Y a-t-il une bonne échelle locale ? Document téléchargé depuis www.cairn.info - Institut d'Etudes Politiques de Paris - - 193.54.67.94 - 17/09/2015 13h33. © Editions Esprit
Entretien avec Daniel Béhar et Jacques Lévy*
ESPRIT – Le découpage territorial français ne paraît plus satisfaisant.
Aussi est-il question de le changer et de réorganiser les échelons administratifs et politiques. Dans cette perspective, tout le monde se tourne vers les cartes géographiques. Mais quelle carte faut-il privilégier pour comprendre les transformations territoriales en cours ? Une carte administrative, économique, une carte des transports, des télécommunications ? Quels sont les espaces pertinents ? Jacques LÉVY – Les espaces pertinents peuvent exister à plusieurs échelles. L’espace quotidien peut être pertinent, si l’on parvient à le définir, mais il est différent pour chaque individu. Il y a le lieu de résidence, souvent différent du lieu de travail, les lieux de sociabilité, de loisirs… Face à ce foisonnement, que peut-on attendre du politique ? Si l’on considère que les sociétés ont intérêt à ce que leurs membres développent leur liberté, leurs attentes, leurs désirs de manière non mécanique, non identique, mais dans des conditions d’égalité assurées, une politique publique ne peut être simplement la redistribution de biens privés. Elle doit créer les conditions pour que ses utilisateurs s’approprient leur vie et créent de nouvelles spatialités.
* Daniel Béhar est géographe, professeur à l’École d’urbanisme de Paris-université ParisEst et consultant à la coopérative conseil Acadie. Jacques Lévy est géographe, professeur à l’École polytechnique fédérale de Lausanne ; il a récemment publié Réinventer la France. Trente cartes pour une nouvelle géographie (Paris, Fayard, 2013).
Février 2015
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