Institut de recherche de la Société canadienne du cancer
Rapport sur l’impact de la recherche
en 2014
POINT DE MIRE
mire [miR] n. f. 1 VX Action de mirer, de viser. – MOD. Prendre sa mire : viser. Ligne de mire : ligne droite imaginaire déterminée par l’œil du tireur. – POINT DE MIRE : point de visée, endroit où l’on veut que le coup porte. FIG. Être le point de mire, le centre d’intérêt, d’attention, la cible, l’objet, le sujet.
Remerciements Ce rapport a été élaboré par une équipe de l’IRSCC composée de la Dre Siân Bevan, directrice de la recherche, de Lisa Carney, analyste de recherche, de la Dre Mavis Jones, spécialiste des communications scientifiques, de Rudy Valentim, conseiller principal, Surveillance et évaluation de la recherche, et du D r Michael Wortzman, directeur adjoint, Programmes de recherche. Les précieux commentaires, suggestions et rétroactions de la part du personnel de la Société canadienne du cancer et des chercheurs ont permis d’étoffer le contenu du rapport. Le travail graphique a été réalisé par Angus Brown, gestionnaire, Production et conception de matériel. D’autres membres du personnel de l’IRSCC ont joué un rôle déterminant pour assurer le respect des normes élevées de l’IRSCC en matière d’examen scientifique par les pairs, de surveillance de la recherche, d’évaluation et d’impact stratégique : Shelley Anderson, Jessica Balmer, Carol Bishop, Taryn Linder, Cate Mennega, Lori Moser, Sheila Porter, Roberta Varga et la D re Christine Williams. Une version numérique de ce rapport est disponible sur le site Web de l’IRSCC : cancer.ca/recherche Pour toute question non abordée ici, veuillez contacter l’IRSCC à research@cancer.ca
Photo de couverture : Le Dr Bruno Salena et le Dr Yingfu Li, Université McMaster
Images de photothèque © Getty Images Matériel autorisé à des fins d’illustration seulement; les personnes apparaissant sur les photos sont des modèles.
Table des matières Message de la vice-présidente à la recherche et du président scientifique du Conseil consultatif sur la recherche (CCR)
02
Sommaire 03 Comment l’IRSCC choisit les meilleures recherches
04
Pourquoi soutenez-vous la recherche de la Société canadienne du cancer?
14
Investissements en recherche en 2014
16
Point de mire : le cancer du cerveau
28
Résultats et impact de la recherche en 2014
30
Point de mire : le cancer du poumon
80
Reconnaissance de l’excellence scientifique
82
Point de mire : le cancer du pancréas
86
La recherche subventionnée par la Société dans les médias : Faits saillants de 2014
88
Processus d’examen par des experts Conseil consultatif sur la recherche et comités d’établissement des objectifs Reconnaissance des états de service Programmes de financement Description des programmes
Par domaine de recherche Par type de cancer Par type de cancer selon les taux d’incidence et de mortalité Par région Par établissement Par programme de financement Essais cliniques La force des partenariats Nos donateurs visionnaires
Cadre de suivi et d’évaluation Résultats et impact Exemples d’impact de la recherche
05 06 09 10 12
17 18 19 20 21 22 23 24 26
31 32 34
Message de la vice-présidente à la recherche et du président scientifique du Conseil consultatif sur la recherche (CCR) La mission de la Société canadienne du cancer est claire : éradiquer le cancer et, d’ici à ce que ce soit chose faite, réduire l’impact de la maladie sur les Canadiens en améliorant leur qualité de vie. Avec l’appui des Canadiens, nous travaillons à l’atteinte de cette mission par des programmes de prévention et de soutien, la diffusion d’information sur le cancer, la défense de l’intérêt public et le financement de projets de recherche destinés à réduire l’incidence du cancer, réduire la mortalité par cancer et améliorer la qualité de vie des gens pendant et après une expérience de cancer. L’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer (IRSCC) fait appel à la collaboration du milieu scientifique en alignant son portefeuille de recherche sur ces objectifs. Grâce à la générosité de ses donateurs, la Société est l’organisme de bienfaisance national qui subventionne le plus la recherche sur le cancer au Canada; elle se classe au quatrième rang en importance de tous les bailleurs de fonds pour ce type de recherche. Dans ce Rapport 2014 sur l’impact de la recherche de l’IRSCC, vous verrez comment les données issues des projets financés par la Société ont transformé la pratique clinique et les politiques gouvernementales. Les chercheurs subventionnés par la Société ont publié plus de 700 articles scientifiques, dont plusieurs dans des revues aussi prestigieuses que Nature, Science et The Lancet. Mais d’abord et avant tout, les découvertes réalisées grâce à nos investissements nous permettent de mieux prévenir, détecter et traiter les cancers, et nous fournissent de nouveaux moyens d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par la maladie. En 2014, la Société a injecté des fonds dans 187 nouvelles subventions et bourses de recherche, totalisant 42,3 millions de dollars en nouveaux engagements au cours des cinq prochaines années. Les nouveaux programmes de l’IRSCC pour encourager l’innovation et l’impact en sont maintenant à leur troisième année d’existence. Ces programmes couvrent tout le spectre de la recherche en finançant des projets sur la prévention, les activités biomédicales et cliniques, la qualité de vie ainsi sur la mise en application des connaissances dans la pratique. Ces nouveaux programmes sont très prisés du milieu scientifique, comme en témoigne le nombre croissant de demandes d’année en année. Nous sommes également très heureux de la création de notre réseau de prévention (preventionnetwork.ca), qui vise à faciliter le partage et l’application des connaissances en matière de recherche, de pratiques et de politiques, et d’accélérer notre impact collectif sur le cancer.
C’est avec fierté que la Société s’est associée cette année à plusieurs organisations dans le cadre d’investissements conjoints dans la recherche sur le cancer : la Fondation canadienne du cancer du sein, les Instituts de recherche en santé du Canada, la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick, la Craig’s Cause Pancreatic Cancer Society, la QEII Foundation, Cancer de la Prostate Canada, Neuro Canada et la Lotte & John Hecht Memorial Foundation. Nous exprimons également notre reconnaissance envers les nombreux donateurs qui soutiennent généreusement les programmes scientifiques de la Société, en particulier ceux et celles qui ont versé des dons majeurs pour des subventions de l’IRSCC qui portent leur nom (voir page 26). Sans l’appui continu de la part des Canadiens, ces importants travaux n’auraient tout simplement pas pu voir le jour. Les subventions et bourses de l’IRSCC sont synonymes d’excellence au sein de la communauté scientifique et notre processus d’examen par des experts (voir page 05) demeure un modèle de rigueur et d’efficacité. Nos chercheurs et représentants de la communauté contribuent de façon exceptionnelle – et bénévolement – à ce processus. En 2014, nous avons souligné l’apport de 26 collaborateurs qui consacrent de leur temps depuis cinq ans et de neuf collaborateurs qui font de même depuis 10 ans afin que l’IRSCC puisse financer les meilleurs projets de recherche sur le cancer au pays (voir page 09). C’est grâce à votre appui que nous sommes en mesure de subventionner des études scientifiques de calibre mondial depuis plus de 65 ans. Ce n’est pas par hasard qu’au cours de la même période, le taux de survie pour l’ensemble des cancers a fait un bond spectaculaire, passant de 28 % à 63 %. Nous espérons que vous apprécierez le contenu du Rapport 2014 sur l’impact de la recherche de l’IRSCC et que celui-ci sera pour vous une source de renseignements utiles sur l’impact des excellents travaux scientifiques subventionnés par la Société.
Dre Christine Williams Vice-présidente à la recherche et aux politiques Société canadienne du cancer
02
Dr Calvin Roskelley Président scientifique Conseil consultatif sur la recherche
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Sommaire La Société canadienne du cancer a pour mission d’éradiquer le cancer et d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le cancer. L’IRSCC est l’organe de recherche de la Société qui soutient cette mission en subventionnant la recherche destinée à réduire l’incidence du cancer, à réduire la mortalité par cancer et à améliorer la qualité de vie des gens pendant et après une expérience de cancer. Depuis 1947, la Société a soutenu des milliers de chercheurs canadiens en investissant plus de 1,3 milliard de dollars dans la recherche sur le cancer. Au moyen de ses subventions et bourses de recherche et par l’exploitation de trois grands centres de recherche, l’IRSCC finance des travaux qui couvrent tout le spectre scientifique. Ce rapport donne un aperçu des investissements de l’IRSCC en 2014 1 et met en évidence l’impact des projets de recherche subventionnés. Il décrit les processus d’évaluation et d’examen par des experts, analyse le portefeuille d’investissement de l’IRSCC, résume les résultats des recherches et fournit 83 exemples de l’impact qu’ont les chercheurs subventionnés par la Société à travers le pays.
L’IRSCC a investi massivement dans la recherche sur le cancer en 2014
37 M$
SUBVENTIONNÉS
pour la recherche sur le cancer dans l’ensemble du pays
22,2 M$
pour des recherches ciblant spécifiquement un type de cancer
312 chercheurs principaux 550 codemandeurs
14,8 M$
pour des recherches utiles à plusieurs ou à tous les cancers
27,7 M$
pour la recherche fondamentale, biomédicale et translationnelle
408 investissements au total
pour la recherche sur la prévention
3,8 M$
pour la recherche sur la qualité de vie
187 nouveaux investissements
• 343 subventions • 65 bourses pour le développement professionnel • dans 10 provinces et au sein de 43 établissements de recherche
2
5,5 M$
• 135 subventions • 52 bourses pour le développement professionnel
Les chercheurs de l’IRSCC ont réalisé des progrès notables dans la lutte contre le cancer en 2014
11 projets ont eu un impact
sur les pratiques médicales et la mise en œuvre des programmes
4 projets ont eu un impact sur les politiques
2 brevets
délivrés ou homologués
1 investissement par l’industrie
703 articles scientifiques 1186 présentations scientifiques 1513 collaborations
1
Ce rapport couvre l’exercice financier du 1er février 2014 au 31 janvier 2015.
2
L es chercheurs peuvent se voir confier plus d’un projet de recherche et nombreux sont ceux qui possèdent plus d’un titre. Les chercheurs principaux qui étaient aussi codemandeurs n’ont été comptés qu’une seule fois en tant que chercheur principal.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
03
Comment l’IRSCC choisit les meilleures recherches
testing testing
La Dre Bharati Bapat, Mount Sinai Hospital, le Dr Andrew Craig, Université Queen’s et d’autres membres d’un comité d’examen de l’IRSCC en réunion
04
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Processus d’examen par des experts 4 étapes pour financer notre recherche de pointe
1
DEMANDE
Des centaines de chercheurs de toutes les régions du Canada présentent des projets à l’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer.
Nous avons reçu 698 demandes de subvention.
2
Évaluation
Des comités d’étude composés d’experts internationaux bénévoles analysent ces projets de recherche ainsi que leur impact potentiel sur les patients et les populations touchées par le cancer.
224 chercheurs et 27 représentants de la communauté ont consacré bénévolement 9665 heures à sélectionner les meilleurs projets.
3
Recommandation Les comités notent chacune des demandes et soumettent ces résultats
au Conseil consultatif sur la recherche (CCR), la plus haute instance scientifique au sein de la Société. Le CCR recommande une liste de projets à subventionner.
17 scientifiques, cliniciens et autres experts renommés sont membres du CCR.
4 En 2014, l’injection de 34,3 millions de dollars nous aurait permis de financer 155 projets additionnels classés prioritaires. Nous avons besoin de votre appui pour investir davantage dans la recherche de calibre international.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Financement La Société subventionne les recherches les plus prometteuses et innovantes au Canada grâce à nos donateurs.
Nous avons investi 37 millions de dollars dans la recherche, pour soutenir 311 chercheurs principaux. Mais seulement 20 % des demandes jugées valables ont reçu des fonds – nous avons besoin de votre soutien pour en financer davantage!
05
Conseil consultatif sur la recherche et comités d’établissement des objectifs Le Conseil consultatif sur la recherche (CCR) est le plus ancien groupe consultatif scientifique de la Société. À ce titre, il formule des conseils stratégiques relatifs aux programmes de recherche de l’IRSCC, avec pour but ultime d’assurer la sélection des meilleurs projets de recherche sur le cancer au Canada. Le CCR est composé d’experts canadiens qui possèdent une compréhension approfondie de la recherche sur le cancer et de sa pertinence dans la lutte contre cette maladie. Anciens membres ou présidents de comités d’évaluation par les pairs, les membres du CCR entretiennent des liens étroits avec l’IRSCC. Ils analysent le processus d’examen de l’IRSCC, conseillent la haute direction au sujet des stratégies de financement de la recherche, formulent des recommandations concernant certaines subventions et certains programmes, et participent à la supervision de l’orientation générale de l’Institut. Les membres du CCR consacrent bénévolement de leur temps au conseil afin d’aider la Société à remplir sa mission.
Robert Bristow, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto Pamela Fralick, Société canadienne du cancer, Toronto (membre d’office) Carolyn Gotay, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (vice-présidente) Eva Grunfeld, Université de Toronto, Toronto David Huntsman, British Columbia Cancer Agency, Vancouver Martin Kabat, Société canadienne du cancer – Division de l’Ontario, Toronto Jon Kerner, Partenariat canadien contre le cancer, Toronto Michael Moran, Hospital for Sick Children, Toronto Hanne Ostergaard, Université de l’Alberta, Edmonton Morag Park, Université McGill, Montréal Louise Parker, Université Dalhousie, Halifax Jolie Ringash, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto Stephen Robbins, Université de Calgary, Calgary (membre d’office) Gary Rodin, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto Zeev Rosberger, Université McGill, Montréal (mandat terminé) Calvin Roskelley, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (président scientifique) Michel Tremblay, Université McGill, Montréal Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto Christine Williams, Société canadienne du cancer, Toronto (membre d’office) Brian Wilson, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto (président sortant)
06
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Les activités de l’IRSCC reposent également sur la participation de trois sous-comités d’établissement des objectifs correspondant aux principaux domaines de recherche financés par l’IRSCC : la prévention et la réduction des risques, la recherche fondamentale, biomédicale et translationnelle, ainsi que la qualité de vie. Ces sous-comités visent à soutenir et à conseiller le CCR et l’IRSCC sur les programmes de financement de la recherche et leurs priorités. Les comités sont présidés par des membres du CCR, mais se composent principalement de spécialistes issus de la vaste communauté scientifique canadienne et internationale.
Comité d’établissement des objectifs de recherche sur la prévention Rachel Ballard-Barbash, National Cancer Institute, Rockville Siân Bevan, Société canadienne du cancer, Toronto (membre d’office) Deborah Bowen, Boston University, Boston Angela Brooks-Wilson, British Columbia Cancer Agency, Vancouver Paul Demers, Action Cancer Ontario, Toronto Eduardo Franco, Université McGill, Montréal Christine Friedenreich, Université de Calgary et Alberta Health Services, Calgary Carolyn Gotay, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (présidente) David Hammond, Université de Waterloo, Waterloo Barbara Kaminsky, Société canadienne du cancer – Division de la Colombie-Britannique et du Yukon, Vancouver Jon Kerner, Partenariat canadien contre le cancer, Toronto Will King, Université Queen’s, Kingston Robert Nuttall, Société canadienne du cancer, Toronto Louise Parker, Université Dalhousie, Halifax Rowena Pinto, Société canadienne du cancer – Division de l’Ontario, Toronto Barbara Riley, Université de Waterloo, Waterloo Jill Tinmouth, Sunnybrook Research Institute, Toronto
La Dre Christine Friedenreich, Université de Calgary et Alberta Health Services
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
07
Comité d’établissement des objectifs de recherche fondamentale, biomédicale et translationnelle Siân Bevan, Société canadienne du cancer, Toronto (membre d’office) Robert Bristow, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Comité d’établissement des objectifs de recherche sur la qualité de vie Shabbir Alibhai, Réseau universitaire de santé, Toronto General Research Institute, Toronto Lynda Balneaves, Université de Toronto, Toronto Siân Bevan, Société canadienne du cancer, Toronto (membre d’office)
David Huntsman, British Columbia Cancer Agency, Vancouver
Michael Brundage, Université Queen’s, Kingston
Michael Moran, Hospital for Sick Children, Toronto
Lise Fillion, Université Laval, Québec
Hanne Ostergaard, Université de l’Alberta, Edmonton
Jeffrey Hoch, St. Michael’s Hospital, Toronto
Morag Park, Université McGill, Montréal
Dan Holinda, Société canadienne du cancer – Division de l’Alberta, Calgary
Stephen Robbins, Université de Calgary, Calgary
Line Lafantaisie, Société canadienne du cancer – Division du Québec, Montréal
Calvin Roskelley, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver (président)
Patricia Parker, University of Texas, Houston
Michel Tremblay, Université McGill, Montréal
Jolie Ringash, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Gary Rodin, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Brian Wilson, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Zeev Rosberger, Université McGill, Montréal (président, mandat terminé)
08
Lillian Sung, Hospital for Sick Children, Toronto
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Reconnaissance des états de service Notre processus d’évaluation par les pairs n’est possible que grâce aux centaines d’heures de bénévolat que nous offrent de nombreux experts. Nous avons tenu à remercier les personnes suivantes, lorsqu’elles ont franchi en 2014 le cap des 5 ou 10 ans de service, pour leur soutien exceptionnel aux programmes de recherche de la Société.
5 ans de service
Calum MacAulay, British Columbia Cancer Agency, Vancouver Brian Marshall (représentant de la communauté), Ottawa Stefan Reinsberg, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver Daniela Rotin, Hospital for Sick Children, Toronto Sohrab Shah, British Columbia Cancer Agency, Vancouver Trevor Shepherd, Université Western, London Marko Simunovic, Université McMaster, Hamilton
Marcel Bally, British Columbia Cancer Agency, Vancouver
Daniel Sinnett, Université de Montréal, Montréal
Samuel Benchimol, Université York, Toronto
Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Joan Bottorff, Université de la Colombie-Britannique (Okanagan), Kelowna Andrew Craig, Université Queen’s, Kingston Gillian Cunningham (représentante de la communauté), North Saanich Lise Fillion, Université Laval, Québec Paula Foster, Université Western, London Steven Gallinger, Réseau universitaire de santé, Toronto General Research Institute, Toronto
Brad Wouters, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
10 ans de service Michael Brundage, Université Queen’s, Kingston Aaron Fenster, Robarts Research Institute, Kingston
Diane Hawrylenko (représentante de la communauté), Kitchener
Margaret Fitch, Sunnybrook Research Institute, Toronto
Trang Hoang, Université de Montréal, Montréal
Eduardo Franco, Université McGill, Montréal
Meredith Irwin, Hospital for Sick Children, Toronto
David Huntsman, British Columbia Cancer Agency, Vancouver
Norman Iscove, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Rama Khokha, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, Toronto
Kevin Kane, Université de l’Alberta, Edmonton
Anne Leis, Université de la Saskatchewan, Saskatoon
Will King, Université Queen’s, Kingston
Hanne Ostergaard, Université de l’Alberta, Edmonton
Susan Lees-Miller, Université de Calgary, Calgary
Claude Perreault, Université de Montréal, Montréal
Carmen Loiselle, Université McGill, Montréal
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
09
Programmes de financement Subventions et bourses Subventions de recherche en prévention pour accélérer la recherche sur la réduction des risques – Jusqu’à 600 K$ sur 4 ans – 5 ou 6 nouvelles subventions par an
Bourses de développement de capacité en prévention pour financer le salaire et la recherche d’un jeune chercheur – Jusqu’à 225 K$ sur 3 ans – 4 à 8 nouvelles subventions par an
Subventions de recherche sur la prévention en partenariat avec la SCC pour réduire l’incidence du cancer – Jusqu’à 800 K$ sur 4 ans – 2 ou 3 nouvelles subventions tous les 2 ans
Subventions de recherche sur les interventions pour la santé des populations pour des projets à concrétisation rapide – Jusqu’à 200 K$ sur 2 ans – 1 ou 2 nouvelles subventions par an
Subventions pour l’innovation pour susciter des solutions créatives à haut risque, mais avec un impact important, capables d’apporter de nouvelles idées scientifiques – Jusqu’à 200 K$ sur 2 ou 3 ans – 40 à 50 nouvelles subventions par an
Subventions d’une innovation à un impact pour faire avancer les découvertes prometteuses réalisées grâce à une Subvention pour l’innovation initiale – Jusqu’à 450 K$ sur 3 ans – 10 à 12 nouvelles subventions par an
Subventions de recherche sur l’amélioration de la qualité de vie pour réduire le fardeau de la maladie pour les patients, les survivants et leurs familles – Jusqu’à 300 K$ sur 2 ou 3 ans – 4 à 6 nouvelles subventions par an
Subventions pour un impact pour améliorer substantiellement la compréhension du cancer par de vastes projets de recherche – Jusqu’à 1,25 M$ sur 5 ans – Jusqu’à 10 nouvelles subventions par an
Subvention des connaissances à la pratique pour combler l’écart entre les connaissances scientifiques et leur application et ainsi améliorer les résultats à tous les stades du cancer – Jusqu’à 100 K$ sur 2 ans – Jusqu’à 4 nouvelles subventions par an
Bourses de déplacement pour les étudiants se rendant à des congrès – Jusqu’à 2 K$ – 30 nouvelles bourses par an
Centres de recherche Le Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer (ARCC) est un réseau de recherche pancanadien dont la mission consiste à renforcer la lutte contre le cancer et améliorer la prestation des soins grâce à une approche interdisciplinaire en matière de santé englobant l’économie, les services, la politique et l’éthique de la recherche, l’éducation et le transfert de connaissances. Le Groupe des essais cliniques de l’INCC (GEC de l’INCC) est un groupe en oncologie auquel coopèrent plus de 90 institutions membres au Canada et qui mène des essais portant sur la prévention du cancer, les traitements et les soins de soutien dans de nombreux centres nationaux et internationaux. Le Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations est une entreprise de collaboration pancanadienne qui mène des recherches, des évaluations et des échanges de connaissances afin d’accélérer les avancées dans le domaine de la santé des populations et tout particulièrement en ce qui concerne la lutte antitabac et la santé des jeunes.
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Le Dr John Bell (au centre) et son équipe, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Description des programmes Subventions et bourses Les subventions de recherche en prévention soutiennent et accélèrent la recherche et l’application de nouvelles connaissances. Les projets doivent montrer précisément qu’ils pourraient réduire l’incidence du cancer, par exemple par des recherches, des programmes et des pratiques de prévention et de réduction des risques, dont le transfert de connaissances, l’adoption de pratiques exemplaires et la prise de décisions relatives à la santé au niveau de l’individu, des organisations et du système de santé. • 10 nouvelles subventions en 2014, correspondant à un engagement de 4,63 millions de dollars pour les 5 prochaines années • 7 en partenariat avec les Instituts de recherche en santé du Canada et leur Institut du cancer
Les Subventions de recherche sur la prévention en partenariat avec la SCC soutiennent les chercheurs qui abordent les aspects clés de la prévention et de la réduction des risques et collaborent avec la Société canadienne du cancer pour éclairer et orienter les politiques et programmes publics qu’elle propose. Les programmes doivent inclure une composante axée sur la formation pour générer une capacité de recherche dans ce domaine. • 1 nouvelle subvention en 2014, correspondant à un engagement de 782 000 $ pour les 5 prochaines années
Les bourses de développement de capacité en prévention offrent une aide salariale et un soutien à la recherche pour le développement professionnel de chercheurs débutants dans le domaine de la prévention du cancer. • 6 nouvelles bourses en 2014, correspondant à un engagement de 1,35 million de dollars pour les 4 prochaines années
Les Subventions de recherche sur les interventions pour la santé des populations, en partenariat avec les IRSC, appuient la recherche sur les interventions pour la santé des populations visant le déploiement rapide des programmes, des politiques et de la distribution des ressources. • 1 nouvelle subvention en 2014, correspondant à un engagement de 199 000 $ pour les 2 prochaines années
Les Subventions pour un impact soutiennent la progression des programmes de recherche grâce à d’importants apports financiers à long terme. Elles visent à accélérer et à canaliser le savoir découlant des découvertes scientifiques, à court ou à long terme, pour en tirer des résultats qui amélioreront substantiellement la compréhension de la maladie et les connaissances scientifiques. L’objectif est d’optimiser la qualité des soins offerts aux patients et d’améliorer les traitements ou la réduction du fléau qu’est le cancer. • 10 nouvelles subventions en 2014, correspondant à un engagement de 11,94 millions de dollars pour les 5 prochaines années
Les Subventions pour l’innovation soutiennent les solutions créatives et innovatrices en matière de recherche sur le cancer. Elles accéléreront l’apport d’innovations dans tout le système de recherche sur le cancer et susciteront de nouvelles idées scientifiques. • 97 nouvelles subventions en 2014, correspondant à un engagement de 18,55 millions de dollars pour les 3 prochaines années • 6 en partenariat avec la Lotte & John Hecht Memorial Foundation, 1 en partenariat avec Cancer de la Prostate Canada, et 1 en partenariat avec la Craig’s Cause Pancreatic Cancer Society et la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick
• 2 en partenariat avec la Fondation canadienne du cancer du sein 12
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Les Subventions d’une innovation à un impact visent à
Les bourses de déplacement sont offertes aux étudiants au doctorat
élargir les possibilités de financement en soutenant le développement ultérieur de découvertes prometteuses réalisées grâce à une Subvention pour l’innovation. Elles offrent aux chercheurs la possibilité de poursuivre leurs programmes de recherche en vue de poser leur candidature pour l’obtention de Subventions pour un impact ou de faire appel à un autre mécanisme de financement à grande échelle.
ou au doctorat en médecine ainsi qu’aux boursiers postdoctoraux ou en clinique afin de couvrir leurs frais de déplacement liés à une présentation scientifique à titre d’auteur ou de présentateur principal lors d’un congrès, d’un symposium ou d’une autre rencontre pertinente d’ordre professionnel.
• 4 nouvelles subventions en 2014, correspondant à un engagement de 1,79 million de dollars pour les 4 prochaines années • 1 en partenariat avec la Lotte & John Hecht Memorial Foundation
Les Subventions de recherche sur l’amélioration de la qualité de vie soutiennent les recherches susceptibles d’avoir d’importantes répercussions sur le fléau qu’est le cancer pour les patients, les survivants et les aidants. Ces subventions visent à explorer les enjeux liés aux aspects psychosociaux, à la survie, aux soins de soutien et aux soins de fin de vie, afin de répondre aux besoins, de tirer parti des possibilités et de combler les lacunes en matière de recherche, ou pour améliorer les modèles de suivi après les traitements. • 8 nouvelles subventions en 2014, correspondant à un engagement de 2,17 millions de dollars pour les 3 prochaines années
Les Subventions des connaissances à la pratique soutiennent les travaux qui viendront combler l’écart entre les connaissances découlant des recherches et l’application de ces dernières. Cette subvention a pour objectif de financer les projets qui approfondissent les découvertes actuelles de la recherche sur le cancer et qui, grâce au transfert des connaissances, visent à améliorer les résultats et les expériences des personnes et populations à risque, des patients, de leurs familles et des collectivités à tous les stades du cancer. • 4 nouvelles subventions en 2014, correspondant à un engagement de 398 000 $ pour les 3 prochaines années Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
• 46 nouvelles bourses en 2014, correspondant à un investissement de 89 999 $
Centres de recherche L’IRSCC finance et soutient les initiatives de recherche issues des trois centres suivants :
Le Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer (ARCC) est un réseau de recherche pancanadien financé par la British Columbia Cancer Agency et par Action Cancer Ontario, dont la mission consiste à intensifier la lutte contre le cancer et améliorer la prestation des soins grâce à une direction interdisciplinaire en matière de santé englobant l’économie, les services, la politique et l’éthique de la recherche, l’éducation et le transfert de connaissances.
Le Groupe des essais cliniques de l’INCC (GEC de l’INCC) est un groupe coopératif d’oncologie siégeant à l’Université Queen’s qui compte plus de 90 institutions membres au Canada et qui mène des essais portant sur la prévention, la thérapie et les soins de soutien du cancer dans de nombreux centres nationaux et internationaux.
Le Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations est une entreprise de collaboration pancanadienne siégeant à l’Université de Waterloo qui mène des recherches, des évaluations et des échanges de connaissances afin d’accélérer les avancées dans le domaine de la santé des populations et tout particulièrement en ce qui concerne la lutte antitabac et la santé des jeunes. 13
Pourquoi soutenez-vous la recherche de la Société canadienne du cancer?
«
Ce que disent les donateurs Le fait de m’impliquer bénévolement dans la région et de participer aux comités d’évaluation de la recherche m’a permis de prendre la mesure du dévouement et du professionnalisme de l’organisation dans son ensemble. J’admire les chercheurs; je les félicite chaleureusement pour leurs efforts et pour les innombrables avantages que leur travail procure. C’est pour ces raisons que j’ai choisi de faire un don à la recherche sur le cancer financée par la Société et que j’ai créé le Fonds pour l’innovation Bill Barley.
«
Bill Barley, Ancaster, Ontario
«
Dre Judy Birdsell, Calgary, Alberta
Il est plus important que jamais de subventionner la recherche sur le cancer. Les traitements et les soins aux patients s’améliorent, mais il reste encore beaucoup à faire. Pour progresser, il est essentiel de canaliser le talent de nos excellents chercheurs; or, il est difficile aujourd’hui d’obtenir du financement. La Société canadienne du cancer subventionne des projets de recherche vitaux depuis 67 ans et a largement contribué aux progrès accomplis. Voilà pourquoi je continue à appuyer la Société. Ma profession de policier me donne le privilège de redonner à ma communauté. L’initiative Pedal for Hope réunit des policiers du sud-est de l’Ontario qui, en soutenant la recherche sur le cancer pédiatrique financée par la Société, veulent faire une différence dans la vie des enfants touchés par le cancer. John Townsend, Peterborough, Ontario
14
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Ce que disent les chercheurs
«
Le milieu scientifique et les autres bailleurs de fonds ont toujours considéré le processus d’évaluation par les pairs de l’IRSCC comme l’un des meilleurs au pays, sinon le meilleur. Dre Morag Park, Université McGill
«
Le programme de Subventions pour l’innovation permet aux chercheurs canadiens de mettre sur papier les idées dont ils voudraient que leurs collègues et les membres des comités d’examen disent : “Ça, c’est original!” C’est un programme vraiment formidable et je me sens privilégié d’en faire partie. Dr Craig Thomas, National Institutes of Health
«
Grâce à l’IRSCC, nous avons la chance d’entrer en contact avec des collecteurs de fonds et des donateurs, et de les entendre nous parler de motivation, de générosité et de passion à l’égard de la recherche. Sans l’appui de la Société canadienne du cancer et d’initiatives telles que Pedal for Hope de Peterborough, nous ne serions pas en mesure de poursuivre nos travaux pour améliorer la qualité de vie des enfants atteints de cancer. Dre Lillian Sung, Hospital for Sick Children
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Investissements en recherche en 2014
Des membres de l’équipe du Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Investissements par domaine de recherche L’IRSCC a investi 37 millions de dollars dans la recherche en 2014. La recherche fondamentale, biomédicale et translationnelle représentait la plus grande part du portefeuille de recherche de l’IRSCC avec 27,7 millions de dollars (75 %). Les projets portent sur le diagnostic et les traitements, la biologie fondamentale du cancer, la détection précoce et le dépistage. Un montant de 5,5 millions de dollars (15 %) était destiné à la prévention et à la réduction des risques. Ces travaux se penchent notamment sur le tabac, l’obésité, la saine alimentation et l’activité physique, l’étiologie fondamentale du cancer ainsi que les carcinogènes professionnels et environnementaux. Un montant de 3,8 millions de dollars (10 %) a été attribué à la recherche sur la qualité de vie, portant sur la vie après le cancer, les soins de fin de vie, les soins de soutien et l’expérience du cancer en général 3.
Prévention
5,5 M$ 15 %
Recherche fondamentale, biomédicale et translationnelle
27,7 M$ 75 %
Obésité, saine alimentation et activité physique 926 K$ Étiologie fondamentale du cancer 1,22 M$
Carcinogènes professionnels et environnementaux 869 K$
Qualité de vie
3,8 M$ 10 %
Vie après le cancer 2,45 M$
Diagnostic et traitement 15,48 M$
Biologie fondamentale du cancer 11,26 M$
Tabac 2,50 M$
Soins de soutien 665 K$
Soins de fin de vie 475 K$
Dépistage 386 K$ Détection précoce 558 K$ 3
Expérience du cancer 223 K$
Les projets de recherche peuvent appartenir à plusieurs domaines de recherche.
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17
Investissements par type de cancer En 2014, 22,2 millions de dollars (60 %) du portefeuille de recherche de l’IRSCC ont été répartis entre 20 types de cancer et 14,8 millions (40 %) financent des recherches utiles à plusieurs ou à tous les types de cancer. C’est ce que détaille le graphique ci-dessous, où les types de cancer similaires sont regroupés.
Recherche portant sur des cancers spécifiques : 22,2 M$ Tête et cou 0,5 M$
Cerveau 1,6 M$
Poumon 2,2 M$
Sein 4,3 M$
Foie 0,4 M$
Tube digestif (cavité buccale, estomac, œsophage) •à l’exception du cancer colorectal
0,4 M$ Côlon et rectum 1,5 M$ Prostate 1,9 M$
Peau 0,6 M$ Pancréas 1,2 M$
Os 0,5 M$
Voies urinaires (rein, vessie)
1 M$
Leucémie, lymphome et myélome multiple 4,1 M$
Cancers gynécologiques (utérus/endomètre, col de l’utérus, ovaire)
1,2 M$
Autres types de cancer : 0,8 M$
+ Recherche applicable à de multiples cancers
ou à tous les cancers : 14,8 M$
18
= 37 M$
En 2014, l’IRSCC a investi 3,1 millions de dollars dans la recherche sur le cancer pédiatrique.
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Investissements par type de cancer selon les taux d’incidence et de mortalité Le financement par l’IRSCC de la recherche spécifique à chaque type de cancer en 2014 est exprimé en pourcentage et comparé au pourcentage des nouveaux cas de cancer et de décès pour la même année 4.
4
C omité consultatif de la Société canadienne du cancer sur les statistiques : Statistiques canadiennes sur le cancer 2014. Toronto (Ontario) : Société canadienne du cancer, 2014.
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Investissements par région En 2014, l’IRSCC a subventionné 312 chercheurs principaux dans 43 des universités, hôpitaux et centres de recherche les mieux cotés à travers le Canada. Toronto 11,5 M$
Montant investi Jusqu’à 500 K$
152 investissements
500 K$ à 5 M$
Guelph 139 K$
Kingston 5,7 M$
8 investissements
Ottawa 1,3 M$
2 investissements
Plus de 5 M$
M = millions de dollars K = milliers de dollars
18 investissements
Hamilton 1,1 M$
Sherbrooke 310 K$
Waterloo 2 M$
Québec 1,1 M$
13 investissements
2 investissements
5 investissements
Vancouver 4,7 M$
55 investissements
Calgary 254 K$
4 investissements
Edmonton 450 K$
19 investissements
London 716 K$
11 investissements
Charlottetown 50 K$
11 investissements
1 investissements
Windsor 98 K$
St John’s 157 K$
3 investissements
COLOMBIEBRITANNIQUE
4 investissements
SASKATCHEWAN
TERRE-NEUVE ET LABRADOR
MANITOBA ALBERTA
QUÉBEC ONTARIO
ÎlE-DU-PRINCEÉDOUARD NOUVEAUBRUNSWICK
Victoria 595 K$
Okanagan 330 K$
6 investissements 3 investissements
20
Saskatoon 179 K$
2 investissements
Winnipeg 397 K$
6 investissements
Thunder Bay 92 K$
2 investissements
Montréal 5,6 M$
Moncton 38 K$
79 investissements 1 investissements
NOUVELLE-ÉCOSSE
Halifax 46 K$
1 investissements
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Investissements par établissement En 2014, l’IRSCC a versé 408 subventions réparties dans 9 provinces et 43 établissements de recherche 5.
Province
Établissement de recherche
Total ($)
Alberta
Alberta Health Services (Alberta Cancer Board) Université de l’Alberta Université de Calgary
115 K 335 K 254 K 704 K 2,96 M 2,21 M 397 K 100 K 5,66 M 73 K 324 K 397 K 38 K 38 K 157 K 157 K 46 K 46 K 723 K 140 K 250 K 2K 75 K 824 K 1,20 M
Colombie-Britannique
Manitoba Nouveau-Brunswick Terre-Neuve Nouvelle-Écosse Ontario
Total Alberta BC Cancer Agency Université de la Colombie-Britannique Université de Victoria Vancouver Hospital & Health Sciences Centre Total Colombie-Britannique Manitoba Institute of Cell Biology Université du Manitoba Total Manitoba Université de Moncton Total Nouveau-Brunswick Université Memorial de Terre-Neuve Total Terre-Neuve Université Dalhousie Total Nouvelle-Écosse Action Cancer Ontario Children's Hospital of Eastern Ontario Juravinski Cancer Centre (Hamilton-CCO) Université Lakehead Lawson Research Institute Université McMaster Hôpital Mount Sinai Réseau universitaire de santé (Princess Margaret Cancer Centre, Toronto Hospital General Division) Institut ontarien de recherche sur le cancer Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa Université Queen's Université Ryerson St. Michael's Hospital Sunnybrook Research Institute SickKids Thunder Bay Regional Research Institute Université de Guelph Université d’Ottawa Université de Toronto Université de Waterloo Université de Windsor Université Western Women's College Research Institute Université York Total Ontario
Province
Établissement de recherche
Île-du-Prince-Édouard
Université de l’Île-du-Prince-Édouard
Québec
Saskatchewan
Total Île-du-Prince-Édouard Université de Montréal et ses institutions affiliées Université Laval et ses institutions affiliées Université McGill et ses institutions affiliées Hôpital général de Montréal Université de Sherbrooke Total Québec Université de la Saskatchewan Total Saskatchewan
Total ($) 50 K 50 K 2,60 M 1,14 M 2,96 M 2K 310 K 7,03 M 179 K 179 K
3,62 M 199 K 591 K 5,63 M 69 K 100 K 993 K 1,59 M 90 K 139 K 534 K 2,62 M 1,95 M 98 K 641 K 169 K 190 K 22,50 M
Le Dr Alberto Martin (deuxième en partant de la droite) et son équipe, Université de Toronto 5
E n excluant le soutien à la communauté scientifique non associé à une région géographique en particulier
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Investissements par programme de financement En 2014, les investissements de l’IRSCC ont été répartis entre plusieurs programmes de financement uniques en leur genre. Les Subventions pour l’innovation représentaient la plus grande part du portefeuille de l’IRSCC (14,45 millions de dollars), suivies par les centres de recherche (8,10 millions de dollars) et les Subventions pour un impact (5,03 millions de dollars). Les engagements issus de l’ancien programme de subventions de recherche étaient dans leur dernière année, tandis que les investissements dans les programmes actuels de l’IRSCC ont poursuivi leur croissance. Centres de recherche : 8,1 M$
Subventions pour l’amélioration de la qualité de vie : 1,25 M$ Subventions des connaissances à la pratique : 433 K$
Ancien concours pour les subventions de recherche : 4,2 M$
37 M$
Soutien à la communauté scientifique : 197 K$ Bourses de développement professionnel : 1,08 M$ Subventions pour la prévention : 1,91 M$
Subventions pour l’innovation : 14,45 M$
Subventions pour un impact : 5,03 M$ Subventions d’une innovation à un impact : 299 K$ Le soutien à la communauté scientifique comprend le Collectif canadien pour la recherche sur le cancer du sein, des ateliers, des prix et récompenses, le réseau de la prévention ainsi que l’Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer. Les bourses pour le développement professionnel comprennent les bourses pour jeunes chercheurs en faveur de l’initiative de prévention et les bourses scientifiques de recherche en faveur de la prévention, les bourses de développement de capacité en prévention, les bourses de déplacement et les bourses de déplacement pour jeune chercheur en vue d’assister à la réunion d’un comité d’évaluation des demandes de subventions. Les subventions pour la prévention incluent les subventions pour les interventions en faveur de l’initiative de prévention, les subventions de recherche en prévention, les subventions de recherche sur la prévention en partenariat avec la SCC, les bourses supplémentaires transposées en faveur de la prévention et les subventions de recherche sur les interventions pour la santé des populations (IRSC). Les anciens concours de subventions de recherche englobent les subventions de recherche et les subventions pour un projet du programme.
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Essais cliniques En 2014, l’IRSCC a investi 5,38 millions de dollars dans le Groupe des essais cliniques de l’INCC (GEC de l’INCC), le seul groupe canadien à mener toute la gamme des essais cliniques pour tous les types de cancer. Au cours de la dernière année, le GEC de l’INCC a été aux commandes ou a été partie prenante de 111 essais actifs5 associés à plus de 27 types de cancer. Ces essais se sont déroulés dans 84 centres de recherche sur le cancer répartis dans l’ensemble du territoire canadien. Au total, 17 073 patients ont pris part à ces essais depuis qu’ils sont en activité et 1440 s’y sont inscrits en 2014 (détails ci-dessous).
• 212 patients • 79 essais • 12 centres
BC
• 100 patients • 77 essais • 3 centres
AB
• 10 patients • 21 essais • 1 centre • 61 patients • 68 essais • 2 centres
SK
• 67 patients • 65 essais • 1 centre
MB
• 615 patients • 106 essais • 40 centres
NL
• 309 patients • 80 essais • 17 centres
ON
QC
NB • 32 patients • 65 essais • 4 centres
PE
• 3 patients • 14 essais • 1 centre
NS • 31 patients • 53 essais • 3 centres
De nombreux patients suivis dans des centres situés à l’extérieur du Canada ont participé à des essais dirigés par le GEC de l’INCC. Les essais actifs en 2014 ont fait appel à 14 309 de ces patients depuis leurs débuts. 6
Un essai clinique peut être actif dans plusieurs provinces. Un essai actif peut aussi ne plus recruter de participants.
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La force des partenariats La Société canadienne du cancer est fière de collaborer avec d’autres organisations pour financer d’excellents projets de recherche. Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick : La Craig’s Cause Pancreatic Cancer Society, la QEII Foundation et la Société
canadienne du cancer ont mis sur pied un fonds dédié en 2014 afin de soutenir la recherche sur le cancer du pancréas. En partenariat avec la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick, notre premier investissement a consisté à aider financièrement des chercheurs du Nouveau-Brunswick à concevoir un test sanguin permettant de détecter le cancer du pancréas au stade précoce. Fondation canadienne du cancer du sein : Ayant à cœur de mobiliser davantage de scientifiques canadiens dans la recherche sur la prévention du cancer et d’autres maladies chroniques, nous nous sommes associés à la Fondation canadienne du cancer du sein afin de subventionner deux jeunes chercheurs qui étudient en quoi la génétique pourrait aider à prévenir le cancer du sein chez des milliers de femmes.
En investissant dans la recherche la plus innovatrice et prometteuse, nous avons la conviction de pouvoir réduire substantiellement la prévalence du cancer du sein, de sorte que moins de femmes vivent l’expérience d’un diagnostic de cancer. Sandra Palmaro, cochef de la direction, Fondation canadienne du cancer du sein Instituts de recherche en santé du Canada – Institut du cancer : Avec l’Institut du cancer (Instituts de recherche en santé du Canada), nous avons pu accorder davantage de subventions en 2014 afin de soutenir et d’accélérer la recherche et la mise en application de nouvelles connaissances liées à la prévention du cancer.
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Lotte & John Hecht Memorial Foundation : C’est avec fierté que nous
avons fait équipe avec la Lotte & John Hecht Memorial Foundation en 2014 pour financer sept nouvelles subventions de recherche destinées à l’étude d’approches créatives pour contrer le cancer.
Le mandat de la Fondation – explorer des méthodes différentes et innovatrices – est en parfaite adéquation avec la stratégie actuelle de la Société. Le travail de pointe qu’effectue le Dr Bell sur l’immunothérapie au moyen de virus oncolytiques en est un exemple éloquent. Angela Webster, directrice générale, Lotte & John Hecht Memorial Foundation Cancer de la Prostate Canada : En 2014, conjointement avec Cancer de la Prostate Canada, nous avons injecté des fonds dans une subvention novatrice visant à trouver un nouveau marqueur biologique du cancer de la prostate. Neuro Canada : Toujours en 2014, la Société canadienne du cancer
s’est associée à Neuro Canada afin de mettre sur pied une plateforme conjointe de financement de nouveaux projets permettant d’intégrer rapidement les innovations et d’accélérer l’application des nouvelles connaissances aux problèmes particuliers du cancer du cerveau. Cette initiative maximisera les fonds provenant de Neuro Canada par l’entremise du Fonds de recherche sur le cerveau du Canada, un partenariat public-privé créé par le gouvernement canadien qui permettra à la Société d’accorder un plus grand nombre de Subventions pour un impact aux projets sur le cancer du cerveau.
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«N ous sommes conscients que pour livrer bataille aux différents cancers, notamment celui du pancréas, nous devons unir nos forces à celles de différents partenaires tels que la Société canadienne du cancer et la Craig’s Cause Pancreatic Cancer Society. » Dr Bruno Battistini, chef de la direction, Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick
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Nos donateurs visionnaires Subventions, programmes et fonds de recherche nommés L’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer et ses programmes de recherche sont entièrement financés par des dons à la Société canadienne du cancer. Nous sommes heureux de présenter ici les subventions, programmes et fonds qui ont été nommés en reconnaissance de dons et qui ont contribué à l’impact de notre recherche en 2014.
Subventions/bourses de recherche Bourse pour jeune chercheur en faveur de la recherche pour la prévention du cancer Great-West Life, London Life et Canada Life Bourse scientifique de recherche en faveur de la prévention GIVETOLIVE Boursiers Louisa Gale Prix d’excellence Bernard et Francine Dorval Subvention d’une innovation à un impact Lotte & John Hecht Memorial Foundation de la Société canadienne du cancer Subvention de recherche sur l’amélioration de la qualité de vie de la Société canadienne du cancer en mémoire d’Edna Goebel Subvention de recherche sur l’amélioration de la qualité de vie de la Société canadienne du cancer en mémoire de Frank Tyrrell Subvention de recherche sur l’amélioration de la qualité de vie de la Société canadienne du cancer en mémoire de James Tyrrell Subvention pour l’innovation Bill et Kathleen Troost de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Brooke’s Donkeys de la Société canadienne du cancer 26
Subvention pour l’innovation Glentel de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation John Matthew de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Lois Savoie de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Lotte & John Hecht Memorial Foundation de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Marilyn Hopper de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Marjorie Sheridan de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Minor Hockey Fights Cancer/Famille Mannarn de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Mme Grace Limbert de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Pedal for Hope de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Prairie Women on Snowmobiles de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Rachelle Archambault de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Ramona Rull Karson de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation W. Gary Rowe de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation WICC Ontario (région d’Ottawa) de la Société canadienne du cancer Subvention pour l’innovation Women in Insurance Cancer Crusade Alberta de la Société canadienne du cancer
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Subvention pour un impact Demi-marathon des Services de police de Winnipeg de la Société canadienne du cancer et Neuro Canada Subvention pour un impact Fondation canadienne des tumeurs cérébrales de la Société canadienne du cancer et Neuro Canada Subvention pour un impact Pedal for Hope de la Société canadienne du cancer Subventions pour l’innovation Nick Natale de la Société canadienne du cancer
Fonds Fonds Catalyst de la recherche en prévention du cancer Susan et Steven Horvath Fonds Catalyst de la recherche sur le lymphome Walk the Talk
Fonds de recherche sur le cancer ovarien Helen Mary Storey Fonds de recherche sur le sarcome synovial Michael Albert Garron Foundation Fonds des étapes du sarcome Fonds Fung & Duen Au-Yeung Foundation Fonds Love for Lizzie Fonds pour l’impact de la recherche sur le cancer du sein Prairie Women on Snowmobiles Fonds pour l’innovation Bill Barley Fonds pour le cancer Famille Cardone Fonds Tets Haya Memorial
Fonds Catalyst TELUS Fonds d’innovation Marion Dorothy Pauderis Fonds de recherche sur le cancer du cerveau Birdsell Family and Friends Fonds de recherche sur le cancer du cerveau Ginty Jocius Fonds de recherche sur le cancer du cerveau WICC Alberta Fonds de recherche sur le cancer du pancréas Circles of Friends Fonds de recherche sur le cancer du pancréas Craig’s Cause Fonds de recherche sur le cancer du sein Cleans for Cleavage Fonds de recherche sur le cancer Ed Kozystko et Frances Kozystko Fonds de recherche sur le cancer féminin Kate Linder and Friends Fonds de recherche sur le cancer infantile du cerveau Famille Norris Fonds de recherche sur le cancer Lusomé Fonds de recherche sur le cancer ovarien Famille Hodgson
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Plusieurs chercheurs subventionnés par la Société sont également d’infatigables collecteurs de fonds. La Dre Lisa Porter et son équipe ont trouvé un emploi de soir : les Porter’s Lab Rats participent fièrement au Relais pour la vie à Windsor, en Ontario.
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Point de mire : le cancer du cerveau
A focus on…. Brain Cancer
Nous devons impérativement améliorer le taux de survie au cancer du cerveau. Il y a 30 ans, 23 % des Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer du cerveau franchissaient le cap des cinq ans de survie; de nos jours, ce nombre n’est encore que de 25 %. On estime que 2900 Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer du cerveau en 2014 et que 1950 ont été emportés par la maladie. Il faut intensifier la recherche afin que ce type de cancer puisse être détecté et traité plus tôt.
28
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Grâce à ses donateurs, la Société canadienne du cancer a consacré plus de 1,6 million de dollars à la recherche sur le cancer du cerveau par l’entremise de son Institut de recherche en 2014. Ces fonds ont permis de subventionner 24 chercheurs principaux qui, dans différentes régions canadiennes, étudient les causes biologiques du cancer du cerveau et explorent de nouveaux moyens de détecter la maladie, de la traiter et d’améliorer la qualité de vie des survivants (en particulier les enfants), souvent aux prises avec des difficultés liées aux effets secondaires des traitements. Le Groupe des essais cliniques de l’INCC, financé par la Société, est le seul groupe canadien à mener une gamme complète d’essais cliniques sur tous les types de cancer. En 2014, sept essais cliniques sur le cancer du cerveau étaient actifs, réunissant quelque 433 patients de différentes villes canadiennes, notamment : Victoria, Vancouver, Surrey, Calgary, Edmonton, Regina, Winnipeg, London, Hamilton, Toronto, Montréal, Sherbrooke, Québec, Trois-Rivières, Halifax et Saint John.
Nous marquons des progrès! Les chercheurs subventionnés par la Société ne cessent d’apporter un nouvel éclairage sur le cancer du cerveau et de développer des approches thérapeutiques inédites. En 2014, la Société canadienne du cancer a contribué financièrement à des découvertes scientifiques de premier plan, dont celles-ci : Dre Lisa Porter, de l’Université de Windsor, a démontré qu’une protéine du nom de Spy1 maintient l’équilibre entre les cellules souches cérébrales et leur capacité à se transformer en différents types de cellules. Ces connaissances de base pourraient éventuellement servir à élaborer de nouvelles options thérapeutiques pour le cancer du cerveau.
• La
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Dr Simon Graham, du Sunnybrook Hospital, a conçu une technologie sur tablette en vue d’améliorer la chirurgie dans les cas de cancer du cerveau. À l’aide de l’IRM fonctionnelle, cette méthode permet aux chirurgiens de mieux planifier et exécuter les interventions sur les tumeurs cérébrales tout en épargnant les tissus normaux; elle a déjà été mise en application pour un petit nombre de patients.
• Le
Source : Laboratoire Graham
Financement de la recherche sur le cancer du cerveau par l’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer (IRSCC)
Dr Donald Mabbott, du Hospital for Sick Children, a noté des différences dans les régions du cerveau responsables de l’apprentissage et de la mémoire chez les enfants ayant été traités pour un cancer du cerveau. Cette découverte met en lumière la nécessité de comprendre les effets à long terme du traitement, d’élaborer des thérapies plus ciblées pour réduire de tels effets et de développer des mécanismes de soutien appropriés pour les survivants de ce type de cancer.
• Le
• Le Dr
Peter Forsyth, qui est récemment passé de l’Université de Calgary au Moffitt Cancer Centre, a découvert un moyen d’améliorer les virus oncolytiques, qui détruisent les cellules cancéreuses de manière sélective. Ses travaux effectués à Calgary se poursuivent dans le cadre d’une collaboration internationale et révèlent comment induire une immunosuppression de sorte que les virus oncolytiques puissent atteindre plus aisément les tumeurs.
C’est à suivre! En 2014, la Société canadienne du cancer a investi dans neuf nouvelles subventions de recherche sur le cancer du cerveau, totalisant 2,7 millions de dollars en fonds nouveaux pour les cinq prochaines années. En 2014, la Société canadienne du cancer et Neuro Canada ont uni leurs forces afin de financer toutes les nouvelles Subventions pour un impact de l’IRSCC dans le domaine du cancer du cerveau qui seront accordées au cours des deux prochaines années. Ces subventions, les plus importantes et prestigieuses jamais offertes par l’Institut, pourraient fort bien changer radicalement le portrait du cancer. Nous sommes impatients d’annoncer la première de ces subventions en 2015! 29
Résultats et impact de la recherche en 2014
La Dre Aisha Lofters, Université de Toronto
30
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Cadre de suivi et d’évaluation La présente section du rapport propose un résumé des résultats et de l’impact de certaines recherches, tirés parmi les 268 rapports de progrès soumis en 2014. Les résultats et l’impact sont regroupés et positionnés le long de la chaîne hiérarchique des résultats7. À plusieurs moments au cours de la période de financement, les chercheurs principaux envoient des rapports décrivant leurs avancées scientifiques et l’utilisation des fonds. L’IRSCC exige des rapports scientifiques et financiers annuels durant la période de la subvention puis des rapports post-subvention, deux ans après son terme. Ces rapports permettent à l’IRSCC de suivre la progression des bourses ou des subventions accordées en recueillant une série de données qualitatives et quantitatives sur les découvertes, les résultats et l’impact de la recherche8. L’IRSCC surveille et évalue très attentivement les progrès, les résultats et l’impact de chaque programme de recherche. L’IRSCC a adapté la chaîne hiérarchique des résultats afin d’illustrer les multiples effets bénéfiques des activités de recherche sur la mission de la Société. L’Institut détient ainsi un outil pertinent et systématique capable d’évaluer et de contrôler les recherches au fil du temps et dans tous les domaines de recherche. La chaîne hiérarchique des résultats décrit de façon simplifiée les sept niveaux de résultats d’un programme de recherche. Elle montre les relations logiques entre les ressources investies, les activités mises en œuvre et la séquence de changements qui en découle. Les objectifs ultimes des programmes de recherche de l’IRSCC s’avèrent bien souvent ambitieux et sont pensés en fonction du long terme. En conséquence, il est crucial de développer des descriptions de programme conséquentes et détaillées, décrivant les résultats escomptés à longue échéance, mais aussi à court et moyen termes, de même que l’ordre dans lequel ces résultats devraient se manifester. 7
Ce cadre a été introduit puis adapté par Steve Montague (PMN) pour la Société.
8
ne fois par an, les rapports de progrès font état des résultats et de l’impact. Les répercussions à U long terme liées au niveau 7 de la chaîne hiérarchique des résultats sont généralement dévoilées à la suite d’études d’évaluation approfondies, qui dépassent le cadre du présent rapport.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
L’IRSCC, après avoir adapté le cadre à ses besoins, classifie les mesures de performance de la recherche selon sept niveaux de résultats.
7
Résultats obtenus
6
Changement de pratique et de comportement
5
Changements dans les connaissances, l’attitude et les aptitudes
Réduction des taux d’incidence du cancer, des taux de mortalité et amélioration de la qualité de la vie des Canadiens atteints du cancer et des survivants
Recherche utilisée par des professionnels de la santé, experts en santé publique, responsables politiques ou encore défenseurs de la cause. Utilisation par d’autres chercheurs, pour former de nouveaux chercheurs ou des stagiaires qui se lancent dans des carrières de recherche et commercialisation
POURQUOI finançonsnous la recherche?
QUELLE différence apporte notre recherche?
Développement de nouvelles connaissances ou méthodes en recherche sur le cancer. Publications des résultats de la recherche, présentations scientifiques, consultations et séances d’information
4
Réactions
3
Engagement
2
Activités
1
Couverture médiatique, sollicitations des médias, distinctions et prix, rôles de leadership et demandes de diffusion
QUI est influencé par la connaissance générée et comment?
Collaborations et activités de recherche multidisciplinaire
Recherche et activités liées, comme la formation et l’enseignement
Contributions
COMMENT la recherche est-elle soutenue?
Budgets des projets, financement renouvelable, membres, étudiants et autre personnel participant
Sources : adaptation de Claude Bennett 1979, de Michael Quinn Patton, Utilization-Focused Evaluation: The New Century Text, Thousand Oaks, California, 1997, p. 235. Steve Montague and Rodolfo Valentim. Research Evaluation, 19(4), October 2010, pages 251–261.
31
Résultats et impact QUELLE différence apporte notre recherche?
11 exemples d’impact sur la prestation des soins de santé et l’exécution des programmes Les résultats de la recherche sont cités dans les directives cliniques, les guides de service et le matériel de formation pour les professionnels de la santé; ils servent également à l’élaboration de programmes, entre autres.
4 exemples d’impact sur les politiques Les résultats de la recherche sont mentionnés dans des documents liés aux politiques publiques, des documents de groupes de défense de l’intérêt public, etc.
37 exemples d’impact sur le travail d’autres chercheurs Les résultats de la recherche sont cités dans des revues scientifiques spécialisées, sont intégrés aux méthodes scientifiques appliquées par d’autres chercheurs, etc.
8 exemples d’impact sur la formation de nouveaux chercheurs Les résultats de la recherche sont mentionnés dans des manuels, des listes de lecture, etc.
3 exemples d’impact sur la commercialisation • 2 brevets délivrés/autorisés • 1 investissement par l’industrie
Le partenariat entre la Société et Propel fournit une autre preuve de son impact – cette fois en ce qui concerne les produits de tabac aromatisés. Propel est à la tête de la plus vaste enquête sur le tabagisme chez les étudiants canadiens. Nous avons produit des données sur la consommation de tabac aromatisé; les intervenants de la Société en matière de lutte antitabac ont fait valoir ces données au bon moment, auprès des bonnes personnes. Résultat : de nouveaux règlements interdisant la vente de produits de tabac aromatisé qui mettent les jeunes Canadiens à l’abri des effets meurtriers de tels produits. D re Leia Minaker et D r Steve Manske, Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations 32
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
QUI est influencé par le savoir issu de la recherche et comment? Les chercheurs, les professionnels de la santé, les décideurs, le grand public et les autres acteurs
703 publications • 521 publications évaluées par les pairs • 182 publications non évaluées par les pairs
1186 présentations 228 consultations et séances d’information 160 distinctions et récompenses 570 mentions dans les médias
84 communiqués de presse
1167 membres de comités consultatifs, rôles de direction, etc.
1513 collaborations • 860 avec des chercheurs • 153 avec des décideurs en matière de santé • 314 avec des professionnels de la santé • 186 avec d’autres intervenants
COMMENT la recherche est-elle soutenue?
408 investissements • 343 subventions • 65 bourses de développement professionnel
1654 personnes • 312 chercheurs principaux • 550 codemandeurs • 174 boursiers • 340 étudiants • 278 autres employés hautement qualifiés
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Exemples d’impact de la recherche La recherche subventionnée par la Société canadienne du cancer permettra éventuellement de changer le cancer pour toujours. Les études ci-dessous sont autant d’exemples des découvertes prometteuses réalisées en 2014 et illustrent l’étendue de la recherche rendue possible grâce aux donateurs de la Société. Fin d’une controverse à propos du traitement du sarcome Dr Thierry Alcindor, Université McGill, Groupe des essais cliniques de l’INCC
40
La modélisation par ordinateur, outil de prédiction de l’évolution des cellules tumorales 40 Dr Samuel Aparicio, British Columbia Cancer Agency Un vaccin antigrippal pour améliorer les résultats du traitement chirurgical du cancer 41 Dre Rebecca Auer, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa Évaluation de l’efficacité des efforts de promotion du dépistage du cancer colorectal Dre Nancy Baxter, St. Michael’s Hospital
41
Reprogrammation des cellules souches 42 Dr Mick Bhatia, Université McMaster Améliorer l’accès à une alimentation de nature à prévenir le cancer pour les enfants Dre Sherri Bisset, Université Laval
42
Conscientiser au risque de cancer grâce à des vidéos ciblées Dre Joan Bottorff, Université de la Colombie-Britannique (Okanagan)
43
Une signature génétique servant à personnaliser les traitements du cancer de la prostate 43 Dr Robert Bristow, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre L’exercice a un effet positif à toutes les étapes d’une expérience de cancer Dre Jennifer Brunet, Université d’Ottawa
43
Traiter l’insomnie chez les personnes atteintes de cancer Dr Tavis Campbell, Université de Calgary
44
Les effets génétiques du stress chez les survivants du cancer Dre Linda Carlson, Université de Calgary
44
Une étude de l’usage du tabac sur les terrasses contribue à une nouvelle politique Dr Michael Chaiton, Université de Toronto
45
34
Le Dr Mick Bhatia (première rangée, à l’extrême-gauche) et son équipe, Université McMaster
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Une recherche sur la dignité du patient connaît un rayonnement international Dr Harvey Max Chochinov, Université du Manitoba
45
Mise au jour des rouages de l’édition de l’ARN Dr Colin Collins, Vancouver Hospital et Health Sciences Centre
46
Du nouveau à propos de la réparation de l’ADN par les cellules cancéreuses Dr Damien D’Amours, Université de Montréal
46
Découverte d’interactions génétiques menant à un type fréquent de cancer du poumon 47 Dr David Dankort, Université McGill De nouveaux outils diagnostiques pour le cancer de la prostate Dr Robert Day, Université de Sherbrooke
47
De plus en plus près d’un traitement prometteur au moyen de virus oncolytiques Dr Jean-Simon Diallo, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
47
Une mutation génétique soupçonnée de déclencher la leucémie Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
48
Un processus cellulaire influence la réaction des cellules souches endommagées Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
48
Comprendre l’autorenouvellement des cellules oncogènes Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
48
Risque de cancer du sein associé à la consommation d’aliments et de boissons sucrés 48 Dre Caroline Diorio, Université Laval Une défectuosité du processus de réparation permet au mélanome de s’installer 49 Dr Elliott Drobetsky, Université de Montréal Un certain équilibre moléculaire contribue à prévenir le cancer du poumon Dr Sean Egan, Hospital for Sick Children
49
L’ajout d’un médicament anticancéreux rend les virus oncolytiques plus combatifs Dr Peter Forsyth, Moffitt Cancer Centre (auparavant Université de Calgary)
50
Utilisation de levures pour vérifier l’interaction des médicaments avec les gènes Dre Guri Giaever, Université de la Colombie-Britannique
50
Des programmes de mieux-être au travail pour prévenir le cancer Dre Carolyn Gotay, Université de la Colombie-Britannique
50
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
35
Une technologie sur tablette accroît la précision de la chirurgie du cancer du cerveau 51 Dr Simon Graham, Sunnybrook Research Institute De nouvelles cibles thérapeutiques pour le cancer du sein Dr Peter Greer, Université Queen’s
51
L’indication des calories sur les menus fait évoluer les habitudes alimentaires et les lois 52 Dr David Hammond, Université de Waterloo, Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations Reconnaître les cancers de la prostate qui produiront des métastases Dre Cheryl Helgason, British Columbia Cancer Agency
52 L’équipe du Dr Simon Graham, Sunnybrook Research Institute
Des mutations génétiques qui augmentent la sensibilité des cancers aux médicaments 52 Dr Philip Hieter, Université de la Colombie-Britannique Améliorer le dépistage du cancer du sein chez des survivantes d’un cancer infantile à haut risque 53 Dr David Hodgson, Université de Toronto Études sur la génétique du cancer du poumon à l’échelle de la population Dre Rayjean Hung, Mount Sinai Hospital
53
Un gène qui aide à prédire la réaction au traitement du cancer colorectal Dr Derek Jonker, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC
54
Lumière sur la mécanique de la réaction immunitaire de l’organisme face au cancer Dr Kevin Kane, Université de l’Alberta
54
Un nouveau modèle pour accélérer l’étude des gènes associés au cancer Dre Rama Khokha, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
54
Amplifier la puissance d’un virus oncolytique Dr Robert Korneluk, Children’s Hospital of Eastern Ontario
55
Un supplément oral qui pourrait aider à prévenir le cancer du sein Dre Joanne Kotsopoulos, Women’s College Hospital
55
Analyse de l’impact des problèmes d’incapacité sur l’accès au dépistage du cancer Dre Aisha Lofters, Université de Toronto
56
Effets à long terme du traitement du cancer sur la fonction cérébrale des enfants Dr Donald Mabbott, Hospital for Sick Children
56
36
Le Dr Kevin Kane et la Dre Hanne Ostergaard, Université de l’Alberta
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
De nouvelles données à propos de la division cellulaire Dr Paul Maddox, University of North Carolina à Chapel Hill (auparavant Institute for Research in Immunology and Cancer)
57
Évaluation de l’efficacité de la vaccination contre le VPH Dr Salaheddin Mahmud, Université du Manitoba
57
Des études sur le tabagisme juvénile amènent des provinces à bannir le tabac aromatisé 58 Dr Steve Manske, Université de Waterloo, Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations Des interactions entre l’alimentation et les microbes peuvent mener au cancer Dr Alberto Martin, Université de Toronto
58
Un nouvel éclairage sur l’apparition d’une forme de cancer du rein Dr Stephen Meyn, Hospital for Sick Children
59
Aide à l’implantation de programmes de saine alimentation et d’activité en milieu scolaire 59 Dre Donna Murnaghan, Université de l’Île-du-Prince-Édouard Prévention chirurgicale du cancer chez les femmes porteuses de mutations de BRCA Dr Steven Narod, Women’s College Hospital
60
Un chef de file de la recherche sur le sarcome Dr Torsten Nielsen, Université de la Colombie-Britannique
60
Lien entre la pollution de l’air due à la circulation automobile et le cancer de la prostate 60 Dre Marie-Élise Parent, INRS – Institut Armand-Frappier Lien entre obésité et charge corporelle d’arsenic Dre Louise Parker, Université Dalhousie
61
Identification des réseaux cellulaires qui déterminent le sort des cellules souches Dr Anthony Pawson, Mount Sinai Hospital et Dr Shawn Li, Université Western
61
Pour éclairer les décisions quant au dépistage du cancer de la prostate par l’APS Dr Stuart Peacock, British Columbia Cancer Agency, Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer
62
Rapport coût-efficacité du dépistage du cancer du poumon Dr Stuart Peacock, British Columbia Cancer Agency, Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cance
62
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Participation du grand public aux décisions en matière de soins de santé Dr Stuart Peacock, British Columbia Cancer Agency, Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cance
63
Rôle des gènes Myc dans l’apparition du cancer Dre Linda Penn, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
63
Mettre l’immunothérapie au service de plus de gens Dr Claude Perreault, Université de Montréal
64
Mise au jour d’une importante protéine impliquée dans le cancer du cerveau Dre Lisa Porter, Université de Windsor
64
Motiver les familles à bouger pour prévenir le cancer grâce à des jeux vidéo avec vélo Dr Ryan Rhodes, Université de Victoria
65
Analyse de l’impact d’une stratégie de prévention du cancer du sein sur la qualité de vie 65 Dre Harriet Richardson, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC Des marqueurs biologiques prédicteurs de l’évolution du cancer de la prostate Dr Arun Seth, Sunnybrook Research Institute
66
Une nouvelle méthode pour mieux prévoir l’évolution de certaines mutations en cancer 66 Dr Sohrab Shah, British Columbia Cancer Agency
Des membres de l’équipe de la Dre Lisa Porter, Université de Windsor
Un essai met au jour une meilleure option thérapeutique pour le lymphome agressif 67 Dre Lois Shepherd, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC Prévenir la perte osseuse chez les femmes ménopausées traitées pour un cancer du sein 67 Dre Lois Shepherd, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC Des révélations sur le processus de métastases du cancer du sein Dr Peter Siegel, Université McGill
67
Comment les cellules cancéreuses réussissent à s’adapter au stress Dr Poul Sorensen, British Columbia Cancer Agency
68
Un test pronostique pour le cancer de la prostate Dr Jeremy Squire, University of São Paulo (auparavant Université Queen’s)
68
Une nouvelle façon d’identifier les protéines mutantes associées au cancer Dr Igor Stagljar, Université de Toronto
68
Étude d’un groupe de soutien en ligne pour les survivantes d’un cancer du sein Dre Joanne Stephen, British Columbia Cancer Agency
69
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Traitement des effets secondaires nocifs de la chimiothérapie chez les enfants Dre Lillian Sung, Hospital for Sick Children
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Analyse du génome d’une tumeur cérébrale infantile Dr Michael Taylor, Hospital for Sick Children
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Un nouvel outil pour comprendre les interactions des médicaments dans les cellules 70 Dr Marc Therrien, Université de Montréal Standardiser les coloscopies pour améliorer la détection du cancer colorectal Dre Jill Tinmouth, Sunnybrook Research Institute
71
Schématisation des causes du cancer du poumon Dr Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
71
Deux nouvelles options thérapeutiques pour le cancer du pancréas Dr Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
71
Un nouveau modèle pour l’étude de la forme la plus courante de cancer de l’ovaire Dre Barbara Vanderhyden, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
72
Un nouveau médicament susceptible de contrer les lymphomes Dre Tania Watts, Université de Toronto
72
La Dr Lillian Sung, Hospital for Sick Children
Un nouvel outil pour améliorer les soins aux patients atteints d’un cancer du pancréas 73 Dre Alice Wei, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre De meilleurs protocoles de radiothérapie contre la douleur due aux métastases osseuses 73 Dre Rebecca Wong, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC Un meilleur traitement pour la forme de cancer du sein la plus problématique 73 Dr Eldad Zacksenhaus, Réseau universitaire de santé, Toronto General Research Institute L’analyse de l’haleine comme outil de diagnostic de cancers Dr Haishan Zeng, British Columbia Cancer Agency
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Un test qui permet de savoir à quels patients les greffes de moelle osseuse sont utiles 74 Dre Li Zhang, Réseau universitaire de santé, Toronto General Research Institute Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer en les orientant plus tôt vers des soins palliatifs 75 Dre Camilla Zimmermann, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Fin d’une controverse à propos du traitement du sarcome
La modélisation par ordinateur, outil de prédiction de l’évolution des cellules tumorales
Dr Thierry Alcindor, Université McGill, Groupe des essais cliniques de l’INCC
Dr Samuel Aparicio, British Columbia Cancer Agency
Bien que certaines formes de sarcome (un type de cancer des tissus mous et des os) puissent être traitées, les traitements palliatifs constituent souvent la seule option envisageable lorsque la maladie est avancée. Le traitement standard actuel repose sur la chimiothérapie au moyen de la doxorubicine et de l’ifosfamide, non sans soulever un questionnement chez les scientifiques : l’association de ces deux médicaments est-elle plus efficace que l’utilisation de doxorubicine seule? Le Dr Thierry Alcindor, du Groupe des essais cliniques de l’INCC financé par la Société, a mené un essai dans dix pays afin de vérifier si l’ajout d’ifosfamide à la doxorubicine améliorait les taux de survie des patients atteints d’un sarcome avancé ou métastatique. Publiée dans Lancet Oncology, cette étude a démontré que comparativement à l’administration de doxorubicine seule, le traitement associatif comportait plus d’effets toxiques pour les patients, sans entraîner d’amélioration notable quant à la survie générale. Ces observations donnent à penser que la doxorubicine et l’ifosfamide combinés ne devraient pas constituer le traitement standard pour le sarcome au stade avancé. Par contre, comme le traitement associatif a pour effet de réduire davantage la taille de la tumeur, il pourrait s’avérer indiqué dans des cas particuliers. Cet essai fournit des données probantes qui contribuent à dissiper la controverse entourant le traitement standard pour le sarcome, tout en mettant en évidence la nécessité de concevoir des traitements susceptibles de prolonger la vie des patients atteints de cancer avancé1.
Les modifications cellulaires qui se produisent pendant que le cancer se développe viennent compliquer la compréhension du comportement des cellules à l’intérieur de la tumeur. À l’occasion d’une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature, le Dr Samuel Aparicio et le Dr Sohrab Shah ont combiné l’identification de mutations génétiques dans les cellules de tumeurs mammaires individuelles et la modélisation par ordinateur, afin de prédire comment les différents groupes de cellules à l’intérieur d’une tumeur donnée évolueront et se développeront à long terme. Puisque certaines populations cellulaires sont plus résistantes aux traitements médicamenteux, le fait de mieux comprendre et prévoir leur évolution dans le cas de cancers complexes pourrait mener à de nouvelles options thérapeutiques ciblées2.
Le Dr Samuel Aparicio et le Dr Sohrab Shah, British Columbia Cancer Agency Source : BC Cancer Foundation
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Un vaccin antigrippal pour améliorer les résultats du traitement chirurgical du cancer
Évaluation de l’efficacité des efforts de promotion du dépistage du cancer colorectal
Dre Rebecca Auer, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Dre Nancy Baxter, St. Michael’s Hospital
Les cellules tueuses naturelles (« natural killers » ou NK) sont essentielles au rôle de protection du système immunitaire contre le cancer, car elles ont la capacité de s’attaquer directement aux cellules cancéreuses afin de les détruire. Certaines circonstances exceptionnelles, par exemple une intervention chirurgicale pour retirer une tumeur, peuvent entraîner la disparition de ces cellules et, conséquemment, le risque de propagation des moindres cellules cancéreuses restantes. S’appuyant sur des travaux antérieurs qui leur avaient permis de trouver un vaccin capable d’empêcher l’élimination des cellules NK induite par la chirurgie, la Dre Rebecca Auer et son équipe ont voulu identifier, parmi plusieurs vaccins, celui qui offrait les meilleures perspectives pour ce traitement. Après avoir administré différents vaccins à un modèle murin, ils ont constaté qu’un vaccin antigrippal inactivé avait amélioré substantiellement la capacité des cellules NK à éliminer les cellules cancéreuses et avait réduit les métastases après la chirurgie. Mis à l’essai auprès d’un petit nombre de volontaires en santé et de personnes atteintes de cancer avant leur chirurgie, le vaccin s’est avéré apte à stimuler de manière notable l’activité des cellules NK dans les deux groupes. Cette recherche de premier plan, présentée dans The Economist et dans Scientific American, fournit les bases nécessaires à un essai clinique standard qui permettra de déterminer si ce vaccin devrait être utilisé à large échelle pour améliorer le pronostic des patients soumis à un traitement oncologique chirurgical. La Dre Auer a reçu la Subvention pour l’innovation WICC Ontario (région d’Ottawa) de la Société canadienne du cancer 3.
Les programmes de dépistage du cancer sont conçus pour détecter la maladie (ou ses stades précurseurs) le plus tôt possible, afin de pouvoir intervenir au moment où le traitement est le plus efficace. Des études cliniques aléatoires menées dans les années 1990 ayant démontré que la recherche de sang occulte dans les selles (RSOS) constitue une méthode efficace pour dépister le cancer colorectal, l’Ontario a mis sur pied des initiatives de santé publique pour en promouvoir l’utilisation. La Dre Nancy Baxter et son équipe ont évalué l’impact de ces initiatives et ont constaté qu’elles coïncidaient avec une augmentation substantielle de la participation au dépistage par RSOS. Leurs observations donnent à penser que les initiatives de santé publique peuvent constituer des moyens valables de promouvoir des comportements positifs sur le plan de la santé.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Reprogrammation des cellules souches Dr Mick Bhatia, Université McMaster La greffe de cellules souches est abondamment utilisée dans le traitement de nombreuses maladies, y compris le cancer. La conversion de cellules adultes en cellules souches capables de produire divers types de cellules fait partie des domaines de recherche en émergence. Dans une étude publiée par la prestigieuse revue Nature Communications, le Dr Mick Bhatia et son équipe ont démontré que le potentiel des cellules adultes reprogrammées en cellules souches variait en fonction de leur type d’origine. Ils ont constaté que ces cellules souches gardaient en mémoire le type de cellule dont elles provenaient, sur le plan génétique, et tendaient à retourner à ce type d’origine. La découverte que les cellules souches ne sont pas équivalentes lors de leur formation aura d’importantes retombées pour le choix de sources adaptées à des traitements spécifiques 4.
Améliorer l’accès à une alimentation de nature à prévenir le cancer pour les enfants Dre Sherri Bisset, Université Laval De solides données scientifiques tendent à associer les mauvaises habitudes alimentaires et les longues périodes d’inactivité au risque de cancer. Pareilles constatations font ressortir l’importance d’intervenir pour aider les gens à modifier ces comportements à risque. En compagnie de son équipe, la Dre Sherri Bisset a étudié diverses approches en milieu scolaire pour encourager les enfants à adopter de saines habitudes de vie. L’équipe s’emploie, entre autres, à mettre au point des outils de mesure de l’environnement physique et social des cours d’école, afin de comprendre comment cet environnement peut favoriser la participation des élèves à des jeux actifs. La chercheuse et ses collègues se sont également penchés sur les initiatives de sécurité alimentaire actuellement en place et ont noté certaines lacunes dans les programmes destinés à améliorer l’accès à une saine alimentation pour l’ensemble de la population – sans égard au revenu, au lieu de résidence ou à d’autres facteurs. Leurs résultats ont été utilisés par des groupes de Montréal militant contre la pauvreté et ont été cités dans plusieurs publications en lien avec la Table de concertation sur la faim et le développement social du Montréal métropolitain, dont la mission est de sensibiliser à la pauvreté et à la sécurité alimentaire.
Image d’une cellule souche provenant des travaux scientifiques du D r Mick Bhatia Source : Laboratoire Bhatia
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Conscientiser au risque de cancer grâce à des vidéos ciblées
Une signature génétique servant à personnaliser les traitements du cancer de la prostate
Dre Joan Bottorff, Université de la Colombie-Britannique (Okanagan)
Dr Robert Bristow, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
Les interventions pour réduire les cancers liés au tabagisme nécessitent souvent des approches créatives et personnalisées, en particulier lorsqu’elles s’adressent aux jeunes, qui ne réalisent pas nécessairement à quel point il est difficile de renoncer au tabac une fois l’habitude ancrée. La Dre Joan Bottorff et son équipe ont mis au point une approche à plusieurs volets comportant des messages adaptés à différentes clientèles, sous forme d’une série de vidéos d’abord mise en ligne sur YouTube en octobre 2013. Deux de ces vidéos s’adressent aux jeunes pour les aider à comprendre leur risque de cancer du sein et ont totalisé plus de 3000 visionnements. Une vidéo destinée aux garçons à propos de leur risque de cancer a été vue plus de 840 fois et une autre traitant en détail du lien entre le tabagisme et le cancer du sein, mise en ligne en janvier 2014, a été vue plus de 640 fois. En misant sur la popularité des sites de vidéos en ligne pour diffuser un message de santé adapté à l’auditoire ciblé, ce projet témoigne de l’efficacité d’une telle approche pour adresser des messages de prévention très convaincants à différentes clientèles.
Il est capital d’arriver à distinguer, parmi les hommes atteints d’un cancer de la prostate, lesquels présentent un risque élevé de récidive après le traitement, afin de pouvoir leur offrir des options thérapeutiques ciblées et plus poussées pour améliorer leur survie. Le Dr Robert Bristow ainsi qu’une équipe internationale de collaborateurs (appelée CPC-GENE) ont identifié une « signature » qui pourrait aider les cliniciens à grouper les patients atteints d’un cancer de la prostate en fonction de leur pronostic. Ils ont découvert qu’une combinaison de marqueurs génétiques de l’instabilité de l’ADN et de l’hypoxie (manque d’oxygène) permettait de prédire quels patients subiraient une récidive de cancer et auraient par conséquent besoin de traitements plus intensifs. Ces travaux pourraient permettre d’offrir des traitements contre le cancer de la prostate plus personnalisés et efficaces aux patients à haut risque, tout en évitant de traiter plus que nécessaire ceux atteints de cancers moins virulents5.
L’exercice a un effet positif à toutes les étapes d’une expérience de cancer Dre Jennifer Brunet, Université d’Ottawa
Sur un banc de bus à Kelowna, un message de prévention destiné aux jeunes filles dans le cadre de la recherche de la Dre Joan Bottorff Source : Équipe de recherche Bottorff
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
L’activité physique comporte de nombreux bienfaits, notamment pour la prévention du cancer, le traitement de la maladie et le rétablissement des patients, et peut améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer. La Dre Jennifer Brunet étudie comment intéresser davantage les patients à la pratique de l’exercice. En 2014, elle a reçu le prestigieux prix Polanyi, décerné aux meilleurs chercheurs de l’Ontario, en reconnaissance de son apport à la compréhension du rôle de l’activité physique pour l’amélioration de la prévention du cancer, la réussite des interventions thérapeutiques et les effets positifs pour les survivants. 43
Traiter l’insomnie chez les personnes atteintes de cancer
Les effets génétiques du stress chez les survivants du cancer
Dr Tavis Campbell, Université de Calgary
Dre Linda Carlson, Université de Calgary
Les effets notables que le cancer peut avoir le plan psychologique risquent de nuire au rétablissement et à la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie. L’insomnie, entre autres, affecte environ le quart des patients pendant et après le traitement. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est le traitement non médicamenteux recommandé pour combattre l’insomnie. Or, une autre méthode, la réduction du stress par la pleine conscience (RSPC), a été évoquée comme ayant possiblement des avantages particuliers pour les personnes atteintes de cancer aux prises avec des problèmes de sommeil en raison de l’anxiété. Le Dr Tavis Campbell et son équipe ont mené une étude comparative de ces deux thérapies. Leurs résultats, publiés dans le Journal of Clinical Oncology, révèlent que la RSPC et la TCC améliorent de manière semblable certains paramètres du sommeil, comme la durée du sommeil et la réduction du stress. Toutefois, la TCC agit plus rapidement et ses effets sont plus durables. Ces observations confirment que la TCC demeure l’option par excellence pour le traitement non médicamenteux de l’insomnie chez ces patients 6.
Les techniques de réduction du stress permettent d’atténuer la détresse psychologique et les taux de cortisol chez les survivants du cancer. La recherche récente indique que des niveaux élevés de stress pourraient avoir des effets néfastes sur les gènes, notamment par le raccourcissement des télomères, les extrémités des chromosomes qui assurent la stabilité de ces derniers et aident à protéger contre les maladies. S’il existe une corrélation entre la longueur des télomères et le pronostic du cancer du sein, le lien entre cette longueur et le stress n’est pas encore bien défini. La Dre Linda Carlson et son équipe ont entrepris la première étude en vue de vérifier si les techniques de réduction du stress avaient un effet positif sur les télomères des survivantes du cancer du sein. Chez les femmes ayant eu recours à de telles techniques, la longueur des télomères s’est maintenue pendant une période de trois mois, tandis qu’elle a diminué chez celles n’ayant utilisé aucune technique. Ces observations, qui ont trouvé un vaste écho dans les médias, suggèrent que les thérapies visant à réduire le stress peuvent avoir une incidence sur d’importants phénomènes biologiques se produisant dans l’organisme7. Dans un second article, les chercheurs ont fait état d’une grande étude aléatoire comparative sur deux stratégies destinées à soutenir des survivantes du cancer du sein en situation de détresse : le rétablissement du cancer par la pleine conscience et la thérapie collective de soutien par l’expression. Bien que les deux types de thérapies aient eu un effet positif, la technique de pleine conscience s’est avérée plus efficace pour réduire le stress et améliorer la qualité de vie des survivantes du cancer du sein8. Les deux études ont bénéficié de fonds provenant de l’ancienne Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer du sein.
Le projet MINDSET de la Dre Linda Carlson met à l’épreuve des techniques de réduction du stress afin d’améliorer la santé des survivantes du cancer du sein Source : Équipe Carlson
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Une étude de l’usage du tabac sur les terrasses contribue à une nouvelle politique
Une recherche sur la dignité du patient connaît un rayonnement international
Dr Michael Chaiton, Université de Toronto
Dr Harvey Max Chochinov, Université du Manitoba
Considérant les dangers de la fumée secondaire, certains territoires ont interdit le tabagisme dans les endroits publics. Sur le plan de la santé publique, l’interdiction de fumer sur les terrasses des restaurants et des bars pourrait sans doute réduire grandement le risque de cancer du poumon pour les clients et les employés non-fumeurs. Le Dr Michael Chaiton et l’Unité de recherche sur le tabac de l’Ontario ont expérimenté une approche inédite en vérifiant les effets de la présence de fumée sur les terrasses chez les fumeurs qui tentaient de renoncer au tabagisme. Dans le cadre de l’enquête ontarienne sur le tabac, les chercheurs ont demandé à 3460 fumeurs s’ils avaient été exposés à de la fumée de tabac sur des terrasses et ont mis leurs réponses en corrélation avec la réussite de leurs efforts pour cesser de fumer. Les résultats, publiés dans Tobacco Control, indiquent que les fumeurs en processus de cessation tabagique étaient moins susceptibles de réussir et de demeurer non-fumeurs après avoir été exposés à de la fumée de tabac sur une terrasse. Cette étude a été présentée devant le groupe de travail provincial sur la cessation tabagique et a permis d’étayer les données scientifiques à l’appui de l’interdiction de fumer dans les espaces publics à la fin de 2014 9. Dans une publication subséquente, le Dr Chaiton a analysé l’emplacement des points de vente de produits du tabac en Ontario. Les résidants de quartiers socio-économiquement défavorisés avaient en général accès plus facilement aux produits du tabac et la plupart des détaillants se trouvaient à distance de marche d’une école. La recherche du Dr Chaiton est importante pour la mise en œuvre de politiques permettant de limiter l’accès au tabac pour les jeunes, particulièrement vulnérables10.
Toute personne atteinte de cancer connaît des expériences, des inquiétudes et des stress qui lui sont propres et qui ont des répercussions à la fois sur sa qualité de vie et sur l’issue de ses traitements. D’où l’importance, pour ces patients, de savoir que les professionnels qui leur prodiguent des soins sont à même de comprendre qui ils sont en tant que personnes. Le Dr Harvey Max Chochinov et son équipe ont conçu et mis à l’épreuve le Portrait de la dignité du patient (PDP), un outil grâce auquel les cliniciens peuvent approfondir les liens avec leurs patients en ayant une meilleure compréhension de ce qui les préoccupe et importe le plus pour eux. Ces travaux ont eu un rayonnement international; le PDP a été traduit en près d’une douzaine de langues afin d’être utilisé en Espagne, au Portugal, au Mexique, en Écosse et en Allemagne. La recherche du Dr Chochinov contribue à l’évolution des soins aux personnes atteintes de cancer à l’échelle mondiale.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Mise au jour des rouages de l’édition de l’ARN Dr Colin Collins, Vancouver Hospital et Health Sciences Centre La science a fait grandement évoluer les connaissances sur les modifications génétiques à l’origine du cancer, mais des zones d’ombre subsistent encore. Le rôle de l’édition de l’ARN dans le développement du cancer en est un exemple. Normalement, l’ADN est copié dans l’ARN au cours du processus de fabrication des protéines. Si cet ARN est modifié, les instructions génétiques peuvent changer et mener au cancer. À partir d’échantillons provenant de tumeurs prostatiques, le Dr Colin Collins et son équipe ont élaboré une stratégie d’étude de l’édition de l’ARN commandée par ordinateur qui leur a permis d’établir un portrait détaillé des événements d’édition en cause, d’en déterminer la fréquence et de vérifier s’ils mènent à des modifications au niveau des protéines. Non seulement leurs travaux apportent-ils des preuves supplémentaires du lien entre le dérèglement de l’édition de l’ARN et le cancer, mais ils fournissent un nouvel outil fort important pour aider les chercheurs à étudier et comprendre ce mécanisme11.
Du nouveau à propos de la réparation de l’ADN par les cellules cancéreuses Dr Damien D’Amours, Université de Montréal Les cellules cancéreuses se distinguent par leur capacité à se répliquer rapidement. Elles doivent par conséquent être capables de réparer tout aussi rapidement l’ADN qui subit des dommages lors des processus cellulaires normaux. Les cellules réparent l’ADN endommagé principalement de deux manières : par la ligature d’extrémités non homologues et par la recombinaison homologue. Le cycle cellulaire qui régit la réplication des cellules détermine également comment l’ADN sera réparé, mais on n’en connaît pas le mécanisme sous-jacent. Dans un article de la revue Cell Cycle, le Dr Damien D’Amours et son équipe ont indiqué qu’un important capteur de dommages à l’ADN, appelé complexe MRX, ainsi que le choix du mode de réparation de cet ADN étaient assujettis au régulateur du cycle cellulaire Cdk1. Cet ensemble complexe d’interactions moléculaires, d’une grande importance pour la compréhension de la croissance cellulaire, est porteur de nouvelles approches thérapeutiques du cancer12.
Le Dr Damien D’Amours, Université de Montréal
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Découverte d’interactions génétiques menant à un type fréquent de cancer du poumon
De nouveaux outils diagnostiques pour le cancer de la prostate
Dr David Dankort, Université McGill
Dr Robert Day, Université de Sherbrooke
Le cancer du poumon emporte plus de Canadiens que tout autre cancer. L’adénocarcinome est le cancer pulmonaire le plus fréquent chez les personnes n’ayant jamais fumé (il est également courant chez les fumeurs) et des mutations du gène KRAS sont présentes une fois sur cinq. Les tumeurs de ce sous-ensemble sont réfractaires à de nombreux médicaments pourtant efficaces contre d’autres cancers du poumon et sont associées à de plus faibles taux de survie. Le Dr David Dankort et son équipe étudient le lien entre les mutations du gène KRAS et un autre gène associé au cancer, appelé Braf. Chez des souris portant à la fois une mutation de Braf et une des quatre mutations possibles de KRAS, on a observé que les tumeurs étaient beaucoup moins nombreuses et plus petites en comparaison des sujets témoins. Ces résultats portent à croire que dans certains contextes, KRAS peut agir comme suppresseur de tumeur; il s’agit là de données précieuses pour l’élaboration de nouveaux traitements contre le cancer du poumon. La subvention de l’IRSCC versée au Dr Dankort bénéficie de l’appui généreux de la Melanoma Research Alliance13.
Le cancer de la prostate est le type de cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes. Or, les professionnels de la santé ont besoin de nouvelles stratégies pour traiter les nombreux hommes touchés par la maladie. Le Dr Robert Day et son équipe se sont penchés sur de nouvelles cibles thérapeutiques pour le cancer de la prostate de même que sur de nouvelles façons de prévoir la progression de la maladie. Ils ont obtenu deux brevets (homologués) pour de nouveaux composés thérapeutiques, et deux autres sont en instance pour des outils diagnostiques – tous ont pour but d’améliorer les soins apportés aux patients atteints d’un cancer de la prostate14 15.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
De plus en plus près d’un traitement prometteur au moyen de virus oncolytiques Dr Jean-Simon Diallo, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa Les virus oncolytiques constituent une avenue prometteuse pour le traitement du cancer. Ces virus sont conçus pour cibler les cellules cancéreuses tout en épargnant les cellules saines. Le Dr Jean-Simon Diallo et le Dr John Bell ont modifié des virus oncolytiques afin qu’ils puissent déjouer les systèmes de défense naturels des tumeurs contre les virus et ainsi être plus habiles à détruire les cellules cancéreuses. Ils ont déposé une demande de brevet et ont conclu une entente avec une société pharmaceutique pour l’utilisation de leur technologie de modification de virus. La Subvention pour l’innovation de l’IRSCC versée au Dr Diallo bénéficie de l’appui généreux de la Lotte & John Hecht Memorial Foundation16.
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Une mutation génétique soupçonnée de déclencher la leucémie
Comprendre l’autorenouvellement des cellules oncogènes
Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
C’est la remarquable capacité de croissance, de mouvement et de résilience des cellules cancéreuses qui les rend si difficiles à contrôler. Lors d’une étude publiée dans la prestigieuse revue Nature, le Dr John Dick et son équipe ont examiné de près l’importance de plus de 100 gènes subissant fréquemment des mutations dans les premiers stades de la leucémie. Ils ont progressivement réduit la liste à une mutation d’un seul gène, DNMT3A, qui se manifeste très tôt dans le développement de la maladie. Les cellules possédant ce gène muté se sont montrées chimiorésistantes et se sont mieux développées que les cellules souches normales. Ces observations mettent en lumière un possible point de départ de la leucémie, ce qui pourrait aider les médecins à diagnostiquer la maladie et à traiter les patients plus tôt17.
On assiste à des percées remarquables dans la compréhension des cellules qui induisent le cancer (CIC). Les CIC peuvent survivre aux traitements contre le cancer et repeupler les tumeurs par un processus appelé autorenouvellement, d’où la nécessité de mettre au point des traitements ciblant ces cellules. Dans Nature Medicine, le Dr John Dick et son équipe ont indiqué que le processus d’autorenouvellement des CIC de tumeurs colorectales reposait sur la molécule BMI-1. L’inhibition de BMI-1 chez des souris a eu pour effet de stopper la croissance tumorale. Ces découvertes pourraient mener à de nouveaux traitements pour prévenir la récidive du cancer colorectal19.
Risque de cancer du sein associé à la consommation d’aliments et de boissons sucrés Dre Caroline Diorio, Université Laval
Un processus cellulaire influence la réaction des cellules souches endommagées Dr John Dick, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) peuvent se développer dans n’importe quelle cellule du système sanguin. Lorsque les CSH subissent des mutations, en raison de divers stress, elles peuvent devenir cancéreuses; l’organisme doit donc réagir rapidement en cas de dommages aux CSH. Le Dr John Dick et son équipe ont révélé dans la revue Nature qu’un processus cellulaire, la réponse UPR (« unfolded protein response »), jouait un rôle clé dans la réaction des CSH. Lorsque ces dernières n’étaient pas en mesure de réparer les protéines endommagées, leur réponse par défaut était la mort cellulaire. Ces observations nous apprennent comment l’organisme élimine les cellules souches endommagées afin de maintenir la santé générale de sa réserve de cellules souches18. 48
De nombreuses données scientifiques démontrent l’influence du régime alimentaire sur le risque de cancer. On remarque que la consommation d’aliments sucrés est associée au risque de cancer du sein, mais les rouages d’un tel lien demeurent nébuleux. La Dre Caroline Diorio et son équipe ont vérifié si un apport accru en sucre avait un effet sur la densité mammaire, facteur de risque établi du cancer du sein. L’étude a révélé une augmentation de la densité mammaire chez les femmes non ménopausées qui consommaient beaucoup de boissons sucrées et chez les femmes ménopausées qui consommaient beaucoup d’aliments sucrés. Ces observations devront faire l’objet de recherches plus approfondies, mais elles dénotent déjà une importante corrélation entre le risque de cancer et la consommation de sucre – un facteur de risque modifiable et une importante cible potentielle dans le cadre d’initiatives de prévention20. Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Une défectuosité du processus de réparation permet au mélanome de s’installer
Un certain équilibre moléculaire contribue à prévenir le cancer du poumon
Dr Elliott Drobetsky, Université de Montréal
Dr Sean Egan, Hospital for Sick Children
Le mélanome est une forme agressive de cancer cutané, principalement attribuable à une exposition excessive aux rayons UV. Le Dr Elliot Drobetsky et son équipe étudient un processus appelé réparation par excision de nucléotides, qui élimine les dommages causés à l’ADN par le rayonnement UV et fournit du même coup une protection contre le cancer de la peau associé aux rayons du soleil. Ils ont été les premiers à démontrer que la réparation par excision de nucléotides faisait défaut dans les cellules du mélanome humain à une étape particulière de leur cycle de vie, et à décrire les processus ayant mené à cette défaillance. Leurs observations fournissent d’importantes données sur la manière dont le mélanome se développe et pourraient mener à de nouvelles stratégies de prévention et de traitement 21.
Le cancer du poumon tue plus de Canadiens que toute autre forme de la maladie; on estime qu’il entraînera plus du quart de tous les décès par cancer cette année au pays. Un processus moléculaire connu sous le nom de signalisation du récepteur Notch joue un rôle important dans le développement des poumons : il guide la maturation des cellules de sorte que celles-ci puissent accomplir des fonctions essentielles. En plus de définir quelle sera la nature de ces cellules une fois parvenues à maturité, Notch intervient également dans le cas où elles deviennent cancéreuses. Le Dr Sean Egan et son équipe ont voulu savoir comment certains gènes, comme Lfng et Jagged1, interagissent avec Notch ainsi que d’autres molécules afin d’amener les cellules en développement à « bien ou mal tourner ». Ils ont découvert que l’interaction entre la protéine Jagged1 et Notch jouait un rôle important dans l’atteinte d’un équilibre adéquat des types de cellules des voies respiratoires qui doivent normalement composer un poumon adulte. Cette recherche, associée à des observations antérieures, permet de supposer que le système Notch, lorsqu’il fonctionne correctement, aide à prévenir les maladies pulmonaires en maintenant un bon équilibre entre les différents types de cellules 22.
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L’ajout d’un médicament anticancéreux rend les virus oncolytiques plus combatifs
Des programmes de mieux-être au travail pour prévenir le cancer
Dr Peter Forsyth, Moffitt Cancer Centre (auparavant Université de Calgary)
Dre Carolyn Gotay, Université de la Colombie-Britannique
La virothérapie oncolytique est une forme de traitement du cancer par des virus conçus pour cibler et détruire les cellules cancéreuses directement. Le potentiel thérapeutique des virus oncolytiques est toutefois limité par le système immunitaire de l’organisme, qui risque de lancer une attaque contre eux, les empêchant par le fait même de mener leur travail à terme. Dans le cadre d’une collaboration continue avec le Dr Wee Yong, chercheur à l’Université de Calgary, le Dr Peter Forsyth a trouvé un moyen d’améliorer ces virus qui détruisent les cellules cancéreuses de manière sélective. Les chercheurs ont découvert que la cyclophosphamide, un médicament contre le cancer, était en mesure d’accroître l’efficacité des virus oncolytiques chez des souris porteuses de tumeurs cérébrales en neutralisant la réponse immunitaire et en assurant ainsi aux virus un meilleur accès aux tumeurs 23.
L’adoption de meilleures habitudes en ce qui a trait à l’exercice et à l’alimentation peut réduire le risque de développer un cancer. La modification des habitudes de vie n’est toutefois pas toujours chose facile, en particulier pour les personnes dont la routine et l’environnement de travail ne sont pas propices à de tels changements. La Dre Carolyn Gotay et son équipe ont mené une étude sur des programmes de mieux-être dans des milieux de travail de la Colombie-Britannique. Le gouvernement provincial a décidé d’investir dans l’un de ces programmes, WellnessFits, de sorte qu’il puisse se poursuivre dans les endroits où il avait été mis à l’essai. Le projet bénéficie maintenant d’un financement additionnel dans le cadre du programme COALITION (Connaissances et actions liées pour une meilleure prévention) du Partenariat canadien contre le cancer afin d’étendre le programme WellnessFits à des régions rurales ou éloignées, par exemple dans des milieux de travail principalement masculins au nord de la Colombie-Britannique ainsi que dans des communautés des Premières Nations au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest.
Utilisation de levures pour vérifier l’interaction des médicaments avec les gènes Dr Guri Giaever, Université de la Colombie-Britannique La compréhension des mécanismes de réponse des cellules cancéreuses aux médicaments permettra d’en apprendre davantage sur le mode de fonctionnement des médicaments et sur le phénomène de chimiorésistance de certains cancers. La Dre Guri Giaever et son équipe ont eu recours à une formidable nouvelle méthode, la chimiogénomique, ainsi qu’à un système modèle de levures afin d’étudier comment les médicaments affectent différents gènes dans un organisme vivant. Comme en fait état la prestigieuse revue Science, les chercheurs ont identifié 317 médicaments expérimentaux qui inhibent le fonctionnement de 121 gènes; ils ont également découvert que ces liens pouvaient être classés en 45 signatures ou types d’interactions chimiques. Cette recherche ouvre des possibilités des plus intéressantes pour l’élaboration de médicaments inhibiteurs des fonctions oncogènes 24. 50
Une étude dirigée par la Dre Carolyn Gotay, à l’Université de la Colombie-Britannique, évalue l’impact d’un programme de sommeil sur le cancer du sein pour les femmes travaillant par quarts comme l’ambulancière Renee MacCarron Source : Anne McCulloch Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Une technologie sur tablette accroît la précision de la chirurgie du cancer du cerveau
De nouvelles cibles thérapeutiques pour le cancer du sein
Dr Simon Graham, Sunnybrook Research Institute
Dr Peter Greer, Université Queen’s
Au nombre des défis que pose le cancer du cerveau, il y a bien sûr la précision de la chirurgie qu’on doit pratiquer pour retirer la tumeur. Les neurochirurgiens ont recours à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour déterminer l’étendue de la tumeur et planifier leur intervention. Toutefois, l’IRM traditionnelle ne peut pas fournir toute l’information requise sur les fonctions des zones cérébrales envahies par le cancer. Le Dr Simon Graham et son équipe ont conçu une nouvelle technologie sur tablette mettant à profit l’IRM fonctionnelle, ce qui aide les chirurgiens à mieux planifier et pratiquer les interventions sur les tumeurs cérébrales tout en préservant les tissus sains. Bien que le projet en soit encore aux stades préliminaires, cette approche a déjà des répercussions cliniques puisqu’elle a été utilisée par des chirurgiens pour faciliter l’ablation de tumeurs chez 18 patients.
Des enzymes du nom de protéines tyrosines kinases (PTK) régissent toute une série de fonctions à l’intérieur des cellules, y compris la croissance. Lorsqu’elles subissent des mutations, leur activité peut se dérégler et entraîner une croissance anarchique des cellules – et éventuellement le cancer. Le Dr Peter Greer et son équipe ont étudié des mutations des PTK appelées Fes et Fer, dont on connaît l’implication dans la croissance des tumeurs mammaires. À l’aide de modèles génétiques, ils ont découvert que ces deux enzymes constituent d’excellentes candidates pour des traitements ciblés. Ils se sont également associés à des chercheurs de l’Université de Pittsburgh, de l’Université Harvard et de deux sociétés afin de mettre au point de nouveaux médicaments inhibiteurs. Ces partenariats accéléreront le développement de traitements ciblés pour le cancer du sein et d’autres cancers où Fes et Fer jouent un rôle.
La recherche du Dr Simon Graham consiste à mettre à l’essai une technologie d’IRM sur tablette pour aider les chirurgiens à planifier l’exérèse des tumeurs cérébrales
Le Dr Peter Greer (à l’avant-plan) et Jeff Mewburn, associé de recherche, Université Queen’s
Source : Laboratoire Graham
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L’indication des calories sur les menus fait évoluer les habitudes alimentaires et les lois
Reconnaître les cancers de la prostate qui produiront des métastases
Dr David Hammond, Université de Waterloo, Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations
Dre Cheryl Helgason, British Columbia Cancer Agency
L’obésité a de multiples répercussions sur la santé, y compris un risque accru de cancer. Pareil constat a donné lieu à un nombre grandissant de stratégies de santé publique pour enrayer ce problème sociétal. L’indication des calories sur les menus des restaurants fait partie des tactiques qui ont été suggérées; toutefois les données relatives à l’efficacité d’une telle mesure sont contradictoires. Expert mondial de la recherche sur l’efficacité des mises en garde relatives à la santé sur l’étiquetage, le Dr David Hammond et son équipe ont mené une étude au cours de laquelle 635 adultes ont été répartis au hasard dans quatre groupes pour vérifier si les indications dans les menus avaient une influence sur les plats commandés. Trois options comportaient des valeurs caloriques et d’autres renseignements nutritionnels et une option n’incluait aucun de ces renseignements. Les personnes dont les menus indiquaient le nombre de calories ont pris un repas substantiellement moins calorique; toutefois, l’ajout d’information nutritionnelle ne semble pas avoir apporté un avantage quelconque. À la suite de ses travaux, le Dr Hammond a été invité à se joindre à d’importants organismes chargés d’établir des politiques – y compris le groupe de travail fédéral-provincial-territorial sur la fourniture d’information nutritionnelle dans les restaurants et établissements de services alimentaires – afin de donner son avis sur les pratiques d’étiquetage nutritionnel. Les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l’Ontario ont également utilisé ses travaux dans le cadre d’initiatives d’information nutritionnelle, notamment pour un nouveau projet de loi ontarien exigeant que le nombre de calories soit affiché sur les menus de toutes les chaînes de restaurants – il s’agit de la première mesure législative du genre au Canada 25.
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La plupart des décès par cancer de la prostate surviennent lorsque la maladie produit des métastases ou se propage à d’autres parties du corps. La Dre Cheryl Helgason et son équipe sont à la recherche d’indices qui pourraient aider à évaluer le risque individuel de propagation du cancer. Elle étudie une catégorie de matériel génétique appelée long ARN non codant (« long non-coding RNA » ou lncRNA). Les lncRNA ne fabriquent pas de protéines, mais ont d’autres fonctions que l’on commence à peine à comprendre. Les chercheurs ont identifié un lncRNA du nom de PCAT18, dont les concentrations diffèrent selon que le cancer de la prostate est localisé ou métastatique. Ils ont également observé que PCAT18 régissait la façon dont les cellules cancéreuses prostatiques se développent et se propagent, ce qui donne à penser qu’il pourrait être utilisé comme marqueur biologique pour prévoir les métastases de même que comme cible pharmacologique potentielle. Étant donné l’impact des métastases sur la survie au cancer de la prostate, cette découverte a des implications importantes pour le pronostic des patients atteints de la maladie 26.
Des mutations génétiques qui augmentent la sensibilité des cancers aux médicaments Dr Philip Hieter, Université de la Colombie-Britannique L’identification des mutations génétiques peut ouvrir la voie à des traitements contre le cancer plus ciblés. Dans la revue Genetics, le Dr Philip Hieter et son équipe expliquent comment ils ont découvert que l’inhibition par un médicament d’un gène parmi quatorze, associée à une mutation génétique caractéristique du cancer, augmentait la sensibilité à la chimiothérapie. À partir de ces observations et grâce à une Subvention pour un impact financée par la Société, les chercheurs poussent leurs travaux plus loin afin d’identifier toute la gamme des mutations génétiques qui provoquent une sensibilité à la chimiothérapie 27. Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Améliorer le dépistage du cancer du sein chez des survivantes d’un cancer infantile à haut risque
Études sur la génétique du cancer du poumon à l’échelle de la population
Dr David Hodgson, Université de Toronto
Grâce aux nombreuses données sur l’ADN humain aujourd’hui disponibles, il est possible de mener des études à très grande échelle pour identifier les modifications du génome qui sont associées à diverses maladies. Même les variations génétiques rares (qui avaient toujours été difficiles à étudier en raison du nombre limité de cas) peuvent maintenant être explorées. Lors d’une étude publiée dans Nature Genetics, la Dre Rayjean Hung et son équipe ont réuni des données provenant de quatre études d’associations pangénomiques afin de mettre au jour des facteurs de risque génétiques du cancer du poumon jusque-là inconnus. Chez des sujets d’origine européenne, les chercheurs ont découvert des variantes peu communes des gènes BRCA2 et CHEK2 associées au carcinome épidermoïde du poumon. Ils ont également mis au jour un lien entre les adénocarcinomes pulmonaires et une variation génétique auparavant observée uniquement chez les populations asiatiques. En collaboration avec des chercheurs travaillant sur d’autres formes de cancers adultes comme ceux de la prostate, du sein, du côlon et de l’ovaire, l’équipe scientifique de la Dre Hung s’emploie actuellement à canaliser les efforts en vue d’identifier les gènes susceptibles d’affecter de multiples types de cancer. Toutes ces découvertes enrichissent les connaissances dont nous disposons sur les fondements génétiques du cancer et ont un impact sur le dépistage du cancer du poumon chez les personnes à haut risque porteuses de ces mutations congénitales 29.
Les femmes ayant eu des traitements de radiothérapie au niveau de la région thoracique pour un lymphome hodgkinien durant l’enfance courent un risque accru de cancer du sein. Il est d’ailleurs recommandé à ces femmes de subir des examens de dépistage du cancer du sein plus tôt que dans la population générale. Toutefois, nous ne disposons que de données limitées quant à l’efficacité du dépistage précoce auprès de ce segment de la population. Le Dr David Hodgson et son équipe ont mené la première étude visant à évaluer l’efficacité du dépistage dans ce groupe au moyen de la mammographie combinée à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), qui est la méthode privilégiée de dépistage pour les patientes à risque élevé. Dans la revue Cancer, les chercheurs ont révélé que l’IRM et la mammographie avaient permis de repérer plus de cancers à un stade plus précoce, comparativement à la mammographie seule. Cette étude met en lumière une possible stratégie pour aider à détecter le cancer du sein plus tôt dans ce groupe de population à risque élevé 28.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Dre Rayjean Hung, Mount Sinai Hospital
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Un gène qui aide à prédire la réaction au traitement du cancer colorectal
Lumière sur la mécanique de la réaction immunitaire de l’organisme face au cancer
Dr Derek Jonker, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC
Dr Kevin Kane, Université de l’Alberta
Le cétuximab est un médicament homologué pour le traitement du cancer colorectal, mais il n’est efficace que chez les patients qui ne sont pas porteurs d’une mutation du gène KRAS. Un nombre substantiel de patients de ce sous-groupe développent par ailleurs une résistance au médicament. Le Dr Derek Jonker, du Groupe des essais cliniques financé par la Société, a étudié des prélèvements provenant de patients atteints d’un cancer colorectal afin de définir plus précisément le groupe de patients le plus susceptible de tirer profit du cétuximab. Après avoir testé des marqueurs biologiques qui se sont avérés pertinents pour le pronostic d’autres cancers, il a découvert que si les protéines PIK3CA, PTEN et BRAF n’étaient pas utiles dans ce cas, l’expression accrue d’un certain gène, l’épiréguline, était par contre associée à une réaction positive au cétuximab. Ces résultats apportent de précieuses données à l’appui d’une approche thérapeutique personnalisée pour le traitement du cancer colorectal 30.
L’immunothérapie, une nouvelle avenue thérapeutique du cancer des plus prometteuses, a pour but de mobiliser le système immunitaire afin de combattre le cancer. Le Dr Kevin Kane et son équipe ont mis au point une méthode pour identifier les différentes protéines qui attirent les cellules T et déterminer lesquelles peuvent être ciblées en vue de supprimer les cellules cancéreuses. Il a fait breveter une technologie de microréseau cellulaire qui facilite le classement de la réaction immunitaire au cancer. Le Dr Kane a reçu la Subvention pour l’innovation Women in Insurance Cancer Crusade Alberta de la Société canadienne du cancer 31.
Un nouveau modèle pour accélérer l’étude des gènes associés au cancer
Les méthodes d’identification des gènes qui induisent le cancer dans les organismes modèles peuvent être difficiles à appliquer aux cellules humaines. Dans le cadre d’une recherche ayant fait l’objet d’un article de la prestigieuse revue Nature Genetics, la Dre Rama Khokha et son équipe ont créé une méthode efficace pour introduire dans le génome humain des mutations visant à vérifier la présence de gènes à l’origine du cancer. Les souris auxquelles les chercheurs ont injecté ces cellules humaines mutées ont développé des tumeurs ayant une valeur clinique probante, ce qui a permis d’identifier plusieurs mutations possiblement carcinogènes. Ces résultats confirment le potentiel de cette technique pour déceler les gènes jouant un rôle clé dans la genèse du cancer 32. 54
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Source : UHN Communications
Dre Rama Khokha, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
Amplifier la puissance d’un virus oncolytique Dr Robert Korneluk, Children’s Hospital of Eastern Ontario Un des moyens qu’utilisent les cellules cancéreuses pour éviter la mort (apoptose) consiste à appeler en renfort des molécules protectrices appelées protéines inhibitrices de l’apoptose (« inhibitors of apoptosis proteins » ou IAP). On sait déjà que certains médicaments, les composés mimétiques de Smac (SMC), combattent le travail de protection qu’effectuent les IAP, ce qui facilite l’élimination des cellules cancéreuses. Le Dr Robert Korneluk et son équipe ont voulu vérifier s’il était possible d’améliorer les SMC en les combinant avec des virus oncolytiques ou d’autres modulateurs immunitaires ayant pour effet d’accroître le nombre de molécules nécrosantes à l’intérieur des cellules. Dans la respectée revue Nature Biotechnology, les chercheurs ont démontré que cette attaque en tandem avait davantage d’effet que l’une ou l’autre des approches utilisée seule et parvenait à détruire les cellules cancéreuses chez les souris résistantes aux traitements actuels. Ils entendent mettre bientôt en marche un essai clinique afin de tester cette méthode chez les humains. La Subvention pour une innovation de l’IRSCC versée au Dr Korneluk bénéficie du généreux soutien de la Lotte & John Hecht Memorial Foundation 33.
Un supplément oral qui pourrait aider à prévenir le cancer du sein Dre Joanne Kotsopoulos, Women’s College Hospital Les femmes ayant subi une mutation du gène BRCA1 présentent un risque accru de cancers du sein et de l’ovaire. On pense que ces femmes produisent moins de protéines BRCA1 et qu’il serait possible de réduire leur risque de cancer en augmentant les niveaux cellulaires de BRCA1. La Dre Joanne Kotsopoulos et son équipe ont démontré qu’un supplément oral appelé 3,3’-di-indolylméthane (DIM) intensifiait l’expression de BRCA1 chez les femmes présentant une mutation de BRCA1. Bien que menée à petite échelle, cette étude pourrait s’avérer prometteuse pour la prévention du cancer du sein chez les femmes à haut risque 34.
Le Dr Robert Korneluk (première rangée, à gauche) et son équipe, Children’s Hospital of Eastern Ontario
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Analyse de l’impact des problèmes d’incapacité sur l’accès au dépistage du cancer Dre Aisha Lofters, Université de Toronto Les programmes de dépistage du cancer constituent un moyen efficace de détecter les cancers précocement – à condition d’y participer. Même lorsque les programmes sont organisés et subventionnés, comme c’est le cas dans les provinces canadiennes, bien des gens se heurtent à des obstacles qui en limitent l’accessibilité. La Dre Aisha Lofters et son équipe ont étudié les facteurs qui contribuent à un taux de participation peu élevé au dépistage du cancer du sein. En mettant en corrélation les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes et celles du dépistage par mammographie, ils ont réussi à établir le portrait du dépistage chez plus de 10 000 femmes, dont 4600 avaient déclaré être atteintes d’un handicap quelconque. Les chercheurs ont noté que les femmes souffrant d’un handicap lourd étaient moins à même de participer au dépistage que les femmes ayant un handicap modéré ou n’ayant aucun handicap. Ces observations permettent d’établir que les femmes atteintes de handicaps graves constituent un groupe qui pourrait bénéficier grandement de programmes de soutien qui leur faciliteraient l’accès aux programmes de dépistage du cancer 35.
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Effets à long terme du traitement du cancer sur la fonction cérébrale des enfants Dr Donald Mabbott, Hospital for Sick Children Le médulloblastome est la tumeur cérébrale maligne la plus courante chez les enfants. Le traitement habituel pour ce type de cancer fait appel à la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie. Si les taux de survie sont élevés, nombre de patients voient leur qualité de vie compromise pendant très longtemps, notamment en raison de problèmes intellectuels et cognitifs. Au moyen de l’imagerie et de tests de mémoire, le Dr Donald Mabbott et son équipe ont étudié les effets du traitement sur la structure et le fonctionnement du cerveau chez des enfants atteints d’un médulloblastome. Ils ont constaté que la taille des zones cérébrales associées à l’apprentissage et à la mémoire était réduite chez ces enfants, en comparaison de sujets en santé; ils ont également établi une corrélation entre ce rétrécissement et les troubles observés. Ces conclusions aident à mieux comprendre les dommages à long terme que peut causer au cerveau le traitement contre le cancer et mettent en évidence la nécessité de développer des traitements plus ciblés, laissant moins de séquelles chez les enfants atteints 36.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
De nouvelles données à propos de la division cellulaire
Évaluation de l’efficacité de la vaccination contre le VPH
Dr Paul Maddox, University of North Carolina à Chapel Hill (auparavant Institute for Research in Immunology and Cancer)
Dr Salaheddin Mahmud, Université du Manitoba
Le cancer est un processus qui se déclenche lorsque les mécanismes cellulaires de base se dérèglent. Cela peut se produire au moment de la division cellulaire, alors que la reproduction de l’information génétique est propice aux erreurs. L’étude approfondie de la division cellulaire améliorera notre compréhension de la biologie du cancer. Le Dr Paul Maddox et son équipe se sont intéressés à ce domaine de recherche, en se concentrant plus particulièrement sur le centromère, l’élément qui retient ensemble deux chaînes de chromosomes (c’est-à-dire chaque point de jonction sur la représentation graphique habituelle de la double hélice de l’ADN). Leur étude, publiée dans Current Biology, a fourni d’importants renseignements sur la composition des centromères. On a notamment observé qu’un des composants, le nucléosome CENP-A, était assemblé comme un complexe de huit protéines jouant un rôle de marqueur afin d’assurer que les cellules-mères et filles partagent les mêmes données épigénétiques. Ces découvertes jettent un éclairage sur des aspects jusque-là inconnus du processus de division cellulaire et suggèrent de nouvelles avenues d’investigation afin de comprendre les événements qui concourent au développement du cancer 37.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
La mise en œuvre des programmes de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) au Canada et dans d’autres pays est le fruit d’un effort coordonné entre les chercheurs, qui ont établi de manière irréfutable le lien entre le VPH et le cancer du col de l’utérus (ainsi que d’autres cancers), et les planificateurs des services de santé publique, qui se sont mobilisés pour assurer l’accessibilité du vaccin. Toutes les provinces canadiennes disposent de programmes de vaccination en milieu scolaire financés par le secteur public pour les filles de 9 à 13 ans; l’Île-du-Prince-Édouard et l’Alberta ont en outre des programmes destinés aux garçons. Lorsque le vaccin est devenu disponible, plusieurs jeunes femmes de plus de 13 ans ont choisi de se faire vacciner à titre préventif. Le Dr Salaheddin Mahmud et son équipe ont comparé les données de 3500 Manitobaines de 15 ans ou plus ayant reçu le vaccin avec celles de plus de 9500 femmes non vaccinées (en les jumelant selon l’âge). Ils ont constaté que si le vaccin offrait une certaine protection aux femmes l’ayant reçu lorsqu’elles avaient de 15 à 17 ans, un pourcentage substantiel de femmes vaccinées à 18 ans ou plus n’étaient pas protégées contre le VPH. Ces résultats viennent étayer la pertinence d’administrer le vaccin plus tôt, conformément aux programmes de santé publique. Le Dr Mahmud a reçu la Bourse pour jeune chercheur en faveur de la recherche pour la prévention du cancer Great-West Life, London Life et Canada Life 38.
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Des études sur le tabagisme juvénile amènent des provinces à bannir le tabac aromatisé
Des interactions entre l’alimentation et les microbes peuvent mener au cancer
Dr Steve Manske, Université de Waterloo, Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations
Dr Alberto Martin, Université de Toronto
Le tabagisme est un important facteur contribuant au cancer; la dépendance à la cigarette et aux autres produits du tabac est extrêmement difficile à surmonter. Le Dr Steve Manske et la Dre Leia Minaker, du Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations financé par la Société, ont étudié les habitudes de consommation de tabac chez les jeunes. Ces derniers sont à la croisée des chemins, au moment où ils peuvent soit prendre la voie d’une longue dépendance au tabac, soit abandonner une mauvaise habitude avant qu’elle ne s’ancre davantage. Ils ont observé que plus de la moitié des jeunes Canadiens qui consomment du tabac choisissent des produits aromatisés, par exemple des minicigares aux noms fantaisistes comme Grapes Gone Wild ou Black’n Blueberry. Ces données, relayées aux intervenants responsables de la lutte antitabac de la Société ainsi qu’à d’autres militants, ont grandement contribué à faire évoluer les politiques gouvernementales. Des lois interdisant les produits de tabac aromatisés ont été promulguées en Alberta et des projets de loi similaires ont été proposés au Manitoba, en Nouvelle-Écosse, en Ontario et au niveau fédéral. On s’attend à ce que d’autres provinces emboîtent le pas. Les chercheurs ont aussi révélé que 32 % des jeunes répondants de l’étude avaient fumé des cigarettes au menthol au cours du mois précédent, et que ces fumeurs étaient plus enclins à fumer davantage de cigarettes et à continuer de fumer. Cette importante découverte a fait en sorte de modifier la législation proposée en Ontario; alors que tous les projets avaient à l’origine omis d’interdire l’arôme de menthol, l’Ontario a résolu de l’inscrire nommément sur sa liste39 40.
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La génétique, le régime alimentaire et la flore intestinale – les microbes qui vivent dans nos intestins – contribuent tous au développement du cancer colorectal, mais on ne comprend pas encore très bien comment ces facteurs interagissent pour induire le cancer. Le Dr Alberto Martin et son équipe ont étudié ces interactions dans un modèle murin de cancer colorectal. Les chercheurs ont indiqué dans la prestigieuse revue Cell que la flore intestinale issue d’une alimentation riche en glucides interagissait avec les gènes oncogènes de manière à stimuler le développement du cancer. Ces observations auront un impact non négligeable pour la réduction du risque de cancer, par la modification de l’alimentation et de la composition de la flore intestinale. La Subvention pour l’innovation de l’IRSCC remise au Dr Martin bénéficie du généreux soutien de la Lotte & John Hecht Memorial Foundation41.
Les travaux du Dr Alberto Martin portent sur le rôle de la flore intestinale dans le cancer Source : Laboratoire Martin
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Un nouvel éclairage sur l’apparition d’une forme de cancer du rein
Aide à l’implantation de programmes de saine alimentation et d’activité en milieu scolaire
Dr Stephen Meyn, Hospital for Sick Children
Dre Donna Murnaghan, Université de l’Île-du-Prince-Édouard
La réparation des erreurs l’ADN est importante pour le maintien de la stabilité génomique, et les défectuosités de ce processus de réparation peuvent constituer un facteur de développement du cancer. L’équipe du Dr Stephen Meyn a étudié le mécanisme menant à l’instabilité génomique sur le gène von Hippel-Lindau (VHL), impliqué dans un type de cancer du rein appelé carcinome rénal à cellules claires. Les chercheurs ont découvert que l’interaction entre VHL et une protéine du nom de SOCS1 était inhibée en présence d’une mutation du gène VHL. Comme SOCS1 joue un rôle important dans la réaction de l’ADN qui subit une altération, cette interruption de la communication contribue à l’instabilité génomique observée dans les cas de cancer du rein. Il s’agit des premières données probantes à démontrer que VHL aide à protéger du cancer en participant directement aux défenses de la cellule contre les dommages causés à l’ADN 42.
Les programmes de promotion de la santé conçus pour encourager l’activité physique et la saine alimentation constituent des éléments de toute stratégie de prévention du cancer. La Dre Donna Murnaghan, de l’Université Thompson Rivers, professeure auxiliaire à l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi que son équipe mènent des travaux en vue d’aider les écoles, les gouvernements et les communautés à mettre en œuvre des programmes fondés sur des données probantes pour faciliter l’adoption de meilleures habitudes de vie. Leurs résultats servent à orienter la stratégie de mieux-être déployée dans les écoles de l’Île-du-Prince-Édouard auprès des élèves de la 5e à la 12e année. Les chercheurs montrent également aux intervenants en milieu scolaire et aux décideurs comment utiliser l’information issue de leurs travaux. Ce projet fait la démonstration qu’avec les appuis nécessaires, les données scientifiques peuvent être mises à profit pour encourager la modification des comportements.
Des étudiants participent à un forum local dans le cadre de la Subvention des connaissances à la pratique de la Dre Donna Murnaghan, visant à soutenir la mise en œuvre de programmes de saines habitudes de vie pour les enfants d’âge scolaire Source : Équipe Murnaghan
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Prévention chirurgicale du cancer chez les femmes porteuses de mutations de BRCA Dr Steven Narod, Women’s College Hospital Les femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 ou BRCA2 présentent un risque élevé de développer un cancer du sein, de l’ovaire, des trompes de Fallope ou du péritoine. La prévention du cancer par des moyens chirurgicaux chez ces personnes à haut risque peut être envisagée par le retrait du site où prendrait naissance un éventuel cancer (dans la mesure du possible). Lors d’une étude subventionnée par l’ancienne Alliance canadienne de recherche sur le cancer du sein, le Dr Steven Narod et son équipe ont suivi plus de 5700 femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 ou BRCA2 pendant plus de cinq ans. Ils ont découvert que l’ablation des ovaires ou des ovaires et des trompes de Fallope avait eu pour effet de réduire de 80 % le risque de cancer de l’ovaire, des trompes de Fallope ou du péritoine. Ces résultats démontrent que le fait de pratiquer une chirurgie préventive chez les femmes porteuses d’une mutation de BRCA1 et BRCA2 peut avoir des effets très importants sur leur risque de développer le cancer. L’impact sur d’autres aspects de la santé et de la qualité de vie des patientes doit toutefois être examiné avec soin43.
Le Dr Steven Narod (deuxième rangée, au centre) et son équipe, Women’s College Hospital
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Un chef de file de la recherche sur le sarcome Dr Torsten Nielsen, Université de la Colombie-Britannique Le sarcome est un type de cancer qui affecte les tissus mous, les tissus conjonctifs et les os. Le Dr Torsten Nielsen et son équipe s’emploient à trouver de nouveaux traitements pour le sarcome, la Société ayant accordé au chercheur une subvention pour lui permettre de développer de nouveaux médicaments dans le cadre d’essais cliniques. Les travaux du Dr Nielsen lui ont valu d’être nommé coprésident du comité sur le sarcome du Groupe des essais cliniques (GEC) de l’INCC. En plus de le positionner comme chef de file de la recherche sur le sarcome, cette nomination – en raison des nombreux partenariats du Groupe des essais cliniques de l’INCC – renforce l’influence internationale que le Dr Nielsen exerce en matière de traitements novateurs contre le sarcome.
Lien entre la pollution de l’air due à la circulation automobile et le cancer de la prostate Dre Marie-Élise Parent, INRS – Institut Armand-Frappier Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquemment diagnostiqué chez les hommes, et on sait encore peu de choses sur les moyens de le prévenir. Depuis dix ans, la Dre Marie-Élise Parent et son équipe recueillent des données sur les facteurs de risque environnementaux du cancer de la prostate, dans le cadre d’une des plus vastes études menées sur ce sujet à l’échelle mondiale. L’équipe a publié une importante découverte, soit une corrélation entre la pollution atmosphérique associée à la circulation automobile et le risque accru de cancer de la prostate chez les hommes vivant à Montréal. Les chercheurs continuent d’analyser et de publier les résultats issus des données qu’ils ont recueillies, ce qui pourrait éventuellement mener au développement de stratégies de prévention du cancer de la prostate44. Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Lien entre obésité et charge corporelle d’arsenic
Identification des réseaux cellulaires qui déterminent le sort des cellules souches
Dre Louise Parker, Université Dalhousie
Dr Anthony Pawson, Mount Sinai Hospital et Dr Shawn Li, Université Western
L’exposition à des substances présentes dans l’environnement contribue au risque de cancer, et certaines personnes sont plus sujettes à en subir les effets nocifs que d’autres. La Dre Louise Parker et son équipe étudient les effets du régime alimentaire sur la « charge corporelle » de l’arsenic provenant de l’eau potable et des aliments, qui constituent les deux principales sources d’exposition à cette substance. Les chercheurs ont analysé la quantité d’arsenic dans les ongles d’orteils de près de 1000 personnes en Nouvelle-Écosse et ont constaté des concentrations moindres chez les personnes ayant des habitudes alimentaires associées à l’obésité (ex. : beaucoup d’aliments-minute, d’édulcorants artificiels et de gras saturés, et peu de fruits et de noix ou graines). De telles observations méritent d’être approfondies afin de vérifier si l’obésité contribue à une réduction de la charge corporelle d’arsenic, considérant que cette condition accroît le risque de nombreuses maladies, y compris plusieurs cancers. Cette étude a fait la manchette en 2014, les chercheurs ayant battu le record Guinness de la plus grande collection d’ongles d’orteils 45.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Dans de nombreux domaines de la recherche en santé, il est très important de bien comprendre la biologie des cellules souches. En ce qui concerne le cancer, la capacité d’autorenouvellement et de différenciation des cellules souches s’avère tout particulièrement intéressante, puisque ce sont ces propriétés qui permettent aux cellules souches de proliférer et de survivre aux traitements. Le Dr Anthony Pawson et le Dr Shawn Li ont étudié les mécanismes qui président à la destinée des cellules souches. Dans un article de la prestigieuse revue Cell, les chercheurs ont révélé que ce sont les activités étroitement contrôlées de deux protéines, Sos1 et Grb2, qui régissent la différenciation des cellules souches. Ces importantes découvertes viennent enrichir notre compréhension des mécanismes de fonctionnement des cellules souches dans l’organisme46.
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Pour éclairer les décisions quant au dépistage du cancer de la prostate par l’APS
Rapport coût-efficacité du dépistage du cancer du poumon
Dr Stuart Peacock, British Columbia Cancer Agency, Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer
Dr Stuart Peacock, British Columbia Cancer Agency, Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer
L’analyse de l’antigène prostatique spécifique (APS) est une méthode populaire bien que controversée de dépistage du cancer de la prostate. Seulement un homme sur quatre affichant un taux élevé d’APS développera un cancer, et seul un sur trois de tous ces cancers deviendra une cause de morbidité ou de mortalité. Autrement dit, certains hommes dont les taux d’APS sont élevés pourraient subir inutilement des interventions chirurgicales et des traitements préventifs, qui risqueraient d’avoir de graves conséquences sur leur qualité de vie. Le Dr Stuart Peacock, codirecteur du Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer, a analysé le rapport coût-efficacité du dépistage par l’APS en Colombie-Britannique, en tenant compte d’une série de facteurs liés à la population et de résultats possibles. Il a découvert que l’analyse de l’APS tous les deux ans, à partir de l’âge de 40 ans, constituait une mesure rentable du point de vue des services de santé, mais que l’atteinte à la qualité de vie des hommes testés outrepassait les très légers avantages qu’en retiraient un petit nombre d’individus. Cette étude vient renforcer l’idée que le dépistage au moyen de l’APS ne devrait pas être recommandé de manière universelle. Chaque homme devrait pouvoir décider de recourir ou non à cette analyse après en avoir discuté avec son médecin, en tenant compte de ses antécédents familiaux, de son état de santé personnel, de son risque global et de sa qualité de vie 47.
Le cancer du poumon tue plus de Canadiens que tout autre cancer. Des essais faisant appel à la tomodensitométrie (ou TACO, pour « tomographie axiale commandée par ordinateur ») en vue de détecter le cancer du poumon chez les personnes à haut risque (d’après leurs antécédents de tabagisme) ont été menés aux États-Unis et au Canada afin de déterminer si un programme de dépistage pourrait réduire la mortalité par cancer du poumon. Le Dr Stuart Peacock, codirecteur du Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer financé par la Société, a analysé le rapport coût-efficacité du dépistage dans le cadre de l’Étude pancanadienne sur la détection précoce du cancer du poumon. L’analyse a montré que le coût moyen du dépistage des individus à haut risque, combiné au coût du traitement de nodules cancéreux découverts lors du dépistage précoce, était inférieur au coût du traitement d’un cancer avancé du poumon. Ces observations apportent des données précieuses aux décideurs quant à la valeur des programmes de dépistage. La tomodensitométrie peut s’avérer une méthode de dépistage valable pour les personnes qui courent un risque élevé de développer un cancer du poumon, en plus de maximiser l’utilisation des ressources médicales 48.
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Participation du grand public aux décisions en matière de soins de santé
Rôle des gènes Myc dans l’apparition du cancer
Dr Stuart Peacock, British Columbia Cancer Agency, Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer
Dre Linda Penn, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
L’apport de la population générale dans la prise de décisions relatives aux soins de santé constitue une priorité de plus en plus importante au Canada. Le Dr Stuart Peacock, codirecteur du Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer financé par la Société, a mené une enquête pancanadienne auprès des décideurs impliqués dans la lutte contre le cancer afin de voir comment ceux-ci tenaient compte des commentaires du public. Malgré l’importance de l’apport de la population aux décisions de santé, l’enquête a révélé que ce type d’information était beaucoup moins utilisé comparativement aux données sur l’efficacité clinique ou le coût. L’enquête a aussi mis en lumière des facteurs spécifiques réduisant les probabilités que l’apport de la population soit pris en compte à titre de donnée scientifique. Les résultats de cette enquête ont permis d’identifier les obstacles à surmonter et les secteurs à prioriser afin de mieux intégrer l’information provenant du public aux décisions en matière de soins de santé49.
L’évolution des connaissances sur la cellule à l’échelle moléculaire a permis de transformer radicalement le diagnostic et le traitement des cancers. Les mutations qui suractivent un gène appelé Myc et sa famille de protéines jouent un rôle majeur en ce qui concerne le cancer, car ces protéines Myc constituent les principaux régulateurs de la croissance, du mouvement, de la modification et de la mort des cellules. La Dre Linda Penn et son équipe ont étudié la famille de Myc à partir d’échantillons de cancer du poumon. Les chercheurs ont trouvé deux nouvelles mutations qui suractivent Myc grâce à une nouvelle stratégie modifiant la manière dont ces protéines contrôlent d’autres gènes pour entraîner le développement du cancer. Ces observations, publiées dans le journal Cancer Research, en plus de paver la voie à l’identification de nouvelles cibles pour les médicaments contre le cancer du poumon, fournissent de précieux renseignements sur le rôle prépondérant de Myc dans le développement du cancer 50.
La Dre Linda Penn (première rangée, deuxième en partant de la droite) et son équipe, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre
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Mettre l’immunothérapie au service de plus de gens
Mise au jour d’une importante protéine impliquée dans le cancer du cerveau
Dr Claude Perreault, Université de Montréal
Dre Lisa Porter, Université de Windsor
L’immunothérapie oncologique tire profit de la puissance du système immunitaire pour combattre et contrôler le cancer. À titre d’exemple, les chercheurs essaient d’utiliser les cellules T, qui sont les « tueuses » naturelles de l’organisme, pour éliminer les cellules cancéreuses. Les cellules T identifient et attaquent les autres cellules de manière très sélective, d’où l’importance de mieux comprendre les molécules qui les attirent. Actuellement, la spectrométrie de masse est la seule méthode qui permet d’identifier directement ces molécules; cette technique ne peut toutefois parvenir à identifier les molécules qui n’ont pas été encore bien caractérisées. Dans un article de Nature Communications, le Dr Claude Perreault et son équipe ont présenté une nouvelle approche alliant la spectrométrie de masse au séquençage génomique pour identifier de nouvelles molécules attirant les cellules T. Les travaux de ces chercheurs pourront éventuellement permettre à un plus grand nombre de personnes atteintes de cancer de bénéficier de l’immunothérapie 51.
Les cellules souches des tumeurs cérébrales ont la capacité d’induire le développement et la croissance du cancer. Ces cellules sont cependant difficiles à identifier et résistantes au traitement, ce qui les place en première ligne pour la mise au point de nouvelles approches thérapeutiques. Dans le cadre de travaux subventionnés par l’ancienne Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer du sein, la Dre Lisa Porter et son équipe ont mis au jour un mécanisme cellulaire du cancer du sein également important pour le cancer du cerveau. Leurs résultats, publiés dans la prestigieuse revue Cancer Cell, révèlent qu’une protéine appelée Spy1 joue un rôle clé pour le maintien de l’équilibre entre la croissance des cellules souches du cerveau et la capacité de ces dernières de se transformer en différents types de cellules cérébrales. Cette nouvelle compréhension des mécanismes par lesquels le cancer du cerveau se développe à partir d’une population de cellules souches fournit de nouvelles avenues pour l’élaboration de traitements contre cette maladie 52.
Le Dr Claude Perreault (dernière rangée, au centre) et son équipe, Université de Montréal
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La Dre Lisa Porter (au centre) dans son laboratoire, Université de Windsor
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Motiver les familles à bouger pour prévenir le cancer grâce à des jeux vidéo avec vélo Dr Ryan Rhodes, Université de Victoria Considérant que l’activité physique réduit le risque de cancer (et d’autres maladies chroniques), la hausse de la participation à ce type d’activité constitue un objectif important à atteindre en matière de santé publique. Le Dr Ryan Rhodes a voulu miser sur la popularité des jeux vidéo pour rendre la pratique de l’exercice plus agréable. Son équipe et lui mettent actuellement à l’essai des jeux vidéo interactifs liés à un vélo auprès de familles à Halifax, Kingston et Victoria. En comparaison de sujets utilisant un vélo stationnaire installé devant un téléviseur, les enfants qui ont fait du vélo tout en jouant au jeu vidéo interactif ont mieux réussi à adopter une routine d’exercice. Le Dr Rhodes a mis au point un modèle permettant de passer des bonnes intentions à la modification tangible des comportements en matière d’activité physique. Ce modèle contribue actuellement à l’orientation des politiques de santé à l’Agence de la santé publique du Canada, de même qu’en Europe et en Australie. Le Dr Rhodes est titulaire de la Bourse scientifique de recherche en faveur de la prévention GIVETOLIVE.
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Analyse de l’impact d’une stratégie de prévention du cancer du sein sur la qualité de vie Dre Harriet Richardson, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC Les essais cliniques sont indispensables pour fournir la preuve de l’innocuité, de l’efficacité et de l’efficience de nouveaux médicaments chez les humains. À la suite d’un essai clinique démontrant que l’exémestane (un médicament qui régularise la concentration d’œstrogènes dans l’organisme) pouvait prévenir 65 % des nouveaux cas de cancer chez des femmes à haut risque, la Dre Harriet Richardson, du Groupe des essais cliniques de l’INCC financé par la Société, a mené d’autres travaux afin de vérifier si ce traitement préventif entraînait des effets indésirables sur la qualité de vie. Au niveau des symptômes de ménopause, aucune différence notable n’a été observée entre les patientes prenant l’exémestane et celles qui ne le prenaient pas, ce qui constitue une information non négligeable pour les femmes qui envisagent de suivre ce traitement préventif 53.
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Une nouvelle méthode pour mieux prévoir l’évolution de certaines mutations en cancer
Dr Arun Seth, Sunnybrook Research Institute
Dr Sohrab Shah, British Columbia Cancer Agency
Plus nous en savons à propos des gènes impliqués dans différents types de cancer, mieux nous sommes outillés pour détecter le cancer tôt et le traiter avec succès. Les variations d’expression entre les gènes peuvent servir de marqueurs biologiques permettant de prévoir la progression de la maladie ainsi que la résistance au traitement, de sorte qu’il soit possible de déterminer la meilleure approche thérapeutique pour un patient à partir de prélèvements. Le Dr Arun Seth et son équipe ont analysé les prélèvements de 100 patients ayant subi l’ablation de la prostate à la suite d’un cancer. Leurs résultats, publiés dans Cancer Research, ont permis d’identifier un groupe de 24 gènes biomarqueurs jouant un rôle de prédicteurs de la récidive du cancer. Ces gènes biomarqueurs affectent le traitement des éléments nutritifs par les cellules, la croissance des vaisseaux sanguins dans les tumeurs et l’envoi des signaux dictant aux cellules leur comportement. Ces observations pourraient avoir un impact notable sur la gestion clinique du cancer de la prostate54.
Lorsqu’on pose un diagnostic de cancer, il est important de pouvoir comprendre le plus possible comment la tumeur risque de se comporter – par exemple si et où elle peut se propager, et comment elle réagira à divers médicaments. Les chercheurs ont récemment repéré diverses mutations dans différentes populations cellulaires à l’intérieur d’une même tumeur, ce qui rend le pronostic et le plan de traitement difficiles à établir. Ces différentes populations cellulaires évoluent également avec le temps, à mesure que la maladie progresse et en réaction au traitement. Dans un article de la revue Nature Methods, le Dr Sohrab Shah et le Dr Samuel Aparicio ont décrit leur nouvelle approche appelée PyClone, qui recourt à des méthodes statistiques pour regrouper les mutations génétiques observées dans différents segments de populations cellulaires et les observer durant un certain laps de temps. Leur méthode, mise à l’épreuve sur des prélèvements de cellules cancéreuses de l’ovaire, s’est avérée plus précise que les techniques traditionnelles pour prédire l’évolution de différentes populations cellulaires. Cet outil pourrait éventuellement être utilisé afin de fournir une meilleure évaluation de la progression de la maladie et d’orienter le choix de stratégies thérapeutiques pour de nombreux types de cancer 55.
Pour ses travaux, le Dr Arun Seth utilise un modèle murin facilitant l’identification de marqueurs biologiques de la progression de la maladie et de la résistance au traitement Source : Laboratoire Seth
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Source : BC Cancer Foundation
Des marqueurs biologiques prédicteurs de l’évolution du cancer de la prostate
Un essai met au jour une meilleure option thérapeutique pour le lymphome agressif
Prévenir la perte osseuse chez les femmes ménopausées traitées pour un cancer du sein
Dre Lois Shepherd, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC
Dre Lois Shepherd, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC
Pour prolonger ou sauver la vie des patients atteints de cancers agressifs, on doit prendre des mesures thérapeutiques tout aussi agressives. Les traitements médicamenteux qui attaquent les cellules cancéreuses affectent également les cellules normales; ils entraînent des effets secondaires et altèrent la qualité de vie. La mise au point de traitements moins toxiques constitue par conséquent un enjeu prioritaire. La Dre Lois Shepherd, du Groupe des essais cliniques de l’INCC financé par la Société, a mené une étude comparative de deux protocoles utilisés pour le traitement du lymphome agressif, qui ne peut actuellement être guéri que par une chimiothérapie à forte dose associée à une greffe autologue de cellules souches (GACS). Une combinaison de gemcitabine, de dexaméthasone et de cisplatine (GDP) en association avec une GACS a engendré une réaction comparable à celle induite par le traitement standard avec dexaméthasone, cytarabine et cisplatine (DHAP) plus une GACS. Toutefois, les patients recevant la combinaison GDP ont pu être traités en externe, ont nécessité moins de temps d’hospitalisation en raison de la toxicité du traitement et ont déclaré avoir une meilleure qualité de vie. Les résultats de cette étude pourraient déboucher sur une expérience de traitement moins éprouvante pour les patients atteints de lymphome agressif 56.
Les inhibiteurs de l’aromatase constituent le traitement hormonal standard pour les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein. Ces médicaments peuvent cependant accroître la perte osseuse de même que le risque de fractures. La Dre Lois Shepherd, du Groupe des essais cliniques de l’INCC financé par la Société, a effectué des travaux afin de vérifier si la densité minérale osseuse (et donc la santé des os) variait selon que des patientes atteintes de cancer du sein avaient été traitées avec l’un ou l’autre de deux inhibiteurs de l’aromatase. Publiée dans Lancet Oncology, cette recherche a montré qu’il n’y avait aucune différence de densité minérale osseuse entre les deux groupes, et qu’il était possible d’utiliser des bisphosphonates pour prévenir la perte osseuse chez les patientes traitées avec l’un ou l’autre des deux inhibiteurs de l’aromatase 57.
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Des révélations sur le processus de métastase du cancer du sein Dr Peter Siegel, Université McGill Si de nombreux cancers du sein peuvent désormais être très bien traités, le pronostic est parfois très sombre dans les cas où le traitement a échoué ou que le cancer s’est propagé. Le Dr Peter Siegel et son équipe se sont penchés sur les processus métastasiques du cancer du sein. Dans une première publication, ils ont mis au jour les événements par lesquels deux voies moléculaires – associées à TGFbeta et ErbB2 – peuvent faciliter la migration et la survie des cellules mammaires cancéreuses. Dans une deuxième publication, les chercheurs ont montré que les cellules mammaires cancéreuses se servent d’une protéine du nom de LPP pour atteindre et envahir les tissus sains. Ces précieuses observations laissent entrevoir de nouvelles cibles pour des stratégies thérapeutiques visant à prévenir la formation de métastases dans les cas de cancer du sein58 59. 67
Comment les cellules cancéreuses réussissent à s’adapter au stress Dr Poul Sorensen, British Columbia Cancer Agency Les cancers doivent leur survie et leur croissance notamment à leur capacité d’adaptation à des environnements hostiles. Les cellules cancéreuses peuvent en effet modifier leur métabolisme de façon à traverser des périodes de privation au cours desquelles elles n’ont qu’un accès limité aux éléments r nutritifs. Le D Poul Sorensen et son équipe ont publié le fruit de leurs travaux dans la revue Cell : ils ont découvert qu’une molécule appelée eEF2K – activée par une autre molécule du nom d’AMPK – aide les cellules cancéreuses à s’adapter au manque de nutriments. Leurs travaux mettent en lumière une nouvelle cible pour combattre les tumeurs qui ont réussi à s’adapter à différents stress, y compris celles qui ont développé une résistance aux médicaments, étant donné que la molécule eEF2K peut avoir un effet protecteur spécifiquement pour ces tumeurs60.
Un test pronostique pour le cancer de la prostate Dr Jeremy Squire, Université de São Paulo (auparavant Université Queen’s) La recherche a démontré le rôle important que joue le gène PTEN pour empêcher les cellules normales de devenir cancéreuses. On constate la perte de ce gène dans environ 40 % des tumeurs prostatiques humaines; son absence est associée à une forme virulente de la maladie et à un pronostic défavorable. Au moyen d’une technique appelée hybridation in situ en fluorescence (« fluorescence in situ hybridization » ou FISH), le Dr Jeremy Squire et son équipe de l’Université Queen’s ont cartographié la perte de PTEN. Celle-ci est localisée dans un segment de l’ADN qui est très instable, ce qui fournit un milieu propice à la disparition du gène PTEN liée au cancer de la prostate. Le Dr Squire a perfectionné l’outil
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FISH pour mieux identifier les formes plus ou moins agressives de cancer, de sorte que les médecins puissent choisir les traitements les plus adéquats. L’équipe a déposé des demandes de brevets pour cet outil de pronostic innovateur au Japon, en Chine, en Europe, aux États-Unis et au Brésil. Aux États-Unis, des laboratoires commerciaux ont déjà effectué des milliers de tests pronostiques à l’aide de l’outil FISH.
Une nouvelle façon d’identifier les protéines mutantes associées au cancer Dr Igor Stagljar, Université de Toronto Les protéines qui interagissent entre les cellules aident à coordonner des activités clés de signalisation qui dictent le comportement de ces dernières. Les protéines porteuses de mutations, notamment celles qui surviennent en cas de cancer, sont susceptibles d’interagir de manière inadéquate, provoquant des changements préjudiciables au comportement cellulaire. Par conséquent, le fait de pouvoir surveiller les interactions anormales des protéines pourrait aider à identifier, à l’échelle moléculaire, les modifications qui surviennent à l’intérieur des cellules cancéreuses. Dans Nature Methods, le Dr Igor Stagljar et son équipe ont fait état d’une nouvelle méthode qu’ils ont mise au point et qui permet de détecter les interactions des protéines à la surface des cellules tout en surveillant les subtils changements de ces protéines à la suite de mutations. Son groupe a démontré précisément comment cette méthode pourrait servir à l’étude de protéines mutantes provenant de cellules cancéreuses du poumon. Il s’agit là d’un immense pas en avant dans la conception de nouveaux outils diagnostiques et traitements pour le cancer à partir de modifications moléculaires observées Source : Laboratoire Stagljar dans les cellules cancéreuses61. Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Étude d’un groupe de soutien en ligne pour les survivantes d’un cancer du sein
Traitement des effets secondaires nocifs de la chimiothérapie chez les enfants
Dre Joanne Stephen, British Columbia Cancer Agency
Dre Lillian Sung, Hospital for Sick Children
Du moment où la maladie est détectée jusqu’après la fin de son traitement, toute personne atteinte de cancer aura vraisemblablement besoin de soutien, au-delà de ce que son équipe soignante est en mesure de lui fournir. Dans le cadre d’un projet subventionné par l’ancienne Alliance canadienne pour la recherche sur le cancer du sein, la Dre Joanne Stephen et son équipe ont mené une étude à grande échelle sur le soutien en ligne. Plus de 200 jeunes survivantes du cancer du sein ont ainsi été recrutées afin de prendre part à un forum appelé CancerChatCanada. Après plus de deux ans et demi, 84 % des personnes présentes au début de l’étude participaient toujours au forum, ce qui témoigne éloquemment de la valeur de cette forme électronique de soutien en matière de santé. Outre les commentaires positifs de la part des participantes et du milieu des services de soutien, l’étude a suscité un grand intérêt auprès des médias dans l’ensemble du pays. La réussite de cette initiative a directement contribué à la mise sur pied d’un service psychosocial sur Internet pour les Canadiens touchés par le cancer.
La fièvre et la neutropénie, deux conditions qui réduisent la capacité de l’organisme à combattre les infections bactériennes, sont au nombre des effets secondaires les plus fréquents et dangereux de la chimiothérapie administrée aux enfants atteints de cancer. Jusqu’à tout récemment, les médecins ne disposaient d’aucune ligne directrice pour gérer ou prévenir de tels effets. La Dre Lillian Sung et son équipe ont formé un groupe d’experts et, en appliquant la méthode standard d’élaboration de lignes directrices, ont produit une série de balises pour guider la pratique clinique en présence de ces conditions. Leurs recommandations, publiées en 2012, ont depuis reçu l’aval de l’American Society of Pediatric Hematology/Oncology, de la Multinational Association for Supportive Care in Cancer, du Pediatric Oncology Group of Ontario et du Canadian C17 Network. L’appui de telles organisations confirme que ces lignes directrices améliorent les soins aux enfants qui suivent des traitements contre le cancer au Canada et à l’étranger 62.
La Dre Lillian Sung (première rangée, à l’extrême-droite) et son équipe, Hospital for Sick Children
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
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Analyse du génome d’une tumeur cérébrale infantile
Un nouvel outil pour comprendre les interactions des médicaments dans les cellules
Dr Michael Taylor, Hospital for Sick Children
Dr Marc Therrien, Université de Montréal
Les épendymomes sont des tumeurs cérébrales courantes chez les enfants. Contrairement à d’autres tumeurs du cerveau, les épendymomes sont habituellement traités par la chirurgie suivie de radiothérapie; les essais cliniques n’ont pas démontré l’efficacité de la chimiothérapie dans ces cas. Le Dr Michael Taylor et son équipe ont publié dans la prestigieuse revue Nature leur analyse de la séquence génomique des épendymomes. Les chercheurs ont eu la surprise de constater que leur génome était à peu près normal sur le plan génétique, ce qui pourrait expliquer pourquoi la chimiothérapie – qui cible les anomalies des cellules cancéreuses – n’a pas d’effet sur eux. Ils ont toutefois découvert des modifications qui n’étaient pas directement liées à la séquence d’ADN (ce qu’on appelle l’« épigénétique »); ces observations mettent les chercheurs sur la piste de nouvelles cibles thérapeutiques pour ce cancer infantile63.
Des mutations survenant dans une voie de communication moléculaire qui utilise les protéines RAF et ERK peuvent contribuer à la formation de tumeurs. Certains types de médicaments susceptibles de bloquer cette voie ont été élaborés, mais paradoxalement l’un d’eux – les inhibiteurs de RAF – s’est avéré produire l’effet inverse en activant la protéine RAF. Les chercheurs s’emploient actuellement à comprendre comment ces inhibiteurs stimulent cette voie non désirée en présence de cancer, dans l’espoir de pouvoir modifier les médicaments pour qu’ils exercent l’action thérapeutique visée. Le Dr Marc Therrien et son équipe ont mis au point un nouvel outil de détection capable de fournir une image précise de l’interaction des inhibiteurs de RAF avec leurs protéines cibles dans des cellules vivantes. Un article publié dans la revue Nature Chemical Biology décrit comment leur outil peut révéler des détails des plus utiles sur ce processus d’activation de RAF. Les chercheurs ont fait breveter l’outil, qui pourra éventuellement mettre en lumière de précieuses données sur les interactions médicamenteuses à l’intérieur des cellules. Dans la revue Nature Structural and Molecular Biology, l’équipe a dévoilé d’autres découvertes sur d’importantes caractéristiques structurelles de la molécule RAF qui régissent son activation. Ces observations apportent des éléments nouveaux en vue d’élaborer des médicaments qui pourront neutraliser RAF plutôt que l’activer indument 64 65.
Le Dr Marc Therrien (dernière rangée, au centre) et son équipe, Université de Montréal
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Standardiser les coloscopies pour améliorer la détection du cancer colorectal Dre Jill Tinmouth, Sunnybrook Research Institute La coloscopie peut s’avérer fort efficace pour réduire le fardeau du cancer et sauver des vies, grâce à la détection précoce de la maladie. La manière de pratiquer cet examen varie toutefois d’un endoscopiste à un autre. Dre Jill Tinmouth et son équipe ont conçu et mis à l’essai un outil de vérification et de rétroaction afin d’aider les professionnels de la santé de l’Ontario à raffiner leurs pratiques et à maintenir une norme de qualité élevée et constante pour toutes les coloscopies. Leurs travaux ont été présentés au Partenariat sur la gestion de la qualité, fruit d’une collaboration entre l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario et l’agence provinciale du cancer Action Cancer Ontario. Ils ont également été cités dans le rapport 2013-2014 soumis par le Partenariat au ministère de la Santé et des Soins de longue durée, intitulé Establishing Comprehensive Quality Management Programs for Mammography, Colonoscopy and Pathology in Ontario, ce qui démontre l’impact de cette recherche à la fois sur les recommandations relatives aux politiques et sur la manière de pratiquer les coloscopies.
Schématisation des causes du cancer du poumon Dr Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre Le cancer du poumon tue plus de Canadiens que tout autre type de cancer. La capacité de trouver des modèles moléculaires facilitant le pronostic de survie des patients permettra de personnaliser davantage les plans thérapeutiques. Le Dr Ming-Sound Tsao et le Dr Michael Moran mettent à profit une Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
puissante technologie pour recueillir des données sur l’ensemble complet des protéines présentes dans des échantillons de cancers pulmonaires humains, et par la suite en détailler les codes génétiques. Dans un article de Nature Communications, ils ont démontré que les modèles de configuration des protéines et de leurs gènes étaient en corrélation avec la survie des patients. Toutes les protéines jouant ce rôle prédictif étaient en outre liées au métabolisme cellulaire. Le fait de recouper l’ensemble de ces données, en permettant d’établir un pronostic plus précis pour les patients atteints de cancer du poumon, aide les cliniciens à déterminer le traitement qui offre les meilleures perspectives66.
Deux nouvelles options thérapeutiques pour le cancer du pancréas Dr Ming-Sound Tsao, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre Le pronostic funeste du cancer du pancréas met en évidence la nécessité de mieux comprendre cette maladie (de même que les gènes en cause dans sa progression) afin d’élaborer des traitements plus efficaces. C’est donc en vue de mettre au jour de nouvelles cibles thérapeutiques que le Dr Ming-Sound Tsao et son équipe se sont penchés sur la génétique du cancer du pancréas. Ils ont publié dans la revue Oncogene deux articles faisant état de la découverte de deux gènes suppresseurs de tumeur, CCDC68 et SOX15, dont l’absence rend possible la croissance des cellules cancéreuses. L’identification des gènes responsables du cancer pancréatique mènera éventuellement à une meilleure connaissance de la maladie, ce qui constitue une percée encourageante pour le traitement de ce cancer particulièrement récalcitrant 67 68.
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Un nouveau modèle pour l’étude de la forme la plus courante de cancer de l’ovaire
Un nouveau médicament susceptible de contrer les lymphomes
Dre Barbara Vanderhyden, Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
Dre Tania Watts, Université de Toronto
La forme la plus répandue de cancer de l’ovaire est le cancer séreux de haut grade, considéré comme difficile à traiter. Les scientifiques ne savent pas exactement où et comment ce cancer apparaît initialement; la question est difficile à trancher en l’absence d’un modèle expérimental reproduisant de près la forme humaine de la maladie. La Dre Barbara Vanderhyden et son équipe ont constaté, en cultivant des cellules ovariennes en laboratoire dans des conditions spécifiques, que ces cellules se transformaient spontanément pour devenir très semblables à des cellules cancéreuses. Lorsque les chercheurs les ont mises à l’épreuve dans un modèle murin, les cellules ont aussitôt pris la forme d’un cancer séreux de haut grade. L’équipe a par la suite produit un modèle murin qui aidera grandement les chercheurs à comprendre comment le cancer séreux de haut grade prend forme et comment les cellules ovariennes normales peuvent se transformer en cellules initiatrices de tumeurs69.
Le fait de comprendre les activités moléculaires grâce auxquelles les cellules cancéreuses demeurent en vie pourrait nous mettre sur la piste de nouvelles stratégies thérapeutiques. La Dre Tania Watts et son équipe étudient une molécule appelée TRAF1, qui s’exprime plus que la normale dans les lymphomes et qui accroît la survie de la cellule. Après avoir décrypté le rôle de TRAF1 dans les lymphomes, les chercheurs ont identifié une cible pharmacologique dont l’inhibition devrait avoir pour effet de réduire les concentrations de TRAF1 et de sensibiliser les cellules au traitement standard. Cette découverte offre un tel potentiel que l’étude de la Dre Watts fait partie des 14 projets retenus sur les 428 propositions provenant de 26 pays différents dans le cadre du Discovery Fast Track Challenge de GlaxoSmithKline, qui vise à accélérer la transposition de la recherche universitaire en traitements novateurs.
La Dre Tania Watts (dernière rangée, à gauche) et son équipe, Université de Toronto
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Un nouvel outil pour améliorer les soins aux patients atteints d’un cancer du pancréas Dre Alice Wei, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre Le cancer du pancréas nécessite parfois un traitement chirurgical complexe et potentiellement dangereux. La Dre Alice Wei et son équipe ont conçu une « feuille de route » des soins à apporter aux patients atteints d’un cancer du pancréas. Destiné aux équipes soignantes, cet outil facile à utiliser s’inspire de recommandations fondées sur des données probantes. Il est déjà en usage dans un site pilote et la Dre Wei travaille actuellement à sa mise en application dans différents hôpitaux ontariens. Ces lignes directrices aideront à standardiser et à améliorer la qualité des soins prodigués aux patients atteints d’un cancer du pancréas qui doivent subir une intervention chirurgicale.
De meilleurs protocoles de radiothérapie contre la douleur due aux métastases osseuses Dre Rebecca Wong, Université Queen’s, Groupe des essais cliniques de l’INCC Un cancer primitif qui résiste au traitement et se propage aux os peut entraîner une vive douleur. On traite habituellement ces métastases par la radiothérapie, mais les médecins ne disposent que de peu de données pour déterminer les doses de rayonnement et les schémas thérapeutiques qui conviennent le mieux. La Dre Rebecca Wong, du Groupe des essais cliniques de l’INCC financé par la Société, a mené un essai auprès de patients de neuf pays afin de comparer deux protocoles de radiothérapie visant à atténuer la douleur associée aux métastases
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osseuses. Cet essai a révélé qu’une dose administrée lors d’un traitement unique était tout aussi efficace, mais moins toxique, qu’une série de séances à moindre dose. Tous les patients ayant reçu le traitement expérimental ont déclaré ressentir moins de douleur ou avoir moins besoin d’analgésiques, et bénéficier d’une meilleure qualité de vie. Ces conclusions auront une portée importante pour le traitement clinique des métastases osseuses70.
Un meilleur traitement pour la forme de cancer du sein la plus problématique Dr Eldad Zacksenhaus, Réseau universitaire de santé, Toronto General Research Institute Les cancers du sein triples négatifs (CSTN) sont associés à un pronostic défavorable en raison du manque de traitements spécifiques et du risque élevé de propagation de ces cancers. Plusieurs CSTN possèdent entre autres caractéristiques une faible activité de deux importants gènes suppresseurs de tumeur (PTEN et p53), qui aident à maîtriser la virulence de la maladie. Le Dr Eldad Zacksenhaus et son équipe étudient cette forme de cancer afin de trouver de nouvelles cibles pharmacologiques. Ils ont défini un ensemble de 24 gènes qui pourraient éventuellement servir de prédicteurs des résultats cliniques pour les patientes atteintes d’un sous-type de CSTN. Les chercheurs ont par la suite découvert que les médicaments ciblant eEF2K, une molécule régissant la production de protéines, sont plus efficaces contre les tumeurs où PTEN et P53 sont peu présents, comparativement à plusieurs autres traitements actuellement en usage. Cette recherche a permis de trouver non seulement un indicateur de pronostic pour un type particulier de cancer du sein, mais également une approche thérapeutique plus susceptible de porter fruit dans ces cas précis 71.
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L’analyse de l’haleine comme outil de diagnostic de cancers
Un test qui permet de savoir à quels patients les greffes de moelle osseuse sont utiles
Dr Haishan Zeng, British Columbia Cancer Agency
Dre Li Zhang, Réseau universitaire de santé, Toronto General Research Institute
Des problèmes de santé peuvent avoir pour effet de modifier les molécules présentes dans l’haleine d’une personne. Grâce aux avancées technologiques réalisées au cours des 15 dernières années, l’analyse de l’haleine permet de détecter des indices de maladie, y compris plusieurs cancers. Le Dr Zeng et son équipe ont fait évoluer cette analyse par la combinaison de deux technologies existantes : la spectroscopie Raman et les fibres creuses à cristal photonique. Cette approche donne la possibilité d’identifier des particules gazeuses (comme celles qui se trouvent dans l’haleine) d’après leur interaction avec la lumière. Les chercheurs ont comparé cette méthode, relativement peu coûteuse, avec celle qui était considérée jusqu’à maintenant comme la plus précise; la leur s’est avérée 100 fois plus sensible à la présence de particules. Cette importante percée dans le domaine de l’analyse de l’haleine laisse présager l’avènement de méthodes de détection du cancer à la fois simples et abordables 72.
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La greffe ou transplantation de moelle osseuse est couramment utilisée pour le traitement de la leucémie; les globules blancs qui sont transplantés viennent renforcer le système immunitaire du patient pour l’aider à combattre le cancer. Bien que cette intervention ait pour but de susciter l’effet « greffon contre leucémie » (GCL), les cellules transplantées peuvent aussi attaquer les cellules saines. Ce rejet de greffe, aussi appelé « réaction du greffon contre l’hôte » (« graft-versus-host » ou GVH), peut entraîner l’invalidité ou même être fatal. La Dre Li Zhang et son équipe étudient un type de globule blanc appelé double négatif T (DNT), qui possède des propriétés anticancéreuses et anti-GVH. Les chercheurs ont démontré qu’une molécule sur les cellules DNT du nom de MFAP4 favorise l’activité de DNT chez les souris. Dans le cadre de cette recherche, ils ont obtenu deux brevets liés au marqueur MFAP4 et à leur méthode de détection73 74.
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Améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de cancer en les orientant plus tôt vers des soins palliatifs Dre Camilla Zimmermann, Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre Pour maximiser leur qualité de vie, les personnes atteintes d’un cancer avancé peuvent bénéficier d’un plan de soins personnalisé élaboré avec leur équipe soignante et leurs aidants. La Dre Camilla Zimmermann et son équipe ont mené un essai clinique afin d’étudier l’impact d’une intervention hâtive en soins palliatifs pour ces patients. Dans un article de la revue The Lancet, les chercheurs ont indiqué que lorsqu’une équipe de soins palliatifs en externe était impliquée plus tôt dans le processus, les patients jouissaient d’une meilleure qualité de vie, éprouvaient des symptômes moins sévères et étaient plus satisfaits de leurs soins, comparativement aux patients recevant des soins standards. Ces résultats pourraient éventuellement mener à de nouvelles approches en soins palliatifs afin d’alléger l’expérience du cancer pour les personnes atteintes, leurs aidants et leurs proches 75.
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57. Goss PE, Hershman DL, Cheung AM, et al. Effects of adjuvant exemestane versus anastrozole on bone mineral density for women with early breast cancer (MA.27B): a companion analysis of a randomised controlled trial. Lancet Oncol. 2014;15(4):474-482. doi:10.1016/S14702045(14)70035-X. 58. Ngan E, Northey JJ, Brown CM, Ursini-Siegel J, Siegel PM. A complex containing LPP and alpha-actinin mediates TGFbeta-induced migration and invasion of ErbB2-expressing breast cancer cells. J Cell Sci. 2013;126(Pt 9):1981-1991. doi:10.1242/jcs.118315. 59. Northey JJ, Dong Z, Ngan E, et al. Distinct phosphotyrosine-dependent functions of the ShcA adaptor protein are required for transforming growth factor beta (TGFbeta)-induced breast cancer cell migration, invasion, and metastasis. J Biol Chem. 2013;288(7):5210-5222. doi:10.1074/jbc.M112.424804. 60. Leprivier G, Remke M, Rotblat B, et al. The eEF2 kinase confers resistance to nutrient deprivation by blocking translation elongation. Cell. 2013;153(5):1064-1079. doi:10.1016/j.cell.2013.04.055. 61. Petschnigg J, Groisman B, Kotlyar M, et al. The mammalian-membrane two-hybrid assay (MaMTH) for probing membrane-protein interactions in human cells. Nat Methods. 2014;11(5):585-592. doi:10.1038/ nmeth.2895. 62. Lehrnbecher T, Phillips R, Alexander S, et al. Guideline for the management of fever and neutropenia in children with cancer and/ or undergoing hematopoietic stem-cell transplantation. J Clin Oncol Off J Am Soc Clin Oncol. 2012;30(35):4427-4438. doi:10.1200/ JCO.2012.42.7161. 63. Mack SC, Witt H, Piro RM, et al. Epigenomic alterations define lethal CIMP-positive ependymomas of infancy. Nature. 2014;506(7489): 445-450. doi:10.1038/nature13108. 64. Lavoie H, Thevakumaran N, Gavory G, et al. Inhibitors that stabilize a closed RAF kinase domain conformation induce dimerization. Nat Chem Biol. 2013;9(7):428-436. doi:10.1038/nchembio.1257. 65. Jin T, Lavoie H, Therrien M. Biosensors for Ras-dependent signaling pathways and use thereof. 2014.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
66. Li L, Wei Y, To C, et al. Integrated Omic analysis of lung cancer reveals metabolism proteome signatures with prognostic impact. Nat Commun. 2014;5. doi:10.1038/ncomms6469. 67. Radulovich N, Leung L, Ibrahimov E, et al. Coiled-coil domain containing 68 (CCDC68) demonstrates a tumor-suppressive role in pancreatic ductal adenocarcinoma. Oncogene. 2014;0. doi:10.1038/ onc.2014.357. 68. Thu KL, Radulovich N, Becker-Santos DD, et al. SOX15 is a candidate tumor suppressor in pancreatic cancer with a potential role in Wnt/ beta-catenin signaling. Oncogene. 2014;33(3):279-288. doi:10.1038/ onc.2012.595. 69. McCloskey CW, Goldberg RL, Carter LE, et al. A new spontaneously transformed syngeneic model of high-grade serous ovarian cancer with a tumor-initiating cell population. Front Oncol. 2014;4. doi:10.3389/ fonc.2014.00053. 70. Chow E, van der Linden YM, Roos D, et al. Single versus multiple fractions of repeat radiation for painful bone metastases: a randomised, controlled, non-inferiority trial. Lancet Oncol. 2014;15(2):164-171. doi:10.1016/S1470-2045(13)70556-4. 71. Liu JC, Voisin V, Wang S, et al. Combined deletion of Pten and p53 in mammary epithelium accelerates triple-negative breast cancer with dependency on eEF2K. EMBO Mol Med. 2014. doi:10.15252/ emmm.201404402. 72. Chow KK, Short M, Lam S, McWilliams A, Zeng H. A Raman cell based on hollow core photonic crystal fiber for human breath analysis. Med Phys. 2014;41(9). doi:10.1118/1.4892381. 73. Zhang L, Kim E, Joe B. MFAP4 as a Marker and Activator for Regulatory Cells and Anti-cancer Cells. 2009. 74. Zhang L, Kim E, Joe B. MFAP4 as a Marker for Regulatory Cells and anti-cancer cells. 2011. 75. Zimmermann C, Swami N, Krzyzanowska M, et al. Early palliative care for patients with advanced cancer: a cluster-randomised controlled trial. Lancet. 2014;383:1721-1730. doi:10.1016/S0140-6736(13)62416-2.
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Point de mire : le cancer du poumon Le cancer du poumon tue deux fois plus de Canadiens que les cancers du sein et de la prostate réunis. Il s’agit de la première cause de mortalité par cancer chez les hommes et les femmes au Canada; près de 27 % des décès par cancer sont dus au cancer du poumon. On estime que 26 100 Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer du poumon en 2014 et que 20 500 ont été emportés par la maladie. Le tabagisme en est la principale cause; l’exposition au radon constitue la deuxième cause connue et, selon les estimations, est responsable d’environ 3000 décès par cancer du poumon au Canada chaque année. Il y a 30 ans, 14 % des Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer du poumon franchissaient le cap des cinq ans de survie. Aujourd’hui, la situation est à peine meilleure, le taux de survie après cinq ans se situant à 17 %. Il nous faut mener plus de recherches afin de pouvoir détecter et traiter le cancer du poumon plus tôt, et même prévenir son apparition.
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Financement de la recherche sur le cancer du poumon par l’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Grâce à ses donateurs, la Société canadienne du cancer a consacré plus de 2,2 millions de dollars à la recherche sur le cancer du poumon par l’entremise de son Institut de recherche en 2014. Ces fonds ont permis de subventionner 37 chercheurs principaux qui, dans différentes régions canadiennes, étudient les causes biologiques du cancer du poumon et explorent de nouveaux moyens de détecter la maladie, de la traiter et de prévenir son développement. Le Groupe des essais cliniques de l’INCC, financé par la Société, est le seul groupe canadien à mener une gamme complète d’essais cliniques sur tous les types de cancer. En 2014, 10 essais cliniques sur le cancer du poumon étaient actifs, réunissant quelque 1328 patients de différentes villes canadiennes, notamment : Kelowna, Vancouver, Edmonton, Regina, Saskatoon, Winnipeg, Hamilton, London, Ottawa, Toronto, Thunder Bay, Montréal, Québec, Sherbrooke, St John’s, Saint John et Moncton. En 2014, le Groupe des essais cliniques de l’INCC a fait l’annonce d’un vaste essai clinique de pointe sur une nouvelle catégorie de médicaments pour le traitement du cancer du poumon non à petites cellules.
Pour la toute première fois dans le monde, ce nouveau médicament sera mis à l’essai dans le traitement du cancer du poumon à un stade précoce.
Dre Janet Dancey, directrice du Groupe des essais cliniques de l’INCC
Vingt-cinq établissements canadiens participeront à cet essai international réunissant les États-Unis, la France, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne, les Pays-Bas, la Pologne, la Hongrie, l’Italie, Singapour, la Corée du Sud et Taïwan.
J’ai survécu trois fois au cancer du poumon et je m’implique activement comme bénévole dans le programme de soutien psychosocial de la Société canadienne du cancer. Je suis donc bien placée pour savoir à quel point nous avons besoin d’essais de ce calibre.
Carol Gething, survivante d’un cancer du poumon
Nous marquons des progrès! Les chercheurs subventionnés par la Société ne cessent d’apporter un nouvel éclairage sur le cancer du poumon et de développer des approches thérapeutiques inédites. En 2014, la Société canadienne du cancer a contribué financièrement à des découvertes scientifiques de premier plan, dont celles-ci : Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
• La Dre Rayjean Hung, de l’Hôpital Mount Sinai, a mis au jour de nouveaux facteurs de risque génétiques du cancer du poumon. Ses recherches ont permis d’établir une association entre des variantes des gènes BRCA2 et CHEK2 et le carcinome épidermoïde du poumon chez les sujets d’ascendance européenne, de même qu’entre une variation génétique auparavant observée uniquement chez les populations asiatiques et les adénocarcinomes pulmonaires. • Le Dr David Dankort, de l’Université McGill, a découvert que le gène KRAS, dont la mutation est impliquée une fois sur cinq dans les cas d’adénocarcinome du poumon, pourrait éliminer le cancer dans certaines situations. Il s’agit d’une donnée capitale pour le développement de nouveaux traitements contre le cancer. • Le Dr Michael Chaiton, de l’Université de Toronto, a fait la démonstration que les fumeurs qui tentent de renoncer à la cigarette ont moins de chances de réussir s’ils sont exposés à la fumée de tabac sur les terrasses. Cette conclusion renforce l’utilité de l’interdiction de fumer dans les espaces publics, destinée au départ à réduire l’exposition à la fumée secondaire. • L e Dr Haishan Zeng, de la British Columbia Cancer Agency, a perfectionné l’analyse de l’haleine afin de pouvoir déceler des symptômes de maladie. Par la combinaison de deux technologies, il a créé une méthode d’une plus grande acuité, qui pourrait mener à de nouveaux moyens de détection du cancer à la fois simples et abordables. • Le Dr Steve Manske, du Centre Propel pour l’avancement de la santé des populations à l’Université de Waterloo, a découvert que plus de la moitié des jeunes Canadiens utilisateurs de tabac choisissaient des produits aromatisés, apportant ainsi des preuves scientifiques à l’appui de l’interdiction de ces produits dans plusieurs provinces. • Le Dr Stuart Peacock, codirecteur du Centre canadien de recherche appliquée en lutte contre le cancer à la British Columbia Cancer Agency, a analysé le rapport coût-efficacité du dépistage du cancer du poumon par la tomodensitométrie (imagerie 3D). Dans le cadre de l’Étude pancanadienne sur la détection précoce du cancer du poumon, ses collègues et lui ont constaté que les coûts rattachés au dépistage des personnes à haut risque et au traitement des nodules cancéreux ainsi découverts étaient moindres que les coûts du traitement de cancers du poumon avancés. Leurs observations mettent en lumière les avantages économiques du dépistage du cancer du poumon auprès des personnes qui courent le plus grand risque.
C’est à suivre! En 2014, la Société canadienne du cancer a investi dans 14 nouvelles subventions de recherche sur le cancer du poumon, totalisant 2,3 millions de dollars en fonds nouveaux pour les quatre prochaines années. 81
Reconnaissance de l’excellence scientifique
Le Dr David Hammond (au centre) et son équipe, Université de Waterloo
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Depuis 1993, la Société canadienne du cancer reconnaît les recherches canadiennes exceptionnelles sur le cancer par l’attribution de prix d’excellence aux chercheurs canadiens méritants. Cette année, nous avons célébré les succès des scientifiques suivants, qui ont fait évoluer les connaissances sur l’origine, le développement et le traitement des cancers.
Prix Robert L. Noble
Prix Bernard and Francine Dorval
Le prix Robert L. Noble souligne les réalisations exceptionnelles d’un chercheur canadien résidant en permanence au pays, dont la contribution a donné lieu à des réalisations importantes dans un ensemble de travaux de recherche fondamentale biomédicale sur le cancer et qui, en principe, poursuit toujours des recherches sur le cancer. Ce prix a été nommé en hommage au Dr Noble, un chercheur canadien émérite dont les recherches menées dans les années 1950 ont abouti à la découverte de la vincristine, un médicament fréquemment utilisé contre le cancer.
Le prix Bernard et Francine Dorval est remis à un chercheur canadien résidant en permanence au pays et ayant débuté sa carrière de chercheur indépendant au cours des 10 années précédentes. Le lauréat doit avoir effectué au Canada, à titre de chercheur principal, des travaux de recherche fondamentale en laboratoire jugés d’un apport exceptionnel à la recherche biomédicale fondamentale, travaux qui pourraient mener ou ont effectivement mené à une meilleure compréhension du cancer, à l’amélioration des traitements ou à la guérison de la maladie. Ce prix a été créé en l’honneur de Bernard et Francine Dorval, philanthropes et ardents défenseurs des programmes de recherche de la Société.
Décerné au Dr Shoukat Dedhar, de l’Université de la Colombie-Britannique et de la British Columbia Cancer Agency, en reconnaissance de son apport en matière de biologie du cancer, de mécanismes d’adhésion cellulaire et de transduction de signal. Les travaux du Dr Dedhar ont mené à la découverte de la kynase liée à l’intégrine (« Integrin-Linked Kinase » ou ILK), une remarquable avancée dans le domaine de l’adhésion induite par les intégrines et désormais une importante cible thérapeutique dans les cas de cancer, de maladie cardiovasculaire et d’inflammation.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Décerné au Dr Andrew Weng, de l’Université de la Colombie-Britannique et de la British Columbia Cancer Agency, pour souligner sa contribution à l’avancement des connaissances sur la genèse de la leucémie. Le travail du Dr Weng sur la signalisation de Notch a transformé notre façon de percevoir l’implication de Notch dans les leucémies et les lymphomes.
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Prix O. Harold Warwick
Prix William E. Rawls
Le prix O. Harold Warwick est remis à un chercheur canadien résidant en permanence au pays et ayant entrepris des travaux au Canada qui ont donné lieu à des percées importantes pour la lutte contre le cancer et qui, en principe, poursuit toujours des recherches sur le cancer. Ce prix a été nommé en hommage au Dr Warwick, pionnier de la recherche dans le traitement et la lutte contre le cancer, qui fut le premier directeur général de l’ancien Institut national du cancer du Canada et de la Société canadienne du cancer.
Le prix William E. Rawls est remis à un chercheur canadien résidant en permanence au pays et ayant entrepris sa carrière de chercheur indépendant au cours des 10 années précédentes. Le lauréat doit avoir effectué au Canada, à titre de chercheur principal, des travaux de recherche exceptionnels pouvant éventuellement mener ou ayant déjà mené à de nouvelles percées en matière de lutte contre le cancer. Ce prix a été nommé en hommage au Dr Rawls, qui a siégé à de nombreux comités et groupes consultatifs de l’ex-Institut national du cancer du Canada, dont il a été élu président en 1986. Ses recherches ont porté sur les virus, surtout ceux reliés aux maladies chroniques et au cancer du col utérin.
Partagé par le Dr William Foulkes, de l’Université McGill, pour son apport à la compréhension de la génétique du cancer, en particulier grâce à ses travaux sur les cancers héréditaires du sein et de l’ovaire. Le Dr Foulkes a été l’un des premiers à démontrer que la plupart des tumeurs liées au gène BRCA1 ont des récepteurs négatifs à l’œstrogène, et le premier à publier un article sur l’incidence des mutations du gène BRCA1 quant à l’évolution du cancer du sein.
et la Dre Christine Friedenreich, de l’Université de Calgary et des Alberta Health Services, en reconnaissance de son statut de spécialiste internationale de l’association entre l’activité physique, l’étiologie du cancer et la survie au cancer. La Dre Friedenreich a mené plus de 35 études sur l’activité physique et le cancer, y compris l’essai BETA actuellement en cours, qui examine comment l’activité physique influence les marqueurs biologiques associés au risque de cancer du sein. 84
Décerné au Dr David Hammond, de l’Université de Waterloo, pour sa contribution reconnue à l’échelle internationale dans le domaine de la lutte antitabac. Le Dr Hammond a joué un rôle-conseil pour l’élaboration de politiques et de lignes directrices en la matière au Canada et à l’étranger. Il a également été appelé à servir de témoin expert lors de contestations judiciaires des lois sur la santé publique intentées par les fabricants de tabac au Canada, au Royaume-Uni et en Australie.
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Le Dr Igor Stagljar (cinquième en partant de la droite) et son équipe, Université de Toronto
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Point de mire : le cancer du pancréas
Le cancer du pancréas est au nombre des cancers affichant les taux de survie les plus faibles. On estime que 4700 Canadiens ont reçu un diagnostic de cancer du pancréas en 2014 et que 4400 ont été emportés par la maladie. De nos jours, seulement 8 % des Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer du pancréas franchiront le cap des cinq ans de survie. Il nous faut mener plus de recherches afin de pouvoir détecter et traiter le cancer du pancréas plus tôt.
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Financement de la recherche sur le cancer du pancréas par l’Institut de recherche de la Société canadienne du cancer (IRSCC) Grâce à ses donateurs, la Société canadienne du cancer a consacré près de 1,2 million de dollars à la recherche sur le cancer du pancréas par l’entremise de son Institut de recherche en 2014. Ces fonds ont permis de subventionner 17 chercheurs principaux qui, dans différentes régions canadiennes, étudient les causes biologiques du cancer du pancréas et explorent de nouveaux moyens de détecter et de traiter la maladie. Le Groupe des essais cliniques de l’INCC, financé par la Société, est le seul groupe canadien à mener une gamme complète d’essais cliniques sur tous les types de cancer. En 2014, deux essais cliniques sur le cancer du pancréas étaient actifs, réunissant 57 patients de différentes villes canadiennes, notamment : Vancouver, Regina, Ottawa, Toronto, Kingston, St Catharines, Barrie, Hamilton, Sherbrooke, Montréal, Halifax et Moncton. La Fondation 7 Days in May a organisé une randonnée à vélo de 1100 km en 2014 afin d’aider à financer l’un de ces projets consacrés à la recherche d’un meilleur traitement pour le cancer du pancréas.
Ce que nous voulons, c’est apporter de l’espoir
et sensibiliser à la cause. Gord Townley, fondateur de la Fondation 7 Days in May
Nous marquons des progrès! Les chercheurs subventionnés par la Société ne cessent d’apporter un nouvel éclairage sur le cancer du pancréas et de développer des approches thérapeutiques inédites. En 2014, la Société canadienne du cancer a contribué financièrement à des découvertes scientifiques de premier plan, dont celles-ci : Dr Ming-Sound Tsao et le Dr Wan Lam du Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, ont découvert deux gènes suppresseurs de tumeur, dont l’absence permet aux cellules cancéreuses pancréatiques de se développer.
• Le
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
L’étude de la génétique du cancer du pancréas contribuera à l’élaboration de nouvelles cibles pharmacologiques et approches thérapeutiques. • La Dre
Alice Wei, du Réseau universitaire de santé, Princess Margaret Cancer Centre, a conçu une « feuille de route » afin d’aider les équipes soignantes à traiter les patients opérés pour le cancer du pancréas. Cet outil, déjà en usage dans un site pilote, est en cours d’implantation dans différents hôpitaux ontariens en vue de standardiser et d’améliorer la qualité des soins prodigués aux patients atteints d’un cancer du pancréas.
C’est à suivre! En 2014, la Société canadienne du cancer a investi dans huit nouvelles subventions de recherche sur le cancer du pancréas, totalisant 3,7 millions de dollars en fonds nouveaux pour les cinq prochaines années. Parmi ces projets : Dr Steven Gallinger, du Mount Sinai Hospital, étudie des mutations du gène BRCA dans des tumeurs pancréatiques afin d’améliorer les stratégies de traitement de ce cancer récalcitrant.
• Le
Dr Steven Lewis, du l’Université de Moncton, en partenariat avec la Fondation de la recherche en santé du Nouveau-Brunswick et la Craig’s Cause Pancreatic Cancer Society, s’emploie à mettre au point un test sanguin permettant de détecter le cancer du pancréas dès ses premiers stades.
• Le
• Le Dr John Bell, de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa,
étudie l’utilisation de virus oncolytiques pour éliminer de manière sélective les cellules cancéreuses du pancréas. En 2014, nous avons uni nos efforts à ceux de Cancer du pancréas Canada, des Instituts de recherche en santé du Canada, des autorités provinciales de santé, d’experts du cancer du pancréas, de patients et de soignants en vue d’élaborer une stratégie de recherche sur le cancer du pancréas pour le Canada. Cette stratégie, qui verra le jour en 2015, fournira un cadre de référence pour renforcer le financement en partenariat et accélérer les progrès de la recherche sur le cancer du pancréas. 87
La recherche subventionnée par la Société dans les médias : Faits saillants de 2014
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
La recherche subventionnée par la Société suscite beaucoup d’intérêt sur la place publique. Voici quelques-unes des manchettes dont nous avons fait l’objet au cours de la dernière année. Nouvelle Subvention pour l’innovation : Metformine et microréseaux :
une approche novatrice pour le traitement et la surveillance du lymphome canin pharmacorésistant (chercheur : Dr Troy Harkness, Université de la Saskatchewan) • Saskatchewan researchers study new cancer treatment on dogs
– Global News • Cancer treatments tested on dogs
– Huffington Post
Nouvelle Subvention pour l’innovation : Mise au point d’une méthode non invasive de détection précoce du cancer colorectal (chercheurs : Dr Yingfu Li et Dr Bruno Salena, Université McMaster) • Glowing poop could be a simple, accurate test for colorectal cancer
– Hamilton Spectator • New McMaster colon cancer test makes poop glow
– CHCH TV • Poop that glows: McMaster researchers developing colorectal cancer test
– cbc.ca Hamilton • Fluorescent feces test may detect colorectal cancer
– UPI • Glowing poop will identify cancer, Canadian researchers hope
– canoe.ca, Ottawa Sun, London Free Press • Des selles fluo pour détecter le cancer colorectal
– ici.radio-canada.ca
Le Dr Troy Harkness (dernière rangée, à droite) et son équipe, Université de la Saskatchewan
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
Le Dr Bruno Salena et le Dr Yingfu Li, Université McMaster
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Nouvelle Subvention pour l’innovation : Évaluation de l’hyaluronidase 2 comme cible pour la prévention du cancer (chercheuse : Dre Barbara Triggs-Raine, Université du Manitoba)
Nouvelle Subvention pour un impact : Éléments distinctifs et implications
• Naked rat could hold key to cancer cure
• The mystery of pancreatic cancer and its treatment prevails
– The Times
thérapeutiques de la participation du gène BRCA au cancer du pancréas (chercheur : Dr Steven Gallinger, Mount Sinai Hospital) – The Globe and Mail
• Naked mole rat could hold key to cancer cure
– The Australian • Naked mole rat offers new hope for cancer researchers
– o.canada.com
Le Dr Steven Gallinger, Mount Sinai Hospital
Résultats d’étude : Marqueurs moléculaires des tissus mammaires et prévention du cancer du sein (Bourse pour jeune chercheur en faveur de la recherche pour la prévention du cancer : Dre Caroline Diorio, Centre hospitalier affilié universitaire de Québec) • Four sugary drinks each week raises breast cancer risk
Nouvelle Subvention de recherche sur la qualité de vie : Amélioration
de la qualité du processus décisionnel en oncofertilité pour les femmes qui risquent de devenir stériles après leur expérience de cancer (chercheuse : Dre Nancy Baxter, St. Michael’s Hospital) • New hope for patients who want kids after cancer
– The Toronto Star
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– The Express (UK) • Is sugar intake linked with breast cancer risk?
– Biomed Central • The scary thing sugar does to your breasts
– Prevention
Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014
’est formidable de faire partie de l’IRSCC. J’espère voir encore plus de travaux – C les nôtres et ceux de nos collègues – bénéficier du soutien financier des donateurs de la Société canadienne du cancer, afin que les gens puissent quitter l’hôpital plus tôt, survivre plus longtemps à la maladie et jouir d’une meilleure qualité de vie. r Mick Bhatia, Université McMaster D
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Institut de recherche de la Société canadienne du cancer impact / idées / recherche / subventions et bourses connaissance / référence pour l’évaluation par les pairs innovation / découverte / prévention / qualité de vie patients et familles
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© Société canadienne du cancer, 2015 Institut de recherche de la Société canadienne du cancer Rapport sur l’impact de la recherche en 2014