zero waste
à Bruxelles
recommandations du “terrain” pour une gestion régionale dynamique des déchets
vzw Brusselse Raad voor het Leefmilieu fédération des bXllois actifs Place du Samedi 13 (1er étage) - 1000 Bruxelles T 02 217 56 33 • F 02 217 06 11 bral@bralvzw.be • www.bralvzw.be Dépôt Légal : D/1969/2008/06 E.R. Sarah Hollander, Place du Samedi 13 - 1000 Bruxelles l Rédaction : Piet Van Meerbeek Rédaction définitive : Joost Vandenbroele Un grand merci à : vzw de Buurtwinkel, Rotor vzw, Ressources asbl, KVK, Global Alliance for Incineration Alternatives, Limiet Limite Mise en page : Wim Didelez Imprimé avec de l’encre végétale Photos couverture & quatrième de couverture : Wim Didelez novembre 2008 Avec le soutien de la Région Bruxelles Capitale :
sommaire introduction....................................................................................................................................................... 4 prévention des déchets....................................................................................................................................... 6
contexte et défi........................................................................................................................................................ 6 stratégie 1 : introduire le sac tout venant ‘gratuit’................................................................................................................... 7 stratégie 2 : encourager le compostage à domicile et dans le quartier ........................................................................................... 8 stratégie 3 : éviter les déchets d’emballage......................................................................................................................... 9 stratégie 4 : zero waste dans la construction........................................................................................................................ 9 recommandations concrètes pour la Région Bruxelles-Capitale.................................................................................................. 10
réemploi .......................................................................................................................................................... 11
contexte et défi........................................................................................................................................................11 stratégie 1 : créer un circuit et des débouchés pour le réemploi des matériaux de construction............................................................... 13 stratégie 2 : augmenter la visibilité des magasins de réemploi . ................................................................................................. 15 stratégie 3 : améliorer la collecte................................................................................................................................... 17 stratégie 4 : réparer plus de produits .............................................................................................................................. 18 stratégie 5 : magasins de réemploi comme centres de proximité pour la consommation durable.............................................................. 19 recommandations concrètes pour la Région Bruxelles-Capitale.................................................................................................. 19
communication et sensibilisation d’un public difficile à atteindre ......................................................................... 20
contexte et défi.......................................................................................................................................................20 stratégie 1 : communication sur les déchets par le biais de réseaux locaux . ................................................................................... 21 stratégie 2 : éco-coordinateurs.....................................................................................................................................22 stratégie 3 : communiquer via des images, pas via du texte......................................................................................................23 recommandations concrètes pour la Région Bruxelles-Capitale..................................................................................................24
et, ensuite : collecte sélective. .......................................................................................................................... 25 stratégie : consignation pour les déchets les plus dangereux.....................................................................................................25
une sélection des diverses recommandations issues du terrain. .......................................................................... 26
� ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� | zero waste à Bruxelles | p.
Ce dossier contient une analyse de quelques aspects de la problématique des déchets dans la région BruxellesCapitale. Il contient également une série de recommandations pour la manière dont la gestion des déchets pourrait prendre forme dans les années à venir.
p.
Bral asbl, une fédération bruxelloise de comités de quartiers et d’associations pour l’environnement, a distillé ces recommandations suite à des discussions avec le “terrain ”, c.à.d. des personnes non spécialisées dans la problématique globale des déchets, mais qui y sont confrontées dans leur vie ou leur travail et qui ont des idées à ce sujet. Nous avons mené ces discussions pendant la période d’évaluation par la Région de son troisième plan des
déchets, le “Plan pour la prévention et la gestion des déchets dans la Région Bruxelles-Capitale 2003-2007” qui était également la période de préparation du plan suivant. Les idées que nous et nos partenaires préconisions ont alimenté l’établissement du nouveau plan-déchets mais n’ont certainement pas toute été retenues dans le nouveau plan. C’est dommage mais pas un drame. Le nouveau plan déchets n’a pas de date butoir. Il sera évalué et rectifié au fur et
à mesure. Et cette rectification débutera probablement déjà dès l’entrée en fonction d’un nouveau ministre de l’environnement pendant l’été 2009. Dans ce sens la présente publication constitue aussi un ouvrage à conserver et à consulter le moment venu. Elle contient une série d’idées qui pourront faire leur chemin pour la gestion des déchets dans les années à venir. Espérons qu’elles pourront vous inspirer quelques idées qui méritent d’être adoptées et défendues.
© Wim Didelez
introduction
| zero waste à Bruxelles : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
historique: haro sur les déchets Parce que un tas de comités de quartier et d’associations de terrain se soucient des immondices dans leur rue et de la faible performance en matière de prévention et de tri, le Bral asbl, Inter Environnement Bruxelles et Gc Ten Noey ont créé en avril 2004 une plateforme pour une ville à faible volume de déchets. Nous l’appelions : Haro sur les Déchets. Au sein de cette plateforme des comités de quartiers, des habitants, des maisons de quartiers et des associations locales se sont activés en faveur d’une prévention des déchets et de la propreté publique. A la fin de 2004 Haro sur les Déchets a publié son texte plateforme, un fameux volume de propositions faites à l’état fédéral, la Région et les Communes. Il traite des thèmes suivants : communication, prévention, recyclage, collecte, répression et retraitement. De cette manière les groupements d’habitants et les associations se présentent comme partenaire important des autorités. Sensibiliser nous pouvons le faire ensemble. La plateforme proposait un vaste pacte anti-déchets entre l’autorité et le terrain. Vous trouvez ce texte sur www. bralvzw.be. Maintenir une large mobilisation comme ce fut le cas de Haro sur les Déchets exige une activité très intense. Comme pour la plupart des mobilisations cette plateforme s’est déplacée en roue libre après une petite année. Nous n’avions d’ailleurs pas l’intention de créer une structure permanente mais plutôt de développer un nombre d’idées en matière de gestion des déchets. Et nous y sommes parvenus jusqu’à un certain point. Au cours des années 2005 et 2006 Haro sur les Déchets a eu différentes rencontres avec le ministre bruxellois de l’environnement et son cabinet ainsi
qu’avec le secrétaire d’état bruxellois de la propreté publique. Nous avons pu y présenter nos idées.
de brainstorming et de nombreuses conversations individuelles nous apportaient à ce sujet pas mal de munitions.
cadre, objectif et méthodologie du présent projet
point de départ : pas de gestion de déchets sans propreté
Début 2007 nos travaux ont enfin débouché sur une collaboration entre le Bral et le cabinet du ministre de l’environnement. Nous nous voyions attribués une participation à la préparation du nouveau plan régional des déchets. Le Bral se chargerait d’une concertation avec les organisations d’habitants et les petites associations locales pour leur permettre d’apporter leur donnée à l’élaboration du plan. En même temps l’administration Bruxelles Environnement coordonnerait une concertation étendue, orientée davantage vers les partenaires classiques. Au cours d’un brainstorming avec la plupart de membres les plus actifs de Haro sur les Déchets, nous avons identifié un nombre de thèmes prioritaires. Ont été retenus : » prévention » sensibilisation & communication » réemploi Notre point de départ se situait dans les idées de la plateforme. Nous en avons fait des thèses de discussion. Lors de deux tables rondes nous les avons soumises à tous ceux qui acceptaient de participer à la réflexion. La première table ronde, en mars 2007, traitait de la “sensibilisation et de la communication ”. La deuxième table ronde était organisée en mai 2007 et concernait le “réemploi”. L’idée était d’organiser une troisième table ronde au sujet de la “prévention des déchets mais celle-ci a été abandonnée pour diverses raisons. Finalement nous nous sommes penchés plus spécifiquement sur la problématique des déchets de construction. Une réunion
Au sein de la plateforme Haro sur les Déchets nous n’avions pas dissimulé que jadis les déchets clandestins nous avaient mobilisés. Dans cette optique la propreté et la prévention des déchets vont de pair : nos rues sont sales parce que nous produisons tellement de déchets et que nos objets de première nécessité sont tellement périssables. Pour ce projet nous avons utilisé la même vision. Le cadre des subsides et de la mission était clairement orienté vers la prévention des déchets, ce qui était excellent. Mais nous ne serions pas nous-mêmes si notre intérêt ne porterait pas en même temps sur la propreté. Il est impossible de se focaliser sur un de ces sujets au détriment de l’autre. Et voilà que nous en arrivons ainsi à notre première recommandation : nous espérons que le futurs gouvernements ne scinderont pas artificiellement les deux compétences ; il est capital de confier les compétences ministérielles à une seule personne. Le fait que les administrations sont distinctes rend l’approche sur le terrain déjà bien assez difficile. L’Agence Bruxelles Propreté est connue pour son faible intérêt pour la prévention et le réemploi. De par cette attitude elle crée parfois des tensions avec les actions de Bruxelles Environnement. Nous sommes d’avis qu’une approche transversale n’a pas de chances d’aboutir, sauf si un ministre compétent parvient à coordonner les deux administrations et à synthétiser leur action.
Prévention des déchets et propreté vont la main dans la main. Souvent ce qui n’aboutit pas dans un magasin de réemploi, finit, par exemple, dans la rue. © Dolarz, flickr.com
� ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ introduction | zero waste à Bruxelles | p.
prévention des déchets
Pendant de nombreuses années toute gestion des déchets consistait à maîtriser au maximum les coulées de déchets, à déverser un minimum de déchets dans les rues, à retraiter les déchets avec un minimum d’impact dommageable sur l’environnement. Nous étions depuis longtemps persuadés de notre impuissance à arrêter la montagne croissante d’ordures. Encore en 2008 la Région Bruxelles-Capitale n’a pas cessé de travailler à la mise au point de l’enlèvement et au retraitement de ses déchets. Il est grand temps d’actualiser notre ambition.
p.
Si nous voulons une société zéro carbone nous devons rendre notre production ainsi que notre consommation radicalement écologique. Tout objet que nous consommons crée des émissions de gaz à effet de serre. Qu’est ce que cela veut dire ? Que nous nous attendons à ce que l’autorité bruxelloise opte clairement pour la philosophie du zero waste. Nous nous attendons à ce qu’elle montre sans ambiguïté son intention de faire, en collaboration avec les autres autorités, de cette ville, une ville qui ne produit plus aucun déchet dans quelques décennies. Bruxelles peut devenir une ville où tous les produits sont réutilisables ou compostables. Il est important de faire naître cette idée dans l’esprit des gens et, aussi bien le gouvernement régional que nos Communes peuvent apporter leur pierre à cet édifice.
le plan déchets précédent Le troisième plan pour la gestion et la prévention de déchets avait comme mot d’ordre ‘la dématérialisation’. Cela signifie le remplacement de produits par des services et d’autres produits qui sont soit réutilisables, soit nécessitant moins de matières premières. Nous évitons de ce fait le déchet. Cette notion équivaut quasiment à la “prévention des déchets et cadre donc parfaitement avec la hiérarchie Européenne des déchets, qui déclare que la meilleure gestion des déchets est de les prévenir. Réutilisation et recyclage obtiennent respectivement la deuxième et troisième priorité dans la hiérarchie parce que l’impact sur l’environnement augmente dans cette mesure. Hélas, quand nous feuilletons le troisième plan déchets, nous sommes déçus de trouver si peu d’objectifs chiffrés et
mesures concrètes qui se rapportent à la prévention des déchets. La plupart des objectifs et actions quantitatifs concernent un meilleur enlèvement ou recyclage. La Région rectifie ce tir avec le 4e plan déchets, lancé en enquête public à la mi-octobre. Est-ce le début de la fin de la montagne de déchets ?
l’espace de manoeuvre de la Région Bruxelloise Admettons toutefois que le point de départ n’est pas aisé pour la Région. Une kyrielle d’instruments importants pour enrayer la production de déchets font partie du domaine fédéral et Européen : fiscalité et gestion des produits. La Région Bruxelloise n’est pas à même de soutenir fiscalement les produits à faible potentiel de déchet ni de décourager les produits plus nocifs sur ce plan.
La Région ne peut d’avantage imposer unilatéralement aux multinationales la façon de développer les produits. Tout donne à penser que Bruxelles ne peut que passivement regarder la croissance de la montagne de déchets. Et pourtant, si la volonté est réelle, une autorité régionale comme Bruxelles doit être capable de faire quelque chose pour démolir cette montagne des déchets. Celui qui s’intéresse aux déchets, constate que bon nombre de villes et de régions sont fières de leurs programmes de zero waste : Canberra, Bath, Seattle, Toronto… Une liste complète peut être consultée sur www.zwia.org. Haros sur les déchets avait d’ailleurs déjà en 2004 quelques idées concernant la prévention. Dans les alinéas suivants nous énonçons les principales idées qui peuvent être intéressantes pour la Région Bruxelloise.
d é f i :
1) réduire la montagne de déchets 2) lancer Bruxelles dans la direction zero waste
| zero waste à Bruxelles : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
© Wim Didelez
contexte et défi
stratégie 1 : introduire le sac tout venant ‘gratuit’ Dans d’autres régions il va de soi que le pollueur paie pour ses déchets. Certaines communes imposent l’application d’une vignette qui coute un euro ou plus. D’autres communes pratiquent une taxe sur les sacs eux-mêmes. A d’autres endroits encore, les déchets sont déposés dans de petits containers et une facture est ensuite envoyée à domicile. En général ce principe est considéré comme une aide importante à la prévention des déchets.
However, in areas where local authorities have introduced pricing systems to encourage recycling there has been an increase of 20 per cent in the recycling rate. www.enviro-solutions.com, 2008
A Bruxelles nous ne payons toujours pas la moindre contribution à la quantité de déchets dans notre sac blanc. La peur des déchets clandestins est trop grande. L’argument qu’une taxe sur les déchets ne serait pas progressive est aussi souvent invoqué. Les couches de population inférieure en feraient les frais.
taxé mais néanmoins gratuit La plateforme Haro sur les Déchets présentait déjà en 2004 une proposition pour sortir de cette impasse : nous introduisons le sac de déchets gratuit ! Chaque ménage aurait droit à un quota déterminé de sacs par mois, en fonction de la composition du ménage. Ils pourraient venir
en prendre possession gratuitement ou ils pourraient les recevoir par la poste. A l’épuisement de ce nombre, les sacs complémentaires devraient être achetés dans le magasin. Notez que le sac déchets n’est pas gratuit aujourd’hui. Il est vrai qu’il n’existe pas de taxe mais le prix du sac doit être acquitté dans le magasin. Pour les plus démunis ce prix constitue déjà un obstacle. Dans notre proposition les sacs sont bel et bien taxés dans le magasin. Cela signifie qu’au moment où les sacs gratuits sont épuisés le principe que “le pollueurpayeur” entre en fonction.
incitation supplémentaire Quand il reste au ménage des sacs gratuits, il pourrait être récompensé. L’excédent pourrait être échangé contre un certain nombre d’ “incitants en nature” : tickets pour les transports en commun ou activités culturelles par exemple. De cette façon un stimulant complémentaire serait mis en place et la création d’une sorte de marché noir de sacs serait évitée.
avantages Ce système présente pas mal d’avantages. » C’est avant tout un “incitant à produire moins de déchets. Les ménages sont encouragés à se limiter aux sacs gratuits. » Cette formule permet d’introduire progressivement le principe “pollueurpayeur”. Le quota peut être fixé au
départ à un niveau relativement élevé pour être réduit successivement après des périodes de un ou deux ans. La population se familiarise ainsi avec le système. Nous évitons ainsi l’effet pervers de l’accroissement soudain de dépôts clandestins. » Nous évitons que les ménages à faible revenu deviennent les dupes de cette modification. Ils ont le temps de s’adapter à la modification et de réduire leur production de déchets. La gratuité des sacs leurs permet d’ailleurs d’en sortir vainqueurs. » Et par la diminution progressive du quota, nous passons le message qu’il faut diminuer la montagne des déchets. Sans cet aspect l’habitude peut s’installer au bout de quelques années. Le prix du sac dans le magasin ne fait plus peur et on ne s’en préoccupe plus. Le système du quota est un instrument de sensibilisation permanent.
La combinaison d’un quota de sacs gratuits et de sacs surtaxés nous permettrait d’introduire progressivement le principe du ‘pollueur payeur’. Nous pourrions ainsi réduire au minimum les effets pervers tels les déversements clandestins © 1 Wim Didelez 5 FaceMePLS, flickr.com
points d’attention Il est évident que nous devons étudier à fond le côté pratique de la chose. Nous pensons au problème des ménages nouvellement reconstituées et aux habitants illégaux de la ville. Nous devons songer à différentes techniques. Celle de la ville Brésilienne de Curitiba par exemple, souvent louée comme une ville durable. Les classes sociales les plus démunies des bidonvilles peuvent y échanger leur poubelle contre des tickets autobus ou de la nourriture.
� �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� prévention des déchets | zero waste à Bruxelles | p.
stratégie 2 : encourager le compostage à domicile et dans le quartier Et comment prendre en compte la composition des ménages ? Commençons par nous référer à des initiatives similaires. Certaines villes ou communes accordent à des ménages avec des nouveaux nés un certain nombre d’étiquettes gratuites en considération du fait que la plupart des bébés utilisent des langes jetables occasionnant ainsi un surcroît. La ville de Liège distribue aux habitants annuellement un certain nombre de sacs gratuits. Ce nombre est fonction de la composition du ménage. Celui qui dépasse ce nombre est obligé d’acquérir les sacs supplémentaires dans le magasin. Liège prouve que c’est possible.
Depuis le 1er janvier 2003, pour tenter de répondre au mieux aux problèmes de propreté, la taxe urbaine intègre un droit de tirage (droit d’obtention) pour chaque ménage de 50 sacs jaunes par an (bons nominatifs à échanger). Il s’agit de 50 sacs jaunes de 30 litres pour les isolés et 50 sacs jaunes de 60 litres pour les ménages de plus d’une personne. Pour rappel, il est obligatoire d’utiliser les sacs réglementaires en plastique jaune marqués au sigle de la Ville de Liège. Si vous le souhaitez, vous pouvez, avec un bon pour 10 sacs de 60 litres, obtenir plutôt 20 sacs de 30 litres et,
p.
inversement, en échange de 2 bons pour 10 sacs de 30 litres, obtenir 10 sacs de 60 litres. Si vous avez besoin de sacs supplémentaires, il vous sera possible de vous en procurer (généralement en rouleau) au prix de… (…) Chaque année, l’Echevinat et le Service de la Propreté Publique organisent la Semaine de la Propreté. A cette occasion, les Liégeois qui n’ont pas utilisé tous les bons “sacs jaunes” de l’année précédente, peuvent échanger un bon (un seul par ménage) contre un sac réutilisable et des plantes pour jardinières de manière à embellir leur jardin, leur balcon ou leurs pièces à vivre. Cet échange ne doit pas être compris comme un remboursement mais comme un geste amical de la Ville qui veut applaudir celles et ceux qui produisent le moins d’ordures ménagères brutes (OMB) en leur qualité de bons trieurs et écoconsommateurs. Ville de Liège, 2008
Deux tiers des Bruxellois qui ont un jardin, ne compostent pas encore. © Wim Didelez
Bruxelles Environnement stimule depuis des années les Bruxellois à composter les résidus du jardin. Elle le fait avec l’appui d’Inter Environnement Bruxelles. Grâce à ce projet 250 maîtres composteurs ont été formés. Chaque année ils atteignent avec leurs actions de sensibilisation des centaines, voire des milliers de personnes. Mais il y a un million de Bruxellois. Des 40 % disposant d’un jardin les deux tiers ne s’occupent pas du compostage. Et les 60 % qui ne dispose pas d’un jardin ont
au moins des déchets de cuisine. Puisque un bac à vers installé dans une courette, un corridor ou même une cuisine peut sans problème venir à bout des déchets organiques, un public cible considérable peut encore être atteint. Autant de personnes susceptibles d’être attirer par le compostage à domicile. Une autre piste est celle d’un centre de compostage collectif dans le quartier. Un lieu où les habitants du quartier peuvent se rendre avec leurs déchets organiques, géré par quelques maîtres composteurs
locaux et bénévoles. Différents endroits à Bruxelles connaissent déjà de tels projets. Le succès de toutes ces pistes reste limité sans stimulant financier fort pour écarter les déchets organiques des sacs blancs. Sauf si nous constatons l’effet du changement de volume de notre sac blanc au niveau de notre porte-monnaie cette sorte d’initiatives trouvera son chemin vers un nouveau public. Seulement dans ce cas nous atteindrons des personnes peu ou pas sensibles à l’écologie.
| zero waste à Bruxelles | prévention des déchets : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
stratégie 3 : éviter les déchets d’emballage L’Etat de l’Environnement de la Région Bruxelles-Capitale 2003-2006 évalue le potentiel de déchets d’emballage susceptibles d’être réduit à 10 500 tonnes. C’est une quantité considérable. En plus il s’agit d’une fraction très visible et nuisible car beaucoup d’emballages se retrouvent à la rue. Les trois régions organisent ensemble les obligations en matière de collecte, recyclage et prévention des déchets via la Commission Interrégionale d’Emballages. Mais hélas les négociations au sein de cette Commission et avec les opérateurs rencontrent tellement de difficultés qu’une politique ambitieuse de prévention n’a pas encore vu le jour. La question se pose si la Région Bruxelloise est à même de freiner la production et la vente d’emballages. Bral a dénombré diverses mesures mais une étude plus approfondie s’avère indispensable pour permettre de cibler celles qui conviennent à Bruxelles.
procède chaque jour à des prélèvements de contrôle. Momentanément 22 appareils sont installés dans différents points de vente
Nous en mettons une idée en relief : les appareils de remplissage Dans la région Piemonte en Italie du Nord un instrument intéressant frappe l’attention : des appareils de remplissage de liquides et de grains. Le client se rend au supermarché avec son emballage réutilisable et le fait remplir par l’appareil de ses boissons, shampoing ou corn flakes. La région Piemonte expérimente par exemple l’utilisation de cet appareil pour la vente de lait. Une organisation spécialisé
Section de remplissage de produits alimentaires secs (par ex. riz et pâtes) © région de Piemonte
de la région. Premiers résultats : chaque appareil remplit quotidiennement environ 100 bouteilles. Ce qui signifie une économie d’à-peuprès 900 kg par appareils soit un total de 20 tonnes de déchets par an. Même des liquides non destinés à l’alimentation (détergent ou shampoing et autres) peuvent être obtenus dans une dizaine de supermarchés de Piemonte. De cette façon, en moins d’un an plus de 100 000 litre de détergents furent ainsi vendus. Un autre projet pilote de la Région Piemonte est l’écopoint : une division spéciale d’un supermarché, avec possibilité de remplissage de produits alimentaire solides et secs. Nous disposons des chiffres de la période de démarrage de ce projet dans ce seul écopoint : en quinze jours 3200 kg passèrent le comptoir. Ceci n’est pas un projet à réalisation facile. Mais il prouve que la Région peut être un moteur pour la prévention des déchets. En collaboration avec les entreprises et le secteur de la distribution une autorité locale telle la Région peut lancer des projets pilotes et faire naître une nouvelle culture de prévention.
stratégie 4 : zero waste dans la construction Les déchets de construction représentent une très grande portion de la montagne des déchets. Nous produisons à Bruxelles annuellement 600 000 tonne de déchets. Il est donc rentable d’investir dans de nouveaux mécanismes pour diminuer la montagne de déchets de construction. Le concept cradle to cradle offre une belle perspective pour une approche durable des bâtiments. Nous ne devons pas envisager les matériaux et les bâtiments du berceau jusqu’ à la tombe, mais du berceau jusqu’à un nouveau berceau. Après son utilisation, le matériel de construction doit obtenir une nouvelle fonction avec un minimum de perte en énergie et qualité. Ce qui signifie sans procès de recyclage.
Much of what is called recycling is actually the down-cycling of a material to a lower grade use. Concrete can be “recycled”, but only as low value aggregate, wood debris can be ground up for wood fiber or mulch, but thereby loses its most valuable properties. Design for deconstruction, www.lifecycle.org
En d’autres mots : il ne suffit pas de mettre suffisamment de containers de déchets sur les chantiers. Nous devons concevoir d’une autre façon la construction de bâtiments. Il faut pouvoir démonter les bâtiments pour récupérer les matériaux sans problèmes. >>>
Chaque année nous produisons à Bruxelles 600.000 tonnes de déchets de construction ©Wekko, flickr.com
� �������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� prévention des déchets | zero waste à Bruxelles | p.
Cela s’appelle design for deconstruction ou encore design for reuse.
Some areas of building design represent a particular challenge in terms of achieving easily reusable and recyclable buildings, while others already provide a good choice of recyclable products. However there is still a need to refine current designs to accelerate the dismantling process where it is already possible and enable it where it is currently impossible. (…) On a psychological level, a change of mindset is required not only in terms of aesthetics, but also in terms of adopting and promoting reuse and recycling as a truly economically viable and desirable option, not only by clients, but by all the construction industry. Paola Sassi, University of Nottingham, Study of current building methods that enable the dismantling of building structures and their classifications according to their ability to be reused, recycled or downcycled,
Il s’agit là d’une petite révolution dans le secteur de la construction. Cette révolution n’est peut-être pas pour demain, mais pourquoi pas pour après-demain. La Région peut être le moteur de cette commutation. Il existe beaucoup d’analyses de matériaux et de techniques de construction en fonction de la facilité avec laquelle ils se prêtent au démantèlement et à la réutili-
p.10
sation. Les concepteurs disposent aussi de différentes listes de points d’attention. Il existe cependant aussi des analyses de techniques et de matériaux qui ne permettent pas le démontage, le réemploi et le recyclage. Tout ce qui s’applique de façon non-mécanique à d’autres matériaux (colle, vernis, silicones, plâtres) crée des problèmes pour le démontage. La Région peut aider à approfondir la connaissance dans ce domaine plus spécialement orientée vers la situation spécifique d’ici. Elle peut participer à l’élaboration d’instruments facilitant le travail des concepteurs. Il existe par exemple déjà un programme de calcul de l’impact environnemental d’un projet de construction en fonction de l’énergie, de l’eau et du matériel : GreenCalc+. Ce programme permet au maître de l’ouvrage ou l’autorité d’imposer un certain niveau d’ambition. Un approfondissement extra d’un tel instrument en direction de techniques appropriées sur le plan du démontage et de la réutilisation serait d’une grande utilité. La Région peut de même aider à répandre la connaissance. Nous entendons par là les projets pilotes, la recherche, la formation et la sensibilisation. Elle peut en cela collaborer avec le secteur de la construction, les architectes, les promoteurs. Les appels d’offres pour des bâtiments durables peuvent être plus attentifs à cette manière d’agir. Une telle phase de formation est également une phase de recherche dont la Région peut affirmer son niveau d’ambition. Elle peut examiner par ces projets pilotes quels matériaux s’avèrent
A l’avenir les bâtiments seront démontables ce qui permettra de réutiliser tous les matériaux. Dans les années qui suivent la Région pourra déterminer les techniques qui facilitent le démontage et la réutilisation, ce qui permettra,dans un stade ultérieur, d’imposer des normes au secteur. © 1steigercam – flickr.com, 3threecee – flickr.com
suffisamment intéressants sur le plan économique et environnemental pour la réutilisation dans notre marché et chercher ainsi la réponse à la question que voulons-nous. Elle peut déterminer quels matériaux et techniques elle souhaite éviter dans l’avenir étant donné leur obstacle au démontage. Dans une phase suivante la Région peut en arriver à interdire ces matériaux et techniques nuisibles et imposer les bonnes pratiques via le Règlement Régional d’Urbanisme et les permis. Le moment n’est pas encore venu mais nous sommes d’avis que la Région peut dès à présent prévoir dans son plan déchets à partir de quand une telle démarche impérative pourrait intervenir.
réutilisation Il est certain que design for reuse va de pair avec réutilisation ou réemploi. La récupération de matériaux implique l’existence d’un marché. Mais c’est là un sujet du chapitre suivant.
recommandations concrètes pour la Région Bruxelles-Capitale
» Introduire un système de distribution gratuite de sac tout venant, avec un quota relaté à la composition du ménage. Dès épuisement de ce quota obligation du ménage à acheter des sacs taxés. » Lier à ce système des efforts pour stimuler d’avantage le compostage à domicile et dans le quartier. » Diminuer les déchets d’emballage par la promotion et le financement de systèmes de remplissage. » Lancer bruxelles dans la direction du zero waste dans la construction : stimuler la recherche de la déconstruction et de la réutilisation, promouvoir des pratiques innovantes et préparer la règlementation.
| zero waste à Bruxelles |prévention des déchets : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
réemploi
le secteur invisible ? Une région n’est pas l’autre. Alors qu’en Flandre le concept kringloopwinkel est bien connu, grâce à un vaste réseau de magasins de réemploi qui couvre villes et villages, ce n’est pas tellement évident pour un Bruxellois d’en trouver l’équivalent. Il y a bien des magasins d’articles d’occasion correspondant aux kringloopwinkels, mais dans son ensemble, il manque au secteur un logo reconnaissable et un nom évident et unique. Le secteur lui même utilise des phrases du genre entreprises d’économie sociale se focalisant sur le réemploi. Nous mettons ainsi déjà le doigt sur un des problèmes majeurs : à Bruxelles le réemploi n’est ni visible ni reconnaissable. Un beau jour nous avons voulu tenter l’expérience : nous avons appelé le numéro vert de Bruxelles Propreté et demandé s’il
2)
existait une liste des magasins de réemploi où nous pouvions nous débarrasser de nos vieux objets. Ils ne savaient même pas de quoi nous parlions. (Nous avons encore essayé deux fois par la suite et là nous avons eu un peu plus de succès. Notre question a enfin mis la puce à l’oreille ! A une occasion le call center nous a aiguillé vers Bruxelles Environnement, une autre fois vers… les Pages d’Or ! Hourrah !)
le secteur perceptible ! En lisant ceci, vous seriez tenté de croire que dans notre ville le réemploi est réduit à la portion congrue. Chaque armoire ou chaque robe dont nous ne voulons plus, sont-elles donc condamnées à l’incinérateur ? Mais non. En réalité nos résultats sur le plan du réemploi ne sont pas mauvais. Les Bruxellois réemploient beaucoup. Ensemble les membres bruxellois des
organismes de coordination Ressources, rassemblent annuellement presque six kilos de marchandises par Bruxellois. Par leur entremise plus de trois kilos par tête de pipe bénéficient d’une vie nouvelle, une autre partie de ces six kilos va au recyclage et le reste aboutit jusqu’à présent dans l’incinérateur. De ce fait le pourcentage du réemploi se situe même un plus haut qu’en Flandre. Le groupe numériquement important de bruxellois au faible pouvoir d’achat pourrait s’avérer être ici un facteur déterminant.
le secteur à Bruxelles Cinquante-six entreprises wallonnes et bruxelloises, issues de l’économie sociale et qui s’occupent du réemploi, en fait, des centres de réemploi, sont coordonnées par l’organisme Ressources. Dix de ses membres sont actifs à Bruxelles. >>>
d é f i : 1) r é a l i s e r u n e c r o i s s a n c e i m p o r t a n t e des quantités de marchandises réemployées livrer une contribution à la lutte contre les dépôts clandestins 3) l i v r e r u n e c o n t r i b u t i o n à l a s e n s i b i l i s a t i o n du public difficile à toucher
� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������
zero waste à Bruxelles | p.11
© Stephanie Bandmann – Fotolia.com
contexte et défi
Si le concept ‘réemploi’ est peu visible à Bruxelles, les noms de différentes entreprises, qui s‘en occupent, ont des noms qui nous sont très familiers : Les Petits Riens, l’Armée du Salut, Oxfam… Ces organismes se sont déjà créés une place et une image depuis bien des années. Du même coup, on comprend mieux pourquoi le secteur avance en ordre de bataille dispersé. Chacune des dix entreprises bruxelloises collecte les produits usagés et essaye de leur trouver une nouvelle affectation. D’après Ressources, c’est ce dernier point qui est le plus important. Le secteur lui-même se voit en premier lieu comme ‘acteurs du fourbi réutilisable’. Ce n’est qu’en deuxième lieu qu’elles sont des ‘opérateurs de collecte de déchets’. Au contraire de la Flandre, les dix entreprises bruxelloises n’ont pas de périmètre propre et sont donc souvent actives sur le même terrain. Dix ‘opérateurs’ ou entreprises, ce n’est pas la même chose que dix points de vente. Une seule entreprise à souvent plusieurs magasins. Et quelques entreprises n’ont aucun magasin. Elles collectent pour distribuer gratis, pas pour vendre. Le clients sont divers : associations (surtout pour les PC), organismes publics comme les CPAS et, surtout, des particuliers. Chez Oxfam soixante pour cent des clients sont des particuliers. Environ la moitié des clients particuliers vit d’un revenu de remplacement. L’autre moitié fait plutôt partie des classes moyennes.
collaborer à la collecte Il y a pourtant moyen de faire mieux encore. D’après le plan déchets de 2003,
p.12
encore une certaine valeur, plutôt que chez Bruxelles Propreté. Ou encore, les autorités pourraient mieux impliquer les gens dans la collecte des encombrants. En 2004, la plateforme Haro sur les Déchets se demandait déjà pourquoi le secteur du réemploi ne pourrait pas constituer une partie de la solution contre les dépôts clandestins.
bourgmestre, rejoignez-nous dans le réemploi
Mise au rebut, mais repêché : un essoreuse à salade fabriquée au départ d’un ventilateur © Remix
dix pour cent des marchandises collectées par l’Agence régionale Bruxelles Propreté, sont encore utilisables. Le plan mentionne du même coup que ces dix pour cent doivent aussi effectivement être réutilisés. Hélas… à ce jour, ce n’est toujours pas le cas. D’après nos sources, Bruxelles Propreté ne fournirait pas un kilogramme de matériel réutilisable aux dix membres de Ressources. Les entreprises de réemploi ne doivent naturellement pas attendre passivement que Bruxelles Propreté vienne leur apporter des objets réutilisables. Elles peuvent essayer de convaincre le grand public de venir chez eux avec leurs ‘vieux fourbis’ qui ont
Rien d’étonnant : comparé à La Flandre les dix entreprises bruxelloises sont sousfinancées. Pourtant la Région Bruxelloise accorde plus de subsides que la Flamande. Les entreprises qui sont reconnues, reçoivent soixante euros par tonne réemployée et trente euros par tonne recyclée. De plus un certain nombre de membres du secteur reçoit des subsides en tant qu’Initiative locale pour le Développement de l’Emploi, ‘ILDE’. Et, sporadiquement, des budgets sont accordés pour des projets ponctuels comme, par exemple, la création d’un atelier de réparation. En Flandre les choses se passent comme suit : Ovam, la société flamande de traitement des déchets, budgétise chaque année un peu moins d’un million d’euros. Cet argent est réparti en fonction du nombre d’habitants de la zone couverte : un demi euro par habitant, un peu plus dans les zones à moindre densité d’habitation. Et le reste, au prorata du nombre de kilos réemployés. En 2006 le subside moyen d’Ovam se montait à approximativement 56 euros la tonne. Mais contrairement à la Flandre, aucune commune bruxelloise ne paye de contribu-
tion au réemploi, alors que presque toutes les communes flamandes octroient une indemnité de tonnage tant pour la collecte que pour le réemploi, indemnité qui se situe en moyenne entre 100 et 120 euros la tonne. La Région Flamande a fortement stimulé les communes pour qu’elles soutiennent les centres de réemploi. Les CPAS distribuent une sorte de subside à l’achat aux ‘art. 60’ et deux tiers d’entre elles, aux demandeurs d’asile et aux bénéficiaires du minimum vital. On sent donc déjà pointer les attentes du secteur : il veut surtout plus de collaboration avec les communes. Le secteur pense, par exemple, à une collaboration dans laquelle il serait responsable, pour le compte des communes, d’une partie des collectes à effectuer.
des déchets dans son entièreté, partant de la prévention, en passant par le tri, pour aboutir à la lutte contre les dépôts clandestins. Ils sont en effet en contact avec un public qu’on n’atteint qu’au compte-gouttes via les canaux classiques de la communication. Ce public, souvent composé de gens qui vivent d’un revenu de remplacement, ne sait également souvent pas ce que la politique attend d’eux sur le plan des déchets. Une possibilité est de développer ces magasins de réemploi en centres intégraux de proximité en matière de déchets et de consommation, une sorte de centres pour la consommation durable. Leur proximité et leur fonction au niveau de la vente peuvent contribuer à attire les gens.
développement durable ? Haro sur les Déchets, la plateforme des comités de quartier et des associations de terrain apparue en 2004, s’attend à ce qu’à Bruxelles, une partie de la solution de la problématique des déchets provienne du secteur du réemploi. Les magasins de réemploi peuvent représenter un important pas en avant pour la collecte globale à Bruxelles. La plateforme estime que c’est la raison pour laquelle nous avons certainement besoin de plus de magasins de réemploi. Pour les Bruxellois ces magasins de réemploi doivent également être plus visibles et plus reconnaissables. Ressources peut les aider dans ce sens. Les centres de réemploi peuvent, de plus, jouer un rôle important dans la sensibilisation concernant la problématique
Le réemploi a de l’avenir, mais le financement du secteur prend du retard par rapport au financement de l’Agence Bruxelles Propreté. © Find Eric, flickr.com
| zero waste à Bruxelles | réemploi : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
KRINGLOOPCENTRA EN FLANDRE En Flandre de Koepel van Vlaamse Kringloopcentra (KVK) regroupe tous les centres de réemploi reconnus. Vu la forte problématique des déchets et le chômage élevé durant les années 90, le nombre de centres et de magasins a fortement augmenté. Depuis 2000, on assiste plutôt à une consolidation. A un moment donné il y avait 40 centres mais quelques fusions ont ramené ce nombre à 33. Ensemble ils gèrent 100 magasins et 9 centres de réemploi pour electro-ménagers. Chaque centre a son propre périmètre. Des accords très clairs existent à ce sujet. La Région Flamande a également poussé dans ce sens car elle voulait un réseau couvrant tout le territoire. Pour appareillage, vélos et autres, il existe également un certain nombre d’ateliers de test et de réparation, bien équipés et qui livrent à différents centres de réemploi.
efforts pour favoriser la visibilité Deux des trois centres de réemploi ont adopté en 2002 une enseigne commune, le ‘Kringwinkel’. Leur propre nom continue à exister mais comme une sorte de sous-titre. Il y a actuellement un ‘Kringwinkel Spit’ dans la région de Leuven, un ‘Kringwinkel Televil’ à Vilvoorde. Pour le particulier c’est ce nom commun qui reste en mémoire. Les ‘Kringwinkels’ utilisent également le même lay-out pour leur logo et l’aspect de leurs camionnettes est également uniformisé, bien que le plus souvent ils ne les achètent pas ensemble.
collecte Les centres collectent en moyenne quelques 6,75 kg par Flamand. Un peu plus que les 5,8 kg des centres bruxellois. Même alors la quantité reste très basse. Cela représente seulement 1,16 % des déchets ménagers, en soi une fraction réellement minime. Il y a toujours plus de gens qui apportent eux-mêmes les produits aux centres de réemploi. Dans certains centres de réemploi cela se produit dans la moitié des cas. Pour le KVK cet aspect est très positif parce que “dans ce cas nous ne devons pas rouler”. Ce qui raccourcit d’autant le cycle du recyclage.
vente & réemploi Environ la moitié de la collecte entre en ligne de compte pour le réemploi. Cette proportion ne s’améliore pas, parce que le volume global de la collecte croît, contrairement à celui de la collecte sélective. Plus d’objets inutilisables font dès lors leur apparition. Mais en chiffres absolus le réemploi continue à augmenter. Via le réemploi, les centres arrivent actuellement à vendre environ 3 kg par habitant. Le volume croît chaque année. Ensemble les centres comptent 2,7 millions de clients.
stratégie 1 : créer un circuit et des débouchés pour le réemploi des matériaux de construction Aussi longtemps que l’idée de construire de façon démontable ne sera pas vulgarisée, chaque rénovation ou chaque démolition produira de gigantesques quantités de déchets. Pour la plus grande partie ils ne se composent que de sable et de matériaux pierreux. Ensuite on trouve des métaux, des plastiques, du bois… D’après nos informations, la plus grande partie serait recyclée. Mais, d’ores et déjà, bien des démolitions ou des rénovations produisent des objets réutilisables : lavabos de caractère, portes joliment décorées, poêles, poutres de soutènement, fils électriques, pierre bleue… Il existe déjà quelques mécanismes qui procurent une nouvelle vie à une partie de ces produits. Mais ici à Bruxelles il n’y a pas encore de circuits de réemploi bien organisés pour cette sorte de matériaux.
on le fait déjà à l’étranger Aux Pays-Bas, Bouwcarrousel bv est actif depuis 1999 en tant qu’entrepreneur et organisation commerciale. Profitant de chantiers de démolition et de rénovation, ils démontent les éléments de construction et d’installations réutilisables et les proposent en seconde main. Ils vendent portes, châssis de fenêtre avec double vitrage, sanitaires, cuisines et fournitures électriques. Aux USA le Building Materials Reuse Association est actif, un organisme sans but lucratif et éducatif, créé pour promouvoir le démontage et le réemploi de matériaux de construction. Sur leur website on trouve une liste des organisations membres qui proposent de tels services. Cela va
La démolition d’un grand immeuble à bureaux produit d’énormes quantités de matériaux qui feraient les choux gras de bien des associations, PME et institutions. Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’existe pas encore de circuit qui accorderait l’offre à la demande. A l’étranger il existe de nombreuses organisations qui se spécialisent dans la collecte et la vente de matériaux de construction réutilisables. © Velo Steve, flickr.com
d’entreprises de démontage sélectives, en passant par des associations qui livrent des matériaux de seconde main bon marchés à d’autres organismes sans but lucratif, jusqu’aux entreprises qui achètent et revendent du vieux bois.
et chez nous ? Ecoshop, un réseau de 15 magasins de seconde main qui stockent les objets des particuliers et les proposent à la vente, met régulièrement en vente des matériaux provenant de démolitions et de rénovations. >>>
� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� réemploi | zero waste à Bruxelles | p.13
Les magasins Ecoshop existent uniquement en Flandre. Ecoshop Antwerpen, un magasin qui fonctionne dans un contexte urbain comparable, vend par exemple aisément lavabos et pots de WC, boilers et baignoires. Troc International, quant à lui a des magasins à Bruxelles et opère également d’une manière semblable. Et naturellement, le particulier peut lui aussi proposer ses objets directement sur internet. Croisade contre la Pauvreté est une petite association, membre de Ressources, dans les environs de Namur. L’association démolit des bâtiments gratuitement et récupère les matériaux pour les vendre par la suite. Elle s’attaque à une dizaine de bâtiments par an, bons pour quelques 3 000 tonnes de déchets. Les bâtiments sont tant des maisons unifamiliales que des bâtiments industriels plus volumineux. Elle travaille parfois également à Bruxelles. D’un bâtiment moyen elle retire environ 180 tonnes de matériaux vendables. Elle conserve uniquement les poutres, les pierres et les portes massives. Ce sont surtout les frais de stockage élevés qui constituent un obstacle. Croisade veut délibérément conserver ses dimensions réduites et son caractère informel et opère, en grande partie, sur base de travail volontaire. L’entreprise ne fait aucun effort en vue d’accroître la demande en matière de démontage. La demande en produits réutilisables ne doit pas augmenter elle non plus. Un catalogue des objets en stock est, par exemple, tout à fait inexistant. A Bruxelles, la grande entreprise de construction Stallaert démolit une cinquantaine de bâtiments par an mais vend relatip.14
Après une démolition ou une rénovation, seule une très petite fraction de matériaux bénéficie d’une seconde vie. © FaceMePLS, flickr.com
vement peu de produits qui en proviennent. Seuls les bâtiments avec pierres de parement contiennent beaucoup de matériaux réutilisables : ils confient la collecte d’environ la moitié des matériaux, à des firmes de réemploi spécialisées. Hélas, par an, Stallaert démolit tout au plus quelques bâtiments présentant des pierres de parement. Stallaert retire peu des bâtiments industriels, parce que les quantités sont le plus souvent minimes. Chez Stallaert on estime que ‘le jeu n’en vaut pas la chandelle’. Dans des cas pareils, ces quantités relativement petites de matériaux de grande valeur et réutilisables, disparaissent tout simplement avec les déchets de démolition. Ce qui fait que pour cette firme, la quantité de matériaux réutilisables se monterait plutôt à quelques centaines tonnes par an, plutôt qu’à des milliers comme chez Croisade.
plaquer les bureaux Le créneau commercial semble se trouver dans les bâtiments à bureaux. Tant Stallaert que Rotor asbl, une association qui oeuvre pour le réemploi des déchets industriels, confirment que la démolition d’un grand bureau produit des quantités considérables de matériaux réutilisables. Portes pare-feu, parois de bureau démontables (parfois même de très chères parois en verre avec éléments blindés), sols flottants, coûteux
équipements d’éclairage, faux plafonds… tous des matériaux réutilisables. Ces objets sont triés mais n’aboutissent malgré tout pas dans un circuit de réemploi. Le tri sert uniquement au traitement des déchets. Stallaert prétend que ‘pas un chat ne veut de ces matériaux’, bien qu’ils aient une valeur parfois considérable. Ils estiment que, dans la Région Bruxelloise, 2 à 3 grands bâtiments à bureaux sont démolis chaque mois. Certains calculs montrent, par estimation, que cela équivaut bien annuellement à deux mille armatures TL et des milliers de mètres carrés de sols flottants pour ordinateur. L’offre de matériaux de bureau réutilisables existe donc, mais il n’y a pas de demande. Pour les grandes firmes de tels matériaux n’ont sans doute pas le juste standing. Mais associations, autorités et PME peuvent constituer un bon débouché pour des bureaux de seconde main et bon marchés C’est de cette manière que Rotor a équipé ses propre bureaux, en recourrant à des déchets de démolition de bureaux.
matériaux de construction à Bxl : opportunités de réemploi Un opérateur provenant de l’économie sociale, ou même une firme privée, pourrait peut-être sauter dans la brèche pour organiser la collecte et créer des débouchés pour la vente de ces produits.
Les différents contacts à qui nous nous sommes adressés, identifient quatre niches entrant en ligne de compte en tant que débouchés pour les matériaux de construction réutilisables. » Les gens qui cherchent des matériaux bon marché. Pensez au public des acheteurs par nécessité, rénovateurs aux moyens limités, travailleurs au noir, bricoleurs… Cette sorte de gens qui construisent un mur autour de la fenêtre qu’ils ont pu dénicher. Ils travaillent actuellement avec des matériaux bon marché mais inférieurs et pourraient envisager d’acheter des matériaux de seconde main. Ces derniers peuvent être tout aussi bon marché, mais d’une meilleure qualité que ce qu’on trouve dans les magasins de bricolage. Il s’agit donc d’une clientèle pour les fractions de moindre valeur. De petits organismes – asbl ou PME – et les autorités qui veulent se procurer un équipement de bureau modulable et bon marché, s’inscrivent également dans ce segment. Peut-être est-ce là la niche la plus intéressante. De plus, on peut attendre des asbl et des autorités qu’elles soient réceptives à des finalités écologiques de type réemploi. » Un tel public-cible, mais cependant spécifique, est constitué par l’économie
sociale, les services pour petits dépannages, les ‘ateliers pour formation par le travail’ et autre projets d’insertion socioprofessionnelle. Pour leurs formations et rénovations ils ont intérêt à travailler avec des matériaux bon marché. Et eux aussi sont susceptibles d’intérêt pour l’écologie. » Il est naturellement plus facile de trouver acquéreur pour des matériaux dotés d’une sérieuse plus-value patrimoniale. Il existe sans aucun doute une niche dans laquelle on est prêt à faire des efforts et à payer plus pour acheter des pièces exceptionnelles. Cela ne représente sans doute qu’une très petite fraction des déchets provenant de la construction ainsi qu’une minorité des matériaux réutilisables. Mais ceci serait peut-être plus une matière de la compétence d’une politique du patrimoine que d’un plan déchets. » Et, enfin, il existe une quatrième niche qui se situe entre le marché dit économique et le marché issu du patrimoine, celui des gens aux moyens financiers limités, qui ne sont pas à la recherche de pièces vraiment antiques mais bien d’objets qui, à l’origine, n’ont pas de valeur particulière mais qui, vu leur âge, en ont acquis une au fil des années. Le marché du rétro en quelque sorte. Pensez à ces lavabos des années 50, à ces clenches de porte amusantes, à une poutre, etc. Pour satisfaire ce public, une bonne logistique est nécessaire. Un catalogue de toutes les pièces uniques peut constituer un pas dans la bonne direction.
| zero waste à Bruxelles | réemploi : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
stratégie 2 : augmenter la visibilité des magasins de réemploi le bataillon des petits et des grands porteurs de drapeau Comment pouvons nous rendre le secteur du réemploi plus proche des gens ? Comment pouvons nous rendre ce secteur plus visible ? Au cours de la table ronde, les opinions allaient plutôt dans le sens d’un vaste réseau de magasins, plutôt que vers un ou quelques colosses centralisés. Mais l’idéal réside probablement dans une combinaison des deux éléments. D’une part des magasins plus petits pourraient continuer à exister dans les quartiers et leur nombre augmenter encore. Ces petits magasins sont nécessaires pour que l’offre reste plus proche du client. Le manque de place contraint alors à une envergure limitée : de vastes espaces pour magasins ne se trouvent pas partout. De plus petits magasins peuvent également s’adresser à un autre public parce qu’ils sont souvent conviviaux et spécialisés dans l’une ou l’autre ligne de produits. En outre, un certain nombre de ‘portedrapeaux’ ou ‘projets phares’ sont également nécessaires : de vastes magasins, bien connus, avec une gamme étendue d’articles et un vaste choix pour chaque article. Ces derniers ont leur propre pouvoir d’attraction et bénéficient d’une plus grande notoriété. Le table ronde lance également un défi : de grands ‘supermarchés de la récup’. Ces derniers peuvent se montrer conviviaux en ajoutant, par exemple, un bar central, qui en sera le coeur et pourra servir de centre de rencontres. Ce qui établit également un lien avec la stratégie numéro trois.
Un tel réseau étendu de magasins ne veut pas encore dire, par définition, qu’il faut plus d’acteurs ou d’entreprises de réemploi. Il suffit peut-être de continuer avec le même nombre d’acteurs, mais le nombre de magasins qu’ils gèrent doit, lui, être augmenté.
pouvoir d’attraction Pas tous les magasins de réemploi se trouvent sur un emplacement bien visible. Et tous ne sont pas pour autant pourvus d’une belle et marquante vitrine ou d’un espace magasin attrayant. Une étude en vue de l’amélioration du ‘look’ de chaque magasin, peut nous aider pour mettre à jour les manquements les plus importants. Des investissements en termes de visibilité et d’attractivité, peuvent constituer le prochain pas.
inconnu = mal-aimé Qu’est-ce qui est nécessaire pour mieux faire connaître le secteur dans son ensemble ? Sans doute un peu de publicité, conçue conjointement avec le secteur. Et par là nous n’entendons pas uniquement la classique campagne de publicité. Une meilleure collaboration avec bien d’autres instances pourrait beaucoup mieux mettre le réemploi en valeur. Nous pensons en premier lieu à l’Agence Bruxelles Propreté. Actuellement l’agence ne fait guère la promotion de l’existence des magasins de réemploi. Le call center de l’agence n’est pas en état de procurer à ses clients une liste des magasins de réemploi. Et sous le mot clé ‘vos déchets’, leur web-
site ne mentionne nulle part la possibilité de donner une deuxième vie aux objets, même pas dans la catégorie des ‘encombrants’. C’est uniquement sous le mot clé ‘nos services’, dans les brochures traitant du réemploi, et plus loin, sous ‘collecte des encombrants sur demande’ que l’on trouve une mention du concept ‘réemploi’. Pourtant tous les objets réutilisables ne tombent pas dans la catégorie des ‘encombrants’. Et bien que ces brochures, traitant du réemploi, diffèrent par commune, on n’y trouve même pas de liste mentionnant adresses, numéros de téléphone ou sites web des magasins locaux de réemploi. On y lit seulement le nom de quelques entreprises de réemploi et encore uniquement à titre d’exemple. D’après la hiérarchie européenne des déchets, il est logique d’attribuer une place prépondérante sur le site de Bruxelles Propreté à la possibilité du réemploi. C’est faisable au niveau des pages concernant ‘vos déchets’ et ‘nos services’, voire même dans la homepage. Et en caractères clairement lisibles. Le call center et l’équipe d’animateurs de Bruxelles Propreté peuvent également hériter de la mission consistant à intéresser les gens à pratiquer le réemploi. Demander spontanément à son public si une partie de leurs déchets est encore utilisable, peut avoir un impact significatif. Et s’ils peuvent donner aux gens les noms et adresses des magasins de réemploi, ils nous permettront assurément de faire encore un pas en avant. Le secteur peut également diffuser sa publicité via le commerce de détail, les
CPAS, les maisons de quartier et les services communaux et de propreté. Ces acteurs peuvent aiguiller systématiquement leur public vers les centres de réemploi.
uniformisation light Et, naturellement, se pose alors la question de la visibilié du secteur dans son ensemble. Un concept comportant quelques grands porteurs de drapeau pourrait garantir une certaine continuité au niveau du réemploi. Mais il faut plus. Depuis peu une discussion est en cours au sein de Ressources, concernant un nom et un logo communs, en vue d’augmenter la visibilité du secteur. C’était une demande explicite de la plateforme Haro sur les Déchets. On y a également examiné la manière dont la Flandre s’est organisée. Mais tous les membres de Ressources ne sont pas convaincus de l’utilité ou de la faisabilité d’une telle uniformisation. Quelques membres ont, momentanément, une si forte image, que se serait probablement très désavantageux que d’abandonner tout simplement leur nom. Ceci vaut peut-être à court terme, mais, à long terme, chacun – y compris les membres plus performants – pourrait certainement cueillir les fruits d’un changement de nom. Quoiqu’il en soit, il existe une autre forme d’uniformisation, plus facile à réaliser. Une uniformisation light où nous pensons surtout à un logo commun. Une qualité homogène est la première condition pour une approche commune. Actuellement la qualité des produits diffèrerait encore trop entre les divers acteurs.
Les Petits Riens dans la rue Américaine. En moyenne, le Bruxellois achète annuellement trois kilos de marchandises dans une boutique de réemploi. Pas mal, mais pour croître encore, les magasins de réemploi devraient devenir beaucoup plus visibles et reconnaissables. © annerre, flickr.com
Dans le contexte actuel, si ces acteurs se faisaient connaître ensemble, l’éventuelle plus faible qualité, proposée par certains magasins de réemploi, menacerait d’avoir un effet négatif sur l’image d’un autre. Un premier pas serait de travailler à un nivellement sur le plan de la qualité. Vers le haut bien entendu. Une autre matière prioritaire réside naturellement dans les différences entre les ‘entreprises’. Certaines se concentrent sur le textile, d’autres sur les appareils ménagers. Leur approche est également souvent différente. Un ‘look’ commun pour les différents magasins spécialisés disposant d’un assortiment d’articles limité et différent, peut prêter à confusion pour le public. Une telle unification constitue, sans aucun doute, un processus de mûrissement dans lequel la communication est essentielle.
� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� réemploi | zero waste à Bruxelles | p.15
stratégie 3 : améliorer la collecte magasins de réemploi en tant que parcs à collectes sélectives Haro sur les Déchets estimait qu’un rôle important dans la collecte des déchets est dévolu aux magasins de réemploi. Sur le plan des déchets, ils pourraient, en se développant au niveau de leur quartier, se révéler être une sorte de plaque tournante ou d’âme inspiratrice. Le grand avantage des magasins de réemploi est qu’ils sont ancrés dans leur quartier. Et qu’ils sont reconnaissables. De la sorte, ils peuvent même se profiler comme des centres où les gens font facilement un saut, achètent quelque chose et, du même coup, y apportent leurs vieux objets. Cela ne serait pas seulement positif dans la lutte contre les dépôts clandestins, mais également pour la collecte sélective.
Si nous arrêtons de punir les magasins de réemploi quand ils collectent des déchets, ils pourraient, en partie, pallier à la nécessité de parcs à conteneurs et aider ainsi à prévenir les déversements clandestins. © mercuryvapour, flickr.com
p.16
Des points de dépôt fixes, accessibles aux habitants, sont un instrument important et relativement bon marché pour augmenter le niveau de la collecte. En principe c’est à cela que devraient servir les parcs à conteneurs. Une forte croissance du nombre des parcs à conteneurs est absolument nécessaire pour faciliter la collecte. Dans le texte de la Plateforme Haro sur les Déchets on lit :
La Région doit développer plus avant ses propres réseaux de parcs à conteneurs. Nous proposons un objectif clair : un parc à conteneurs par 80 000 habitants, pourrait, par exemple, être le but poursuivi. A titre de comparaison : chaque commune flamande doit avoir un parc à déchets par 10 000 habitants et à partir de 30 000 habitants, un deuxième est obligatoire. Pour l’instant nous ne tiendrons pas compte des densités flamandes et wallonnes, mais pour atteindre l’objectif d’un parc à conteneurs par 80 000 habitants, nous devrions compter quelques 13 parcs à conteneurs pour notre Région. Depuis des années déjà, la Région elle-même se rend compte de la nécessité d’une croissance du nombre de parcs à conteneurs. C’est surtout sur ce plan que l’offre de nos autorités demeure en défaut. Comparativement à La Flandre et à la Wallonie, Bruxelles collecte beaucoup moins via les parcs à conteneurs et beaucoup plus via la collecte à domicile. Le
grand désavantage est que cette dernière ne s’opère pas de manière très sélective. La fraction ainsi collectée ne peut donc pas servir pour le réemploi, pas plus que pour le recyclage. Malheureusement nous n’enregistrons pas de progrès. La Région elle-même reste coincée à 2 parcs à conteneurs et seules 8 communes en organisent. De plus aucun de ces parcs à conteneurs n’accepte le même nombre de fractions de déchets. Il faut donc certainement encore ajouter des parcs à conteneurs, mais la progression reste difficile. Le nombre de terrains est très limité et lorsqu’un terrain est disponible, personne ne veut y voir un parc à conteneurs. Sans minimaliser la nécessité des parcs à conteneurs, nous pensons que les magasins de réemploi pourraient combler une partie des besoins. Ce qui ne vaut naturellement pas dans la même mesure pour la pierraille ou l’asbeste, que pour les meubles, les jouets, les textiles, les ustensiles de cuisine, les vieux sanitaires ou autres matériaux de construction. Pour autant que les magasins de réemploi se montrent moins sélectifs à la collecte, il est indubitable que nous disposons encore d’une large marge de progression. Quand il y a suffisamment de place, nous pouvons également envisager d’installer des bulles à verre et des bacs à papier ou à PMD auprès des magasins de réemploi. Là où la place est limitée, cela peut se faire sous terre, au seuil des magasins de réemploi. De la sorte nous augmenterons fortement le confort des habitants, ce qui profitera également à la collecte. Dans le
La pompe à vélos devient un casse-noisettes. © Remix
meilleur des cas celui qui fait place nette dans sa cave ne devra dès lors plus passer qu’à un seul endroit.
pas de punition pour un travail bien fait Qu’est-ce qu’on constate ? Le secteur du réemploi, lui-même, ne partage pas notre idée d’augmenter la collecte. Il est rétif en face d’une croissance massive des collectes. Il frissonne même à l’idée d’une association à la notion de ‘déchets’. Cela tient au fait que les kilos collectés non sélectivement par un particulier, contiennent une grande quantité d’objets inutilisables. Et, actuellement, les centres de réemploi ne sont pas récompensés mais punis quand ils collectent des objets inutilisables. Tout ce qui n’est pas propre au réemploi ou au recyclage, va à l’incinérateur. Pour chaque tonne qu’un centre de réemploi envoie aux déchets restants, l’entreprise d’incinération publique-privée leur facture 110 euros. Ce qui constitue une saignée considérable pour les entreprises de réemploi et forme un contraste criant avec les 60 euros de subsides par tonne vendue. C’est donc logique qu’ils veuillent limiter autant que possible la quantité de ‘brol’ qu’ils collectent. Cette facturation pour incinérer les déchets est-elle vraiment justifiée ? Au cabi-
net du secrétaire d’état à la propreté on est persuadé que oui. Cela stimule en effet les entreprises de réemploi à revendre, autant que possible, les produits collectés. Sans cette facture le risque existerait qu’elles se montrent sélectives et proposent moins de produits à la vente pour, par exemple, économiser l’espace de stockage. Cet argument n’est pas absurde. Mais la question est de savoir si les entreprises de réemploi ont vraiment besoin de cette stimulation supplémentaire pour tendre à un réemploi maximal ? Leurs recettes sont en effet déjà dépendantes des quantités qu’elles remettent sur le marché, d’abord par le montant de la vente, mais aussi grâce aux subsides. Elles reçoivent en effet 60 euros par tonne réemployée. Chaque tonne recyclée leur rapporte 30 euros de subsides.
et en Flandre ? Les centres de réemploi flamands ont choisi de développer un réseau plus dense de magasins, parce que cela facilite justement la collecte. Pourtant ils payent aussi pour leurs déchets restants, en moyenne même 120 euros par tonne. Mais, dans un certain nombre de communes, le soutien aux centres de réemploi prend la forme d’un prix de revient diminué par tonne de déchets restants. Sur le plan régional existe également une réduction de la taxe pour le déversage et l’incinération des fractions restantes. Ce sont des mesures qui aident. Le Kringwinkel de Vilvoorde se fait également fort, par exemple, de disposer d’une réception efficace qui peut bloquer
| zero waste à Bruxelles | réemploi : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
une grande partie du ‘brol’ avant qu’il n’entre dans le magasin. Remarquez qu’une telle approche ne répond que partiellement à la demande de la Plateforme Haro sur les Déchets. Si nous voulons éviter d’avantage les dépôts clandestins en collectant plus dans les magasins de réemploi, nous ne devons justement pas bloquer le ‘brol’. Les gens pourraient dès lors, autant que possible, apporter ce brol au magasin de réemploi.
en cours. En 2007, la dotation régionale se montait à 108 millions euros. Si l’on sait que, cette année-ci, elles ont collecté 500 000 tonnes, cela revient donc à un subside d’un gros 200 euros par tonne de déchets collectés. Une très claire disparité avec ce que reçoit le secteur du réemploi. Les conditions dans lesquelles les associations doivent travailler, sont donc nettement différentes de celles des administrations.
2 poids et 2 mesures
Devrions-nous peut-être adopter un autre point de vue ? Tout compte, fait la situation actuelle en revient à ce constat : les déchets rapportent ! De nos jours il est beaucoup plus rentable de collecter les déchets en plus grand nombre que d’opérer, parmi les déchets, une soigneuse sélection des objets réutilisables et les proposer à nouveau à la vente. Trois fois plus même ! Ce qui, à nos yeux, est une aberration. Une augmentation des subsides au secteur du réemploi peut mettre fin à cette situation absurde. Mais, indépendamment de savoir s’il y a de l’argent pour ce faire, surgit une autre objection. Ce genre d’augmentations ne résout pas entièrement le problème, elles le rendent seulement moins pénible. Le mieux serait de trouver un mécanisme qui stimule les entreprises de réemploi à récolter autant que possible. Et de vendre ensuite, autant que faire se peut, les produits collectés.
Comment pouvons nous organiser l’un et l’autre sans punir financièrement le secteur du réemploi ? Quoiqu’il en soit, il faut combler l’absurde fossé entre les recettes et les dépenses des entreprises de réemploi. Mais peut-être devons nous combler ce fossé d’une autre manière. Non en remettant en question la facturation des déchets restants, mais en augmentant les recettes. (D’ailleurs Bruxelles Propreté doit elle aussi payer pour chaque tonne de déchets qu’elle fait incinérer, mais pas plus de 75 euros. D’après nos informations elle paye son dû à l’entreprise mixte Bruxelles Énergie, qui gère l’incinérateur et dont elle est actionnaire.) Devons-nous octroyer plus de subsides aux acteurs du réemploi par tonne de produits vendus ? C’est une piste. Il suffit de faire la comparaison avec les recettes de Bruxelles Propreté. Chaque année le gouvernement de la Région octroie un montant aux agences pour leurs activités en matière de collecte des déchets et apparentés. Ce montant est attribué indépendamment des prestations de l’entreprise pour l’année
déchets = big business
collaboration avec Bruxelles Propreté Est-il réaliste de reconnaître les entreprises de réemploi comme opérateurs de collecte
Devant chaque magasin de réemploi, il faudrait des bulles à verre, papier et autres fractions sélectives. Eventuellement sous terre. Nous augmenterions de la sorte la notion de service au particulier et l’attrait du magasin de réemploi. © Wim Didelez
et de les subsidier également dans cette optique ? La Région frémit à cette idée. Ici prévaut l’opinion que la collecte est un service public et doit donc rester entre les mains d’une entreprise publique. Et si nous lâchons le monopole des autorités sur la collecte, nous ouvrons la boite de Pandore. Les entreprises privées forceront alors la porte, avec l’argument de la libre entreprise, pour privatiser ce service public. Qu’est-ce qui représente dès lors une alternative faisable ? Pour autant naturellement que l’espace physique existe, créer, dans certains magasins de réemploi, un kiosque ou un guichet séparé géré par Bruxelles Propreté, où les déchets non réutilisables seront du même coup collectés sélectivement. On peut travailler ici avec une équipe détachée qui s’occupera de ces fractions. De la sorte le monopole des autorités est maintenu intact et on augmente malgré tout les prestations de service envers la population. Cela permet, de plus, une sorte de séparation entre le magasin de réemploi et Bruxelles
Propreté, qui se consacre dès lors aux déchets pur sang. De plus, l’entreprise de réemploi peut ainsi éviter l’association avec la notion ‘déchets’. Il faut investiguer le possible financement d’un tel système. Mais l’intention est claire : si les responsables de l’entreprise de réemploi savent que la sanction pour la collecte des déchets restants disparaît, ils peuvent, sans inhibition, livrer des efforts supplémentaires en vue de collecter plus de produits. Ce qui signifie que le financement ne peut pas être entièrement à charge de l’entreprise de réemploi car, dans ce cas, la sanction financière continue naturellement à exister.
n’y a t-il que du ‘brol’ dans les conteneurs ? Les parcs à conteneurs de Bruxelles Propreté pourraient également devenir des points de rassemblement pour les objets réutilisables. D’après l’estimation du précédent plan déchets, 10 % de ce qui entre devrait être réutilisable. Mais qu’est-ce qui
s’avère ? Au départ de Bruxelles Propreté rien n’aboutit au secteur du réemploi. Tout irait soit au recyclage, soit à l’incinérateur. Il n’y a aucun doute que la collaboration entre Bruxelles Propreté et le secteur du réemploi pourrait être bien meilleure. Une bonne nouvelle, pourtant : on s’en occupe ! En collaboration avec Ressources, l’agence a mis sur pied le projet d’écopoles. Ce projet veut, avec de l’argent provenant de l’Europe, développer un pool d’entreprises d’économie sociale à Forest. A l’avenir Bruxelles Propreté laisserait, dans cette écopole, trier ses camions d’encombrants par les travailleurs des membres de Ressources. Ce qui est réutilisable, irait alors directement vers une des entreprises de réemploi en vue de la vente ou de la réparation.
collecte à main douce ? Ceci constitue un excellent plan, mais vu le fait que les travailleurs de Bruxelles Propreté assurent la collecte (rappelezvous le monopole) et que ces travailleurs >>>
� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� réemploi | zero waste à Bruxelles | p.17
stratégie 4 : réparer plus de produits n’ont ni l’habitude ni l’entraînement pour se charger de marchandises réutilisables, la question est de savoir si beaucoup d’objets intacts sortiront de ces camions. De plus des bruits tenaces courent que les travailleurs de l’agence elle-même, savent bien comment tirer parti des objets les plus intéressants qu’ils dénichent. D’après nous la solution est ailleurs. Et nous ne devons pas la chercher très loin…
Bruxelles Propreté sur l’échelle de Lansink Les entreprises de réemploi étant subsidiées sur base de leurs performances, pourquoi cela ne pourrait-il dès lors s’appliquer également à Bruxelles Propreté ? Pourquoi l’agence n’aurait-elle pas tout autant besoin d’un stimulant pour viser le réemploi ? Ne ferions-nous pas mieux de récompenser cette entreprise au prorata du nombre de tonnes qu’elle collecte, en lieu et place des dotations forfaitaires que la Région leur alloue actuellement ? Ne pourrions-nous pas, de fait, récompenser l’entreprise si elle fait preuve d’attention vis-à-vis du réemploi ? Il serait intéressant d’envisager le prochain mécanisme de subsides comme suit :
(A + 2B + 3C)S = X où : A = quantité de déchets collectés de manière non sélective (en tonnes) B = quantité de déchets dirigés vers un circuit de recyclage (en tonnes)
p.18
C = quantité de produits collectés qui sont acceptés par les entreprises de réemploi (en tonnes) S = subside de base à la tonne X = subside total attribué à Bruxelles Propreté pour l’année concernée En d’autres mots, nous attribuons un subside de base à Bruxelles Propreté par tonne de déchets collectés non sélectivement, plus un subside deux fois plus élevé par tonne de déchets recyclés, plus trois fois le subside de base pour les marchandises réemployées. Ce qui serait parfait, car cela suit la hiérarchie des déchets acceptée par l’Europe, appelée échelle de Lansink : rendre le réemploi prioritaire, le recyclage dans une moindre mesure et l’incinération moins encore. Ainsi nous stimulerions enfin Bruxelles Propreté à mieux se consacrer à des collectes sélectives ainsi qu’à des collectes en vue du réemploi. Jusqu’à présent aucun stimulant financier ne pousse l’entreprise à adapter son système de collecte à la hiérarchie des déchets. Concrètement : il est parfaitement possible de calculer ce que le S aurait pu être si nous avions appliqué ce mécanisme de subsides pour 2007 et 2008. Et nous pouvons donc également calculer le S idéal pour l’année prochaine. Ce S devrait, au mieux, se situer juste un peu en dessous du chiffre pour 2008, de manière à stimuler Bruxelles Propreté plus fortement encore.
spécialité de la maison Un des représentants du secteur nous a dit à la table ronde que, pour croître mieux encore, ils doivent se spécialiser. En premier lieu dans les réparations, pas dans la vente. Une entreprise peut vendre ce qu’une autre a réparé. C’est ce qui se passe déjà dans une certaine mesure – Oxfam livre, par exemple, des PC aux Petits Riens – mais assez rarement. Les différentes entreprises de réemploi bruxelloises sont encore peu complémentaires. Pourtant elles ne peuvent pas toutes posséder le know-how et l’appareillage pour réparer meubles, ordinateurs ou vélos. Un atelier spécialisé dans un domaine bien défini dispose, par exemple, de plus de pièces de rechange qu’un atelier qui doit parer au tout venant. Si nous lançons de nouveaux circuits de réparation, le réemploi peut faire un saut en avant. Le secteur pense surtout aux vélos, Gsm, meubles, appareils ménagers, fenêtres & portes et autres matériaux de construction, etc. Ce sera sans doute la
tâche de la Région de stimuler ce type de spécialisation plus poussée.
docteur-fourbi Nous pouvons en outre envisager d’équiper le magasin de réemploi d’un atelier de réparations ouvert. Dans un tel atelier machines et matériaux pourraient être disponibles, ainsi qu’un moniteur technique qui peut conseiller les habitants de Bruxelles en matière de réparation de leur matériel hifi, de leur meuble ou de leur vélo. Un sorte de docteur-fourbi. Ce ‘docteur’ peut même les aider à réparer l’objet en question. Ce qui stimule la créativité et le ‘faire soi-même’. Un atelier de réparations peut également être prévu où, moyennant payement, les travailleurs de l’entreprise effectuent des réparations pour les particuliers. On devrait peut-être situer ce type d’ateliers dans les environs immédiats d’un parc à conteneurs, de sorte qu’on puisse, sur le champ, se débarrasser des objets irrécupérables.
impact sur l’environnement Chaque fraction de produits présente ses propres obstacles et ses propres points d’attention. Nous avons explicité plus haut la problématique des matériaux de construction. Les appareils ménagers constituent une histoire bien différente : avant d’investir des budgets supplémentaires dans la réparation et dans le réemploi de vieux appareils électriques, une analyse sérieuse de l’impact de ces objets sur l’environnement, est une absolue nécessité. Les anciens appareils consomment en effet plus d’énergie. Dans le cas, principalement, d’appareils qui produisent de la chaleur ou du froid, la différence peut être tellement grande que, sur le plan de l’environnement, le profit devient incertain par rapport aux nouveaux appareils. Une enquête devra établir s’il vaut mieux se focaliser sur d’autres appareils. De toute façon il reste suffisamment d’appareils qui ne consomment pas tellement d’énergie. Pensez aux ramasse-miettes, aspirateurs, mixers, appareils hifi, ventilateurs, etc.
Si la Région investit dans des ateliers de réparation spécialisés et des ‘docteurs-fourbi’, le réemploi croîtra encore sérieusement. © FaceMePLS, Flickr.com
| zero waste à Bruxelles | réemploi : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
stratégie 5 : magasins de réemploi comme centres de proximité pour la consommation durable
Les magasins de réemploi atteignent les gens qui lisent, peu ou prou, ni brochures ni sites Web. Cela en fait des partenaires privilégiés de la prévention des déchets. © Oxfam
centres de proximité pour l’information et la sensibilisation La table ronde s’est également concentrée sur le rôle des magasins de réemploi dans la communication et la sensibilisation des groupes difficiles à toucher. Il s’agit donc d’un point du débat qui recoupe le thème de l’autre table ronde (voir sur ce point le chapitre ‘sensibilisation et communication’). Les magasins de réemploi sont imbriqués dans le quartier. Certains sont bien visibles et connus. Dans l’ensemble ils proposent des produits qui attirent un public à faible pouvoir d’achat, les gens qui disposent d’un revenu de remplacement. C’est aussi, justement, le public que les autorités n’atteignent que difficilement via les campagnes d’information. La Plateforme Haro sur les Déchets suggère que les magasins de réemploi se profilent comme des centres où les gens peuvent non seulement acheter des produits, mais également recevoir infor-
mations et conseils concernant la prévention des déchets, le tri, la collecte des fractions restantes, etc. Pour les représentants des entreprises de réemploi cela n’est pas tellement évident. Les gens du secteur sont réticents face à une forte association avec le concept ‘déchets’. Ce qui a naturellement rapport à cet effet pervers : si elles se profilent en tant qu’une sorte de ‘maisons à déchets’, elles risquent de collecter beaucoup plus de produits inutilisables, ce qui ferait monter leurs frais en flèche. De plus l’association avec les déchets pourrait porter préjudice à l’image de leurs produits. Pour ces raisons, les entreprises préfèrent continuer à se profiler en tant que vendeurs de produits de seconde main.
éviter toute association avec les déchets Des opportunités existent pourtant. Les représentants des entreprises de réemploi,
présents à la table ronde, verraient d’un bon œil un développement dans le sens d’une sorte de centre d’informations à la consommation durable. On peut dès lors parler de sensibilisation concernant la consommation. Dans la pratique nous pouvons développer cet axe de fonctionnement en créant cafétarias, showrooms, restaurants ou salles de réunion, en plein milieu des grands magasins de réemploi. Des campagnes publiques doivent familiariser les gens avec cette nouvelle fonction des magasins. Le personnel doit recevoir une formation en vue de fournir conseils et encadrement. Et peut-être devons nous aller à la recherche d’emplacements nouveaux et plus vastes, une quête dans laquelle les autorités locales peuvent apporter leur assistance. Pour autant que les entreprises de réemploi collaborent avec d’autres instances, ce rôle peut encore être renforcé. Pourquoi une partie des stewards communaux, gardiens publics ou fonctionnaires à la prévention ne pourrait-elle pas trouver place dans ces centres pour la consommation durable ? Souvent ils exécutent déjà des tâches qui ont trait à la propreté et aux dépôts clandestins. Les associations du Réseau Habitat pourraient également développer une collaboration avec les entreprises de réemploi et prodiguer leur conseils concernant la rénovation durable, aux gens à faible pouvoir d’achat. Les magasins de réemploi deviendraient ainsi les bases de départ d’un politique accessible à tous, en vue d’une économie durable. Nous faisons ici appel aux communes et au Réseau Habitat pour la mise en oeuvre.
recommandations concrètes pour la Région Bruxelles-Capitale
» Examiner si développer quelques magasins de réemploi en grands portedrapeaux régionaux, serait un apport positif pour le réemploi.
» Examiner si les actuels magasins sont des espaces visibles, attrayants et
» »
» »
» » » »
»
suffisamment grands pour leurs actuelles et leurs éventuelles nouvelles fonctions. S’il s’avère nécessaire, libérer un budget pour les améliorations à apporter. Garantir la surveillance de la qualité pour tous les magasins de réemploi et dès qu’une certaine homogénéité est atteinte, introduire une manière d’uniformité : un logo ou un nom communs. Supprimer le mécanisme pervers qui punit nos entreprises de réemploi quand elles collectent beaucoup de produits et le remplacer par un système qui les stimule dans le sens du service à la population en vue d’augmenter la collecte. Une possibilité serait une collaboration avec Bruxelles Propreté. Intégrer la promotion du réemploi dans le fonctionnement de Bruxelles Propreté, des communes et de tous les autres organismes publics concernés. Rendre les subsides de Bruxelles Propreté dépendants de la quantité de marchandises que l’entreprise coordonne en vue du recyclage et du réemploi. De cette manière Bruxelles Propreté deviendrait un véritable allié dans la lutte en vue du réemploi. Profiler les magasins de réemploi en tant que parcs de collecte alternatifs où les gens pourraient se présenter avec autant de ‘fonds de grenier’ que possible. Procéder à une estimation financière du coût d’un circuit de réemploi des déchets de la construction, surtout pour le matériel de bureau. Stimuler les entreprises de réemploi à se spécialiser plus avant dans la réparation de certaines fractions. Examiner s’il est judicieux d’introduire des ateliers de réparation ouverts où les particuliers peuvent bénéficier des conseils d’un travailleur techniquement qualifié en matière de réparations ou exécuter eux-mêmes ces réparations sous la conduite de ce même travailleur. Les magasins de réemploi ont un rôle très clair à jouer en matière de sensibilisation et de communication. Créer des magasins qui soient des centres de proximité pour la consommation durable. Investir dans la capacité d’accueil et d’encadrement dans ces magasins.
� ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� réemploi | zero waste à Bruxelles | p.19
communication et sensibilisation d’un public difficile à atteindre
Bien souvent, on entend dire que le bruxellois sait parfaitement ce qu’il doit faire de ses déchets. L’information est reprise dans des folders et est accessible d’un clic sur le Web. Le fait que les déchets aboutissent dans le mauvais sac ou sur la rue ne serait donc pas dû à une communication boiteuse. “Non, c’est parce que le Bruxellois est de mauvaise foi”, entend-on alors. Nous ne nous prononcerons pas sur la bonne ou mauvaise volonté de nos concitoyens, mais plutôt sur leur connaissance de nos flux de déchets aussi complexes soient-ils.
p.20
manque d’information : 90 % Une enquête de rue menée par l’asbl Bral en 2004 à montré que les canaux de collecte des déchets dans la Région Bruxelloise étaient à peine connus et difficilement accessibles. A peine 10 % des interviewés étaient à même de répondre spontanément qu’un parc à conteneurs existe à Neder-OverHeembeek. Pas plus de 6 % avaient déjà entendu parler du nouveau parc à conteneurs régional de Forest. Et 6 % que Bruxelles Propreté collecte également les gros déchets à domicile. Approximativement 11 % savaient qu’on peut se débarrasser des déchets chimiques dans les ‘points verts, alors que 41,5 %
étaient en mesure de citer un magasin de seconde main. Ces résultats correspondaient parfaitement à l’analyse de la plateforme Haro sur les Déchets. Depuis 2004 la plateforme demande à la région et aux communes d’investir beaucoup plus en termes de communication et de sensibilisation. Le raisonnement sous- jacent de la plateforme était qu’à l’heure actuelle les autorités atteignent uniquement les gens qui sont à l’aise avec folders et sites Web et, principalement ceux qui sont activement en quête d’informations. Celui qui a du mal à joindre les deux bouts n’est pas réceptif aux messages diffusés par les brochures ou sur un site internet.
C’est ce qui a amené la plateforme à demander une stratégie de la communication axée sur les gens qui ne lisent guère les folders et n’ont pas l’occasion de surfer sur le site de Bruxelles Propreté quand besoin s’en fait sentir. Une telle stratégie se doit d’être visuelle, à l’aide de panneaux muraux comportant peu de texte mais beaucoup d’illustrations, éventuellement complétés par des actions ludiques sur la place publique. Et cela doit s’opérer localement via des réseaux de personnes et d’associations de confiance. A l’occasion d’une table ronde tenue au printemps 2007, un certain nombre d’acteurs du terrain se sont penchés sur ces constats et les possibles solutions.
d é f i :
développer instruments et canaux pour informer et sensibiliser les groupes difficiles d’accès
| zero waste à Bruxelles: : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
© Lieven Soete
contexte et défi
stratégie 1 : communication sur les déchets par le biais de réseaux locaux l’exemple du quartier Brabant : plateforme de coopération et charte Le quartier Brabant, à la limite entre Schaerbeek et Saint-Josse, est une zone où les dépôts clandestins et les immondices constituaient une véritable plaie. Les habitants triaient à peine et il n’était guère question de réemploi ou de prévention. Le réseau d’organisations ‘Limiet Limite’ a cherché la solution dans une approche intégrée. Pour entraîner l’adhésion de tous, le réseau à présenté une charte qui mentionne tous les droits et devoirs de chaque acteur : la commune de Schaerbeek, Bruxelles Propreté, commerçants, associations, écoles, riverains,… La charte n’a jamais été signée ni formalisée et tant que telle, mais elle a abouti à une collaboration concrète, coordonnée sur le terrain. Aujourd’hui le quartier Brabant est nettement plus propre qu’au début du millénaire.
l’exemple de Logo Logo signifie ‘Lokaal Gezondheidsoverleg’. C’est un instrument par lequel la Communauté Flamande veut coordonner, au niveau du quartier, la prévention des maladies et la promotion en matière de santé. Le Logo bruxellois a lancé un projet santé orienté quartier dans le Bas-Molenbeek. La collaboration entre diverses organisations du quartier et des médecins formait l’épicentre du projet. L’asbl Bral était de la partie. Nous citons :
‘Het project fungeerde als pilootproject en leert dat wijkgericht werken aan gezondheid effectief is voor het bereiken van kansengroepen. (…) De sterkte van
het wijkgericht werken schuilt in het betrekken van de bewoners en de verschillende lokale organisaties. Hierdoor worden de gezondheidsproblemen intersectoraal benaderd en worden acties op maat van de wijk uitgewerkt. Het bereik is groter, omdat bewoners beter gemotiveerd worden door de lokale organisaties waarmee ze reeds vertrouwd zijn.’ Une partie du projet santé ciblait la propreté. Le Logo a conçu des affiches, un manuel avec astuces, une action fleurs, etc. Nous n’oserons pas dire que le quartier est devenu plus propre. D’après nous la concertation a perdu énormément de temps à réinventer ‘l’eau chaude’. C’est ainsi que nous avons développé au cours de différentes réunions, un jeu d’affiches à pendre aux fenêtres.
l’exemple de PleMobiel Dans le Brabant flamand les plateformes mobilité poussent comme des champignons. Ces plateformes reposent invariablement sur quatre piliers : riverains, instances officielles, écoles et associations. D’après l’Acv, (défenseurs de cette manière de collaborer), c’est justement dans cet amalgame que réside la force de ces plateformes. A Bruxelles l’Acv a constitué, la plateforme mobilité PleMobiel autour des places du Jardin Aux Fleurs et de Saint-Géry. PleMobiel signifie ‘Pletinckxstraat Mobiel’ mais il s’attaque aux problèmes de circulation de toute la région bruxelloise.
PleMobiel est issu de la volonté de quelques personnes de mettre le problème de la mobilité sur le tapis et de s’y attaquer. L’Acv a alors formé une commission d’experts rassemblant une dizaine de personnes engagées comprenant : la direction de l’Acv, des travailleurs, la police et naturellement aussi des commerçants locaux et des habitants de et autour de la Place du Jardin aux Fleurs. La plateforme dispose donc d’une large assise et est indépendante. Ce groupe de travail a démarré quelques simples initiatives internes. Elle renseigne l’accessibilité des transports en commun, active la prise de conscience du personnel et dresse également des plans concrets de transports d’entreprise. Ensemble les membres de la plateforme mobilité exercent un réel pouvoir en matière de problématique de la circulation. PleMobiel a, en plus de douches, également prévu une place de parking pour handicapés près des bâtiments administratifs de l’Acv-Acw. Et ils ont également demandé un point location vélos supplémentaire auprès de Cyclocity. Leur influence s’étend même au delà du quartier. C’est ainsi que PleMobiel est responsable du nettoyage d’hiver du parking de la station de métro Coovi et a pris en charge la création de passages pour piétons supplémentaires à la gare centrale. Convaincant ! PleMobiel est une équipe de gens enthousiastes qui savent s’y prendre et n’attendent pas que les autres agissent.
la table ronde Les acteurs de terrain et autres participants à la table ronde que le Bral a organisé sur le sujet, prônaient l’intérêt d’une meilleure
Des actions communes de sensibilisation procurent beaucoup plus de visibilité. Sur la photo une action du Comité Le Village dans le cadre de Haro sur les Déchets en 2004. © Bral
collaboration entre les divers ‘acteurs’ dans les comités de quartier, Ligue des Familles, mouvements de jeunesse, paroisses, associations féminines, établissements de formation et ‘associations en milieu ouvert’, commerçants, habitants individuels… Ils peuvent s’associer dans les coordinations sociales. Les autorités y sont également associées, dans le chef de l’éco-fonctionnaire et des échevins de la propreté, des espaces verts et de l’enseignement, Bruxelles Propreté et Bruxelles Environnement. Les autorités subsidiantes devraient également y prendre part : politique des grandes villes, Bruxelles Villes en Santé, institutions, sponsors… Mais les participants préviennent que de trop vastes rassemblements collaboratifs pourraient ne pas réussir dans tous les quartiers. Il importe donc de ne pas voir trop grand. Les participants ont estimé nécessaire que la Région : » forme, encadre et finance les associations de terrain de sorte qu’elles intègrent la sensibilisation aux déchets dans le fonctionnement au niveau de leur quartier et de leur public ; » mette un budget à disposition ;
» développe du matériel et des instruments pour communiquer au niveau du quartier ; » forme et mette des professionnels à disposition pour encadrer ces contrats de collaboration. Un tel encadrement peut répondre au profil d’un ombudsman, quelqu’un de neutre qui peut dépasser les contradictions politiques. Mais d’après un autre participant à la table ronde un tel mandat est très difficile et frustrant pour un acteur de terrain. Cette personne estime que les échevins doivent garder leur rôle ‘d’autorité supérieure’ ; » établisse un règlement pour uniformiser le fonctionnement. A vrai dire ceci tend vers l’approche contenue dans le cadre de l’appel à projets de Bruxelles Environnement concernant les quartiers durables. Nous voudrions encore rappeler ici la recommandation de cette autre table ronde (voir le chapitre réemploi) de donner, dans les contrats de collaboration, un rôle aux magasins de réemploi des environs. Ils sont, en effet, au contact d’un public difficile d’accès, à savoir les des personnes à faible pouvoir d’achat ou vivant d’un revenu de remplacement.
� ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� communication et sensibilisation d’un public difficile à atteindre | zero waste à Bruxelles | p.21
stratégie 2 : éco-coordinateurs armée sans général Bruxelles est ‘sillonné’ par un réseau d’acteurs de terrain. Notre tissu dense d’associations de quartier, centres de services, antennes de quartier et petites associations, héberge une puissante armée de professionnels qui sont en contact avec les riverains. Nous pensons aux associations du Réseau Habitat, aux stewards communaux, au personnel des contrats de quartier, aux assistants sociaux actifs dans le logement social, etc. Ces personnes ont chacune leur mission et leur optique propre, le plus souvent sans lien avec l’environnement. Mais quiconque se soucie de propreté, remarque que nombre d’entre-elles organisent souvent des actions qui ont trait aux déchets. Nous pensons aux nettoyages de printemps, aux actions de sensibilisation, aux fêtes de quartier sous le signe de la propreté, à l’apprentissage du tri dans les écoles, etc. C’est tout simplement dû au fait que, d’une manière ou d’une autre, on touche à leur travail et à leurs préoccupations. Les coordinateurs des contrats de quartier, par exemple, travaillent à la revalorisation de leur quartier et, de ce fait, se focalisent souvent aussi sur la propreté. Les personnes provenant des wijkgezondheidscentra ou des Maisons Médicales se préoccupent quant à elles de la propreté au départ de considérations de santé. Les écoles s’y intéressent d’un point de vue pédagogique. Et les comités de quartier parce qu’ils n’ont aucune envie de vivre avec ces détritus. Malheureusement tout cela se passe sans coordination ni encadrement. Bruxelles
p.22
Environnement et Bruxelles Propreté n’ont pas de liste de toutes les personnes qui s’occupent de déchets sur le terrain. Ils ne leur fournissent ni matériel didactique ni conseils. Ces gens n’ont pas la moindre idée des autres actions déjà menées, du matériel existant et ne savent pas ce qui a bien fonctionné et ou absolument pas. Chacun essaye, encore et encore, de réinventer l’eau chaude dans son quartier.
Dès à présent, beaucoup d’acteurs de terrain sensibilisent leur groupe cible aux déchets. Mais ils manquent de matériel didactique et de coordination. © Lieven Soete
l’exemple Il y a quelques années le Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (Ibge) abritait une équipe d’éco-guides sous ses ailes. Il s’agissait d’une petite équipe de six personnes, engagées et encadrées par un bureau externe de communication, qui travaillait par quartier. Ces éco-guides sensibilisaient les personnes lors d’évènements, dans les supermarchés et les
associations. Cette équipe a cependant été liquidée parce qu’à un moment donné, le ministre avait d’autres priorités. Début 2008 Bruxelles Propreté avait encore deux petites équipes d’animateurs, un duo pour des animations dans les écoles et une équipe de trois animateurs pour des évènements. Le service de communication de Bruxelles Propreté nous raconte que ce sont le plus souvent des personnes diplômées du secondaire, qui ont une expérience comme animateur de jeunes. Lors de l’engagement, un intérêt pour l’environnement est un plus mais pas une exigence. Et ils ne reçoivent pas encore de formation en interne. Il arrive que ces animateurs viennent bien aux fêtes de quartier que les acteurs locaux organisent, mais ils ne comblent pas tout à fait le vide que nous avons décrit dans l’alinéa précédent. Le besoin d’un encadrement subsiste pour l’armée d’acteurs de terrain qui, avec beaucoup de bonne volonté, essayent de sensibiliser leur public cible.
la table ronde Un réseau régional de spécialistes qui pourraient aider associations, comités de quartier, autorités et services locaux à sensibiliser un public difficile à toucher, serait fort bienvenu. Un consensus général s’est dégagé à ce sujet au cours de la table ronde.
tâche Cette équipe aurait la tâche de développer des instruments de communication com-
muns, au service des acteurs locaux. Elle pourrait ensuite collaborer avec ces mêmes acteurs locaux pour toucher leur public cible, individuellement ou collectivement, via des actions récurrentes, des visites à domicile, des sessions d’information, etc. Ainsi, ils vulgariseraient l’information concernant les déchets et aideraient les acteurs locaux à intéresser les gens tant à un tri correct qu’à la prévention. Ils pourraient aussi signaler problèmes et opportunités aux autorités. Pour toutes ces tâches une attention attentive à la diversité du public local est essentielle. Ceci est étroitement lié à la première stratégie : les éco-coordinateurs doivent aider les associations dans la mise en réseau sur le terrain. La tâche que la table ronde confie à ces éco-coordinateurs ressemble beaucoup à celle des éco-guides de l’Ibge. Eux aussi travaillaient par quartier. Mais nous percevons cependant quelques différences : » nos éco-coordinateurs devraient encore plus utiliser le personnel de cadre et le dévouement des acteurs locaux et devraient réellement développer leurs actions en partenariat. les éco-coordinateurs devraient couvrir toute la problématique des déchets, partant de la diminution de la consommation, en passant par le tri, pour aboutir à un dépôt correct des déchets ; » la priorité devrait être accordée encore plus aux quartiers désavantagés. profil. Les éco-coordinateurs doivent être des gens qui sont à même de combiner plu-
sieurs choses : ils doivent faire preuve d’une bonne connaissance des dossiers concernant les déchets et d‘une préoccupation écologique. De plus, ils doivent pouvoir combiner leur compétence communicationnelle avec celle de l’approche d’un travailleur socioculturel ou d’un éducateur social. Il doit donc s’agir de gens motivés et convaincus, disposant d’un statut, d’une formation et d’un salaire convenables. Leur profil est, en effet, très aigu, les exigences sont élevées et cette main-d’oeuvre doit faire preuve d’un réel sens de l’initiative et des responsabilités. A vrai dire cette proposition ressemble à la manière d’aborder l’éducation à la environnement. Quelques participants à la table ronde ont bien encore suggéré comme alternative de travailler avec des volontaires. La question est naturellement de savoir si cela peut se combiner avec les ambitions et si, dès lors, les actions pourraient encore se dérouler de manière coordonnée. Le fait qu’un éco-coordinateur doive avoir la même approche qu’un travailleur socioculturel, comporte encore des conséquences. Tout d’abord il doit s’agir de personnes mobiles, pas de bureaucrates. De plus un éco-coordinateur doit être ouvert au contexte local. S’il est à même de développer une relation de confiance avec les acteurs locaux, les chances de réussite sont d’autant plus grandes. Nous pensons à un système dans lequel un éco-coordinateur reviendrait de façon récurrente durant une période réduite, par exemple quelques mois, auprès d’une association ou de services
| zero waste à Bruxelles |communication et sensibilisation d’un public difficile à atteindre : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
stratégie 3 : communiquer via des images, pas via du texte locaux, pour dresser ensemble un plan d’action. Une année de travail d’un écocoordinateur pourrait alors être constituée d’une succession de campagnes de quelques mois qui, naturellement, pourraient aussi partiellement se chevaucher. Pour les participants à la table ronde, un éco-coordinateur ne peut certainement pas être agent de police. Il ou elle ne peut pas distribuer des amendes parce que ce serait néfaste pour la confiance.
l’eau chaude existe déjà En dernier lieu nous partons de l’idée que nous voulons mieux utiliser le personnel de cadre existant auprès des associations ou des pouvoirs locaux. Partant de là, nous ne devons pas investir plus lourdement dans du personnel supplémentaire. Si ces institutions et ces personnes sont réceptives à l’idée d’intégrer de manière plus systématique la sensibilisation aux déchets dans leur programme, formalisée par l’un ou l’autre type de convention avec la Région, cela peut s’avérer une bonne formule. Une version light de cette stratégie peut se concrétiser par une cellule très réduite de Bruxelles Environnement dont la seule responsabilité serait d’assurer une formation spéciale ainsi que l’encadrement et la coordination des acteurs locaux. Il faut toujours commencer par le commencement. Pour nous un point de départ évident est que Bruxelles Environnement repère tous les acteurs de terrain, les contacte et les rassemble en vue d’une concertation.
exemple du quartier Anneessens : un support pour communication visuelle Dans le cadre du contrat de quartier ‘Van Artevelde’, l’asbl De Buurtwinkel oeuvre à la mise en place de deux nouveaux moyens de communication aux mesures du quartier. Buurtwinkel trouve cela nécessaire parce que les habitants du quartier Anneessens, et certainement le groupe cible du Buurtwinkel, sont difficiles à toucher via sites web ou folders. De nouvelles alternatives ont été développées : » un panneau métallique facile à transporter et à placer (lors de fêtes ou simplement sur un coin de rue, avec les animations d’usage) et qui permet de fixer facilement n’importe quel papier. » une colonne d’information, présente en permanence sur la place, et permettant d’afficher des messages. Différentes associations parlent de systèmes équivalents dans leur quartier. Ceuxci adoptent parfois d’autres formes, mais tous ont en commun d’être propres à un quartier, d’être vecteurs de communications visuelles et, en maintenant de cette manière le seuil aussi bas que possible, d’informer le public du quartier. Pour la facilité nous parlons ici de ‘valves de quartier’.
exemple de l’info-colonne à Anderlecht A Anderlecht le ‘BlijdschapsComitédelaGaité’, a introduit une ‘colonne de
une structure et un design communs
La Région pourrait offrir une infrastructure porteuse qui permettrait aux coordinateurs locaux d’afficher du matériel visuel de sensibilisation dans les quartiers. Sur la photo la colonne info du BlijdschapsComitédelaGaité d’Anderlecht. © Commune d’Anderlecht
quartier’, grâce au financement d’une ‘enveloppe de quartier’ communale. Elle constitue un instrument permanent de communication pour le quartier. Il s’agit d’une colonne avec six vitrines où le comité affiche toutes informations complémentaires. Le comité fait cela avec s on propre budget. Pour ce faire il doit, en théorie, obtenir à chaque fois l’approbation de la commune mais c’est infaisable en pratique et il a carte blanche. La plupart du temps il s’agit de nouvelles et d’annonces concernant les activités dans le quartier. La Maison de la Participation d’Anderlecht envisage maintenant de placer également des colonnes semblables dans d’autres quartiers. Il nous revient que les groupes qui veulent gérer une colonne peuvent même, si nécessaire, imprimer leurs annonces à la Maison de la Participation.
la table ronde utilité de valves de quartier Les participants à la table ronde sont réticents à l’idée des valves de quartier. Mais elles peuvent cependant, d’après eux, s’avérer utiles sous certaines conditions : » elles doivent vraiment être aux mesures du quartier, adaptées au contexte spécifique ; » elles doivent se trouver sur un point de passage où passent suffisamment de gens ; » elles doivent être très visuelles, avec, par exemple, des pictogrammes ; » tout texte écrit doit être traduit dans d’autres langues ; » le groupe responsable doit bénéficier d’un encadrement par un animateur (voir le paragraphe précédent : écocoordinateurs).
Bien qu’un tel système ad valvas serait un instrument de et pour un quartier bien défini, il pourrait, pour tout Bruxelles, comporter un nombre d’éléments communs qui, de prime abord en augmenterait le caractère reconnaissable et, en second lieu, parce qu’un certain nombre de préoccupations s’avèrent être les mêmes. Cette uniformité ne peut certainement pas aller trop loin pour éviter que cela ne devienne un travail de routine. Elle est, en effet, en contradiction tant avec la notion de proximité que sur le plan de la créativité. Il faut donc qu’il y ait encore suffisamment d’espace pour que les gestionnaires locaux puissent mettre leur propres accents. Pour la table ronde nous devons nous orienter cependant, de préférence, vers des valves avec une structure commune : un même format, logo et couleur. Du brainstorm est issue l’idée d’une structure comportant trois éléments, avec chacun une couleur d’arrière-plan différente : » Dans un premier élément apparaîtrait l’information régionale générale qui peut être livrée par Bruxelles Environnement et Bruxelles Propreté. Dans ce cas il s’agit probablement d’orientations vers les instances compétentes. Cela permet aux deux institutions d’afficher leur numéro vert ou leurs périodes de formation, leurs infos concernant le parc à conteneurs ou les magasins de réemploi du quartier, etc. Le montant des amendes peut également être un élément récurrent. >>>
� ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� communication et sensibilisation d’un public difficile à atteindre | zero waste à Bruxelles | p.23
recommandations concrètes pour la Région Bruxelles-Capitale
» Tout d’abord dresser un inventaire des acteurs de terrain qui sont
» Une partie peut être en outre prévue pour des infos locales régulières provenant de la commune, avec par exemple, les heures de collecte d’immondices, les centres de recyclage, etc. » Et, en fin de compte, une partie orientée quartier, plus ou moins interactive, où peuvent par exemple, figurer un journal de quartier et des brochures. Cette partie serait, dès lors, également plus créative et ludique. Pour rencontrer la préoccupation déjà mentionnée plus haut, de proximité et de créativité, il apparaît important que cette partie des valves soit suffisamment grande. La table ronde nous propose encore ces deux recommandations : tout d’abord nous avons intérêt à tenir compte des progrès. Nous pensons, par exemple, aux photos prises avant et après une action de nettoyage. Et deuxièmement chaque valve de quartier doit se voir dotée de bons matériaux et d’une structure de qualité, ainsi que d’une protection contre le vandalisme. Le système tiendra le coup plus longtemps.
une gestion locale La liste des gestionnaires locaux potentiels est longue : coordinateurs sociaux de contrats de quartier et apparentés, comités de quartier locaux et associations de quartier en contact direct avec les habitants (de préférence dans le cadre d’un partenariat) les autorités, etc. Si nous optons pour un système de proximité, cela semble jurer en pleine église que d’indiquer un responsable fixe.
p.24
» »
»
» La contribution des eco-coordinateurs reste importante pour aboutir à du matériel de sensibilisation de qualité. Un système de valves d’un seul type n’est pas suffisant. © Bral
Chaque quartier a son identité. Dans certains quartiers, une association locale se chargera volontiers de ce boulot, dans un autre apparaîtra un ‘comité de rédaction’ local issu des habitants, avec éventuellement un encadrement par des acteurs de terrain ou par la commune. Ce travail de réflexion n’est donc certainement pas encore terminé. la Région devra probablement poursuivre dans ce sens, mais alors en contact avec les acteurs de terrain dans les quartiers populaires de Bruxelles. Ce sont eux les experts sur le plan du contact avec les groupes difficiles à toucher. Pour veiller à ce qu’un public aussi large que possible regarde et comprenne le message aux valves, la Région doit :
» formuler clairement les intentions ; » développer un concept attrayant ; » mettre un ‘kit’ à disposition des ges-
» » » » »
tionnaires locaux : les valves, le mode d’emploi, des infos régulières, un écocoordinateur… ; veiller à la teneur des messages : le caractère visuel et ludique (non moralisant) la répétitivité du message ; veiller au choix approprié de la localisation et du moment du placement ; veiller au multilinguisme ; entretenir le système ; tenir le long terme à l’oeil : veiller à ce que cela ne reste pas un one-shot.
» »
» »
concernés par la problématique des déchets et qui sont prêts à prendre des initiatives pour informer et sensibiliser leur public cible. Rassembler toutes ces personnes dans une concertation, pour aboutir à une approche plus profilée avec moins de gaspillage de temps et d’argent. Développer et démarrer un concept d’éco-coordinateurs en collaboration avec ces acteurs de terrain : des personnes qui sont spécialisées dans la sensibilisation de groupes difficilement accessibles et qui aident les acteurs locaux à sensibiliser leur public cible. Cela peut se faire en développant du matériel didactique, en élaborant des plans d’action avec les acteurs locaux, en stimulant la communication visuelle, en stimulant les partneriats locaux, etc. Dans certains quartiers, mettre sur pied de petits projets de collaboration entre associations de terrain et acteurs publics et les étendre graduellement. Les éco-coordinateurs ont ici un rôle important à jouer. Au niveau de la concertation avec les acteurs de terrain, développer plus avant le concept des valves de quartier et méditer sur un système de gestion locale. Une structure reconnaissable et le développement d’une mise en forme très visuelle pour le système. Proposer et promouvoir ce concept chez les acteurs locaux des quartiers de la Région Bruxelloise, suivant les recommandations du groupe de travail. Les gestionnaires locaux doivent pouvoir complêter l’instrument suivant l’identité du quartier. Etablir de bonnes conventions avec les gestionnaires locaux. Continuer à suivre et encadrer le système : transmettre les informations régionales aux gestionnaires locaux ou les apposer soi-même aux valves, veiller au multilinguisme, surveiller la teneur des messages, etc.
| zero waste à Bruxelles | communication et sensibilisation d’un public difficile à atteindre : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
et, ensuite : collecte sélective
stratégie : consignation pour les déchets les plus dangereux
In particular, separation effort will be higher the more time is involved in sorting and separating. This is likely to be the case the more complex it is to get rid of one’s separated waste stream. (…) For instance, the policies just mentioned that aim to keep small chemical waste separate are likely to require too much effort from households. In particular, a drop-off program such as a chemo-car that shows up only at a few places once a week is very demanding of households in terms of effort. Such a program is likely to fail even if households are highly motivated to join the program
Le ‘chemo-car’ dont ils parlent, nous fait immédiatement penser au système de coins verts mobiles ou fixes, points de collecte où l’on peut déposer ses déchets chimiques ménagers. Tout comme d’autres hommes de science ils avancent, en tant qu’alternative, un système de consignation, combinaison d’une taxe sur le produit, prélevée à l’achat et d’un remboursement au moment du retour du produit après usage. D’après eux un tel système fonctionne très bien pour orienter le comportement. Il est certainement à recommander pour les déchets dangereux.
Possible pricing measures include adding a purchase tax to hazardous good such as paint thinners and batteries, which is (partly) refunded when properly disposed of at a recycling facility (idem). Thus the tax on consumption is fully returned when waste is recycled and partially returned - i.e. after being corrected for the environmental externality - when it is landfilled.
© Wim Didelez
Divers hommes de science attirent l’attention sur les obstacles que les ménages rencontrent dans leurs tentatives pour trier les déchets. D’après Aalbers & Vollebergh de l’université d’Amsterdam le succès du tri diminue à mesure qu’il devient plus difficile et plus complexe :
� ���������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� zero waste à Bruxelles | p.25
une sélection des diverses recommandations issues du terrain prévention des déchets
collecte des immondices
généralisation de la consignation sur tous les emballages de boissons, cannettes comprises
» souplesse en matière de déchets ména-
poubelles souterraines collectives (exclusives et non accessibles à tous) pour les habitants d’appartements qui, chez eux, ont peu ou pas d’espace pour stocker / trier (cfr. Amsterdam) + obligation de participation pour les appartements / maisons qui ne disposent pas d’un endroit propre + subsides Le système de collecte sélective n’est pas complémentaire mais fonctionne en tant que prévention des déchets. Il doit se charger des déchets difficiles ou IMPOSSIBLE à prévenir. Les emballa ges pour lesquels il n’existe PAS d’alternatives réutilisables et pour lesquels la collecte sélective et le recyclage devraient être essentiels, ne sont PAS recyclés. Ce sont les consommateurs et les pouvoirs publics locaux qui font les frais de ces déchets résiduels. Barquettes, blisters,… SOLUTION : Emballages pour denrées alimentaires biodégradables et compostables ; alternative écologique aux barquettes et feuilles plastiques.
» »
Sur les marchés il faut mettre des containers à disposition des marchands (jaunes & bleus) pour que les exposants puissent jeter et trier leurs déchets et ne pas tout abandonner sur la place du marché. Cela constituerait un appel au sens civique des marchands. Partout les routes sont jonchées de cannettes. Ne pourrait-on pas placer plus de bacs à cannettes ou de petites poubelles bleues ? Les petits magasins de quartier produisent souvent des tas de déchets qu’ils ne trient pas. Les sacs jaunes et bleus existent pourtant aussi pour eux ! Et ils peuvent également collaborer avec un maître composteur.
Dans les snack-bars et aussi au travail il y a souvent un automate à cannettes. Un container bleu à déchets devrait y être joint pour recycler l’aluminium. Dans les écoles tout est généralement en ordre mais là aussi c’est la communication qui fait tout.
Faire prendre conscience aux gens de ce que l’aluminium est un métal très précieux (très cher à fabriquer et super en termes de réemploi) et que tout ce qu’on brûle est perdu.
p.26
| zero waste à Bruxelles: : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : : :
© Wim Didelez
ne pas décourager le public qui veut, entre autres, utiliser le parc à conteneurs
» »
gers plus volumineux sous certaines conditions (poids, volume) collecte rapide des encombrants accessibilité et temps d’attente aux parcs à conteneurs et règles réalistes pour le tri des déchets attention focalisée sur le nettoyage des rues contrôles des déversements clandestins et des déchets canins
vzw Brusselse Raad voor het Leefmilieu federatie voor actieve bXlaars Place du Samedi 13 (1° étage) 1000 Bruxelles T 02 217 56 33 F 02 217 06 11 bral@bralvzw.be
www.bralvzw.be