Upcycling Urbain

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PCYCLING RBAIN


TITRE DU PROJET Upcycling Urbain Projet de fin d’étude ENSAM - La Réunion PÉRIODE Février-Juin 2018 AUTEURS Brice Desportes Oksana Desportes DIRECTEUR D’ÉTUDE Jane Coulon, architecte


Le sujet de ce projet de fin d’étude et la grande problématique derrière celui-ci est née d’interrogations et de recherches passées pour lesquelles nous avons déjà été en mesure de concrétiser une partie sous forme de projet expérimental [1]. Le but de ce projet, cette fois, est donc de pousser un peu plus loin, et à une autre échelle, la théorie et les réflexions tirées du concept principal d’optimisation d’espace et de ressources pour une ville de demain de plus grande qualité. Le fond, ainsi que la forme, étant ambitieux et expérimental, le parti de s’affranchir, ou plutôt de redéfinir, certaines contraintes (juridiques et réglementaires principalement) s’est imposé afin de nous permettre de concevoir et mettre en place une solution mieux adaptée aux problématiques énoncées.

RÉSUMÉ

Nous pensons que notre projet Upcycling Urbain a le potentiel de répondre aux problématiques de l’étalement urbain, et donc des dépenses énergétiques et de ressources qui en découlent, et du zoning excessif tout en mettant des espaces agréables à vivre à portée de ses utilisateurs. L’approche architecturale et durable du projet souligne également la nécessité d’utiliser les ressources, spatiale, matérielles et environnementales efficacement. En investissant une zone commerciale et en y diversifiant ses fonctions, le projet a pour but de réduire l’empreinte carbone (directe et indirecte) de la zone tout en augmentant son potentiel architectural et urbain en offrant de bonnes qualités de vie à ses occupants. Le Ministère de la Cohésion des territoires a d’ailleurs lancé en février un appel à projets intitulé « Repenser la périphérie commerciale ». Cet appel à projets, qui s’inscrit dans le cadre du réseau Commerce, Ville et Territoire, vise à permettre à des collectivités territoriales d’engager la mutation des périphéries commerciales, de définir un projet de renouvellement urbain et commercial et d’enrayer la perte d’attractivité de celles-ci, sans dévitaliser les commerces de centre-ville et en respectant l’équilibre commercial centre-périphérie.

[1] Desportes, 2015 “Space Metamorphosis” AAU

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SOMMAIRE

Résumé 3

INTRO Problématique 6 Enjeux 7 Objectifs 8

ANALYSE Territoire 10

Zones Commerciales 16 L’ouest 20 Ecocité 22 Savanna 24 Environnement 26 Fonctionnement 28 Site 30 Climat 32 Conclusion 34 Intentions 35

PROPOSITION Stratégies 36

Programme 38 Concept 40 Paysage 44 Cheminement 45 Moodboard 52 Matériaux 53

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LOGEMENTS Concept 54

Espace urbain 56 Circulation 57 Façade 60 Intérieur 61

BUREAUX Concept 62

Espace urbain 66 Façade 67 Design Passif 68 Durabilité 69 Intérieur 70

CONCLUSION 72 ENGLISH SUMMARY 74 ANNEXE 82 CORPUS 84

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INTRO PROBLÉMATIQUE

Fig 1. Zone d’Activité à Balma, près de Toulouse.

Fig 2. Parking de la zone commerciale de Strasbourg. Airshoot/CUS

Fig 3. Vue de la zone commerciale la plus grande de France du SCEFEE

[2] Bilan de la Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos)

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Chaque année, les zones urbaines gonflent et avec la croissance des villes, l’étalement urbain augmente lui aussi. Celui-ci englouti en France l’équivalent d’un département, dont principalement des terres agricoles, en 10 ans. Malheureusement, qu’elles soient en périphérie ou en entrée de ville, les zones commerciales des agglomérations n’ont cessé, et ne cessent, de s’étendre en France. Selon le dernier bilan de la Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), au 1er janvier 2017, 5 millions de mètres carrés de grands projets à construire étaient encore au programme pour les mois à venir, dont 89 % sur des surfaces situées en périphérie [2]. Autre facteur source de ce désastre écologique et social: le zoning obsolète et à outrance des dernières décennies. Conçues sur le modèle du zonage des années 1960 dans une période d’utilisation massive de la voiture, les ronds points s’y accumulent, le paysage n’est que parkings bitumés, arbres résiduels, prolifération d’enseignes et de mâts publicitaires. Bien au delà de ne nuire qu’à l’environnement, cette tendance affecte également notre qualité de vie. L’isolement et la mono-fonctionnalité de ces zones, commerciales et autres (les “business parks” n’ont rien à leur envier), n’ont pour effet que d’accroître l’usage de la voiture, ne seraitce que pour franchir 50 mètres faute d’ombre ou même de trottoir, de réduire drastiquement les interactions sociales tout en avalant du temps et augmentant le stress de leurs usagers. Rattrapées par le tissu d’habitations pavillonnaires des villes périurbaines de première voire de deuxième couronne, ou simplement toujours en frange ou périphérie d’agglomération, les zones commerciales se trouvent dans une situation de plus en plus difficile, spatialement et économiquement [3]. Les flux automobiles, qui faisaient jusque là la rentabilité des commerces, sont impactés par les nouveaux aménagements de voiries et leur transformation en boulevards urbains découlant de la marée de pavillons standardisés irradiant des centres villes. Cependant, certaines études attribuent les taux de vacances des centres ville de près de 25% [2] à ces zones commerciales par endroit à bout de souffle. La solution serait-elle donc de faire table rase et de reconstruire en transférant ces commerces dans de nouveaux contenants dernier cri, bardés de labels et offrant tout pour consommer en famille, toujours plus consommer le plus longtemps possible?


Introduction

Développer une nouvelle typologie urbaine basée sur la zone commerciale existante afin de résoudre les problèmes sociaux, économiques et environnementaux énoncés plus haut pose un certain nombre de défis:

ENJEUX

RELATION - L’existant doit-il être conservé, modifié ou complètement démoli? STATUT - La zone après intervention doit-elle devenir un nouveau centre, une zone commerciale++ ou un quelque chose de complètement différent?

Fig 4. Centre ville de Toulouse, tissu urbain dense

ÉCHELLE - La notion d’échelle humaine au milieu de larges volumes industriels peut-elle être repensée? DENSITÉ - Trouver une solution à l’étalement urbain ; CHEMINEMENT - La relation entre le cheminement piéton, la voirie d’accès et de livraison ; PARKING - Vélos versus voitures ; ESPACES - Concevoir des espaces attrayants et adaptés à leurs usages et utilisateurs ;

Fig 5. Privilégier les circulations douces centre ville de Copenhague

SURFACES - Peut-on trouver une alternative au tout-asphalte? TEMPS - Inclure la dimension temporelle dans l’équation. La quatrième dimension, le temps, n’est en règle générale pas prise en compte. En effet, la négligence de ce facteur est une des causes principales de la stérilité et de l’aridité régnant dans ces zones mono-fonctionnelles devenant le royaume des chiens errant les dimanches et jours fériés.

Fig 6. Rue piétonne avec petits commerces à Saint-Pierre-d’Oléron

[3] Foucher (2013) UrbaNews

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OBJECTIFS

Les différents problèmes, besoins et défis architecturaux et urbains cités plus haut nous donnent donc matière à réflexion et à expérimentation. Afin de répondre au mieux à ceux-ci, ce projet de fin d’étude propose un concept, en son sein complexe de par les nombreuses variables à considérer, de revitalisation d’une zone commerciale existante. L’objectif de cette expérimentation sera d’évaluer si une telle solution est en mesure d’améliorer la situation sociale, économique et environnementale actuelle. Pour ce faire, une analyse en profondeur du contexte géographique, environnemental, social et architectural sera effectuée, puis un projet situé dans la zone commerciale de Savanna (Saint-Paul) sera conçu, basé sur les conclusions et différentes réflexions que cette première partie de recherche auront généré. L’objectif est de réaliser un projet dont le tout est plus grand que la somme de ses parties. Pour ce faire, il est prévu d’appréhender le projet comme un quartier de ville à part entière afin de créer des liens avec le reste de l’urbanisation existante et à venir. L’intégration de la zone commerciale dans la planification territoriale, ainsi qu’une vision à long terme d’intégration des différentes fonctions urbaines, devra considérer le bâtiment dans son environnement, tant pour les projets à concevoir que pour les bâtiments existants. Cela sera accompli en visant une qualité architecturale et environnementale permettant une insertion urbaine en lien avec les espaces bâtis, naturels ou agricoles dans lequel ils s’insèrent. L’enjeu, sur les bâtiments commerciaux et le quartier de Savanna existants, est majeur.

[4] Appel à projet du Ministère de la Cohésion “Repenser la périphérie commerciale” 2017

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Introduction

« La mutation des périphéries commerciales ne peut s’opérer par la seule modernisation de l’offre commerciale. L’intégration de nouvelles fonctions, de nouveaux usages, l’amélioration de la qualité urbaine et environnementale et des conditions de mobilité constituent une des réponses à leur perte d’attractivité et à la recherche d’un nouveau modèle d’aménagement commercial, avec le passage d’une zone mono-fonctionnelle à un projet urbain mixte et multifonctionnel [4]

»

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ANALYSE TERRITOIRE

Fig 7. La morphologie de la Réunion des pentes raides

Fig 8. Panneaux photovoltaïques sur des terres agricoles

Fig 9. Entrée de ville de Saint-Paul Route des Tamarins

[5] DAAF, 2015 : 2 [6] Jauze, 1998 : 1

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Située au cœur de l’océan indien, faisant parti de l’archipel des mascareignes, La Réunion est une île fortement peuplée, avec une population de 865 800 habitants sur un espace plutôt restreint de 2512 km². Ceci lui confère donc une densité de 340 habitants au km² et la place au 12ème rang français. Compte tenu de l’exiguïté du territoire insulaire et de son relief montagneux avec des pentes moyennes allant de 10 à 18%, les premières pentes des planèzes des massifs du Piton des Neiges (3069m) et du Piton de la Fournaise (2061m) ainsi que le littoral (à partir de 600m dans l’Est et de 800m dans l’Ouest) sont à la fois les plus propices à l’activité agricole, dominée par la culture de la canne à sucre, et les plus convoitées par les promoteurs immobiliers. Environ 400 à 600 hectares disparaissent chaque année au profit d’une urbanisation dévorante, alors que la surface agricole utile de la Réunion est de l’ordre de 42 900 hectares. C’est la géomorphologie de l’île qui a donc façonné l’occupation du territoire. La Réunion aménageable se concentre sur une ceinture littorale d’un peu plus de 100 000 ha alors qu’au centre de l’île, le Parc National de La Réunion occupe 105 000 ha soit 42 % de la superficie de l’île. Depuis 2010, sa zone cœur est inscrite au patrimoine mondial sous l’appellation « Pitons, cirques et remparts de l’île de La Réunion ». Un tiers du territoire seulement est donc utilisable par l’homme, mais cette répartition a sensiblement évolué au cours des 20 dernières années, les sols bâtis ou artificialisés ont ainsi progressé de 6 500 ha, alors que dans le même temps les friches et landes ont régressé de près de 9 500 ha. Alors que l’artificialisation des sols progressait de 440 ha par an entre 1992 et 2000 ; sur la période plus récente de 2006 à aujourd’hui, cette croissance se situe à un niveau un peu plus modéré, estimée en moyenne à 310 ha/an [5]. Cette tendance s’explique par les orientations différentes en matière d’urbanisation, qui visent désormais à densifier la tâche urbaine, où l’habitat individuel occupe plus de la moitié de l’espace urbanisé (source Agorah). Environ 65% de la population peut être considérée comme urbaine. Toutefois, sur les 85 centres agglomérés que compte l’île, seule une dizaine peut être classée dans la catégorie des villes [6], même si dans le vécu quotidien, tous les centres agglomérés sont perçus comme tel. Cette simple expression: «mi sava an vil» («je m’en vais en ville»), de la part de l’habitant de la campagne, suffit à qualifier cet espace par essence


différent du sien; celle-ci: «mi rès an vil» («j’habite en ville»), marque clairement l’appartenance à une communauté particulière et l’accès à la modernité pour celui qui la formule. Le modèle urbain réunionnais ancien se caractérise, du point de vue économique, par une concentration extrême des activités sur un espace central limité dans son extension. Ce centre, qui regroupe l’ensemble des services administratifs et commerciaux de la ville, est traversé par un axe de communication principal - c’est la rue des Bons Enfants à Saint-Pierre, ou encore la route nationale RN2 reliant les différents centres de SaintAndré, Saint-Benoît et Saint-Louis - véritable artère vitale, sur laquelle viennent se greffer perpendiculairement des voies secondaires le long desquelles s’échelonnent les ateliers d’artisans. Dans un tel modèle, où l’identité créole s’affirme aussi bien à travers l’organisation spatiale des fonctions urbaines et la distribution des catégories sociales qu’au niveau des styles architecturaux, la communication s’établit suivant un schéma centripète, privilégiant un espace central dynamique autour duquel s’organisent, suivant une disposition grossièrement auréolaire, des quartiers à la fonction résidentielle affirmée. Le centre est alors un lieu de rencontre, un espace de contact privilégié entre la ville et la campagne, dans la mesure où les ruraux viennent y commercialiser leurs produits, y utilisent les services offerts et de ce fait y côtoient les citadins.

« le scénario tendanciel de

Fig 10. Différents pourcentages de pente sur l’ile de La Réunion

Fig 11. Relief de l’île de La Réunion

prospective territoriale peut représenter un scénario catastrophe en puissance lorsqu’on observe attentivement les dynamiques d’occupation du sol [7].

»

Nombre d'habitants / km2 > 10 000

1001 - 5000

101 - 500

5001 - 10 000

501 - 1000

1 - 100

<1

Fig 12. Carte des densités de population sur l’ile de La Réunion

[7] Lajoie et Zanker, 2007 : 14

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LA RÉUNION

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Analyse

ESPACES CONSTRUCTIBLES RESTANTS

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URBANISATION

Fig 13. Village créole à Salazie - petits volumes dans la végétation

Fig 14. Immeubles très courants de logements sociaux à la Réunion

Fig 15. Tissu urbain, typologies et densité à Saint-Denis.

[8] Hoareau, 1993: 33

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Toute ville est le reflet de la société qui l’a produite; elle correspond à un mode particulier d’occupation du sol (Fig 16) et d’organisation de l’espace par une communauté, en fonction de projets particuliers, d’ordre économique, social, culturel, cultuel, etc. À ce titre, la ville à la Réunion (Fig 13) devrait s’identifier comme le miroir de «l’âme réunionnaise», à travers les styles de construction, les modes d’habiter, les échanges économiques et sociaux, etc. Or l’urbanisme, l’architecture et, d’une manière plus globale, l’aménagement du territoire insulaire n’expriment pas encore tout à fait la spécificité réunionnaise: ils tardent à traduire le «style» propre de la communauté populaire réunionnaise [8]. À partir de la fin des années 1960, on assiste à une évolution, qui se poursuit encore de nos jours, des politiques urbaines caractéristiques et à une modification progressive du visage des villes sous l’action combinée de deux facteurs essentiels. Le premier, d’origine sociale, se concrétise par une élévation notable du niveau de vie des Réunionnais et une augmentation considérable du nombre d’employés du secteur public en raison de la multiplication des services étatiques. Autre effet tardif de la départementalisation, les mesures importantes prises en faveur de l’habitat social; il s’agit de donner à chaque Réunionnais un logement décent. Or cette politique sociale s’est exercée en priorité au niveau des espaces urbains, dans la mesure où l’objectif des municipalités était avant tout d’arriver à faire disparaître progressivement les poches d’habitat précaire et insalubre qui s’étalaient aux portes des villes (Fig 14). La seconde couronne urbaine, qui était en quelque sorte l’espace de la classe intermédiaire, est devenue une couronne multisociale, où se côtoient des catégories très disparates allant de l’ouvrier au fonctionnaire, en passant par les employés des services et commerces. On trouve cette composition dans les quartiers résidentiels de l’est et de l’ouest de Saint-Paul, également au sud, au nord-ouest et à l’ouest de Saint-Louis. La grande transformation intervenue dans cette nouvelle structure urbaine concerne la couronne externe qui est en pleine structuration, celle qui portait anciennement les poches de bidonvilles (Fig 17). Ces dernières ont été progressivement éradiquées et, à la place, les municipalités ont construit des lotissement sociaux, qui abritent les anciens occupants des bidonvilles, mais également des ruraux migrant vers la ville. Ce sont les


Analyse

cités du sud de Saint-Benoît autour de l’usine sucrière de Beaufond, les quartiers de Terre-Sainte, Tanambo et Ravine Blanche à Saint-Pierre, du Chaudron à Saint-Denis, de la Cressonnière à Saint-André, de l’Étang à Saint-Paul, de Roches Maigres à Saint-Louis, etc. Le changement social intervenu dans la structure urbaine se répercute sur l’habitat. Après une première phase d’urbanisation étalée, on assiste à présent à une seconde phase de densification des espaces par construction en hauteur. Partout l’habitat individuel, qui caractérisait la première période, cède progressivement le pas aux immeubles collectifs; partout le style architectural créole recule devant l’avancée des barres en béton. Enfin, cette transformation de la société urbaine se traduit par une progression vers le centre des catégories les moins favorisées qui occupaient traditionnellement les couronnes externes. Cette situation résulte du télescopage permanent entre deux modèles majeurs qui s’affrontent sur le territoire réunionnais: l’un issu de la tradition créole et l’autre, moderne, européen, importé par les interventions publiques, notamment en matière d’habitat social [9]. L’essentiel de la croissance des onze agglomérations urbaines de la Réunion se fait en périphérie, aux dépens des centres et des espaces ruraux souvent peu dynamiques qui se laissent absorber par cette forme de poussée urbaine. Cette croissance entraîne des problèmes majeurs d’utilisation des sols, l’agriculture ayant les mêmes préférences que l’habitat. Selon les statistiques de la DEAL à la Réunion, environ 12 000 logements par an seraient nécessaires pour pouvoir satisfaire la demande. Or, bon an mal an, seulement autour de 7000 sortent de terre. Cela se concrétise par des actions de densification et de structuration des «quartiers» autour de quelques équipements structurants: mairie annexe, école, centre de santé, équipements de sports et de loisirs, etc. Les aires périurbaines s’étendent dans 17 des 24 communes que compte l’île, et rassemblent 42,5% de la population du département. Elles tirent un maximum de profit de la croissance démographique, presque 6% par an à La Possession, alors que la population des plus grands centres urbains tels Saint-Denis, Saint-Paul, Saint-Louis régresse (respectivement de 0,1%, 0,5%, 0,6% par an) [10]. L’extension périurbaine se manifeste par l’arrivée massive de néoruraux, l’implantation de pavillons, d’équipements, d’activités, et par l’apparition récente du grand commerce.

Fig 16. Organisation urbaine réunionnaise traditionnelle

Fig 17. Évolution de l’organisation urbaine

Fig 18. Doit-on chercher un autre model urbain?

[9] Simonin, 1993:168 [10] Ninon, 1998:2

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ZONES COMMERCIALES

Fig 19. Agrandissement du centre commercial Decathlon à Saint-Pierre

Fig 20. Les gabarits et la relation entre le hangar commercial et le parking

Fig 21. Centre commercial Le Portail avec la vue sur la mer

[10] Ninon, 1998:1

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Dès le début des années 1980, l’étalement urbain affecte les espaces ruraux. Dans certains quartiers périurbains, ce processus s’accompagne de l’implantation de centres commerciaux qui deviennent souvent des pôles de développement à partir desquels se créent ou se renforcent des zones d’activités économiques, comme le montre l’exemple de Saint-Paul. [11] L’exemple de Savanna n’est d’ailleurs pas unique à la Réunion. Le grand commerce a aussi joué un rôle déterminant dans le développement et la pérennisation des activités commerciales et artisanales de certains quartiers périurbains des communes de Saint-Denis, Saint-pierre ou du Tampon. Le second facteur de transformation des espaces urbains est relié à l’évolution économique de l’île. En effet, après une période d’occupation commerciale des centres, on assiste à présent à un phénomène d’exurbanisation des activités sous l’effet d’une double prise de conscience de la part des autorités. D’une part, celle du manque de place dans les centres anciens devenus trop exigus. D’autre part, celle de la faiblesse du secteur secondaire et, par conséquent, de la nécessité de l’étoffer. À cette prise de conscience est venue s’ajouter l’évolution de la structure commerciale sous l’effet de l’apparition de nouvelles formes de distribution importées de France, se traduisant notamment par l’implantation de centres commerciaux venant causer la faillite du petit commerce traditionnel. La conséquence de tout ceci a été la création de zones d’activités à la périphérie des villes, regroupant à la fois industries, artisanat, commerces et mêmes services. C’est la zone de Savanna, à la périphérie nord de Saint-Paul, celle de Bras-Fusil au sud-ouest de Saint-Benoît, la ZAC (zone d’aménagement concertée) Chatoire au nord de l’agglomération tamponnaise, l’espace du Chaudron à la sortie est de Saint-Denis, rebaptisé même par certains d’«autre ville», les ZAC Bank et de TerreSainte les Hauts (en programmation), respectivement au nord-ouest et au nord-est de Saint-Pierre, etc. Ce phénomène d’exurbanisation des activités, qui rappelle l’évolution classique des villes françaises, a eu un impact très important sur la prédominance des centres. En effet, on a assisté d’une part à l’affaiblissement de leur dynamisme économique et, d’autre part, à la remise en question de leur rôle d’espace de contact entre le rural et l’urbain, dans la mesure où celui-ci s’est désormais déplacé vers la périphérie.


Selon Marc Augé, le non-lieu est tout le contraire d’une demeure, d’une résidence - d’un lieu au sens commun du terme. Les lieux anthropologiques quand à eux, aurait au moins pour caractère d’être ou de se vouloir « identitaires, relationnels et historiques ». Les non-lieux, sont donc aussi bien les installations nécessaires à la circulation accélérée des personnes et des biens (voies rapides, échangeurs, gares, aéroports) que les moyens de transport eux-mêmes (voitures, trains ou avions). Mais également les grandes chaînes hôtelières aux chambres interchangeables ou les centres commerciaux. Un non-lieu est finalement un endroit que l’on n’habite pas, dans lequel l’individu demeure anonyme et solitaire. C’est un espace de communication, mais sans relations sociales. Il y a une forte charge symbolique dans un lieu et une profondeur historique reconnue, comme par exemple l’église du village qui constitue pour tous un repère historique. Il n’y a pas de hiérarchie de valeur entre un non-lieu et un lieu car le non-lieu peut être une libération de relations sociales contraignantes pour l’individualité. Henri Lefèbvre parle quant à lui de ségrégation spatiale. Alors qu’avant la spécialisation des espaces avec l’arrivée de la planification urbaine massive, les espaces étaient polyfonctionnels, et c’est sur ceux-ci que la vie sociale était construite, de nos jours, les espaces spécialisés prédominent. C’est cette fonctionnalisation et spécialisation de l’espace qui est responsable de la création d’espaces «morts à caractère sec, desséché et désertique». Les principaux oublis du fonctionnalisme sont, selon Lefèbvre, les aspects ludiques, symboliques et informatifs des espaces. Ces espaces «ne signifient plus que leur insignifiance». La solution serait de changer «toutes idées, toutes conceptions» de «réinventer un langage». Jan Gehl propose de recentrer l’urbanisme sur les besoins et depuis la perspective de l’être humain. Alors que trop souvent, l’urbanisme contemporain, depuis Le Corbusier, a privilégié une échelle trop vaste, conçue pour être vue de loin et de haut mais pas à l’échelle de l’homme, l’aménagement des rues et places des villes doit être fait à partir des sens - la vue, le toucher, l’ouïe. Sa « boîte à outils » pour un meilleur urbanisme comprend: des hauteurs raisonnables, des rues attrayantes, des façades plaisantes, des places, des lieux d’échanges, moins d’obstacles pour piétons et cyclistes, etc. : autant d’éléments pour inviter les habitants à vivre ensemble la ville.

ESPACES STÉRILES

Fig 22. Non-lieu - circulation accélérée

Fig 23. Non-lieu - espace de circulation dans un centre commercial

Fig 24. Non-lieu - espace vert non défini donc pas utilisé

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CAMBAIE

RN3 N7

RN3

SAVANNA

N2

N1

RN1

RN1

PITON SAINT-LEU

RN1

RN3

N2

RN3

SAINT-LOUIS RN1

N1

RN1

RN1

Zones commerciales de la Réunion 18

SAINT-PIERRE


SAINTE-MARIE

SAINT-ANDRÉ N2

N2

RN1

RN1

N2

N2

RN3

RN3 N2

RN3

RN3

RN3

SAINT-PIERRE

SAINT-BENOÎT

TAMPON SAINT-PIERRE

N2

19 N7


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L’OUEST

Fig 25. Vue aérienne de la zone industrielle du Port

La particularité géographique de la Réunion fait que l’urbanisation de l’île peut être résumée par quatre grandes caractéristiques : dispersion urbaine, faiblesse d’ensemble des densités, préférence pour « l’altitude » et netteté du déséquilibre spatial entre les lieux de la résidence et ceux de la majorité des activités humaines. Le territoire de l’Ouest représente 21,5% de la surface de l’ensemble de l’île et 25% de sa population. Au regard de la répartition de celle-ci majoritairement localisée dans les mi-pentes et les Hauts, la primauté du littoral est très forte avec la concentration des principales zones d’emploi, des grands équipements commerciaux, des installations et espaces de loisirs et des implantations administratives de premier rang. Pour la majorité de la population les déplacements sont pour le travail, commerce et loisirs. A peu près 30% des indicateurs économiques de l’ensemble de l’île, l’ouest s’appuie principalement sur deux contributeurs : l’économie industrialo-portuaire générée par Port Réunion (Fig 25) et l’économie touristique très développée principalement sur le littoral balnéaire de Saint-Paul et, à moindre titre, de Saint-Leu (Fig 27) .

Fig 26. Marché forain en bord de mer de Saint-Paul

En effet, dans le domaine de l’économie urbaine de polarité (activités tertiaires de commande, publiques ou privées, localisées en typologie urbaine de bureaux) la place de l’Ouest est faible. Ainsi, la part de l’Ouest concernant la production d’immeubles de bureaux à la Réunion sur la période 2004-2007 (31 000m²) a été nettement minoritaire (5000m² soit 16%), ce qui confirme que l’Ouest reste en arrière par rapport à SaintDenis et à Sainte-Marie en matière de construction de bureaux en zone urbaine. L’urbanisation de l’Ouest correspond également à un mode d’occupation de l’espace qui a tout de l’archipel. Par définition même de ce qu’est un archipel [12] – ensemble d’éléments isolés – on en déduit que la dispersion spatiale de la population et des lieux de l’urbanisation est grande : dans l’Ouest pas de grande ville dense et regroupant une proportion importante de la population selon le schéma radioconcentrique classique des agglomérations urbaines. Au contraire, la population se répartit dans près de 100 quartiers dans les 5 communes.

Fig 27. Parapente - activité touristique à l’Ouest de la Réunion

[12] SCOT, 2016:32

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Introduction

Centre Ville du Port

Ravine a Marquet Rivière des Galets Le Port

ZAC Pichette Rivière des Galets

Ravine à Malheur

Dos d’Ane Saint Paul La Plaine Bois de Néfles

Mafate

Guillaume Plateau Caillou

Mafate et zone forestière Saint Gilles les Bains

La Saline Centre Montvert Bois de Néfles

Littoral Souris Blanche

Forêt des Hauts de Trois Bassins

Grande Ravine

La Chaloupe

Forêt des Hauts de Saint-Leu

Centre - Etang Les Colimaçons

Le Plate

Stella Piton Saint Leu

Cœur d’Agglomération Pôle secondaire Bourg des Hauts Ville littorale

L’ouest de la Réunion

Bourg des mi-pentes

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ECOCITÉ

L’artificialisation des sols a progressé, entre 2011 et 2014, d’environ 130 hectares (+33 ha/an) [13]. Cette évolution connait néanmoins un sensible ralentissement par rapport à ce qu’elle fut dans les décennies antérieures, et on relève que le potentiel libre pour la densification résidentielle, est près de 4 fois supérieure aux besoins. Dans l’absolu, il ne serait donc pas nécessaire de recourir aux quotas d’extension tels que l’important projet urbain EcoCité, ville insulaire et tropicale.

oisirs urbains

Fig 28. Projet d’EcoCité de Cambaie - vue aérienne

La démarche EcoCité est engagée par l’État pour encourager les grands territoires urbains (métropoles) à conduire l’évolution durable des villes par la réalisation d’opérations exemplaires d’aménagement durable. Le but de cette opération étant «la densification des tissus existants, la reconquête des délaissés urbains, l’évolution des zones monofonctionnelles d’activités et des friches urbaines.»

Fig 29. Projet d’EcoCité de Cambaie - vue balcon

one UP Paysage • Artélia • Jean-Marie Gleizes • Document support à une présentation orale

Fig 30. Projet d’EcoCité de Cambaie - vue rue

[13] SCOT, 2016:32 [14] TCO, 2015:310

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“Une ville, moteur du développement économique Local Une ville mobile et accessible Une ville attractive et ludique Une ville jardin Une ville résiliente et économe” [14]

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architectes urbanistes paysagistes • Zone UP Urbanisme • Zone UP Paysage • Artélia • Jean-Marie Gleizes • Document support à une présentation orale

Pour rester fidèle à la définition morphologique de l’archipel urbain, environ une quarantaine de quartiers de l’Ouest sont distincts spatialement, ce qui correspond à ce que l’Insee qualifie de « Grand Quartier ». A Saint-Paul, par exemple, près de 20 Grands Quartiers sont identifiés. L’Ouest se présente également de façon très homogène par rapport à ses densités résidentielles. La loi classique de l’économie urbaine qui établit que depuis le centre vers les périphéries, les densités et les valeurs foncières décroissent, ne s’applique pas vraiment dans l’Ouest de La Réunion.

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Territoire d’expérimentation urbaine pour l’ensemble de l’ÉcoCité, la plaine de Cambaie s’étend sur plus de 500 hectares. Elle est formée par la friche de l’ancienne antenne Oméga (200 hectares), le secteur Henri Cornu bordant la rivière des Galets, la plaine de Loisirs, et le quartier de Savanna à l’est de la RN1. Toutefois, de part son implémentation actuelle, la question de savoir si l’opération remplie son but de densification des tissus existants reste ouverte.


Le Port

ZAC Environnement

Rivière des Galets ZAC Henri Cornu

Parc Cambaie

Grand Pourpier

Plaine de loisirs

Quartier de l’Étang Savanna

Étang Saint Paul

Saint Paul

Espaces naturelles Terres agricoles Parcs, espaces urbains Intensification urbaine

Ecocité et lignes de tramways

Îlots privé

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SAVANNA

Fig 31. Savanna en 1950, les habitations se trouvent près de l’usine à sucre

Fig 32. Impression d’artiste de la distillerie

Fig 33. Silos à sucre de Savanna, qui font partie de l’identité du quartier

[15] Ninon, 1998:2

24

Après la livraison du canal Lemarchand en 1829, dont la construction a duré 15 ans, les terres arides de Savanna se transforment en champs de cannes et c’est à ce moment que naît le domaine sucrier de Savanna et que s’installe son usine. Lors de l’Abolition de l’esclavage en 1848, les affranchis à majorité indienne, s’installent aux alentours des villes et des sucreries. En 1902, Savanna emploie 151 engagés, soit 45 Malgaches, 43 Indiens, 32 Africains et 31 chinois. Le domaine de Savanna s’adapte à sa population de plus en plus nombreuse et diversifiée, installant des lieux de culte comme un temple indien dans la cour de l’usine, transféré par la suite sur l’Allée des Palmiers, et une église sur le chemin départemental. Alors que le directeur habite dans la Grande Maison située face à l’Étang, les techniciens et employés sont logés autour de l’usine (Fig 31). Les engagés quant à eux vivent sur le chemin du Tour des Roches, au lieudit Jardin La Perrière. Des bidonvilles se montent par la suite le long de la longue Allée des Palmiers, à l’entrée de la zone d’habitation dans le quartier Bonaparte. C’est une conjoncture particulière qui conduit à l’implantation du grand commerce dans l’espace périurbain de Saint-Paul. En effet, c’est lors du processus de restructuration de l’industrie sucrière réunionnaise à la fin des années 1980 que l’usine de Savanna doit fermer. La fabrication de sucre cesse donc en 1986 et celle du rhum quelques années plus tard en 1992. Le centre commercial, avec une aire de vente de 7000m², s’installe presque immédiatement après, en 1994, à proximité de l’ancienne usine (Fig 33). Résultat, chaque jour plus de 55000 véhicules transitent dans le secteur, dont 17000 sur l’axe de La Plaine/Bois-de-Nèfles (chiffres datant de 1998) [15]. Une dizaine de commerces à enseignes locales et métropolitaines (matériaux de construction, équipement pour la maison, outillage, piscines, vêtements) suivent l’hypermarché (maintenant Jumbo) même si des expériences antérieures d’implantation d’activités du même genre s’étaient pourtant soldées par des échecs. Grâce à son dynamisme, la zone d’activités économiques créée à partir du centre commercial drainant chaque jour des flux considérables de clients s’étend sur des terres en friche, dans le prolongement de la route à quatre voies (RN1). Pour le moment, l’espace agricole résiste bien : les exploitations de plusieurs dizaines d’hectares appartenant aux sucriers sont conservées intactes.


Analyse

L’étude de la zone de chalandise de l’hypermarché met en évidence son intégration à la région périurbaine saint-pauloise. Plus de la moitié des clients (58,4%) viennent de Saint-Paul, dont 46,6% des quartiers périphériques ; les autres viennent des communes voisines : Le Port 15,5%, La Possession 11,1%. Bien évidemment, ceux du quartier de Savanna le fréquentent quatre fois plus que les autres, car ils en font un commerce de proximité et il n’est pas rare de voir certains clients du quartier revenir plusieurs fois par jour, et avoir des relations du même type qu’avant avec le petit commerce. Ils s’y rendent chaque fois que le besoin se fait sentir, voire pour s’y distraire. « Leur » centre commercial est progressivement devenu un espace de vie. Le quartier est principalement composé de deux grandes poches d’habitations constituées de logements sociaux (citées Kayamb et Rouler), de maisons individuelles et de maisons issues autrefois du fonctionnement de l‘usine sucrière (le vieux Savanna). Les habitants se connaissent très bien entre eux et le quartier est, selon leur association: «très riche culturellement, économiquement et sur le plan touristique, mais il a quand même ses faiblesses:

Fig 34. Centre commercial Cora - quartier périphérique de Savanna (1995)

- Manque de sécurité; - Population jeune sans qualification; - Fort taux de chômage; - La plupart des jeunes sont souvent employés avec des contrats précaires (CES, CIA…); - Absence de relation entre les acteurs économiques et la population; - Les salariés des entreprises installées sur le quartier, viennent à 80% de l’extérieur; - Manque d’un véritable lieu de rencontre avec les jeunes (maison de quartier); - Pas de mairie annexe alors que les autres institutions sociales sont présentes; - Absence de concertation avec la population sur les projets du quartier; - Forte demande d’activité sur le plan économique, associatif, culturel, sportif…» [16]

La tranche de population dominante est celle des moins de 25 ans qui représentent 45% de la population et le taux de chômage avoisinant les 40% touche principalement les jeunes de 18 à 35 ans. L’unique établissement scolaire de Savanna est une école primaire accueillant 166 élèves, les plus proche collèges et lycées étant à La Plaine ou à Saint-Paul. 38% de la population en âge de travailler n’ont pas de diplôme.

Fig 35. Situation existante un jour fériée, tout est vide

Fig 36. Situation existante un jour de semaine

[16] L’ association Savanna

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ENVIRONNEMENT RN1

Fig 37. Circulation véhicule de la zone : routes principales et lignes de bus

cannes à sucre

réserve de l’Étang

Fig 38. Deux écosystèmes importants entourent le quartier

A partir de l’usine sucrière, Savanna s’est développée vers l’ouest au fil du temps et comprend désormais de nombreuses fonctions très variées. A l’ouest, la large zone commerciale borde la RN1; au sud, plus de commerces, des bureaux et des quelques services font face à la réserve naturelle; les logements, quant à eux se concentrent dans les parties Nord et Est du quartier. Quelques établissements publics sont aussi présents et plus en lien avec les habitants: une Caisse d’Allocations Familiale, une école primaire, une église et un temple Tamoul. Côté diversification, les commerces et services disponibles ont également tout d’un petit centre: une poste, une pharmacie, une boulangerie, un centre médical, des restaurants, différentes banques, un large panel alimentaire, des garages automobile, des salles de sport, des terrains de jeu, etc. Le quartier, tout comme la zone commerciale, n’est vraiment desservie que par une route, la RD4, qui descend de La Plaine. Tout se joue donc au rond point qui permet à la fois de monter vers les hauts, accéder à l’hypermarché, prendre la RN1 vers Saint-Denis et vers Saint-Pierre, entrer dans la zone commerciale et accéder au quartier de l’Etang vers Saint-Paul (Fig 37). Et tout ça à double sens. Quelques lignes de bus desservent le quartier aux endroits “névralgiques” : la CAF, le Jumbo et l’école primaire. Un court tronçon de piste cyclable suit également la RD4 jusqu’au centre médical à l’est. Tout à l’ouest, de l’autre côté de la RN1 et face à la mer se trouve le quartier de l’Étang avec son stade, son parc d’exposition, son cinéma et sensé accueillir de nouveaux développements immobilier le long de la future ligne de tramway reliant Saint-Paul et Le Port en passant par l’EcoCité. Bien que lui-même très artificialisé, le quartier de Savanna reste bordé d’espaces verts importants: Au Sud par la Réserve Naturelle de l’Étang et au Nord-Est par des champs de cannes longeant l’Allée des Palmistes et le chemin du Tour des Roches (Fig 38). La présence de l’étang n’a pas qu’un impact positif sur le quartier, il est aussi à l’origine de fortes inondations (Fig 38) à chaque cyclone. La topographie n’accuse qu’une faible pente sur toute la longueur du site, mais une partie significative de la zone résidentielle et commerciale se trouve à l’intérieur de la zone d’aléa moyen des risques d’inondation.

Fig 39. Zones inondables - PPRI

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Analyse

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Rue du Kovil

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2

1

9

focntions du site 1/5000

1. Ancienne usine sucrière

6. Multiplexe Ciné Cambaie

2. Centre Commerciale

7. Parc des Expositions

3. École Emile Hugot

8. Eglise

4. Temple de Savanna

9. Réserve naturelle

5. Stade Juluis Bérnard

10. Champs de canne

Habitation Bâtiments publiques Commerce Bâtiments industrielles Paysage

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FONCTIONNEMENT

Fig 40. Espaces construits / nonconstruits

Fig 41. Fonctions: habitations (orange), commerces (gris), services publics (bleu)

Fig 42. Zones accessibles au public (gris) et zones privées (orange)

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La zone commerciale en étant la cause et quelque part aussi la conséquence, une très forte présence de voitures peut être notée à certaines heures - ou plutôt: une diminution du trafic a lieu à certaines heures. Cette problématique est aussi de plus en plus renforcée par les gros développements immobiliers sortant de terre à La plaine/Bois-deNèfles. La présence écrasante de voitures, la quantité dominante de zone asphaltées et, finalement, le parking sauvage sont problématiques. De nombreuses zones de parking plus ou moins privatives sont prévues, mais la possibilité de pouvoir se garer partout, le besoin compulsif de le faire le plus près possible des entrées de magasins et l’absence presque totale de trottoirs et d’ombre, font que la zone reste impraticable aux piétons et surchargée de voitures. Ces différents facteurs ont l’autre désagréable conséquence de réchauffer l’air ambiant en créant un îlot de chaleur et d’empêcher l’infiltration des eaux de pluies. Les distances entre les fonctions sont modérées, la distance maximale entre le rond point au sud du site et la rue des Palmistes est d’environ 600m avec un très faible dénivelé, il serait donc possible pour les visiteurs et les habitants de faire tout leurs trajets à pieds ou en vélo. La problématique principale est l’absence d’ombre et la chaleur générée par les surfaces minérales, surtout en milieu de journée. Le manque de confort thermique ainsi que le peu de cheminements piétons décourage principalement les gens. Derrière la rue du Kovil, contrastant avec les énormes hangars commerciaux avec leurs parkings asphaltés et façades aveugles et monotones, on trouve des petites cases à terre dans un tissu dense et varié en terme de volumes, formes et couleurs. Les maisons individuelles sont principalement sur un seul niveau, avec quelques immeubles de logements sociaux en R+1. Il est parfois difficile de deviner les logiques constructives et d’estimer combien familles habitent sur une parcelle. Alors que certaines maisons ont tout du bidonville avec leurs boites empilés les unes sur les autres, d’autres ont un volume bien défini et un jardin entretenu. Elles ont par contre toutes un point commun: de grands espaces extérieurs protégés par une toiture. En général, les maisons sont entourées d’espaces verts denses, composés de plantes telles que le grenadier et le frangipanier et d’arbres comme le manguier et le papayer. Cette présence de végétation renforce le contraste avec la rue commerciale grise et dure.


Analyse

400

m

Sol impermĂŠable Sol permĂŠable

surfaces du site 1/3000

Parking

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Upcycling Urbain

SITE

Fig 43. Pourcentage d’espace construit sur le site (32%)

Zone commerciale étant, les façades d’accès sont les plus ‘‘travaillées’’ et une des autres, en général celle à l’opposé, est réservée aux livraisons. Une alternance s’opère donc entre façade complètement aveugle et encombrée, et petits percements frais et colorés Le propre des bâtiments situés dans ces zones commerciales est leurs très larges dimensions, surtout par intérêt économique, qui a pour effet de totalement brouiller la notion d’échelle que peuvent avoir les utilisateurs. La conséquence de cette différence d’échelle est le sentiment pour les “promeneurs” de ne pas se sentir à leur place, voire mal à l’aise, perdu et sans repère. Les nombreuses façades aveugles et uniformes de ces énorme blocs participent également à ce sentiment. Le peu de matériaux présents au travers du site se concentrent autour de la tôle en acier ondulée de ton clair pour les parois verticales et l’asphalte au sol. Le peu de vitrage visible se situe au niveau des quelques entrées et des petites fenêtres de bureaux de gestion de ces montres en acier. Les commerce ne dépendant pas de la déambulation des gens, mais fonctionnant principalement de façon proportionnelle à la taille et la visibilité de leurs enseignes, les vitrines, et donc la transparence, sont absent du paysage urbain. Suivant le principe du Casino (Venturi, 1972) et du centre commercial, les grands volumes aveugles coupent tous contacts avec l’extérieur de façon à brouiller la perception du temps des visiteurs. Plus on reste sur place, plus on consomme.

Fig 44. Fonctions: commerce (95%), services publics (6%), bureaux (1%).

SITE :

150 000 m²

COMMERCES :

48 500 m²

- commerces: - bureaux commerciaux: - restauration:

46 250 m² 2 000 m² 250 m²

BUREAUX Fig 45. Traitement des espaces vides: espaces verts (11%), asphalte (89%)

30

SERVICES : -salles de sport: 2 500 m² -services: 600 m²

200 m² 3 000 m²

PARKING: 1450 places


Analyse

Accès clients Accès livraisons Cheminement piéton

accès, livraisons, cheminements piéton 1/3000

Arrêt de bus

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CLIMAT

La Réunion possède un climat tropical humide et il existe deux saisons marquées: la saison des pluies et la saison sèche. À Saint-Paul, la saison pluvieuse est très chaude, oppressante et partiellement nuageuse alors que la saison sèche est chaude, venteuse et dégagée. Au cours de l’année, la température varie généralement de 19°C à 30°C et est rarement inférieure à 17°C ou supérieure à 32°C [17]. La saison très chaude dure 4 mois, de décembre à avril, avec une température quotidienne moyenne maximale supérieure à 29°C. En comparaison, la saison fraîche s’étend de juin à septembre, avec une température quotidienne moyenne maximale inférieure à 26°C. La figure ci-contre montre une représentation compacte des températures horaires moyennes pour toute l’année.

Fig 46. Étude d’ensoleillement le 21 décembre toute la journée

La couverture nuageuse suit la saison des pluies, elle commence aux alentours de mi-novembre et dure 5 mois, se terminant au milieu du mois d’avril. Le 30 août, le jour le plus dégagé de l’année, le ciel est dégagé dans l’ensemble ou partiellement nuageux 96% du temps, et couvert ou nuageux dans l’ensemble 4% du temps. La saison humide a une probabilité de précipitation quotidienne supérieure à 19% et culmine à 35% le 25 février. Lors de la saison sèche, la probabilité de précipitation la plus basse est de 4% le 9 juillet. La longueur du jour varie peu au cours de l’année. En 2018, le jour le plus court est le 21 juin, avec 10 heures et 51 minutes de jour tandis que le jour le plus long est le 22 décembre, avec 13h et 25min. de jour.

Fig 47. Étude d’ensoleillement le 21 juin toute la journée

n

e

o

s sur l’année Fig 48. Rose des vents

[17] Weather Spark

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Saint-Paul connaît des variations saisonnières extrêmes en ce qui concerne l’humidité perçue. La période la plus lourde de l’année s’étend d’octobre à juin, avec une sensation de lourdeur, oppressante ou étouffante au moins 29% du temps. Le jour le plus lourd de l’année est le 16 février, avec un climat lourd 97% du temps. La période la plus venteuse sur le cours de l’année s’étend de début mai à la fin du mois de septembre, avec des vitesses de vent moyennes supérieures à 5,1 m/s. La période la plus calme, quant à elle, affiche des vents avec une vitesse moyenne horaire de 4,1 m/s. La direction horaire moyenne principale du vent est l’est tout au long de l’année, les alizés étant dominants en terme de vitesse et les brises matinales et en soirée sur l’axe terre/mer les complétant.


8 6

Analyse

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108 4 5 0

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jan jan

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CONCLUSION

TERRITOIRE: La quantité de sol constructible n’est pas infini et encore moins sur l’île de la Réunion où la géomorphologie est très contraignante. Tout comme les vieux villages ruraux, l’organisation urbaine qui se faisait auparavant de façon concentrique depuis un centre d’activité et par classes sociales a, depuis une cinquantaine d’années, suivi le modèle classique d’étalement et d’homogénéisation de son tissu. L’arrivée de la grande consommation, cause et produit de cet étalement, a rapidement suivi l’européanisation du territoire et c’est ainsi que les premiers supermarchés puis zones commerciales ont vu le jour en périphérie d’agglomérations. La départementalisation a également occasionné une rapide évolution économique et sociale conduisant à une forte montée démographique et donc un besoin de logements. Beaucoup des problèmes de circulation - et donc écologiques et sociaux actuels viennent de la forte dichotomie fonctionnelle de l’île: La majorité des logements se trouvent dans les hauts alors que les activités sont principalement sur le littoral; et la concentration principale de typologie de bureaux se situe à Saint-Denis et ses environs. SITE Le site en lui-même a de nombreux problèmes, mais aussi beaucoup de potentiel car situé à un endroit stratégique pour le développement future de l’ouest de La Réunion. Les cartes et schémas produits montrent un quartier déjà à la croisé des chemins et en phase de devenir très connecté avec l’arrivée du tramway et de l’EcoCité. Déjà beaucoup fréquenté, mais de façon périodique, il abrite de nombreuses fonctions en faisant un pôle attractif à moyenne échelle. Identifié par le gouvernement comme quartier prioritaire, les habitants, quant à eux, estiment que le quartier à besoin de plus en terme d’implication et d’activités locales. Entouré d’espaces verts, la zone commerciale provoque présentement une forte cassure avec son contexte environnemental et participe grandement à établir un îlot de chaleur à l’ouest du quartier. L’analyse et les différentes données climatiques recueillies ouvrent aussi l’opportunité de corriger les problèmes existants de la zone de projet en implémentant différentes stratégies passives d’abord, puis active afin de réduire les consommation énergétique et fournir un meilleur confort thermique à la fois intérieur et extérieur.

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Analyse

Suite à ces constatations, plusieurs directions seront prises dans le but d’offrir plus de qualité aux habitants de Savanna et à ses visiteurs, et de s’intégrer pleinement dans une vision d’avenir de la Réunion où il est encore possible de profiter pleinement de son cadre paradisiaque. La ville doit se densifier et pourquoi continuer à construire de nouveaux quartiers majoritairement résidentiels, certes un peu plus denses, mais toujours en marge des centres urbains, plutôt que de densifier l’existant, et ce donc, à moindre coût.

INTENTIONS

L’objectif est de tirer parti de la forte polarité pleins/vides de la zone commerciale de Savanna pour la densifier et y diversifier les fonctions. Pour qu’un espace urbain soit vivant, il faut que son utilisation soit permanente et c’est pour cela qu’une place importante sera donnée à l’intégration de logements et d’activités complémentaires, temporellement, aux grands commerces déjà présents. La très nette dichotomie présente entre le littoral, principal lieu d’activité, et les pentes, lieu de résidence, nous amène également à vouloir ramener les habitants vers le bas et vers la ville. Les priorités auront par contre à être redéfinies, les flux automobiles seront réorganisés et les cheminement piétons, créés. Les immenses volumes commerciaux présents seront laissés tels quels et opérationnels tandis que de nouveaux, plus modestes, seront insérés dans les espaces interstitiels. Le paysage de la réserve et des champs de cannes sera finalement réinséré dans Savanna pour faire partie intégrante et fédératrice de l’intervention. Optimiser la consommation d’espace existant permettra de compléter la mono-fonctionnalité déjà présente afin d’en faire un lieu plus entier. Le paysage stérile donnera lieu à un écosystème vivant au sein duquel les différentes fonctions, ressources, habitants et utilisateurs se complètent. Le piéton retrouvera la place dominante qui lui reviens au sein d’un quartier à la fois centré sur ses acteurs et à la fois ouvert et connecté à son environnement. Pour finir, bien qu’ambitieux, nous pensons que ce projet a le potentiel de redonner vie à Savanna et à sa zone commerciale aride et stérile, tout en dynamisant son contexte urbain large et ceci sera fait en répondant aux problématiques et conditions spécifiques du site par une conception holistique et adaptée.

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PROPOSITION STRATÉGIES

CRÉATION D’UNE NOUVELLE IDENTITÉ - Savanna est un lieu à fort caractère historique où toute une génération antérieure a travaillé à l’usine sucrière. La stratégie du projet est de créer de nouvelles opportunités d’utilisation des ressources de façon différente afin de répondre aux demandes actuelles et de donner une identité durable au quartier. DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE - Création de bureaux innovateurs, de commerces attractifs et d’industries durables pour attirer les investisseurs.

Fig 49. Barrière acoustique et visuelle sur la route nationale RN1

DÉVELOPPEMENT DURABLE - Augmenter la densité et introduire plus de fonctions différentes afin de lutter contre l’étalement urbain. Mettre en place un design passif pour descendre la demande énergétique du quartier. Utiliser des matériaux de construction naturels, comme les fibres végétales (canne à sucre) produit localement afin de réduire l’empreinte carbone globale. CONNEXIONS AU TERRITOIRE - Utiliser le placement stratégique du quartier pour créer un pont (Fig 50) vers la zone de loisirs de l’Étang, où est prévu une station de tramway lors du développement de l’Ecocité. CONNEXIONS AU QUARTIER - Mettre en valeur les activités existantes, connecter par exemple l’école primaire existante avec le nouveau développement ou la crèche avec un parc existant inutilisé.

Fig 50. Connexion avec la zone de loisirs et les activités existantes de Savanna.

CONNEXIONS PAYSAGÈRE - Faire rentrer dans le site du projet les deux écosystèmes majeurs environnant : la Réserve naturelle de l’Étang SaintPaul et les champs de canne (Fig 51). Remplacer une grande partie de l’asphalte par du sol perméable. Ce principe participera à descendre la température ambiante, à la création d’ombre et à l’absorption des eaux de pluie. CRÉATION D’UN LIEU VIVANT ET CONFORTABLE - Création d’une zone tampon (Fig 49) face à la route nationale pour faciliter l’injection de nouvelles fonctions et créer une barrière visuelle et acoustique. Mettre l’emphase sur les activités extérieures et le cheminement piéton pour obtenir un espace urbain vivant et sécurisé.

Fig 51. Intégration dans les écosystèmes présents autour du site.

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RÉGLEMENTATION - Pour atteindre ces objectifs le PLU devra être légèrement modifié. Le plus important sera d’augmenter la limite de hauteur maximale (14m à 20m pour les logements et à 50m pour les bureaux). Le projet devra par contre respecter les réglementations en terme de parking (une place par logement, une place par 100m² de bureaux et deux places par 100m² de commerce), d’accessibilité et de prévention des risques. Les divisions parcellaires et les questions foncières des commerces existants ne seront pas traités.


Saint-Denis

La Possesion

Le Port

Ecocité L’Etang La Plaine Bois de Nèfles Saint-Paul

Plateau Caillou

Le Guillaume

Saint-Gilles-les-Hauts

Saint-Gilles-les-Bains

La Saline

La Saline-les-bains Trois Bassins

Saint-Leu

Zone de chalandise Forte Moyenne

Relation avec les villes et bourgs environnants

Faible

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PROGRAMME

Fig 52. Logement collectifs flottants posés sur les volumes des commerces

Fig 53. Cœur de développement bureaux et centre de Savanna

Fig 54. Activités extérieures et studio de danse

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Le programme proposé est basé sur l’analyse urbaine et les différentes informations fournies par la mairie et la communauté de Savanna. Tout le programme peut être divisé en quatre catégories majeures: habitations, commerces, bureaux et services public. La présence de tous ces éléments produira un quartier vivant tous les jours, pendant tout la journée, et utilisé par tous les groupes d’âge. Afin de promouvoir la vie sociale et les échanges, le programme contient également une grande variété d’espaces extérieurs couverts et non couverts. Les fonctions injectées dans les espaces autour des hangars commerciaux existants permettront de créer un équilibre et une sensation de centre ville. LOGEMENTS. Appartements à surfaces diverses (T1, T2, T3, T4) avec terrasses couvertes: 60% d’appartements sociaux; 30% logements collectifs privés, 10% auberge de jeunesse. BUREAUX. Plan flexible pour grosses entreprises sur deux niveaux avec mezzanine, pour moyenne et petite entreprise sur niveau entier ou divisé, ou en espace ‘co-working’. COMMERCES. Espaces variés pour petits commerces de 35m², moyens de 70m² et micro (marché permanent, restauration rapide). SERVICE PUBLIC. Pour les jeunes - crèche et centre d’activité de Savanna (activités après l’école dans des espaces polyvalents, lieu d’exposition, etc.); pour les plus grands et les adultes - centre de formation, salles de danse et de musique, atelier avec des machines de fabrication numérique, salle de fête. FONCTIONS EXTÉRIEURES. Espaces couverts - amphithéâtre, skatepark, plaza devant les bureaux, parc de jeux; espaces non protégé - bancs CHEMINEMENT: Chemin piéton confortable et abrité qui crée un lien entre toutes les nouvelles fonctions et le centre existant de Savanna; voie abritée et ‘rapide’ (trottinette électrique / trottoir roullant, etc) entre les parkings et les bureaux; voie voiture contrôlée en sens unique; et voie de livraison camion discrète; piste cyclable protégée qui relit la zone de loisirs; deux passerelles pour créer un lien direct avec le centre commerciale du Jumbo et la future station de tramway. PARKING: Trois bâtiments à plusieurs niveaux situés aux extrémités du site avec toiture couverte de panneaux photovoltaïques. PAYSAGE: Éléments paysagers intégrés dans l’ensemble des bâtiments, pour renforcer le lien avec la nature, rafraîchir l’air et créer de l’ombre. La proposition intègre trois milieux différents: zone humide, plantation de canne à sucre et savanne.


Proposition

HABITATION : 7500 m² 115 logements -sociaux 288 habitants -collectifs -auberge COMMERCE : 5000 m² -magasins -marché -bars/cafés/restaurants BUREAUX : 7000 m² -’classique’ -co-working

Fig 55. Zone de transition et marché couvert

PUBLIC : 5000 m² -salle de danse 700 m² -salle de musique 350 m² -crèche 400 m² -workshop / ateliers 350 m² -centre de Savanna 2000 m² -centre de formation 400 m² -industrie 800 m² TOTAL : 24500 m² ESPACES EXTÉRIEUR : abrité -théâtre -skatepark -aire de jeux -plaza -voie rapide -terrasses -espaces multifonctionnels -espaces livraison PARKING: 43250m² 1790 places -existants 1450 places -créés 340 places

Fig 56. Zone pour les enfants - crèche avec aire de jeux

Fig 57. Transformation du parking de Jumbo sur trois niveaux

39


Upcycling Urbain

SITUATION EXISTANTE Selon l’analyse du site effectuée précédemment, il y a actuellement plusieurs problèmes dont le principal est la mono-fonctionnalité des activités et la division parcellaire. Les fonctions étant très peu variées, voire identiques (commerce à grand échelle), la zone n’est utilisée qu’a certaines heures et par un certain groupe d’utilisateurs. De plus, à cause des divisions parcellaires chaotiques, la circulation primaire est plutôt fragmentée, souvent perturbée par les livraisons.

Le deuxième problème est la suprématie des véhicules. La zone étant en premier lieu dessinée pour les voitures, elle ne prévoie quasiment aucune infrastructure pour les piétons ce qui résulte en des espaces où il est peu agréable de naviguer entre les immenses hangars commerciaux: manque de trottoir, voitures garées partout, protections solaires inexistantes, absence presque totale de végétation et manque de sécurité aux heures de fermeture des commerces.

PARCELLAIRE

Espace livraison très dominant

40

Voitures garées partout

VOITURES

Route souvent bouchée

Sol imperméable, asphalte, îlot de chaleur

Espace piéton négligé


Proposition

CONCEPT PROPOSÉ Afin de proposer une solution à ces problèmes, il a été choisi de se libérer des contraintes parcellaires. L’idée principale n’étant pas de démolir les hangars commerciaux et faire table rase, mais plutôt de garder les volumes existants et requalifier tous les espaces, en quelque sorte résiduels, au sol afin de fournir un espace urbain vivant et agréable aux piétons. Ce concept donne donc un tissu existant de base dans lequel d’autres fonctions peuvent être injectées et d’autres scénarios proposés.

ESPACE VIDE

Petit commerce crée une barrière visuelle

La proposition se base sur la séparation des cheminements véhicules et piétons. Actuellement, la distance moyenne entre les hangars se situe entre 25 et 50m. L’emphase sera mise sur l’expérience piétonne et sur un urbanisme et une architecture à échelle humaine. Les voitures seront déplacées le long de la route nationale et la rue principale accueillera de nouveaux volumes interstitiels à fonctions variées, des trottoirs, des solutions paysagères et différents systèmes d’ombrage.

INJECTION DE FONCTIONS

Noue paysagère

Fonctions et volumes divers

Espace piéton à échelle humaine et à l’ombre

41


Upcycling Urbain

vue arienne existante 1/3000 42


vue arienne proposĂŠe 1/3000 43


Upcycling Urbain

PAYSAGE L’objectif du projet est de maximiser la perméabilité du sol et de renforcer le lien avec le paysage existant. Le concept paysager se fonde sur trois principes : prolonger la végétation de la Réserve Naturelle de l’Étang; renforcer la relation entre le site et les champs de canne à sucre; et créer une zone ‘‘savane’’. Chaque zone représentera un écosystème particulier avec ses plantes, son traitement de sol et ses matériaux. Reprenant l’approche scandinave ou la notion de ‘‘tier-paysage’’ de Gilles Clément, les zones naturelles ne nécessiteront que très peu d’entretien.

Végétation dense Cannes à sucre Végétation de savane Bassin de rétention Herbe

44

L’écosystème de la réserve avec sa végétation dense et à humidité élevée pénétrera au sud du projet, suivant la zone inondable, en créant des bassins de verdure qui serviront à modérer l’écoulement des eaux de pluie et à rafraîchir l’air ambiant. Au nord-est de l’intervention ce sont les champs de canne, une forte identité de l’ancien quartier sucrier qui viendra s’insérer. Au cœur du site, on retrouvera un paysage plus sec et partiellement sur dalle reprenant les plantes de savane afin de créer un lien avec la future station de tram et zone loisirs.


Proposition

CHEMINEMENT Afin de privilégier l’expérience piéton, le projet sépare les flux et contrôle les espaces de croisement. Trois parkings silos seront placés aux extrémités du site et seront conçus de façon à, avec le temps, avoir la possibilité d’être requalifiés en autres fonctions. L’accès principal en sens unique, pour les voitures et camions de livraison, se fera à partir du rond point et longera principalement la RN1. D’autres accès de livraison se situent sur la Rue Bonaparte et la Rue des Aèronets.

Le nouveau cheminement piéton semi-protégé suit principalement les entrées des commerces existants. L’objectif est de créer de nouveaux liens avec le centre commercial du Jumbo au sud et le parc de loisirs à l’ouest en construisant des passerelles abritées tout en renforçant les liens existants avec le quartier. La proposition inclue la requalification de certaines rues dans la zone d’habitation en tout-piéton afin de faciliter le déplacement des habitants - par exemple entre l’école et site d’intervention.

e Ru des s

iste

RN

1

m Pal

te

par

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B Rue

e Ru des ts

one Aèr Véhicules Livraison Piétons/vélos Tramway Parking

45


passerelle p a r v i s BUREAUX c.SAVANNA MARCHÉ voie-rapide CRÈCHE livraison aire de jeux terrasses BUREAUX

PA R K I N G ombrière LOGEMENTS passerelle COMMERCES

passerelle COMMERCES

LOGEMENTS BUREAUX PA R K I N G


PA R K I N G FABRIQUE AUBERGE FORMATION STUDIO-01 FAB-LAB skatepark passerelle STUDIO-02 amphithéâtre ombrière rampe vélo


Upcycling Urbain

Accès service/livraison

Route RN1 48

Toiture structure en métal

Espace marché avec «voie rapide»

Espace de transition sur le toit

Terrasse en bois abrite

Commerce sur pilotis

Noue de récupération des eaux de pluie

Chemin en béton drainant

Deck en bois


Chemin en béton drainant

Végétation dense avec passerelles

Espace livraison

Voie véhicule

Petit commerce

Noue végétale

Chemin vélo

Accès service/livraison

Noue végétale

Chemin en béton drainant 49


Upcycling Urbain

Accès commerce existant

Chemin vélo 50

Parking vélo sur le socle

Théâtre - bassin pour eaux de pluie

salle de musique surélevée

Stockage commerce existant

Gradins

Espace public ombragé sur le socle

Chemin en béton drainant


Voie livraison

Accès bureaux

Chemin en béton drainant

Chemin piéton

salle de danse surélevée

Petit commerce

Bancs dans les cannes à sucre

Skatepark bassin pour eaux de pluie 51


Upcycling Urbain

MOODBOARD Le projet s’inspire directement des écosystèmes, formes, savoir faire et matériaux locaux. Les éléments paysagers de la proposition reprennent différentes atmosphères: paysage humide et dense de la réserve; paysage homogène des champs de cannes et paysage plus aride de la savane avec ses chemins étroits. Les volumes et expressions des différents bâtiments prennent également leurs origines des formes naturelles.

52

L’expression n’en est pas littérale, mais certains éléments, comme la composition des pétales de l’ylang-ylang ou la relation avec le sol qu’ont les banians ou les vacoas, y font référence. Le projet propose aussi parfois l’utilisation d’éléments traditionnels comme le lambrequin et garde une palette de couleurs et de matériaux naturelle.


Proposition

MATERIAUX Un des objectifs du projet est d’utiliser des matériaux durables et recyclés tels que des panneaux composites de façade en papier recyclé très résistants aux intempéries et ne nécessitant aucun traitement supplémentaire. Le projet recherche une nouvelle façon d’appliquer des matériaux à base végétale pouvant être fabriqués localement (fibres de lin, ananas ou bananier pour divers textiles). C’est aussi l’intention de donner un

nouvel usage aux déchets en général et de l’industrie de la canne à sucre fabrication de panneaux en fibres à partir de la bagasse, renforçant le lien historique de Savanna avec la canne et créant de nouvelles opportunités pour la génération actuelle. Des matériaux de finition plus ordinaires comme le bambou pour des balustrades, l’acier ondulé et perforé pour des façades ou le bois pour des bardages sont également utilisés en lien avec le patrimoine bâti environnant.

Banana © Lichtzeit

Leoxx

Manufacturing

Banana fruit and leaves can be used to rugged textiles. These can find applica carpets and fibers for composite applica material is 100% biodegradable.

Technical Properties •

High strenght fiber

Good acoustic absorption

Durable

© Leoxx

Information http://leoxx.nl/

Application in construction

Resource availa

Only grow in tropic

Internal use, carpets

EA today

tes made of natural textiles and biopolymers can be used to stiff components for construction

Manufacturing process

13 Fibre extraction, spinning & weaving

Recyclability & remanufacturing 53 Fully biodegradable


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LOGEMENTS CONCEPT & ESPACES

Fig 58. Surélévation des volumes d’habitation

Avec pour but de densifier la zone de Savanna, la proposition contient 115 logements. La majorité des habitations présentes autour du site sont des ‘cases à terre’ et très peu de logements sociaux en R+1. L’objectif est donc de proposer des ‘cases en l’air’ agréables s’éloignant de l’image populaire des logements sociaux. Il est aussi envisagé de combiner les appartements sociaux avec des appartements privés afin de réduire l’effet de ghettoïsation en général présent dans ces quartiers prioritaires. La conception des bâtiments s’inspire du banian - historiquement important pour la communauté majoritairement indienne de Savanna rattaché au sol avec ses nombreuses branches et sa couronne pleine de vie. Les bâtiments s’insèrent entre les volumes des hangars commerciaux avec leurs longues façades orientées nord/sud. Plusieurs principes définissent la volumétrie du bâtiment. Il est surélevé de 6m par rapport à la voie piétonne afin de créer une transition nette entre le domaine public et le domaine privé; optimiser la ventilation naturelle et ouvrir la vue des appartements; laisser circuler l’air et créer de l’ombre au niveau de l’espace public. Les 6m de dégagement permettent également la circulation de véhicules de secours.

Fig 59. Organisation des logements sur demi-niveaux

Les appartements sont chacun situés sur des demi niveaux afin de réduire la quantité et l’impact visuel de coursives. Cela permet également d’éviter d’avoir une arrière façade, limiter les vis-à-vis et donner plus d’intimité aux habitants. Chaque bâtiment est composé de 11 appartements : quatre T2 (40m² +12m² de terrasse), cinq T3 (60m² +15m² de terrasse) et deux duplex (85m² +18m² de terrasse). La composition des cellules permet de s’éloigner d’une typologie de barre et de jouer avec la relation à la rue, aux espaces végétalisés et aux commerces. Chaque cellule propose un espace extérieur (entre 12-15m²), situé à l’entrée des logements. Afin d’obtenir un bon confort thermique et éviter l’utilisation de climatisation, des murs extérieurs épais crées une zone tampon à l’est, au nord et à l‘ouest du bâtiment. Les logements sont aussi situés perpendiculairement au couloir à vent créé par les gros volumes des bâtiments existant.

Fig 60. Murs épais sur les façades les plus exposées

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R+12


55


Upcycling Urbain

ESPACE URBAIN Les bâtiments d’habitation sont placés au dessus de la voie piétonne qui contient commerces, chemins et noues végétales denses créant un lien avec la Réserve de l’Étang. Les plantes et arbres aident à descendre la température ambiante et retarde l’écoulement des eaux de pluie. Une partie du bâtiment repose sur un volume de commerces, et c’est à cet endroit qu’est située l’entrée principale avec son escalier, parking vélo et

local poubelle. L’ascenseur est placé au centre du bâtiment et agit comme noyau structurel. Le reste du bâtiment est supporté par des colonnes descendant dans les noues paysagères et se fondant dans la végétation. Les passerelles en bois connectant les deux voies piétonnes sont abritées par les volumes de logements. L’ombre créée donne accès à des espaces agréables pour se promener, s’asseoir, échanger.

plan rez-de-chaussée 1/500

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

0

20m

56

5

10


Logement

CIRCULATION Les habitants ont deux possibilités pour accéder à leur appartement: à partir de la rue piétonne ou à partir du parking. En arrivant à pied ou en vélo, les entrées sécurisées sont placées dans les volumes de commerces. Il est ensuite nécessaire de monter sur la zone de transition - toit des commerce - pour continuer sur la passerelle qui amène à l’escalier et l’ascenseur.

En arrivant en voiture les habitants se garent dans un des parkings situés aux extrémités du site. A partir de là se trouve une connexion directe menant à la zone commune de transition et cette distance ne dépasse pas 50m pour le confort des habitants. Cette organisation permet de réduire le contact direct avec la voiture et permet aux habitants de privilégier la circulation à pied.

rendu rue piétonne

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Upcycling Urbain

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

plan d’étage 1/200

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION coupe 1/200 0

58

2

4

8m


Logement

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

faรงade nord 1/200

PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION faรงade sud 1/200

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Upcycling Urbain

FAÇADE

Les appartements sont organisés de façon à favoriser la ventilation naturelle. Les façades, avec leurs murs épais, systèmes d’ouvertures optimisés et matérialité spécifique, aident à garder un bon confort SION thermique interne tout en donnant du caractère au bâtiment. Le module de façade épais crée une zone tampon et abrite du mobilier intégré, comme des placards, des meubles de cuisine, des tables de bureau, etc. Les ouvertures sont différenciées suivant leurs fonctions: vue, lumière,

ventilation. Les fenêtres fixes ouvrent la vue alors que les persiennes en bois et en verre situées en hauteur et en parties basses ventilent et/ou illuminent l’espace. Au sud, la façade ne nécessitant pasAUTODESK le même traitement à cause de PRODUCED BY AN STUDENT son orientation, des panneaux servant à la fois de protection solaire et de déflecteur d’air s’ouvrent sur toute la hauteur de la façade qui, à l’intérieur, est fermée par un treillis métallique.

Fig 61. Principe de ventilation naturelle dans les chambres

Fig 62. Principe d’éclairage naturel lumière diffuse

Fig 63. Principe de mur épais et d’intégration de mobilier

détail de façade épaisse

PRO

60

8

7

12345-

6

5

4

Cadre acier Bardage bois Appui fenêtre métal Pare-pluie Isolation fibres végétales 100mm

10

3

2

1

6 - Structure secondaire tube acier carré 100mm 7 - Aggloméré bagasse 18mm 8 - Structure porteuse lamellé-collé 9 - Jalousies / persiennes 10 - Mobilier intégré

DUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION

10

PRODUCED BY AN AUTODESK PRODUCED STUDENT BYVERSION AN AUTODESK PRODUCED STUDENT BYVERSION AN AUTODESK STUDENT VE

SION

VERSIO


Logement

INTÉRIEUR Les plans des appartements T2 et T3 sont organisés selon un principe similaire. Les habitants entrent par la terrasse qui donne sur l’espace séjour et cuisine et peut être totalement ouvert ou fermé sur celui-ci. Le plan des duplex se base sur le plan des T2 avec un deuxième niveau additionnel contenant des chambres. Les salles des bains et les cuisines sont concentrées au même endroit pour des raisons pratiques et économiques.

Pour plus de flexibilité, les cuisines sont situés de façon a être potentiellement cloisonnées et séparées du salon. Le placement des ouvertures et des systèmes passifs de protection solaire protègent l’espace intérieur des rayonnements solaires directs, mais laisse rentrer suffisamment de lumière pour un bon confort visuel (voir annexe). Les matériaux et finitions utilisés à l’intérieur sont simples et ne demandent pas de traitement spéciaux.

rendu intérieur T2

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Upcycling Urbain

BUREAUX CONCEPT & ESPACES R+12

Selon l’intention première du projet de créer un nouveau pôle d’attraction dans l’ouest de la Réunion et de marquer l’entrée de ville de Saint-Paul, un complexe de tours est introduit au cœur du quartier. L’ensemble des bâtiments de grande hauteur aura pour effet d’augmenter la densité et servira de point de repère au quartier

R+4 R+5

Fig 61. Création d’un point de repère et d’une entrée de ville pour Saint-Paul

Fig 62. Renforcement de la centralité du complexe

Fig 63. Concentration des espaces techniques et escaliers au nord et vers la RN1

62

L’ensemble des trois tours est stratégiquement placé au cœur du nouveau développement afin d’établir un lien avec la zone de loisirs et la futur station de tramway de l’autre côté de la RN1. Les trois tours sont posées sur une dalle montant au niveau de la passerelle piétonne qui traverse la RN1. Cela nous permet de conserver le stockage existant du commerce adjacent, son espace livraison et la voie de circulation principale du site. Alors que le sommet de la dalle accueille le parvis des tours de bureaux, la pente qui y mène depuis le niveau de la rue est plantée et arbore un paysage s’inspirant de la savane du Cap la Houssay dans lequel les promeneurs tracent leurs propres chemins au fil du temps. Une rampe sinueuse et surélevée offre également aux cyclistes et promeneurs un accès rapide au parvis et à la passerelle menant à la ligne de tramway. La composition des trois volumes fait référence aux pétales de l’ylangylang - les trois éléments placés tous les 120 degrés forment un espace public central. Afin de fournir un espace public ombragé ainsi que pour protéger les façades internes des tours, un treillis en bois rassemble les trois éléments en une seule entité. Ce voile unificateur devient également un support à plantes grimpantes le long des façades verticales des bureaux ainsi qu’une base accueillant des panneaux solaires sur les parties les plus exposées au soleil. Un quatrième volume plus horizontal abritant un centre communautaire fait le lien avec le quartier et ses habitants. Sur trois niveaux, il accueille des espaces multifonctionnels intérieurs et extérieurs pour tous les âges. L’organisation interne des tours suit une logique simple. Les différents espaces techniques, de circulation et sanitaires sont situés au nord et vers la RN1 tandis que les espaces de bureaux s’enroulent autour d’un vide central jouant le rôle de cheminée de tirage thermique et d’atrium. La structure porteuse, tout comme les façades sont peu contraignant en terme d’organisation intérieure et permettent différents agencements de bureaux - openspace, divisés, co-working, etc sur un ou plusieurs niveaux selon la taille et le type d’activité des entreprises.


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Upcycling Urbain

plan rez-de-chaussĂŠe 1/500 64


Bureaux

0

5

10

20m

plan ĂŠtage type 1/500 65


Upcycling Urbain

ESPACE URBAIN L’espace urbain ombragé grâce au treillis prend la forme d’un parvis meublé de tables et de bancs. Directement accessibles au premier niveau, se trouvent des parking à vélo ainsi que des vestiaires et douches privatifs ayant pour but d’encourager les trajets journaliers à pied ou en vélo. L’accès aux deux plus hautes tours se fait par un escalier commun situé au centre de celles-ci et menant à un étage intermédiaire privé sur lequel se situe réceptions et espaces de travail extérieurs réservés aux employés.

rendu extérieur

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Le troisième volume de bureaux, abritant les espaces partagés de coworking, est directement accessible depuis le parvis et communique également avec l’espace de marché et de restauration en contre-bas. La présence du centre communautaire assure un fonctionnement continu de l’espace. Situées à la croisé des chemins menant d’un bout à l’autre du site mais venant aussi du centre du quartier de Savana et de la zone de loisirs, le complexe a pour objectif de servir de point de transition dynamique.


Bureaux

FAÇADE Privilégiant les stratégies passives de ventilation et de protection solaire, trois types de façade composent l’enveloppe des tours de bureaux: la première doublée par le treillis, la seconde composée de panneaux composites et la troisième revêtue d’un simple bardage ventilé. Modulaires, préfabriqués et conçus pour s’adapter à la forme des trois bâtiments, les panneaux composites se déclinent en deux entités. La première et la plus large a pour rôle d’amener la lumière et ouvrir la vue

alors que la deuxième a pour unique rôle de ventiler l’espace intérieur. La conception en strates des panneaux chargés d’amener l’air permet de diminuer les problèmes potentiels de bruits et de courant d’air. Leur forme en dent de scie permet d’orienter les panneaux de façon à bloquer presque totalement les rayonnements directs du soleil tout en diffusant un maximum de lumière à l’intérieur. La coque externe composée de résine et fibres végétales en fait des panneaux légers et résistants.

4 1 7

1234567-

3

2

1 6

5

Coque en bio-composite Isolation fibres végétales + structure interne bois Cadre aluminium Fenêtre châssis fixe Persiennes extérieures Système de captage de chaleur Persiennes intérieures

détail de panneaux de façade modulaires

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Upcycling Urbain

DESIGN PASSIF Le premier type de façade avec son treillis double en lamellé-collé rempli Le système de ventilation hybride se sert d’une cheminée de tirage de 45m plusieurs fonctions et s’inscrit également dans cette volonté de privilégier de hauteur et également de ventilateurs placés au niveau de l’extraction les stratégies passives. Sa structure tissée reprenant la technique du pour les mois les plus chauds et les derniers étages. Tous les apports d’air cannage local permet d’épouser la forme des trois tours en gardant se font en façade, soit derrière le treillis tirant parti de la fraicheur de PRODUCED BY AN AUTODESK STUDENT VERSION une surface continue. Ce voile permet de fournir des espaces ombragés la végétation, soit par les panneaux. Les matériaux ont été choisi selon à l’extérieur comme à l’intérieur tout en agissant comme support à leur impact environnemental, leurs performances énergétiques, leur végétation et à panneaux photovoltaïques en fonction de l’orientation. cohérence avec le site et son climat et leurs disponibilités localement.

12345-

Zone tampon contre le bruit et la pollution de la RN1 Stock marchandise commerce et accès véhicule au site Panneaux rotatifs régulant le tirage Couverture avec panneaux photovoltaïques, augmente la température de l’air Système de ventilation hybride avec extraction aidée en faux-plafond

4 5

1

3

2

coupe - stratégies passives 1/500 0

68

5

10

20m


Bureaux

DURABILITÉ Les coques des panneaux en bio-composites, par exemple, sont produites à partir de fibres végétales (chanvre ou lin) et de résine dérivée de déchets de l’industrie de la canne à sucre. Les panneaux de bardage placés au nord des tours sont produits à partir de papiers recyclés et compressés; les moquettes intérieures à partir de fibres de bananiers, déchets de l’industrie en ce moment; les panneaux de contreventements type OSB à partir de fibres de canne à sucre; les panneaux acoustiques et de finition

intérieure à partir de chutes et de coton recyclé; etc. Tous ces matériaux amènent aussi une dimensions tactile plus riche aux utilisateurs. Les panneaux solaires placés sur le treillis principalement sur les surfaces à faible inclinaison couvrent une surface d’environ 500m² et permettent d’augmenter la protection solaire de l’espace urbain, mais également d’augmenter l’efficience des cheminées de tirage en augmentant la température à la sortie.

Fig 67. Zoom sur le treillis en double peau des façades internes et des toitures

Fig 68. Zoom sur les panneaux préfabriqués des façades

Fig 69. Zoom sur la façade en acier perforé du centre communautaire

rendu intérieur de l’atrium

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Upcycling Urbain

INTÉRIEUR Les espaces intérieurs des bureaux sont variés en forme et en taille afin de diversifier l’offre et d’accueillir un plus large panel d’entreprise. La lumière reste diffuse grâce aux panneaux de façade, au treillis et aux traitements clairs des surfaces. Les relations avec l’extérieur sont renforcé grâce aux larges ouvertures offrant la vue autant sur la mer que sur la montagne.

rendu intérieur

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Principalement sur simple niveau, les derniers étages des tours offrent des bureaux en duplex donnant plus de volume aux utilisateurs. Les différents matériaux naturels ainsi que la forte présence de végétation participe également au bien-être des occupants autant physique que mental.


Bureaux

Le complexe de tours réalisé avec des matériaux bio-sourcés donne une forte identité au quartier de Savanna. Le proposition garde toujours un lien avec l’ancienne usine de sucre, tout en ouvrant de nouvelles opportunités pour ses habitants. Le centre de formation et l’usine de fabrication de matériaux à base végétale (canne, banane...) donne une direction durable et innovante au quartier.

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CONCLUSION RÉFLEXION

La réponse apportée lors de ce projet est fortement liée, dépendante et générée par son contexte. Une simple reprise de ses éléments afin de les appliquer sur un autre site, aussi bien à la Réunion qu’ailleurs, serait aller à l’encontre de son principe fondateur. Les différentes formes, fonctions et typologies ont été tirées du site et de ses besoins pour combler un manque identifié lors de l’analyse et par ses habitants et ses usagers. Cependant, ce projet permet bien sûr un réemploi de ses principes générateurs et des stratégies pertinentes en fonction de la cible d’application. D’autres propositions plus ou moins radicales, tout comme un approfondissement sur plus de zones, ont également été considérées, et le nécessaire permettant de saisir l’essence de notre réflexion a été fait. L’impact qu’un tel projet aurait sur le quartier existant, comme sur la région de Saint-Paul dans son ensemble, serait considérable; d’abords pour sa mise en place et ensuite lors de son exploitation. Véritable générateur d’opportunités, les différents équipements de production et de recherche sur les matériaux bio-sourcés en ferait un quartier laboratoire et formateur. Grâce à l’échelle de l’ensemble du projet et aux transformations minimes à apporter sur l’existant, l’intervention pourrait se faire en plusieurs phases ne produisant que peu de perturbations pour les usagers. Les unités de logements, bureaux et commerces permettrait d’utiliser pleinement l’espace en le mutualisant en grande partie et de part la complémentarité de toutes ces fonctions. Réel écoquartier au sein duquel toutes les parties s’engagent à produire un tout plus fort que leur somme, chaque intervention appartient à une stratégie globale et influe positivement sur son environnement. L’évolution d’un tel projet expérimental dans le temps est difficile à présager et certaines questions se posent. Qu’adviendrait-il des grands commerces dans la gentrification certaine que le développement entraînerait? Les enseignes seraient probablement tentées de vendre pour se déplacer plus en marge sur des terrains moins coûteux, mais la proximité directe de la RN1 pourrait également empêcher une prise de valeur significative de leurs terrains. Serait-ce vraiment un problème pour le quartier si toutefois les commerces venaient à partir? De grandes surfaces couvertes ne sont pas vraiment un problème pour la Réunion et encore faudrait-il aussi que de nouveaux terrains soient disponibles pour un tel usage.

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La prochaine étape serait d’ouvrir le dialogue avec les autorités locales et territoriales afin de faire avancer le projet de façon cohérente avec les plans d’avenir de la région pour être en mesure d’apporter le plus possible aux habitants du quartier et de l’Ouest de la Réunion.

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Upcycling Urbain

ENGLISH ABSTRACT

The subject of this Master Thesis project and the reflection behind it was born from questions and past research which we have already been able to concretise in part with an experimental project [1]. The aim of this project, this time, is to push a little further, and on another scale, the theory and reflections from the main concept of space and resource optimization for a city of tomorrow of greater quality. The idea and its application being ambitious and experimental, the party to put aside, or rather to redefine, certain constraints (mainly legal and regulatory) has imposed itself in order to allow us to design and implement a better solution. adapted to the stated issues. We believe that Urban Upcycling has the potential to give an answer to the problem of urban sprawl, and therefore to propose a solution to the energy and resource consumptions resulting from it, while offering comfortable spaces to its users and inhabitants. The architectural and sustainable approach of the project also emphasizes the need to use spatial, material and environmental resources efficiently. By inserting itself in a commercial area and diversifying its functions, the project aims to reduce the carbon footprint (direct and indirect) of the area while increasing its architectural and urban potential by offering good living conditions to its occupants. In February, the Ministry of Territorial Cohesion launched a call for ideas entitled «Rethinking the commercial periphery». This call for ideas was launched in order to allow local authorities to transform their commercial peripheries, to define a project of urban and commercial renewal and to stop their loss of attractiveness, without devitalizing the old town centers and respecting the commercial balance center-periphery. Every year, urban areas expand and with the growth of cities, urban sprawl follows. It swallows in France the equivalent of a département, mainly agricultural land, every 10 years. Unfortunately, commercial zones whether on the outskirts or at the city gates, haven’t and don’t seem to cease spreading. According to the latest assessment of the Federation for Urban Planning and Development of Specialized Trade (Procos), on January 1st 2017, 5 million square meters of large scale projects were still to be built in the coming months, 89% of these located on the outskirts. Another source of this ecological and social disaster is the obsolete and excessive zoning of recent decades.

[1] Space Metamorphosis, B. & O. Desportes, AAU, 2015

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Following the 1960s model of zoning which was introduced in a period of massive use of the car, the urban environment consists solely of a succession of roundabouts, parking lots, residual vegetation and an invasion of signs and advertising masts. More than only harming the environment, this trend also affects our quality of life. The isolation and mono-functionality of these areas, commercial and others (business parks alike), result in an increased use of the car, which drastically reduce social interactions while swallowing time and increasing their users’ stress. Caught up by the ever growing surge of suburban houses, the commercial zones are in an increasingly difficult situation, spatially and economically. Vehicle flows, which until then were profitable for businesses, are impacted by new road developments and their transformation into urban boulevards resulting from the wave of standardized pavilions radiating from city centers.

INTRODUCTION

However, as some studies attribute city center vacation rates of up to 25% to these commercial areas, would the solution be to make a clean sweep, rebuild and transfer these businesses into new, state-of-the-art boxes, loaded with labels and offering everything for the whole family, for sole purpose to buy more and as long as possible? The different issues, needs as well as architectural and urban challenges mentioned above therefore provide plenty of material to reflect and experiment. In order to give the most appropriate answer, this project proposes a concept, inherently complex because of the many variables to consider, which aim is to revitalize an existing commercial area and its neighborhood. The objective of this experiment will be to evaluate if such a solution is able to improve the current social, economic and environmental situation. To do this, an in-depth analysis of the geographical, environmental, social and architectural context has been carried out, then a project located in the commercial area of Savanna ​​ (Saint-Paul) was designed, based on the conclusions and various reflections that this first part of research had generated. The goal is to produce a project with more qualities than the sum of its parts. The challenge, on existing commercial buildings and the Savanna district, is major.

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ANALYSIS

LARGE SCALE: The global amount of buildable land is not infinite and even less so on the island where the geomorphology is very restrictive. Just like old rural villages, the urban organization that was previously concentric, starting from an active center and layered by social classes has, for fifty years, followed the classical sprawl and homogenization of its urban fabric. Big Consumerism quickly followed the Europeanization of the territory and it is then that the first supermarkets and commercial zones were born on cities outskirts. De-centralization also led to a rapid economic and social evolution pushing to a sharp population growth and therefore a need for housing especially affordable ones. Many of the current circulation problems - and therefore ecological and social ones - come from the island’s strong functional dichotomy: The majority of dwellings are located in higher altitudes while the main facilities are predominantly on the coast; and the main concentration of offices is located in Saint-Denis and its surroundings. SITE: The site itself has many problems, but also a lot of potential because of its strategic location for the future development of the West of La Reunion. Maps and diagrams displayed above show a neighborhood already at the crossroads and in phase to become very connected with the arrival of the tramway and the EcoCité. Already busy, but periodically, it houses many functions, making it an attractive regional hub. Identified by the government as a ‘Priority Neighborhood’, the inhabitants believe that the neighborhood needs more in terms of local involvement and activities. Surrounded by green spaces, the commercial zone is currently lacking a connection with its environmental context while being largely responsible in raising the global temperature west of the neighborhood. The site analysis and the various climatic data collected give the opportunity to address the existing problems by implementing different passive strategies first, then active ones in order to reduce energy consumption and provide better thermal comfort both indoor and outdoor.

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Following these conclusions, several directions were taken in order to offer more quality to Savanna’s residents and visitors, and to take an active position in the global vision of the future for the island. Cities must be densified and why should we continue to build entire neighborhoods mostly residential, although a little more dense, but still far away from urban centers, rather than densify the existing, and therefore, do so in a more affordable manner.

OBJECTIVES

The aim is to take advantage of the strong built/unbuilt polarity of Savanna’s commercial area to densify and diversify its functions. For an urban space to remain lively, the area should be occupied continuously and that is why an important place will be given to the integration of housing and facilities that temporally complement the large commercial volumes already present. The sharp dichotomy between the coast and the slopes also leads us to want to bring the inhabitants down and back to the city. On the other hand, priorities will be redefined, automobile flows will be reorganized and pedestrian paths created. The immense commercial volumes present will be left as they are and operational while new, smaller ones, will be inserted in the interstitial spaces. The landscape of the reserve and the sugarcane fields will finally be reintegrated into Savanna so that it becomes an integral and unifying part of the intervention. Optimizing the site’s space consumption will complete the existing monofunctional situation and make it whole. The currently sterile landscape will give rise to a living ecosystem in which the different functions, resources, inhabitants and users complement each others. The pedestrians will regain their dominant place in a district both focused on its actors and open and connected to its environment. Finally, although ambitious, we believe that this project has the potential to blow some life back into Savanna and its arid and sterile commercial area, while boosting its urban context and this will be done by addressing the specific issues and conditions of the site by a holistic and adapted design.

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HOUSING

Densifying the Savanna area, the proposal contains 115 dwellings. The majority of dwellings around the site are ‘huts on the ground’ and a couple of social two-level housing units. The aim is therefore to propose pleasant ‘huts in the air’, moving away from the, often pejorative, image of social housing. It is also considered to combine social apartments with private apartments to reduce the effect of ghettoisation generally present in these priority neighborhoods. The design of the buildings is inspired by the banyan. Historically important to the large Indian community of Savanna, attached to the ground with its many branches and with its crown full of life. The buildings fit between the commercial volumes with their long façades facing north and south. Several principles define the volumetry of the housing building. It is raised 6m above the pedestrian path to create a clear transition between the public and the private domain; optimize the natural ventilation and open the view towards the sea and the mountains; let the air circulate and create shadows in the public space. The 6m clearance also allows the circulation of emergency vehicles. The apartments are each located on split levels in order to reduce the amount and visual impact of walkways. This also avoids having a rear facade, limits vis-à-vis and gives more privacy to the inhabitants. Each building is composed of 11 apartments: four T2 (40m² + 12m² of terrace), five T3 (60m² +15 m² of terrace) and two duplex (85m² +18 m² of terrace). The composition of the cells makes it possible to move away from the bar typology and to introduce more playfulness with relation to the street, the vegetated spaces and the shops. In order to achieve proper thermal comfort and avoid the use of air conditioning, thick exterior walls create a buffer zone to the east, north and west of the building. The dwellings are also oriented perpendicularly to the wind corridor created by the large volumes of existing buildings.

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According to the original intention of the project to create a new attraction hub in the West of La Reunion and to mark the entrance of Saint Paul’s city, a complex of towers is introduced in the heart of the district. High-rise buildings will increase density and serve as a landmark for the community.

OFFICES

All three towers are strategically placed at the heart of the new development in order to establish a link with the recreational area and the future tramway station on the other side of the RN1. The three towers are standing on an artificial landscape rising to the pedestrian bridge that crosses the RN1. This allows to maintain the existing adjoining shop’s storage, its delivery space and the main traffic lane of the site. While the top of the slab hosts the forecourt of the office towers, the slope that rises from the street level is planted and features a wild landscape inspired by the savannah of Cap la Houssay in which walkers trace their own paths over time. A winding and elevated ramp also offers cyclists and walkers quick access to the forecourt and bridge leading to the tram line. The composition of the three volumes is inspired by the petals of the ylangylang - three elements placed every 120 degrees form a central public space. In order to provide a shaded public space as well as to protect the internal facades of the towers, a wooden lattice brings together the three elements as a single entity. This unifying veil also becomes a support for climbing plants along the vertical facades as well as a base hosting solar panels on the most exposed area. A fourth, more horizontal volume housing a community center connects the neighborhood and its inhabitants. On three levels, it hosts indoor and outdoor multifunction spaces for all ages. The internal organization of the towers follows a simple logic. The various technical, circulation and sanitary spaces are located to the north and towards the RN1 while office spaces are wrapped around a central void that acts as a thermal chimney and atrium. The load-bearing structure just like the facades is not very constraining in terms of internal organization and allows different arrangements of offices - openspace, divided, co-working, etc. - on one or more levels depending on the size and type of business activity.

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REFLECTION

The answer provided is strongly linked, dependent and generated by its context. A simple transposition of its elements to apply to another commercial area, both in La Reunion and elsewhere, would go against its founding principles. The various forms, functions and typologies were drawn from the site and its needs to fill a gap identified during the analysis and by its inhabitants and users. However, this project allows of course a reinterpretation of its generating principles and relevant strategies depending on the application target. We believe that the impact such a project would have on the existing neighborhood, and on the West as a whole, would be considerable; first for its realization and then during its exploitation. Genuine generators of opportunities, the various equipments for producing and researching biosourced materials would make it an urban laboratory and training district. Thanks to the scale of the whole project and the minimal changes to be made to the existing facilities, the intervention could be done in several phases producing little disturbance for the users. The housing units, offices and shops would make full use of the space by largely mutualizing its amenities and by the complementary nature of all these functions. Real eco-district in which all parts commit to produce a whole stronger than their sum, each intervention belongs to a global strategy and positively influences its environment. The evolution of such a project over time is difficult to predict and some questions arise. What would happen to large businesses in the very possible gentrification that such a development would entail? They would probably be tempted to sell their property in order to move away to less expensive land, but the direct proximity of the RN1 could also prevent any significant appreciation of their land. Would it really be a problem for the neighborhood if the shops left? Because of the climate, large covered areas can be considered as rather advantageous here on the island.

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ANNEXE

Fig 70. Analyse* de lumière naturelle dans les logements en Décembre à midi

Fig 71. Analyse* de lumière naturelle dans les logements en Juin à midi

Fig 72. Entrées et sorties d’air dans les logements par des ouvertures variées.

schéma structurel des logements [*] Analyse effectuée dans Velux Daylight Simulator. Résultats en Lux (40-300) 82


Fig 73. Analyse* de lumière naturelle dans les bureaux en Décembre à midi

Fig 74. Analyse* de lumière naturelle dans les bureaux en Juin à midi

Fig 75. Entrées et sorties d’air dans les bureaux par les panneaux de façade et ouvertures diverses.

schéma structurel des bureaux

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CORPUS SOURCES

LIVRES & RAPPORTS Augé, M. (1992) «Non-lieux. Introduction à une anthropologie de la surmodernité» Le Seuil Gehl, J. (2013) «Pour des villes à échelle humaine» Montréal : Éditions Écosociété Jauze, J. (1998). «L’urbanisation de l’Île de la Réunion : évolution et modèles de villes» Cahiers de géographie du Québec, 42(116), 195–221 Lajoie, G. et Zanker, A.H (2007), « La simulation de l’étalement urbain à La Réunion : apport de l’automate cellulaire Metronamica® pour la prospective territoriale » Cybergeo : European Journal of Geography Ninon, J. (1998). «L’expansion urbaine et le grand commerce à la Reunion» Mappemonde 59 (2000.3) ARUP (2017). «The Urban Bio-Loop. Growing Making and Regenerating» DAAF (2015). «La protection du foncier agricole à La Réunion» Agrest La Reunion, n°98 DEAL (2017). «Logement locatif social à La Réunion au 01/01/2016 Un logement sur cinq à moins de 5 ans» Chiffres & Statistiques, n° 2017-1 SCOT (2016). «Territoriale de la côte ouest» Rapport présentation Livre I Diagnostique socio-économique et social TCO (2015). «L’ÉcoCité insulaire & tropicale de la Réunion plan-guide durable» ARTICLES & VIDEOS - consultés Mars 2018 La Lettre du Cadre (2018) «Quel avenir pour les zones commerciales ?»

http://www.lettreducadre.fr/15886/quel-avenir-pour-les-zones-commerciales%E2%80%89/

Urba News (2013) «Quel avenir pour les zones d’activités commerciales?» https://www.urbanews.fr/2013/04/24/31609-quel-avenir-pour-les-zones-dactivitescommerciales/

Entretien avec Henri Lefèbvre (1972) L’Office National du Film du Canada https://www.youtube.com/watch?v=0kyLooKv6mU&t=1494s

PAGES WEB - consultées Mars 2018 Association Savanna http://www.savanna.fr/

Atlas Polmar Réunion

http://sextant.ifremer.fr/fr/web/polmar_reunion/outil-cartographique?owscontext

Découverte Culturelle Réunion Profonde http://dcrp.free.fr/?p=1037

Insee

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1405599?geo=DEP-974

Ministère de la Cohésion des Territoires

http://www.cohesion-territoires.gouv.fr/reseau-commerce-ville-et-territoire

Weather Spark

https://fr.weatherspark.com/y/105438/Meteo-habituelle-A-Saint-Paul-La-Reunion

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Fig 1 https://www.urbanews.fr/2013/04/24/31609-quel-avenir-pour-les-zones-dactivitescommerciales/ - Credit Google Maps Fig 2 https://www.pointecoalsace.fr/Strasbourg/Proche-de-vous/Un-Lifting-completprescrit-00761.html - Credit Airshoot/CUS Fig 3 https://www.urbanews.fr/2013/04/24/31609-quel-avenir-pour-les-zones-dactivitescommerciales/-Credit Atelier Presse Fig 4 https://www.ladepeche.fr/article/2017/01/10/2493711-toulouse-ex-region-midipyrenees-locomotives-emploi-occitanie.html - Credit DDM archives Michel Viala Fig 5 http://www.travelandleisure.com/slideshows/best-biking-cities-on-earth - Credit Niels Quist / Alamy Fig 6 http://www.saintpierreoleron.com/ Fig 7 http://www.maximumwall.com/fonds-decran-ile-de-la-reunion/ - Credit Hervé Douris Fig 8 http://citoyennedestpierre.viabloga.com/news/photovoltaique-sur-les-terres-agricoles - Credit Hervé Douris Fig 9 https://www.reunion.fr/decouvrir/activites/routes-thematiques/l-incontournable-letour-de-l-ile-de-la-reunion/route-des-tamarins - Credit Serge Gélabert Fig 10-12 notre illustration base sur les Hydrorun; Iris Insee 2010 Fig 13 https://en.reunion.fr/discover/cultural-immerssion/reunionese-culture/creolevillages - Credit Serge Gélabert Fig 14 https://www.alainbocquee.com/projets/cardinal/ Fig 15 https://c2.staticflickr.com/4/3271/2586435504_e8eba8d51d_b.jpg Fig 16-18 llustrations personnelles base sur l’etudé de Jauze,J. Fig 19 https://www.decathlon.re/c/240-agrandissement Fig 20 http://www.ipreunion.com/evenements/reportage/2010/10/17/entrepriseamenagement,le-nouveau-visage-du-jumbo-score-de-duparc,9732.html Fig 21 https://www.businessimmo.com/contents/75087/la-reunion-cbo-territoria-s-associeavec-le-groupe-excellence-pour-realiser-un-nouveau-centre-commercial Fig 22 http://revuelimite.fr/marc-auge-consommer-cest-enlaidir-la-ville Fig 23 http://cargocollective.com/ampuqam/A-40-non-lieu Fig 24 Photo personnelle Fig 25 http://www.exaf.eu/UserFiles/File/5169739-7714266.jpg Fig 26 https://en.reunion.fr/discover/cultural-immerssion/gastronomy/markets Fig 27 http://www.leparisien.fr/informations/cinq-activites-a-sensation-forte-a-vivre-sur-lile-de-la-reunion-10-03-2016-5614601.php Fig 28-30 Écocité insulaire et tropicale de la Réunion TCO Fig 31 www.geoportal.fr Fig 32 http://asspaulclodelkas.canalblog.com/archives/2013/06/25/27506708.html Credit Paul Clodet Fig 33 https://fr.wikipedia.org/wiki/Savannah_(France)#/media/File:Silos-CBo-Territoria. JPG Fig 34 L’image utilisé dans le rapport : «L’expansion urbaine et le grand commerce a la Reunion» Fig 35-36 Photos personnelles Fig 37-75 Illustrations personnelles

ILLUSTRATIONS

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GNILCYCP NIABR


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