Nom: Malo Prénom: Cédric Pseudonyme: Tabas Profession: Graphiste indépendant Né à Auxerre, atteri à Marseille en passant par Meaux, la Seine et Marne, Annecy et Lyon. Cédric Malo recouvre de graffitis les murs des terrains vague avant d’entreprendre un BTS Expression Visuelle où il découvre véritablement le graphisme. Il s’essaye à de nouvelles disciplines artistiques telles que la photo, la direction artistique, la conceptualisation de projets. Cédric Malo est devenu Tabas. Son univers se nourrit des graffitis mais aussi des couleurs criardes de la fin des années 1970 et des parfums chimiques des fraises Tagada et autres régalades. Ses images veulent s’adresser au plus grand nombre à l’aide d’un univers enfantin au graphisme simple et affectif. Lorsqu’il installe son entreprise, il l’imagine d’abord collective mais il se voit vite devenir l’homme à tout faire de la création visuelle. Il réalise sites web, affiches, pochettes d’album, identités visuelles, t-shirts... en alternant ses talents de photographe, illustrateur et typographe (forte influence des calligraphies de la rue). Cherchant à se faire un nom, il reprendra pour son compte l’imagerie du tabagisme et, peut-être est-ce là une réminiscence de sa vie de graffeur, se dissimule derrière des pseudonymes: Philippe Maurice, John Player Special, Peter Stuyvesant. Aujourd’hui, il travaille de plus en plus dans la publicité, très rémunératrice afin de pouvoir se concentrer sur d’autres projets, principalement d’illustrations, «moins rémunérateurs mais plus créatifs». A l’heure du tout numérique, le graphiste ne travaille, pour ses recherches, qu’avec les moyens du bord, et cette approche plastique, presque artisanale dirait-on, semble guider ses créations. Tabas est surtout connu comme le graphiste des affiches de Marsatac, festival de musique à Marseille. Il n’a alors que peu d’indications, seul impératif: l’affiche doit diffuser une programmation. Tabas les prend aux mots: le visuel se fait avec et uniquement avec la programmation. «Il y a souvent des changements de programme, nous confie-t-il.» Tabas semble avoir ressorti ses bombes et fait de ses affiches le terrain de jeu parfait pour un graffeur devenu graphiste. Pour les dix ans du festival, plutôt que de «faire un pot pourri de tous les visuels qui ont été fait», Tabas propose de ne pas faire de visuel: l’affiche est blanche et la programmation se trouve dans le décor, en dehors de l’affiche. Tabas se moque ainsi de la manière dont tous les graphistes présentent leurs affiches sur leur blog, avec un certain conformisme. Par Anne BRANGER