Edito rial
Sommaire EDITO
Le chemin à poursuivre
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DOSSIER : MISE EN DEBAT Déclaration universelle sur la laïcité au XXIe siècle Réactions
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A CONTRE-COURANT Ce qu’un conte nous enseigne
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A LIRE Idées reçues sur la laïcité
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DANS NOS ARCHIVES
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PORTAIL Un modèle laïque universel ? Des laïcités dans le monde !
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EN MOUVEMENT Parrainage d’enfants... et la vie reprend
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ECHOS LAÏQUES DE VOS ACTIVITES BRUXELLOISES
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Depuis sa mise en œuvre progressive et sa reconnaissance, la laïcité philosophique1 a contribué de manière importante au développement de la laïcité politique en Belgique. Ces dernières décennies, le mouvement laïque, dans un travail commun avec différentes tendances progressistes, a en effet rendu possible différentes avancées sur de grands débats de société (contraception, avortement, euthanasie, droits des couples homosexuels, droits des minorités…). Ainsi nous avons participé à la mise en oeuvre d'une société plus soucieuse de respecter la liberté de conscience de chacun, l'autonomie du politique à l'égard des normes particulières et la non-discrimination des êtres humains. Partout dans le monde, et sans être nommés ainsi, des processus de laïcisation existent, s'appuyant sur la même aspiration des individus et des peuples à la liberté et à l'une de ses dimensions : la liberté de conscience, celle de croire ou de ne pas croire. Cette aspiration universelle est présente au-delà des identités, des cultures, des contextes historiques, sociaux et politiques particuliers. Mais l'actualité récente nous a encore montré, s'il en était besoin, que les valeurs que nous portons et partageons avec d'autres sont plus que jamais à défendre. L'effarante polémique des caricatures de Mahomet illustre à nouveau la difficulté des démocrates laïques à se faire entendre, ici comme ailleurs. Aujourd'hui comme hier, certains brandissent la malédiction du “sans-frontiérisme”2et invoquent une incompatibilité intrinsèque entre certaines valeurs universelles et le pluralisme des cultures, le plus souvent pour mieux servir des politiques qui ne visent pas le respect de la dignité humaine. Les extrémismes de tous bords, qu'ils soient politiques ou religieux, les pouvoirs autoritaires et dictatoriaux en mal de légitimité, instrumentalisent ces théories pour mieux arriver à leurs fins. Le pluralisme grandissant du monde dans lequel nous vivons ne doit pas nous pousser au repli, à la peur. Ce contexte nous invite au contraire à jouer chaque jour davantage un rôle de passeurs de frontières pour “sortir du dilemme que constitue soit la référence à un universalisme en fait autocentré et dominateur, soit l'acceptation différentialiste, dans une logique d'équivalence, de tous les particularismes culturels, sans se préoccuper de leurs conséquences sur les droits fondamentaux.”3
Bruxelles Laïque est reconnue comme association d’éducation permanente et bénéficie du soutien du Ministère de la Communauté française, Direction Générale de la Culture et de la Communication, Service de l’Education permanente.
Est-ce à dire qu'il faut pour cela nier notre identité, nos identités particulières ? Loin s'en faut… C'est forts des identités multiples qui nous traversent et en empruntant à chacune d'elles ce qui nous permet de tendre vers l'universel, que nous pourrons ensemble construire un monde où “la pluralité des conceptions du monde ne doit pas apparaître comme une menace mais plutôt comme une véritable richesse”. (Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle).
Bruxelles Laïque asbl Avenue de Stalingrad, 18-20 - 1000 Bruxelles Tél.: 02/289 69 00 Fax: 02/502 98 73 E-mail: bruxelles.laique@laicite.be www.brux.laicite.be
Ariane HASSID Présidente
Conception de vie fondée sur des valeurs positives (libre examen, émancipation, citoyenneté, justice) dégagées de toute référence surnaturelle, religieuse et magique. 2 A bout Portant d'Alain Finkielkraut, Le Soir, mardi 7 février 06. 3 Jean Baubérot, Une société muticulturelle jusqu'où ?, article publié dans LES CAHIERS FRANÇAIS, n°316, sept-oct 2003. 1
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DOSSIER : MISE EN DÉBAT Le défi est fort et les inquiétudes, les hésitations de certains devant cette mutation ne sont pas sans fondement. Mais il ne faut ni brader ni réduire une valeur qui pourrait perdre en profondeur ce qu'elle gagnerait en extension.(…) Au contraire, les solutions neuves que nous devons porter à l'échelle de la planète doivent sauvegarder, renouveler l'ensemble des valeurs historiquement portées par la laïcité, non seulement la liberté de conscience mais aussi la liberté de penser, non seulement la liberté de religion mais aussi celle de l'agnosticisme et de l'athéisme plus menacée peut-être qu'on ne le pense souvent.”5 Ainsi dans son contenu, la Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle, tout en rappelant les principes fondamentaux, pose la laïcité comme élément clef de la vie démocratique, comme moyen pour mieux réaliser les droits de l'homme. En
mettant en avant les processus de laïcisation existant dans diverses cultures et civilisations, la Déclaration ne définit pas un modèle de laïcité idéale que l'on mettrait ensuite en contraste avec des cultures réelles. Elle permet ainsi d'éviter l'instrumentalisation, et a fortiori la critique, de la laïcité comme “masque de la domination des dominants”6 et de remettre au centre des débats sa vocation de cadre garant des conditions démocratiques nécessaires à la conduite d'un débat public qui participe à la construction de l'universel, du bien commun et d'un vivre ensemble harmonieux.
Sophie LEONARD
Déclaration universelle
sur la laïcité au XXIe siècle
Fin 2003, le dossier de notre trimestriel s'interrogeait : La laïcité a-t-elle mal à son universalité ? Deux ans et des poussières plus tard, une Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle apporte un souffle d'air nouveau à notre réflexion et une note d'optimisme dans un contexte, osons le dire, parfois un peu morose… Une goutte d'eau dans l'océan ? Peut-être, mais à l'heure où les postures intellectuelles figées et les affrontements stériles mettent souvent à mal toute possibilité de débattre sereinement, une telle invitation à un dialogue international méritait d'être soulignée. Initiée par trois universitaires de trois continents différents1, la Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle a rassemblé autour d'un processus collectif des dizaines d'universitaires partout dans le monde et est aujourd'hui signée par plus de deux cents personnalités académiques2 issues d'une trentaine de pays différents. Rendue publique au Sénat français, le 9 décembre 2005 (cent ans après le vote d'une certaine loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat), par le sociologue protestant Jean Baubérot3, cette déclaration a depuis lors fait l'objet d'une présentation dans
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différents pays. (Elle a notamment été présentée en Belgique à l'issue d'un colloque organisé par le CIERL4). La Déclaration est aujourd'hui traduite dans plusieurs langues : anglais, arabe, espagnol, français, vietnamien… Si nous avons souhaité publier cette Déclaration dans les pages de notre trimestriel et modestement élargir la mise en débat de ce texte, c'est parce que cette démarche nous semble intéressante tant au niveau de son intention que de son contenu. Dans son intention, la Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle est d'abord la traduction de la nécessité d'un débat international sur la laïcité au regard des enjeux d'un siècle nouveau, à savoir notamment la mondialisation et la multiculturalité grandissante de nos sociétés. Pour garder sa visée universaliste, la laïcité ne peut faire l'impasse sur ce débat. Ainsi, pour Jean Baubérot, initiateur français de la démarche, “ou le terme de laïcité fait sens à un niveau mondial, et peut constituer une référence partagée, un idéal commun, ou il devient de plus en plus résiduel et nostalgique.
Jean Baubérot (Ecole Pratique des Hautes Etudes, France) , Roberto Blancarte (Collegio de Mexico), Micheline Milot (Université du Québec à Montréal). 2 Pour accéder à la liste des signataires, vous pouvez consulter le site de l'AIDH : http://www.aidh.org/txtref/2005/laicite-proj-decla.htm. 3 Jean Baubérot est titulaire de la chaire “Histoire et sociologie de la laïcité” à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (Sorbonne) à Paris. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la laïcité : Vers un nouveau pacte laïque (Le Seuil, 1990) ; Laïcité1905-2005 entre passion et raison (Le Seuil, 2004), La laïcité à l'épreuve : Religions et Libertés dans le monde (ouvrage collectif, Universalis, 2004)… Il a participé à la Commission de réflexion sur l'application du principe de laïcité dans la République (Commission Stasi) et fut le seul à s'abstenir sur la proposition de loi sur les signes religieux à l'école. 4 Centre interdisciplinaire d'étude des religions et de la laïcité (CIERL) - Université Libre de Bruxelles. 5 Jean Baubérot, La laïcité à l'épreuve des Droits de l'Homme, texte introductif de La laïcité à l'épreuve : Religions et Libertés dans le monde, éditions Universalis, 2004. 6 Jean Baubérot, Une société muticulturelle, jusqu'où ?, article publié dans LES CAHIERS FRANÇAIS n°316, septoct 2003. 1
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déclaration universelle
Principes fondamentaux Article 1 Tous les êtres humains ont droit au respect de leur liberté de conscience et de sa pratique individuelle et collective. Ce respect implique la liberté d'adhérer à une religion ou à des convictions philosophiques (notamment l'athéisme et l'agnosticisme), la reconnaissance de l'autonomie de la conscience individuelle,
de la liberté personnelle des êtres humains des deux sexes et leur libre choix en matière de religion et de conviction. Il implique également le respect par l'État, dans les limites d'un ordre public démocratique et du respect des droits fondamentaux, de l'autonomie des religions et des convictions philosophiques.
Article 2 Pour que les États soient en mesure d'assurer un traitement égal des êtres humains et des différentes religions et convictions (dans les limites indiquées), l'ordre politique doit être libre d'élaborer des normes collectives sans qu'une religion ou conviction particulière ne domine le pouvoir et les institutions publiques. L'autonomie de l'État implique donc la
sur la laïcité au XXIe siècle
dissociation de la loi civile et des normes religieuses ou philosophiques particulières. Les religions et les groupes de convictions peuvent librement participer aux débats de la société civile. En revanche, ils ne doivent en aucune façon, surplomber cette société et lui imposer a priori des doctrines ou des comportements.
DECLARATION UNIVERSELLE Préambule Considérant la diversité religieuse et morale croissante, au sein des sociétés actuelles et les défis que rencontrent les États modernes pour favoriser le vivreensemble harmonieux; considérant également la nécessité de respecter la pluralité des convictions religieuses, athées, agnostiques, philosophiques, et l'obligation de favoriser, par divers moyens, la délibération démocratique pacifique; considérant enfin que la
sensibilité croissante des individus et des peuples aux libertés et aux droits fondamentaux invite les États à veiller à l'équilibre entre les principes essentiels qui favorisent le respect de la diversité et l'intégration de tous les citoyens à la sphère publique, nous, universitaires et citoyens de différents pays, proposons à la réflexion de chacun et au débat public, la déclaration suivante:
Article 3 L'égalité n'est pas seulement formelle, elle doit se traduire dans la pratique politique par une vigilance constante pour qu'aucune discrimination ne soit exercée contre des êtres humains, dans l'exercice de leurs droits, en particulier de leurs droits de citoyens, quelle que soit leur appartenance ou leur non-appartenance à
une religion ou à une philosophie. Pour que soit respectée la liberté d'appartenance (ou de non appartenance) de chacun, des “accommodements raisonnables” peuvent s'avérer nécessaires entre les traditions nationales issues de groupes majoritaires et des groupes minoritaires.
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déclaration universelle
La laïcité comme principe fondamental des États de droit
Des débats de la laïcité
Article 4
Article 8
Nous définissons la laïcité comme l'harmonisation, dans diverses conjonctures socio-historiques et géopolitiques, des trois principes déjà indiqués : respect de la liberté de conscience et de sa pratique individuelle et
collective ; autonomie du politique et de la société civile à l'égard des normes religieuses et philosophiques particulières ; non-discrimination directe ou indirecte envers des êtres humains.
L'organisation publique du calendrier, les cérémonies officielles d'enterrement, l'existence de “sanctuaires civiques” liés à des formes de religion civile et, d'une manière générale, l'équilibre entre ce qui est issu de l'héritage historique et ce qui est accordé au pluralisme actuel en
processus s'effectue en lien étroit avec la formation de tout État moderne qui entend assurer les droits fondamentaux de chaque citoyen. Des éléments de laïcité apparaissent donc nécessairement dans toute société qui veut harmoniser des rapports sociaux marqués par des intérêts et des conceptions morales ou religieuses plurielles.
Article 9
Article 5 En effet, un processus de laïcisation émerge quand l'État ne se trouve plus légitimé par une religion ou une famille de pensée particulière et quand l'ensemble des citoyens peuvent délibérer pacifiquement, en égalité de droits et de dignité, pour exercer leur souveraineté dans l'exercice du pouvoir politique. En respectant les principes indiqués, ce
femmes, aux questions de l'éducation des enfants, aux mariages mixtes, à la condition des adeptes de minorités religieuses ou non religieuses, des “incroyants“ et de ceux qui critiquent la religion.
Article 10
Article 6 La laïcité, ainsi conçue, constitue un élément clef de la vie démocratique. Elle imprègne inéluctablement le politique et le juridique, accompagnant en cela
Le respect concret de la liberté de conscience, l'autonomie du politique et de la société à l'égard de normes particulières, la non-discrimination doivent s'appliquer aux nécessaires débats concernant les rapports du corps à la sexualité, à la maladie et à la mort, à l'émancipation des
matière de religion et de conviction dans une société donnée, ne peuvent être considérés comme réglés de façon immuable et rejetés dans l'impensé. Cela constitue, au contraire, l'enjeu d'un débat laïque, pacifique et démocratique.
l'avancée de la démocratie, la reconnaissance des droits fondamentaux et l'acceptation sociale et politique du pluralisme.
L'équilibre entre les trois principes constitutifs de la laïcité constitue également un fil directeur pour les débats démocratiques sur le libre exercice du culte, la liberté d'expression, de manifestation des convictions religieuses et philosophiques, le prosélytisme et ses
limites par respect de l'autre, les interférences et les distinctions nécessaires entre les divers domaines de la vie sociale, les obligations et les accommodements raisonnables dans la vie scolaire ou professionnelle.
Article 7 La laïcité n'est donc l'apanage d'aucune culture, d'aucune nation, d'aucun continent. Elle peut exister dans des conjonctures où le terme n'a pas été traditionnellement utilisé. Des processus
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de laïcisation ont eu lieu, ou peuvent avoir lieu, dans diverses cultures et civilisation, sans être forcément dénommés comme tel.
Article 11 Les débats sur ces différentes questions mettent en jeu la représentation de l'identité nationale, les règles de santé publique, les conflits possibles entre la loi civile, les représentations morales particulières et la liberté de choix
individuel, le principe de compatibilité des libertés. Dans aucun pays ni aucune société il n'existe de laïcité absolue; pour autant les diverses réponses apportées ne sont nullement équivalentes en matière de laïcité.
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La laïcité et les défis du XXIe siècle Article 12 En effet, la représentation des droits fondamentaux a beaucoup évolué depuis les premières proclamations des droits (à la fin du XVIIIe siècle). La signification concrète de l'égale dignité des êtres humains et de l'égalité des droits est en jeu dans les réponses données. Or le cadre étatique de la laïcité fait face aujourd'hui
Article 16 aux problèmes des statuts spécifiques et du droit commun, des divergences entre la loi civile et certaines normes religieuses et de conviction, de la compatibilité entre les droits des parents et de ce que les conventions internationales considèrent comme les droits de l'enfant, ainsi que du droit au “blasphème“.
Article 13 Par ailleurs, dans différents pays démocratiques, le processus historique de laïcisation, semble être arrivé, pour de nombreux citoyens, à une spécificité nationale dont la remise en cause suscite des craintes. Et plus le processus de laïcisation a été long et conflictuel, plus la
certaines sociétés, la laïcité ne signifie pas l'abolition de la religion mais la liberté de choix en matière de religion. Cela implique aujourd'hui encore, là où cela est nécessaire, de déconnecter le religieux des évidences sociales et de toute imposition politique. Mais qui dit liberté de choix dit également libre possibilité d'une authenticité religieuse ou convictionnelle.
Article 15 Religions et convictions philosophiques constituent alors socialement des lieux de ressources culturelles. La laïcité du XXIe siècle doit permettre d'articuler diversité culturelle et unité du lien politique et social, tout comme les laïcités historiques ont dû apprendre à concilier les diversités religieuses avec l'unité de ce lien. C'est à partir de ce contexte global qu'il faut analyser l'émergence de nouvelles formes de religiosités, qu'il s'agisse de bricolages
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unilatéralement les racines. Cette situation nous incite à faire preuve de créativité, dans le cadre de la laïcité, pour inventer de nouvelles formes du lien politique et social capables d'assumer cette nouvelle conjoncture, de trouver de nouveaux rapports à l'histoire que nous construisons ensemble.
Article 17 peur du changement peut se manifester. Mais de profondes mutations sociales s'effectuent et la laïcité ne saurait être rigide ou immobile. Il faut donc éviter crispations et phobies, pour savoir trouver des réponses nouvelles aux défis nouveaux.
Article 14 Là où ils ont eu lieu, les processus de laïcisation ont correspondu historiquement à un temps où les grandes traditions religieuses constituaient des systèmes d'emprise sociale. La réussite de ces processus a engendré une certaine individualisation du religieux et du convictionnel, qui devient alors une dimension de la liberté de choix personnel. Contrairement à ce qui est craint dans
La croyance que le progrès scientifique et technique pouvait engendrer du progrès moral et social se trouve, aujourd'hui, en déclin ; cela contribue à rendre l'avenir incertain, la projection dans cet avenir plus difficile, les débats politiques et sociaux moins lisibles. Après les illusions du progrès, on risque de privilégier
entre traditions religieuses, de mélanges de religieux et de non-religieux, de nouvelles expressions religieuses, mais aussi de formes diverses de radicalismes religieux. C'est également dans le contexte de l'individualisation qu'il faut comprendre pourquoi il est difficile de réduire le religieux au seul exercice du culte et pourquoi la laïcité comme cadre général d'un vivre-ensemble harmonieux est plus que jamais souhaitable.
Les différents processus de laïcisation ont correspondu aux différents développements des États. Les laïcités ont pris, d'ailleurs, des formes diverses suivant que l'État se montrait centralisateur ou fédéral. La construction de grands ensembles supra étatiques et le relatif mais réel détachement du juridique par rapport à l'étatique créent une nouvelle donne. L'État, cependant, se trouve peutêtre plus dans une phase de mutation que de véritable déclin. Tendanciellement, il agit moins dans la sphère du marché et
perd, au moins partiellement, le rôle d'État providence qu'il a plus ou moins revêtu dans beaucoup de pays. En revanche, il intervient dans des sphères jusqu'alors considérées comme privées, voire intimes et répond peut-être encore plus que par le passé à des demandes sécuritaires, dont certaines peuvent menacer les libertés. Il nous faut donc inventer de nouveaux liens entre la laïcité et la justice sociale, la garantie et l'amplification des libertés individuelles et collectives.
Article 18 Tout en veillant à ce que la laïcité ne prenne elle-même, dans ce nouveau contexte, des aspects de religion civile où elle se sacraliserait plus ou moins, l'apprentissage des principes inhérents à la laïcité peut contribuer à une culture de paix civile. Ceci exige que la laïcité ne soit pas conçue comme une idéologie anticléricale ou intangible. C'est une conception laïque,
dynamique et inventive qui donnera une réponse démocratique aux principaux défis du XXIe siècle. Cela lui permettra d'apparaître réellement comme un principe fondamental du vivre-ensemble dans des contextes où la pluralité des conceptions du monde ne doit pas apparaître comme une menace mais plutôt comme une véritable richesse.
Pour avoir accès aux différents commentaires qui ont accompagné la signature de certaines personnes à la Déclaration et qui en constituent les annexes et une première mise en débat: voir le site de l'AIDH : http://www.aidh.org/txtref/2005/laicite-proj-decla.htm
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conception de vie fondée sur le libre examen, récusant la pertinence du magique, du religieux et d'une prétendue “Révélation” en tant que source de vérité ou fondement de la morale.
ILS ONT RÉAGI... La Déclaration n’est pas un texte péremptoire. Sa vocation est la mise en débat public. A cette intention, nous avons sollicité l’avis de différentes personnes. Nous vous transmettons ici les réactions qui nous sont parvenues. D'autres intervenants ont marqué leur intérêt, mais n'ont pas eu la possibilité de nous répondre dans les temps impartis. Considérons donc ce qui suit comme une première étape à laquelle d'autres suivront sans nul doute.
“(…) si nous voulons qu'une vision philosophique (…) ait également droit de cité et continue à féconder la démocratie, la définition de la Déclaration ne peut nous satisfaire totalement (…)” Philippe GROLLET Président du Centre d’Action Laïque
Le 28 janvier 2006, le conseil d'administration du CAL décidait unanimement d'adhérer à la Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle moyennant une observation que nous proposions d'inclure à cette déclaration. Il est, en effet, remarquable que ce texte d'origine française - mais à la rédaction duquel ont collaboré quelques intellectuels d'autres pays- réalise un véritable souci d'appréhension de la laïcité, indépendamment du contexte francofrançais et de la loi du 9 décembre 1905.
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On sait que le concept de “laïcité” se heurte à un véritable problème de langue. Le terme “laïcité” n'a pas d'équivalent en anglais, ni en allemand, ni en russe et moins encore en arabe ou en chinois. En anglais, notamment, on recourra au terme “secularism” pour évoquer la “laïcité politique” et plus volontiers à “humanism” pour l'évocation d'une conception philosophique faisant l'économie du divin. Et la situation est encore plus complexe dans les langues germaniques. Constatons tout simplement en Belgique que nos homologues flamands de l'Unie Vrijzinnige Verenigingen parleront de Vrijzinigheid quand il s'agit de définir la
Le mérite de la présente Déclaration est de bien cadrer les exigences d'une laïcité politique qui reconnaissent à chaque être humain la liberté de conscience dont la liberté de religion et de conviction, l'athéisme et l'agnosticisme sont des cas d'application. Le concept d'impartialité de l'Etat en matière de convictions, que nous considérons comme une des caractéristiques essentielles de la laïcité institutionnelle, est bien souligné dès l'article premier et encore précisé à l'article deux qui énonce qu'aucune religion ou conviction particulière ne peut dominer le pouvoir et les institutions publiques, tandis que l'article trois condamne toute discrimination des êtres humains sur pied de leur appartenance ou non-appartenance à une religion ou à une philosophie. La déclaration a aussi le mérite d'insister sur le fait que l'organisation publique du calendrier, les cérémonies officielles, les débats concernant les rapports au corps, à la sexualité, à la maladie, à la mort, au statut de la femme, à l'éducation, à la dissidence religieuse et à l'incroyance doivent appliquer concrètement les principes de liberté de conscience, de non-discrimination et de l'autonomie du politique et de la société à l'égard de normes particulières. La Déclaration fait aussi, à très juste titre, référence au droit au “blasphème”. Enfin, et c'est cela sans doute son plus grand mérite, la Déclaration rend compte de ce que la laïcisation des différents pays s'est
construite au cours d'un processus historique long, conflictuel et pas nécessairement abouti. Et la Déclaration s'achève sur un appel à ce que la laïcité n'adopte pas ellemême des aspects de religion civile et qu'elle ne soit pas conçue comme une idéologie anticléricale ou intangible, mais comme un principe fondamental du vivre-ensemble. Cette conclusion est parfaite… pour autant bien sûr qu'il soit clair aux yeux de chacun que la laïcité dont on parle est bien précisément la laïcité politique, c'est-à-dire le principe qui fait obligation au pouvoir public de garantir “la dignité de la personne et des droits humains assurant à chacun la liberté de pensée et d'expression, ainsi que l'égalité de tous devant la loi sans distinction” dans un espace public impartial (tel que nous le retrouvons au premier alinéa de l'article 4 des statuts du CAL). Mais si nous ne voulons pas que cet espace public impartial se réduise à une sorte de république des religions et si nous voulons qu'une vision philosophique fondée sur des valeurs humanistes qui a pris ses distances vis-à-vis du divin ou qui l'a complètement rejeté, ce que nous appelons aussi « laïcité », ait également droit de cité et continue à féconder la démocratie, la définition de la Déclaration ne peut nous satisfaire totalement dans la mesure où elle ne rend pas compte de cette seconde acception, à nos yeux complémentaire et incontournable. Mais ce n'est pas un problème si nous y voyons bien une affirmation, par ailleurs remarquable, de la laïcité politique ou institutionnelle. Celle-là. Celle-là seulement. Philippe GROLLET
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“Contrairement à ce que prétend la Déclaration, l’anticléricalisme est un fondement essentiel de la laïcité.”
“La laïcité ne peut se positionner seulement par rapport aux relations Églises - États, mais doit pouvoir s'élever contre tous les facteurs d'aliénation de la liberté des êtres humains.”
Nadia GEERTS Professeur de morale dans l'enseignement secondaire de la Ville de Bruxelles, présidente du Cercle républicain, membre de l'association antifasciste RésistanceS et auteur de “Baudouin sans auréole” (Labor 2003).
Georges C. LIÉNARD Past président du CAL Secrétaire général de la Fédération humaniste européenne
Une telle déclaration, rédigée à l'occasion du centième anniversaire de la loi française de 1905, dite de séparation des Églises et de l'État, vient à son heure dans la perspective de l'approbation du Traité constitutionnel de l'Union européenne. En effet, ce traité comporte notamment un article 52 qui, sous couvert de dialogue, autorise les Églises à intervenir directement au plus haut niveau des Institutions européennes. Un seul État, la Belgique, s'est opposé par écrit à l'insertion de cet article, les autres, tous les autres, trouvant sans doute normal que les Églises soient consultées sur les principales questions de société bien connues, comme l'IVG, la famille, les unions entre homosexuels, les questions de bioéthique ou encore l'euthanasie. Notons, au sujet de l'euthanasie, qu'une délégation de cinq ministres du gouvernement de la France, au cours d'une audience officielle fin 2004, a recueilli l'avis de l'Église de France sur cette question. Il convient donc de relancer dans tous les pays le débat sur la neutralité et l'impartialité des États par rapport aux convictions, c'est-à-dire sur les fondements mêmes de la laïcité des institutions. La déclaration présente l'intérêt d'élargir la cadre de la loi française de 1905, compromis politique d'une époque, qui est souvent présentée de manière caricaturale: la laïcité, pour atteindre à la séparation des Églises et de l'État, consiste à ne pas payer les traitements des ministres des cultes. Elle met en évidence que la laïcité ne sera jamais achevée car elle est un processus évolutif qui doit tenir compte de l'histoire et de la situation de chaque pays. Dans ce but, le texte distingue des processus de laïcisation, chers à J. Baubérot, comme des étapes successives d'évolution vers plus de
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laïcité, sans pour autant définir un "modèle" de laïcité. Ces étapes seront différentes selon les circonstances et les lieux, ce qui permet à chaque pays de trouver son rythme propre. Le document insiste sur la nécessaire autonomie du politique, mais ne cite pas le devoir d'impartialité de l'État, bien qu'il exige évidemment la non-discrimination directe ou indirecte. Tous les pays européens ont pris, d'une manière ou d'une autre, des dispositions législatives en vue d'assurer la liberté religieuse, mais bien peu se sont souciés d'assurer un objectif équivalent pour ceux, de plus en plus nombreux, qui n'ont pas recours à la religion. La déclaration présente la laïcité comme un authentique facteur de paix civile, le vivre ensemble, dans une société multiculturelle. Elle exprime que la laïcité ne peut se positionner seulement par rapport aux relations Églises - États, mais doit pouvoir s'élever contre tous les facteurs d'aliénation de la liberté des êtres humains et qu'elle requiert la justice sociale. Enfin, la déclaration sur la laïcité qui vise à l'universalité se heurte à une difficulté majeure due à la traduction du mot "laïcité" dans d'autres langues que le français. S'il existe bien des termes qui traduisent une partie de son contenu, aucun ne rend la totalité de l'ensemble. Il reste alors à en faire partager les idées maîtresses et à soutenir, à chaque occasion, de nouvelles étapes de laïcisation.
A l'heure où le darwinisme est contesté au nom d'un prétendu “dessein intelligent” qui n'est que la version moderne de la genèse, où des caricatures de Mahomet suscitent des réactions d'une violence inouïe, où des jeunes filles manifestent sous la bannière “Mon voile, ma liberté”, où l'enseignement officiel s'interroge sérieusement sur le fait, après avoir supprimé le porc dans les menus de cantines scolaires, d'y introduire la viande halal, il était urgent de réaffirmer avec force les principes laïques, et principalement celui, essentiel à mes yeux, de séparation stricte entre le politique et le religieux. Je ne peux donc que saluer la Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle, à tout le moins dans son principe. Pour ce qui est du contenu, je pointerai trois questions : 1. La laïcité étant définie comme l'harmonisation de trois principes fondamentaux, à savoir le respect de la liberté de conscience et de pratique, l'autonomie du politique et de la société civile à l'égard du religieux et du philosophique et la non-discrimination, comment pourra-t-on arbitrer entre ces différents principes, au cas où ils entreraient en conflit ? L'article 9 évoque certes un équilibre à trouver entre ces trois principes, mais ne dit rien de la manière de résoudre, dans la pratique, les conflits qui ne manqueront pas de surgir.
2. L'anticléricalisme me paraît, contrairement à ce que prétend l'article 18 qui exige que “la laïcité ne soit pas conçue comme une idéologie anticléricale” - un fondement essentiel de la laïcité. L'anticléricalisme n'est en effet pas à confondre avec un quelconque rejet de la foi ou même de la religion, mais signifie le refus du pouvoir politique de la religion. “Le cléricalisme, voilà l'ennemi !” disait déjà Gambetta, et on ne peut à la fois revendiquer la salutaire dissociation du politique et du religieux et rejeter l'anticléricalisme, si ce n'est au nom d'un déplorable souci de “bienpensance” (selon le mot de Claude Javeau). 3. La laïcité conçue comme le “cadre général d'un vivre-ensemble harmonieux” me paraît en totale contradiction avec la manière dont la laïcité institutionnelle s'est développée en Belgique. Par pragmatisme, cette dernière a hélas opté pour le “lobbying à finalité idéologique et financière”1 dans le but de recevoir sa part de subsides et d'accéder à une représentation, notamment médiatique. Elle s'inscrit désormais dans le paysage belge en tant que septième culte, et non comme instance “chapeautante”, rendant possible la “liberté de choix en matière de religion”. Or, on ne peut être à la fois au-dessus et à côté… Nadia GEERTS
Georges C. LIÉNARD
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Marc MAYER, Les laïcités en francophonie, Labor, 2005.
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“On ne peut se forger un projet commun que si on est reconnu dans ce qui fonde la mémoire des siens”
Thérèse MANGOT Vice-présidente du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (MRAX)
Je suis d'une génération qui s'intéressait peu à la laïcité comme combat majeur mais plus à celui de la justice sociale qu'on appelait encore lutte des classes. Les concepts de laïcité et de citoyenneté, qui prennent le devant de la scène, me laissent encore aujourd'hui assez indifférente. Il est étonnant de voir que la laïcité dans certains débats devient un combat de remplacement qui semble devoir résoudre tous les problèmes de société : la lutte contre l'homophobie, l'égalité entre les hommes et les femmes, la lutte contre les intégrismes, l'égalité des droits, etc. Il en va de même, parallèlement, pour l'Islam sur le plan international qui vient remplacer la lutte contre l'impérialisme dans les discours de certains, étant donné la lente dégradation de ce que furent les Etats (le plus souvent dictatoriaux) qui se référèrent au marxisme après l'époque coloniale. Pour moi la laïcité à elle seule n'est pas un “humanisme”, elle ne fait qu'édicter un principe, certes important : la séparation des “Eglises” et de l'Etat. Les questions du “vivre ensemble” dans les sociétés occidentales qui sont devenues “multiculturelles” et “multiconfessionnelles” à la faveur de l'implantation de grands groupes issus des immigrations, relèvent plus de la gestion de la démocratie et du pluralisme que de la laïcité. Et de ce point de vue, les différents modèles de cette gestion (anglo-saxon, français, allemand) ont montré leur intérêt mais aussi leur limite surtout parce qu'on a confondu ces questions avec les problèmes de pauvreté, de discrimination et d'inégalité sociale. Ce qu'on appelle communément “intégration” s'est faite par le passé pour les immigrations anciennes, par l'appartenance aux organisations du mouvement ouvrier, le travail et donc la mobilité sociale. Ceci étant, le texte de la déclaration redit, autrement, les fondements même des différents outils internationaux se référant à la déclaration universelle des droits de l'homme et des peuples. Pourquoi pas ?
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Je trouve particulièrement intéressante l'idée “d'accommodements raisonnables” plusieurs fois utilisée. En effet, la gestion de la diversité culturelle et cultuelle ne peut que se traiter dans le cadre d'un débat démocratique où des consensus doivent aboutir entre les minoritaires et les majoritaires d'une société (nationale) donnée. L'article 8 le souligne bien en l'illustrant. Nos sociétés, imprégnées par la religion chrétienne jusqu'au plus profond de ce qui rythme la vie collective : le calendrier, les fêtes, les cloches d'église dans l'espace public, devraient pouvoir partager un peu de l'espace symbolique avec d'autres groupes religieux et culturels qui ont pris une place importante par le nombre. La question soulevée à l'article 16 quant aux racines et à l'histoire, fait partie de ce partage. Ce n'est qu'en reconnaissant (dans l'école, les médias, les commémorations etc.…) qu'il y a différents “mythes fondateurs” que les “minorités” portent avec elles, qu'il sera possible d'écrire l'histoire commune. On ne peut se forger un projet commun que si on est reconnu dans ce qui fonde la mémoire des siens ; les jeunes générations pourront se projeter dans l'avenir s'ils ne doivent pas vivre dans la honte ou le déni des leurs. C'est sans doute sur le plan de la morale individuelle que l'“incompréhension” est la plus grande. Ce que nos sociétés ont “gagné” durant tout le siècle passé, principalement en opposition aux tenants de la religion chrétienne : la liberté sexuelle, le droit à l'avortement, le mariage des homosexuels, l'euthanasie etc. est particulièrement peu accepté par les autres religions implantées. Pour tous ceux qui se sont investis dans ces combats, il n'est pas question de “perdre” du terrain sur ces libertés. Sans doute faudra-t-il tisser des liens de solidarité sur le terrain de la justice sociale pour que les uns et les autres puissent se faire confiance en acceptant des modes de vie qui restent radicalement différents. Thérèse MANGOT
“La laïcité politique doit être conçue comme un programme positif, créatif et proactif.” Dan VAN RAEMDONCK Président de la Ligue des droits de l'Homme Président de l'Association européenne pour la défense des droits de l'Homme Administrateur du CAL Administrateur de Bruxelles Laïque
Le combat en faveur des droits de l'Homme a souvent été articulé autour de la réponse à donner à la question : “Comment vivre ensemble de la manière la plus digne avec les institutions les plus justes ?”. Cette recherche du fondement de la dignité humaine, non pas dans une quelconque transcendance, mais dans la tension constante entre l'individu et le collectif humains, a guidé mon action tant sur le plan individuel que social, pour la défense et la promotion des droits civils et politiques, sociaux, économiques et culturels, corpus considéré comme interdépendant, indivisible, indissociable et inaliénable dans de nombreux textes internationaux, chartes, traités, conventions et autres, notamment la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948. Vivre ensemble, les uns avec les autres, et non les uns contre - voire sans ¬- les autres implique le respect et la garantie des droits fondamentaux pour soi et pour autrui, droits inhérents à la personne humaine du seul fait qu'il s'agit d'un être humain, et ce, sans aucune discrimination de quelque ordre que ce soit, notamment du fait de ses convictions philosophiques et/ou religieuses. Parmi ces droits, les droits à la liberté de conscience, d'opinion et d'expression fondent l'autonomie du citoyen, point de départ obligé du libre examen et du libre arbitre. Bafouer ces droits, pour qui que ce soit, est une atteinte intolérable à la dignité de la personne. C'est dans ce cadre que se place, à mon sens, la défense et la nécessaire garantie du droit à l'intime conviction laïque. Cette intime conviction laïque - de même que sa défense et l'assistance aux personnes qui s'en réclament - n'est pas le point central de la déclaration universelle présentée ici. Et pour cause, si l'on y parle bien de “la liberté de conscience et de sa pratique individuelle et collective” ainsi que du principe de nondiscrimination (article 4), qui touchent à la laïcité philosophique et aux droits des personnes, il semble que la visée principale du texte soit l'affirmation de la nécessité d'un espace public laïque, de la laïcité
comme condition sine qua non du cadre organisationnel de notre vivre ensemble. Car la laïcité ne se confine pas à une option intime de non-confessionnalité. En effet, lorsque l'on essaye de décliner les valeurs communes qui doivent permettre notre vivre ensemble, on cite, entre autres, les droits de l'Homme, l'égalité homme/femme, la démocratie et la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Cette dimension politique de la laïcité doit être réaffirmée. Elle seule permet l'organisation d'un espace public où toutes les composantes de la société, quelles que soient leurs convictions, peuvent se retrouver dans le cadre du développement d'une démocratie participative respectueuse des droits fondamentaux de chacun. Elle seule peut être le garant de la neutralité de cet espace public. Il ne saurait être question d'accepter le retour, comme on le voit dans certains pays de tradition plutôt communautariste, d'une quelconque transcendance dans l'organisation du social, ni de l'appropriation, voire de la confiscation, de cet espace public par l'une ou l'autre de ces convictions qui agirait en toute hégémonie. Cette option de laïcité politique doit être conçue comme un programme positif, créatif et proactif. C'est à cette vision, non dogmatique, de la société que cette déclaration nous propose d'adhérer. On ne peut qu'y souscrire, d'autant que, si les conditions de laïcité d'une organisation de l'espace public sont strictes et ne permettent que peu de prise en compte du relativisme culturel - ce qui fonde l'universalité du principe -, la manière de construire cet espace pourra, quant à elle, tenir compte de certains déterminismes, notamment historiques et socio-culturels, des différentes communautés concernées, pour autant que ceux-ci ne soient pas autant d'alibis pour porter atteinte à la jouissance par les citoyens de l'ensemble de leurs droits fondamentaux. Dan VAN RAEMDONCK
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“En l'absence de droits économiques, sociaux et culturels, (…) il est illusoire d'espérer trouver le cadre propice à l'épanouissement ou au respect de la laïcité.”
A CONTRE-COURANT
nous enseigne
Ce qu'un conte
Benoît VAN DER MEERSCHEN Secrétaire Général du Centre National de Coopération au Développement (CNCD)
Inviter à la réflexion et au débat public est certainement, au XXIe siècle comme aux précédents, une initiative heureuse. Désirer un positionnement clair de la Laïcité dans un monde en perpétuelle mutation depuis plus de deux décennies, plongé dans une spirale de l'emballement perpétuel, est sans nul doute indispensable et salutaire. Texte touffu, relativement complet, cherchant à organiser tout en laissant une place à chacun ; cette Déclaration universelle pour la Laïcité au XXIe siècle repose quasi exclusivement sur le long compagnonnage de la Laïcité avec la définition et la revendication de certains droits humains fondamentaux durant les deux derniers siècles. Au-delà d'interrogations bien légitimes, je me permettrai de limiter mes réflexions à l'article 12 de la Déclaration qui, au moment où celle-ci aborde les défis du XXIe siècle, fait référence à cette longue évolution des droits humains fondamentaux. Sans nommer expressément cependant l'avancée majeure que représente l'émergence des droits économiques, sociaux et culturels au siècle dernier. Or, en l'absence de droits économiques, sociaux et culturels, quel que puisse être l'endroit où l'on se trouve; il est illusoire d'espérer trouver le cadre propice à l'épanouissement ou au respect de la Laïcité. A titre d'exemple, aujourd'hui dans le monde, 5 mois après l'évaluation des Objectifs du Millénaire par les Nations Unies : plus de 800 millions de personnes, dont 300 millions d'enfants, se couchent le soir le ventre vide ; six millions d'enfants meurent chaque année de malnutrition avant d'atteindre leur cinquième anniversaire ; chaque année, 11 millions d'enfants meurent - pour la plupart âgés de moins de 5 ans et, pour plus de six millions, de maladies parfaitement évitables comme le paludisme, la diarrhée et la pneumonie ; plus de 2,6 milliards de personnes, soit plus de 40 % de la population mondiale, ne disposent pas de services d'assainissement de base et plus d’un milliard de personnes n'ont toujours pas accès à de l'eau salubre ; plus de 40 % des femmes africaines n'ont
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pas accès à l'enseignement de base ; les femmes qui vivent en Afrique subsaharienne ont 1 (mal) chance sur 16 de mourir pendant leur grossesse ou pendant l'accouchement. À titre de comparaison, les risques sont de 1 sur 3 700 en Amérique du Nord. Tableau angoissant. Qui ne semble pas pour autant susciter les réactions appropriées afin de corriger le tir rapidement. Or, que restet-il quand l'espoir à disparu ? Ainsi, en République démocratique du Congo (RDC), la profusion des religions parallèles ou des gourous mysticomédiatiques est affolante. En province, la prépondérance des circuits religieux (pour l'éducation, les soins, …) sans partage. Quelle place pour la Laïcité dans de pareilles conditions, dans des sociétés décharnées, déstructurées sur le plan des structures administratives, où la survie est la priorité des priorités ? Face à la pauvreté, aux journées qui s'entament sans que l'on sache si les enfants pourront se nourrir ; le recours à tout apôtre d'un monde prétendu meilleur peut très vite apparaître comme le seul espoir de salut, celui d'un monde meilleur. Face à cela, le respect de la Laïcité est un combat. Pour permettre à chacun de bénéficier des droits qui lui sont attachés. Où qu'il soit. Mais ne nous trompons pas. De gigantesques efforts de pédagogie doivent être entrepris et, à cet égard, l'accent sur la satisfaction des droits humains de la seconde génération est indispensable.
“Un jour alors que la belle Rhodopis “la dame au teint rose” se baignait dans le Nil, un faucon s'empara d'une de ses sandales, vola jusqu'à la ville de Memphis où résidait le pharaon, et la laissa tomber sur ses genoux. Imaginant le pied délicat et merveilleux que laissaient supposer les dimensions et la facture exquise de la chaussure, il fit rechercher sa propriétaire dans tout l'empire. Enfin retrouvée, la belle inconnue fut conduite devant le pharaon, qui, dès que ses yeux se posèrent sur elle, en tomba éperdument amoureux et l'épousa.”1 Qui pourrait reconnaître aujourd'hui, dans cette légende égyptienne, Rhodopis “la dame au teint rose”, née il y a plusieurs millions d'années (VIème dynastie) le modèle lointain de Cendrillon, ce conte popularisé dans le monde entier grâce au dessin animé de Walt Disney ? L'histoire des civilisations et des cultures du monde est avant tout celle de leurs emprunts, de leurs échanges d'expériences, de leurs influences réciproques, de leurs interactions grâce auxquels, chacune a pu se maintenir et se développer tout en gardant sa spécificité et son originalité. Ces influences et emprunts divers sont devenus au fil du temps, les acquis communs de l'humanité. Fondus dans le moule des particularismes, dilués dans les mémoires collectives, ils constituent, dans un monde totalement diversifié et ouvert, la
trame où se tissent les métissages des cultures, des sciences, des arts et des peuples. Chaque civilisation, chaque culture est une architecture de réponses à travers lesquelles les hommes traduisent leurs visions du monde, leurs croyances, leurs conceptions de l'espace, leur génie d'organisation et de création. Chaque peuple trouve et organise ainsi ses propres réponses à l'univers, à son environnement. Et toutes les réponses, quelles que soient leurs formes, se valent et marquent le triomphe de l'esprit humain sur la nature. Notre parenté culturelle est aussi réelle que la parenté génétique et physique qui nous relie tous les uns aux autres au-delà de nos différences accidentelles et de nos particularités. Les convergences culturelles sont l'illustration de l'évidence, qu'aucune culture, qu'aucune civilisation ne peut se développer sans interactions avec d'autres cultures et d'autres civilisations. La question est donc d'assumer cette parenté culturelle, de la revendiquer et d'en faire la base de construction de notre parenté sociale pour promouvoir l'égalité des droits, le respect et la reconnaissance de notre diversité. Ce qu'un conte nous enseigne est souvent plus qu'une simple histoire… Ababacar NDAW
Cette Déclaration universelle pour la Laïcité au XXIe siècle constitue-t-elle à ce titre le meilleur outil ? Ainsi que le souligne Jean Baubérot, “ce qui peut avoir valeur d'évidence en France ou en Occident, n'est pas forcément un acquis pour l'ensemble de la planète. Nous avons voulu proposer des pistes sans nous poser en donneurs de leçons”. Espérons dès lors que ce message passera, il y a des pièges qu'il est sans doute bon d'éviter si l'on veut tendre à une réelle universalité… Benoît VAN DER MEERSCHEN 1
D'après Les Egyptiennes de Christian Jacq, chapitre 7, page 47, Pocket, 1996.
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A LIRE
sur la laïcité
Idées reçues Pierre Kahn
Éditions Le Cavalier Bleu, Paris 2005.
Dans son dernier livre, Pierre Kahn, professeur français des sciences de l'éducation s'applique à démonter quelques préjugés tenaces sur la laïcité, à commencer par ceux, bien gaulois, selon lesquels la laïcité serait une idée typiquement républicaine et une exception française
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Un “bien commun” de l'Europe Pour ce faire, Pierre Kahn se penche sur les modèles laïques de ses voisins européens. Il explique que si des nations comme l'Allemagne, l'Angleterre, la Belgique, l'Espagne ou l'Italie n'ont pas opéré de sécularisation au sens strict du terme (“laïcité-séparation”), ils peuvent tout de même être considérés comme des Etats laïques, car à partir du moment où “la liberté de conscience et de pluralisme religieux et philosophique sont respectés, l'Etat est nécessairement conduit à la neutralité et engage donc d'une façon ou d'une autre une forme de laïcité ” (laïciténeutralité). La laïcité serait donc devenue de facto le “bien commun” de l'Europe. “Le processus de laïcisation est inscrit dans la logique de mouvement démocratique des sociétés modernes et il est enclenché dans la plupart des pays occidentaux”. Il parle au sujet de la Belgique de méta-laïcité puisque le système des piliers conduit l'Etat à une stricte neutralité en matière d'options spirituelles. La mise en évidence de différents “régimes de laïcité” montre qu'il n'a jamais existé une vision univoque de la laïcité, tout en dénonçant une forme d'intégrisme laïque qu'il appelle “laïcisme”. Il met ainsi en évidence que la laïcité n'est pas un concept figé mais un outil en évolution permanente, pouvant s'adapter à des cultures, des histoires et des peuples très différents. Les fondements laïques Neutralité, égalité des sexes, anticléricalisme… Dans une perspective historique, Pierre Kahn passe en revue quelques grands principes laïques pour mieux les remettre en question. Par exemple, l'égalité des sexes n'est pas une des valeurs fondatrices de la laïcité mais résulte de l'élaboration philosophique du principe de laïcité. Par contre, si la neutralité est bien une des grandes idées laïques originelles, cela ne l’empêche pas d'avoir été interprétée et mise en œuvre de deux façons différentes, à savoir : la neutralité par abstention s'applique “lorsque les raisons qui justifient le vote d'une loi ne relèvent d'aucune philosophie particulière, bien que la loi ne soit pas nécessairement neutre dans ses effets”, alors que la neutralité égalitaire “se préoccupe des effets inégalitaires possibles d'une loi et vise à assurer l'expression publique des minorités”1. Le caractère pluriel grandissant de nos sociétés postmodernes incite ces Etats laïques à œuvrer pour une neutralité toujours plus égalitaire. Ainsi, “la laïcité contemporaine tend à substituer à une éthique du consensus qui impose le silence p.30. p.93. 3 p.69. 4 p.109. 1 2
sur les opinions particulières une éthique de la discussion et de la confrontation des idées“. La laïcité en péril ? Depuis la loi de 1905, la laïcité française a connu une dé-idéologisation progressive au fur et à mesure de son inscription juridique dans la loi française, devenant un “patrimoine commun de la République”. Dans le même temps, la philosophie laïque s'est développée et a repris sous sa bannière nombre de valeurs démocratiques. Alors que la laïcité est revenue au coeur des débats ces dernières années en France (polémique du voile, centenaire loi 1905), Pierre Kahn met en garde contre les velléités d'instrumentalisation et de (ré)idéologisation de la laïcité par ceux qui brandissent l'épouvantail islamiste ou communautaire. Alors que l'actualité tend à faire croire que “la laïcité est non soluble dans l'Islam”, Pierre Kahn attaque de front ce “stéréotype particulièrement répandu2”. Ce spécialiste de l'histoire de l'école n'élude aucun sujet qui fâche puisqu'il revient aussi sur la polémique du voile en France - qui, rappelons-le, a opposé deux camps s'exprimant tous deux au nom de la laïcité précisant notamment que “la neutralité de l'école laïque ne signifie pas que les élèves n'ont pas le droit d'y afficher leurs convictions, mais que l'école elle-même n'a pas le droit de prendre parti pour l'une d'entre elles3”. En conclusion, Pierre Kahn en appelle à la “nécessaire adaptation de la laïcité” face aux nouveaux défis de la société où celle-là s'inscrit, qui sont les transformations de la démocratie ellemême. “La laïcité est moins en elle-même une valeur qu'il faut poursuivre comme une fin qu'un moyen, un dispositif politicojuridique au service des valeurs de la démocratie (liberté, égalité…)”4. En résumé, “Idées reçues sur la laïcité” propose une première approche de la question aux novices qui découvrent la laïcité tout en ouvrant de nouvelles pistes de réflexion pour ceux qui souhaitent la repenser dans une perspective universelle. Parmi les nombreuses publications parues sur le thème de la laïcité ces dernières années en France, ce livre a le mérite d'être concis. Facile à lire, l'ouvrage est découpé en quatre grands thèmes (“L'idée laïque”, “Histoire”, “Ecole”, “Laïcité et Religion”) et n'a besoin que de trois ou quatre pages pour remettre en question chacune des seize idées reçues. De quoi ravir les libreexaministes que nous sommes… Olivia WELKE
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DANS NOS ARCHIVES
PORTAIL
Des Laïcités dans le monde !
Un modèle laïque universel ? Lorsqu'il s’est agi, au début du siècle, de faire passer la loi dite “de 1905” en France, des députés se sont affrontés à l’Assemblée Nationale, tentant, avec la force de leurs convictions respectives, de justifier leurs positions et leurs propositions. Chargés d'un passé agité entre, notamment, cléricaux convaincus et républicains exaspérés, ces débats ont néanmoins permis d'aboutir à la promulgation d'une loi qui porte en elle une idée d'avenir, celle d'une citoyenneté possible, dépassant les positions tranchées d'un cléricalisme ou d'un anti-cléricalisme, sans envie de faire prévaloir officiellement “l'irréligion”1. Alexandre Zévaès, député socialiste, prend ainsi position en séance parlementaire, le 27 mars 1905 : "Et en même temps que nous sommes amenés à l'idée de la séparation (de l'Eglise et de l'Etat) par la faillite même du régime concordataire, nous y aboutissons en outre par la logique même du droit moderne, par le développement même de l'idée de démocratie. En effet, depuis 1879 les Etats et les sociétés ne reposent plus sur aucun dogme ou sur aucune religion; les gouvernements ne peuvent plus se considérer aujourd'hui comme exerçant leur pouvoir en vertu d'une délégation divine. D'autre part, la vie politique, la vie sociale des peuples reposent sur d'autres fondements. La société, la nation, pour protéger les citoyens, pour les admettre au bénéfice de ses lois et à l'exercice de leurs droits, pour donner leur part de souveraineté nationale, ne demande plus aux citoyens quelles sont leurs croyances, leurs opinions religieuses ou métaphysiques; elle dit au contraire à tous : “Quelles que soient vos croyances, quelles que soient vos opinions, quelle que soit la religion que vous pratiquiez, quel que soit le culte que vous avez embrassé, ou 1
qu'au contraire vous vous soyez élevés au-dessus de toute religion, affranchis de tout culte, il n'importe ! vous êtes tous les mêmes hommes, vous appartenez tous à la même humanité, vous avez tous la même aptitude à comprendre, à vouloir et à agir ; par conséquent, devant la société, vous êtes tous égaux ; vous avez par elle les mêmes droits, vous avez devant elle les mêmes devoirs. (Applaudissements à gauche et à l'extrême gauche) !
M@rio FRISO Oui, c'est sur cette base que reposent aujourd'hui les Etats modernes, et dans une société ainsi laïcisée, assise sur de pareils principes, toutes les doctrines religieuses se peuvent donner libre cours, et, si je me le permettais, je rassurerais ici ceux de mes collègues de droite qui sont inquiets de la séparation. Dans une société basée sur le principe même de la laïcité et de l'indifférence de l'Etat à l'égard de toutes les religions, toutes les idées religieuses peuvent se produire : toutes les conceptions dogmatiques sur le mystère du monde peuvent être formulées : tous les cultes qui y correspondent peuvent librement se manifester. Mais ce qui ne saurait être admis, c'est que l'un de ces cultes jouisse d'un droit, d'un privilège particulier et occupe une place prépondérante dans l'Etat. (Applaudissements à l'extrême gauche et à gauche) ! (…) Nous avons, depuis un siècle, laïcisé le mariage, la famille, l'institution, l'enseignement : l'heure est venue, aujourd'hui, de procéder à la laïcisation de l'Etat, par cette grande réforme où est aujourd'hui engagé tout l'effort de la démocratie républicaine et qui s'appelle la séparation de l'Eglise et de l'Etat.” (Applaudissements à l'extrême gauche et à gauche) ! 27 mars 1905 Intervention en séance parlementaire du député socialiste Alexandre Zévaès
1905 : le contexte historique, de son élaboration à la philosophie de la loi, Conférence dans le cadre du Colloque de la Ligue de l'Enseignement : “Laïcité, diversité et culture commune” - Rennes - 30 et 31 janvier 2004, p.14.
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La laïcité n'étant l'apanage d'aucune nation, d'aucune culture, d'aucun continent1, des processus de laïcisation ou de sécularisation se sont produits dans le monde entier selon des modalités différentes2. Si la vocation universelle des valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité n'est plus à démontrer, c'est aux peuples de chaque pays de traduire, dans leur mode de pensée et de vie, ce que signifie pour eux la laïcité et de l'adapter au monde où ils vivent, compte tenu de leur passé et de leurs perspectives d'avenir. Dans une périlleuse mission d'exploration polyglotte, notre expédition virtuelle s'est immergée dans la jungle du net à la quête de sites reflétant cette démarche. Cette liste non exhaustive illustre cette diversité d'approches, à travers des sites riches de références, et d'autres plus imprégnés de contextes strictement nationaux, voire régionaux.
Sites de références http://jeanbauberotlaicite.blogspirit.com (Français) Figure emblématique et éminent érudit de la laïcité, initiateur de la Déclaration Universelle sur la laïcité au XXIe siècle, Jean Baubérot a cédé fin 2004 à la tentation du blog4. Créé dans l'optique de la célébration du centenaire de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, il s'agissait pour Baubérot d'utiliser les nouveaux moyens de communication offerts par l’internet afin d'exposer de manière plus souple et plus directe que par les médias quelques idées sur la laïcité. Bien lui en a pris : véritable vivier en terme de textes de références, réflexions, commentaires et notes réactives suscitées par l'humeur du moment, l'actualité de la laïcité, les réactions et les questions des internautes, son blog est une réussite. L'utilisation d'un langage accessible, voire ludique mais résolument sérieux, la volonté de vulgarisation d'un savoir et d'encouragement au débat sont autant d'éléments qui renforcent l'attractivité de ce blog. En outre, une interface fonctionnelle et un chargement rapide font de ce site un outil d'apprentissage et de réflexion qui mérite qu'on s'y arrête. http://www2.cnrs.fr/presse/thema/431 .htm (Français) Le prestigieux Centre National de la recherche Scientifique (CNRS) a rassemblé sous la rubrique “Des Etats, des religions”, une quantité non négligeable d'articles
résultant de travaux de chercheurs. La “vérité constitutionnelle” instituant un Etat laïque est-elle une réalité ? C'est, parmi tant d'autres, une des questions que se pose le CNRS pour des pays comme la Chine, l'Inde, les Etats-Unis, la Turquie ou encore l'Arménie. A noter la présence d'un moteur de recherche qui vous renverra vers une profusion d'autres articles “CNRS Thema” tout aussi intéressants. http://www.thucydide.com/realisations /comprendre/laicite/webographielaicites.htm (Français) Face à la spectacularisation de l'information, l'association Thucydide-Conception a fait le choix d'un projet ambitieux : redonner au monde des médias d'information son rôle fondamental pour toute démocratie : informer pour aider à comprendre les faits. Idée judicieuse, surtout quand on sait qu'ils se sont attelés à l'élaboration d'un dossier “Les laïcités dans le monde”. Constitutions sélectives, la laïcité et les relations Etat-Eglises dans le monde, comptes rendus de débats et de conférences sur la laïcité, les dossiers du CNRS sur les religions…Voilà quelques éléments parmi tant d'autres qui devraient vous donner envie de visiter cette page. http://www.aidh.org/ (Français) Textes universels, africains, européens, arabes, américains, traités internationaux, textes fondateurs, rapports d'ONG… et j'en passe, encore et encore. Y a-t-il un thème lié aux droits de l'homme ou à des droits plus spécifiques qui ne soit abordé ici ? Face à la
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densité déconcertante de ce site de référence “catégorie poids lourds”, on peut légitimement en douter. Conçu comme un guide permettant à chacun de s'informer sur le fonctionnement des différents organes s'occupant des droits de l'homme ainsi que sur ces droits et les moyens de les faire respecter, ce site constitue un outil de travail et de réflexion efficace. La section consacrée à la laïcité “France : Le débat sur la laïcité5”, bien qu'exclusivement nationale, regorge de textes et de ressources utiles. En constant développement, le site de l'Association Internationale des Droits de l'Homme (AIDH), connaît une audience croissante et a fait l'objet de nombreuses citations dans la presse internationale. Bien référencé par les moteurs de recherche, il est certainement l'un des plus consultés et s'impose déjà comme l'un des plus complets sur le plan francophone. A visiter sans détour.
Sites régionaux http://www.rezgar.com/ (Arabe) Le premier Journal Laïque et indépendant online dans le monde arabe. Véritable tribune permettant à de nombreux intellectuels et chercheurs arabes de s'exprimer sur des sujets variés, ce site fait preuve d'une vitalité et d'un dynamisme réellement percutant. Pas moins de 10 nouveaux articles minimum par jour portant tant sur des analyses historiques et d'actualités (Histoire de la modernité en Europe et en Amérique du Nord ; La pensée scientifique en Islam..), que prospectives (Quelle laïcité pour l'Irak ?) Le site propose également un centre de recherche performant (Secular Studies & Researches Center in Arabic World, http://www.rezgar.com/sc/). Un site à conseiller absolument à tous ceux qui maîtrisent la langue d'Avicenne. -http://www.aalmana.org/ (Arabe-Français-Anglais) -http://www.secularist.org/ (Arabe-Français-Anglais) L'intérêt de ces deux sites réside moins dans leur interactivité et richesse de contenu (assez limitées, il faut le dire) que dans le message politique et symbolique qu'ils sous-
http://www.secularindia.com/ (Anglais) Le site Secular India traite de problématiques liées à la promotion et à la défense de la démocratie et de la laïcité en Inde, ainsi que des menaces liées à la montée des nationalismes religieux. Secular India offre un aperçu détaillé de la situation politique indienne en matière de respect des minorités et des atteintes aux droits humains. Les rubriques News, Articles, News letter, HR reports sont particulièrement fournies, régulièrement mises à jour et reflètent les défis auxquels sont confrontés les laïques Indiens. L'interface est relativement claire et propose différents modes d'accès aux fonctions, ainsi qu'un lien “blog”. http://www.secular.org/ http://ffrf.org/ (Anglais) The Secular Coalition for America et la Fondation freedom from religion sont des organisations de lobbying étasuniennes représentant les athées, les humanistes et les libre-penseurs. Leur mission vise à améliorer la visibilité et la prise en compte des opinions des laïques aux Etats-Unis, ainsi qu’à protéger et renforcer le principe constitutionnel de séparation de l'Etat et de l'Eglise, considéré comme une garantie pour la liberté de tous. Alors que Secular.org est assez minimaliste dans sa conception, Ffrf.org offre une grande variété de rubriques tant pédagogiques que ludiques, ainsi qu'un rapport d'activités démontrant un dynamisme certain (Cfr la rubrique Legal accomplishement).
Déclaration universelle sur la laïcité au XXIe siècle, Article 7. Lire à ce sujet l'article “La laïcité, c'est l'Europe”, Pierre-Henri Tavoillot. Le Monde 02/12/05 3 Certains textes sont traduits en anglais. 4 Né de la contraction de “Web log ”, le Blog consiste pour un individu, à tenir une sorte de journal personnel en forme de site Web et de le publier. Le contenu est très variable sur ces sites de plus en plus populaires. 5 http://www.aidh.org/laic/index.htm . 1 2
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EN MOUVEMENT
tendent : le combat pour une laïcité politique au Moyen-orient, en l'occurrence au Liban, a le mérite d'exister. Il se déroule dans un contexte non sécularisé où le sacré reste prégnant et impose la nécessité d'un travail pédagogique important. Celui-ci vise à dissocier le concept de laïcité d'une image castratrice de la religion. Pour le site aalmana.org, cliquez sur la première rubrique en arabe en partant de la droite pour avoir accès aux pages en français. En ce qui concerne secularist.org, seules les rubriques “les valeurs” et “non-violence” sont dignes d'intérêt.
Parrainage d'enfants… et la vie reprend Seriez-vous prêts à accueillir bénévolement chez vous un enfant issu d'un milieu défavorisé, à raison de deux week-ends par mois et une partie des vacances scolaires ? L'accueil ponctuel mais régulier d'un enfant représente évidemment un engagement à long terme à ne pas prendre à la légère. Le Service laïque de parrainage1 prend donc depuis vingt ans toutes les précautions pour qu'un maximum de parrainages se déroule avec succès. Pour faire face à l'augmentation constante des demandes de parrainage, émanant majoritairement de familles monoparentales, cette association a lancé une nouvelle campagne de recrutement de parrains, mais les nouvelles candidatures restent insuffisantes. Les enfants parrainés ont entre 1 et 18 ans et reçoivent de plein fouet les répercussions de situations difficiles vécues par leurs parents : dépression, drogue, violence, etc. Il arrive que les enfants bénéficiaires ne vivent plus au sein de leur famille et aient été placés en institution. Leurs histoires varient mais leur besoin d'amour est identique. Dans ce contexte, les familles de parrainage apportent l'attention et l'affection que les parents en souffrance n'arrivent plus à fournir à leur enfant. Le succès de la rencontre n'est jamais garanti d'avance mais si le “courant” passe entre les enfants parrainés et la famille d'accueil, c'est une relation durable et mutuellement enrichissante qui pourra se développer. Pour l'enfant, ces séjours deviennent alors autant de bouffées d'air frais propices à son épanouissement, lui permettant de vivre des moments de détente, de découvrir un autre univers, de nouvelles activités. Cela
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permet aussi aux parents d'origine de “souffler” et de tenter de résoudre leurs problèmes sans culpabiliser davantage. Au retour de ces week-end, ils sont généralement plus disponibles et heureux de revoir leur progéniture. Le(s) parrain(s) peu(ven)t être seul(s) ou en couple, avec ou sans enfant. L'objectif n'est pas que la famille d'accueil remplace la famille d'origine mais de permettre à l'enfant de créer des liens affectifs stables avec d'autres adultes. Ainsi, les parrains, en donnant à un enfant des repères manquants, font bien plus que lui donner un sursis par rapport à une situation invivable, ils contribuent à ce qu'il grandisse de façon plus épanouie. Les différents protagonistes de ce parrainage sont bien entendu soutenus par des professionnels, le Service laïque de parrainage encadrant les “parrains” qui bénéficient d'un accompagnement psychosocial, signent un contrat de parrainage et s'engagent à veiller sur cet enfant comme s'il était le leur. Ces parrainages sont plus que jamais nécessaires dans un monde où la méconnaissance de l'autre alimente les préjugés, alors que certaines rencontres redonnent goût à la vie. Alors pourquoi pas vous ? Si vous habitez en Belgique, peu importe votre profil, si vous avez du temps à partager et de l'amour à donner. Le service laïque de parrainage vous propose de participer à une autre forme de solidarité. A vous de décider si vous voulez tenter l'expérience, mais ça vaut la peine d'y penser.
Site Internet : http://www.parrainage-enfant.laicite.be/ - Contact : Marianne Daliers 02 538 51 35 - parrainage-enfant@laicite.be
Olivia WELKE
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JOURNÉE D’ÉTUDE Jeudi 23 mars 2006 à l'Espace Flagey (Place Flagey à Ixelles)
Promotion de la peur, prohibition de la raison. Sommes-nous en train d'assister à l'émergence d'une culture globale de la peur ? Le discours des médias, la mise en œuvre des politiques sécuritaires et la stigmatisation de plus en plus forte de certaines populations confortent ce sentiment. Or, la crainte paralyse l'homme. Devenu méfiant, il observe et assiste aux événements sans y participer. Il se repose sur les acquis sans plus jamais entrevoir la possibilité d'une évolution positive. Pour se rassurer, il favorise le retour d'une certaine morale et le renfort de la prohibition. Serions-nous entrés dans l'ère du désengagement et du repli sur soi, au détriment de la solidarité et au profit de l'ignorance ? Une ère où la promotion de la peur finira par prohiber la raison ? Bruxelles laïque, Espace P et la Liaison Antiprohibitionniste vous invitent à une journée d'étude sur ce thème avec la participation de Martin Moucheron, criminologue ; Pascale Jamoule, ethnographe ; Jean-Michel Chaumont, philosophe et sociologue ; Ababacar Ndaw, Bruxelles Laïque... PROGRAMME DE LA JOURNEE : En matinée (9h00 - 12h30) : -La promotion de la peur : quel impact sur les libertés civiles ? -Une nouvelle menace pour de nouvelles pratiques de gouvernement: le cas du terrorisme -Les fondements moraux des crimes sans victime L'après-midi (13h00 - 15h30) : -Histoire croisée de deux prohibitions (drogues et prostitution) -Drogues et prostitution : conséquences des politiques de santé publique basées sur la peur -Le point de vue des personnes stigmatisées: parole d'une prostituée, parole d'un usager de drogues. Workshops (15h30-17h30) : -Drogues et prostitution : l'impact des politiques en cours sur les pratiques des travailleurs de terrain (Espace P, Dune asbl) -Citoyenneté et démocratie : quelques outils pour déconstruire les peurs collectives (Bruxelles laïque) Expo photos : Néon Nord Inscription : 10€ - Gratuit : Chômeurs, étudiants, stagiaires lunch : 10€ Infos : Bruno Valkeneers Tél/fax : 02/230 45 07 l.a@skynet.be Avec le soutien de la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles Capitale.
L'AJL ( Association de la Jeunesse Laïque ) de Woluwé Saint Pierre. Samedi 22 avril de 9h à 18h30 (rendez-vous à 8h30 et retour prévu à 18h30). “A nous Ostende !”. Excursion familiale en car à la côte. Visite du port, du Fort Napoléon… Lieu : départ de la Maison Communale de Woluwé St Pierre avenue Charles Thielemans 93 1150 Bruxelles. PPAAFF :: 2233€ ppoouurr lleess aadduulltteess eett 2200€ ppoouurr lleess jjeeuunneess ddee 55 àà 1166 aannss.. IInnssccrrii ppttii oonn aavvaanntt llee 88 aavvrriill eett ppaayyeem me en ntt ssu urr lle e cco om mp ptte e0 00 01 1--0 04 40 02 22 23 34 4--5 51 1 (( cco om mp ptte ed de e ll''A A JJLL )) e en n ssp pé éccii ffii aan ntt ll e en no om mb brre e dd''aadduulltteess eett dd''eennffaannttss.. RReennsseeii ggnneem me en nttss :: 0 04 47 75 5/ /3 38 80 03 36 64 4 (( JJaaccq qu ue ess B Bo oyye en n )) ..
Les Amis de la Morale laïque d'Anderlecht Dimanche 19 mars. Accueil : 9h - Départ : 10 h - Retour vers 17 h. Un rallye automobile dans le Pajottenland. Cette ballade se fera en deux parties d'environ 50km entrecoupées par le repas de midi. Il y aura, tout au long du parcours, des sites à découvrir et quelques épreuves pour agrémenter la balade. Il n'y a pas de questions compliquées, seuls l'adresse et le sens de l'observation des participants seront utiles. Ce rallye n'est pas sportif, mais de plaisance. Départ & arrivée : site du Luizenmolen - Rue des Papillons Déjeuner : service d'une viennoiserie à l'accueil Repas midi : petite restauration possible sur place ou emportez votre pique-nique. PPAAFF:: 1155€ // vvooiittuurree -- CCoom mp ptte e :: 0 06 68 8-- 2 21 18 85 58 89 90 0--2 22 2 aavve ecc cco om mm mu un nii ccaattiio on n :: R Raallllyye e IInnssccrriippttiioonn aavvaanntt llee 1100 m maarrss IInnffooss ccoom mp pllé ém me en nttaaii rre ess :: 0 02 25 52 20 03 39 99 99 9o ou up paarr e em maaiill :: aam mllaa@ @b be ellg gaacco om m..b be e
L'AML d'Auderghem, le Centre laïque d'Ixelles et l'AML de Watermael-Boitsfort Vendredi 17 mars 2006 à 20h00. Conférence “Récentes intolérances catholiques” par Mme Anne MORELLI , historienne et professeur à l'ULB Lieu : Aux Ecuries de la Maison Haute Place A. Gilson à 1170 Watermael-Boitsfort PPAAFF :: 66,,5500€ ppoouurr lleess nnoonn m me em mb brre ess,, 5 5€ p po ou urr lle ess m me em mb brre ess,, 2 2..5 50 0€ p po ou urr lle ess é éttu ud diiaan nttss.. RReennsseeii ggnneem me en nttss :: 0 02 2/ /6 67 73 31 13 31 12 2 ((M Mm me eV Vaan nllaan nd du uyytt)) .. AAddrreessssee II nntteerrnneett :: llaaiicciittee11117700@ @sskkyyn ne ett.. b be e
Le Centre régional du Libre Examen Vendredi 12 mai 2006 de 9 h à 17h et samedi 13 mai 2006 de 9h30 à 14h. Colloque “PRATIQUES RELIGIEUSES, PRATIQUES DE SOINS, DIVERSITES SEXUELLES DANS LE CONTEXTE DE L'EPIDEMIE A VIH” en collaboration avec le SIREAS (Service International de Recherche, d'Education et d'Action Sociale asbl. Lieu : Centre culturel d'Etterbeek, Espace Senghor (Place Jourdan). Vendredi 24 et samedi 25 mars. Colloque : “La violence conjugale : encore trop de silence !” en partenariat avec la CLASS Jeudi 20 avril 2006. Ciné-débat : “Violence conjugale(suite du colloque)”, projection du film “Te doy mis ojos”. 8 ou 9 mai 2006. Théâtre-débat : “Pourquoi parler de l'extrême droite au théâtre aujourd'hui ?”, avec Manu Abramowicz, Eliane De Proost, … Mardi 30 mai 2006. Banquet républicain : “Kyoto peut-il sauver la planète ?” Renseignements et réservations : 02/535 06 77/78/79 ou pdeboeck@centrelibrex.be - vlacroix@centrelibrex.be - fsidibe@centrelibrex.be
Commune de Molenbeek Saint-Jean Jeudi 16 mars 2006 de 10 h à 17 h et de 14h à 16h. Forum de discussion “Travail pour tous, mythe ou réalité ?“ Bourse de l'Emploi et de la Formation La recherche d'un emploi, nous le savons tous, devient de plus en plus difficile dans un monde économique en pleine mutation. Les chercheurs d'emploi se sentent souvent démunis : ils ont besoin de conseils et d'aide. Mener une politique volontariste d'information, de guidance et d'aide aux demandeurs d'emploi en matière d'emploi et de formation : c'est un des nombreux objectifs que nous nous sommes fixés
Laïcité Etterbeek Samedi 27 mai 2006 à 7h 45 ( départ ). Visite guidée de Tournai, dégustation et repas. Lieu : avenue Commandant Lothaire 36 a 1040 Bruxelles. PPAAFF :: 3300€ RReennsseeiiggnneem me en nttss :: 0 02 2/ /7 73 34 44 42 20 06 6o ou u iin nffo o@ @ll aaiicciitte e--e etttte errb be ee ekk.. b bee
Ligue de l'Enseignement et de l'Education permanente asbl 11 jours de formation d'animateurs de projets socioculturels ( 125 heures ) répartis de mai à octobre 2006. La Ligue de l'Enseignement vous propose 125 heures de formation pour acquérir les compétences de base de l'animation socioculturelle et clarifier votre projet personnel d'animateur. La formation s'adresse à toute personne désirant s'impliquer professionnellement ou bénévolement dans la vie associative et le secteur non-marchand et qui souhaite développer ses compétences en animation socioculturelle. Lieux : CeMPA Place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles et une semaine de stage résidentiel du 1er au 7 juillet 2006 à l'Abbaye de Brogne Place de Brogne 3 à 5640 Saint-Gérard. PPAAFF:: 119999€//224499€((ll aa ffoorrm maattiio on ne esstt g grraattu uiitte e.. LLe ess P PA AFF cco ou uvvrre en ntt lle ess ffrraaiiss d d''h hé éb be errg ge em me en ntt,, d de e rreeppaass dduu rrééssiiddeennttiieell eett lleess ffrraaiiss dd''oorrggaannii ssaattiioonn:: m maatté érriie ell,, n no otte ess d de e cco ou urrss,, ssaalllle ess,, aassssu urraan ncce ess eett ppuubblliicciittéé)) 25 et 26 mars 206 de 10h à 17h. Introduction à l'analyse transactionnelle. L'analyse transactionnelle est une théorie de la personnalité et une méthode d'analyse et de compréhension des relations humaines. Elle a trouvé des applications dans de très nombreux domaines: le développement personnel et professionnel, l'éducation, la guidance psychologique, le fonctionnement des organisations…Elle se fixe pour objectif d'aider les humains à gagner en autonomie personnelle et relationnelle. Sur base d'exercices pratiques cette formation donnera aux participants les outils théoriques dont l'application s'avèrera utile tant professionnellement que personnellement. Lieu: CeMPA Place Rouppe 29 à 1000 Bruxelles. PPAAFF:: 8899€ oouu 9999€.. RReennsseeiiggnneem me en nttss :: LLiig gu ue e d de e ll''EEn nsse eiig gn ne em me en ntt e ett d de e ll''EEd du uccaattiio on n p pe errm maan ne en ntte e aassb bll rru ue ed de e LLeenngglleennttiieerr 11AA àà 11000000 BB rruuxx eelllleess.. TTééll :: 0022 551111 2255 8877..
Maison Laïque “Lucia De Brouckère” Maison de la Laïcité de Bruxelles Mercredi 15 mars à 20h. Conférence sur la liberté d'expression. Du lundi 24 avril au vendredi 12 mai. Du lundi au vendredi de 10h à 13 h et de 14h à 16h30. Les samedis de 14h à 16 h30. Exposition Georges Brassens. Exposition itinérante réalisée par la Ligue de l'Enseignement, de l'Education Permanente de Mons et Picardie Laïque. eennttrrééee lliibbrree.. Samedi 29 avril à 19h30. Soirée Bal(l)ade autour de Georges Brassens par Cécile et Pierre. PPAAFF :: 55€.. RReennsseeiiggnneem me en nttss :: M M aaii sso on n LLaaïïq qu ue e ““LLu uccii aa D De eB Brro ou ucckkè èrre e”” M Maaiisso on nd de e llaa LLaaïïcciitté éd de e BB rruuxxeelllleess.. RR uuee ddee llaa CCrrooiixx ddee FFeerr 6600-- 6622 11000000 BBrruuxxeellll eess.. TTéélléépphhoonnee :: 0022 222233 4466 1133 oouu maaiisso m on nllaaiiq qu ue eb bxxll@ @h ho ottm maaiill.. cco om m
Le service d' « Aide aux Victimes » du Service Laïque d'Aide aux Justiciables et aux Victimes de Bruxelles II Tous les premiers jeudi du mois, de 17 à 19h. Atelier d'écriture pour personnes victimes d'infractions pénales. RReennsseeiiggnneem me en nttss :: 0 02 2/ /5 53 37 76 66 61 10 0 (( M M aarrttii n ne e SS ttaassssiin n,, p pssyycch ho ollo og gu ue e aan niim maattrriiccee)) .. Les mardis tous les 15 jours (14/3 et 28/3, 25/4, 09/5 et 23/5, 06/6 et 20/6 ). de 17h30 à 19h. Groupe de psychodrame pour personnes victimes de transgressions sexuelles à l'intérieur ou à l'extérieur de la famille durant l'enfance. RReennsseeiiggnneem me en nttss :: 0 02 2/ /5 53 37 76 66 61 10 0 ((A An nn ne e-- ffrraan nçço oiisse eD Daah hiin ne ett JJ u uvve en ncciio oH He errrre en no o)).. PPAAFF :: ggrraattuuiitt AAddrreessssee :: 331144,, rruuee HHaauuttee àà 11000000 BB rruuxxeelllleess
d’Administration
Conseil
Théâtre Océan Nord Représentations du 11 au 28 avril 06 à 20h30, les mercredi à 19h30. Les mercredi 19 et 26 avril, représentation à 14h. Le spectacle est une adaptation théâtrale de "La malédiction et l'émancipation" un entretien de Abdelmalek Sayad extrait de "La misère du monde", ouvrage publié sous la direction de Pierre Bourdieu. Nous proposons une animation autour du spectacle (avant et-ou après) PPAAFF :: 1100€ ttaarriiff pplleeiinn,, 77,, 5500€ ttaarriiff rréédduuiitt eett 55€ ppoouurr lleess ggrroouuppeess àà ppaarrttiirr ddee 1100 ppeerrssoonnnneess eett ll eess pprrooffeessssiioonnnneellss.. PPoossssii bbiilliittéé ddee rréédduuccttiioonn aavveecc ll''aarrttii ccll ee 2277.. RReennsseeiiggnneem me en nttss :: tté éll:: 0 02 22 24 42 29 96 68 89 9 TThhééââttrree OOccééaann NNoorrdd :: 6633//6655 rruuee VVaannddeew we eyye err 1 10 03 30 0B Brru uxx e ell lle ess
FAML Laïcité Etterbeek Samedi 27 mai 2006 à 8h. Visite de la ville de Courtrai Trajet en car PPAAFF :: 3300€ ll iieeuu eett aaddrreessssee :: aavveennuuee CCddtt LLootthhaaiirree 3366 AA,, 11004400 BBrruuxxeelllleess RReennsseeiiggnneem me en nttss :: iin nffo o@ @ll aaiicciitte e--e etttte errb be ee ekk.. b be e
Direction Comité
de rédaction
Philippe BOSSAERTS Clément DARTEVELLE Francis DE COCK Jean-Antoine DE MUYLDER Francis GODAUX Ariane HASSID Eliane PAULET Michel PETTIAUX Paul-Henri PHILIPS Yvon PONCIN Johannes ROBYN Pascale SCHEERS Laurent SLOSSE Dan VAN RAEMDONCK Cédric VANDERVORST
Fabrice VAN REYMENANT
Sophie LEONARD Ababacar N’DAW Olivia WELKE Cécile RASSINFOSSE Hülya ERTORUN Mario FRISO Paola HIDALGO Ricardo LEONARD
AML d’Auderghem, d’Ixelles et de Watermael-Boitsfort Vendredi 28 avril 2006 à 20h. Conférence sur le sujet “L’opposition à la mondialisation néolibérale : utopie ou alternative crédible ?” par le professeur François HOUTART, spécialiste de l’altermondialisme. EE nnttrrééee rréédduuiittee ppoouurr lleess m me em mb brre ess d de ess aasssso occiiaattiio on nss o orrg gaan niissaattrriicce ess e ett d du u CCe ep pu ullb b.. ll iieeuu eett aaddrreessssee :: aauuddiittoorriiuum md de ess EEccu urriie ess d de e llaa M M aaiisso on nH Haau utte e,, p pllaacce eP Paau ull G Giill sso on n3 3,, W Waatte errm maae ell-BB ooiittssffoorrtt ((ddeerrrriièèrree llaa m maaiisso on n cco om mm mu un naalle e)).. RReennsseeiiggnneem me en nttss :: 0 02 26 67 73 31 13 31 12 2
GRAPHISME Cédric BENTZ & Jérôme BAUDET EDITEUR RESPONSABLE Ariane HASSID, Présidente de Bruxelles Laïque, 18-20 Av. de Stalingrad - 1000 Bruxelles ABONNEMENTS La revue est envoyée gratuitement aux membres de Bruxelles Laïque. Bruxelles Laïque vous propose une formule d’abonnement de soutien pour un montant minimum de 7€ par an à verser au compte : 068-2258764-49. Les articles signés engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.