Entre nous... Entre nous... Entre nous... Entre nous... Vacciner pour l’Afrique, Un vaccin pour votre animal ici donne accès aux soins pour un animal là-bas. Le 3 juin, Agronomes et Vétérinaires sans frontières lance l’opération « Vacciner pour l’Afrique » avec les cabinets vétérinaires. Le principe est simple : les cabinets vétérinaires partenaires de l’opération s’engagent à reverser la moitié de leurs recettes sur les vaccinations de la journée du 3 juin à Agronomes et Vétérinaires sans frontières afin de financer son programme de santé animale au Togo. Vous aussi agissez pour l’Afrique : parlez en autour de vous et n’oubliez pas, le 3 juin rendez-vous chez votre vétérinaire pour faire vacciner votre animal de compagnie. Grâce aux fonds recueillis AVSF pourra former 1 400 auxiliaires d’élevage et faire vacciner la totalité des volailles de 4 000 paysans.
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’Assemblée Générale ordinaire d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières est organisée cette année par la délégation régionale d’Ile de France. Elle aura lieu le samedi 21 juin prochain, au siège de l’association situé à Nogent sur Marne (Val de Marne). Chaque année, nos adhérents se retrouvent à cette occasion pour échanger sur les missions d’AVSF et débattre des orientations à venir. Cett e A ssemblée, cett e a n née, sera ouverte à tous : adhérents, donateurs et sympathisants. Elle est organisée, en effet, avec la volonté d’en faire un temps fort de rencontre, d’expression et de partage autour de thématiques qui sont au cœur de la mission de notre association. La matinée sera consacrée à nos actions de terrain, avec une présentation de plusieurs de nos programmes par nos équipes. Des intervenants extérieurs, tels que des personnalités de la recherche, du monde associatif et des représentants des autorités publiques en charge de la coopération internationale, seront également conviés et participeront ensuite à une table ronde portant sur des thèmes liés à nos missions. Vous êtes tous cordialement invités à venir prendre part à ces échanges. L’après-midi laissera la place à des aspects plus statutaires, nécessaires au bon fonctionnement de l’association. Toutes les personnes qui le souhaitent pourront également y assister, mais seuls les adhérents de l’association auront droit de vote et auront reçu auparavant le rapport d’activité et le rapport financier de l’année écoulée. Ils éliront également les nouveaux membres du Conseil d’Administration, renouvelé par tiers tous les ans. Ceux d’entre vous qui souhaitent devenir adhérents afin de prendre part aux choix stratégiques d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières et de voter lors de cette Assemblée Générale, peuvent dès à présent contacter notre chargé de la vie associative en écrivant à vieasso@avsf.org. L’Assemblée Générale d’Agronomes et Vétérinaires sans Frontières est un moment de débat, de mobilisation solidaire, de construction collective et de convivialité. Nous espérons vous accueillir nombreux ! Jean Mordrel Administrateur et Délégué Régional d’Ile de France
La lettre d’information des donateurs - N°10 - avril/mai/juin 2008 O. Hammelburg
L’Assemblée Générale d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières : Le 21 juin 2008
8 En bref
Echos du terrain Préserver les ressources naturelles
Entre-nous
Assemblée Générale le 21 juin
8 Pour plus d’informations : www.avsf.org
Journée internationale des luttes paysannes, le 17 avril Le 17 avril a été établi Journée internationale des luttes paysannes en solidarité avec les 19 paysans sans terre brésiliens assassinés le 17 avril 1996 alors qu’ils se mobilisaient pour leur droit à la terre. Cette date est l’occasion de mettre en évidence la situation de l’agriculture et de l’alimentation dans le monde car aujourd’hui 856 millions de personnes souffrent de la faim. AVSF s’est mobilisé, à Lyon, pour défendre les droits à l’alimentation et informer le public sur la souveraineté alimentaire et nos actions au travers de conférences-débats.
AVSF 58, rue Raulin 69361 Lyon cedex 07 Tél. : 04 78 69 79 59 – Fax : 04 78 69 79 56 Directeur de la publication : Bertrand Naegelen Rédactrice en chef : Floriane Delrue Ont collaboré à ce numéro : Claire Comails La Rota, Christophe Morantin Maquette et réalisation : Philippe Boyrivent Impression : IDC Imprimerie Parc d’activités des Ravennes - 8 rue A. Calmette B.P. 90046 - 59588 BONDUES Cedex
¸ Amérique du Sud
Préserver la biodiversité
Aider les paysans du Sud à vivre de leur terre est la première mission d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières. Mais cette terre qui nourrit les hommes, cette planète, il est aussi important de la respecter et de préserver ses ressources de manière durable...
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’hom me dépend de la natu re pour vivre, se nourrir, se soigner, se chauffer… et paradoxalement, son rôle dans le déclin de la biodiversité est aujourd’hui incontestable. La perte de biodiversité, c’est-à-dire de la diversité des espèces végétales et animales dans la nature, est une catastrophe écologique majeure qui menace l’ensemble de la vie sur Terre. Chaque plante, chaque animal a en effet son rôle à jouer dans le grand cycle de la vie et lorsque l’un de ces maillons disparaît, c’est toute la chaîne qui est menacée. Einstein, par exemple, disait que si les abeilles venaient à disparaître, l’homme n’aurait plus que quatre ans à vivre, car les abeilles sont le maillon essentiel de la pollinisation. Sans elles plantes et f leurs ne se reproduiront plus et les
animaux qui y puisent leur alimentation sont condamnés. Or, on constate que les abeilles fuient de plus en plus nos campagnes, car les pesticides utilisés massivement sur les cultures industrielles menacent leur survie… Nous savons que l’agriculture intensive et monovariétale a une grande part de responsabilité dans cette per te de biod iversité. A l’i nverse, l’agriculture paysanne se révèle être un formidable moyen de préserver la diversité de la nature, car elle permet de conser ver les semences, de diversifier les cultures, de gérer durablement les ressources naturelles telles que la terre, l’eau, les forêts.... Des modes de production que nous devons encourager, mais qui dépendent de nos choix de consommation.
Agronomes et Vétérinaires sans frontières agit, dans tous ses programmes, pour le respect de la biodiversité des territoires où elle intervient. Notre association appuie une agriculture paysanne, de petite superficie et de main d’œuvre familiale, qui utilise peu ou pas de produits chimiques, respecte et préserve la nature des sols ainsi que la qualité de l’eau, et favorise la diversité des espèces animales et végétales. Dans chacun de nos programmes et dans chaque pays où nous intervenons, que ce soit en Amérique, en Afrique ou en Asie, le respect des écosystèmes, garant de l’équilibre écologique, est une priorité pour nous. Petit tour d’horizon en Amérique du Sud de nos actions en faveur de la biodiversité.
Prenons la faim à la racine
Echos du terrain... Echos du terrain... Echos du terrain... Echos du terrain... Echos du terrain. ➊ Brésil
➋ Nicaragua
➍ Haïti
L’Etat de Rio Grande do Norte, région semiaride la plus densément peuplée au monde, concentre la moitié des exploitations agricoles familiales du Brésil.
Région tropicale sèche du Nord, autour des villes de Mozonte et Telpaneca
➋ Nicaragua
Danger : la désertification qui touche 20 % du territoire. La désertification est causée par le fort ensoleillement de la région, un manque de précipitations, des sols érodés qui ne retiennent plus l’eau de pluie… A ces phénomènes naturels s’ajoutent la concentration des exploitations agricoles et la pression sur les ressources qui en découle. En conséquence, les écosystèmes se dégradent
➌ Equateur
➊ Brésil ➎ Bolivie
Actions d’AVSF : • améliorer la productivité sur les terres cultivables • renforcer les pratiques agro-écologiques • favoriser les cultures adaptées au climat et au sol et respectueuse de l’environnement, par exemple l’acaï (arbuste à fruits) • optimiser l’utilisation des ressources : eau, sol, bois.
Danger : l’insécurité alimentaire aiguë. La faible fertilité des sols, le relief accidenté et le manque d’eau ont entrainé une crise de la production agricole. En 2006, les récoltes de maïs et haricots noirs, qui sont l’alimentation de base, ont été perdues à 80 % autour de ces deux communes à cause de la sécheresse. A ces problèmes liés à l’environnement s’ajoute la surexploitation des ressources naturelles. Actions d’AVSF : • valoriser et diversifier l’activité agricole grâce à l’amélioration des systèmes d’irrigation notamment ; • favoriser l’accès équitable aux ressources, encadrer son usage et sa gestion à tous les niveaux de la parcelle du paysan à la commune dans sa globalité ; • définir des normes d’utilisation, d’accès et de gestion des ressources naturelles.
Bénéficiaires : 1 050 familles de paysans
Bénéficiaires : 21 communautés paysannes soit 8 700 familles de paysans.
Durée du programme : de 2007 à 2010
Durée du projet : 2006 à 2009
➌ Equateur Province de Chimborazo
Région de Fond Melon
Danger : la pollution de l’eau et systèmes d’irrigation inefficaces
Danger : la déforestation. Lors de sa découverte par Christophe Colomb, l’île était couverte de forêt à 80 %. Aujourd’hui, à la suite d’une déforestation nécessaire pour étendre les surfaces agricole et fabriquer du charbon (seule source de revenu des paysans haitiens), Haïti n’est plus boisée que sur 2 % de son territoire. La déforestation des collines entraîne une érosion des sols sur les sommets qui deviennent stériles. En effet, les sédiments qui composent la richesse du sol sont entraînés par les eaux de pluie vers le fond de la vallée. L’eau n’est plus retenue par les arbres et dévale les pentes, menaçant d’inonder les villes situées en contrebas, comme par exemple la ville de Jacmel. De ce fait, depuis 1975, les surfaces cultivées ont diminué de moitié, alors que, parallèlement, la population a doublé.
Actions d’AVSF : • réhabiliter et gérer les systèmes d’eau potable et d’irrigation • améliorer l’accès à l’eau potable pour tous de façon équitable • sensibiliser les populations à la gestion de l’eau. Bénéficiaires : 1 700 familles paysannes Durée du programme : de 2007 à 2009
➎ Bolivie
8 Focus sur le programme « Qallariy » en Bolivie
Quand les cultures paysannes de pommes de terre des Andes boliviennes contribuent à préserver la biodiversité…
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La Bolivie en chiffres 4 Capitales : Sucre, capitale constitutionnelle et judiciaire ; La Paz, capitale administrative, siège du Gouvernement 4 Superficie : 1 098 581 km2. 4 Population : 8 600 000 hab. 4 Langue officielle : espagnol 4 Espérance de vie : 65,84 ans (78,7 en France) 4 PIB / Hab. : 890 $ (24 386 $ en France) 4 Classement IDH* : 0.653, classé 117ème pays sur 177 (la France est classée 10ème avec un indice de 0.928) Sources : wikipédia pour l’année 2004, encyclopédie Universalis
* L’indice de développement humain : exprime la moyenne des indices de longévité, niveau d’éducation et niveau de vie. La valeur maximale correspond à un indice de 1 (excellent) et la valeur minimale, de 0 (exécrable).
es communautés indiennes quechuas et aymaras de la Cordillère de Cochabamba (4 000 mètres d’altitude) vivent essentiellement de la culture de la pomme de terre. Ces 4 000 fa m i l les sont réputées da ns tout le pays pour la qualité de leurs plants de pommes de terre, elles ont su s’adapter à un écosystème particulier et mettre en place des pratiques spécifiques de sélection des plants de pomme de terre. Deux systèmes de production de plants de pommes de terre coexistent aujourd’hui en Bolivie : le premier est issu d’u ne pratique a ncestra le qu i s’est transmise chez ces familles indiennes de génération en génération ; le deuxième est une pratique officielle que le gouvernement tente d’imposer depuis vingt ans, au détriment du savoir-faire paysan et surtout de la diversité des variétés cultivées. Le syst ème a ncest ra l des communautés indiennes a donné lieu à l’impressionnante diversité de variétés de pommes de terre exista ntes aujourd’hui en Bolivie, soit plus de 300 espèces dont une centaine est cultivée. Cette diversité est le fruit d’un long travail de sélection des plants et d’adaptation très fine des variétés cultivées aux différents micro-écosys-
tèmes, qui ont été perpétués par de nombreuses générations de familles paysannes et leur ont permis de vivre dans le milieu extrêmement hostile de la Cordillère des Andes. L a séle c t ion de s pl a nt s se fa it après chaque récolte : une partie des pommes de terre sert à nourrir la famille et à générer un revenu grâce à la vente sur les marchés ; l’autre partie rassemble les pom mes de terre de meilleure qualité selon l’aspect, la taille et la couleur. Elles sont gardées pour servir de plants qui seront ressemés l’année suivante. Chaque année, les paysans sèment les plants sur de nouvelles parcelles de terre et, lorsque les plants commencent à être « fatigués », ils les remontent sur des parcelles de très haute altitude : les effets du choc thermique les revigorent et permettent une sorte de nettoyage viral naturel. Ce système est adapté à chaque territoire et favorise la grande richesse de la biodiversité locale, tout en garantissant à ces familles une source de nourriture et un revenu. Cependant, ce système de production pratiqué avec succès par des générations de paysans boliviens et qui représente 95 % du volume de plants produits en Bolivie, est aujourd’hui menacé : le Gouvernement veut en ef-
fet instaurer, depuis une vingtaine d’années, une réforme en faveur des producteurs industriels et a mis en place un système officiel de certification des plants. Pour cette production dite officielle, des laboratoires produisent in vitro des plants sains en petite quantité, que les paysans doivent cultiver sur leurs parcelles en altitude à la place des plants traditionnels, de manière à les multiplier pour qu’ils soient ensuite vendus en grande quantité aux agriculteurs industriels des terres basses de Bolivie. Bien qu’étant le seul légal, ce système de certification officiel ne couvre aujourd’hui que 5 % de la production nationale de plants et surtout, il favorise la monoculture. Les laboratoires ne se concentrant, en effet, que sur les variétés de pommes de terre les plus rentables et cultivables dans les terres basses, la majeure partie des variétés qui étaient adaptées au climat et au mode de vie des paysans boliviens, est amenée à disparaître. C’est tout le savoir faire de ces communautés indiennes, accumulé pendant des décennies, qui est voué à sombrer dans l’oubli et ces paysans, autrefois maîtres de leurs terres et de leur production, vont devenir un simple rouage dans un système agricole à grande échelle. A ter-
➍ Haïti
me, ils n’auront plus le droit de réutiliser leurs propres plants et devront en acheter aux entreprises qui possèdent les laboratoires et auront tout pouvoir, perdant ainsi totalement leur autonomie de production. Agronomes et Vétérinaires sans frontières intervient depuis quatre ans auprès de ces familles paysannes pour les aider à poursuivre la production de leurs propres plants de pommes de terre et à préserver ainsi la biodiversité de leurs territoires. Nos équipes d’agronomes les forment en particulier à la réalisation de tests en parcelles, leur permettant de vérifier l’état sanitaire des sols et ainsi de ne pas dépendre de l’organisme de certification des plants, ni des laboratoires. L’association a permis à 7 paysans boliviens de venir en France pour se former et elle œuvre également pour la mise en place, en Bolivie, de systèmes de certification plus participatifs. Nos actions ont d’ores et déjà permis de poser les bases d’un nouveau système de production de plants garant du maintien de l’agriculture paysanne indienne et de la biodiversité de la Cordillère des Andes. Christophe Morantin, Assistant technique sur le projet Qallariy
Actions d’AVSF : • reconstituer les sols et la couverture forestière sur les hauteurs • canaliser le ravinement des eaux de pluie • sensibiliser de la population aux risques environnementaux de la déforestation • développer durablement la couverture forestière : plantation de cinq hectares de lots boisés, mise en place de dix pépinières pour la production de 40 000 plantules dont 20 000 forestières et 20 000 fruitières. • Former sur place 30 agents greffeurs Bénéficiaires : 3 000 familles paysannes sont impliquées dans le programme qui bénéficiera à l’ensemble de la population de la région soit 20 000 personnes. Durée du projet : de 2006 à 2010
©F. Coat