Le Réseau 2020: Le numéro de la transformation

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- Le numéro de la transformation -

Répondre à l’appel lorsque Mère Nature frappe fort +

Manitoba Hydro réagit à la pire tempête de début d’hiver de son histoire Par Bruce Owen - agent des relations avec les médias et Anthonie Koop - conseiller principal en communications et engagement, Manitoba Hydro

Projet autochtone

de bioénergie unique en son genre à produire une énergie plus propre et de bénéfices économiques Par Joel Cherry - consultant en médias et enjeux, SaskPower

Il n’y a pas d’éducation comme l’adversité ;

leçons réglementaires tirées de la crise de la COVID-19 Par Justin Crewson - directeur de la politique de transport et de distribution, Association canadienne de l’électricité

Faire de l’électricité

un sujet d’actualité

Par Myra Beaman - agente des médias et des affaires publiques, Hydro Ottawa

Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

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2020

État de l’industrie canadienne de l’électricité

Un aperçu de la situation actuelle de l’industrie, des mesures nécessaires et des recommandations précises pour aider le secteur de l’électricité du Canada à continuer de fournir une électricité sûre, sécuritaire et durable à tous les Canadiens dans le cadre d’une évolution rapide.

À LIRE MAINTENANT! www.electricite.ca/soti2020

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Table des matières La transformation........................................................................................................................ 4 Découvrir les possibilités des marchés locaux de l’électricité........................................... 6

Note du rédacteur en chef Alors que le secteur de l’électricité se projette vers 2050, une chose est claire : nous devons nous transformer pour atteindre nos objectifs climatiques nationaux. Et alors que notre industrie était déjà sur la voie du changement, la COVID-19 a perturbé davantage tous les aspects non seulement de nos opérations, mais aussi de nos vies. En ces temps difficiles, notre secteur a pris des mesures extraordinaires pour fournir un service essentiel - une électricité fiable, sûre et abordable - aux Canadiens. Nous tenons à remercier tous les travailleurs des services publics, ceux qui travaillent à domicile et ceux qui sont sur le terrain, pour avoir maintenu le service et alimenté les maisons, les services essentiels et les entreprises d’un océan à l’autre. Sarah Robinson Directrice, communications et marketing, Association canadienne de l'électricité

Changer la donne: une vue interne du secteur ............................................................... 8 Assurer la tranquillité d’esprit des conducteurs de véhicules électriques OPG et Hydro One lancent un nouveau réseau de recharge Ivy.............................10 Mettre l’accent sur l’avenir de l’énergie - l’innovation chez ENMAX alimente les possibilités de demain.........................................................11 Automatisation du réseau intelligent : meilleures solutions plus rapidement.....................................................................................................12 Résilience climatique : le secteur canadien de l'électricité a une longueur d’avance........................................................................................................13 L’industrie canadienne de l’électricité... durable, flexible, solide..............................14 Rester en sécurité dans les régions de feux de forêt....................................................18 Répondre à l’appel lorsque Mère Nature frappe fort Manitoba Hydro réagit à la pire tempête de début d’hiver de son histoire..........................................21 Il n’y a pas d’éducation comme l’adversité ; leçons réglementaires tirées de la crise de la COVID-19 ............................................24 « Le chant du canari » dans la mine de sables bitumineux........................................26 Au-delà des statistiques : la nouvelle voie vers la santé et la sécurité au travail dans l’industrie canadienne de l’électricité........................................................28 30 ans à peine : transformation d’un bien patrimonial en générateur d’électricité de demain..............................................................................29 Prendre le virage de la diversité et de l’inclusion en milieu de travail...................30 Utilities Kingston s’associe avec Women of Powerline Technicians pour promouvoir la diversité, l’inclusion et l’égalité dans les métiers.................................32 Projet autochtone de bioénergie unique en son genre à produire une énergie plus propre et de bénéfices économiques.....................................................33 Faire de l’électricité un sujet d’actualité............................................................................34 Des voisins qui aident leurs voisins....................................................................................36 Remerciements..........................................................................................................................38

L'Association canadienne de l'électricité -

Fondée en 1891, l’ACÉ est le forum national et la voix de l’évolution du secteur de l’électricité au Canada. L’Association contribue au succès de ses membres à l’échelle régionale, nationale et internationale. Les membres de l’ACÉ produisent, transportent et distribuent de l’énergie électrique à des clients industriels, commerciaux, résidentiels et institutionnels dans toutes les provinces et tous les territoires du Canada. www.electricite.ca |    Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

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la Transformation - Par Francis Bradley président-directeur général, Association canadienne de l’électricité

Pendant plus de 100 ans, les compagnies d’électricité canadiennes avaient un mandat simple : fournir une énergie fiable et sûre à tous. Maintenir le service. Et c’est exactement ce qu’elles ont fait.

Ces progrès constituent désormais des attentes fondamentales des clients.

Pendant plusieurs décennies, le modèle d’affaires a été remarquablement stable. En 1980, les compagnies d’électricité, et d’autres entreprises, ont interagi avec leurs régulateurs et leurs partenaires commerciaux, géré leurs opérations et servi leurs clients, fondamentalement, de la même manière qu’en 1970 ou même en 1960.

De même, les capteurs, les assistants de gestion énergétique des maisons intelligentes et les données qui en découlent permettent d’atteindre une consommation nette presque nulle. L’éclairage intelligent des maisons et des entreprises peut être connecté et contrôlé. Les services publics passent maintenant du système traditionnel de livraison par pipeline unidirectionnel à une relation avec les clients basée sur une plate-forme.

Aujourd’hui, ces mêmes entreprises doivent également fournir une vaste gamme de services énergétiques. Les nouvelles technologies, les sources d’énergie renouvelables, la commodité et la personnalisation du consommateur sont les moteurs de l’innovation en matière de réseau. Les possibilités de communication proactive sont infinies. Les mises à jour concernant les pannes de système peuvent être communiquées par un lien textuel vers une carte des pannes, et les défis météorologiques imminents sont communiqués via Twitter.

L’industrie canadienne de l’électricité traverse une période de changements sans précédent, grâce à la décarbonisation, à la reconfiguration des gouvernements et à la concurrence des marchés. Lors du symposium des entreprises partenaires de l’ACÉ en novembre 2019, notre conférencière principale, Amber Mac, a déclaré : « Le changement n’a jamais été aussi rapide et ne sera plus jamais aussi lent ».

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Le rythme des perturbations est devenu perceptible dans toutes les facettes de notre secteur ce printemps, lorsque la COVID-19 s’est répandue dans le monde entier, provoquant un arrêt sans précédent de l’économie et l’appel des autorités à s’isoler. Le rythme et l’ampleur du changement transformationnel sont tels que les réalités de quelques mois à peine ont eu des répercussions sur la façon dont nous progressons en tant qu’industrie. Rien ne met autant à l’épreuve la résilience de notre secteur qu’une crise. Nous avons appris que ce ne sont plus seulement les lignes coupées, les générateurs endommagés ou les cyber-attaques qui paralysent les collectivités et les économies; les menaces sanitaires sont tout aussi dommageables, sinon plus. Notre relation avec l’électricité est en train de changer. À court terme, la demande a légèrement diminué pendant la pandémie, mais l’impératif de réduction des émissions de carbone entraînera une augmentation des besoins en électricité. Au cours des 30 prochaines années, l’électricité jouera un rôle beaucoup plus important dans la consommation énergétique globale du Canada. Beaucoup de gens croient que l’électrification n’est que la croissance des véhicules électriques. Mais c’est plus que cela. La route vers des émissions nettes zéro d’ici 2050 exige une solution à long terme pour parvenir à une économie plus verte et plus durable. Ce changement est en grande partie dû à la demande des consommateurs et des responsables politiques de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans un secteur qui en est déjà exempt à plus de 80 %; environ 20 % seulement de l’énergie utilisée par ce secteur est électrique. Si le secteur des transports, y compris les véhicules de tourisme, les transports en commun et le camionnage lourd, est en mesure de mener cette évolution vers l’électrification, les bâtiments et les applications industrielles auront un impact tout aussi important. L’innovation sera le principal moteur du changement nécessaire dans l’industrie de l’électricité. Les membres de l’ACÉ sont à la tête de développements de pointe dans la façon dont l’électricité est produite, livrée et consommée, et mettent en évidence les progrès transformationnels dans la façon dont l’électricité procure des avantages économiques, sociaux et environnementaux aux Canadiens. L’industrie continuera de se transformer à mesure que les attentes du consommateur continueront de croître. Que le projet soit adapté aux propriétaires de VE, permettant aux services publics de recharger manuellement les voitures pendant la nuit en dehors des heures de pointe, ou au développement du plus grand projet de micro-réseau solaire et de stockage hors réseau jamais réalisé au Canada, les membres de l’ACÉ font progresser notre industrie en constante évolution.

Parmi les nombreuses transformations actuelles, la plus fondamentale est sans doute l’émergence d’un système électrique de plus en plus diversifié, distribué et technologiquement performant. Le système électrique actuel, qui pourrait changer à l’avenir, est conçu pour répondre à la demande de pointe, et l’écart entre la demande réelle et la demande de pointe peut être assez important. Et parfois, cette pointe n’est atteinte que pendant une très courte période chaque année, généralement en été et/ou en hiver selon le système. Le stockage est perçu comme une solution à certains de ces problèmes, permettant potentiellement un fonctionnement plus efficace des installations et des systèmes, ce qui favorise l’écrêtement des pointes et le comblement des creux. Mais la plupart des discussions sur le stockage portent sur les batteries, le stockage par pompage, l’air comprimé et d’autres technologies similaires. À l’ère de la technologie et de la personnalisation, les entreprises devront relever le défi de répondre aux attentes croissantes des clients et d’entretenir des relations grâce à de nouveaux points de contact tels que la recharge des véhicules électriques, les maisons intelligentes et les tableaux de bord de consommation. L’innovation dépendra d’abord de la compréhension de ce qui détermine le comportement des consommateurs, ainsi que des changements susceptibles d’apparaître et de leur rapidité. Pour atteindre nos objectifs nationaux, nous devons élaborer des solutions de rupture dans tous les secteurs. La création d’une stratégie nationale pour guider l’électrification reste essentielle. Les gouvernements, les peuples autochtones, les collectivités et le secteur doivent collaborer pour établir la légitimité sociale des nouveaux projets et créer la structure réglementaire permettant de les faire approuver. Il faudra donc identifier les domaines dans lesquels les exigences réglementaires font double emploi ou représentent une charge plus importante que leur intérêt public. Il faudra se concentrer sur ce que nous voulons réaliser : l’accès à une énergie fiable, propre et à un prix concurrentiel, et définir une voie pour y parvenir. Les gouvernements fédéral et provinciaux devront travailler ensemble et veiller à ce que les nouveaux projets innovants soient approuvés pour une exploitation commerciale par les organismes de réglementation provinciaux. Nous vivons une époque passionnante. L’électricité se transforme à un rythme sans précédent qui aura des conséquences majeures sur notre mode de vie et sur l’économie canadienne. Nous pouvons construire ensemble un avenir énergétique propre tout en stimulant la reprise économique. Nous devons commencer dès maintenant.

À l’avenir, l’un des défis que le Canada devra relever est le cadre de la réglementation et de l’innovation en matière d’énergie. Les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux doivent travailler de concert pour s’assurer que les régulateurs de l’énergie reçoivent le mandat d’intégrer les investissements en infrastructures et l’innovation dans les processus de tarification.

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Découvrir les possibilités des marchés locaux de l’électricité - Par Lori Gariepy conseiller en communications, Alectra Utilities

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es besoins énergétiques uniques des collectivités canadiennes sont aussi variés que le paysage du pays. Rien qu’en Ontario, les types de collectivités varient de la zone rurale peu peuplée au centre urbain à très forte densité, où différentes industries animent les économies locales. Tandis que la demande d’électricité continue d’augmenter, les ressources énergétiques distribuées (RED) peuvent aider à gérer cette demande et fournir des solutions de rechange rentables aux infrastructures traditionnelles. La région de York en Ontario, dont la population de 1,11 million d’habitants et qui continue de croître rapidement, en est un exemple. En raison de l’augmentation soudaine de la population, la demande d’électricité risque très probablement de dépasser la capacité du réseau dans les années à venir. Il est nécessaire de trouver des solutions de production d’énergie plus abordables et plus durables 6

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pour répondre à la demande croissante d’électricité et soutenir le plan de développement économique à long terme de la région. En même temps, on constate que les clients souhaitent avoir plus de choix dans la façon dont leurs besoins en électricité sont satisfaits, et que les collectivités s’intéressent aux solutions permettant d’éviter la construction de poteaux et de lignes électriques supplémentaires dans leurs quartiers. Le secteur de l’électricité de l’Ontario fournit des services efficaces et rentables depuis des années, mais les entreprises de distribution locales (EDL) ont toujours investi dans les biens traditionnels de transmission et de distribution à grande échelle qui vieillissent de jour en jour et dont le remplacement nécessite des investissements en capital à long terme. Bien que cette infrastructure conventionnelle permet de réaliser des économies d’échelle, elle a aussi ses limites.


Sa capacité d’adaptation à l’évolution de la demande est lente, et les possibilités d’achat et de vente d’électricité produite au niveau local sont presque inexistantes.

Lancement du premier marché local de l’électricité en Ontario

Pour aider à trouver des solutions fiables et abordables visant à éviter la construction de nouvelles infrastructures de transmission, Alectra Utilities s’est associé à Ressources naturelles Canada (RNCan) et à la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE) de l’Ontario pour lancer le tout premier marché local de l’électricité en Ontario. Ce projet novateur a été créé par la SIERE — chargée de veiller à ce que les Ontariens et Ontariennes disposent de l’électricité dont ils ont besoin au moment où ils en ont besoin et au coût le plus bas — afin d’étudier comment intégrer un marché local de l’électricité au marché provincial. Le projet est financé à parts égales par le Fonds d’innovation du réseau de la SIERE et le programme de réseau intelligent de RNCan. Il est actuellement en cours de conception et son lancement est prévu pour le milieu de l’année 2020. Selon Brian Bentz, président et directeur général d’Alectra Inc. : « Ce projet nous aidera à mieux comprendre le potentiel de l’utilisation des ressources énergétiques distribuées, à la place des infrastructures traditionnelles, en les évaluant dans le cadre d’applications réelles. » Un essai sur le terrain d’un marché local de l’électricité au moyen de RED a permis de recueillir des données qui aideront à prendre des décisions éclairées pour élaborer des plans économiques régionaux et provinciaux à long terme.

Comment le marché local de l’électricité fonctionnera-t-il?

Le marché concurrentiel, la réduction de la nécessité d’investir dans de nouvelles infrastructures coûteuses, la diminution du coût de production et de livraison de l’électricité grâce à la proximité des consommateurs, et l’atténuation de la pression exercée sur le réseau : tous ces facteurs se conjugueront dans le meilleur intérêt des clients.

Des solutions locales pour l’énergie du futur

L’objectif du projet pilote de marché local de l’électricité est d’apprendre comment parvenir à un réseau électrique plus propre, plus souple et plus efficace qui : • tire profit des ressources énergétiques distribuées; • réduit la consommation du réseau lors des périodes de pointe; • diminue la nécessité d’investir dans de nouvelles infrastructures de transmission; • rend la distribution d’électricité plus fiable et plus performante; • propose un plus grand choix aux clients et fait baisser les coûts du réseau électrique. Alectra Utilities est fière de participer à cette initiative novatrice et est convaincue que les avantages des RED s’avéreront transformateurs. « Nous sommes ravis de nous joindre à la SIERE et à Ressources naturelles Canada pour promouvoir l’innovation, adopter des technologies de pointe et façonner l’avenir énergétique de nos clients et de nos collectivités », a déclaré M. Bentz. Le marché local de l’électricité n’est qu’un des nombreux projets pilotes qui aideront Alectra à découvrir les possibilités que réservent les solutions énergétiques durables pour continuer à alimenter dans le futur les clients et les collectivités qu’elle dessert.

Le marché local de l’électricité de la région de York de la SIERE tirera parti des RED, comme les méthodes de stockage de l’électricité (p. ex., les batteries), les centrales de production combinée chaleur-électricité, les petits générateurs au gaz naturel et d’autres technologies propres. Étant donné que les RED sont locales, la distance à parcourir pour l’électricité le long des lignes électriques est plus courte que lorsqu’elle est acheminée depuis les grandes centrales de production jusqu’aux postes électriques par des lignes de transmission à longue distance. Les RED permettent également aux services publics et aux clients de mieux répondre aux conditions du réseau et de réduire la consommation d’électricité ou d’en déplacer la production ou le stockage sur place. Cela permet de réduire la pression exercée sur le réseau pendant les périodes de pointe et d’en améliorer la fiabilité et l’efficacité lors de pannes de courant. Le marché local de l’électricité permettra également aux propriétaires de RED, aux groupes représentant des petites entreprises et des clients résidentiels, ainsi qu’aux grands clients commerciaux, de se concurrencer sur un marché local par l’intermédiaire duquel ils pourront également fournir des services au marché de gros. Terry Young, vice-président de la politique, de l’engagement et de l’innovation à la SIERE, a déclaré : « Lorsque nous nous adressons aux collectivités, l’un des thèmes qui reviennent souvent est le désir d’avoir plus de choix dans la façon dont sont satisfaits leurs besoins en électricité. Ce projet pilote nous permettra de nous rendre compte si nous pouvons accorder ce choix tout en réduisant les coûts pour la population de l’Ontario. »

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Changer la donne : une vue interne du secteur - Par Stephen Koch directeur des enjeux nouveaux, Association canadienne de l’électricité

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n 2017, l’Association canadienne de l’électricité, sous la direction de son conseil d’administration, a élaboré des scénarios possibles pour le futur du secteur visant à renseigner les décideurs sur les « nouveaux enjeux énergétiques ». Cette initiative colossale a servi de base pour réunir les membres principaux des services publics, afin de former le Comité national sur les nouveaux enjeux (CNNE), sous la direction de la présidente Karen Hutt, présidente et directrice générale de Nova Scotia Power. « Le but de cet ouvrage sur les scénarios n’était pas d’essayer d’obtenir un consensus sur ce à quoi l’avenir allait ressembler, mais plutôt de créer des mondes suffisamment différents pour tester vos stratégies, ce qui est la véritable valeur de l’élaboration de tels scénarios », a déclaré Karen Hutt. Alors que le CNNE plongeait dans ce que l’avenir pouvait nous réserver, trois règles majeures du jeu ont fait ressortir des domaines d’intérêt importants. 8

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L’inconnu : le domaine le plus insaisissable dans l’extraction de données et de renseignements Même si, dans le meilleur des cas, rechercher des tendances et des éléments capables de changer la donne peut s’avérer ardu, notre expérience nous a appris qu’il y a toujours des imprévus, comme l’accident nucléaire de Fukushima, d’où la singularité de cette phase. Bien que nous sachions qu’un accident pouvait se produire, cet événement a poussé à extirper de l’énergie nucléaire en Allemagne. Ou encore, que dire de cette personne, travaillant dans un laboratoire, ou même dans son sous-sol, qui a mis au point un nouveau procédé de transmission de l’électricité sans câble. Comme l’a dit Forrest Gump, après un malheureux faux pas, « ça arrive ». Être conscient des répercussions éventuelles sur le secteur, par quelque chose que nous pourrions ne pas voir, c’est admettre la complexité de la vie et l’évolution du monde qui nous entoure.


Les ressources énergétiques distribuées (RED) : la base des systèmes actuels Comme la société requiert des changements dans la façon dont l’électricité qu’elle utilise est produite, le réseau doit s’adapter et la voie vers un réseau à rendement élevé, plus propre et plus vert ne sera pas si simple.

« Même les tout premiers, tout petits réseaux [...] pourraient être intégrés dans ce méli-mélo de systèmes technologiques désormais convertibles. […] l’infrastructure électrique américaine a commencé à se transformer, non pas en passant à des installations privées, mais en adoptant ce qu’on allait appeler plus tard le « système universel » de grands réseaux interconnectés alimentés par des systèmes centraux ».1 « En 1925, presque personne dans le secteur de l’électricité n’aurait même pu imaginer un système de production, de transmission, de distribution ou de gestion de l’énergie électrique autre qu’une seule et même entreprise, garante du monopole ». 2 La résurgence des RED aujourd’hui est motivée par le consommateur et la technologie. C’est plus facile aujourd’hui qu’à l’époque où l’on vantait le réseau comme l’une des plus grandes merveilles d’ingénierie du monde moderne. La conviction selon laquelle la centralisation de la production et de la transmission de l’électricité était le seul moyen de fournir une énergie fiable, sûre et abordable aux masses, peut dorénavant être remise en question. Le problème qui entrave aujourd’hui les RED repose sur cette conviction. Nous avons développé, entretenu et investi dans une structure et un système de régulation qui limitent sévèrement les nouvelles idées et les nouveaux arrivants sur le marché. À un moment donné, comme dans le cas d’UBER et du secteur des taxis, le consommateur ignorera le procédé pour ses propres intérêts et convictions.

Le stockage : un élément qui change la donne et doté d’un gros potentiel, même aujourd’hui La situation est compliquée par l’augmentation de la production d’énergie renouvelable et le fait que nos machines, qui est l’une des principales raisons pour lesquelles le réseau a été construit pour alimenter, nécessitent un flux électrique bien régulé et prévisible. La technologie, les logiciels de gestion de l’énergie et le stockage vont transformer notre réseau actuel et pourraient également être le catalyseur des RED. Comme beaucoup le savent très bien, le stockage n’est pas qu’une question de batteries. Aujourd’hui, les technologies de stockage sont aussi vastes que les barrages hydroélectriques, le stockage par pompage, le thermique, l’air comprimé, les volants d’inertie et l’hydrogène. Certaines d’entre elles sont plus développées pour le stockage de taille commerciale ou résidentielle, mais elles ont toutes des capacités uniques pour réduire les effets d’une production irrégulière, équilibrer les pics et les creux du réseau et améliorer la fiabilité. Il est sans aucun doute difficile de prédire l’avenir. Toutefois, celles et ceux qui produisent d’éventuelles idées ou technologies auront de meilleures chances de longévité et de réussite. Envisager ce que l’avenir peut nous réserver et ces éléments qui entraîneront le changement est un exercice précieux pour toute entreprise.

1 Gretchen Bakke, The Grid: The Fraying Wires Between Americans and Our Energy Future (Bloomsbury, 2016), page 54. 2 Gretchen Bakke, The Grid: The Fraying Wires Between Americans and Our Energy Future (Bloomsbury, 2016), page 60.

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Assurer la tranquillité d’esprit

des conducteurs de véhicules électriques OPG et Hydro One lancent un nouveau réseau de recharge Ivy

- Par Paul Choi conseiller principal en communications, affaires commerciales, Ontario Power Generation

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e nouveau réseau de bornes de recharge Ivy (Ivy Charging Network), dont le premier site a ouvert à Huntsville en septembre dernier, a été officiellement annoncé au public à l’occasion du salon international de l’automobile 2020 à Toronto.

Il est prévu d’installer 160 bornes de recharge rapides de niveau 3 sur 73 sites répartis du nord au sud et d’est en ouest d’ici fin 2021, ce qui fera d’Ivy le plus grand réseau de bornes de recharge rapides de l’Ontario.

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La distance moyenne entre les emplacements des bornes sera de moins de 100 kilomètres, ce qui contribuera à apaiser les préoccupations des conducteurs en matière d’autonomie des véhicules électriques, tout en améliorant leur confiance en ces derniers et en en favorisant l’adoption. Theresa Dekker, vice-présidente du développement commercial et de la stratégie d’entreprise d’OPG et coprésidente du réseau de bornes de recharge Ivy, a déclaré : « Après avoir mis en place la plus grande action mondiale contre le changement climatique à ce jour avec la fermeture de nos centrales à charbon, OPG dispose d’une énergie plus propre qui constitue une plateforme solide pour électrifier les secteurs à forte émission de carbone comme celui des transports. C’est pourquoi nous nous réjouissons de nous associer à Hydro One dans le cadre de cette initiative qui élargira les avantages de l’électrification et fournira un réseau fiable et intégré, tout en évitant l’augmentation des coûts pour les contribuables. » La nouvelle société est un partenariat à parts égales entre Hydro One et OPG. Ressources naturelles Canada a fourni des fonds supplémentaires dans le cadre de son Initiative pour le déploiement d’infrastructures pour les véhicules électriques et les carburants de remplacement. Greenlots, membre du groupe Shell et chef de file en matière de solutions de recharge et de gestion des véhicules électriques, a été choisi comme partenaire d’Ivy pour s’occuper de l’exploitation et de la gestion du réseau. En plus de permettre l’électrification du secteur des transports, le réseau Ivy constituera une nouvelle source de revenus pour OPG et Hydro One, ce qui devrait avoir des retombées avantageuses pour la population ontarienne et les actionnaires.


Mettre l’accent sur l’avenir de l’énergie l’innovation chez ENMAX alimente les possibilités de demain - Par Julia Perkins conseillère en relations extérieures, ENMAX

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hez ENMAX, la durabilité dépend du long terme : prendre aujourd’hui des décisions qui tiennent compte des besoins de demain. C’est une question de résilience, qui consiste à tirer parti des forces acquises dans des circonstances difficiles et à canaliser l’énergie collective vers de nouvelles façons de penser et de se connecter. ENMAX s’efforce de créer un avenir durable grâce à l’innovation dans toute la chaîne de valeur de l’électricité.

Se préparer pour le client de demain Les prévisions indiquent qu’il y aura dix fois plus de VE dans les rues de Calgary d’ici 2025. ENMAX veut être prête à faire face à la demande accrue que cela entraînera pour son système électrique. En octobre 2019, ENMAX a lancé Charge Up, un projet pilote de recharge des VE à petite échelle conçu pour comprendre comment les Calgariens utilisent les VE et les répercussions potentielles sur le système.

Retour aux sources Alors que nous allons passer aux technologies émergentes dans les années à venir, la production à grande échelle reste nécessaire pour répondre aux demandes énergétiques actuelles. Chez ENMAX, l’innovation dans ce domaine consiste à optimiser les ressources utilisées pour produire de l’électricité, à réduire les émissions et à accroître l’efficacité des opérations alimentées au gaz naturel. En novembre 2019, ENMAX a annoncé un accord avec GE Renewable Energy pour moderniser une turbine à gaz au Crossfield Energy Centre avec la technologie de turbine à gaz électrique hybride de GE. La turbine sera équipée pour fournir des réserves de fonctionnement sans brûler de carburant.

Dans le cadre de ce programme, ENMAX aide à compenser le coût des chargeurs de VE pour certaines maisons et entreprises admissibles. En retour, ENMAX utilisera les données des chargeurs pour mieux comprendre les comportements des clients et les répercussions de la recharge sur le réseau.

Au Shepard Energy Centre, H2O est la priorité. Shepard utilise des eaux usées récupérées pour ses besoins de production d’électricité, mais l’eau ne peut être traitée qu’un certain nombre de fois avant de devenir inutilisable. L’équipe de Shepard a récemment trouvé l’équilibre parfait pour maximiser le nombre de cycles utilisables tout en maintenant des paramètres stricts de qualité de l’eau, réduisant ainsi de 29 % le volume annuel d’eaux usées de l’usine.

Permettre un flux bidirectionnel

Perspectives d’avenir

La hausse du nombre de VE sera accompagnée d’une demande accrue d’électricité et d’une exploration plus poussée des sources de production renouvelables. Les consommateurs d’énergie sur le réseau de distribution standard de Calgary peuvent produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire et la revendre au réseau. Mais il existe un réseau secondaire hautement spécialisé et fiable qui ne permet pas ce flux d’énergie bidirectionnel.

La mission d’ENMAX est d’alimenter le potentiel des personnes, des entreprises et des communautés en fournissant de l’électricité et des services énergétiques de manière sûre et responsable, dans le présent comme dans l’avenir. Alors que l’industrie de l’électricité entre dans une nouvelle décennie, ENMAX continuera de se tourner vers les tendances de l’industrie, l’évolution des besoins des clients et la collaboration interentreprises pour ouvrir le prochain chapitre de l’innovation.

ENMAX s’affaire à modifier le matériel, les logiciels et les systèmes de communication du réseau afin de libérer le potentiel de production d’énergie propre à petite échelle à Calgary et dans d’autres villes. Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

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Lorsque vous recherchez en ligne le meilleur itinéraire pour vous rendre à une adresse, aucun humain n’a calculé la carte que vous voyez. Au lieu de cela, un ordinateur a pris des données incluant l’endroit où vous êtes, et où se trouve la circulation, pour vous donner automatiquement une solution efficace qui améliore votre journée en réduisant le temps passé à voyager. Mais qu’est-ce que l’automatisation basée sur les données a à voir avec la création et l’approvisionnement en électricité en toute sécurité, fiabilité et durabilité? Et comment cela améliore-t-il la vie de nos clients? Le réseau intelligent protégera la sécurité publique de multiples façons. Les opérateurs de réseau humains hautement qualifiés sont rapides, mais les ordinateurs sont plus rapides pour couper le courant si une anomalie dangereuse est détectée. Ces quelques instants d’automatisation du réseau peuvent réduire le temps de réponse et potentiellement sauver la vie de quelqu’un. De plus, grâce aux renseignements sur les anomalies du réseau - comme une branche qui frappe un fil par intermittence - fournis aux opérateurs, ceux-ci peuvent envoyer de manière proactive des équipes de réparation pour effectuer la maintenance avant que des situations dangereuses ne se produisent.

Automatisation du réseau intelligent : meilleures solutions plus rapidement - Par Alex Kent gestionnaire, politique de transport et de distribution, Association canadienne de l’électricité

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otre réseau électrique actuel fonctionne. Les services publics ont des centaines d’employés prêts à tout moment à assurer l’alimentation en électricité des foyers, des entreprises et des communautés. L’approvisionnement en électricité du Canada est extrêmement fiable, et notre réseau émet 82 % de gaz à effet de serre (GES) et s’améliore chaque année. La prochaine étape pour les membres de l’Association canadienne de l’électricité (ACÉ) est la poursuite de l’automatisation du réseau intelligent - ou de l’automatisation basée sur les données - et la possibilité d’en faire plus en exploitant les données pour aider ces centaines d’employés à faire fonctionner le réseau. L’automatisation basée sur les données comporte en général trois éléments : la collecte, la communication et la conversion. Des capteurs recueillent des données qui sont envoyées à un concentrateur pour être traitées en décisions et résultats automatiques. L’automatisation basée sur les données est une chose que nous utilisons tous les jours. 12

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L’automatisation du réseau intelligent améliorera également la fiabilité du système électrique en augmentant la capacité des membres de l’ACÉ à calculer et à coordonner les énormes quantités de renseignements nécessaires à l’exploitation du réseau afin d’obtenir la meilleure solution plus rapidement. Par exemple, si un quartier subit une panne de courant lors d’un orage, la meilleure façon de rétablir l’électricité est par étapes. Mais étant donné la complexité du réseau, les calculs et la coordination nécessaires pour effectuer une restauration par étapes sont complexes et prennent du temps. Un réseau intelligent permettra de réaliser facilement une restauration progressive en permettant aux membres de l’ACÉ de mettre les transformateurs en ligne un par un. C’est plus simple que de devoir tout redémarrer en même temps, ce qui accélérera la restauration et la rendra beaucoup plus sécuritaire pour les travailleurs sur le terrain. Le réseau intelligent pourrait également gérer la recharge des véhicules électriques de manière à ce que toutes les voitures circulant dans la rue ne tirent pas le courant en même temps et ne provoquent pas une surcharge, ce qui revient à « déclencher un disjoncteur » au niveau de la communauté. Dans cette solution, tous les VE sont chargés, personne ne perd de courant et les services publics protègent leurs équipements contre toute dégradation inutile. En outre, le réseau intelligent permettra aux clients de tirer le meilleur parti possible des sources d’émission autres que les gaz à effet de serre, là encore en calculant et en coordonnant les bons renseignements. L’automatisation du réseau intelligent est essentielle pour que le Canada atteigne son objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Si le réseau fonctionne très bien aujourd’hui, pour électrifier les transports, le chauffage des bâtiments et le reste de l’économie, ainsi que pour gérer les quantités croissantes d’énergie distribuée non émettrice de gaz à effet de serre nécessaires à l’approvisionnement de l’économie, il devra fournir davantage d’énergie et gérer davantage de renseignements, le tout de manière sécuritaire, fiable et durable. Quant à l’avenir, l’automatisation du réseau intelligent est une évolution importante et franchement passionnante dans l’industrie canadienne de l’électricité. C’est pourquoi l’ACÉ demande expressément au gouvernement de permettre à ses membres de débloquer le réseau intelligent. Parmi ces demandes figurent la modernisation de la Loi sur l’inspection de l’électricité et du gaz (capteurs de réseau), la modernisation de la réglementation des télécommunications pour les réseaux virtuels privés (communication de réseau) et l’approbation réglementaire de l’informatique en nuage (traitement de l’information). Chaque élément, pris individuellement, soutiendra les Canadiens et les objectifs de zéro net du Canada mais, combinés, ils formeront le réseau intelligent; la fusion des données et de l’électricité, l’avenir de l’électricité.


Résilience climatique :

le secteur canadien de l'électricité a une longueur d’avance - Par Shahrzad Simab conseillère principale en changement climatique et énergie propre, Association canadienne de l’électricité

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ous sommes nombreux à ne pas penser de l'électricité comme le moteur de tant de nos activités quotidiennes, sans parler de la façon dont le réseau qui l'alimente le fait. Ainsi, il est peu connu que la majeure partie du réseau électrique que nous utilisons aujourd'hui dessert les Canadiens depuis de nombreuses décennies, bien avant que le changement climatique ne soit considéré comme la menace qu’il est devenu aujourd'hui. De même, les normes et les procédures de maintenance utilisées pour soutenir le réseau étaient à l'origine basées sur des principes établis avant la montée des préoccupations climatiques. L'Association canadienne de l'électricité (ACÉ) reconnaît aujourd'hui que l'adaptation au climat est une priorité, plutôt qu'un risque lointain pour l'avenir, étant donné la fréquence et la gravité accrues des phénomènes météorologiques, ainsi que le vieillissement des infrastructures. La science du climat et les données disponibles au cours des dernières années sont devenues indispensables pour prédire à quoi pourrait ressembler le paysage climatique du Canada dans les décennies à venir. Cela a été fondamental pour comprendre les éléments clés qui sont nécessaires aux plans d'adaptation au climat et de gestion des risques. La science et les chiffres en disent long. Par exemple, le livre d'information 2019 du Bureau d'assurance du Canada indique que le nombre moyen de pertes catastrophiques est passé de 56 entre 1999 et 2008 à 104 entre 2009 et 2018. Une autre étude révélatrice de l'année dernière est le Rapport sur le climat changeant du Canada, qui montre que le climat canadien se réchauffe à un rythme presque deux fois plus rapide que le climat mondial.

Pour les entreprises de services publics, cette évaluation signifie que, si des mesures d'adaptation au changement climatique adéquates ne sont pas prises, les pannes de courant seront plus nombreuses et plus longues lorsque la demande d'électricité est à son maximum. Heureusement, le secteur canadien de l'électricité est fier d'être un chef de file en matière d'adaptation au climat. L'ACÉ en est actuellement à la troisième année d'un partenariat avec Ressources naturelles Canada visant à élaborer des lignes directrices de planification de l'adaptation au climat pour les compagnies d'électricité du Canada. Ces lignes directrices sont destinées à servir de processus recommandés aux entreprises d'électricité pour la création de plans d'adaptation au climat adaptés à leurs besoins spécifiques. Comme la plupart des entreprises ont déjà mis en place des plans et des pratiques de gestion des risques, les lignes directrices peuvent également servir de liste de contrôle complémentaire pour s'assurer que le prisme climatique est bien appliqué. En outre, étant donné la diversité de la géographie et de la structure du secteur de l'électricité au Canada, une série d'ateliers est organisée pour travailler directement avec les membres à l'interprétation et à l'application de ces lignes directrices. Aujourd'hui, les entreprises d'électricité sont à l'aube d'un changement d’envergure et reconnaissent l'importance d'un réseau résilient comme l'un des moteurs de cette transformation. L'ACÉ est fière de soutenir ses membres pendant cette période de transition et dans la poursuite de l'objectif ambitieux d’élaborer des plans d'adaptation au climat.

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L’industrie canadienne de l’électricité... durable, flexible, solide - Par Nora M. Duke vice-présidente à la direction, développement durable et chef des ressources humaines, Fortis Inc.

Cet article contient des informations prospectives sur Fortis Inc. qui sont soumises à des incertitudes et des hypothèses. Un certain nombre de facteurs pourraient faire en sorte que les résultats, les performances ou les réalisations réels diffèrent sensiblement de ceux qui sont abordés ou sous-entendus. Ces risques sont décrits plus en détail sous la rubrique « Informations prospectives » des rapports financiers de l’entreprise disponibles au www.fortisinc.com.

Les clients recherchent des sources d’énergie renouvelables. Les récents progrès technologiques et les mécanismes d’incitation ont permis de réduire considérablement le coût de l’énergie éolienne et solaire au cours de la dernière décennie. En outre, les politiques publiques soutiennent la transition vers les énergies renouvelables; cependant, les attentes des clients sont désormais un facteur clé.

e changement climatique domine les manchettes d’aujourd’hui et notre industrie a un rôle important à jouer pour assurer un avenir durable. Nous participons tous à la transformation de l’énergie propre qui est en cours.

Cette transformation des énergies renouvelables alimente l’innovation, la croissance et les possibilités de nos entreprises. C’est une période passionnante.

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Nos clients veulent et s’attendent à une énergie fiable, abordable, sécurisée et propre.

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Ici, au Canada, nous avons tant à offrir. Nous disposons de l’un des systèmes énergétiques les plus propres de la planète, avec plus de 80 % de la production d’électricité actuelle au


Canada exempte de gaz à effet de serre (« GES »)1. Malgré cela, nous continuons à prendre les bonnes mesures pour la rendre encore plus propre, plus solide et plus flexible. Comment pouvons-nous mettre à profit la force du Canada et de notre industrie pour aider d’autres pays à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre ? Si nous regardons vers le sud des États-Unis, le Canada est déjà fortement intégré au marché américain. Plus de 80 TWh d’électricité ont franchi la frontière en 2017, et trente États font du commerce d’électricité avec le Canada chaque année2. Notre plus grande entreprise de services publics, ITC Holdings dans le Midwest américain, travaille sur le projet de raccordement du lac Érié. Ce projet prévoit la construction d’une ligne de transmission sous-marine de 117 km et de 1 000 MW à travers le lac Érié. Cette ligne constituerait le premier lien direct entre l’Ontario et le plus grand marché électrique du monde, l’interconnexion PJM. Comme plusieurs pays, les États-Unis sont engagés dans un processus de transformation de l’énergie. Depuis 2005, le pourcentage de ressources renouvelables dans le bouquet énergétique américain a quadruplé, et aujourd’hui, plus de la moitié des nouvelles capacités de production d’électricité annuelles du pays sont éoliennes et solaires3. Quand je regarde l’activité qui se déroule dans nos services publics Fortis, cette transformation ne ralentit pas. Elle s’accélère.

Quelle est l’approche de Fortis pour un avenir énergétique propre?

Chez Fortis, nous réfléchissons beaucoup à ce qui se passe dans notre monde aujourd’hui, à ce qui se passera dans l’avenir et à la manière dont nous pouvons continuer d’être une force positive de changement.

L’orientation de notre entreprise guide notre stratégie de durabilité. C’est ainsi que nous pouvons avoir le plus gros impact possible sur l’environnement. Fortis ITC Holdings est la plus grande entreprise de transport indépendante des États-Unis et illustre parfaitement notre stratégie en action. Elle a déjà connecté plus de 6 800 MW d’énergie éolienne et prévoit de connecter, au cours des cinq prochaines années, 2 000 MW supplémentaires d’énergie éolienne et 600 MW d’énergie solaire dans le Midwest américain. Quelles sont vos activités principales? Où pouvez-vous avoir le plus grand impact?

Deux exemples de l’approche de Fortis en matière de changement climatique L’approche de Fortis en matière de lutte contre le changement climatique est légèrement différente pour chacun de nos services publics. Je vous présente Danielle Wensink. Elle est directrice de la conservation et de la gestion de l’énergie chez FortisBC. La province de Colombie-Britannique (« C.-B. ») a établi de nouveaux objectifs de réduction des émissions de carbone. Pour soutenir ces objectifs, FortisBC a fixé un objectif « 30 d’ICI 30 » qui vise à réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre associées à la consommation d’énergie des clients d’ici 2030. Le service public dessert environ 179 000 clients en électricité et plus d’un million de clients en gaz naturel. Pour atteindre cet objectif, FortisBC va tripler ses investissements dans des projets d’efficacité énergétique pour atteindre 368,5 millions de dollars d’ici 2022, augmenter l’approvisionnement en gaz renouvelable et se concentrer sur les véhicules et les infrastructures de transport à faible ou à zéro émission de carbone pour arriver à 30 D’ICI 30.

Avec nos dix sociétés de services publics établies au Canada, aux ÉtatsUnis et dans les Caraïbes, et notre clientèle d’environ 3,3 millions de clients, nous pensons que nous avons un rôle important à jouer. Fortis est une entreprise de « livraison » d’énergie. Nos actifs se composent principalement de poteaux électriques, de fils et de lignes de gaz naturel, qui représentent 93 % du total de nos actifs. Nous nous distinguons de nombreuses grandes entreprises de services publics nord-américaines par le fait que nous ne sommes pas fortement axés sur la production. L’importance que nous accordons à la livraison d’énergie détermine les mesures que nous prenons pour préserver l’environnement. Qu’est-ce que j’entends par là? Tout simplement que Fortis peut avoir l’impact le plus important et le plus positif sur l’environnement en se concentrant principalement sur la livraison d’une plus grande quantité d’énergie renouvelable à ses clients.

L’équipe de Danielle offre diverses remises aux clients résidentiels, commerciaux et industriels afin de les aider à passer à des équipements à haut rendement énergétique, à rénover les maisons et les bâtiments existants pour qu’ils soient plus efficaces sur le plan énergétique et à construire de nouvelles maisons et de nouveaux bâtiments conformes au BC Energy Step Code.

Nous tirons parti de nos atouts pour avoir le plus grand impact positif en :

À titre d’exemple, l’équipe contribue à réduire les coûts et les émissions des patinoires en offrant des remises pour une technologie « cool » de resurfaçage de la glace. Il en découle une réduction des coûts, des émissions et de la consommation d’énergie, ainsi qu’une surface de glace de qualité et bien entretenue pour la ligue locale de hockey récréatif - une solution où tout le monde y trouve son compte4.

• créant et maintenant un réseau solide et bien entretenu, prêt à faire face aux nouvelles technologies, aux nouvelles demandes et aux conditions climatiques plus difficiles; • cherchant des moyens d’ajouter davantage d’énergie renouvelable à nos activités tout en reconnaissant l’importance du caractère abordable et de la fiabilité; • en investissant dans des véhicules et des infrastructures de transport à faible ou à zéro émission de carbone; et • étant innovant et ouvert aux possibilités qui s’offrent à nous.

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Notre approche de la décarbonisation utilise à la fois le gaz naturel et l’électricité. Le gaz naturel joue un rôle important dans la réduction des émissions de manière abordable et fiable. En suivant une voie qui utilise les deux systèmes, nous pouvons atteindre des réductions de GES similaires. En choisissant une voie qui permet de tirer le maximum des avantages des deux systèmes énergétiques, on peut avancer de manière plus abordable vers le même avenir énergétique. En Colombie-Britannique, les émissions du secteur des transports représentent plus d’un tiers des émissions totales de GES de la province5. On estime que les émissions de CO2 du gaz naturel sont de 15 à 25 % inférieures à celles des combustibles traditionnels. FortisBC alimente désormais les traversiers maritimes et les flottes de camions de transport au gaz naturel. Elle est également la première entreprise au monde à proposer le soutage de gaz naturel liquéfié à bord des camions et des navires6. C’est un exemple de la façon dont FortisBC met ses atouts à profit pour avoir un impact mondial sur la lutte contre le changement climatique. Pour en savoir plus sur l’une de nos entreprises de services publics américaines, voici Erik Bakken. Erik est vice-président de l’exploitation des systèmes et de l’environnement chez Tucson Electric Power (« TEP »), une entreprise de services publics de Fortis. La petite quantité de production détenue par Fortis est principalement destinée aux opérations de TEP. L’équipe d’Erik s’est fixée comme objectif de fournir 30 % des ventes au détail avec des sources d’énergie renouvelables d’ici 2030. TEP devrait atteindre cet objectif en 2021, soit près de dix ans avant la date prévue. D’ici 2030, TEP prévoit disposer de trois fois plus d’énergie éolienne et solaire qu’aujourd’hui, soit suffisamment pour alimenter presque tous les foyers de la région de Tucson. TEP collabore actuellement avec l’université d’Arizona et la communauté locale pour fixer de nouveaux objectifs de réduction des émissions de carbone, conformément à l’accord de Paris sur le changement climatique. FortisBC et TEP sont des exemples de deux approches très différentes adaptées à leurs territoires de service. En fin de compte, tous deux aspirent au même objectif final - la réduction des émissions et une approche plus durable des opérations.

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Perspectives d’avenir

Fortis a près de 134 ans, mais d’une certaine manière, j’ai l’impression que notre industrie progresse plus que jamais et nous sommes enthousiasmés par les possibilités à l’horizon. Au rythme où les changements technologiques et les innovations se produisent, il n’y a pas de limite à ce que nous verrons dans les décennies à venir. L’utilisation de la technologie à la maison et au travail va progresser rapidement, ce qui accroîtra encore l’importance de fournir une énergie fiable aux clients. La transition vers l’énergie renouvelable continuera de s’accélérer. Souvent, les actifs de production d’énergie, en particulier les énergies renouvelables, ne sont pas situés à proximité de nos plus grands marchés. Le réseau de l’avenir devra continuer à fournir de l’énergie de manière fiable et efficace à nos clients, ce qui nécessitera des investissements dans nos systèmes de transmission et de distribution. Si beaucoup de choses vont changer, deux choses resteront constantes. La première est le désir de nos clients de disposer d’une énergie abordable. Lorsque nous parlons avec nos clients, ils veulent une énergie propre et les technologies de pointe. Cela dit, l’accessibilité et la fiabilité restent en tête de leur liste. Deuxièmement, les communautés continueront de compter sur nous pour alimenter des vies. La plupart des nouvelles technologies nécessitent le réseau électrique, ce qui en fait l’une des infrastructures les plus précieuses au monde. Les préférences des clients et la lutte contre le changement climatique continueront de façonner notre industrie pendant les années à venir. J’espère que dans un avenir rapproché, nous aurons pris le virage du changement climatique et pourrons profiter des avantages d’un monde où l’énergie propre règne pour les générations à venir.

Nora M. Duke est vice-présidente à la direction, développement durable et chef des ressources humaines de Fortis Inc. Elle siège au conseil d’administration de UNS Energy et de FortisAlberta, deux entreprises de services publics de Fortis. 1 International Electricity Summit, octobre 2019. U.S. Briefing Book: CEA Submission, page 62. 2 International Electricity Summit, octobre 2019. U.S. Briefing Book: CEA Submission, page 64. 3 International Electricity Summit, octobre 2019. U.S. Briefing Book: EEI Submission, page 27. 4 https://www.fortisbc.com/news-events/stories-and-news-from-fortisbc/howbc-ice-rinks-are-cutting-costs-and-emissions-with-cool-technology 5 https://www.fortisbc.com/news-events/stories-and-news-from-fortisbc/storiesnews-from-fortisbc/2017/08/16/20170816-We-have-the-Innovation-factor 6 https://www.fortisbc.com/news-events/stories-and-news-from-fortisbc/storiesnews-from-fortisbc/2017/08/16/20170816-We-have-the-Innovation-factor


PROGRAMME DES ENTREPRISES PARTENAIRES DE L’ASSOCIATION CANADIENNE DE L’ÉLECTRICITÉ

Le programme des entreprises partenaires de l’ACÉ met en contact les entreprises qui fabriquent, consultent ou fournissent un service à un secteur quelconque de l’industrie de l’électricité avec les décideurs des membres de l’ACÉ, des services publics de chaque province et territoire du Canada. Les entreprises partenaires peuvent être actuellement établies sur le marché canadien ou chercher un moyen de proposer leurs produits ou services aux membres de l’ACÉ de l’extérieur du Canada.

REJOIGNEZ-NOUS DÈS MAINTENANT!

Pour de plus amples renseignements, veuillez contacter :

Janice Garcia

Secrétaire générale et directrice de la durabilité et du service aux membres

garcia@electricity.ca Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

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D’après Paul Lee, vice-président des opérations du système chez AltaLink : « La prévention des feux de forêt a toujours revêtu une importance capitale pour AltaLink. La sécurité du public est notre principale priorité. Vu l’augmentation de la fréquence et de la gravité des incendies chaque année, nous savons que nous devons agir plus rapidement. » Dans cette optique, AltaLink a élaboré un plan coordonné visant à réduire les feux de forêt grâce à l’amélioration des programmes de maintenance et à la mise en place de nouveaux protocoles pour protéger les collectivités des zones les plus vulnérables. En collaboration avec Alberta Wildfire, la branche du gouvernement provincial spécialisée dans les feux de forêt, AltaLink a défini les zones à risque élevé au sein de son système à l’aide de cartes des risques de feux de forêt. En s’appuyant sur cette ressource, l’entreprise est en train de créer ses propres cartes de risques de feux de forêt, plus spécifiques, pour évaluer son système. AltaLink surveille et gère plus étroitement ses biens dans les zones où le risque est jugé comme extrêmement élevé. Dans le cadre de sa norme de gestion des incidents, elle enregistre les incendies et coordonne étroitement avec les municipalités locales pour trouver les incendies et réagir en fonction.

Rester en sécurité dans les régions de feux de forêt - Par Amanda Sadleir gestionnaire des communications d’entreprise, AltaLink

A

u cours des dernières années, les grands feux de forêt en Alberta sont devenus une véritable préoccupation pour la population et les services publics qui l’alimentent en électricité. Les incendies de Fort McMurray en 2016 et de Waterton Lakes en 2017 ont été dévastateurs. Dans le cadre de son plan de durabilité, AltaLink a lancé une série d’initiatives visant à réduire les risques de départ d’incendie depuis ses installations de transmission dans les régions les plus vulnérables. Selon la base de données d’Alberta Wildfire recensant les feux de forêt, les incendies causés par l’industrie des lignes électriques ont connu une augmentation spectaculaire, passant de 64 entre 1996 et 2005 à 850 entre 2006 et 2017. Les incendies provoqués par les lignes électriques dans la zone de protection des forêts de l’Alberta représentent 2,7 % du total des feux de forêt.

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L’intégration d’informations en temps réel dans ses opérations (rapports et alertes météorologiques, direction et vitesse du vent, rapports sur les incendies actifs, etc.) permet de mieux appréhender les situations. L’entreprise prévoit d’installer des stations météorologiques locales dans des endroits stratégiques et les équipes de terrain surveillent en permanence les risques de feux de forêt grâce à la cartographie et à la surveillance active des incendies qu’AltaLink a mises en œuvre. Une autre étape importante du programme de gestion des risques de feux de forêt d’AltaLink est la réduction progressive de la quantité de végétation autour des équipements de transmission. L’augmentation de la fréquence des inspections des lignes et de la végétation permettra de déterminer les zones prioritaires et les équipements à risque élevé afin que les équipes sur le terrain puissent résoudre les problèmes. On prévoit également de moderniser les anciennes lignes de transmission dotées de poteaux de bois, notamment en utilisant des matériaux composites, de l’acier ou de la fibre de verre, en améliorant l’isolation et en remplaçant certaines structures et certains équipements. AltaLink continue à renforcer son plan et ses processus d’atténuation des risques de feux et, dans le même temps, prévoit de partager ses leçons tirées avec les parties prenantes et ses clients afin d’en faire bénéficier davantage de collectivités. Cela passe notamment par une collaboration étroite avec les services d’urgence locaux afin de coordonner les plans d’intervention d’urgence existants. En cas de conditions météorologiques extrêmes et en dernier recours, AltaLink coupera l’alimentation des lignes électriques dans les zones à risque élevé pour prévenir le départ d’un incendie. Les clients en seront informés avant la coupure. On les avisera de l’heure de début et de celle de fin, sous réserve d’amélioration des conditions météorologiques. Le recours à cette mesure aura lieu lorsque certains facteurs particuliers de risque d’incendie seront réunis et que les experts locaux confirmeront que les conditions exigent une coupure de l’alimentation de la ligne électrique pour garantir la sécurité. « Nous continuerons, a déclaré M. Lee, à développer les meilleures pratiques afin d’atténuer les risques de feux de forêt. Cela s’inscrit dans notre engagement vis-à-vis de la sécurité de nos voisins, de nos clients et de l’ensemble du réseau. »


Save the Date Canada Protection Symposium December 1 - 3, 2020 Join us for the 5th Annual Canada Protection Symposium on December 1 - 3, 2020. This annual event will be held at the Hyatt Regency Toronto in Downtown Toronto, Canada. Topics Covered: Incorporating DERs onto the Grid, IEC 61850, Microgrids, Energy Storage, Cybersecurity, Distribution Automation and much more! Come hear more than 20 industry expert speakers and share your utility best practices with peers! Last year we had more than 30 different service utility participants. events.omicronenergy.com/cps

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Restauration de Gypsumville : Des équipes de Manitoba Hydro, Minnesota Power et SaskPower travaillent ensemble à la restauration de Gypsumville.

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Répondre à l’appel lorsque Mère Nature frappe fort Manitoba Hydro réagit à la pire tempête de début d’hiver de son histoire - Par Bruce Owen et Anthonie Koop agent des relations avec les médias et conseiller principal en communications et engagement, Manitoba Hydro

C

e que de nombreux Manitobains prévoyaient comme une Action de Grâce tranquille avec leurs amis et leur famille s’est avéré tout le contraire, avec une des pires tempêtes de neige de début d’hiver de mémoire d’homme frappant la province, causant des dommages au réseau de Manitoba Hydro à une échelle que la compagnie n’avait jamais vue auparavant. Le 10 octobre 2019, une tempête d’hiver persistante et lente a déversé de la neige lourde et humide sur des milliers d’arbres à Winnipeg – la plupart encore épais de feuilles –, cassant de grosses branches comme des cure-dents et détruisant des lignes électriques dans toute la ville. La tempête a persisté pendant deux jours encore, frappant également les zones rurales à l’ouest et au nord de la ville. Des milliers de poteaux en bois se sont cassés sous le stress de la neige mouillée et des vents violents. Des dizaines de pylônes de transmission se sont tordus et se sont effondrés en tas d’acier plié. L’impact a été instantané et d’une portée étendue. Plus de 160 000 abonnés ont été privés d’électricité pendant la tempête, certains plus d’une fois. Pour mettre les choses en perspective, le nombre total d’abonnés de la compagnie d’électricité est de 586 795. Il a fallu deux semaines pour rétablir tous les abonnés touchés et, pour la première fois, Manitoba Hydro a invoqué des accords d’aide mutuelle avec les services publics voisins – SaskPower, Hydro One et Minnesota Power – pour obtenir de l’aide. Il lui faudra encore de nombreuses semaines pour terminer les réparations du système de transmission, récupérer les matériaux et nettoyer les débris. Au plus fort des travaux de restauration, plus de 1 400 employés de Manitoba Hydro – soit environ un tiers des effectifs du service public – ont été

mobilisés pour rétablir l’éclairage. Ce nombre comprenait les équipes de première ligne et le personnel travaillant pour s’assurer que les équipes d’urgence sont correctement approvisionnées, nourries et bénéficient du repos dont elles ont besoin pendant leurs longues journées, souvent passées dans des fossés froids et remplis d’eau. Des entrepreneurs externes et les services publics voisins ont également fourni des engins chenillés, des camions et du personnel essentiel. Si l’ampleur des dégâts subis par le réseau électrique a été sans précédent, la réaction des Manitobains a été toute autre. La grande inondation de la rivière Rouge en 1997 et celle de la rivière Assiniboine en 2011 et 2014 ont fait ressortir le meilleur des Manitobains en aidant les personnes touchées par la fureur de la nature. La tempête de neige d’octobre 2019 n’a pas fait exception à la règle. Mais cette fois, les bénéficiaires d’un soutien communautaire important étaient les équipes de Manitoba Hydro et nos partenaires d’aide mutuelle. Ils ont été accueillis dans de nombreuses communautés avec des repas faits maison, des cartes de remerciement dessinées à la main par des écoliers et un déferlement de vœux et de félicitations sur les médias sociaux. « Ce qui m’a le plus marqué, c’est non seulement l’engagement de notre personnel envers nos clients tout au long de ces deux semaines, mais aussi le nombre de personnes qui se sont mobilisées pour nous aider et nous remercier, même si beaucoup d’entre elles n’avaient toujours pas d’électricité chez elles », a déclaré Jay Grewal, présidente et directrice générale de Manitoba Hydro. Les efforts de communication publique sur le rythme de la restauration sont devenus une opération de réaction rapide 24 heures sur 24.

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Cela comprenait des communiqués de presse quotidiens mettant à jour les interventions du service public en situation de tempête, des mises à jour continues sur le web, la surveillance et la réponse aux clients sur les médias sociaux de façon continue, et la tenue du personnel de Manitoba Hydro informé par le biais de l’intranet du service public et de bulletins spéciaux imprimés. Ces derniers sont distribués aux camps de travail temporaires installés dans les régions de Portage la Prairie et d’Interlake. Des réunions d’information téléphoniques régulières ont également été organisées pour les principaux clients concernés, les municipalités rurales et les communautés des Premières nations. La mobilisation de Manitoba Hydro face à la tempête du weekend l’Action de Grâce a commencé bien avant que la neige ne commence à tomber. Trois jours plus tôt, le lundi 7 octobre, Environnement et changement climatique Canada a publié un avis de temps violent appelant à une chute soudaine de température combinée à un système dépressionnaire du Colorado pour se faufiler à partir des États-Unis, apportant en trois jours de la pluie, de la neige, de la pluie verglaçante et du grésil dans le sud du Manitoba. Pire encore, on s’attendait à ce que le système s’arrête dans le centre du Manitoba ce samedi, ce dimanche ou même ce lundi-là, et qu’il tombe jusqu’à 35 centimètres de neige dans certaines régions.

Le lendemain matin, environ neuf heures avant la tempête, le personnel d’Hydro Winnipeg a été renvoyé chez lui pour se reposer afin d’être disponible toute la nuit. Et alors la tempête a éclaté. La compagnie avait déjà connu de violentes tempêtes, comme en 1996, lorsque des vents de tornade ont emporté 19 tours sur les deux lignes de transmission à haute tension en courant continu de Manitoba Hydro. Cette fois, c’était pire. Lorsque le ciel s’est dégagé deux jours plus tard, une bonne partie du sud du Manitoba était sous une épaisse couverture de neige humide, jusqu’à 34 centimètres à Winnipeg. Bien qu’il neige parfois avant l’Action de Grâce au Manitoba, une tempête de neige de cette ampleur si tôt dans la saison ne s’était jamais produite auparavant.

Des centaines de milliers de Manitobains étaient sans électricité. Le personnel de Manitoba Hydro avait déjà commencé les travaux de restauration, mais ceux-ci avançaient très lentement. Plus de 30 000 arbres ont été endommagés à Winnipeg – bloquant les rues et les ruelles de la ville – et ont été étendus sur des lignes électriques, retardant ainsi la restauration. En dehors de la ville, de nombreuses routes étaient bouchées par des congères pouvant atteindre trois mètres de profondeur, et les chemins devaient être déneigés pour permettre aux véhicules de Manitoba Hydro d’atteindre les lignes coupées et les poteaux - Lundar Camp-10 : Les camps temporaires installés dans les zones les plus touchées par la tempête endommagés. ont accueilli des centaines de travailleurs. Chaque matin, pendant deux semaines, les équipes

Face à ces sombres prévisions, le personnel de Manitoba Hydro a lancé des plans de préparation et d’intervention d’urgence, notamment en dressant des listes de personnel et en confirmant faisaient le plein de carburant et se rendaient sur place pour effectuer les réparations. Lorsque la tempête de la disponibilité neige s’est installée et que les signalements de panne ont afflué, le d’équipements et de matériaux tels que des camions, des camionsservice public a activé les centres d’opérations d’urgence (EOC) dans nacelles, des pelles, des flex tracks, des poteaux, des fils, des toute la province. Ces EOC étaient chargés d’évaluer les dommages, transformateurs et du carburant. d’identifier les besoins en ressources et d’amorcer les interventions. Deux jours plus tard, les prévisions se sont détériorées. Environnement Il faudra plus d’une journée pour évaluer l’ampleur des dégâts. Les et changement climatique Canada a revu à la hausse son régions les plus durement touchées de la province furent les zones avertissement de chute de neige : jusqu’à 75 centimètres de neige rurales au nord et à l’est de Winnipeg. Environ 4 000 poteaux en bois pourraient tomber dans une zone située entre Winnipeg et Brandon, ont été cassés, plus de 100 tours de transmission ont été endommagés de la frontière américaine au nord-est jusqu’au lac Winnipeg. Le vent et près de 1 000 kilomètres de lignes électriques sont tombés en se renforcerait également avec des rafales pouvant atteindre 90 panne. La liste de destruction comprenait environ 100 transformateurs kilomètres à l’heure. L’agence fédérale a émis un avertissement de et 2 000 bras transversaux. Dans certains cas, il a fallu réinstaller plus temps violent pour la moitié inférieure de la province. de 60 poteaux pour rétablir à peine quatre abonnés. Le service public a rapidement dit aux clients touchés de s’attendre à des pannes En raison de la dégradation des prévisions météorologiques, prolongées de plusieurs jours et de trouver refuge dans des hôtels ou Manitoba Hydro a intensifié ses préparatifs en vue de la tempête. chez des amis et des parents. Les plans de gestion des urgences ont été activés et les agences d’urgence de la ville de Winnipeg ont été contactées et informées Quand l’ampleur des travaux de restauration est devenue évidente, des risques potentiels de dommages au réseau de distribution de Manitoba Hydro a également activé son centre de secours corporatif Manitoba Hydro. À Hydro, les équipes de commandement de base en composé de hauts dirigeants et de personnel clé qui assurerait la situation d’urgence ont été identifiées et informées de leurs rôles et liaison avec les EOC régionaux, aidant à acquérir et à coordonner la responsabilités. distribution des ressources nécessaires dans les zones touchées. 22

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Le gouvernement du Manitoba a déclaré un état d’urgence limité pour permettre à la compagnie d’électricité de mettre en œuvre ses accords d’aide mutuelle avec les services publics voisins pour un soutien supplémentaire. En quelques heures, les équipements nécessaires et le personnel de soutien de SaskPower, Hydro One et Minnesota Power sont arrivés au Manitoba, et se sont mis au travail presque immédiatement. Tous ont apporté non seulement des camions et du personnel, mais aussi des équipements de pointe, permettant aux équipages d'accéder aux nombreuses zones non accessibles par des véhicules à roues. Alors que les équipages commençaient à affluer dans les zones rurales, il y avait aussi un besoin urgent de les nourrir et de les loger. Alors que le personnel travaillait de 14 à 16 heures par jour, des logements devaient être fournis à une distance raisonnable pour permettre un repos adéquat, y compris la possibilité de fournir des repas chauds le matin et le soir. Des camps de travail mobiles ont été mis en place pour soutenir les équipes de terrain et les approvisionner en fournitures nécessaires – qu’il s’agisse de chauffe-bottes ou de dentifrice.

Les travaux de réparation du système de transmission se sont poursuivis au cours de la nouvelle année. Sur certaines tours près de Portage La Prairie, les équipes n'ont eu à remplacer que les sections supérieures et dans d'autres endroits, les équipes ont dû construire des fondations et des structures entièrement nouvelles à partir du sol. Le réseau a été rétabli aux normes de redondance complète au début de 2020. Malgré les difficultés qu'elle a causées à tant de personnes, la tempête a fait ressortir le meilleur des Manitobains. Maintenir les lumières allumées pour les abonnés, c'est la première priorité de Manitoba Hydro. Leur soutien et leur patience tout au long de la tempête et dans les jours qui ont suivi ont été un élément essentiel de notre succès.

De même, l'approvisionnement des équipes de première ligne en matériel nécessaire pour effectuer les réparations a constitué un énorme défi. Avec une main-d'œuvre aussi nombreuse engagée dans les travaux de restauration, la consommation de pièces de rechange a été incroyablement rapide. Dès son arrivée dans les magasins centraux, le matériel repartait aussitôt par la même porte. Pour suivre ce « rythme de consommation », Manitoba Hydro a travaillé avec des fournisseurs pour s'approvisionner en articles prioritaires auprès d'autres clients du service public, tandis que les équipes récupéraient tout ce qu'elles pouvaient, expédiant ce qui était utile là où il pouvait être utilisé. « Ce qui a également contribué à ce que nos travaux de restauration se déroulent aussi bien, c'est l'incroyable effort qui s'est produit en coulisses, de la gestion des matériaux et des services de la flotte au personnel de nos bureaux dans toute la province qui s'est assuré que les activités quotidiennes de Manitoba Hydro ne soient pas mises en suspens », a déclaré Mme Grewal. C'était un dur labeur. Dans certains cas, les monteurs de lignes ont dû remettre en place les poteaux cassés dans l'eau et la boue des fossés jusqu'à la poitrine, mais les travaux de restauration ont progressé régulièrement avec de gros blocs d’abonnés rebranchés chaque jour. À mesure que de plus en plus d'abonnés ont été rétablis, l'attention s'est déplacée de la réparation de la grande infrastructure principale vers les lignes de distribution locales. En l'espace d'une semaine, la majorité des consommateurs touchés avaient de nouveau de l'électricité, mais beaucoup étaient encore dans des zones rurales éloignées, dont sept communautés des Premières nations. Pour restaurer temporairement trois de ces communautés, Manitoba Hydro a fait venir par camion et a connecté des génératrices diesel, car il n'était pas possible de réparer immédiatement les lignes dans ces communautés en raison des dégâts importants et des problèmes d'accès causés par les inondations. Le 25 octobre, tous les clients touchés par la tempête étaient complètement remis sur pied. Les équipes de SaskPower, Hydro One et Minnesota Power, qui ont participé aux travaux de restauration depuis le 15 octobre, sont rentrées chez elles et de nombreux employés de Manitoba Hydro ont également repris leurs fonctions habituelles.

Les terrains difficiles et les conditions humides et marécageuses ont nécessité l'utilisation de certains équipements et techniques spéciaux pour réparer ou remplacer les poteaux tombés. Cela comprenait des hélicoptères, des bateaux et des véhicules chenillés et amphibies.

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Il n’y a pas d’éducation comme l’adversité Leçons réglementaires tirées de la crise de la COVID-19 - By Justin Crewson directeur de la politique de transport et de distribution, Association canadienne de l’électricité

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l est rare que je commence par une citation de l’homme politique britannique du XIXe siècle, Benjamin Disraeli. Cependant, étant donné la pandémie de COVID-19, les paroles de Disraeli sont éclairantes.

Le secteur de l’électricité ne devrait pas être, et ne sera pas, le même qu’avant la crise. Le secteur modifiera ses pratiques, ses protocoles et ses perspectives à mesure que nous tirerons des leçons de cette expérience. J’aimerais prendre un moment pour réfléchir à certaines des leçons tirées à ce jour de la crise du coronavirus. Au sein de l’Association canadienne de l’électricité, mes responsabilités comprennent l’examen des affaires réglementaires. C’est dans cette optique que je réfléchirai à la manière dont notre secteur peut travailler avec les organismes de réglementation pour tirer parti des connaissances acquises pendant la pandémie.

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Adapter les processus réglementaires pour valoriser un réseau moderne et résilient Au cours des dernières années, certains milieux ont eu l’impression que le réseau deviendrait bientôt une chose du passé. Il est devenu de plus en plus claire pour moi pendant cette crise que la connexion au réseau est essentielle. C’est une chose dans laquelle il faut investir pendant les bons moments pour qu’elle soit là pendant les moments plus difficiles. Comme une grande partie de la société est passée à l’abri sur place, un réseau stable et fonctionnel s’est avéré essentiel pour permettre à la vie dans la « nouvelle normalité ». Par exemple, il est vrai que, pour la grande majorité de la population, les énergies renouvelables et les technologies de stockage au-delà du compteur ne remplacent pas une connexion au réseau. Elles ne le seront pas non plus dans un avenir prévisible. Elles sont plutôt complémentaires et, dans la plupart des cas, dépendantes d’une connexion au réseau.


Par conséquent, d’un point de vue politique, nous devrions tirer des enseignements de l’expérience de la pandémie et élaborer des mécanismes qui encouragent les investissements qui rendent le réseau plus résilient aux événements du cygne noir (à faible probabilité, mais à impact élevé). Pour ce faire, il faudra adapter les processus réglementaires afin de reconnaître la valeur des investissements dans la résilience. En fait, le National Renewable Energy Laboratory des États-Unis travaille à l’élaboration de mesures quantitatives pour évaluer les investissements dans la résilience du réseau. Nous devons faire la même chose au Canada. De plus, comme c’est le cas en Californie, nous devrions amorcer une conversation sur la façon d’encourager les investissements pour moderniser le réseau afin de mieux intégrer les technologies de l’avenir.

Projets accélérés de protection contre les tempêtes Pendant les saisons des inondations et des incendies dans de nombreuses régions du pays, les pannes d’électricité liées aux conditions météorologiques pourraient aggraver la situation de pandémie. Pour le consommateur quotidien, ce serait en grande partie une nuisance. Mais pour beaucoup, y compris les chaînes d’approvisionnement et les services essentiels de l’économie, cela pourrait être un désastre. Notre secteur atténue ces risques dans le meilleur des cas, mais la crise mondiale donne le sentiment qu’il faut faire davantage pour nous préparer à l’incertitude que l’avenir nous réserve. Cela est particulièrement vrai si l’on considère que le changement climatique accroît la probabilité de phénomènes météorologiques extrêmes, ce qui rapproche les tempêtes de 100 ans du Cygne noir du domaine pévu. L’adaptation au climat et l’atténuation de ses effets entraîneront cependant des coûts supplémentaires par rapport aux pratiques commerciales actuelles, et les gouvernements et les autorités de réglementation doivent s’associer davantage avec l’industrie pour faire face à ces réalités. À cet égard, nous pouvons apprendre des juridictions internationales qui ont

déjà commencé à s’attaquer à ces problèmes. Par exemple, la Florida Public Service Commission (PSC) a décidé d’accélérer l’approbation réglementaire des projets de protection contre les tempêtes afin de préparer nos réseaux le plus rapidement possible au nouveau contexte de risque. Nous devons commencer à en parler.

Encourager les technologies numériques L’ère numérique est arrivée et nous devons l’accepter. Nous devons réexaminer les processus réglementaires dépassés qui détournent les compagnies d’électricité des investissements qu’elles devraient faire. Par exemple, les avantages des services d’informatique en nuage sont plus prononcés que jamais, car une grande partie de notre main-d’œuvre est appelée à travailler à distance. La résilience et l’agilité que ces technologies permettent sont évidentes. Il incombe donc aux organismes de réglementation de revoir les règles qui dissuadent les entreprises d’entrer dans l’ère numérique. Par exemple, l’Illinois Commerce Commission (ICC) fait progresser l’élaboration de règles qui permettraient aux compagnies d’électricité de capitaliser les investissements dans certains services dans le nuage. Cela contribuerait à faire progresser le secteur vers des technologies qui lui permettraient d’être plus efficace dans le meilleur des cas, et plus résistant dans le pire des cas.

Ce sont les leçons que nous tirons de l’adversité qui importent le plus Ces exemples ne sont certainement pas exhaustifs, mais ils représentent quelques domaines préliminaires que notre secteur et les organismes de réglementation devraient examiner au cours des mois et des années à venir. En effet, la situation est très changeante et d’autres questions feront surface. En fin de compte, ce sont les leçons que nous tirons de l’adversité qui importent le plus. Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

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« Le chant du canari » dans la mine de sables bitumineux - Par Jay Wilson directeur de la production et de la gérance, Association canadienne de l’électricité

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eaucoup de choses se sont passées au cours des derniers mois. Au moment où nous écrivons ces lignes, en mai 2020, les Canadiens sont confinés depuis deux mois, afin d’aider à réduire la propagation de la COVID-19 au Canada. Et si la pandémie continue de nourrir toutes les discussions sur l’économie et le développement, elle n’est pas la seule perspective permettant d’envisager les plans du Canada pour sa prospérité future. Quelques semaines seulement avant que la COVID-19 ne monopolise l’actualité, la mine de sables bitumineux de Teck Frontier était au premier plan dans tous les esprits du secteur des ressources énergétiques. Quelques heures à peine après avoir franchi une étape importante des négociations engagées sur le projet, le président et directeur général de Teck Resources Limited, Don Lindsay, a envoyé une lettre publique le 23 février 2020 expliquant qu’il retirait sa demande de réglementation, dans le cadre de l’évaluation environnementale fédérale.

L’avis de retrait de la demande du projet de sables bitumineux de Frontier présenté par Lindsay, s’avéra percutant. Il s’agissait d’un communiqué 26

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d’entreprise inhabituel, car il y présentait des observations subtiles et atemporelles sur le développement des ressources énergétiques au Canada. Comme tout autre ouvrage immatériel, la lettre peut être perçue et interprétée différemment par chaque personne qui la lit. En conséquence, elle a suscité une discussion animée. La direction visionnaire de Lindsay dans sa réflexion peut se résumer dans l’extrait suivant :

« [...] les marchés financiers mondiaux évoluent rapidement, et investisseurs et clients souhaitent de plus en plus que les autorités mettent en place un cadre qui concilie l’exploitation des ressources et le changement climatique, afin de produire les produits les plus propres possibles. Cela n’existe pas encore ici aujourd’hui [...] Les questions relatives aux implications sociétales de l’exploitation énergétique, du changement climatique et des droits des autochtones sont d’une importance capitale pour le Canada, ses provinces et les gouvernements autochtones ».


Cette déclaration est parfaitement exacte; il n’existe pas de cadre canadien permettant aux investisseurs ou aux clients de garantir que les produits soient « propres ». Bien que le mot lui-même soit chargé de toutes sortes de connotations, dans ce contexte, « propre » suggère qu’un produit doit être à la fois respectueux de l’environnement et socialement acceptable à long terme. Il s’agit là d’une requête tout à fait rationnelle de la part des clients et des investisseurs. La valeur d’un produit n’est plus juste définie par son prix. Aujourd’hui plus que jamais, les clients prennent en compte les retombées environnementales et sociales lorsqu’ils estiment le coût total de leur consommation. Le café issu du commerce équitable est un excellent exemple de ce phénomène; de nombreux clients estiment que le café est plus « agréable » lorsqu’ils savent que les agriculteurs et les ouvriers qui le produisent sont traités avec respect. Ces dernières années, les investisseurs ont rattrapé le temps perdu. Les investisseurs institutionnels, en particulier, cherchent véritablement à soutenir les entreprises « propres ». Ils ne se contentent plus de détenir des actions dans des entreprises financièrement rentables, en faisant fi de leurs pratiques sociales et écologiques douteuses. Lorsqu’ils ne vendent pas carrément leurs participations dans ces entreprises, ils votent souvent leurs actions pour appuyer les initiatives des parties prenantes en matière de durabilité. Les aspects des entreprises liés au changement climatique ont fait l’objet d’un examen minutieux ces derniers temps. Ces dernières années, on a assisté à une prolifération de nouveaux outils financiers qui, en fait, limitent les activités des entreprises à forte émission de carbone, tout en stimulant les placements dans les entreprises à faible émission de carbone. Blackrock, le plus grand gestionnaire d’actifs au monde, responsable d’environ sept mille milliards de dollars, a annoncé dans sa lettre annuelle aux actionnaires que « le risque climatique est un risque de placement », et que « chaque gouvernement, entreprise et actionnaire doit faire face au changement climatique ». Les entreprises dans lesquelles BlackRock investit seront de plus en plus assujetties à des obligations de déclaration encore plus rigoureuses, notamment en ce qui concerne l’exposition aux risques climatiques. Les plans visant à opérer dans un monde où les émissions sont limitées, alors que les gouvernements s’efforcent de dépasser leurs engagements de l’accord de Paris pour tenter de limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, seront également pris en compte dans leur équation. Ce n’est pas l’argument moral qui pousse les investisseurs à réclamer des normes plus élevées. Les entreprises qui émettent du CO2 sans modération courent un plus grand risque d’être plus tard sanctionnées par une réglementation visant à limiter ces émissions, et de devoir payer un prix élevé à la fois pour l’entreprise et pour leurs actionnaires. Tout projet qui aliène la communauté locale et ignore ses craintes risque de nuire à sa réputation. Il s’agit là de coûts réels et les investisseurs en sont de plus en plus conscients. Le véritable défi, comme l’a expliqué Lindsay, est de mettre en place un cadre permettant de concilier l’impératif d’exploitation avec la nécessité de produire de manière écologique et socialement juste. La question ne se pose pas seulement pour les projets de sables bitumineux de l’Alberta : elle concerne toutes les exploitations au Canada et ses répercussions se feront sentir partout.

Hormis ces deux secteurs – électricité et industrie lourde – les émissions de tous les autres secteurs ont stagné ou augmenté. Le secteur de l’électricité au Canada est l’un des secteurs les plus propres, les plus socialement responsables et les moins émetteurs de carbone au monde. En outre, toute démarche crédible permettant au Canada d’atteindre un niveau d’émissions nettes de carbone nul passe par un secteur de l’électricité dynamique. Sans une expansion substantielle du rôle de l’électricité propre dans la vie des Canadiens, il n’y a aucun moyen de décarboner le reste de l’économie à l’échelle. Ce n’est un secret pour personne. La question a été débattue ouvertement et vérifiée de manière indépendante. Sachant cela, on pourrait justifier le fait de penser que la construction de grands projets d’électricité à faible émission de carbone serait encouragée, tout en imposant des obligations de diligence habituelle. Il est clair que sans ces projets, la décarbonation de l’économie échouera avant même d’avoir commencé. Toutefois, ce n’est pas le cas. Comme Lindsay l’a mentionné, il n’existe pas de cadre politique au Canada pour satisfaire les besoins d’exploitation avec une obligation de décarboner– même si l’exploitation est nécessaire pour décarboner. Les investisseurs et les clients demandent ce cadre en vue de garantir que propre veut bien dire propre, et que les règles ne changeront pas aux prochaines élections. C’est pourquoi le raisonnement exposé dans la lettre transcende la mine de Frontier. Peut-être que si ce cadre existait, ce projet aurait pu satisfaire les investisseurs et les clients, et le projet de 20 milliards de dollars aurait alors pu aboutir. Quoi qu’il en soit, la lutte contre le changement climatique passe par des solutions très simples – quoique pas nécessairement faciles – pour réduire rapidement les émissions de carbone. L’ingénierie nécessaire pour y parvenir est simple. Obtenir l’appui des personnes qui risquent de voir leur vie changer en conséquence ne l’est pas. Au cœur de chaque problème écologique se trouve un problème on ne peut plus humain. Comment allons-nous nous organiser pour réaliser les changements que nous souhaitons voir dans notre monde? Pouvonsnous nous organiser de manière à renforcer la confiance dans le procédé, et ainsi mettre en place les systèmes qu’il nous faut pour nous protéger contre les pires effets du changement climatique? Et pouvons-nous le faire d’une manière qui non seulement permette, mais aussi encourage, une exploitation intelligente et les avantages sociaux et économiques qu’elle procure aux Canadiens? Les répercussions de la COVID-19 sur l’économie depuis mars rendent cette question encore plus urgente. Nombreux sont celles et ceux qui appellent à une « reprise propre » qui accélérera la transition vers une économie à faible émission de carbone. Des centaines de grands projets devront être construits pour appuyer ces ambitions. Si le Canada veut un avenir prospère et faible en carbone, nous devons trouver un moyen d’obtenir dès aujourd’hui l’appui des gouvernements, des investisseurs et de tous les Canadiens pour ces projets.

Ce qui nous amène à une autre question : toute exploitation peut-elle être considérée comme propre? Entre 2005 et 2018, le secteur de l’électricité a réduit ses émissions de carbone de 46 %, soit quatre fois plus que le secteur de pointe qui le suit.

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Je frissonne encore aujourd’hui en pensant à ce cri. La scène qui a suivi était tout aussi horrible; des travailleurs et des ambulanciers paniqués ont dégagé la scène, puis une enquête policière a été menée pour s’assurer qu’aucune activité criminelle n’était en cours. Heureusement, le travailleur n’a pas perdu son bras, mais il va sans dire que ce fut un réveil majeur pour l’équipe.

Engagements de l’ACÉ Pensez à ce qui est arrivé à mon collègue : à un an de la retraite et si près de voir son avenir changé en un clin d’œil. Vous pouvez enregistrer cela comme une blessure et l’ajouter à vos indicateurs clés, mais comment mesurer le reste de l’impact sur toute une vie? Selon la définition de l’Institut Campbell, les indicateurs de retard en matière de sécurité sont des mesures réactives qui ne suivent que les résultats négatifs, comme une blessure, une fois qu’elle s’est déjà produite. Cela signifie qu’un accident s’est déjà produit avant la mise en place de mesures préventives. Les indicateurs avancés de sécurité sont des mesures proactives pour les efforts de prévention et peuvent être observés et enregistrés avant une blessure. Ces mesures de sécurité peuvent être décrites comme des engagements de haut niveau en matière de santé et de sécurité, de culture et de comportement de sécurité, et des mesures de formation.

Au-delà des statistiques :

la nouvelle voie vers la santé et la sécurité au travail dans l’industrie canadienne de l’électricité - Par Kerri Fournier gestionnaire, SST et programmes standard, Association canadienne de l’électricité

Expérience personnelle

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ien que je travaille dans le domaine de la santé et de la sécurité depuis près de dix ans, je n’oublierai jamais la première fois que j’ai été témoin d’un accident grave au travail. Il s’agissait d’un ancien collègue; un homme âgé, à un an de la retraite, en train de réparer une machine d’ensachage de nourriture qui fonctionnait mal. En diagnostiquant le problème, il a déclenché un capteur qui a fait qu’un piston s’est enclenché et a coincé son bras entre celui-ci et la paroi intérieure de la machine. Il a crié à l’aide. Heureusement, un autre travailleur se trouvait à proximité qui a désengagé le piston et libéré son bras écrasé.

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Le comité de la santé et de la sécurité au travail (SST) de l’Association canadienne de l’électricité (ACÉ) apprécie la valeur des mesures préventives. Il s’est engagé à ajouter des indicateurs avancés à ses propres mesures de production de rapports afin de s’assurer que les services publics qu’il représente assurent en fin de compte la sécurité de leurs équipes avant qu’un incident ou une blessure ne survienne. Afin de s’assurer que les meilleurs indicateurs avancés pour l’industrie de l’électricité au Canada sont conçus, le comité SST a chargé un consultant expert d’identifier les indicateurs avancés les plus appropriés et les plus efficaces pour fournir le meilleur résultat. Outre les indicateurs avancés, le comité SST comprend que la normalisation est la clé du succès de tout système de gestion de la SST. C’est pourquoi il s’est également engagé à réaliser une analyse des lacunes de la norme ISO45001 pour ses entreprises respectives afin de les comparer et de démontrer comment elles répondent à la norme de système de gestion de la SST. Le comité serait alors mieux placé pour soutenir l’industrie par des conseils et le partage des pratiques exemplaires qui sont ciblés sur les domaines où une attention supplémentaire dans le développement des systèmes de gestion de la SST des membres pourrait être nécessaire. Les membres de l’ACÉ reconnaissent également l’importance de la sécurité pour leurs sous-traitants. Ils reconnaissent que les ces derniers sont tout aussi importants que les employés, qu’ils font partie de l’équipe et qu’ils doivent être protégés et traités sur un pied d’égalité dans le système de gestion de la SST. En ce moment, des mesures sont en cours d’identification et un groupe de travail de l’ACÉ a été créé pour examiner uniquement les sous-traitants et l’ensemble unique de défis qu’ils posent en matière de sécurité.

Perspectives d’avenir Le comité SST de l’ACÉ est le chef de file des mesures de santé et de sécurité dans l’industrie canadienne de l’électricité. Cela se traduit par leur engagement quotidien, leur détermination et leur volonté de continuer d’être à la fine pointe de la santé et de la sécurité de leurs équipes. Nous attendons avec impatience le jour où les blessures ne seront plus une mesure de succès ou d’échec, mais plutôt une culture de la sécurité qui favorise tous les aspects du lieu de travail.


30 ans à peine :

Transformation d’un bien patrimonial en générateur d’électricité de demain - Par Daniel Jurijew vice-président, relations gouvernementales et extérieures, Capital Power

N

otre monde change à un rythme effréné. De l’électrification de notre économie à la nécessité urgente de lutter contre le changement climatique, l’industrie de l’énergie est au premier plan de ces défis mondiaux complexes. Chez Capital Power, nous poursuivons avec passion un certain nombre d’initiatives et d’innovations sur l’ensemble de notre flotte afin de fournir une énergie durable à faible émission de carbone pour les générations à venir. En tant qu’entreprise albertaine, nous sommes fiers d’investir dans notre centrale électrique de Genesee et d’y développer des initiatives de transformation de classe mondiale. Située à l’ouest d’Edmonton, notre installation de Genesee se compose de trois unités de production qui fournissent plus de 1 300 MW de production de base fiable pour les Albertains. Si cette installation a récemment célébré son 30e anniversaire d’activité en 2019, elle aurait tout aussi bien pu célébrer son avenir prometteur. Construite à l’origine comme une centrale électrique au charbon, Genesee subit aujourd’hui une transformation importante pour optimiser son rendement, permettre la flexibilité du combustible et soutenir le développement et l’application de la technologie de conversion du carbone. En 2016, Capital Power a lancé son programme d’amélioration du rendement Genesee Performance Standard (GPS), d’une durée de cinq ans et doté d’un budget de 45 millions de dollars, qui vise une réduction de 12 % des émissions de carbone d’ici 2021. En plus de ce programme, d’importants travaux de modernisation des turbines entrepris en 2019 nous ont permis d’atteindre plus tôt que prévu ces objectifs de réduction des émissions. L’année dernière, nous avons également annoncé un projet de bicarburant de 70 millions de dollars. À l’issue de ce projet, les trois unités de Genesee seront transformées pour avoir une capacité à double combustible complète, avec une flexibilité en temps réel permettant d’utiliser jusqu’à 100 % de gaz naturel ou de charbon, ou un mélange des deux, selon les conditions du marché, jusqu’à ce que nous éliminions le charbon d’ici 2029. Cette flexibilité permettra de réduire encore davantage les émissions.

Capital Power prévoit également de construire le Genesee Carbon Conversion Centre (GC3), qui sera la première installation de production de nanotubes de carbone à l’échelle commerciale au monde. Le GC3 utilisera les émissions de l’installation Genesee parallèlement à la technologie C2CNT, une solution de conversion du carbone qui transforme les émissions en nanotubes de carbone. Les nanotubes de carbone sont un produit conducteur de grande valeur qui peut être utilisé comme additif pour augmenter considérablement la résistance de matériaux tels que le béton, l’acier et l’aluminium. Sous réserve de l’obtention des permis et des approbations nécessaires, le début de la construction est actuellement prévu pour la fin de cette année. L’installation aura une capacité de production initiale d’environ 2 500 tonnes de nanotubes de carbone par an. Les principaux avantages : ces 2 500 tonnes de nanotubes de carbone seraient produites à partir de 10 000 tonnes de dioxyde de carbone captées dans nos gaz de combustion, tandis que l’utilisation de ces nanotubes de carbone dans les processus industriels en aval, comme la production de ciment, réduirait la quantité d’intrants et d’énergie nécessaires et entraînerait des réductions supplémentaires des émissions de dioxyde de carbone. Faire avancer cette liste de projets de transformation dans notre centrale de Genesee, ce n’est qu’une des façons dont Capital Power innove pour fournir une production d’électricité à faible émission de carbone et offrir une Énergie responsable pour l’avenir. Nous nous sommes engagés à créer des solutions électriques fiables, rentables et innovantes afin de créer une valeur à long terme pour les générations à venir.

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Prendre le virage

de la diversité et de l’inclusion en milieu de travail - Par Channa S. Perera vice-président, développement des politiques, Association canadienne de l’électricité

Réflexions personnelles

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ui, je suis nouveau dans le discours organisationnel sur la diversité et l’inclusion. Mais en tant que membre d’une minorité visible ayant immigré au Canada il y a un peu plus de 30 ans, j’ai eu l’occasion de vivre les défis liés à ces questions, tant de l’extérieur (en tant que monsieur Tout-leMonde ayant grandi dans la banlieue de Toronto et d’Ottawa) que de l’intérieur (en tant que cadre supérieur de l’Association canadienne de l’électricité). Je suis tout à fait conscient de ce que signifie se sentir inclus ou exclu. Je suis sûr que je ne suis pas le seul, et peut-être que beaucoup d’entre vous peuvent aussi s’identifier à cette question à travers leurs propres expériences de vie. Si nous avons fait de grands progrès au fil des ans en matière de diversité et d’inclusion, nous avons encore beaucoup à accomplir en tant qu’organisations, en tant qu’industries, en tant que pays et en tant que monde pour créer une société juste et équitable pour tous.

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Ne vous y trompez pas, nos efforts collectifs finiront par concrétiser cette vision. J’ai eu le privilège de travailler dans le secteur de l’énergie au cours des deux dernières décennies et de franchir de nombreuses barrières, dont certaines ont été facilitées par des collègues et des cadres qui m’ont soutenu et m’ont vu au-delà de ma race, mon ethnicité, mon style de pensée, etc. Ce niveau d’acceptation et de soutien est, à mon avis, fondamental pour aborder la diversité et l’inclusion de manière significative et mettre en place des organisations pour la réussite future. En fait, des études empiriques ont montré qu’il existe une corrélation directe entre la diversité de genre et la diversité ethnique, et la rentabilité et la création de valeur des entreprises.


Définir les concepts et le défi

Faire progresser la diversité et l’inclusion reste un défi, car tout le monde n’apprécie pas pleinement les nuances qui entourent la création d’un environnement de travail hétérogène. Il s’agit de concepts vastes et complexes qui doivent être acceptés par de nombreuses personnes au sein d’une organisation. La diversité touche à de nombreux traits individuels tels que le genre, l’origine ethnique, la race, l’âge, l’orientation sexuelle, la religion et l’état civil, pour n’en nommer que quelques-uns. Le concept d’inclusion consiste à tirer parti de la diversité pour promouvoir un milieu de travail équitable et juste grâce à un changement fondamental dans la culture et les valeurs d’une organisation. Le défi pour les dirigeants consiste à intégrer et à exploiter ces concepts afin de positionner stratégiquement leurs organisations pour leur réussite future au sein d’un milieu de travail en constante évolution. Bien qu’il n’existe pas d’approche homogène pour aborder ces questions, toutes les organisations tournées vers l’avenir devraient commencer par investir dans les éléments fondamentaux, notamment l’élaboration et la mise en œuvre d’un cadre stratégique clair pour susciter un changement significatif. L’intégration de la diversité et de l’inclusion dans les organisations n’est pas différente des autres questions relatives aux entreprises, telles que la santé et la sécurité au travail et la durabilité. Comme c’est le cas pour ces dernières questions depuis plusieurs décennies, nous devons normaliser les conversations sur la diversité et l’inclusion. En plus d’inclure ces questions dans les stratégies et les opérations organisationnelles, tous les membres de l’organisation devraient intégrer le « discours » et les « moments » sur la diversité et l’inclusion dans leur travail quotidien et leurs interactions les uns avec les autres. Plus nous normaliserons ces conversations, plus il sera facile de susciter un changement de culture et de passer à un paradigme de travail plus diversifié et plus inclusif.

Bien que le secteur progresse pas à pas pour attirer, retenir et promouvoir des employés de différents horizons, il reste des lacunes à combler, qu’il s’agisse de mettre en œuvre des stratégies d’entreprise globales ou d’attirer des talents diversifiés tout au long de la chaîne de valeur organisationnelle. Il sera essentiel d’attirer des travailleurs qualifiés et d’accélérer cette transition vers une main-d’œuvre diversifiée et inclusive, car le secteur vit une innovation technologique rapide et une transformation de ses modèles d’entreprise. Le comité des ressources humaines de l’ACÉ, composé des cadres supérieurs des ressources humaines de l’industrie, travaille déjà collectivement pour combler ces lacunes en comparant leurs approches, en partageant les pratiques exemplaires et en développant des outils liés à la diversité et à l’inclusion. Plusieurs de ces entreprises ont également adhéré à diverses initiatives externes, notamment l’Accord de leadership sur la diversité des genres de Ressources humaines, industrie électrique du Canada (RHIEC), et l’initiative Parité d’ici 30 (équité salariale, parité au sein des échelons supérieurs et égalité des chances) du gouvernement fédéral. En tant que porte-parole de l’électricité au Canada, l’ACÉ est déterminée à faire avancer ce programme dans les mois et les années à venir. L’ACÉ s’est également engagée à l’égard des deux initiatives externes susmentionnées et nous nous réjouissons de poursuivre les stratégies et les mesures visant à atteindre nos objectifs en matière de diversité et d’inclusion.

Notre avenir collectif Pendant ce cheminement, rappelons-nous que la diversité n’est pas une question de cases à cocher. Il s’agit de changer les attitudes et les façons de faire, de respecter les différentes perspectives, et de créer une société juste et équitable. C’est à notre portée et ensemble, nous pouvons y parvenir. Donnons-nous la main pour créer un avenir meilleur pour les générations à venir.

Le parcours du secteur de l’électricité

Le secteur canadien de l’électricité, comme de nombreux autres secteurs économiques au Canada, a déjà entamé son cheminement vers la diversité et l’inclusion. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire et y parvenir n’est pas sans difficultés. Chaque compagnie d’électricité travaille dans des territoires de service différents, avec des caractéristiques démographiques différentes.

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Utilities Kingston s’est associé à l’organisation Women of Powerline Technicians (Women of PLT) pour promouvoir la diversité des sexes dans le métier. Cette organisation nationale à but non lucratif s’est engagée à accroître la représentation des femmes dans les métiers et les rôles techniques au sein du secteur de l’électricité au Canada. « Notre vision est de veiller à ce que chaque sexe soit représenté dans chaque équipe d’opérations de distribution », déclare Lana Norton, directrice exécutive et fondatrice de Women of Powerline Technicians. « Ce partenariat est un excellent moyen pour Utilities Kingston de promouvoir la diversité, l’inclusion et l’égalité dans les métiers. C’est pourquoi nous sommes fiers d’être un partenaire de l’organisation Women of Powerline Technicians », déclare Jim Keech, président et directeur général de Utilities Kingston. Ce partenariat comprenait une bourse de 1 000 dollars pour un(e) étudiant(e) dans un programme reconnu de diplôme post-secondaire de technicien/technicienne de lignes électriques. Cette bourse était ouverte à tout étudiant(e), quel que soit son sexe, inscrit dans un programme de technicien/technicienne de ligne électrique à plein temps dans la province de l’Ontario. Chloe Smith, étudiante de deuxième année dans le programme de technicienne en lignes électriques au Collège Algonquin, a reçu la bourse en 2019.

Utilities Kingston s’associe avec Women of Powerline Technicians to promote diversity, inclusion and equality in the trades

Elle dit qu’il y a très peu de femmes dans le programme et, bien que les étudiants et les enseignants de son programme soient inclusifs et accueillants, l’un des défis qu’elle doit relever relève du fait que les gens sous-estiment parfois sa capacité à soulever et à rassembler le bon équipement. « La capacité à travailler dans n’importe quel métier ne dépend pas de votre sexe, mais de la possession des compétences et des connaissances, et de la démonstration de pratiques de travail sûres pour contribuer pleinement au succès d’une organisation. J’espère qu’un plus grand nombre de femmes choisiront le métier de technicienne de lignes électriques. Le fait d’inclure davantage de femmes dans un domaine dominé par les hommes donnera une perspective unique et différente par rapport aux métiers », déclare Chloe.

- Par Katie McNichols conseillère en ressources humaines, Utilities Kingston

L

e fait d’employer et de soutenir une équipe diversifiée est un élément important pour créer une main-d’œuvre inclusive et engagée. On sait qu’une base d’employés diversifiée apporte de nombreux avantages à une entreprise, notamment un vaste réservoir de talents et de compétences, l’innovation par le biais de différents points de vue, l’amélioration du rendement et le développement global de la communauté. Bien qu’il existe de nombreuses façons de définir la diversité – comme la race, le sexe, l’orientation sexuelle, le handicap, et plus encore – cet article se concentre sur l’amélioration de l’écart entre les sexes qui se manifeste dans les métiers spécialisés. Selon Ressources humaines, industrie électrique du Canada (RHIEC), les femmes dans les métiers et les rôles techniques ne représentent que sept pour cent de la main-d’œuvre, tandis que les techniciennes de lignes électriques représentent moins de cinq pour cent des postes de métier disponibles à l’échelle nationale. 32

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Chloe Smith (à gauche), étudiante en deuxième année du programme de technicienne en lignes électriques au Collège Algonquin, a reçu la bourse de Lana Norton, directrice exécutive et fondatrice de Women of Powerline Technicians.

Pour plus de renseignements sur Women of PLT, ou pour devenir partenaire, visitez https://womenofplt.com


Projet autochtone

de bioénergie unique en son genre à produire une énergie plus propre et de bénéfices économiques - Par Joel Cherry consultant en médias et enjeux, SaskPower

A

près près de dix ans de préparation, les activités de construction du centre de bioénergie du Meadow Lake Tribal Council (MLTC), entièrement détenu par des Premières Nations, ont commencé. En octobre 2019, le MLTC et SaskPower ont signé un contrat d’achat d’électricité pour une énergie neutre en carbone allant jusqu’à huit mégawatts, soit suffisamment d’électricité de base pour alimenter plus de 5 000 foyers en Saskatchewan. La centrale bioénergétique est en cours de construction au sein de la seule scierie canadienne appartenant intégralement à des autochtones : le site de NorSask du MLTC, situé près de Meadow Lake en Saskatchewan. L’énergie sera produite sur place par la combustion de déchets de bois résiduels tels que l’écorce, la sciure et les copeaux de rabotage. Cette approche neutre en carbone de la production d’électricité améliorera grandement la qualité de l’air pour les résidents de la région grâce à la réduction des fumées produites et des autres émissions nocives. Au total, la centrale devrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus d’un million de tonnes sur 25 ans. Selon Mike Marsh, président et directeur général de SaskPower : « Le projet de bioénergie du MLTC est une étape importante qui nous permet de renforcer nos relations et notre collaboration avec les Premières Nations de la Saskatchewan. SaskPower s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005. Ce projet constituera une autre option de production à faible émission de carbone pour nous aider à atteindre cet objectif et à garantir un meilleur avenir pour tous. » En plus de fournir de l’électricité de base à faible émission de carbone au réseau provincial de la Saskatchewan, la centrale bioénergétique augmentera les perspectives économiques des neuf Premières Nations composant le MLTC, à savoir : la nation dénée de Birch Narrows, la nation dénée de Buffalo River, la nation crie de Canoe Lake, la nation dénée de Clearwater River, la Première Nation de English River, la Première Nation de Flying Dust, la Première Nation de Makwa Sahgaiehcan, la nation crie de Ministikwan Lake et la Première Nation de Waterhen Lake. Les recettes serviront également à financer des programmes et des services essentiels dans ces collectivités.

Le chef tribal de MLTC, Richard Ben, a déclaré : « Je tiens à saluer le leadership et le travail acharné des neuf chefs de Premières Nations du MLTC, ainsi qu’à souligner la contribution et le partenariat à long terme entre le MLTC et SaskPower. Ce projet permet aux collectivités du MLTC de continuer à accroître leur participation à l’économie de la Saskatchewan et il encourage un investissement plus important dans les infrastructures communautaires fondamentales, le logement, les projets concernant la santé et l’éducation, et les programmes destinés à nos jeunes et à nos aînés. » Le projet a pu être concrétisé en partie grâce à un investissement important de la part du gouvernement du Canada. Des fonds fédéraux s’élevant à 52,5 millions de dollars pourront être consacrés à ce projet dans le cadre du plan d’infrastructure Investir dans le Canada, et 250 000 dollars supplémentaires seront fournis par le Programme fédéral de préparation des collectivités aux possibilités économiques. Ces fonds figurent parmi les plus importants investissements fédéraux dans la production d’électricité en Saskatchewan au cours des dernières années.

Sur la photo, de gauche à droite : Jeremy Harrison, ministre du développement du commerce et des exports; Ronald Mitsuing, chef de la Première Nation de Makwa Sahgaiehcan; Richard Ben, chef tribal de Meadow Lake; Jeremy Norman, chef de la Première Nation de Flying Dust; Mike Marsh, président et directeur général de SaskPower; et l’aînée Sylvia Bekkattla.

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Faire de l’électricité un sujet d’actualité - Par Myra Beamanagente des médias et des affaires publiques, Hydro Ottawa

J

e ne sais pas si vous êtes comme moi, mais j’ai souvent du mal à me rappeler de ce que j’ai mangé la veille au soir. Du réveil au coucher, nous sommes bombardés de notifications sur nos téléphones intelligents et ordinateurs portables - avec des messages publicitaires, des rappels, des mises à jour sociales, des factures et bien d’autres choses encore. À une époque de surabondance d’information, pour laquelle beaucoup utilisent le terme « infobésité », c’est un défi de rester concentré et de se souvenir ne serait-ce que d’une fraction des informations que nous voyons chaque jour. Comment les services publics peuvent-ils surmonter ce défi? La répétition, la répétition, la répétition. La personne moyenne a besoin d’entendre un message au moins trois fois avant qu’il ne reste vraiment dans son esprit. En fait, certaines études indiquent que six à vingt fois est l’idéal. Du point de vue du marketing de contenu, c’est une réalité importante dont il faut tenir compte pour les organisations qui veulent rester au sommet de l’actualité. 34 Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

Pour les services publics, un contenu pertinent, créatif et cohérent est crucial. Afin d’élever la marque, ils doivent développer un contenu qui raconte aux clients une histoire au-delà de leur facture mensuelle - un message plutôt ennuyeux qu’on leur rappelle constamment. Pour contrecarrer la négativité potentielle qui peut accompagner une facturation périodique, il faut un équilibre entre les contenus alternatifs - et mémorables - pour aider les clients à réaliser la valeur de leur service. Si un contenu ponctuel de base et des campagnes à court terme sont efficaces, les organisations doivent aller plus loin pour se démarquer du bruit. Au niveau fondamental, c’est là qu’interviennent les thèmes de contenu. L’exploitation d’un thème de contenu trimestriel ou mensuel permet aux services publics non seulement d’aligner le contenu sur les objectifs commerciaux, mais aussi d’unifier les messages de l’entreprise. Avec une campagne et un calendrier planifiés pour partager un thème particulier, cela ouvre la possibilité pour le thème d’avoir une variété de points de contact et de pollinisation croisée, fournissant ainsi la répétition nécessaire pour le rendre mémorable.


Il donne aux clients un récit qu’ils verront à travers tout ce qu’ils reçoivent de l’entreprise - y compris la facture (p. ex., messages et graphiques sur la facture). Un avantage supplémentaire est que la création d’un riche ensemble de contenus développera également une autorité en matière d’optimisation pour les moteurs de recherche sur les thèmes abordés. Une fois que certains thèmes de contenu sont établis, il est important de trouver un format créatif pour transmettre le message de manière unique. Dans le cas d’Hydro Ottawa, nous avons notamment décidé d’adopter un format de baladodiffusion pour susciter une conversation avec notre public. Nous avons également essayé d’utiliser des drones pour obtenir un point de vue unique et programmer des orateurs intelligents. Afin de renforcer la portée d’un message thématique, une stratégie multi-canaux est nécessaire. Il est important d’envisager les canaux les plus appropriés pour partager chaque élément de contenu et de personnaliser le message en fonction du support et des différents publics cibles. Il est également important de tenir compte de l’actualité et de la manière dont les gens modifient leurs habitudes de recherche sur les médias sociaux et sur le web, et la voix pour rendre le contenu facile à trouver, accessible et pertinent. Plus les compagnies d’électricité pourront partager le contenu thématique de manière égale sur les canaux numériques et non numériques, plus le contenu restera dans la mémoire des gens. Mais, comme on dit, les faits parlent d’eux-mêmes : un élément crucial à appliquer à toute nouvelle initiative de marketing de contenu consiste à trouver un moyen de suivre l’engagement grâce à un outil de suivi du rendement. Les données mensuelles permettent à notre entreprise de déterminer l’efficacité de ses canaux et de ses campagnes.

L’adoption d’une stratégie de contenu thématique est une chose dans laquelle Hydro Ottawa s’est penchée. Grâce à l’alignement de nos messages sur presque tous nos canaux, nous augmentons considérablement notre empreinte pour la diffusion d’un message particulier. Par exemple, en utilisant simplement le bulletin d’information électronique d’Hydro Ottawa, qui est envoyé à plus de 180 000 clients, et le compte Twitter qui compte plus de 38 000 adeptes, nous sommes en mesure de toucher une grande partie des clients avec un contenu thématique dans différents formats. L’utilisation de thèmes pour guider notre contenu n’aide pas seulement nos clients à recevoir des messages unifiés, elle fournit également une boussole pour tout le développement de notre contenu à l’avenir. Le premier thème trimestriel d’Hydro Ottawa pour 2020 était « En coulisses », et mettait en valeur le côté humain de l’entreprise. Ce message est diffusé sur notre site web, la baladodiffusion ThinkEnergy, le blogue, l’infolettre électronique Energy Talks et les comptes de médias sociaux se sont avérés très efficaces pour chaque canal. Un succès notable est que, avec la montée de la crise de la COVID-19, nous avons pu faire le lien entre ce thème et l’actualité pour demeurer pertinents. Ces efforts se sont traduits par des taux d’ouverture de plus de 50 % et des taux de clics de 10 % sur toutes les campagnes de marketing par courriel (bien au-dessus des références du secteur), un public plus engagé et un sentiment général positif pour toutes les campagnes de médias sociaux. Suivez-nous sur Twitter pour voir le contenu d’Hydro Ottawa pour le reste de l’année.

DISTRIBUTION

TRANSMISSION

FIBER OPTICS

INSPECTION SERVICES

The Quality You Trust. The Innovation You Need. www.preformed.ca Association candienne de l'électricité - le réseau 2020 | transformation

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Des voisins qui aident leurs voisins - Par Joelle Lancaster analyste de la fiabilité, Association canadienne de l’électricité

D

epuis plus d’un siècle, les monteurs de lignes travaillent avec acharnement pour construire et entretenir les lignes électriques qui permettent aux Canadiens d’avoir accès à une électricité fiable, abordable et propre. L’augmentation de la fréquence, de l’intensité et de la durée des phénomènes météorologiques violents a accru l’importance des monteurs de lignes pour assurer un approvisionnement régulier en électricité aux Canadiens. Ce travail ne s’arrête pas aux limites du territoire desservi par un monteur de lignes. Les accords d’assistance mutuelle sont des engagements entre divers services publics dans le cadre desquels leurs monteurs de lignes respectifs s’entraident en cas de phénomènes météorologiques violents afin de contribuer à rétablir l’électricité pour les consommateurs d’énergie dans toute l’Amérique du Nord. Lors d’une tempête hivernale particulièrement violente qui a frappé les habitants du Manitoba durant l’Action de grâce canadienne de 2019, des monteurs de lignes et du matériel sont arrivés de la Saskatchewan, de l’Ontario et même du Minnesota pour aider à rétablir le courant.

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Les conditions météorologiques défavorables peuvent mettre au défi des effectifs de toute taille, et l’assistance mutuelle peut être aussi vaste qu’une intervention multinationale impliquant des centaines de monteurs de lignes électriques ou aussi petite qu’une seule équipe de camionneurs pour aider à rétablir le courant dans une ville voisine. Contrairement à l’Ontario, qui compte plus de 60 compagnies de distribution fournissant de l’électricité à la province, la plupart n’ont qu’une seule ou une poignée de compagnies d’électricité. Les tempêtes ne limitent pas les dégâts qu’elles causent à un seul territoire de service. Et tout comme elles demandent à un voisin de les aider à nettoyer leur cour après le passage d’une tempête, les compagnies de distribution font de même, en faisant appel à des renforts pour réparer les dégâts causés par la tempête. Le programme Ontario Mutual Assistance Group (OnMAG), piloté par l’Association canadienne de l’électricité, réunit les voisins afin de gérer le mieux possible les équipes et les ressources dans tout l’Ontario et d’apporter de l’aide aux services publics en détresse. Le programme fournit un point de contact unique pour les services publics qui demandent de l’aide, un système d’appel permettant de mettre en relation les services publics qui ont besoin d’aide dans toute la province. OnMAG s’appuie sur le Canadian Mutual Assistance Group, un comité national de services publics qui supervise l’accord national d’assistance mutuelle et partage les pratiques exemplaires, telles que la reprise après une tempête et les pratiques de socialisation organisationnelle, et s’intéresse à la composition unique de l’écosystème de distribution d’électricité de l’Ontario. Les services publics signataires de l’accord d’assistance mutuelle de l’Ontario renforcent leurs partenariats et contribuent à garantir que les monteurs de lignes continuent à tendre la main pendant les périodes d’obscurité et à se mettre en lien avec les voisins dans le besoin pour rétablir le courant dans le cadre d’une approche coordonnée à l’échelle de la province.


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Remerciements

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’ACÉ exprime sa plus profonde gratitude aux auteurs de cette publication, plus particulièrement à ses membres de tout le pays qui ont investi temps et ressources pour partager leurs histoires, leurs initiatives en matière d’innovation transformationnelle et leurs perspectives sur les répercussions actuelles et futures de la COVID-19 sur le secteur de l’électricité. Nous remercions Nora M. Duke de Fortis Inc., Daniel Jurijew de Capital Power, Amanda Sadleir d’AltaLink, Natosha Lipinski de SaskPower, Paul Choi d’Ontario Power Generation, Lori Gariepy d’Alectra Utilities, Bruce Owen de Manitoba Hydro, Katie McNichols de Utilities Kingston, Julia Perkins d’ENMAX, et Myra Beaman de Hydro Ottawa. Nous reconnaissons également les contributions du personnel de l’ACÉ, en particulier notre président-directeur général, Francis Bradley; le vice-président de l'élaboration des politiques, Channa Perera; le directeur de la politique du transport et de la distribution, Justin Crewson; le directeur des enjeux nouveaux, Stephen Koch; le directeur de la production et de la gérance, Jay Wilson; la gestionnaire des programmes de SST et de normes, Kerri Fournier; le gestionnaire de la politique de transport et de distribution, Alex Kent; la conseillère principale en changement climatique et énergie propre, Shahrzad Simab; et l’analyste de fiabilité, Joelle Lancaster.

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Nous remercions spécialement Sarah Robinson, Patrick Farley et Rewa Mourad pour la production de « Le Réseau 2020 : numéro sur la transformation ». Enfin, l’ACÉ tient à exprimer sa sincère gratitude aux organisations suivantes pour avoir commandité cette publication :

Pour de plus amples renseignements, visitez electricite.ca ou écrivez à Rewa Mourad à mourad@electricity.ca


À LIRE MAINTENANT!

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Rapport annuel sur l’électricité durable 2019

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Le présent rapport quantifie et analyse le rendement des membres de l’Association canadienne de l’électricité (ACÉ) – en fonction d’une gamme de mesures organisées selon cinq piliers – pour l’année civile 2018 et au moins les trois années précédentes. Il décrit l’appui de l’ACÉ à la poursuite de la durabilité par ses membres et comprend des études de cas illustrant les efforts particuliers déployés par les membres pour atteindre cet objectif.

TÉLÉCHARGEMENT GRATUIT www.electricite.ca/SEreport2019

FAÇONNER L’AVENIR

L’électricité. C’est la magie que nous tenons pour acquis mais sur laquelle nous comptons tous les jours.

Le Centre d’excellence de l’ACÉ célèbre l’innovation et les technologies de pointe canadiennes dans le secteur de l’électricité. Qu’il s’agisse d’une centrale électrique virtuelle offrant aux clients résidentiels la capacité de produire leur propre énergie propre et de participer à l’augmentation du réseau, ou de la toute première installation de captage et de stockage du CO2 postcombustion à vocation commerciale, tous les projets du Centre d’excellence ont une incidence positive sur la vie des Canadiens, en plus de contribuer à façonner notre futur énergétique collectif.

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