Intimerrance Photographies, Antonio Catarino Textes, StĂŠphane Blondeau
Au large tu me glisses je me souviens encore des mots qui se plissent entre nous le dĂŠcor.
Viens jouer les coeurs lacher les guides d’autres couleurs combler le vide pousser l’envie suivre les angles de l’intérieur.
Je suis ton regard dans un angle humide et froid des couleurs apparaissent au loin la chaleur nous attire croisement de matières fusion d’ocre jaune nage.
Regarde entre ces deux nous serons bien l’horizon est en feu la mer est calme le miroir triche un peu.
On apparaît soudain sous le voile fin d’une lueur bleutée les ombres se détachent les lignes fuient loin des droites
on se pose.
Assis Ă sa gauche je lui parlais de cet arbre tu lui ressembles.
Etendu vers le ciel, élancé un géant de sève projette son empreinte sur la place encore chaude un violet solide se détache caresse mon regard puis se fixe.
De rondes demoiselles avancent sur les veines d’un autre chapeau d’ondes elles ciblent le chant majestueux des amants qui se désirent survolent la piste longue où ils s’encollent ils s’évaporent le point d’impact a tiré sa révérence.
Le soleil grignote l’arène de Garance immobile à ses côtés, un bleu Océan résiste.
Un peu plus loin, l’obscurité provoquée se détache le quartier se visite la rouille se méfie.
Je l’ai vue un instant dessinée dans le loin où fondent les feuillages, où glisse le brouillard elle était là, posée nue, blottie dans un coin où tombent les mirages puis disparaît soudain.
Il faut sortir de ce jardin trop clair macabre séreux enveloppant nos nerfs arroser la chaire et dégager le bourgeon déchirer nos plèvres expirer ce démon pour pouvoir mouiller de l’intérieur nos lèvres.
Douce feutrine au contact mÊfiant de la voir si profonde digèrer nos enfants.
Lier les bords nourrir nos vies à l’abri des morsures fermer les portes et caler nos désirs sûr.
17h 40 tu me parles de voyage gros plan sur le large dans ton dos j’imagine ...
Traits de plumes fines peintures ensablĂŠes le dĂŠcor est posĂŠ.
La fenêtre est ouverte les herbes longues se détachent tu m’invites à partir.
Quitter ce lieu lourd et cinglant ce lieu affaibli au point de se voir transparent face à cette gourmande organique elle le grignote, l’envahit intercepte tous ses sens pour lui rendre une ébauche légère qui suffit je ne veux plus partir.
Attaché sur la berge je ne peux m’empêcher d’imaginer ces lignes, ces courbes ce corps disparu qui volait avec moi résigné de ne connaître qu’une essence, je reste là à attendre et pourtant le nœud reste coulant.
Une tôle ouvre ses portes 97 forçats jouent des cordes la sentinelle stressée mise aux points le dénouement est proche 97 forçats se rapprochent.
Où l’oeil se perd des mirages de couleurs éclat de matières esquisse de toi invitant la larme à se poser là.