DISCO INFERNO From the Flaming Green motel to the funfair, where neons live.
Ou comment ne pas perdre son identité.
magazine gratuit lyonnais ART VISUEL - CULTURE - FICTION - FÉMINISME
TRAITÉ SUR LE FÉMINISME
studio golden holden
Épisode 1
FILM PORTRAIT 4 - Lucie Mouton 5 - The Salinger Post 14 - Artlex 15 - The Classy Time 18 - Blackbird is Bonnie 19 - WOME 32 - Laurie Sorace 33 - Milo
TREAT YO SELF 16 - 4:30pm
6 - 22 minutes of Misunderstanding
8 - Les Fleurs du désir 34 - Disco Inferno FÉMINISME 24 - Traité sur le féminisme et la représentation 26 - Nouvelles vagues du cinéma 28 - Chronique d’un mec avec une bouteille 30 - Chronique d’une dame avec des grosses fesses
STORIES 44 - Letters to Amelia
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MUSIQUE 20 - Decibelles
GÉNÉRIQUE 46 - Ils ont contribué de très près ou de plus loin à Cacti
À tous les cool kids, salut ! Nous sommes ravis de vous accueillir au sein du premier épisode de Cacti.
E p i s o d e
Cacti se présente à vous sous la forme d’un premier épisode plein d’ardeur, de dévotion, de paysages divers, d’amour et de trucs qui brillent. Mais surtout, plein d’affection pour nos lecteurs. Et même si notre relation commence à peine, même si vous voulez juste regarder les images ou même si vous n’aimez pas Diana Ross, nous vous remercions de passer ces quelques pages en notre compagnie !
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Dans chaque épisode, nous explorerons un thème, ici, on s’attaque d’emblée à du lourd : le féminisme. Le féminisme dans le cinéma, dans nos rêves, dans la réalité, dans le quotidien… Peut-être même dans des cookies?
F é m i n i s m e
Cacti est un magazine indépendant, son aventure évoluera au gré des personnalités passionnées et passionnantes qui y participeront. Nous voulons mettre en avant les femmes que nous aimons, admirons, comprenons. Nous parlons et nous parlerons d’elles avec authenticité, en toute intimité et sans langue de bois, afin de toujours leur rendre justice. Si vous êtes prêts pour votre dose d’art visuel, culture et fiction, le tout bien saupoudré de féminisme, on vous attend dans les prochaines pages!
Bonne lecture !
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P O RT R A I T
LUCIE MOUTON Entre animaux tropicaux et bestioles de campagne, soutien-gorge en dentelle et SI VOUS VOULEZ ÉCRIRE SI VOUS ÊTRE culotte de grand-mère... Lucie, illustratrice et pattern designerSOUHAITEZ fantastique, ne fait POUR NOUSpas de jaloux dans ses créations. PARTENAIRE Sous l’oeil bienveillant de son meilleur ami Miro (Miro est un chat), elle dessine sans relâche! Si vous êtes un organisme Si vous pratiquez ou voulez Elle vous prépare pour très bientôt une collection de pins et patches 2cool4school. qui souhaitez soutenir le promouvoir une activité artistique menée par des www.lucie-mouton.comprojet, commander et/ou vous abonner, vous pouvez femmes, vous pouvez contribuer au magazine. Il contribuer à l’édition suffit de nous faire part de de Cacti. Nous votre idée par email. Nous @luciemouton_design vous invitons à nous organiserons par la suite une contacter, par email. rencontre afin de tout savoir sur votre projet.
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SI VOUS SOUHAITEZ DIFFUSER LE MAGAZINE
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Si vous souhaitez élaborer un partenariat avec l’association Golden Holden et diffuser Cacti dans votre structure, site web ou blog, contactez-nous par email.
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P O RT R A I T
THE SALINGER POST Studio d’arts visuels lyonnais, The Salinger Post manie l’art de l’image numérique avec ingéniosité, créativité et précision. Toutes les qualités nécessaires pour être aussi détective du dimanche… Coïncidence ? www.thesalingerpost.com
@thesalingerpost
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Rose, une femme moderne et désabusée, vole au secours d’une baby-sitter qui vient de paumer l’enfant dont elle avait la charge. C’est avec l’aide de Robin et Rita que la jeune détective se lance dans une enquête qui va s’avérer plus compliquée que prévue...
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Ce court-métrage de 22 minutes a été tourné à Lyon, lors de la plus chaude semaine de juillet 2016, avec une équipe de cool girls & boys doués et motivés. 22 minutes of Misunderstanding débute dès à présent son périple en festival.
PROJECT
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Film écrit et réalisé par Claudia Bortolino @mygoldenholden
Produit par Golden Holden & En Avant Productions Avec Luna Picoli-Truffaut Liza Blanchard Camille Dochez Fatou Malsert India Bourdin-White Lisa Thiers-Barreto. S u m m e r
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PINEAPPLE & FLAMINGO Nail Art http://pineappleandflamingo.tumblr.com @pineappleandflamingo
LUCIE MOUTON Textile Designer www.lucie-mouton.com @luciemouton_design
DA & Photographe : Jill Salinger Assistantes: Claudia Bortolino & Sarah Mangeret Modèles : Hursulla Yambogaza & Camille Dochez Styliste : Lucie Mouton Fleuriste: Mademoiselle fleurs & vins fins Nail Artist: Hursulla Yambogaza
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Les bouquets de Mademoiselle fleurs & vins fins s’offrent une petite virée au Parc de la Tête d’Or, en tandem avec le nail art audacieux de Pineapple & Flamingo et une petite culotte Made in Lyon de Lucie Mouton.
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MADEMOISELLE Fleurs & Vins fins www.mademoiselle.boutique @fleuriste_mademoiselle
Entre pastels et couleurs vives, les fleurs s’invitent dans nos dégustations et côtoient nos sous-vêtements.
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STYLISTE À PAILLETTES CHASSEUSE DE TRÉSORS FILLE À IDÉES RÊVEUSE HYPERACTIVE CRÉATIVE 3.0 Retrouvez la douce Alexandrine sur son blog www.leblogdartlex.com
@leblogdartlex
Maquillage: Margot Robert Manteau: David Christian Photo: Jill Salinger Loft industriel: WE FOR YOU
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THE CLASSY TIME Beauty, Fashion, Lifestyle, Travel, Health & Fitness sont les maîtres mots de la belle Diane, créatrice du blog The Classy Time. Soucieuse du moindre détail, son goût pour le luxe et sa créativité sans limite font de Diane Glaoua une des jeunes femmes à suivre immédiatement. www.theclassytime.fr
@theclassytime
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Photo: Jill Salinger
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Qu’est-ce que c’est Treat Yo Self ? C’est un jour dans l’année où vous vous faites plaisir en achetant, dansant, chantant mais surtout mangeant ce que vous voulez. On a poussé le concept un peu plus loin et on vous conseille de faire ça au moins une fois par semaine.
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T R E AT
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Tout le monde sait que le goûter est le repas le plus important de la journée. Bon, OK, peut-être pas le plus important, c’est vrai... Mais en tout cas le plus cool. Chez Cacti, nous avons une tradition du 4 :30 pm que nous ne prenons pas à la légère. La preuve, on vous a déniché 4 adresses pour bien remplir son ventre quand sonne l’heure fatidique ! Prêts pour la dégustation ? E p i s o d e 1 -
AGAINST THE GRAIN
LAURELINE’S CORNER
NINKASI
On vous conseille: l’Exotic cookie (coconut, vanille, chocolat blanc). Et aussi le Lyonnais (praline, chocolat). Ah oui et le New Yorkais (beurre de cacahuète, chocolat). Bon, en fait ils sont tous irrésistibles!
On vous conseille: le Carrot Cake et le gâteau Chocolat-Orange. Ajoutez un petit smoothie de saison et vous ferez de l’établissement votre seconde maison.
On vous conseille: le chocolat viennois, qu’il pleuve ou qu’il fasse 35°, on vous promet, c’est le choix à faire.
On vous conseille: la glace vanille nappage caramel spéculoos, ne la prenez pas en photo pour votre instagram, mangez la sans plus attendre.
14 rue Sergent Blandan 69001 Lyon
135 rue Sébastien Gryphe 69007 Lyon
4 rue Romarin 69001 Lyon
2 Place Antonin Jutard 69003 Lyon
du mardi au samedi
du mardi au samedi
du mercredi au dimanche
ouvert tous les jours
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CONEY COOKIE
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BLACKBIRD IS BONNIE Avec sa collection «Here comes the story of the Hurricane» la jeune styliste Magali Puidupin nous emmène à la frontière du Street, de la boxe de rue et du rap. La marque Blackbird is Bonnie va faire parler d’elle.
Mannequin: Mégane Riffoneau Maquilleuse: Mallory Elekes Photo: Jill Salinger
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SWEET SPLASH Manon Steun, styliste fraîchement diplômée de ESMOD Lyon en 2016, sort SWEET SPLASH, sa collection épurée, architecturale, aquatique et lumineuse, au Printemps Été 2017.
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Mannequin: Éloïse Coppola Maquilleuse : Kim Ducreux Photo: Jill Salinger
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Texte: Lucas Iannuzzi Photo: Jill Salinger www.decibelles.bandcamp.com
Les belles es nt bruya Quelque chose m’a échappé. C’est l’histoire d’un groupe : Decibelles et de ma cécité manifeste à son endroit. N’étant pas vraiment un pourfendeur de l’immobilisme musical qui, chaque jour, gagne un peu plus de terrain sur les ondes, j’essaye juste de rester un type ouvert et curieux. C’est en soi une vue de l’esprit, j’en conviens, puisque je reste tributaire de styles, d’étiquettes que l’industrie musicale aime coller sur les artistes qu’elle ne comprend pas et qu’elle ne saurait vendre. Ainsi, il y a de cela trois ans, j’entendais pour la première fois leur nom : Decibelles. Il était question d’un trio féminin de Lyon qui pratiquait de l’indie punk aux accointances noise. J’étais déjà brassé par l’éternel ressac des genres. Alors oui je suis de Lyon comme elles, mais je ne suis pas un enfant du punk et je qualifie parfois de pop les fantasques Ulver. Comprenez bien qu’entre ces derniers et Decibelles, les jambes de Jean Claude ne suffisent plus à joindre les deux rails. Alors la supposée curiosité dont je me faisais le chantre devait logiquement m’emmener à elles. Il n’en fut rien. Je ne me l’explique pas, peut-être que j’accordais trop d’importance à ces qualificatifs, c’est idiot, déso. Rien n’est immuable cela dit ; ce groupe est resté là, dans un coin de ma tête. Nous voilà trois ans plus tard et l’opportunité de les rencontrer s’est présentée. Il y a environ dix ans, sur les hauteurs de Grenoble dans un Vercors que j’ai connu enneigé la moitié de l’année, 20
Fanny Bouland (batteuse) et Sabrina Duval (guitariste) forment Decibelles. Pedro Joko, leur premier album, voit le jour début 2011, suivront trois formats courts. Aujourd’hui les Decibelles sont trois, Julia est arrivée pour grossir les rangs il y a quelques mois au poste de bassiste et elles présentent leur deuxième album, Tight (sorti le 31 mars chez Kidnap Music). Dix titres fougueux, matures et directs. Des titres plus courts aussi, sous la barre des deux minutes, loin des expérimentations de leur précédente sortie SLEEP SLEEP, peutêtre parce qu’il faut pouvoir les imaginer joués live : «on mise sur les titres les plus forts, si on n’arrive pas à se faire plaisir dessus sur scène cela ne sert à rien.» Sans idée péremptoire sur comment devrait sonner leur musique, elles ne se posent aucune contrainte dans les phases de composition qui partent le plus souvent de ce qu’elles aiment écouter, de ce qui leur plaît chez d’autres, comme Meat Wave qui fait l’unanimité. Du coup, elles se jouent des étiquettes et prennent le truc à contrepied quand elles justifient le peu de textes chantés en Français : «c’est dur, on a du mal à trouver des lignes de chant avec des textes en Français. Ça sonne moins bien, mais c’est aussi parce qu’on est des filles par rapport à nos tessitures on peut vite tomber dans un truc assez niais.»
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Une meilleure conclusion ?
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Elles nous disent être impatientes et sans peur : «On a déjà joué avec eux, on n’était pas très fortes et ils étaient vraiment cool ! Ils nous avaient bien aimé, ils nous ont rappelé donc...» Fanny ajoute : «C’est genre des papas qui font pas peur !» La simplicité semble rimer avec authenticité lorsqu’il s’agit de ces filles qui prouvent sur leur dernier album qu’elles n’ont cure des postures et autres clichés parfois véhiculés à leur endroit. On peut donner dans les choeurs punks sur Hu ! Hu !, lancer un cri de ralliement sur Les Yeux Secs, sans se voir affublé du sobriquet punkettes, n’en déplaise à certains. Oui parce
que l’on peut aussi assurer de belles lignes de chants sur All Wet et simplement déclamer sur Le Seum. Ce dernier morceau de l’opus est un des meilleurs. Savant mélange d’accords dissonants et de puissantes montées. Toute en tension, l’instrumentale accompagne un texte simple et grinçant qui fait une liste non exhaustive des petites choses de la vie qui agacent ces dames: «il y a bien d’autres choses qui nous foutent le seum, mais nous n’avions pas assez de couplets pour le dire…» Dans Le Seum, Decibelles brise le fameux quatrième mur et Sabrina s’adresse directement à nous, coupant court aux stériles tergiversations : «J’vais pas faire de la poésie car j’en ai rien à foutre, si tu arrives jusqu’ici c’est bien que tu m’écoutes.»
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Loin de répondre aux sirènes commerciales qui leur intimeraient l’usage de la langue de Shakespeare pour s’assurer une place au soleil, elles mènent leur barque comme elles le veulent. Une intégrité qui porte ses fruits lorsque les grands Shellac leur demandent d’assurer leur première partie sur plusieurs dates de leur tournée européenne.
Le terme, non, l’idée même de féminisme, est limitée par des stéréotypes et des fausses idées. Essayons de les briser ensemble, ok ? D’un apprenti féministe au féminisme engagé et fier, d’un coup de poing maîtrisé à un anniversaire onirique… Ce dossier parle à tous ceux qui rêvent d’un monde plus équitable.
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Pourquoi le féminisme est un sujet si controversé ? Pourquoi est-ce qu’on hésite à se qualifier de féministe ? Ou au contraire, en est-on fier ? Comment se manifeste le féminisme ? Autant de questionnements que d’interprétations singulières.
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Texte: Claudia Bortolino Illustrations: Luna Picoli-Truffaut
t mmen Ou c o p e r d r e ne pas entité. son id On ne devrait plus parler de diversité mais plutôt de représentation, car la représentation est fondamentale. La diversité semble être optionnelle, un petit extra dont on peut se payer le luxe de temps en temps. La représentation est primordiale si nous voulons un monde social, économique, politique et humain juste. La représentation est fondamentale dans ce qu’on est en droit d’attendre de notre culture. Lorsqu’on ne se sent pas représenté, des conflits naissent, des potentiels sont gâchés. Il est tellement important, pour une personne qui n’est pas représentée, de se voir, de se reconnaître. D’être figuré par quelqu’un. Que ce soit en politique, dans une série TV, dans un cours d’histoire au collège, dans un magazine... C’est une preuve que vous comptez, que vous avez de la valeur. Si vous ne représentez pas quelqu’un, il n’existe pas. Dans les news, quand une femme se 24
fait violer, on parle de la façon dont elle était habillée, l’heure à laquelle elle rentrait chez elle, si elle était accompagnée ou non, le numéro du RER qu’elle a emprunté... Autant de détails qui effacent la personne derrière un cas. Une cause à effet. Comment comprendre les raisons du viol. Parce qu’il y a bien une raison, et celle-ci découle forcément de la victime. D’un autre côté, on annonce que la vie de l’homme qui a violé va être détruite, on s’interroge sur le nombre d’années qu’il passera en prison, quand et comment sera-t-il jugé. Autant de détails qui mettent en avant et questionnent la vie de ce criminel. Comment, dans la tête de milliers de jeunes hommes, peut-on percevoir ce criminel comme absolument mauvais ? Sa vie va être ruinée, il ne pourra sûrement pas terminer ses études, il sera la honte de sa famille... Il devient petit à petit la victime. Tandis que la femme, violée, entre peu à peu dans l’anonymat. Non pas un anonymat de protection sociale, un anonymat d’identité, elle devient la
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cause du fait divers, dont le spectateur assiste passivement, dont on narre les tenants et aboutissements.
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Le droit de se montrer et de parler est fondamental à la survie, à la dignité et à la liberté. Je suis reconnaissante de pouvoir, malgré de nombreux incidents où j’ai été réduite au silence, faire entendre ma voix.
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Les femmes, où qu’elles se trouvent, doivent prendre conscience qu’être rabaissé n’est pas acceptable. Que cet avilissement n’est pas le résultat d’un échec mais plutôt les conséquences de cette bonne vieille guerre des genres qui dure depuis toujours.
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J’ai lu récemment (Men explain things to me – Rebecca Solnit) un exemple très simple qui m’a marqué et qui illustre parfaitement le problème. Dans une grande université américaine, un viol a été commis, un étudiant masculin a violé une étudiante féminine. Le lendemain, afin de préserver les jeunes étudiantes, les directeurs de l’université ont demandé aux filles de rester dans leurs chambres
Encore une fois, les victimes d’un crime se retrouvent d’autant plus persécutées. Pourquoi ne pas avoir demandé aux jeunes hommes de rester enfermé dans leurs chambres ? La réponse, ironique, «ca ne serait pas juste de punir tous les garçons pour un qui a fauté... » Logique ! Par contre il est juste de punir toutes les filles pour... aucune d’elles n’ayant fauté.
E p i s o d e
Où est la contre narrative ? Qui est là pour dire aux jeunes filles qu’elles comptent, qu’elles sont entendues, qu’il n’y a aucune excuse, raison, cause, décharge, justification, logique, fondement qui excuse le viol ? Qui est là pour expliquer aux jeunes garçons qu’il n’y a aucune excuse, raison, cause, décharge, justification, logique, fondement qui excuse le viol ? A l’école, on n’apprend rien sur les femmes dans l’histoire. Si on m’avait parlé du rôle des Suffragettes à l’école, peut-être que je me serais sentie plus vite représentée, peut-être que j’aurais connecté mon existence à l’histoire. En effaçant une partie de l’histoire, on efface une génération future, on efface les espoirs d’une place dans la société définie par nos actes, nos choix, qui ne sont pas bafoués par des limites construites dans un manque d’égalité.
à la nuit tombée. Prétexte de sécurité évoquée par manque de réelle mesure préventive. Les garçons, eux, pouvaient continuer leurs activités, aller boire une bière, aller réviser dans le dortoir d’un pote ou choisir, de leur propre volonté, de rester dans leur chambre pour regarder le dernier épisode de Narcos.
C I N E M A
Texte: Thomas Choury Illustrations: Lucie Mouton
Le constat est sans appel, le cinéma – comme la plupart des institutions culturelles – n’est pas une activité mix te ou alors à la marge. Rappelons que cette année, à Cannes, trois femmes étaient en sélection officielle sur 19 réalisations, nombre record, stagnant depuis l’an dernier. Le bilan de l’autre côté de l’Atlantique n’est guère plus mirobolant : Kathryn Bigelow est la seule femme à avoir remporté l’Oscar du Meilleur Film et celui de la Meilleure réalisation, il y a déjà 7 ans pour Démineurs (2010). Constat sans appel donc, qui s’explique aisément par des structures historiques et culturelles très fortes, mais qui ne semble pourtant pas en adéquation avec le nouveau souffle apparu à partir des années 2000 et l’émergence croissante de réalisatrices talentueuses et reconnues. On aurait pu parler de Maren Ade, des françaises Céline Sciamma, Justine Triet, d ’Andréa Arnold, de Sofia Cop pola et de tant d’autres. Mais on préfère mettre l’accent sur une toute nouvelle génération. Anna Rose Holmer et Rosemary Myers ont un point commun : la sortie en 26
France, en ce début d’année 2017, de leur premier film. The Fits, pour la première - sorti en janvier - et Fantastic Birthday, pour la seconde - sorti à la fin du mois de mars – sont passés presque inaperçus dans la mécanique infernale de l’actualité. Ils sont pourtant deux jolies réussites. Que ce soit Gus V an Sant pour The Fits ou Wes Anderson pour Fantastic Birthday, ces deux premiers opus se réfèrent à des cinéastes majeurs du début du 21e siècle, en surface seulement, pour mieux les déborder. Holmer reprend les codes formels d’Elephant par une obser vation méticuleuse et st ylisée de la jeunesse américaine, à travers de longs travellings-avant qui cartographient les couloirs et les salles d’un g ymnase, son unique décor. Myers, de son côté, fait preuve du même maniérisme visuel que son illustre modèle (format carré, symétrie des plans, jeux de couleurs vives) mais abandonne tout l’aspect mécanique (on compare souvent les films de W es
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C I N E M A
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Il y a, dans ces deux jolis films, une envie de propositions formelles nouvelles qui en dit beaucoup sur le rafraîchissement du paysage cinématographique qui se prépare.
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mystérieuse. Fantastic Birthday, quant à lui, s’empare du mer veilleux, plongeant Greta - apeurée par la fête d’anniversaire géante que lui a organisée sa maman pensant bien faire - dans un songe peuplé de créatures tantôt effrayantes, tantôt amicales, des figures fondamentalement psychanaly tiques.
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Anderson à des maisons de poupées animées) pour une douceur et une fluidité qui emmènent le film ailleurs, vers une dérive plus onirique, plus fantastique. Thème commun aux deux films – par ailleurs largement répandu dans cette nouvelle vague féminine mondiale, pensons à Grave de Julia Ducournau, dans un autre genre – le mal-être adolescent et le difficile passage à l’âge adulte, du point de vue des filles. A l’ombre d’A nos Amours, mais surtout depuis V irgin Suicides de Sofia Cop pola – cinéaste pionnière – le sujet est enfin sorti de son carcan et devenu un lieu de réflexions et de saillies artistiques. The Fits ose le fantastique : Tony, sa jeune héroïne androg yne, est de plus en plus attirée par un groupe de jeunes danseuses qui s’entrainent au premier étage de sa salle de boxe. Une à une, les filles sont atteintes d’étranges convulsions, proches parfois de l’ex tase. L’enjeu du film est moins l’explication ou la guérison, que la recherche dans cette sensation ex traordinaire, dans ce frisson de volupté, une sorte d’essence de la féminité dans une jouissance
En se réappropriant une façon de faire et de penser le cinéma, st ylisé et non académique tout en le dépassant, on assiste peut-être enfin à l’émergence d’une véritable expression féminine et féministe, loin des maquillages hypocrites – morales disneyennes et autres femmes super-héros aux attributs essentiellement masculins – que l’on nous ser vait habituellement.
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Texte: Homayoun Anoki Illustrations: Lucie Mouton
Je ne me suis jamais vraiment posé de que stion sur la condition de s femme s. Peutêtre parce que j ’ai été élevé par un père togolais et une mère iranienne dont la culture v e u t q u ’ o n traite le s garçons comme de s petits princes. P e u t être parce que j ’ai grandi en France dans le s 90s, où la que stion du féminisme n ’in t é r e s sait pa s grand monde dans le s média s ou l ’éduc ation. Je trou ve évidemment injuste que l e s femme s soient moins bien payée s, que dans beaucoup de coins du globe, elle s n’aient pa s le droit à l ’éduc ation au même titre que leur s frère s… Qu’elle s soient discriminée s sans raison pour faire cour t. Quelque s cour s d ’histoire et d ’éduc ation civique nous pré sentaient de s droits que le s femme s avaient durement acquis tout au long de s siècle s dernier s. Je me disais que le 28
plus gros avait été fait dans la lut te pour l ’égalité de s genre s. Évidement, j ’avais tord. Ma première projection dans le féminisme fut amenée par une anecdote qui me marque encore. Un jour, dans un c afé, avec de s pote s, nous discutions de nos crush, de dra gue, de nos soirée s… Rien qui ne sor te de l ’ordinaire. Mon amie Pernelle coupe alor s cour t à nos tergiver sations, me demandant si je veux voir ce que c’e st d ’être à la place d ’une femme qui se fait « dra guer maladroitement ». Sans détour, elle place une petite bouteille d ’eau dans son pantalon, entre se s cuis se s, bouchon ver s le haut. Elle s’approche de moi et me serre, sans me demander mon avis, sans violence apparente. Je sens alor s son phallus en pla stique recyclable dans le ba s de mon dos. La situation semble risible (elle l ’e st un peu!), me s pote s ont rigolé, moi non. Pernelle savait qu’elle avait marqué un
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point. À juste titre, elle m’avait mis sur une piste de réflexion jusqu’alor s ignorée. Le s femme s ne sont pa s opprimée s par un organe génital, c a serait trop réducteur, mais elle s sont opprimée s par la connerie de s homme s qui a gis sent comme si elle s leur étaient due s.
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C’e st comme si - à une toute autre échelle - je me retrou vais homme blanc dans une A mérique ségrégationniste de s 60s et que j ’étais, du fait de ma couleur de peau, privilégié. J’ai l ’impre s sion que comme cet homme blanc qui peut s’a s seoir où il veut, je me retrou ve oppre s seur de par mon sexe, que je n’ai pa s choisi, dans une société qui a toujour s placé l ’homme au de s sus de la femme. C omme elle a placé le s blanc s au de s sus de s noir s. Tout comme la couleur de peau, le genre e st un critère d ’inégalité, qui a décidé de cela ? L a lut te que mènent le s femme s e st loin d ’être terminée et nous (le s homme s) y avons plus que
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O ù so nt le s ho mme s qu i se lève r o nt pou r sou te ni r le s fe mme s ?
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Sans s’en rendre compte, je pense qu’on oublie trop sou vent que la frontière qui nous sépare de l ’oppre s sion e st trè s fine et qu’elle peut être franchie à tout moment. Le plus sou vent, sans même qu’on le réalise.
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Je m’apercevais facilement de s inégalité s macroscopique s, je m’en indignais même. Mais qu’en e st-il du microscopique ? Tout ce qui teinte la vie d ’une femme au quotidien, dont je n’avais pa s réellement conscience ?
jamais une par t de re sponsabilité, par ticulièrement en s’at tardant sur l ’éduc ation. Le s droits de s femme s ne concernent pa s uniquement le s femme s, le féminisme n’e st pa s uniquement une af faire féminine. Tout comme la lut te de s afro-améric ains pour leur liber té en outre-Atlantique était aus si l ’af faire de s blanc s. C eux qui ont rejoint cet te action ont permis de faire évoluer la c ause, formellement et symboliquement. C’e st un combat humain avant tout.
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Texte: Camille Dochez Illustrations: Lucie Mouton
Quand j’étais petite je voulais faire tous les métiers du monde ; astronaute, chef cuistot, soigneuse dans un zoo, éleveuse de chiens saucisses. Mais ça faisait beaucoup d’études, et beaucoup d’argent, et je n’aurais jamais eu le temps de tout faire. Alors j’ai choisi le métier qui me permettait de tout faire, d’être qui je voulais et de pouvoir changer tout le temps. Donc forcément je suis devenue comédienne. Le problème, c’est que c’est toujours difficile d’exercer un métier où on nous « juge » sur ce que l’on est. Toi, ton corps, et tes Vans Buzz L’Éclair porte-bonheur que tu mets t o u jours pour aller en casting. C’est difficile de recevoir un mail où on te dit que tu es trop vieille pour le rôle, alors que tu es l’enfant caché de France Gall quand elle avait 8 ans et de Pollux (sans les poils). Et c’est d’autant plus difficile quand on est une jeune femme en construction, et qu’on n’aime pas ses grosses fesses. Un jour sur un tournage, je me retrouve en culotte pour un plan sur mes cuisses, et le cadreur ne trouve rien de mieux à dire qu’il faut maquiller les cuisses, parce qu’on voit les vergetures, les tâches violettes, les veines. La maquilleuse arrive, avec ses bidules de maquilleuse pour cacher mes cuisses qui sont apparemment trop moches pour le monsieur qui tient la caméra. Je peux vous dire que c’est assez difficile d’aimer son métier dans des moments comme 30
ça, c’est aussi assez difficile d’aimer son corps. Alors que faire ? Première solution, accepter l’humiliation ultime de ne pas avoir un corps qui correspond aux normes cinématographiques et partir dans le porno (catégorie grosses fesses). Deuxième solution, correspondre aux normes, prendre un abonnement dans une salle de sport, manger des cotons imbibés d’eau, et se détester encore plus. Troisième solution, être qui je suis, lustrer mes grosses fesses et m’asseoir sur les gens qui ne les aiment pas. J’ai choisi la troisième solution, même si je me suis perdue dans la deuxième pendant un moment. Une fois, une fille avec des grosses fesses (comme quoi on n’est jamais seule) me dit que je lui faisais du bien, parce que mes grosses fesses sont jolies, et elles sont jolies parce que je les aime, et que ça lui donnait envie d’aimer les siennes aussi. C’est de
toujours devenir
combat difficile ce qu’on est, d’accepter de ne pas être quelqu’un d’autre. De devenir une grande fille, avec ses grosses fesses, et de continuer d’aller aux castings avec mes Vans Buzz l’Éclair porte-bonheur.
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Pour parfaire votre culture féministe FILMS Little Women - Gillian Armstrong Far from the Madding Crowd - Thomas Vinterberg A Girl Walks Home Alone at Night - Ana Lily Amirpour SERIES The Handmaid’s Tale - Bruce Miller Master of None - Aziz Ansari, Alan Yang Fleabag - Phœbe Walker-Bridge LIVRES Nous sommes toutes des féministes - Chimamanda Ngozi Adichie La femme mystifiée - Betty Friedman Bad Feminist - Roxane Gay
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LAURIE SORACE Styliste extraordinaire, Laurie concocte des robes sur-mesure haut de gamme que vous garderez à vie. Consultation à domicile, conception du modèle, choix du tissu… Laurie et son oeil avisé, vous suivent dans cette aventure avec dévouement. Avant même que vous vous en rendiez compte, votre robe est prête!
@lauriesorace
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P O RT R A I T
MILO Milo a 9 ans et dessine comme une boss. La jeune artiste aime choisir le plus beau bleu pour ses dessins, manger des bonbons arlequins, faire de l’équitation et illustrer des poèmes. En dessinant Adam Driver façon esquisse de Matisse, elle nous raconte qu’il ne faut pas la chercher et qu’elle s’énerve quand les garçons de sa classe disent que les filles sont nulles.
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Surprise! Disco bitches are back!
Before disco, this country was a wasteland.
Party like a rock star, look like a movie star.
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Art Director: Claudia Bortolino Photographer: Jill Salinger Make up artist: Kim Ducreux with Camille Dochez Liza Fatou Malsert
Slide into your boogie shoes. S u m m e r
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DISCO INFERNO
I feel the call of the disco ball.
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Let’s follow Earth Rain, Paisley Hope & Tuesday Amber from the Flaming Green Motel to the Hustle & Bustle Funfair.
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Secret Society of the Groovy Sisterhood 40
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DISCO INFERNO
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DISCO INFERNO Let’s follow Earth Rain, Paisley Hope & Tuesday Amber from the Flaming Green Motel to the fair, where neons leave.
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ino dia Bortol Texte: Clau uton s: Lucie Mo Illustration
Dear Amelia, I would love to send you a cat by mail But I doubt postmen ship in hell.
And if they did; even cats, Who are known to be evil, Couldn’t stand your mean jokes.
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Dear Amelia, You used to say: “Never say never, Say never in hell!” Now it’s you, who are in hell.
Dear Amelia, Your heart was Red Cosy Warm Fuzzy And black, from all those cigarettes And that’s why you died.
Dear Amelia, Do you absolutely have to be dead? We still have bills to pay.
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Éd i t é p a r Golden Holden
Directrice de la publication Jill Salinger
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Redactrice en chef Claudia Bortolino
Association de loi 1901 SIRET : 814 952 982 00019 12 rue du professeur Galtier 69100 Villeurbanne Imprimé en édition limitée par helloprint N°ISSN: En cours
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Chroniqueurs Claudia Bortolino Thomas Choury Lucas Iannuzzi Camille Dochez Homayoun Anoki Fo n t s Ostia Antica
Knockout
Antraste
Illustratrices Lucie Mouton www.lucie-mouton.com Luna Picoli-Truffaut http://lunapicolitruffautillustration.tumblr.com The Salinger Post www.thesalingerpost.com Assistante communication Johanne Charbonnier Photographe Jill Salinger Couverture Fatou Malsert & Liza
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Thanks: Camille Dochez Fatou Malsert Luna Picoli-Truffaut Liza Blanchard Decibelles Manon Steun Magali Puidupin Diane Glaoua Milo Edi Marcarini Alexandrine Barthomeuf Laurie Sorace Cécile Biscaïno
Coney Cookies Mademoiselle fleurs & vins fins Pineapple & Flamingo Café Rockyrama Against the grain Laureline’s Corner Ninkasi Guillotière Atelier POM’T Le Broc café Michelle Grange Emile Darves-Blanc Sarah Mangeret Claudine Bortolino Vidal
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Si vous souhaitez écrire pour Cacti, devenir partenaire, diffuseur, nous s o u t e n i r o u s i m p l e m e n t n o u s d o n n e r v o t r e r e c e t t e d e c o c k t a i l p r é f é r é , écrivez nous à cacti-magazine@gmail.com © La reproduction, même partielle, de tout texte, image ou photo présents sur et dans ce magazine est interdite sans accord préalable. Les logos et marques déposés sont la propriété de leurs détenteurs. La rédaction n’est pas responsable des textes et photos qui lui sont communiqués. Toutes les images présentes dans le magazine ont des droits réservés.
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Cacti est un magazine lyonnais gratuit, concocté avec ferveur par le studio Golden Holden. Tremplin au désir des curieux, Cacti se fait mégaphone de celles engagées à faire retentir leur voix, autant de femmes présentées que de visions de l’art et de la création.
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