Canada (FR) CANNAtalk 18 | Répercutions du rapport ammonium-nitrate sur les plantes

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s numéro 18 2012 r eu lt u c ti r o h is a vr LA revue pour Des L’interaction des

Nutrients

Mangas Pas seulement pour les enfants et les nerds

L’EPINARD Le carburant favori de Popeye

Powered by

Et plus encore: Niveaux d’ammonium et de nitrate

Le saviez-vous?

Coin de l’horticulteur

Pestes et maladies

Conseil d’horticulteur

Jouez et gagnez


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avant -prop os

HQTalk:

La fin de l’année approche et c’est la saison des festivités qui commence, les premières neiges arrivent et Noël cogne presque déjà à nos portes. Malgré que je ne ressente plus l’effervescence et la fébrilité d’un enfant qui s’éveille au matin de Noël, j’adore encore ce moment. Les moments passés en famille et entre amis, puis évidemment le mélange traditionnel de bonne bouffe et de violentes crampes d’estomac… Soyons francs, l’appétit est toujours plus grand que la panse pendant ces journées où nous mangeons et buvons à outrance. Notre corps n’a besoin que d’un mince pourcentage de ce que nous ingurgitons, le reste ne fait qu’alimenter nos poignées d’amour! Comme les humains, les plantes ne peuvent pas survivre sans nutrition. Une diète équilibrée est tout aussi importante pour eux que pour nous. Certes, les plantes ne risquent pas de devenir obèses ou anorexiques, mais trop ou trop peu de nourriture peut entraîner toute sorte de problèmes. L’alimentation doit être suffisante, mais le rapport entre les macronutriments et les oligoéléments doit aussi être équilibré et adéquat. Les humains ont besoin d’une combinaison de féculents, de gras, de protéines (macro), de vitamines, de minéraux et d’éléments traces (oligo) et, tout comme nous, les plantes ont aussi besoin d’équilibre. Le présent numéro du CANNAtalk porte sur les nutriments. CANNA Research nous offre deux articles remplis d’informations fournies par des experts. Le premier traite de la proportion des éléments comme l’azote, le potassium, le phosphore et des effets que provoquent les excès ou les carences. Le deuxième creuse davantage et étudie le rapport entre l’ammonium et le nitrate. Si nos articles ne répondent pas à toutes vos questions, n’hésitez pas à nous écrire via le www.canna-hydroponics.com et nous nous ferons un plaisir de vous aider. Bonne lecture, Jeroen

P.-S. – Nous vous souhaitons déjà un joyeux Noël et une heureuse année. Profitez de la bonne bouffe et des délicieux cocktails…et pour ce qui est des horribles crampes, vous n’avez qu’à les tenir pour acquises ;-)

s e r e i t a M s e Table d Canna Research

L’interaction des nutriments

Foire aux questions Nous répondons à toutes vos questions d’horticulture

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Pleins feux sur… L’univers des mangas

Conseil de l’horticulteur Ne lésinez pas sur le drainage

20 23 24 28 29

Prêt-à-cultiver

CANNA Research

L’épinard

Comment le rapport ammonium-nitrate se répercute sur les plantes

Le coin de l’horticulteur

Jeu

William cultive avec des microbes

Gagnez 1 litre de CANNABOOST

Le saviez-vous?

Faits

Des arbres démesurés

Pestes et maladies Les tarsonèmes trapus

Faits divers

À venir/Colophon Tout sur les micro-organismes

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L’ i n t e r a c t i o n des La majorité des horticulteurs savent combien il est important d’appliquer les bonnes quantités de macronutriments et d’oligoéléments aux cultures; ils savent aussi que plusieurs méthodes existent pour déterminer si une plante souffre d’une carence quelconque. Cependant, certaines carences – ou surplus à l’occasion – ne sont pas provoquées par le manque de l’élément en question, mais plutôt par une mauvaise combinaison avec d’autres nutriments, soit dans le mélange de rempotage, soit dans la plante, parfois dans les deux. Cet article traite de l’importance de l’interaction entre les nutriments et de leurs répercussions sur la culture finale.

La majorité des horticulteurs savent combien il est important d’appliquer les bonnes quantités de macronutriments et d’oligoéléments aux cultures; ils savent aussi que plusieurs méthodes existent pour déterminer si une plante souffre d’une carence quelconque. Cependant, certaines carences – ou surplus à l’occasion – ne sont pas provoquées par le manque de l’élément en question, mais plutôt par une mauvaise combinaison avec d’autres nutriments, soit dans le mélange de rempotage, soit dans la plante, parfois dans les deux. Cet article traite de l’importance de l’interaction entre les nutriments et de leurs répercussions sur la culture finale. En 1953, D. Mulder a publié « Les éléments mineurs en culture fruitière », une des premières études portant sur l’interaction des nutriments. Dans le cadre de cette étude, il a introduit un graphique qui est encore largement utilisé 4 | cannatalk

Par Inaki Garcia, CANNA Research

de nos jours. Au fil des années, d’autres chercheurs y ont ajouté des synergies et des antagonismes possibles. L’étude des interactions entre les nutriments est inévitablement essentielle pour améliorer le rendement des cultures. Les proportions relatives de nutriments se répercutent directement sur la nutrition de la plante, mais également sur le substrat dans lequel elle pousse. Les cations (éléments chargés positivement) sont plus ou moins retenus par les charges négatives de certains composants du sol, comme l’argile et les matières organiques. Les cations regroupent entre autres Na+, K+, Ca2+, Mg2+, NH4+ et H+(sodium, potassium, calcium, magnésium, ammonium et hydrogène). Les plantes absorbent les éléments qui sont dissous dans l’eau, c’est-à-dire que les éléments emprisonnés dans le sol ne peuvent pas être


Image 1: La Charte de Mulder exprime l’interaction des éléments. Les lignes pointillées indiquent les relations stimulantes entre les éléments. Les lignes pleines indiquent les éléments antagoniques. Par exemple, le calcium peut entraîner une carence en magnésium, mais l’azote peut résoudre cette carence. Il est donc inutile d’ajouter du magnésium supplémentaire!

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L’ i n t e r a c t i o n

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D ES assimilés directement. Dans certains cas, toutefois, ces éléments peuvent s’infiltrer dans l’eau du substrat, les rendant ainsi assimilables par la plante. Plus le sol ou le substrat peut contenir de cations, plus sa capacité d’échange cationique (CEC) est élevée. La proportion de cations dans le sol influence directement la texture du sol ou du substrat. Voici certaines des plus importantes interactions entre nutriments.

Azote Sous forme d’ammonium, NH4+, l’azote nuit à l’assimilation du calcium, du magnésium et du potassium par la plante, surtout lorsque le rapport NO3- (nitrate)/NH4+ (ammonium) est faible. Conséquemment, un surplus de NH4+ peut entraîner une carence de l’un ou l’autre de ces éléments. Ce problème se produit couramment en culture hydroponique, car on utilise normalement un support de croissance inerte avec un indice de CEC faible ou nul; ici, la quantité de calcium, de magnésium et de potassium disponible dépend entièrement du contenu de la solution nutritive, contrairement aux autres types de sols ou de substrats avec une CEC élevée qui indique généralement

une haute teneur en nutriments. Plus d’informations à propos du rapport ammonium/nitrate à la page 24. On constate également une interaction antagoniste entre les anions Cl- et NO3-. Un surplus de Cl- (très fréquent dans l’eau saline et/ou sodique) peut nuire à l’absorption de NO3- par la plante. Le rapport N/K est aussi très important lorsque les plantes passent du stade de croissance (végétatif) au stade de floraison ou de fructification (génératif). La photopériode, c’est-à-dire le nombre d’heures consécutives de noirceur, représente le principal stimulus qui permet aux plantes à jour court ou à jour long de passer du stade végétatif au stade génératif. Toutefois, d’autres stimuli, comme le rapport N/K, influencent aussi d’une certaine manière ces conditions phénologiques. Les fruits sont remplis de potassium, c’est pourquoi il faut absolument assurer un bon apport en potassium lors de la période générative. Pourtant, quelle que soit la quantité de potassium, si le rapport avec l’azote est trop faible, la formation de fleurs risque d’être réduite. On peut donc se retrouver avec une plante ayant produit plusieurs parties végétatives (feuilles et branches), mais peu de parties génératives (fleurs et fruits).

Image 2: La surface d’une fougère aquatique (Azolla sp.), microscopie électronique à balayage en couleur. Les feuilles des Azollas accueillent des colonies d’Anabaena azzolae, une algue bleuvert qui fixe l’azote atmosphérique et enrichit l’eau dans laquelle elle pousse. En raison de leur capacité fixatrice d’azote, les fougères aquatiques sont cultivées comme plantes fertilisantes dans des rizières en Inde.

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L’ i n t e r a c t i o n Potassium

La proportion de potassium doit nécessairement être adéquate, car celui-ci interagit avec le phosphore, le sodium, le calcium et le magnésium, tant dans le sol qu’à l’intérieur de la plante. Dans les sols argileux avec une CEC élevée, lorsque la plante est irriguée à l’aide d’une solution fertilisante dans laquelle le potassium est dissous dans sa forme ionique, une partie du potassium est alors absorbée par les minéraux et les parties humiques du sol. Si vous irriguez avec une solution faible en potassium, le potassium contenu dans le sol sera relâché pour être assimilé par la plante. Ensemble, le potassium échangeable et le potassium présent dans la solution se nomment « potassium disponible ». Comme le suggère le nom, cette forme de potassium est immédiatement assimilable par la plante. Toutefois, le potassium existe aussi en forme non échangeable, c’est-à-dire qu’il est bien fixé aux composants du sol. Dans ce cas-ci, le potassium n’est pas directement disponible pour la plante. Il pénètre la solution uniquement lorsque le niveau de potassium

échangeable est très bas. Utiliser ce potassium pose un problème, car le processus lui permettant de passer de son état fixé à son état interchangeable prend du temps, la plante doit donc attendre avant de pouvoir l’assimiler. Appliquer du calcium et du magnésium en trop grande quantité peut provoquer une carence en potassium; les rapports K/Ca et K/Mg doivent toujours être maintenus au-dessus de 2 (mais en dessous de 10, car trop de K peut nuire à l’absorption du calcium et du magnésium). Une trop grande quantité de potassium peut aussi empêcher l’absorption de certains oligoéléments comme le zinc. Il est particulièrement important de prendre en considération cette interaction lorsque l’on utilise de l’eau très dure avec une teneur élevée en calcium et en magnésium.

Phosphore Les surplus de phosphore perturbent la majorité des oligoéléments (Fe, Mn, Zn et Cu). Dans certains cas, des précipités insolubles se forment, alors que dans d’autres cas, les processus métaboliques de la plante empêchent le transfert des nutriments des racines vers les autres

Image 3: Nodules de racines (ou nodosités). Microscopie électronique à balayage (M.E.B.) en couleur d’un nodule de racine d’une plante légumineuse (Pisum sativum) provoqué par la bactérie fixatrice d’azote, Rhizobium leguminosarum. La plante et la bactérie entretiennent une relation symbiotique. La bactérie réduit (« fixe ») l’azote atmosphérique dans le sol en ammonium. La plante ne peut pas exécuter ce processus par elle-même, mais il est vital pour la production des acides aminés qui sont à la base des protéines. En retour, la plante transmet aux bactéries des hydrates de carbone produit par photosynthèse qu’elles utilisent comme source d’énergie. Les bactéries pénètrent dans la plante à partir des poils racinaires. De là, un filament d’infection les dirige vers le nodule.

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D ES parties de la plante. C’est notamment ce qui se produit avec l’interaction entre P/Zn. L’interaction entre P/Fe semble provoquer des dérèglements au niveau cellulaire et former des complexes insolubles. L’interaction entre P/ Cu entraîne généralement la formation de précipités dans la zone racinaire. Le résultat des interactions entre les éléments peut varier d’une espèce à l’autre et même d’une variété de la même espèce à une autre. Par exemple, chez certaines espèces, la quantité de phosphore disponible semble influencer positivement le niveau de résistance de la plante à la salinité. Par conséquent, une hausse de phosphore permet d’augmenter la résistance de la plante. En revanche, d’autres études en sont venues à des conclusions inverses. On rapporte également une baisse de la disponibilité de soufre et de calcium lorsque de grandes quantités de phosphate sont appliquées. Dans le cas du calcium, ceci est provoqué par la formation de phosphates insolubles. À l’inverse, le phosphore favorise l’absorption du magnésium, donc une carence en phosphore aurait tendance à entraîner une carence en magnésium si ce dernier est présent en petite quantité. Le NO3- et le NH4+ facilitent tous deux l’absorption du phosphore. Dans le cas du NH4+, le phénomène s’expliquerait par l’excrétion d’ions H+ par la plante lorsque l’azote est administré en grande quantité sous cette forme. Les ions H+ provoquent une acidification légère dans la zone racinaire, ce qui favorise la solubilité de certains sels de phosphore qui autrement demeureraient emprisonnés ou dans une forme insoluble.

Magnésium Le rapport Ca/Mg doit également être pris en considération. Ceci influence surtout la structure du sol. Le calcium dans le sol tend à améliorer l’aération alors que le magnésium favorise l’adhésion des particules dans le sol. Ainsi, si le rapport Ca/Mg est très faible, c’est-à-dire que le complexe d’échange est occupé en majorité par les ions de Mg, le sol devient moins perméable ce qui nuit au développement des cultures. Pour cette raison, le rapport Ca/Mg doit toujours être supérieur à 1. Établir un rapport adéquat entre les éléments contribue aussi à l’équilibre minéral à l’intérieur de la plante. Le rapport Ca/Mg dans les feuilles de certaines plantes est d’environ 2:1, ce qui signifie qu’il est nécessaire d’ajouter plus de calcium que de magnésium dans la solution nutritive. L’assimilation du magnésium est aussi influencée par les niveaux de Zn et de Mn dans le support de croissance. En plus d’être toxique, une surdose de ces deux oligoéléments pourrait réduire le pouvoir d’absorption de la plante.

Interaction du sodium avec le calcium, le magnésium et le potassium Le sodium a un effet néfaste sur la plupart des plantes parce qu’il devient toxique lorsqu’il s’accumule dans

certains tissus de la plante et parce qu’il a la capacité d’endommager la structure du sol en faisant concurrence aux autres cations pour l’absorption (l’adhésion du cation à la surface de certains composants du sol). Lorsque le sol contient un niveau de sodium potentiellement nuisible pour la culture, on dit alors qu’il est sodique. La sodicité du sol ne doit pas être confondue avec la salinité du sol, qui elle se réfère à la quantité totale de sels dans le sol, sans toutefois préciser les sels qui prédominent. Il existe deux méthodes pour déterminer les risques de dommages provoqués par une surdose de sodium. La première consiste à calculer le rapport entre le sodium et les autres cations dissous qui seront absorbés par la plante. C’est ce que l’on appelle le rapport d’absorption du sodium (sodium absorption ration SAR). Le SAR se définit par l’équation suivante :

L’eau d’irrigation ayant un SAR de plus de 18 est considérée comme ayant une haute teneur en sodium. L’autre méthode utilisée consiste à calculer la proportion de cations de sodium retenue dans le complexe d’échange comparativement aux autres. C’est ce que l’on appelle le pourcentage de sodium échangeable (PSC).

PSC = 100 x Na / CEC Un sol est considéré comme sodique s’il affiche un PSC supérieur à 15 %. Finalement, le rapport entre le calcium, le magnésium et le sodium peut être altéré par la présence de carbonates et de bicarbonates. En d’autres termes, même si au départ la teneur en Ca et en Mg est plus élevée que la teneur en Na – ce qui représente en principe un bon rapport pour éviter les problèmes – en irriguant avec de l’eau très dure contenant beaucoup de carbonate et de bicarbonates, le calcium et le magnésium risquent de se précipiter sous forme de carbonates insolubles, renversant l’équilibre en faveur du sodium et augmentant ainsi le ra`pport d’absorption du sodium. C’est ce que l’on appelle l’indice de carbonate de sodium résiduel (CSR). La formule est la suivante :

CSR=(CO3-+HCO3-)-(Ca+2+Mg+2) L’eau de robinet avec une valeur dépassant 2,5 ne doit pas être utilisée, car elle risque d’entraîner des problèmes. • cannatalk | 9


Questions & Reponses

I don’t have a problem wi th plant growth just a

Can I use CANNA COCO with your

es it’s no problem to HIZOTONIC as a le o use

IZOTONIC Notre boîte de réception a été inondée de questions de jardinage. Et comme à l’habitude, nos chercheurs se font un énorme plaisir de vous aider!

Réponse

Utiliser CANNA PK 13/14 durant toutes la phase génératrice ne vous procurera aucun avantage. Assurez-vous d’avoir de bonnes conditions On m’a dit qu’en utilisant CANNA climatiques et de bonnes habitudes d’arrosage, PK 13/14 tout au long du stade de suivez notre calendrier de fertilisation et vos maturation, j’augmenterais ma récolte plantes auront toutes ce dont elles ont besoin. de façon considérable. Est-ce vrai? Vous devez par contre appliquer le PK 13/14 au bon moment. Avec un cycle de floraison de 8 semaines entre le changement de photopériode et la récolte, l’utilisation de PK 13/14 devrait se faire à partir de la 4,5e semaine jusqu’à la 6e semaine environ.

Question

Question

Quel est le bon dosage de CANNABOOST en vaporisation foliaire? À quelle fréquence doit-il être appliqué? Quel doit être le pH? Un agent mouillant peut-il être utile? Devrais-je ajouter aussi de l’acide fulvique/humique?

Réponse

Si vous utilisez CANNABOOST en vaporisation foliaire, ne dépassez pas 2 ml/litre. Vous pouvez régler le pH aux alentours de 7 ou légèrement en deçà, et l’appliquer jusqu’à trois fois par semaine. Cette méthode n’est pas aussi efficace que l’application par les racines, mais elle fonctionne tout de même. Les agents mouillants sont toujours utiles. Finalement, malgré la grande popularité et le battage publicitaire autour des acides organiques ajoutés aux feuilles, aucune étude ne prouve leur valeur ajoutée, car toute l’action se déroule dans le support de culture.

Question

Mon support de croissance est composé à 60 % de fibre de coco et 40 % de perlite. J’utilise tous les produits CANNA, CANNA Coco A&B à raison de 35 ml/ 10 ml en suivant les recommandations dans la charte. Mes plantes en sont à leurs premières semaines de floraison. Mon éclairage est artificiel et j’ai installé un système à CO2. L’humidité est de 60 %. La température ne dépasse jamais 27 °C. J’ai de la difficulté à contrôler le pH. J’utilise un système sans recirculation dans lequel je fais circuler ma solution réglée avec un pH de 5.2 trois fois par jour. À la sortie, ma solution affiche un pH de 6.2 ou 6.3. Plus de 20 % de la solution nutritive est drainée. La CE est de 1.7 à l’entrée et de 1.3 à la sortie. J’ai aussi fait circuler de l’eau pour obtenir un drainage de 50 % et faire baisser le pH à 5.2 pour ensuite préparer une nouvelle solution nutritive fraîche que j’ai fait recirculer, puis j’ai répété ces étapes 4 fois (jusqu’à 3 cycles). C’est seulement à ce moment-là que j’ai réussi à faire baisser le pH à 6.1. Mes plantes sont luxuriantes, mais les pousses inférieures démontrent des signes de brûlures et certaines des pousses supérieures aussi. Que dois-je faire pour obtenir un meilleur contrôle et réduire le pH ? Devrais-je réduire le pH de départ à moins de 5.2 ou peut-être utiliser un système de goutte à goutte?

Réponse

Augmentez votre pH à 5.6, puis n’arrosez JAMAIS la fibre de coco avec de l’eau pure, cela élimine l’agent tampon et, avec des valeurs de pH basses, la disponibilité du potassium augmente ce qui cause probablement les brûlures. Il faut toujours irriguer avec une solution enrichie de nutriments.

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g recirculatin a r o f d n e m m o ec t would you r Question Which nutrien O I B e h t ? m u J’ai constaté récemment que lorsque mon mélange CANNA Substra Vega i d oco me g ba veun ha I’dans ystem with c sQuestion bad?reste CANNAZYM) barildaéré durant la nuit, dium go meRHIZOTONIC, ess (A&B, -l il so co co ur yo n ca , Hi il s’embrouille. Pouvez-vous m’expliquer pourquoi et me dire si les nutriJ’aimerais en savoir davantage à propos des nutriments CANNA Coco A&B. Dois-je ajouter le mélange A et B dans mon réservoir d’eau Thleejouran swlaer dès 1 de phaseto végétative ou dois-je le your fisimplement rst quajouter esti on mélange A pour la phase végétative et le mélange B pour la phase générative?

ments sont encore bons à utiliser?

is yes, you can use your Réponse water with

Le mélange s’embrouille parce que vous l’aérez. En forçant de l’air, et tous les gaz associés comme l’oxygène et le CO2, dans un mélange chimique, RHIZOTOT ONIC throughseth whol e composés les nombreux ions disponibles liente et forment divers comme veg ph ase? du calcium, du phosphate et ainsi de suite. La solution à votre problème Vous devez utiliser CANNA Coco A&B tout au long de la phase végétative et : cessez d’aérer la solution. L’aération est seulement nécessaire pour la générative. Il faut d’abord ajouter Coco A dans le réservoir de fertilisation, culture en eaux profondes et rien d’autre. Pour ce qui est de son efficacité, bien mélanger, puis ajouter le mélange Coco B dans le réservoir. vous pouvez tout de même l’utiliser, mais les rapports entre les nutriments risquent de ne pas être équilibrés et votre mélange sera moins performant.

Réponse

Question

Mes feuilles et mes pousses inférieures sont remplies de petites taches blanches. De quoi s’agit-il?

Réponse

Les petites taches blanches peuvent indiquer une variété de problèmes, plus de détails seraient nécessaires pour bien diagnostiquer le problème. Il s’agit probablement d’un problème endémique causé par l’arrosage, c’est donc que le substrat de la plante est resté sec trop longtemps avant d’être arrosé de nouveau ou que la plante s’est asséchée puis est restée mouillée pendant un ou deux cycles pour ensuite s’assécher de nouveau, ou que la plante est restée mouillée puis s’est asséchée, etc. Les plantes aiment la constance, elles préfèrent être toujours un peu mouillées ou un peu sèches, mais détestent passer d’un extrême à l’autre.

Question

Je cultive des tomates, des poivrons, des piments forts et des concombres dans des Air Pot remplis de CANNA Coco. Quel est le meilleur moment pour ajouter CANNA PK13/14 au réservoir nutritif lorsque l’on cultive des plants comme des tomates? Je me pose la question parce que vous suggérez l’utilisation de PK13/14 pendant seulement 1 semaine, 3 semaines avant la récolte, mais les tomates se récoltent sur une longue période.

Question

Je cultive de façon traditionnelle dans le sol. Je souhaite utiliser CANNA RHIZOTONIC pour favoriser le développement racinaire de brassicas cultivés en serre (terreau dans des plateaux de plastique à cellules individuelles). Je n’arrive pas à trouver le bon taux de dilution, je ne sais donc pas quelle quantité acheter. Pouvez-vous m’aider? Existe-t-il un meilleur produit CANNA pour le développement racinaire?

Réponse

Le taux de dilution maximum recommandé est de 1:420 et le taux habituel est de 1:1890. Ceci correspond à un maximum de 2,4 ml/litre et une moyenne de 0,5 ml/litre. À mon avis, le meilleur taux se situe entre les deux pour la première application, puis il est préférable de réduire la dose lors de la deuxième application. RHIZOTONIC influence la croissance racinaire des nouveaux semis cultivés dans des plateaux à cellules individuelles. Soyez très vigilant si vous utilisez le produit pendant plus de 2 ou 3 semaines. Assurez-vous de le combiner à l’engrais approprié pour votre programme, car il doit absolument être utilisé avec un régime nutritif régulier.

Réponse

Je présume que vous cultivez ces légumes comme dans le secteur horticole. Les plantes produisent des fruits en tout temps, mais elles sont aussi toujours en croissance végétative pour créer de nouvelles fleurs. Dans ce cas-ci, je vous recommanderais d’ajouter CANNA PK 13/14 uniquement lorsque vous voulez aider la croissance générative, c’est-à-dire lorsque vous êtes en présence de beaucoup de fleurs et peu de fruits. Normalement, ceci se produit uniquement au début ou lorsque la plante perd son rythme. La meilleure chose à faire consiste à enlever quelques fleurs et quelques petits fruits puis ajouter PK 13/14 afin de produire des gros fruits en plus petite quantité. Lorsque le rythme est rétabli à quelques fleurs à la fois, suivi de quelques petits fruits et quelques gros fruits, vous n’avez plus besoin de PK 13/14. Si vous cultivez les tomates durant la saison (la plupart des fruits seront cueillis durant les mêmes semaines), PK 13/14 devrait être appliqué lorsque les petits fruits commencent à grossir. Attention : n’appliquez pas une trop grande quantité de PK 13/14 ou pendant une trop longue période. En fait, ce produit ne sert qu’à forcer la plante à passer au stade génératif. cannatalk | 11


Pret à-CULTIVER

Vous souvenez-vous de Popeye? Avec sa pipe et ses bras musclés? Ce dont on se souvient le plus c’est évidemment son légume favori, n’est-ce pas? Les fameux épinards! Alors qu’il ingurgite le contenu de sa boîte d’épinards, ses muscles se gonflent instantanément et il devient extra-fort. Popeye était le superhéros de l’époque et il carburait aux épinards. Il ignorait pourtant qu’il se protégeait également contre diverses maladies et affections. Après tout, comment aurait-il pu rester aussi jeune pendant près de cent ans? 12 | cannatalk

Texte: Marco Barneveld, www.bqurious.nl


Le carburant favori de

Popeye

En fait, notre héros mangeur d’épinards avec un faible pour Olive a réussi à accomplir quelque chose d’incroyable pour ce légume-feuille vert qu’aucune campagne marketing n’est parvenue à accomplir avec d’autres légumes. Les ventes d’épinards explosaient à chaque fois que Popeye terrassait Brutus – son ennemi sournois – après avoir ingurgité une saine dose d’épinards. La consommation de ce légumefeuille a bondi de 33 pour cent aux États-Unis entre 1931 et 1936 alors que Popeye gagnait en popularité. Les collectivités qui cultivaient les épinards ont érigé plusieurs statues en l’honneur de Popeye et l’énorme coup de main qu’il donnait à l’industrie.

Vitamine A Elzie Crisler Sega, le créateur de Popeye, n’a pas choisi les épinards à l’aveuglette. C’était un homme bien renseigné. Certains disent que le choix de Sega d’opter pour les épinards comme aliment fortifiant pour Popeye était basé sur un calcul erroné de la teneur en fer du légume. L’histoire prétend qu’un scientifique a placé la décimale au mauvais endroit en calculant le contenu en fer des épinards en 1870, attribuant ainsi dix fois plus de fer que le contenu véritable. Cette erreur n’a été interceptée qu’au cours des années 1930. Bien que cette histoire ait circulé des années durant, des études récentes démontrent qu’il s’agit en fait d’un mythe et que Sega avait choisi l’épinard comme superaliment de Popeye en raison de sa haute teneur en vitamine A. Quelle que soit la vérité, les épinards contiennent effectivement du fer, de la vitamine A et plein de bonnes choses. N’ayez crainte, nous y viendrons. Mais d’abord, une petite histoire sur ce délicieux légume-feuille.

Légume persan L’épinard provient apparemment de la Perse antique. Les commerçants arabes ont amené l’épinard en Inde et de là, il s’est répandu en Chine antique. On l’appelait alors le « légume persan ». Le plant d’épinard est mentionné pour la première fois dans des écrits chinois, précisant qu’il a été introduit en Chine via le Népal en 647 av. J.-C. En 827, les Sarrasins introduisent l’épinard en Sicile. L’épinard apparaît dans trois ouvrages écrits de la région méditerranéenne au Xe siècle, soit un ouvrage médical rédigé par al-Razi (connu sous le nom de Rhazes par les Occidentaux) et deux traités agricoles, un par Ibn Wahshiya et l’autre par Qusus al-Rumi. L’épinard devient populaire en méditerranée arabe et fait son entrée en Espagne à la fin

du XIIe siècle. C’était l’époque où le grand agronome arabe Ibn al-’Awwam surnommait l’épinard « le capitaine des légumes-feuilles ». L’épinard a aussi fait l’objet d’un traité spécial au XIe siècle rédigé par Ibn Hajjaj. La variété épineuse du fruit contenant des graines est arrivée en Allemagne dès le XIIIe siècle. Pourtant, ce n’est qu’en 1552 que la variété à fruits lisses a été décrite pour la première fois. C’est cette seconde variété qui est utilisée en production commerciale de nos jours. Si jamais vous voyez la variété épineuse un jour, faites-nous signe, car nous n’avons jamais pu en voir. L’épinard est apparu en Angleterre et en France au cours du XIVe siècle, probablement via l’Espagne. Il a rapidement gagné en popularité puisqu’il a été introduit tôt au printemps alors que les autres légumes se faisaient encore rares. Le tout premier livre de recette anglais The Forme of Cury (1390) fait mention de l’épinard, on s’y réfère alors sous le nom de spinnedge et spynoches. Les deux termes semblent coexister. L’épinard à fruits lisses a été décrit pour la première fois en 1552.

Légumes royaux Popeye n’est pas le seul à avoir contribué à la popularité de ce légume. Les familles royales d’Europe y ont aussi participé. En 1533, Catherine de Médicis est devenue reine de France et comme elle adorait les épinards, elle insistait pour qu’on lui en serve avec chaque repas. En fait, encore aujourd’hui, les plats préparés avec des épinards portent l’appellation « à la Florentine » en l’honneur de Catherine de Médicis née à Florence. Les bienfaits de l’épinard sont nombreux. Au cours de la Première Guerre mondiale, on donnait du vin fortifié de jus d’épinards aux soldats français affaiblis après avoir perdu beaucoup de sang. Les légumes-feuilles comme les épinards offrent plus de nutriments que n’importe quel autre aliment, à calorie égale. Voici quelques faits à considérer à propos des épinards L’épinard renferme une foule de nutriments. Il est faible en calories, mais très riche en vitamines, en minéraux et autres phytonutriments. En consommant des épinards, on ne risque pas de prendre du poids, mais on assimile une tonne de nutriments. L’épinard est une excellente source de vitamines K et A, de magnésium, de manganèse, de fer, de calcium, de vitamine C, de vitamine B2, de potassium et de vitamine B6. Il offre également une bonne dose de protéines, de phosphore, de vitamine E, de zinc, de fibres alimentaires et de cuivre. De plus, il contient du sélénium, de la niacine et des acides gras oméga‑3. cannatalk | 13


Disponible partout L’épinard a également l’avantage d’être facilement disponible presque partout dans le monde. Avec son profil nutritif exceptionnel, l’épinard a presque l’air d’un aliment surnaturel, mais il est très facile à trouver dans les marchés ou à cultiver soi-même, le tout à prix modique. Polyvalent en cuisine, il se mange en salade, en smoothie vert, on peut le bouillir ou le cuire à vapeur, l’ajouter à des soupes ou autres plats. Mais ce n’est pas tout. L’excellence de l’épinard n’en finit plus. L’épinard est rempli de flavonoïdes qui jouent le rôle d’antioxydants, protégeant ainsi le corps contre les radicaux libres. Des chercheurs ont découvert au moins 13 composés flavonoïdes différents qui agissent comme substances anticancérigènes. Les multiples nutriments offrent une grande protection contre les maladies. Une consommation élevée d’épinards aide à protéger la santé gastro-intestinale. De plus, le bêta-carotène et la vitamine C s’unissent pour protéger les cellules du colon contre les effets néfastes des radicaux libres. L’épinard semble ralentir le déclin des fonctions cérébrales lié au vieillissement. Donc, mangez vos légumes verts et continuez à faire vos mots croisés pour maintenir votre cerveau jeune et agile. Qu’en est-il du fer? C’est pourtant cet élément qui motivait Popeye d’en manger; du moins, c’est ce que nous croyions! Le fer est un minéral particulièrement important pour les femmes en période de menstruation, les enfants et les adolescents en pleine croissance. Comparativement aux viandes rouges, les épinards sont beaucoup moins caloriques, ils ne contiennent aucun gras ou cholestérol et représentent une excellente source de fer. Comme le fer est un composant de l’hémoglobine, qui transporte l’oxygène vers toutes les cellules du corps humain, il est essentiel pour maintenir un bon niveau d’énergie. Donc, bien que vos muscles ne risquent pas de déchirer votre t-shirt comme ceux de Popeye, dans le vrai monde, les épinards remportent tout de même la palme!

Cultivez le capitaine des légumes Maintenant, vous êtes bien renseignés au sujet des épinards. Bien qu’ils soient peu dispendieux dans les supermarchés, 14 | cannatalk

vous avez peut-être tout de même envie de les cultiver vous-même. Si vous adorez les salades d’épinards et les œufs à la Florentine, il est peut-être grand temps que vous commenciez à cultiver un peu d’épinards pour ne jamais en manquer. L’épinard a besoin d’un climat frais pour bien se développer, mais si vous choisissez votre période de semence attentivement et optez pour des variétés résistantes à la chaleur, vous pourrez en cultiver partout dans le monde. Commencez par vous procurer des semences! Sélectionnez un coin de jardin plein soleil pour les climats frais et miombragé pour les climats plus chauds. Le sol doit être léger, fertile et avoir une bonne capacité de rétention d’eau. Semez les graines d’épinard directement dans le sol dès que la terre peut être labourée, habituellement de quatre à huit semaines avant le dernier gel au sol prévu. Semez les graines à 1,3 cm de profondeur et à 5 cm de distance en longues rangées. Pour des récoltes continues, semez toutes les deux semaines jusqu’à ce que la température diurne soit en moyenne de 23 °C. Commencez à semer les cultures automnales dès la mi-août pour les climats frais, et un peu plus tard pour les climats plus chauds. Maintenez le sol humide et fertilisez les plants à l’aide d’un thé de fumier ou d’une émulsion de poisson tous les 10 jours jusqu’à ce qu’ils atteignent une hauteur de 15 cm. Coupez les feuilles d’épinard de l’extérieur du plant vers l’intérieur au gré de vos besoins ou récoltez la totalité du plant lorsqu’il atteint sa maturité, et ce, avant qu’il ne commence à fleurir. Toutefois, si vous remarquez la formation de bourgeons au centre, coupez le plant en entier immédiatement. •

Épinards à l’ail à la

Popeye p o u r

d e u x

Voici une recette délicieuse qui vous permettra d’utiliser tous vos épinards. Prendre une cuillère à soupe d’huile d’olive extra vierge, un sac d’épinards frais, trois gousses d’ail moyennement grosses, pelées et tranchées minces, une pincée de sel de mer et une cuillère à café de beurre non salé. Faire chauffer l’huile d’olive dans une poêle à feu moyen doux. Lorsque l’huile est chaude, ajouter les tranches d’ail et faire brunir légèrement. Ajouter la moitié des épinards et le sel, puis mélanger jusqu’à ce que le tout devienne vert foncé. Ajouter l’autre moitié des épinards et bien mélanger à nouveau. Retirer la poêle du feu, ajouter le beurre et servir! Miam! Popeye en redemanderait!


Le Coin William, centre de la Floride Lorsque j’ai commencé à expérimenter avec les micro-organismes en 2011, je ne connaissais rien au rôle de la vie microbienne dans un support de croissance. Tout ce que je savais, c’est que les blogueurs et les as du jardinage d’intérieur ne juraient que par l’ajout de microbes bénéfiques dans le sol; tout type de système, de culture, de support confondu… tout ce qui comptait était d’en ajouter. Je cultive en pot avec un mélange de rempotage dans un système sans recirculation (run-to-waste) et peu de temps avant de contacter un expert CANNA, j’ai commencé à appliquer un produit sur une base hebdomadaire, comme recommandé sur l’étiquette.

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D’une certaine manière, je suis chanceux dans ma malchance, car le problème a pu être intercepté avant qu’il n’y ait trop de dégâts. J’utilisais la gamme de nutriments CANNA Terra, un produit que je connais bien puisque je l’utilise depuis deux ans, mais je cherchais à améliorer mon rendement. Même si je m’imaginais bien qu’il y avait déjà de la vie microbienne dans mes pots, je ne me suis pas vraiment penché sur la question et j’ai décidé d’en ajouter davantage. Si ça fonctionne en petite quantité, alors en grande quantité, les résultats seront encore meilleurs! Logique, n’est-ce pas? Faux! J’ai découvert ce que l’on appelle les « sites de fixation de l’azote » et j’ai constaté à quel point les micro-organismes peuvent être affamés. Environ 3 semaines après le début de la croissance, j’avais déjà atteint le maximum de la concentration d’engrais, mais mes plantes n’avaient pas aussi bonne mine qu’à l’habitude. Elles avaient l’air ternes, elles grossissaient mais semblaient toujours avoir besoin d’un peu plus. Certaines pousses inférieures ont commencé à se courber, des taches sont apparues et l’ensemble de la plante jaunissait. Puis, la tige principale a commencé à devenir mauve. Tout ce que je pouvais faire était d’augmenter les nutriments, puis j’ai essayé de faire un rinçage, mais rien ne fonctionnait et pendant tout ce temps, je continuais d’ajouter des micro-organismes. Ralph, un représentant chez CANNA, m’a expliqué, lentement et en plusieurs courriels, que les éléments nutritifs disponibles pour la plante s’accumulent dans le support, c’est ce que l’on appelle fixation de l’azote. Ces sites de fixation de nutriments se forment et la plante y puise lentement ce dont elle a besoin. Dans un environnement contrôlé où il y a suffisamment de nutrition pour le nombre de micro-organismes actifs, ces derniers parviennent à relâcher plus de nutriments dans ces sites. Il m’a expliqué que ces micro-organismes se nourrissent plus rapidement que les plantes et qu’ils recherchent la même chose, ils sont donc en compétition avec les plantes. Bien que certains micro-organismes préfèrent se nourrir de bons tissus végétaux, ils se contenteront souvent des aliments déjà transformés disponibles dans les sites de nutriments. Lorsque la population microbienne est active et surpeuplée par rapport à l’alimentation disponible dans le pot, elle peut prendre le dessus sur les plantes. C’est exactement ce qui se produisait avec mes plantes, un biosystème hors de contrôle et gonflé aux stéroïdes. En bref, j’étais en train de tuer mes plantes en ajoutant

constamment des micro-organismes. Aucune solution simple ne s’offrait à moi. J’ai fait un bon lessivage, j’ai ajouté certains produits de contrôle pour réduire les micro-organismes, ce qui allait probablement aider, et j’ai cessé d’ajouter des microorganismes pour ne pas envenimer la situation. J’ai terminé mon cycle de culture, mes plantes n’étaient pas au sommet de leur forme, mais elles commençaient à prendre du mieux. Lorsqu’une maison est infestée, peu de choses peuvent être faites pour la famille qui y habite. Pour la culture suivante, je suis retournée à ma bonne vieille méthode et j’ai obtenu une autre excellente récolte. Merci à CANNA de s’occuper de moi lorsque je perds le contrôle. À partir de maintenant, si je décide d’ajouter des organismes vivants dans mon sol, je le ferai avec parcimonie. •

“..un biosystème hors de contrôle et gonflé aux stéroïdes...’ ”

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Facto Des arbres démesurés Le saviez-vous?

• Les arbres peuvent pousser dans des endroits très étranges, même dans le grès, comme ce pin (photo) qui se trouve dans les montagnes Bastei en Allemagne. • La plus grosse espèce d’arbres dans le monde se nomme le séquoia. L’arbre le plus imposant au monde a été baptisé le General Sherman, il s’agit d’un séquoia géant qui se trouve en Californie. Avec 83,8 mètres de hauteur et un diamètre de 7,7 mètres, il est âgé d’environ 2 200 ans et chaque année, l’arbre produit une quantité de bois qui équivaut à un arbre normal d’une hauteur de 18 mètres! • Le baobab est sans doute l’arbre à la forme la plus étrange dans le monde. Ces arbres proviennent de Madagascar et leur tronc gonflé est en fait employé comme réservoir d’eau. Le baobab peut emmagasiner jusqu’à 120 000 litres d’eau, soit suffisamment pour survivre aux dures conditions de sécheresse. Certains baobabs adoptent la forme d’un crâne, d’une bouteille ou même d’une théière. • Certains arbres peuvent devenir incroyablement vieux. L’arbre Mathusalem, un pin de Bristlecone, est âgé de 4 843 ans, ce qui en fait l’organisme vivant le plus âgé de la planète. L’emplacement exact de cet arbre californien est gardé secret pour le protéger contre les actes de vandalisme. • Encore plus vieux, il y a probablement le Sunland Baobab en Afrique du Sud. Cet arbre a possiblement plus de 6 000 ans.

Étrangement, il y a un bar à l’intérieur, mais heureusement, l’arbre n’a souffert aucun dommage. Le bar a été aménagé à même une cavité naturelle que les vieux baobabs développent avec les années. Il existe même un baobab avec une toilette intégrée! • L’arbre Chandelier en Californie est lui aussi très curieux. Ce séquoia a une telle épaisseur qu’il y a un trou de 1,83 mètre de largeur et de 2,06 mètres de hauteur à sa base qui permet à une automobile de traverser. Mais il ne s’agit pas de l’arbre le plus « obèse » de la planète. Ce titre revient à l’arbre de Tulé. Ce cyprès de Montézuma particulièrement gros se trouve près de la ville d’Oaxaca au Mexique. Le tronc de l’arbre possède la plus grande circonférence au monde avec 58 mètres et un diamètre de 11,3 mètres. L’arbre de Tulé a une telle épaisseur que les gens disent qu’au lieu d’embrasser l’arbre, c’est plutôt lui qui nous embrasse! • L’arbre le plus isolé sur la planète était l’arbre du Ténéré, un acacia solitaire dans le désert du Sahara au Niger sur le continent africain. Aucun autre arbre ne poussait sur plus de 400 km à la ronde. Ses racines plongeaient à 36 mètres sous le sol pour atteindre la nappe phréatique. Malheureusement, bien qu’il fût le seul arbre dans l’immense désert vide, un camionneur libyen visiblement ivre est parvenu à le heurter avec son camion, le renversant et le tuant en 1973.


Pestes & maladies Le tarsonème trapu (Polyphagotarsonemus latus), aussi appelé « tarsonème des serres », « acarien jaune » ou « acarien des tropiques », mesure moins de 0,2 mm de longueur – plus de la moitié du tétranyque à deux points (0,5 mm). De réalité, sa petite taille le rend invisible à l’œil nu, une loupe puissante est nécessaire pour le repérer. Contrairement aux tétranyques à deux points, les tarsonèmes trapus ne tissent aucune toile; ils se déplacent aussi très rapidement, ce qui complique d’autant plus le dépistage. Ils sont généralement d’un blanc jaunâtre translucide, mais peuvent parfois adopter une couleur différente. Par Iñaki García.

0,1 mm

Image 4: Pour illustrer à quel point les tarsonèmes trapus sont petits, en voici neuf agrippés au dos d’une mouche blanche. Photo courtoisie de DEWalter

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Les tarsonèmes trapus Polyphagotarsonemus latus À l’aide d’une loupe puissante, on peut apercevoir ses œufs d’une forme ovale distincte dotés de protubérances concentriques en surface s’agrippant solidement aux feuilles. Les tarsonèmes trapus adultes sont munis d’une bande foncée sur le dos s’élargissant à l’une des extrémités.

Symptômes chez les plantes On retrouve généralement les tarsonèmes trapus dans les jeunes parties d’une plante. Ils aiment particulièrement l’apex des jeunes pousses. Ils se développent normalement sous la feuille, ce qui la fait friser vers le bas; un symptôme qui se confond facilement à la surdose d’azote. Toutefois, lorsqu’on est en présence d’une infestation de tarsonèmes trapus, on aperçoit également des protubérances sur la surface des feuilles, des zones mortes ou brun foncé et des malformations chez les fleurs. C’est en se nourrissant que les tarsonèmes trapus endommagent les plantes. Cela dit, les plus graves dégâts sont causés par des substances toxiques excrétées qui provoquent des nécroses et autres perturbations physiologiques. Ces substances toxiques demeurent dans les tissus pendant plusieurs jours ce qui fait en sorte que les symptômes de l’infestation peuvent persister quelque temps après avoir éliminé tous les tarsonèmes trapus.

Comment se rendent-ils sur les plantes? Le tarsonème trapu ne se limite pas à une seule espèce de plante; il se nourrit d’une variété de plantes, certaines horticoles (poivrons et melons), certaines ornementales (camélias), d’autres ligneuses (citrus et vignes) et plusieurs autres. Ils se disséminent généralement par le vent, ils peuvent donc provenir d’un jardin à proximité, d’un balcon ou d’un potager. Les humains peuvent aussi les transporter (par exemple, en se frottant sur une plante infectée dans un parc avant d’aller dans sa chambre de culture). Les tarsonèmes trapus utilisent parfois d’autres insectes ailés pour se disséminer, comme les pucerons, les thrips des petits fruits (Frankliniella occidentalis) et surtout les mouches blanches (Bemisia tabaci et Trialeurodes vaporariorum). Seules les adultes femelles se déplacent ainsi. Le tarsonème trapu se distingue par son incapacité à survivre sans la présence d’une plante vivante. Par conséquent, la première étape de prévention pour les cultures futures consiste à détruire toutes les plantes infectées, quel que soit le type de plantes.

de P. latus ne parviennent pas se développer. Toutefois, dans un environnement où la température est moyenne et que l’humidité relative est élevée – conditions typiques dans les serres – les tarsonèmes trapus réussissent à se reproduire rapidement. À l’opposé, des températures inférieures à 14 °C freinent le développement des œufs et empêchent l’infestation de se répandre.

Mécanismes de contrôle Comme toujours, le meilleur remède reste la prévention. Si vous savez que des tarsonèmes trapus s’abattent sur votre région (en parlant avec d’autres horticulteurs, en remarquant la présence de serres de solanacées ou de cultures ornementales, etc.), il est préférable de prendre des précautions particulières afin d’éviter que d’autres pestes comme les thrips, les mouches blanches et les pucerons puissent pénétrer dans votre zone de culture, car ces derniers sont des vecteurs potentiels de tarsonèmes trapus. Utilisez un papier tue-mouche comme méthode de dépistage. Si vous optez plutôt pour une méthode biologique, l’acarien prédateur Amblyseius californicus comporte un excellent choix, il se nourrit non seulement des tétranyques à deux points mais aussi des autres acariens, y compris P. latus. Toutefois, si vous l’utilisez comme méthodes préventives, sachez qu’il ne restera pas sur vos plantes s’il ne trouve aucun acarien. Il quittera la plante pour trouver une autre source d’alimentation. A. californicus se nourrit également de pollen. •

Conditions climatiques Les tarsonèmes trapus ne supportent pas les températures très élevées et réussissent uniquement à pondre leurs œufs lorsque la température est inférieure à 33 °C. Contrairement aux tétranyques à deux points, des conditions chaudes et sèches sont fatales pour les tarsonèmes trapus. À 30 °C avec une humidité relative de 30 %, les nymphes et les œufs

Image 5: Dégât causé par les tarsonèmes trapus sur un poivrier quelques semaines après l’infestation. Photo courtoisie de David Rily sous la licence CC 3.0

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Pleins

FEUX SUR ...

L’univers des Les mangas forment un univers à eux seuls. Des dessins enchantés, de la violence cruelle, des personnages exagérés, des récits fascinants et de la pure folie – le manga, c’est tout ça! Les bandes dessinées japonaises existent depuis au moins 150 ans et ne cessent d’évoluer. Vous croyez ne pas connaî tre les mangas? Détrompez-vous, vous en connaissez probablement plus que vous ne le croyez! Tout le monde a déjà regardé au moins un anime à la télévision (les animes sont des mangas animés) comme les Pokémon ou Dragon Ball Z. Vous avez probablement déjà entendu parler du film La Matrice? Par Paul van de Geijn

Eh bien, le film La Matrice est largement influencé par la série de mangas Ghost in The Shell, particulièrement dans le style et l’apparence du film. Et que dites-vous du Roi Lion? Certains disent qu’il a été plagié sur Le Roi Léo, créé par le Dieu du Manga, Osamu Tezuka. Les studios Disney ont nié en bloc toutes ces accusations de plagiat, mais les similarités sont frappantes, allant même jusqu’à la scène où le père décédé apparaît dans les nuages.

Des Mangaa pour tous

Au cours des dernières décennies en particulier, la popularité des mangas a explosé. Au Japon seulement, les mangas représentent une industrie de 5,5 milliards de dollars. Ce marché ne se limite pas aux jeunes adolescents solitaires ou aux Tanguys de 42 ans, comme c’est souvent le cas ici en Occident. Bien au contraire, au Japon, tout le monde lit des mangas, des jeunes enfants aux hommes d’affaires de 45 ans en passant par les écolières et les grand-mères. Il existe un style de mangas pour chaque groupe démographique. Les Shōnen mangas sont destinés aux garçons âgés de 8 à 20 | cannatalk

18 ans. Il s’agit de la catégorie la plus populaire et représente près de 40 % des ventes totales de revues de mangas. Ce genre comprend des histoires remplies d’action, des récits dramatiques et humoristiques sur les sports, l’aventure, les superhéros et la science-fiction. Les Shōjō mangas sont destinés aux filles et aux femmes et sont écrits par des femmes. L’Occident n’offre aucun équivalent. Ici, les femmes qui lisent (ou écrivent) des bandes dessinées sont minoritaires dans une minorité, mais au Japon, ce sont les filles qui ne lisent pas les bandes dessinées qui sont minoritaires. Pour les hommes et les jeunes adultes, il y a les Seinen mangas qui regroupent toute sorte de thèmes pour adultes allant des récits avant-gardistes aux histoires pornographiques. L’équivalent pour femmes se nomme Josei mangas. Les histoires traitent généralement des expériences quotidiennes d’une femme vivant au Japon. Il existe également les Yaoi qui traitent des hommes homosexuels et des relations amoureuses entre hommes. Finalement, il existe les Hentai mangas qui sont simplement de la pornographie en bandes dessinées.


L’art ancien du mangaa

L’âge d’or du manga commence aux alentours des années 1950, mais cette forme d’art est pourtant beaucoup plus ancienne. Les mangas existent depuis au moins aussi longtemps que les bandes dessinées occidentales. Ils sont peut-être même plus vieux, car les plus anciens exemples de ce que l’on pourrait considérer comme des mangas datent du XIe siècle. À l’époque, Toba Sojo, un moine bouddhiste, a créé une bande picturale illustrant des animaux aux allures de bandes dessinées qui s’amusent, comme des lapis se déplaçant à dos d’âne, un lièvre dressé sur ses pattes arrières, bâton en main, chassant un singe. Ceci pourrait bien être la toute première « histoire en images » de l’histoire de l’humanité, si on exclut les peintures rupestres préhistoriques. Sa bande picturale démontre une progression d’événements qui se déroulent l’un après l’autre au fur et à mesure que la bande se déroule de droite à gauche. Ce système de lecture des images de droite à gauche – à l’inverse des bandes dessinées occidentales – perdure encore dans les mangas modernes. Donc, si vous lisez un manga et n’arrivez pas à comprendre l’histoire, ne laissez pas tomber le projet, il s’agit

simplement d’un échec de communication interculturelle. Peutêtre que vous ne lisez simplement pas dans la bonne direction! Les shunga ont aussi exercé leur influence. Il s’agit d’une forme ancienne d’art érotique caractérisée par ses élans d’exagérations comme l’illustration de pénis extrêmement gros. Cette forme d’exagération se perçoit encore aujourd’hui dans la plupart des mangas. Si un personnage manga est triste, une rivière de larmes s’écoulera sur ses joues. Si un personnage est heureux, soudainement la moitié de son visage sera occupée par sa bouche et ses yeux seront réduits à de simples petits plis. Pour illustrer la colère, le visage devient rouge, la sueur s’écoule du front et les yeux crachent du feu. Cette forme d’exagération est probablement la caractéristique la plus typique des mangas – avec les grands yeux, les petites bouches et les cheveux fantaisistes. Le graveur de bois du XIXe siècle Katsushika Hokusai est l’un des premiers à employer le terme « manga » (« esquisses spontanées ») pour décrire ses images humoristiques. À l’origine, ses illustrations étaient destinées à ses étudiants seulement, mais elles ont rapidement été distribuées partout au Japon. cannatalk | 21




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C o m m e n t l e r app o r t

ammonium-nitrate

se répercute sur les plantes

e t l’ i m pa c t d e s f a c t e u r s e n v i r o n n e m e n t a u x s u r l e d é v e l o pp e m e n t d e s pla n t e s

C ’ e s t b i e n c o n n u , l e s pla n t e s o n t b e s o i n d ’a s s e z d e n u t r i m e n t s p o u r g r a n d i r e t c e s n u t r i m e n t s d o i v e n t ê t r e appl i q u é s da n s l e s b o n n e s p r o p o r t i o n s . U n e t r o p g r a n d e o u t r o p p e t i t e q u a n t i t é d ’ u n o u plu s i e u r s n u t r i m e n t s p e u t d é r a n g e r l e d é v e lo pp e m e n t d e la pla n t e . .

Par Ron Galiart, CANNA Research

Image 6: Les plantes de la famille des légumineuses vivent en symbiose avec le rhizobium, un micro-organisme capable de fixer l’azote atmosphérique pour le rendre utilisable par la plante. Les rhizobiums se trouvent dans les racines de la plante, surtout dans les petits nœuds que l’on appelle nodules (ou nodosités). Lorsqu’une plante meurt, ses racines demeurent dans le sol et en se décomposant, l’azote qu’elles contiennent est relâché pour être utilisé par les cultures suivantes.

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Parfois, les ralentissements de croissance ne sont pas provoqués par une carence de l’élément en question, mais plutôt par des facteurs environnementaux qui peuvent jouer un rôle encore plus significatif. Dans le présent article, nous allons nous pencher précisément sur l’effet du rapport ammonium/nitrate sur la croissance et le développement des cultures finales et sur les facteurs environnementaux, comme la température, le pH de la zone racinaire et les bactéries dans le sol, qui peuvent modifier la disponibilité de l’ammonium et du nitrate. L’azote est un élément de base qui constitue les acides aminés, les protéines, les enzymes et la chlorophylle. Les plantes peuvent assimiler l’azote sous forme de nitrate (NO3) ou d’ammonium (NH4+), et l’absorption totale d’azote se produit généralement sous les deux formes. Pas surprenant que le rapport entre ces deux éléments de l’azote soit d’une importance aussi magistrale se répercutant autant sur les plantes que sur les supports de croissance. Pour atteindre un niveau optimal d’assimilation et de croissance, il faut savoir que chaque espèce de plantes ne requiert pas nécessairement le même rapport ammonium/ nitrate. Comme nous le constaterons, le bon rapport varie également avec la température, le stade de croissance, le pH dans la zone racinaire et les propriétés du sol.

Le métabolisme de l’azote dans les plantes Pour bien comprendre l’effet du nitrate et de l’ammonium sur l’absorption par la plante, il faut comprendre comment les deux formes d’azote sont métabolisées. Chez la plupart des espèces de plantes, les racines et les feuilles peuvent convertir les nitrates absorbés par la plante, d’abord en nitrite, puis en ammonium. Ces processus sont contrôlés à l’aide d’enzymes. Que le nitrate soit métabolisé dans les racines ou dans les feuilles dépend de plusieurs facteurs incluant la quantité de nitrate fournie aux racines et l’espèce de plantes. Lorsque la quantité de nitrate est limitée, il se métabolise rapidement dans les racines. Lorsque de plus grandes quantités sont disponibles, le nitrate est transporté vers les feuilles pour y être métabolisé. Le produit intermédiaire nitrite est hautement réactif et potentiellement toxique pour la plante. Il est donc rapidement transporté vers des parties précises dans les cellules végétales pour séparer le nitrite des autres processus vitaux dans les cellules. Ces parties sont des organites cellulaires nommées plastes. On les retrouve dans presque toutes les cellules végétales, des racines jusqu’aux feuilles supérieures. Dans les racines, les plastes sont souvent utilisés pour emmagasiner le sucre. Dans les feuilles, les plastes principaux sont les chloroplastes, là où le processus de photosynthèse se produit. Le nitrite est converti en ammonium à l’intérieur des plastes. La conversion des nitrates en ammonium dans les feuilles est un processus alimenté par l’énergie solaire, c’est donc un processus efficace de transformation de l’énergie. Toutefois, l’ammonium dans les racines doit d’abord être

Image 7: La plupart des espèces de plante peuvent métaboliser le nitrate tant dans les feuilles que dans les racines. Que le nitrate soit métabolisé dans les racines ou dans les feuilles dépend de plusieurs facteurs, dont le niveau de nitrate fourni aux racines. Si le taux de nitrate est limité, il sera rapidement métabolisé dans les racines. Si le taux est plus élevé, le nitrate est alors transporté vers les feuilles pour y être métabolisé.

converti en composés d’azote organique. Pour ce faire, le processus doit compter sur les hydrates de carbone, ce qui se fait aux dépens des autres processus vitaux de la plante comme la croissance et la fructification. Ces sucres doivent d’abord être transportés à partir de leur site de production dans les feuilles vers les racines. La dernière étape de métabolisation de l’azote consiste en une conversion relativement rapide de l’ammonium en glutamate, un acide aminé important pouvant être utilisé comme source pour d’autres acides aminés et comme élément de base des protéines et enzymes. Dans l’article publié en page 4, vous pouvez lire à propos des effets de l’ammonium/nitrate sur l’assimilation des autres nutriments. Maintenant, jetons un œil aux facteurs environnementaux qui influencent la croissance et le développement des plantes. cannatalk | 25


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Image 8: Processus de l’azote qui traverse l’écosystème. L’azote (appliqué dans un engrais par exemple) est assimilé par les plantes et transformé en composés organiques (comme les protéines) dans les tissus végétaux. Ultimement, l’azote est réacheminé dans le sol. Lorsque des organismes meurent, l’azote est reconverti dans sa forme inorganique par décomposition.

Les effets de la température sur l’absorption de l’azote Des températures élevées augmentent généralement le métabolisme des plantes et donc l’utilisation d’énergie. Ce processus s’appelle aussi la respiration. Les sucres sont consommés plus rapidement, ils sont donc moins disponibles pour métaboliser l’ammonium dans les racines. En même temps, les températures élevées réduisent la solubilité de l’oxygène dans l’eau, réduisant ainsi sa disponibilité. Par conséquent, si les températures sont chaudes, le rapport ammonium/nitrate doit évidemment être plus bas. Avec des températures plus fraîches, la nutrition à l’ammonium peut s’avérer un choix judicieux car l’oxygène et les sucres ont une plus grande disponibilité au niveau des racines. De plus, comme le transport de nitrate vers les feuilles est restreint avec des températures basses, la fertilisation basée sur les nitrates ne fera que retarder la croissance de la plante. L’effet de la température dans le substrat dépend aussi de l’espèce de plante cultivée.

L’assimilation de l’azote selon les espèces de plantes Lorsque le taux d’ammonium est élevé, les sucres doivent être transportés des feuilles vers les racines pour pouvoir métaboliser l’ammonium. Chez les plantes à fleurs ou 26 | cannatalk

à fruits, comme les tomates et les concombres, et les plantes qui produisent principalement des feuilles (dont le chou, la laitue, les épinards), les sucres sont consommés très rapidement à proximité des sites de production et sont beaucoup moins disponibles pour être acheminés vers les racines. Dans ces cas précis, l’ammonium ne sera pas suffisamment métabolisé, il est donc préférable d’utiliser un rapport ammonium/nitrate plus faible.

L’effet du rapport ammonium/nitrate sur le pH de la zone racinaire L’équilibre électrique dans les cellules radiculaires doit être maintenu, donc pour chaque ion chargé positivement assimilé, un ion chargé positivement doit être relâché dans le sol, et vice et versa. Par conséquent, lorsque la plante assimile de l’ammonium (NH4+), un proton (H+) est alors relâché dans la solution du le sol. Une augmentation de la concentration de protons autour des racines réduit le pH autour des racines (plus acide). De façon similaire, lorsqu’une plante assimile du nitrate (NO3-), du bicarbonate (HCO3-) est alors relâché, ce qui fait augmenter le pH autour des racines (plus alcalin). L’effet de l’assimilation d’ammonium et de nitrate est particulièrement important dans les supports hors sol où les racines peuvent influencer le pH du support plus rapidement puisque leur volume est relativement gros


par rapport au volume du support. Afin de prévenir les fluctuations rapides de pH dans le support, il est essentiel de maintenir un rapport adéquat ammonium/nitrate et une bonne température du substrat, le tout en fonction du stade de croissance de la plante.

Les processus de conversion de l’azote dans le sol Comme expliqué ci-dessus, l’absorption d’ammonium fait chuter le pH du sol dans la zone racinaire alors que l’absorption de nitrate le fait augmenter. Toutefois, dans certaines conditions, le pH peut ne pas réagir comme prévu en raison d’activités microbiennes autour des racines. La plupart des processus impliquant l’ammonium et le nitrate font partie du cycle de l’azote. L’étape la plus importante est l’oxydation biologique de l’ammonium en nitrate, c’est ce que l’on nomme la nitrification. Ce processus nécessite plusieurs étapes gérées par des bactéries autotrophes et aérobies strictes, c’est-à-dire qu’elles ont besoin d’oxygène. Les plantes puisent leur source d’azote sous forme de nitrate plutôt que sous forme d’ammonium, ce qui fait effectivement augmenter le pH dans la zone racinaire. Le processus de nitrification peut facilement être dérangé et de telles perturbations se soldent souvent par l’accumulation d’ammonium dans le sol. Un faible pH dans le sol est l’une des causes responsables, ce qui limite la conversion de l’azote en réduisant l’oxydation microbienne de l’ammonium. Deuxièmement, comme mentionné plus haut, la conversion d’ammonium en nitrate dans le sol nécessite de l’oxygène. Dans les sols très humides, le contenu d’air chute ce qui réduit la quantité d’oxygène disponible dans le sol. En l’absence d’oxygène, l’activité microbienne est généralement affaiblie, donc moins d’ammonium est converti en nitrate et on constate alors une accumulation d’ammonium. Les micro-organismes dans le sol ont besoin de matières organiques (matériel végétal mort, humus) comme source de carbone. Dans les sols pauvres en matières organiques comme les sols sablonneux, la croissance microbienne et conséquemment la nitrification sont limitées. Une basse température dans le sol peut également réduire la nitrification en raison d’une faible activité micro-organique dans le sol.

Atteindre un rapport nitrate/ ammonium idéal en culture hydroponique En culture hydroponique, les quantités normales de NH4+ ajoutées à la solution nutritive pour la culture hors sol représentent entre 5 % et 10 % de l’azote total, elles dépassent rarement 15 %. Pour la culture de roses, le pourcentage se situe plutôt aux alentours de 25 % pendant le stade végétatif, alors que pour les melons, il est de 0 % pendant la période de fructification. L’ajustement précis des niveaux de NH4+ administrés pendant la croissance des plantes se produit uniquement en lien avec le niveau de pH dans l’environnement racinaire. L’ajout de NH4+ réduit le pH dans l’environnement racinaire en raison d’une plus grande absorption de cations (NH4+) et d’une moins grande absorption d’anions (NO3-). Lorsque NH4+ est assimilé, la plante relâche H+ afin de maintenir sa neutralité électrique,

Image 9: Cette racine de laitue est décolorée en raison de la toxicité de l’ammonium. La toxicité de l’ammonium se produit lorsque le sol est frais et que la surface est hermétique ou compacte, ce qui ralentit le taux de nitrification. Ce désordre peut aussi se produire dans les champs mal drainés et saturés d’eau. L’utilisation d’engrais contenant de l’ammonium peut également contribuer aux problèmes de toxicité d’ammonium.

ce qui réduit le pH dans l’environnement racinaire. Le niveau optimal du pH dans la solution du substrat se situe entre 5 et 6 pour presque toutes les cultures. Comme précisé plus haut, l’ajout de NH4+ comme remplacement de NO3- dans le substrat peut réduire l’absorption des autres cations comme K+, Ca2+ et Mg2+, qui s’explique par la rivalité entre NH4+ et ces autres cations. L’étendue des effets dépend de plusieurs facteurs comme la culture, les conditions de croissance et les ajustements apportés à l’équilibre ionique des nutriments. Il est donc recommandé d’utiliser judicieusement NH4+ pour les cultures sensibles aux carences en calcium. C’est particulièrement vrai lorsque de telles plantes sont cultivées dans des conditions climatiques réduisant le transport de calcium vers les fruits. Les tomates et les poivrons cultivés dans des conditions sèches et chaudes en sont de bons exemples. Ces deux cultures sont sensibles à la pourriture apicale, maladie provoquée par une carence en calcium dans le fruit qui est stimulée par un climat chaud et sec. Dans de telles conditions, toute baisse d’absorption de calcium devient dangereuse, et ceci inclut également l’utilisation de NH4+. • cannatalk | 27


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Des champignons

qui tr ansforment les fourmis

en véritables zombies! Les zombies existent vraiment…du moins, dans le monde animal! Dans une drôle de situation où la réalité imite la fiction, des scientifiques ont découvert une espèce de champignon qui transforme les fourmis en zombies. Ce champignon du nom de Ophiocordyceps unilateralis s.l. envahit le cerveau de la fourmi et la pousse à descendre vers le plancher humide de la forêt tropicale. Une fois en place, le champignon force la fourmi à mordre dans la veine principale d’une feuille tombée et d’y bloquer sa mâchoire. De trois à neuf jours plus tard, les spores du champignon font irruption de la tête de la fourmi pour infecter d’autres fourmis qui passent tout prêt. Une lueur d’espoir demeure pour nos brillantes amies à six pattes. David Hughes de l’Université Penn State a découvert que certaines colonies de fourmis parviennent à survivre aux infestations « zombifiantes » à l’aide d’une autre espèce fongique qui s’attaque aux champignons dans les fourmiszombies! Ce champignon hyperparasite castre efficacement le champignon zombifiant afin qu’il ne puisse pas disséminer ses spores. Comme le champignon hyperparasite empêche les fourmis-zombies infectées de répandre les spores, moins de fourmis subissent le même sort.

Source: Neotorama.com

Les petites plantes

la tendance

du f u tur? Oublions les champs de maïs dansant au gré du vent. Ces grands plants de maïs seront peut-être remplacés un jour par des versions femelles naines qui auront besoin de moins d’eau, moins d’engrais et autres stimulants, le tout grâce à un fongicide communément utilisé sur les terrains de golf. C’est du moins ce qu’a découvert Burkhard Schulz, professeur adjoint en génétiques biochimiques et moléculaires végétales à l’Université Purdue. Dans le passé, M. Schulz avait déjà découvert qu’en éliminant la fonction stéroïde dans les plants de maïs, on parvenait à créer des versions miniatures possédant des caractéristiques entièrement femelles. Mais le brassinazole, ce produit chimique utilisé pour empêcher la biosynthèse des stéroïdes des plantes, est terriblement dispendieux. Un gramme de brassinazole peut coûter 25 000 $. Cependant, M. Schulz a découvert que le propiconazole, produit utilisé pour traiter les brûlures en plaques sur les terrains de golf, est plus puissant et coûte environ 10 cents pour la même quantité. De cette façon, on peut modifier l’architecture d’une plante comme nous l’avons fait avec la reproduction. Cela peut s’avérer utile pour les producteurs de semences qui doivent maintenant éliminer les barbes – la partie mâle de la plante – de façon mécanique afin d’éviter que les plants s’auto-pollinisent. C’est un processus qui demande beaucoup de travail. Mais là n’est pas l’unique avantage. L’obtention de plantes plus petites pouvant produire la même quantité de grains contribuerait à la réduction de l’empreinte écologique en agriculture. Ces plants auraient besoin de moins d’eau, moins d’engrais et moins Source : Sciencedaily.com de pesticides.

petites

N!

Les humains ne sont pas les seuls à bénéficier des câlins occasionnels, les plantes aussi! Les plantes se défendent mieux contre les pestes et les maladies si on les touche. Du moins, c’est la conclusion d’une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’Université Rice au Texas. Mais comment ça fonctionne? En la touchant, la plante sécrète une hormone nommée jasmonate. L’augmentation du taux de jasmonates stimule la production de métabolites qui provoquent des maux d’estomac chez les animaux herbivores. Donc, le toucher bénéfique est tout à fait logique, car en ayant un contact avec la plante, elle risque de penser qu’il s’agit d’un insecte ou d’un autre animal herbivore. La production de jasmonates comme mécanisme de défense, qui protège également contre les infections fongiques, est utilisée par pratiquement toutes les plantes, y compris les tomates, le riz et le maïs. La réaction provoquée par le toucher peut aussi être activée par des animaux, y compris les insectes, et par le vent. Mais on peut évidemment le faire nous même. Donc, n’ayez pas peur, faites un beau câlin à vos plantes! Source : Sciencedaily.com

Photo Courtesy to David Hughes

e

Faits

Le toucher renforcit les plantes

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A

VENIR La vie microbienne est essentielle à la santé de vos plantes. Les plantes et les micro-organismes bénéfiques, comme la levure, les bactéries et les champignons, vivent

ensemble

en

symbiose.

Les

micro-organismes aident les plantes à assimiler suffisamment de nutriments, à se protéger contre les autres microorganismes dangereux, à préserver le substrat dans lequel elles vivent, et bien plus encore.

Découvrez tout à ce sujet dans la prochaine parution du CANNAtalk.

Micro-organismes Est publié par CANNA Canada Corp. Une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison.

Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur.

Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna-hydroponics.ca)

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Rédactrice: Ilona Hufkens Courriel: editor@cannatalk.ca

responsable des inexactitudes. Le matériel présenté ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’éditeur. On suppose que les images provenant de sources

Collaborateurs au numéro 18 CANNA Research, Inaki Garcia, Ron Galiart, Geary Coogler, Marco Barneveld, Myrthe Koppelaar, Mirjam Smit, Paul van de Geijn, Georgia Peschel, Annie Deschesnes. 30 | cannatalk

à grande échelle, telles qu’Internet, relèvent du domaine public, bien que certaines de ces images se trouvent sur plusieurs sites Web, ce qui rend parfois impossible de retracer la source d’origine.


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Les dieux sont tombés sur la tête!

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