglais retraité de l’université de Chicago, il est comme Walt Whitman «Suis-je en contradiction avec moi-même? Très bien, alors je suis en contradiction avec moi-même. Je suis grand, je représente des multitudes». pour son

ancien patron de label, il combine les besoins de superficialité des jeunes de la rue et le besoin de rimes conscientes des studieux, son positionnement est brillant. Le «game» a subi une évolution et les

rappeurs ne viennent plus nécessairement du ghetto. Run-D.M.C. d’Hollis dans le Queens ou encore Eric B and Rakim de Long Island. Quand la sensibilité dure du rap vendait bien, (c’est souvent le cas) les maisons de disque ne se posaient pas de question, elles ont encouragé le modèle. La floraison de rappeurs prêts à la surenchère dans le bling-bling, la violence et le sexisme était inévitable. Darryl McDaniels, le D.M.C. de Run-D.M.C dit avoir arrêté d’écouter du rap il y a dix ans «Cette dernière décennie, il semble que le hip-hop a été le plus souvent sur les parties, les armes à feu et les femmes. Voilà qui est

très bien si vous êtes dans un club, mais, de 9 heures à 21 heures, cette musique ne me dit rien». ce qui a poussé D.M.C. à reprendre le rap fut Jesus Walks. «Quand je l’ai entendu, j’ai tout arrêté, dit-il, J’ai pensé, «cette chanson parle de tout, ça sent la vie»

Jesus walk est l’une de ces chansons miraculeuses que vous entendez pour la première fois et immédiatement vous vous réjouissez à l’avance de pouvoir l’écouter dans les 30 ou 40 ans à venir. C’est le plus bel exemple

de contradiction entre le texte engagé et la douceur des choeurs d’église. «je prends des sujets qui inspirent le mauvais aux gens et je les mélangent avec des thèmes qui inspirent la bonté». «Les Noirs sont les plus conservateurs et les plus discriminants», dit West. «Surtout entre nous. Ce ne sont pas les personnes de race blanche qui ont dites que tous les hommes noirs devaient porter des jeans baggy». «Bougie» est un terme afro-américain pour la classe moyenne, terme péjoratif. Kanye West qui a l’habitude de commencer ses phrases avec le préambule, « Les rappeurs disent tout le temps », comme s’il n’était pas l’un de ces rappeurs, mais un gosse tentant de déconstruire son image classique.

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BEAU’LD SCHOOL : L’ÉTERNEL RECOMMENCEMENT Frederick Dewayne Hubbard est né le 7 avril 1938 à Indianapolis aux Etats-Unis, trompettiste de jazz américain de renom, Il était connu pour jouer du bebop, hard bop et post bop au début des années 60. Pendant les années 70-74, Hubbard fut la plus grande star du fameux label de Jazz, CTI. Ce qui frappe l’œil, c’est la magnificence des pochettes de cette maison d’artistes. De véritables œuvres d’art, toujours originales, empruntes d’une idée forte. Hubbard a connu de nombreux problèmes de santé ainsi qu’une blessure de la lèvre en 1992. Ses enregistrements ne sont plus qu’occasionnels. La reconnaissance est une parure en demi teinte pour ce grand artiste de talent.

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De La Minche


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM KRAFTWERK « Trans Europe Express »

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SAVOIR HONORER CEUX QUI ONT TRACÉ LE CHEMIN EST UN ART QUE PEU DE PERSONNES EXERCENT DANS NOS SOCIÉTÉS DU NOMBRIL. L’IMPORTANT EST DE FAIRE BRILLER LES ANCIENS AU FIRMAMENT DE NOS COEURS

Les mauvaises langues diront que le disque de 1978 fût la dernière grande sortie du groupe mythique, «The Isley Brothers». Le hit “Take Me to the Next Phase” est extrait de ce vinyle qui finira platine. “Groove With You” mérite également le détour. La pochette tannée par le temps suinte toute la folie de l’époque. Ce fût le premier groupe à créer un label à leur gloire, T-Neck. le vocaliste en or, Ronald Isley (le plus à droite), a connu une renaissance aux côtés de R.Kelly en jouant les parrains de service. Des générations, en transe sur les pistes, bien avant Travolta, se sont retrouvées autour des chansons de ce groupe intemporel. Les Isley Brothers sont détenteurs du record de la plus longue présence d’un groupe dans les charts. Créé en 1954, malgré le départ de certains membres, le groupe de Cincinnati dans l’Ohio est encore actif. De La Minche.

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BEAU’LD SCHOOL : L’ÉTERNEL RECOMMENCEMENT

Comment ne pas ressentir la musique sous de tels auspices. Cette page est un hymne à la sensualité, un hommage aux époques de réinvention musicale. Les années 70 furent un tournant, un tourbillon, un maelström de rythmes plus enivrants les uns que les autres. Cette féerie d’inventivité a donné naissance au Funk, qui veut dire «sentir». La sueur était le prix d’une musique de qualité et sentir le groove, une condition sinequanone pour être artiste. Où est donc passée la douce décadence d’antan ? Ces sublimes mélopées qui embrasaient l’esprit le plus rétif. Ces pochettes nous rappellent que la transgression est l’une des portes du salut artistique. Attendons les prochaines avec délectation. De La Minche.


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REGARD : MALIKA BENJELLOUN


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM HASHIM « Al-Naafiysh »

La danse hip-hop recouvre une multitude de courants et de styles dont la complexité est souvent ignorée. Malika Benjelloun en est la parfaite représentation. Elle a su dépasser son modèle et réinvente la rue à sa manière. Chorégraphe, professeur et danseuse internationale depuis 9 ans, elle s’est faite remarquer dans une campagne pour l’équipementier Nike. Son point de départ fut la street dance qui regroupe l’ensemble des danses hip-hop apparues aux Etats-unis depuis les années 70. A ses débuts, elle est partagée en deux courants bien distincts. Sur la Côte Est, les jeunes des quartiers du Bronx pratiquent le breakdance, une succession de figures acrobatiques exécutées au sol. Les b-boys (danseurs de break) lancent alors des battles (défis) dans lesquels les participants s’affrontent à tour de rôle. Au même moment, sur la Côte Ouest, se développent plusieurs styles de top dance (danse debout) qui n’ont, au départ, aucun rapport avec le mouvement hip-hop et dont certains se dansent sur de la musique funk. Moins agressive que la break, la top dance se pratique avec des costumes excentriques et un certain sens de l’humour. Aujourd’hui, beaucoup de danseurs mixent break et top dance. Elle touche un peu à la comédie et tente une fois de plus d’élargir son registre.

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Hip-Hop unites several styles of music of underestimated diversity and complexity. Malika Benjelloun an international dancer, teacher and choreographer for 9 years

now, embodies that variety. Spotted in a Nike commercial, she has been reinvented hip hop steps. She started her career “street dancing” (which unites all the us Hip Hop dances from the 70s.) At first she was torn between two distinct styles. On the East coast, young people from the Bronx did “breakdancing”, a sequence of acrobatic steps on the floor. The “B-Boys” (the breakdancers) did dance battles where dancers go up against each other. At the same period, on the West coast, several styles of “top dances” (stand up dances) arose. They had, at first, nothing in common with hip hop, and some even danced to funk music. Top dance is less aggressive than breakdance. People dance with extravagant outfits and a good sense of humour. Nowadays, many hip hop dancers mix breakdance with top dance. As for Malika Benjelloun, she keeps inventing new steps everyday, and started acting as well, which even more widen her artistic sigle.

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Broche De Grisogono Photographe : Eric Bottero Make Up : Gaëlle March Modèle : Gitte


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Boucle d’oreille Boucheron Photographe : Eric Bottero Make Up : Gaëlle March Modèle : Gitte

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Pendentif Guy Ellia Photographe : Eric Bottero Make Up : Gaëlle March Modèle : Gitte


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Bague Repossi Photographe : Eric Bottero Make Up : Gaëlle March Modèle : Gitte

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BEAU-CAL : HOMMAGE DAUM

LE MUSÉE DU QUAI BRANLY EST L’UN DES PLUS IMPORTANTS MUSÉES DÉDIÉS AUX ARTS ET CIVILISATIONS D’AFRIQUE, D’OCÉANIE, D’ASIE ET DES AMÉRIQUES. UN PARTENARIAT UNIQUE AVEC DAUM DONNE NAISSANCE À NEUF PIÈCES EXCEPTIONNELLES QUI NOUS PLONGENT AU COEUR DES PLUS GRANDES CIVILISATIONS AFRICAINES.

8 exemplaires Gardien de reliquaire du Gabon Gabonese Reliquary Guardian Argent et Cristal Bleu - Silver and Blue Crystal


THE MUSÉE DU QUAI BRANLY IS ONE OF THE LARGEST MUSEUMS DEDICATED TO THE ART AND CIVILISATION OF AFRICA, OCÉANIA, ASIA, AND THE AMERICAS. A UNIQUE PARTNERSHIP WITH DAUM HAS LED TO THE CREATION OF 9 EXCEPTIONAL PIECES THAT TRUST US INTO THE HEART OF THE GREATEST AFRICAN CIVILISATIONS.

ROMUALD HAZOUME - 8 exemplaires Tête de Pétrole - Petrol Head Cristal Noir - Black Crystal

Dr DAGASSOU - 8 exemplaires Symbole de la maternité - Symbol of the maternity Cristal Ambre et Vert - Green and Amber Crystal

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S’ESBAUDIRE : FOCUS MONTREAL PAR TJAMAG ALBERT

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S’ESBAUDIRE : FOCUS MONTREAL PAR TJAMAG ALBERT La ville de Montréal semble être devenue le passage obligé pour toute artiste souhaitant faire une carrière réussie en Europe et plus particulièrement en France. L’intérêt n’excluant pas la critique, l’accent vieux français des québécois est toujours aussi imité voire raillé. Se foutre de la gueule de ces cousins d’Amérique est chose commune. Cependant on ne peut nier l’influence des artistes québécois d’adoption sur les ondes radiophoniques et sur les scènes mondiales. Un séjour plus ou moins prolongé au Québec devient gage de qualité. Montréal est devenue l’école du Showbiz. On peut faire des parallèles entre l’admiration que suscite des noms comme Harvard ou La Sorbonne pour les lettres et le rapporter à Montréal pour le show. Le dire avec une pointe de patois rajoute un accent de vérité. Cela fait plus de 20 ans que Céline et son Rrrrné nous chantent les louanges du rêve québécois. Un rêve qui sait s’exporter avec brio, bien que la réciproque ne soit pas toujours vérifiée, les artistes français se plaignent parfois du cloisonnement strict du marché Québécois local. Il faut tout de même reconnaître la capacité d’adaptation des québécois à l’environnement anglo-saxon qui les submergent et la volonté farouche de maintenir le Français vivace est remarquable. C’est peut être cette image d’un village résistant encore et toujours à l’assaut de vagues d’anglicisme qui explique la résistance à la chanson française venue de France.

On ne peut tout de même pas réduire le Québec à ce protectionnisme, la belle province a démontré plus d’une fois sa capacité d’accueil envers des populations demandeuses. L’immigration choisie y est pratiquée depuis les années 90, chaque année 44000 Migrants dont 3000 français font le saut. C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’artiste Algéro-Franco-Québécoise Zaho a pu émigrer au Canada et nous revenir. Le boomerang Franco-Québécois a également parfaitement fonctionné pour Gad Elmaleh, Lara Fabian, les rappeurs du groupe Dubmatique et Vaï, Linda Lemay, Natasha St Pier, Corneille, Gage. Mais la vraie marque de fabrique du chanteur québécois est la voix. Il serait malhonnête de ne pas reconnaître la qualité et la puissance vocale du chant de ces Français d’Amérique. Le R&B à la française pousse encore des cris plaintifs et se targue d’avoir découvert des artistes aussi essentiels que Kenza Farah dont la voix ne dépasse pas le dixième d’octave. Pendant ce temps le Québec propose des artistes pleinement matures, dans la pleine possession de leurs moyens et proposant un large éventail d‘aptitudes. Même si il a un peu perdu de sa superbe, on se souvient avec bonheur du premier spectacle d’Anthony Kavanagh ou de la capacité d’improvisation d’un Stéphane Rousseau. Le professionnalisme à la Canadienne emporte tous les succès et se déguste même sans faim comme une bonne poutine à l’ancienne.

©PHOTOTEQUE DE LA PROVINCE

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La communauté haïtienne de Montréal est très active, l’une de ses plus éminentes représentantes est est Michaëlle Jean. Après un parcours universitaire couronnée par un «Prix d’excellence en Études françaises et italiennes» , elle devient journaliste pour la presse écrite et pour la télévision. Son parcours est celui d’une femme humaniste et engagée. A 48 Ans elle est devenue Gouverneure Générale du Canada, Représentante officielle de Sa Majesté la reine Elisabeth II d’Angleterre. Cette nomination nous prouve avec bonheur que les qualités intrinsèques d’une personne peuvent primer sur son origine ou sa couleur de peau. Michaëlle Jean symbolise la reconnaissance de l’identité multiculturelle du Canada.


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM ZAHO « T’es Che-lou »

UNE VIE SOUTERRAINE S’ORGANISE À MONTRÉAL QUAND LES TEMPÉRATURES DESCENDENT ET QUE LES NEIGES ENVAHISSENT LES RUES, IL EST EN EFFET AISÉ DE QUITTER SON DOMICILE, FAIRE LES COURSES ET SE DIVERTIR SANS METTRE LE NEZ DEHORS.

Le chardon. Cet emblème représente, au troisième canton de l’écu, l’élément d’origine écossaise de notre population.

La fleur de lys de la maison royale de Bourbon. Cet emblème représente au premier canton de l’écu l’élément français qui, le premier, a pris possession du sol montréalais.

Le trèfle d’Irlande. Au quatrième canton de l’écu, le trèfle rappelle la présence de l’élément d’origine irlandaise qui s’est établi sur le sol montréalais.

La rose de la maison de Lancastre. Celle-ci est logée au deuxième canton et elle y symbolise l’élément d’origine anglaise.

Tout le centre ville est relié par le métro et des galeries marchandes souterraines. Par des hivers aussi rudes, l’envie de faire mumuse avec à la neige passe assez vite. La voiture peut être démarrée et chauffée à distance, ce qui évite l’usage de fluides corporels pour dégeler les serrures.

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POINT DE VUE : DANS LES YEUX Quel avenir préparons nous à ceux qui nous suivent ? tout va très vite de nos jours, les révolutions techniques se succèdent, la «civilisation» s’est répandue à travers la planète comme une traînée de billets sales, nous sommes omnibulés, heureux et satisfaits de gagner plus d’argent, mais nous ne savons pas où aller. Quels sont les choix qui nous mèneront à la plénitude ?

Dieu est mort pour certains, pour d’autres il a changé d’état civil, s’il était réincarné en Sioux, on l’appellerait «Pognon Facile». Une nouvelle carrière pour

celui qui peut tout se permettre. La terre est notre réserve et le vice notre «eau de feu», nous ne sommes que de pauvres hères à la recherche d’un paradis perdu. Nos grands Sachems sont «Google», «Facebook» ou «Dailymotion».

What does the future hold for the generations to come? At the speed with which times are changing, technological revolutions come and go, and “civilisation” has spread across the Planet, leaving a trail of ill-made money and its obsession for it. We enjoy earning more and more money and yet we are incapable of finding out what we want. What would help us feel complete? God is dead for some, for

others he has just changed his name. If he were to be reincarnated into a Sioux, his Indian name would be “easy money”. Those who desire success allow themselves everything.

PAR Bixo MBOGOL JAH CURE « Longing for »

Ce merveilleux média qu’est internet devient l’autoroute de «Pognon Facile», le Web a au moins le mérite de nous remettre les yeux en face des trous. il suffit de taper «pédophilie Cameroun» pour retomber sur des images que ma naïveté pensait impossible en Afrique Noire. Tellement habitué à laisser le tourisme sexuel ou la pédophilie à l’Asie du Sud Est. Est ce un signe de progrès que de laisser ses valeurs au clou pour un billet ? Je pense surtout aux enfants, ma conscience m’accable quand je vois l’Afrique soumise aux proxénètes, au FMI, au dictat des matières premières, au tourisme sexuel, au clientélisme forcené, aux pollutions, aux déforestations, aux génocides, aux guerres fratricides dictées par l’appât du gain, aux corruptions en tous genres. le pire est d’envisager une éducation saine et équilibrée dans des conditions aussi dramatiques. mais je ne veux pas croire que le destin s’acharne à ce point sur la jeunesse Africaine. Permettre un libre accès à l’éducation est la bataille que l’Afrique est loin d’avoir entamée, peut-elle la gagner ?

The earth is our cow and vices are our firewater. We are poor souls desperately looking for a paradise lost. Our gods are called “Google”, “Facebook” or “Dailymotion”. Internet, the revolutionary media has become the freeway to “easy money”. But at least, the Web opens our eyes. You just have to enter “paedophile, Cameroon” to discover images my naïve mind could never have imagined. I was simply too “used to” paedophilia in South East Asia, not in Africa. Is trading one’s values for a bank bill the sign of progress? I can’t help thinking about children and it kills me when I see what is happening in Africa: proxenetism, FMI, sex tourism, diktat on raw material, pollution, deforestation, genocides, fratricide wars dictated by money, corruption…. How can there be healthy education in such dramatic conditions? But I will not allow myself to believe that destiny is hounding Africa’s youth. A better access to education is a battle Africa has not even started yet, will it be able to win it?


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QUEL AVENIR PRÉPARONS NOUS À CEUX QUI NOUS SUIVENT? TOUT VA TRÈS VITE DE NOS JOURS,

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POINT DE VUE:MPANE APPARITION/DISPARITION PAR FRANCIS KASASA Le fait de refuser devient un luxe , un acte positif, un acte noble. J’essaie de poser les actes les plus simples et faire passer un message. Apparaitre et disparaitre…. » Dès 1983, Aimé Mpane s’oriente et sculpte de grands personnages. Il essaie de mettre en scène, plus ou moins ironiquement, la façon dont on percevait l’homme noir, en reproduisant les stéréotypes développés en Afrique centrale sur sa nature, du type le noir est un individu sauvage, viril et en même temps grand enfant. Ce travail s’est mis progressivement à prendre une dimension autobiographique. En 1987, il s’inscrit à l’atelier peinture de l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa. Il se concentre alors sur la représentation, l’étude du mouvement, la recherche des modèles classiques et les mises en scène, comme la pratiquaient autrefois Eugène Delacroix ou encore Pierre-Paul Rubens dans leurs œuvres respectives. Une peinture du corps humain structuré par son anatomie. «Je peignais ce que je vivais, ce

que je voyais, des corps humains mis en situation dans les scènes de la vie quotidienne : la lutte, des enfants, des scènes de bars ou de rues».

En 1994, il arrive en Europe pour se confronter et comprendre l’art occidental, se situer par rapport aux nouveaux mouvements d’expression artistique. C’était son premier voyage hors d’Afrique. Il fut frappé de constater que l’homme noir était toujours perçu comme sauvage, à la personnalité virile, musclée etc… La population africaine lui semblait marginalisée. Les stéréotypes attribués à cette population acquis dans la mentalité des occidentaux… comme une seconde nature. Profondément touché et troublé par ce constat, il s’est mis à douter de son identité africaine. Il remet donc tout en question à travers son travail pictural. Il réagit en oubliant ses repères. A partir de ces réflexions, il s’engage dans un processus d’histoire et comprend dès lors que l’art pose essentiellement des questions d’identité, d’histoire et d’engagement. D’un point de vue pictural, il était animé par un esprit de destruction qui voulait tout annuler, tout annihiler, une force qui cherchait à tout effacer et recommencer à zéro.

Il commença alors par le remplissage des lignes, de représentations, suivi d’effacements avec de la couleur blanche. Il balaie ses toiles avec beaucoup de blanc, ne voulant garder que quelques détails. Son but : effacer l’histoire. «Je lave tout avec beaucoup de blanc. Cette mise en blanc, je l’opère toujours, avec la même intention de nettoyer les cerveaux. Mais je suis incapable de laver tous les cerveaux. Pourtant ce geste de mise en blanc reste, à mes yeux, un moyen symbolique, aussi dérisoire soi-il, d’agir sur une génération, du moins celle de mes contemporains». Il développe donc un vocabulaire pictural d’effacement, d’abolition et de recherche. Il espère pouvoir changer les choses et cette quête d’identité neuve devient de plus en plus forte dans sa vie. L’impuissance de

changer le monde qui l’entoure l’obsède. «Je me suis vu trop longtemps comme une luciole qui ne parviendrait jamais à éclairer la pauvre pelouse obscure sur laquelle elle se posait».

Une envie de recommencer un nouveau monde très lyrique, la volonté d’aller quelque part, dans le «non expliqué», dans un univers serein et riche de tous les mystères. 5 ans plus tard, Aimé Mpane entre dans une nouvelle phase. Il a un projet. Suivre les itinéraires des personnages-voyageurs en Afrique, chemins parcourus à différentes périodes par des personnalités, mythiques ou non, et d’origines très diverses tels Michel Leiris, Joseph Kessel. Il passerait par les mêmes villes, quelques siècles ou années plus tard, sac au dos, en peignant des carnets de voyage. «En 1998, j’ai suivi la fuite de Mafata, un esclave marron, à l’ile de la Réunion». Une peinture liée à un travail itinérant et effectué dans un but bien précis : témoigner de l’authenticité africaine dans des formes et des sens d’aujourd’hui. Une peinture qui démarre sur une idée, une démarche de voyages, l’approfondissement d’une réalité géographique et humaine.


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DANS SES « PETITS PORTRAITS », TRAVAIL À L’HERMINETTE, TRAVAIL AVEC RIEN, IL POSE LA QUESTION DE L’IMAGE.

©PHOTOS DR

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POINT DE VUE:MPANE APPARITION/DISPARITION PAR FRANCIS KASASA

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WWW.BEAUMAGAZINE.COM TRIBAL JAM « Quand tu souris »

IL EXPLOITE DES COURBES, DES LIGNES DROITES, LE TRANSPARENT, LE LÉGER, LE DÉMONTABLE ET JOUE AVEC LES LUMIÈRES ET SURTOUT ARRIVER À FAIRE DE RIEN, QUELQUE CHOSE ET REFUSER TOUT CE QU’ON NOUS IMPOSE.

Aujourd’hui, Il veut surtout parler de sa nouvelle vision esthétique. La clé de son travail se résume par les mots apparition et disparition. Pour lui, le refus devient un luxe. Arriver à tout réduire, à faire avec un minimum de moyen. Il essaie de tout éliminer. Avec les allumettes, faire disparaitre tout pour ne faire apparaitre que l’essentiel. Comment analyser, comment faire disparaitre. C’est son esthétique, c’est la façon dont il travaille. De petites choses… Diminuer pour donner encore plus d’expression. Cela est lié à la société dans la quelle nous vivons, explique-t-il. Il met toute son énergie à faire disparaitre. Travailler avec rien le moins cher possible. Selon lui, nous sommes entourés par trop de publicité, trop de sollicitations. Il prône donc la résistance, le refus. Ne plus acheter serait considéré comme un acte positif. «Je vis

entre deux sociétés, entre l’Europe et l’Afrique. Le refus en tant qu’Africain, c’est tout le négatif….Le fait de refuser devient un luxe, un acte positif, un acte noble. J’essaie de poser les actes les plus simples et faire passer un message. Apparaitre et disparaitre».

Dans son «monument du Congo», l’idée de base est de donner une leçon par rapport à ce que nous vivons. Il choisit les matériaux par rapport à leur fonction. L’allumette car celle-ci produit le feu. Et comme il aime le bois… Le premier élément que l’homme a découvert était le feu pour se chauffer, préparer etc.. Mais avec le temps sa fonction est devenue multiple. Il renferme un double rôle, les armes à feu, le feu pour bruler, le feu pour détruire. A partir de ce medium, Mpane veut faire passer une idée de construction. Il exploite des courbes, des lignes droites, le transparent, le léger, le démontable et joue avec les lumières. Il arrive à faire de rien, quelque chose et refuser tout ce qu’on nous impose. Ayant arrêté la photographie en 2000, il se questionne sur la reproduction de l’image aujourd’hui,

sans avoir recours à la photo ou à la peinture. La photographie, ce rapport à l’image est important. Il la considère comme la mémoire d’une société. Elle n’est pas utilisée uniquement pour l’esthétique. Dans ses «Petits portraits», travail à l’herminette, travail avec rien, il pose la question de l’image. Parce que la peinture sur toile est une invention occidentale, il se demande comment son arrière grand père artiste réagirait face à l’image, s’il vivait aujourd’hui. Avec toutes ces images, ces photographies ? La question de l’image, la question de la photographie, la question du portrait. Il présente son instrument de travail : L’herminette, vieil outil que les sculpteurs traditionnels congolais utilisaient beaucoup. Cela ressemble à un pivert qui picore dans un arbre, à la recherche de petits vers. Mpane dit apprécier les précurseurs de la peinture Congolaise, Lubaki, Djilatendo. Ce sont d’excellents peintres qui étaient libres et reproduisaient ce qu’ils avaient dans leur trippes. Après eux, il y a eu un vide dicté par trop d’académisme. Créer le prolongement avec cet espace qui manque, c’est son défi. Se disant chanceux de vivre entre le Congo et la Belgique, entre deux continents. Il anime

beaucoup de «workshops», d’ateliers au Congo et influence beaucoup de gens. Peut être est il déjà, malgré lui, le chef de fil d’une certaine école ? Celle des néo-précurseurs ? Actuellement Mpane se

lance dans projet humanitaire lié aux pygmées. Selon lui, il n’y a pas que des complexités dans les rapports Nord- Sud mais également dans les rapports entre Congolais. Il est déçu par la façon dont les Pygmées sont dénigrés par les Congolais eux-mêmes. Il espère une nouvelle vision et une considération de ce peuple du centre de l’Afrique. L’histoire et la géographie du Congo sont des choses importantes pour lui. Avec son rire sympathique, il conclut en me confiant : «le temps n’est pas linéaire mais chaotique…».

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BEAUZZARTS : ARTS & EXPOS Artiste : le devient-on vraiment ? C’est parfois un hasard qui révèle toutes les perspectives auxquelles nous sommes destinés. Le pouvoir désinhibant des drogues et de l’alcool n’est sans doute pas étranger au talent de Keith Haring. Il intègre l’école des Arts Visuels de New-York à 18 ans et s’essaie à des disciplines diverses telles que la vidéo, la peinture ou le dessin. Il y rencontre Kenny Scharf en classe de sculpture. Il s’est d’abord exprimé dans le métro New Yorkais. Le graffiti a été un moyen d’expression très utilisé au début des années 80 et les dessins de Keith se démarquent vite par leurs traits dessinés à la craie blanche. Son support de prédilection est un carton noir recouvrant des publicités périmées. La force de ses dessins dépasse vite le strict cadre underground. Tout le monde identifie son trait prononcé, ses couleurs vives, son monde peuplé de dauphins, de bébés à quatre pattes, de chiens aboyant, d’anges, de serpents et de multiples formes reproduites sans fin sur de nombreux supports. C’est lors de ses activités souterraines qu’il dessine son fameux « Radiant Baby » (ici en orange).

Keith Haring a vite été rattrapé par le monde de l’art marchand alors qu’au début il voulait mettre l’art en rapport avec un public néophyte, ayant comme objectif de le rendre encore et toujours plus accessible. Il ouvre un «Pop-Shop» où se vendent ses œuvres en grand nombre pour qu’elles soient plus largement diffusées. Il fait sa première exposition en 1982, il enchaîne ensuite de nombreuses expositions internationales. 1988, l’année où tout bascule. Il apprend sa séropositivité et passe les deux dernières années de sa vie à peindre pour les malades. La spécificité de la peinture de Keith Haring se traduit par des traits forts, des lignes appuyées, vives et aux contours nettement délimités. Sa peur de l’espace se retrouve dans le remplissage systématique de ses toiles. Le peintre n’hésite pas à critiquer parfois violemment la réalité de son époque et ses vices. On retrouve de nombreuses allusions au sexe, à la science, à l’oppression de la religion. Derrière des formes parfois simples mais pas simplistes on devine un regard acide porté sur le consumérisme. Keith Haring est un artiste qui porte un intérêt tout particulier aux plans, à la compartimentation et à la gestion de l’espace. Il meurt en 1990.


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM GRAND MASTER FLASH « White Lines »

Pour ce tableau de Bill Kouélany on retrouve des lignes, des formes, des couleurs. Tout est là. L’essentiel. L’espace de la toile paraît emprisonner des formes qui cherchent à en sortir. Un trop-plein qui annule la distinction des plans, le partage entre l’abstrait et le concret, entre l’intellectuel et le sensuel.. Le travail de Bill Kouélany est remarquable : il nous rappelle à quel point les arts plastiques sont toujours en avance sur le cinéma. Quel réalisateur congolais a aujourd’hui pu déjà exprimer le désarroi, la brisure, le déchiquetage de l’individu dans la guerre qui a ravagé le pays, faisant fuir la presque totalité de la population de Brazzaville dans la forêt, si inhospitalière que beaucoup y sont morts de faim ou de maladie quand ils n’avaient pas été pillés ou violés par les bandes de profiteurs. Installation 2003, sans titre, fait à partir d’arrachement, de collage, de couture sur toile, témoigne ainsi par sa plastique comme par ses matériaux et son mode de réalisation combien la guerre déchire en morceaux. C’est plus qu’un témoignage : c’est un cri.

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BEAUZZARTS : LE BEAU DANS L’ART AFRICAIN PAR J.L. MOUSSINGA

L’art africain expose un répertoire de signes et une grammaire graphique propre à lui. La clé est une phrase bambara (Mali) : «un masque beau est un masque vrai». Ainsi est défini le beau dans l’art africain. Cette assertion ne serait qu’une perception selon la pensée objective de Maurice Merleau-Ponty. Mais le philosophe n’a jamais mis les pieds sur le continent noir. Par contre, l’écrivain Jean Paulhan (1884-1968) – qui a fait son lycée à Tananarive (Madagascar), peut parler comme un authentique Bambara et son propos confirme la maxime peuhle : «il n’est rien de parfait et de simple qu’un masque accompli». Un masque accompli est-il un masque beau ? Cette question nous pousse à porter un regard sur l’essence même du concept artistique africain : le symbolisme. Cette représentation fait du sculpteur la figure centrale distinctement campée au carrefour des civilisations. Un personnage privilégié donc ; pas seulement parce qu’il se trouve être

l’unique artisan du groupe social à fabriquer les instruments et les outils nécessaires à l’existence de la société. Il est aussi, depuis toujours, la mémoire de la communauté. Grâce à lui, la beauté n’est plus qu’une suite d’images mais une force vitale « au centre du système» qui agit sur les autres. À raison, nous dirait-on en Côte d’Ivoire. C’est le seul artiste détenant le pouvoir de rendre aussi boubou un masque baoulé (voir photo). Les cultures africaines théorisent la beauté comme un sentiment que l’aspect esthétique fait naître. L’expression artistique n’arrive qu’au second plan. Elle rend conforme un idéal de beauté. Une fois de plus nous nous tournons vers les Bambaras. Ils nous expliquent le symbolisme esthétique à travers le masque bamana (voir photo) – le nez a un sens communautaire, parce qu’il permet de « flairer» les personnes, de sympathiser ou non avec elles, tandis que la bouche évoque la médisance et, contrairement à ce que la culture occidentale pourrait évoquer, a un sens anti-communautaire – Ceci explique clairement pourquoi la plupart des masques africains ont une fine bouche. Tout machisme mis à part, on pourrait se permettre de divaguer que la beauté d’une femme se mesure par son mutisme. Le beau dans l’art africain est, in fine, la sensibilité et l’émotion vitale ; l’essence même de l’individu. À ce propos, l’académicien sénégalais Léopold S. Senghor écrivait : «l’animant comme le soleil notre monde, il y a l’existence, la vie. C’est le bien par excellence. Toute activité de l’homme ne doit tendre qu’à l’expression de cette puissance vitale»


Huile sur toile et impression sur soie

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HASHIM «Al-Naafiysh»

LA COLLABORATION ARTISTIQUE ENTRE BRADLEY MCCALLUM ET JACQUELINE TARRY DÉBUTE EN 1998. LE COUPLE MIXTE MONTRE LES DIFFÉRENCES ENTRE LES GROUPES ETHNIQUES ET LES PROBLÈMES DE JUSTICE SOCIALE DANS LES COMMUNAUTÉS. CETTE SÉRIE EST DÉDIÉE AUX INSURRECTIONS DE WATTS EN 1965.

GALERIE NORDINE ZIDOUN www.galeriezidoun.com 01 42 71 43 53

Huile sur toile et impression sur soie

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BEAU-BINES : VANESSA DOLMEN PAR BIXOBIX

Bonjour Miss Dolmen, vous êtes présentatrice de télévision ! J’aimerais savoir si vous avez atteint les buts que vous vous êtes fixés ? Ma carrière est une succession de hasards. J’ai présenté la météo sur Canal+ pendant un an, puis, j’ai ensuite intégré l’équipe de La Matinale avec davantage de temps d’antenne. C’était l’occasion de faire du direct et d’être dans une émission quotidienne. J’ai beaucoup appris aux côtés de Thierry Gilardi. Cependant, j’ai toujours rêvé d’avoir ma propre émission dédiée aux femmes. Les rencontres m’ont beaucoup aidée. J’ai été contactée par France 3, pour une émission d’après midi nommée «Pour le plaisir». C’est la première fois que je co-animais, et depuis j’ai été un peu cantonnée à l’animation en duo. C’est un peu frustrant quand on a ses propres idées. En tout cas, toutes ses expériences ont élargi ma palette de compétences. J’ai finalement été contactée par Demain Tv qui m’a proposé une émission en solo. C’est une émission un peu militante, qui met en exergue des parcours personnels et qui sert de référent pour les plus jeunes. Je n’ai pas encore atteint mon but, mais je suis en route. Pourquoi ce que nous voyons dans la rue au quotidien, n’est pas mieux représenté à l’écran ? L’argument que l’on nous servait à l’époque était la perte d’audience dès que l’on mettait des personnes colorées à l’antenne. Les émeutes dans les banlieues en 2005 ont fait comprendre en haut lieu que la France était métissée. On a commencé à en parler sur les plateaux télé. Je pense que le changement viendra d’une volonté politique. J’ai vu en Belgique une présentatrice noire, plus de quarante ans, plutôt ronde et qui n’a pas les cheveux défrisés. Le jour où l’on verra cela en France, je me dirais qu’il y a du progrès, nous sommes encore loin du compte. N’y a t-il pas trop de différences entre ceux qui décident

et ceux qui subissent ? C’est évident, la diversité du paysage français ne correspond pas aux classes dirigeantes des chaînes, ni aux équipes qui font les émissions ou décident de ce qu’il faut mettre à l’antenne. J’ai été reçue de drôle de manière à certains castings : on m’a dit «mademoiselle nous ne sommes pas chez Benetton ici» ou encore « Sur les photos vous faîtes Afro-américaine, alors qu’en réalité vous êtes plutôt africaine» C’est une insulte ? Pour eux, peut-être. D’autre personnes m’ont dit également «tu fais pas trop black en fait». Je leur ai demandé de m’expliquer comment faire plus ou moins noire, et je n’ai pas eu de réponse. Le problème c’est que les personnes qui sont en charge d’organiser les castings ne sont pas en contact avec la diversité, donc elles fonctionnent avec des à priori. Selon certaines sources, il y aurait au moins 10% de la population française qui aurait des ascendants noirs. Qu’en pensez vous ? Le souci reste le manque d’éléments statistiques. J’ai lu une étude selon laquelle une femme noire consomme trois fois plus de cosmétique qu’une femme blanche, pourtant la publicité ne tient pas compte de ce fait. L’Oréal est une marque très ciblée aux Etats-Unis ; à la télévision, on voit aussi bien Kerry Washington représenter la minorité noire qu’Eva Longoria pour les hispaniques. En France, nous avons les mêmes publicités, mais les produits pour les noirs ne sont pas forcément distribués partout. La question des cosmétiques m’a fait prendre conscience de la différence de traitement. Quand j’étais préado, je voulais m’acheter des cosmétiques avec mes copines européennes. Nous allions chez Monoprix : mes copines blanches trouvaient leur bonheur mais pour moi, rien. Pas de poudre ni de fond de teint, pas les bonnes couleurs etc. Il fallait que j’aille dans les magasins spécialisés où les produits n’étaient pas au même tarif.


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM R KELLY « When A Woman’s Fed Up »

DANS MA PREMIÈRE ÉMISSION, JE M’EXPRIMAIS EN FRANÇAIS ET EN ANGLAIS, ELLE S’APPELAIT « SHAKARA ». L’OBJECTIF ÉTAIT DE FAIRE LE LIEN ENTRE LA CULTURE ANTILLAISE ET LA CULTURE AFRO-AMÉRICAINE. MALHEUREUSEMENT, LE PILOTE N’A JAMAIS VU LE JOUR.

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BEAU-BINES : VANESSA DOLMEN PAR BIXOBIX

Qu’est ce qui vous a fait prendre conscience du fait que vous n’étiez pas comme les autres ?

peau, c’est une question de société essentielle même si ce n’est qu’une catégorie de citoyens qui en souffre.

C’était en 6ème. Nous préparions la fête de fin d’année et le thème était la Révolution Française. C’est un spectacle fait par les élèves. Nous étions dirigés par un professeur de théâtre. J’avais même inventé le personnage qui était la mère d’une de mes camarades. On garde mon texte, mon intonation mais on confie le rôle à une autre. Le professeur ne m’explique pas le pourquoi de sa décision, mais j’ai compris. En aparté, il a confié aux autres adultes que «la Révolution Française manquerait de cohérence si c’est une noire qui est la mère d’une blanche». J’ai décidé alors de ne pas participer à la pièce, mes copines m’ont dit que je me faisais des idées et que j’avais tort. Le spectacle a eu lieu, toutes mes petites camarades noires, maghrébines ou asiatiques n’avaient pas une ligne de texte, elles étaient statiques, tenant des lustres ou des plateaux. Je me souviens de ma meilleure amie de l’époque, qui regardait fixement devant elle, les os de la mâchoire crispés, une larme perlant sur sa joue.

Le problème de référence vient peut être du fait que le noir n’ait pas d’histoire dans les manuels scolaires ?

N’est ce pas la faute à une conscience de combat qui manquerait aux noirs en France par rapport aux noirs américains qui ont du lutter contre la ségrégation ? La situation n’est pas la même, c’est clair. Mais il y a quand même eu des résistances malgré la différence de parcours. Sur les plantations, certaines femmes essayaient d’avorter en avalant des mélanges de plantes pour ne pas porter un enfant qui finirait esclave. Les hommes et les femmes ralentissaient les cadences ou sabotaient les productions pour minimiser la productivité. Le problème de la communauté noire en France se situe aujourd’hui au niveau de la rivalité de ses composantes. Entre Antillais, entre Antillais et Africains, entre Africains. Entre métis et noirs, etc…Il faut dépasser la vision noire de la représentativité des minorités. La défense des minorités ne dépend pas de la couleur de

Le problème commence à l’école. On ne nous apprend pas assez l’histoire universelle, surtout l’histoire noire. Le slogan officiel du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage était «Tous nés en 1848» ; c’est quand même édifiant. Nous avions une histoire avant l’esclavage, mais elle est niée. Si à l’école on mettait en lumière des auteurs comme Chamoiseau, Césaire, Senghor, Raphaël Confiant, Maryse Condé, les choses seraient différentes. J’ai appris en 4ème qu’Alexandre Dumas avait du sang noir; j’ai levé la main pour le dire en classe et m’a prof de lettre m’a dit «non», alors que c’est une vérité historique. Il y a une responsabilité de l’éducation nationale car c’est à ces âges là qu’on fabrique les futurs citoyens. Un autre exemple. Quand j’étais en première nous avions trois œuvres à étudier pour passer l’épreuve dont « Discours sur le Colonialisme» d’Aimé Césaire. Mais nous savions dès le mois de mars que ce livre ne serait pas parmi les sujets. En effet, notre professeur nous a confirmé qu’un mouvement d’enseignants s’élevait contre le fait que ce livre puisse figurer dans l’épreuve de lettre. Cela empêche les étudiants d’accéder à certaines informations qui seraient formatrices et importantes dans leur construction future. Quand on lit le livre de Césaire, il y des vérités qui sont encore d’actualité, malheureusement. Je ne suis pas sectaire mais je pense qu’il faut commencer tôt pour considérer son voisin autrement. Je finirais par une anecdote : ma sœur ainée, qui est métisse, a suivi des études aux Etats-Unis. Lors de son inscription une question ayant trait à ses origines lui a été posée : «White, black or other» (Blanc, noir ou autre). Elle se posait la question de savoir comment répondre : le préposé lui a suggéré de mettre « black » car elle serait mieux traitée…


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM TERI MOÏSE « Les Poèmes De Michelle »

©ILLUSTRATION : 2 LA MÏNCHA

THE PROBLEM STARTS FROM SCHOOL WHERE CHILDREN ARE NOT BEING TAUGHT EVERYONE’S HISTORY, INCLUDING THAT OF BLACK PEOPLE.

Perhaps the major problem is that there is no such thing as the history of Black people in school books. The problem starts from school where children are not being taught everyone’s history, including that of Black people. The official motto of the 150th Anniversary for the Abolition of Slavery was: “All born in 1848”. Appalling. We had a history long before slavery, but it is simply denied. If we could study the work of authors such as Chamoiseau, Césaire, Senghor, Raphaël Confiant, Maryse Condé at school, things would be different. I learned in 8th grade that Alexander Dumas had black blood in his veins. I raised my hand during class to tell my literature teacher but she said I was wrong. But I am right, it is a historical truth. The Ministry of Education has a responsibility. School prepares children to become citizens. When I was in high school, we were supposed

to study three books for our final exam. One of them was : Discourse on Colonialism by Aimé Césaire. We knew from the beginning that the book would eventually be removed from the curriculum, and as predicted, a number of teachers petitioned against it. Such things prevent students from accessing very important information. When reading Aimé Césaire, one realises that some of what he denounces is - unfortunately- still true today. I don’t mean to be sectarian but I believe that you must learn about your neighbour if you want to treat them with respect. Here is one last anecdote: my older sister, who is a mixed race, studied in The United States. The day she registered, she was asked whether she was “white, black or other”. She didn’t know which answer she should pick, and was suggested to chose “black” so that she would be treated nicely…

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LES BEAUX DESSEINS : KASSOVITZ

PAR BIXOBIX

©ILLUSTRATION : 2 LA MÏNCHA

LE CAS KSO Il n’est pas facile de définir les contours du concept Kassovitz. C’est un fils de…, et le showbiz en est jalonné depuis sa genèse et mathématiquement la tendance ne s’inversera pas. L’autre originalité du personnage est qu’il prétend se démarquer de son héritage et créer sa propre histoire. C’est tout du moins l’image qu’on en a quand on parcourt sa biographie, comme on lirait un roman de gare. Mathieu Kassovitz, né le 3 Août 1967, prend une certaine épaisseur et prend parti dans son œuvre. En 1993, il réalise le film «Métisse » dans lequel il traite de problèmes d’identité et de positionnement raciaux. Il sort ainsi de l’anonymat et commence une fructueuse collaboration avec Vincent Cassel qui se poursuivra avec « La Haine » , primé au festival de Cannes en 1995 pour la meilleure mise en scène. Il décrochera au passage trois César : meilleur montage, meilleur film et meilleur producteur.

COMBAT POUR L’UNIVERSALITÉ


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM IIAM & DADDY NUTTEA : « La 25éme image »

LA SENSIBILITÉ DONT IL FAIT PREUVE ET QUI NOUS AVAIT DÉJÀ SUPERBEMENT ÉCLABOUSSÉE AVEC SA HAINE PREND DE L’AMPLEUR POUR LE PLUS GRAND BONHEUR DES SPECTATEURS.

Certains détracteurs considèrent le film “Métisse” comme une simple relecture du film de Spike Lee, “Nola Darling n’en fait qu’à sa tête”. Pour d’autres, “La Haine” serait fortement inspiré de “Do The Right Thing” du même réalisateur. Il est vrai que les points de ressemblance entre les deux films sont nombreux, mais aussi vrai que Brooklyn peut difficilement être comparé à Paris, Kassovitz et Spike Lee ont des lectures différentes d’un phénomène récurrent. L’appartenance au groupe. De plus il est injuste de reprocher à KSO de subir l’influence d’un réalisateur dont il admire le travail. C’est davantage un hommage qui est rendu à Spike Lee, tout comme la scène de la salle de bain du film «La Haine» où Vincent Cassel rend hommage à De Niro jouant dans «Taxi driver». Nous avons

tous eu besoin de modèles pour notre construction personnelle. L ’avouer est signe d’intelligence. Le travail de KSO en

tant qu’acteur, réalisateur et maintenant producteur révèle cet amour de l’autre et sûrement une volonté d’universaliser le débat. L’engagement est graduel et tous azimuts. Il coproduit le film de l’association de défense des SDF d’Augustin Legrand «Les Enfants de Don Quichotte, acte 1”. Le film a déjà été visionné par plus de 700 000 internautes et a été spécialement remonté pour participer à la journée “Cinéma & Politique” de la Semaine de la Critique du Festival de Cannes en 2008. Dans un domaine complètement différent il a également produit un autre film présenté à Cannes cette même année, «Johnny Mad Dog» réalisé par Jean Stéphane Sauvaire. Ce film est l’histoire d’enfants soldats livrés à eux-mêmes dans une Afrique des seigneurs de Guerre. Mathieu Kassovitz avoue que ce film a été dur à financer à cause du sujet. A travers ces choix personnels distants d’un cinéma français traditionnel, Kassovitz semble vouloir faire de la controverse un cheval de bataille gagnant. Avec MNP sa boîte de

prod, il souhaite démontrer la viabilité de projets non consensuels. Redonner du

sens au lien social et redécouvrir un peu de dignité humaine à travers ses errements est une œuvre louable. Il est rassurant de voir que notre société est encore capable de produire de tels individus. Comme chez les plus grands, c’est dans la longueur qu’on peut se permettre de juger un parcours. Ce fils de… prend à cœur de brouiller les pistes et démontre avec brio qu’on peut s’émanciper d’univers prédéfinis même si le métier de son père a prédéterminé le parcours. Tout comme la musique Rap qu’il a mise à l’honneur dans la bande originale de son film « La Haine ». Les productions de MNP semblent autant d’appels aux sursauts des consciences. Le plus intéressant serait de parvenir à réconcilier un jeune public avec ces thématiques, dépasser un cinéma ronronnant de cinémathèques. Le dernier projet de KSO devrait s’appeler «Rébellion» et concerne les événements tragiques d’avril - mai 1988, ou la prise d’otages par un commando du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste) de plusieurs officiers de la Police Nationale retenus dans une grotte proche de la ville d’Ouvéa en Nouvelle Calédonie. Etonnant me direz-vous ? Pas vraiment quand on voit la réactivité des Américains quand il s’agit de porter sur écran une actualité brûlante. Si le bouclage d’un financement de film sur les enfants soldats posait quelques problèmes, le financement de « Rébellion » devrait être une partie de plaisir. Le film pourrait engager les responsabilités du chef de l’Etat de l’époque et de son chef de gouvernement, respectivement François Mitterand et Jacques Chirac, dans les événements survenus en Nouvelle Calédonie. Le budget devrait avoisiner les 15 millions d’euros, Canal+, initialement approché, se serait retiré de la course. Dans sa recherche de l’universel, Mathieu Kassovitz veut aller aussi vite que les sociétés actuelles. Allier action

et conscience pour inaugurer un nouveau cinéma de genre. La sensibilité

dont il fait preuve et qui nous avait déjà superbement éclaboussée avec sa haine prend de l’ampleur pour le plus grand bonheur des spectateurs.

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L’A-BEAU-CÉDAIRE : MNLK J’AIME BEAUCOUP CETTE PHOTO, POUR MOI ELLE EXPRIME LA PARFAITE AMBIVALENCE DE L’ÊTRE. I LIKE VERY MUCH THIS PHOTO, FOR ME IT EXPRESS THE PERFECT AMBIVALENCE OF THE BEING.

Tiraillé entre ce qu’on est et ce qu’on voudrait être, ou plutôt entre ce que les gens nous prêtent et notre moi profond. Est-ce que je suis comme ses lunettes opaques et représentatives du Star system ou suis-je comme ses yeux qui fouillent l’ailleurs et voudraient être le plus loin possible ? C’est juste le tournant d’une vie, quand on se détourne de ce que l’on a le plus recherché : le masque.

© PHOTO OSKAR EYE

Pulled between what we are and what we would like to be, or rather between what people lend us and our I deep. Am I as these glasses, opaque and representative of Star system or am I as the eyes which search somewhere else and would like to be possible farthest? It is just the bend of a life, when we turn away from what we most looked for : the mask


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM MNLK « Flibustiers »

A : Anciens, ils sont nécessaires, et doivent être respectés en tant que tels. B : Brain… Ahh, on a dit pas d’anglais, donc B-Boy, je le suis et le resterai toujours, les vrais savent ..... C : Comme Chasse, « Tant que les lions n’auront pas de griots, les récits de chasse feront toujours les louanges des chasseurs ». D : Dépendance, nous le sommes tous à quelque chose. Moi c’est à l’amour. E : Etonné par les moyens qu’utilise l’homme pour arnaquer son prochain. F : Le Flow, car c’est un don, et j’ai la chance de l’avoir. G : Le Golf, un sport magique qui ne demande qu’à se démocratiser. H : Hip Hop for ever ever, for ever ever, for ever ever… I : C’est l’Insouciance de la jeunesse et l’Incompréhension des parents. J : C’est un Jeans que je porte de moins en moins. K : Je me suis donné le nom de Kangol Kid, puis MC Heims avant de devenir Ménélik pour finir MNLK. L : La Légende que j’essaie chaque jour de construire, mais ce n’est pas facile facile.

N : Nanti, car j’ai eu la chance de toujours faire ce pourquoi mes parents m’ont mis au monde : l’artiste. O : C’est l’Original, c’est ma règle de vie, je ne copie pas, j’essaie de construire ma propre voie. P : C’est la Pression qu’on a chaque jour dans nos sociétés modernes, réussir à tous prix, quitte à écraser le plus faible. Q : Toutes les questions que je me pose depuis ma jeunesse, que je n’ai pas résolues et que je ne résoudrais sans doute jamais. R : Riddim, Rythm, Rythme. I can’t live without my radio. S : Le Salut que je n’attends pas, il est clair que le combat a lieu ici-bas. T : Sur les épaules et non perdue, elle est d’un précieux secours. La tête. U : Usante est l’attente pour des joies non constantes. V : La victoire est la voie voulue, si elle n’est pas volée alors elle est valable. W : Si celui-là est trop plein je prendrais le Wagon suivant, ce qui compte c’est d’arriver à bon port. X : C’est le concepteur sonore de mon album et celui de la prochaine décennie : X-OR Y : La fibre artistique, comment ne pas y tenir plus qu’à la prunelle de ses yeux ? Z : Comme zénith, on le cherche mais il ne faut jamais l’atteindre car après vient le déclin...

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DAVID TLALE

©SIMON DEINER

©SIMON DEINER

GLO-BEAU : DESIGNER


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ISLEY BROTHERS « Between The Sheets »

UNE COLLECTION INSPIRÉE ET RAFRAICHISSANTE, CONÇUE AUX ANTIPODES. EST-CE PARCE QUE DAVID TLALE EST LOIN DES CAPITALES RECONNUES DE LA MODE QUE SES COLLECTIONS S’EN RAPPROCHENT SI FURIEUSEMENT. IL MARQUERA SON TEMPS, AU DELÀ DE L’AFRIQUE DU SUD

©SIMON DEINER

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AN INSPIRED AND RAFRAICHISSANTE COLLECTION, CONCEIVED TO THE ANTIPODES. IT IS BECAUSE DAVID TLALE IS FAR FROM THE RECOGNIZED CAPITALS OF THE FASHION THAT HIS COLLECTIONS GET CLOSER TO IT SO FURIOUSLY. HE WILL MARK HIS TIME, BEYOND SOUTH AFRICA.

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COMING SOON MASS PRODUCTION « Cosmic Lust »

©PHOTO COMING SOON

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GLO-BEAU : DESIGNER


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IS THE FIRST CONTEMPORARY BRAND WITHOUT THE NAME OF THE DESIGNER MENTIONED.

©PHOTO COMING SOON

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COMING SOON

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GLO-BEAU : MUST HAVE

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©DR

Gro Design et Tim Model, une équipe faite pour gagner. Le fruit de la collaboration entre les deux fabricants néerlandais sera présenté au Salon de Milan 2008. Un baby-foot en noir et blanc aux lignes épurées, et joueurs futuristes en métal. le prix n’est pas encore communiqué. Qui vient de murmurer «très design» le Baby-Foot ?


PHOTOGRAPHIE : OSCAR EYE

CONTRE UN MUR... IL Y A CONTINUELLEMENT LE BOUT DU MONDE.


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LE BEAU TRÉSOR

CLARISSE HIERAIX PAR CONSTY EKA

Born in 1973 in Marie-Galante (Guadeloupe), Clarisse HIERAIX received her diploma from the Chambre Syndicale of Haute Couture in Paris in 1999. During her initial studies, she perfected her craft while working on different collections, ultimately allowing her to perfect her style and personality. Since this time her itinerary is moving to a different beat, with her own collection, crowned each season by a collection of haute couture, luxe ready-to-wear, cocktail dresses and wedding gowns. She sells to a professional public, sensitive to her modern style and to her touch of refinement and discretion. Her collections are internationally distributed : Germany, Denmark, Belgium, Switzerland, United States (Chicago, Arizona, Illinois), Lebanon and the United Arab Emirates. CLARISSE HIERAIX

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Né en 1973 dans la Marie-Galante (la Guadeloupe), Clarisse HIERAIX a reçu son diplôme de la Chambre Syndicale de la Haute couture à Paris en 1999. Pendant ses études initiales, elle a perfectionné à son métier en travaillant sur des collections différentes, lui permettant de perfectionner son style et sa personnalité. Depuis elle évolue à un niveau différent, avec sa propre collection de haute couture et de luxe prêt-à-porter. Robes de cocktail et robes de noces. Elle vend à un public professionnel, sensible à son style moderne et à sa touche de raffinement et de discrétion. Ses collections sont internationalement distribuées : Allemagne, Danemark, Belgique, Suisse, Etats-Unis (Chicago, Arizona, Illinois), Liban et Emirats arabes unis.


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MIRIAM MAKEBA « Maria Fulo »

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LE BEAU TRÉSOR : CLARISSE HIERAIX C.E : Bonjour CLARISSE HIERAIX, merci de nous recevoir, pourquoi avoir choisi ce quartier pour vous installer ? C.H : J’ai choisi d’installer mon show room dans le 8ème arrondissement de Paris par rapport à ma clientèle et le standing de mes vêtements. C.E : Vous y êtes installée depuis vos débuts ? C.H : Il y’a 10 ans, j’étais installée dans le 11ème arrondissement de Paris avec une boutique rue de Lappe qui est une rue intéressante en soi mais située dans un quartier un peu populaire, cela ne correspondait pas à ma clientèle «chic et luxe». J’ai donc dû déménager rue Montesquieu du côté du Palais Royal dans le 1er arrondissement de Paris, ce qui a constitué un mieux certain. Puis en poussant ma logique commerciale jusqu’au bout. Je me suis installée dans le triangle d’or du 8ème arrondissement pour le plus grand bonheur de ma clientèle. C.E : Être styliste a toujours été votre objectif ? C.H : J’ai toujours aimé le travail du textile, je ne savais pas si je devais être styliste, mais j’ai voulu être modéliste avant tout et au final avec les études, je suis arrivée au stylisme. C’est plus tard que les difficultés ont commencé parce que, parti d’un amusement et même d’un jeu d’enfant, on se rend compte qu’il faut arriver à des choses beaucoup plus concrètes. C’est complexe, car il faut des moyens financiers pour construire une marque, plus on grandit, plus il faut du financement... sans compter la pression des fournisseurs… C.E : Tout n’a donc pas toujours été rose pour vous.? C.H : Oui, car c’est plus constructif. Et j’en ai une belle que je suis très loin d’oublier. Je suis allée voir un banquier pour un financement, avec tout mon business plan et tous les documents exigés en lui disant que j’avais une boutique de 200 m2 au Palais Royal en face du Ministère de la Culture. Il a dit AH BON ! avec un air tellement dubitatif que c’en était méprisant, et de surenchérir : vous ? une boutique de 200m² en face du Ministère de la Culture en France ? Allons voir ça. Nous sommes allés à ma boutique et grande fut sa surprise de voir que la petite Noire que j’étais pouvait posséder une boutique de cette importance.… C.E : Vous est-il arrivé quelques fois d’être découragée ? C.H : Au début, peut-être, et encore ce fut de manière très passagère car on apprenait. Now I know the biz. Et je puis vous assurer qu’il n’y a pas de place pour le découragement dans mon lexique personnel. Ce serait une injure à Dieu qui m’a donné la vie en abondance… C.E : Quelle est votre stratégie commerciale de développement de votre entreprise ? C.H : Ma stratégie commerciale a été d’abord de privilégier l’installation et le développement de nos produits à l’international. Quelques chiffres pour l’illustrer. En France, nous ne réalisons que 2% de notre chiffre d’affaires alors

PAR CONSTY EKA

qu’au Moyen-Orient ce chiffre grimpe à 80% (dont le Liban, l’Arabie Saoudite et les Emirats), les Etats-Unis d’Amérique, le reste de l’Europe. C’est dire qu’il y a encore des contrées à conquérir. Sans oublier l’Afrique où je rêve d’installer quelque chose de géant… C.E : Peut-on savoir qui compose votre clientèle ? C.H : Il y a des boutiques multimarques, et notre clientèle privée : des épouses d’émirs, des comtesses, des épouses d’hommes politiques et d’hommes d’affaires. C.E : On n’entend pas beaucoup parler de vous dans la presse dite communautaire. Pourquoi ? Est-ce un choix stratégique de communication ? C.H : Quelque part oui, mais aussi par manque de disponibilité car j’ai une clientèle particulièrement prenante qui me laisse peu de temps pour communiquer. D’ailleurs, je reviens du Liban sur invitation d’une de mes clientes que j’habille depuis plus de 4 ans, qui m’a pratiquement pris toute une collection ! C.E : Donc du sur-mesure ? C.H : Oui. Au départ je lui présente des prototypes avec un mannequin en privé, ensuite elle fait ses choix et tout est réalisé sur ses mesures. C.E : Dans ce type de cas, combien de vêtements peut-elle prendre ? C.H : Près d’une cinquantaine de pièces. C.E : Quels sont vos prix ? C.H : Dans le prêt-à-porter, pour des pantalons taille haute, par exemple, cela varie de 400 à 600 euros. Et pour du sur-mesure, il faut compter un supplément de 20 à 30% du prix fixé pour le prêt-à-porter, en fonction de la cliente. Pour des ensembles en prêt-à-porter, il faut compter dans les 1500 euros, et pour du sur-mesure, c’est quasiment sans limites puisque le prix peut dépasser les 10.000 euros. C.E : Peut-on dire que vous faites de la haute couture ? C.H : Non, je me définis plutôt comme faisant du prêt-à-porter de Luxe. C’est ça la référence de la marque. Par contre pour ma clientèle privilégiée, je fais de la couture. Vous savez, contrairement à ce que vous pourriez penser et le grand public avec vous, très peu de femmes au monde peuvent se targuer de faire de la haute couture. Par moment, pour ma clientèle élitiste je fais de la haute couture. Par moment seulement… C.E : Comment peut-on vous contacter ? C.H : Par courriel : clarisse_hieraix@hotmail.com, mon show room étant exclusivement réservé à la partie commerciale de la marque. Mais dans un avenir proche, une boutique CLARISSE HIERAIX ouvrira ses portes dans le Triangle d’or. Pour le moment mes modèles sont disponibles dans les boutiques multimarques.


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HASHIM «Al-Naafiysh»

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LE BEAU TRÉSOR : CLARISSE HIERAIX


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E-BEAU-CHE : BLEUE

QUALICOURS www.qualicours.com 01 40 27 08 91 L’e-TOILE DE LINFO www.letoiledelinfo.com 01 74 90 04 10

PAR PATRICE BITONG


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM PAUL WALL « Gimme That »

OFFRIR DAVANTAGE DE CHOIX ET DE PERSPECTIVES AUX JEUNES LECTEURS. A TRAVERS DES ÉCRITS SUR PAPIER RESPONSABLE ET EN VERSION NUMÉRIQUE JE VEUX ÊTRE AU DIAPASON DE MON ÉPOQUE.

Bonjour Mlle LAFARGE, vous êtes une jeune femme d’entreprise qui mène plusieurs projets de front, QUALICOURS, L’e-TOILE DE L’INFO qu’en est-il ? Vous êtes bien renseigné ! J’ai en effet une société de soutien scolaire, QUALICOURS. C’est en fait mon projet de fin d’études quand j’étais en école de commerce. Je suis contente d’avoir concrétisé ce projet qui tourne parfaitement depuis 2005. C’est mon désir de relever de nouveaux challenges qui m’a poussé à créer L’e-TOILE DE L’INFO, une structure spécialisée dans la publication de magazines ludo-éducatifs et solidaires. Est ce l’âge qui vous porte à développer le côté caritatif ? Disons plutôt solidaire... J’ai toujours été sensible à la condition des autres donc allier technologies, éducation, information et l’aspect solidarité était une évidence qui forme un tout. Vous n’avez pas eu d’appréhension à créer une société dans un domaine aussi concurrentiel avec des mastodontes comme Acadomia et autres. ? Mon principal atout est l’inconscience, je ne mesure pas le danger. C’est ce qui explique en partie mon succès car je ne me mets pas de barrières. Je n’ai pas mesuré ce risque donc je ne pouvais me laisser polluer par lui. Pourquoi le nom QUALICOURS ? Vous pensez être la seule société à fournir un service qualitatif ? J’estime que c’est par la qualité que l’on se différencie et la personnalisation reste le principal dans les services que nous dispensons. C’est une véritable valeur ajoutée que je voulais apporter, je ne voulais pas me confondre dans la masse des acteurs du service à la personne.

J’ai estimé, à tort ou à raison, que c’est la singularité qui pouvait nous différencier. Dans cinq ans, comment voyez-vous votre société ? J’imagine bien des franchises, travailler davantage la communication, l’image, le service. C’est ce qui donnera une valeur ajoutée supplémentaire à la marque

QUALICOURS. Pour L’e-TOILE DE L’INFO, quels sont vos buts et qu’est ce qui vous motive ? Là, les ambitions sont immenses. Offrir le savoir et l’éducation à toute la jeunesse, en particulier dans les pays en voie de développement. Est ce qu’il n’y a que la jeunesse africaine qui ait ces besoins ? N’oubliez vous pas la jeunesse Européenne ? Ce n’est pas seulement l’Afrique que nous visons. Nous restons larges, c’est un gratuit qui est offert à toute la jeunesse francophile. Bien que l’Afrique soit la plus grande bénéficiaire car nous tenons à l’aspect solidaire de notre activité, c’est la globalité de la jeunesse qui va construire le monde de demain. Est ce que ce n’est pas juste un gratuit de plus qui contribue à la déforestation par la consommation intempestive et abusive de papier ? Notre concept est ludo-éducatif et solidaire : pour rester cohérent et écologique, nous imprimons sur du papier responsable. On ne peut pas prétendre amener l’éducation aux jeunes et promouvoir un modèle nuisible pour l’avenir de la planète. Nous somme aussi disponibles en version numérique. Vous êtes métisse, donc un pont culturel parfait entre la France et l’Afrique, que pensez-vous des relations entre Le Continent et ce pays ? Tout devrait tourner autour de l’échange et de la solidarité : je fais, je donne, je reçois pleinement. L’énergie doit circuler à la plus grande échelle possible. Ce n’est pas toujours le cas. Avez vous eu un meilleur accueil d’un côté ou de l’autre ? Je n’ai pas le problème de la « métisse bâtarde », je suis l’un et l’autre. La question ne m’a jamais perturbée. Si c’était à refaire, je voudrais encore renaître mulâtre. Je m’adapte quelque soit les conditions, je ne pense pas que ce soit une question de couleur mais d’éducation et de valeurs inculquées par nos parents.

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FLAMBEAUX idyllique mozambique

©KAYSHA

Un accord a été signé avec la Banque mondiale pour la réalisation d’investissements dans le secteur du tourisme pour un montant d’un milliard $ au Mozambique. Le projet porte sur 4 sites non encore identifiés, le long des 2500 km de côtes du pays. Deux des quatre sites seront constitués de stations touristiques de grandes capacités d’accueil ainsi que des résidences secondaires. Les 2 autres, d’échelle plus réduite, seront consacrés à l’écotourisme. La

création de 25.000 emplois directs et indirects est attendue de ces projets. Le pays espère attirer une grande partie des 600 000 touristes attendus en Afrique

australe pour la Coupe du monde de football 2010 qui se déroulera en Afrique du Sud.

la banque mobile Alors que le parc de la téléphonie mobile explose en Afrique, le taux de bancarisation est resté relativement modeste sur le Continent. D’ici 3 à 5 ans, le parc du mobile, actuellement à 200 millions d’abonnés entre Le Cap et la pointe extrême de l’Egypte, enregistrera 100 millions de nouveaux clients. En Afrique du

Une évolution qui ne concerne plus seulement le géant du continent, puisque le Kenya et le Nigeria ont basculé aussi dans le Mobile-Banking, proposant des moyens rapides de transfert d’argent entre Mombassa et Londres ou Lagos et Londres. Selon la Banque Mondiale, ce mouvement totalise 268 milliards de dollars par an.

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Sud des millions de transactions se déroulent chaque année via le mobile. « Le service bancaire par mobile est passé du statut de la prestation supplémentaire au service que l’on ne peut pas ne pas proposer.



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FLAMBEAUX

maïs inflammable Le Gouvernement sud-africain a annoncé mardi qu’il ne voulait pas pour l’instant utiliser de maïs, un produit alimentaire de base pour une majorité de la population, pour produire des biocarburants. Les objectifs de production de biocarburants ont été revus à la baisse, parce que le gouvernement Sud-Africain ne veut plus utiliser le maïs dans la première phase de production qui doit commencer l’an prochain. Il avait espéré que les biocarburants représenteraient 4,5% de sa production d’essence d’ici à 2013, il ne vise désormais qu’un objectif de 2%. «Nous avons révisé notre objectif (...) largement à cause des inquiétudes sur la sécurité alimentaire, des peurs sur la hausse des prix et parce que le maïs est un aliment de base pour la majorité des pauvres du pays», a déclaré la ministre

de l’Energie et des Minéraux, Buyelwa Sonjica, lors de la présentation du projet à la presse. Le maïs sera remplacé par du soja, du tournesol, du colza, ainsi que par du sucre de canne et de la betterave sucrière pour la production d’éthanol. L’Afrique du Sud répond à 36% de la demande intérieure en carburant en produisant de l’essence de synthèse à partir de charbon et de gaz naturel. Le reste provient du raffinage de pétrole brut importé. La production de biocarburants, que certains considèrent comme un progrès pour l’environnement, est perçue par d’autres comme une menace pour la sécurité alimentaire des plus pauvres. En raison des prix d’achat, les agriculteurs peuvent être tentés de produire des céréales destinés aux biocarburants plutôt qu’à l’alimentation. De plus, le développement des biocarburants exerce une pression inflationniste sur le prix des céréales et donc des aliments.

Flammable corn The South African government announced last Tuesday that he wasn’t intending to use corn - the country’s staple food - to produce biofuel.

The objectives for the production of biofuel have been reduced, due to the fact that the government refuses to proceed with the use of corn in the first phase of production planned for next year. South Africa, who was hoping that biofuel would represent 4.5 % of their fuel needs between now and 2013, is now foreseeing using only 2% biofuel. “We have reviewed and lowered our objectives, due to the possible food crisis, the risk of price inflation and

especially because corn is the staple food of the nation”, declared Buyelwa Sonjica, the Minister of Minerals and Energy during a press conference. Corn will be replaced by soya, sunflower, colza, sugar cane and beetroot for the production of ethanol. 36 % of the internal domestic use of fuel in South Africa comes from producing synthetic fuel from coal and natural gas. The rest of the fuel needs are answered by importing crude oil to be refined locally. Although seen by some as an environmental progress, others believe the production of biofuel will further menace the feeding of the poor. For financial reasons, farmers could be tempted to produce cereals meant for biofuel rather than food. The production of biofuel could be a threat to the inflation of the price of cereals and therefore food.

THINK TANK CAP AFRIQUE www.capafrique.org info@capafrique.org PRÉAMBULE AU RAPPORT PUBLIÉ PAR ROMAIN GEISS, JÉRÉMY HAJDENBERG ET MAÏA RENCHON POUR CAP AFRIQUE.


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Le private equity (capital-investissement en français) est aujourd’hui un mode de financement en croissance rapide en Afrique. Preuve qu’il répond à un besoin fort des entreprises, à la fois d’accéder à des capitaux de long terme et de bénéficier d’un accompagnement stratégique. La rentabilité dégagée par certains des premiers fonds étant conforme aux attentes (supérieure à 25 %), elle a suscité un intérêt pour l’ensemble des pays du continent africain chez un nombre croissant d’investisseurs. Les levées de fonds ont récemment connu une rapide augmentation (+ 22 % entre 2006 et 2007), illustrant le fait qu’un nombre croissant d’investisseurs privés, locaux ou internationaux, sont aujourd’hui prêts à prendre le relais des bailleurs de fonds publics internationaux qui ont initié le mouvement dans les années 1990. L’Afrique attire ainsi aujourd’hui 7 % des montants levés au bénéfice des marchés émergents

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L’AFRIQUE: TERRE D’INVESTISSEMENT PRÉAMBULE AU RAPPORT PUBLIÉ PAR ROMAIN GEISS, JÉRÉMY HAJDENBERG ET MAÏA RENCHON POUR CAP AFRIQUE.

(3 milliards de dollars en 2007). C’était inimaginable il y a encore quelques années. La réussite de chaque entreprise financée prend valeur d’exemple, voire de démonstration, dans un contexte africain souvent difficile. Aussi les investissements des fonds de private equity stimulent-ils les économies africaines : création d’emplois dans les entreprises partenaires et chez leurs sous-traitants, avantages sociaux pour les salariés, diffusion d’innovations et transferts de technologies, accès à des réseaux bancaires et de distribution… Toutefois, si les fonds participent, par leurs investissements, à la diversification et à l’approfondissement des économies africaines, ils s’intéressent pour l’essentiel à quelques grands marchés (Afrique du Sud, Nigeria, Maroc), à certains secteurs phare (télécoms, services financiers, distribution) et à des entreprises mûres de taille relativement importante pour l’Afrique (le niveau moyen des investissements est de 5,6 millions de dollars). Si bien que le segment des start-up et des PME, si fondamentales pour la structuration et le développement des économies africaines, n’y a quasiment pas accès. Il faut donc se concentrer sur les moyens d’y remédier.

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BEAU TEINT :

DÉODORANT NATUREL

© 2008 Urtekram

qui permet au corps de transpirer sans générer de mauvaise odeur. Nous transpirons pour réduire notre température et pour éliminer les déchets. Les odeurs corporelles se produisent lorsque la sueur est en contact avec les bactéries de la peau. C’est pourquoi, le déodorant Urtekram sans parfum contient des sels minéraux naturels qui suppriment le développement des bactéries de la peau. Ce qui inhibe naturellement le développement des odeurs. Le processus de transpiration peut se poursuivre normalement pour permettre au corps d’éliminer ses déchets. Le déodorant Urtekram est absorbé rapidement, sans laisser de résidus indésirables blancs sur la peau ou les vêtements. De plus la glycérine végétale prend soin de votre peau sous les bras. A ce prix c’est un luxe. 6 €

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© 2007 The Body Shop International Plc

QUATUOR DE COULEURS Les Blushs et Ombres de la collection Automne/Hiver 2008 forment un quatuor de couleurs étincelantes. C’est un camaïeu de teintes allant du Rose du désert, Rose des sables au Vert kaki et Gris Eucalyptus. Les ombres à paupières sont étudiées pour offrir un éclat intense. Chaque note apporte une touche de lumière à votre regard tout en dissimulant les ridules de vos paupières. Ses micro-perles réflectrices de lumière et ses pigments nacrés s’associent à l’action de l’huile de marula de Namibie et de l’huile de noix du Brésil en provenance du Pérou dans le cadre de notre programme de Commerce Équitable. Le conseil du pro pour obtenir un fini métallisé, appliquez-les à l’aide d’un pinceau humide. 17,36 € Les crayons aux teintes profondes et métallisées définissent et et soulignent le regard d’un trait de Vert Cactus ou de Bleu Roche. Ils se portent aussi bien seuls qu’avec les Duos Ombres Regard pour recréer un regard charbonneux très moderne. Gorgés d’extraits hydratants de fleurs de cactus et d’huile de marula hydratante et de cire d’abeille biologique protectrice issues du Commerce Équitable, ces crayons aux couleurs flamboyantes prendront soin de la zone délicate de l’oeil. 11,76 €


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BEAU TEINT : FLORILÈGE Quel bonheur pour les yeux quand le métissage nous offre des traits aussi parfaits. Cette perfection est tout de même conditionnée par notre oeil culturellement habitué à un certain type de beauté. Avoir une copine qui ressemble à Michelle Aliciam Saram doit être un vrai problème. Surtout si cette amie a, comme elle, les diplômes qui l’éloignent du rôle de potiche des podiums. Quand cette meilleure cops a tout pour elle, actrice, mannequin et chanteuse. Comment faire pour oublier le boudin quand on se regarde dans la glace? Comment effacer de son esprit les multiples chandelles tenues. Comment oublier le regard du compagnon de la prêtresse du bahut qui vous regarde l’air de dire « arrêtes de me casser la baraque, casses toi espèce de thon ». Dans ces grands moments de solitude je me dis au moins que les critères changeront un jour, en espérant que quelqu’un me remarque, «parce que je le vaux bien».

EAU DÉMAQUILLANTE BIO Pétale d’Iris de Cattier est spécialement étudiée pour démaquiller les yeux sans irriter la peau particulièrement fine et sensible des paupières et du contour de l’oeil. Enrichie en eaux florales de camomille et de bleuet bio, elle apaise, adoucit et décongestionne. D’une grande fraîcheur, sa formule douce et non irritante convient aux yeux sensibles. 7,90 €

CRÈME DE BEAUTÉ COIFFANTE

LA CRÈME CORPS BIOLOGIQUE PATYKA

Soin pour cheveux ultra-secs et desséchés au beurre de Karité. Dédiées aux cheveux les plus secs, sensibilisés et poreux, la formule végétale très riche de cette crème, très efficace, offre les substances vitales essentielles. Elle Nourrit, assouplit, forme un film hydro-protecteur et donne de l’éclat. 9,90 €

de texture fluide et non grasse, procure une agréable sensation de douceur et laisse sur la peau un parfum délicat. Riche en huile essentielle biologique de géranium et en huile biologique de jojoba, elle nourrit et protège votre peau des effets desséchants du chlore ou du calcaire. A utiliser quotidiennement après la douche ou le bain. INGRÉDIENTS CLÉS : Géranium, Sésame, Jojoba, Beurre de Karité 20 €



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BEAU TEINT : FLORILÈGE Imaginez vous perdu en milieu hostile The Charm Africacomme has always attracted ou en of cavale un parrain de lathe world of designers. The challenge of reinterpreting highly handcrafted objects has always been an issue for those willing to capture the soul of this continent. It is however in the third millennium that we feel the need to bring authentic french connection. l’ultime réconfort “Madereste in Africa” products into the luxury fashion market allowing a new way of dressing, where cultures “mix and mash” in a melting pot of le miroir qui seul nous prouve proposals with a highly innovative impact. qu’on existe encore et le soin qui nous réconforte. The mixture of cultures and lifestyles8,50 gives€birth to a highly innovative and joyful product where handcraft meets technical skills and tradition meets innovation. It is this correct balance between irregularity and research that proposes a new way of dressing, free from status symbols, suitable for the contemporary world’s consumers. The desire of new ideas, unique products and ethical behaviour is explored through an Ethiopian collection with a perfect balance of handcraft work and fashion-appealing details as well as innovative usage of traditional materials for contemporary objects.

Imagine you lost in hostile environment or in escape as a godfather in the Mafia. The ultimate comfort remains the mirror which proves only us that we still exist and the care which comforts us.

Fabriqué de façon artisanale au Burkina Faso, l’huile de dattier du désert protège et hydrate la peau. Idéal pour les peaux sèches et rugueuses, il forme une combinaison idéale avec le karité. Le beurre de karité assure une bonne hydratation de la peau et un soulagement aux démangeaisons superficielles. Il constitue aussi une barrière naturelle contre les rayons UV, améliore l’élasticité de la peau et possède des propriétés cicatrisantes. Outre le fait de régénérer la peau, le karité apporte souplesse et vigueur aux cheveux abîmés. Il les nourrit et renforce les fibres capillaires. De la cueillette des amandes de karité à la production du produit fini, les femmes du groupement Naam sont impliquées dans toutes les phases de la transformation et de la production. Les activités de la savonnerie Basnéré génèrent aussi des revenus pour les femmes qui fournissent le beurre de karité, les graines de neeem, les noix de balanites et les raisins sauvages.

Made in a craft way in the Burkina Faso, the oil of date palm of the desert protects and hydrates the skin. Ideal for the dry and rough skins, it forms an ideal combination with the shea-tree. The shea butter assures a good hydration of the skin, and a reassurance for the superficial itches. It also constitutes a natural barrier against UV radiation, improves the elasticity of the skin and possesses healing properties. Besides the fact of regenerating the skin, the shea-tree brings flexibility and vigour to the damaged hair. It feeds them and strengthens hair fibers. From the picking of the almonds of shea-tree to the production of the finished product, the women of the grouping Naam are involved in all the phases of the transformation and the production. The activities of the soap factory Basnéré also generate incomes for the women who supply the shea butter, the seeds of neeem, the walnuts of balanites and the wild grapes. 8,50 €


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BEAUTÉ ÉQUITABLE Une marque de luxe équitable éthiopienne. Le commerce mondial du cuir et des articles en cuir qui pesait plus de US$ 60 milliards en 2004, devrait encore croître. L’Afrique, qui possède plus du quart des caprins et ovins, et 15% du bétail mondial, dispose d’un énorme potentiel mais souffre de l’écart entre ressources et production. Le continent produit 14,9% des peaux et cuirs à l’échelon mondial mais peu d’articles finis en cuir. L’objectif pour la marque éthiopienne TAYTU est de produire

divers accessoires, dont des sacs en cuir, mais aussi de pénétrer un des marchés les plus difficiles à conquérir: la maroquinerie de luxe.

La marque TAYTU est tirée du nom d’une impératrice légendaire connue pour sa ténacité, qui présida à la destinée de l’Éthiopie entre 1889 et 1913. Les accessoires colorés sont composés de sacs en cuir, de châles, de sandales, de chaussures et de bijoux. Les styles allient modernité et ethnicité. Ne pouvant se battre sur le terrain des prix et de la production de masse TAYTU capitalise sur ses avantages compétitifs. Les produits de cuir éthiopiens faits main répondent aux goûts des consommateurs définis comme les «nouveaux authentiques» par les gourous de la mode. Cette clientèle aisée privilégie la qualité, la beauté et l’exclusivité mais également les produits équitables. La marque doit être un gage de leur engagement, de leur activisme et de leur espoir d’instaurer un monde meilleur. TAYTU

témoigne de la créativité du monde nouveau, privilégie des conditions de travail équitables et un partage des profits.

An Ethiopian fair luxury brand. The world trade of the leather and the leather articles which weighed more 60 billions $US in 2004, should again grow. Africa, which possesses more than quarter of goats and ovine races, and 15 % of the world cattle, has an enormous potential but suffers from the distance between resources and production. The continent produces 14,9 % of skins and leathers in the world level but few leather finished articles. The objective for the Ethiopian brand TAYTU

is to produce diverse accessories, among which of the leather bags, but also to penetrate into one of the most difficult market to conquer: the luxury tanning. The brand TAYTU comes from the name of a legendary empress

known for its tenacity, which presided over the fate of Ethiopia between 1889 and 1913. The colored accessories consist of leather bags, shawls, sandals, shoes and jewels. The styles ally modernity and ethnicity. Which could not fight on the ground of the prices and the mass production TAYTU capitalizes on its competitive advantages. The Ethiopian hand made leather products answer to the tastes of the consumers defined as « new authentic « by the gurus of the fashion. This rich clientele privileges the quality, the beauty and the exclusivity but also the fair products. The brand has to be a security of their commitment, their activism and their hope to establish a better world. TAYTU shows of the creativity of the new world,

privileges fair working conditions and sharing of the profits. 83


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PARLEUR : PEREC PAR PATRICK FANDIO

Elle n’a pas fait la une. Pas cette fois-ci et c’est bien dommage. car elle est de retour, la « Marie Jo » Perec. Retour sur la pointe de ses pieds bardés d’or. Discrète, après un départ fracassant, sa mémorable et ultime sortie de piste. Un soir de septembre 2000, elle nous a planté à Sydney. Un lapin olympique au prétexte qu’un type lui avait dit de gros mots à l’hôtel. La suite fut une fuite. Un sprint éperdu vers la falaise où allait bientôt venir se briser sa saga. Mais elle a survécu à la chute. Elle est revenue de l’abîme. Et elle parle ! Alléluia… Oui, elle parle même de Sydney. Si si, c’est vrai ! C’est même écrit dans un livre où elle raconte longuement et pour la première fois, sa folle nuit australienne. A l’époque un tabloïd local s’était moqué en la surnommant « Mademoiselle Chicken ». Marie Jo ? Poule mouillée ? Non, pas vraiment. Mais morte de trouille, ça assurément. « Je suis flippé à fond » écrivait-elle d’ailleurs sur son site la veille du délit de fuite. Aujourd’hui résume-t-elle, « j’étais en quelque sorte dans la bouche de la peur »… Vous ressentez souvent la peur au ventre. Mais qui n’a jamais entrevu sans le savoir « la bouche de la peur » ? Cette grande dévoreuse qui vous noue l’estomac, vide les tripes, essore, tétanise, et paralyse. Voilà enfin révélé le secret de Sydney. Il n’y avait pas que la peur de perdre pied. Il y avait surtout la bouche de la peur. Magnifique expression qu’une chroniqueuse radio mal inspirée crû bon de tourner en dérision l’autre matin. Elle est resté bouche bée devant l’audace créative de « la Perec », la musicalité de sa formule, sa …« créolité ». Est-ce d’ailleurs un hasard, quand on sait que l’immense Edouard Glissant a préfacé le livre de Marie José Perec. Qu’elle y évoque bien plus que Sydney. Le racisme, les Antilles, la traite, l’esclavage. Et in fine ses racines africaines. Car cette « bouche de la peur » fait penser à d’autres expressions cousines. Au Congo, on dit qu’on « mange sa bouche » quand on veut se taire. Au Mali, on prétend qu’on « garde sa bouche chez soi » si on ne souhaite pas se mêler des affaires d’autrui. De sa Guadeloupe natale, avec sa « bouche de la peur », Mlle Perec a trouvé la formule qui sonne juste. Pour une fois. Bravo l’autiste !



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A-BEAU-LIRE : COEUR D’ÉBÈNE

RICHARD WRIGHT

Né le 4 septembre 1908 parmi les plus pauvres des pauvres dans l’Etat raciste et ségrégationniste du Mississippi, Richard Nathaniel Wright était le petit-fils d’un esclave noir. Son lieu de naissance, la ville de Natchez, avait été au XIXe siècle le deuxième plus grand marché d’esclaves du sud des Etats-Unis. Malgré les obstacles incroyables que cette société a dressé sur son chemin, ce « petit garçon noir » est devenu un romancier célèbre, auteur de livres comme «Les Enfants de l’oncle Tom» (1938), «Native Son» (Un enfant du pays , 1940), «Black Boy» (1945) et beaucoup d’autres . Le succès de Wright dans un domaine comme la littérature, exclusivement réservé aux Blancs à l’époque, alors que tout était fait pour marginaliser les Noirs - même dans les domaines de la musique populaire ou du sport, a donc été exceptionnel et totalement atypique. Les dures épreuves subies par le romancier lui ont donné une vision différente des sentiments et des aspirations de la population noire au sein de la « démocratie américaine ». Par exemple, sa vie familiale d’enfant

abandonné par un père illettré, élevé par sa mère, institutrice de village, et par des parents éloignés, son enfance difficile où la pauvreté extrême rendait chaque journée très pénible, tandis que la religiosité protestante excessive de son entourage pesait lourdement sur les esprits. Ses errances ensuite à travers les Etats-Unis, vivant de petits travaux. Toutes ces années de misère ont marqué Richard Wright pour la vie. Elles lui ont permis de ressentir à jamais une sympathie réelle pour ceux qui souffrent, pour tous les persécutés de la terre.

Richard Nathaniel Wright was born on September 4, 1908, amongst the poorest of the poor, in the racist and segregationist state of Mississippi. The city of Natchez where he was born had been, in the XIX century, the second biggest slave market of the south of the United States and his grandfather had been a slave. Despite many obstacles, this “ little black boy” became a famous novelist, author of Uncle Tom’s Children (1938), Native Son (1940), Black Boy (1945) and many more. Wright’s successful career is all the more remarkable and unusual as literature was at the time a domain – along with many others such as music or sports – reserved to white people. Black people were simply excluded. Because of the hardship he had to go through, Wright understood what the Black population longed for, how they really felt (sometimes it wasn’t very noble..) and lived in the American “democracy”. His father, an illiterate sharecropper and mill worker, abandoned him when he was a child, and Wright was raised by his mother, the

village schoolteacher and by distant relatives. He grew up in poverty in a very oppressive religious context. As a young man, Wright travelled the country, taking on various temporary jobs. Long years of misery had a major impact on his life. He felt a deep compassion for those who suffer and are persecuted.

Il découvrit l’univers des livres dans une petite bibliothèque locale. Il y lisait tout ce qui lui tombait sous la main, depuis la littérature de gare et les polars médiocres jusqu’aux classiques européens ou américains : Shakespeare, Victor Hugo, Dostoïevski, Edgar Poe, Melville... il utilise les mots pour tourner en dérision les fausses valeurs et les absurdités qui nous entourent. » Il découvre ainsi « le pouvoir des mots » et s’en servira pour combattre les préjugés.

His first experience with literature took place in a local library where he read widely, from

dime novels or second-rates thrillers to classic European and American literature such as Shakespeare, Victor Hugo, Dostoïevski, Edgar Poe, Melville…. That made him discover “the power of words” and he decided he would use them to fight prejudice. Excited and inspired by so many readings, he began writing, and his first drafts were published in local papers. Soon after, the young man took a leap. Fascinated by the myth of the free men, he fled from the South and its racist abuse and moved to the North, hoping life would be better there.


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RICHARD WRIGHT

Cette rencontre exaltante l’a incitée très tôt à mettre ses idées et ses observations sur papier, ce qu’il a d’abord fait dans de petites revues locales. Le jeune homme fait le « grand saut » vers le Nord, attiré par le mythe de la liberté. Sa vraie motivation était simplement de fuir le Sud et ses abus racistes. C’est à Chicago que Richard Wright collabore au Federal Writers’ Project ; en 1932, il rejoint les cercles littéraires liés au Parti communiste (PC). Il déclarera plus tard que le Parti Communiste fut la voie qui lui permit de « sortir du ghetto». En pleine crise économique des années 1930, seul le Parti communiste fit un réel effort pour découvrir, parmi les Noirs, des talents cachés et délibérément discriminés. C’est dans un tel contexte que Wright a commencé sa carrière littéraire, avant de la poursuivre à New York où il fut même, un temps, correspondant à Harlem du quotidien du PC, le «Daily Worker», expérience qui lui fournit une matière abondante pour alimenter ses écrits ultérieurs. Au cours de cette période cruciale, il ne cessa

de dénoncer la condition des Noirs et publia «Douze millions de voix noires (1941). Wright commença alors à prendre ses distances avec le Parti communiste. Quelques années plus tard, en 1947, au lendemain de la seconde guerre mondiale et à la veille de la guerre froide, Wright prit la décision de quitter les Etats-Unis. Avec l’encouragement d’intellectuels français - Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Claude Levi-Strauss, entre autres, il s’établit à Paris avec sa femme, américaine, blanche, juive et communiste, et leur fille, Julia. Cette fuite s’explique par les exemples de harcèlements, de persécutions et d’humiliations quotidiennes que subissaient d’ordinaire les Noirs en Amérique, Richard Wright y compris. Pour lui, la France était synonyme de, « souffle de liberté » après les humiliations subies en Amérique. Mais la contradiction de vivre dans un pays à la fois démocratique et colonialiste pesait sur sa conscience. A la veille de sa mort à Paris, le 28 novembre 1960, il songeait à s’installer à Londres.

In 1932, he became involved with the Communist Party in Chicago and was given the opportunity to write through the “Federal Writers’ Project”, therefore joining the Communist Literary Circles. Later in his life he declared that the Communist Party “got him out of the ghetto”. During the Great Depression of the 30s, the Communist Party was the only party seeking news talents amongst the discriminated Black community. Wright’s career as a writer really began from that moment. He went to New York City, where he became the Harlem correspondent of the Communist paper, Daily Worker, a significant experience that later influenced his work. During that decisive period, he kept denouncing racist abuses against Black people and published 12 Million Black Voices (1941).

Three years later, Wright left the Communist Party, and in 1947, in the aftermath of World War Two, and at the dawn of the Cold War, Wright decided to leave the United States. Encouraged by French intellectuals – such as Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Claude Levi-Strauss – he moved to Paris with his wife, a white American Jewish and communist woman, and their daughter Julia. He could no longer bear the constant racist humiliations and harassment. Wright was attracted to the freedom of France. However, living in a country where democracy and colonialism co-existed soon became a weight on his conscience. On the eve of his death, on November 28, 1960, he was thinking of moving to London.


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CONTRE UN MUR... IL Y A CONTINUELLEMENT LE BOUT DU MONDE.


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A:B C TUR-BEAU : BEAU-LIDES & TONNERRES MÉCANIQUES

ON NE PEUT QUE S’INCLINER DEVANT LA BEAUTÉ DE CETTE BELLE MÉCANIQUE. L’AUTOMOBILE POSE PROBLÈME À LA PLANÈTE MAIS COMMENT NE PAS RESTER RÊVEUR DEVANT CE MONSTRE DE PUISSANCE.

La nouvelle Aston Martin V8 Vantage est disponible. Sa cible avouée, Porsche et sa légendaire 911. Nous avons donc décidé de les comparer ! D’un coté l’Aston Martin équipée d’un V8. 4.3 l qui délivre 385 ch. à 7 300 tr/mn . Couplée à une boîte 6 vitesses, il s’agit d’une propulsion. Malgré un poids de 1572 kg, elle revendique une vitesse de pointe de 280 km/h et abat le 0 à 100 en 5 secondes. Pour lui tenir tête, la Porsche 911 Carrera 4S (version 997) est pour sa part équipée de son légendaire flat 6. D’une cylindrée de 3.8 l, il développe 355 ch. Moins puissante que l’Aston Martin, elle est également plus légère avec ses 1475 kg, ce qui lui permet d’atteindre les 288 km/h en vitesse de pointe. Grâce à sa transmission intégrale, elle abat le 0 à 100 en 4,8 secondes. Esthétiquement, l’Aston Martin hypnotise ! Ses courbes sont directement héritées de ses ainées et le coup de crayon tient tout simplement du génie. La Porsche pour sa part conserve une ligne fluide et légendaire. Coté tarifs, les deux voitures jouent dans le même registre. Il faut compter quelques 108 400 euros pour l’Aston Martin hors options et 104 480 euros pour la Porsche équipée de freins céramiques. Au final, ce sont deux philosophies qui s’opposent. D’un coté l’Aston Martin est définitivement orientée grand tourisme alors que la Porsche a une vocation plus sportive. Question de goût donc !



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GOM-BEAU : L’INCONTOURNABLE NDOLÈ, MIONDOS & ALOCOS

Ingrédients (6 à 8 personnes) : 4 boules de Ndole (ou l’équivalent de feuilles) 400 gr d’arachides 3 oignons 3 gousses d’ail 1 cube de bouillon huile de palme sel, poivre, piment Première étape : Laver les feuilles ndolé et les découper en fines lamelles ; les faire bouillir avec du sel gemme pour les ramollir ; jeter les eaux de cuisson. Répéter cette opération 2 ou 3 fois pour enlever l’amertume des feuilles. Cette étape n’est pas nécessaire si on dispose des boules de ndole lavées. Deuxième étape : Écraser les arachides épeluchées (possibilté de les faire bouillir avant) et en faire une pâte avec un peu d’eau, découper les oignons et l’ail. Troisième étape : Faire revenir les oignons et l’ail dans un peu d’huile de palme. Ajouter la pâte d’arachide et de l’eau. Laisser cuire la pâte d’arachide un quart d’heure. Tourner régulièrement pour éviter que la pâte ne colle au fond de la casserole. Ajouter ensuite les feuilles de ndolè assaisonner (sel, poivre, cube bouillon et piment) et laisser mijoter pendant 30 minutes. Quatrième étape : On incorpore dans le ndole soit des crevettes, soit du poisson fumé, soit de la viande. Cuire les Miondo pendant 10 minutes dans de l’eau bouillante. Servir avec les bananes plantains frites, le miondo (farine de manioc fermenté cuite à la vapeur dans des feuilles de bananier). Le riz peut également servir d’accompagnement.


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM PRINCE NICO MBARGA « Sweet Mother »

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CE SONT DES FEUILLES, UN PEU COMME DES ÉPINARDS, CUITES AVEC UNE PÂTE D’ARACHIDES. ELLES PEUVENT ÊTRE PRÉPARÉES AVEC DES CREVETTES ET DES BANANES PLANTAINS FRITES.

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BEAU-AIME : MELTING POT

Alors oui, « Tchamantché » s’inscrit toujours et sans l’ombre d’un doute dans le registre de la musique africaine, mais il ne sonne comme rien de ce qui s’est fait à ce jour et n’a que très peu à voir avec l’univers des grands noms de la musique malienne contemporaine comme Salif Keita ou Oumou Sangare — « des artistes absolument incroyables » reconnaît Rokia, « mais la différence c’est que je ne suis pas une chanteuse de musique traditionnelle. » .Il devrait faire tendre l’oreille aux amateurs de blues (bien que ce ne soit pas « juste » un album de blues) et interpeller les fans de rock contemporain (même si les textes poétiques et plein de mystère de Rokia sont pour la plupart chantés en Bambara, l’un des idiomes principaux du Mali, et que seules deux chansons sont interprétées en Français). « Je ne sais pas moi-même de quel style ça relève » admet la chanteuse — « Mais j’adore cette musique. » Le résultat est un album plein de surprises. Un seul titre n’est pas de la plume de Rokia : une somptueuse version, totalement revisitée, d’un grand classique de Billie Holiday, « The Man I Love ». Une chanson bouleversante qui commence à la manière d’un blues crépusculaire, permettant à Rokia, dans un style à la fois sombre et intimiste, de démontrer (en Anglais) toute l’étendue de ses qualités vocales, pour s’accélérer progressivement jusqu’à se métamorphoser en une extraordinaire séquence de scat africain. Comme écrin à sa voix cristalline, l’orchestre réunit la guitare Grestch et le n’goni, ce tout petit luth d’Afrique de l’Ouest qui depuis ses débuts fait partie de l’univers sonore de la chanteuse. Cet album permettra sans aucun doute à Rokia d’élargir le cercle de ses admirateurs. Il est essentiel de comprendre que cette véritable révolution musicale n’est qu’une nouvelle étape dans une carrière qui n’a jamais cessé d’aller de l’avant en remettant constamment en question ses acquis.

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NATURAL BLACKS « Love Gonna Conquer Evil »

BEAU-AIME : L’AIRE DE LECTURE

UN PAS DANS UNE DIRECTION INCONNUE, UN MOT QUI EN APPELLE TANT D’AUTRES, SE BRÛLER LES YEUX SUR L’ÉCRAN OU SUR LE PAPIER PROCURE TOUJOURS DES SENSATIONS INÉGALÉES. TENIR UN MONDE DANS LE CREUX D’UNE MAIN.

BERNARD NANTET « Dictionnaire de l’Afrique »

Un dictionnaire constitué de grands articles thématiques et synthétiques permettant de mieux comprendre la diversité géographique, ethnique, linguistique, culturelle, géopolitique et économique du continent noir. De Abidjan à Zoulou, de Lucy à Polygamie, ce dictionnaire alphabétique présente en plus de 600 entrées : L’histoire et les traditions de l’Afrique : découvertes paléontologiques et archéologiques, explorations et voyages, coutumes, art, religions et rites ; Les éléments du présent : influences géopolitiques, pays, régions, fleuves, ethnies, grandes productions agricoles et minières, hommes politiques, réseaux d’échanges économiques, nouveaux courants culturels à travers l’art et la musique.

SERGE GRUZINSKI « La pensée métisse »

« Deux cultures différentes peuvent-elles s’harmoniser ?», se demande Macunaïma, le héros d’un célèbre roman brésilien, qui tente d’échapper au dilemme de sa double appartenance. Pour répondre à cette question, le Mexique espagnol offre des pistes précieuses. Les fresques réalisées par les artistes indigènes sur les murs des couvents, les chants et les fêtes qu’ils ont adaptés à la mode européenne, les plans de ville qu’ils ont dessinés à la demande des conquérants : tous ces témoignages, où l’inspiration indienne est indissociable de l’influence occidentale, illustrent la naissance d’une « pensée métisse ». Serge Gruzinski nous en propose une magistrale exploration, en montrant comment des sierras du Mexique à la Florence des Médicis, des films de Greenaway au cinéma de Hong Kong, les idées, les arts et les cultures n’ont cessé, par delà les frontières, de se mélanger.

ISMAIL KADARÉ « l’accident »

Il est question ici d’un accident dans l’acception littérale du mot : un taxi quitte la route et plonge dans un ravin, il y a deux tués, un homme et une femme, un couple d’amants à l’évidence ; quant au chauffeur survivant, il est bien incapable d’expliquer la cause de l’accident. Une histoire d’amour peut sembler la chose la plus banale qui soit au monde, mais peut aussi apparaître comme inextricable. Des millions d’individus ont beau en faire l’expérience chaque jour, rien ne permet d’en résoudre l’énigme. On finit par croire qu’en cela même réside son pouvoir. A l’immémoriale question «L’amour existe-t-il ou n’est-il qu’une illusion ? « fait à présent écho cette autre interrogation : «S»il existe, peut-il se raconter ?» Dans cette oeuvre magistrale, Ismail Kadaré a tenté de raconter l’irracontable : une histoire d’amour ou l’histoire d’un meurtre, voire une tout autre histoire les recouvrant toutes deux tel un masque ? Jusqu’à la fin, la question ne cesse d’obséder le lecteur.

CHESTER HIMES « La reine des pommes »

Jackson est le gars le plus candide d’Harlem, pour ne pas dire demeuré. Et dans le coin, il y a un tas de dégourdis qui commencent par lui étouffer son pognon. Sa petite amie, Imabelle, une fille superbe à la peau couleur de banane, l’entube comme ce n’est pas permis. Enfin, son frère, qui est bonne sœur dans le civil, cherche aussi à le posséder. Seulement Jackson, lui, c’est un bon chrétien. Y a que la foi qui sauve et il a tout à fait raison de croire aux miracles. La Reine des Pommes a fait l’objet d’une adaptation au cinéma par Bill Duke sous le titre américain « A rage in Harlem ». Jean Cocteau, et Jean Giono considéraient « La reine des pommes » comme un chef- d’œuvre.

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BEAU-AIME : ON M’A DIT QUE « Je suis un tenant de la discrimination positive. Je pense que pour un dirigeant l’un des critères d’embauche doit être la diversité de ses équipes, ce qui n’exclut pas celui de la compétence. Pour moi la discrimination positive, ce ne sont pas les quotas, mais la prise en compte par les recruteurs de la nécessité de faire de la diversité. C’est-à-dire que la diversité devienne un des critères de recrutement. Il ne doit pas être le principal évidemment, le plus important étant évidemment la compétence, l’envie des candidats. Mais à compétences et motivations égales, il faut que ce critère-là soit décisif et qu’il permette au candidat issu de la diversité d’avoir sa chance. Cette volonté de diversité, je l’ai eu avant de faire de la télé et il n’y a aucune raison pour que ça change. Evidemment, je ne tiens pas à être résumé à ça ». Harry Roselmack

Eriq Ebouaney qu’on ne présente plus et que certains définissent comme le robert De Niro français est en Tournage sur le prochain “Transporter 3” d’Olivier Megaton avec Jason Statham, François Berléand et Robert Knepper. On a pu l’apercevoir dans le film de Sylvestre Amoussou « A f r i c a Paradis» où il joue le rôle de M’DOUALA, super ministre de l’intérieur africain, partisan de l’immigration choisie

Barack Obama est un «orateur incroyable et un penseur inspiré, un authentique leader.(...) Pour la première fois, je regarde avec optimisme l’avenir politique en Amérique ». Scarlett Johansson affirme « je soutiens Obama, il m’inspire une confiance jamais ressentie avant pour des politiques ». Elle déclare qu’Obama ne suit pas ce qui est populaire et la preuve en est qu’il s’est toujours opposé à la guerre en Irak.». Elle loue également les qualités de Michelle Obama, l’épouse «intelligente» et «digne» du sénateur de l’Illinois. L’actrice raconte qu’Obama « fait une chose que personne ne sait : quand il a un moment de libre, il appelle les personnes qui ont versé des sommes, même les plus petites pour sa campagne, sachant probablement que c’est tout ce qu’elles pouvaient se permettre». Ce Barack Obama, un vrai petit père des peuples. Il s’est même fendu d’un coup de fil à l’actrice pour la remercier d’avoir participé à une récolte de fond. Elle confie avoir a «hurlé de joie. Quelle excitation.» Qui dit mieux ?


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WWW.BEAUMAGAZINE.COM HASHIM «Al-Naafiysh»

Peu de groupes peuvent se targuer de représenter emblématiquement un genre musical comme le fait Kassav, Plus de 25 ans de carrière pour un groupe qui a réussi à populariser le zouk. Une musique qui est devenue un standard international au même titre que le reggae. Quand on dit Kassav, on repense à la galette de manioc mélangée à la noix de coco qui a donné le nom au groupe. Le combo est devenu une légende vivante. Toutes les influences musicales caribéennes s’y croisent et se mêlent au funk et au rock pour donner un cocktail détonnant et dansant. De quoi faire bouger la planète entière. le dernier album date de 2007, mais les concert n’ont jamais cessés, de Pointe-à-Pitre à Abidjan en passant par la Nouvelle-Orléans. Tels des pasteurs infatiguables, les zoukeurs évangélisent continent après continent.

Dieu sait qu’Aix-en-Provence regorge de filles superbes, mais Mylène Jampanoï les devance toutes. La carrière de la belle est encore discrète mais ne devrait pas tarder à éclore , elle est à l’affiche du film «Martyrs» de Pascal LAUGIER. Mylène, c’est d’abord la rencontre de deux cultures: un père chinois et une mère bretonne.

Après Queen Latifah en 2006, c’est au tour d’un deuxième artiste issu du rap d’obtenir son étoile à Hollywood. P.Diddy, De son vrai nom Sean Combs, le rappeur a effet reçu vendredi la 2.362e étoile du “boulevard de la gloire”, monument prisé des touristes visitant le quartier historique du 7e art à Los Angeles. « Aujourd’hui, c’est l’un des plus beaux jours de ma vie », a affirmé celui qui s’est aussi fait appeler “Puff Daddy” au cours de sa carrière, lors d’une cérémonie rassemblant plusieurs centaines d’admirateurs non loin du théâtre Kodak où sont remis chaque année les Oscars. « Si vous y croyez, tous vos rêves peuvent se réaliser», a encore dit le musicien de 38 ans, en dédiant cet honneur à son père Melvin, mort tué par balles en 1972, et en remerciant sa mère Janice, présente lors de la cérémonie.

L’acteur Robert De Niro vient de lancer une nouvelle chaîne d’hôtels avec des investisseurs japonais, dont le célèbre chef Nobu Matsuhisa. Le premier établissement doit ouvrir cet été dans la ville touristique de Herzliya, en Israël. Tout dans cet hôtel aura une saveur japonaise. Coût estimé du projet : 178 millions de dollars. Cet établissement hôtelier de 225 chambres devrait ouvrir dans moins de deux ans.

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