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Mag az i ne d e d es i g n g ra phi que Éc ole Supé r i eure d 'Ar t et D es i g n L e H av re - Rouen


Pages de publicité L’ensemble des publicités de ce magazine a été réalisé par l’équipe d’étudiants en charge de ce numéro. Habituellement, les annonces presses permettent de faire vivre un journal. Chaque page, souvent réalisée en agence, est vendue en fonction de sa place

privilégiée ou non dans le chemin de fer. La créativité et la réflexion y sont souvent secondaires au détriment du « faire vendre ». Pour ce numéro d’en-tête, l’équipe a choisi délibérément de s’interroger sur la manière dont les publicités pouvaient rythmer

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P.2 Zhijia Qian

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DECEMBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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NOVEMBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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OCTOBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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SEPTEMBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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P.50 Céline Polet

All your references...

THE INTERNATIONAL REVIEW OF GRAPHIC DESIGN

P.36-37 Luana Poncet

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P.20 Assia Boudina

GRAPHIC DESIGN MAGAZINE - VOLUME #1 2011 -

le magazine en réalisant une série de pages dédiées aux revues de graphisme. Chacune de ces publicités est une création inédite et un clin d’œil amical d’en-tête pour ses pairs.

3e de couverture Assia Boudina


En-tête est un magazine qui propose une réflexion autour du design graphique au sein de l’ESADHaR. Le magazine est réalisé par une équipe d’étudiants de 4e année soutenue par un comité de rédaction constitué d’enseignants ainsi que du directeur de l’école. En-tête est avant tout un outil pédagogique dont les objectifs sont : – de permettre aux étudiants de 4e année de se familiariser avec le support magazine (conception graphique des articles, choix iconographiques, hiérarchisation typographique, articulation de l’ensemble...) – de s’exercer à la rédaction – de travailler en équipe Cette vitrine du département Design mention design graphique et interactivité de l’ESADHaR présente les activités, enseignements, évènements qui s’y déroulent et tente de partager avec vous la passion du métier.

magazine de design gra phique École Supér ieure d'Ar t et Design Le Havre - Rouen

Sommaire 1 Projet de diplômes p 4 - 19

directeur de la publication Thierry Heynen - directeur de l’ESADHaR responsables du projet Gilles Acézat, Vanina Pinter rédaction & conception graphique Assia Boudina, Marion Dragée, Sabine Jourdain, Grégoire Leduey, Camille Lucas, Frédérique Monnier, Caroline Pion, Céline Polet, Luana Poncet, Zhijia Qian ont contribué à ce numéro Michel Bréant, Jean-Michel Géridan, Jean-Noël Lafargue, Rozenn Lanchec, Brigitte Monnier, Yann Owens, Yves Troyard typographie Y2K Neophyte pour le titre de couverture. Gotham pour les textes courants et titres. papier couverture : Ideal mat Antalis 250g/m2 pages intérieures : Cyclus 115 g/m2 imprimerie Ville du Havre nombre d’exemplaires 500 ex. adresse & site internet ESADHaR - Le Havre 65 rue Demidoff 76600 Le Havre Tel : +33 (0)2 35 53 30 31 esah@esah-lehavre.fr www.esadhar.fr © juin 2011 N°ISSN : 2104-855X

> P.4 Coline Girard > P.8 Luana Poncet > P.12 Laura Parette > P.16 Anne-Marie Bouillé

2 Dossiers p 21 - 49 > P.22 Direction Artistique > P.38 Analogique / Numérique

3 Jeux p 51 - 63 > P.52 Brochettes / jeux typographiques > P.53 Montagne à personnaliser > P.55 Mots croisés > P.56 Jeux typographiques > P.57 Labyrinthe > P.58 Phrase à trous > P.59 Dominos > P.60 Logorama > P.62 Solutions sommaire /1


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Il y a encore quelques années, je travaillais comme rédacteur graphiste pour un magazine de design graphique. Ma mission : partager et mettre en lumière par la mise en page les créations de mes confrères graphistes. Un rôle parfois difficile, un enjeu délicat pour lequel la forme doit s’adapter au contenu rédactionnel au service d’une bonne lisibilité et compréhension des projets. Un challenge passionnant à relever pour chaque nouveau numéro. Après avoir « mis en scène » de nombreux sujets autour du graphisme et fait ressortir les aspects à chaque fois singuliers de la pratique, j’ai ressenti l’envie de partager mon expérience et de transmettre mes connaissances en devenant ainsi enseignant en design graphique.

Lorsque je suis arrivé à l’ESADHaR, pour combiner mon expérience de DA et mon métier de professeur, j’ai souhaité initier un atelier d’édition proposant un cadre proche de celui d’un studio de création afin que les étudiants puissent expérimenter la direction artistique et le graphisme spécifique au magazine. En-tête (numéro 5), support « carte blanche » pour les étudiants, atteint et dépasse cet objectif, grâce à l’exigence particulière portée à l’écriture et au soutien de Vanina Pinter. Si j’évoque ici mon parcours, c’est justement parce que dans ce numéro, les étudiants se sont particulièrement interrogés sur cette problématique : « qu’estce que concevoir un magazine

dédié au graphisme ». Ils ont imaginé des espaces hommages hautement créatifs à des revues de graphisme internationales, ont inventé des jeux où les règles et le vocabulaire sont aussi graphiques, ont questionné l’évolution de la pratique en réalisant un dossier sur le rapport entre analogique et numérique, ont rencontré des directeurs artistiques, et enfin, lors d’un workshop, ils ont à nouveau expérimenté le rôle de graphiste de presse. Autant de bonnes raisons pour saluer certains de ces étudiants de quatrième année, qui ont fait preuve d’implication et su être force de proposition. Gilles Acézat

édito /3


COLINE GIRARD par Sabine Jourdain et Frédérique Monnier

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À droite et ci-contre : carnet d’illustration en accordéon. En dessous : T-shirt sérigraphié.

Coline Girard a obtenu son DNAP avec les félicitations du jury. Son travail s’est construit autour de la thématique du fil et du voyage. Quel lien peut unir le fil avec la notion de voyage ? Coline Girard s’inspire principalement des villes ou des quartiers qu’elle visite, ensuite elle les redessine dans des petits carnets. Elle s’imprègne d’environnements lointains, de ses différents séjours en Espagne, au Maroc ou à Venise. Les croquis qui en découlent deviennent sources d’inspiration essentielles, nécessaires à la mise en place de ses productions. Outre l’aspect reportage par le dessin, une grande partie de ses travaux est liée au tourisme et aux objets que l’on peut acquérir afin d’en garder un précieux souvenir. Coline Girard a conçu en sérigraphie une série de T-shirts touristiques évoquant plusieurs villes qu’elle a visitées – Barcelone, Pise, Paris – ainsi que la ville du Havre. En jouant sur le motif de la couture et du fil, elle représente un monument phare de la ville en question. Pour Barcelone, elle choisit de représenter la célèbre Sagrada Familia. La silhouette de l’architecture de Gaudí semble s’effilocher. Elle a également décliné ce thème sur d’autres supports tels que des sacs et des cartes. Cette série revisite la carte postale et sort des clichés touristiques habituels. Une autre partie de son travail s’articule autour de l’illustration. Elle a composé un poster d’une « ville /5


Ci-contre et ci-dessous : d’autres illustrations de monuments pour tissu. En bas à gauche : vue de sacs sérigraphiés.

impossible », où les rues et les immeubles se relient et s’entremêlent par le trait, ce qui se réfère de nouveau au fil. Cette idée est venue après une déambulation hasardeuse dans un quartier marocain. Elle a choisi de représenter sa propre désorientation plutôt que s’attacher à reproduire un parcours fidèle et informatif. La typographie est également un domaine dont elle ne saurait se passer. Elle a ainsi imaginé un alphabet en travaillant toujours grâce à cette ligne continue, infinie qui, tel un corps en déplacement, n’arrête jamais de se dérouler. Par l’entremêlement du fil, elle nous dirige dans la construction de la lettre, dans ses contours et ses contreformes. Cette ligne continue invite le lecteur à s’attarder sur la lettre, sur sa forme, afin de vraiment s’en imprégner. Son sens de l’observation lors de ses excursions l’a poussée à nous faire partager ses expériences et ses impressions sur le monde. C’est par la production d’objets touristiques tels que des sacs ou des cartes postales, qu’elle nous le transmet. D’ailleurs, ses productions graphiques et ses éditions nous font ainsi partager ses voyages. L’attirance pour cette technique – l’illustration vectorielle – lui vient de la couture, plus particulièrement des tissus et des textures. Ils lui inspirent une finesse et une légèreté qu’elle désirait extraire pour les retranscrire dans ses travaux. Son diplôme témoigne de cette volonté de combiner caractéristiques du fil et de la ligne continue avec design graphique. 6/


Ci-dessus : poster d’une « ville impossible ». Ci-contre : alphabet.

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LUANA PONCET par Frédérique Monnier

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À droite : catalogue de caleçons. Ci-dessus : recherche de motifs. Ci-contre : étiquette des caleçons En bas : caleçons.

Luana a obtenu un DNAP avec les félicitations du jury. Son projet personnel s’est construit autour de la création de sa propre marque de vêtements : Kæsta. Le concept de cette marque imaginaire, alter ego de Quicksilver, DC, WESC, a été pensé dans son intégralité, c’est-à-dire du logo à sa présentation et sa mise en vente en magasin. L’identité de la marque s’inscrit dans une production selon trois axes principaux. Le premier tourne autour des fruits et des légumes. L’idée est partie d’une collection d’étiquettes de fruits pour un catalogue, menant à une recherche de motifs autour du thème. Au final, chacune des lettres de K-æ-s-t-a correspond à un fruit ou un légume et à une couleur : cinq motifs, le « a » et le « e » étant liés en ligature, les motifs ont ensuite été sérigraphiés sur du tissu pour la confection de caleçons : un par motif. Ces caleçons sont destinés à être roulés et

emballés dans du papier de soie de la même façon que des mandarines, avec un autocollant Kæsta. Chacun possède une étiquette rectangulaire en trois superpositions : un calque avec le nom de la marque imprimé en vernis sélectif, dessous, un échantillon de motif, et enfin un cartonné indiquant la taille et le code barre. Luana a également travaillé la sacherie et la réalisation d’un catalogue de collections pour sousvêtements homme. La deuxième partie de son projet nous présente la réalisation de T-shirts. Il s’agit principalement d’une série de cinq T-shirts avec un dessin au trait sérigraphié : des feuilles, une maison, un colibri, un appareil photo et un arbre. Une fois pliés et disposés en pile, la tranche apparente des T-shirts représente le « K » de la marque. Des boîtes en carton étiquetées sont prévues pour leur mise en vente. De plus, pour son DNAP, Luana a choisi de fabriquer un présentoir pour exposer les T-shirts dépliés. Les pieds en bois /9


noirs du présentoir sont composés avec les lettres du logo Kaesta. Ils sont creux et peuvent se refermer l’un sur l’autre, comme une boîte, si l’on ôte la barre horizontale. Chaque T-shirt y est suspendu par l’intermédiaire de cintres en bois noirs, eux aussi subtilement découpés d’après le logo de la marque. En parallèle, Luana a expérimenté le graphisme d’un catalogue de collection automne-hiver. La troisième et dernière grosse partie de sa thématique présente une charte graphique de skateboards. Encore une série de cinq modèles, mais dont le thème choisi est cette fois la musique. Ainsi, le dessous des planches est tapissé d’un motif de couleur avec le logo de la marque, auquel s’ajoute un dessin noir lié à un objet musical. Le premier représente un disque vinyle sur lequel « tourne en boucle » un scooter, le second une tête portant un casque sur les oreilles, le troisième des enfants jouant à la corde à sauter avec la bande d’une cassette… Au final se distingue un projet original mené dans son intégralité. Luana Poncet envisage de travailler pour une marque de vêtements, et pourquoi pas, de développer sa propre marque.

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En haut à gauche : T-shirts sérigraphiés avec une vue des pliages présentant le K sur la tranche. Ci-dessus : maquette de catalogue. À gauche : skates.

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LAURA PARETTE par Camille Lucas

graphique Laura Parette a obtenu l’année dernière, son diplôme de 5 année design avec mention. Ses recherches ainsi que son projet personnel abordaient e

le thème suivant : « comment réagir face à l’ennui ? ». La plupart de ses travaux sont orientés vers l’illustration.

Peux-tu commencer par nous expliquer ce qu’est un mémoire ? Est-ce qu’il t’a servi pour ton diplôme, tes créations ? Dans le mémoire, l’étudiant doit réussir à parler de son sujet sans parler de sa production. Disons que c’est une approche plus théorique de son travail, de ce qu’on montre à un jury lors d’un diplôme. Il faut simplement emmener ses lecteurs dans ton univers. En fait, c’est comme quand Aladin drague Jasmine en l’emmenant en road trip sur son tapis volant. Il lui montre la ville vue de haut mais il ne la laisse pas conduire.

As-tu évolué, pour toi, du DNAP au DNSEP ? J’espère bien oui ! Au moment du DNAP j’avais déjà ce traitement de l’absurde qu’on retrouve encore maintenant mais j’étais vraiment au niveau 1 de l’absurdité et de cette envie de décalage. Je pense que les deux dernières années d’études ont fait mûrir mes réflexions autour de l’absurde et m’ont ainsi permis de développer plus de subtilité. J’ai bien fait de continuer !

Comment fonctionnes-tu dans ton travail ? Beaucoup par instinct et premiers jets. J’ai toujours plusieurs idées en tête, c’est pour cela que je dois faire vite, sinon j’oublie.

Quels outils et techniques utilises-tu pour produire tes créations ? Étant à l’école et ayant à disposition un atelier de sérigraphie, j’optais pour cette technique qui me plaît sans vraiment savoir pourquoi. Maintenant, c’est un peu différent. Je dois m’adapter. L’ordinateur a pris une place indéniable dans mon processus de création. Je réalise plutôt des éditions imprimées en y intégrant des illustrations faites main et scannées. Je travaille beaucoup plus la recherche typographique et la mise en page qu’auparavant. Je fais également des recherches sur la technique du photogramme. J’aime varier les techniques mais dans tous les cas, le support papier est indispensable à mon travail, que ce soit sous forme d’éditions, d’affiches ou sous forme d’installations.

Quelles sont les différentes étapes que tu suis pour réaliser une de tes œuvres ? Commences-tu par des croquis, dessins, sur ordi directement…? Pour résumer, des mots clés sur des feuilles. En général j’ai quelque chose en tête, je commence directement à le traiter. Le projet évolue spontanément et naturellement durant la réalisation, ça ne me pose pas de problème!

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La sérigraphie est-elle indispensable dans ton travail ? Elle le fut, si je pouvais je l’utiliserais encore, avec la même passion ! As-tu toujours travaillé principalement l’illustration ? Et à partir de quand t’est venue cette passion ? J’ai, depuis toujours, une pratique du dessin quasiquotidienne. Je pense que l’illustration permet de faire passer très simplement n’importe quelle idée. Quel temps passes-tu en moyenne sur une création ? Je crée des images très simples donc je n’y passe pas beaucoup de temps. Cette simplicité m’est très importante, ainsi que la rapidité d’exécution. Je fais une illustration du premier coup, au trait, ça me prend une ou deux minutes. Quand je retravaille les images à l’ordinateur, je prends mon temps pour choisir les couleurs et le traitement. C’est cette étape qui est la plus longue, en fait. Je les finalise en un peu plus d’une heure, à peu près. En ce moment je travaille sur des éditions au format fanzine (A5) que je m’efforce de boucler en deux ou trois jours maximum.

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Qu’est ce qui te plaît dans ton travail ? Que ce ne soit justement pas du travail ! Quelles sont tes sources d’inspiration ? Artistes, sites préférés…? Ha ! ha ! LA question, je vais encore passer pour une inculte ! Je vais jouer la philosophe-hippie-bohême et vous répondre que je m’inspire de nous et tout ce qui se passe, j’aime beaucoup analyser les situations et préoccupations de l’Homme, qui est d’ailleurs un sujet très riche ! Je ne serai pas originale en citant Erwin Wurm, Magritte et Topor dont j’aime particulièrement les univers et œuvres, mais c’est vraiment pour faire semblant !

As-tu exposé ton travail en dehors de l’école ? Et quelles sont tes dernières créations ? J’ai participé à l’exposition Puzzle, à la galerie Issue, Paris. Et je participe à l’exposition Park N’ Rock qui était présentée à la Villette et qui tourne un peu partout. C’est une exposition collective qui regroupe plusieurs illustrateurs, c’est très intéressant car le mélange des styles donne un réel aperçu de ce que peut être l’illustration aujourd’hui. J’ai réalisé une fresque en noir et blanc à la main de deux mètres sur quatre mètres pour le festival d’Angoulême. Les spectateurs étaient invités à colorier.


« La bétonnière à maisons automatiques »

Tirages sérigraphiés d’un format de 48 x 62 cm. Composition de différents caractères typographiques inventés.

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ANNE-MARIE BOUILLÉ par Luana Poncet Chanteuse à capella et soliste dans une chorale gospel, Anne-Marie Bouillé diplômée d’un DNSEP en juin 2010, a créé un univers rempli de rythmes et de contrastes. Pour mieux comprendre son projet et les enjeux d’un DNSEP, Anne-Marie répond à nos questions. Quels sont les enjeux du DNSEP ? Le DNSEP représente le point d’acmé d’une scolarité et en même temps sa fin. Le DNSEP c’est un Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique, ce n’est pas uniquement un exercice identique à tous avec une et une seule solution possible, c’est l’aboutissement d’un projet construit en parallèle d’une personnalité artistique et graphique. C’est un auto-questionnement, culturel et historique, une recherche artistique et graphique, une réflexion qui a mûri durant quelques années d’études plus ou moins glorieuses et ce n’est surtout pas qu’une interrogation de diplôme ! Existe-t-il une difference entre le DNAP et le DNSEP ? L’un est venu avant l’autre... Peux-tu nous expliquer de quoi il  s’agit? Pour ma part j’ai trouvé un sujet qui me passionne, singulier et profond, au point de lui tourner autour pendant un an et peut-être même plus... J’ai fait beaucoup de recherches autour de mon sujet et je l’ai décortiqué afin de me poser les bonnes questions, c’est là que débutent les recherches bibliographiques, de références, les croquis, les idées en vrac, les premiers écrits... Il faut définir clairement son champ de travail et pouvoir en parler facilement avec des notions claires, pour pouvoir définir l’intérêt artistique et graphique du projet, et l’étendre sur des supports de communications variés.

Affiches Canal Vocal L’image d’un chant est transposée par la machine, en formes graphiques telles que l’accumulation, la transparence.

Qu’est-ce que le mémoire ? Qu’apporte-t-il dans le travail graphique ? Le mémoire est une synthèse de toutes ses recherches, l’introduction et la preuve d’un projet graphique solidement fondé. Une fois terminé, c’est un réel ouvrage de référence qui aide à prolonger pertinemment son sujet. Il guide le travail et évite la dispersion. C’est aussi le seul objet témoin du cheminement de la pensée qui mène aux différentes conclusions graphiques. Ils se créent ensemble ou les recherches graphiques se font après ? Chacun sa méthode de travail, mais dans tous les cas je pense qu’il faut alterner. Je vois ça comme une mise au point qui doit se faire régulièrement entre la production graphique et les recherches théoriques. /17


Quel thème as-tu abordé ? Quels sont les supports utilisés ? Mon projet de diplôme s’appelle Canal Vocal, une identité graphiquement sonore, un vocabulaire mettant le doigt sur les liens « tissables » entre deux disciplines différentes : le chant polyphonique et le design graphique. Il grandit autour de notions « multi-sens » telles la simultanéité de fréquences, la profondeur et le relief dans le chant, l’harmonie, l’hypnose, la boucle, le « re-son », le re-recording, une aventure graphico-sonore électrique, contrastée et rythmée. As-tu travaillé sur cette thématique uniquement pour le diplôme ? Et pourquoi ce choix ? Oui, j’avais vraiment envie de me lancer dans une toute nouvelle aventure. J’avais pourtant hésité à garder mon sujet de DNAP (voir En-tête n°3). J’ai fait ce choix pour le challenge et l’excitation de voir deux de mes passions créer une nouvelle entité, car l’un sans l’autre, mon projet n’existerait pas. Est-ce que ton projet rentre dans une ambition professionnelle ? Non, pas pour le moment, mais ce serait une vraie jubilation que de réussir à lui donner une dimension professionnelle. Après l’école, comment rentres-tu dans le monde du travail ? En ce moment, je suis en train de chercher la bonne direction qui m’orienterait vers le bon chemin au bout duquel il y aurait la bonne porte, derrière laquelle il y aurait un travail qui n’écraserait pas mes convictions et qui me permettrait tout de même de vivre... Je souhaite devenir graphiste indépendant tout en ayant un mi-temps rénumérateur. J’envisage aussi sérieusement de m’installer à Paris. C’est une affaire à suivre...

Ci-dessus : Dispositif Écran en volume sur lequel est projeté une animation de formes géométriques qui réagit en fonction du son. À gauche : Mémoire Mémoire regroupant les recherches, questionnements et références autour des liens entre les formes sonores du chant polyphonique et celles du design graphique. L’édition a été conçue (création typographique de titrage, regroupement d’informations, rédaction et mise en page compris), en trois mois. L’impression a été faite via « Blurb.com ». 18/


Ci-dessus : harmonie de vinyles Trois lignes de chant en accord majeur sont gravées chacune sur un vinyle transparent. Un camaïeu de trois bleus représente ces voix de façon abstraite et le projet trouve une singularité graphique à travers des jeux de relief, de profondeur et de transparence. La « modulabilité » des formes sonores sont ainsi mises à la hauteur de la « modulabilité » des formes graphiques.

À gauche : Dispositif platines Chaque platine retranscrit une note chantée avec un intervalle quinte. L’ensemble constitue un accord majeur vocal.

Vidéo : motif et voix Boucle visuelle représentant un morceau composé de cinq enregistrements vocaux, accumulés, harmonisés, ou pas. Le motif est composé de carrés superposés, à l’image du morceau, ceux-ci évoluant en couleurs, accompagnant les variations sonores. http://vimeo.com/6966976

Vidéo : bouche pixel Mosaïque animée, composée des couleurs de la bouche en mouvement. La composition sonore mélange quelques phrases onomatopéiques chantées et harmonisées.

Vidéo : jungle

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Le contenu éditorial d’en-tête est l’œuvre des étudiants de 4e année design graphique. Octobre et novembre 2010 ont été un temps de questionnements sur les sujets à même de restranscrire les intérêts de la promotion 2010. Très vite, un dossier sur la confrontation, sur les liens, entre sérigraphie et nouvelles technologies s’est imposé à un certain nombre d’entre eux et a été validé par les autres. Comment l’intérêt pour ces deux médias retranscrit-il actuellement un débat passionné et un espace d’expérimentations extrêmement intéressant ? Grégoire Leduey et Céline Polet se sont chargés du dossier et tout en partant de leur point de vue et de certains projets de l’école, ils ont été amenés à

élargir leur questionnement. Une autre piste de travail était d’inviter les étudiants à voyager, à se confronter à l’extérieur, à un temps de rencontres. En-tête est un espace idéal pour provoquer des échanges par des interviews, voire des commandes d’articles. Ainsi, nous avons imaginé des reportages qui auraient eu pour cadre des visites de directions artistiques de magazines ou des agences de communication ou encore de studios d’indépendants. À l’image de la quatrième année, en-tête peut être un prétexte aux déplacements, à des stages, à un face-à-face avec le milieu professionnel. Différentes tentatives ont été amorcées. Au final, ce sont deux directrices artistiques Alice Litscher et Susanna Shannon qui sont

venues à l’école, et qui ont su insuffler par leurs convictions et par leur dynamisme leur vision sur leur métier de directrice artistique. D’où un dossier à plusieurs voix, où Frédérique Monnier a dirigé l’ensemble du contenu rédactionnel, en retranscrivant les conférences des deux invitées, en résumant les différents projets d’un workshop DA ; où Assia Boudina a participé à la récolte des ressentis d’étudiants. L’ensemble a été mis en page avec Marion Dragée. Le dossier DA se lit lui aussi par différentes entrées et fut un temps où les étudiants se sont interrogés sur le principe même d’un magazine. Vanina Pinter

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EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

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DA EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

La Direction artistique est souvent au centre des préoccupations du graphiste. Les rencontres avec Susanna Shannon et Alice Litscher, DA, ont permis de redynamiser la conception même de ce quatrième numéro d’en-tête. Texte Frédérique Monnier Graphisme Marion Dragée Notes Assia Boudina

« Propos d’étudiants »

C’est lors du workshop sur la Direction Artis- niveaux confondus et menés par un cinquième tique, proposé par Vanina Pinter et Gilles Acézat, année devenu DA, nous devions réaliser une que nous avons pu accueillir au sein de l’ESAD- édition dédiée au thème de notre choix. Nous HaR, Alice Litscher et Susanna Shannon. Elles avions « carte blanche »; le format, l’esprit, les choix typographiques et les nous ont exposé leur principes de mise en page, parcours singulier, leur « Le directeur artistique doit méthode de travail et furent entièrement à notre savoir manager, ordonner, leur point de vue sur charge. Les seules contraintes ne doit pas se laisser déborder furent de respecter le délai le métier de DA. Elles par le temps, il est responsable nous ont aussi conseillé du workshop pour finaliser de la qualité de l’objet » le travail et de garder une dans notre démarche de groupe pour créer une cohérence entre nos contenus revue. Par groupe de « Un DA, c’est un chef d’orchestre formels et éditoriaux. pour une équipe. » quatre personnes, tous DA / 23


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ALICE

LITSCHER Alice Litscher est une jeune directrice artistique enjouée, à même de nous faire partager le plaisir que lui procure ce métier créatif toujours en mouvement et avide de connaissances. Á 27 ans, elle mène le jeu dans la cour des grands.

« Une bonne direction artistique = une bonne cohésion » Alice s’est orientée dans un premier temps vers la création textile, un domaine humble qui offre selon elle beaucoup de possibilités. Elle intègre l’école Duperré. Elle s’aperçoit vite qu’elle n’est pas douée pour le domaine, mais ses dossiers étaient d’une telle qualité formelle qu’elle se trouvait bien notée. Elle entre donc à Estienne pour un BTS de graphisme, où, contre son attente, elle apprend comment concevoir de la publicité à la « française ». Durant sa première année, la chance lui sourit : elle est acceptée dans l’agence Spill pour un stage et y découvrira l’illustration vectorielle. Elle s’y intégre si bien qu’à terme, elle continuera à travailler pour eux chaque soir en freelance. En parallèle, insatisfaite de son enseignement à l’école, elle décide de retourner à Duperré en vue d’un diplôme sur la direction artistique de mode. Durant sa première année de DSAA, elle s’associe avec une amie styliste pour réaliser des magazines de mode. Toujours dans le cadre d’un stage, le

directeur de Spill lui propose de travailler pour le Purple Fashion magazine afin d’en repenser la maquette, sous la direction des célèbres graphistes m/m (Paris). Une expérience capitale puisque Mickaël Amzalag lui enseigne tout ce qu’elle sait sur l’art de la mise en page. Au bout d’un an, elle est invitée à travailler un jour ou deux par semaine chez m/m. Elle apprend alors à regarder la lettre et à concevoir des typographies, un outil capital soumis aux lois de la lisibilité pour donner vie à la lecture. Au final, elle travaillera avec eux pendant quatre ans.

« Le DA c’est LE créatif de la chaîne de production »

« Être DA c’est passer son temps à faire des choix, à les défendre et à veiller à ce qu’ils soient respectés. »

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Double page d’Amusement

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EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

Double page d’Amusement

Supplément du magazine GQ, 2009

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EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

« Courir après les maquettistes ! » Durant sa deuxième année à l’école, elle colla- Une autre proposition de projet l’amène à repenbore avec un ami graphiste : Abdel Bounane, ser la maquette du magazine du Centre Pomqui a fait appel à elle pour le numéro zéro d’un pidou, qui est avant tout un programme. Pour magazine sur les jeux vidéo : Amusement. Le pre- ce faire, elle s’amuse à concevoir une maquette mier numéro paraîtra l’année suivante, dix sont extrêmement complexe et modulable, en s’inspiparus depuis. La directrice artistique considère ce rant de magazines TV. Sa proposition est retenue, magazine comme une sorte de laboratoire. Elle a mais l’agence chargée d’appliquer la nouvelle mal’occasion de travailler avec des photographes de quette s’est vue dans l’incapacité de comprendre publicité très créatifs, ainsi que des illustrateurs son fonctionnement complexe. Leur contrat a et des spécialistes de retouche photo en 3D. En donc été brisé pour céder la place à Alice. Elle terme de maquette, l’idée n’est pas d’être litté- reprend pour les textes courants une typographie rale en travaillant dessinée par Jean Widmer par exemple avec des « En tant que DA lors du Workshop, pour le Centre Pompidou qui j’ai réparti les tâches, typo pixel, mais bien n’avait jamais été utilisée. de réaliser quelque j’ai pris les décisions finales chose de beaucoup Plus récemment, Alice a enj’ai veillé à respecter les délais. plus modulable, en tamé une série d’éditions en J’ai également fait en sorte présentant les noucomplément du magazine que chacun puisse s’exprimer velles technologies GQ. Le premier numéro est afin que le projet soit comme étant un éléparu en mars 2009 sous le vraiment collectif. ment important de titre de Les 100 choses à savoir Je pense avoir rempli ma mission. » quand on est un homme. On l’histoire culturelle. Elle travaille énormément avec des Mécanes, aux peut également trouver depuis : Les 100 choses à empattements assez géométriques, qui au mo- savoir sur la fête quand on est un homme en janment de leur création dans les années cinquante, vier 2010 et Les 100 choses à savoir sur le football, rendaient ses typographies modernes et révolu- paru avec le GQ numéro 28. Il sagit d’une petionnaires pour le monde de l’imprimerie. Pour tite édition constituée comme une table de lois, les gros titres, elle favorise l’utlisation de Didones dont voici quelques extraits : « Tu militeras pour à cause de leur aspect moins massif. La qualité le retour du demi-centre . Tu collectionneras les du magazine tient notament à sa lisibilité. Elle vignettes Panini ». Dans la même période, elle adopte fréquemment une grille en trois colonnes. entame la collection Mes Envies de Cuisine, avec Le dernier cahier du magazine, en couleur métal- les recettes de Delphine Montalier. Une colleclique et noir sur papier couché, constitue la partie tion conprenant des numéros très apréciés : Mini théorique. Avec un aspect plus encyclopédique, il pâtisseries maison , Sushis et Cie , Petites fêtes de contient des jeux et des textes d’analyse. famille ,…

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SUSANNA SHANNON Le franc parler mi-français mi-américain de cette directrice artistique a marqué tout le monde mais Susanna Shannon a su se montrer à l’écoute tout en nous poussant à aller au bout de nos idées et surtout de nos envies. Susanna Shannon est entrée dans le milieu de la tos et même des peintures à l’huile de militants. mise en page par le grand groupe Prisma Presse Susanna s’est ensuite retrouvée avec les photos éditeur de l’essentiel des magazines féminins. prototypes de la revue, décida alors de ne pas les jeter mais de les publier. Douée en maquette, elle s’impose rapidement. En « La créativité du DA ne se trouve Elles seront d’abord édipas nécessairement au niveau tées sous la forme d’un parallèle, elle s’est mise à poster, qui a donné lieu à faire son propre journal et du style mais plutôt du côté a fondé l’Irrégulomadaire. du fonctionnel. Son rôle premier est plusieurs essais de pliages, Le numéro 3, par exemple, d’orienter le lecteur dans les pages .» en vue d’un hors-série d’Irrégulomadaire. constitue une étude d’un lieu qu’elle déteste  : les sous-sols du BHV, avec des tableaux explicatifs qui «  n’expliquent rien à Susanna a maquetté un grand nombre de coupersonne ». «  Nous sommes tellement confron- vertures de livres et une trentaine de catalogues, tés à des choses laides, je me suis dis qu’en les jusqu’à la conception d’une nouvelle formule décrivant, en les étudiant, on arriverait à les pour les Inrockuptibles. Elle nous explique, au connaître puis à les apprécier  ». sujet de ce magazine, comment réaliser un traitement caractéristique de journal pour les proPlus tard, tandis qu’elle tient son propre bu- grammes de films, alors que tout le monde, c’est reau, un trotskiste espagnol appelé Moro, lui à dire la concurrence, possède les mêmes images demande une revue marxiste, Susanna accepte et les mêmes informations. Voici la réponse  : mais trouvera vite le contenu ennuyeux et mort, à partir des mêmes ingrédients (photo + comn’étant composé que de textes et de débats. Elle mentaire éditorial + date + article) construire lui propose alors d’y intégrer un cahier visuel. des pages différentes dans la forme. Elle demande à son assistant de l’époque, Jérôme Saint Loubert Bié de prendre des photos « Réaliser une édition nécessite une série du quartier en imaginant que ce soit un quar- de tâches qui s’enchaînent dans le temps. tier marxiste. La nouvelle maquette s’avère Si l’une des étapes dysfonctionne, toutes concluante, la revue finira illustrée par des pho- les autres en subissent les conséquences » DA / 28


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Double page de À l’heure agenda Design Dept Irrégulomadaire 2011

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Double page du catalogue d’Exposition du Centre George Pompidou, L’informe,1996 DA / 30


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« Les difficultés ont été le manque de temps et les problèmes d’impositions. » L’une de ses compositions favorites est le catalogue du photographe Antoine Dagata, tout en Franklin Gothic mettant en scène ses photographies les plus poignantes. Il est composé d’une grille simple, mais chaque page est négociée avec la photo, avec un travail d’alignement créant parfois des zones d’inconfort entre le texte et l’image. Pour elle, chaque demande est une nouvelle expérimentation comme dans un laboratoire de savant fou. « On peut tout essayer ».

challenge est que les photos soient visibles sur la même page que le texte qui lui correspond, malgré le besoin extrêmement irrégulier qu’il nécessite : en bref, tantôt une dizaine d’images, tantôt rien du tout. La directrice artistique a donc créé un nouveau concept de gabarit, un gabarit à plusieurs vitesses. Celui-ci permet de dérouler le texte en fonction du nombre d’images. Pour se faire, elle va tout simplement jouer avec le coprs du texte, ce qui donnera lieu à un résultat pour le moins singulier, mais qui suit le principe du rapport entre texte et image sans les écraser.

Lors de sa conférence, elle nous détaille certains de ses travaux. Elle réalisera notament le catalogue de Joseph Beuys pour le centre Pompi- Susanna Shannon est une directrice artistique dou. Une fois la maquette bouclée, le directeur expérimentée qui travaille aussi de façon très du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris, instinctive. Le gabarit d’un livre, avec son voFabrice Hergott, à l’époque commissaire d’ex- cabulaire graphique, permet de savoir où on se position, arrive avec une enveloppe contenant trouve, quelle que soit la page ouverte au hasard. sept photos de coyotes et Elle appelle les « surlui dit : « j’ai ça aussi ». Un faces utiles » les zones « Il y a du boulot ! exemple typique d’impréimprimée d’une page Sans rire, c’est plutôt excitant vu dans le monde de l’édiet les « restes », le blanc. de se dire qu’il y a plein de choses tion. Susanna déclare que Elle adore les colonnes à inventer, passerelles à créer lorsque l’on vous apporte non-pleines en fin entre tous ces différents supports. » des éléments de dernière de section. Il faut les minute à intégrer il faut montrer car, pour elle, dire « merci ». C’est-à-dire le prendre comme les blancs créés par la fin de lignes constitue un un plus, qui amenera une autre dimension à sujet d’exposition. Là où d’autres trafiqueraient l’ouvrage. Le hasard a voulu que le catalogue les approches pour combler le vide, elle en procompte justement sept sections, conçues comme fite même pour y poser les légendes. Elle procède des pages de journal. La place des coyotes était avec la même logique pour intégrer les notes, donc toute trouvée, ils ont servi d’ouverture qui, selon elle, sont mieux là où on en a besoin pour les sections. qu’en bloc à la fin du livre. Et quand les notes sont très longues, elle les fait remonter dans les Paris ville invisible est très certainement l’une de colonnes de texte. De cette façon elle joue avec ses maquettes les plus étranges. C’est un livre la structure de la grille. Elle prend les éléments écrit par Bruno Latour qui dépeint le portrait de tels qu’ils sont et les intègre naturellement, sans la capitale, avec les photos d’Émilie Hermant. Le artifice, sans rougir, sans se soucier du convenable.

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ENT-

REVUES

Grâce à ces entrevues enrichissantes avec les DA, nous avons pu pousser nos créations éditoriales à leur paroxysme. En effet, elles nous ont guidés et conseillés dans nos projets. Voici quelques productions effectuées lors du workshop i-senior Charly Tilmant, Camille Lucas, Caroline Adaine Jean-Pierre. Ce projet est totalement inédit : un magazine de culture et loisir autour du numérique et des nouveaux média pour le troisième âge. Le groupe a su prendre en compte les contraintes liées à ce lectorat en proposant un format assez grand et facilement manipulable, une mise en page claire, un corps de texte plus gros que d’ordinaire pour d’avantage de lisibilité. La conjugaison de tous ces éléments offre une ligne graphique et éditoriale spécifique. Recettes Guillaume Raoult, Luana Poncet, Marie Dirson. Ce groupe a choisi de réaliser un petit magazine sur les techniques d’impression et média, cela sous la forme d’un livre de cuisine. Ce premier numéro propose des conseils techniques sur la sérigraphie, une technique appréciée dans le domaine de la micro-édition. Cette publication aux photos «  gourmandes  » partage avec le lecteur le plaisir qu’offre cette pratique.

Inspiration Caroline Pion, Frédérique Monnier, Loïc Deporte, Assia Boudina. Prenant en compte le bref délai de quatre jours, ce groupe à opté pour réaliser un journal sur papier recyclé, au format plié. D’une manière crescendo, les pages se découvrent grâce au dépliage et se terminent par une affiche rectoverso. Il sagit plus précisemment d’une affiche image au recto et d’une affiche typogaphique au verso. À chaque numéro, un courant artistique est revisité, le premier est dédié au Dadaïsme. Typo & Laetitia Leleu, Grégoire Leduey, Marion Dragée, César Henry. Avec son format généreux et son papier recyclé, ce journal, comme son nom le suggère, parle de typographie. La lettre dans toute sa spendeur y est exposée et mise en situation avec toutes sortes de thèmes qui lui sont plus ou moins familiers : illustration, couleur, enseignes, signalétique… Ce numéro est le premier d’une série imaginaire sur le rapport forme et contre-forme.

« Nous devions réaliser un objet éditorial qui soit le fruit d’une collaboration, qui englobe la touche de chacun. » DA / 32


EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

Recettes

Inspiration

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/APPLiCATION JEUX

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/PORTABLES ORDiNATEURS ...

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/SENiORNAUTES

Les seniors représentent 48% des consommateurs en France et d’ici une cinquantaine d’années, un Français sur deux aura plus de 50 ans.

iPhone Nintendo D.S Wii ...

Ordissimo Ordimemo Doro Comment trouver son appareil numérique ?

Résaux Sociaux Guide Pratique Formation nouvelle technologie informatique

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/APPLiCATiONS SENiOR MEMORY MATRiX

CEREBRAL EYE CHALLENGE EXERCiCES

Memory Matrix a pour but de développer votre mémoire. Le principe du jeu est très simple: une grille comprenant quelques cases noires s’affichent pendant quelques secondes, il faut mémoriser l’emplacement des cases noires et les retrouver une fois la grille redevenue vierge.

L’objectif principal de Cérébral Challenge est de devenir très réactif à des jeux ressemblant à des tests de QI.

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Eye Exercice : Exercer et Relaxer vos Yeux. Grâce à ce titre, vous allez participer à une multitude de minijeux et autres épreuves qui ont pour but d’évaluer l’âge de vos yeux pour ensuite vous aider à progresser et vous faire retrouver votre vue de jadis.

i-DiABETES

KENKOU

VACANCES SENiORS

iPiLLS

PEDOMETER

i-Diabetes : Cette application aide à surveiller le taux de glucose dans le cas de diabètes de Type 1 ou 2, i-Diabetes propose également d’aider à ajuster l’alimentation et l’exercice.

Kenkou signifie “Santé” en japonnais, cette application aide au maintien en bonne santé en analysant les résultats des différents critères vitaux tels que le poids, la pression sanguine, le taux de sucre, le cholestérol, l’alimentation, l’humeur, ou encore l’exercice.

Le petit futé vacances seniors : cette application est un livre numérique, reproduisant à l’identique l’intégralité du guide papier. Retrouvez tout ce dont vous avez besoin pour vos vacances : de la détente, des activités, de l’aventure, mais aussi des thématiques comme la santé …

iPills et Medication Tracker sont des applications conçues pour surveiller sa prise de médicaments. Il suffit d’y enregistrer les médicaments à prendre ainsi que la posologie (intervalles de prise, nombre de pilules…).

Le programme Pedometer est un logiciels qui utilise l’accéléromètre 3D de l’iPhone associé à un algorithme permettant de calculer le nombre de pas effectués en marchant ou au cours d’un jogging. Ce logiciel calcule également le nombre de calories dépensées. 9

i-senior

Typo &

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?

COMMENT CHOISiR SON APPAREiL NUMERiQUE 16

Dynamiques, en bonne santé et pleins de ressources, les seniors deviennent des utilisateurs réguliers d’internet et de gadgets liés aux nouvelles technologies. 3

C

et article est destiné aux débutants qui se trouvent un peu perdu devant le choix grandissant d’appareils photo numériques dans les magasins. Pour faire votre choix, vous devez vous rendre dans les magasins et commencer par prendre en main les appareils. Il n’y a pas de règle absolue, chacun a ses propres critères en ce qui concerne la prise en main. Le but est que vous vous sentiez confortable. Si vous voulez un appareil facile à transporter partout, faites attention au poids. Pour ce qui est du viseur, vous verrez qu’il y en a 2 sortes: viseur optique ou numérique. Avec le viseur numérique, vous voyez ce que vous allez prendre sur un écran LCD (plus ou moins large) situé à l’arrière de l’appareil. Sachez que s’il y a beaucoup de soleil, la lecture est difficile et que c’est également très gourmand en énergie. En revanche, avec le viseur optique il vous suffit de placer votre oeil contre l’appareil pour la prise de vue. Vous voyez donc ce que vous allez photographier, quelles que soient les conditions climatiques. Si donc vous avez le choix, je vous conseille de choisir un appareil qui possède les 2 types de viseur. Par contre, attention aux appareils compacts donc les viseurs optiques ont souvent des problèmes de parallaxe, c’est à dire que le cadrage final ne correspond pas à ce que vous aviez visualisé dans le viseur. Pour vérifier la qualité du viseur optique, la seule solution est de tester l’appareil.

Orange et SFR en particulier se sont lancés sur le marché des personnes âgées. Chez ces deux opérateurs, le téléphone mobile « senior » est accessible avec toutes les sortes de forfaits. De plus, une option de téléassistance est proposée par Europ assistance (SFR) et Mondial assistance (Orange). Pour les téléphones fixes plus besoin de lunettes pour composer le numéro de votre fils ou de vos amis : il existe désormais des appareils simples et fonctionnels à destination des personnes âgées. Ces nouveaux téléphones ont des fonctions variées : - larges touches lumineuses ; - menu ultra-simplifié ; - mémoires d’urgence ; - reconnaissance vocale ; - fonction loupe ; - amélioration de la prise en main du combiné ; - offre de téléassistance en option.

A noter : DORO est un spécialiste de la téléphonie pour senior. Ce constructeur propose une gamme de téléphones dans lesquels vous pouvez insérer vos propres photos sous les touches des combinés. Les touches mémoires sont très faciles à utiliser et il suffit d’appuyer sur la photo désirée pour appeler son correspondant. 17


EN-TETE NUMERO 5 - DIRECTION ARTISTIQUE

« Les nouveaux supports numériques ne restreignent ni le travail de mise en page, ni la part créative des DA. Ils nécessitent peut-être moins de main d’œuvre. »

Les impresions ressenties par les participants face aux nouvelles technologies et à l’ère du tout du workshop retranscrivent très bien celles d’un numérique ? Cela va-t-il engendrer de nouveaux directeur artistique dans le contexte actuel. supports ? La chose est prévisible. Le magazine restera-t-il un médium Alice Litscher et Susanna cohérent dans les années Shannon le confirment. « Les intervenantes étaient à venir  ? La déclinaison Les délais sont brefs, les extrêmement captivantes. » numérique du magazine budgets serrés pour des pourait-elle permettre une meilleur réactivité visdemandes exigeantes et des rendus de qualité. Avoir du talent, de l’imagination, savoir s’adapter à-vis de sa publication ? aux imprévus de dernière minute, courir après De nouveaux enjeux voient le jour dans ce domaine. les différents collaborateurs pour avoir toutes les Certes, cela ouvre les portes à de nombreuses poscartes en main sont essentiels. Un directeur artis- sibilités, notamment des passerelles créées entre ces tique doit aussi et surtout faire preuve d’un sens nouveaux supports. Quoi qu’il en soit, sur écran ou opérant et rigoureux de l’organisation. Étant celui sur papier, le rôle du directeur artistique de magaqui dirige, ordonne, orchestre, il doit faire en sorte zine demeure indispensable. Il garde ses aptitudes créatives. Il doit être attentif aux tendances. Il lui de répartir le travail à toute l’équipe. Mais dans un monde où il faut courir plus vite que le flux des informations du web 2.0, comment ce métier va-t-il évoluer pour avoir un temps d’avance  ? Un directeur artistique doit pouvoir aller au-delà des tendances qui seront d’actualité à la sortie du numéro (notamment en matière de ligne graphique et photographie) et prévoir les besoins et intérêts du lectorat. Actuellement, l’arrivée des écrans numériques de poche provoque de multiples questions sur la direction artistique. Que deviendra le magazine

« Ce workshop m’a aidé pour la création de mon mémoire. »

« C’est un travail passionnant mais je me rends compte que c’est beaucoup plus de travail que ça en a l’air. » faut diriger et orienter les maquettistes, graphistes, photographes, pigistes, illustrateurs, pour assurer l’impact et la cohérence de la ligne graphique éditoriale. Il est aussi un œil ouvert sur l’actualité, il doit pouvoir accompagner, solliciter un photographe ou un illustrateur pour qu’ils interviennent à propos, en fonction de l’orientation d’un article ou de la thématique d’un numéro. Le directeur artistique peut aussi être découvreur de jeunes talents...

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GRAPHIC DESIGN MAGAZINE - VOLUME #1 2011 -

All your references...


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ANALO NUMÉR ///////////////////// p.40 à p.43 : Workshop « Processing-tee ». ///////////////////// p.44 et p.45 : « La femme à barbe » de Vladimir Mavounia-Kouka. ///////////////////// p.46 à p.49 : Bilan en 10 confrontations.

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Entre conf et complém


GIQUE IQUE

rontation entarité

Le point de départ de cette réflexion fut le workshop « Processing-tee » durant lequel les étudiants devaient créer des tee-shirts sérigraphiés de visuels réalisés sur Processing. Ce questionnement s’est approfondi après la conférence de Vladimir Mavounia-Kouka. Un de ses projets nous a permis de nous interroger sur les points communs et les différences entre la sérigraphie et Processing qui semblent aux antipodes l’un de l’autre. Nous avons pu ainsi établir une liste de termes techniques, similaires au sein des deux médiums, mais qui s’opposent par leurs définitions.

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Les 4, 5, 6 et 7 octobre 2010 s’est déroulé le workshop « Processingtee » encadré par trois des professeurs du campus du Havre de l’ESADhAR, Jean-Michel Géridan et Jean-Noël Lafargue, enseignants de l’atelier multimédia, ainsi que Yann Owens, enseignant de l’atelier impression. Le workshop, qui découle d’une entente peu commune entre le numérique et l’analogique, proposait aux étudiants de réaliser des tee-shirts sérigraphiés de visuels réalisés sur Processing. Au cas où vous ne sauriez pas ce que sont la « sérigraphie » et le logiciel « Processing », il est bon de vous l’expliquer rapidement. Le premier, apparu au Japon au xixe siècle, est un procédé d’impression qui requiert un écran tendu de mailles de soie, les parties non obstruées représentent l’image à imprimer et laissent passer l’encre. « Processing » quant à lui, est un logiciel de programmation créé par Benjamin Fry et Casey Reas. Il permet à son utilisateur, après avoir écrit une suite de codes informatiques, de créer une animation graphique ou interactive.

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Ci-dessous : Superposition de visuels des étudiants du workshop.

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Ci-contre : Projet de Gaël Gouault, (visuel et fenêtre Processing), intitulé, Mario. Au-delà de la sérigraphie sur tee-shirt ou d’une animation sur écran, le sujet était plus complexe. L’étudiant se devait de questionner les idées de « transfert d’images », de « changement de support », et ainsi de justifier un lien entre multimédia et sérigraphie. Durant les quatre jours, le workshop s’est déroulé selon un protocole bien précis : la présentation des idées, la programmation sur Processing, puis le passage à la sérigraphie. Évidemment, ce n’est qu’à partir de la deuxième phase que les étudiants ont perçu les premiers problèmes liés à la complexité du langage Processing, mais avec l’entraide collective et le soutien des professeurs, les projets ont vite pris de l’ampleur. Chacun s’essayait dans l’expérimentation et s’amusait par la suite, en changeant simplement quelques lignes de code, à créer des variantes ou à apporter des modifications précises à ses projets. Le temps des créations/écrans étant révolu, le moment était venu de les transposer sur le tee-shirt. C’est pourquoi chacun des étudiants s’est vu exporter ses animations en une image fixe imprimable... passage indispensable pour la création du typon de sérigraphie. Le typon ou pochoir en sérigraphie est l’élément qui permet de faire l’écran, il peut être réalisé à la main sur une matière opaque, ou bien, comme ce fut le cas pour le workshop, sur un transparent. Une fois l’écran enduit d’une émulsion photosensible, on l’insole avec le typon.

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Dans l’atelier de sérigraphie, l’organisation était de mise car l’écran de sérigraphie demande plus d’espace que l’écran d’ordinateur. Alors réunis en binômes, les étudiants ont commencé par choisir les encres. Un choix beaucoup plus fastidieux en sérigraphie que sur moniteur, d’autant que la synthèse des couleurs diffère selon le numérique et l’analogique ; ainsi on distingue les couleurs additives (RVB) et soustractives (CMJN). Certains étudiants ont même réalisé des mélanges pour atteindre une couleur bien précise, d’autres ont utilisé des encres fluo que l’on ne retrouve pas à l’écran... Après de bons repères de calage sur la table de sérigraphie et quelques tests sur papier, les étudiants ont exécuté leur série de tee-shirts qu’ils ont, par la suite, eu le plaisir de porter.

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Ci-contre : Trois productions issues du workshop.

Ci-dessous : Atelier de sérigraphie en présence des étudiants du workshop.

Pour illustrer le workshop, nous avons demandé à deux étudiants de nous présenter leurs projets et de nous dévoiler leurs sentiments vis-à-vis de celui-ci : Qian Zhijia, étudiante en 4e année design graphique et interactivité et Gaël Gouault, étudiant en 2e année. Pour Zhijia, l’intérêt d’effectuer un tel workshop a été de pouvoir combiner deux matières qu’elle n’avait auparavant jamais associées. Plus à l’aise avec la sérigraphie, elle a accentué ses connaissances avec « Processing » en utilisant un code qui permet de créer une accumulation de motifs qui interagit avec les mouvements de la souris. Pour son motif, elle a utilisé le rond blanc avec contour noir, de différentes tailles, qu’elle a agencé de façon à réaliser une sorte de collier de grosses perles. Ce collier, une fois sérigraphié convenablement sur le tee-shirt, répond efficacement à la


Ci-dessus : Projet de Qian Zhijia intitulé, Collier.

spécificité du format. « Processing » a permis de réaliser des dizaines de fois son collier, pour qu’il s’adapte au mieux au col du tee-shirt et ainsi de pouvoir expérimenter le processus avec d’autres motifs. Avec ce workshop, l’image a subi un voyage entre deux supports et dans le projet de Zhijia, l’emploi du multimédia et de la sérigraphie est pleinement justifié. Il en est autant pour le projet de Gaël Gouault qui, trouvant intéressant de sérigraphier sur du tissu, a eu la fameuse idée de récupérer les grilles de points de croix que l’on retrouve en broderie. Ces grilles de points de croix, de 1/2 points et de 3/4 de points lui ont servi à confectionner un ensemble de motifs dit trame. Ensuite il a codifié sur le logiciel « Processing » pour que toute image de préférence noire et blanche et de fort contraste soit analysée et exécutée avec ces motifs. Plus précisément, l’analyse se produit selon la densité des couleurs avec un motif correspondant à une valeur de gris. Ainsi il a pu importer une image de la célèbre mascotte Nintendo « Mario », qui s’est vue entièrement tapissée de croix, de diagonales ou encore de carrés. Avant l’impression en sérigraphie, Gaël a choisi d’utiliser deux encres et jouer avec la superposition des couches entre elles : une première encre argent puis une seconde rose fluo. La surimpression donne un effet tridimentionnel et les couleurs métalliques renvoient à l’univers du jeu vidéo. Avec ce projet, Gaël prend en compte les fonctions que peuvent avoir de tels supports, qu’ils soient fictifs ou réels.

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p. LA FEMME À 44 BARBE Suite à une rencontre organisée dans le cadre du cours dispositifs interactifs et multimédia avec le réalisateur et illustrateur Vladimir Mavounia-Kouka travaillant à Paris, des étudiants ont pris l’initiative de conserver une trace singulière de ce moment. Ils ont extrait une des affiches apparaissant fugitivement dans le contexte d’une foire aux monstres dans le film intitulé La Femme à Cordes pour lui donner une matérialité via la sérigraphie. Synopsis : Sébastien, un jeune homme d’une vingtaine d’années, est invité par un inconnu à entrer dans un petit théâtre. Gogol lui propose de regarder son show. Ce dernier s’amuse à malmener une femme devant un parterre fanatique. Sébastien s’interpose, sans connaître les règles du jeu. La première partie du film La Femme à Cordes se déroule lors de la « Grande foire de Béton », une foire aux « monstres ». Ceux-ci exhibent leurs talents lors de spectacles. L’action a lieu dans l’enceinte d’une zone industrielle désaffectée qui est tapissée d’affiches de spectacles dont celle de La femme à Barbe. L’attraction Miss Joséphine, la femme à barbe, consiste à défier une imposante personne à l’incroyable pilosité. Les badauds sont conviés à tirer sa barbe pour la battre dans un jeu s’apparentant à un tir à la corde. Les affiches du film imaginées et réalisées par Clémence Passot et Vladimir Mavounia-Kouka ont été conçues dans un souci de cohérence avec le monde du spectacle forain. L’affiche de La femme à Barbe est constituée d’un fond de formes géométriques. Aux deux extrémités, les messages viennent s’inscrire dans des cartouches. Le centre est composé de triangles illuminant et mettant en relief l’illustration de ce visage monstreux. Trois chétifs personnages, tentent une ascension que l’on sait perdue.

La composition tourne autour du personnage central qui est présenté comme le clou du spectacle, comme l’attraction phare de la soirée. L’illustration a pour but d’intriguer et de convaincre d’aller au spectacle. Par la succession de plans, nous avons une impression de volume, de 3D. La typographie sort de l’image grâce au liseret blanc qui donne de la profondeur à la lettre. De même la figure centrale passe en-dessous et au-dessus du message d’accroche. L’artiste a pris le soin d’intégrer son illustration au reste de l’affiche. Par exemple, des parties du dessin sont sous le message et un personnage qui s’accroche à la barbe vient par dessus la typographie. L’artiste porte en dérision le monde du cirque à travers le message qui présente la femme comme une bête féroce. Ceci rappelle la manière dont certains cirques et foires apparentaient les êtres humains à des animaux. Pour la retranscription de l’affiche, les étudiants ont choisi une encre dorée alors que dans le court-métrage elle est basée sur 5 couleurs : le rouge, le jaune, le bleu, le noir et le blanc qui sont les couleurs fondamentales. Vladimir Mavounia-Kouka a choisi des couleurs utilisées dans les affiches de cirque. Le passage de l’affiche dans le monde réel, enlève les contraintes de couleurs liées à l’impression numérique. En effet il n’est pas possible grâce à l‘impression liée à l’ordinateur d’obtenir du doré ou des couleurs fluo. Lors de la réalisation, le choix s’est porté sur une encre dorée spécifique, ce résultat n’est possible que par la sérigraphie. Le choix des couleurs dans le virtuel comme dans le réel, permet d’attirer l’œil, de capter l’attention et de marquer l’esprit. http://www.lafemmeacordes.com

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En haut : Affiches, La femme à Cordes, la première sérigraphiée et la seconde numérique En-bas : Capture du film, La femme à Cordes


p. VS MULTIMEDIA 46 SERIGRAPHIE

Le workshop et l’œuvre de Vladimir Mavounia-Kouka ont donné l’envie à Céline POLET et Grégoire LEDUEY, étudiants en 4e design graphique d’élaborer une réflexion entre le numérique et l’analogique. Pour nourrir ce débat, nous avons effectué des recherches personnelles et interviewé les enseignants concernés. La sérigraphie est un procédé d’impression artisanal ancien et processing un langage de programmation actuel dédié à la création d’images numériques. Ces deux outils que tout oppose ont pourtant en commun un rôle à part entière dans le processus de réalisation tant dans le rendu que dans la réflexion. Nous avons confronté en 10 points ces deux disciplines pour décrire leur influence dans la création.

ÉCRAN

S U S S E C PRO LUMIÈRE E U Q I T A T S 46/


[1] Écran : outil d’impression constitué d’une toile tendue sur un châssis en aluminium. Les parties non obstruées sur l’écran représentent l’image à imprimer et laissent passer l’encre. [1] Écran : moniteur, périphérique de l’ordinateur qui permet à son utilisateur de visualiser ses informations. [2] Processus : aboutissement d’un visuel par l’impression sérigraphique. [2] Création : écriture d’une suite de codes informatiques, permettant de créer une multitude de propositions graphiques ou interactives. [3] Lumière ou Lumière du jour : elle permet de rendre visible les aplats de couleurs comme des encres fluorescentes et métalliques. [3] Rétro-éclairage : éclairage qui est situé derrière l’écran et qui lui permet d’être diffusé même dans l’obscurité.

ÉCRAN

[4] Statique : l’image ne subit aucun mouvement. [4] Animé : dans le cas d’une animation image par image ou même avec un visuel en apparence statique, l’image subit un rafraîchissement permanent non perceptible par l’œil.

[1]

[5] Langage : au sens plastique du terme correspond aux relations matières/textures, encres/supports d’impression... [5] Langage : de type informatique. L’utilisateur écrit des suites de codes appellées aussi script pour obtenir une animation graphique ou interactive.

N O I T A É CR

[2]

[3]

E G A R I A L C É O R T É

R

[4]

ANIMÉ /47


p. E G A G N LA 48 CMJN [6] CMJN : mode colorimétrique destiné à l’impression quadrichromie. CMJN signifie Cyan, Magenta, Jaune et Noir. [6] RVB : mode colorimétrique en trois couches (Rouge, Vert, Bleu) appliqué aux écrans d’ordinateurs. [7] Erreur : de type manuelle, elle peut provenir d’une mauvaise manipulation de l’utilisateur lors de l’impression. [7] Erreur ou Bug : engendré par l’automatisation de la machine. [8] Autonome : tout comme le peintre, l’auteur est conscient de A à Z de la production de son travail. [8] Automate : du fait de la place qu’occupe la machine dans la création, le designer se déresponsabilise quant au résultat final. [9] Objet : impression précise, qui nécessite une séparation des couleurs dont la finesse dépend de la taille de la trame. [9] Compression : l’objet subit une diminution des données dûe à la compression et donc une légère détérioration. [10] Unique : chaque sérigraphie est originale, il n’y aura jamais la même quantité d’encre, la même pression d’une sérigraphie à l’autre. [10] Multiple : la copie est le clône de l’original qui peut être dupliqué indéfiniment sans que celui-ci soit détérioré.

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ERREUR E M O N O AUT OBJET UNIQUE


E G A G N LA

[5]

[6]

RVB R U E R R E

[7]

E T A M O AUT

[8]

[9]

N O I S S E COMPR E L P I T L MU

[10]

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DECEMBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

é:199

NOVEMBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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OCTOBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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SEPTEMBRE 2011

BIENTOT LE 200e NUMERO !

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Au delà du simple cahier de « jeux  » proposé dans le numéro d’été des hebdomadaires de programmes télévisés, en-tête a choisi de vous proposer une série de jeux créatifs et récréatifs. La volonté de réaliser une série de jeux date de plusieurs numéros : proposer de l’interactivité au sein des pages du magazine est une requête qui se renouvelle d’une année sur l’autre chez les étudiants. Partager un moment de divertissement avec le lecteur et échanger autour du graphisme représente pour eux un intérêt significatif. Pour ce cinquième numéro, cette envie est enfin exaucée. Ces jeux ont été l’objet de recherches et de réflexions sur différents aspects de la

discipline. Ils proposent à la fois des exercices pédagogiques, des standards du jeu de mots, mais aussi des jeux plus singuliers. La créativité est mise à l’honneur par la formulation du jeu en lui-même ou par la réponse que doit en donner le lecteur. Luana Poncet s’est chargée de réunir l’ensemble de ces jeux et d’en articuler l’ensemble. Le principe n’est pas nouveau. Depuis l’origine du langage, l’homme manipule à loisir la syntaxe. Dès l’apprentissage du langage en école maternelle, le jeu est le processus pédagogique adopté pour notamment former le regard et la créativité de l’enfant. Cette méthode éducative est petit à petit abandonnée dans l’enseignement académique,

mais elle reste une activité de loisir coutumière. Les formes, les lettres, les signes sont détournés de leur usage habituel, à des fins distractives ou des fins créatives, ou encore ici les deux en même temps. En 2008, les éditions Zulma ont réédité une série de Jeux intéressants de Georges Pérec parus dans le magazine ça m’intéresse de mars 1981 à juillet 1982. On peut y déceler un réel attachement de Georges Pérec pour les jeux avec les mots et les lettres. On peut également apprécier la subtilité de son approche d’auteur littéraire pour de simples petits jeux destinés à la distraction, et méditer sur l’une des phrase qu’il aimait à répéter : l’écriture est « un jeu qui se joue à deux ». Gilles Acézat /51


folio pour une revue d’architecture

famille des caractères d’inspiration calligraphique

- 52 -

.....................................................................

• les humanes •

.....................................................................

• les incises

titrage pour un film de science-fiction

enseigne pour une boulangerie • les fractures •

.....................................................................

??

texte courant pour un journal politique

• les mécanes

• • les didones

logotype pour une nouvelle marque de lingerie

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Relier chaque famille à son caractères et à son usage potentiel. Préciser en dessous de chaque usage le nom de la typographie envisagée. Plusieurs choix sont possibles.

2

• les réales

.........................................…............................ •

texte courant pour un roman d’auteur classique • les garaldes

titrage pour affiche d’opéra • • les scriptes

.....................................................................

famille des caractères modernes

..................................................................... famille des caractères classiques

• les linéales

c

Relier les morceaux afin de constituer les bonnes brochettes.

1

signalétique pour un cinéma

.....................................................................

.....................................................................

titrage pour un emballage de confiserie

.....................................................................


3

ComplĂŠter la montagne avec vos propres motifs. DĂŠcouper et assembler la pyramide.

- 53 -


3

- 54 -


Horizontalement 7. 9. 12. 13. 18. 19. 20. 22. 28. 29. 33. 34. 35. 36. 37. 38.

4

Verticalement

Le caractère typographique le plus utilisé Format d'images animées Surface sur laquelle est projetée une image Dos carré collé Bodoni, Didot Le client Publication Capitale ornementée Maillage de points Pantone 106 C 120 x 176 cm "L'art d'écrire sans plume", Christophe Plantin Papier surgissant Mode colorimétrique destiné à l'impression C50 M0 J85 N0 Squelette de la page

Mots croisés. - 55 -

1. 2. 3. 4. 5. 6. 8. 10. 11. 12. 14. 15. 16. 17. 19. 21. 23. 24. 25. 26. 27. 30. 31. 32.

Drapeau, fer à droite, centré, forcé Patron de mise en page Multiple de 8 pages Affichiste de Trouville oe, fi, ff Galerie d'exposition parisienne dédié au graphisme Disposition et répartition des pages avant l'impression Retrouvez-le en page 1 Procédé de 3D stéréscopique Serif & Auteur de visuels Gras Texte accompagnant le titre dans la presse +X L'art japonais du pliage Phrase contenant l'ensemble des lettres de l'alphabet Procédé majeur d'impression Langage de programmation graphique Parisien, aspirine Elément de dessin sous Illustrator The international review of graphic design Ciseau à bois destiné à la gravure Largeur d'un caractère


5

Trouvez les 6 différences pour chaque formule.

« Le typographe ne doit pas se marier pendant son apprentissage. Ensuite, il doit faire son tour de France dans

dif férentes imprimeries. Il a le droit de porter l’épée et il a la réputation d’être un coureur de jupons. »

Aurel Ramat, Le Ramat de la typographie

6

Trouver les 6 erreurs typographiques pour cette citation. - 56 -


7

Il existe un seul chemin pour parcourir chacun de ces deux labyrinthes. - 57 -


« J’ai pris les

pour aller aux

.

Mais en chemin j’ai rencontré une

une bouche en

de poule.

Elle me dit que son

un

8

avec

à été dévoré par

pendant qu’elle

Donner un sens à cette phrase en comblant les cases vides par des pictogrammes. - 58 -


D⌘MINOS

9

⌘W

Fermer

⌘W

Fermer

Fermer

⌘P

Associer

⌘S

⌘W

Fermer

⌘W

⌘P

Annuler

⌘Q

Couper

Imprimer

Imprimer

⌘P

Imprimer

⌘P

⌘G

Enregistrer

⌘Z

Quitter

Imprimer

⌘G

Associer

⌘G

⌘X

Associer

⌘S

Annuler

Associer

⌘G

⌘S

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⌘Q

Couper

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⌘Z

⌘S

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⌘Z

Annuler

Quitter

⌘X

Annuler

⌘Q

⌘Z

⌘Q

Quitter

⌘X

Couper

Quitter

⌘X

Couper

Découper selon les pointillés pour constituer votre jeu de dominos. Associer le raccourci à la bonne fonction. - 59 -


- 60 -


IBM Paul Rand (1956) Bic Raymond Savignac (1961) Yves Saint Laurent Cassandre (1963) American Airlines Massimo Vignelli (1967) Musée d'Orsay Jean Widmer (1968) Shell Raymond Loewy (1971) Musée Pompidou Jean Widmer (1977) I love NY Milton Glaser (1977) Apple Rob Jandoff (1977) Processing Ben Fry et Casey Reas (2003) Firfox Daniel Burka et Stephen Desroches (2004) SNCF agence Carré Noir (2005) Musée de France Philippe Apeloig (2006) MIT Media Lab TheGreenEyl (2011)

10

Mentionner les logos qui ne sont pas ci-dessus. - 61 -


folio pour une revue d’architecture famille des caractères d’inspiration calligraphique

. ..................................................................... Albino / Herculanum…

2

5

- 62 -

. ..................................................................... Futura / Avenir… • les humanes •

. ..................................................................... FF Gothic / FF Network… • les incises

titrage pour un film de science-fiction •

enseigne pour une boulangerie • les fractures •

. ..................................................................... Mistral / Fette Fraktur…

??

texte courant pour un journal politique • • les mécanes

• • les didones

logotype pour une nouvelle marque de lingerie

????? ?????? ???? ?????? ????????? ?????? ???????????????? ?????? ????????????????????? ?????? ?????????????????????????? ?????? ???????????????????????????????? ?????? ?????????????????????????????????????? ?????? ??????????????????????????????????????????? ?????? ??????????????????????????????????????????????? ? ?????? ??????????????????????????????????????????????????????? ?????? ????????????????????????????????????????????????????????????? ?????? ?????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????? ??????????????????????????????????????????????????????????????????????? ????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????????????? ?????????????????????????????????? ??????????????? ????????????? ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????????????????? ?????????? ????? ???????????????????????????????? ???????? ????????? ??????????????? ?????????????? ???????????? ????????? ????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????????????????? ??????????????? ?????????????????????????? ????? ????? ??????????????? ?????????????? ???????? ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????????? ?????????????????? ??????????????? ?????????? ? ???? ? ? ? ????????????????????????????????????????????????????????????????? ????????????????????????????????????????? ??? ? ? ?? ?? ??? ???????????????????????????????????? ???? ???? ???? ? ??????????????? ???? • les réales

. .........................................…............................ Garamond / Goudy…

texte courant pour un roman d’auteur classique • les garaldes

titrage pour affiche d’opéra • • les scriptes

. ..................................................................... Minion / Mrs Eaves Juslig… famille des caractères modernes

. ..................................................................... Bodoni / Didot… famille des caractères classiques

• les linéales

c Solutions

signalétique pour un cinéma

. ..................................................................... Din / Blu Highway…

. ..................................................................... Georgia / Caslon…

titrage pour un emballage de confiserie


4 « Le typographe ne doit pas se marier pendant son apprentissage. Ensuite, il doit faire son tour de France dans

Shell Raymond Loewy (1971) I love NY Milton Glaser (1977) SNCF agence Carré Noir (2005)

dif férentes imprimeries. Il a le droit de porter l’épée et il a la réputation

6

d’être un coureur de jupons. »

10 - 63 -


Couvertures Ci-dessous certaines propositions de couvertures non retenues

#5

en tête

2011

magazi ne d e d es i gn gra phi que é cole s upé r i e ure d ' ar t d u havre

La couverture de ce numéro d’en-tête, réalisée par Marion Dragée a été sélectionnée lors d’un choix collégial entre les étudiants et les enseignants.

2011

#5 #5

#5

2011

2011

#5

2011

2011

2011

#5

#5

#5

mag a zin e d e d es ig n g ra phiqu e é col e s u pé r ieu re d ' a r t d u hav re

Grégoire Leduey

Assia Boudina

l élcia scpia spé ujx eux

je

Camille Lucas

Luana Poncet

Zijhia Qian

Zijhia Qian - 64 -


THE INTERNATIONAL REVIEW OF GRAPHIC DESIGN


- 66 -

# 5

201 1


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