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Rapport sur les tendances technologiques 2025
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Préface : Lettre des présidents
Le Comité de la technologie d’Électricité Canada a le plaisir de présenter son rapport de 2025 sur les tendances technologiques.
Notre avenir énergétique exige que les services publics passent d’activités traditionnelles autoréférentielles à des modèles énergétiques réceptifs et circulaires. Les réglementations gouvernementales et les attentes des clients évoluent rapidement. Les services publics canadiens adaptent leurs activités et leurs stratégies technologiques en conséquence. Les membres du Comité de la technologie d’Électricité Canada sont parfaitement conscients de la nécessité d’investir dans les technologies numériques pour soutenir notre avenir énergétique. Pour réussir, ils doivent travailler en étroite collaboration avec les présidents-directeurs généraux et les dirigeants des secteurs d’activité des services publics. Ainsi, ils pourront harmoniser les stratégies d’investissement dans la technologie numérique et les objectifs commerciaux globaux des services publics. Mais ce qui compte davantage encore, c’est qu’ils ont la même volonté d’obtenir des résultats commerciaux mesurables. Dans ce contexte, le Comité de la technologie a rédigé ce rapport sur les principales tendances technologiques qui remodèlent notre industrie.
Le rapport sur les tendances technologiques 2025 explore les questions suivantes :
• Harmoniser l’IA et les résultats d’entreprise et intégrer l’IA dans la stratégie d’entreprise.
• Situer l’innovation commerciale dans l’infonuagique en se mettant au diapason de cette technologie.
• Faire converger la TI et les TO; pragmatiser l’alignement de même que l’accroissement de la valeur mesurable.
• Découvrir la culture des données comme catalyseur essentiel de la numérisation et des activités intelligentes.
• Voir la technologie comme propulseur de l’électrification, puisqu’elle améliore l’état de préparation du réseau.
Le lecteur notera que, si la cybersécurité n’est pas nommée comme une tendance, il s’agit d’un thème commun aux cinq questions énoncées. Les auteurs ne se contentent pas de décrire ces cinq tendances technologiques : ils lancent aussi un appel à l’action pour chacune d’elles. L’objectif est d’échanger des leçons apprises et des idées afin d’accroître plus rapidement la valeur pour les membres d’Électricité Canada.
Enfin, le rapport comprend une section sur la gestion des risques technologiques. On y reconnaît que l’importance accrue des investissements technologiques entraîne des risques inhérents qui doivent être gérés et atténués. Nous avons cerné les problèmes et les possibilités et, une fois de plus, nous avons lancé un appel à l’action pour réduire ces risques.
Électricité Canada apprécie toutes les heures de bénévolat et l’expertise investies par les représentants des membres pour produire ce rapport. La possibilité d’échanger et d’apprendre les uns des autres a été une force motrice pour le Comité de la technologie. Nos membres ont appris qu’ils ne sont pas seuls à faire face aux pressions et aux défis du virage national vers l’électrification et vers les quatre grandes priorités du secteur (décarbonation, décentralisation, numérisation et démocratisation). Nous espérons que tous les membres d’Électricité Canada profiteront de l’expérience relatée dans ces pages.
Ian Fish
Président du Comité de la technologie
Vice-président de la technologie de l’information, Manitoba Hydro
Humie Woo
Vice-présidente du Comité de la technologie
Vice-présidente de la technologie de l’information, Toronto Hydro
Jennifer Pederson
Vice-présidente du Comité de la technologie
Directrice des solutions d’entreprise, SaskPower
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À propos d’Électricité Canada
Fondée en 1891, Électricité Canada est le forum national et la voix de l’industrie canadienne de l’électricité, qui évolue et innove. Par ses efforts de représentation, l’association soutient la réussite régionale, nationale et internationale de ses membres.
Les membres d’Électricité Canada produisent, transportent et distribuent de l’énergie électrique à des clients industriels, commerciaux, résidentiels et institutionnels partout au Canada. Ils comprennent des services publics d’électricité intégrés, des producteurs d’électricité indépendants, des sociétés de transport et de distribution, des négociants en électricité, des fabricants et des fournisseurs de matériaux, de technologies et de services.
Électricité Canada est la voix nationale de l’électricité durable pour ses membres et les clients qu’ils desservent, alors que le pays s’efforce d’atteindre un avenir carboneutre d’ici 2050.
Remerciements
Électricité Canada reconnaît l’importante contribution d’autres personnes à la préparation du rapport de 2025 sur les tendances technologiques.
Nous remercions tout particulièrement les auteurs et les dirigeants de comités qui ont contribué à la production de ce rapport : Ian Fish, vice-président de la technologie numérique à Manitoba Hydro; Humie Woo, vice-présidente de la technologie de l’information à Toronto Hydro; Jennifer Pederson, directrice des solutions d’affaires à SaskPower, et les membres du Comité de la technologie d’Électricité Canada.
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Introduction
Le rôle de la technologie dans les entreprises du secteur de l’électricité reste essentiel, car ce secteur continue de se transformer.
Aujourd’hui, les fournisseurs d’électricité doivent investir plus que jamais dans les technologies de l’information. Ils sont motivés par la nécessité de remplacer des infrastructures et des applications vieillissantes. Ils souhaitent également accroître leur capacité de répondre à leurs besoins commerciaux et veulent poursuivre leurs interventions face aux cybermenaces, qui ne cessent d’évoluer Les compagnies d’électricité se modernisent pour l’avenir, ce qui fait augmenter rapidement les nombres d’appareils qui produisent et transmettent des données. La quantité de données créées par le service public d’électricité augmente rapidement, à mesure que la numérisation prend de l’expansion. Les pratiques de gestion des données doivent par le fait même être renforcées
Ce rapport explore plusieurs tendances émergentes et technologiques cruciales qui se répercuteront sur les services publics d’électricité au cours des prochaines années.
Il est sage de s’interroger sur la valeur de l’intelligence artificielle (IA). Malgré tout le battage médiatique dont elle fait l’objet, elle n’a pas encore donné un retour sur investissement substantiel. Les services nuagiques sont une tendance croissante dont on ne peut faire abstraction. Ils continuent de jouer un rôle essentiel dans l’architecture des technologies de l’information. Nous comprenons mieux et explorons le décalage entre les technologies de l’information (TI) et les technologies opérationnelles (TO). Les fournisseurs d’électricité de l’avenir doivent nécessairement savoir harmoniser culture et technologie. La culture des données dans un monde numérique en pleine croissance et dans une industrie numérisée doit être renforcée Réaliser les objectifs climatiques mondiaux passe par l’électrification. Cependant, l’électrification elle-même a besoin de solutions technologiques pour être mise en œuvre et gérée. Dans ce paysage technologique, la cybersécurité représente un risque grave, parmi d’autres, à tenir en compte et à gérer pour établir l’entreprise d’électricité de l’avenir.
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Harmoniser l’IA et les résultats d’entreprise
Harmoniser l’IA et les résultats d’entreprise
Auteurs :
• Alex Foord, directeur de l’information, Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité
• Tony Rizzuti, directeur de l’information, ENMAX Corporation
• Fan Pfifer, directeur de la stratégie, de l’architecture et de la gouvernance, ENMAX Corporation
L’intelligence artificielle (IA) s’est imposée comme un puissant moteur d’innovation et d’efficacité dans le paysage commercial moderne. Dans tous les secteurs, les organismes investissent massivement dans les technologies de l’IA. Leur objectif? Tirer parti du potentiel de ces technologies pour améliorer la productivité, optimiser les activités et créer des débouchés commerciaux. Les services publics ont toujours mis en œuvre des modèles d’intelligence artificielle et d’apprentissage machine pour améliorer leur exploitation. Cette tendance s’est accrue avec les récentes avancées technologiques et toute la publicité entourant l’IA. Malgré ces investissements, de nombreuses entreprises peinent à harmoniser les initiatives d’IA et les objectifs commerciaux fondamentaux. Il en résulte un écart entre le coût de la mise en œuvre de l’IA et la valeur commerciale obtenue.
Cette section explore la manière dont les organismes peuvent mieux aligner l’IA sur les résultats commerciaux afin d’ouvrir des débouchés et de bien intégrer l’IA à la stratégie de l’entreprise.
Débouchés
L’IA offre aux entreprises une myriade d’occasions de stimuler la croissance et l’avantage concurrentiel. La création de valeur dépend des aspects suivants :
• Automatisation des processus : L’IA peut automatiser les tâches et les processus courants, libérant ainsi des ressources humaines pouvant réaliser des activités plus stratégiques. Par exemple, dans le service à la clientèle, l’IA pilote l’automatisation des robots conversationnels capables de répondre facilement et efficacement aux questions des clients à l’aide de données en temps réel.
• Prise de décision fondée sur des données : Les algorithmes d’IA peuvent analyser rapidement et précisément de grandes quantités de données. Cela permet entre autres d’inspecter des actifs pour gérer leur performance. Cela apporte aussi des perspectives qui étaient auparavant cachées ou trop complexes pour que les humains puissent les déceler. Cette capacité permet aux entreprises de prendre des décisions plus éclairées, de trouver de nouvelles occasions d’affaires et de prédire les tendances et les comportements avec plus de précision.
• Sécurité renforcée : En matière de cybersécurité, l’IA peut détecter les anomalies et les menaces plus rapidement que les méthodes traditionnelles. Ainsi, les entreprises
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disposent des outils nécessaires pour protéger les données sensibles et maintenir la confiance du client.
• Innovation et nouveaux modèles d’entreprise : L’IA permet de créer des produits, des services et des modèles commerciaux. Des diagnostics de santé pilotés par l’IA aux véhicules autonomes en passant par les algorithmes pour les échanges financiers, l’IA ouvre pour l’innovation des voies jusqu’ici impénétrables.
Les modèles d’IA et d’apprentissage machine pourraient influencer le processus de planification énergétique à moyen et long terme et gérer les limites de sécurité dans le réseau électrique.
Nous venons d’énumérer seulement quatre des nombreux cas d’utilisation dans lesquels un investissement dans l’IA peut apporter de la valeur à l’entreprise et contribuer à la réalisation de ses objectifs.
L’offre des services publics est variée. Elle comprend notamment des services de câblage réglementés, la production d’électricité et la vente d’énergie au détail. La vision stratégique sectorielle de l’IA vise une adoption sécuritaire et responsable de solutions d’IA afin d’atteindre des objectifs commerciaux, notamment en améliorant l’expérience client et en réalisant des gains d’efficience.
Plusieurs programmes pilotes d’IA ont été mis en œuvre ou sont en cours d’évaluation pour démontrer le potentiel transformateur de l’IA générative (IA générative) et d’autres capacités d’IA au sein des services publics. Par exemple, un robot conversationnel d’IA générative aide les agents du service à la clientèle en fournissant des capacités efficaces de recherche de connaissances pour améliorer les interactions avec ce service. Aussi, des algorithmes d’apprentissage automatique sont appliqués pour optimiser le cycle de vie des actifs et l’exploitation des systèmes afin de protéger la fiabilité et l’efficacité de l’exploitation. D’autres programmes pilotes incluent la création de modèles d’IA dans les prévisions de demande et de prix courant. Résultat? Une prise de décisions proactive, une allocation des ressources et une stratégie de marché optimisées Par ailleurs, les assistants personnels d’IA tels que M365 Copilot de Microsoft sont une application supplémentaire qui peut favoriser le perfectionnement du personnel et, par conséquent, multiplier la valeur des processus commerciaux
Les programmes pilotes d’IA s’avèrent peut-être réalisables du point de vue technologique, mais beaucoup sont à estimer leur valeur commerciale potentielle concrète avant de passer à une mise en œuvre globale. L’applicabilité de l’IA reflète la réalité d’un secteur qui cherche à équilibrer risques et bénéfices.
Défis et facteurs
Selon le graphique « Hype Cycle » de Gartner pour l’IA, l’IA générative a dépassé le « pic des attentes exagérées » et, dans la plupart des cas, n’a pas encore apporté la valeur commerciale escomptée. Cela donne à penser que d’autres techniques d’IA apporteront une plus grande valeur commerciale.
Plusieurs tendances sectorielles mettent en évidence ce décalage :
• Coûts élevés par rapport à la valeur réalisée : De nombreux organismes ont investi des sommes considérables dans les technologies de l’IA sans obtenir un retour sur investissement correspondant. Les coûts du développement, du déploiement et du
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maintien des systèmes d’IA dépassent souvent les avantages commerciaux réalisés. Cet écart est principalement dû à un manque d’alignement précis des initiatives d’IA sur les objectifs de l’entreprise.
• Des attentes démesurées : L’engouement pour l’IA suscite souvent des attentes irréalistes chez les chefs d’entreprise. L’IA est souvent considérée comme une solution miracle capable de résoudre tous les problèmes des entreprises. Les organismes peuvent être désillusionnés par cette technologie sans en comprendre clairement les limites.
• Défis d’intégration : De nombreuses entreprises éprouvent des difficultés à intégrer les technologies de l’IA dans leurs systèmes et processus. Les systèmes existants, les silos de données, l’adoption par les utilisateurs (gestion du changement) et les infrastructures incompatibles rendent difficile une intégration transparente, ce qui limite l’efficacité des initiatives d’IA.
Appel à l’action
Pour combler le fossé entre les investissements dans l’IA et les résultats commerciaux, les services publics devraient tenir compte des recommandations suivantes :
• Élaborer au sujet de l’IA une stratégie claire alignée sur les objectifs de l’entreprise : Les services publics devraient commencer par définir une vision stratégique pour l’adoption de l’IA. Cette vision devrait équilibrer le goût pour le risque, la cadence d’investissement et des résultats commerciaux concrets. La stratégie d’IA sera plus efficace si elle est assortie d’une feuille de route technologique bien définie. Cette feuille de route s’appuie sur des solutions d’IA éprouvées par l’industrie pour accélérer la création de valeur et optimiser les investissements.
• Investir dans le perfectionnement et le recrutement de personnel : Pour tirer un bon parti de l’IA, les services publics doivent investir dans le recrutement et le perfectionnement de personnel du domaine. Cet investissement garantira que les compétences nécessaires sont en place pour gérer et maintenir les systèmes d’IA afin de bonifier les résultats et le retour sur investissement. Les effectifs d’IA peuvent également faciliter la gestion de l’organisme et du changement qu’exigent les programmes de transformation numérique.
• Focaliser sur des solutions d’IA échelonnables et durables : Plutôt que de poursuivre simultanément plusieurs projets d’IA aux capacités commerciales similaires, les services publics devraient se concentrer sur des solutions d’IA échelonnables et durables qui peuvent être déployées à l’échelle de l’organisme, telles que des capacités normalisées d’apprentissage machine et de saisie de données. Cette approche permettra aux entreprises de réaliser des économies d’échelle et de maximiser l’impact de leurs investissements en IA. Chaque scénario proposé devrait pouvoir faire ses preuves en ce qui concerne l’investissement et la valeur commerciale.
• Contrôler et mesurer régulièrement les performances de l’IA : Les services publics devraient établir des objectifs et des résultats clés pour mesurer l’impact des initiatives d’IA sur les résultats de l’entreprise. Examiner et superviser régulièrement les initiatives
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d’IA permettra de déterminer quels secteurs nécessitent une amélioration et de s’assurer que les objectifs des projets sont toujours alignés sur ceux de l’entreprise.
• Mettre en place un cadre de gouvernance pour l’adoption de l’IA : Un cadre de gouvernance doit viser la conformité de la politique d’IA, respecter les exigences réglementaires et juridiques et maximiser la réalisation des avantages. En outre, le cadre doit soutenir la gestion du changement organisationnel, en veillant à ce que les initiatives d’IA soient alignées sur les objectifs stratégiques et les normes éthiques de l’organisme Celui-ci peut atténuer les risques, améliorer la transparence et renforcer la confiance dans les systèmes d’IA en établissant un cadre de gouvernance solide.
Conclusion
L’IA promet de stimuler la croissance et la transformation des entreprises. La promesse est indéniable et est de plus en plus réalisable par un leadership éclairé. Pour libérer tout le potentiel de l’IA, les services publics doivent aligner leurs initiatives d’IA sur des résultats commerciaux stratégiques. Cela nécessite une compréhension claire des débouchés de l’IA, une évaluation réaliste des tendances actuelles de l’industrie et un engagement à bâtir l’infrastructure et les effectifs nécessaires et à dresser les cadres de gouvernance voulus
En tenant compte des recommandations présentées dans cette section, les organismes peuvent combler le fossé entre les investissements dans l’IA et la valeur commerciale réalisée Ils doivent veiller à ce que l’IA devienne un catalyseur stratégique de la réussite à l’ère numérique.
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L’infonuagique au service de l’innovation
L’infonuagique au service de l’innovation
Auteurs :
• Andrea Le Pard, directrice, Numérisation, Manitoba Hydro
• Geoff Moore, vice-président, Technologie, Nova Scotia Power
Les entreprises de services publics doivent relever plusieurs défis technologiques : une demande en technologies et données à la hausse, le vieillissement des infrastructures, les cybermenaces, les attentes croissantes des clients et des employés pour la numérisation, etc. Dans bien des cas, et en particulier pour favoriser l’innovation, les systèmes et architectures informatiques traditionnels ne répondent généralement pas à ces besoins, car ils sont souvent coûteux, complexes, rigides et vulnérables aux perturbations. L’innovation est souvent un environnement qui évolue rapidement, où prime une mentalité d’essai et d’apprentissage. Or, rares sont les systèmes traditionnels qui offrent ce type de flexibilité.
Les services publics adoptent et mettent en œuvre les technologies émergentes plus lentement que les autres secteurs. Sont en cause des investissements technologiques plus faibles et des préoccupations plus importantes concernant la cybersécurité. Un certain rattrapage est nécessaire. Les services publics doivent continuer à adopter la transformation numérique et à tirer parti de la puissance de l’infonuagique lorsque cela s’avère judicieux. Ils doivent également faire avancer leur organisme grâce à des données et à une technologie agile. Ainsi, ils appuieront l’innovation et répondront aux besoins du client, du budget et de l’entreprise.
L’infonuagique consiste à fournir des capacités informatiques sur l’Internet selon trois modèles de services principaux. Les modèles diffèrent par le niveau de contrôle et de responsabilité qu’ils offrent aux utilisateurs et aux fournisseurs de services infonuagiques :
Modèle de service
Logiciel en tant que service (SaaS)
Plateforme en tant que service (PaaS)
Ce modèle utilise des applications logicielles hébergées et gérées par un fournisseur de services nuagiques. Il n’est pas nécessaire de gérer en interne l’infrastructure sous-jacente, les plateformes ou les mises à jour logicielles ; c’est le fournisseur qui s’en charge.
Gmail, LinkedIn, Miro, etc.
Infrastructure en tant que service (IaaS)
Cette option offre plus de responsabilité et de contrôle sur le logiciel. Les utilisateurs peuvent configurer, développer, déployer et exécuter des applications logicielles à l’aide des outils et des cadres fournis par le fournisseur de services infonuagiques. Ils n’ont pas besoin de gérer l’infrastructure (serveurs, stockage ou réseaux). Microsoft 365, SAP Cloud, Salesforce, etc.
Il s’agit du modèle le plus flexible, dans lequel l’utilisateur peut fournir et utiliser des ressources d’infrastructure informatique telles que des serveurs, du stockage ou des réseaux provenant du fournisseur de services infonuagiques. L’utilisateur a le contrôle et la responsabilité totale de l’infrastructure, y compris le Amazon Web Services, Microsoft Azure, et Google Cloud Platform.
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système d’exploitation, les logiciels intermédiaires et les applications logicielles. Ce modèle nécessite des ressources internes pour une gestion intégrale.
Bien qu’elle ne soit pas obligatoire, en général, la technologie infonuagique accélère, facilite et rentabilise l’innovation et l’expérimentation davantage que les systèmes informatiques traditionnels. En effet, les outils et les plateformes infonuagiques sont généralement conçus pour permettre de tester des solutions technologiques et de données sans faire d’investissements importants. En adoptant des solutions infonuagiques, les services publics peuvent faciliter l’innovation avec plus de flexibilité Voici quelques exemples d’innovations basées sur l’infonuagique :
• Les logiciels SaaS infonuagiques, comme un outil de tableau blanc numérique, permettent aux employés de créer des murs de notes autocollantes et des flux de processus. Ils peuvent regrouper des nacelles de contenu, comme des notes autocollantes ou des blocs de texte. Les collègues peuvent avoir accès au même tableau blanc pour collaborer.
• Les plateformes PaaS infonuagiques permettent aux utilisateurs de configurer une plateforme pour répondre à leurs besoins spécifiques. Elles fournissent des outils de production autonome, mode de fonctionnement aussi appelé « développement citoyen », pour créer des applications, des tableaux de bord, de l’automatisation et des sites Web. Il n’est plus nécessaire que seul le personnel informatique qualifié sache écrire du code pour développer et améliorer des outils. Les interfaces utilisateur modernes permettent à un personnel peu formé d’exécuter ce genre de fonctions.
• Les plateformes IaaS infonuagiques sont la centrale de l’informatique moderne. Elles font sortir les composants de l’infrastructure d’un centre de données contrôlé par les services publics pour les placer dans le nuage. Un exemple est l’exposition des données dans des lacs de données et des entrepôts de données modernes aux côtés d’outils d’analyse de données très puissants pour libérer des processus d’analyse et d’IA puissants.
Appel à l’action
Les possibilités qu’ont les entreprises de services publics d’utiliser les outils technologiques et les données infonuagiques modernes pour innover et générer de la valeur commerciale sont limitées par l’imagination, la capacité et l’octroi de licences.
L’évolution technologique s’accompagne de la nécessité d’une réflexion holistique sur l’ensemble de l’écosystème informatique. La clé de l’innovation technologique est de concevoir une structure organisationnelle de gestion des services informatiques assortie de rôles directement responsables de l’interface avec l’entreprise. Cela permettrait de découvrir les possibilités d’innover, de favoriser une culture de mise l’essai et d’apprentissage et de gérer l’expérimentation de l’innovation. Cela permettrait aussi d’appuyer l’ensemble des utilisateurs du service public pour qu’ils aient les moyens d’innover par eux-mêmes. Les fonctions informatiques traditionnelles sont nécessaires pour soutenir les systèmes globaux. Il faut davantage de personnel en relation avec les entreprises qui soit capable d’explorer, de
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découvrir et d’innover à l’aide d’une méthodologie agile de gestion de produits. Pour la plupart des services publics et d’autres secteurs, cette approche est relativement nouvelle. Il faudra œuvrer à bâtir l’organisme nécessaire et à créer la culture qu’il faut pour assurer sa réussite.
En outre, avec les technologies infonuagiques, le personnel informatique interne ne contrôle généralement pas les services. Cela signifie que l’utilisateur devient responsable de tout changement, de toute panne et de tout bogue produit par le fournisseur de services. Les changements apportés directement par le fournisseur peuvent nécessiter que les utilisateurs adoptent les outils et interagissent avec eux différemment. D’où la nécessité d’offrir un soutien et une assistance plus orientés vers l’entreprise. La résolution des problèmes est généralement du ressort du fournisseur d’infonuagique. Cela signifie que le personnel informatique ne peut que superviser l’attention portée par le fournisseur au problème et fournir des communications internes à l’entreprise, mais pas de solutions techniques. Enfin, comme les services infonuagiques sont achetés et gérés différemment, les équipes informatiques doivent comprendre leurs contrats avec les fournisseurs de services infonuagiques et leur demander des comptes. De plus, dans de nombreux cas, l’acquisition de ces services exige de passer des dépenses en capital aux dépenses opérationnelles, ce à quoi les équipes informatiques et comptables doivent être préparées.
Conclusion
Il y a cinq ans, le nuage était considéré comme un interdit pour les services publics canadiens, essentiellement parce qu’ils souhaitaient maintenir un pare-feu strict entre « l’intérieur » et « l’extérieur ». Aujourd’hui, le recours à l’infonuagique est devenu, dans bien des cas, obligatoire. En somme, on doit choisir entre un nuage privé ou public et déterminer à quel fournisseur faire confiance, quels services doivent être offerts dans le nuage et à quel moment. Par une approche judicieuse, les services publics peuvent profiter des possibilités d’innovation et d’agilité de l’infonuagique, tout en protégeant le cœur même de nos entreprises : le réseau électrique.
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Une convergence difficile des TI et des TO et une voie vers leur harmonisation
Une convergence difficile des TI et des TO et une voie vers leur harmonisation
Auteurs :
• Tony Rizzuti, directeur de l’information, ENMAX Corporation
• Dallas West, directeur de l’ingénierie et de l’exploitation des centrales, ENMAX Corporation
• Dawn, Nedohin-Macek, directrice de la cybersécurité et de l’architecture d’entreprise, Manitoba Hydro.
La convergence des technologies de l’information (TI) et des technologies opérationnelles (TO) a été présentée comme un moteur essentiel de l’innovation industrielle. L’idée est séduisante : en fusionnant les systèmes et les processus informatiques avec les technologies opérationnelles, un organisme pourrait gagner en efficacité, améliorer la prise de décisions et simplifier les activités dans des secteurs comme la fabrication, les services publics et les infrastructures essentielles. Cependant, la convergence TI-TO n’a pas apporté les avantages escomptés. Pour comprendre pourquoi, il est essentiel de définir ces technologies, d’explorer les raisons de leur divergence et de proposer une approche plus pragmatique pour les aligner.
Définir l’informatique et la technologie de l’information : plus que de simples acronymes
Au fond, les technologies de l’information et les technologies de la terre remplissent des fonctions distinctes au sein d’une organisation.
• Les technologies de l’information (TI) gèrent des données par le biais de systèmes tels que le matériel, les logiciels et les réseaux. Les TI traitent, stockent et transportent des données. Elles appuient diverses activités commerciales, comme la planification des ressources de l’entreprise, la gestion des relations avec la clientèle et la cybersécurité. Les TI assurent l’intégrité, la fiabilité et la sécurité des données. Elles comportent des fonctions commerciales et opérationnelles : analyse de données, modélisation prédictive, apport à la conception, interaction avec les clients, gestion financière et des ressources humaines, etc.
• Les technologies opérationnelles (TO) comprennent les systèmes qui surveillent et contrôlent les appareils, les processus et les événements d’une entreprise. Les TO sont essentielles dans des secteurs tels que l’énergie et les transports. Elles mettent à profit des systèmes comme le SCADA (Système d’acquisition et de contrôle des données), les API (automates programmables industriels) et les SCD (systèmes à commande décentralisée). Les systèmes de TO accordent la priorité à la disponibilité, à la fiabilité et à la sécurité. Souvent, ils contrôlent des infrastructures essentielles dont les défaillances peuvent entraîner des conséquences importantes. Foncièrement, ces systèmes contrôlent les actifs énergétiques, y compris le contrôle et la protection, de même que la collecte et l’agrégation de données.
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Challenges and considerations
La convergence TI-TO vise à intégrer ces domaines distincts, mais plusieurs défis ont rendu cette tâche difficile.
1. Différences culturelles : Les équipes de TI et de TO ont souvent des priorités et des mentalités différentes. Les professionnels de l’informatique se concentrent sur la gestion des données, le développement de logiciels et la cybersécurité. Les professionnels de l’exploitation donnent la priorité aux performances des machines, au contrôle des processus et à la sécurité. Cette différence peut entraîner des malentendus et des conflits. Par exemple, le service informatique peut exiger des mises à jour fréquentes des logiciels pour des raisons de sécurité, alors que le service opérationnel peut s’opposer à ces changements en raison du risque de perturbation d’opérations essentielles. Les techniciens et les technologues des TO ont typiquement une formation liée au domaine, comme la technologie de l’ingénierie, alors que les employés des TI sont généralement des diplômés universitaires ou collégiaux formés en programmation ou en génie
2. Disparités technologiques : Les systèmes de TI sont conçus pour la flexibilité et le déploiement rapide et ont des mises à jour fréquentes, tandis que les systèmes de TO sont conçus pour la stabilité et des cycles de vie plus longs. Les systèmes de TO sont souvent étroitement intégrés au matériel auquel ils sont branchés, car ils sont très axés sur les actifs. L’intégration de ces systèmes peut s’avérer techniquement difficile, notamment lorsqu’il s’agit de s’assurer que les systèmes de TI ne compromettent pas la fiabilité et les performances en temps réel des systèmes de TO
3. Problèmes de sécurité : Les systèmes de TI sont généralement bien protégés contre les cybermenaces. Cependant, de nombreux systèmes de TO ont été conçus avant que la cybersécurité ne devienne une préoccupation majeure et recouraient au zonage et à la segmentation pour maintenir les systèmes déconnectés de l’Internet. Le branchement des systèmes de TO aux réseaux informatiques peut les exposer à des cybermenaces pour lesquelles ils ne sont pas équipés, ce qui entraîne de nouvelles vulnérabilités et des surfaces d’attaque accrues.
4. Réglementation et conformité : Les TI et les TO ont des cadres réglementaires différents. Les premières sont régies par des lois sur la protection des données et de la vie privée. Parallèlement, les secondes, en particulier dans les secteurs de l’énergie et des transports, sont soumises à des réglementations provinciales et fédérales. Ces réglementations incluent les exigences de la Régie de l’énergie du Canada et les normes de protection des infrastructures essentielles de la North American Electric Reliability Corporation (NERC). Harmoniser ces exigences réglementaires complexifie davantage la convergence TI-TO. Il existe en effet une réticence à y assujettir tous les actifs requis pour les systèmes à impact moyen ou élevé de la NERC.
Appel à l’action
Compte tenu de ces défis, il serait plus pragmatique d’harmoniser les TI et les TO plutôt que de les faire converger complètement. L’harmonisation respecte les rôles distincts de chaque type de technologie, tout en favorisant une collaboration et une intégration logiques
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1. Promouvoir la collaboration interdisciplinaire : L’harmonisation commence par la compréhension. Une communication et une collaboration régulières entre les équipes de TI et de TO sont essentielles. La formation réciproque peut aider chaque équipe à comprendre les priorités, les contraintes et les objectifs de l’autre. La mise en place d’équipes interfonctionnelles pour des projets spécifiques peut favoriser la collaboration. Cela permet aussi de garantir que les perspectives des TI et des TO sont intégrées à la prise de décisions
2. Poursuivre l’intégration progressive lorsque cela convient : Plutôt que de fusionner entièrement les systèmes de TI et de TO, l’organisme devrait déterminer dans quels domaines l’intégration offre des avantages évidents sans compromettre leur intégrité. En commençant par de petits projets ciblés, comme l’intégration des données et des outils d’analyse pour améliorer l’efficacité opérationnelle, il est possible de démontrer la valeur de l’harmonisation et de bâtir la confiance pour des initiatives futures.
3. Renforcer les mesures de sécurité dans les deux volets : La sécurité est une préoccupation essentielle dans l’harmonisation TI-TO. L’organisme doit adopter des stratégies de cybersécurité et une gouvernance qui tiennent compte des vulnérabilités propres aux systèmes de TO, tout en maintenant des protections solides des TI. Cela peut comprendre le déploiement de solutions de sécurité spécialisées, des évaluations des risques, des exercices conjoints TI-TO et la mise en place de contrôles d’accès stricts pour protéger les actifs numériques et physiques.
4. Assurer la conformité réglementaire : L’harmonisation doit également prendre en compte les exigences réglementaires régissant les TI et les TO. L’organisme doit harmoniser ses pratiques de TI et de TO aux réglementations pertinentes, en veillant à ce que les efforts d’harmonisation n’introduisent pas de risques pour la conformité. Les tactiques d’harmonisation peuvent comprendre la consultation d’organismes de réglementation, la réalisation d’audits de conformité réguliers et la mise en place d’une gouvernance et de politiques qui comblent le fossé entre les réglementations centrées sur les données pour les TI et les normes axées sur la sécurité pour les TO.
5. Tirer parti de la technologie pour faciliter l’harmonisation : La technologie est une charnière de l’harmonisation des TI et des TO. Les outils de partage de données entre les systèmes de TI et de TO peuvent aider à combler le fossé, à condition de respecter les besoins spécifiques de chaque volet. Par exemple, le déploiement d’intergiciels qui traduisent les données entre les systèmes de TI et de TO sans perturber le fonctionnement peut faciliter l’harmonisation De plus, l’adoption de plateformes de sécurité unifiées pour le recensement, la surveillance et la gestion des actifs de TI et de TO peut améliorer la visibilité et la coordination dans l’ensemble de l’organisme.
6. Viser des objectifs communs : L’harmonisation est optimale lorsque les équipes de TI et de TO travaillent à réaliser des objectifs organisationnels communs. Lorsque ces objectifs sont clairs (plus de maturité en matière de cybersécurité ou plus d’efficacité opérationnelle, réduction des temps d’arrêt, meilleure satisfaction des clients, etc.), les deux équipes perçoivent mieux la valeur de l’harmonisation. Son importance sera aussi mise en relief lorsqu’on vérifiera régulièrement les progrès réalisés dans l’atteinte des objectifs et qu’on célèbrera les réussites
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7. Harmoniser la gouvernance : Vu la complexité de l’écosystème technique et l’évolution des besoins des services publics, il semble qu’une prise de décisions uniforme concernant les investissements et les changements qui touchent les solutions informatiques ou technologiques serait bénéfique. Elle pourrait assurer une gestion plus efficace des risques et générer de la valeur à partir des données et des investissements technologiques qui sous-tendent le fonctionnement de base.
Conclusion
Si la convergence TI-TO s’est avérée difficile, leur harmonisation ouvre une voie plus viable. L’organisme y parviendra de diverses manières : favoriser la collaboration, travailler à une intégration ciblée, renforcer la cybersécurité, assurer la conformité réglementaire, tirer parti de la technologie, réaliser des objectifs communs et assurer la gouvernance. Cette approche respecte les forces uniques des deux volets tout en ouvrant de nouvelles possibilités d’efficacité opérationnelle et d’innovation. Ainsi, l’organisme se tirera mieux d’affaire lorsqu’il souhaitera relever les défis et réaliser le potentiel de l’ère numérique.
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La
numérisation
passe par la culture des données et les résultats
La numérisation passe par la culture des données et les résultats
Auteurs :
• Alex Foord, directeur de l’information, Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité
• Julia Zhu, première vice-présidente, chef, Numérisation et Innovation, Alectra Utilities
L’intégration des technologies numériques transforme le fonctionnement des services publics, la gestion de leurs ressources et leur service à la clientèle. Si la numérisation offre de nombreux avantages, son succès dépend d’un facteur essentiel : la culture des données. Sans une solide culture des données, le plein potentiel de la transformation numérique ne peut être réalisé. Cette section explore l’importance de la culture des données dans l’industrie des services publics. Lorsqu’on œuvre à obtenir des résultats axés sur les données, de nouveaux débouchés s’ouvrent et de véritables changements s’opèrent.
Qu’est-ce que la numérisation ?
Selon Gartner, la numérisation renvoie à l’utilisation de technologies numériques pour modifier un modèle d’entreprise et réaliser de nouveaux potentiels de revenus et de production de valeur. En substance, il s’agit de passer à un modèle d’entreprise numérique. Cela implique l’intégration de technologies comme les réseaux intelligents, l’infrastructure de comptage avancée (ICA), les systèmes d’entretien prédictifs et les plateformes d’analyse de données dans le fonctionnement quotidien du secteur des services publics. Ces technologies permettent aux services publics de collecter, de stocker et d’analyser de grandes quantités de données, ce qui conduit à une prise de décisions mieux éclairée et à une meilleure efficacité opérationnelle.
Les avantages de la numérisation dans le secteur des services publics sont vastes. Les réseaux intelligents, par exemple, permettent de surveiller et de contrôler le réseau électrique en temps réel, ce qui améliore la fiabilité et réduit la fréquence et la durée des pannes. L’ICA permet une facturation plus précise, un suivi de la consommation d’énergie en temps réel et une meilleure prévision de la demande. Résultat? Un client plus satisfait. Les systèmes d’entretien prédictif utilisent des données provenant de capteurs pour surveiller l’état des infrastructures essentielles. Cela permet d’éviter des pannes d’équipement coûteuses et d’allonger la durée de vie des actifs.
Cependant, la mise en œuvre de ces technologies ne consiste pas uniquement à adopter des outils numériques. Elle exige que les services publics perçoivent et utilisent les données de façons complètement différentes. C’est là que la culture des données devient essentielle.
Qu’est-ce que la culture des données ?
Dans une culture des données, l’état d’esprit collectif et les pratiques de l’organisme rendent les données prioritaires en tant qu’actifs stratégiques et les intègrent aux processus décisionnels
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Les données sont collectées et stockées, puis activement utilisées pour générer des idées, éclairer les stratégies et réaliser les objectifs de l’entreprise. Dans de nombreux organismes, les actifs en données sont importants, mais l’information se fait rare. S’ils disposent de grandes quantités de données, ils ne possèdent pas les pratiques ou l’état d’esprit nécessaires pour les transformer en connaissances utiles.
Dans une telle culture, les données sont accessibles, exactes et intégrées dans l’ensemble de l’organisme Ainsi, les services publics peuvent prendre des décisions fondées sur des données et alignent leurs initiatives numériques sur leurs objectifs stratégiques. Sans un état d’esprit centré sur les données, les vastes quantités de données produites par les technologies numériques risquent d’être sous-utilisées, ce qui limite les avantages potentiels de la numérisation.
Débouchés
L’organisme qui sait allier numérisation et culture des données peut récolter d’importants avantages et saisir de nombreuses possibilités. Bien des secteurs fidélisent leur clientèle en lui proposant des services ciblés et des expériences personnalisées. Le secteur de la santé, par exemple, utilise les données du patient pour lui offrir des plans de traitement personnalisés qui donneront de meilleurs résultats. Les services publics peuvent appliquer cette approche en analysant les données de l’ICA pour formuler des recommandations sur mesure visant l’économie d’énergie et, en fin de compte, une clientèle plus satisfaite.
Une approche axée sur les données permet d’améliorer la gestion du réseau grâce à l’analyse des données en temps réel. Cela se traduit par une meilleure répartition de la charge, une réduction des pannes et une optimisation de la distribution de l’énergie. L’entretien prédictif que rend possible l’analyse des données permet de prévenir les pannes d’équipement, de réduire les coûts d’entretien et d’améliorer la fiabilité du service.
La numérisation ouvre également la voie à l’innovation. Les services publics peuvent explorer de nouveaux modèles commerciaux. Pensons aux programmes de gestion de la demande, qui incitent le client à réduire sa consommation d’énergie lorsque la demande est à son comble
Les connaissances découlant des données permettent également aux services publics de mieux intégrer les sources d’énergie renouvelables. La stabilité et la durabilité du réseau s’en trouvent renforcées. En tirant un meilleur parti des données, les services publics peuvent améliorer leur prise des décisions et leur efficacité opérationnelle et accroître la satisfaction de leurs clients.
Défis et facteurs
La numérisation comporte des avantages évidents. Mais des défis et des facteurs entrent en ligne de compte lorsqu’un service public met en œuvre une stratégie de numérisation fondée sur des données. L’un des principaux défis consiste à surmonter la résistance au changement. Les employés habitués aux processus décisionnels traditionnels peuvent hésiter à adopter des processus dont les tâches découlent d’une analyse reposant sur des données. Des stratégies efficaces de gestion du changement sont essentielles pour surmonter cette résistance et assurer une transition en douceur. Une communication claire, la création d’une culture des
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données au sein de l’organisme, le soutien des employés et la présentation des avantages sont des exemples de ces stratégies.
La qualité et l’intégrité des données représentent également des défis de taille. Les services publics traitent souvent de gros volumes de données provenant de sources variées, y compris d’anciens systèmes. Des données inexactes ou incohérentes peuvent conduire à des analyses erronées et à une mauvaise prise de décisions. La numérisation peut en souffrir. Les services publics doivent mettre en œuvre des cadres de gouvernance robustes, dont des processus de validation des données et des audits réguliers de la qualité des données L’organisme demeurera engagé à gérer les données dans la mesure où les responsables des différents ensembles de données seront bien identifiés et où il fera valoir que c’est tout le personnel qui doit assumer la gouvernance des données.
Appel à l’action
Pour tirer le plus grand parti des débouchés de la numérisation, les services publics doivent œuvrer avant tout à créer une solide culture des données. Pour cela, les dirigeants doivent s’engager à fond pour la cause. Il faut aussi investir dans le savoir et la formation sur les données. Il faut déterminer comment se fera l’intendance des données, responsabiliser tout le personnel à la gouvernance des données et mettre en place de solides cadres pour cette gouvernance. Les services publics devraient aligner les initiatives de données sur leurs objectifs stratégiques et mesurer en permanence les progrès accomplis pour s’assurer que ces initiatives produisent de bons résultats
Les entreprises de services publics peuvent établir un « bureau des données », soit une équipe centrale chargée d’équilibrer, à l’aide d’un modèle commun, le contrôle et la liberté de mener des initiatives de données. Cela permet de continuer à améliorer la maturité de l’entreprise pour cette nouvelle ère des données.
Mettre en place une fonction centralisée qui gère le cadre de gouvernance des données (politiques et processus) et fournit des conseils et de l’expertise aux gestionnaires de données de l’organisme La gestion des données est d’autant plus réussie qu’on cataloguera les données pour numériser le cadre de gouvernance et qu’on assurera une formation continue sur les données et leur visualisation.
En adoptant une culture des données, les services publics peuvent libérer tout le potentiel de la numérisation, en stimulant l’efficacité opérationnelle et en améliorant la satisfaction des clients.
Conclusion
La numérisation offre au secteur des services publics une occasion unique de transformer ses activités et de propulser comme jamais l’efficacité, la fiabilité et la durabilité. Cependant, le succès de la transformation numérique ne dépend pas uniquement de l’adoption de la technologie. Il faut insister fortement sur la culture des données et sur les résultats. En favorisant cette culture, les services publics peuvent garantir le succès de leurs initiatives numériques.
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Le secteur des services publics continue d’évoluer. Les organismes qui donnent la priorité à la culture des données et aux résultats sauront se retrouver dans les dédales de la transformation numérique et émergeront comme chefs de file dans le nouveau paysage énergétique.
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La technologie au service de l’électrification
La technologie au service de l’électrification
Auteurs :
• Humie Woo, vice-présidente de la technologie de l’information, Toronto Hydro
• Julia Zhu, première vice-présidente, chef, Numérisation et Innovation, Alectra Utilities
• Matthew Higgins, directeur, Planification et modernisation intégrées, Toronto Hydro
• Gary Tong, directeur, Modernisation des TI, Toronto Hydro
• Quaiss Hotaki, chef, Architecture d’entreprise et Solutions commerciales, Toronto Hydro
• Bogdan Zurawik, gestionnaire, Gestion des portefeuilles de TI, Toronto Hydro
• Geri Yin, chef, Innovation du réseau électrique, Centre GRE&T, Alectra Utilities
• Larisa Rubenis, chef, Centre GRE&T, Alectra Utilities
Pour les services publics de distribution, la transition vers un avenir plus électrifié comporte à la fois des possibilités et des défis Le rôle traditionnel du service public reste essentiel : il doit continuer de livrer de l’électricité, d’entretenir les actifs et d’effectuer de nouveaux branchements. Mais dans le paysage de l’électrification, il faut aussi mettre l’accent sur la modernisation du réseau, la cybersécurité et les technologies de pointe comme l’analyse des données et l’IA.
L’évolution rapide des technologies électrifiées et numériques remodèle les attentes des clients Les services publics doivent s’adapter rapidement et intelligemment. Les technologies distribuées de consommation et de production d’énergie sont le théâtre d’innovations : véhicules électriques (VÉ), panneaux solaires, pompes thermiques et systèmes de stockage sur batterie derrière le compteur. Ces innovations sont adoptées par les consommateurs et les fournisseurs indépendants de services énergétiques. Les services publics doivent montrer la voie en facilitant ces expériences client progressives et en exploitant les ressources énergétiques branchées au réseau. Surtout, les services publics doivent mieux préparer le réseau en investissant dans des technologies et des contrôles réseau plus intelligents. Pensons aux systèmes de gestion des ressources énergétiques distribuées et aux technologies avancées de gestion de la demande. Ces mesures permettent de garder une longueur d’avance dans la prolifération massive des nouvelles technologies qui permettent de gérer l’énergie plus efficacement. Elles peuvent faciliter une transition en douceur vers de nouveaux cadres opérationnels comme le modèle d’exploitant de système de distribution et permettre un contrôle adaptatif. Il est également essentiel que les services publics deviennent centrés sur les données afin de garantir la préparation, la résilience et la fiabilité du réseau.
Services publics centrés sur les données et cybersécurité
L’« Internet des objets » (IdO) donne aux services publics toujours plus d’accès à des données riches en temps réel. Par leur collecte et leur analyse de grands volumes de ces données, les services publics peuvent optimiser leurs activités et la prise de décisions du client
Par ailleurs, la gestion efficace du réseau dans un monde électrifié nécessite plus qu’un simple ajout de capacité – elle exige des approches plus intelligentes et plus innovantes. Avec des
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technologies comme l’IA, l’apprentissage machine et les solutions en périphérie du réseau, le service public peut mieux équilibrer l’alimentation et la demande. Par exemple, il peut intégrer davantage les ressources énergétiques distribuées comme les véhicules électriques et les panneaux solaires. Grâce à l’IA et à l’analyse de données, il peut aussi prédire la demande d’énergie, déceler d’éventuels problèmes et optimiser les performances du réseau en temps réel. Enfin, il peut prendre des décisions plus rapidement, anticiper les fluctuations et ajuster les flux d’énergie avec plus de précision. Ces innovations rendent le réseau plus résilient, plus flexible et plus efficace. Ainsi, le service public peut gérer la complexité croissante de l’électrification tout en améliorant la fiabilité et la durabilité.
Alors que les services publics commencent à cheminer vers l’électrification, ils doivent donner la priorité à la cybersécurité, vu les nouvelles vulnérabilités qu’entraîne la numérisation croissante du réseau. Avec le flux de données en temps réel et l’intégration des ressources énergétiques distribuées, les cybermenaces s’accentuent. Il est essentiel de maintenir une cybersécurité solide pour protéger la sécurité numérique de notre réseau et de nos clients.
Modernisation et intégration du réseau
Un vaste système de dispositifs réseau interconnectés permet aux services publics d’améliorer à la fois la flexibilité et la résilience du réseau. Les capteurs déployés en périphérie du réseau fournissent des données en temps réel. Cela permet de mieux contrôler les ressources distribuées et de réagir plus rapidement en cas de panne Les progrès de l’infrastructure de comptage avancée (ICA) offrent des possibilités encore plus grandes. De nombreux services publics s’appuyaient auparavant sur des compteurs de recherche limités et sur des données de Système d’acquisition et de contrôle des données (SCADA) pour planifier la distribution. L’ICA a révolutionné ce processus en fournissant un moyen dynamique et flexible d’agréger les profils de charge dans divers segments de clientèle. Les données précises fournies par l’ICA permettent aux services publics de mieux gérer les tensions de distribution, résoudre les problèmes de qualité de l’énergie et évaluer les scénarios de commutation avec précision 1
Les progrès des capteurs SCADA, ICA et IdO ont considérablement amélioré la visibilité en temps réel du réseau. Les données en temps réel et les dispositifs intelligents comme les commutateurs et les disjoncteurs réenclencheurs SCADA favorisent l’adoption de solutions pour la localisation des pannes, l’isolation et le rétablissement du service (LPIRS) La LPIRS représente une importante avancée dans la gestion des pannes de courant. Elle améliore la capacité des services publics à déceler une panne, à isoler le secteur touché et à rétablir le service plus efficacement. Pour bien la mettre en œuvre, tout système doit être équipé d’un nombre suffisant de commutateurs haute tension SCADA et de circuits primaires branchés aux postes par plusieurs voies, ce qui permet un réacheminement flexible de l’électricité. Un système de gestion de la distribution automatisée (SGDA) doté d’applications avancées est un outil puissant. Il permet aux exploitants de mieux connaître la situation et de coordonner les investissements dans l’automatisation du réseau : commutateurs automatisés, équipements de changement de prise, ICA et, même, ressources énergétiques distribuées par onduleurs
1 Département de l’énergie des États-Unis, Voices of Experience : Leveraging ICA Networks and Data, https://www.smartgrid.gov/files/documents/VOEAMI_2019.pdf
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intelligents.2 Le SGDA joue un rôle central dans l’amélioration de la fiabilité du réseau et de l’efficacité opérationnelle, car il intègre la numérisation, l’automatisation et l’amélioration de la communication avec le personnel sur le terrain.
Améliorer l’expérience client par la technologie
As electrification continues, utilities must focus on more innovative, timelier and cost-effective ways to manage the grid and customer expectations rather than just building more capacity. Utilities are now able to actively influence the consumer transition by leveraging customercentric technologies like Customer Experience (CX) platforms, Customer Relationship Management (CRM) systems and Customer Information Systems (CIS). These tools give customers real-time insights into their energy usage and streamline grid connections. These technologies can also enable managed EV charging programs to help customers charge during off-peak hours, reducing pressure on the grid and saving them money. These platforms are transforming what was once a complex process into a quick, user-friendly experience, aligning with the needs of today’s tech savvy customers. Utilities are also beginning to develop and publish geospatial tools, such as hosting and loading capacity maps, which can provide customers with valuable insights into grid capacity, enabling smarter portfolio planning by distributed technology companies (e.g., electric vehicle charging station suppliers) and energy consumers.
Appel à l’action
Les investissements stratégiques dans les technologies émergentes sont essentiels pour les services publics qui veulent garder une longueur d’avance dans un paysage énergétique en pleine évolution. Pour faire aboutir l’électrification, les services publics doivent donner la priorité aux investissements dans la cybersécurité, les analyses avancées et l’IA. Ces investissements, tout comme de meilleures modernisations du réseau et intégration des systèmes de TI et de TO, faciliteront la circulation de données et l’accroissement de l’efficacité. Ils fourniront aussi une vue d’ensemble du fonctionnement du réseau.
Les services de TI doivent s’associer à l’entreprise pour favoriser les résultats commerciaux par la collaboration, promouvoir l’innovation et fournir une orientation stratégique afin de maximiser l’utilisation de la technologie. Il est essentiel de mettre l’accent sur les pratiques agiles et collaboratives, qui permettent un prototypage rapide, une adaptabilité et une amélioration continue. En outre, de solides gouvernances des TI et cadres de conformité sont essentielles.
Conclusion
Ces cadres garantissent une forte sécurité, y compris la cybersécurité et la reprise après sinistre, tout en assurant un leadership pour la gouvernance des données. En harmonisant les stratégies informatiques et commerciales, les services publics peuvent exploiter efficacement les technologies existantes et nouvelles. Ils garantissent ainsi un réseau sûr, résilient et efficace dans un environnement qui évolue rapidement.
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2 Advanced Applications in an Advanced Distribution Management System, Ethan Boardman, p. 11
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Résumé de la gestion des risques technologiques
Résumé de la gestion des risques technologiques
Auteurs :
• Colin Penny, chef de l’information, Liberty Utilities
• Tony Folkins, vice-président de la technologie, Emera
Le secteur des services publics d’électricité est en pleine transformation, sous l’effet des avancées technologiques, des initiatives de lutte contre les changements climatiques, des changements réglementaires et de l’évolution des attentes des consommateurs. Ces changements introduisent des risques technologiques que les services publics d’électricité doivent gérer pour garantir la fiabilité, la sécurité et la durabilité de l’ensemble du secteur électrique. Vous trouverez ci-dessous les principales tendances, des critères d’évaluation et des actions recommandées pour atténuer ces risques.
Défis et possibilités
1. Cybermenaces accrues
Les cyberattaques, qui peuvent perturber les services publics et compromettre les données sensibles, ciblent de plus en plus le secteur des services publics d’électricité. Les attaques par rançongiciel et les systèmes d’hameçonnage sont particulièrement répandus. Parallèlement, l’adoption d’appareils de l’Internet des objets (IdO) et de technologies de réseaux intelligents élargit la surface d’attaque, rendant les réseaux électriques et les systèmes technologiques de soutien plus vulnérables.
2. Intégration des sources d’énergie renouvelables
Le passage à des sources d’énergie renouvelables distribuées, telles que le solaire et l’éolien, présente à la fois des possibilités et des défis. L’introduction de microréseaux et de systèmes énergétiques décentralisés exige de nouvelles technologies de coordination et de contrôle. Ces systèmes peuvent améliorer la résilience, mais ils introduisent également de la complexité et des problèmes de sécurité.
3. Changements réglementaires et conformité
Les cadres réglementaires et les politiques gouvernementales évoluent pour soutenir la décarbonation et la résilience. Les services publics doivent être conscients de la direction prise par les gouvernements et les organismes de réglementation et s’adapter à l’évolution des exigences de conformité. Ils doivent parallèlement gérer les risques associés, en particulier en ce qui concerne la confidentialité des données et la cybersécurité.
4. Gestion des données et analyse
La prolifération des données issues des compteurs intelligents, des capteurs et d’autres technologies numériques fournit aux services publics des informations précieuses. Cependant, la gestion et la sécurisation de ces données constituent un défi de taille. L’analyse avancée peut
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transformer les processus décisionnels et commerciaux et reconnaître des débouchés commerciaux, mais elle peut également entraîner des risques si l’intégrité et la sécurité des données sont compromises.
5. Vieillissement des infrastructures
De nombreux services publics disposent d’une infrastructure vieillissante qui n’est pas équipée pour répondre aux exigences technologiques modernes. Cela peut entraîner une vulnérabilité accrue aux pannes et aux cybermenaces. Il est essentiel d’investir dans des mises à niveau, mais il faut tenir compte des coûts et de la réglementation.
Lorsqu’on examine les risques susmentionnés et d’éventuels plans d’atténuation, on peut tendre à abuser des évaluations qualitatives fondées sur l’opinion. Avec des capacités robustes de gestion des risques de l’entreprise, cet aspect est tenu en compte. Des évaluations et des tests de surveillance et de contrôle permettent de signaler le niveau d’exposition au risque dans différents domaines d’un organisme. Des mesures de risque comme les principaux indicateurs de risque permettent aux services publics de bien surveiller leur exposition au risque et d’atténuer de manière proactive d’éventuels problèmes.
Appel à l’action
À mesure que le secteur se transforme, les services publics doivent tirer parti de la technologie pour répondre aux attentes des clients et des parties prenantes et pour respecter les politiques. Les services publics doivent disposer d’un plan comportant les éléments suivants :
1. Renforcement de la cybersécurité
La plupart des services publics ont mis en place des cadres de cybersécurité complets. Celui du National Institute of Standards and Technology constitue une bonne référence pour les indicateurs et le suivi. Ces cadres doivent continuer à évoluer et à faire partie intégrante du fonctionnement de l’entreprise. Lors de l’introduction de nouvelles technologies, la cybersécurité doit faire partie de la planification, de la conception et de la mise en œuvre.
2. Investir dans la modernisation des infrastructures
Donner la priorité aux investissements dans la modernisation des infrastructures vieillissantes afin d’améliorer la résilience, la sécurité et l’agilité de l’organisation. Les capacités de planifier les investissements doivent être élargies pour inclure les cycles de vie des technologies, qui sont sensiblement différents des actifs de production, de transport et de distribution.
3. Renforcer la gouvernance des données et la protection de la vie privée
Développer de solides capacités de gouvernance des données d’entreprise qui garantissent l’intégrité des données, la sécurité et la conformité à des réglementations comme la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques et à des projets de loi comme la Loi sur l’intelligence artificielle et les données
4. Collaboration et mise en commun des connaissances
Collaborer avec des pairs du secteur, des organismes gouvernementaux et des organismes de cybersécurité pour mettre en commun des pratiques exemplaires et de l’information sur les
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menaces. Évaluer les fournisseurs courants par rapport aux possibilités de produire de la valeur et s’assurer qu’ils correspondent aux objectifs opérationnels. Participer à des forums et à des groupes de travail sectoriels sur les risques et les solutions technologiques émergentes.
5. Adopter des technologies agiles et flexibles
Investir dans une architecture moderne capable de s’adapter à l’évolution rapide du paysage énergétique, comme l’infonuagique et les solutions modulaires qui permettent des technologies évolutives, intégrées et sécurisées. Tirer parti de l’analyse en libre-service et de l’intelligence artificielle pour optimiser la gestion de l’énergie et améliorer la fiabilité du réseau.
6. Mettre l’accent sur le développement de la main-d’œuvre
Investir dans des programmes de formation pour améliorer les compétences des employés en matière de cybersécurité, d’analyse des données, de leadership et de nouvelles technologies. Une main-d’œuvre bien informée est essentielle pour gérer efficacement les risques technologiques. Favoriser une culture de la curiosité et de l’innovation au sein du personnel afin d’inciter à trouver et à créer des solutions aux défis émergents.
7. Se préparer aux changements réglementaires
Rester informé de l’évolution des réglementations et participer activement à l’élaboration des discussions sur les politiques afin de s’assurer que les intérêts du service public sont représentés. Élaborer des stratégies de conformité proactives plutôt que réactives afin de réduire le risque de sanctions pour non-conformité.
8. Améliorer l’engagement et la communication avec les clients
Informer les clients sur les avantages et les risques des nouvelles technologies, en favorisant la confiance et la transparence. Mettre en place des mécanismes de retour d’information pour comprendre les besoins et les préoccupations des clients concernant les technologies émergentes et la cybersécurité.
Le secteur des services publics d’électricité se trouve à un moment charnière, les avancées technologiques comportant à la fois des possibilités et des risques. En s’attaquant de manière proactive aux risques technologiques grâce à des mesures de cybersécurité renforcées, à la modernisation des infrastructures, à la gestion globale des risques et au perfectionnement de la main-d’œuvre, les services publics peuvent se positionner pour réussir dans un paysage de risques qui évolue rapidement.
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Conclusion
Le secteur des services publics d’électricité connaît une transformation importante sous l’impulsion des changements climatiques, de la décarbonation, de l’électrification, des attentes croissantes des clients et de l’évolution des exigences réglementaires. Cette évolution vers l’électrification entraîne pour les services publics à la fois des possibilités et des risques. Les services publics doivent adopter la transformation numérique et les avancées technologiques telles que l’intelligence artificielle, l’infonuagique et l’analyse des données. En favorisant la collaboration, en intégrant les TI et les TO, en renforçant la cybersécurité et en exploitant les technologies pour les harmoniser avec les résultats commerciaux stratégiques, les services publics peuvent libérer tout le potentiel des technologies. Cela permet de stimuler l’efficacité opérationnelle et la satisfaction des clients, tout en garantissant un réseau sûr et résilient. En revanche, les services publics doivent s’attaquer de manière proactive aux risques technologiques en renforçant la cybersécurité, la modernisation de l’infrastructure, la gouvernance et la conformité des données, ainsi que la gestion globale des risques. L’accent mis sur les pratiques agiles et collaboratives sera essentiel pour l’innovation et l’amélioration continue.
Il faut voir l’ensemble comme un système opérationnel équilibré et tenir compte de toutes les facettes de l’industrie de l’électricité. Il est essentiel de ne pas s’attaquer à une tendance en silo, de peur d’en ignorer une autre. Cela pourrait provoquer la défaillance de systèmes. Toutes les tendances technologiques présentées dans ce rapport représentent des facteurs stratégiques pour l’entreprise d’électricité qui souhaite réussir dans la transition énergétique. Le Comité de la technologie d’Électricité Canada reconnaît que l’intelligence artificielle, l’innovation commerciale par l’infonuagique, la convergence TI-TO, l’importance de la culture des données, les plateformes technologiques d’électrification et la gestion des risques technologiques mèneront à un virage technologique réussi et jetteront les bases de l’entreprise d’électricité de l’avenir.
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