Camille Couval - Notice PFE Architecture, Métropoles et Territoires Habités

Conurbation Lilloise, l'éveil d'un interstice du Grand Boulevard au chemin de Halage, la requalification d'un quartier enclavé

Métropole Européenne de Lille, France

rapport de Projet de Fin d’Études

La notice qui suit se veut être une synthèse de ma démarche, présentant les éléments de recherche qui ont guidé mon travail tout long de l'année. Il ne s'agit pas de présenter exhaustivement le projet, qui sera développé lors de la soutenance, mais de donner les clefs de lecture essentielles à sa compréhension.

Étude et projet présentés par Camille Couval sous la direction de Marc Bigarnet, Christophe Boyadjian, Laurent Mayoud, Yan Olivares et Nune Chilingaryan, dans le cadre du domaine d’études AMTH 2 - Architecture, Métropoles et Territoires Habités - à l'ENSA Lyon.

Septembre 2020.

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remerciements

Je tiens à remercier Marc Bigarnet, en sa qualité de directeur d’études, pour son accompagnement et sa confiance en ce projet. Il a su me donner les conditions nécessaires au bon déroulement de ce travail malgré cette situation particulière. De plus, je remercie l’ensemble de l’équipe enseignante du DEM : Christophe Boyadjian, Laurent Mayoud, Yan Olivares et Nune Chilingaryan pour leurs conseils avisés et leurs remarques quant à l'élaboration de mon projet.

D’autre part, je souhaite remercier l’ensemble de mes camarades avec qui j’ai pu échanger tout au long de l’année, et particulièrement Landry, Loïc et Théo pour leurs écoutes attentives et leurs avis sur mon projet.

Je remercie Pierre et Théo pour avoir été mes compagnons de travail dans cette aventure. Merci à Maxime et Sophie, anciens élèves du DEM et amis, pour leurs retours et leurs conseils bienveillants. Une pensée particulière à Marie, géologue et amie, pour ses précieuses connaissances.

Enfin, je remercie mes amis pour leur encouragement et leur présence durant ces cinq années.

Un grand merci à ma famille pour leur soutien tout au long de mes études.

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Introduction Ă la notice

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7

00

Préface

Le domaine d'études AMTH 2 - Architecture, Métropoles, Territoires Habités - dans lequel s'inscrit mon projet, engage les étudiants dans une réflexion globale autour de l'Europe, posant un regard critique sur le processus de métropolisation pour devenir matière à projet. Cet enseignement prône une approche multiscalaire, guidée par un fil conducteur commun à la métropole, à la ville et au projet architectural.

En premier lieu, ce travail consiste à mener une étude personnelle sur la métropole choisie, en interrogeant sa situation historique, urbaine, sociale, etc. L'étudiant apprend alors à porter un regard critique et à prendre position face aux enjeux soulevés. Il élabore ensuite une stratégie métropolitaine engagée et ancrée dans des pratiques situées.

Dans un second temps, l'élève détermine un site d'intervention à l'échelle urbaine pour concrétiser cette stratégie. Il développe alors des outils et des méthodes à la conception du projet urbain, jusqu'à aboutir au projet architectural. Cette situation finale fait l'objet d'un choix justifié, qui a pour objectif de confirmer si les décisions urbaines prises en amont sont le support d'une qualité de vie meilleure à l'échelle locale.

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La Métropole Européenne de Lille inscrite au cœur de l'Europe.

00

Choix de la situation

Originaire des Vosges, j'ai durant de nombreuses années parcouru ces paysages. Bien que ruraux, ils sont marqués par la présence passive mais rémanente des friches industrielles. Vieille de 200 ans, l'industrie textile origine et les affres de la désindustrialisation ont profondément transformé les vallées vosgiennes, les villes et les villages, l'économie et la population. Cette lecture personnelle et critique du territoire m'a conduit à développer une recherche, dans le cadre du mémoire, sur la requalification des friches industrielles textiles à l'égard des enjeux de l'aménagement du territoire Vosgien.

Le domaine AMTH étant consacré à l'étude des métropoles européennes, j'ai saisi l'opportunité d'explorer un territoire métropolitain également marqué par son passé industriel textile. Ainsi, après avoir questionné mon attrait pour cette thématique, mon choix s'est tourné vers la Métropole Européenne de Lille. Ma recherche sur le territoire Vosgien m'a permis de mieux appréhender la complexité de la métropole Lilloise façonnée par l'industrie.

En outre, investir cette ville pour la première fois a été découvrir l'occasion d'aller à la rencontre des paysages, des pratiques culturelles et sociales, des formes urbaines et des usages de ce territoire qui m'était jusqu'ici inconnu.

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Sommaire

00. Introduction à la notice...........................................p.7 01. Récit territorial La métropole confrontée à son héritage industriel...................p.15

02. Situation urbaine Les Lauriers, un quartier enclavé en latence.............................p.43

03. Projet urbain Penser la ville par le vide............................................................p.57

04. Projet architectural Habiter la courée.........................................................................p.91

Conclusion................................................................................p.109 Bibliographie............................................................................p.111

13

Récit territorial

01

La métropole confrontée à son héritage industriel

15

Roubaix, la ville aux milles cheminĂŠes.

approcher le territoire

01

De la conurbation industrielle à la Métropole Européenne de Lille

Depuis le XIVe siècle, la ville fortifiée de Lille et les faubourgs de Roubaix et Tourcoing sont le moteur de l’activité artisanale, puis industrielle textile. Les usines qui s’édifient à profusion, remplacent progressivement le travail industrie à domicile des tisserands. La main d’œuvre est abondante, et le manque de logements entraîne une urbanisation dense et non planifiée. Rapidement, les centres-villes sont surpeuplés, conduisant à l’expansion des périphéries de Lille, Roubaix et Tourcoing. Elle s’intensifie au rythme de l’activité, en suivant l’axe structurant du Grand Boulevard, jusqu’à faire apparaître l’une des grandes conurbations industrielles de l’Europe du Nord-Ouest.

Jusqu’en 1960 l’industrie textile connait une grande prospérité, constituant l’un des piliers de l’économie de la région avec l’industrie métallurgique et charbonnière.

Mais les difficultés de modernisation associées à la concurrence des pays émergents mettent en péril l’activité économique de la région. Dès 1980, des pans entiers de l’économie mondiale s’effondrent, entraînant la fermeture déclin de nombreuses usines textiles. Le territoire endure alors un traumatisme brutal et se confronte aux affres de la désindustrialisation : Roubaix perd la moitié de ses emplois, plus de 230 friches urbaines recensées témoignent encore de ce bouleversement.

17

Tourcoing

Roubaix Grand Boulevard

Lille

1830 La ville fortifiée de Lille, et les faubourgs de Roubaix et Tourcoing

Étude du développement urbain de Lille, Roubaix et Tourcoing, de 1830 à 1960.

18

1930 L’expansion de Lille, Roub suivant l’axe du Grand B l’impulsion de l’indu

baix et Tourcoing, Boulevard, sous ustrie textile

approcher le territoire

01

1960 Déclin industriel : développement urbain des périphéries

0 1

5km

19

Exemple de requalification des friches : la filature Le Blanc qui comprend aujourd'hui un pôle d'activités nommé Euratechnologies, hébergeant un incubateur et accélérateur de start-up.

approcher le territoire

01

Pour tenter d’enrayer ce déclin, la communauté urbaine engage de profondes mutations économiques, sociales et urbaines. Ce tournent est marqué par l’arrivée, en 1983, de la première ligne de métro automatique au monde. Puis, en 1987, par le TGV reliant Lille à Paris et à Londres. Il provoque une véritable métamorphose urbaine de la ville, manifestant la place centrale de Lille dans l’Europe. De renouveler plus, en se saisissant du potentiel de requalification des friches, la métropole contribue d’une part à préserver la mémoire industrielle, et d’autre part à inscrire de nouvelles activités culturelles, économiques, universitaires, etc.

Nommée Métropole Européenne de Lille en 2002, les mutations qu’elle engage depuis près de 30 ans ont contribué à redorer son image.

Pourtant, de nombreux défis restent à relever : réduire les disparités socio-spatiales, accroître les espaces verts, défis dépolluer les sols, réduire le trafic routier congestionné, développer une mobilité durable, etc. Cette brève approche met en évidence l’engagement de la métropole Lilloise à se saisir de son héritage industriel, à la fois comme porteur de transformations et d’enjeux. Ainsi, la démarche qui suit s’inscrit dans la continuité de cette pensée, en prenant position sur l'acte fondateur de la métropole et héritage de la conurbation industrielle : le Grand Boulevard.

21

Tourcoing Roubaix

Lille

La Métropole Européenne de Lille (MEL) ▹ 95 communes réunies ▹ 672 km² ▹ 1,2 millions d’habitants

Carte administrative de la Métropole Européenne de Lille (MEL).

0

1

5km

approcher le territoire

01

Belgique

FLANDRE Kortrijk France MEL Lille

Tournai

WALLONIE

L’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai ▹ 152 communes belges et françaises réunies ▹ 3 589 km² ▹ 2,2 millions d’habitants

La MEL inscrite dans une politique transfrontalière : l'éurométropole.

0 1

10km

23

Le Grand Boulevard en 1910 et 2020 : d'un vaste espace de promenade Ă un ballet automobile.

cadrer

01

Le Grand Boulevard, la colonne vertébrale de la conurbation

En 1896, Théophile Bécour soumet le projet du Grand Boulevard en l'annonçant comme une œuvre d’hygiène sociale : « ce serait un élément puissant d’assainissement pour ces trois villes où les ouvriers habitent une cité ouvrière malsaine et encombrée ». En effet, en reliant Lille à Roubaix et Lille à Tourcoing, son rôle est d’engager l'urbanisation des campagnes qu’il parcourt.

Progressivement, les parcelles agricoles disparaissent, contribuant à la naissance de la conurbation industrielle.

Le territoire du Grand Boulevard s'est ainsi développé au gré des opportunités foncières, amenant aujourd'hui à former un tissu urbain hétérogène, semblable au milieu péri-urbain, ponctué d'infrastructures lourdes et de vastes zones commerciales.

Conçu à l’origine comme un lieu de verdure et de salubrité, le Grand Boulevard est devenu un axe routier promenade majeur de la métropole. Les promenades pédestres et cavalières ont progressivement laissé place à l’automobile, réduisant le parcours piéton et cycliste à deux chaussées latérales étoites et une piste cyclable. En opposition avec la volonté initiale, il matérialise aujourd'hui une forte indépendance fracture urbaine. En outre, malgré sa position centrale, il demeure un système de mobilité indépendant, ignorant les centralités des communes qu'il traverse.

25

Tourcoing

Grand Boulevard

Roubaix

Lille

Situation territoriale du Grand Boulevard : la colonne vertĂŠbrale de la conurbation.

0

1

5km

cadrer

01

Tourcoing

1

Roubaix

7

2 3

6

5

4

Lille

1. Mouvaux 2. Croix 3. Wasquehal 4. Villeneuve d'Ascq 5. Mons-en-Barroeul 6. La madeleine 7. Marcq-en-Barroeul

Situation du Grand Boulevard : ignore les centralitĂŠs des villes qu'il traverse.

0

1

2km

27

voitures bus

tramway

voitures

piste cyclable

50 mètres Coupe transversale sur le Grand Boulevard : une structure linéaire et répétée sur 14 kilomètres.

voitures

piétons

piétons

La piste cyclable du Grand Boulevard

cadrer

01

Depuis les années 2000, le Grand Boulevard anime les débats auprès des politiques d’aménagement du territoire, des urbanistes, des architectes, des historiens et des sociologues. Convaincus d’être porteur d’enjeux métropolitains, les pouvoirs publics souhaitent affirmer la position centrale qu'il occupe au sein du territoire en lui redonnant son rôle fédérateur.

Cependant, les transformations actuelles et projetées sur le Grand Boulevard demeurent ponctuelles et centrées sur lui-même. Il est donc nécessaire d'engager une étude multiscalaire, croisant les thématiques et les enjeux par le prisme du Grand Boulevard. L’approche qui suit holistique tente donc d'analyser les faits géographiques, urbains et architecturaux qu'il parcourt dans le but d’établir les fondements d’une stratégie adaptée, répondant aux enjeux métropolitains soulevés.

29

La superposition du Grand Boulevard et du chemin de Halage.

enjeux

01

Superposition des réseaux de mobilités

Au fil du Grand Boulevard, l’étude conduit à une observation majeure : la superposition des réseaux de mobilités. En effet, il est ponctuellement franchi par l'autoroute et le chemin de fer. Il enjambe également le chemin de Halage sans qu'aucune connexion ne soit faite.

Ce chemin, destiné à haler les bateaux durant l'époque industrielle, a été aménagé par la métropole afin de valoriser les déplacements doux au sein du territoire. piétons - vélos Inscrit à l’échelle métropolitaine, le chemin de Halage l’est également à l'échelle transfrontalière et européenne.

Premièrement, le circuit Carré Bleu emprunte ce chemin qui permet de relier la France à la Belgique. Puis, à plus grande échelle, il constitue une partie de l’itinéraire européen Eurovélo n°5, connectant Londres à Brindisi.

Longeant les principaux cours d’eau, allant de la campagne à la ville, traversant les plaines d’une région à une autre, cet itinéraire piéton et cycliste passe sous le Grand Boulevard.

En occultant ainsi les possibilités d’interactions, la interaction métropole neutralise l'opportunité de diversifier les parcours mode doux au sein de son territoire, alors qu'elle tente de réduire son trafic routier déjà congestionné. Le chemin de Halage et le Grand Boulevard restent donc isolés l'un de l'autre, fonctionnant indépendamment.

31

1.

3.

3.

2.

1.

chemin de Halage

Lille

2.

1.

Les principaux cours d'eau du territoire 1. La Deûle 2. La Marque 3. Le Canal de Roubaix

Situation du chemin de Halage à l'échelle de la métropole.

0 1

5km

enjeux

01

Kortrijk

belgique france Circuit Carré Bleu emprunte le chemin de Halage

Lille

Situation du circuit Carré Bleu à l'échelle de l'Eurométropole.

0 1

5km

33

1.

2.

1.

La VallĂŠe de la Marque : 1. Terres agricoles 2. Friche urbaine, champ agricole, parc et forĂŞt 3. Terres agricoles

Situation de la VallĂŠe de La Marque : l'interstice de la conurbation.

0

1

3km

enjeux

01

Une continuité paysagère ignorée

La ville est confrontée à un enjeu métropolitain crucial : le manque d’espaces verts. En effet, à cause de son industrialisation, la métropole Lilloise présente une anomalie démographique. Sa densité de population s’élève à plus de 1 700 hab/km², faisant d’elle l’une des régions les plus densément peuplées de France. Ce tissu urbain, espaces verts dense et compacte, se retrouve dépourvu d'espaces verts et d'espaces publics. Malgré la création du parc de la Deûle dans les années 2000, la superficie d'espaces verts par habitant demeure insuffisante, se situant à 25m² contre une moyenne de 48m² pour les 50 plus grandes villes de France (données de l'observatoire des villes vertes). Les politiques tentent donc de concilier renouvellement urbain et création d’espaces verts, faisant de cet objectif un enjeu majeur de la métropole pour rester attractive.

Au cœur de la conurbation, le Grand Boulevard intersecte une continuité environnementale nommée La Vallée de la Marque. Elle se caractérise par deux parcs, une forêt, des sites mutables tels que des friches urbaines, dont l’une mutations d’entre elles est engagée dans un processus de renaturation, et un champ agricole. Ces lieux d’urbanités potentielles restent ignorés dans le paysage du Grand Boulevard, alors même que cet interstice joue un rôle important dans l’articulation entre le milieu urbain et rural.

35

synthèse

01

Stratégie métropolitaine

Cette première analyse à l’échelle territoriale permet de faire émerger les fondements et les directions de la stratégie métropolitaine, répondant aux enjeux cités.

La recherche menée par le prisme du Grand Boulevard transcrit les potentialités et les opportunités de mise en relation de ce dernier.

Le nouveau défi de la métropole s’empare donc du Grand Boulevard. Il ne s’agit plus d’engager des transformations ponctuelles, mais une pensée globale qui vise à réintroduire lien ce système dans la structure de l'espace métropolitain.

Il apparaît donc évident de faire projet à partir d’une opportunité foncière. Elle s’identifie dans le prolongement du canal de Roubaix, à sa rencontre avec la vallée de la Marque et en direction du Grand Boulevard.

Par cette opportunité, la stratégie vise à aménager une voie verte voie de mobilité douce entre le chemin de Halage et le Grand Boulevard ainsi que sa piste cyclable. En établissant ce lien manquant, cela permet de développer la mobilité durable au sein du territoire. De même, il s’agit d’affirmer espaces verts la Vallée de la Marque par l'aménagement d’espaces verts et d’espaces publics. En effet, cet interstice doit à présent jouer son rôle de figure métropolitaine structurante au sein du territoire.

37

La stratégie métropolitaine : mise en relation du Grand Boulevard, et affirmer la continuité paysagère.

0

1

2km

39

synthèse

La stratégie proposée s’inscrit dans la continuité du travail des architectes et urbanistes Paola Vigano et Bernardo Secchi. La notion de métropole horizontale a été introduite par ces derniers, et est développée dans le cadre de leur travail sur Lille 2030. Elle propose une pensée globale du territoire où les vides ne sont plus absorbés par l'urbanisation, mais sont en réalité de véritables connecteurs : «La "Métropole horizontale" n’est pas un archipel d’espaces non bâtis qui séparent et spécialisent. C’est un territoire intégré percolation où les espaces verts et cultivés sont le véritable connecteur qui percole et structure l’espace métropolitain. Des figures urbaines potentielles peuvent être reconnues, introduites et articulent son espace. Il ne s’agit pas seulement de centres-villes, ou de nouvelles centralités liées au commerce. La "Métropole horizontale" possède aussi des richesses paysagères reconnues comme figures urbaines. Des morceaux de forêt, des zones humides, des friches urbaines, des quais réutilisés... sont autant d’occasion de pratiques pour les habitants de la "Métropole horizontale", et donc en cela des lieux d’urbanité potentielle» Lille 2030, studio 012.

Dans le prolongement, la stratégie se saisit de l'opportunité du vide pour établir une corrélation entre les deux systèmes de mobilités, et également avec la continuité paysagère.

41

Situation urbaine

02

Les Lauriers, un quartier enclavĂŠ en latence

43

canal de Roubaix la Marque

la Marque

Situation du quartier des Lauriers enclavé à l'échelle urbaine.

0 100

500m

appréhender

02

Wasquehal, le quartier des Lauriers

La première partie permet d’établir la stratégie métropolitaine, répondant aux enjeux cités. Elle nous conduit à intervenir au sein du quartier des Lauriers, situé à Wasquehal. Enclavé par l'autoroute et le chemin de fer, bordé par le chemin de Halage et le Grand Boulevard, enclave le quartier est principalement constitué d'habitats individuels.

En proposant une stratégie à l'échelle métropolitaine, cette transformation urbaine va bouleverser le statut d’enclave du quartier, et ainsi générer une forte attractivité. Cette confrontation confrontation d'échelles constitue une préoccupation majeure, qui doit être saisie de manière à faire corréler la dimension locale à celle métropolitaine.

Alors, comment la stratégie métropolitaine peut-elle engagée la transformation du quartier ? L'étude urbaine qui suit tente donc de façonner les enjeux actuels du quartier, ainsi que ceux à venir quant à la mutation projetée.

45

Photographie d'une friche urbaine situÊe en lisère du chemin.

analyse et enjeux

02

Lecture d’un palimpseste urbain

Depuis le XIXe siècle, le quartier est impacté par de multiples transformations. Durant la période industrielle, quelques usines de textile s’installent au bord de la Marque afin de bénéficier d’une relation fluviale avec les pôles urbains. Les quartiers résidentiels ouvriers s'implantent alors à proximité des ateliers. Progressivement, l’activité agricole initiale est délaissée. En 1970, le tracé de l’autoroute A1 enclave définitivement le quartier. Puis, dès enclave les années 1990, l'urbanisation du quartier s'intensifie. Le parcellaire agricole dessine alors les contours des zones pavillonnaires naissantes.

L’aménagement urbain s’est donc fait par une addition de logique sectorielle révélant un réel manque d’urbanité, juxtaposition de paysages et d’espaces partagés. En lisière immédiate du chemin de Halage, des maisons pavillonnaires, des entrepôts et des friches urbaines matérialisent une barrière, tournant ainsi le dos au paysage naturel du canal.

Seuls deux sentiers exigus, hostile aux piétons et aux cyclistes, mènent à ce milieu naturel.

D'autre part, l'entièreté quartier est pensée pour la voiture. Le parcours piéton étant oublié, cela conduit à une utilisation systématique de l'automobile, et participe également à l'individualisation des habitants.

47

commune rurale

début de l’artificialisation des sol

1906

1930

1970

construction du Grand Boulevard

maisons ouvrières, usines textile et des champs agricoles

construction de l’autoroute A1

Étude du développement urbain du quartier au prisme de l’échelle temporelle.

ls agricoles

transformations

1990

2000

2020

construction des zones pavillonnaires

fermeture des dernières usines, apparition de friches industrielles

Le projet mĂŠtropolitain (amĂŠnager une liaison douce) devient le projet levier pour la requalification du quartier des Lauriers 49

Les rues du quartier dédiées à la voiture, l'absence de végétation et d'espaces publics.

« je n'ose pas prendre mon vélo car les rues ne sont pas adaptées, cela est trop dangereux » habitant du quartier

Le chemin de Halage fréquenté, mais isolé du reste du quartier et de la ville.

« c'est agréable de pouvoir longer les cours d'eau, être proche de la nature en ville» passante 51

Photographie du champ agricole.

 un petit coin de campagne en plein cœur de la ville  habitante du quartier

analyse et enjeux

02

La mémoire agricole

La culture de maïs témoigne du passé agraire du quartier. Unique vestige de cette période, ce champ est actuellement enclavé par des habitations et des friches. Sa présence génère des nuisances pour les riverains, et n’est plus adaptée au milieu urbain dans lequel il s’inscrit. En effet, représentant une vaste parcelle privée, cet espace reste inappropriable par les habitants tandis que le quartier manque de porosité, d'espaces publics. Il apparaît donc évident d'ôter ses valeurs fonctionnelles.

En revanche, le champ génère un sentiment commun et partagé par l'ensemble des habitants du quartier : imaginaire celui d'habiter un lieu de campagne dans la ville. En effet, il suscite l'imaginaire des paysages ruraux, par son horizontalité et son caractère naturel. Même si l'activité agricole est supprimée, il est primordial de conserver les valeurs sociales qu'il véhicule.

Par ailleurs, le champ produit un vide significatif à l’échelle du quartier. Il provoque une véritable respiration dans vide ce tissu urbain dense et compacte, permettant la mise à distance des habitations entre elles.

53

DÊlimitation de la zone d’intervention au sein du quartier des Lauriers.

synthèse

02

Faire projet : le vide, caractéristique du lieu

En premier lieu, l’analyse montre l’absence de porosité en raison d'une juxtaposition de logiques urbaines. Ensuite, elle révèle un élément majeur : le vide.

En effet, d’une part, il s'affirme uniquement par le tracé viaire, et d’autre part, il est caractéristique du lieu par sa dimension agricole. La recherche menée détermine l’enjeu principal quant à la stratégie métropolitaine projetée : préserver le vide.

Il ne s’agit plus de juxtaposer un nouveau système à celui existant, mais de chercher à les mettre en relation par le vide. À l’heure où des promoteurs immobiliers projettent la construction de logements en lieu et place du champ agricole, condamnant une nouvelle fois ce vide, il est important de saisir l’opportunité de penser ce lieu au-delà de ses limites parcellaires. La stratégie métropolitaine bouleverse cette pensée sectorielle et s’annonce, à l’échelle levier du quartier, comme une opportunité de repenser les espaces non bâtis, les vides.

Le projet s’inscrit dans une démarche d’inversion des regards, la voirie et le bâti ne constituent plus les lignes directrices de l’aménagement urbain, mais laissent ainsi leur place aux cheminements piétons et paysage. Le vide, et par conséquent le sol, deviennent alors une ressource pour le projet métropolitain, urbain et architectural.

55

Projet urbain

03

penser la ville par le vide

57

État existant du quartier : le vide, caractÊristique majeure du lieu

0

50

200m

le vide, générateur de l'urbain

03

La stratégie urbaine : par la mobilité douce et le paysage

La stratégie urbaine propose une conception par le vide, qui se caractérise par la mobilité douce et le paysage.

En premier lieu, à l'échelle métropolitaine, le tracé de la voie verte génère un vide de l'ordre de la mobilité. Puis, elle vient border un vide existant produit par l'autoroute.

Occultée par un talus et une masse végétale dense, elle provoque un vide à l'échelle du quartier. Dans le projet, il s'agit d'affirmer ce vide en tant que paysage, et de l'articuler le long de la voie verte par des espaces verts et des espaces publics. porosité L’entrelacement de ces deux vides, l’un de l’ordre de la mobilité et l’autre du paysage, devient générateur de l’urbain. Il crée alors une nouvelle porosité inscrite à l'échelle métropolitaine, reprenant les proportions de vide du Grand Boulevard et du chemin de Halage.

59

1. Requalifier les vides existants pour améliorer le parcours piéton - l'aménagement de modules végétaux - suppression ponctuelle du stationnement - élargissement des trottoirs - aménagement de deux voiries

Stratégie urbaine : le vide, générateur de l'urbain.

2. La voie verte

le vide, générateur de l’urbain

03

1.

2.

3.

4.

5.

Tourisme vert : 1. Maison du vélo .Atelier de réparation 2. Office de tourisme de la ville . Auberge de jeunesse Local : 3. Maison de l’enfance 4. Cabinet médical

Coupe paysagère - la topographie existante de l'autoroute

3. Le paysage, une nouvelle porosité urbaine

Métropolitain : 5. L’école de danse

4. Attractivité - Les équipements publics génère de l'attractivité le long de la voie verte. Ils s'inscrivent à différentes échelles, et en lien avec les équipements déjà existants dans la ville.

0

100

300m 61

Photographies de la trame vĂŠgĂŠtale du Grand Boulevard, et de l'eau le long du chemin de Halage.

le sol, une ressource pour le projet

03

L'articulation paysagère

La voie verte joue le rôle de lien manquant entre le Grand Boulevard et le chemin de Halage, proposant un parcours fluide pour les passants en continuité de ceux existants. Dès lors, une attention particulière est apportée à la relation de la voie verte au Grand Boulevard, au quartier qu'elle parcourt, et au chemin de Halage. En effet, elle ne connexion doit pas être perçue comme un élément isolé, et dissocié de son environnement.

Le projet propose donc de s'appuyer sur les singularités paysagères du Grand Boulevard, de l'autoroute et du chemin de Halage. Elles sont respectivement définies par une trame végétale, une masse végétale et par l'eau. Au fil du parcours, la présence de l'eau est graduée par différents aménagements : d'abord par des petits bassins d'eau, puis par des becques, et enfin par l'intégration de zones humides et bassins de rétention d'eau. Cette gradation offre aux passants une découverte progressive de l'eau. gradation À l'inverse, en direction du Grand Boulevard, la présence végétale s'affirme de plus en plus, jusqu'à retrouver la trame caractéristique de ce dernier.

63

Le Grand Boulevard

au coeur d

Coupe longitudinale du Grand Boulevard au chemin de Halage : l'articulation paysagère le long de la voie verte.

du quartier

le sol, une ressource pour le projet

03

Le chemin de Halage

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chemin piéton en stabilisé

Coupe de principe sur l'aménagement des chemins piétons.

argile, milieu humide

ourlet enherbé

sable, milieu sec strate herbacée, arbustive et arborescente

0

1m

le sol, une ressource pour le projet

03

L'élaboration du paysage : travailler à partir du sol et de ses qualités

En préservant le vide, la construction de ce nouveau paysage trouve son origine dans la relation qu’il entretient avec le sol, cherchant à révéler ses qualités et potentialités.

Au fil des années, les transformations urbaines ont occulté la question du sol préférant faire le choix de dérouler une bande d’asphalte pour en urbaniser ses abords. Ces aménagements rompent les qualités fonctionnelles et d’identité du sol. Durant la présentation de la Journée d’étude à l’occasion de l’année internationale des sols Le sol des villes - ressource et projet, l'organisateur, Bernardo Secchi, architecte urbaniste, souligne l’importance de reconsidérer le sol dans le processus de projet « Pour autant, perdu entre les fondations de nos infrastructures, sous les caves de nos bâtiments, derrière les murs de nos catacombes, le sol ressource gît de manière insolite, souvent comme un problème et surtout comme une ressource reniée par une culture urbaine qui s’est caricaturalement positionnée historiquement contre la culture rurale et son culte du sol ». L'intervention urbaine s’inscrit ainsi en continuité de cette démarche dans laquelle le sol est une ressource pour le projet.

Bernardo Secchi, « Journée Bernardo Secchi » Fondation Braillard Architectes – Laboratoire d’urbanisme / EPFL Quinzaine de l’urbanisme Genève, mardi 22 septembre 2015

67

Photographie du champ qui révèle la présence d'un système hydraulique spécifique.

le sol, une ressource pour le projet

03

La nature géologique du sol est d’argile sableuse, formé par un dépôt de sédiments (sable, graviers, limon) transportés par les cours d’eau. Les argiles sont naturellement imperméables mais la présence du sable dans la composition du sol permet d’obtenir une partie drainante. Ces deux propriétés permettent de créer des argile zones de dépressions. En disposant les argiles dans le fond des fossés cela crée des milieux humides dans lesquels les eaux pluviales seront contenues en surface. Puis, à sable l’inverse, en disposant les argiles sableuses sous la forme d’un talus, cela permet d’aménager des buttes sèches qui auront pour rôle d’infiltrer les eaux pluviales. Ces modèles variés créent de la diversité dans la flore, et par conséquent la faune, car des espèces propices aux milieux humides se mettront dans les dépressions, et inversement.

De plus, le site présente des fossés creusés, accompagnés de végétations inféodées, appelées les becques. Il s’agit d’un bocage spécifique aux milieux ruraux de la métropole. Ce réseau accompagné de haies et d’arbres draine la plaine, becques marquant une maille orthogonale qui suit les tracés des chemins. Le choix est de conserver cette structure spécifique. Ces aménagements permettent de hiérarchiser les cheminements mode doux, de la grande à la petite échelle. Également, ils matérialisent une limite entre le privé et le public, à l’image du parcellaire agricole.

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Charles-François Daubigny, Moisson, 1851. © RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

le sol, une ressource pour le projet

03

Affirmer l’imaginaire du lieu

La considération du sol dans l'aménagement urbain permet, d'une part, de conserver et de valoriser ses qualités fondamentales, et d'autre part, d'affirmer l'imaginaire du lieu.

En effet, l'ensemble des habitants du quartier partagent actuellement un sentiment commun, celui de résider dans un "petit coin de campagne au cœur de la ville". En complément du travail des sols, le projet trouve son inspiration dans le caractère des paysages ruraux. Ils sont définis par une trame hydraulique et bocagère, associée à horizon une flore caractéristique. Ces dispositifs spatiaux offrent des vues lointaines sur le paysage, marquant l'horizontalité et la topographie du territoire. Ces particularités rurales, accompagnées par des références artistiques, ont guidé les choix paysagers et urbains du projet afin de souligner l'imaginaire existant du site.

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3

4

3

4

Axonométrie générale du projet : du Grand Boulevard au chemin de Halage, une nouvelle porosité urbaine

1

2

Les espaces publics au fil du parcours : 1. L'esplanade du canal 2. La voie verte active 3. La prairie active 4. Le parvis du Grand Boulevard

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Le parvis du Grand Boulevard

La prairie active Les diffĂŠrents espaces publics au fil du parcours.

le sol, une ressource pour le projet

03

Les espaces publics

Le projet met en relation des vides dans le but de créer une continuité d'espaces publics le long de la voie verte. Ils se distinguent par leurs usages et leurs géométries, mais participent à former un ensemble par adapter la présence de la voie verte. Cette dernière s'adapte en fonction de l'environnement proche qu'elle côtoie de manière à proposer un parcours fluide, et contextualisé.

Le parvis du Grand Boulevard La voie verte se dilate pour retrouver l’emprise du Grand Boulevard. L'école de danse, la résidence étudiante et ses commerces en rez-de-chaussée structurent ce nouvel espace public.

La prairie active La voie verte est mise à distance des habitations, faisant alors partie intégrante du paysage. Cet ensemble devient la prairie des loisirs, parsemée de jeux extérieurs et de mobiliers urbains, appropriable par les habitants et passants.

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La voie verte active

L'esplanade du canal Les diffĂŠrents espaces publics au fil du parcours.

le sol, une ressource pour le projet

03

La voie verte active En direction du canal, la voie verte retrouve un statut actif.

Elle permet ainsi un accès direct aux habitations, à l'office de tourisme et son auberge de jeunesse, ainsi que des commerces de proximité. Les espaces publics aménagés en lisière de la voie verte créent du lien entre les passants et les activités économiques, culturelles et touristiques introduites.

L'esplanade du canal À la rencontre de la Marque et du canal, la voie verte s'ouvre sur le paysage. Ce lieu amine le quartier autour des usages liés à la mobilité douce et du tourisme vert, créant ainsi une nouvelle dynamique urbaine.

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Photographie des habitats inviduels du quartier.

densifier

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Portrait croisé : l'habitat ouvrier et pavillonnaire

En raison de sa proximité avec les pôles urbains de Lille, Roubaix et Tourcoing, la commune de Wasquehal connait une forte hausse démographique, 12% en 8 ans.

Le tissu urbain de la ville se caractérise par de l'habitat individuel. Face à la demande croissante en logements et aux préoccupations environnementales actuelles, la ville doit à présent se densifier, en intégrant de l'habitat collectif.

Le projet montre donc deux enjeux complémentaires : préserver le vide et densifier.

Alors, quels dispositifs spatiaux permettent de conserver les aménagements paysagers mis en place précédemment ? Quel principe de forme urbaine instaurer pour répondre aux préoccupations de la ville, et être en accord avec son tissu urbain existant ? L'analyse qui suit dresse le portrait de deux formes urbaines caractéristiques du quartier dans le but de faire émerger des ressources pour le projet.

En premier lieu, l’habitat ouvrier se développe durant l'époque industrielle face au manque de logements.

L’objectif était de construire un maximum d’habitats sur un minimum de surface, rapidement et à moindre coût. La compacité est donc caractéristique de cette urbanisation puisque la densité de population dépasse 6500 hab/km².

Actuellement, ces habitats sont majoritairement occupés

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Photographie des habitats pavillonnaires du quartier.

densifier

03

par la classe populaire. Certains d’entre eux nécessitent de lourdes rénovations pour pallier à l’humidité, au manque d’isolation, et à l’insalubrité.

Dès les années 1990, la classe aisée est venue s'installer au sein du quartier des Lauriers en raison des surfaces de sol opposition disponibles et de la forte proximité avec les pôles urbains, développant ainsi un habitat pavillonnaire en opposition avec celui existant. Il se caractérise par une densité de population de 4550 hab/km². Ces constructions incarnent les problèmes contemporains actuels : l’étalement urbain, la destruction du foncier agricole, l’habitat individuel en milieu urbain. De surcroît, elles spatialisent les inégalités sociales dans le quartier et à plus grande échelle au sein de la métropole. En effet, les classes populaires logent disparités principalement dans les maisons ouvrières, à l’inverse des classes plus aisées qui s’installent dans les habitats pavillonnaires.

Bien que ces deux types d'habitats ne permettent pas de relever les enjeux contemporains, ils possèdent des caractéristiques que nous pouvons réinterpréter afin d'intégrer le projet urbain dans ce contexte spécifique.

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(1) L'habitat pavillonnaire : vide contenant

(2) L'habitat ouvrier : vide contenu

Étude des deux formes urbaines caractÊristiques du quartier par le prisme du vide.

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densifier

03

Vide contenant, vide contenu

Il nous faut donc chercher à comprendre ces deux typologies au prisme de la question du vide, fil conducteur du projet. À partir de cette réflexion, une dichotomie émerge : vide contenant, vide contenu. En effet, l’habitat pavillonnaire s’inscrit en retrait des limites parcellaires, où le jardin devient contenant. Véritable épaisseur paysagère, elle permet de gérer le degré d’intimité du logement par des aménagements spécifiques et variables (murets, haie, barrière, etc.). Cela participe ainsi à la composition d’un intimité paysage commun, perceptible depuis l’espace public. À l'inverse, l’habitat ouvrier s’implante en limite de la rue, où les jardins sont quant à eux dissimulés à l’arrière.

L’épaisseur architecturale du logement occulte la présence de l'espace extérieur depuis la rue, devenant intime et contenu par le prolongement des murs de refend de l’habitat. Le portrait croisé, habitat ouvrier et habitat pavillonnaire, révèle une dichotomie devenant alors une ressource pour l'élaboration du principe de la forme urbaine, et par conséquent d'une posture de projet.

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Référence théorique de Kingo Houses de Jorn Utzon.

densifier

03

Posture : l’affirmation d’une dichotomie entre architecture et paysage

En effet, face à l'enjeu de densification et de préservation du vide il est primordial d'affirmer une posture claire démontrant la relation du paysage à l'architecture, du vide au plein.

La posture prend appui sur la référence théorique Kingo Houses de Jorn Utzon. Dans son œuvre, la distinction entre ce qui est de l’ordre du construit et du non construit est définie, parfaitement claire. Le sol est unitaire, tout comme l’architecture. L’horizon vient alors au pied de la construction. Cette forte dichotomie entre architecture et paysage donne à l’inverse le sentiment d’une unité dépendance où la petite terrasse construite - l’architecture - met en scène le grand horizon - le paysage -. En comparaison, afin de préserver les dispositifs de sol du projet urbain et d’affirmer la place du paysage à l’échelle métropolitaine, la relation de l’architecture à ce grand vide doit être définie.

Nous souhaitons donc affirmer cette dichotomie afin de affirmer renforcer l'importance du vide et du paysage. Il s’agit de mettre en place un principe où la forme urbaine située dans un grand vide -le paysage- renferme dans son volume des vides associés à l’espace semi privé en cœur d'îlot, partagé ou à des jardins privés. La limite devient alors physique : l’habitat et son extérieur forment un ensemble délimité par le construit, l’architecture.

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(1) Eloigné du tissu urbain existant : porosité visuelle du vide intérieur.

(2) Proche du tissu urbain existant : le vide recrée une intériorité dans la forme urbaine.

(3) Proche de l'espace public : le vide recrée une intériorité dans la forme urbaine.

Déclinaison du principe de la forme urbaine en lien avec son environnement proche.

densifier

03

Formes urbaines : 1 principe, une diversité de typologies

L'élaboration de la forme urbaine repose donc sur un unique principe : le vide contenu. Ensuite, ce vide varie en fonction de son environnement, établissant les règles suivantes. Au contact de la voie de mobilité douce et éloigné du tissu urbain existant, le vide contenu est traversant dans le but d'amener une porosité visuelle adapter (1). À l’inverse, au plus près tissu urbain existant, le vide contenu est structuré par les habitations, recréant ainsi une intériorité (2). Le principe de la forme urbaine permet, d'une part, de stabiliser le vide à l'échelle métropolitaine et donc le paysage. Et d'autre part, sa flexibilité permet de créer une diversité de typologies en fonction du contexte.

De plus, le projet suggère d'apporter une mixité sociale et programmatique, puisqu'elle fait aujourd'hui défaut dans le quartier. Les équipements publics et les différentes typologies de logements (sociaux, auberge de jeunesse, mixité foyer jeunes travailleurs, collectif, individuels groupés, individuels) sont définis par le même principe de forme urbaine, mais leur expression architecturale et leur singularité dépendent ensuite du rapport au paysage et à l'existant.

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Plan masse du projet urbain.

0

100m

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Le projet architectural

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Habiter la courĂŠe

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1

2

3

4

1. Voie verte et espaces verts métropolitains 2. Îlot développé à l'échelle architecturale 3. Maison de l'enfance 4. Cabinet médical

Situation du projet architectural à l'échelle locale.

0

25

50m

échelle architecturale

04

Choix de la situation architecturale

La partie qui suit présente les fondements de la conception architecturale, ainsi que les ressources qui ont nourrit ce projet. Représentant l'aboutissement de ce travail, le projet architectural vise à confirmer si les décisions urbaines prises en amont sont le support d'une habiter qualité de vie meilleure pour les habitants.

Le principal enjeu du projet réside dans sa confrontation d'échelles en raison de sa situation particulière. En effet, d'une part il s'inscrit en lisière de l'espace public métropolitain, et d'autre part il s'établit au plus près de l'habitat pavillonnaire existant. Le projet prévoit d'intégrer de l'habitat collectif. Il s'agit donc de créer une cohérence urbaine, entre le tissu urbain actuel et celui projeté.

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Vue depuis la cour intérieure de l'îlot en direction de la voie verte : la mise en scène du grand paysage par l'affirmation de la dichotomie architecture-paysage.

conception architecturale

04

L'espace construit

Le principe architectural repose sur l'idée d'une masse construite, disposée dans le grand paysage. Située en lisière de l’espace public métropolitain, et bordant la rue à l'échelle locale, cette masse est travaillée à partir du vide. Le parcours piéton dessine les percements au sein de la masse. En accord avec les règles urbaines précédemment masse définies, elle est évidée en son centre, recréant ainsi une intériorité favorable à l'élaboration d'un paysage distinct.

Ce vide intérieur, structuré par trois typologies d’habitats, du collectif à l'individuel, se caractérise par un paysage partagé par les habitants de l’îlot. À l'inverse du grand paysage qui résonne à l'échelle métropolitaine, celuiconstruit ci se démarque par son caractère construit. En effet, les murets délimitent les espaces plantés, et matérialisent des assises. La cour intérieure est pensée à l'image d'une place, elle accepte les instants de passage (accès parking), mais également des temps de partages et d’échanges, démultipliant ainsi les échelles de voisinage.

L’expression architecturale de l'ensemble est unitaire. La dichotomie - l’architecture et paysage - offre ainsi une dépendance mise en scène du grand paysage. Néanmois, cette forte distinction démontre leur dépendance.

95

1

▽ 4

2

3

1. Habitats collectifs 2. Habitats individuels groupés 3. Habitats individuels 4. Point de vue de la perspective précédente Photographies de deux courées lilloise en 1950 et 2020.

Plan des toitures : le vide intérieur structuré par les trois typologies d'habitats.

0 2

5m

conception architecturale

04

D'autre part, la gradation de densité se fait de manière progressive, atténuant la fracture possible entre l’habitat individuel existant et l'habitat collectif introduit. Lieu graduer d'échanges, le vide intérieur permet également de mettre à distance les trois typologies d'habitats entre elles, conférant ainsi des valeurs d'intimité.

Enfin, le projet trouve son imaginaire dans les valeurs sociales véhiculées par les habitats traditionnels lillois : les maisons de courées. Véritable petit monde intérieur dans le tissu urbain, il s'agit d'un lieu de sociabilité et de communauté où se forge l'esprit de convivialité. Une rue intérieure privée permet de desservir des logements appartenance construits en cœur d'îlot, offrant ainsi des séquences de vie quotidienne au gré des passages. Une habitante d'une courée Lilloise témoigne "mon chez moi ne commence pas à ma porte, mais à celle de la courée".

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grand paysage : voie verte + espaces publics

Logements collectifs

cour intérieure

jardin privé

Logements individuels groupés

jardin privé

Logements individuels

rue

0 2

5m

Plan de RDC et schémas concepts, le principe des dispositifs architecturaux commun aux trois typologies d'habitats : dessiner le logement en relation avec le paysage.

conception architecturale

04

Le vide, à l'échelle du logement

Dans la continuité du projet urbain, les dispositifs architecturaux élaborés à l'échelle du logement s'attachent à maintenir la question du vide.

Le principe, commun aux trois typologies de logements, repose sur la disposition des pleins (pièce d'eau, rangements, cuisine...) dans le but de faire émerger le vide à l'intérieur de l'habitat. Il se dessine en étroite relation avec le paysage qu'il côtoie. En effet, concernant l'habitat collectif, il se caractérise par la continuité de la loggia, du séjour et de la cuisine, articulant ainsi le grand paysage métropolitain au paysage intérieur construit en cœur d'îlot. Pour les logements individuels groupés, le vide relie continuité le paysage intérieur à celui du jardin extérieur privé de l'habitat. Même à l'échelle du logement, le vide permet de mettre en exergue la dichotomie paysage et architecture (paysage construit).

« À tous les repas pris en commun, nous invitons la liberté à s’asseoir. La place demeure vide mais le couvert reste mis » René Char

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Vue aĂŠrienne du quartier : les toitures habitĂŠes.

penser le lieu

04

L'articulation verticale du logement

La toiture deux pans, à forte pente, est un élément architectural caractéristique du quartier. La forte pente permet d’accueillir les espaces nuits du logement, escalier affirmant ainsi des logiques verticales. Cet aspect marque profondément le lieu, et renvoie également à des références philosophiques. En effet, Gaston Bachelard exprime dans son ouvrage Poétique de l’Espace l’importance de la toiture, à la fois comme objet de rêverie et d’identité du lieu : « Le toit dit tout de suite sa raison d’être : il met à couvert l’homme qui craint la pluie et le soleil. Les géographes ne cessent de rappeler que dans chaque pays, la pente du toit est un des signes les plus sûrs du climat. On «comprend» l’inclinaison du toit. Le rêveur lui-même rêve rationnellement ; pour lui, le toit aigu tranche les nuées. Vers le toit toutes les pensées sont claires.

Dans le grenier, on voit à nu, avec plaisir, la forte ossature des charpentes. On participe à la solide géométrie du charpentier ».

En s'appuyant sur cette particularité, cela permet d'inscrire le projet dans la continuité de l'histoire du lieu, et également de pouvoir jouer de la gradation de densité.

En effet, la toiture habitée permet de faire varier les typologies de logements, du T3 au T4, puis au T5. En outre, le dispositif architectural souhaite transcrire les valeurs de verticalité du logement exprimées par Gaston Bachelard.

101

Photographie de la faรงade en brique des habitats ouvriers du quartier.

penser le lieu

04

L'utilisation des ressources locales

Le territoire métropolitain est marqué par l'omniprésence de la brique rouge, créant une uniformité entre ses paysages urbains et ruraux. Elle marque une histoire commune, et est ancrée dans l'imaginaire collectif.

Dans le quartier, l'utilisation de la brique se retrouve dans les deux typologies d'habitats caractéristiques. Tout d'abord, pour les maisons ouvrières, la brique en terre cuite est assemblée selon le type flamand pour former un mur autoporteur (sans isolation). Puis, au sujet de l'habitat pavillonnaire, nous ne relèverons pas leurs modes de constructions qui s’attachent à la réduction des coûts de production par la standardisation des méthodes et des matériaux. Pourtant, il faut souligner l’utilisation systémique de la brique en parement extérieur. Ces modes deux constructifs soulèvent actuellement des problèmes : pour l’un, la mise en œuvre n'est plus adaptée aux enjeux environnementaux (humidité, isolation…), pour le second, ils privilégient la rentabilité à la recherche d’un ancrage local, temporel et spatial. Pour se saisir de cette ressource, ancrage cela implique de mettre à distance les principes énoncés afin d'être en accord avec les enjeux environnementaux et normes réglementaires actuels.

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La verticalité

La masse

Le sol construit

(réf. 1) Wildernesse Mews, Morris + Company

- charpente traditionnelle en bois douglas (filière nationale) avec une pente à 78% - intégrer occasionnellement, et selon la typologie du logement, une lucarne-pignon (réf. 1)

- murs brique creuse terre cuite (22 x 22 x 6,5cm) teinte rouge rubis (filière locale) - isolation en laine de fibre de chanvre et de lin (filière locale)

- limiter l’effet de retraitgonflement - fondations semelles béton, avec un vide sanitaire - système de drainage éloigné des éléments structurels (1m).

- revêtement de sol en brique (réf. 2)

(réf. 2) Fredensborg Houses de Jørn Utzon

Schéma du système constructif commun aux trois typologies d'habitats.

penser le lieu

04

Dans le projet, le système constructif mis en œuvre est commun aux trois typologies d'habitats. En effet, il s'agit d'éléments maçonnés, constitués de brique en terre cuite à perforation verticale en teinte rouge rubis (220x220x65mm), dénommés Maxibrique. L’extraction de l'argile et sa brique transformation sont réalisées localement, à Lomme par La briqueterie du Nord. L’avantage de ce matériau réside dans sa capacité à jouer un rôle structurel (brique porteuse), mais également d'être parement extérieur de finition. La brique possède de nombreuses qualités, notamment en termes de résistance mais aussi d’adaptabilité au climat pluvieux des régions du Nord. Puis, une isolation intérieure en laine de lin fibre de chanvre et de lin (ép. 150mm) issue d’une filière locale est disposée au contact des murs en brique de terre cuite. Pour finir, une charpente traditionnelle (bois issu de bois la filière nationale) est mise en œuvre, avec une couverture en tuiles. Le système constructif proposé s’apparente à celui des maisons ouvrières, où la brique joue le double rôle (structure et finition).

L’utilisation de la brique inscrit le projet dans son contexte, tout en respectant les critères environnementaux et réglementaires, et permet de solliciter les filières locales ainsi que le savoir-faire traditionnel.

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Vue depuis la cour intĂŠrieure : un lieu de partage, Ă l'image des habitats traditionnels lillois.

synthèse

04

Continuer l'histoire du lieu

L'approche architecturale est fondée sur la compréhension des caractères identitaires du quartier, de manière à inscrire respectueusement et durablement mesure le projet dans son environnement. Le projet propose un système constructif lisible inscrit dans des pratiques locales et actuelles. Il s'attache à mettre en place des dispositifs spatiaux simples, réinterprétant les caractéristiques fondamentales du lieu.

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« Il me semble que le projet d’urbanisme est en grande partie le projet de sol [progetto di suolo]. Il prend son « sens » dans un projet social plus ample et acquière sa « valeur » par le projet d’architecture. Ce projet a besoin de ses propres catégories conceptuelles spécifiques, qui devraient en devenir des éléments constitutifs. Il doit d’une part intervenir à des échelles différentes et d’autre part se définir par des processus traduits en actions dont la succession serait déterminée de manière interactive.

L’expérience des dernières décennies ne doit pas nous amener à penser de manière fragmentée, ni doit-elle nous amener à refuser ce que nous avons appris sur la complexité du processus de construction du territoire » Bernardo Secchi, Ressource et projet : le sol des villes.

Conclusion

Ce projet tente de répondre à un enjeu métropolitain : préserver le vide afin de réintroduire le paysage et la mobilité durable au cœur du processus de fabrication de la ville. La formalisation du projet esquisse une des solutions possibles; il s'agit d'une solution contextualisée, simple et respectueuse de l'existant, qui permet aux habitants de se réapproprier durablement leur quartier et leur territoire.

La compréhension du lieu, de ses faiblesses et de ses atouts, a permis de construire le cadre narratif du projet.

Le vide, par sa dimension agricole, est alors devenu le fil conducteur du projet, croisant les disciplines, et articulant les échelles entre elles. En le valorisant et le structurant, ressource j'ai souhaité montrer qu'il pouvait apporter des qualités à l'échelle locale, mais également à l'échelle métropolitaine.

En le projetant comme une ressource pour le projet et pas seulement comme une valeur foncière, il permet d'envisager la ville autrement, d'apporter la qualité du paysage, la densité et le partage des habitats traditionnels lillois.

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Ouvrages : BERNARDO Secchi, VIGANO Paola, La ville poreuse: un projet pour le grand Paris et la métropole de l'après-Kyoto.

METISPRESSES, 2011, p. 256.

COLLECTIF DEGEYTER, Sociologie de Lille. Editions La Découverte, Paris, 2017, p.125.

BACHELARD Gaston, Poétique de l'espace. Presses universitaires de France, 1957, p.213.

SIEVERTS Thomas, Entre-ville une lecture de Zwischenstadt.

Parenthèses Edition, 2004, p.188.

Articles, revues et dossiers de presse : BALLENGHIEN M., BRIDOUX V., CLOS O., DEFAY M., LEMERLE F., SMAGGLE G., Eléments pour une synthèse, la consultation Lille Métropole 2030+, Comité syndical du SCoT de Lille Métropole, 2014.

Disponible sur : https://www.adu-lille-metropole.org/consultation-lille-metropole-2030-elements-synthese/

DECOUPIGNY Didier et GAGNAIRE Eric, Le Grand Boulevard, en long, en large et en travers. [en ligne] Agence de développement et de l'urbanisme de Lille Métropole, 2019.

Disponible sur : https://www.adu-lille-metropole.org/wp-content/uploads/2019/06/GdBoulevard_web.pdf

EPFL Laboratoire d'urbanisme, Journée d'études "Bernado Secchi" Le sol des villes Ressource et projet, Quinzaine de l'urbanisme de Genève, 2015.

FRANCE INFO, Métropole lilloise recherche espaces verts désespérément, Hauts-de-France, Lille, mis à jour le 12/06/2020.

Bibliographie

Disponible sur : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille-metropole/metropolelilloise-recherche-espaces-verts-desesperement-1225269.html

MANTZIARAS Panos, VIGANO Paola, Ressource et projet Le sol des villes, Metis Presses.

PARIS Didier, Lille, de la métropole à la région urbaine. Mappe Monde n°66, Paris, 2002.

Disponible sur : https://www.mgm.fr/PUB/Mappemonde/M202/Paris.pdf

STUDIO 013, ORGECO, Tamdem+, Egis Mobilité, Lille Métropole2030. Lille, 2013.

Disponible sur VIGANO_bd.pdf

:

http://www.scot-lille-metropole.org/IMG/pdf/121231_LM2030_rapportSECCHI-

VIGANO Paola, Extrait Densifier Dédensifier les campagnes, Dans la Métropole horizontale, Editions Parenthèses.

Disponible sur : https://www.editionsparentheses.com/IMG/pdf/p342_extraits_densifier_dedensifier.pdf

Conférences : DELHAY Sophie, Le logement, un espace de liberté, Conférence à l'ENSA Strasbourg, 1h34, 2018.

Disponible sur : http://www.strasbourg.archi.fr/events/sophie-delhay-architecte-le-logement-espace-delibert%C3%A9

REICHEN Bernard, Renouveler la ville par le territoire, Conférence à la cité de l'architecture et du patrimoine, 1h48, 2018. Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=T3okFjbJGu4 VIGANO Paola, Projets de territoire : la ville poreuse et autres, Conférence à l'ENSA Grenoble, 1h10, 2010.

Disponible sur : https://www.youtube.com/watch?v=dT9XMxJuM5k

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Résumé

La conurbation est une caractéristique majeure de la métropole Lilloise, provoquée par le développement urbain de Lille, Roubaix et Tourcoing amorcé à la suite du déclin industriel. Véritable colonne vertébrale de cette conurbation, le Grand Boulevard demeure en réalité un système de mobilité indépendant, ignorant les centralités des villes qu'il traverse, et occultant la possibilité d’interactions. Située au cœur de la métropole, cet interstice joue un rôle important dans l'articulation entre le milieu urbain et rural, et doit à présent s'affirmer en tant que figure urbaine. Le principal enjeu est alors de préserver le vide. À l'heure où des promoteurs immobiliers projettent la construction de logements en lieu et place du champ agricole, condamnant une nouvelle fois ce vide, il est important de saisir l'opportunité de penser ce lieu audelà de ses limites parcellaires. La stratégie métropolitaine bouleverse cette pensée sectorielle et s’annonce, à l’échelle du quartier, comme une opportunité de repenser les espaces non bâtis.

Le projet s’inscrit dans une démarche d’inversion des regards, la voirie et le bâti ne constituent plus les lignes directrices de l’aménagement urbain, mais laissent ainsi leur place aux cheminements piétons et au paysage. Le vide, et par conséquent le sol, deviennent alors une ressource pour le projet métropolitain, urbain et architectural.

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