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» Le centre allemand de robotique de sauvetage – DRZ Des camarades en tôle pour la sécurité et les secours

Des camarades en tôle pour la sécurité et les secours

À Dortmund, on étudie, développe et teste des systèmes de robots mobiles et des drones destinés à protéger les civils des dangers. Ces recherches ont lieu dans un « Living Lab », ouvert en octobre 2021, qui offre près de 3 000 mètres carrés de surface pour les tests.

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» Des robots de sauvetage sont étudiés, développés et testés dans le Living Lab du Centre alle-mand de robotique de sauvetage (DRZ).

Quand les humains ne peuvent pas aller plus loin, par exemple en raison d’une trop forte chaleur, de substances dangereuses, de contamination, d’eau ou encore d’un danger imminent d’effondrement, les « camarades en tôle », en l’occurrence les robots et les drones, sont peut-être la solution. En Allemagne, l’association « Deutsches Rettungsrobotik-Zentrum e.V. » ou « DRZ », fondée en 2018, se consacre à la recherche et au développement de systèmes de robots destinés à assister les autorités et organisations chargées du sauvetage et de la sécurité (AOSS).

Le ministère allemand pour l’éducation et la recherche finance l’association à hauteur de 12 millions d’euros. Les utilisateurs, les partenaires industriels, les universités et les instituts de recherche la soutiennent. Et l’institut de technologie pour les sapeurs-pompiers et le sauvetage des pompiers de Dortmund est responsable de la coordination ainsi que de la pratique requise. Dirk Aschenbrenner, leur directeur, est également président de l’association DRZ.

Les robots de sauvetage ont déjà apporté leur aide au cours des interventions suivantes

Lorsque, au mois de mars 2009, les archives publiques de la ville de Cologne et deux immeubles mitoyens se sont écroulés, les forces d’intervention ont été assistées par deux robots spéciaux en forme de serpent dans la recherche des personnes ensevelies. Ces engins ont été mis à dis-position par le Center for Robot-Assisted Search and Rescue du Texas et l’université de Kobe au Japon.

Après un grave tremblement de terre en Italie en 2016, les planificateurs d’opérations et les forces d’intervention ont été aidés in situ par trois robots aériens et deux robots terrestres, lesquels traitent 140 gigaoctets de données d’images et de capteurs pour créer des modèles 3D. L’institut Fraunhofer IAIS a par ailleurs livré d’utiles photos de l’intérieur de deux églises mena-cées de s’écrouler.

En février 2019 – près de huit ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, en mars 2011 – un robot télécommandé a inspecté pour la première fois les dépôts résultant de la fusion du cœur dans le réacteur 2. L’engin était équipé d’une caméra, de lampes LED, d’un thermomètre, d’un dosimètre et d’une tête pivotante dotée de deux bras de préhension. C’est grâce aux images que la déconstruction du réacteur a pu être planifiée.

À Paris, lors de l’incendie de la cathédrale NotreDame en avril 2019, c’est le robot d’extinction « Colossus » de Shark Robotics qui est entré en action.

Depuis mars 2022, à Pompéi, le robot-chien « Spot », de la société Boston Dynamics, protège les ruines et les sites archéologiques des collectionneurs de reliques, et ce, même dans les ga-leries souterraines qui menacent de s’effondrer. Le robot quadrupède collectant simultanément des données 3D haute résolution dans les ruines et les couloirs, toute modification dangereuse des structures architecturales peut être détectée et des mesures appropriées peuvent être prises.

» Le robot « Colossus », développé par Shark Robotics, est intervenu avec succès sur le site de la cathédrale Notre-Dame de Paris lors de l’incendie en 2019.

MI NRW

Info

Robots : la police de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie prend les devants

Les robots peuvent être utiles, tant pour les organisations de secours, que pour la police. Celle de la RhénanieduNordWestphalie s’en est parfaitement rendu compte et a ouvert, le 19 janvier 2022 à Duisbourg, les portes d’un « Innovation Lab » estimé à 4,3 millions d’euros. Dans ce laboratoire, d’une surface de 500 mètres carrés, construit sur le site du port de Duisbourg, la police compte développer et tester de nouvelles technologies en collaboration avec des informa-ticiens, des physiciens et des ingénieurs. Les projets de recherche actuels portent, par exemple, sur les caméras à 360°, les systèmes vidéo intelligents basés sur les murs vidéos UCC à 140 écrans, l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ainsi que sur le « HiPoS-Cube » (plate-forme intégrative hybride des réseaux spéciaux de police), sans oublier le poste de travail du futur de la police. Ce dernier comporte une structure informatique mobile autonome, qui per-met aux forces d’intervention de pouvoir travailler en réseau de n’importe quel lieu de mission, comme s’ils étaient au bureau. Même « Spot », le robot à quatre pattes de Boston Dynamics, est actuellement testé par la police de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et effectue sa première intervention en première ligne : après qu’une douzaine d’appartements ont été détruits dans un important incendie qui s’est déclaré à Essen le 22 février 2022, le robot a fourni aux enquê-teurs du sinistre des images à 360° et des balayages laser de grande qualité des pièces inté-rieures présentant un risque élevé d’effondrement. Au printemps 2021, la police de la Rhéna-nie-du-NordWestphalie a déjà reçu près de 100 drones aériens de différents types.

» Depuis 2021, la police de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie fait confiance aux services de plus d’une centaine de drones de types différents. » Le fourgon aménagé sert aussi au transport des robots. Ici, le « D2 » gravit la rampe d’accès. À droite, le « D4 », actuellement le plus grand robot du DRZ.

Un Living Lab de près de 3 000 mètres carrés

Le « Living Lab », qui est en fait un centre de compétences national de la recherche, a ouvert ses portes en octobre 2021 à Bodelschwingh, un quartier de Dortmund. On y trouve des labora-toires modernes, un immense hangar de 1 300 mètres carrés pour les tests et presque 1 500 mètres carrés d’espace extérieur pour vérifier si les systèmes créés fonctionnent tels qu’ils le doivent. L’accent est mis sur les scénarios primaires, à savoir le feu, l’effondrement et l’ensevelissement, la détection de substances dangereuses et l’inondation.

Il existe actuellement quatre robots DRZ

Le plus petit et le plus léger est le robot « D1 », un drone multicopter développé par l’université de Bonn. Équipé d’un scanner au laser, de deux caméras de profondeur et d’une caméra à infrarouge, d’un GPS, d’un baromètre, d’une boussole et de fonctions lui assurant une vaste autonomie, le rôle du « D1 » est l’exécution de missions autonomes de reconnaissance sur le terrain. Les foyers d’incendie, les êtres vivants et les objets sont détectés et localisés sur la carte générée par le scanner au laser et les données du GPS.

Le « D2 » est un robot à chenilles, qui est en mesure de monter les escaliers et même d’ouvrir les portes. Il est équipé de l’un des modules d’autonomie développé par l’université technique TU Darmstadt. Ce système est composé de sept caméras (3 x images de profondeur, images thermiques, grand angle, télé et 360°), de capteurs inertiels, d’un module GNSS ainsi que d’un lidar 3D rotatif pour la saisie en temps réel de la géométrie 3D et l’estimation de la position du robot. Les fonctions d’assistance, développées par la TU Darmstadt sur le site de la DRZ, permet-tent au « D2 » de transposer les environnements inconnus dans un modèle 3D, de se déplacer de manière autonome et de détecter les sources de chaleur ainsi que les symboles de danger.

Le « D3 », quant à lui, est un engin puissant et polyvalent, destiné à porter des charges lourdes, qui est capable d’aller presque partout grâce à une transmission à chaînes.

» Aperçu du poste de commande du fourgon de pilotage robotique également développé par le DRZ et utilisé par les sapeurs-pompiers de Dortmund.

L’Institut Fraunhofer a développé un concept de modularisation pour le « D3 », qui permet au robot d’accueillir des modules et structures les plus divers, notamment pour la reconnaissance thermique, la détec-tion des signes vitaux, le contrôle du robot, la localisation ainsi que la communication interopé-rable et le transport.

Le « D4 » est une plateforme rapide et modulaire pour les interventions effectuées au sein des bâtiments d’installations industrielles. Son développement est le fruit de la coopération entre l’université des sciences appliquées, la FH Dortmund, et la société Minimax Viking. Le robot est à même de transporter des charges lourdes sur le site de l’intervention et de combattre lui-même les incendies avec du matériel d’extinction. Et, comme le « D3 », il se laisse équiper de divers modules et structures. Les systèmes de sécurité qui lui sont intégrés, tels que le scanner au laser, le système d’arrêt d’urgence et la signalisation lumineuse, autorisent une intervention sécurisée du « D4 » à l’intérieur des installations industrielles.

Un fourgon de contrôle de 200 000 euros

Pour l’utilisation mobile des robots, le DRZ utilise, parallèlement aux robots, un fourgon aména-gé pour le pilotage robotique (RobLW). Ce véhicule, qui est au départ un Mercedes Sprinter, accueille les robots et leurs accessoires. Il est par ailleurs équipé des systèmes informatiques dont il est besoin, de sa propre cellule radio (lumière bleue/radio Tetra) et d’un groupe électro-gène.

Dirk Aschenbrenner, le président de l’association de soutien DRZ et directeur des sapeurs-pompiers de Dortmund, est convaincu que : « Pour faire face à des sinistres, qui, dans notre société, deviennent toujours plus complexes et dangereux, les équipes de secours sont de plus en plus souvent amenées à se servir de systèmes robotiques et numériques ».

Info

Les robots présents au salon INTERSCHUTZ

Cette année encore, on pourra admirer des robots et des drones de sauvetage au salon INTERSCHUTZ 2022 – entre autres, des sept fabricants suivants :

• La société zurichoise Perspective Robotics AG, distributrice du « Fotokite Sigma », un système opérationnel d’information situationnelle assisté par drone et destiné aux forces d’intervention, sera sur place.

• Fire & Resq, de Duisbourg, présente dans le Hall 16

Stand E58, montre des robots et des plateformes innovants pour les services de sauvetage aquatique.

• BK Fire d’Algérie, Hall 12 Stand A08, présente des solutions robotiques intelligentes pour la lutte contre les incendies.

• Sur le stand de la société Bonowi IPE GmbH, de Mayence, on peut admirer les robots de reconnaissance Scout de Recon Robotics du Minnesota. Les microrobots tactiques sont utilisés dans le monde entier par les unités de poursuite pénale et militaire et peuvent également aider les organisations de secours dans la reconnaissance des espaces et des zones dangereuses.

• Dans le Hall 27 Stand D09, l’entreprise française

Angatec SAS expose le robot de lutte contre l’incendie

TEC800.

• Dans le French Pavilion (Hall 26 Stand E29), les sociétés spécialisées dans les robots pour sapeurspompiers, Shark Robotics Sarl et Solid Robotics SAS, présentent différentes innovations, dont le « Hose-Pull », un robot qui tire les tuyaux d’incendie.

• La société MOST Robotics GmbH, de Duderstadt/

Allemagne, présente conjointement avec ValoFly différents drones pour les utilisations par les AOSS (Hall 16 Stand F61).

» La bouée de sauvetage télécommandée est l’une des nombreuses solutions que propose Fire & Resq pour le sauvetage aquatique.

fabricant

Sans cette coopération, rien n’est possible

Selon M. Aschenbrenner, ce développement sous-entend que « les utilisateurs, la science et la recherche, ainsi que l’industrie et les fabricants coopèrent étroitement – à commencer par le recensement des besoins jusqu’à l’implémentation des systèmes dans la pratique ». Et de rajou-ter que, pour pouvoir exploiter plus rapidement les systèmes, cela ne demanderait pas uni-quement une intelligence du développement, mais aussi une excellence de transfert efficace. Il faudrait également préparer et adapter le marché de la prévention des risques à une diffusion rapide des systèmes robotiques et numériques, par l’application d’une normalisation, d’une standardisation et d’une qualification ainsi que par un soutien financier approprié. Et surtout, il ne faudrait pas négliger la formation et la formation continue des forces d’intervention – raison pour laquelle le Living Lab est doté d’un centre d’instruction. Sans oublier un terrain indoor dédié aux pilotes de drones afin qu’ils puissent être formés et entraîner leurs compétences de pilotage d’un UAV.

Toutes les organisations et institutions intéressées par la robotique peuvent devenir membres de l’association DRZ. Des informations complémentaires sont disponibles auprès de l’association Deutsches Rettungsrobotik-Zentrum e.V., Rohdesdiek 32, D-44357 Dortmund, www.rettungsrobotik. de – et au salon INTERSCHUTZ, Hall 17 - Stand D06.

» Le « D4 » est un robot spécialement développé pour intervenir dans les installations indus-trielles. Il peut être équipé de modules et de structures.

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