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DÉGUSTATIONS / APPELLATION
Sauvé par le retour du soleil début septembre, 2008 est un millésime de qualité, tout particulièrement en vins blancs.
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BOURGOGNE AUJOURD’HUI - N°95
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BOURGOGNES ET MÂCONS
FORTUNES DIVERSES Les appellations régionales bourguignonnes sont un melting pot. Elles demandent parfois de la perspicacité pour s’y retrouver. Mais réservent aussi de belles surprises. Y compris avec le millésime 2008. C’est confirmé : 2008 est un millésime souscoté ! Rien de tel qu’une copieuse dégustation d’appellations régionales pour s’en convaincre. C’est traditionnellement l’exercice auquel se livre chaque été Bourgogne Aujourd’hui. Le potentiel réel d’une récolte ne peut plus cacher de secrets. En présence de vins issus des terroirs des quatre coins de la région, et a priori les moins favorisés, cette dégustation est aussi un instantané de ce qu’un millésime peut offrir de plus intéressant en matière de rapport qualité-prix. Verdict : nos résultats sont finalement ceux d’une année qui mérite davantage que d’être ignorée. Une tentation qui tarauderait certains en attendant l’arrivée des 2009 sur le marché… Ce constat global traduit des hauts et des bas. Certains secteurs se voient attribuer un véritable satisfecit quand d’autres sont à la peine. Les blancs d’abord. Qu’on se le dise une bonne fois pour toutes : le millésime 2008 est une belle année de blancs. Des rendements peu généreux et de belles acidités, ont donné des vins à la fois profonds, frais et purs. Les bourgognes blancs affichent le meilleur taux de réussite de notre dégustation avec près d’une bouteille sur deux dépassant la barre de 13 sur 20. Quelques points seulement en dessous de ce résultat, les mâcons s’en tiennent aux bons scores qu’on leur connaît habituellement. Notre dégustation portait également sur le millésime 2009 en mâcons, millésime mis en bouteilles plus rapidement. Dans un style plus en puissance et avec davantage d’homogénéité, le résultat d’ensemble dépasse les 50% de vins sélectionnés. Les mâcons blancs confirment une nouvelle fois au passage, leur titre de meilleur rapport qualité-prix de toute la région. Avec des prix situés dans une fourchette de 6 à 8 euros la bouteille, ils restent imbattables.
L’autre bonne surprise vient des bourgognes rouges. Avec un pourcentage de réussite de 40%, ils annoncent un score digne d’un bon millésime. Si l’on se remémore l’état peu reluisant dans lequel le vignoble s’était sorti du chaotique été 2008, le début d’automne radieux a une nouvelle fois bien sauvé la mise des Bourguignons. À la rubrique déception, on citera les HautesCôtes de Beaune et de Nuits. Avec le précoce millésime 2007, nous les avions laissés en pleine forme. Inversement, en 2008, les maturités ne se sont dessinées qu’à la fin septembre sur la côte. Dans les Hautes-Côtes, situées plus en altitude, la semaine de décalage généralement observée, a rendu les maturations des raisins d’autant plus hiératiques : le temps est resté frais malgré le retour du soleil. Ce tableau, en nuances, souligne la nécessité de ne pas appréhender les appellations régionales comme un ensemble homogène, mais comme une mosaïque aux teintes variées. Il apportera certainement de l’eau au moulin de ceux qui souhaitent faire naître une nouvelle appellation bourgogne “identifiée” : bourgogne Côte-d’Or. Le projet traînait dans les cartons depuis déjà quelques années. Il a été officiellement proposé à l’institut des appellations en début d’année. Elle concernerait essentiellement des secteurs qualitatifs situés en Côtes de Beaune et de Nuits. Ces vins, ainsi distingués de la masse de l’appellation bourgogne, pourraient être mieux valorisés. À l’image des bourgognes Côte Chalonnaise. Reste à identifier précisément les vignobles qui en bénéficieraient. La démarche pourrait démarrer à la fin de l’année.
Le millésime 2008 est une belle année de blancs. Des rendements peu généreux ont donné des vins à la fois profonds, frais et purs.
Texte Laurent Gotti Photographies Thierry Gaudillère Lionel Georgeot et Marion Servant BOURGOGNE AUJOURD’HUI - N°95
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