Approches 2013-3

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approches MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRèRES DE LA CHARITé

4ième année SEPTEMBRE 2013 | N° 15

Sophie Muller

Se réunir en

1, 2, 3 Approches

5x radioscopé

Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux

« Ce sera à nous. » Un week-end à Disneyland Paris à un tarif exclusif


SOMMAIRE

Le goûteur

13 20 Loin et pourtant proche

18 In memoriam

6

Un coin à soi

Béatrice Ory

9 Billet 10

En image

son « Travailler ssi esprit c’est au corps. travailler soniative ! » Une belle init 12

A bon marché

13 Dossier

Le deuil

17

Le collègue autrement

Pascal Dupuis

2 > approches septembre 2013

Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux

ndt Mattias Devrtie r ! est notre goû eu Mattias est depuis 3 ans déjà le plus jeune collaborateur au Provincialat à Gand. En tant que membre du service de communication il essaie de coordonner les textes, les photos, la mise en pages et le contenu. 18

équilibre

Se réunir en 1,2,3

« Se réunir, se e se réunir, encor s c’en réunir. Parfoi op… est vraiment trux inMerci des tuya téressants ! »

26

Et cetera ?

Résultats de l’enquête

e feed« Grâce à votres peut back Approchroître. » continuer à c ‘

5

A l’écoute

de direc« 2 membres ontenu et tion forts en c au ! » en vision. Chape

édito

4 Quoi de neuf ? Télex

22

3

L’Action Sud Viva Casa Cosma

27

A qui le prix ?

28 Portrait

Bernard Loiseau

20


edito

coloPHon

Qui est ?

Nicolas Vandeweerd > Nicolas est l’adjoint du responsable du secteur de l’aide sociale et de l’enseignement spécial. Il est heureux en ménage et a trois enfants. Il aime faire de la bicyclette, jardiner et fait depuis 20 ans plusieurs fois par semaine des exercices de yoga.

Faire de la corde raide Tout change. Chacun de nous doit gérer de nouvelles mesures, des réformes, des initiatives d’association ou des réorganisations internes. Et chacun de nous vit aussi des changements sur le plan personnel. Et dans tout cela nous devons en tant que membres du personnel adopter une attitude flexible. Je me demande : comment le faisons-nous ? Comment pouvons-nous gérer tous ces changements avec flexibilité ? Une réponse à cette question n’est pas évidente. Peut-être faut-il poser la question différemment. Comment pouvons-nous garder notre esprit ouvert quand nous sommes confrontés à toutes ces choses et encore d’autres ? Comment trouvonsnous du silence et du temps d’arrêt pour méditer quand l’action nous appelle ? Comment restons-nous calmes intérieurement dans des temps de tempête ? Je crois que nous devons essayer de devenir des équilibristes. Des équilibristes qui gèrent les choses, mais qui peuvent également les lâcher, qui sont dynamiques mais ont en même temps suffisamment de compassion. Si on essayait de faire cela chaque jour…

Couverture : Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux Photographie : François Dehombreux Tous les collaborateurs des Frères de la Charité en Belgique reçoivent « Approches » (Wallonie) ou « Dichtbij » (Flandre). Les Frères de la Charité constituent une congrégation et une organisation qui se consacrent à l’accompagnement et aux soins des enfants, des jeunes et des adultes, dans les secteurs de l’enseignement, des établissements de soins (soins de santé mentale et soins aux personnes âgées), de l’aide sociale (soins orthopédagogiques, garderies d’enfants et ateliers protégés/sociaux) et de l’enseignement spécial.

Conseil de rédaction

Gisèle Bodart (EPSIS Bonneville), Christian Bodiaux (CFPJT), Jean-Baptiste Butera (Dave), Jacques Canivet (Manage), Lieven Claeys (Gand), Mattias Devriendt (Gand), le Frère Henri Fransen (Les Sauvèrdias), Philippe Hody (Coordinateur du magazine), Annelies Naert (Gand), le Frère Michel Paquet (administrateur), Albert Pfund (Bonneville), Eric Pierrard (CFPJT), Francis Pitz (CFPJT), Edwin Vercruysse (Gand).

Rédacteur en chef et éditeur responsable

Raf De Rycke – Stropstraat 119 – 9000 Gand. « Approches » est une publication de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité.

Abonnement

« Approches » paraît quatre fois l’an et est gratuit pour tous les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous souhaitez un abonnement ? Veuillez prendre contact avec le secrétariat de rédaction. Tirage: 1500 exemplaires

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Mise en pages et impression

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www.approches.be approches septembre 2013 > 3


Quoi de neuf ?

Une journée sans tabac ! C.P. Saint-Martin, Dave

La journée mondiale sans tabac du 31 mai était tentée à être respectée à l’hôpital neuropsychiatrique Saint-Martin à Dave. « Cette mission est loin d’être gagnée », nous confie le Dr Annick Davaux, « mais je constate que des efforts sont entrepris chaque année avec l’aide de la direction et cela me motive à poursuivre le combat ». « Si le tabagisme chez les patients psychiatriques a longtemps été sous-estimé et considéré comme un problème non urgent, il est maintenant démontré de manière incontestable que le tabac a un impact important sur les patients psychiatriques ainsi que des répercussions sévères en termes de mortalité et de morbidité » explique le Dr Davaux. Beaucoup a déjà était entrepris pour diminuer le tabagisme. « Pourtant, les données épidémiologiques concernant la consommation de tabac parmi la population psychiatrique doivent nous alerter », souligne le Dr Davaux. « Si les méfaits du tabac sont bien connus pour de multiples pathologies somatiques dans la population générale, ils en sont d’autant plus importants dans la population psychiatrique », explique–t-elle. Consciente de toutes ces raisons, la direction de l’hôpital Saint-Martin a fait le vendredi 31 mai une journée d’information pour les patients et le personnel. Soucieuse de leur bien-être et de leur santé tant physique que psychique, elle a développé une campagne d’affichage sur le site hospitalier ainsi que des stands sur les aides au sevrage. L’organisation de débats était aussi réalisée au sein de diverses unités de soins.

Koen Oosterlinck administrateur délégué Mattias Devriendt

Filip Erkens, Mattias Devriendt

Koen > Koen Oosterlinck devient l’administrateur délégué de l’ASBL Provincialat des Frères de la Charité.

Stefan > Stefan Van Sevecotte succède à Koen Oosterlinck comme responsable du secteur des établissements de soins.

Depuis le 1er mai Koen Oosterlinck assume la fonction d’administrateur délégué de l’ASBL Provincialat des Frères de la Charité en succession à Raf De Rycke, qui reste bien encore le président de cette ASBL. Koen était le responsable du secteur des établissements de soins. Dans cette fonction, Stefan Van Sevecotte lui succède.

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2

> Les deux stagiaires.

Marie-Eve Meeuwissen

François Dehombreux

De janvier à juin 2013, l’Hôpital Neuropsychiatrique Saint-Martin (Dave) a accueilli 2 boursiers burundais venus effectuer un « stage de perfectionnement professionnel » dont l’objectif était de découvrir la pratique de terrain, de voir comment les patients sont pris en charge et comment les soins sont organisés. C’est ainsi que Pierre Claver Njejimana, psychologue responsable du service de psychologie du Centre Neuropsychiatrique de Kamenge (CNPK) et Espérance Cishahayo, infirmière responsable de la qualité des soins dans le même établissement, ont pu découvrir plusieurs services dans lesquels ils ont été bien accueillis et qui n’ont pas tari d’éloges face à leur enthousiasme, leur motivation et leur envie d’apprendre. Nous en profitons pour les remercier, remercier la CTB ainsi que toutes les personnes de l’HNP qui ont œuvré à ce que leur « stage » se déroule dans les meilleures conditions possibles. Les échanges furent riches et fructueux… L’équipe d’encadrement du stage : Marie-Eve Meeuwissen, Christine Denis et Jean-Baptiste Butera.


in memoriam « Ce n’est qu’un emprunt qui nous est fait, les nombreuses bonnes choses. Notre propriété incontestable, ce sont les souvenirs. »

Pierre Lenain (1924 - 2013) Entré à l’Institut Psychiatrique SaintBernard à Manage dans les années septante, il a été infirmier dans divers services tel que l’infirmerie, le Grand 7, le service 62, l’observation, et le 36. De 1994 à 2000, il a rempli la fonction d’infirmier en chef au service « Observation ». « Souffrant de graves problèmes cardiaques, c’est avec tristesse que le 25 mai 2013, nous avons appris son décès », disent ses collègues. « C’est un « monument » de notre institution que nous perdons, tant ses connaissances, ses passions et sa détermination étaient grandes. Le 31 mai 2013 on allait lui décerner la médaille du travail. » Ceux qui l’ont connu en tant que collègue, en tant que chef et le plus important en tant qu’ami n’oublieront jamais, outre sa culture générale importante, ses traits d’humour et sa finesse d’esprit.

Barbara Zaleiski

Le Frère Eugeen Geysen

(1957 - 2013)

(1931-2013)

Barbara Zaleiski est née le 1er avril 1957. Infirmière, elle rejoint l’institut Saint-Bernard le 14 janvier 1981 : c’était, il y a 32 ans ! De nombreuses années, elle travaille à l’Observation, unité en service fermé d’admissions de patients aigus et sous mesure de protection : ce fut, sans doute, la période de sa carrière professionnelle pendant laquelle elle a pu le mieux faire profiter son entourage de sa passion du métier, de sa jovialité. Ensuite, elle occupe un poste de nuit dans différentes unités MSP. C’est alors que les orages de la vie l’affectent profondément. Notamment avec ce cancer décelé et traité depuis une quinzaine d’années. Proche de la prépension, une bête chute dans les escaliers, ce 22 août 2013, l’empêchera d’en bénéficier. Nous la remercions pour toutes ces années prestées dans notre institution.

Bien que nous sachions que le Frère Eugeen était gravement malade, son décès a quand même été inopiné. Le Frère Eugeen était un étudiant éternel. Avec une licence en Philosophie et Lettres il a mené une vie très active comme enseignant à Bourg-Léopold et Zwijnaarde, et plus tard comme directeur des humanités à Turhout et Zelzate. Son temps libre était dédié à l’étude et la culture, car étudier les langues et approfondir sa connaissance historique étaient ses hobbies. En tant que directeur il était préoccupé de la formation culturelle des ensei­ gnants comme des élèves. En 1992 on lui a demandé de devenir supérieur du généralat à Rome, lieu culturel par excellence, où il est devenu guide, étudiait l’italien et était l’hôte idéal pour les nombreux visiteurs du généralat. En 1997 il a suivi la formation de postulateur en vue de la béatification du fondateur des Frères de la Charité, Pierre Joseph Triest, et il est devenu un de ses plus grands admirateurs. Dans le couvent – la maison de repos St-Arnold à Beernem où il a séjourné les derniers mois, il était un confrère bien-aimé, qui priait en attendant le moment qu’il irait vers le Seigneur.

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Un coin à soi

Béatrice Ory

« L’ humanité est une composante essentielle de ma profession. » 6 > approches septembre 2013


Des criminologues chez les Frères de la Charité ? On ne les rencontre pas souvent. Mais c’est pourquoi ils/elles sont peut-être plus intéressant(e)s encore. Approches a rencontré Béatrice Ory qui travaille comme criminologue au C.P. Saint-Martin à Dave. Et ce n’est pas par hasard qu’elle y est arrivée : « Depuis ma sortie de l’école sociale et de l’université de Liège, la santé mentale a toujours été au centre de mes préoccupations. » Un entretien passionnant ! Béatrice Ory et Ronald Clavie

François Dehombreux

Le C.P. Saint-Martin est un grand centre psychiatrique qui compte de différents départements. Les soi­gnants, le personnel de l’entretien, la direction, les collaborateurs administratifs ou logistiques, le personnel paramédical ou les chefs des unités de soins : quand nous nous promenons dans l’hôpital nous les rencontrons l’un après l’autre. Mais un hôpital d’une telle envergure a également dans ses rangs des personnes qui ont une fonction plus spécifique. Par exemple celle de criminologue. « Je suis heureuse qu’Approches a pensé à moi. Finalement on n’arrive pas chaque jour à raconter son histoire dans le magazine du personnel », dit Béatrice Ory quand nous la rencontrons.

2 emplois Quand nous faisons le tour avec Béatrice, il apparaît bientôt qu’elle a au fond 2 emplois. « J’ai rejoint l’équipe de l’unité de psychiatrie médico-légale PHILEAS, Projet d’Hospitalisation d’Internés Libérés à l’Essai, Accompagnent et Soins (Approches N° 14, juin 2013) le 1er avril 2013 en qualité de criminologue clinicienne », raconte-t-elle. « Mon autre temps

de travail est dédié quant à lui à une nouvelle fonction initiée récemment par le SPF santé publique : celle de coordinatrice des Trajets de soins pour internés du ressort de la Cour d’Appel de Liège. »

e u q e c t s e ’ u Q

?

LE C.P. Saint-Martin A la fin du XIXe siècle, le Ministère de la Justice a pris contact avec la Congrégation des Frères de la Charité pour créer un établissement psychiatrique dans la Province de Namur. Les premiers bâtiments ont été construits sur les hauteurs de Dave et ont ouvert leurs portes le 22 février 1901.

Saturation Mais les dernières années beaucoup a changé, ce par quoi aussi le métier de criminologue a évolué. « Ces dernières années et ces derniers mois, dans des hôpitaux psychiatriques, comme d’autres institutions, les initiatives visant à accompagner dans un processus de réinsertion les patients issus du secteur de la Défense sociale se multiplient », raconte-t-elle. « Elles entendent répondre à la problématique de la saturation des annexes psychiatriques et des Etablissements de Défense sociale qui de ce fait notamment ne peuvent garantir d’apporter rapidement aux patients les soins qu’ils nécessitent. Ainsi, avec la mise en place de nouvelles pratiques, de nouvelles professions viennent rejoindre les équipes soignantes et collaborent avec elles à l’accompagnement et au traitement des patients. »

112 ans En 1901, 220 patients y étaient hébergés, encadrés par 31 membres du personnel (15 Frères et 16 aides laïcs). Aujourd’hui, il y a 530 membres du personnel (= 388 personnes à temps plein) et plus de 400 patients/résidents.

530 Le C.P. Saint-Martin se situe sur une colline de la commune de Dave, près de la ville de Namur.

« La fonction de criminologue clinicien peut apporter un regard spécifique et complémentaire au regard des autres soignants. »

approches septembre 2013 > 7


Nous passons le bureau de son collègue Ronald Clavie, coordinateur du développement et du suivi des projets cliniques à l’H.N.P. Saint-Martin. « La profession de criminologue est de celles-là. », indique-t-il. « La fonction de criminologue clinicien au sein d’une institution telle que la nôtre peut paraître très surprenante et inattendue » poursuit-il. « Toutefois, il convient de considérer qu’elle a la particularité d’apporter un regard spécifique et complémentaire au regard des autres soignants. En effet, la criminologie est avant tout un champ d’étude pluridisciplinaire et prend tout son sens dans l’échange de regards professionnels », raconte-t-il sur sa collègue Béatrice.

Equipe Béatrice explique qu’elle s’est toujours particulièrement intéressée aux soins de santé mentale. « Depuis ma sortie de l’école sociale et de l’université de Liège, la santé mentale a toujours été au centre de mes préoccupations.

un accompagnement des patients intégrant une composante de « responsabilisation » quant aux actes commis. »

Vidéo-débat

Qui est? Béatrice Ory

> Béatrice Ory est assistante sociale, criminologue et mère de deux enfants. Elle aime le cinéma et les promenades dans les bois avec ses deux filles.

« J’apporte

par un accompagnement des patients dans leur quotidien et par le développement d’activités à visée thérapeutique. »

J’ai effectué un remplacement dans un service de psychiatrie d’un hôpital général et puis j’ai travaillé dans une habitation protégée pendant plus de cinq ans en qualité d’assistante sociale. Ensuite, j’ai relevé le défi d’intégrer les équipes de soins créées en 2007 dans chaque annexe psychiatrique des prisons. Pendant plus de 6 ans à la Prison de Namur, j’ai accueilli des patients sous mandats d’arrêt à exécuter en annexes psychiatriques. Parmi ceux-ci, des condamnés mais aussi des internés. J’ai ainsi travaillé en équipe pluridisciplinaire à diminuer autant que faire se peut les effets négatifs de l’incarcération. Cela s’est traduit

Béatrice ne travaille pas seule, mais en équipe. « Intégrer l’équipe de PHILEAS était pour moi une suite logique et naturelle à mon parcours car je souhaitais ancrer davantage ma pratique et mes compétences dans une dynamique de soins. C’est aujourd’hui une réalité. » Quand nous demandons ce que Béatrice fait précisément, cela ne s’explique pas en deux trois mots. « Au quotidien, je m’investis dans différents axes. Le suivi sur le plan criminologique des patients internés libérés à l’essai au sein de l’unité est le premier. Cette mission se décline en deux volets : l’un repose sur l’évaluation du risque de récidive dans une perspective clinique de réinsertion du patient dans la société. J’apporte une attention particulière aux fragilités des patients et aux facteurs qui ont pu conduire à un passage à l’acte violent. L’autre volet consiste en

une attention particulière aux fragilités des patients. »

8 > approches septembre 2013

De manière plus globale, Béatrice participe avec l’équipe au développement de programmes de resocialisation des patients. « Avec une collègue psychologue, nous allons prochainement mettre en place un groupe vidéo-débat utilisant le film comme média pour susciter les échanges entre patients sur leur vécu en lien avec leur statut d’interné. Un autre groupe sera aussi mis en place pour développer les habiletés sociales. »

« La santé

mentale a toujours été au centre de mes préoccupations » Mais son ensemble de tâches ne s’arrête pas là. « De par ma formation juridique, j’assure également un rôle d’informateur juridique tant vis-à-vis des patients que du personnel (organisation de la justice, de la chaîne répressive, de la procédure pénale, contacts avec les commissions de défense sociale,…). La fonction de criminologue dans l’unité implique donc un suivi continu de la législation pénale, des nouvelles méthodes de traitement et d’évaluation. » Avant que nous partions, elle nous donne encore une pensée à emmener. « Comme le disait Jean Proulx, auteur du livre « profession criminologue », ce métier stimule « tout autant notre intellect que notre humanité ». Avant tout, pour moi, cette humanité est une composante essentielle de la profession. » n


BILLET > Christian Bodiaux est l’agent pastoral central de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité. Il nous offre dans ce billet une réflexion sur le travail, à l’occasion de la rentrée.

Bon travail L

a coutume veut qu’au seuil de la période des vacances d’été, l’on souhaite à ses collègues de bons et profitables congés — tradition que j’ai honorée à l’occasion de mon dernier billet. À la fin de ladite période, il est moins fréquent, sinon malvenu, de souhaiter à ces mêmes collègues, encore un peu groggy après leur retour, un bon et fructueux travail. Et pourtant ! Le travail est le mouvement même de la vie, l’humanisation de l’énergie vitale qui nous anime — à condition, bien sûr, qu’il soit librement consenti, et qu’il réponde à une nécessité intérieure, faute de quoi, il devient malédiction par l’anéantissement de soi en des tâches étrangères. Par son travail, l’Homme transforme le monde et se transforme lui-même, en un même mouvement indissociable. De ce fait, le travail confronte au réel : la satisfaction qu’il procure se mérite. La peine inhérente au travail mesure la distance au réel ; du creuset de cette peine s’échappent en fumerolles les illusions que l’Homme pouvait entretenir sur lui-même et sur son rapport au monde. Quand le travail ne répond pas, ou plus, à une nécessité intérieure, la peine devient souffrance. Il ne suffit pas à l’Homme de travailler, encore veut-il savoir pourquoi il travaille. Discerner sa nécessité intérieure… avec le temps, en dialogue et grâce à la confrontation au réel. Si les conditions le permettent, de nouvelles orientations de vie restent possibles à tout âge, de façon à mieux s’accorder à cette nécessité intérieure. Au cœur du travail, vit la relation. L’on travaille toujours avec quelque chose (matériaux, matériels, organismes vivants…) ou quelqu’un (collègue, patron, client…) ; dans le meilleur des cas, celui d’une relation altruiste, l’on

travaille pour quelque chose ou quelqu’un. Puisque le travail est relation, nous sommes concernés, de facto, par le travail d’autrui. Nous portons, à titres divers, une responsabilité collective ; notre mode de consommation, par exemple, n’est pas anodin. C’était, notamment, de ce sujet-là dont se souciait John Ruskin. Cet esthète, penseur et artiste anglais (1819-1900) marqua son siècle, en Angleterre et ailleurs, et continue d’inspirer par-delà les âges. Il écrivit avec justesse sur le travail, sa dignité, ses conditions… et sur l’Argent, ce fameux Argent au nom duquel certains tuent, et d’autres se tuent eux-mêmes — au moins quant à leur âme. Voici un extrait, traduit par Robert de la Sizeranne, d’un ouvrage majeur de Ruskin, Jusqu’à ce dernier (Unto This Last). Il interpelle notre responsabilité collective vis-à-vis du travail d’autrui. Dans tout achat que vous faites, considérez d’abord quelle condition d’existence vous causez chez les ouvriers et les ouvrières qui produisent ce que vous achetez ; secondement, si la somme que vous avez payée est rémunératrice pour le producteur et s’il en touche son équitable part ; troisièmement, à combien d’évidente utilité pour la nourriture, la connaissance ou la joie ce que vous avez acheté peut être employé ; et, quatrièmement, à qui et de quelle façon ce peut être le plus promptement et le plus utilement distribué. Alors, chères et chers collègues… bon travail !

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en image

Ils s’échappent François Dehombreux

Jean BONDRIDDER (polo rouge) et Christian BOURLEAU (en bleu derrière Jean) du C.P. Saint-Bernard à Manage créent le club Jogging, il y a près de 20 ans. Lahoucine AIT (t-shirt blanc) les rejoint 10 ans plus tard. L’unité 16 est un service fermé et l’équipe, via les activités, sort ses patients un maximum, et le jogging prend une part importante dans ce processus. 3 x semaine, malgré leur médication, les patients ont plaisir à faire l’effort de courir. « Ainsi, ils « s’échappent » de l’Institution, ce qui est essentiel pour leur équilibre. Cela leur permet, en outre, de s’intégrer dans le milieu sportif. Ils participent, d’ailleurs, à quelques compétitions », expliquent-ils.

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Le collègue autrement

Pascal Dupuis Je vis pour manger. Je travaille en effet à la boucherie Mirguet à Bonneville. Pour pouvoir exercer cette profession à titre complémentaire, j’ai suivi les cours de promotion sociale et j’ai décroché un diplôme de traiteur/organisateur de banquet/restaurateur. J’ai complété ce parcours avec le certificat d’aptitude pédagogique. Au total, j’aurai suivi une formation de plus de 5 ans. Depuis ma jeunesse, j’ai toujours aimé cuisiner. La bonne chère, c’est un moment convivial à partager avec d’autres autour d’une bonne assiette et d’un bon verre. Le bien-être, le bien-vivre, c’est se faire plaisir et faire plaisir aux gens. Bien manger fait partie de la qualité de la vie. Je ne mange pas pour vivre, je vis pour manger. Dans cette boucherie artisanale, tout est fait maison : les pâtés, les saucisses, les saucissons, les divers plats,… Nous préparons aussi le cochon de lait pour les fêtes. La boucherie fait les marchés à Andenne, Namur, Jambes,…

Albert Pfund

Les clients affluent en nombre. Un beau succès qui assurément n’est pas dû au hasard. De temps en temps, des gens me demandent s’il est tenable une boucherie du village alors que les petits commerces disparaissent au profit des grandes surfaces. Je leur réponds : Plus que jamais ! Les gens recherchent la qualité et c’est chez des artisans comme nous qu’ils peuvent la trouver. Quant aux prix, ils sont peut-être plus élevés mais contrairement aux grandes surfaces, nous ne faisons pas pression sur la clientèle pour acheter de grosses quantités. Or acheter beaucoup, c’est prendre le risque de jeter ce qu’on n’a pas consommé. Le gaspillage aussi, cela coûte. Chez nous, les gens achètent exactement ce dont ils ont besoin. Et ce qui ne gâche rien : l’artisan offre un produit de qualité, de proximité où le client et le vendeur peuvent encore se rencontrer. L’artisanat, cela reste humain.

François Dehombreux

I Pascal Dupuis a 45 ans. Il est le père de trois filles de 9, 15 et 18 ans. Depuis 1992, il travaille comme éducateur au Centre Saint-Lambert à Bonneville. 12 > approches septembre 2013


DOSSIER

deuil

Etre en deuil : q u’ est-ce en fait ? Etre en deuil : qu’est-ce en fait ? Comment peut-on en tant qu’externe aider quelqu’un dans le travail de deuil qu’il ressent pour quelqu’un ? Comment agissons-nous lorsqu’il y a un décès dans notre établissement ? Et comment prenons-nous soin de nous-mêmes lorsqu’un patient qu’on a soigné pendant plusieurs années ou qu’un collègue avec qui nous avons collaboré long­ temps, meurt ? Approches a trouvé de bonnes réponses à ces questions auprès du psychologue clinicien Manu Keirse et dans plusieurs établissements. Mattias Devriendt, Marie Dumont, MariellA Minnozzi, Karera Augustin Bart Moens, François Dehombreux

« Beaucoup de gens ne savent plus ce que c‘est, le travail de deuil. C’est devenu un processus méconnu dans la société, qui est refoulé dans les murs du ménage et de la proche famille. Auparavant on donnait forme au deuil et au chagrin dans une série de rites qui rendaient le chagrin visible. Ils aidaient des gens à s’attarder sur la perte de l’autre. Ils apprenaient aussi aux gens que le chagrin dure un certain temps, ce dont on n’est pas toujours conscient à présent. ll y avait des coutumes pour faire connaître le décès. Le nom de la personne décédée était cité dans l’église, on sonnait les cloches, on mettait une croix à la façade d’une maison, la famille portait pendant 12 mois des habits de deuil, annuel­ lement une messe de commémoration était organisée. » « Auparavant, les voisins avaient certaines tâches lors d’un décès. Les voisins sont maintenant

souvent remplacés par l’entrepreneur des pompes funèbres. Mourir ressortit de plus en plus au monde des soi­ gnants professionnels et des institutions comme les hôpitaux et les maisons de repos. Avec la disparition des coutumes de deuil, aussi le cadre a disparu dans la société dans lequel des person­ nes pouvaient se rencontrer comme d’évidence autour d’un chagrin. Quoi que ces habitudes lors d’un décès pouvaient parfois être pénibles, elles avaient une fonction sociale. » « Etre en deuil est quelque chose qu’une personne seule ne peut faire, mais qui doit se faire avec d’autres. Le deuil est un processus actif dans lequel quatre tâches de deuil sont distinguées que l’on doit accomplir pour arriver à assimiler la perte. Dans ce pro­ cessus de deuil, des personnes peuvent être très importantes les unes pour les autres. »

Qui est ? Manu Keirse

> Manu Keirse est psychologue clinicien et docteur en sciences médicales. Il travaille déjà depuis plus que 25 ans dans le secteur de la santé. Il est directeur-administrateur de l’Hôpital Régional Sacré-Cœur de Leuven et maître de conférences à la Faculté de médecine de la KU Leuven.

« Etre en deuil, cela ne se fait pas seul. »

approches septembre 2013 > 13


1. Accepter la réalité de la perte > Manu Keirse: « Pour com­ mencer véritablement le deuil, il faut reconnaître la perte. Si on nie ce qui s’est passé, ou quand on refuse de croire que la mort est irréversible et qu’on attend que la personne reviendra, il n’y a pas de raison pour être en deuil. Voir la réalité en face n’est pas facile. Quand quelqu’un meurt, il y a toujours un sentiment comme si cela ne c’était pas passé. C’est pourquoi il est important de voir le corps du défunt. On le déconseille parfois, parce que la confrontation serait trop difficile pour les proches parents. C’est pourquoi il est de grande importance d’essayer de mettre en bière le défunt d’une façon soignée, pour que la famille puisse venir le saluer. »

Que peut-on faire ? > Manu Keirse: « On peut aider quelqu’un pour assimiler cette première tâche en assurant que cette personne a la possibilité d’aller saluer le défunt. Egale­ ment de l’explication précise sur ce qui s’est passé, où rien n’est caché aux proches parents, aide à comprendre la réalité. Faire participer la famille aux règlements pour les obsèques et l’enterrement fait que ce qui se passe est plus réel que quand tout est réglé sans eux. »

14 > approches septembre 2013

La vue du corps L’arrivée de ces derniers permet un moment d’échange concernant les modalités du deuil et des cérémonies d’inhumation. C’est aussi le moment de fixer les heures de recueillement devant la dépouille mortelle au funérarium de l’hôpital.

Karera Augustin > Karera Augustin travaille au service pastoral du C.P. SaintMartin à Dave.

L’annonce du décès « L’annonce du décès à la famille s’avère être une démarche difficile pour l’équipe. Celle-ci vit directement ces premiers moments chargés d’émotion et hésite parfois sur les mots à utiliser et les gestes à poser. Elle informe le Service Pastoral qui est directement concerné pour les cérémonies de deuil et d’inhumation, surtout pour les aspects spirituels ou religieux en tenant compte des convictions de la personne défunte. L’équipe procède en outre à la toilette mortuaire qui se fait avec minutie et attention, en essayant de rendre plus saisissante l’image de la personne qui vient de perdre la vie.

Cette rencontre du personnel avec les membres de la famille permet de penser encore ensemble au défunt, à ses qualités, à ses passions, à ses atouts, aux endroits qu’il aimait fréquenter… et à fixer juste quelques mots sur ses heurs et malheurs. Il importe de recueillir au plus vite ce qu’il y avait de meilleur en cette personne, non pas pour l’immortaliser, mais plutôt pour qu’elle garde une place dans la mémoire des vivants. Laisser les membres de la famille passer un peu de temps dans la chambre du défunt, pour leur permettre de manifester leur intimité auprès du patient ou résident décédé, tout en restant disponibles pour eux. En effet, la vue du corps est un élément important dans le travail de deuil. C’est après ce temps d’intimité que l’équipe trouve le moment favorable pour le faire-part aux patients ou résidents, en essayant de leur éviter de vivre trop difficilement ces premiers moments de choc. C’est ainsi que cette annonce se fait souvent avec le temps et le tact nécessaires, sans précipitation, à des moments et des espaces bien choisis.


2. Eprouver la peine > Manu Keirse: « La deuxième tâche est d’éprouver la peine du chagrin. Il n’y a absolument pas un chemin autour de la peine. Tout ce qui permet d’alléger ou de différer la peine de quelqu’un prolonge le processus de deuil. Ne pas accomplir cette deuxième tâche est : ne pas sentir, se fermer aux sentiments, éviter tout ce qui rappelle le défunt, réagir d’une façon euphorique. »

Que peut-on faire ? > Manu Keirse: « On peut aider quelqu’un pour accomplir cette deuxième tâche en n’écartant pas continuellement la peine, mais en donnant la possibilité de s’y attarder. Les amis et les membres de famille souvent n’osent pas prononcer le nom du défunt, parce qu’ils ont peur d’évoquer ainsi la peine. On n’ose pas demander comment ça va ou visiter les proches parents. Pourtant ce sont des possibilités pour ne pas les laisser seuls avec la peine. On aide plus les personnes attristées en écoutant comment ils se sentent, plutôt que de raconter comment on doit ou non se sentir. »

« On aide plus

les personnes attristées en écoutant comment ils se sentent, plutôt que de raconter comment on doit ou non se sentir. »

aux proches d’être ensemble pour partager cette peine et chercher dans l’obscurité une petite lumière qui permette de passer ce seuil, ce vide. »

Une histoire partagée

Marie Dumont > Marie Dumont Marie Dumont est la responsable du service pastoral au C.P. SaintBernard à Manage.

Être ensemble « Lorsque le « dernier adieu » a lieu à l’hôpital, il est plus facile pour les patients, résidents et membres du personnel d’y participer. Et cela a d’autant plus de sens si la personne a résidé de nombreuses années à l’institut et qu’elle y a construit ses relations. Ce temps des funérailles permet de donner à celui qui nous a quittés le droit aux honneurs funèbres. Il permet également

« Nous sommes attentifs à ce qu’il y ait toujours une photo de la personne et un petit texte écrit par le service dans lequel a vécu la personne, afin que tous puissent se souvenir d’elle. Tous ceux qui le désirent peuvent aussi s’exprimer, par un dessin, des fleurs, une prière improvisée ou non, une bougie allumée près du corps. Cela permet de sortir de l’instant présent et de réinscrire la personne dans une histoire partagée. »

Ecouter et accueillir « Au moment du décès, nous nous rendons dans le service tout d’abord pour écouter et accueillir ce que les membres du personnel et les patients pourraient avoir besoin de partager », explique Marie Dumont, la responsable du service pastoral du C.P. Saint-Bernard à Manage. « Nous désirons porter avec eux ce moment difficile, parfois même choquant et violent selon les situations (mort inattendue, suicide). Certains patients émettent le désir de prier avec nous pour la personne qui les a quittés ou d’aller visiter le corps à la morgue. »

3. Une nouvelle vie > Manu Keirse: « La troisième tâche est de s’adapter à une nouvelle vie sans le défunt. Certains con­ trarient eux-mêmes en adoptant une attitude désemparée, en ne développant pas les aptitudes dont ils ont besoin, ou en se retirant de l’entourage et ne pas voyant en face les obligations sociales. L’idéalisation du défunt ou l’identification avec le défunt se présentent aussi souvent. »

Que peut-on faire ? > Manu Keirse: « On peut aider des personnes en deuil pour travailler cette troisième tâche en écoutant chaque fois de nouveau ce que cette adaptation signifie pour eux et quelles difficultés cela amène. En les faisant raconter toujours, on aide les person­ nes progressivement à reprendre haleine dans la vie. »

approches septembre 2013 > 15


4. Apprendre de nouveau à aimer la vie Mariella Minnozzi > Mariella Minnozzi travaille comme infirmière – chef de l’unité 330 des MSP au C.P. SaintBernard à Manage.

> Manu Keirse: « Finalement on doit donner au défunt une nouvelle place affective dans sa vie. Cela ne signifie pas que l’on n’aime plus la personne défunte ou que l’on l’oublie. La relation a changé, mais la personne décé­ dée continue toujours à prendre une place spéciale dans le cœur et dans l’esprit de ses proches.

On apprend de nouveau à aimer la vie et les autres personnes et toute l’attention ne porte plus sur la vie perdue. Pour beaucoup, cette quatrième tâche est la plus difficile à accomplir. Sur ce point ils se bloquent dans leur deuil et plus tard ils constatent que leur vie c’est pour ainsi dire arrêtée au moment de la perte. »

Lui dire au revoir « Dans notre unité MSP, dans laquelle la moyenne d’âge est de 65 ans, nous sommes souvent confrontés à la perte d’un compagnon. Lors du décès, nous préparons le résident et la chambre de sorte que les compagnons puissent lui dire au revoir avant de le déposer à la morgue de l’hôpital. Nous accompagnons également les résidents à la morgue s’ils désirent le revoir avant la date de l’office. Le jour des funérailles, les résidents désireux vont à la messe avec le personnel. »

Laisser place à la parole Il n’y a pas seulement de l’attention pour le patient et la famille, également des membres du personnel qui ont pris en charge quelqu’un pendant des années doivent avoir un endroit pour parler de leurs sentiments. « Le personnel a besoin d’exprimer sa souffrance et ses difficultés face à cette situation. C’est pourquoi, nous laissons beaucoup de place à la parole dès que le besoin s’en fait ressentir. Si l’écoute entre collègues, médecins, orthopédagogue et chef de service ne suffit pas, alors nous pouvons faire appel à une psychologue extérieure. »

16 > approches septembre 2013

Que faire si un patient ou un résident est en phase terminale ? > Muriella Minnozzi travaille comme infirmière et comme chef de l’unité 330 de la MSP Saint-Bernard à Manage. A son unité de soins elle est très souvent confrontée, par l’âge moyen des résidents, à la perte d’un patient. « Lorsqu’un résident est en fin de vie, ses compagnons de route le remarquent et nous posent énormément de questions. Nous répondons à ces questions le plus clairement possible. (pas de cachotterie mais beaucoup de tact). Le rési­ dent est installé le plus possible dans la salle de séjour pour garder le contact avec la communauté. Si cela devient impossible, alors il reste en chambre. Les résidents en sont avertis et peuvent lui rendre visite. L’équipe l’accompagne au mieux (confort, écoute, répondre aux désirs,…). Elle propose également le passage de l’abbé ou du représentant du culte. La famille est avertie le plus tôt possible pour qu’elle puisse profiter des derniers moments avec le proche. Elle est soutenue dans ces moments pénibles par l’équipe. A tout moment, elle peut rendre visite, prendre des nouvelles et avoir de plus amples explications par les médecins et membres du personnel.


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Equilibre

Sophie Muller

Se rĂŠunir en

1, 2, 3 18 > dichtbij Juni 2013 2013 approches septembre


Les réunions : certains en parlent comme d’une maladie appelée réunionite, pour d’autres c’est un moment hebdomadaire de concertation. Mais quels sont les aspects d’une bonne réunion ? Qu’est-ce qu’une bonne structure, une bonne préparation, un bon suivi ? En d’autres termes : comment une réunion peutelle se dérouler de façon la plus efficace possible ? Approches a demandé conseil à Sophie Muller, responsable pour le secrétariat de direction au C.P. Saint-Martin à Dave. Elle présente de bons tuyaux pour faire bien se dérouler une réunion. Sophie Muller

François Dehombreux

La préparation d’une réunion 1. Réservez à temps la salle où se tiendra la réunion, veillez à la logistique. 2. Transmettez dans un délai raisonnable à toutes les personnes concernées la convocation accompagnée d’un ordre du jour et du procès-verbal de la réunion précédente. 3. Rassemblez tous les documents qui seront évoqués lors de la réunion et réalisez éventuellement les copies nécessaires. 4. Le nombre de participants ne doit pas être supérieur à 10 afin que la réunion puisse être dynamique et que chacun puisse intervenir.

en cas d’empêchement pour assister à la rencontre. 4. La réunion débute par l’approbation du procès-verbal de la réunion précédente et évoque les objectifs. 5. Les propos tenus sont toujours sans ambiguïté, le discours est clair, compréhensible, le ton modéré. 6. L’animateur se veut d’être attentif à ne pas monopoliser la

parole, à faire intervenir les différents participants. 7. Le rôle de l’animateur est aussi de recadrer la discussion si celle-ci s’éloigne des objectifs poursuivis et d’inviter au calme si des tensions s’élèvent. 8. En guise de clôture, une conclusion de ce qui a été débattu peut être amenée ainsi qu’un récapitulatif des tâches à entreprendre (qui fait quoi comment) ; la date de la prochaine réunion est également fixée.

Le suivi d’une réunion 1. Le secrétaire rédige un compte rendu et le transmet avec diligence à l’animateur pour approbation avant envoi aux participants. 2. Les participants ont l’obligation de respecter la confidentialité des échanges.

L’animation d’une réunion 1. L’accueil convivial est important (verre d’eau, tasse de café) ; il convient de prévoir un temps d’installation afin que chaque participant se sente attendu, impliqué. 2. Fixez la durée d’une réunion et sachez gérer le temps imparti ; les réunions en matinée sont privilégiées ; de préférence ne dépassez pas une heure trente de discussion sinon prévoyez une pause. 3. Soyez ponctuel à la réunion et veillez à ne pas perturber les discussions par des allerretours, des sonneries de téléphone et ce, pour le respect de chacun ; toujours prévenez l’animateur ou le secrétaire

Qui est? sophie muller

> Sophie Muller (52 ans) exerce en qualité de secrétaire de direction à l’hôpital Saint-Martin à Dave depuis 29 ans. Elle participe à plusieurs comités (conseil de direction, comité d’éthique, comité médico-pharmaceutique, comité local qualité) et est active au sein de l’amicale du personnel. L’esprit G.O. l’anime particulièrement lors de manifestations menées à Saint-Martin telles que la brocante annuelle en mai, les spectacles cabaret, les rencontres sportives… Elle apprécie les minitrips, les reportages photos et la déco.

approches septembre 2013 > 19


Loin et pourtant proche Journal d’une enseignante avec une mission

Machteld échange sa classe pour Casa Cosma L’Action Sud de cette année nous mène vers Casa Cosma, un projet de soins de santé mentale au Pérou. L’enseignante Machteld Van Den Noortgate a eu l’opportunité de préparer toute l’action. Elle a quitté sa classe pendant six mois et s’est lancée dans l’aventure. Approches a mis le nez dans son journal.

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10-01-2013

16:32

Pagina 1

viva Mensen vinden er opnieuw geluk

BELGIUM

Meer info: lgium.org www.fracarita-be Liefde Zuidactie Broeders van

Le dimanche 27 mai 2012. Je le fais ou je ne le fais pas ? Choisir… cela n’a jamais été mon point fort. En outre, la demande d’assumer l’Action Sud est venue de façon très inattendue. Est-ce que je veux vraiment renoncer à toutes mes certitudes pour une aventure dans l’inconnu ? Est-ce que je pourrais faire cela, organiser l’Action Sud ? Je le demande par-ci et par-Ià et chacun me dit : « ll faut le faire ! » Après avoir beaucoup pesé, je m’y lance.

« Je ne sais absolument plus pourquoi j’ai tant hésité à faire cela. »

20 > approches septembre 2013

Le lundi 3 septembre 2012. Mon premier jour de travail… Mon premier jour de travail et également le premier jour scolaire pour mes collègues et mes (anciens) élèves à Brakel. Mes pensées vont en leur direction. Il s’agira de lâcher... Je me suis levée tôt ce matin et j’ai pris le train pour Gand. J’ai reçu un ordinateur flambant neuf et un endroit au bureau de mes nouveaux-collègues-pour-6-mois. Aujourd’hui pas de cloche de l’école, pas d’élèves qui me racontent avec enthousiasme leurs récits de voyage, bien les claviers cliquetants et des personnes fort occupées à téléphoner. Cela a l’air un peu bizarre, un lieu de travail derrière un bureau. Je n’ai pas l’habitude de mener une vie assise. Mais que j’en ai envie ! Cette semaine je vais lire le nécessaire. Faire connaissance avec le Pérou, le projet que l’Action Sud de 2013 soutiendra et prudemment jalonner les balises de l’organisation de l’Action Sud.


« J’espère que l’Action Sud aura plein succès. »

Le samedi 22 septembre 2012. Quel suspense, maintenant c’est pour de vrai ! Schiphol. Bientôt André Ornelis (ancien directeur de « Notre Ecole » à Ursel et bénévole pour Caraes, ndlr) et moi, nous partons en direction de Lima, la capitale du Pérou. Un vol de plus de 12 heures. Faire connaissance avec le Pérou, rencontrer le Frère Jimi en chair et en os après tant de communication par mail, faire connaissance vraiment avec le projet dont j’ai lu tant entre-temps : c’est vraiment captivant !

Le vendredi 28 septembre 2012. Je suis époustouflée. Je suis maintenant depuis une semaine dans la ville péruvienne d’Ayacucho. Cosma, le projet de l’Action Sud 2013, a conquis mon cœur. Que de travail fantastique on fait ici. Quel engagement des collaborateurs ! Que de chaleur et d’amour dans l’approche des personnes souffrant de troubles mentaux qui viennent demander de l’aide ! Le Frère Jimi, le directeur du centre Cosma, rayonne un grand charisme. Il est comme un Père Triest moderne, remarque André. Déjà six jours je constate que les plus nécessiteux sont aidés ici d’une façon très professionnelle. Je suis fortement impressionnée.

Qui est ?

Machteld Van Den Noortgate > Machteld est enseignante à l’école secondaire VISO Cor Mariae à Brakel. Après un Voyage Sud en 2006 elle est encore plus intéressée par la coopération au développement. Dans ses loisirs, elle accompagne entre autres également le voyage d’immersion Maendeleo pour les élèves de nos écoles.

Le lundi 1er octobre 2012. Mon Dieu, je vais m’engager pleinement pour cela ! Dans l’avion qui nous mènera à Schiphol, je n’arrive pas à m’endormir. Tant de pensées et de sentiments me tiennent éveillée. C’était une période de dix jours fantastique, à Ayacucho. Je ne sais absolument plus pourquoi j’ai tant hésité à faire cela. Je me sens privilégiée de pouvoir être le témoin de l’œuvre à Casa Cosma. Je dois communiquer cela lors de mon retour. Nos collègues au Sud méritent notre appui. Mon Dieu, je vais m’engager pleinement pour cela !

Prête. Maintenant c’est à vous !

> Visiter vos collègues au Sud ? Voulez-vous faire la connaissance des projets des Frères de la Charité au Sud ? Alors le Voyage Sud est quelque chose pour vous. Il est organisé annuellement pour les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous faites connaissance de façon approfondie avec les projets de la Congrégation au Sud et ensuite vous avez l’opportunité de vous engager bénévolement au Sud ou de visiter d’autres projets. Surfez vers www.zuidreis.be

Quand j’écris ceci, il est encore janvier 2013 et je suis en pleine préparation du Jour de Départ de VIVA CASA COSMA ! (Ndlr : en Flandre, l’Action Sud a lieu pendant la période du Carême, en Wallonie, l’Action Sud a lieu dans le mois d’octobre, mois des missions). Fin février je retourne à l’enseignement. Avec des sentiments mitigés. Il s’agit de nouveau de lâcher … et d’espérer que vous l’assumerez à votre tour. Dans chaque entité le DVD et les dépliants sont à la disposition. Vous les verrez donc certainement ! J’ai investi beaucoup de temps et d’énergie dans cette campagne. J’espère vraiment qu’elle aura plein succès. Et que vous et les autres, vous faites quelque chose avec elle. De façon à ce que chacun sache quel travail fantastique nos collègues au Sud réalisent. Et de façon à ce que chacun veuille s’engager pour permettre à cette œuvre de continuer. Il faut le faire !

approches septembre 2013 > 21


à l’écoute

Pierre-René Glibert Ingrid Roucloux

« Ce sera à nous » Il y a un temps pour venir et un temps pour partir. Et cela s’applique également aux directions. Il y a un an environ, Pierre-René Glibert et Ingrid Roucloux ont pris le relais de Michel Pierrard et Nicole Maton. « Je me suis sentie ‘chanceuse’», dit Ingrid Roucloux, « car les valeurs que nous portons au sein de notre institution nous guident dans nos choix, nos décisions et notre manière de gérer le personnel ». Le temps est donc venu de sonder comment cette année bien remplie s’est déroulée et… évidemment aussi simplement de pouvoir les connaître un peu mieux. Christian Bodiaux

François Dehombreux

approches : Quelle était votre perception de Saint-Bernard et des Frères de la Charité avant d’entrer en fonction ? Ingrid Roucloux : « Manage, là où il y a les fous » ou « Si tu n’es pas sage, tu seras enfermée à Manage ». Etant quelque peu « têtue », ce n’était pas ce genre de considérations qui allaient m’influencer ! Que ne fût dès lors mon étonnement en découvrant les multiples facettes de notre institution : accueillante, chaleureuse et surtout humaine ! « Pierre René Glibert : « Ma perception de Saint-Bernard était aussi très contrastée. De l’un côté il y avait pour moi aussi des anciens clichés négatifs : « l’asile », « les fous ». D’un autre côté, en me rensei­gnant auprès du corps médical, de médecins ou de soignants qui

22 > approches septembre 2013

connaissaient (un peu) plus le site, ces derniers me renvoyaient une image plus « positive » : Manage était une institution qui bougeait (dans le bon sens), avec de nouvelles équipes médicale et de direction, de nouvelles approches thérapeutiques des soins psychiatriques ; un site qui s’ouvrait vers l’extérieur… tout en insistant clairement, malgré tout, sur la « lourdeur » des patients et des résidents qui y étaient pris en charge. C’est clairement ce second côté qui m’a attiré et motivé (et qui, actuellement, continue encore à le faire). »

Chanceuse approches : Que signifie pour vous le fait de diriger un établissement chrétien ? Cela fait-il une différence ?

Ingrid Roucloux : « Oui cela fait une différence… Récemment je suis sortie d’une réunion de concertation avec d’autres directions des soins d’autres hôpitaux, je me suis sentie « chanceuse ». Chanceuse car les valeurs que nous portons au sein de notre institution, soutenue par la charte des Frères, nous guident dans nos choix, nos décisions et notre manière de gérer le personnel : chacun chez nous a la possibilité de prendre sa place, chacun peut avoir des soucis, des « accrochages » dans la vie... on peut le comprendre, être solidaire et faire preuve d’humanisme tout en maintenant le professionnalisme requis… ce n’est pas comme cela partout ! La différence se marque aussi par l’engagement de la direction dans le soutien de l’image chrétienne de l’institution : faisant encore partie


le début de la vie (i.e. l’avortement), et sa fin (i.e. l’euthanasie). Ce sont des sujets qui sont encore aujourd’hui pleinement au centre de l’actualité, avec, par exemple, toutes les réflexions relatives à l’éventualité d’une extension du droit à l’euthanasie aux mineurs… Au cours des dernières années, de grandes réflexions au sein des institutions chrétiennes ont eu pour objectif de trouver la meilleure voie pour concilier le(s) souhait(s) du patient et le respect de certaines valeurs fondamentales des institutions. Le sujet n’est certainement pas encore clôturé, mais, je ressens une forte volonté de dialogue pour pouvoir apporter des réponses institutionnelles rencontrant le plus possible les demandes des patients tout en ne reniant pas nos valeurs essentielles. »

L’esprit de Saint-Bernard

> « Les valeurs des Frères de la Charité nous guident dans nos choix, nos décisions et notre manière de gérer le personnel », disent Pierré-René Glibert et Ingrid Roucloux.

de la pastorale, je fais de mon mieux pour accompagner l’équipe et soutenir les projets qu’elle développe tant pour les patients/résidents que pour le personnel. » Pierre René Glibert : « Au cours de ma carrière, j’ai eu l’occasion — et la chance — de pouvoir travailler à la fois dans des hôpitaux publics, et dans des institutions chrétiennes. Je pense qu’au niveau des soins qui sont prodigués, on ne peut constater que peu de différences réelles… dans les deux cas, j’ai pu y remarquer le même souci du patient, le même intérêt pour la qualité des soins, la même volonté de travailler et de progresser ensemble, la même solidarité parmi équipes (soignantes ou non). Par contre, il est vrai qu’il existe toujours des différences « fondamentales », principalement en ce qui concerne

approches : Remplacer deux fonctions de direction cruciales dans un établissement n’est pas vraiment évident. Comment cette transition s’est-elle déroulée ? Ingrid Roucloux : « Reprendre le flambeau du département des soins après Mlle Maton était un défi. J’étais consciente de la difficulté de recevoir à la fois « une perle » qu’elle a façonnée depuis des années, et à la fois celle de repartir avec une nouvelle équipe de direction dans un contexte de réformes, de changements. C’était une année riche car reprendre la gestion du département des soins me permet de continuer le travail au niveau de la qualité des soins certes déjà bien entrepris auparavant mais aussi d’amener de nouveaux projets, une autre manière de communiquer et de travailler au sein du département. Aussi être en contact avec d’autres directions permet de se

positionner, de parfois s’inspirer, toujours apprendre, avancer. « Pierre-René Glibert : Pour moi c’était dans cette année en première instance aussi prendre le temps de « connaître » l’institution, de comprendre comment elle « fonctionne », de cerner « l’esprit » de Saint-Bernard, et puis, surtout, de connaître le personnel qui y travaille (sans oublier les relations avec Dave et Gand et, plus globalement, avec « le monde » de la psychiatrie). approches : Ce n’était pas toujours simple de prendre des décisions, surtout sur le plan financier. Comment voyez-vous cela ? Pierre-René Glibert : « Nous avons été très rapidement obligés de prendre un certain nombre de mesures afin d’améliorer la situation financière de l’institution. Nous devions absolument lui permettre de pouvoir faire face, dans les meilleures conditions possibles, aux mesures d’économies gouvernementales (actuelles, et, vraisemblablement, encore à venir) et à la régionalisation qui s’annonce. Bien que nous ne soyons pas encore arrivés au bout du chemin, il faut reconnaître que les efforts qui ont déjà été réalisés commencent clairement à porter leurs fruits. » Ingrid Roucloux : « Ce n’était pas facile de commencer une fonction de direction avec des contraintes financières et budgétaires que l’institution n’avait jusqu’ici que très peu connues. Cela demande de revoir le management et la gestion du personnel qui étaient en place jusque-là tout en ne sacrifiant pas l’emploi et en préservant au mieux la qualité des soins. Un discours clair, une répartition équitable des ressources humaines et des moyens financiers adéquatement utilisés sont mes outils de travail. »

« être solidaire et faire

preuve d’humanisme tout en maintenant le professionnalisme requis… ce n’est pas comme cela partout ! » approches septembre 2013 > 23


Qui est?

Pilote approches : Quels défis se sont également encore présentés cette année ? Ingrid Roucloux : « En terme de défis, l’année n’a pas été en reste : la réforme de la psychiatrie, la constitution des équipes mobiles 107, la fusion des unités 26-36, la mise en route de la psychothérapie institutionnelle dans les services T, la poursuite des démarches pour la reconnaissance du service 23 comme unité intensive, les projets pilotes Patch, l’étude Morphéus, la collaboration avec l’Helha, l’organisation future du TPP et du QPP en nos murs avec notre personnel comme enseignants, la mise en route des référents déments, des personnes ressources Regas, l’exposition d’Intervalle, la réorganisation du pôle sport… que de projets porteurs d’une volonté d’ouverture vers l’extérieur et de valorisation de l’expertise de nos équipes soignantes ! » Pierre-René Glibert : « Je pense à deux projets pilote : la mise en place de la CMI PATCH-enfants (qui est venue s’associer au PATCH adultes qui existait déjà à SaintBernard) et la constitution des équipes mobiles « 107 », annonçant (et précédant) une réforme plus globale et plus fondamentale des soins psychiatriques dans notre pays. Ce que je retiendrai surtout de ces douze premiers mois, c’est l’accueil favorable des équipes (et plus globalement, de tous les membres des Frères de la Charité), leur besoin d’informations et leur compréhension de la nécessité d’amorcer certains changements dans le contexte institutionnel et économique que nous vivons. » approches : Comment caractériseriez-vous votre style de gestion ? Ingrid Roucloux : « Ce qui soustend ma gestion, ce sont les principes d’équité et de bien-être au travail. L’équité car l’institution évolue dans un contexte en pleine mouvance et nous devrons pouvoir répondre à ces nouvelles donnes : avoir du personnel qualifié, des équipes suffisamment étoffées pour prendre correctement en charge les patients et les résidents sont la base de ma gestion. A côté de cet axe, je suis convain-

24 > approches septembre 2013

Pierre-René Glibert > Pierre-René Glibert est le nouveau Directeur Général du C.P. SaintBernard à Manage. Il est né le 29 juillet 1964, est marié et est le papa de 3 enfants. Son épouse est médecin et travaille uniquement dans des institu­ tions de soins. Le dernier livre qui a passé par ses mains est « De La Chine » de Henry Kissinger. Côté cuisine, il préfère surtout des repas français et italiens. N’hésitez pas à aller le trouver en cas de besoin, sa porte sera toujours grand ouverte.

cue que lorsqu’un membre du personnel est bien dans son poste, c’est confortable pour lui-même et tout bénéfique pour l’institution, la qualité du travail fourni et donc la qualité des soins offerte aux patients/résidents. Pour apporter ce bien-être au travail, il faut de l’écoute, il faut bien connaître les personnes, il faut soutenir et susciter les changements d’unité ainsi que les besoins en formation mais aussi être présent, être juste et être garant du respect des règles pour tout un chacun. » Pierre-René Glibert : « Je pense que cette question devrait surtout être posée aux collaborateurs de Saint-Bernard qui ont l’occasion de me côtoyer régulièrement. (rit)

« La qualité des

soins ne doit pas se limiter aux actes médicaux et infirmiers. » J’espère avoir pu montrer que j’étais ouvert à la discussion et aux autres, respectueux de leur opinion et de leur personne, franc, honnête et (plutôt) direct. Mais la fonction nécessite également d’être conscient, et garant, des intérêts et de la pérennité de Saint-Bernard. Ceci qui implique parfois de pouvoir prendre, défendre et assumer, des décisions qui ne vont pas toujours

forcément dans le sens souhaité et espéré par tous. Enfin, j’ai toujours essayé d’insister sur la communication et le travail en équipe. »

Le temps d’écoute approches : Quelles sont les valeurs qui vous tiennent à cœur dans les soins aux personnes ? Ingrid Roucloux : « En première place la qualité des soins. C’est elle qui nous anime, qui nous fait avancer, progresser, nous remettre en question. En tant qu’infirmière, la recherche continuelle d’un travail bien fait, d’améliorer ses connaissances, ses compétences afin de mieux aider, soutenir, soigner les personnes en souffrance doit guider notre trajet professionnel. Le département des soins, en collaboration avec les autres départements et bien-sûr le corps médical, doit en être le moteur, le guide, le garant. » Pierre-René Glibert : « Oui, le premier objectif des institutions de soins doit être d’apporter aux patients des soins de qualité, sûrs, tout en respectant la personne et ses besoins et/ou attentes. Mais la qualité des soins ne doit pas se limiter aux actes médicaux et infirmiers. L’environnement de vie, les repas, les activités, etc. sont aussi des facteurs qui favorisent le rétablissement et permettent de retrouver plus rapidement une meilleure santé. » Ingrid Roucloux : « Pour moi le respect de la personne est également crucial. L’accepter avec sa pathologie, avec ses symptômes, avec ses


Qui est?

Ingrid Roucloux > Après avoir exercé près de 10 ans la fonction de cadre intermédiaire sous la direction de Mlle Maton et aux côtés de D. Robbezyn, Ingrid Roucloux est devenue la nouvelle Directrice des Soins aux patients du C.P. Saint-Bernard. Née le 15 septembre 1966, elle est la maman de Louis qui vient juste de fêter ses 9 ans. Aimant voyager et découvrir différentes cultures, ses dernières vacances lui ont fait traverser plusieurs frontières : le Maroc, l’Espagne et un tout petit bout d’Angleterre (Gibraltar). Elle aime s’investir dans son village à travers une participation dans différentes associations dont les valeurs gravitent autour de la famille, la solidarité et l’écologie.

souffrances, avec sa propre vision du monde est la base essentiel du soin, de la relation d’aide. Respecter « l’autre » vaut aussi pour les collègues de travail, pour tout autre collaborateur, tout autre partenaire de soins. Finalement j’attache beaucoup de valeur à l’humilité. Depuis que je suis à Saint-Bernard, j’ai toujours été frappée par cet esprit d’humilité que les soignants ont développé au sein de notre institution. Cette humilité, elle est belle car elle permet de garder cette idée qu’on peut toujours faire mieux, cette possibilité de se questionner « comment faire plus ou autrement » tout en acceptant la limite du soin : on ne peut pas aider une personne qui ne veut pas l’être, notre travail est alors de l’amener à accepter cette aide… Mais on n’y arrive pas toujours ! Ce qui est parfois bien frustrant… Humilité aussi de soigner des personnes pour lesquelles l’hôpital psychiatrique est malheureusement encore le seul lieu de soins, le seul endroit où une relation thérapeutique, un contact parfois simplement « humain » est encore possible pour apaiser les douleurs, les angoisses et les incertitudes. » Pierre-René Glibert : « J’attache

également une grande importance à l’écoute des patients. Malheureusement, le temps « d’écoute », passé auprès d’eux, est, dans toutes les institutions de soins, en diminution constante au cours des dernières années. Non par la faute du personnel, mais parce que le temps qu’on lui demande de consacrer à des tâches non soignantes, administratives, est en perpétuelle augmentation, et laisse de moins en moins de temps disponible pour cet échange « social » qui est pourtant indispensable à mes yeux. Enfin, il ne peut pas y avoir de bonne qualité des soins sans équipes soignantes et « administratives » motivées et « fortes ». Mais en tant que gestionnaire, je dois aussi tenir compte des moyens qui sont disponibles afin de mettre le plus possible en adéquation nos actions, nos valeurs, et les financements alloués.»

Ce sera à nous approches : Comment regardezvous ce dernier point ? Pierre-René Glibert : « J’accorde une grande importance à la formation, au développement des membres du personnel. Je vais

« Ce sera à nous de pouvoir - et

devoir - (re)définir, dans les mois et les années à venir, une manière différente de travailler. »

essayer, dans les années à venir, d’augmenter les moyens attribués à ce poste. Mais on peut également se développer sans forcément s’inscrire à des formations extérieures… J’ai été frappé par le fait qu’à Saint-Bernard, le changement d’unité d’un membre du personnel avait souvent une connotation « péjorative », de sanction... Je pense qu’il faut absolument briser cette image. Nous avons une énorme chance par rapport aux hôpitaux généraux : nous ne traitons qu’une seule spécialité : la psychiatrie. Le mouvement du personnel d’une unité à une autre est donc plus « facile » dans notre environnement. Il y a énormément à apprendre les uns des autres, à confronter nos pratiques et nos idées. Je pense qu’il faudrait, dans la mesure du possible, laisser à ceux qui le souhaitent la possibilité de faire ces nouvelles expériences…» approches : Le travail a beaucoup changé pour les collaborateurs au cours des dernières années. En êtes-vous conscient ? Pierre-René Glibert : « Il faut reconnaître que travailler dans le monde des soins de santé n’est pas facile tous les jours, que c’est même très souvent frustrant. Ces dernières années, toutes les pressions extérieures laissent de moins en moins de temps aux équipes soignantes pour s’occuper, comme elles le souhaiteraient, des personnes qui leur sont confiées. Ce sera à nous, et à nous seuls, de pouvoir - et devoir- (re)définir, dans les mois et les années à venir, une manière différente de travailler, permettant de réaliser le plus possible la mise en œuvre de nos valeurs, en restant dans le cadre organisationnel et financier qui sera imposé aux acteurs des soins de santé. » Ingrid Roucloux : « Nous sommes dans un environnement changeant : les soins de santé, et surtout la psychiatrie, vont être au centre de nombreux enjeux qu’ils soient politiques (régionalisation), économiques (rationalisation des moyens) et stratégiques. Face à ces enjeux, notre institution, par sa qualité des soins et l’expertise de ses équipes soignantes et médicales, doit se positionner comme référence, comme incontournable… » n

approches septembre 2013 > 25


et cetera

Approches en radioscopie Approches existera sous peu depuis 5 ans et c’était là une occasion pour une évaluation. Est-ce qu’Approches est lu ? Et si oui, qu’est-ce qu’on lit ? Est-ce que les photos sont bonnes, est-ce que les textes sont intéressants, la mise en pages est-elle attrayante ? Beaucoup d’entre vous ont rempli l’enquête. Ci-dessous vous trouvez les résultats ! Edwin Vercruysse

Lieven Claeys

A 1.

peu près un dixième (137) des membres du personnel des institutions wallonnes a participé à l’enquête sur le magazine « approches » 13. Merci de votre feed-back !

Est-ce qu’approches est lu ?

Il y a toujours des personnes qui n’ont pas reçu le magazine (9), une minorité ne l’a pas lu (8). Beaucoup le feuillètent (24), la majorité lit quelques articles (71) et il y a aussi un groupe de personnes qui a lu beaucoup d’articles (25). Nonante pour cent trouve que l’info et les nouvelles sont l’objectif principal du magazine du personnel. « Quoi de neuf-télex » est par conséquent la rubrique la plus lue.

26 > approches septembre 2013

Quoi de neuf ?

Télex

Caraes n’est plus

La Féerie de Noël

REDACTION > Annelies Naert

REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard, Manage

Caraes, l’ONG des Frères de la Charité, change de nom. Désormais l’organisation est appelée « Fracarita Belgium ». Ce nouveau nom est évidemment accompagné d’un nouveau logo, accordé aux couleurs de l’ASBL coordonnante ASBL Fracarita International (avant GAAP). « Viva Casa Cosma » est le slogan de la première Action Sud sous le nouveau drapeau.

Le week-end du 8 et 9 décembre, nous avons retrouvé notre Féerie de Noël, la nouvelle appellation depuis 2 ans du Marché de Noël. Dans une belle ambiance, toute en convivialité. Un accueil extérieur avec les personnages de Disney, des exposants, des ateliers (Terre et Impro j’eux). Mais aussi de belles animations grâce à la chorale des résidents, à Freynésie et aux ELLUMI-nés. Une nouveauté aussi avec le Bao Pao.

> Lire davantage sur l’Action Sud ? www.zuidactie.be

Pendaison crémaillère ! REDACTION > Delphine Fraipont PHOTOGRAPHIE > C.O. Saint-Lambert

Installés maintenant depuis 4 mois, les usagers d’Andenne organisent leur pendaison de crémaillère ! Les usagers de la maison « Communication » ont organisé un apéritif dinatoire le samedi 26 janvier. Les usagers de la > Les usagers de la maison « Bien-être » maison « Bien-être » ont confectionné des pâtisseries. ont confectionné des pâtisseries. Fiers de faire découvrir leur nouvelle maison, les usagers ont pu rencontrer leurs voisins ! Ces derniers ont pu échanger avec les parents et les équipes éducatives au sujet du projet, des aménagements de jardin, et ont également proposé leurs services (couture par exemple). Ce fut également l’occasion pour les parents de se rencontrer, d’échanger leurs idées ou leurs aspirations afin d’offrir une vie « de qualité » à leurs proches. Pour l’occasion, les usagers ont reçu un album photos individualisé du déménagement vers Andenne. Le climat était à l’écoute et à la collaboration : participons ensemble, professionnels, famille, citoyens, à l’intégration et à l’épanouissement de nos usagers dans leur nouveau lieu de vie ! 4 > approches mars 2013

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> Nous avons retrouvé notre féerie de Noël.

La Rencontre de Noël REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard, Manage

Le mercredi 19 décembre à 16 h 30, à l’église de Solre-surSambre, notre Messe de Noël a eu lieu. Et ensuite, dans la salle attenante, il y avait une réception pour les participants. Tous les patients, résidents et accompagnants ont passé un bon moment : après le repas, musique et animations !

ANNONCE

Le retour de la « Fête du Printemps » se fera en 2013 sous la forme d’une belle brocante qui se déroulera autour de SILOE le dimanche 5 mai. Invitation à tous.

AWARD

120

> St-Jean-de-Dieu a dit adieu aux dernières Sœurs de la Charité à Handzame.

C’est le nombre d’années que les Sœurs de la Charité ont été présentes à Handzame. Cela a maintenant pris fin. Les collègues du C.O. St-Jean-deDieu ont salué les dernières sœurs : Lieve, Ann, MarieMadeleine, Noëlla, Suzanne et Albertine. Elles ont déménagé vers des couvents à Kortemark et Dadizele. Les Sœurs ont été remerciées sincèrement et on les a fleuries pendant une soirée de fête. A côté de la terrasse de l’espace des visiteurs, une œuvre d’art a été placée qui rappelle leur travail.

Enquête Il y a déjà un certain temps qu’Approches a organisé une enquête auprès de tous les collaborateurs wallons. L’enquête a comme objectif de savoir quels articles sont lus et quels thèmes sont apparus être intéressants. Pour le conseil de rédaction l’enquête est un instrument pour préparer les numéros suivants et les années de parution à venir. Seulement par votre voix, Approches peut continuer à croître vers un magazine qui est proche des collaborateurs.

»

There is a crack, a crack in everything. That’s how the light gets in. » Ces deux phrases simples de l’Anthem de Leonard Cohen sont pour moi la synthèse parfaite de l’esprit avec lequel Rik et les Frères de la Charité donnent forme à leur « culture des soins.

»

> Tous les patients, résidents et accompagnants ont passé un bon moment.

Effeta, maison d’accueil du Frère Flor pour patients souffrant de VIH, à Renaix, a reçu l’Award Marc De Punt. Ce prix est attribué par Antwerp Diner, une association d’hôtels anversois, comme hommage au feu Marc De Punt, qui s’engageait pour la prévention du Sida et du VIH. Le prix veut encourager une association moins connue.

Peter Degadt, administrateur délégué de Zorgnet Vlaanderen, sur l’adieu de Rik Ouvry comme directeur général du C.P. St-Amand à Beernem.

> L’enquête sera jointe à la fiche de paie. Vous pouvez la remplir sur la base de ce numéro du magazine et la déposer dans la boîte qui se trouve à l’accueil. Merci de votre collaboration !

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à qui le prix ?

2.

Est-ce qu’Approches est apprécié ?

Sonder qui est la personne derrière le collègue est pour 60% parmi vous crucial pour un magazine du personnel. « Le collègue autrement » (63) et « Un coin à soi » (65) sont deux rubriques qui proclament cette idée et elles sont donc également lues dans la même mesure. Ce sont, en outre, avec « quoi de neuf-télex » les rubriques les plus appréciées. Le moins lues sont « A l’écoute » (36), « Portrait » (38), « Et cetera » (40) et « Loin et pourtant proche » (40).

Le concours du 14ème numéro d’Approches a été remporté par l’équipe de la maison bambou du C.O. Saint-Lambert à Bonneville. L’équipe gagne une machine de café Espresso de Java. Félicitations, savourez votre tasse de café !

DISNEYLAND PARIS

Le collègue autrement Quoi de neuf ?

Télex

« Quelle Qualité pour quelle Psychiatrie … »

RECTIFICATION

Dans le numéro précédent, c’est erronément que le nom de Filip Erkens comme photographe était joint à l’article sur le Centre de Formation (page 26). C’était bien effectivement Pierre Wautier qui a pris les belles photos des quatre personnes. Nous voulons saisir l’occasion pour l’en remercier.

Le premier février 2013, une journée d’étude intitulée « Quelle Qualité pour quelle Psychiatrie » a réuni 100 participants au C.P. Saint-Bernard, qu’ils soient collaborateurs des hôpitaux des Œuvres des Frères de la Charité ASBL (SaintMartin et Saint-Bernard) ou d’autres hôpitaux psychiatriques de Wallonie et de Bruxelles. Cette journée était co-organisée par le QualPsy, groupe belge francophone des coordinateurs Qualité en psychiatrie. Jean-Louis Feys, Francis Pitz, Eric Pierrard et Christian Bodiaux voulaient dans leur exposé répondre à un certain nombre de questions qui vivent dans notre secteur : quels regards portons-nous sur la démarche Qualité ? Quels sont les domaines d’attention prioritaires pour une démarche Qualité en Psychiatrie ? Identifions-nous des risques de dérive possible d’une démarche Qualité de type procédural, bureaucratique, certificatif, … ? Quelles sont les valeurs ajoutées générées par la démarche Qualité ? Pour quelle évolution de la psychiatrie travaillons-nous ? La démarche Qualité est-elle au service de l’approche clinique du Patient ? Que cette initiative soit rejointe par d’autres réflexions, présentations, événements à partager au sein de notre groupe les Frères de la Charité ! > Vous trouverez un écho de cette journée sur le site www.QualPsybelgium.org

Le conseil de rédaction veut remercier chacun qui a rempli et déposé l’enquête du numéro précédent d’Approches. Les résultats seront maintenant traités et commentés dans le conseil de rédaction. Dans le numéro de septembre vous pouvez lire quelles sont les conclusions et comment nous adapterons à l’avenir le magazine Approches pour qu’il réponde plus à vos souhaits.

BULLETIN ANNUEL

> Brocante à Manage pour le Fonds de Solidarité.

Le 5 mai : jour des brocantes ! A Dave, une brocante pas comme les autres … chaleureuse ! REDACTION > Sophie Muller

La brocante annuelle de l’hôpital neuropsychiatrique Saint-Martin s’est déroulée le dimanche 5 mai et il en ressort une triple satisfaction : d’une part, celle des 126 exposants dont un quart est représenté majoritairement par des membres du personnel, celle des visiteurs qui la fréquentent de plus en plus et celle des patients et résidents de l’établissement. Pour certains d’entre eux, la brocante constitue la seule occasion d’aller à la rencontre d’autres personnes que celles issues des services de soins et d’acquérir quelques effets certes bien modestes mais générateurs d’un peu de bonheur.

« Pour certains d’entre les patients, la brocante constitue la seule occasion d’aller à la rencontre d’autres personnes. »

> Francis Pitz pendant son exposé.

Cette fois on peut gagner un week-end gratuit à Disneyland Paris. Approches met en loterie 1 week-end gratuit parmi les personnes qui réservent le week-end par le biais d’Approches et Thomas Cook. Consultez vite la page 12, réservez un week-end à Disneyland à un tarif exclusif et peut-être vous serez l’heureux lauréat.

ENQUÊTE

REDACTION > Eric Pierrard PHOTOGRAPHIE > Pierre Wautier

« Cette brocante est vraiment particulière », confie l’organisatrice, Sophie Muller. « Il y règne une ambiance très conviviale, chaleureuse, de bonne humeur, de quiétude où le respect de chacun est primordial. »

Quelques moments glanés au cours de la brocante illustrent bien ce sentiment : un éducateur qui précise par téléphone qu’il arrivera en retard au repas car les patients qu’il accompagne se plaisent tellement ; un autre soignant qui tient le bras d’un patient fragilisé pour qui le contact avec la foule est un réapprentissage et qui manifeste un visage rayonnant parce qu’il a acheté pour 10 centimes une petite statuette. Il y a aussi Monsieur N. qui est si fier de présenter son poignet droit à tout le monde car il a maintenant une superbe montre ou encore Monsieur S. qui savoure son deuxième pain saucisse près du barbecue, Monsieur A. qui est ravi d’avoir vendu toutes ses galettes, Monsieur A. dont le stand de plants a connu un grand succès, … > Pour la prochaine édition, le dimanche 4 mai 2014, une quarantaine d’emplacements ont déjà été réservés. Même si la tendance serait à agrandir la brocante vu les demandes, le choix est délibéré de limiter son étendue à 150 emplacements. L’ambiance conviviale et la dimension humaine resteront privilégiées. Plus d’infos chez Sophie Muller.

Une ambiance festive et décontractée

Chaque année, l'organisation des Frères de la Charité édite un bulletin annuel sur les activités et tendances des différents secteurs. Cette année, le thème principal est 'le coaching'. Le bulletin est rédigé en néerlandais. Si vous souhaitez une copie, envoyez un mail à mattias.devriendt@fracarita.org

Steve Wallemme Congés pleins la ami que j'ai découvert C'est grâce à mon meilleur pour sous-marine. Il m'a contacté passion de la plongée allions de vacances. « Et si nous réfléchir à une destination La priola Mer Rouge ? » me dit-il. plonger en Egypte dans français car les moniteurs parlaient rité : trouver un club où d’une peu cette activité. Un séjour nous connaissions très décidé. semaine à Hurghada fut initianous fîmes une petite Pour préparer notre voyage, au matériel et familiariser nous tion au club. Et cela, pour la soupe ». « comme un cheveu dans ne pas arriver en Egypte les que passée à découvrir Après une semaine magnifi égyptien, nous sommerveilles du monde sous-marin Le virus de belles images en tête. mes revenus avec plein plus m'en séparer. m'avait atteint et je n'allais

Fête du personnel à Dave REDACTION > Sophie Muller PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Martin

Cuvée extraordinaire que cette fête du personnel 2013 à l’hôpital Saint-Martin. Ce fut un régal pour les papilles gustatives grâce au talent de M. Laloux et de son équipe, un régal pour les zygomatiques grâce au cabaret présenté par une vingtaine de membres du personnel et un régal pour l’ambiance rythmée assurée par notre DJ Terry.

pour moi « virus », plus possible Une fois atteint par ce évoc'est agréable de se voir de m'en passer. Comme début, les des entraînements. Au luer au fur et à mesure

> Vous trouvez plus de photos sur notre site web www.approches.be

REDACTION ET PHOTOGRAPHIE

Ce 05 mai 2013, la fête du printemps était de retour. Et cela via une brocante organisée autour des nouvelles Maisons de Soins Psychiatriques (MSP). Trente à trente-cinq emplacements occupés, de nombreux visiteurs : une ambiance festive et décontractée. En étant de la partie, le soleil a favorisé la réussite de l’organisation. C’est un encouragement à recommencer l’année prochaine. Les bénéfices sont destinés au Fonds de Solidarité des patients et résidents de l’institution. > Visitez le site web du C.P. Saint-Bernard : www.cp-st-bernard.be

magniest vraiment une activité La plongée sous-marine théoridécomposé en une partie fique. Chaque niveau est partie en piscine et une dernière que, une partie exercices une naturel (lac, mer, …). C'est pour les exercices en milieu en piscine l'entraînement physique activité complète de par choses apprises lors des et à l'extérieur, les nombreuses la suite. Si voyages effectués par cours théoriques et les à pas à la plongée, n’hésitez vous vous intéressez aussi un mail ! m’aborder ou à m’envoyer

> Steve Wallemme

au C.P. Saint-Bernard. employé du service du personnel célibataire, travaille comme photographie et informatique. I Steve Wallemme (30) spinning, basket, VTT), (plongée sous-marine, 17 Il est passionné de sport approches juin 2013 >

REDACTION > Minnozzi Mariella PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard

4 > approches juin 2013

de plongées

premier niveau me semblaient objectifs pour passer le des mais grâce à la pédagogie assez difficiles à atteindre je me et le jour de l'examen encadrants, j’ai progressé premier poisson dans l'eau ». Mon suis senti « comme un m'ont poussé à m'entraîner niveau en poche, les moniteurs étaient encore plus poussés pour le second. Les objectifs l'ai obet de persévérance, je mais à force d'entraînement afin de devenir « Assistant tenu. Je m'entraîne aujourd'hui de formation ».

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> Le cabaret présenté par une vingtaine de membres du personnel.

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3.

La présentation d’Approches est-elle bien ?

Il y a quasi-unanimité pour dire que le rapport entre texte et photos est bien (120). Il y a 117 personnes pour qui « approches » 13 se lit facilement, pour une personne seulement la lecture est difficile. Pour quelqu’un cela dépend de l’article en question. Quant à la forme, 92 affirment que le magazine est en ordre, 27 la trouvent même moderne et aidant à trouver leur voie dans le magazine.

4.

Les points les plus importants sur lesquels travailler ?

une excellente bouteille de vin

En ce qui concerne les avantages accordés au personnel, il y a 25 lecteurs qui ne savent pas que cela existe. Il y a 43 personnes qui les trouvent intéressants, par contre il y a 17 lecteurs qui ne les trouvent pas intéressants. Il y a 36 lecteurs qui trouvent les avantages du personnel difficiles d’accès contre 7 qui les disent faciles d’accès. Plusieurs lecteurs trouvent qu’ils sont trop axés sur la Flandre, d’autres que certaines actions sont trop spécifiques (téléphonie), trop ciblées (bébés), insuffisamment nombreuses ou devraient inclure des produits plus quotidiens (alimentation, vêtement, carburant, …).

1 participant au concours suivant peut également gagner une excellente bouteille de vin Clo[s] des Frer[es] Vacqueyras de 2006. Envoyez la réponse aux trois questions suivantes à mattias.devriendt@fracarita.org.

5.

Vous pouvez également participer par le formulaire du concours sur www.approches.be

Et maintenant ?

Le conseil de rédaction étudiera davantage les scores et en tirera des leçons pour les numéros à venir. Les suggestions et commentaires également seront étudiés de près. > Nous remercions toutes les personnes qui ont fait l’effort de remplir l’enquête. Les résultats sont encourageants et nous inciteront à faire du magazine « approches » encore davantage un magazine proche de ses lecteurs.

Participez au concours ! 1. Quelle est la fonction de Béatrice Ory ? 2. Combien de personnes ont participé à l’enquête d’Approches ? 3. Que ne faut-il pas faire seul selon Manu Keirse ? Plein succès !

approches septembre 2013 > 27


PORTRAIT

Trait d’union Bernard Loiseau est bénévole aux Sauverdias (ce qui signifie, en wallon, un groupe de moineaux …) depuis quelques années. Parmi ses nombreuses occupations de pensionné, il consacre une journée par semaine aux Sauverdias pour y préparer un repas pour les hôtes. Il est également engagé auprès de la banque alimentaire et est notre trait d’union avec elle. « Lorsque la banque alimentaire, qui dispose d’un dépôt à Meux, est livrée en marchandises (riz, lait, conserves, pâtes,...), elle partage ses dons entre plusieurs oeuvres sociales de Namur parmi elles : les Sauverdias », explique Bernard. « Alors je m’occupe de collecter les colis destinés aux Sauverdias et les amène dans les réserves du magasin des Sauverdias », conclut-il.

www.kliek.be ¬ 13-2692

François Dehombreux


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