Le Magazine de la nouvelle élite économique africaine - N°130 - 07/ 2018 - businessafricamag.com
I ND U ST R IE
Volkswagen mise sur le Rwanda
E N TR E PR I SE
Groupe INTELCIA: une réussite africaine
F O R M AT I O N
ENKO Education ouvre 2 nouvelles écoles
I N TE RVI E W
Anne MBUGUJE Première Congolaise Directrice de Cabinet au Ministère du Budget
JEAN LUC KONAN
Le banquier du “missing middle”
EDITORIAL
MAGAZINE BUSINESS AFRICA
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Comment les PPP peuvent-ils constituer un modèle durable de financement ?
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otre magazine BUSINESS AFRICA a organisé le 29 juin dernier, en partenariat avec le Cabinet d’avocats Eversheds Sutherland Paris et le Conseil des Investisseurs français en Afrique Noire (CIAN), une conférence consacrée au Partenariat Public-Privé (PPP) en Afrique. Cette rencontre, qui a réuni les plus éminents experts en la matière, nous a permis de tirer quelques enseignements fort utiles. D’abord, on a pu se convaincre que les PPP n’étaient pas la panacée, loin de là. Et les conditions qui permettraient aux PPP de déployer des effets positifs tout en limitant les conséquences inopportunes, ne sont pas toujours faciles à réunir. S’il est difficile de dresser un panorama précis des mesures à envisager, les réponses apportées par les différents orateurs, au fil des contributions nous donnent toutefois un certain nombre de pistes. La première concerne les conditions à remplir pour articuler les intérêts privés et publics ; la seconde s’intéresse aux lignes directrices définies par les parte-
Abba Singoro TOURE Directeur de Publication
naires eux-mêmes pour clarifier leurs objectifs ; la troisième évoque la nécessité de créer un cadre juridique contraignant pour les différents acteurs ; la quatrième accorde une attention particu-
lière aux acteurs bénéficiaires des services susceptibles de faire l’objet d’un PPP ; la cinquième piste, enfin, s’intéresse aux organes de régulation indispensables lors de la mise en œuvre d’un PPP. La question fondamentale de savoir dans quelle mesure les PPP peuvent vraiment constituer un modèle durable d’articulation entre intérêts privés et publics renvoie aux motivations des acteurs, qui divergent bien souvent. Se pose alors la question du rapport de force entre le secteur privé et le secteur public. Quand le secteur privé est représenté par des entreprises multinationales au pouvoir considérablement plus élevé que les Etats avec lesquels il noue des partenariats, la sauvegarde des intérêts publics restera un sujet de préoccupation majeure. Par contre, il est indéniable que sur le plan local, des partenariats entre petites entreprises et les pouvoirs publics peuvent s’avérer profitables pour autant que les autorités soient à même d’imposer un cadre contractuel clair en faveur d’objectifs d’intérêt général.
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ASSURANCE
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Delphine Traoré Maïdou plaide pour des
solutions innovantes de gestion des risques La présidente directrice générale d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) en Afrique, Delphine Traoré Maïdou, a souligné les opportunités qui se présentent pour le secteur de l’assurance des entreprises et industrielle en Afrique subsaharienne. C’était lors d’une conférence sur la gestion des risques à Londres. Mme Maïdou, qui est en outre présidente de l’institut sud-africain Insurance Institute of South Africa (IISA), a également présenté les actions régionales nécessaires pour combler l’écart créé par le défaut d’assurance ainsi que le rôle de la gestion des risques et de l’assurance de ces risques dans le développement économique et dans celui des infrastructures.
«
Les économies en croissance de l’Afrique subsaharienne représentent un potentiel énorme pour l’assurance des entreprises. Les assureurs et les courtiers doivent travailler étroitement avec les gestionnaires de risques, les régulateurs et les parties prenantes de la région pour générer une prise de conscience quant à l’objectif et à la valeur de l’assurance afin que plus de sociétés, de projets et de parties concernées puissent être correctement protégés, » a expliqué Mme Maïdou.
Un taux de pénétration de l’assurance en dessous de la moyenne Actuellement, le secteur mondial des assurances est dominé par les pays développés. Les pays du G7 comptent pour presque 65 % des primes d’assurance à travers le monde, même s’ils ne représentent qu’un peu plus de 10 % de la population mondiale. Cependant, en Afrique, l’ensemble des primes d’assurance vie et autres a at-
teint un taux de pénétration de 3,65 %, un chiffre bien en dessous de la moyenne mondiale de 6,5 %, même s’il reste supérieur à la moyenne de 2,65 % pour les marchés émergents. Des possibilités significatives En dépit de la baisse des prix des matières premières, du ralentissement de l’économie chinoise et des difficultés rencontrées par quelques-unes des grandes économies émergentes, l’économie de l’Afrique subsaharienne devrait rester en croissance pour les prochaines années. Bien que les coûts de crédit plus élevés pèsent fortement sur les économies de certains grands pays, au nombre desquels l’Angola, le Nigeria, et l’Afrique du Sud, cette zone présente des possibilités significatives quant au développement économique et à celui des infrastructures grâce notamment aux investissements directs étrangers et aux partenariats public-privé.
L’assurance doit suivre le mouvement du développement des investissements et de l’économie Le continent africain est le marché d’assurance croissant le plus rapide après l’Asie, avec une croissance des primes d’assurance estimée à environ 5 %. Cependant, Delphine Maïdou prévient que l’assurance doit suivre le mouvement du développement des investissements et de l’économie : « La croissance continue de l’Afrique subsaharienne dépend de la réduction de l’écart substantiel qui persiste en matière d’infrastructures et de compétences et qui nécessite des solutions novatrices de crédit et d’investissement, facilitées par des partenariats publicprivé, eux-mêmes régis par des cadres politiques et juridiques clairs. Mais pour que ces solutions fonctionnent, une gestion des risques et des solutions de transfert de risques appropriées devront être mises en place, ce qui signifie essentiellement une augmentation de la pénétration de l’assurance. » F. Koné
ASSURANCE
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Delphine Traoré Maïdou Présidente Directrice Générale d’Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS) en Afrique
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FINANCE
MAGAZINE
BUSINESS AFRICA
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Private Equity: le PDG de AFIG Funds primé pour son leadership Private Equity Africa (PEA) a remis à Papa Ndiaye, PDG d'AFIG Funds, la récompense 2018 du leadership exceptionnel lors d'une cérémonie qui s'est déroulée à Londres. Cette récompense est attribuée en reconnaissance des professionnels du capital-investissement qui ont aidé à façonner le secteur.
«
C'est un véritable honneur que
et à leur excellence, AFIG Funds a in-
gués pairs pour la récompense
sur le développement des sociétés de
d'avoir été choisi par mes distin-
de leadership exceptionnel en matière
vesti dans 12 pays et a exercé un impact
premier ordre en Afrique dans plusieurs
remercier M. Ndiaye pour sa contribu-
tion au secteur et le féliciter d'avoir remporté cette récompense prestigieuse ».
secteurs. Une progression remarquable
Un parcours exceptionnel
capital-investissement africain s'épa-
ment collectif : “Je remercie aussi mes
cennies que M. Ndiaye s'est investi dans
dans les années 1990, et je crois ferme-
l'amitié, ainsi que les contributions, ont
Avant AFIG Funds, il a été membre fon-
de capital-investissement en Afrique.
J'ai eu le privilège de voir le secteur du nouir depuis ses débuts très modestes
ment que les meilleures années sont de-
vant nous, en particulier sur les marchés
de capitaux africains qui évoluent rapi-
dement, et avec la base africaine de ca-
que M. Ndiaye attribue à un engage-
pairs dans ce secteur, dont le soutien et
été essentiels pour alimenter une vision
collective d'un secteur capital-investissement plus fort en Afrique» déclarait-il.
pital-investissement des sociétés en
Une récompense spécifique
une base plus diversifiée d'institutions,
de rédaction et président des récom-
commandite s'élargissant pour inclure aussi bien locales qu'internationales, au
cours des récentes années », a déclaré M. Ndiaye.
Le fruit d’un travail collectif
Cette récompense témoigne en effet de
l'engagement et l’effort de longue ha-
leine fournis par Papa Ndiaye et ses collaborateurs d’AFIG Funds, qui ont
accepté le défi de promouvoir le capital-
investissement à la fois sur des marchés
établis et sur des marchés frontières du
continent. Grâce à leur travail acharné
Il faut dire que c’est bien depuis trois déle secteur du capital-investissement.
dateur et directeur des investissements d'EMP (désormais ECP).
Auparavant, il exerçait des responsabilités en matière d'investissement dans le
département Afrique d'IFC et a aidé à
Pour sa part, Gail Mwamba, directeur
lancer plusieurs fonds de prestige en
penses de PEA, expliqua l’objectif de
Il a également travaillé chez Salomon
Afrique.
son prix en ces termes : « La récom-
Brothers en 1988 avant de rejoindre le
responsables du secteur qui font un tra-
Morgan en 1992 dans le groupe M&A
pense Private Equity Africa célèbre les
vail exceptionnel sur le continent ; la
groupe des marchés émergents de JP Amérique Latine, et a été le conseiller
mise en lumière de leurs réalisations
économique du président sénégalais
compense de leadership exceptionnel
En 2004, M. Ndiaye a été sélectionné
aide à développer le continent. La ré-
est la seule catégorie votée par des
pairs du secteur. M. Ndiaye a été sélec-
tionné par des leaders du secteur pour
sa contribution cohérente à la croissance de ce secteur. Nous souhaiterions
Wade en 2000.
comme « jeune leader mondial » par le forum économique mondial de Davos,
puis comme l'un des « PDG de Frontier 100 » de l’initiative pour le développement mondial en 2009. G.D
FINANCE
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Papa Ndiaye, PDG d'AFIG Funds
“Je crois fermement que les meilleures années sont devant nous, en particulier sur les marchés de capitaux africains qui évoluent rapidement, et avec la base africaine de capital-investissement des sociétés en commandite s'élargissant pour inclure une base plus diversifiée d'institutions, aussi bien locales qu'internationales, au cours des récentes années » Papa NDIAYE
INTERVIEW
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Environnement juridique et climat des investissements en Afrique Interview croisée du Desk Afrique du Cabinet GIDE LOYRETTE NOUEL
En France le Cabinet d’avocats GIDE LOYRETTE NOUEL a quasiment le statut d’une institution. Créé par Pierre Gide, il fêtera dans deux ans, ces 100 années d’existence. Une existence exclusivement dédiée à l’accompagnement de ses clients en France mais également à l’international où l’Afrique tient une place particulière. C’est au siège parisien du Cabinet que BUSINESS AFRICA s’est entretenu avec les « gidiens » du Desk Afrique : Stéphane VERNAY, Marie BouvetGuiramand, John D. Crothers et Victor Grandguillaume. Interview croisée sur l’environnement juridique des investissements étrangers en Afrique. Quel est votre sentiment de l’évolution du climat des investissements en Afrique ? Marie Bouvet-Guiramand : On peut dire qu’il y a un optimisme et même un regain d’intérêt assez notables. Nous avons des clients européens ou chinois qui ne s’intéressaient pas à l’Afrique et qui aujourd’hui y investissent et acceptent de prendre des risques. Il est vrai que certains de ces clients sont dans Stéphane VERNAY
Marie Bouvet-Guiramand
des secteurs d’investissements bien particuliers, infrastructures et équipements publics notamment, qui sont extrêmement dynamiques en Afrique. L’objectif poursuivi par nos clients développeurs, lors de la sélection et de la structuration des projets dans lesquels ils choisissent d'investir, est d'avoir un projet qui puisse s’autofinancer. Le rôle des préteurs est donc extrêmement important car ce sont eux qui sanctionnent, positivement ou non, la vision et le mo-
John D. Crothers
Victor Grandguillaume
dèle développés par les sponsors.
INTERVIEW
A ce sujet, comme les banques commerciales ne sont pas encore assez outillées pour financer les projets de grandes envergures, ce sont souvent les bailleurs internationaux qui apportent leurs concours, mais avec des procédures et des conditions souvent peu adaptées aux marchés locaux. Pour résumer, s'il peut y avoir quelques appréhensions des investisseurs internationaux portant sur les législations et réglementations appliquées localement ou sur la sécurité des investissements, dans l’ensemble, la tendance est plutôt favorable. John D. Crothers : il y a également la question du risque politique, de la stabilité des institutions de certains pays africains. Victor Grandguillaume : ce qui est nouveau, c’est qu’on assiste à l’émergence de projets à l’initiative de sponsors africains que nous conseillons également. Nous travaillons en Côte d’Ivoire dans des projets d’infrastructures et de centrale d’énergie à charbon de près d’un milliard et demi de dollars, développés par un sponsor ivoirien. Ce type d’initiative locale est à encourager. De même, la création du Rwanda Development Board a été un élément déterminant d’accélération des investissements internationaux. Stéphane Vernay : le paradoxe en Afrique, c’est qu’il y’a énormément de fonds mobilisables et encore assez peu de projets qui se réalisent. Cela est dû au fait que très souvent il y’a un manque d’anticipation. Les projets sont lancés alors que le cadre réglementaire n’est pas forcément suffisamment mature. Par exemple, on veut développer un projet de production d’électricité sans qu'il n'y ait eu, en amont, de réformes concernant le prix de vente, ou on évoque de grands projets immobiliers sans vérifier si la réglementation applicable permettra de sécuriser le foncier.
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Ces contraintes peuvent retarder ou bloquer les projets d’investissements. Le vrai challenge réside dans la capacité des différents acteurs de pouvoir identifier quels sont les projets qui pourront être menés à leur terme. Par ailleurs, les multinationaux injectent beaucoup de fonds dans les réformes institutionnelles mais les résultats tardent parfois à venir. Heureusement, il existe un cadre général qui s’appelle l’OHADA et qui nous aide beaucoup malgré l’absence de guichets uniques dans certains Etats qui ne facilite pas notre tâche. Justement, parlant de l’OHADA, quel bilan en faites-vous ? Stéphane Vernay : l’OHADA est instrument formidable, aujourd’hui, la question qui se pose tient surtout au règlement des différends. Des cours d’arbitrage africaines ont été instituées alors qu'un des objectifs poursuivis était de se rapprocher des organismes internationaux. On peut également regretter que l’accès à la jurisprudence OHADA ne soit pas encore très développé, mais je pense que cela viendra. Sur ce sujet le récent accord conclu entre la Cour d'appel de commerce d'Abidjan et la société Lexbase, pour numériser et publier les décisions de justice, est la preuve que les autorités ont conscience que le développement de cet accès à la jurisprudence est nécessaire pour rassurer les investisseurs et leur assurer une meilleure sécurité juridique. Par ailleurs, l'essentiel des financements est levé sur le marché international, donc la majeure partie des documents de financement sont régis par les droits étrangers (principalement US, UK ou français), à l'exception des sûretés qui demeurent soumises au droit local. Pour revenir au risque pays, qui semble être un des éléments importants de la décision d’investir ou pas, qu’en est-il
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concernant le continent africain ? John D. Crothers : Le risque pays est une réalité dans de nombreux pays d'Afrique. Beaucoup d’investisseurs ont tendance à nouer des partenariats avec les institutions internationales pour sécuriser leur investissement. C’est un moyen indirect de se prémunir contre le risque politique. Par ailleurs les garanties d’un organisme comme la MIGA (filiale de la banque mondiale) sont de nature à rassurer les investisseurs. Quels sont, selon vous, les réformes majeures qui peuvent être de nature à booster le flux des investissements internationaux ? Stéphane Vernay : je pense que l’une des réformes importantes serait de créer des guichets uniques, avec des pouvoirs propres et une indépendance réelle, pour les investisseurs étrangers. Cela peut paraître uniquement administratif, mais ce serait à mon avis un élément moteur dans l’identification des projets et leur mise en œuvre. Les questions relatives à la réglementation des changes constituent l’une des principales préoccupations des investisseurs étrangers que nous accompagnons en Afrique. Ils souhaitent pouvoir rapatrier les recettes issues de leurs investissements ou détenir des comptes en devises. Marie Bouvet-Guiramand : la détermination du juste prix du tarif d’électricité me semble être un enjeu fondamental car beaucoup de projets d’infrastructures dépendent de ce facteur et sans électricité, on ne peut pas développer une économie. John D. Crothers : Pour moi, il est important de développer le marché des capitaux et permettre aux entreprises d’avoir des moyens de financements locaux à des taux acceptables. Interview réalisée par A.S. Touré
INTERVIEW
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Anne Mbuguje
Première congolaise Directrice du Cabinet d’un grand ministère en République Démocratique du Congo Anne Mbuguje, Directrice du Cabinet du ministre du Budget de la République Démocratique du Congo (RDC), est la première femme à occuper une telle fonction en RDC. « Madame Anne » comme ses collaborateurs l’appellent, mère de deux enfants, est l’ancienne directrice générale de la BIAC (Banque Internationale pour l’Afrique au Congo), troisième banque congolaise en terme de dépôt. Mariée a l’un des fils du feu Maréchal Mobutu, elle incarne l’image positive de ces africaines dont les compétences, l’intelligence et la rigueur professionnelle seront à la base de la réussite de ce continent, qui a compris que les femmes sont des actrices incontournables de son développement. Comment passe-t-on de directrice d’une banque à directrice du cabinet d’un grand ministère comme celui du Budget ? Par challenge, par le souhait de s’enrichir d’une nouvelle expérience. Après dix ans dans le secteur bancaire, cette opportunité s’est présentée et je l’ai vue comme un nouveau challenge, une autre manière de travailler dans le secteur des finances. Concrètement, en quoi consiste votre fonction ? En tant que « Dircab », je suis la plus proche collaboratrice du ministre en charge du budget que je seconde. Sans rentrer dans des détails, être directrice du cabinet cela consiste à coordonner, diriger le travail de l’ensemble des collaborateurs du cabinet. Le ministère du Budget est un très grand ministère qui travaille essentiellement sur le budget de toute la république, sur le budget de chaque ministère. C’est dans au budget que se décide les paiements de la république et leurs programmations, les dépenses des salaires des différents ministères, des provinces, etc. C’est la gestion de toutes les dépenses de la République Démocratique du Congo, en fait. Diriger le cabinet d’un tel ministère, n’est-ce pas une lourde charge ? Non, pas pour moi car venant du secteur bancaire, le stress et les taches sont plus lourdes voire complexes. Cependant, je reste persuadée que c’est plus simple
dans le secteur bancaire ! La charge d’un cabinet est différent car ici, on touche à la Politique et de ce fait nos analyses sont différentes que celles que l’on peut produire pour une banque, par exemple. Mais sincèrement, aujourd’hui les femme relèvent des défis professionnels tous les jours et bien plus que les hommes, c’est juste que les hommes sont plus présents dans des fonctions de direction et cela donne l’impression qu’ils sont meilleurs. Mais ce n’est absolument pas le cas ! Demandez à un homme de gérer en même temps la vie de famille, les amis, sa femme, son boulot…et sa maitresse ! Il n’y arrivera pas ! Alors qu’une femme, elle le fera allègrement et elle se mettra du vernis en même temps ! Quel type de manager êtes- vous ? Je ne sais pas si je suis la mieux placée pour répondre à cette question ! Mais si je dois être sincère, je pense manager à l’anglo-saxonne. Je veux dire que je ne suis pas dans le formalisme, on peut me tutoyer tant que le respect est maintenu. Je suis accessible et disponible, je parle avec tous mes collaborateurs, suis à leur écoute. J’encourage mes collaborateurs à se former pour qu’ils puissent conforter leurs compétences ou en acquérir d’autres. J’insiste sur les échanges et le partage d’expérience car je pense que dans une équipe nos différences nous enrichissent et connaître le métier, le travail de l’autre c’est s’intéresser à lui, c’est le respecter
et donc le considérer. C’est une forme de décloisonnement qui rapproche les membres d’une même équipe et le travail est plus efficient. J’accepte les critiques, elles permettent d’avancer et surtout de maintenir une distance entre ce que l’on pense de soi et ce que les autres perçoivent de vous. Cela permet des « recadrages salvateurs ». En toute chose, il faut savoir rester humble, c’est essentiel. On dit souvent que les femmes de « tête » font peur, partagez vous cet avis ?
C’est une réalité. Les femmes intelligentes, charismatiques sont craintes. On a un effet castrateur sur les hommes. Les gens se demandent comment vous êtes arrivée là ? Qui peut être derrière vous ? Ils cherchent des réponses inappropriées et oublient que vous avez un parcours conforté par une solide formation universitaire ou une expérience professionnelle aguerrie et qu’au delà de tout cela, c’est beaucoup de travail et de sacrifice pour atteindre les hautes fonctions de décision. Cette « peur » est aussi un atout parce qu’elle inspire le respect. Elle est comme un bouclier, une protection dont nous les femmes, nous servons pour maintenir une distance « hygiénique » avec les hommes. Il arrive que cette peur soit pleinement justifiée car les femmes dites de « tête » sont crédibles, compétentes, intègres et certaines peuvent être impitoyables en affaires, et on ne « joue » pas avec elles !
INTERVIEW
MAGAZINE BUSINESS AFRICA
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Credit photo: lepossy
En RDC, il existe tout un arVous êtes la première femme senal juridique pour la proen RDC à être nommée direcmotion des femmes, l’article trice de cabinet. Pensez-vous 14 de la Constitution, l’adopêtre un « rôle modèle » pour tion de la Résolution 1325 du les autres Congolaises? Conseil de sécurité des NaJe l’entends parfois et cela fait tions Unies, pour ne citer que me sourire car je ne me trouve ces exemples. Mais il faut pas plus exceptionnelle qu’une que la théorie devienne une autre. Pour moi, toutes les pratique palpable. femmes sont des « leaders ». En 2015, on comptait 7 Qu’elles soient femmes au femmes ministres sur 47 mifoyer, agricultrices, employées nistères, 2 femmes nomou femmes dirigeantes, nous mées à la tête des 26 sommes toutes à un moment nouvelles provinces et un ou à un autre le modèle de peu moins de 10 % de quelqu’un. femmes à l’Assemblée NatioMaintenant est-ce que je pense nale qui compte 500 dépuinspirer d’autres femmes, oui tés. cela peut se produire même inVous voyez que nous avons dépendamment de ma volonté. encore un long travail, un En occupant des postes de déchemin à parcourir ! La cision, nous les femmes devechose important que je veux nons pour d’autres femmes des souligner c’est comment les exemples à suivre, c’est indéCongolaises se prennent en niable ! charge à travers des assoMais ce statut emporte une ciations et des ONG (Organigrande responsabilité dans la sations Non mesure où le rôle modèle susGouvernementales) comme cite des vocations, incite au dé« RIEN SANS LES FEMMES passement de soi, doit tendre Anne Mbuguje », qui réunis des activistes la main et aider les autres à dePremière femme Directrice de Cabinet du Ministre du budget en RDC qui agissent pour la parité et venir visible. On doit avoir une la représentation égalitaire attitude non pas exemplaire au environnement social et économique, sens moral, mais de cohérence et d’inté- précaire. Mais pour qu’une femme de- hommes-femmes dans des instances de grité, parce que nous impactons notre en- vienne leader, nous devons prendre soin prises de décision à tous les niveaux, tourage. de l’éducation et de la formation de la fil- comme « AFIA MAMA » ou encore « la lette. La première chose que notre gou- CAFCO ( cadre permanent de concertaDirectrice du cabinet d’un grand minis- vernement devrait faire c’est œuvrer au tion de la femme congolaise) », veillent à tère comme celui du Budget est un rétablissement du système scolaire digne ce que la théorie devienne une réalité. poste de décision qu’aucune femme de ce nom en RDC, à l’égalité d’accès à n’a occupé jusqu’à vous. Selon vous, l’éducation entre les filles et les garçons Etre femme et être noire équivaut à que reste-t-il à faire pour promouvoir et à la promotion des jeunes filles. une double peine dit-on. Qu’en pensez des femmes à des postes de décisions La seconde serait que mon pays respecte vous ? en RDC ? et applique le seuil minimum de 30% de Tout est une question de point de vue. Là, Il reste beaucoup à faire et pas seulement représentation des femmes à toutes les où beaucoup voit le verre à moitié vide, en RDC, mais partout en Afrique et dans fonctions de haut niveau, dans toutes les moi je préfère le voir à moitié plein. Nous le monde. structures administratives, politiques, so- les femmes noires sommes deux fois plus Le développement de l’Afrique passe par ciales que l’Union Africaine à travers le visible, avons deux fois plus de chance les Africaines on ne le répètera jamais département femme, genre et développe- d’impacter positivement notre entourage. assez. Les Africaines sont actives, dy- ment de la commission, veut imposer à Etre femme et être noire est une double namiques, avant-gardistes, savent pren- ses états membres. chance ! dre des risques et, ce, en dépit d’un Propos recueillis par Anne Cécile DIALLO
FINANCES PUBLIQUES
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Finances publiques: cure d’austérité drastique pour le Gabon Lors d’une récente conférence de presse, le Ministre d’Etat en charge des Comptes Publics et du Budget, Jean-Fidèle Otandault, a détaillé les mesures qui seront contenues dans La Loi de Finances Rectificatives pour 2018. Cette loi aura pour but d’assurer le redressement des finances publiques en prenant acte des évolutions du budget sur la période 2013-2018 et des préconisations issues d’un séminaire sur la revue du Plan de Relance de l’Economie (PRE), organisé en avril 2018 à la demande du Chef de l’Etat gabonais.
Jean-Fidèle Otandault Ministre du Budget et des Comptes publics du Gabon
FINANCES PUBLIQUES
L
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es principales orientations concer-
baisse de la masse salariale; d’un re-
ront interdits à l’ensemble de la fonction
des recettes budgétaires, la ré-
milliards de FCFA), notamment grâce
classe affaires (excepté pour les mem-
nant notamment, l’accroissement
duction de la masse salariale (10% par an de réduction prévue), la revue de la
dette, et la rationalisation des investis-
dressement de l’investissement (166,5 aux économies réalisées sur la masse salariale.
blique en faveur de la santé économique
nés afin d’atteindre un objectif de
Sur la période 2013-2018, les recettes
du Gabon.
forte baisse (-35%).
Une cure d'austérité drastique
une baisse, mais de manière insuffi-
Une réduction des effectifs de la Prési-
budgétaire.
devrait cibler 40% des effectifs de la pré-
Les dépenses ont également accusé
sante pour espérer atteindre l’équilibre
On note par ailleurs deux postes de dé-
penses en hausse notable, à savoir les charges financières de la dette (+77%) et les dépenses de personnel (+26%).
On note également que les dépenses de personnel ont représenté en moyenne 56% des dépenses courantes.
Les dépenses d’investissement d’une
Les frais de mission seront réduits de
25% et les Etablissements Publics Per-
l’engagement du Président de la Répu-
budgétaires du Gabon ont connu une
bres du gouvernement).
Des mesures fortes qui témoignent de
sements publics, seront reprises dans la LFR 2018.
publique, ainsi que les voyages en
sonnalisés (EPP), supprimés et fusionréduction de leur nombre de 50%.
Une économie de 140 milliards de FCFA sur l’exercice budgétaire 2018
dence de la République est prévue, et
La mise en œuvre de ces différentes
sidence.
torités gabonaises, de réaliser une éco-
Elle concernera notamment les conseillers politiques, les conseillers spéciaux, les chargés de mission politique.
Les postes de deuxième adjoint devraient être supprimés et l’organisation rationalisée.
De même, les effectifs auprès du gou-
mesures devrait permettre, selon les au-
nomie de 140 milliards de FCFA sur l’exercice budgétaire 2018.
Un effort destiné à soutenir une politique
de relance de l’économie gabonaise par le biais d’investissements d’ampleur
L’ensemble de ces mesures doit permettre un relèvement substantiel du budget
part et les dépenses de transferts et de
vernement devraient être réduits d’envi-
en forte baisse.
Les cabinets ministériels, plus particuliè-
tionales (achèvement du tronçon PK5-
La loi de Finances Rectificative
personnes en moyenne.
Nzeng-Ayong, sécurisation de l’alimen-
subventions de l’autre sont également
comme outil pour rééquilibrer le bud-
ron 25%.
rement, passeront de 24 personnes à 16
La tranche supérieure des salaires dans
d’investissement avec pour objectif le
développement des infrastructures na-
PK12 et des bassins versants de
tation en eau des grands centres ur-
get de l’Etat
la fonction publique (8% des effectifs
bains, etc.) et locales (Fonds d’Initiatives
Après un an de mise en oeuvre du Plan
10 à 20%.
sance économique; la préservation des
un plan de départ volontaire de la fonc-
santé, éducation, protection sociale et
de Relance de l’Economie (PRE), les
projections à fin avril 2018 laissaient ap-
paraitre une contre-performance par
concernés) connaitront une décote de Pour assurer une réduction des effectifs, tion publique sera mis en oeuvre.
Départemental) pour relancer la croisacquis sociaux (services aux citoyens :
emplois) ; la mise en œuvre du plan
La réforme prévoit également la radia-
d’urgence (réhabilitation des écoles,
La LFR 2018 prend acte de la progres-
de poste ou de maladie de longue
internet des lycées et collèges, installa-
depuis le début de l’année (+27%), tirée
salaires pour les administrations finan-
pompes hydrauliques, acquisition des
rapport aux projections initiales arrêtées en début d’année 2017.
sion des recettes budgétaires réalisées
par les recettes hors pétrole (30%), mais
inscrit également dans la loi les 10% de
tion des agents en situation d’abandon
durée, ainsi que la suppression des précières.
Enfin, les achats de véhicule de luxe se-
équipement informatique et connexion
tion des lampadaires solaires et des
cliniques mobiles, etc.) A.S. Touré
A LA UNE
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Jean Luc KONAN CEO Groupe COFINA
A LA UNE
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Jean Luc KONAN
Président Directeur Général du Groupe COFINA
Le banquier du “missing middle” Fondateur et PDG du Groupe COFINA, Jean Luc KONAN est l’image même du patron africain issu de la nouvelle génération. Disponible, langage clair et propos concis, toujours entre deux avions, s’installant pour discuter plus volontiers sur un quelconque fauteuil que derrière un bureau, Jean Luc KONAN a choisi de financer un segment très particulier, celui se situant entre les micro et les grandes entreprises, dénommé le chaînon manquant (missing middle). Pour BUSINESS AFRICA, il dévoile dans cet entretien exclusif la stratégie du Groupe COFINA et la spécificité de son approche. Interview. Comment se porte le Groupe COFINA aujourd'hui ? Je vous dirai qu'il se porte plutôt bien. Nous venons de boucler une phase importante de notre développement avec une augmentation de capital suite à l'arrivée d'un fonds d'investissement. Ce qui est une marque de confiance en notre modèle. Nous espérons que la prochaine étape sera l'introduction sur le marché boursier dans un horizon de 4 à 6 ans. COFINA est aujourd'hui présente dans 6 pays et nous sommes en attente d'agrément pour le 7ème. Dans notre plan d'orientation stratégique, nous prévoyons de couvrir une dizaine de pays africains à l'horizon 2021. Vous avez parlé d'une augmentation de capital suite à l'arrivée d'un fonds d'investissement.
A quoi servira cette manne financière ? Elle servira à 2 choses essentiellement. D'une part à renforcer nos capacités, car comme l’entreprise grandit, on a besoin de servir nos clients dans de meilleures conditions. Cela veut dire également, renforcer la sécurité de tous nos dispositifs, ce qui est très important. D'autre part, cette augmentation nous permet d'avoir les moyens de poursuivre notre plan d'expansion avec l'ouverture d'autres pays. Car plus l'activité grossit, plus nous avons besoin de fonds propres pour assurer notre développement. Quelle est la spécificité de l'intervention de COFINA sur le marché du crédit aux entreprises ? Quelle est votre valeur ajoutée ?
Notre spécificité réside justement dans notre approche. Nous avons choisi de financer un segment considéré comme le chaînon manquant puisqu'il se situe entre les nano ou micro entreprises et les grandes entreprises. Ce sont les méso-entreprises et elles représentent 80 à 90 % des entreprises du continent africain. Nous mettons à la disposition de ce segment qui a également ses particularités, des outils, une organisation , une approche lui permettant de bénéficier de financements adaptés à ses besoins. Vous avez parlé des particularités du segment que vous couvrez, quelles sont elles ? Nous finançons des entreprises qui ne disposent pas d'états financiers fiables, il y'a de ce fait une asymétrie de l'information.
A LA UNE
Ceci nécessite la mise en place d'outils spécifiques pour les servir dans les meilleures conditions. Cette spécificité n'est - elle pas de nature à appliquer des taux d'intérêts plus élevés ? Nos taux sont effectivement un peu plus élevés que ceux du marché bancaire classique. Mais il n'y a pas un seul taux mais plusieurs taux puisqu'il y a une différentiation à faire entre les clients les plus risqués et ceux qui le sont moins. Nos taux sont donc appliqués en fonction des profils de risque et du coût des ressources. En revanche, nos taux de rémunération des ressources sont les meilleurs du marché. En terme de Responsabilité Sociale des Entreprisses (RSE), COFINA a t-elle mené quelques actions ? Notre métier en lui même est une activité de RSE, puisque nous accordons des financements a des
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opérateurs qui pour la plupart accèdent pour la première fois à des financements formels. De plus les entreprises que nous finançons emploient en moyenne cinq personnes qui font elles même vivre un dizaine de personnes. Je tiens à vous rappeler que toutes les 24h, 33 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi en Afrique, dont seulement 12 000 auront un emploi formel. Et la méso-finance s’adresse précisément aux 19 000 qui seront laissés en marge de l’émergence et pour qui l’entreprenariat est la seule voie de salut. Notre activité revêt donc une forte empreinte sociétale. Mais au delà de ça, nous avons lancé un certain nombre d'initiatives. Je pense notamment à COFINA Startup House. Il s'agit d'un incubateur de Startup, destiné à accueillir des jeunes entrepreneurs non éligibles au crédit. Ces jeunes sont incubés à travers cette structure qui les forme et leur donne les rudiments afin qu'ils puissent lancer et développer leur PME.
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Dernière question, quel est votre appréciation de l'environnement économique des pays dans lesquels COFINA est présente ? Pensez vous que les perspectives y sont bonnes ? On constate des évolutions à plusieurs vitesses. D'une manière générale, les pays où on note un certain dynamisme économique sont ceux dans lesquels il y'a une bonne gouvernance publique, avec un environnement des affaires plus assaini. Si vous me demandez est ce que ça évolue vite, je vous dirai non. Dans les années 60 la Corée du Sud était plus pauvre que la plupart des pays africains. Cinquante années après, le PIB de la Corée du Sud a été multiplié par 600 et celui des pays africains, en moyenne par 3 ou 4. Cela veut dire que, même si l'on constate des changements positifs, on peut mieux faire. Et cela passe nécessairement par le développement du secteur privé. Entretien réalisé par A. Touré
ENERGIE
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Le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS) et le Groupe Eranove s’allient pour lancer deux centrales hydroélectriques Le Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS) et le Groupe Eranove ont lancé au Gabon les sociétés ASOKH ENERGY et LOUETSI HYDRO qui porteront les projets hydroélectriques respectivement de Ngoulmendjim et de Dibwangui.
L
es centrales hydro-
créatrice d’emplois » a
mendjim
(ASOKH
Thierry Mickoto, Admi-
(LOUETSI HYDRO) ont vo-
néral du FGIS, vecteur
électriques de Ngoul-
commenté
ENERGY) et de Dibwangui
nistrateur Directeur Gé-
cation à répondre à la double
volonté
Serge
de mobilisation de res-
du
sources et acteur ma-
gouvernement gabonais de
jeur de la stratégie de
sécuriser l’offre énergé-
diversification de l’éco-
tique dans les grands cen-
nomie gabonaise.
tres urbains et péri-urbains du pays et d’accroître la
Valoriser le potentiel
trique dans son mix éner-
Gabon
hydroélectrique
part de l’énergie hydroélec-
Pour sa part, M. Marc
gétique.
Albérola, Directeur gé-
La centrale hydroélectrique
de Ngoulmendjim (ASOKH ENERGY),
d’une
puis-
sance installée estimée à
au moins 73 MW (méga-
du
M. Marc Albérola (g), Directeur général du Groupe industriel panafricain Eranove, et M. Serge Thierry Mickoto (d), Administrateur Directeur Général du Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS).
watts), avec un productible
annuel estimé de 550 gigawatt/heures (Gwh), sera située sur le fleuve Komo, à
125 km de Libreville et répondra au be-
soin d’énergie de plus de 500 000 habi-
tants. La centrale hydroélectrique de
Dibwangui (LOUETSI HYDRO), établie
sur la rivière Louetsi, sera d’une puissance installée estimée à 15 MW et d’un
productible annuel estimé à 90 Gwh.
Elle sera située au sud-ouest du pays à
152 kilomètres de Mouila, capitale régio-
nale de la Ngounié, avec un impact sur plus de 88 000 habitants.
Une offre compétitive, durable et créatrice d’emplois
« Les centrales hydroélectriques s’inscrivent dans le cadre de la « Vision du
Gabon Émergent à l’horizon 2025 » dont
l’objectif est de couvrir l’ensemble des
besoins énergétiques du Réseau Inter-
connecté de Libreville et ses environs par une offre compétitive, durable et
néral de Eranove, opérateur de premier plan
en Afrique dans la production d’électricité et
d’eau potable ainsi que
dans la gestion de services publics, s’est
félicité de la franche et étroite collabora-
tion avec la République Gabonaise et le
FGIS : “ Les deux centrales hydroélectriques en développement permettront
au Gabon de mieux satisfaire ses besoins en énergie, au grand bénéfice de
ses populations et de son développe-
ment industriel tout en contribuant à la valorisation de son immense potentiel hydroélectrique. » a t-il déclaré. T.T
PARCOURS
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Guinée: les nouveaux défis de Gabriel CURTIS Cet ancien banquier d’affaires, précédemment Directeur Général de l’Agence de Promotion des Investissements est nommé ministre en charge des investissements et du partenariat public-privé de la Guinée. Etoile montante de la nouvelle élite, Gabriel Curtis arrive sur un terrain bien connu. Sa nomination est perçue comme une consécration, notamment au regard de ses performances à la tête de l’API- Guinée.
L
e nouveau ministre Gabriel Curtis hérite d’un portefeuille hautement stratégique pour l’Etat guinéen, qui peine à déployer une politique de promotion des investissements à la hauteur du potentiel économique du pays.
Un homme du métier Jusqu’à son entrée dans le nouveau Gouvernement guinéen, le ministre en charge des investissements et de partenariat public privé, était le directeur général de l’Agence de Promotion des Investissements Privés de la République de Guinée (APIP-Guinée) de février 2014 à mai 2018. Dans le même temps, Gabriel CURTIS a assuré le Secrétariat Permanent du Conseil Présidentiel des Investissements Privés et des Partenariats Public Privé (CPIPPP). Pendant le temps qu’il a passé à la tête de l’APIP, il a été chargé de la conception et la mise en œuvre de la politique de promotion des investissements privés de la Guinée, l’amélioration du climat des affaires, la facilitation de la création et l’accompagnement des entreprises privés ainsi que la mise en œuvre des recommandations des organes du CPI – PPP. Il a occupé aussi les fonctions de Commissaire Général de la Guinée pour l’Ex-
position Universelle 2020 qui aura lieu à Dubaï. Gabriel CURTIS coordonne également la conception et la mise en œuvre du Plan Directeur de Kaloum et des Iles de Loos (réalisé par le Cabinet singapourien SurbanaJurong) dans le cadre du Grand Conakry Vision 2040. Il a aussi activement participé à la lutte contre l’épidémie à virus Ebola (2014 à 2015) en tant que personne-ressource Une dimension internationale Auparavant, Monsieur CURTIS a été Manager Senior responsable de la gestion de risques, du capital et du reporting pour l’auto-évaluation et la surveillance prudentielle (ICAAP) dans la région Europe, Moyen Orient et Afrique de la Bank of New York Mellon à Londres. Il produisait plusieurs rapports couvrant trois juridictions et une douzaine d’entités juridiques opérant dans la gestion d’actifs et de services d’investissement. Avant son transfert à Londres, il occupait le poste de Vice-Président au Département de Gestion du Portefeuille au siège de la même Banque à New York où il a élaboré le document de stratégie de mise en application de la règlementation Bale II. A ce titre, il coordonnait 64 projets à travers le comité de coordination de Bale II pour la région Amérique
qui comprenait les directeurs du risque, finances, services juridiques, l’audit interne, les services informatiques et la conformité. Ancien banquier d’affaires Gabriel CURTIS a également été VicePrésident et Fondé de Pouvoir de Sterling Merchant Finance Limited, une Banque d’affaires opérant dans les pays émergents et basée à Washington, DC. Il était Conseiller Principal sur plusieurs mandats de privatisation dans les secteurs suivants : les télécommunications, les activités aéroportuaires et portuaires, le secteur financier, l’agro-industrie, et la pétrochimie. Ses missions l’ont conduit à exercer dans les Caraïbes et sur le continent africain y compris, l’Algérie, le Bénin, le Cameroun, le Congo, Madagascar, le Mali, le Rwanda, et le Togo. Il gérait les relations avec les cadres ministériels et présidentiels et les responsables de projet-pays. Il était également responsable du développement des affaires et assurait la représentation de la compagnie lors des réunions d’affaires et des assemblées annuelles d’organisations multilatérales comme la Banque Mondiale et la BAD.
PARCOURS
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Gabriel CURTIS L’ex DG de l’Agence de Promotion des Investissements est le nouveau Ministre en charge des Investissements et du Partenariat public-privé de la Guinée
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INDUSTRIE
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Le constructeur Volkswagen inaugure une usine de production au Rwanda Basé à Kigali, la capitale du Rwanda, ce site flambant neuf, produira dans quelques mois, plus de 5.000 véhicules par an, à commencer par des Polo et des Passat.
L
'usine a nécessité un investissement de 20 millions de dollars (plus de 17 millions d'euros) et va entraîner la création de plus de 1.000 emplois. Volkswagen, qui veut vendre des véhicules à des particuliers, souhaite aussi proposer localement des solutions de mobilité urbaine de type auto-partage.
Le Rwanda a un grand potentiel Le pays est jeune, moderne et avide de
mobilité individuelle", a commenté Thomas Schäfer, responsable de la région subsaharienne chez Volkswagen. Pays de 12 millions d'habitants, le Rwanda a aujourd'hui un taux d'équipement automobile relativement faible avec un peu plus de 200.000 voitures privées immatriculées depuis 1997 selon l'organisme de recouvrement des impôts. Volkswagen veut se développer en
Afrique Fin 2016, Volkswagen avait également effectué son retour au Kenya, un pays proche du Rwanda, en implantant une ligne d'assemblage dans la ville de Thika, près de la capitale Nairobi. La firme, qui veut "considérablement élargir son engagement en Afrique", possède aussi des usines de production en Afrique du Sud, au Nigeria et en Algérie. D'autres verront bientôt le jour... Sources : Volkswagen, Reuters
CONFERENCE
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Défis et Opportunités des Partenariats Publics-Privés en Afrique francophone Eversheds Sutherland, Business Africa et le CIAN ont organisé le 29 juin 2018 à Paris, une conférence intitulée « les PPP en Afrique francophone : Défis et opportunités », Cette conférence-débat a permis d’aborder des questions relatives aux conditions de réussite des PPP en Afrique francophone et notamment les contraintes financières, politiques et techniques qui jalonnent la vie d’un PPP.
L
e partenariat public-privé (PPP) est défini comme étant un mode de passation et de contractualisation par lequel une autorité publique (Etat, Collectivité Locale) fait appel à un partenaire privé qui s’engage à fournir un service global pouvant combiner financement, conception, réalisation, exploitation et maintenance d’une infrastructure conditionnés à l’atteinte de certains niveaux de performance du service. Un mode de financement privilégié Dans un contexte où la disponibilité de financement public est restreinte, ce mode de financement et de passation de la commande publique est de plus en
plus privilégié et constitue une nouvelle approche pour répondre favorablement au déficit en matière d’infrastructures structurantes de qualité. C’est l’un des meilleurs moyens de favoriser le développement, du fait de l’insuffisance des investissements, de la pression croissante qui s’exerce sur le budget des États et d’une préoccupation générale relative aux services fournis par des entreprises et organismes étatiques. Explorer les difficultés La conférence initiée par le Cabinet Eversheds Sutherland Paris a permis d’explorer les difficultés de montage de projets au regard du cadre légal et réglementaire applicable. D’éminents prati-
ciens des PPP parmi lesquels: Me Boris Martor, responsable du Desk Afrique du Cabinet Eversheds Sutherland Paris, Marie-Laure Mazaud, directrice générale déléguée de STOA, Constantin Esanou, directeur juridique de Bolloré, Olivier Stintzy, associé de Edifice Capital, Patrick Sevaistre membre du conseil d’administration du CIAN, Mamadou Sinsy Coulibaly, Président du Conseil National du Patronat Malien (CNPM) et Etienne Giros, Président du CIAN. Ces deux derniers ont signé, en marge de la conférence, un protocole d’accord pour soutenir “ RH Excellence Afrique”, un programme de renforcement des compétences porté par le CIAN. A.T
ENTREPRISE
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GROUPE INTELCIA :
une réussite africaine Si le voile s’est levé ces dernières années sur le métier de l’Outsourcing en Afrique francophone, l’horizon s’est également ouvert sur les perspectives de développement du groupe INTELCIA, un des acteurs majeurs du secteur. Derrière cette réussite, un entrepreneur au sens strict du terme, Karim Bernoussi. BUSINESS AFRICA l’a rencontré dans ses bureaux à Neuilly sur Seine, en région parisienne. Retour sur les grandes étapes du développement d’une entreprise de service, à vocation panafricaine.
T
out commence en l’an 2000, alors qu’il est Directeur Général pour l’Afrique du Nord de Microsoft, Karim Bernoussi investit avec quelques amis dans un centre d'appels en partenariat avec la société Transcom. Après son départ de Microsoft il rachète les parts du partenaire et renomme l’entreprise Intelcia. Pendant 3 ans, l’homme investit dans l'entreprise et recrute de hauts potentiels.
Premier succès
En 2010, il ouvre le capital à un fonds d'investissement et fait sa première acquisition : un centre de production à Casablanca. Intelcia augmente du coup son chiffre d'affaires qui atteint la barre des 20 millions d'euros et lui permet de figurer dans le viseur des grands donneurs d’ordre. C’est ainsi que l’entreprise arrivera à décrocher un contrat important avec l’opérateur Télécoms français SFR.
Ce partenariat accéléra sa croissance externe et lui ouvre les chemins de l’international. Il lui impose en même temps certaines exigences en termes de process et de qualité du service. Karim Bernoussi et ses équipes relèvent le défi et continue son ascension.
2012, année de la confirmation
Intelcia fait l’acquisition de Phone Marketing en France et fait monter son chiffre d’affaire à 54 millions d’euros en 2012. C'est également l'année où l’opérateur Free Mobile arrive sur le marché et casse les prix. Cette baisse des tarifs va impacter négativement sur le secteur des Télécoms mais n’entame pas la dynamique impulsée par le Groupe. Intelcia redéfinit sa stratégie et s’installe en Afrique subsaharienne. D'abord au Cameroun en 2015, puis au Sénégal 2016 et en Côte d'Ivoire l'année d'après. Le Groupe fait l'acquisition d’ATENTO au Maroc et confirme
sa vocation panafricaine. C’est alors que le groupe ALTICE, rentre dans le capital à hauteur de 65 %. Un support qui permettra à Karim Bernoussi et ses équipes d'acquérir 2 sites à l'île Maurice et 2 sites à Madagascar et d’accélérer le développement du groupe à l’international. L’ouverture d’un premier site au Portugal est d’ailleurs prévue en 2018. Aujourd'hui le groupe Intelcia couvre 7 pays, compte environ 12000 collaborateurs répartis sur 25 sites et 200 millions d'euros de chiffre d'affaires. Une belle réussite en somme. Mais pour Karim Bernoussi, rien n'est définitivement acquis, "c'est un combat de tous les jours, il faut savoir rester humble. Ce qui nous caractérise, c'est de ne pas avoir la rentabilité comme seule priorité, nous avons investi sur les ressources humaines, sur la confiance de nos clients " précise til. N’empêche, l’entreprise qu’il a créée est devenue en l’espace de quelques années, une véritable référence africaine.
ENTREPRISE
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Premier employeur des sénégalais à Casablanca
Ka rim BER NO USSI F o n da t eu r et P ré s id en t d u G r o up e I NT E L CI A
Un groupe diversifié
bien d’autres services.
Le Groupe Intelcia est présent sur plu-
Et en terme de secteur d'activité il y'a
sieurs métiers, le service-client tradi-
bien sûr le secteur des Télécoms mais
tionnel, le support technique, la vente
aussi le e - commerce, la distribution,
de programme de fidélisation, le BPO
les médias, la finance et même le tou-
financier, les enquêtes d'opinions et
risme.
Karim Bernoussi n’est pas peu fier des origines diverses de ses collaborateurs et de la politique de mobilité des ressources humaines que l’entreprise a su instaurer. Le Groupe INTELCIA est connu pour être le premier employeur de la communauté sénégalaise établie dans la ville de Casablanca. Sur le développement du métier de l'externalisation en support aux clients en Afrique, l’entrepreneur a un avis plutôt mitigé « L’outsourcing, c'est pour le client une meilleure maîtrise en coût et en temps. Mais les entreprises africaines sont encore timides. L'essentiel de nos clients est européen ». Sur le plan des infrastructures Télécoms, il n’y a pas, selon lui, de problèmes particuliers, c’est surtout au niveau de la fourniture régulière de l'électricité qu’il y’aurait des efforts à faire, des coupures électriques sont en effet assez courantes dans certains pays. Concernant les réformes à mettre en œuvre pour booster le secteur, Karim Bernoussi estime qu’il faut une volonté politique forte, à l’image du Maroc qui a su adopter des mesures incitatives fiscales ou des exonérations de charges pour accélérer le développement du secteur. « Mais le plus important c'est d'avoir un environnement économique et juridique stable et sécurisant pour entreprendre. Car nous évoluions dans un secteur très pourvoyeur d'emplois, qui peut contribuer à créer une classe moyenne africaine ». conclut-il. A.C. Diallo
L’INTERVIEW
MAGAZINE BUSINESS AFRICA
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Muriel DUBOIS
Responsable du développement Afrique Sciences Po Executive Education « Il y a un véritable engouement pour nos formations en Afrique » Muriel DUBOIS a en charge le développement de Sciences Po Executive Education en Afrique. A ce titre, elle coordonne depuis Paris les différents programmes de formation pour cadres et dirigeants de la prestigieuse école sur le continent. Pour BUSINESS AFRICA, elle explique les spécificités de l’offre de formation destinée aux africains. Pouvez-vous nous présenter Sciences Po Executive Education ? Sciences Po Executive éducation fait partie du groupe Sciences Po. Notre cible sont les cadres du secteur privé et public qui possèdent au minimum dix ans d’expérience professionnelle ainsi qu’une expérience en management des équipes. Les participants à ces formations viennent de partout dans le monde. Vous êtes responsable du développement de Sciences Po Executive Education sur l’Afrique, au fait pour quoi l'Afrique ? Je dirai dans l’absolu, pourquoi pas l'Afrique ? L'Afrique n'est pas différente des autres continents. En fait nous avons engagé une internationalisation de notre développement depuis quelques années déjà. On a également noté qui y avait une très forte demande du continent africain en formation continue. Ceci est dû certainement aux problèmes et conflits que l’Afrique a connus. A cela, il faut ajouter le fait que la formation initiale, dans certains pays africains, n'est pas toujours adaptée. En
somme, il y a eu une conjonction de faits qui ont conduit les dirigeants de Sciences Po à envisager l'ouverture vers l'Afrique. Comment votre présence est elle structurée ? On a aujourd'hui 29 partenariats académiques avec des universités et écoles africaines. On a ouvert très récemment le premier bureau de représentation au Kenya. Pourquoi le Kenya me diriez - vous, simplement parce que l'Afrique est multiple et ne se limite pas à la partie francophone. On a une offre dédiée à l'Afrique mais le public africain est de plus en plus fréquent dans nos autres formations. Nous avons des formations diplômantes mais également des formations certifiantes comme le certificat Lead campus opéré par l'AFD l'université de Cap Town et l’Institut Supérieur de Management (ISM) de Dakar. Les thématiques du certificat Lead campus sont le leadership, la RSE etc...
Nous avons également des formations sur-mesure que l'on opère directement sur place. A ce titre, nous venons de monter un certificat en Management des Ressources Humaines avec le patronat de Côte d’Ivoire et Réseau Ivoirien des Gestionnaires des Ressources Humaines (RIGRH). Sentez-vous qu'il y a en Afrique un réel engouement pour ce type de formation ? Oui il y a de l'engouement car les choses changent en Afrique. Nous faisons des formations en politiques publiques car nous ne sommes pas une école de commerce. Par ailleurs nos formations ont un certain coût et les demandes ne sont pas toujours les mêmes. Il faut rappeler que la principale particularité de Sciences Po, c’est sa pluridisciplinarité. Nos programmes peuvent s’appuyer sur un grand nombre de spécialisations. Ainsi, nous pouvons proposer à nos participants une grande diversité d’intervenants, tant sur le plan académique que professionnel. Interview réalisée par A.S. Touré
L’INTERVIEW
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MAGAZINE BUSINESS AFRICA
Muriel DUBOIS
Responsable du développement Afrique Sciences Po Executive Education
FORMATION
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ENKO EDUCATION ouvre 2 nouvelles écoles au Mali et au Burkina Faso Le groupe d’écoles internationales Africaines Enko Education a annoncé le lancement de deux nouveaux établissements pour la rentrée de septembre 2018 : Enko Bamako International School à Bamako, Mali et Enko Ouaga International School à Ouagadougou, Burkina Faso. Ces nouveaux lancements s’ancrent dans la vision d’Enko Education d’accroître l’accès à une éducation internationale de qualité pour les élèves du continent.
Cyrille NKONTCHOU Co-fondateur de ENKO EDUCATION
FORMATION
MAGAZINE BUSINESS AFRICA
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Des partenaires de référence
Baccalauréat International, une ré-
d’Enko Education, diplômé d’HEC et
Pour l’ouverture des écoles de Ba-
ment secondaire.
“Avec ces deux nouvelles écoles,
mako et Ouagadougou, Enko Education
s’est
associé
à
des
partenaires locaux de référence.
Il s’agit, respectivement de Messieurs Mossadeck Bally, PDG du
groupe Azalaï Hôtels et Lassine Diawara, Président de MABUCIG et
Président du Conseil d’Administration de Bank Of Africa Burkina Faso.
“ Il existe une importante demande
pour une éducation de haute qualité au Mali. Enko Education apporte
férence mondiale dans l’enseigne-
du MIT.
En enrichissant l’offre éducative du
Enko Education est fier de poursui-
cation espère offrir à un plus grand
cès aux meilleures universités du
Burkina Faso et du Mali, Enko Edunombre de talents africains l’oppor-
vre sa mission, celle d’accroître l’acmonde à travers une éducation
tunité de révéler leur potentiel et de
d’excellence en Afrique” poursuit
universités du monde.
Président d’Enko Education, di-
partir étudier dans les meilleures Les diplômés du Baccalauréat Inter-
national obtiennent en effet les meilleurs taux d’admission aux grandes universités du monde.
Cyrille Nkontchou, Fondateur et
plômé des prestigieuses écoles Sciences Po en France et Harvard
aux Etats Unis.
30 ouvertures d’écoles pour les 5
une alternative complémentaire aux
Un programme d’excellence
comme privés, en offrant des pro-
En 2017, la première promotion
Le réseau Enko Education compte
dans le monde entier et adapté au
sités aussi prestigieuses que Yale
meroun, en Côte d’Ivoire, au Séné-
systèmes scolaires maliens, publics grammes internationaux reconnus
contexte local.” a exprimé M. Mossadeck Bally, partenaire d’Enko Ba-
prochaines années
d’élèves Enko a intégré des univerUniversity aux Etats-Unis, Sciences Po en France, l’Université de To-
mako International School au Mali.
ronto au Canada, l’African Leader-
time que Enko Ouaga International
“Nous avons conçu un modèle inno-
Quant à M. Lassine Diawara, il es-
aujourd’hui 12 écoles situées au Cagal, au Mozambique, en Afrique du Sud, au Burkina Faso et au Mali. Dans les cinq prochaines années,
ship University au Rwanda.
Enko Education prévoit d’ouvrir 30
School donne “l’opportunité aux
vant d’écoles internationales afri-
Fondé en 2013, le Groupe a pour
plein potentiel et de devenir les lea-
expérience pédagogique unique
jeunes burkinabè de réaliser leur
ders de demain.”
nous
offrons
une
menant à des diplômes mondialed’orientation
Ces deux écoles seront les premières de leur pays à offrir les presprogrammes
:
ment reconnus. Notre programme
Une première du genre
tigieux
caines
du
accompagne
nos
élèves dans leur candidatures universitaires et le financement de leurs études” explique Eric Pignot,
Fondateur et Directeur Général
écoles internationales en Afrique.
objectif l’accès à une éducation internationale de qualité pour les jeunes en Afrique.
Pour cela, Enko Education s’appuie sur les programmes éducatifs du
Baccalauréat International pour révéler les jeunes talents africains et
leur permettre d’intégrer les meilleures universités du monde.
ANALYSES
MAGAZINE BUSINESS AFRICA
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"L'Afrique à l'heure des choix"
Ibrahim Assane Mayaki livre ses analyses Dans son essai L'Afrique à l'heure des choix, préfacé par l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, Ibrahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, l'agence de développement de l'Union africaine, livre une analyse sans complaisance de la situation de l'Afrique. Et propose des pistes de réforme qui permettront au continent de gagner la bataille pour une insertion réussie dans la mondialisation.
I
brahim Assane Mayaki, Secrétaire exécutif du NEPAD, l'agence de développement de l'Union africaine, vient de publier son dernier ouvrage “L'Afrique à l'heure des choix” aux éditions Armand Colin.
Succès économiques indéniables Les fortes turbulences économiques engendrées par la crise financière de 2008 continuent de déplacer le centre de gravité de l’économie mondiale. Si elle veut peser dans l’ordre mondial qui se dessine, l’Afrique ne peut plus s’exonérer de la question de son enrichissement économique. Car si la dernière décennie de croissance a vu naître le concept très à la mode d’afro-optimisme, on ne peut éluder le fait que l’Afrique abrite toujours près de 400 millions de personnes vivant dans une extrême pauvreté et qu’elle ne compte que très peu dans l’économie mondiale. L’Afrique recèle pourtant plusieurs exemples de succès économiques. Quant aux solutions techniques aux défis du continent, elles sont connues. Si elles ne prennent pas, ce n’est ni par manque d’argent ni par manque de bonne volonté. C’est parce qu’il n’y a pas suffisamment de pays dont les institutions sont à la hauteur de ces défis.
Leurs meilleurs cerveaux sont allés chercher ailleurs ce qu’ils ne pensaient pas pouvoir trouver en Afrique. L’Afrique doit faire son examen de conscience
Absence de diagnostic propre L’absence de diagnostic propre a très souvent été la cause essentielle de l’échec des politiques de développement tentées un peu partout en Afrique. La tâche de gouverner est complexe et demande que les meilleurs s’y consacrent. Trop de pays n’ont pas les ressources humaines nécessaires.
Ce livre s’adresse aux jeunes générations qui, dans dix ans, gouverneront l’Afrique. Alors que l’Afrique a entamé sa transition démographique, nos dirigeants actuels, dont une large majorité ne seront plus aux commandes en 2028, devraient avoir pour objectif essentiel de préparer l’avenir. Pourtant, trop d’États africains ne sont pas en phase avec la rapidité à laquelle les sociétés changent : de nombreuses transitions politiques chaotiques s’annoncent, qui peuvent mettre en péril des années de progrès. Dix ans, c’est le temps dont l’Afrique dispose pour faire son examen de conscience et se réformer. Ibrahim Assane Mayaki donne les clés aux futurs dirigeants pour bâtir une unité panafricaine et renforcer les institutions. Cette feuille de route est à l’usage de toute personne mobilisée pour l’avenir du continent.
ANALYSES
MAGAZINE BUSINESS AFRICA
Ibrahim Assane Mayaki
Secrétaire exécutif du NEPAD et auteur de l’ouvrage “L’Afrique à l’heure des choix”
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Le Magazine de la nouvelle élite économique africaine
businessafricamag.com Bureau Afrique: ACI 2000 - BP: E5081 Bamako - Mali Tel: (+223) 92-64-18-98 Représentation Europe: 4 rue Froidevaux 75014 Paris - France Tel: 01-43-21-96-05
Fondateur et Directeur de la Publication Abba Singoro TOURE Directrice de la Rédaction Anne Cécile DIALLO Commercial et Abonnement Marcel KOUADIO
Reportages Fatou DIOP Maquette Issa CISSE Tirage moyen: 3000 exemplaires Email : businessafrica01@gmail.com Siteweb: businessafricamag.com
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