rS nUméro 22 2013 eU LT cU TI r o H IS a Vr La reVUe PoUr DeS
LE COCO
Comment l’utiliser
PASSIONNEE DE PEINTURE
La peinture de rue en 3D
FRUIT DE LA PASSION
Powered by
Une vraie passion!
Et plus encore : Don & Nicky Le saviez-vous?
Conseil d’horticulture Génétique & reproduction
Pestes & maladies Factographic Jouez & gagnez
2|cannatalk
avant -prop os
HQTalk: HQ
Je me souviens du moment où j’écrivais ces lignes pour le dernier numéro du CANNAtalk, la température était si chaude et humide, de la folie! J’avais donc décidé de prendre quelques jours de congé pour relaxer. Tout en relaxant sur ma terrasse, j’ai emprunté le chemin des souvenirs pour quelques instants, me rappelant mon voyage à Puerto Rico il y a quelques années déjà. Le goût du rhum tant aimé m’est immédiatement venu en tête. ils adorent concocter des pina coladas avec leur rhum chéri. C’est la boisson nationale. J’en ai dégusté plusieurs. un vrai délice!
or, la saveur de la noix de coco me rappelle aussi le travail. Après tout, le support de coco gagne en popularité depuis quelques décennies. C’est frappant de constater le nombre de questions qui nous sont acheminées via notre site Web au sujet de la culture sur le coco. Apparemment, les informations à propos du coco sont encore très en demande. Comme le dernier numéro ayant pour thème le coco est paru il y a près de trois ans déjà, j’ai décidé qu’il était temps de consacrer un autre numéro entier de CANNAtalk à cette méthode de culture. Alors le voici. En pages 4 et 26, vous trouverez deux articles offerts par nos experts chez CANNA Research. Je suis persuadé que le Conseil d’horticulture portant sur le coco en page 31 vous sera très utile aussi.
Souvenez-vous, si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous écrire en passant par notre site Web www.canna-hydroponics.ca. De plus, ne manquez pas le jeu à la fin de la revue, vous pourriez gagner un ensemble de nutriments CANNA CoCo. Assez parlé, je m’en vais de ce pas me préparer un pina colada… à votre santé! Bonne lecture. Jeroen
Table d es Mat ieres CANNA Research
Le coco comme concept
Prêt-à-cultiver Fruit de la passion
Génétique et reproduction Photopériodisme
Pleins feux sur… La peinture de rue en 3D
Le saviez-vous? Le mur du diable
Pestes et maladies Mouche blanche
Foire aux questions La réponse à vos questions!
4 9 12 15 18 20 22
Don & Nicky
Sans focus, sans formation, sans préparation
CANNA Research Résoudre les problèmes dans le coco
Conseil d’horticulture Réutiliser CANNA CoCo
Jeu Gagnez une bouteille de 1 litre de CoCo A & B
Faits divers à venir
24 26 31 32 33 34 cannatalk|3
cannaRESEARCH
cOMMEnT UTILISER La TOURBE DE
4|cannatalk
cOMME cOncEPT
La FIBre naTUreLLe exTraITe De La coqUe De La noIx De coco eST commUnémenT aPPeLée ToUrBe De coco. on L’UTILISe DePUIS LonGTemPS DanS L’InDUSTrIe De La BroSSerIe, DeS remBoUrraGeS De SIÈGeS D’aUTomoBILe eT De maTeLaS, comme FILTreS De TUYaU De DraInaGe, PoUr FaBrIqUer De La FIceLLe oU aUTreS ProDUITS. or, on n’aVaIT DécoUVerT aUcUn USaGe InDUSTrIeL PoUr LeS FIBreS TroP coUrTeS (moInS De 2 mm) eT LeS PoUSSIÈreS LaISSéeS DerrIÈre, on LeS conSIDéraIT aLorS comme DeS DécHeTS.
Par CANNA Research cannatalk|5
cannaRESEARCH
1.
COCO GROSSIER AVEC CONTENU ÉLEVÉ EN FIBRE
3.
Les premières utilisations de la tourbe et de la poussière de coco comme support de croissance pour plusieurs types de plantes remontent à la fin des années quarante. Pourtant, ce n’est qu’au début des années quatre-vingt-dix que le coco fait une réelle percée comme support de croissance lors de son introduction dans le domaine de l’horticulture en Hollande. Il servait à remplacer les mélanges de rempotage, mais offrait aussi une alternative à la laine de roche. Il avait l’avantage d’être un support de croissance écologique de qualité supérieure. Depuis son arrivée sur le marché, son utilisation ne cesse de monter en flèche. Qu’est-ce qui fait de la tourbe de coco un support de croissance aussi spécial? Le présent article aborde le sujet de la tourbe de coco en tant que concept de croissance en plus d’expliquer quelques-unes de ses propriétés physiques et chimiques.
POUSSIÈRE FINE DE COCO
2.
qu’est-ce que la tourbe de coco? À première vue, la tourbe de coco ressemble à un terreau, pourtant il s’agit en fait d’un produit dérivé du traitement de la coque fibreuse de la noix de coco. La tourbe de coco est en fait la matière fibreuse qui se trouve dans la couche médiane de la coque d’une noix de coco (Cocos nucifera). La coque de la noix de coco procure principalement trois produits servant à des fins horticoles : les copeaux de coco, la fibre de coco et la poussière de coco (voir la première image). La poussière de coco possède un bon pouvoir de rétention de l’eau alors que les fibres et les copeaux aident à créer des poches d’air et facilite le drainage. La tourbe de coco est formée principalement de particules de 0,2 mm à 2 mm (75-90 %). Contrairement à un support comme la tourbe de sphaigne, par exemple, le coco ne renferme aucune matière organique étrangère telle que le bois ou les feuilles.
caractéristiques physiques et chimiques
COCO GROSSIER AVEC CONTENU ÉLEVÉ EN COPEAUX
La tourbe de coco, et surtout la poussière de coco, est l’élément principal de la plupart des produits de coco. Elle est dotée de millions de petits poils agissant comme des éponges microscopiques qui absorbent et retiennent jusqu’à neuf fois leur poids en eau. En tant que substrat, le coco offre une bonne aération et son taux de compactage est minime après le séchage. Son pH naturel est d’environ 5,7 à 6,5 avec une grande capacité d’échange cationique ou CEC, ce qui en fait un bon substrat pour la culture hydroponique, malgré les défis qu’il présente. Qu’entendons-nous exactement par CEC? Il s’agit de la capacité du substrat à libérer les nutriments afin que les racines de la plante puissent les assimiler. Pour saisir l’essence de ce principe, il faut voir le substrat comme un entrepôt de nutriments. Plusieurs nutriments, comme le calcium et le magnésium, peuvent être fournis à la plante à partir de réserves entreposées dans le substrat. D’autres comme le potassium sont ajoutés au substrat sur une base régulière à l’aide d’engrais afin que la plante puisse les assimiler au besoin. C’est cette capacité relative du substrat à emmagasiner certains groupes particuliers de nutriments, appelés cations, qui se nomme la capacité d’échange cationique ou la CEC du substrat (voir image 2).
rinçage et tamponnage image 1: Exemple de diverses fractions de coco. 6|cannatalk
Avant d’être traitée, la tourbe de coco a tendance à afficher une haute teneur en sodium et en potassium
image 2: Description illustrée de l’échange cationique dans le substrat de coco. un substrat de coco peut être composé de copeaux, de fibre et de poussière de coco. Les copeaux sont les plus grosses particules de coco utilisées tandis que les poussières sont les plus petites. on peut voir le substrat de coco comme un mélange de particules microscopiques qui transportent une charge négative. Chaque particule attire les ions chargés positivement. C’est pourquoi les particules de coco naturelles et non traitées possèdent une teneur élevée en ions de sodium (Na+) et de potassium (K+). En cours de culture, ces ions sont libérés, ce qui les rend disponibles pour les plantes. Malheureusement, les ions bivalents comme le calcium (Ca2+) et le magnésium (Mg2+) se fixent au substrat de coco à leur place. Ces nutriments deviennent donc moins disponibles pour les plantes et les risques de carence en calcium ou en magnésium augmentent. Lorsque l’on utilise un substrat de coco « lavé et tamponné » (à droite), le coco a subi un traitement préalable à l’aide d’un engrais à base de calcium afin d’améliorer l’échange potassium-calcium. Le substrat de coco qui a été traité selon cette méthode ne risque pas de libérer un surplus de potassium ou de fixer le calcium et le magnésium nécessaires pour la plante. Le résultat : des plantes en santé et sans symptôme de carence nutritive.
comparativement à la tourbe de sphaigne. Le sodium peut facilement être rincé grâce à l’irrigation. Le potassium est aussi libéré et devient disponible pour la plante. Malheureusement, les ions bivalents comme le calcium et le magnésium se lient ensuite aux particules de coco ce qui peut entraîner un surplus de potassium et une carence simultanée en calcium ou en magnésium. Évidemment, les jardiniers doivent éviter de se retrouver dans une telle position. Pour prévenir ceci, il faut rincer le substrat de coco abondamment et souvent pour éliminer les surplus de sodium et de chlore. Il faut ensuite traiter le substrat avec un engrais à base de calcium comme le nitrate de calcium, ce qui favorise l’échange potassium-calcium. C’est ce que l’on appelle le processus le tamponnage. On obtient alors un substrat de coco qui ne risque pas de libérer un surplus de potassium ou de lier le calcium et le magnésium nécessaires à la croissance de la plante.
Propriétés de la tourbe de coco durant la culture Les plantes cultivées dans la tourbe de coco parviennent à former des racines, des tiges et des inflorescences de grande taille. Contrairement au terreau de rempotage régulier, qui se compacte trop facilement, la tourbe de coco maintient suffisamment de pochettes d’air, laissant de l’espace pour le développement du système racinaire. Ceci donne lieu à une rhizosphère aérobie saine, élément essentiel à la bonne assimilation des nutriments et de l’eau. Certaines cultures comme les tomates ou les piments doux peuvent démontrer une excellente croissance végétative, c’est-à-dire qu’elles ont une apparence saine et un développement rapide et vigoureux, pourtant, il se peut qu’elles ne produisent finalement que quelques fleurs et fruits. C’est une situation que tout horticulteur veut éviter à tout prix, car on souhaite toujours maximiser les récoltes. L’article sur la fibre de coco cannatalk|7
cannaRESEARCH De nos jours, on met l’emphase sur la durabilité accrue de la tourbe de coco et particulièrement sur le fait que le substrat de coco peut être réutilisé sans danger. Or, aussi prometteur que cela puisse paraître, une tourbe de coco de qualité médiocre peut entraîner des problèmes nutritifs inattendus. Parfois, on observe des problèmes de fixation de l’azote durant la décomposition de la tourbe de coco (ou des fibres). Lors de certaines expériences, on a remarqué une légère chute d’azote avec la poussière de coco. Cette chute se produit lorsque l’azote est retenu ou fixé dans le substrat durant le processus de décomposition de la matière organique, le rendant donc inassimilable par les plantes. Ce phénomène est généralement causé par les microorganismes impliqués dans le processus de décomposition qui entrent en compétition avec la plante pour puiser l’azote disponible. image 3: Coupe transversale d’une noix de coco incluant la coque.
en page 26 propose certains petits ajustements à faire dans le régime de fertilisation afin de remédier à la situation. La teneur naturellement élevée en lignine de la tourbe de coco encourage la présence de micro-organismes bénéfiques autour des racines et freine la décomposition, ce qui en fait un support de croissance idéal pour la réutilisation. On croit également que la présence de micro-organismes favorables agit comme une protection contre les agents pathogènes des plantes. Cette hypothèse s’appuie sur les observations tirées de plusieurs expériences in vitro dans lesquelles on peut apercevoir l’élimination de la croissance d’agents pathogènes cryptogamique grâce à la tourbe de coco. Une des expériences a démontré qu’en amendant le support de croissance avec du coco non stérilisé en suspension, on parvient à freiner fortement la croissance du mycélium du champignon Phytophthora capsici. En revanche, la croissance de P. capsici dans ce même support a été modifiée avec la présence de coco en suspension stérilisé par filtration. D’autres expériences ont démontré l’inhibition complète de la croissance de Fusarium solani (illustration no 3) dans l’eau gélosée enrichie de coco non stérilisé. Lorsque la tourbe de coco est complètement stérilisée, la croissance de F. solani dans l’eau gélosée enrichie de coco traité en autoclave n’est plus inhibée. On a obtenu des résultats similaires avec Aspergillus terreus, un champignon pathogène pour les plantes qui produit des toxines freinant le développement du pollen. Les résultats des études suggèrent que le coco peut supprimer de façon in vitro les pathogènes vivant dans le sol. Ce pouvoir de suppression repose largement sur les microorganismes associés au substrat. Nous savons maintenant que le fameux champignon Trichoderma joue un rôle clé dans l’élimination des pathogènes pour les plantes, mais les avantages de ces micro-organismes durant la culture demeurent inconnus. Les études actuelles se concentrent sur la résilience de la tourbe de coco durant les essais de cultures qui visent à augmenter la vitalité des plantes et maximiser les récoltes. 8|cannatalk
Le coco comme alternative à la tourbe de sphaigne Jusqu’à maintenant, nous avons mis l’accent sur la tourbe de coco en tant que substrat autonome. Toutefois, la tourbe de coco peut aussi remplacer la tourbe de sphaigne dans les substrats à base de tourbe. Pendant près d’un quart de siècle, la tourbe de coco a aussi été testée pour remplacer la tourbe de sphaigne, la tourbe laîche et principalement les bouchons de laine de roche comme support de germination et de pépinière afin de cultiver des semis de brocoli, de tomate et de laitue. Il a été démontré que la germination se produit plus tôt dans le coco et que les semis de tomates deviennent plus gros et se développent de façon plus uniforme. Il est fort probable que d’ici quelques décennies l’utilisation de la tourbe comme substrat soit bannie dans certains pays, car les ressources en tourbe ne sont pas illimitées et le processus d’extraction n’a rien d’écologique.
Le substrat de coco comme concept de culture Le concept de substrat de coco dans son ensemble, autant ses avantages que ses désavantages, exige des ajustements dans la composition des nutriments et le régime nutritif. CANNA a été parmi les premiers fabricants d’engrais spécialisés pour coco à élaborer des solutions pour permettre la libération et la fixation des nutriments. Aujourd’hui, l’avenir de la tourbe de coco en tant que substrat est très prometteur. Durable et facilement réutilisable, la tourbe de coco a fait l’objet d’une multitude de recherches qui ont démontré sa capacité naturelle à enrayer les maladies chez les végétaux. En revanche, la tourbe de coco exige des ajustements nutritifs précis pour compenser la fixation naturelle du calcium et du magnésium et principalement la libération du potassium. Malheureusement, nous n’en savons que très peu sur les avantages que procurent ses propriétés d’éradication des maladies durant la culture. Le second article sur le coco expose les divers problèmes pouvant survenir en culture et risquant de mettre la récolte en péril s’ils passent inaperçus ou s’ils sont interceptés trop tard. •
Pret aCULTIVER
MOI!
LA PASSioN DANS LE FRuiT DE LA PASSioN DÉSiGNE EN FAiT LA SouFFRANCE, CoMME DANS LA « PASSioN Du CHRiST”. MAiS LA SouFFRANCE N’EXiSTE quE S’iL NouS EST iMPoSSiBLE DE METTRE LA MAiN DESSuS. iL S’AGiT D’uN FRuiT DÉLiCiEuX ET FRAiS qui SE DÉGuSTE à LA CuiLLÈRE PAR uN JouR ARDENT D’ÉTÉ ou quE L’oN AJouTE à uN SAVouREuX CAiPiRiNHA PouR REMPLACER LA LiME. quEL quE SoiT LE MoMENT, iL EST TouJouRS L’HEuRE DE DÉGuSTER uN FRuiT DE LA PASSioN. NouS L’AiMoNS à LA FoLiE! Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu
Lorsque j’étais jeune garçon, à l’âge où les filles commençaient soudainement à éveiller mon intérêt, une légende urbaine circulait. On prétendait qu’en offrant un fruit de la passion à la demoiselle de notre choix, elle tomberait follement amoureuse de nous et accepterait de faire des choses que toute bonne petite fille refuserait
normalement. Nous y croyions dur comme fer. Après tout, c’était bien son nom! Eh bien, j’ai essayé, sans succès. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que la meilleure méthode pour séduire une demoiselle consiste à être attentionné. Mais ça, évidemment, c’est une tout autre histoire. cannatalk|9
MOI! Plus tard encore, j’ai appris que la passion dans le fruit de la passion provenait en fait de la Passion du Christ, où le mot passion désigne souffrance et non plaisir. Mais vous pouvez en manger sans crainte. Il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Vous voyez, le fruit de la passion est originaire de l’Amérique du Sud. Lorsque les missionnaires espagnols ont aperçu la plante pour la première fois, ils ont vu dans la fleur un symbole rappelant la Passion du Christ sur la croix : trois clous, cinq plaies, une couronne d’épineset les apôtres. Aux yeux des missionnaires chrétiens dévoués, c’était bien clair. Les fleurs sont certainement très inusitées. Quoi qu’il en soit, le nom est resté.
la coqueluche, les bronchites et autres problèmes de toux persistantes. Le fruit de la passion occupe toujours une place importante en médecine traditionnelle en Amérique du Sud. Notamment, en médecine traditionnelle péruvienne, on utilise le jus du fruit pour traiter les infections urinaires et en tant que diurétique léger. À Madeira, le jus de fruit de la passion est utilisé pour stimuler la digestion et traiter les cancers de l’estomac. Et d’où nous venons, il est possible de se procurer une teinture de passiflore pour nous calmer avant un examen. Toutefois, si vous avalez la bouteille en entier, vous risquez d’être assez sonné. J’ai fait le test bien sûr simplement pour confirmer les avantages médicinaux.
Passiflore apaisante
Prêt-à-cultiver
Le fruit de la passion appartient à une grande famille regroupant plusieurs centaines d’espèces. La plupart sont originaires des régions tropicales de l’Amérique du Sud et Centrale, du Brésil, du Mexique et des Antilles, mais il existe également des espèces provenant d’Australie. Les explorateurs espagnols adoraient les fruits produits par ces vignes, c’est pourquoi ils en ont importé en Europe. De là, le fruit de la passion a conquis le monde. La plupart du temps, les choses qui ont bon goût sont mauvaises pour la santé, comme les guimauves ou les triples vodka coca. Or, ces petites chéries sont excellentes pour la santé. Pourquoi? Eh bien, le fruit de la passion est riche en vitamines A et C et possède un contenu élevé de potassium, de calcium, de fer et d’autres nutriments. Cette plante est aussi populaire en raison de sa valeur médicinale. Les feuilles de plusieurs espèces du genre passiflore, c’està-dire la plante portant le fruit de la passion, sont utilisées depuis des siècles par les tribus indigènes d’Amérique latine en tant que sédatif ou calmant. Les tribus brésiliennes utilisaient le fruit comme tonifiant et médicament cardiaque. Ils en ajoutaient aussi dans une boisson populaire appelée Maracuja grande souvent utilisée pour traiter l’asthme,
Comme vous êtes lecteur de cette revue, votre pouce vert vous motive peut-être à vouloir cultiver ce fruit à la maison. Pourquoi pas? Les vignes de fruits de la passion sont des plantes grimpantes pérennes qui adorent s’aventurer audelà des clôtures, des cabanons et des remises, ou sur la véranda, la pergola ou le paravent. Elles s’agrippent d’ellesmêmes grâce à leurs vrilles sinueuses. Elles préfèrent faire face au nord et bien qu’elles pousseront vers l’est et l’ouest, vous les verrez probablement se pointer le bout du nez au nord, en quête de plus de soleil. Elles poussent de 450 à 600 cm par année, une fois établies, et elles ont besoin d’un support solide. La plante vivra de cinq à sept ans et bien qu’elles se développent mieux dans les climats tropicaux, elles peuvent survivre à des températures aussi basses que -6 degrés. Et au grand bonheur des jardiniers d’intérieur de ce monde, elles se cultivent également bien à l’intérieur.
10|cannatalk
Pour obtenir une croissance convenable et une belle abondance de fruits, plantez les vignes à un endroit ensoleillé à l’abri du gel et donnez-leur beaucoup d’amour et de soin. La vigne de fruit de la passion forme un vaste système racinaire servant à alimenter l’importante
Floraison et fructification Fertilisez les vignes à l’aide d’un engrais avec un peu de potasse supplémentaire. L’épandage entre les rangs est aussi bénéfique. Lorsque vous sélectionnez un engrais, souvenezvous qu’un engrais riche en azote produit des feuilles aux dépens des fleurs et des fruits. Arrosez abondamment une fois par semaine au printemps et à l’été puis répandez l’engrais et couvrez le système racinaire en entier à l’aide de paillis, et non uniquement à la base de la tige. Le fruit de la passion peut connaître une bonne croissance avec tous les engrais formulés pour stimuler la floraison et la fructification. Appliquez l’engrais au printemps puis toutes les quatre semaines durant les mois d’été. Il faut toujours bien arroser lorsque l’on applique l’engrais. Une plante nouvellement mise en terre peut prendre de 12 à 18 mois avant d’atteindre la maturité nécessaire à la fructification. On obtient généralement une récolte abondante à l’été et à l’automne. Les jardiniers qui se trouvent dans des régions plus tropicales peuvent avoir des récoltes en continu. Les fruits sont mûrs lorsque la peau est plissée : cueillez le fruit avant qu’il ne tombe.
Problèmes possibles Le fruit de la passion est sensible à la pourriture des racines (phytophthora). Cette maladie se manifeste par l’apparition de larges sections de feuillage de couleur paille pouvant ressembler à des feuilles brûlées. Subséquemment, la vigne en entier s’effondre. On peut prévenir une telle situation en plantant la vigne dans un sol bien drainé et en arrosant une fois par mois avec un phosacid anti-pourriture. Parfois, les pucerons peuvent être les vecteurs d’un virus causant l’apparition de feuilles marbrées. Cette maladie est incurable, donc si votre culture en est atteinte, il faudra arracher les vignes et recommencer du début.
RECETTE
croissance et l’abondante production de fruits. Il faut donc prévoir beaucoup d’espace pour les racines. De plus, éliminez toutes les mauvaises herbes et les plantes pouvant faire concurrence à la vigne, y compris la pelouse. Prévoyez aussi de l’espace pour permettre à la vigne de grimper. L’endroit idéal pour cultiver une vigne est en bordure d’une clôture métallique, au pied d’un balcon ou sur une pergola afin de fournir de l’ombre tout au long de l’année. Si vous souhaitez cultiver la vigne le long d’un mur ou d’une clôture dans un endroit ensoleillé, installez des fils, du treillis ou un filet pour permettre aux vrilles de s’y enrouler. Le fruit de la passion déteste avoir les pieds mouillés, la plante est susceptible de développer une pourriture des racines si le sol reste mouillé. Donc, optez pour un lit de jardin offrant un bon drainage ou un endroit incliné. Engraissez le sol avec de la matière organique, comme du fumier composté, et un peu de chaux avant d’y planter les vignes. La plante produit ses fruits sur les pousses de l’année, il est donc important de tailler la plante après le dernier gel ou tôt au printemps. Nous recommandons d’en tailler environ le tiers. Retirez les croissances faibles et les dépérissements terminaux. Éclaircissez la vigne après quelques années pour favoriser l’aération. Facile de comprendre pourquoi le fruit de la passion est aussi affamé, la fructification et la floraison sont si abondantes!
CAIPIRINHA AU FR UIT DE LA PASSION
Le fruit de la passion se mange facilement. Il suffit de le couper en deux, de gratter la chair à l’aide d’une cuillère et de le déguster. Vous pouvez aussi essayer la recette suivante par une douce soirée d’été où les arômes de foin flottent dans les airs alors que vous êtes tranquillement installés sur le balcon avec des amis. InGréDIenTS -1/2 fruit de la passion moyen -2 cuillères à soupe de sucre -Glace concassée -2 doses de cachaca -Sucre, pour la garniture DIrecTIVeS Gratter la chair et les graines du fruit de la passion et les déposer dans un verre à mélanger ou un coquetelier avec le sucre et la cachaca. Bien agiter avec la glace et verser dans un verre à eau. Garnir le pourtour du verre avec du sucre avant d’y verser la boisson.
DÉGUSTEZ PASSIONNÉMENT Trucs et astuces : • S’il pleut durant la période de floraison, vous pouvez polliniser les fleurs manuellement pour augmenter la récolte de fruits. • Les vignes de fruit de la passion vivent jusqu’à sept ans, après quoi elles doivent être remplacées. • Cultivez le fruit de la passion sur un treillis, une clôture ou un support qui fait face à l’ouest ou au nord-ouest pour une croissance et une productivité maximales. • Les drageons sont fréquents chez les fruits de la passion noirs. Gardez l’œil ouvert et repérez les feuilles de forme différente qui présagent la présence de drageons provenant d’un rhizome non fructifiant. Arrachez les drageons dès que vous les apercevez. cannatalk|11
GénéTIqUe eT REPRODUcTIOn on pourrait parler et écrire sur le sujet de la génétique et de la reproduction à l’infini. nous en sommes à la troisième partie de la série et nous avons encore une foule de choses à vous dire. Dans les numéros précédents de cannatalk, nous vous avons présenté les lois de mendel et les concepts de phénotype et génotype. ne manquez pas les prochains numéros pour continuer à en découvrir davantage sur le sujet.
LA FLORAISON, POINT CULMINANT DE LA VIE DE PLUSIEURS PLANTES (ANNUELLES), LA FORCE MOTRICE DE LA VIE DE TOUTES LES PLANTES (ANNUELLES OU VIVACES), LE RÉSULTAT ULTIME DES FORCES QUI ONT ÉTÉ MISES À CONTRIBUTION BIEN AVANT LE GRAND JOUR. LES PLANTES SONT PROGRAMMÉES POUR FLEURIR DÈS LE DÉBUT.
Par Geary Coogler, BSc Horticulture
image 4: Normalement, les tissus des plantes à fleurs doivent être remis à l’état végétatif ou juvénile après la floraison afin de former des gamètes (méiose) qui forment ensuite la graine (embryogenèse) pour finalement grandir et atteindre leur maturité, et ce, jusqu’à ce que la promotion de l’expression florale se répète.
En fait, la seule chose qui intéresse la plante, c’est la floraison. L’évolution a donné lieu à l’élaboration de plusieurs mécanismes et méthodes menant à ce processus, mais le résultat final demeure le même : l’apparition d’une fleur visant la reproduction sexuée au moment opportun dans le cycle de vie de la plante, ou la tentative ultime de transmettre ses gènes. Pour bien comprendre et apprécier l’ampleur du miracle, il faut examiner la fleur à deux niveaux : l’expression externe de l’événement (phénotype) et le maître aux commandes (génotype). D’abord, il faut comprendre que l’état d’une plante par défaut est floral, qu’il s’agisse de plantes annuelles ou vivaces. Une partie des stades de développement dans les deux étapes de reproduction, la méiose et l’embryogenèse (formation des graines), rétablit les tissus (des gènes 12|cannatalk
répresseurs) pour qu’ils retrouvent un état végétatif plus profond (exprimé sous forme de juvénilité après l’état de graine). À cette étape, tous les tissus sont et demeurent végétatifs, même s’ils reçoivent des signaux de floraison. C’est seulement plus tard, avec le passage du temps, la croissance, l’activité hormonale ou les stimuli externes que les méristèmes apicaux ou les bourgeons deviennent compétents, c’est-à-dire qu’ils peuvent se transformer en fleurs lorsque les signaux sont captés, mais quelque chose les empêche de fleurir ou les retient (en raison des facteurs de répression exercés par les gènes répresseurs). C’est ce que l’on nomme parfois l’état végétatif adulte. Lorsque les signaux appropriés sont captés, les pousses apicales et les bourgeons subissent des changements graduels (promotion – élimination des facteurs de répression) vers
l’état de floraison et deviennent des organes reproductifs adultes et déterminés. Une fois cette étape enclenchée, même si les signaux de floraison sont inhibés, la plante fleurira. Il est possible que le bourgeon soit déterminé sans qu’il ne s’exprime immédiatement puisqu’il attend les autres signaux pour achever l’évocation florale en s’exprimant. La floraison peut même être arrêtée
(avortée) si les conditions ne sont pas favorables. Bien que le temps et le développement peuvent suffire pour que le méristème devienne compétent, le déclenchement de la détermination et son achèvement représentent un processus plus complexe qui utilise une des quatre voies connues. Lorsqu’un bourgeon végétatif devient compétent, son expression génétique doit changer pour pouvoir continuer d’aller de l’avant. Il existe plus d’une façon de déclencher un changement dans la plante afin de la ramener à son état naturel de floraison par défaut. Plusieurs raisons motivent ceci, comme la survie et l’avantage évolutif, en plus de la grande diversité des types de plantes et des lignées employant des processus simples ou complexes. On a identifié quatre principales voies contrôlées génétiquement pour induire la floraison chez les plantes :
1. La voie dépendante de la lumière, le photopériodisme, implique les photorécepteurs
phytochromes et cryptochromes qui sont déclenchés par la qualité et la quantité de lumière perçue pour interagir avec l’horloge circadienne. Ceci entraîne l’expression du gène
inducteur de floraison CONSTANS qui, à l’aide d’autres gènes, parvient à augmenter l’expression du gène de l’identité du méristème, LEAFY (LFY), induisant donc la floraison. 2. La voie dépendante de la température, que l’on nomme vernalisation, note généralement la durée du maintien de la plante à l’intérieur d’une certaine plage de température et réprime le gène répresseur FLOWERING LOCUS C (FLC), qui augmente l’expression du gène de l’identité du méristème, y compris le gène LEAFY (LFY) qui déclenche ensuite l’expression des homéogènes. Cette voie prévaut chez les plantes biennales et vivaces. 3. La voie dépendante de la gibbérelline. La gibbérelline (GA) (et autres hormones comme l’éthylène) induit la floraison chez plusieurs espèces de plantes, bien que les mécanismes exacts demeurent inconnus. Elle est nécessaire chez les plantes qui fleurissent tôt ou les plantes de jours courts sans induction. Moins bien comprise, elle fonctionne en collaboration avec d’autres voies. 4. La voie autonome – sait compter et a bonne mémoire. Cette voie se base habituellement sur les marqueurs développementaux atteints dans le développement de la plante. La plante peut faire le décompte de ses nœuds ou de ses feuilles. Ceci peut avoir un lien avec l’expression hormonale et fonctionne de la même façon que la voie de la température en supprimant le gène répresseur FLC. Le fonctionnement et l’interaction du système de composants sont très complexes. Plusieurs autres éléments entrent en jeu, comme les hydrates de carbone et autres hormones (cytokinines). Ils agissent sur plusieurs sites et parfois de diverses façons, mais les signaux transmissibles nécessaires à la détermination de l’apex proviennent de la feuille chez les plantes photopériodiques et autonomes.
image 5: Les quatre voies principales du développement floral chez une plante modèle. Ceuxci regroupent les voies photopériodique, autonome/ vernalisation, le sucrose et la gibbérelline. Toutes ces voies sont capables d’induire la floraison chez les plantes de toute sorte dans lesquelles elles existent.
cannatalk|13
GénéTIqUe eT REPRODUcTIOn
image 6: En haut: un tableau exprimant l’effet de la latitude sur la durée du jour et en bas une carte du monde indiquant la latitude.
Alors que certaines plantes peuvent se fier sur une seule voie comme voie principale, les 4 voies peuvent être présentes et fonctionnelles. C’est un avantage qui permet aux plantes d’induire la floraison en réaction aux autres variables lorsque la voie principale n’est pas induite. De plus, ceci prouve que la plante sait qu’elle se trouve dans la bonne saison ou qu’elle s’en approche et que la température est adéquate ou que ses autres besoins sont satisfaits. La voie la plus importante ou la plus courante est probablement la voie photopériodique. La lumière contrôle plusieurs aspects de la vie d’une plante, y compris la floraison. Les plantes répondent à la longueur et à la qualité des signaux lumineux captés par les feuilles. Lorsque les conditions sont bonnes, la lumière déclenche des changements de phase à l’intérieur de la plante. Ainsi, elle passe d’un état juvénile à un état capable de produire des bourgeons adultes en plus de causer la détermination du méristème. Il existe 5 catégories de plantes photopériodiques : plantes de jours courts absolues (JC absolues), plantes de jours longs absolues (JL absolues), plantes de jours longs préférantes (JL préférantes), plantes de jours courts préférantes (JC préférantes) et plantes photoindifférentes. Les plantes de JL absolues et de JC préférantes nécessitent une certaine photopériode suivie d’une autre pour permettre la détermination et l’expression. La lumière entraîne le Rythme circadien à l’aide des gènes CLOCK, ce qui règle la transcription du promoteur floral CONSTANS (CO), une protéine qui fait preuve de stabilité à la lumière, mais qui se dégrade à la noirceur. CO s’exprime dans la vasculature des feuilles qui active l’expression du gène FLOWER LOCUS T (FT), qui à son tour encode la petite protéine florigène pour ensuite subir la translocation vers le méristème. Le signal florigène fait la promotion de l’expression des gènes de l’identité de l’organe florale. Lorsque les gènes de l’identité de l’organe floral sont activés et que le bourgeon entame sa détermination, le 14|cannatalk
processus est considéré comme irréversible. Avec la voie de la température, le bourgeon devient compétent grâce à la vernalisation. Un second signal doit généralement être perçu, comme la photopériode, pour achever les phases de détermination et d’expression. La vernalisation permet à la plante de fleurir rapidement lorsque les jours allongent au printemps (plantes bisannuelles et vivaces). Les plantes se souviennent aussi du froid et chez certaines plantes (vivaces), les gènes doivent être « remis » à l’état végétatif afin que le processus puisse se répéter l’année suivante. La vernalisation est captée par les bourgeons terminaux et peut assurer la compétence et la détermination d’un bourgeon. La floraison par la voie autonome nécessite aussi tous les signaux floraux provenant des feuilles, mais la lumière n’influence pas réellement le moment de l’événement. Il s’agit de la voie habituelle des plantes photo-indifférentes. L’action principale consiste à réduire l’expression d’un gène répresseur qui maintient les bourgeons à l’état végétatif, supprimant le répresseur. La même action se produit avec la vernalisation. Ce faisant, les gènes de l’identité florale peuvent poursuivre leur expression. En pratique, la plante a tendance à compter les nœuds le long de la tige et une fois le bon nombre produit, elle s’en souvient. La plante doit profiter d’une bonne nutrition, certes, mais elle fleurira, peu importe la photopériode grâce à un simple développement adéquat. Cette voie est commune chez les plantes originaires des régions équatoriales où la durée du jour et de la nuit est identique et constante tout au long de l’année ou chez les plantes spéciales qui complètent leur cycle vital dans des conditions extrêmes. Par exemple, une plante du désert qui prend vie, fleurit, germe puis meurt lors d’un seul orage en été. Les plantes, et particulièrement les angiospermes, ont développé plusieurs méthodes pour déclencher la floraison. Ainsi, elles assurent leur reproduction dans une variété de conditions. Les voies multiples garantissent la redondance que procure la fonction reproductive de la plante malgré les conditions et les mutations et cherche l’avantage évolutif. En utilisant ces systèmes, la plante sait à quel moment elle a traversé l’hiver et quand elle a atteint, en une ou deux semaines, son point de floraison normal. Toutes les plantes de la même espèce et région sont réglées selon la même horloge, elles peuvent donc partager un capital génétique. Lorsque les conditions sont bonnes ou la compétition baisse, pour continuer, les espèces sont composées dans la plante grâce au processus de l’évolution : le matériel génétique étant à la base de toute forme de vie. Il est possible à l’aide de la reproduction sélective de changer certaines variables dans les voies qui peuvent être perçues comme désirables. Avec ces programmes, les mutations qui se produisent dans une plante ou une espèce peuvent être transférées à une variété ou un genre pour devenir un hybride avec des caractéristiques issues des deux lignées parentales comme les caractéristiques de fructification d’une telle espèce à l’intérieur d’un genre possédant des caractéristiques photo-indifférentes provenant de l’autre espèce. Ces hybrides F1 ou de première génération sont génétiquement instables pour la reproduction sexuée. Ce sont des hybrides possédant les meilleures caractéristiques des deux parents. D’autres efforts de reproduction peuvent transmettre ces caractéristiques aux générations futures aboutissant à une nouvelle variété d’espèces. •
Pleins
FEUX SUR ...
Tracy, votre art est renversant. Cette forme de créativité… d’où vient-elle? De quel milieu provenez-vous? « J’étais une enfant très créative, mes parents ont donc encouragé ce don et m’ont inscrite très jeune à des cours d’art privés. Je ne venais pas d’une famille artistique. Mon père était issu d’une famille de fermiers en Pennsylvanie, il était lui-même ingénieur électricien, et ma mère était courtière immobilière. »
1
Tracy Lee Stum se passionne pour la peinture de rue. elle pourrait bien être la Van Gogh des dessins urbains en 3D. Partout dans le monde, ses créations temporaires ont ébahi et émerveillé le public de la rue. nous avons eu la chance de rencontrer en entrevue ce génie en matière de profondeur et d’illusion optique.
La créativité se fraie donc toujours un chemin?
Entrevue avec Tracy Lee Stum. Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu Images : Tracy Lee Stum
Que faisiez-vous avant de pratiquer la peinture de rue?
« En effet. J’ai continué à étudier l’art au collège, puis j’ai obtenu un baccalauréat en beaux-arts de la Tyler School of Art, à la Temple University. J’ai aussi étudié le naturalisme à la Florence Academy of Art, en Italie, et dans divers ateliers en Californie. »
« J’étais muraliste et peintre-décoratrice en plus de diriger cannatalk|15
laisse avec une tonne de matériel dans lequel puiser quand je commence la conception d’une peinture. Quand je voyage, je prends des photos, dessine et mène des recherches, ce qui ajoute aussi du matériel pour travailler. Habituellement, une inspiration soudaine survient, je vois une image dans ma tête et puis je m’affaire à la coucher sur papier ou dans la rue. Mon processus créatif est assez fluide. »
Qu’est-ce que ça vous fait de voir que votre art de rue soit si temporaire? « J’adore cet aspect de cette forme d’art – il s’agit d’un processus orienté vers la performance et essentiellement axé sur la démarche. À mon avis, le fait que ce ne soit pas permanent rend le tout encore plus spécial. C’est comme écouter jouer des musiciens. Après avoir vécu l’expérience, on sort transformé, en quelque sorte, émotionnellement et mentalement, de cet échange. »
Pouvez-vous décrire votre processus pour créer une œuvre? Par exemple, commencez-vous dans la rue ou avez-vous un plan d’ensemble déjà établi? Quelles sont les étapes?
un studio de peinture murale réputé à Los Angeles. On comptait parmi mes clients l’hôtel-casino The Venetian à Las Vegas, le centre commercial The Forum Shops au Caesars Palace et Hong Kong Disneyland. Ces expériences ont mis en place les conditions pour une progression naturelle vers l’art de rue, puisque j’ai toujours travaillé sur des images de grand format. En ce qui me concerne, la taille importe vraiment. »
Comment en êtes-vous arrivée à cette forme d’art? « Par pur hasard. Je suis tombée sur le festival I Madonnari à Santa Barbara en 1998 et j’ai été subjuguée par ce que j’y ai vu : des artistes qui dessinaient de grandes et magnifiques images sur la place publique. L’année suivante, j’y ai participé et j’ai continué d’y aller depuis. Ç’a commencé comme un passe-temps de week-end pour devenir mon emploi à temps plein en 2006. »
Qui ou quoi vous inspire? « Mes amis, mes collègues, mes pairs, les penseurs d’avant-garde, les génies, les personnes altruistes, les enfants et les âmes charitables; les artistes, les scientifiques, les poètes, les écrivains, les philosophes, les cinéastes et les aventuriers. Il y en a trop à nommer, mais en voici quelques-uns : Nikola Tesla, Jiddu Krishnamurti, Johann Wolfgang von Goethe, Jean-Sébastien Bach. Les casse-têtes visuels, la culture, l’art, les gens, l’histoire, la musique, les voyages, l’architecture, la science. La liste est trop longue. La vie m’inspire! »
Où prenez-vous vos idées? « Mes idées viennent généralement de mon imagination active. Je « télécharge » constamment des pensées, des idées et des concepts dans mes carnets à dessin, ce qui me 16|cannatalk
« Tout dépend de l’image. Parfois je travaille à partir d’un dessin de départ, surtout lorsque d’autres artistes m’assistent pour des pièces de grand format. Je travaille généralement à partir d’un croquis ou je peux même créer l’image sur place. Je travaille de plus en plus de cette façon à mesure que je progresse. Même si j’ai un brouillon que j’aime, il est possible que je le change une fois sur le site. Je n’aime pas que mes méthodes de travail soient trop rigides. Assurément, le lieu peut influencer le travail, car la lumière ambiante est une considération importante pour créer des illusions efficaces. »
Qui sont vos artistes préférés? « Ça change constamment! En ce moment, le peintre Victor Rodriguez et les artistes de la rue JR, Gerhard Richter et Gottfried Helnwein. »
Avez-vous déjà tenté de combiner la réalité augmentée (AR) à l’art de rue? « Oui, j’ai terminé une campagne nationale avec le constructeur automobile américain Cadillac à l’automne 2012 dans laquelle nous avons utilisé des systèmes d’AR uniques à chaque œuvre d’art. On a utilisé une technologie très sophistiquée et l’effet était frappant. J’ai beaucoup appris et j’approfondis maintenant l’intégration de ce type de technologie aux nouvelles images que je créerai cette année. »
En tant qu’artiste de rue, qu’est-ce qui vous rend le plus heureuse? « Dessiner tout le temps, car on pourrait dire qu’il s’agit de mon premier amour, et voyager autour du monde. J’adore découvrir des cultures étrangères, rencontrer de nouvelles personnes et voir de nouveaux endroits. Comme en tant qu’artiste, je fais les deux grâce à mon travail, je suis très satisfaite. J’aime résoudre des problèmes et avec ce métier, je suis constamment lancée dans des situations qui demandent une excellente capacité de résolution. Ces situations me gardent sur le vif, car chacune est unique. »
Que désireriez-vous accomplir? « J’oriente maintenant mon travail vers la formation sur la peinture de rue et son enseignement partout dans le monde. Je remarque un besoin à beaucoup d’endroits sur la planète et j’espère bientôt mettre sur pied un programme qui y répondra. Je prévois aussi travailler sur des projets de groupes de grande envergure. Je rassemblerai ainsi d’autres artistes de la rue et de diverses disciplines afin de collaborer à de nouvelles manières de travailler pour un but commun. Un autre de mes objectifs est de voir la création d’espaces consacrés à la peinture de rue dans des lieux publics aux États-Unis. L’Europe a accueilli ce modèle, mais les États-Unis sont lents à réagir à cette proposition. Je crois que la 42e avenue à New York pourrait être un peu plus intéressante avec un espace permanent réservé à l’art de rue. J’aimerais certainement travailler davantage avec les organismes à but non lucratif internationaux qui appuient les causes qui me tiennent à cœur : les droits de la personne, l’environnement, l’égalité, l’éducation, etc. »
Quel sera votre prochain projet? « Je voyagerai à Taïwan pour un projet d’entreprise, puis à la ville de Panama pour l’inauguration de la Bienal del Sur en Panama, une nouvelle exposition internationale d’art mettant en vedette certains des meilleurs artistes de rue – et d’autres disciplines – de partout dans le monde. Je suis très emballée d’avoir été invitée et j’ai hâte de créer une œuvre interactive unique pour l’exposition. »
Vous travaillez donc partout dans le monde? « Oui, en effet. À ce jour, j’ai peint dans 25 pays et j’ai adoré
chaque minute de ces expériences. L’Inde est un de mes endroits préférés sur la planète et j’ai eu la chance d’y aller à de nombreuses reprises pour peindre dans la rue. J’y ai eu beaucoup de plaisir. »
Avez-vous déjà peint une œuvre qu’on a scellée pour la rendre permanente? « Oui, j’ai déjà peint des œuvres sur des surfaces destinées à des installations plus permanentes; toutefois, la permanence est relative, car elles duraient un mois au lieu de quelques jours. J’espère produire plus de peintures permanentes à l’avenir. »
Si je voulais devenir un artiste de rue, que devrais-je faire pour commencer? « Je vous dirais, pour être inspiré, de jeter un coup d’œil à ce que d’autres artistes ont fait ou font. Déliez vos muscles de l’imagination et bâtissez votre propre vision. Trouvez une partie de trottoir ou de rue qui convienne pour dessiner, où des gens pourront voir votre travail, puis mettez les mains à la pâte en utilisant des pastels secs sur la chaussée. Pratiquer est la meilleure façon d’apprendre. Cette forme d’art est très indulgente, vous n’avez donc vraiment rien à perdre. On trouve sur mon site Web une vidéo de formation gratuite pour tous ceux qui s’intéressent aux bases de la méthode 3D. Je crois qu’elle serait utile à un débutant. »
Voulez-vous voir d’autres œuvres de Tracy? Ou souhaitez-vous débuter comme artiste de la rue 3D? Visitez le site de Tracy : www.tracyleestum.com.• cannatalk|17
LE MUR DU DIABLE LE SAVIEZ-VOUS? • La formation rocheuse illustrée ici se nomme Teufelsmauer (signifiant le mur du diable). Elle se trouve au centre de l’Allemagne et s’étend sur une distance d’environ 20 kilomètres. Protégé à titre de réserve naturelle depuis 1935, ce mur représente l’une des plus vieilles réserves naturelles d’Allemagne. • Les sols composés de sable et de divers types de grès sont des régosols meubles et non fertiles et des leptosols rocailleux pauvres en nutriments. Malgré la faible profondeur du sol, on utilise tout de
même les régosols en agriculture intensive irriguée, toutefois ces derniers servent principalement au pâturage à petite échelle. • La roche dure ne peut soutenir aucune forme de vie végétale sauf les lichens crustacés qui recouvrent la majeure partie des formations rocheuses. Les lichens sont en fait deux types d’organismes différents existant en symbiose. il s’agit en fait d’un partenariat étonnant entre un champignon et une algue. Les deux types d’organismes sont si étroitement liés qu’ils apparaissent comme un seul individu.
Facto Photo gracieuseté de Norbert Maier • Comme le suggère leur nom, les lichens crustacés tapissant le mur du diable sont des organismes incrustés qui recouvrent et pénètrent la surface qu’ils habitent. ils ne peuvent pas être retirés de la surface sans s’effriter. • Le mur du diable n’a pas obtenu son nom par accident. Il est inspiré de la légende intitulée « Le diable et le coq ». « Dieu et le diable en plein duel pour la possession de la Terre conclurent une entente donnant les plaines fertiles à Dieu et
les montagnes minéralisées de Harz au diable, pourvu qu’il puisse achever un mur de délimitation avant le chant du coq. il parvint à le bâtir son mur jusqu’à la limite des montagnes de Harz. Entre-temps, une femme se dirigeant au marché passa par là, transportant un coq dans son panier. une seule pierre manquait à la construction du mur lorsque le coq chanta. Tout le travail du diable fut en vain et, dans un élan de rage, il détruisit son mur. »
Pestes& MALADIES Les aleurodes ou mouches blanches sont des insectes hémiptéroïdes appartenant à la famille des aleyrodidae. ce sont des insectes qui nuisent fortement à de nombreuses cultures, provoquant des dommages et des pertes de production considérables. Les mouches blanches sucent la sève de la plante hôte pour se nourrir. elles sont de nature polyphage, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de plusieurs plantes différentes. Pour cette raison, elles représentent un danger pour la plupart des cultures. elles se nourrissent également de plantes sauvages et de mauvaises herbes qui agissent comme réservoir d’invasion. Par Ignacio Garcia, CANNA Research
MOUCHE BLANCHE [DESCRIPTION] La couleur blanche caractéristique de cet insecte est due à une couche de poudre blanche qui recouvre leur corps et leurs ailes. Les deux espèces de mouche blanche qui infestent de nombreuses cultures se nomment Bemisia tabaci ou aleurode du tabac et Trialeurodes vaporariorum ou aleurode des serres. La position des ailes est la principale différence morphologique qui permet de les distinguer l’une de l’autre. Chez B. tabaci, les ailes sont liées au corps alors que chez T. vaporariorum, elles sont parallèles à la surface de la feuille. De plus, la poudre cireuse est généralement plus abondante sur l’adulte et la nymphe de T. vaporariorum que B. tabaci.
Cycle biologique Le cycle de vie complet des mouches blanches dure de 15 à 40 jours, dépendamment des conditions environnementales, surtout la température, étant donné que les œufs passent au stade adulte plus rapidement si la température est élevée. La mouche blanche pond généralement ses œufs sous les feuilles et les œufs s’y collent à l’aide de pédicelles. Les larves ou les nymphes émergent des œufs et, durant le premier stade larvaire, elles ont suffisamment de mobilité pour se déplacer 20|cannatalk
sur la feuille. Elles choisissent alors un bon endroit pour insérer leur stylet et commencent à se nourrir de la sève qui circule dans le liber, une sève riche en sucres. Les nymphes passent ensuite par plusieurs autres stades de développement durant lesquelles elles demeurent immobiles et continuent de se nourrir à partir de la plante, et ce, jusqu’au dernier stade où les nymphes se muent en adultes. Les œufs non fertilisés produisent des mâles alors que les œufs fertilisés produisent des femelles.
Dommages Les dommages directs causés à la plante se produisent alors que la mouche blanche se nourrit. En aspirant la sève, des taches décolorées apparaissent sur les feuilles ayant servi de repas. De plus, en suçant la sève, les mouches blanches sécrètent des substances toxiques qui pénètrent dans le liber et se répandent ensuite partout dans la plante. Ceci entraîne des déséquilibres métaboliques à l’intérieur de la plante ce qui mène à un affaiblissement généralisé, des chloroses et des changements aux fleurs et fruits. En termes de dommages indirects, le miellat excrété par les nymphes permet aux champignons comme la fumagine (Capnodium sp.) de se former sur les feuilles. Cette
moisissure agit comme une barrière qui réduit le pouvoir de photosynthèse de la plante. Cependant, la transmission de virus reste le dommage le plus sérieux causé aux cultures par les mouches blanches. Parmi ceux-ci, notons le virus TYLCV, la jaunisse de la tomate (ToCV) ou le TYMV (virus de la mosaïque jaune de la tomate).
Contrôle biologique On utilise une foule d’insectes entomophages, de parasites et de champignons pathogènes pour contrôler les mouches blanches.
blanche est d’éviter l’infection de la culture par un virus transporté par un insecte. Par conséquent, toutes les mauvaises herbes et tous les déchets végétaux à proximité de la culture doivent être évacués puisqu’ils offrent un habitat aux mouches blanches. De plus, si une mouche blanche se nourrit d’une mauvaise herbe porteuse d’un virus puis finit par atteindre votre culture, le virus risque de se répandre rapidement. L’emploi de barrières protectrices comme les filets et les housses sont aussi de bonnes options pour prévenir les infestations. Image 7: mouche blanche (Bemisia tabaci) tout juste émergée du dernier stade nymphal, soit le quatrième stade larvaire (pupe). Surface d’une feuille d’hibiscus. agrandissement (5x) illustrant l’apparence cireuse de l’insecte. cette mouche blanche mesure moins de 1 mm.
DOMAGE ET
CONTRÔLE
La plupart des prédateurs utilisés se nourrissent des œufs et des nymphes de mouches blanches. Dans cette catégorie, notons la coccinelle Delphastus catalinae. Les larves chrysopidae et certaines puces de lit sont aussi de bonnes méthodes de contrôle biologique pour ce ravageur. Les petites guêpes de la famille des Aphelinae sont des parasites des larves de mouche blanche. Elles pondent leurs œufs à l’intérieur des larves et s’en nourrissent pour se développer. Il s’agit de la guêpe parasite la plus utilisée. Elle est spécifique à la peste dont elle se nourrit. Elle procure un contrôle plus rapide du ravageur, même si sa nature spécifique fait en sorte qu’elle n’est d’aucune utilité pour combattre les autres insectes phytophages. Les champignons pathogènes sont également employés. Ils infectent les mouches blanches et se développent à l’intérieur pour finalement les tuer. De nouvelles spores émergent alors du cadavre pour infecter les autres individus. Le champignon Verticillium lecanii en est un bon exemple.
Mesures de contrôle de la culture Un des principaux objectifs de contrôle de la mouche
Traitements phytosanitaires Le but est d’offrir la protection maximale à la plante lors des premières étapes de culture, empêchant ainsi les mouches blanches de s’y installer. C’est lors des premières étapes qu’une infection virale peut causer les plus gros dégâts, car le virus se répand partout dans la plante qui devient symptomatique uniquement lorsqu’elle commence à fleurir et fructifier. C’est pourquoi les insecticides sont appliqués sur les graines chez certaines cultures. Ils agissent de façon systématique dès que le semis entame sa croissance et la protection est maintenue pendant plusieurs semaines. Plus tard dans le processus de croissance, les insecticides peuvent être administrés par voie foliaire pour assurer la plus longue protection possible. Il faut savoir que l’utilisation d’insecticides d’ingestion non systématiques est normalement inefficace pour lutter contre les mouches blanches au stade larvaire, puisque la plupart des larves sont immobiles. L’utilisation d’un insecticide qui agit par des moyens physiques représente aussi une bonne avenue pour lutter contre les mouches blanches à l’état larvaire. • cannatalk|21
Questions & Reponses
I believe your plants ar
I’
m using CANNA RHIZOTONIC
es it’s no problem to HIZOTONIC as a le o use
Comme IZOTON IC toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet « contactez-nous » sur notre site Web au www.canna-hydroponics.ca pour y soumettre votre question.
Question
J’éprouve quelques problèmes avec des araignées rouges et des thrips dans mon jardin d’intérieur. J’ai essayé des solutions biologiques et chimiques. Je dois faire erreur quelque part, car ils ne cessent de reprendre le pouvoir. Auriez-vous des suggestions?
Réponse
Vous êtes nombreux à souffrir d’un tel problème en jardinage. Difficile de lutter contre ces petits indésirables. Seules les stratégies à approches multiples se révèlent réellement efficaces. En voici quelques-unes à essayer. • Maintenir la température du jardin plus fraîche et humide jusqu’à ce que vous ayez repris le contrôle. Ces conditions ralentissent leur reproduction. • Une vaporisation foliaire fonctionne uniquement si le mélange atteint toutes les surfaces de la plante. Ne pas vaporiser dans la noirceur totale, car il est impossible de bien faire le travail. Éteignez certaines lampes et élevez la hauteur des autres. Vous aurez une meilleure vue et le produit fonctionnera mieux. • Mieux vaut prévenir que guérir. Planifiez votre stratégie en analysant votre jardin. Identifiez l’apparition d’une infestation en soulevant les feuilles pour rapidement repérer l’ennemie sous les feuilles. Essayez de commencer vos cultures avec des plantes saines. • Ne pas utiliser le même produit à répétition. Faites une rotation d’au moins trois produits. Il est important de conserver les produits dans un endroit frais à l’abri de la lumière. Bien agiter le contenu avant de l’ajouter au réservoir.
Question
Lorsque j’ajoute CANNA PK13/14 à ma solution, il se forme un nuage blanc et une poudre blanche au fond du réservoir. De quoi s’agit-il?
Réponse
Le nuage blanc que vous apercevez est un dépôt provoqué par l’ajout de CANNA PK13/14 aux produits chimiques déjà présents dans votre réservoir. Habituellement, ceci est provoqué par une dureté de l’eau (teneur en carbonate de calcium) trop élevée. Tentez d’ajuster le pH avant d’ajouter CANNA PK13/14. De plus, le fait de diluer CANNA PK13/14 dans 3 ou 4 litres d’eau et d’ajouter le mélange doucement dans la solution pourrait vous aider. La plupart du temps, les dépôts finissent par se dissoudre. Dans les cas les plus extrêmes, vous devrez peut-être ajouter de l’eau traitée par osmose inverse (une eau avec une conductivité électrique très basse) à raison de la moitié du volume de la solution.
22|cannatalk
o try to and I want t s b a l S o c o C NA am using CAN Question: I had bag ess medium go bad? I’ve -l il so co co ur yo n ca , Hi
The answer to your first question is yes, you can use your water with Question Suivant la recommandation d’un ami, j’ai décidé Answer: Thank you for your le substrat et les nutriments CANNA COCO. question and we ared’essayer ppl’intention y that you’leve J’aiha bien de réutiliser support alaussi ways h
Question
Je souhaite installer un jardin d’intérieur afin que ma famille puisse profiter de fines herbes et d’épices fraîches tout au long de l’année. Je ne parviens pas à choisir le type de système à utiliser. Pourriez-vous me guider?
souvent qu’il le fait. J’ai déjà complété quelques cycles de culture et bien que je sois satisfait de la qualité des fruits, mes récoltes ont été considérablement moins abondantes. Devrais-je ajouter quelque chose au programme de fertilisation?
Réponse
Si vous souhaitez cultiver plusieurs espèces de plantes en même temps, je vous recommande d’utiliser un mode de culture en pots. Celui-ci vous offrira une plus grande flexibilité que les autres types de systèmes à recirculation. Les diverses espèces de plantes ne se développent pas toutes au même rythme et ne requièrent pas les mêmes conditions racinaires. La culture en pot vous permettrait d’ajuster vos préférences tout en cultivant dans un même jardin. J’espère que ceci vous aidera! Bon jardinage!
Question
Je cultive des melons d’eau dans un support CANNA COCO. Pour une raison qui m’échappe, mes plants présentent souvent des carences en Ca et Mg quelques semaines après la transplantation dans le contenant final. Votre formule nutritive est-elle bien équilibrée pour cultiver le melon d’eau?
Réponse
Normalement, la formule devrait contenir tous les nutriments nécessaires pour les plantes à fruits. Puisque vos carences touchent uniquement le Mg et le Ca, peut-être arrosez-vous trop vos pots (arrosage trop fréquent). Les carences en Mg et Ca sont les premières à apparaître dans des conditions de sol trop humide. Sans plus de détails, voilà la seule solution qui me vient en tête. Tentez de repousser les arrosages pour quelques-unes des plantes et restez à l’affût des changements.
Réponse
Les nutriments COCO contiennent tout le nécessaire pour répondre aux besoins de vos plantes afin qu’elles produisent des fruits de qualité en abondance. Le problème doit être ailleurs. Voici quelques astuces qui pourraient vous aider. • La plupart des plantes à fruits préfèrent une haute teneur en oxygène dans les racines pour produire des récoltes abondantes. Si vos plantes ont seulement besoin d’eau tous les deux ou trois jours, alors le pot choisi est légèrement trop gros. Essayez quelques pots plus petits lors de votre prochain cycle ou cultivez des plants un peu plus gros. • Une teneur en sel trop élevée ou trop basse se répercutera sur la récolte. Un sol avec une salinité trop élevée entravera le développement floral. Un sol avec une salinité faible indique que vos plantes peuvent absorber plus de nutriments ou utiliser une solution nutritive légèrement plus forte. • Une densité (population) de plantes ou de fleurs plus élevée que la normale peut pousser les plantes à produire de plus petits fruits. Choisissez vos plantes gagnantes lors du stade de nouaison et élaguez les autres. Faites des recherches sur Internet pour obtenir plus de renseignements à propos de la population en fonction de l’espèce cultivée.
Repons cannatalk|23
( PAR TIE 3 )
&
Don et nicky ont quitté le canada pour retourner dans leur pays d’origine, le royaume-Uni. Leur quête pour une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : cultiver. Don nous raconte son histoire et nous dévoile tous les secrets de la belle vie en catalogne française dans le présent numéro et ceux à venir.
VIe meILLeUre SanS FocUS, SanS FormaTIon, SanS PréParaTIon Mieux vaut survoler rapidement toutes les erreurs commises lors de mes premiers mois de cultivateur. Pour ma défense, je disposais de peu de temps pour lancer ma première saison. C’est en avril (moment où j’ai pris possession de ma terre) que ma course effrénée à chasser les mauvaises herbes a commencé. Mes plantes ont pu bien s’installer avant l’arrivée des grandes chaleurs d’été du sud de la France. À mes yeux d’amateur sans formation, ma parcelle en bordure de rivière semblait en pleine santé. Malheureusement mon sol était mal préparé et mal nourri. Malgré tout, l’expérience m’a appris énormément. J’ai aussi mis la main sur un excellent livre : « The Vegetable and Herb Expert » par Dr. D. G. Hessayon. Vous le connaissez probablement déjà, sinon, sachez qu’il s’agit là d’une bible du jardinage! Mis à part la recommandation désuète et franchement dangereuse d’utiliser des herbicides 24|cannatalk
à base de glyphosate pour éliminer les mauvaises herbes dans votre jardin, les conseils laconiques sur la culture maraîchère m’ont grandement servi jusqu’à maintenant. Je me suis juré que l’année suivante, je n’allais pas laisser mes pois verts sur les plants jusqu’à ce qu’ils deviennent coriaces (moment où ils émettent aussi un signal à la plante pour cesser la production), j’espacerais mes carottes davantage – de six à huit centimètres au moins – et je nourrirais mon sol appauvri en y mélangeant un fumier animal bien composté. Mais un instant! Pourquoi tous ces projets pour l’an prochain? Bien évidemment, je pensais encore avec ma tête de jardinier britannique alors que je pouvais me mettre dans la peau d’un jardinier catalan avec des possibilités tout au long de l’année! Après tout, mon petit village ne connaît un gel au sol qu’une
1 2 fois aux dix ans! Distrait par la naissance de mon fils, j’ai bêtement laissé les mauvaises herbes envahir ma parcelle après ma dernière récolte de tomates, de carottes et de pommes de terre. Pourtant, j’aurais dû penser à semer des cultures pour la saison fraîche!
Mon nouveau-né m’a certainement aidé à aiguiser mes efforts de jardinage. Jardiner m’offrait bien plus qu’un répit loin de mon ordinateur, aussi agréable que cela puisse être. C’était aussi une façon d’accomplir la véritable tâche de nourrir ma famille. J’étais déterminé à remplir l’assiette de mon cher fils avec des aliments nutritifs et délicieux cultivés à la maison, et ce, juste à temps pour ses premiers repas composés d’aliments solides. Encore étourdi par l’excitation d’être devenu papa pour la première fois, j’ai quelque peu exagéré mes achats de semences en ligne. Mais je me sentais bien. J’ai continué à appliquer le compost et le fumier pour être fin prêt le printemps suivant. Aussi mièvre que cela puisse paraître, j’ai commencé à me sentir comme…un vrai homme! D’ailleurs, rien à voir avec les nouveaux muscles qui se dévoilaient subtilement sur mes bras! Je parle du fait de réaliser toute
la liberté que procure le simple geste de cultiver nos propres aliments. Croire au bon vieux travail dur et acharné et non à l’esclavage économique habituel toujours en quête de nos dollars, euros ou livres. Impossible de décrire le sentiment de satisfaction que j’ai éprouvé lorsque mon petit garçon a goûté pour la première fois aux betteraves et pois fraîchement cueillis dans mon jardin, cuits à la vapeur et réduits en une sorte de purée pâteuse d’une couleur aveuglante. Il a tout dévoré, tachant son petit menton d’éclaboussures pourpres, en demandant aussitôt plus. Comme je disais, je me sentais comme un homme! Mais au-delà de cela, j’éprouvais un sentiment de dignité et de fierté. Je pouvais finalement nourrir ma famille! Me voyant devenir soudainement émotif, Nicky me prit dans ses bras, alors que s’écoulaient des larmes de bonheur sur mes joues! Oui, je sais, je suis un sentimental. Maintenant, je cultive 91 plants de tomates en pleine terre et les variétés hâtives, comme les tomates Latah et subarctiques, portent déjà leurs premières grappes de fruits verts. Je suis sur le point de récolter mes premières pommes de terre nouvelles et mes carottes (bien espacées cette année!) : destination, mon assiette. Le mois prochain, je compte commencer à semer mes légumes d’hiver, des délices japonais comme le bok choy et les oignons japonais. Mon but n’a jamais été aussi limpide et simple : une production annuelle! Un déclic s’est produit dans ma tête et je me sens plus confiant que jamais. Incroyable de constater toutes les leçons qu’on peut tirer en une seule saison de jardinage. À vous d’y aller à fond! • cannatalk|25
cannaRESEARCH L’UTILISaTIon DU coco comme SUPPorT De croISSance connaÎT Un Franc SUccÈS en HorTIcULTUre ParToUT DanS Le monDe, PoUrTanT IL S’aGIT D’Un ProDUIT reLaTIVemenT noUVeaU DanS L’InDUSTrIe. PorTé à L’aTTenTIon De La roYaL HorTIcULTUraL SocIeTY DÈS Le DIx-neUVIÈme SIÈcLe, ce n’eST qU’à La FIn DeS annéeS SoIxanTe-DIx eT DéBUT qUaTre-VInGT qUe Le coco commence à Se TaILLer Une PLace.
Par Ralph B. et Ronny D.G.
La réSoLUTIon De ProBLÈme DanS Le
Or, un certain temps s’est écoulé avant que le produit puisse être bien établi. On explique ce délai principalement par le manque de compréhension des propriétés chimiques et physiques du coco. Dès que les propriétés du coco comme support de culture ont été saisies, les horticulteurs ont commencé à comprendre comment en faire une bonne utilisation. Dès lors, sa popularité prit son envol. Quels sont donc les dangers potentiels du coco comme support de culture? L’article qui suit expose brièvement certains des enjeux pouvant survenir avec le coco et suggère des solutions envisageables pour y remédier.
quelques propriétés de base à connaître Il ne faut pas oublier que les cocotiers peuvent « boire » l’eau de mer. Ils ont développé une capacité à concentrer le 26|cannatalk
surplus d’ions dans une région entourant les cellules, ainsi le processus d’osmose peut se poursuivre et l’eau de mer possédant une conductivité électrique élevée parvient à pénétrer la plante. C’est en fait cette capacité qui procure au coco ses caractéristiques négatives et positives lorsqu’il est utilisé comme support de culture. Cette particularité permet aussi aux tissus de la coque de la noix de coco de devenir très raides et ralentit sa décomposition. Ainsi, la coque protège l’embryon en développement et assure la formation d’un futur arbre. La noix flotte dans l’océan pendant une longue période avant de germer et de s’échouer sur une nouvelle plage. Ce faisant, le contenu des tissus de la noix de coco et son parcours de décomposition d’une durée acceptable sont connus, ce qui permet le développement d’un système visant l’utilisation. Ceci permet aussi l’existence
d’une structure donnée pour une durée précise donnant les attributs physiques nécessaires pour un bon support. Ces caractéristiques physiques incluent des fibres et un produit de décomposition que l’on nomme tourbe de coco. Une fois la partie comestible retirée, on ramollit la coque de la noix pour ensuite en retirer les fibres. Ce processus produit de longues fibres très raides pouvant être utilisées pour fabriquer des articles comme des paillassons et des balais ainsi que des fibres plus courtes qui donnent une structure striée, ce qui procure au coco sa porosité particulière. La poussière ou la tourbe de coco est aussi relâchée, cette matière est composée de petites particules qui agissent comme des éponges miniatures. En plus d’améliorer la structure, la présence de tourbe de coco dans un support de coco lui donne un grand pouvoir de rétention d’eau. Après un compostage
et un traitement par mouvement d’une durée adéquate ainsi qu’un rinçage régulier, la consistance de la tourbe atteint son apogée. Ses caractéristiques chimiques se stabilisent et le produit devient adéquat pour l’horticulture. Toutefois, ses caractéristiques chimiques ne sont pas encore tout à fait bonnes et des ajustements sont nécessaires. Après le trempage et le déchiquetage des coques, le processus de décomposition s’accélère. Les ions concentrés (sels) commencent à se libérer très rapidement. Un traitement et un horaire méticuleux accompagnent ce processus jusqu’à ce que le taux de libération retrouve un débit acceptable. Ensuite, on peut utiliser le coco en culture. Durant le processus de décomposition, les sites de libération des ions tels que le potassium et le sodium demeurent en place et agissent à titre de sites d’échange cationique (CEC). Les nutriments cannatalk|27
cannaRESearch
assimilables par la plante peuvent s’y attacher, un processus qui se produit également dans les bons sols minéraux. C’est à ce moment-ci qu’il faut tamponner le support à l’aide d’un produit visant à contrôler le pH et à protéger les ratios nécessaires pour maintenir la disponibilité des éléments pour la plante. Nous avons aussi abordé ce processus dans le précédent article. Les surplus d’ions ou de sels sont libérés tant et aussi longtemps que le coco continue à se décomposer, donc le processus doit constamment être géré. Voici les principaux éléments à surveiller lorsque l’on utilise le coco comme support de croissance : 1] Choisir un coco ayant subi un bon traitement et offrant une qualité structurelle constante, d’un point de vue chimique ou physique. 2] Opter pour un coco qui a maturé adéquatement afin de maximiser l’efficacité et la qualité du produit. 3] Sélectionner un coco qui a été équilibré correctement grâce à un processus de tamponnage formulé sur mesure selon les caractéristiques de chaque lot de produit. 4] La disponibilité d’un nutriment conçu pour nourrir la plante ainsi que pour gérer et ajuster le support de coco qui est en constante décomposition. Certes, plusieurs autres aspects doivent être pris en considération, mais il importe de garder ces éléments en tête pour la suite de cet article.
Cultiver dans le coco – la résolution de problèmes Lorsque la bonne qualité de coco est employée comme support de croissance, on parvient à obtenir des résultats assez exceptionnels, pourtant les mécanismes expliquant ce succès demeurent mal compris à ce jour. Des recherches portant sur les propriétés du coco se poursuivent tous les jours. Croissance rapide, plantes saines, feuillage luxuriant et adaptabilité, tous sont des qualificatifs utilisés pour décrire les essais probants avec ce produit. Bien qu’on le sache depuis longtemps, on a récemment démontré que le coco utilisé comme support de croissance favorise la santé des végétaux grâce aux facteurs précis qui se trouvent dans le produit, dans la flore microscopique ainsi que dans la faune qui se développe à l’intérieur du support. Dans le coco, la disponibilité des 28|cannatalk
Image 8: La production d’un substrat de coco de bonne qualité implique un processus intensif qui s’échelonne sur plusieurs mois. Pour pouvoir utiliser le produit comme support de croissance, la substance dérivée de la coque de la noix de coco doit être vieillie, lavée, traitée et rincée. Si ce processus n’est pas exécuté ou s’il est mené inadéquatement, les résultats de culture risquent d’être ternes et des carences en potassium ou en calcium risquent de survenir. Une fois ce processus complété, le coco doit être séché afin d’être pressé pour ensuite être préparé pour l’expédition. Le processus de séchage dépend évidemment des conditions météorologiques. Tout bon producteur veillera à entreposer suffisamment de produit de coco pour satisfaire la demande durant la saison des pluies ou toute autre période pluvieuse de moins longue durée. Les producteurs doivent aussi prendre des précautions pour éviter les risques d’impuretés ou de contamination par inadvertance. Par exemple, le coco est vulnérable à la contamination provoquée par les mauvaises herbes (tropicales) ou les agents pathogènes humains. Il peut aussi être mélangé à du coco non vieilli ou d’autres substances telles que le sable. Toutes ces impuretés peuvent causer des problèmes lorsque le produit est utilisé en culture. Afin de prévenir la contamination, les bons producteurs de coco prendront des mesures pour protéger le coco durant le séchage. Ils utiliseront entre autres des écrans protecteurs, ils nettoieront la zone de séchage, ils prendront des échantillons du produit pour les vérifier en laboratoire, ils utiliseront des installations d’entreposage et ils adopteront des procédures adéquates. Les deux images ci-dessus illustrent deux zones de séchage, une bonne et une mauvaise. Du côté droite, vous pouvez voir une zone de séchage où aucune précaution efficace n’a été mise en place, donc les risques d’impuretés sont plus grands. Du côté gauche, vous pouvez voir une zone de séchage cimentée où les risques de contamination par les impuretés sont minimisés.
nutriments qu’on y applique est exceptionnellement élevée puisque le support ne fixe et n’affecte aucunement les nutriments. Le coco procure également un contrôle du pH sans chaulage additionnel d’une culture à l’autre. Toutefois, aucune de ces caractéristiques bénéfiques ne peut se révéler sans un tamponnage adéquat avant l’utilisation. Ensuite, le tamponnage est maintenu à son niveau idéal en appliquant les bons nutriments au support, et ce, selon la bonne méthode. En revanche, un coco de mauvaise qualité conduit droit au désastre et nécessite beaucoup plus de travail. La stérilisation inadéquate du coco à l’aide de méthodes sévères utilisant la vapeur ou des produits chimiques toxiques détruit les caractéristiques bénéfiques du produit. Si le produit n’est pas rincé avant d’être emballé ou mal rincé (trop peu d’eau ou une eau de qualité médiocre), la concentration de sels dans le support restera trop élevée. En omettant de procéder à un tamponnage adéquat du produit, on crée d’énormes variations dans l’équilibre chimique du support. La composition d’un coco vert ou vieux est tout aussi problématique et inconstante. Les conséquences peuvent se manifester de diverses manières allant d’une grande fluctuation de la conductivité électrique et du pH à une structure physique instable et rapidement changeante. Les sels sont constamment relâchés (comme le sodium, le potassium et le chlore), il faut donc les éliminer ou neutraliser leur effet. L’ampleur du travail et de la préparation est considérable si l’on veut obtenir un coco de bonne qualité comme support de croissance. L’arrosage représente l’un des plus grands problèmes avec le coco. Le coco agit comme une éponge, il absorbe et retient l’eau. Tout comme avec l’éponge, l’eau s’échappe du coco lorsqu’une pression est exercée, mais une certaine quantité d’eau y reste. Comme l’éponge qui demeure humide, le coco peut avoir l’air mouillé et pourtant ne pas avoir suffisamment d’eau disponible pour satisfaire les plantes. À l’opposé, si l’on arrose constamment le coco, on se retrouve alors avec un arrosage excessif. En fait, avec le coco, il faut arroser lorsque le support s’est asséché au moins de moitié (50 %), et même à 70 % surtout lors des premières semaines de croissance, moment où se forment la plupart des racines. Les racines ont besoin d’oxygène et d’eau. Or, en présence d’eau, l’air est inexistant. Il existe une méthode sophistiquée et fiable pour mesurer la quantité d’eau disponible pour la plante dans un substrat de coco, elle consiste à utiliser un tensiomètre
Image 9: Installation de deux tensiomètres durant les essais menés sur des plants de tomates cultivés sur des pains de coco. Le capteur de pression est remplacé par un système d’enregistrement numérique.
(images 1 et 2). Cet appareil détermine le potentiel hydrique d’un substrat. Précisément, il calcule la tension nécessaire pour permettre la libération de l’eau dans le substrat. La tension requise est faible lorsque le support est saturé d’eau et élevée lorsque le substrat est complètement sec. Il existe une méthode plus simple et abordable pour identifier la quantité d’eau disponible pour les plantes. Elle consiste à arroser abondamment le contenant rempli de support de coco et à le peser lorsque l’eau a été drainée. Ensuite, il faut laisser le sol s’assécher jusqu’à ce que les plantes commencent à se faner, puis peser le pot à nouveau. L’écart entre les deux poids représente l’eau disponible pour la plante. Lorsque 50 à 70 % de cette quantité ont été utilisés (il faudra encore une fois peser le pot), il est temps d’arroser. Il n’est jamais bon de laisser une plante se faner, mais l’expérience peut s’avérer cannatalk|29
cannaRESEARCH
Image 10: Illustration d’un tensiomètre
très utile. Si l’on arrose un support de coco établi avec de l’eau plate, on dérangera le tamponnage et le problème suivant surviendra. L’équilibre chimique du coco est primordial à trois niveaux. Premièrement, le pH du coco dans sa forme naturelle n’est pas idéal et nécessite des ajustements. Deuxièmement, les CEC dont nous avons discuté plus tôt ne sont pas de véritables CEC dans le sens habituel du terme. Bien qu’ils retiennent librement des éléments à cation monovalent (ions avec une charge positive simple) sur une charge négative correspondante, ils lieront plus fermement un ion divalent comme le calcium ou le magnésium, les rendant non disponibles pour la plante. De plus, ils apparaissent et disparaissent alors que la décomposition se poursuit. Troisièmement, la libération des autres ions par le coco en décomposition dérange le rapport des éléments entre eux, les rendant non disponibles. Le tamponnage mentionné plus tôt procure un remède temporaire en remplissant les sites avec des éléments divalents tout en stabilisant le pH pour que les valeurs se placent à l’intérieur des limites souhaitables et en fixant le bon rapport d’éléments les uns par rapport aux autres. Si l’on utilise une eau très douce dans la préparation du mélange nutritif, la concentration de nutriments devra être plus élevée, faute de quoi le coco s’emparera des nutriments provoquant une carence en calcium. Les problèmes suivants expliquent principalement ce phénomène. La popularité grandissante des systèmes à osmose inverse a augmenté l’occurrence d’un tel problème. Les horticulteurs veulent utiliser une eau pure, appliquer un engrais léger pour éviter 30|cannatalk
les brûlures et offrir une fertilisation fréquente pour maintenir le processus en branle. On peut éviter le problème en ajoutant une petite quantité de l’eau d’origine afin de tamponner l’eau à nouveau. Il n’existe aucun autre remède efficace. Si l’on décide d’ajouter un produit de calcium ou de magnésium, l’on risque simplement d’aggraver la situation à long terme. L’augmentation de la concentration de nutriments constitue une option meilleure et plus sécuritaire. D’autant plus important, le processus de tamponnage agit comme un enduit sur le coco, il lui permet d’atteindre la bonne valeur de pH sans toutefois avoir trop de répercussions sur la disponibilité des nutriments. Le coco en décomposition est en constant changement, cet «enduit » doit lui aussi changer et s’adapter. L’utilisation de nutriments formulés spécialement pour la culture sur support de coco représente un élément essentiel au processus d’adaptation en plus d’être indispensable au maintien du tamponnage. L’application d’une concentration différente ou d’une combinaison de nutriments ne maintiendra aucunement le tamponnage. Ceci inclut l’ajout de l’eau plate, ce qui fait chuter la conductivité électrique et élimine le tamponnage. Il est tout aussi important de respecter le calendrier de nutrition et de bien tester le coco. Les normes ne sont pas absolues, ce sont des marqueurs servant à mesurer les choses. Un pied est un pied, car il a été déterminé ainsi, il en est de même pour le mètre. Pour bien visualiser la condition du coco en termes de conductivité électrique et de pH, une seule méthode convient. Il s’agit de la bonne méthode d’extraction à l’aide du chlorure de baryum dans l’eau. Le baryum, un métal alcalino-terreux bivalent, se fixe solidement à la surface du coco, libérant pratiquement tous les cations qui y étaient fixés : sodium, potassium, calcium, magnésium et ammonium, si présent. Le niveau de cations dans un extrait de chlorure de baryum représente une bonne mesure de la qualité du substrat à ce moment précis. De plus, il permet de prédire quels nutriments sont sur le point d’être libérés par le substrat de coco, les rendant disponibles pour la plante. Le simple calcul de l’eau de drainage ou d’écoulement ne produira jamais des résultats exacts. Selon son expérience, l’horticulteur peut se faire une idée, mais voilà tout. Culture et connaissances vont de pair. Un coco bien équilibré signifie qu’il offre les caractéristiques décrites dans le présent article. Parmi les autres problèmes ou questions associés à l’utilisation du coco, notons la fixation d’azote et les façons d’augmenter l’aération. La plupart des horticulteurs aiment utiliser le coco plus d’une fois, mais pour réussir sa culture, le coco doit se décomposer jusqu’à un certain niveau avant d’être réutilisé pour une culture future. Si la première culture est ratée ou se termine trop rapidement, l’azote aura tendance à se fixer au coco. En environ une semaine, des symptômes de carence en azote apparaîtront. Finalement, certains horticulteurs insistent pour ajouter de la perlite dans le support afin de le rendre moins compact. La perlite est à peu près identique au coco en ce qui a trait aux caractéristiques physiques et n’affecte pas la porosité, mais elle aura des répercussions sur le profil chimique en général. À la fin, il est préférable de trouver une compagnie qui mène des recherches sur le coco depuis des décennies, qui offre les bonnes solutions et qui a fait l’introduction du coco dans notre marché. Faites confiance à leur expérience, utilisez des produits de qualité qui ont fait l’objet de bonnes recherches et visez la simplicité. •
CONSEIL
, D HORTICULTEUR
#22
Par F.F.
REUSING
COCO L
Le caractère réutilisable du support de croissance canna coco représente une des caractéristiques les plus utiles. Lorsqu’on l’utilise correctement, le mélange coco peut être réutilisé jusqu’à 12 mois sans aucune perte significative de rendement. après cette période, par contre, les particules individuelles de coco rétrécissent et le mélange perd de sa porosité. or, la réutilisation du mélange ne procure pas uniquement un avantage monétaire, elle vous évite également tout le travail associé au rempotage et à l’élimination des déchets. Dans son ensemble, le processus est assez simple. Voici comment procéder : Une fois la récolte achevée, utilisez un couteau dentelé pour couper le sol autour de la motte de racines. Sortez la motte et faites un trou d’un diamètre qui dépasse légèrement celui de la plante en pot que vous souhaitez y déposer. Il suffit d’éliminer les grosses racines et la motte de la plante. Inutile de gratter le sol pour y déloger toutes les racines. Elles se décomposeront au cours des quelques semaines suivantes, un processus qui se produit encore plus vite si l’on applique le produit CANNAZYM. En fait, le vieux système racinaire aide à maintenir la structure et la porosité du sol pour le prochain cycle de croissance. Déposez les plantes en pot dans les nouveaux trous. Ajoutez du nouveau substrat de COCO autour du pot pour remplir l’espace et assurez-vous d’éliminer toutes les pochettes d’air en compressant du bout des doigts. Arrosez le contenant avec la solution nutritive jusqu’à ce que la solution s’écoule librement. Il est judicieux de vérifier la conductivité électrique (CE) de l’eau de drainage. Une CE anormalement élevée pourrait avoir des effets nocifs sur les nouvelles plantes. Assurez-vous que la teneur en sel ne soit pas trop élevée avant de réutiliser le mélange de COCO. Si la teneur en sel est trop élevée, faites circuler la solution nutritive dans le contenant jusqu’à ce que l’eau drainée affiche une valeur se rapprochant de la CE de la solution nutritive. Si le support s’assèche complètement avant que vous n’ayez eu le temps de planter, mouillez-le de nouveau une journée avant d’y insérer les plantes. On recommande également d’éviter toute présence d’insectes ravageurs ou de maladies dans le jardin lorsque l’on réutilise COCO. Certains de ces ennemis du jardin peuvent élire domicile dans le support jusqu’à l’arrivée des nouvelles plantes. Lorsque le substrat arrive en fin de vie utile (après 9 à 12 mois d’utilisation), il peut être ajouté aux parcelles du jardin ou épandu sur la pelouse. Même s’il ne possède plus ses qualités optimales pour la culture en pot, il demeure un excellent amendement pour le sol. Somme toute, l’ajout du mélange de COCO à votre jardin est plus écologique que sa mise aux ordures.
cannatalk|31
Casse-TÊTE
étant donné le succès retentissant du bon vieux « sudoku » publié dans le numéro 20 de cannatalk, nous avons décidé de vous lancer le défi une fois de plus. Vous ne connaissez pas le jeu sudoku? Le principe est assez simple : chaque rangée, colonne et carré de 3 x 3 doit contenir les chiffres un à neuf une seule fois. Êtes-vous prêt(e) à relever le défi? Ça en vaut la peine. Impressionnez-nous avec votre réponse et courrez la chance de ...
GAGNER UN ENSEMBLE DE CANNA COCO ALLEZ, AU BOULOT! Déchiffrez la grille et faites-nous parvenir votre réponse à editor@cannatalk.ca! Puzzle 1 (Hard, difficulty rating 0.66)
6
8 9 7
1
2
3
2
5
6
4
7
6
4
2
2 9
8
1
8 2
3
4
1
3 1
Gagnante
! N I &W N’oubliez pas de nous acheminer la solution et peut-être…
7 3
1
E L Z PUZ
5
Generated by http://www.opensky.ca/~jdhildeb/software/sudokugen/ on Thu Jun 13 14:33:42 2013 GMT. Enjoy!
du jeu#20 madame Douglas
serez-vous l’heureux gagnant d’une bouteille de 1 litre de CANNA Coco A et une bouteille de 1 litre de CANNA Coco B!!
Nous avons tiré un gagnant au hasard parmi toutes les bonnes réponses obtenues et nous sommes heureux d’annoncer le nom de la gagnante
Félicitations! Vous recevez une bouteille de CANNA RHIZOTONIC! Nous communiquerons avec vous dans les plus brefs délais pour planifier la remise de votre prix.
32|cannatalk
!
LES PLANTES C O M M U N I QU E N T
L E DA NGE R
Des scientifiques de l’Université d’aberdeen, du James Hutton Institute et de rothamsted research ont découvert que les plantes utilisent les réseaux fongiques souterrains pour prévenir les plantes voisines d’une attaque de pucerons. Les scientifiques ont cultivé des plants de fèves (Vicia faba) en groupes de cinq. Pour chaque groupe, trois membres ont pu former des réseaux souterrains de mycélium, un champignon filamenteux qui s’étire d’un groupe de racines à un autre. Les deux autres plants ont été gardés à l’écart afin que le lien fongique ne soit pas créé. Puis, ils ont provoqué une infestation de pucerons dans un plant de chaque groupe, déclenchant une série de réactions chimiques conçues pour repousser les
Faits
pucerons et attirer les guêpes, un des prédateurs de pucerons. étonnamment, les plants qui n’étaient pas sous attaque, mais qui étaient connectés à la victime par voie fongique souterraine ont aussi commencé à produire cette réaction chimique de défense. Les plants sans liaison n’ont préparé aucun plan de défense chimique et sont donc restés vulnérables aux attaques de pucerons. Les recherches antérieures avaient démontré que les plants pouvaient communiquer chimiquement par voie aérienne. Donc pour éliminer le signalement dans l’air, les chercheurs ont recouvert les plants à l’aide d’un sac.
Source : The James Hutton Institute Étude publiée dans Ecology Letters (ISSN: 1461-0248)
Les piments du Chili
peuvent « ressentir » la présence de basilic à proximité
UN SURPLUS DE VITAMINE C EN UTILISANT LES DELUSING LES La teneur en vitamine C des tomates peut être augmentée en exposant les plants durant leur croissance à plus de lumière à l’aide d’ampoules à DEL. Cette découverte a été faite par les chercheurs du Greenhouse Research de l’Université Wageningen en partenariat avec Philips. L’Université Wageningen a mené des recherches avec plusieurs variétés de tomates et diverses intensités lumineuses. Ils ont utilisé des appareils à DEL spéciaux pouvant être accrochés autour des plants de tomates. Les tomates vivent généralement dans l’ombre puisqu’elles poussent parmi le feuillage du plant de tomates, elles ne se trouvent donc pas en surface. En accrochant les DEL autour des plants, les fruits ont pu profiter d’un « surplus de soleil ». Chez les variétés qui ont réagi le plus fortement, les tomates ayant capté un surplus de lumière grâce aux DEL contenaient en fait deux fois plus de vitamine C que celles n’ayant bénéficié d’aucune lumière additionnelle. Source : Wageningen UR glastuinbouw. Photo gracieuseté de Wageningen UR.
Les piments du Chili adorent être cultivés à proximité des plants de basilic, car ces derniers produisent un ensemble de substances chimiques qui éloignent les insectes et les mauvaises herbes. Le basilic aide aussi à garder l’humidité dans le sol. Toutefois, ces deux plantes emploient une méthode de communication encore plus mystérieuse. C’est du moins ce qu’ont découvert la biologiste spécialiste de l’évolution Monica Gagliano et le biologiste spécialiste des végétaux Michael Renton de la University of Western Australia. Les chercheurs ont séparé les plants en deux groupes. Dans le groupe A, les graines de chili ont été disposées en rond autour d’un plant adulte isolé à l’intérieur d’une boîte cylindrique centrale. Dans le groupe B, les graines et les plants adultes dans chaque unité ont été placés à l’intérieur de deux boîtes carrées de format différent, insérées l’une dans l’autre. L’air circulant entre les deux boîtes a été évacué à l’aide d’une pompe à vide. Ceci a permis d’empêcher toute méthode connue de signalement (signaux de contact, lumineux ou chimiques, par voie souterraine ou aérienne). L’expérience a démontré une germination hautement améliorée chez les graines de piment cultivées à proximité du basilic comparativement aux graines cultivées sans basilic. De plus, aucune différence n’a été remarquée chez les plantes complètement isolées les unes des autres. Autrement dit, tout semble indiquer que les graines de piment peuvent « ressentir » la présence de basilic à proximité d’une façon qui nous est encore incompréhensible, et les différents modèles de croissance se manifestent de manière conséquente. Source : BMC Ecology.
cannatalk|33
NE LE MANQUEZ PAS!
A Lorsque l’on croit avoir le contrôle sur notre jardin et que nos plantes se développent à merveille, la pire chose qui puisse nous arriver est une infestation d’insectes ou une maladie qui vient semer la pagaille. Dans le prochain numéro de CANNAtalk, apprenez à contrôler ces enjeux, découvrez les bons et les mauvais coups en matière de pesticides et de contrôle des insectes! Ce n’est pas tout, vous trouverez le prochain article de la série génétique et reproduction. Comme le numéro 23 porte entièrement sur la protection des plantes, nos chercheurs vous dévoileront comment protéger les gènes de vos plantes lors de la reproduction. Nous vous proposerons également un article fascinant au sujet d’un des plus gros légumes sur Terre : la citrouille. Découvrez comment assurer la reproduction de ces gros bébés orangés dans notre rubrique « prêt-àcultiver ». Tout ceci et bien plus dans le prochain numéro de CANNAtalk. Ne le manquez pas!
:
- Est publié quatre fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison. - Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna-hydroponics.ca) Rédactrice: Ilona Hufkens Courriel: editor@cannatalk.ca Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong Collaborateurs au numéro 22 CANNA Research, Ralph B., Ronny D.G., Geary Coogler, Ignacio Garcia, Marco Barneveld, Myrthe Koppelaar, Marleen van Merode, Mirjam Smit, Annie Deschesnes, Freddy F., Don et Nicky, Toby Adams.
Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur. Tous droits réservés. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite, par quelque procédé que ce
La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!
soit, sans la permission écrite préalable de l’éditeur. L’éditeur n’est pas responsable des inexactitudes. Le matériel présenté ne reflète pas nécessairement l’opinion de l’éditeur. On suppose que les images provenant de sources à grande échelle, telles qu’Internet, relèvent du domaine public, bien que certaines de ces images se trouvent sur plusieurs sites Web, ce qui rend parfois impossible de retracer la source d’origine.
34|cannatalk
cannatalk|35
BOOST
CANNABOOST est un puissant stimulateur de floraison qui améliore la qualité et la quantité des récoltes. Il stimule le développement des fleurs récemment formées ce qui, ultimement, vous garantit que vous obtiendrez des fruits plus volumineux et une récolte plus homogène. CANNABOOST augmente la concentration des saveurs naturelles produites par la plante elle-même et il donne à la plante suffisamment d’énergie pour résister aux agents pathogènes. www.canna-hydroponics.ca