s numéro 21 2013 r eu lt u c ti r o h is a vr LA revue pour Des
Temperature de l’air et les plantes
Pourquoi c’est important
Patiner
au feminin Patin et destruction…
Poir eaux
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Pas seulement pour les Gallois!
Et plus encore : Don & Nicky Le saviez-vous?
Conseil d’horticulture Génétique & reproduction
Pestes & maladies Factographic Jouez & gagnez
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avant -prop os
HQTalk:
Je sors tout juste de la douche. Pour la troisième fois aujourd’hui! Quelle chaleur accablante et que dire de l’humidité! Ça me rend fou! J’ai l’impression que la température de l’air qui m’entoure est deux fois plus élevée que ma température corporelle. Je me sens comme une éponge asséchée, incapable de me concentrer, j’enfile les verres d’eau comme des bières froides. Impossible que toute cette chaleur soit bonne pour l’être humain. En fait, nous ne sommes pas les seuls à en baver. Les plantes en souffrent encore plus que nous. La température peut occasionner des problèmes de croissance et de développement à long terme chez les végétaux. Elle peut même influencer le phénotype, la stabilité des composés et les risques de maladies et d’infestations d’insectes. Autrement dit, si vous voulez vraiment réussir votre culture, sachez que la gestion de la température est cruciale. Dans le présent numéro du CANNAtalk, vous pourrez comprendre et gérer la température pour avoir encore plus de succès. Ne manquez pas de lire les articles en pages 4 et 26 ainsi que les conseils d’horticulture en page 31 afin d’en savoir plus sur l’importance de la température. Évidemment, s’ils éveillent d’autres questionnements, n’hésitez pas à nous écrire en visitant le HYPERLINK “http://www.cannahydroponics.ca” www.canna-hydroponics.ca. Nous nous ferons un immense plaisir de vous répondre. Sans plus attendre…je retourne sous la douche! Bonne lecture. Jeroen
Table d es Mat ieres Canna Research
Les effets de la température de l’air sur les végétaux
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Don & Nicky
Une leçon d’amour des tomates
Prêt-à-cultiver
CANNA Research
Le poireau
Mettre la température à contribution
Génétique et reproduction Le génotype et le phénotype pour les nuls
Pleins feux sur… Le Roller derby, un sport sensationnel
Le saviez-vous? Bryce Canyon
Pestes et maladies Contaminants atmosphériques
Foire aux questions La réponse à vos questions!
Conseil d’horticulture La température dans la pièce de culture
Jeu Gagnez un ensemble d’additifs CANNA
Faits divers À venir L’ABC de la fibre de coco
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Les effets de la t em sur les végétaux La température est un facteur clé de la croissance et du développement des plantes. Conjuguée avec la luminosité, le dioxyde de carbone, l’humidité dans l’air, l’eau et les nutriments, la température influe sur la croissance des plantes et ultimement le rendement des cultures. Par Tanja Roovers, CANNA Research Il faut que chaque facteur soit bien équilibré. La température a une influence sur les plantes à court et à long termes. Pas étonnant qu’autant de travaux de recherche aient été faits pour élaborer des stratégies adéquates de température pour obtenir une production efficace en serre. Toutefois, la température optimale d’une plante dépend d’une variété de facteurs. La réaction d’une plante à la température ambiante dépend de son stade de développement. Les plantes sont dotées d’une sorte d’horloge biologique capable de déterminer leur sensibilité à la température.
Différences entre la température de l’air et la température de la plante On remarque généralement une accélération des processus biologiques lorsque la température augmente, ce qui peut à la fois entraîner des effets favorables ou défavorables. Par exemple, l’accélération de la croissance ou de la fructification compte comme un avantage, dans la plupart des cas. En revanche, la respiration excessive est défavorable, car la plante consacre moins d’énergie à la fructification et produit donc des fruits plus petits. Certains effets sont ressentis à court terme, alors que d’autres apparaissent à long terme. En l’occurrence, la température agit immédiatement sur l’équilibre d’absorption de la plante, mais l’induction florale est déterminée par le climat sur une plus longue période. Les températures de la plante et de l’air sont différentes, 4|cannatalk
pérature
Image 1: Voici une microscopie électronique à balayage (MEB) en couleur de la surface d’une feuille inférieure sur un rosier de jardin Rosa sp. avec un stomate ouvert. Le stomate est un petit pore doté de deux cellules de garde réniformes qui délimitent l’orifice. L’ouverture du pore permet les échanges gazeux par les tissus de la feuille, un processus essentiel à la photosynthèse. Les pores se referment durant la nuit ou par temps de sécheresse pour éviter les pertes d’eau. cannatalk|5
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Image 2: On peut comparer ceci à la circulation sur une autoroute. Les stomates représentent les bretelles de sortie qui permettent aux véhicules de quitter l’autoroute. Si plusieurs véhicules tentent d’emprunter la bretelle de sortie, la circulation devra ralentir. Lorsqu’il y a moins de véhicules, la circulation peut accélérer. La même chose se produit avec les molécules d’air et les molécules de vapeur d’eau dans l’air. Si la concentration est élevée autour des stomates (l’équivalent de la bretelle de sortie), les molécules en sortent moins rapidement, créant une accumulation. C’est ce qui se produit lorsque le DPV est élevé. Par conséquent, la plante se refroidit moins efficacement ce qui provoque un stress. De plus, l’eau se condense pour former une mince pellicule sur la surface des feuilles, offrant un environnement propice aux agents pathogènes.
car la plante est capable de se rafraîchir par évaporation et de se réchauffer par irradiation. Les plantes cherchent à atteindre la température optimale et, pour y parvenir, l’équilibre entre la température de l’air, l’humidité relative et la lumière joue un rôle important. En présence de beaucoup de lumière, la plante se réchauffe ce qui crée un écart de température entre la plante et l’air. Pour se rafraîchir, la plante doit augmenter son taux de transpiration. Tout comme la température, le taux de transpiration dépend des conditions environnementales comme la lumière, le niveau de CO2 atmosphérique et l’humidité relative, mais aussi des espèces végétales. Les plantes sont composées de diverses parties qui réagissent différemment à la température. La température des fruits suit de près la température de l’air. Lorsque l’air se réchauffe les fruits aussi, et vice versa. Cependant, la température des fruits fluctue moins que l’air; les changements de température se produisent plus lentement (quelques heures de plus parfois). En revanche, la température des fleurs dépasse celle de l’air ou des feuilles, et les pétales transpirent beaucoup moins que les feuilles. La partie supérieure de la plante subit de plus grandes fluctuations de température que la partie inférieure. La cime se réchauffe plus facilement grâce à l’irradiation, elle peut donc dépasser la température ambiante si la luminosité est élevée. 6|cannatalk
Déficit de pression de vapeur L’humidité relative dans l’environnement dépend de la température et de la vitesse du vent. Les températures élevées entraînent généralement une hausse de la transpiration. Ceci s’explique en partie par le fait que les molécules se déplacent plus rapidement, mais aussi que l’air chaud peut retenir une plus grande quantité de vapeur d’eau. En l’absence de vent, l’air autour des feuilles se sature de vapeur d’eau, ce qui ralentit le processus d’évaporation. Si l’air est saturé d’eau, une pellicule d’eau se condense alors sur les feuilles et autour d’elles, offrant un environnement propice aux agents pathogènes qui peuvent attaquer la plante. La différence de la teneur de vapeur d’eau dans l’air par rapport au point de saturation se nomme le déficit de pression de vapeur (DPV) ou déficit de saturation. Plus le DPV est élevé, plus la plante peut évacuer de l’eau par la transpiration. Toutefois, si le DPV est trop grand, la plante peut souffrir d’un stress causé par son incapacité à remplacer l’eau perdue en transpirant. À court terme, il n’y a pas de problème, la plante peut absorber suffisamment d’eau au cours de la nuit suivante et s’en remettre. Mais lorsque le DPV reste élevé pendant une longue période, la plante ne parvient plus à se rétablir lors des nuits subséquentes, causant des dommages irréversibles comme des brûlures sur les feuilles ou les
pétales. En calculant l’épaisseur des feuilles, on peut évaluer à l’œil le potentiel de récupération de la plante. Les feuilles s’amincissent durant la journée, car elles perdent de l’eau en transpirant. Lorsqu’une feuille s’amincit d’une nuit à l’autre, c’est signe que la plante n’est pas parvenue à se rétablir. On pourrait être tenté de garder le DPV au minimum pour éviter toute sorte de dommages, mais dans de telles conditions, la croissance et l’activité de la plante manquent de stimulation. Confrontée au stress, la plante pourrait réagir de façon négative. Dans l’ensemble, on peut comparer le phénomène au compte-tours d’une voiture. Plus la vitesse du moteur augmente, plus l’aiguille du compte-tours monte jusqu’à entrer dans la zone rouge. Ceci ne risque pas d’endommager le moteur immédiatement à moins que l’aiguille reste dans la zone rouge trop longtemps. Le DPV de la plupart des plantes devrait se situer entre 0,45 et 1,25 kilo Pascal (kPa : unité de pression) avec une valeur optimale de 0,85 kPa. Le DPV suit plus ou moins le même tracé que l’irradiation ambiante; il augmente le matin avec le soleil qui commence à briller, atteint son apogée vers midi pour ensuite baisser graduellement. Pour calculer le DPV, il faut d’abord connaître la température de l’air, la température de la plante et l’humidité relative.
Stomates Les plantes parviennent à contrôler le processus de transpiration et de refroidissement à l’aide d’organes spécialisés appelés stomates. Les stomates sont de petits orifices sur les feuilles capables de s’ouvrir et de se fermer pour limiter la quantité de vapeur d’eau qui en échappe. Plus la température augmente, plus les stomates s’ouvrent. Comme il est difficile de calculer l’ouverture des stomates, on utilise le DPV pour en faire l’estimation. Plus les stomates s’ouvrent, plus les feuilles laissent pénétrer et évacuer des gaz. Les facteurs environnementaux influencent la vitesse à laquelle se produit ce processus (conductance stomatique). Par exemple, un taux d’humidité relative élevé augmente la conductance alors qu’un haut taux de CO2 ralentit la conductance stomatique. Or, la conductance est aussi influencée par des facteurs non environnementaux, comme les hormones végétales et la couleur de la lumière captée par la plante (longueur d’onde). L’acide abscissique est une hormone végétale qui contrôle la concentration d’ions dans les stomates et fait en sorte qu’ils s’ouvrent très rapidement, en quelques minutes seulement. La lumière à courtes longueurs d’onde (environ 400-500 nanomètres (nm)), une lumière bleue, augmente l’ouverture des stomates par rapport à la lumière à longues longueurs d’onde (environ 700 nm), soit une lumière rouge.
Températures optimales de jour et de nuit Divers processus se produisent dans la plante durant le jour et la nuit et la température optimale varie en conséquence. Le transport des sucres se produit principalement durant la nuit et se dirige surtout vers les parties les plus chaudes de la plante. Les feuilles se refroidissent plus rapidement que les fruits et les fleurs, donc l’énergie disponible se dirige principalement vers ces parties de la plante qui en ont besoin pour croître et se développer. On a étudié les combinaisons de températures optimales de jour et de nuit
dans la première serre climatisée au monde, un phytotron, à l’Institut des technologies de la Californie en 1946. Les expériences ont démontré que les plants de tomates devenaient plus grands si la température de jour était plus chaude que la nuit par rapport aux plants maintenus à la même température, jour et nuit. La capacité de la plante à distinguer les variations de la température entre le jour et la nuit se nomme le thermopériodisme, un phénomène qui agit également sur la floraison, la fructification et la croissance. On peut restreindre la quantité de sucres transportés dans les tissus de croissance, où l’énergie sert à alimenter la respiration intensifiée, lorsque la température nocturne est élevée, et donc limiter la croissance. On a aussi découvert la possibilité de provoquer l’élongation de la tige en combinant une température diurne élevée et une température nocturne basse. La fraîcheur de la nuit favorise l’équilibre de l’eau dans la plante, principale raison de l’élongation accrue de la tige. Donc, la température peut servir d’outil pour contrôler la hauteur de la plante, et les nuits fraîches contribuent aussi à économiser de l’énergie. Le terme thermomorphogénèse est utilisé pour décrire les effets thermopériodiques sur la morphologie de la plante. La température de l’air optimale dépend aussi de l’intensité lumineuse et de la quantité de dioxyde de carbone dans l’air. Le fonctionnement des plantes ressemble aux animaux à sang froid, le métabolisme et la photosynthèse augmentent proportionnellement avec la température ambiante. Lorsque la température est très basse (le seuil dépend de la variété de la plante), la photosynthèse est presque nulle, peu importe la quantité de lumière. Le taux de photosynthèse augmente avec le réchauffement de l’air. Lorsque la lumière et la température sont bien équilibrées, le taux de CO2 ambiant devient le facteur limitant. S’il y a suffisamment de CO2 disponible, la photosynthèse augmentera avec le réchauffement de l’air, quoique d’autres facteurs peuvent aussi y jouer un rôle comme l’enzyme RuBisCo. RuBisCo est essentiel au processus de photosynthèse. Dans certains cas, le processus appelé la photorespiration se produira – celui-ci se produit lorsque RuBisCo se lie à l’oxygène au lieu du dioxyde de carbone, comme il se doit lors de la photosynthèse normale. Le taux de CO2 et la température optimale baissent si la luminosité est plus faible et l’activité enzymatique augmente avec l’air qui se réchauffe.
Chute et intégration de la température (DIF) Le concept de DIF se réfère à la relation entre les températures de jour et de nuit. Les effets de l’alternance de la température quotidienne sur la croissance longitudinale des tiges dépendent du différentiel de température jour/nuit (DIF) (qui se calcule en soustrayant la température de nuit à la température de jour), et non des réactions distinctes et indépendantes aux températures de jour et de nuit. Autrement dit, c’est l’écart de température qui compte, et celle qui est supérieure : la température de nuit ou de jour. La croissance du feuillage n’est pas particulièrement affectée par le DIF, mais la longueur des entre-nœuds l’est. Les plantes cultivées avec un DIF positif sont plus grandes que les plantes cultivées avec un DIF nul, et les plantes cultivées avec un DIF nul sont plus grandes et ont de plus longs cannatalk|7
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Image 3: La majorité de l’eau dans l’atmosphère se présente sous forme de vapeur d’eau. La vapeur d’eau est invisible, mais on peut deviner sa présence en nous basant sur notre niveau de confort (l’humidité élevée nous rend collants et moins confortables). La visibilité est aussi affectée par la quantité de vapeur d’eau dans l’air. On peut voir les nuages, car la vapeur d’eau qu’ils contiennent s’est suffisamment refroidie pour permettre aux molécules d’eau de se condenser et de former de minuscules gouttelettes d’eau ou même des cristaux de glace dans l’air. Ceux-ci nous apparaissent sous forme de nuages.
Image 4: Le déficit de pression de vapeur (DPV) est comparable au compte-tours d’une voiture. Plus la vitesse du moteur augmente, plus l’aiguille du compte-tours monte jusqu’à entrer dans la zone rouge. Ceci ne risque pas d’endommager le moteur immédiatement à moins que l’aiguille reste dans la zone rouge trop longtemps. La même logique s’applique pour les plantes : lorsque le DPV reste élevé pendant trop longtemps, la plante ne parvient plus à se rétablir lors des nuits subséquentes, causant des dommages irréversibles (brûlures sur les feuilles ou les pétales).
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entre-nœuds que les plantes cultivées avec un DIF négatif. Parmi les autres réactions morphogénétiques importantes au DIF négatif (c’est-à-dire que la température de jour est inférieure à la température de nuit), notons les pétioles, les tiges florales, les pédoncules floraux et les feuilles plus courts. L’élongation de l’entre-nœud et l’expansion foliaire diffèrent en fonction du processus d’élongation des cellules ou de division des cellules. Lorsque le DIF est négatif, les deux processus sont freinés, ce qui pourrait provenir d’une baisse de l’activité gibbérellique dans le méristème subapical (tissu végétal responsable de la croissance). La gibbérelline est une hormone végétale qui stimule la croissance de la plante. Le DIF exerce une grande influence sur l’élongation de la tige durant la période de croissance rapide, les semis sont donc plus sensibles que les plantes adultes aux écarts de température jour/nuit. Un DIF négatif tôt dans la période d’élongation de la tige contribue largement à limiter la hauteur de la plante. L’élongation de la tige peut aussi être causée par une chute de température de courte durée (environ deux heures) durant le cycle de croissance de 24 heures, généralement à l’aube ou juste avant, mais dans la période de noirceur. La réactivité aux changements de température semble plus prononcée durant les premières heures de lumière pour les plantes de jours longs, les plantes de jours courts et les plantes insensibles à la photopériode. Donc, une chute de température lors des deux dernières heures de la nuit influencera la taille de la plante. Cette fluctuation de température est généralement facile à accomplir à l’automne dans les serres où le climat naturel est frais, puisque les nuits sont fraîches. On peut contrôler la variation de la sensibilité de l’élongation de la tige à la température durant le jour ou la nuit en adoptant un rythme de croissance endogène. En 1994, on a identifié un rythme de croissance circadien (qui dure environ 24 heures) chez les chrysanthèmes. L’élongation de la tige de la plante n’est pas constante durant un cycle de 24 heures de lumière et de noirceur. Les plantes de jours courts et de jours longs cultivées dans des conditions visant à induire la floraison ont allongé plus rapidement la nuit que le jour. Les orchidées ont besoin d’une période de fraîcheur nocturne pour fleurir. L’intégration de la température est une stratégie employée par les horticulteurs. Il faut déterminer des températures maximales et minimales pour une culture. La température peut varier tant et aussi longtemps que la moyenne est maintenue sur une plus longue période. Cette stratégie utilise la chaleur naturelle autant que possible. La température de l’air est un important facteur environnemental qui agit sur le développement et le taux de croissance des plantes. Or, la température de l’air n’est pas un facteur isolé. Tous les facteurs de croissance de la plante sont en corrélation et le défi consiste à identifier le maillon faible dans la chaîne. Cet article a jeté un regard sur plusieurs des facteurs, mais il en existe d’autres d’importance égale comme l’équilibre de l’eau et indirectement la transpiration. Tout ce qui se produit ou qui se produira dans la plante passe d’abord par le premier point de contrôle qu’est la température de l’air. Il faut bien réussir à contrôler la température avant de prendre la longue route du succès en production horticole. → Pour en savoir davantage sur le sujet et apprendre comment mettre la température à contribution, lisez l’article en page 26. •
Pret aCULTIVER
Image 5: Dans leur seconde année, chaque poireau produit une magnifique fleur sphérique. Celle-ci produit des centaines de graines que l’on peut ensuite semer pour cultiver d’autres poireaux.
Je me demande ce qui a bien pu passer par la tête des Saxons en 640 av. J.-C. lorsqu’ils ont aperçu une horde de guerriers gallois portant un poireau dans leur casque lors de la bataille opposant le roi Cadwallader du pays de Galles et les Saxons. Déclarés vainqueurs, les Gallois ont choisi d’adopter le poireau comme emblème national, du jour au lendemain. Aujourd’hui, on le trouve même sur les pièces de monnaie. Pour les autres, eh bien, nous trouvons simplement que le poireau a bon goût. Fier emblème du pays de Galles, le poireau est encore porté par les Gallois pour commémorer la Saint-David, leur fête nationale, le 1er mars. Mais le poireau est aussi un légume délicieux qu’ils aiment déguster. Le bouillon de poireaux ou cawl est d’ailleurs un met gallois traditionnel que l’on cuisine le jour de la Saint-David. Dans l’histoire, les Gallois ne sont pas seuls à avoir déclaré leur faible pour Allium porrum, le nom scientifique du
Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu poireau. Il y en a d’autres. En fait, le livre des Nombres de la Bible mentionne qu’après le départ des Enfants d’Israël de l’Égypte, où les services se payaient parfois en poireaux, l’absence de ce légume a été grandement ressentie. En hébreu, il se nomme karti, une dérivation du mot yikartu qui signifie « à retrancher ». Donc, les Juifs mangent du poireau à Rosh Hashanah, le Nouvel An juif, pour symboliser leur volonté que leurs ennemis soient « retranchés ». cannatalk|9
Image 6: Saviez-vous que les poireaux se cultivent très facilement à partir de semences?
Allium porrum appartient à la famille des oignons, mais sa saveur est plus raffinée, subtile et douce que l’oignon régulier. Possiblement originaire de la zone méditerranéenne et de l’Asie, le poireau est cultivé en Europe depuis plus de 3000 ans. Il est populaire depuis très longtemps, malgré sa réputation d’aliment de pauvres. Les chefs européens qualifient le poireau d’« asperge du pauvre ». L’asperge est en fait un parent éloigné du poireau, appartenant jadis à la famille des liliacées comme l’oignon. Aujourd’hui, il appartient à la branche éloignée de la famille des Asparagaceae. En français, le terme poireau désigne également une personne avec un caractère niais.
Défenseur de la santé En prenant compte de tous les bienfaits du poireau sur la santé, on constate que manger ce délicieux légume n’a rien de niais. La combinaison spéciale de nutriments dans le poireau contribue largement à stabiliser les taux élevés de glycémie. Il contient des éléments comme la vitamine C, la vitamine B6, l’acide folique, le fer et le manganèse. Ces nutriments ne ralentissent pas l’absorption des sucres dans le tube intestinal, mais ils parviennent à réduire le taux de glucose en s’assurant simplement de bien le métaboliser dans le corps. On associe la consommation régulière de poireaux à une hausse du taux de HDL (lipoprotéine de haute densité ou « bon » cholestérol) et une baisse correspondante du taux de LDL ou lipoprotéine de basse densité. Il est essentiel de maintenir cet équilibre dans le corps, car il aide à prévenir l’accumulation de lipides et sa progression dans les artères du corps. Ces dépôts lipidiques peuvent mener vers le 10|cannatalk
diabète et entraîner des maladies cardiaques chez les humains, causant des crises cardiaques ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC). La consommation régulière de légumes du genre Allium comme les poireaux aide aussi à réduire l’hypertension artérielle, un autre facteur majeur provoquant les crises cardiaques et les AVC. Les ont plus d’un tour dans leur sac pour promouvoir la santé. On a démontré que la consommation de poireaux réduisait considérablement les risques de cancer du colon et de la prostate. Les études ont également démontré qu’ils aident à prévenir le cancer des ovaires chez les femmes. Bonne source de fibres alimentaires, les poireaux procurent de l’énergie au corps humain afin qu’il puisse exécuter diverses fonctions biologiques comme la digestion et le métabolisme.
Cultiver le poireau La méthode de culture la plus simple consiste à semer directement dans le sol en mars ou en avril. Vous pourriez aussi choisir de tricher un peu en achetant des semis prêts à être cultivés, les pépinières en offrent une belle variété. En choisissant soigneusement votre variété, vous pourriez obtenir une récolte généreuse de poireaux à partir du milieu de l’été jusqu’au printemps suivant. Voici quelques variétés à essayer. Musselburgh : cette variété d’hiver rustique composée de tiges blanches peut être récoltée de décembre à avril. Le Monstrueux de Carentan : variété française à courtes tiges pouvant être récoltée d’octobre à janvier. Pandora : avec ses feuilles bleutées et ses longues tiges blanches, cette variété se récolte de septembre à janvier.
Dans votre potager, il est préférable de semer en rangées espacées de 30 cm. Tracez une ligne droite et utilisez le coin d’un râteau pour faire un sillon peu profond dans le sol, environ 1 cm de profondeur. Semez clair le long du sillon, recouvrez de sol, arrosez et identifiez vos semences. Lorsque les semis ont trois feuilles chacun, environ quatre à cinq semaines plus tard, éclaircissez les plantes à feuilles tous les 15 cm. Les semis enlevés peuvent être transplantés pour remplir les trous ailleurs. Autrement, achetez des plants prêts à être cultivés. Vous pouvez vous procurer de jeunes semis en mai et en juin, prêts à être repiqués immédiatement. Pour ce faire, creusez des trous à l’aide d’un plantoir, à 20 cm de profondeur, et placez un semis par trou. À l’aide d’un arrosoir, remplissez le trou avec de l’eau et laissez tremper les semis. Cette opération déplace suffisamment de terre pour butter les racines du plant et produire une belle tige blanche alors que le poireau pousse. Arrosez bien les plants, surtout par période de sécheresse. Le paillis aide à retenir l’humidité pendant l’été. Récoltez à partir de l’été. Pour récolter les poireaux, il suffit de les lever doucement à l’aide d’une fourche, en prenant soin de ne pas endommager les plants autour.
Conseils
• Les gens qui souffrent de problèmes non traités ou existants de rein ou de vessie doivent éviter de consommer le poireau de façon régulière. Ce légume contient un taux considérable d’oxalates qui, en forte concentration dans le corps humain, se cristallisent et provoquent des problèmes de santé. • Dans leur deuxième année, le poireau produit une magnifique fleur sphérique pouvant facilement être qualifiée de plante ornementale. La fleur produit des centaines de graines. Celles-ci peuvent être utilisées pour cultiver d’autres poireaux!
Prêt-à-cultiver Cultiver le poireau dans un petit coin de jardin (urbain), c’est un grand bonheur pour tous les pouces verts. Choisissez un endroit ensoleillé et protégé dont le sol procure un bon drainage. Les poireaux restent longtemps dans le sol, c’est donc une culture idéale pour la production alimentaire, quoique le feuillage attrayant de certaines variétés peut agrémenter vos plates-bandes de fleurs. Si possible, préparez le sol pour semer en hiver. Labourez bien le sol en retirant les mauvaises herbes et en ajoutant une bonne quantité de fumier composté pour augmenter le pouvoir de rétention d’eau du sol. Les poireaux peuvent être plantés dans un sol lourd, mais pour améliorer le drainage, ajoutez-y du sable horticole. La culture du poireau demande beaucoup de nutrition, donc tâchez d’épandre un engrais général complet partout sur le sol environ une semaine avant de semer et de récolter. Visez un taux de 60 g par mètre carré. •
soupe aux
poireaux Une soupe aux poireaux délicieuse et légère. Les gens ont souvent tendance à broyer les légumes cuits pour faire une soupe, mais la texture du poireau attendri est si délicieuse qu’il est dommage de le broyer à mon humble avis. Vous aurez besoin de : - 2 échalotes, en cubes - 2 gousses d’ail, émincées - Un peu de beurre - Un filet d’huile d’olive - 2 poireaux moyens - 1 grosse carotte - Origan séché - 2 feuilles de laurier - 1 litre de bouillon de légumes Cuisson? Faire chauffer un chaudron et y ajouter l’huile et le beurre. Laisser le beurre mousser. Ajouter l’ail, les échalotes en cubes et cuire jusqu’à ce qu’ils se colorent un peu. Ajouter les poireaux et les carottes tranchées et mélanger. Ajouter l’origan et les feuilles de laurier et cuire pendant 10 minutes à feu moyen en couvrant partiellement. Ajouter une partie du bouillon sans recouvrir entièrement les poireaux et porter à ébullition. Laisser mijoter pendant 10 à 15 minutes, jusqu’à ce que les poireaux soient tendres et délicieux. Ajouter le reste du bouillon et laisser mijoter 7 minutes.
Alors, c’est vous qui invitez?
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Génétique eT reproductION
le le
et
On pourrait parler et écrire sur le sujet de la génétique et de la reproduction à l’infini. C’est pourquoi nous avons choisi d’y consacrer une série d’articles. Dans le dernier numéro, nous vous avons offert un premier article de nature générale abordant les lois de Mendel. L’article que nous vous présentons ici porte sur les phénotypes et les génotypes. Dans les prochains numéros, nous aborderons des plantes et de la floraison à jours neutres et de protection génétique.
pour les nuls Les humains classent les choses par catégories, toutes choses, ou du moins tout ce qui s’y prête. C’est une façon de mettre de l’ordre dans leur vie, de définir leur réaction aux stimuli (un événement qui se produit lorsqu’au moins deux éléments interagissent) ressentis en se fondant sur les catégories en question, de comprendre le fonctionnement intrinsèque de tout ce qui les entoure.
Les scientifiques tentent d’établir le lien fonctionnel entre chaque élément et de découvrir comment les influencer. Or, les concepts de génotype et phénotype, bien que physiquement réels, n’existent que pour permettre de classer les formes vivantes par catégorie en gardant tout ceci en tête. Bref, ce ne sont que des catégories. La difficulté de la catégorisation est d’en définir les termes ou les caractéristiques précises qui distinguent chaque catégorie. Il vaut toujours mieux opter pour un système simple. Qu’il se base sur un seul élément ou un grand nombre d’éléments pour élaborer les catégories, c’est ce qui devient le plus important, car ces éléments définissent ultimement le nombre de catégories devant être prises en compte. On peut décrire et catégoriser un organisme non vivant en détail en créant seulement quelques catégories, mais tel n’est pas le cas pour les organismes vivants. 12|cannatalk
Par Geary Coogler, B.Sc. Horticulture
Systèmes de classement Comme les organismes vivants jouissent d’une grande complexité et diversité, tous les systèmes visant à les classer par catégories doivent obligatoirement être larges et élaborés. Lorsque les scientifiques classent les organismes vivants par catégories pertinentes, ils le font en regroupant des traits similaires dans une même catégorie, puis en regroupant des catégories semblables en un autre groupe et ainsi de suite, pour finalement élaborer un système de classement hiérarchique. Ce principe est comparable à un système de classement de dossiers dans lequel un dossier précis se trouve dans une pièce en particulier, sur un mur bien défini, du bon côté, dans une armoire spéciale, rangé dans un tiroir distinct. En se fondant sur ce type de système, le pois cultivé étudié par Mendel dans le cadre de ses recherches (Pisum sativum L.) appartient à l’espèce sativum du genre Pisum dans la famille des Fabaceae, et donc en
Image 7: Les gènes existent en paire et un gène peut avoir un caractère dominant ou récessif qui, en travaillant ensemble, peut s’exprimer de différentes manières.
gravissant quatre niveaux taxonomiques ou plus, le pois et tous les autres végétaux se retrouvent ultimement dans un même règne (la plus grande catégorie) : Plantae. Ces niveaux, ou catégories, auxquels appartient P. sativum L. réunissent tout organisme relié, du plus petit trèfle au plus grand cytise faux-ébénier ou magnolia, y compris les rosiers. Ultimement, tous les végétaux sont liés au niveau le plus fondamental. Pour classer les divers végétaux dans une telle taxonomie, le phénotype est comme le cheval de trait certifié par le génotype. Le génotype et le phénotype sont tous les deux des classements auxquels appartiennent les organismes. Le génotype sert à décrire le génome de l’organisme qui, en outre, regroupe l’ensemble du matériel physique, soit l’ADN (séquence de gènes) tel que transmis par le ou les parent(s) de l’organisme lors de sa conception. Le phénotype sert à décrire le phénome de l’organisme, soit les caractères physiques manifestés par l’organisme (physiologie, morphologie et caractère). Autrement dit, le génome représente la séquence exacte des gènes d’un organisme donné, alors que le phénome constitue « tout le reste » de l’organisme, y compris son apparence, son comportement, son métabolisme et sa composition. Le phénome d’un organisme est le résultat final des gènes qui s’expriment alors qu’ils subissent toutes les influences des autres éléments non génétiques. La loi de Mendel, telle qu’énoncée dans le numéro 20 du CANNAtalk, présente clairement les deux trajectoires causales bien distinctes et séparées qui entrent en jeu, l’hérédité et le développement. Un gène est (très) simplement un segment d’un brin d’ADN composé d’une série de quatre nucléotides de base. Une nouvelle molécule se code le long des séquences avec le nucléotide correspondant et forme un nouvel ADN (une double hélice devant être « dégrafée » et qui sert de matrice principale) pour l’hérédité ou un nouvel ARN (presque toujours à un brin, l’ARN est le lien immédiat avec le ou les gène(s) pour coder tout ce qui suit) qui assure le fonctionnement de tout le reste. D’un côté, le nouvel ADN
est codé et transmis directement à la prochaine génération, sans aucune altération. De l’autre côté, le nouvel ARN codé amorce son chemin métabolique dans la cellule et devient le vecteur de l’information génétique dans le monde physique (ou phénome) de la cellule grâce à la synthèse des protéines, des enzymes et des autres métabolites. Des dommages occasionnels se produisant dans la séquence d’ADN feront partie du génome s’ils ne sont pas corrigés, mais ce phénomène est rare. Cependant, les mutations de l’ARN copié sont différentes, car il peut être modifié par accident
Image 8: La séquence chimique sur l’ADN est traduite en séquence sur l’ARN pour ensuite coder une protéine distincte qui reflète ce code et, combinée à toutes les autres protéines distinctes, elle devient la forme vivante et ses processus.
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Génétique eT reproductION entre le moment de son codage et le moment où il exécute sa fonction. Or, plusieurs choses peuvent déclencher de telles mutations. C’est donc cette séparation dans les trajectoires qui permet au génome d’être une cause du phénome tout en empêchant le génome d’être influencé par le phénome. Il existe quelques exceptions subtiles comme les virus qui codent leurs génomes en ARN. L’ARN contrôle, transcrit, surveille et répare l’ADN. Un bon exemple (que j’ai emprunté à un ami) compare l’ADN à une encyclopédie dont chaque gène représente un chapitre, et dont le volume entier est rangé dans un coffre-fort. L’ARN représente les copies de travail des chapitres de chaque gène qui se déplace d’une zone à l’autre pour créer les protéines et les enzymes nécessaires aux fonctions vitales en se fondant sur le texte dont il est la copie. Bien que protégés, les pages et le contenu du texte peuvent s’estomper et nécessiter des réparations. Or, si l’ARN de réparation laisse des changements subtils, une copie différente du texte s’enregistre alors de façon permanente.
Typage partiel La trajectoire développementale est dirigée par le génome, mais son expression est limitée par la réalité physique présente à l’intérieur de l’organisme. Si, par exemple, un organisme est codé pour être grand, il ne le sera pas nécessairement si son alimentation (environnementale) est limitée et l’expression génétique n’atteindra pas les sommets potentiels. Ceci s’applique également à presque toutes les expressions génétiques dans la trajectoire développementale. Dans certains cas, les animaux ou les végétaux peuvent même modifier l’expression la plus simple, comme le sexe, en fonction des pressions environnementales. Il est également vrai que le génome d’un organisme en début de vie ne sera pas tout à fait le même en fin de vie. Des changements subtils s’opèrent en raison des mutations causées notamment par la mauvaise réplication ou l’influence extérieure exercée par les facteurs environnementaux comme la radiation ou les produits chimiques. Même dans le cas des clones ou des jumeaux, malgré qu’ils soient identiques au départ, le génome présentera des différences à la fin. On estime que les arrangements des nucléotides présentent plus de trois millions de variations entre personnes prises au hasard (excluant les jumeaux). Selon l’énoncé du paragraphe ci-dessus, en réalité, tout organisme possède un génome unique, à l’exception des clones et des jumeaux, étant donné les changements potentiels et le fonctionnement de la reproduction sexuée. L’organisme accueillera un seul génotype exact et il comptera seulement un membre, du moins au départ (clonage possible). Le phénotype, étant influencé par les conditions dans lesquelles l’organisme se développe ainsi que le génome unique, est aussi le seul membre ou phénome de son groupe. Même les vrais jumeaux avec des copies exactes d’ADN présenteront des différences subtiles durant le développement. Pour cette raison, il s’agit donc d’un système à génotype partiel et phénotype partiel. Les organismes sont classés en fonction des caractères les plus importants apparaissant à la fois dans le génotype et le phénotype. Les modes de classement les plus répandus se fondent sur le phénotype, car c’est ce qu’on peut observer, mais la science moderne utilise également les classements par génotype pour appuyer certains classements, ou 14|cannatalk
permettre de créer d’autres sous-classements. Et comme le génome peut s’apparier à un phénome, il devient possible de comprendre comment approcher certaines variables pour influencer une mutation et découvrir le potentiel véritable. La façon la plus simple de différencier les deux concepts de trajectoires du développement vital consiste à voir la question comme un casse-tête. Dans ce cas-ci, le génome s’exprime par trois variables : le nombre de morceaux, le nombre de formes distinctes de morceaux et le dessin illustré sur le morceau. Donc, tous les casse-têtes de 1000 morceaux d’une certaine forme et illustrant un dessin quelconque peuvent se ranger dans une boîte ou génotype. Assemblé en utilisant 100 % des morceaux emboîtés correctement, le casse-tête prend alors une certaine apparence, ou phénome, comme un paysage montagneux de format X. Mais si un morceau est égaré, que le dessin sur le morceau est altéré ou que la forme du morceau est modifiée par l’assembleur, l’image finale, le phénome, sera légèrement différente de celle d’un autre casse-tête de génotype identique. Pourtant, il affichera le même paysage montagneux de format presque X. L’apparence finale est le phénome et phénotype. En considérant le typage partiel, le phénotype serait un cassetête de 1000 morceaux illustrant un paysage montagneux, même s’il manque un morceau ou deux, que les couleurs se sont estompées ou que la forme d’un morceau ne correspond pas exactement. Bien que les concepts de génotype et de phénotype soient quelque peu complexes, il est tout de même important de préciser ces distinctions. C’est ainsi que l’on comprend les processus et les rôles et qu’on planifie les interactions futures. Les agriculteurs qui travaillent avec les semences utilisaient ces concepts bien avant que Mendel rédige ses découvertes observées dans son jardin au monastère. Sans ces distinctions, la révolution verte n’aurait été rien de plus qu’une bruyante fête de voisinage.•
Image 9: Les gènes existent en paire et un gène peut avoir un caractère dominant ou récessif qui, en travaillant ensemble, peut s’exprimer de différentes manières.
Le roller derby est en train de conquérir le monde entier. Une fois de plus. Né dans les années cinquante, voici un sport qui a tout pour lui. Go roller derby! À nous les Jeux olympiques de 2020! Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu
Photo : gracieuseté de Jonathan Aubry – Jonathanaubry.fr
Pleins FEUX SUR ...
Image 10: Voici les Amazones, des guerrières féroces qui font la loi sur les pistes de derby, armées d’une force inébranlable. Le sentiment d’unité et l’esprit d’équipe sont la plus grande force de l’équipe. Les Amazones, c’est le nom d’une équipe de roller derby d’Aix-enProvence en France. rollerderby-les-amazones.fr/
Patin et
destructi n
1
Des femmes sur patins à roulettes. Dans l’imaginaire, ces mots réunis évoquent peut-être bien de jolies demoiselles, sucette à la main, célébrant un seizième anniversaire ou découvrant la magie d’un premier baiser. Cette image pourrait difficilement être plus fausse. Du moins, ce n’est pas l’image que projettent les demoiselles dont il est question ici. Je vous présente le roller derby!
Nez écrasé
Pensez tatouage et bas collants. Pensez vitesse ahurissante, manœuvres époustouflantes, saignements
de nez, action rapide et parfois même sanglante. Pensez joueuses avec des pseudonymes comme Power et Mazel Tov Cocktail. Bienvenue dans l’univers du roller derby, un sport qui a le potentiel d’être la prochaine coqueluche sportive du siècle. Sensationnel, certes, mais qu’est-ce que c’est exactement? Quelles sont les règles du jeu? Le roller derby est un sport de contact qui oppose deux équipes de cinq joueuses sur patins à roulettes, toute évoluant dans la même direction sur une piste ovale. La partie comporte une série de courts affrontements (jams) durant lesquels les deux équipes
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Photo, gracieuseté de Dave Idemoto
désignent une compteuse (la jammeuse) qui accumule les points en dépassant les joueuses (les bloqueuses) de l’autre équipe. Les équipes tentent d’aider leur propre jammeuse tout en bloquant le passage de la jammeuse de l’équipe adverse – les bloqueuses jouent à la fois le rôle de l’offensive et de la défensive.
Spanksgiving Les pseudonymes choisis par les joueuses peuvent être outrageants, mais les noms de tournois ne laissent pas leur place non plus. Les titres de tournois et les pseudonymes sont souvent en anglais et font référence à des films, des fêtes, des événements, etc. Par exemple, Night of the Rolling Dead (Night of the Living Dead), Are You There Blocker? It’s Me, Jammer (Are You There God? It’s Me, Margaret), Knocktoberfest (Oktoberfest), Spanksgiving (Thanksgiving), Seasons Beatings (Seasons Greetings), Grandma Got Run Over By a Rollergirl (Grandma Got Run Over by a Reindeer), Mama Said Knock You Down (Mama Said Knock You Out), Cinco de May-hem (Cinco de Mayo), et War of the Wheels (War of the Worlds).
C’est viral Ces demoiselles à roulettes prennent le monde d’assaut et, pour être honnête, certains hommes dans les estrades aussi. La popularité du roller derby est rapidement devenue virale au cours de la dernière décennie. On le pratique peut-être même dans votre ville. Plusieurs villes dans de nombreux pays ont eu la piqûre. À Rockland dans le Maine, il y a du roller derby. À Austin au Texas, le roller derby existe. Des athlètes patinent à Berlin, à Londres, à Sydney, à Brasilia, à Moscou et à Montréal. Elles patinent à Lansing, au Michigan et à Moab dans l’Utah. Mais il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Dès le milieu des années 1880, la popularité grandissante du patinage aux États-Unis a mené à l’organisation d’événements de courses d’endurance échelonnés sur plusieurs jours durant 16|cannatalk
lesquelles on pouvait gagner des récompenses pécuniaires. Pendant les trois premières décennies du vingtième siècle, les courses de vitesse et d’endurance se déroulaient sur des pistes plates ou inclinées. Les spectateurs aimaient les circuits renversants et les chutes spectaculaires des patineurs. Dès 1922, on employait le terme « derby » pour désigner ce type de courses.
Cinq
millions de spectateurs
Bien que le sport doit ses origines aux marathons à roulettes sur pistes inclinées des années 1930, Leo Seltzer et Damon Runyon ont le mérite d’avoir élaboré la première forme compétitive du sport. Le roller derby professionnel est rapidement devenu populaire : en 1940, plus de cinq millions de spectateurs regardaient les matchs dans environ cinquante villes américaines. En 1948, le Roller derby a fait ses débuts à la télévision newyorkaise. La diffusion des matchs a contribué à augmenter le nombre de spectateurs dans les stades lors des événements. Durant la saison 1949-1950, Seltzer a formé la National Roller Derby League (NRDL). La NRDL comptait six équipes et les matchs des séries au Madison Square Garden étaient à guichet fermé pendant une semaine. Fin 1950 et début 1960, on diffusait des matchs sur plusieurs réseaux de télévision, mais le nombre de spectateurs dans les stades commençait à baisser. Jerry Seltzer (le fils de Leo), délégué du RollerJam, a voulu utiliser la télévision pour élargir le bassin de spectateurs. Il a adapté le sport pour la télévision en écrivant des scénarios et en adoptant des règles pour rendre le sport plus attrayant à l’écran. Malgré tout, la popularité du roller derby a continué sa dégringolade.
Renaissance Le roller derby renaît de ses cendres au début des années 2000 comme sport amateur pour femmes organisé par les femmes. La renaissance a commencé à Austin au Texas
Image 11: Ce type de batailles, opposant ici The Hellcats et Putas del Fuego, peut se produire lorsqu’une joueuse décroche une pénalité mineure. Lorsque l’on écope d’une pénalité mineure, pour avoir poussé, fait preuve de rudesse excessive ou fait trébucher son adversaire, il faut aller voir la Maîtresse des pénalités afin qu’elle tourne la roue des pénalités. La roue affiche une série d’options différentes incluant une bataille d’oreillers, un tir à la corde, un bras de fer et un saut en longueur. Ces duels de pénalité se jouent pour la perte d’un point, donc la joueuse responsable de la faute fait tout ce qu’elle peut pour éviter la perte d’un point pour son équipe. La bataille d’oreillers en particulier demande la participation des spectateurs. Après 30 secondes de lutte entre les patineuses, les spectateurs doivent crier le plus fort possible pour déterminer les participantes qui, selon eux, ont « gagné » la bataille. Il y a également un jury composé de certains membres du public qui paient un montant additionnel précisément pour pouvoir être assis dans le « Spank Alley », la section des juges de batailles d’oreillers. Le jury détermine le résultat final de la bataille. Les résultats sont parfois controversés étant donné l’impartialité de certains juges! Vous aimeriez assister à une partie? Pour en savoir plus, visitez le site de Montréal Roller Derby: www.mtlrollerderby.com ou le site de Roller Derby Québec : www.rollerderbyqc.com.
et, en août 2006, on comptait déjà 135 ligues similaires. Des ligues hors des États-Unis ont aussi commencé à se former en 2006 et des compétitions internationales sont rapidement apparues. Il existe maintenant plus de 1200 ligues amateurs dans le monde.
Ça roule! Chaque ligue présente normalement quelques affrontements publics des équipes régionales, populaires auprès de toute sorte d’amateurs. On voit souvent de gros événements qui accueillent de 4000 à 7000 spectateurs. Plusieurs équipes ont profité de la sortie du film Whip It en 2009 (Ça roule!: au Québec; Bliss: ailleurs dans la francophonie) pour augmenter la visibilité du sport. Lors de la 123e rencontre du Comité International Olympique qui s’est déroulé en Afrique du Sud en février 2012, on a annoncé l’ajout du roller derby dans la liste des huit sports à considérer pour les Jeux olympiques de 2020.
Burlesque Le roller derby prend le monde d’assaut et je comprends pourquoi. Nous avons l’habitude de regarder des hommes courir derrière un ballon de foot ou de soccer. Nous avons
l’habitude de voir des hommes luter et boxer. Tout est question d’émotions dans les sports et quoi de mieux pour stimuler les sens (la majorité des amateurs de sports étant des hommes) qu’un groupe de femmes athlétiques portant des bas en filet, se lançant des injures par la tête (elles n’en croient pas un mot, soit dit en passant) et se balançant des coups sans pitié? En patin à roulettes par-dessus le marché! Parfois les équipes choisissent de porter un uniforme ou un costume. La provocation peut aussi se traduire par le choix du costume des joueuses. L’habillement est souvent inspiré de la mode rockabilly ou burlesque. Et n’oublions surtout pas les bas collants! Nous comprenons aussi pourquoi les femmes adorent jouer et assister au roller derby. Ces femmes de caractère se battent pour leurs droits. Elles luttent pour leur honneur. Elles bousillent toute trace du comportement féminin. Le roller derby pourrait aussi bien être la troisième vague du féminisme. Une vague qu’on accueillerait de tout cœur à bras ouverts, nous, grands amateurs de sports. Une autre grande qualité du roller derby : le côté intelligent du sport combinant aptitudes, athlétisme, force, endurance, le tout guidé par des stratégies et parsemé de beaucoup de plaisir. Aucune raison de ne pas aimer! Et que ça roule! • cannatalk|17
Bryce Canyon Le saviez-vous? • L’extraordinaire formation géologique apparaissant sur la photo représente des « cheminées de fée ». On les retrouve au Bryce Canyon dans l’Utah aux États-Unis. Cette formation rocheuse, classée parc national, date de 63 à 144 millions d’années. • L’érosion provoquée par les gélifractions et les pluies a sculpté les roches en formes bizarroïdes comme ces flèches. Les piliers de roche rouge sont composés de sable, de calcaire et de composés
de fer jaune et rouge. Certaines cheminées de fée sont hautes de soixante mètres et ont été formées il y a 40 à 66 millions d’années. • La vitesse d’érosion de Bryce Canyon est de 61 à 131 centimètres par cent ans. On dénombre jusqu’à soixante couches différentes de sable, de calcaire et d’argile dans les parois. La coloration des formations rocheuses varie du blanc au rose pastel et de l’orange feu au rouge écarlate.
Facto • Bryce Canyon se trouve à environ 2 700 mètres au-dessus du niveau de la mer, ce qui en fait une région plus fraîche que les zones à plus basse altitude dans l’Utah. Les hivers dans le canyon peuvent être très froids (jusqu’à moins trente degrés Celsius) et la majorité des chutes de neige se produisent entre les mois d’octobre et d’avril. La température moyenne en été est d’environ trente degrés.
• Malgré son nom, Bryce Canyon n’est pas un canyon proprement dit. Son paysage exceptionnel n’est pas uniquement l’œuvre de l’eau et des pluies, il a en fait été sculpté par une combinaison de vent, d’eau et d’érosion par le gel. • Dans plusieurs zones rurales des États-Unis, on peut apercevoir 2 500 étoiles dans un ciel sans nuage. À Bryce Canyon, on peut observer jusqu’à 7 500 étoiles scintiller dans le ciel.
Pestes & maladies
Les activités industrielles et l’usage de combustibles fossiles génèrent d’importantes quantités de résidus dont la plupart sont relâchés dans l’atmosphère. Certains de ces résidus sont extrêmement toxiques alors que d’autres mènent à la formation de substances oxydantes ou acidifiantes capables de provoquer des dommages physiques et de réduire le rendement des récoltes chez les plantes cultivées.
Par Iñaki Garcia, CANNA Research
Con ta m i na n ts Composés Organiques Volatils (C.O.V.) Les C.O.V. sont des substances organiques appartenant au groupe des hydrocarbures, ils sont donc constitués de molécules de carbone et d’hydrogène. Les atomes de carbone s’unissent pour former de longues chaînes ramifiées pouvant contenir d’autres éléments tels que les halogènes, l’oxygène, le soufre, le phosphore, le silicium ou l’azote. Les C.O.V. sont généralement des hydrocarbures à courte chaîne volatils à température ambiante, c’est pourquoi certains s’évaporent dans l’atmosphère. Les émissions de C.O.V. proviennent à la fois des organismes vivants et des activités humaines. Certains C.O.V. sont générés biologiquement, comme les terpènes émis dans l’atmosphère par les plantes. Ceux-ci sont responsables de l’odeur dégagée par les végétaux. Le parfum d’une fleur qu’on perçoit en entrant dans un jardin ou en se baladant en forêt provient en fait de l’émission de C.O.V dans l’atmosphère par la plante. Néanmoins, les activités industrielles, comme l’utilisation de solvants ou de produits de revêtement, et la combustion de divers hydrocarbures et gaz comptent comme principales sources d’émission de C.O.V. potentiellement toxiques. Parmi les C.O.V. à haute toxicité, notons le benzène et le chlorure de vinyle. Or, il en existe d’autres qui, comme l’éthylène, peuvent produire des effets indésirables chez les plantes cultivées, même en faible concentration. En fait, nous devons la découverte de l’éthylène comme hormone végétale à l’émission de C.O.V. Au début du vingtième siècle, on éclairait les rues à l’aide de réverbères alimentés au gaz combustible. Au fil du temps, on a remarqué que les arbres à proximité des réverbères perdaient leurs feuilles. On en est venu à la conclusion que les produits émanant de la combustion du gaz dans les réverbères étaient responsables de la défoliation des arbres. Dimitry Neljubow, un scientifique russe, a identifié l’éthylène et acétylène comme substances responsables du phénomène, tous deux produits lors du processus de combustion. Les multiples effets sur la végétation se traduisent notamment par le 20|cannatalk
vieillissement des feuilles et la fonte des semis. En 1910, un chercheur nommé Coussin a observé la production naturelle d’éthylène par les plantes. Pour le prouver, il a exposé un pot de plantains aux gaz émanant d’un pot d’oranges : l’éthylène a fait mûrir les plantains plus rapidement. Aujourd’hui, nous savons que les plantes et les fruits produisent de l’éthylène. Nous savons aussi que les oranges en sécrètent peu, c’est pourquoi on suppose que l’émanation d’éthylène par les oranges dans le cadre de l’expérience de Coussin était, en fait, due à la présence du champignon Penicillium, lui aussi émetteur de ce gaz.
Ozone et autres oxydants L’ozone est l’un des plus puissants oxydants. On connaît bien l’importance de la couche d’ozone située dans la stratosphère. Elle absorbe une grande partie du rayonnement ultraviolet à haute fréquence dans la stratosphère et elle les empêche d’atteindre la surface de la Terre. Les chlorofluorocarbones (CFC), ces C.O.V. anciennement utilisés comme réfrigérants et propulseurs dans les aérosols, ont contribué à la destruction de l’ozone dans la stratosphère. C’est pourquoi son utilisation est interdite depuis plusieurs années. Toutefois, en présence d’une grande concentration d’ozone dans les couches atmosphériques inférieures plus près de la surface de la Terre, ce gaz peut provoquer des problèmes physiologiques chez les plantes cultivées et des problèmes de santé, comme des maux de gorge et de l’asthme, chez les êtres vivants. Un effet indirect se produit lorsque les C.O.V. se combinent à l’azote, au monoxyde de carbone et à la lumière, entraînant une réaction photochimique capable de produire de l’ozone. L’émission de grandes quantités d’oxyde d’azote, surtout causée par l’utilisation de combustibles fossiles, favorise la formation d’une grande quantité d’ozone dans l’air qui nous entoure près de la surface de la Terre. Comme tous les autres gaz ambiants, l’ozone pénètre les plantes par les stomates présents sur les tiges et les feuilles de la plante. De nombreuses molécules métaboliques s’oxydent
Image 12: Certaines carences en nutriments peuvent aussi provoquer une chlorose et une nécrose. Les feuilles illustrées sur la photo souffrent d’une carence en fer ce qui cause une chlorose : le jaunissement marqué des feuilles. Image 13: Exemple de plantes souffrant de chlorose. Image 14: Necrosis.
alors, ce qui se traduit par l’apparition de nécroses ou de chloroses sur certaines parties de la plante. De nombreuses études démontrent qu’une grande concentration d’ozone réduit les récoltes chez certaines plantes particulièrement sensibles. La sensibilité à l’oxydation par l’ozone dépend de la production d’antioxydants par la plante. On peut recourir aux traitements à base d’antioxydants comme l’acide ascorbique (vitamine C) pour la culture des plantes sensibles. Le nitrate de peroxyacétyle (NPA) est un autre composé oxydant formé dans l’atmosphère à la suite de réactions photochimiques. Le pouvoir oxydant des NPA est tout aussi agressif que l’ozone, pouvant provoquer d’énormes dommages aux cultures.
Oxydes de soufre et pluie acide Composés d’oxygène et de soufre, le dioxyde de soufre et le trioxyde de soufre ne sont pas des hydrocarbures. Or,
ils se forment et sont relâchés dans l’atmosphère lors de la combustion du pétrole et du charbon, qui renferment tous les deux de grandes quantités de soufre. En soi, ces produits chimiques causent des problèmes respiratoires chez les humains en plus d’avoir des effets sur certaines cultures. D’ailleurs, en se combinant à l’humidité dans l’atmosphère, ils se transforment en acides sulfuriques, qui, transportés par les gouttelettes de pluie, provoquent le phénomène bien connu des pluies acides. Somme toute, il est très important d’éviter l’utilisation de produits chimiques comme la peinture et les solvants dans les serres. Comme ils génèrent beaucoup de C.O.V., ces produits peuvent provoquer de sérieux problèmes chez les plantes cultivées, notamment des taches nécrosées et des chloroses, sans oublier la réduction des récoltes et même la perte complète de vos cultures.• cannatalk|21
Questions &Reponses
Question: Je cultive des tomate
Réponse:Les pucerons des racines
CANNA COCO! N’ayez craint e, PK 13/14
Question
Comme toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet “contactez-nous “ sur notre site Web au www.canna-hydroponics.ca pour y soumettre votre question.
Question
Je cultive des tomates et des aubergines dans un mélange commercial de mousse de sphaigne. Tout fonctionne à merveille jusqu’au moment du passage des fleurs aux fruits. Alors, les fruits se fendent à partir du dessous puis commencent à pourrir. J’ai aussi remarqué que les feuilles tournent au bleu et au mauve. Le contour des feuilles brunit et s’assèche. Des conseils?
Réponse
J’ai bien l’impression que vos plants souffrent de surdoses et carences de certains nutriments. Les fruits qui fendillent évoquent la pourriture apicale, causée par une carence en calcium. Mais les feuilles bleu-mauve indiquent une surdose de potassium. Les brûlures au niveau du contour des feuilles peuvent résulter d’une concentration trop élevée de sel dans le sol. Commencez par vérifier la salinité et le pH du sol. Si les niveaux de sel sont trop élevés ou le pH est trop bas, corrigez les valeurs. Ensuite, les plants devraient pouvoir fleurir normalement.
Question
Apparemment, il existe une sorte de peinture nocive pour les plantes. Estce vrai? Si oui, que dois-je faire si je dois repeindre ma pièce de culture?
Réponse
C’est effectivement vrai. Plusieurs matériaux de construction, y compris certaines peintures, dégagent des composés organiques volatils pouvant être nocifs pour les tissus et la santé des végétaux (lire aussi la rubrique Pestes et maladies à la page 20, rouge-). Informez-vous auprès de votre conseiller en peinture afin de vous procurer une peinture à faible COV (composé organique volatil). Diteslui que vous souhaitez repeindre une serre. Plusieurs fabricants de peinture offrent ces gammes de produits. Une fois la peinture terminée, laissezla sécher complètement avant de remonter votre jardin. Vous devriez ainsi éviter tout dommage pour vos plantes. 22|cannatalk
Question
J’utilise un système hydroponique pour cultiver des tomates dans des paniers remplis de pierres volcaniques et je réussis très bien. Cependant, la CE dans le réservoir nutritif augmente sans cesse. Parfois, la valeur double en une journée et je dois ajouter de l’eau pour rétablir la concentration recommandée pour la fertilisation. On m’a suggéré d’essayer le programme nutritif CANNA Aqua. Croyez-vous que ce changement pourrait régler mon problème?
Réponse
En considérant l’ampleur des variations mentionnées, le simple fait de changer de gamme de nutriments ne réglera pas le problème. Une hausse de la CE indique l’extraction d’une grande quantité d’eau hors du système, soit vos plantes aspirent l’eau par transpiration, soit il s’agit d’une évaporation superficielle normale. Dans les systèmes à recirculation, ce pour quoi CANNA Aqua est conçu, on aperçoit souvent ce phénomène lorsque le réservoir principal est trop petit ou que la concentration de fertilisant est trop élevée par rapport au besoin des plantes. Si la solution de retour s’évapore trop rapidement sur les surfaces du système, vous pourrez voir des sels cristallisés là où l’évaporation s’est produite. On recommande également de mettre un couvercle sur le réservoir de fertilisation. J’espère que ces quelques conseils vous auront aidé!
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Réponse: Vous avez peut-ê tre tous les
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J’utilise la gamme de produits Coco depuis longtemps et lors de mon dernier achat de PK 13/14 j’ai constaté un changement des valeurs N‑P‑K inscrites sur l’étiquette! Toutes les bouteilles sur les tablettes de mon magasin indiquaient 0-10-11. Pourtant, celle que j’avais à la maison indiquait clairement 0-13-14. Le dosage suggéré sur l’étiquette et l’horaire de nutrition ne semblent pas avoir changé, même le calculateur de nutriment sur votre site Web ne reflète aucun changement de dosage. J’ai toujours obtenu d’excellents résultats en respectant les anciennes concentrations. Me suggérez-vous d’augmenter la dose maintenant que les concentrations sont de 0-1011? Si oui, de combien?
Réponse
Je vous remercie de votre question et de votre loyauté envers CANNA COCO! N’ayez crainte, PK 13/14 n’a subi aucun changement et les concentrations ne sont absolument pas moins importantes qu’auparavant. Les valeurs N-P-K qui apparaissent maintenant sur les bouteilles ont été changées afin de nous conformer aux réglementations nord-américaines en matière de représentation des valeurs N-P-K. Les réglementations changent d’un pays à l’autre. Par conséquent, plusieurs pays garderont les valeurs 0-13-14 alors que d’autres observeront plutôt 0-10-11. Dans le premier cas, la concentration des minéraux est calculée selon le volume (0-13-14) et dans le deuxième cas, celui qui s’applique en Amérique du Nord, les valeurs doivent être représentées selon le poids (0-10-11). Donc, les quantités de minéraux présents dans la formule ne changent pas, mais les valeurs diffèrent. En outre, vous n’avez rien à craindre, le produit demeure identique, il faut donc continuer de l’utiliser comme avant : 15 ml/10 L ou 6 ml/gal US pendant 7 à 10 jours au milieu du stade de floraison/fructification.
Question
Je cultive dans la même pièce depuis trois ans déjà. Au début, j’étais satisfait du rendement de mon jardin, mais depuis deux ans, je n’arrive plus à égaler le rendement de la première année deuet mes plants sont plus petits qu’au début. J’ai vérifié tous les aspects de la climatisation et du jardinage. Je ne sais plus vers quoi me tourner à présent!
Réponse
Malheureusement, j’aurais besoin de vous poser plusieurs autres questions pour être en mesure de vous orienter. Sans ces données, voici la seule chose qui me vient en tête : avez-vous remplacé vos ampoules depuis la première année? Elles perdent une grande partie de leur intensité après un an d’utilisation.
Question
Salut! Je cultive des plants de tomates sur des pains de laine de roche et j’ai un problème persistant de pucerons des racines. Je crois qu’ils endommagent le système racinaire. Pourtant, dans l’ensemble, les racines semblent en santé (de couleur blanche). Mais les jeunes racines ont tendance à brunir ou noircir. Les plants poussent correctement pendant un moment, puis sans avertissement aucun, je constate un déclin de croissance puis les plants meurent. Que devrais-je faire?
Réponse
Les pucerons des racines se nourrissent de tissus radiculaires mous. Ils peuvent aussi introduire une variété de maladies fongiques et bactériennes dans le système vasculaire de la plante. Ceci devient alors un problème très pernicieux. Vous devrez peut-être recourir à des pesticides systémiques (chimiques) pour rapidement contrôler la population. Essayez d’identifier les zones que pourraient emprunter les petits ravageurs pour entrer dans votre pièce de culture.
Question
Un ami et moi avons débattu la question des ventilateurs oscillants sans en arriver à un consensus. Lui préfère avoir un plus grand débit d’air à l’aide de plusieurs ventilateurs. Selon mon expérience, un débit d’air horizontal trop important risque d’endommager les fleurs et feuilles en plus de restreindre la croissance. Pourriez-vous nous aider à résoudre la question? Merci!
Réponse
Vous avez peut-être tous les deux raison. Je suppose que votre ami cultive dans un environnement avec une humidité relative plus élevée que vous. Si le taux d’humidité est élevé, les plantes préfèrent un grand mouvement d’air horizontal. Ainsi, on empêche l’air autour des feuilles de se saturer de vapeur d’air en plus de promouvoir la transpiration. Lorsque l’on cultive dans un climat plus aride (moins de 50-55 %), mieux vaut réduire le débit d’air pour éviter la déshydratation. Ceci expose la plante à un stress, donc elle ne transpire pas correctement et peut en souffrir. Un petit truc : réglez les ventilateurs oscillants sur une minuterie afin qu’ils fonctionnent pendant une minute, puis s’arrêtent pendant cinq minutes. Ainsi, le feuillage n’est pas constamment confronté au vent.
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( par tIE 2 )
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Don et Nicky ont quitté le Canada pour retourner dans leur pays d’origine, le Royaume-Uni. Leur quête pour une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : cultiver. Don nous raconte son histoire et nous dévoile tous les secrets de la belle vie en Catalogne française dans le présent numéro et les deux à venir.
Est-il possible de trop aimer ses plantes? Pendant longtemps, j’ai cru que c’était complètement absurde comme idée. Mais l’an dernier, mes plants de tomates ont choisi de me donner une bonne leçon d’amour, à l’unisson. Encore aujourd’hui, l’image de mes deux rangs de tomates me fixant droit dans les yeux avec un air fané, apeuré et abattu reste gravée dans ma mémoire. Pourtant, j’adore mes plantes! Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour les irriter de la sorte? Les aurais-je trop aimées?
~ William Blake, Proverbes de l’enfer J’admets qu’en début de saison, mon enthousiasme a peutêtre eu le dessus sur ma raison. Tout juste emménagés sur la côte méditerranéenne française, nous avions réussi à nous dégoter une terre avec un potager d’un quart d’acre sur le fleuve Agly, près de Perpignan. Le sol avait l’air fertile et j’ai rapidement décidé de l’agrémenter de mes plants de tomates favoris et quelques autres cultures parfaites pour la saison chaude – aubergines, poivrons, et autres. J’ai simplement choisi des légumes impossibles à cultiver en Angleterre, faute de posséder une serre, sans oublier le manque d’hospitalité du climat britannique maussade à s’ouvrir les veines. Je me suis donc attelé à la tâche et j’ai cultivé des douzaines de semis de tomates sous des ampoules fluorescentes T5 dans ma caravane : des tomates cerise, des tomates italiennes, tomates de Marmande et quelques variétés en forme de poire. Peu de temps après, tous ont été promus au stade de petit pot, puis au contenant de trois litres. Je les ai ensuite placés sous un châssis froid muni d’un tapis chauffant, simplement pour tempérer les nuits froides d’avril. Mes plants poussaient vite, presque trop vite même, se délectant clairement de l’excellent terreau de rempotage enrichi de mycorhize et de perlite, et des arrosages fréquents que je prenais bien soin de leur administrer. Rapidement, les plants ont presque atteint un pied de hauteur, nécessitant parfois jusqu’à deux fertilisations par jour. L’espace commençait à manquer dans le châssis.
de mes tomates Je suivais les prévisions météo avec beaucoup d’intérêt, avide de planter mes tomates à l’extérieur dès la première occasion, la température de nuit devant dépasser les 14 °C. La saison était encore jeune, mais j’avais envie de les dorloter un peu plus et j’ai nourri mes plants avec un peu d’engrais biologique liquide pour compenser la longue période passée dans les pots. Comme les tomates réagissaient bien à la nutrition, j’ai 24|cannatalk
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poussé ma stratégie d’un cran. Mes plants ont explosé, ils étaient vraiment luxuriants. J’imaginais déjà la tête de mes voisins horticulteurs, verts de jalousie en apercevant mes jolis spécimens développés, vigoureux et robustes! Puis, à la mi-mai, le jour du repiquage est finalement arrivé. En quelques jours seulement, j’ai constaté que j’avais commis une grave erreur. Le feuillage de tous mes plants s’affaissait, pâlissait, puis tachetait et s’asséchait. Mon cœur était brisé. Mon épouse s’inquiétait sérieusement pour moi! J’ai créé un lien solide avec mes jeunes plants au fil des semaines et je m’attendais à les voir exploser de vigueur dès qu’ils seraient libérés de leur prison de cinq litres et accueillis dans le grand univers de mon jardin. Je me répétais sans cesse qu’il était impossible que ce soit simplement un choc de transplantation. Après tout, j’avais pris bien soin de les acclimater; j’avais attendu patiemment que la température nocturne soit suffisamment élevée. Qu’avait-il bien pu se passer? Tout à coup, tout est devenu limpide. J’avais habitué mes plants à vivre dans un monde bichonné avec des arrosages réguliers, un terreau de qualité et une fertilisation biologique liquide, puis je les ai jetés dans un environnement mal préparé en pleine terre. Le sol avait pourtant l’air fertile, plein de bonnes choses. Grosse erreur! En réalité, les nutriments dans le sol étaient entièrement épuisés (ça explique pourquoi le potager était inoccupé!). Les systèmes racinaires compacts devaient s’arranger seuls dans le vrai monde. Ils devaient trouver de l’eau et des nutriments à la dure,
3 consacrant une bonne partie de l’énergie à l’exploration! On aurait dit que mes plants débraillés bougonnaient en m’apercevant, tel un adolescent raté et dévoyé qui passe pour sa première visite du dimanche après avoir été brusquement mis à la porte quelques semaines auparavant. J’ai été dur envers eux, et envers moi-même aussi. À un certain moment, j’ai même cru qu’ils allaient y laisser leur peau. L’inimaginable! Mais j’ai persévéré, je les ai cajolés dans leur nouvel environnement en ajoutant de l’engrais biologique liquide et du thé de compost fait maison – les bienfaits des produits organiques et les pouvoirs de la biologie pour tout décomposer. Une semaine plus tard, un miracle s’est produit. C’est comme si les plants étaient soudainement passés en “mode extérieur”. Ils ont repris des forces en puisant dans les ressources naturelles qui les entouraient. De nouvelles pousses ont commencé à apparaître et les plants se sont rapidement agrippés à leur tuteur. J’ai consciencieusement placé chaque petit pour bien orienter leur croissance. Avant longtemps, j’ai pu déguster mes premières tomates cerise, cuisiner un chaudron de sauce et préparer du ketchup grâce à mes ressources presque inépuisables de tomates italiennes. J’ai appris ma leçon“
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Mettre la température à En réunissant toutes les nouvelles notions acquises jusqu’à maintenant (dans l’article à la page 4) à propos de la température et de la croissance des plantes, on peut tirer un message bien clair : la température a une influence directe sur la croissance et le développement d’une plante ou d’une culture. Le volet climatique le plus important porte sur la température de l’air, d’influencer la totalité du système végétal. 26|cannatalk
Par Geary Coogler, B. Sc. Horticulture
Imafge 15: Chaque espèce de plantes possède sa plage de température qui assure sa survie. Ces plantes vivant en bordure du fleuve Tambopata dans l’Amazonie péruvienne préfèrent les températures moyennes de 28 °C, avec une humidité relative élevée (plus de 75 %) et des précipitations annuelles d’environ 260 cm de pluie.
Les principaux sujets de préoccupation – l’arrosage, la zone racinaire, la floraison, la maturation, la récolte – subissent l’influence directe de la température de l’air. La température ambiante sert de contrôle principal au fonctionnement et au développement des plantes. Elle peut accélérer ou ralentir les processus chimiques nécessaires à la survie de la plante et même influencer
la structure physique des cellules. Mais qu’en est-il de la nutrition, de l’eau et de tous les autres éléments essentiels à la plante? Leur importance est tout aussi cruciale, mais la plante peut poursuivre sa croissance, même en l’absence de certains nutriments. En revanche, si la température plonge, la croissance ralentit. La température influe sur l’humidité relative qui à son tour cannatalk|27
cannaRESearch Mettre la température à propulse l’approvisionnement en eau et le transport d’ions. La température a même un effet sur le phénotype d’une plante. Elle influence le type d’ions assimilés et agit sur la stabilité des composés produits par la plante. Elle contribue aussi à l’incidence de maladies et d’infestations d’insectes. Bref, la température est d’une grande importance. C’est la première chose à vérifier lorsqu’on tente d’identifier la cause d’un problème chez nos plantes. Si la réussite nous tient à cœur, il faut savoir bien gérer la température. Voici quelques observations fondamentales au sujet de la température de l’air : 1. La température à l’intérieur des tissus d’une plante, où se produit la photosynthèse, est plus élevée que la température de l’air autour de la plante. La lumière est concentrée et absorbée par les tissus, une certaine quantité se convertit en énergie thermique. 2. Étant donné sa relation avec l’humidité, la température détermine le potentiel d’évaporation de la plante et son besoin en eau. À ce titre, elle contribue à propulser le « moteur » de la plante. 3. On peut régler toutes les réactions chimiques en introduisant ou en éliminant la chaleur. À l’intérieur de la plante, plus la température est élevée, plus les réactions chimiques et physiques se produisent rapidement, jusqu’au point où la chaîne de réactions est court-circuitée. 4. La température peut altérer la forme de certaines molécules, particulièrement les protéines. La chaleur et le froid ont un effet dénaturant sur les protéines, c’est donc dire qu’elles se déforment et deviennent différentes. Vous n’avez qu’à penser à ce qui se produit lorsque l’on fait bouillir un œuf, par exemple.
5. Il existe une plage de température idéale, mais aussi une plage de survie. 6. La température de l’air doit être ajustée en gardant en tête la température de la zone racinaire. Une température trop basse dans la zone racinaire par rapport à la température ambiante empêche le système racinaire de suivre les performances de la partie aérienne de la plante, ce qui se traduit par une assimilation anémique de l’eau et des nutriments. 7. Comme la température influence la production ou l’utilisation de plusieurs composés dans la plante, elle peut aussi contribuer à contrôler certains facteurs comme la taille, l’intensité des couleurs et même la production de métabolites. Autant que possible, il faut contrôler la température dans l’environnement de culture, ou du moins l’atténuer si le contrôle se révèle impossible. Les méthodes de contrôle de la température de l’air varient et la façon de faire importe peu, tant et aussi longtemps qu’on tient compte des facteurs comme la sécurité et l’humidité. Il existe des systèmes de ventilation forcée, de refroidissement par évaporation, de radiation thermique, de vapeur, de chauffe-eau, électrique, et ainsi de suite. Or, notre objectif ici n’est pas de définir chacun de ces systèmes, mais plutôt de déterminer pourquoi il est important de contrôler la température et les méthodes pour y parvenir. La discussion sur la température peut facilement se résumer au fait qu’une plante est formée essentiellement d’un regroupement de sacs miniatures (cellules) gorgés d’eau dans lesquels se produisent les processus chimiques et que la température définit les limites du déclenchement normal de ces réactions. Ces processus chimiques sont, essentiellement, les fondements de la vie : la suite de réactions qui se produisent à partir de la traduction de l’ADN jusqu’à l’accumulation d’une masse par autoreproduction. Ultimement, l’objectif est d’assurer que les processus chimiques se déroulent dans le bon ordre, au
Image 16: Les facteurs environnementaux déterminent le développement de la plante. Tous ces facteurs sont en corrélation, mais la température demeure le facteur dominant.
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moment opportun et à capacité maximale, comme toutes bonnes chaînes de montage. Plus les conditions frôlent la « perfection », plus les processus se déroulent rondement. Même si, dans l’ensemble, les plantes partagent les mêmes processus, leur composition ultime diffère surtout en raison de l’environnement dans lequel elles évoluent, on ne peut donc pas aborder toutes les situations de la même manière. Chaque plante a ses limites de température qui lui convient; il en est de même pour les conditions du substrat, la quantité de lumière, la qualité lumineuse et la disponibilité de l’eau. Tous ces éléments influencent l’occurrence ou la non-occurrence des processus chimiques qui, en somme, constituent la vie. Les limites de température correspondent à la tranche dans laquelle l’eau reste à l’état liquide. Chaque espèce végétale possède ses propres limites de température leur permettant de survivre. Elles possèdent également une plage moins vaste leur offrant un rendement optimal. Puisque tous les facteurs essentiels à la vie d’une plante (lumière, température, eau, disponibilité des éléments) sont en corrélation et que les plantes dépendent de l’accumulation de certaines composantes requises pour exécuter ces processus avant de pouvoir en amorcer d’autres, elles en viennent à développer des cycles d’activité minimale et maximale que l’on nomme cycle diurne ou cycle quotidien. Tout doit se mettre en place au bon moment à l’intérieur d’une fenêtre de 24 heures. Ceci implique tous les effets de la température, y compris son effet direct sur l’humidité. L’augmentation ou la baisse de la température de l’air se répercute proportionnellement sur sa capacité à retenir l’eau. C’est pourquoi nous parlons d’humidité relative : le taux d’humidité dans l’air est toujours relatif à la température à un moment donné. L’humidité contenue dans l’air gouverne le taux d’évapotranspiration de la plante. Ce mécanisme permet le rafraîchissement des tissus de la plante dans lesquels se produisent les processus chimiques, il fournit l’eau nécessaire à la plante et participe au transport de nutriments dans le cadre d’un processus nommé débit massique. Non seulement ces réactions chimiques nécessitent-elles une certaine température, elles dégagent aussi de la chaleur. En plus d’assurer le déroulement efficace des réactions, la température contrôle la production et le bon fonctionnement de la plante. Si un horticulteur comprend ces relations, il peut aussi calculer la plage de température qui convient à ses cultures et s’assurer qu’elle soit maintenue selon le stade de développement de la culture en question, en n’oubliant pas de considérer tous les autres facteurs déterminants tels que le niveau de luminosité, l’horaire, l’intensité et la qualité de la lumière. Si l’horticulteur n’est pas en mesure de contrôler la température, il devra adapter les autres aspects de la croissance, soit le niveau de luminosité, l’approvisionnement en eau, l’humidité et la fertilisation en fonction des conditions climatiques qui influencent sa culture. L’horticulteur peut aussi exercer un contrôle de température en vue d’atteindre un certain niveau de croissance ou de développement. Une des meilleures façons consiste à
Image 17: La plage de température influence le taux de croissance : du bas de la courbe, où la croissance est très lente, grimpant rapidement au fur et à mesure que la température monte jusqu’à un plateau où les températures trop élevées freinent aussi la croissance.
contrôler la différence entre les températures de jour et de nuit. Le DIF est le différentiel de température jour/nuit. Il influe sur les repères de croissance et de développement comme la longueur de l’entre-nœud (hauteur de la plante), l’orientation des feuilles et des pousses, la teneur en chlorophylle, la ramification et l’induction florale. Certaines plantes retardent leur floraison si la température diurne est inférieure à la température nocturne (DIF négatif), mais gagnent rapidement en hauteur en raison de l’élongation de l’entre-nœud. Une température nocturne plus fraîche peut agir sur le développement floral et la coloration, maintenir une forme de croissance compacte et jouer sur le développement de certains composés végétaux. L’horticulteur doit faire des recherches à propos de sa culture, car chaque plante réagit différemment, pas seulement d’une espèce à l’autre, mais aussi d’une variété à l’autre au sein d’une même espèce. cannatalk|29
cannaRESearch Mettre la température à
La température se répercute aussi sur les capacités de la plante et sur la façon dont elle doit être nourrie et irriguée. Dans un climat diurne supérieur ou inférieur à la plage optimale, l’approvisionnement en eau et la fertilisation doivent aussi changer. Si la température est plus élevée et que l’intensité lumineuse augmente, le besoin en eau s’intensifiera rapidement tandis que la concentration de nutriments nécessaires chutera étant donné son besoin accru en eau. Évidemment, comme mentionné plus haut, le même phénomène peut se produire si le taux d’humidité n’est pas en accord avec la température. De façon générale, durant le stade de floraison, les températures nocturnes doivent être inférieures aux températures diurnes, mais ceci peut varier d’une plante à l’autre. Une différence de quelques degrés seulement
peut avoir un effet sur le calendrier de croissance et la qualité finale de la culture. Il existe d’autres techniques qui mettent en pratique ces connaissances sur les écarts de température (en combinaison avec la qualité et la quantité de lumière), mais elles n’ont pas encore fait l’objet d’autant d’essais et de tests poussés dans le jardinage à grande échelle. Une simple chute de chaleur de courte durée durant la nuit suffit pour produire des résultats. Au petit écart de température entre le jour et la nuit, on peut ajouter un autre deux heures de chute au début du cycle de jour. Bien que difficile à atteindre à l’aide des contrôleurs actuels, cette technique s’annonce prometteuse. En outre, l’horticulteur doit comprendre les besoins de sa culture, les capacités qu’offrent sa culture et ses installations et il doit exercer un minimum de contrôle pour obtenir un résultat de qualité constante. Oublions les raccourcis. La plante s’épanouit à l’intérieur d’une certaine plage de température. Bien que la plante puisse survivre et même fonctionner passablement bien dans un cadre climatique plutôt large, impossible d’atteindre des rendements optimaux en glissant hors des limites idéales de température. •
Image 18: Chaque espèce de plantes possède sa plage de température qui assure sa survie. Ces plantes vivant en bordure du fleuve Tambopata dans l’Amazonie péruvienne préfèrent les températures moyennes de 28 °C, avec une humidité relative élevée (plus de 75 %) et des précipitations annuelles d’environ 260 cm de pluie.
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Conseil
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#20
Par F.F.
L a tempér at u r e da ns un ja rdin d’intérieur
C
Comme le décrivent les articles apparaissant en pages 4 et 26, la température dans la pièce de culture influence la santé et le rendement de croissance des plantes. En jardinage d’intérieur, il faut utiliser des équipements de climatisation (comme des climatiseurs d’air, des ventilateurs d’extraction, des refroidisseurs par évaporation, etc.) qui peuvent régler la température dans la pièce, pourvu que le format, l’installation et le contrôle soient adéquats. Malheureusement, aucun système n’est parfait. Voici donc quelques éléments à prendre en considération. Jardin doté d’une ventilation forcée comme mode de refroidissement Les ventilateurs d’extraction et d’admission pour régler la température sont efficaces seulement si la température extérieure est considérablement inférieure à la température normale de jour dans une pièce de croissance. Ce type d’équipement de refroidissement doit être muni d’un registre antiretour pour empêcher l’effet de cheminée (échange d’air passif) lorsque les ventilateurs ne sont pas en marche. Si les conduits d’air restent ouverts lorsque les ventilateurs sont arrêtés, l’air froid se fraie un chemin vers le jardin, entraînant le refroidissement excessif de l’air et des supports de culture durant la nuit. Ce phénomène se produit surtout lorsque les supports sont humides, ce qui peut causer de sérieux problèmes chez les plantes. Jardin doté d’un climatiseur d’air comme mode de refroidissement Les climatiseurs d’air sont généralement très efficaces pour éliminer la chaleur et l’humidité dans un jardin. Or, de façon générale, lorsque les lumières s’éteignent, la climatisation cesse. C’est donc dire que la déshumidification est également interrompue. On peut facilement résoudre ce problème en ajoutant des déshumidificateurs indépendants. Même si les déshumidificateurs dégagent de la chaleur, des chaufferettes additionnelles pourraient s’avérer nécessaires. Aussi, la plupart des climatiseurs peuvent se raccorder à un élément chauffant. Il faudra réapprovisionner la pièce en CO2 si l’échange d’air quotidien est trop faible. Jardin doté d’un refroidisseur à évaporation comme mode de refroidissement Cet équipement est efficace uniquement lorsque le climat extérieur est extrêmement sec. Avec un taux d’humidité relative supérieur à 30 %, le pouvoir de refroidissement baisse considérablement, mais le refroidisseur par évaporation peut quand même aider à augmenter le taux d’humidité relative. Par jours de pluie (l’air extérieur est très humide), cet équipement ne peut pas refroidir adéquatement les jardins d’intérieur. On recommande d’installer un détecteur de température qui éteint automatiquement les lumières pour éviter les dégâts causés par la chaleur. Jardin doté de systèmes à recirculation comme les tables à marée Le réservoir contenant la solution nutritive doit être installé sur un matériel isolant (comme de la styromousse) pour empêcher la perte de chaleur par le contact du réservoir avec le sol. Un chauffeeau et un thermostat peuvent aussi maintenir la bonne température dans les réservoirs. Si le climat est chaud dans le jardin, un refroidisseur d’eau peut s’avérer utile pour réduire la température de la solution. Finalement, un thermomètre à maxima et minima peut aider à identifier les extrêmes de température dans le jardin. Mieux encore, on peut utiliser un enregistreur de données par USB pour mémoriser les valeurs prélevées pendant plusieurs jours.
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Casse-tête Great
Le Sudoku du dernier numéro vous a donné du fil à retordre? Peut-être trouverez-vous ce motcaché plus simple! Si vous n’avez jamais fait de mot-caché, voici comment ça fonctionne. Les mots de la liste ci-dessous se trouvent tous dans la grille de lettres. Identifiez les mots puis encerclez chaque lettre. À la fin, il ne vous restera que quelques lettres. Les lettres restantes forment une phrase qui constitue la solution du jeu.
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DÉVELOPPEMENT ÉTHYLÈNE CINQUANTE CROISSANCE HYDROGÈNE MOLÉCULE
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du jeu#19
Nous avons tiré un gagnant au hasard parmi toutes les bonnes réponses obtenues et nous sommes heureux d’annoncer le nom du gagnant
Monsieur N. Ewing Nous communiquerons avec vous dans les plus brefs délais pour planifier la remise de votre prix.
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Effet de serre causé
par les vers de terre Les vers de terre ont le pouvoir d’améliorer la fertilité du sol, mais saviez-vous qu’ils peuvent aussi augmenter les émissions de gaz à effet de serre dans le sol? C’est du moins ce qu’avancent les recherches menées par une équipe à l’Université Wageningen aux Pays-Bas. L’équipe a compilé des résultats tirés de 57 expériences déjà publiées à propos de l’effet des vers de terre sur la production nette de gaz à effet de serre comme l’oxyde nitreux (N2O ou gaz hilarants) et le dioxyde de carbone (CO2). Ils ont combiné ces résultats avec les données obtenues dans leurs propres recherches pour démontrer que l’émission de dioxyde de carbone par les vers de terre dans le sol augmentait en moyenne de 33 % et les gaz hilarants de 42 %. Comment ces créatures visqueuses y parviennent-elles? Tout d’abord, les vers de terre mélangent les matières organiques provenant des plantes mortes dans le sol, elles se décomposent donc plus facilement. Ce processus dégage du CO2. Le tube digestif des vers de terre agit également comme terreau fertile pour les micro-organismes stimulant l’activité des bactéries qui produisent du NO2. De plus, les vers de terre créent plusieurs petits passages dans le sol en se déplaçant, donc le NO2 peut s’échapper plus facilement dans l’atmosphère avant de pouvoir être converti en azote inoffensif. Selon la doctorante Ingrid Lubbers qui a participé aux recherches : “le lien exact entre les vers de terre et les gaz à effet de serre demeure flou. Nous devons approfondir nos recherches avant de déterminer si l’ajout de vers de terre contribue véritablement au réchauffement planétaire.“ Source: Wageningen University
Faits Le stress augmente la vitamine C Selon des recherches effectuées par l’Université fédérale de Ceará (Brésil), les tomates cultivées en agriculture biologique accumulent une plus grande concentration de sucres, de vitamine C et autres composés associés au stress oxydatif en comparaison aux tomates cultivées en agriculture conventionnelle. Les chercheurs ont comparé le poids et les propriétés biochimiques des tomates issues de l’agriculture biologique et conventionnelle. Ils ont découvert que les tomates cultivées biologiquement étaient approximativement quarante pour cent plus petites que celles cultivées avec des techniques conventionnelles et qu’elles avaient aussi accumulé un plus grand nombre de composés liés à la résistance au stress. Selon les auteurs de la recherche, l’agriculture biologique expose les plants à plus de stress que l’agriculture conventionnelle. Ils prétendent que cela explique le haut taux de sucres, de vitamine C et de molécules pigmentaires comme le lycopène (un antioxydant) chez les tomates biologiques. Source: Sciencedaily.com
Plants de moutarde intelligents Des chercheurs de l’Université Wageningen aux Pays-Bas ont découvert que les plants de moutarde réussissent à anticiper les dégâts potentiels provoqués par les chenilles. Il semblerait que ces plants à fleurs jaunes soient capables d’accélérer le processus de formation des graines avant que les œufs éclosent et que les chenilles commencent à se nourrir. C’est donc dire qu’au moment où les chenilles commencent à grignoter les fleurs, un geste qui ralentirait ou empêcherait le développement des graines, le plant a en fait déjà formé ses graines. Le plant peut donc se reproduire. On ignore toujours comment le plant réussit à transmettre aux fleurs l’information de la présence d’œufs de papillon sur son feuillage. Des chercheurs suisses ont découvert que A. thaliana (un proche parent du plant de moutarde) démontre une hausse de l’activité des « gènes impliqués dans les mécanismes de défense du plant » lorsqu’il entre en contact avec un œuf de papillon. Source : Université Wageningen
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De nos jours, la fibre de coco horticole de grande qualité est reconnue comme support de croissance supérieur pour les cultures hors sol. Dans le prochain numéro du CANNAtalk, apprenez comment utiliser la fibre de coco et résoudre vos problèmes de croissance. De plus, vous pourrez vous lancer dans la lecture du troisième article de notre série sur la génétique et la reproduction et continuer de suivre le périple de Don et Nicky. Dans la rubrique sur la génétique et la reproduction, un de nos chercheurs tâchera de vous apprendre tout ce qu’il y a à savoir à propos des plantes de jours neutres. Finalement, nous sommes tous excités de découvrir les dernières aventures de Don et Nicky. Nous avons piqué votre curiosité? Vous avez envie de savoir comment cultiver votre propre fruit de la passion? Ne manquez pas le prochain numéro du CANNAtalk!
- Est publié quatre fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison. - Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna-hydroponics.ca) Rédactrice: Ilona Hufkens Courriel: editor@cannatalk.ca Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong Collaborateurs au numéro 21 CANNA Research, Iñaki Garcia, Geary Coogler, Tanja Roovers, Marco Barneveld, Marleen van Merode, Myrthe Koppelaar, Mirjam Smit, Annie Deschesnes, Eric Bergeron, Freddy F., Don et Nicky.
Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur. Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, par quelque procédé que ce
La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!
soit, sans la permission écrite préalable de l’éditeur. L’éditeur n’est pas responsable des inexactitudes. Le matériel présenté ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’éditeur. On suppose que les images provenant de sources à grande échelle, telles qu’Internet, relèvent du domaine public, bien que certaines de ces images se trouvent sur plusieurs sites Web, ce qui rend parfois impossible de retracer la source d’origine.
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CANNABOOST est un puissant stimulateur de floraison qui améliore la qualité et la quantité des récoltes. Il stimule le développement des fleurs récemment formées ce qui, ultimement, vous garantit que vous obtiendrez des fruits plus volumineux et une récolte plus homogène. CANNABOOST augmente la concentration des saveurs naturelles produites par la plante elle-même et il donne à la plante suffisamment d’énergie pour résister aux agents pathogènes. www.canna-hydroponics.ca