BORD’ERLINE
© Justine Rochereuil
AVRIL
#3
EDITO La chaleur et le soleil sont enfin arrivés, et annoncent un Eté des plus meilleurs. Les vacances arrivent et la fin de l’année s’approche à grand pas. L’occasion de tourner la page et de finir un chapitre. Le BORD’ERLINE a maintenant deux ans, et il est temps de passer la main. Une génération est passée, une autre arrive, et la famille s’est agrandit. Ce numéro, c’est avant tout celui de la fin pour certains, celui du commencement pour d’autres. Mais une seule même passion, celui de vous accompagner, de vous faire partager et de vous faire découvrir de nouvelles choses. Nous voulons que votre quotidien soit meilleur et que vous ne perdiez pas l’envie de toujours aller plus loin. Ce magazine est avant tout un défi au quotidien, celui d’être captivé et enivré par le Monde. Vous trouverez dans les rubriques BORD’AIRLINE, BORDEAUXLINE ET BORD’ARTLINE des articles, qui nous l’espérons, vous intrigueront, vous captiveront et vous passionneront. En d’autres termes, nous vous souhaitons bonne évasion !
Rédaction Rédactrice en Chef - Justine Rochereuil Responsable BORD’AIRLINE - Anais Anjary Responsable BORDEAUXLINE - Clémence Peret Responsable BORD’ARTLINE -Jean-Baptiste Truong Journalistes Anais Anjary Juliette Lasserrade Bérengère Cabrero Justine Rochereuil Jean-Baptiste Truong Clémence Péret Anaëlle Durand Valentin Bonnichon Justine Bailly Claire Montagne Elodie Hanoun Coré Communication Annelise Spillemaecker Justine Rochereuil Conception Graphique Justine Rochereuil
Si ce magazine sera sans doute une dernière fois, je ne fais que tourner la page et resterai toujours BORD’ERLINE. Justine ROCHEREUIL
Crédits Photographiques Sarah Arnould Juliette Lasserrade Justine Rochereuil
BORD’AIRLINE (C’est dans l’air du temps)
BORD’AIRLINE Prenez le grand large avec la rubrique BORD’AIRLINE. Car ici, pas question de faire du surplace ! Actualités, voyages, médias, sport, cette rubrique est faite pour vous. Dans votre journée où tout va à 100 à l’heure, certaines choses ont pu vous échapper. Ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous faire rattraper le coche. Vous êtes en recherche d’une nouvelle destination pour les vacances ou vous hésitez encore sur l’endroit où faire votre stage ou votre échange universitaire ? En lisant notre dossier consacré au Brésil, il y a des chances que ça ne soit plus le cas. Vous qui passez au moins 5h par jour sur facebook ou qui au contraire faites encore de la résistance, notre article sur facebook et les grandes écoles risquent de vous faire basculer d’un bord à un autre… Consommer des drogues légalement dans un endroit public, vrai ? Avec le BORD’AIRLINE tout est possible ! On vous donne même la recette pour devenir millionnaire ! Preuve à l’appui, un gamin de 17 ans y est arrivé. Et parce qu’on ne pouvait pas l’éviter, même Nabila s’est incrustée. Alors qu’est ce que vous attendez ? Non mais allô quoi ?! Anais ANJARY
SOMMAIRE MONDE : BRESIL SOCIETE INTERNET MEDIAS BUZZ
MONDE
LE BRESIL, LE NOUVEAU CENTRE DU MONDE
Pour la première fois, les Jeux Olympiques auront lieu en Amérique Latine. Mais ça ne s’arrête pas là. C’est aussi la première fois qu’une nation, le Brésil en l’occurrence, organise les deux principaux événements sportifs de la planète à seulement deux années d’intervalle. Mais cela remédie aussi au fait que le Brésil était la seule des dix plus grandes puissances économiques de la planète à ne jamais avoir organisé les Jeux olympiques. En effet, le Brésil se trouve face à un double défi puisqu’il accueillera la Coupe du monde de football en 2014 puis ensuite les JO en 2016. L’occasion parfaite pour ce pays de construire un véritable complexe sportif national mais pas uniquement. Le doublé ! A l’annonce des JO à Rio de Janeiro c’est tout un peuple qui s’exalte ! En effet, l’adhésion des Brésiliens était impressionnante, plus de 85% soutenaient cette candidature. Même les détracteurs de la candidature brésilienne se sont faits absents. La presse elle aussi a rejoint la joie nationale et le président Lula, quant à lui, n’est pas en reste. Pour lui, « le principal événement sportif mondial ne pouvait pas être organisé exclusivement par les pays riches ». Pour remporter cette organisation tant enviée, il a entamé une véritable campagne de lobbying. Il s’est appuyé sur de fortes personnalités, comme le roi Pelé. Mais surtout le Brésil a suivi sa ligne de conduite en matière de politique internationale en s’appuyant sur le soutien des pays émergeants et pauvres. Des diplomates brésiliens et des membres du comité de la candidature Rio 2016 © Pinterest
n’ont pas ménagé leurs efforts et ont rencontré les comités olympiques de Syrie, de Gambie, d’Ouganda, de Guinée et du Nigeria. Lula a également mis en avant la position du Brésil lors de médiations en Afrique où le Brésil finance de nombreux programmes sociaux. Le président Lula a même cité les efforts de son gouvernement pour améliorer les conditions de vie de près de 30 millions de personnes au cours des dernières années. Des avancées sociales qui ont permis à la classe moyenne brésilienne de s’accroître de 20 millions de personnes. Toutefois, les manifestations d’opposition à la candidature de Rio étaient totalement légitimes. L’histoire brésilienne ne manque pas d’exemples d’abus de biens sociaux de la part de dirigeants peu scrupuleux. Les Jeux panaméricains organisés à Rio en 2007 en sont l’exemple le plus
récent. En effet, cette compétition n’a pas tenu ses promesses en terme de développement de la ville comme par exemple sa dépollution ou encore l’extension du métro. Pire, le budget final est dix fois plus élevé que celui prévu initialement sans que cela soit justifié. Par ailleurs, personne n’a assumé la responsabilité de la mauvaise organisation de l’événement. L’organisation des Jeux olympiques à Rio pourrait en revanche permettre au gouvernement et aux parlementaires qui ont soutenu le projet Rio 2016 de profiter de l’occasion pour défendre la démocratisation du sport dans le pays. Pile ou face… Comme à chaque fois qu’un pays est désigné organisateur d’une grande compétition sportive,
tout doit être refait à neuf. Cela a été le cas en Afrique du Sud et Rio de Janeiro ne fait pas exception. Dans un an, Rio sera l’épicentre de l’information. Toutes les caméras seront pointées sur elle, si ce n’est déjà le cas. Il s’agit donc de faire le grand nettoyage. Sans compter que certaines infrastructures, primordiales pour des événements de cette envergure (sécurité, transports, hôtels, stades…), sont déficientes voire inexistantes. Mais ces améliorations font polémiques et sont même pointées du doigt par l’ONU ou encore Amnesty International. Il s’agit d’une véritable course contre la montre pour le Brésil, notamment avec la Coupe du monde qui aura lieu l’année prochaine. Première cible visée : les favelas. L’exemple le plus significatif est celui de la favela de Metrô, située à proximité du légendaire stade Maracaná, qui accueillera les cérémonies d’ouverture et de clôture des JO, ainsi que les principaux matchs de football du Mondial. Les autorités municipales ont l’intention de réduire à néant cette favela, tout en promettant de replacer les 700 familles qui y vivaient dans des logements sociaux. Lesquels seraient situés dans des édifices récents à tout juste quelques centaines de mètres de leur ancien lieu d’habitation. Le problème, c’est que jusqu’à présent, seule la moitié des familles concernées ont été relogées, tandis que les autres vivent encore dans des conditions d’attente angoissante. S’il est clair que le but semble légitime, les moyens qui sont utilisés pour l’atteindre sont plus douteux… Les objectifs sportifs Si le Brésil n’a plus rien à prouver en matière © Izan Petterle
de football, ce n’est pas aussi évident pour les autres sports. Comme tous les autres précédents pays organisateurs, accueillir les Jeux Olympiques signifie également y briller sportivement. Il suffit de se rappeler la virulence de la presse anglaise lorsque les médailles anglaises n’étaient pas au rendez-vous lors des derniers JO. Marcus Vinicius Freiren, ancien médaillé olympique et superintendant des sports au comité olympique brésilien, ne cache pas ses ambitions de faire figurer le Brésil dans le Top 10 des Nations. Pour cela, le Brésil aura pour objectif de remporter au moins le double des médailles des derniers JO (17 à Londres et 15 à Pékin) et de remporter des médailles dans des sports où elle n’en gagne jamais. Le Brésil a une culture du sport collectif (football, volley…) et donc devra conquérir des sports individuels. Pour autant, les Brésiliens restent lucides et savent que certains sports leur restent inaccessibles, du moins le temps d’une olympiade. C’est le cas par exemple du cyclisme sur piste où la France et le Royaume-Uni raflent tout. Pour y arriver, le Brésil n’hésite pas à investir dans de nouveaux centres d’entrainement, dans de nouveaux moyens de détections de talents comme par exemple l’organisation d’ « olympiades scolaires ». Tout cela étant financé grâce à la loi Piva : le Comité olympique brésilien dispose de 2% des revenus des loteries fédérales, soit 52 millions d’euros. Cette somme augmente de 10% environ chaque année. À cela s’ajoute des sponsors pour 20 millions, soit un budget total de 160 millions. Mais cette somme n’est pas reversée de façon uniforme entre les sports, accentuant inévitablement l’écart entre « petits » et « grands » sports… A.A
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Pourquoi le Brésil nous fait-il rêver ? Le simple fait d’évoquer le nom du pays fait résonner en nous une kyrielle d’images plus paradisiaques les unes que les autres, avec des plages aux noms enchanteurs, des musiques enjôleuses, des rythmes effrénés et des paysages à couper le souffle. Alors mythe ou réalité ? C’est le mystère qu’il va nous falloir percer. Qui ne s’est jamais laissé aller à une douce rêverie d’une plage déserte (ou peuplée de créatures somptueuses) baignée par un chaud soleil sur laquelle il ferait bon de s’étendre et de se dorer la pilule pendant une glaciale et grise journée d’hiver ? Parce que oui, le charme du Brésil tient en grande partie à la représentation que l’on en a et il est de notoriété commune qu’un
climat tropical est prompt à remporter tous les suffrages. La renommée du Brésil tient en grande partie à ses plages donc (Copacabana, vous n’allez quand même pas me faire croire que ça ne vous dit rien) et aux légendaires belles plantes qui les arpentent. Mais, me direz-vous, des grains de sables, beaucoup d’eau et deux trois donzelles, ça fait peut être un peu léger pour résumer l’attraction que ce pays exerce sur nous. Certes. La culture brésilienne y est certainement aussi pour beaucoup. Elle résulte des multiples brassages ethniques qui ont eu lieu depuis sa découverte par les Portugais et plus particulièrement par le navigateur Pedro Alvares Cabral en 1500 très exactement et qui sont encore d’actualité.Il en résulte un fourmillement de danses, musiques et traditions. En tête de liste figure bien entendu le célébrissime
célébrissime carnaval de Rio. Fête religieuse à l’origine qui célèbre l’entrée dans le Carême (l’évangélisation menée par les premiers colons portugais a porté ses fruits puisque la majorité des brésiliens est catholique) elle est surtout l’occasion d’une lutte acharnée entre les différentes écoles de samba de la ville. Les trois meilleures écoles ont l’honneur de défiler dans le sambodrome tandis que les autres défilent dans la rue. A cette occasion, chaque école choisit un thème pour ledit défilé, c’est l’enredo. Le tout se fait dans une atmosphère de liesse populaire, au son des tambours qui martèlent de façon incessante le rythme effréné sur lequel s’expriment les danseurs. Cependant la samba est loin d’être la seule danse emblématique du pays. Il en existe des dizaines dont les plus connues sont la bossa-nova, la lambada ou encore la capoeira. Mais que serait la danse sans la musique ? Là encore, la culture brésilienne regorge de styles variés et de sonorités différentes (du fait de son triple héritage : amérindien, européen et africain). A chaque danse correspond sa musique. Au rang des chanteurs les plus connus figurent Gilberto Gil ou encore Chico Buarque qui ont largement contribué à rendre célèbres ces sonorités festives et entraînantes de par le monde. Pour vous en convaincre écoutez Toda menina baiana du premier et Essa moça ta diferente du second. Mais il est surement une part de l’image que nous nous faisons du pays qui nous est transmise d’une façon plus implicite. En effet les films et chansons populaires ont leur rôle à jouer. Prenons l’exemple de l’homme de Rio, de la © Pinterest
la génération de nos parents. C’est un Brésil tantôt drôle et farceur à l’image du petit « sir Winston » qui se dévoile, tantôt dangereux et terre d’aventures. Belmondo et ses quantités de cascades cocasses ne parviennent pas à éclipser la beauté des paysages. D’ailleurs rien ne semble vraiment grave sur ce territoire accueillant. Non, rien ne semble pouvoir entamer la bonne humeur et la joie de ses habitants, pas même la vie de fortune dans les favelas ou la déforestation de la précieuse et dense forêt amazonienne. La misère semble moins pénible au soleil comme le chantait Aznavour. C’est toute la population qui semble débordante de vitalité et qui est soudée par delà les épreuves grâce à une passion commune : celle de la musique et de la danse. Plus proche de nous, OSS 117 Rio ne répond plus met en lumière une autre facette de ce pays. Là, en dépit du ton humoristique, par instants ce sont quelques aspects moins attrayants qui surgissent. Les inégalités criantes entre les riches se prélassant au bord de la piscine dans un hôtel de luxe tandis qu’à deux pas des enfants sont livrés à eux-mêmes dans les bidonvilles. Le film ne s’arrête pas là et évoque sporadiquement la dictature militaire dont a longtemps souffert le pays (de 1964 jusqu’en 1985) et fait référence aux anciens nazis soupçonnés d’y avoir trouvé refuge. Malgré ce versant plus noir, le film ne fait pas moins du pays un endroit paradisiaque où il fait bon vivre, comme l’a d’ailleurs très bien compris la cohorte de hippies qui s’y prélasse à grand renfort de LSD. Si les films ont largement contribué, et continuent encore de véhiculer une certaine image du pays, la chanson française n’est pas en reste.
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Nombreux sont les artistes de Gainsbourg à Françoise Hardy en passant par Juliette Gréco et Véronique Sanson, qui ont chanté les beautés du Brésil ou se sont inspirés de ses mélodies puissantes et enjôleuses, faisant naître chez leur contemporains une soif d’aventure et de découverte à l’encontre de cet endroit magique. C’est pourquoi le Brésil est, et restera, dans la représentation populaire un idéal à atteindre, à peine terni par les problèmes de ci de là qui pointent le bout de leur nez. Le Brésil est et restera donc inexorablement dans nos esprits associé à un pays empli de promesses (il est vrai qu’en ces temps de conjoncture plus que morose, les 5% de croissance brésiliens ont de quoi en faire rêver plus d’un). S’il est vrai que par bien des aspects ce constat se justifie, il reste en partie influencé par les images véhiculées par les chansons et films. La réalité du pays est surement moins paradisiaque mais le savoir ne doit pas ternir définitivement l’idée que nous nous en faisons ! J.L
SOCIETE
© Denis Closon /AFP
SALLES DE SHOOT : QUI S’Y FROTTE S’Y PIQUE Des boîtes de médicaments vides par terre dans la rue, des toxicos en état de manque attendant leur dealer, un enfant qui se pique accidentellement avec une seringue trouvée dans un parc, des agressions... Voilà le quotidien de certains quartiers où les parkings, halls d’immeubles et toilettes publiques font offices de salles de shoot. Afin de tenter de remédier à ce « trafic de la misère », c’est près de la Gare du Nord (Xème arrondissement de Paris) qu’il a été choisi d’installer la première salle de shoot en France, jusqu’alors illégale. Un tel espace est réservé aux toxicomanes de rue, pour la consommation de leurs propres produits dans de bonnes conditions d’hygiène et sous la supervision d’un personnel de santé. Si les avis divergent, certains craignent qu’une
concentration de drogués et dealers se créée, formant un « repère », une zone de rassemblement, ce à quoi d’autres répondent que c’est déjà le cas. Au contraire, une salle de shoot apporterait en sécurité aussi bien pour les toxicomanes que les riverains, comme l’indique un rapport de l’Inserm sur des établissements de ce type à l’étranger. Ces salles ont permis une amélioration de la santé des toxicomanes, une réduction des comportements à risque et une «pacification» de leurs quartiers d’implantation, sans montrer d’augmentation du trafic. Mais maintenant que ce projet a été lancé à Paris, qu’en est-il de Bordeaux ? Depuis deux ans maintenant, l’association de soins aux toxicomanes La Case est en pleine réflexion. Affaire à suivre… B.C
INTERNET
SPENDEURS ET MISERES DES GRANDES ECOLES Les réseaux sociaux, de nouveaux outils de séduction pour les grandes écoles Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les universités et les grandes écoles pour animer et fédérer leur communauté estudiantine. Il ne s’agit plus d’être présent sur des salons pour se faire remarquer, mais bien sur Internet. Pour cela les écoles n’hésitent plus à s’adapter aux nouveaux supports de communication que sont les réseaux sociaux et les nouvelles technologies. Les tchats en direct pour poser ses questions concernant les programmes et les procédures d’admission se multiplient. On peut aussi prendre comme exemple Bernard Belletante, actuel directeur d’Euromed Ecole de Management qui publie des conseils aux candidats au concours Ecricome sur son compte Twitter. Et les écoles sont fières d’arborer la maîtrise de ces outils qui plaisent tant aux jeunes.
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De nouvelles relations se créent entre les étudiants et les instances administratives loin du cadre conventionnel classique. La distance hiérarchique est abolie. A l’image des community managers qui répondent en permanence aux interrogations, même les plus banales des étudiants, les réseaux sociaux font partis prenante de la vie étudiante. Cette modernité et cette proximité posent quand même des limites : quels sont les codes à adopter sur les réseaux sociaux ? Devons-nous négliger politesse et courtoisie sur ces nouvelles plateformes ?
Image et notoriété des écoles à l’heure des réseaux sociaux
Il peut être plus ou moins lisse mais il a toujours existé. Le poète François Villon raconte déjà les déboires estudiantins de la Sorbonne au XVème Même si de nouveaux outils permettent de veiller siècle : vols et blagues de mauvais goût étaient à sa réputation sur le net, les grandes écoles ne de mise. sont jamais à l’abri des dérapages médiatiques. Mi-décembre, Science Po Bordeaux est touché Cette « jeunesse folle » est la friandise des mépar un scandale « médiatico-féministe ». Les dias qui au moindre dérapage n’hésite pas à faits en eux-mêmes n’ont rien de bien nouveau renchérir la polémique et critiquer « ces élites : un groupe d’étudiants à l’humour douteux crée qui se croient au dessus de tout ». C’est le cas une page Facebook intitulée « Osez le Mascu- pour l’affaire de Science Po Bordeaux, 20minutes, linisme ». En plus de porter des préjugés sur le Sud Ouest, le Daily Mail et même des quotidiens féminisme, ces étudiants ont posté des sujets du chinois et coréens ont relayé des informations type : « Pour ou contre le viol collectif ? » sur le erronées. Véritable polémique médiatique loin groupe des débats politiques de Science Po. de la réalité : un petit groupe d’étudiant à l’hu mour noir devient une secte de pervers inspiré Si la direction a fait fermer les pages rapide- par DSK ! ment et a convoqué les auteurs, les médias ont été alertés et un collectif anti-sexisme a exigé le A l’heure des réseaux sociaux et de l’hyperrenvoi des étudiants. Le collectif pointe du doigt connectivité, une certaine vigilance et un autoégalement les noms des équipes sportives « contrôle sont plus que nécessaires. Bien sûr qu’il les violleyeurs » pour les volleyeurs. Certes, le y a des limites à tout mais il y a surtout des jeu de mot est explicite mais cela fait parti de limites à la surenchère médiatique et à la déforl’humour étudiant. Chaque école ou université a mation des faits. Journalistes, souvenez-vous de A.D une identité, un esprit d’école qui la caractérise. votre jeunesse !
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MEDIAS
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QUAND LA PASSION SE MELE A L’INNOVATION Lundi 25 Mars dernier, Nick D’Aloisio devenait l’un des plus jeunes millionnaires de la planète. A tout juste 17 ans, ce jeune entrepreneur britannique a récolté près de 30 millions de dollars (23 millions d’euros) en vendant à Yahoo! l’application Summly. Avec déjà plus d’un million de téléchargements, c’est un véritable succès. Agrégateur de contenus et d’informations, l’application résume en quelques phrases le texte d’une page web. Simple mais efficace, il fallait y penser. Et c’est tout simplement en faisant des recherches sur Internet pour un contrôle d’histoire que Nick D’Aloisio a eu l’une des idées les plus rentables du moment : synthétiser le web. Ashton Kutcher et Yoko Ono ont été parmi les premiers investisseurs de la start-up du petit génie de l’infor-
matique. Désormais embauché chez Yahoo!, il devient le plus jeune employé du groupe et souhaite réinventer la diffusion d’informations sur les appareils mobiles. Fin de la Digital Native Generation, place à la Mobile Web Generation ! A l’heure où Internet offre une multitude d’informations et rend accessible tout type de contenus, il devient essentiel de rendre le web plus qualitatif, en particulier sur les plateformes mobiles. Du simple, du beau et avec style, tel est le nouveau leitmotiv des Steve Jobs et Mark Zuckerberg de demain. Et lorsqu’on demande à Nick comment il se voit dans dix ans, sa réponse est simple, belle et a du style : « J’espère faire quelque chose que j’aime, c’est tout. » Avis aux passionnés, la clé du succès n’est jamais très loin. J.R
BUZZ
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PHENOMENE NABILA: EUH... ALLO? À l’heure de la célébrité 2.0 et d’une recherche sans limites de reconnaissance, une force de la nature (ou plutôt de la chirurgie) semble se détacher du lot et créer le buzz : la fameuse Nabila. 10,5 millions de vues sur Youtube, 14 millions de parodies, une apparition éclair sur les grands sites médiatiques américains et un «non mais allo quoi, t’es une femme et t’as pas de shampoing?» qui deviendra bientôt une référence du Petit Robert, telles sont les caractéristiques qui font d’elle un phénomène. Elle s’est d’abord faite connaître dans diverses émissions de divertissement intellectuel (il est essentiel d’insister sur le côté «intellectuel» de la chose), de «L’amour est aveugle» aux «Anges de la télé réalité», avec pour objectif de devenir
mannequin international, playmate, comique, on ne sait pas trop. Souvenez vous du fameux «je suis dingue de toi nabinabila» même s’il est aujourd’hui détrôné par les expressions de la belle. Mais Nabila ça n’est pas qu’une poitrine c’est (peut-être) aussi un cerveau : maintenant qu’elle a fait des siennes, elle semble bien décidée à rester au sommet. Mademoiselle Benattia a en effet déposé officiellement son expression culte auprès de l’INPI, l’institut national de la propriété intellectuelle, et rêve maintenant de collaborations prestigieuses entre mode, mannequinat et cinéma. Comme quoi la télévision peut transformer une vie. À quand l’Oscar et le duo avec Dujardin? Ok, ne nous emballons pas trop vite... J-B.T
BORDEAUXLINE (C’est sur Bordeaux)
BORDEAUXLINE Ca y est, la fin de l’année scolaire approche à grands pas… Certains d’entre vous regardent au loin, sereins, en se disant qu’ils auront pleinement profité des richesses de la région, et qu’ils peuvent désormais voguer vers de nouveaux horizons à la recherche de nouvelles choses à découvrir. D’autres, la plupart d’entre vous j’espère, voient l’échéance des grandes vacances comme le glas annonçant que ça y est, le temps est venu de s’en aller mais que finalement, ce qui se passe à Bordeaux, et bien vous n’en savez pas grand chose ! Bordelais en devenir, cette rubrique est aussi faite pour vous ! Vous hésitez encore entre différentes villes étudiantes, la rubrique Bordeaux’line est là pour vous aider. Vous pourrez y découvrir que Bordeaux n’est pas seulement le pays de la picole et du bon vin ! Au fil de votre lecture, vous pourrez découvrir ce qu’est Bordeaux : une ville créative, où l’on a tout sauf le temps de s’ennuyer ! Entre entrepreneurs originaux, bons plans, et escapades sympas, on espère que vous trouverez votre bonheur et que le BORD’ERLINE vous donnera l’envie d’être toujours plus curieux, et d’aller sans cesse à la découverte de nouvelles choses ! Clémence PERET
SOMMAIRE FUTUR DEBAT BORDEAUX BY BORDEAUX WITH ESCAPADES TENDANCE
FUTUR
© Photos de synthèse du groupe Meuron
OBJECTIF STADE 2015 Aussitôt l’inauguration du pont Chaban-Delmas terminée, Alain Juppé ne tarde pas et pose la première pierre à la construction du grand projet pour le nouveau stade à Bordeaux Lac. Le projet est ambitieux. Avec un budget de 175 millions d’euros, la construction devrait être finie en juillet 2015 pour être ensuite mise à disposition de l’Euro 2016 qui aura lieu en France. En effet, sa capacité de 43 000 places est la bienvenue et le stade bordelais compte bien briller.
comme le Parc des Princes, Gerland ou encore le Vélodrome. Mais Chaban partage un autre point commun avec ces stades : un besoin et une envie de renouveau. Dans un contexte où le foot business est de plus en plus exigeant, entre diffusion TV, sponsors, normes de l’UEFA et image, les grands clubs ont besoin de grands stades modernes. Et avec l’arrivée de l’Euro 2016, c’est une formidable opportunité de ressortir les plans. Car pour se lancer dans ces projets, la décision n’en revient pas aux Chaban obsolète clubs. Les villes doivent accepter et participer Le stade Chaban Delmas est un point fort dans aux projets et dans la perspective de l’Euro elles la carte des stades français. S’il faut citer des sont plus à même d’y adhérer. noms de stades, Chaban Delmas apparaît Pour le cas de Bordeaux, il ne s’agit pas seuletoujours aux côtés d’autres stades mythiques ment du fait que le stade soit petit mais qu’il soit
comme l’affirme Alain Juppé. Mais pour le maire de Bordeaux, on comprend tout de suite que ce projet sert surtout à l’image de la ville afin de ne pas rester à l’écart face aux autres villes de France. Pour le citer, « Il n’y a pas de grandes métropoles aujourd’hui en Europe et au monde qui ne se dote d’un stade moderne. Ce sera le seul de cette qualité sur toute la façade Atlantique. » Le maire se targue que le projet soit à la fois esthétique et raisonnable financièrement (comparé aux budgets d’autres stades). Pour le premier point, les photos vous laissent en juger. Pour le second point, c’est un peu plus compliqué… Le financement C’est en effet un financement particulier qui permet la construction de ce stade. Avec un partenariat public-privé, le nouveau stade de Bordeaux Lac remet en question le système de financement des stades en France. Le stade conçu par Pierre de Meuron compte pour partenaire la ville et la région. Jusque là rien d’anormal puisqu’en France les structures sportives ont pour habitude d’appartenir à l’Etat. La France considère qu’il est de son devoir de procurer à ses citoyens toutes les structures lui permettant de pratiquer du « sport pour tous » mais c’est surtout une façon pour elle de garder une main mise sur les sports et ses clubs. Ce qui n’est pas le cas des tous les pays qui acceptent des stades exclusivement à financement privé et donc des stades sur lesquels ils n’ont aucun pouvoir. C’est le cas par exemple de l’Angleterre avec le fameux Emirates Stadium, qui plus est porte un nom à l’effigie d’un autre pays ! Pourtant, ce n’est pas seule que la ville de Bordeaux finance son stade. Le club les Girondins
de Bordeaux aussi participe en apportant 100 000 euros (20 000 en capital, le reste en emprunt). Pour preuve, Nicolas de Tavernos (patron de M6 et administrateur des Girondins de Bordeaux) était auprès du maire de Bordeaux lors de la pose de la première pierre lundi 15 avril. C’est aussi le cas du groupe Fayat-Vinci qui s’engage, entre autres, à l’entretien du stade, domaine où les collectivités publiques sont souvent défaillantes. Un modèle à repenser ? La France accueillera l’Euro 2016. Outre Bordeaux, d’autres stades, comme Marseille, Lille, Lyon, Toulouse, Nice et Paris vont être réhabilités ou construits. Dans le contexte actuel où on prône la rigueur, il est normal qu’on puisse se questionner sur la légitimité de telles dépenses sans pour autant remettre en cause la candidature le France pour l’Euro ou encore le fait que Bordeaux veuille sa part de gloire dans cette organisation. Cependant les pouvoirs publics doivent-ils supporter seuls les exigences du foot business ? Comme il a été dit précédemment, le modèle français reste principalement basé sur des investissements publics des collectivités locales, alors que la plupart des bénéfices vont aux investisseurs privés. Certains en charge de ces projets, comme Philippe Seguin (ancien président de la commission des grands stades), avouent eux même que ce modèle n’est plus viable et préconisent la gestion des grands stades par les clubs. Cela ne serait-il pas plus logique ? Surtout au moment où on ne fait que pointer du doigt les excès dans le monde du football, entre montants de transferts dépassant l’entendement et des contrats de sponsoring faramineux… A.A © Photos de synthèse du groupe Meuron
DEBAT
LES POLITICIENS, LA POLITIQUE ET L’ETHIQUE Je vous vois venir de loin, avec vos grands yeux qui disent « et c’est reparti sur Cahuzac et l’affaire du patrimoine des élus ». Je vous promets qu’on ne mentionnera (presque) pas ces mots. Je vais plutôt m’attacher à parler d’un problème qui est en fait intrinsèque à la politique et à la gestion d’un Etat, d’une fonction : l’éthique. Des exemples beaucoup plus proches de nous, telle que l’affaire de détournement de fonds à l’Opéra de Bordeaux illustrent ce mal-être que traverse notre République. Au-delà d’une somme souvent importante d’argent, il s’agit surtout de la confiance des citoyens, celle de leurs représentants, qui est mise entre les mains d’élus, de nommés, de ministres. En effet, le mensonge
politique semble avoir changé de forme depuis une dizaine d’années : auparavant, les politiciens mentaient dans le but d’embellir la situation du pays, de rassurer les contribuables. Désormais, le mensonge dessert les intérêts des élus : détournement de fonds publics, financements frauduleux des campagnes, les exemples ne manquent pas ! Néanmoins, pourquoi s’étonner d’un tel constat puisque dans ses discours sur l’éthique, Platon énonçait déjà la triste vérité de la facilité des manipulations du peuple par les politiciens ? Parce qu’à une époque de doute, où l’avenir paraît pour beaucoup incertain, on a besoin d’avoir une structure en laquelle croire et dans laquelle on puisse avoir pleinement confiance. Mais à
coup de scandales, ces personnes à qui nous avions confié tout pouvoir, prouvent que notre confiance a été trahie, abusée… Et l’éthique dans tout cela ? Parler d’éthique revient à aborder le thème de la morale et des mœurs. Le mensonge, les cachoteries, sont par nature immoraux me direz-vous, mais le problème est qu’aujourd’hui, dès qu’une faute est dévoilée, tout le monde s’en mêle. Sans l’impact des médias, qui ont aussi leur rôle à jouer dans ce questionnement sur la politique et l’éthique, les scandales seraient probablement moins grossis et les coupables moins lapidés sur la place publique. Nous nous trouvons donc dans une double-spirale : l’éthique est bafouée à la fois par les scandales politiques et par ce qu’en font les médias. Et quant à l’avenir de tout cela, inutile de préciser qu’il est plus que jamais entre vos mains. Intéressez-vous, bougez-vous, manifestez-vous, afin d’inverser ce cycle dans lequel nous sommes, et sans vous dire que les choses changeront certainement, se secouer pour l’avenir, dans tous les cas, ça fait toujours du bien ! C.P Malheureusement, l’éthique n’est pas seulement un problème qui vient se poser en politique : nous assistons à un comportement des plus inconvenants de la part de certains organismes culturels. Pour illustrer cela, ne cherchons pas bien loin et prenons l’exemple du scandale du Musée d’Orsay : une famille de démunis, venus en visiteurs comme tout le monde, s’est vue sortir du musée par les vigiles… La raison ? Leur odeur dérangeait le reste du public ! Société de l’intolérance donc et musées qui respectent a priori tout sauf l’accès à la culture pour tous... Voir qu’en 2013 l’élitisme dans la culture est toujours de mise me laisse perplexe, et comment faire pour que la situation ait évolué d’ici une quinzaine d’années ? Point de solution miracle , si ce n’est une ouverture d’esprit générale et l’apprentissage de la tolérance, ils devraient tous lire le BORDER’LINE pour cela tiens ! © Google Images
BORDEAUX BY
SARAH ARNOULD Il y a à peine cinq ans, Sarah Arnould n’avait jamais photographié de sa vie. C’est lors d’un voyage au Vietnam qu’elle a eu le déclic. Immortaliser l’instant présent, figer une émotion, tels sont les défis qu’elle se lance lorsqu’elle arrive là-bas. Et la magie opère. Une fois rentrée à Bordeaux, sa ville natale, Sarah décide de faire de la photographie plus qu’un simple passe-temps. Dans un décor qu’elle connaît depuis son enfance, Sarah redécouvre Bordeaux sous un nouvel angle. Dans un esprit digne de celui de Doisneau, elle retranscrit alors les instants quotidiens de la vie bordelaise. Puis très vite, Sarah utilise la photographie comme moyen d’expression pour retranscrire ses émotions. Dans un cadre assez intimiste et plutôt discret, elle livre alors aux spectateurs son monde « idéalisé » comme elle aime le dire. Une faible saturation mais un fort contraste donnent aux clichés de Sarah un aspect vieilli comme celui que l’on retrouve sur nos photos d’enfance. Et voici peut être ce qui nous plaît tant chez Sarah : redécouvrir nos instants de vie perdus, si fragiles mais tellement intenses. Sarah aime utiliser l’argentique avec un Canon AE1, un Lubitel 2 et un Diana F+ pour la lomographie. Du haut de ses 25 ans, la jeune photographe aspire à voyager de nouveau pour saisir d’autres émotions. Nous lui souhaitons bonne route ! J.R
© Doug Guillot
Š Sarah Arnould
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Š Sarah Arnould
BORDEAUX WITH
JEUNES ENTREPRENEURS
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont frais... Ce sont les nouveaux entrepreneurs bordelais ! Vous ne les connaissez sans doute pas mais ça ne saurait tarder... Ils incarnent en effet cette nouvelle génération, en quête d’indépendance et d’idées neuves ! Et quand on les regarde, les écoute, on se dit immédiatement que l’expérience de l’entrepreneuriat nous tenterait bien ! Nos 3 agences se sont prêtées au jeu des questions/réponses, nous vous laissons donc découvrir ce dossier spécial jeunes entrepreneurs bordelais, en espérant qu’à la fin de votre lecture, vous fonciez monter votre business !
© Google Images
Agence située non loin de la Pépinière Eco-Créative du quartier des Chartrons, OnAir est une agence de design sonore « made in Bordeaux » en plein essor et désormais mondialement connue. Mondialement me direz-vous ? Et oui, depuis qu’ils ont composé la musique de campagne de Barack Obama en 2012, les médias s’y sont soudainement intéressés ! I-télé, BFM, Le Petit Journal : ils ont parlé d’eux ! Tony Jazz, plutôt du côté de la composition, et Mathieu Billon, au management, tous deux à la tête de l’agence, ont donc un avenir plus que prometteur !
Mathieu Billon, Co-fondateur de l’Agence de Design Sonore On Air Agency
Comment envisagez-vous le futur de votre entreprise ? Son développement ? Nous travaillons actuellement sur une évolution commerciale vers des radios, des playlists musicales pour les entreprises. Ces playlists fonctionnent selon des critères que l’entreprise va déterminer afin de satisfaire au maximum sa clientèle. L’entreprise va donc se développer sur deux fronts : le développement du design sonore et celui de radios d’entreprise, qui ont commencé à être commercialisés à Bordeaux, et dans toute l’Aquitaine. Bientôt, d’autres entrepreneurs y auront accès à Paris et en Corse. Nous travaillons également à un plan de développement dans les grandes capitales musicales européennes, soit Londres, Berlin et Barcelone.
Y a-t-il des entreprises, des organismes locaux avec lesquels vous souhaiteriez travailler ? Nous sommes membre du réseau des communicants de Bordeaux, membre de clubs, et travaillons en partenariat avec des collectifs sur différents évènements, mais ne visons pas un organisme particulier avec lequel nous souhaiterions travailler. Pensez-vous que vous auriez connu le même succès en exerçant ailleurs qu’à Bordeaux ? A Paris, vu le nombre d’entreprises, il aurait été plus difficile de se faire un nom. A contrario, il aurait été moins facile de se développer commercialement ailleurs. Bordeaux représente donc le juste milieu, comme un « grand village » où tout le monde se connaît ! Une anecdote à nous raconter ? Cette anecdote concerne le buzz qui nous a révélé en France. Nous déjeunions avec l’équipe d’Alain Juppé et en réponse à une question, nous avons mentionné notre travail sur la campagne 2012 d’Obama. Une personne présente autour de la table a twitté : « déjeuner avec une petite agence qui a bossé sur la campagne Obama », ce qui fût retwitté par une journaliste de Sud-Ouest. Viennent les vœux du maire à la ville de Bordeaux pour 2012, et c’est le jour choisi par Sud-Ouest pour sortit une double-page sur nous et l’entreprise. Les journalistes présents d’I-télé, BFM, etc. ont donc sauté sur l’occasion et nous ont interviewés. Notre succès en France est donc parti d’une innocente phrase lâchée au cours d’une conversation.
Le Design Sonore Sous ce terme un peu obscur et générique (on parle de design à tout va actuellement), se cache un principe plutôt simple : derrière les marques, se cachent en général un logo. Le design sonore suit le même principe avec une composition qui va chercher à renvoyer à l’image de la marque, son identité, etc. Le but est qu’au premier « coup d’oreille », un son réfère immédiatement à la marque, l’exemple de la SNCF et de son bien connu jingle, devrait suffire à illustrer cela.
© Google Images
En 2008, Tony Jazz, après l’élection d’Obama, avait décidé de lui rendre hommage en composant une musique où il reprend des phrases clés du discours du président élu, en le mixant avec des airs de différents instruments qu’il compose. Une fois postée sur Youtube, la vidéo est remarquée par les Jeunes Démocrates qui reviendront vers lui au moment des préparatifs de la campagne de 2012. Et la suite, vous la connaissez…
© Lonesome Detail
Lonesome Detail, c’est le concept de design de chaussures lancé par deux amis Bordelais, Adrien et Julien. Dessinée en France et faite main au Portugal, leur collection se veut tout sauf conformiste ! Hommes, femmes, il y en a pour tous les goûts, avec un slogan autour duquel se rassemblent leurs modèles : « Life is made of details but one detail can change a life ». Qui plus est, Lonesome Detail n’est pas une start-up inconnue du grand public et snobée par les pointures du milieu : on en parle aussi dans le magazine Paulette et sur le blog Les Petits Frenchies (et oui, le Border’line s’est fait devancé pour le coup). Afin d’en savoir un peu plus sur cette marque montante, Adrien et Julien se sont volontiers prêtés au jeu d’une petite interview…
Adrien Olinger et Julien Maudouit, Fondateurs de la marque de Chaussure Lonesome Detail
Comment envisagez-vous le futur de votre entreprise ? Son développement ? Nous voulons développer le réseau boutiques en France et à l’international, et élargir la gamme de produits tout en proposant des produits pointus et tendance qui correspondent à l’image de la marque. Y a-t-il des entreprises, des organismes locaux avec lesquels vous souhaiteriez travailler ? Il y a une «maison de la mode» qui est en projet sur Bordeaux (il en existe déjà à Lille, Lyon et Marseille) et nous travaillerons avec eux si le projet abouti. Pensez-vous que vous auriez connu le même succès en exerçant ailleurs qu’à Bordeaux ? C’est sûr que c’est plus facile de développer une entreprise à Bordeaux que dans un petit village du Massif Central mais le succès ne repose pas que sur une situation géographique. Il faut avant tout avoir un produit qui plait et bien assurer la communication pour le faire connaître. Une anecdote à nous raconter ? C’est sympa de se balader dans Bordeaux ou sur le Bassin et de croiser de parfaits inconnus qui portent nos chaussures ! Gardez donc cette marque en tête, vous allez très vite en attendre parler.
© Lonesome Detail
Julien Daubert, gérant associé de 10h11 Directeur commercial et Marketing
10h11, sous ce nom des plus mystérieux, se cache une agence de design des données, une agence de datavision en somme. Julien Daubert, le directeur et co-fondateur de l’agence, a cherché à s’intéresser à la communication de Bordeaux et de ses différents acteurs. Partant des différents constats qu’il a pu faire à ce propos, il s’est lancé sur le principe de datavision, désormais sollicité par diverses entreprises (Cétélem ou La Lyonnaise des Eaux par exemple), qui ont fait appel à ce nouvel outil de communication afin de gagner en lisibilité et donc en visibilité. 10h11 ne s’attache pas qu’à changer les chiffres en données lisibles, l’agence mène un travail de recherche, de prospection quant à l’image de l’entreprise, son développement.
© 10h11l
Comment envisagez-vous le futur de votre entreprise ? Son développement ? 10h11 développe actuellement son offre de service sur la datavisualisation. C’est la priorité de l’entreprise et nous envisageons de prendre des parts de marché à l’international sur ce secteur d’activité innovant. Y a-t-il des entreprises, des organismes locaux avec lesquels vous souhaiteriez travailler ? Nous prenons plaisir à travailler avec l’ensemble des acteurs qui croit en la puissance du Big Data. Que ce soit des institutions publiques comme des entreprises privées, de grandes ou petites tailles, l’essentiel est que le projet commun soit porteur de sens et de valeur ajoutée.
Si nous devions citer un nom : nous cherchons à dialoguer avec GDF Suez qui envisage de développer la ville intelligente sur Bordeaux. Pensez-vous que vous auriez connu le même succès en exerçant ailleurs qu’à Bordeaux? Difficile de répondre à cette question sans plus de précision. Ailleurs en France ? Dans le monde ? Sincèrement je crois qu’avec du travail, du respect et un bon produit : vous pouvez réussir partout. Une anecdote (en rapport avec Bordeaux, ses habitants, etc. ou non) à nous raconter ? Notre dernier contrat qui nous a amenés à travailler les chiffres liés à l’agenda 21 de la ville de Bordeaux en datavisualisation. Une expérience enrichissante pour donner vie à des sets de données souvent inexploités. À découvrir sur : www.villedebordeaux.fr/dataviz
Comment expliquer la datavisualisation ? Prenons un exemple concret : vous vous retrouvez (en stage, en cours, etc.) devant des tonnes de tableaux Excel pourris, sans queue ni tête, comportant des milliers de chiffres. La datavision va alors avoir pour but d’éclaircir tout ça en schématisant les données, en les rassemblant et en les représentant de façon beaucoup plus claire à travers des graphiques, des camemberts, des illustrations. La datavisulasation c’est le moyen de comprendre ce qui avait juste l’air d’un énorme foutoir. Propos recueillis par C.P © Google Images
ESCAPADES
AU PAYS DE MONTESQUIEU
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Envie de jouer les chevaliers, de pénétrer la demeure d’un grand philosophe et de se promener dans un grand parc ? C’est possible au château de La Brède ! Situé à 20 km au sud de Bordeaux, ce château édifié au début du XIVème siècle a conservé l’allure d’une forteresse. On accède au château par une passerelle en bois qui remplace l’ancien pont-levis. Au-delà du charme du château, c’est son histoire et ses propriétaires qui ont contribué à sa renommée. Le château de La Brède est connu pour avoir été la propriété de Montesquieu au XVIIIème siècle. C’est dans ce château que l’écrivain grandit et écrivit. Il rédigea De l’Esprit des lois en partie au domaine. La visite de la bibliothèque permet d’imaginer l’auteur se documentant et écrivant son œuvre. Il s’agit de la pièce la plus impressionnante du château avec sa voûte et ses milliers d’ouvrages. L’intérieur du château est savamment mis en scène
et est entièrement meublé. Le plus étonnant est sans doute le fait que la propriété soit restée dans la famille du philosophe jusqu’en 2004. Le château prend place au cœur d’un parc dessiné par Montesquieu qui n’a jamais caché son attachement pour le domaine de son enfance, comme l’illustre cette citation d’Horace gravée au-dessus de la première porte du château « O rus quando te aspiciam », pour les non« Ô campagne quand te reverrai-je ». Ancré dans la région viticole des Graves, le château est toujours un lieu de production viticole, caractéristique chère au philosophe. Avec son donjon, sa tour à mâchicoulis, ses douves et son pont-levis, ce château entouré d’un vaste parc constitue l’une des plus belles forteresses d’Aquitaine. A visiter donc de toute urgence ! A.D
SAINT-EMILION
© Juliette Lasserrdde
Saint Emilion est incontestablement l’endroit à voir, que vous soyez fin connaisseur en vin, amateur ou simplement touriste et curieux de découvrir de nouvelles contrées. Situé à une trentaine de kilomètres de Bordeaux, ce village de charme offre une vue imprenable sur le vignoble bordelais qui s’étend à ses pieds à perte de vue. Tout entier construit avec cette pierre bordelaise si caractéristique, chaleureuse et accueillante, le village fourmille de ruelles étroites, pentues et souvent pavées soit un vrai régal pour les visiteurs (qui repartiront sans aucun doute conquis). D’ailleurs Saint Emilion possède 15 monuments protégés (ermitage, église collégiale et palais de l’arche-
vêque entre autres) et trois sites classés. Cela lui a valu d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco en 1999. Construite au Moyen âge elle est cerclée de remparts datant du 12ème siècle, ce qui contribue à faire son charme. Haut-lieu de la tradition viticole la ville regorge de caves et autres magasins de vins, vous ne pourrez faire un pas sans tomber dessus. Seule ombre au tableau, la ville est très touristique, ce qui se ressent notamment au niveau des prix pratiqués. Attention donc à la saison pendant laquelle vous vous y rendez, au risque d’être submergé par la foule de touristes. Vous êtes prévenus ! J.L
TENDANCE
SHOPPING: LES CONCEPTS A LA BORDELAISE
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Vous l’aurez sans doute remarqué, Bordeaux regorge de nouvelles boutiques tendances entre mode, design, fooding et bonne ambiance, il s’agit bien de cette fameuse race : les concept-stores. Cette nouvelle vague de lieux hybrides envahit la capitale du Sud-Ouest, pour le plus grand plaisir du hipster qui se cache en chacun d’entre nous (parfois bien bien caché, il est vrai). Petit tour d’horizon des «places to be» du moment. © Stéphane Chambrier /Flickr
Le Rayon Frais Véritable caverne d’Ali Baba pour une clientèle entre la sportive chic et le faux intellectuel, cette boutique tend à devenir un symbole de la jeunesse bordelaise. Des marques branchées, d’Adidas à Woolrich, sans oublier le nouveau nom qui fait du bruit, Pigalle, vous y trouverez forcément votre bonheur, et ce à tous les prix ! 31 rue Saint James
Mint Bazar Dans une optique beaucoup plus féminine, la place Camille Julian, en bonne représentante de la tendance bordelaise, possède elle aussi son concept de magasin tout à fait atypique : le Mint Bazar. Loin d’un souk à la marocaine, le bazar est ici bien organisé, très frais, entre bougies d’ambiance, vêtements de petits créateurs et coussins pop by bonjour mon coussin. Après avoir siroté votre menthe à l’eau au café de l’Utopia, venez donc faire vos emplettes pour devenir la plus belle de la journée!
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Graduate Pour terminer sur un peu plus d’élégance, on ne pouvait passer à côté de Graduate, le temple du dandy chic. En plein cœur du quartier Saint Pierre, vous pourrez y débourser votre salaire avec des marques pointues dont la qualité et l’image ne sont plus à démontrer : APC, Naked & Famous, Saturdays NYC, etc. Et puis, pour vous mesdemoiselles (et vous certains messieurs), il faut aussi souligner le style des vendeurs qui à eux seuls peuvent vous forcer à sortir le portefeuille. 63 rue du Pas-Saint-Georges J-B.T © Google Images
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BORD’ARTLINE (Ca parle d’art)
BORD’ARTLINE Oui le printemps est là, les amoureux roucoulent sur les bancs publics, ça se bouscule sur les quais pour tenter d’apercevoir les prémices d’un bronzage encore imparfait, Mais il n’est pas pour autant question d’abandonner son apprentissage culturel au profit d’une glande généralisée. Alors le BORD’ARTLINE vous propose quelques petits conseils pour montrer que même avec un teint hâlé vous pouvez vous prétendre artiste intellectuel. Sorties ciné, découverte d’albums, critiques littéraires ou encore expositions à l’international (car oui on ne fait pas les choses à moitié), voilà le programme de ce mois de mai, sans oublier des sujets plus sociologiques histoire d’agrémenter vos diners mondains ou vos picniques au Jardin Public. Du capitalisme artiste à la montée du financement par Internet, la culture est aujourd’hui en pleine mutation. Elle se mue en véritable stratégie artistique et marketing, sans pour autant oublier sa dimension hédoniste. Le Bord’Art Line vous offre sa vision des choses, toujours à l’avant-garde entre anecdotes décalées et détournements philosophiques... Jean-Baptiste TRUONG
SOMMAIRE ACTU CINE EXPOS BORDEAUX EXPOS PARIS EXPOS LONDRES ART ET CAPITALISME LIVRES A LIRE DEMAIN TOUT IRA BIEN ACTU MUSIQUE SPRING WEEK RECETTE
ACTU CINE
© Justine Rochereuil
UPSIDE DOWN - Réalisé par Juan Solanas - Sortie : 1er mai Adam est un jeune homme ordinaire qui vit dans un monde où il tente de mener sa vie comme il peut, dans les ruines de la guerre. Jusque là rien de très orignal c’est vrai. Cependant ce monde est lui même dans un univers extraordinaire, avec ses propres lois de gravité. Jim est ainsi séparé du monde « d’En Haut », celui de l’abondance, visible « d’En Bas » mais strictement interdit à ses occupants et où vit la belle Eden, interprétée par Kristen Dunst. L’amour aura beau tenter de les rapprocher, la gravité de cet univers particulier les ramènera toujours, ou presque, dans leur monde d’origine.
STOKER - Réalisé par le coréen Park Chan-wook - Sortie : 1er mai Suite à la mort dans des conditions assez étranges du père d’India, l’oncle, jusque là inconnu de celle-ci, vient s’installer dans la maison où elle ne vit plus qu’avec sa mère, interprétée par Nicole Kidman. La relation entre lui et la jeune fille est très vite ambiguë, inquiétante, entre attirance et méfiance… Intriguant, palpitant et bien loin de l’innocence adolescente.
SOUS SURVEILLANCE - Réalisé par Robert Redford - Sortie : 8 mai En 1969, un groupe d’activistes revendique une série d’attentas aux Etats-Unis pour protester contre la Guerre du Vietnam. Certains de leurs membres échappent aux arrestations et le dossier n’est réouvert qu’aujourd’hui. Il n’en fallait pas plus pour intéresser le reporter Ben Schulberg, joué par Shia LaBeouf, qui devra mener l’enquête et poursuivre un Robert Redford dans la peau de l’avocat Jim Grant, et tout cela plus vite que le FBI.
GATSBY LE MAGNIFIQUE - Réalisé par Baz Luhrmann - Sortie : 15 mai Nous sommes en 1922, Nick Carraway est apprenti écrivain. Il vient de s’installer à NewYork et profite des soirées mondaines de Jay Gatsby, un milliardaire interprété par Leonardo DiCaprio. Au cœur de ce monde fascinant, il découvre les paradoxes et leurs folies, tandis que le spectateur y reconnaît les traits de notre société actuelle. Mêlant l’ancien et le moderne, Gatsby le Magnifique vous plongera dans l’univers des milliardaires aux côtés de la très à la mode Carey Mulligan et de l’incontournable DiCaprio.
ONLY GOD FORGIVES - Réalisé par Nicolas Winding Refn - Sortie : 23 mai Le réalisateur de Drive revient avec son acteur fétiche Ryan Gosling pour un thriller percutant. En guise de couverture à son trafic de drogue, Julian dirige un club de boxe thaïlandaise à Bangkok et a fui la justice américaine. Sa mère, à la tête d’une organisation criminlle et interprétée par Kristin Scott Thomas, vient en plus de le charger d’une mission : tuer les meurtriers de son fils qu’elle préfère à Julian et qui vient de tuer sauvagement une prostituée. Julian devra donc affronter Chang, un policier à la retraire mais pourtant bien actif … l’affiche du film en témoigne. V.B
EXPOS: BORDEAUX
Jusqu’au 30 Avril Du Lundi au Vendredi, de 8h30 à 17h30
LE RENOUVEAU DU POLAROID Avril 2013 a vu naître un nouvel événement : l’EXPOLAROID. Celui-ci propose au public des expositions, des débats et des projections d’artistes autour du mythique support photographique, le Polaroïd. Datant de 1948, le Polaroïd a bien failli disparaître avec la concurrence du numérique. Mais cet objet nostalgique a réussi à traverser les temps et, après deux années d’arrêt, il est de nouveau commercialisé depuis 2010, sous le nom de « The Impossible Project ». Une véritable communauté s’est même créée autour du Polaroïd. Le site internet Polaroid Passion de Michael Meniane permet ainsi aux passionnés d’échanger et de publier leurs plus beaux clichés. Mais pourquoi un tel engouement ? Grâce à son procédé de développement ins-
tantané unique au monde, le Polaroïd permet aux amateurs d’images de saisir l’instant dans son charme et son esthétisme. Il offre un caractère et une qualité d’image que nos appareils numériques n’arrivent pas retranscrire. Pour certains, il est aussi un moyen de faire une pause dans une société parasitée par les images de toutes sortes. Mais revenons-en à notre événement. Pour sa première édition, l’EXPOLAROID propose une cinquantaine de manifestations, de Lille à Marseille, de Strasbourg à Bayonne… en passant par Bordeaux ! Et oui, vous avez la possibilité de découvrir les clichés d’une vingtaine d’artistes Bordelais au CCAS jusqu’au 30 avril 2013 grâce aux associations IVOIRE et C dans la boîte. J.B
PARIS HAUTE COUTURE Après un monstre de la musique pop, place à des monstres textiles. Paris, capitale mondiale de la mode, se devait de retracer le parcours et les symboles qui ont fait vivre ce milieu depuis des siècles et c’est désormais chose faite avec cette exposition intitulée « Paris Haute-Couture » et présentée à l’Hotel de Ville. A partir des chefs d’œuvre des collections du musée Galliera, tous les grands noms sont représentés : Lanvin, Vionnet, Chanel, Rochas, Courrèges ou encore Gaultier, une centaine de pièces mythiques sont mises en scènes telles des diamants noirs dont on a su tirer la valeur intrinsèque. Ajoutez à cela des photographies et quelques dessins de créateurs, et vous obtenez une véritable rétrospective de ce que Paris a pu connaître et connaît de mieux. Rendez-vous donc à la Mairie de Paris jusqu’au 6 juillet prochain pour vous glisser dans ce monde bien au delà des strass et paillettes de l’extérieur… J-B.T
EXPOS: PARIS
DAVID BOWIE IS A croire que 2013, l’année post « fin du monde » rappelons le, sera placée sous le signe des mutants et autres personnages paranormaux. En effet, le grand Bowie, porté disparu de la scène médiatique et sur scène tout court, fait un retour fracassant sur le devant, je vous le donne dans le mille, de la scène ! Non seulement le voilà qui sort un nouvel album encensé par la critique, mais Monsieur est également la vedette de l’exposition « David Bowie is » qui se tient au Victoria and Albert Museum de Londres jusqu’au 11 août. L’occasion inespérée de découvrir au travers de quelques 300 objets (costumes de scène, photographies, extraits de films et vidéos, ainsi que des notes manuscrites inédites) le parcours chaotique, alambiqué et il faut bien le dire, fascinant de cet artiste hors norme. Le tout sur fond de musique signée de la main du maître. Il s’agit là d’un beau témoignage de la carrière de ce caméléon qui a touché à des styles divers et s’est créé de multiples personnages. Si vous faîtes partie des petits chanceux qui vont se rendre à Londres dans les prochains mois, allez y jeter un œil, ça vaut le détour ! J.L
EXPOS: LONDRES
ART ET CAPITALISME
© Justine Rochereuil
VERS UNE SOCIETE COSMETISEE Au cœur de toutes les attentions, de façon malheureusement inévitable, la crise se place comme le rouage principal de la société capitalistique actuelle. Crise de la dette, consommation en berne, chômage et inflation, bref nous ne pouvons renier que la prospérité est bel et bien derrière nous. Pour autant, au delà de cette vision purement pragmatique se dessine un tout autre aspect de l’économie, un aspect qui semble faire son chemin malgré la misère environnante : la dimension artistique. Cela peut paraître superficiel et déplacé de parler d’un capital artiste alors que des millions de personnes essayent tant bien que mal de vivre décemment, mais c’est une réalité. Le capital est devenu art, l’art est devenu capital.
Il suffit d’abord de regarder la façon dont nous consommons. Alors que nos grands parents se contentaient de matières premières pour vivre, nous n’imaginerions pas une seconde un quotidien se cantonnant au strict minimum. La mode, le design, la télévision ou encore les loisirs en sont un exemple flagrant. Ces secteurs de l’économie n’existent pas pour répondre à un besoin existentiel, ils ont avant tout une dimension onirique. Nous souhaitons acheter du rêve, consommer indirectement de l’art dans son sens premier, et même dans les situations à première vue les plus banales. Allez donc acheter une bouteille de soda ou un bidon de lessive, et osez me dire que vous le faites sans penser une seconde à la beauté du packaging et aux émotions
transmises par la publicité. Les émotions. C’est ce que les industriels veulent exploiter et c’est aussi ce qui fait une œuvre d’art. L’économie ne produit plus en fonction de la demande, mais elle crée la demande elle même en offrant du cosmétique. Parallèlement, l’Art en lui-même a su évoluer vers un mode de production, de diffusion et de consommation caractéristique de la société et de l’économie actuelle. Dans l’histoire, il est devenu tour à tout Art pour les Dieux, Art pour les Princes et Art pour l’Art dans sa vision la plus romantique. Aujourd’hui c’est un Art pour le Marché qui se développe et s’impose au travers de différentes strates. D’une part, les artistes contemporains se fondent dans la masse entrepreneuriale en créant de véritables entreprises, voire des géants de l’industrie créative en proposant des œuvres commercialisées à l’extrême. Il suffit par exemple de parler de Damian Hirst qui avec son crâne de diamants intitulé « For the love of God » a su profiter de sa notoriété pour proposer produits dérivés, sérigraphies et autres objets de design portant son nom, le tout sous une stratégie marketing bien huilée. D’autre part, les managers eux-mêmes sont considérés comme de véritables artistes qui magnifient les produits par le merchandising, la publicité, le packaging ou encore la mise en scène de leur sortie. Que dire entre autres d’un Karl Lagerfeld qui transforme un défilé de mode à l’origine purement utile pour les acheteurs en une véritable pièce de théâtre qui se visionne dans le monde entier comme l’on irait regarder le dernier film de Quentin Tarantino… © Google Images
Qu’est-il donc utile d’apprendre de ce paradigme ? Il faut d’abord constater que nous ne consommons plus ce dont on a besoin, mais essentiellement ce dont on a envie, et cette nouvelle logique est la base même de ce capitalisme artiste régnant sur nos sociétés contemporaines. L’artiste et le manager peuvent être liés, voir unifiés et pourtant, alors que l’Art n’est censé apporter que pur plaisir et réflexion sur la vie, il devient un outil très dangereux à manipuler dans le monde des affaires puisque sa fonction première est détournée pour vendre plus et mieux. L’utiliser au service de fins commerciales revient finalement à vendre sa peau au diable, il reste donc à bien comprendre que Satan n’a pas tous les pouvoirs. A noter pour comprendre en profondeur cette situation : le livre des sociologues Gilles Lipovetsky et Jean Serroy, L’Esthétisation du Monde, qui retrace cette tendance de façon théorique en y dessinant un portrait parfait de nos sociétés modernes. J-B.T
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LIVRES A LIRE
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Anna Karénine, Tolstoï C’est après avoir vu le film de Joe Wright que j’ai décidé de me plonger dans le roman. Anna Karénine c’est ce que l’on appelle un chef d’œuvre et le roman mérite bien ce titre. Chef d’œuvre de par la complexité et la densité de son intrigue : au cœur de la Russie impériale, Tolstoï dépeint les intrigues et les habitudes de la noblesse russe. L’architecture du roman est construite en parallèle autour de deux couples : les Karénine, couple établi et pétersbourgeois et les Konstantine, jeune couple installé à la campagne. Grâce à ces personnages, c’est toute une réflexion critique sur la Russie que construit Tolstoï et qui semble annoncer la fin de la noblesse de Cour.
Chef d’œuvre de part la puissance et l’intensité des émotions, Tolstoï livre toutes les contradictions de la nature humaine : passion ou ambition sont les maîtres mots du roman. Chaque personnage est confronté à des doutes et des interrogations existentielles. Le réalisme de ces émotions nous touche et nous saisit. La force du roman réside dans cette finesse d’écriture qui nous transporte. Mais c’est sans doute que j’affirme que la vraie force du roman c’est d’aborder des thèmes universels et intemporels que sont le poids des conventions sociales et l’attrait de la passion.
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La vérité sur l’affaire Harry Québert, Joël Dicker
Ce titre vous en avez sans doute entendu parler car le roman de Joël Dicker fait parler de lui. Que se soit par le nombre d’exemplaires vendus, plus de 500 000 ou par les critiques, le roman a suscité un engouement médiatique et populaire. Le succès de ce roman semble étonner la sphère littéraire, comme si la jeunesse de l’auteur (27 ans) posait problème. Pourtant on ne peut critiquer la cohérence et la construction du roman qui se tient et qui met en scène deux écrivains américains. Harry Québert est un célèbre romancier qui a choisi de vivre comme tout le monde. Mais voilà, on retrouve dans son jardin les restes d’une jeune fille disparue trentetrois ans plus tôt et avec laquelle il entretenait
une relation amoureuse. Inculpé pour ce meurtre, son jeune ami et disciple, l’écrivain Marcus Goldman ne croit pas à la culpabilité de Harry Québert. Là commence le récit des enquêtes que mène le jeune écrivain pour faire éclater la vérité sur cette affaire. Le roman jongle entre le roman policier et le roman populaire car il est indéniable que l’auteur livre une critique de l’Amérique contemporaine. Mais c’est bien le suspens et les rebondissements qui font de ce livre un roman passionnant qui vous tient en haleine. Le ton est varié, léger et pertinent, il saura vous procurer du plaisir, amateur du genre ou non. A.D
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DEMAIN TOUT IRA BIEN
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INTERNET, NOUVEAU MOYEN DE FINANCER LA CULTURE Aujourd’hui, Internet est sans conteste un nouveau moyen de financer la culture. En effet, le crowdfunding, ou financement participatif, constitue une alternative plus que prometteuse pour les acteurs de l’industrie culturelle, aujourd’hui en berne. En 2012, 2,7 milliards de dollars ont été investis dans des projets au moyen de financements participatifs. On estime ce montant à 5 milliards pour l’année 2013. Il n’y a pas à dire, le crowdfunding a de beaux jours devant lui. Permettre à des projets et des produits originaux d’exister grâce au soutien financier des internautes, tel a été le leitmotiv des premières plateformes internet à se créer sur la base du financement
participatif. La première en France fut MyMajorCompany, créée par Michaël Goldman, le fils de Jean-Jacques Goldman. Très vite, d’autres plateformes comme Kisskissbankbank ou Ulule ont suivi le pas. Selon Mathieu Maire de Poset, directeur des projets et communication d’Ulule, « le financement participatif permet de confronter ses opinions et mettre à l’épreuve ses idées pour tester l’attrait qu’elles suscitent ». Les musiciens ont donc pris les devants, multipliant les projets musicaux et offrant des contreparties exclusives aux internautes susceptibles de les financer. Des affiches, des CD et vinyles gratuits et même des concerts privés, la liste des envies peut être exhaustive. . Et il faut dire qu’aujourd’hui, l’internaute, qui n’était jusqu’ici qu’un simple spectateur,
devient un réel acteur de la culture. Si les Américains sont de loin les premiers à faire le pas pour soutenir des artistes via la plateforme Kickstart créée en 2009, les Français ne se portent pas si mal, avec plus de 40 millions d’euros investis en 2012 dans près de 60 000 projets. Outre le renouveau partiel de l’industrie du disque, le crowdfunding a permis à des projets cinématographiques, artistiques et même patrimoniaux d’exister. C’est notamment grâce au site peopleforcinema.com que Polisse de Maïween a pu trouver son financement manquant, ainsi que 2 Days In New York de Julie Delpy et Habemus Papam de Nanni Moretti. Désormais, même les grandes institutions culturelles telles que le Louvre, le Panthéon et le Mont Saint-Michel font appel au financement participatif pour trouver les fonds nécessaires à leur rénovation. Il n’y a pas à dire, nous vivons une Troisième Révolution Industrielle. Selon les propos de l’économiste Jeremy Rifkin, l’ère du numérique correspond à « une phase de destruction créatrice, favorisant l’émergence d’une Troisième Révolution Industrielle, fondée sur le partage et la circularité. » L’homme aurait donc abandonné son statut d’Homo Oeconomicus pour devenir un Homo Empathicus, altruiste et connecté. Finalement, nous pouvons résumer le crowdfunding de la sorte : le public fait crédit à un artiste au sens financier mais aussi moral du terme. Et l’on pourrait donc conclure de la façon suivante: l’économie est d’abord affaire, non de croissance, mais de croyance. J.R
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ACTU MUSIQUE
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MORCEAUX DU MOMENT GET LUCKY FT. PHARRELL WILLIAMS - DAFT PUNK Véritable buzz sur la toile et les réseaux sociax, Daft Punk a joué un coup de maître en sortant Get Lucky le 19 Avril dernier. Explorant le funk et la groove, le groupe nous ravit et nous donne envie d’attendre avec impatience la sortie de leur prochain album, Random Access Memories. Vivement le 21 Mai prochain!
YOUNG & BEAUTIFUL - LANA DEL REY Après un moment d’abscence, occupée à être l’égérie d’H&M, Lana Del Rey renoue avec la musique et a sorti, le 23 Avril dernier, Young & Beautiful. Morceau de la Bande-Originale du film The Great Gatsby qui sortira le 15 Mai prochain, Lana Del Rey nous émeut, mêlant piano et voix envoûtante. Hâte de voir la chanson sur les images de Baz Luhrmann! J.R
JEUNE TALENT Il y a parfois des surprises qui font plaisir. Particulièrement à entendre. Si vous êtes prêts à nous suivre, devenez l’Indiana Jones des temps modernes et aventurez-vous dans les dédales tortueux du monde de la musique, mais du côté des terres encore inexplorées. Et c’est là que vous trouverez un petit bijou comme l’est le dernier album du jeune prodige de 23 ans, Willy Moon. Bon, si le nom ne vous dis rien, ne prenez pas vos jambes à votre cou, prenez sur vous, faites un effort et avec un peu de chance aux premières sonorités vous serez transformés ! L’artiste néo-zélandais s’est largement inspiré de sa vie atypique, un parcours un peu à la façon des héros de Charles Dickens : à l’âge de 18 ans, il quitte le confort du cocon familial pour tenter sa chance à Londres. Sans un sou vaillant en
poche, un travail de misère, seul son amour pour la jeune Sasha Rainbow le conduira à exploiter son talent véritable, celui pour la musique. Et voilà donc comment est né Here’s Willy Moon. Une chose frappe dès la première écoute, on est proche des grands morceaux de rockabilly des 50’s. Nostalgique de ces années là, le garçon l’est surement, pourtant il se défend de faire de la musique rétro. Il nous entraîne simplement dans son univers singulier et à aucun autre pareil. Impossible de rester indifférent ou amorphe à ces tons dynamiques et pour le moins entraînants. Allez, avouez que c’est la saison parfaite pour cette bonne dose de vitamine à l’état pur qui fera swinguer même les plus réticents d’entre vous. J.L
SPRING WEEK
A VOS MARQUES, PRETS, CREEZ... La Spring Week, un concept novateur
temps de déambulation créative et récréative pour passer un bon moment et assouvir sa soif Qu’est-ce que la création textile aujourd’hui ? de créativité, tout simplement… Comment l’appréhender, la comprendre et se l’approprier ? C’est ce que vous pourrez venir Un programme riche en couleurs découvrir du 26 Mai au 2 Juin 2013 lors de la Spring Week, un événement inédit mettant en Des POP UP STORE aux WORKSHOPS en passant avant la création et valorisant le fait-main. par les RÉSIDENCES, les ateliers DIY ou encore les DISCUSSIONS, la Spring Week vous promet Pour l’occasion, l’association Sew&Laine (asso- une semaine où découvertes et émerveillement ciation dédiée au textile en Aquitaine) élargit ses viendront rythmer votre quotidien. rangs : 5 étudiants de BEM viennent apporter leur aide à ce projet pour que cette semaine soit un Le Bord’erline vous propose de découvrir de moment de découverte pour tous et toutes. Un plus près certaines activités proposées…
POP UP STORE & RÉSIDENCE Sew&Laine offre aux créateurs l’opportunité de s’installer dans dix locaux vacants du cours de l’Argonne. Neuf d’entre eux constitueront des boutiques ateliers pour donner à voir le travail d’un créateur, de la conception à l’objet vendu. Se promener dans un village de créateurs, observer chaque étape de la création, valser d’une discipline à une autre, tout cela sera enfin possible au cours de la Spring Week. Un espace “laboratoire” sera consacré à l’expérimentation et à l’innovation autour du textile
avec l’accueil de deux artistes multimédias, d’une résidence de quatre créateurs impliqués dans l’Upcyclette (projet de boutique de création de vêtements et petits mobiliers, dédiée à la revalorisation de déchets textiles au sein de la Caserne Niel – Darwin Ecosystème) et une résidence de deux designers graphiques sur la semaine. Après avoir assisté à chaque étape de la création, vous pourrez être témoin de l’aboutissement du travail fourni par ces créateurs et designers lors des sorties de résidences organisées les vendredi et samedi soirs, avec la présentation des différents projets et résultats obtenus.
WORKSHOP & DIY Fais le toi-même ! C’est cette même devise qui est au coeur du projet Sew&laine : le DIY c’est la valorisation du fait main. C’est en valorisant et en soutenant des créateurs, des artistes qui expérimentent et créent de leurs dix doigts que ce projet prend vie. Venez vous essayer au fait main grâce à des ateliers créatifs et ludiques.
La Spring Week, un événement inédit Faites de la place et laissez la créativité prendre le relai… En clair, la Spring Week a tout pour plaire : de la nourriture pour réchauffer les cœurs, des créateurs aux doigts de fées pour enchanter l’âme, des conférences pour combler la soif de connaissance, … Tout cela dans l’un des hauts lieux de la vie bordelaise : pour un Cours de l’Argonne en pleine ébullition. Du Dimanche 26 Mai au Dimanche 2 Juin 2013 Cours de l’Argonne, Bordeaux. C.M
Accès Vélo : station Vcub Victoire et Saint Nicolas. Tram : Ligne B – Saint Nicolas Bus : n° 16 et 11 Arrêt Victoire Voiture : Parking Souterrain Place de la Victoire (pensez au covoiturage), et Parking mis à disposition tout au long de l’événement (exception faite des 1er et 2 Juin).
RECETTE
CUPCAKES NORDIQUES Le saumon c’est frais, c’est sexy et c’est bon alors quand on l’associe au produit le plus tendance de la saison, c’est un véritable american dream qui s’élève sous nos yeux. • Pour 9 gros cupcakes : 250g de farine 1/2 sachet de levure 4 oeufs 150g de beurre 2 boîtes de philadelphia (ou une, selon le degré de topping sur le cupcake) 1/2 verre de lait 4 tranches de saumon fumé Une botte d’aneth • Préparation : Préchauffer votre four à 170°. Dans un saladier, mélanger la farine, la levure, et les oeufs. Y ajouter le beurre fondu et une cuillère à soupe de philadephia. Y ajouter le lait. Saler et poivrer (généreusement) et mélanger. Ajouter le saumon coupé en petits morceaux et l’aneth ciselé (vous pouvez en garder une partie pour la déco, ou la mettre dans le topping). Verser la préparation dans des moules à muffin, et les cuire 20 minutes à 170. • Pour le topping : Détendre le philadelphia avec un peu de lait, pour qu’il obtienne une texture crémeuse. Ajouter l’aneth ciselé (finement) et le poivre. Déposer la préparation sur vos cupcakes à l’aide d’une poche à douille, ou à l’ancienne : au couteau. Libre à vous de décorer avec des herbes, des oeufs de lump,… E.H
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RETROUVER L’ENCRE DE KEDGE A MARSEILLE !
JUSQU’OU IRA LA COREE DU NORD? La nouvelle est tombée ce matin : la Corée du Nord, plusieurs jours après la célébration du 101ème anniversaire de la naissance de son fondateur Kim Il-Sung, a opéré des frappes de missile Musudan sur l’île américaine de Guam et des sites industriels de Séoul. La Corée du Sud, avançant le chiffre de « plusieurs dizaines de morts », a répliqué en annonçant le déploiement de son armée à la frontière, prête à pénétrer le territoire de son voisin et forte de l’appui des bombardiers américains furtifs B2. « L’escalade pourrait mener au déclenchement du feu nucléaire d’ici quelques heures », a annoncé le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius.
Heureusement, ce scénario catastrophe n’a pas vu le jour. Mais depuis plusieurs semaines, les tensions s’accentuent et les provocations s’accumulent entre la Corée du Nord et le duo Corée du Sud – Etats-Unis. Le 12 février dernier, Pyongyang réalisait son troisième essai nucléaire (le précédent datant de 2009) et déclenchait une série de menaces de part et d’autres : manœuvres militaires conjointes pour les Etats-Unis et la Corée du Sud, fermeture de l’usine de Kaesong pour les nord-coréens, déploiement de bombardiers B52 et B2 d’un coté, mise en place de rampes de lancement de missiles de l’autre. Depuis trois mois, pas une semaine ne passe
passe sans que l’un des deux camps ne montre ses muscles.
dans sa survie.
Mais attention Kim, bien que la Chine ait besoin Malgré tout, un conflit ouvert reste peu probable. de toi pour concentrer l’attention américaine en Si Pyongyang possède en effet, comme elle Asie orientale, la patience des dirigeants chinois l’affirme, des bombes nucléaires au plutonium et a des limites et leur exaspération actuelle est à l’uranium, et si elle peut en équiper des missiles peut être le signe d’un bouleversement politique capables d’atteindre les Etats-Unis, utiliser son majeur de ton pays dans les temps à venir. arsenal et déclencher une guerre signifierait la Alexandre BION rayer de la carte, et les dirigeants le savent bien. Si, au contraire, Kim Jong – Un ne tente qu’un Chiffres clés grand coup de bluff, et que, comme beaucoup d’experts militaires américains s’accordent à le 30 ans – C’est l’âge de Kim Jong-un, le plus dire, ses missiles ne peuvent atteindre le conti- jeune chef d’État en fonction à ce jour. nent américain ni accueillir une tête nucléaire, 3 – C’est le nombre de tests nucléaires effecon ne peut qu’attendre patiemment que le dic- tués par la Corée du Nord, en 2006, 2009 et tateur cesse d’aboyer faute de pouvoir mettre 2013. ses menaces à exécution. Quoi qu’il en soit, le 1.800 $ - C’est le PIB par habitant estimé de la manque d’informations concernant les capaci- Corée du Nord en 2011, la plaçant en toute fin du tés militaires du pays exige une certaine pru- classement. dence, tout comme le caractère a priori imprévisible du jeune dirigeant mégalomane. A priori, car en s’y penchant de plus près, la mécanique nord-coréenne semble bien huilée. Kim Jong-un, ayant suivi une éducation occidentale en Suisse et dont les passions « capitalistes » comme la NBA ou les films d’actions de Jean-Claude Van Damme révèlent la capacité d’adaptation à toute épreuve, marche sur les pas de son père et sait assurément où il va. Ainsi, il attire sur lui les feux de la rampe et attend patiemment de monnayer l’apaisement de la péninsule coréenne, comme son père l’a déjà fait par le passé, et avec succès puisque la Chine, son grand mais seul allié diplomatique lui verse toujours une aide alimentaire et énergétique conséquente qui joue un rôle important
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