RTICULTEURS O H IS A VR ES D R U PO LA REVUE
NUMÉRO 25 2014
L,EFFET DU
LUMIERE
Astuces pratiques
NOURRITURE
INUSITEE Caviar d’insectes
PUCERONS
DES RACINES
Symptômes & traitements Powered by
Et plus encore : Don & Nicky
Conseil d’horticulteur
Foire aux questions Le saviez-vous?
Sondage Faits divers
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Avec ma peau pâle digne d’un vampire de Twilight, je ne pars jamais sans ma crème solaire si je dois passer une journée au soleil. En fait, je prends toujours toutes les précautions nécessaires : une casquette, un chandail, des shorts, des lunettes de soleil, etc. Je prends bien soin de toujours réappliquer la crème solaire régulièrement. Récemment, j’ai passé la journée dans un festival régional. Que de plaisir…jusqu’au moment où je me suis réveillé, étendu sur la pelouse. J’ignore combien de temps je me suis assoupi. Tout ce que je peux affirmer, c’est que je me suis réveillé avec l’ombre de mes lunettes d’aviateur tatouées au visage. Un panda brûlé par le soleil pour le reste de l’été… Ce n’est pourtant rien comparativement à la douleur que j’ai endurée la semaine qui a suivi. Quelle horreur! Dorénavant, un nouvel item s’est ajouté à ma liste d’objets à amener lors des sorties ensoleillées : une minuterie!
Tout le monde aime le soleil, c’est comme une dose de bonheur, mais mon histoire n’est qu’un exemple de la mauvaise influence que la lumière peut avoir sur nous. Ce qui est dangereux pour les humains, l’est aussi pour les végétaux. Pour découvrir comment la chaleur émise par les lampes peut provoquer des brûlures sur vos plantes, lisez notre Conseil d’horticulture à la page 27. Creuser le sujet davantage en vous rendant à l’article sur le spectre lumineux à la page 4. Un autre volet de la question est abordé à la page 22 dans un article sur les lumières à DEL. Finalement, même Don nous parle de ses expériences vécues à tester divers types d’éclairage dans sa chronique à la page 14. En bref, notre CANNAtalk parle de lumière d’un bout à l’autre.
Contents Bonne lecture, Jeroen (le vampire de Twilight déguisé en panda brûlé par le soleil)
À NOTER : RENDEZ-VOUS À LA PAGE 28… VOUS POURRIEZ GAGNER UNE FOULE DE PRODUITS CANNA!
CANNA Research
L’effet du spectre lumineux sur le développement des plantes
Prêt-à-cultiver TomTato
Foire aux questions La réponse à vos questions!
Don & Nicky Trios solutions d’éclairage potentielles
Le saviez-vous? Plantes protocarnivores
Pleins feux sur… Nourriture inusitée
4 9 12 14 16 18
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Pestes et maladies Pucerons des racines
CANNA Research Les DEL en production de plantes
Conseil d’horticulture Besoin de lumière?
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Faits divers À venir Tout sur les supports de croissance
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L’EFFET DU SPECTRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PLANTES AVEZ-VOUS DÉJÀ CULTIVÉ DES PLANTES SOUS DES LAMPES DE CULTURE? SI OUI, VOUS AVEZ PROBABLEMENT ÉTÉ ÉPATÉ PAR L’EFFET DE LA LUMIÈRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE VOS PLANTES. NOUS ALLONS ICI VOUS EN DÉVOILER ENCORE PLUS À PROPOS DES EFFETS DE LA LUMIÈRE SUR LE DÉVELOPPEMENT DES PLANTES. COMME NOUS LE DÉMONTRERONS, LE DÉVELOPPEMENT DES PLANTES SE DISTINGUE COMPLÈTEMENT DE LA CROISSANCE DES PLANTES. NOUS EXPLIQUERONS LES PRINCIPES DE LA LUMIÈRE ET DE SON INTERACTION AVEC LES PLANTES EN PLUS DE VOUS OFFRIR DES ASTUCES PRATIQUES. EN SÉLECTIONNANT LE BON ÉCLAIRAGE, ON RÉUSSIT À FAIRE UNE ÉNORME DIFFÉRENCE SUR LA QUALITÉ ET LA QUANTITÉ DE SA CULTURE. Par CANNA Research
Nous savons tous que les plantes ont besoin de lumière pour se développer au moyen de la photosynthèse, processus qui implique la fixation de l’énergie et la production de glucides. Or, en plus de produire de l’énergie, la lumière joue un rôle essentiel dans plusieurs autres processus chez la plante, notamment la photomorphogénèse et le photopériodisme. Tous ces processus sont influencés par le spectre lumineux, c’est-à-dire la distribution de la lumière au travers du spectre électromagnétique. Afin d’expliquer les différentes réactions des plantes à la lumière, il faut d’abord aborder le phénomène de la lumière même.
Le principe de la lumière et son spectre La lumière est une forme de radiation prenant la forme d’ondes électromagnétiques qui traversent l’air ou sont 4|CANNAtalk
aspirées. On peut donc décrire la lumière en fonction de trois propriétés physiques : intensité (ou amplitude), fréquence (ou longueur d’onde) et direction de la vibration (polarisation). Toute forme potentielle de radiation électromagnétique peut être décrite en la plaçant dans le spectre électromagnétique, voir image 3. Pour décrire le spectre électromagnétique ou lumineux, il vaut mieux parler de longueurs d’onde plutôt que de couleurs, car la lumière visible par les humains ne renferme qu’une petite partie du spectre lumineux complet, notamment les longueurs d’onde comprises entre 400 et 700 nanomètres (nm, qui est 10-9 m). Comme vous pouvez le constater à image 3, cette plage est très petite. En fait, elle représente moins d’un pour cent du spectre total. Le rayonnement photosynthétiquement actif (RPA), ou la
Image 1: Les végétaux obtiennent de l’information de la lumière grâce à trois photorécepteurs spéciaux : phototropines (phot), cryptochromes (cry) et phytochromes (phy). Les deux premiers sont actifs dans le spectre de lumière UV et de lumière bleue alors que les phytochromes réagissent à la lumière rouge et rouge lointain.
densité de flux photonique photosynthétique (PPFD), est la gamme de lumière que peuvent utiliser les plantes pour produire de la photosynthèse. Toutefois, puisque la PPFD représente la somme de tous les photons dans la gamme de 400-700 nm, deux distributions spectrales très différentes peuvent avoir la même PPFD. Autrement dit, il n’y a aucune relation un à un entre la PPFD et la distribution spectrale. Cela signifie aussi que lorsque l’on compare les sources lumineuses, il faut considérer les données de distribution spectrale ainsi que la PPFD. La lumière PPFD est exprimée en µmol/m2/s et nous indique la quantité de photons lumineux qui atteindront une surface prédéterminée (m2) à l’intérieur d’une durée précise (une seconde). Par exemple, la plupart des plantes ont besoin d’au moins 30 à 50 µmol/ m2/s PPFD pour rester en vie.
Comment les plantes ressentent-elles la lumière? En plus de fournir l’énergie nécessaire à la photosynthèse, la lumière agit comme source d’information pour les plantes. Les différents spectres lumineux indiquent à la plante le type d’environnement dans lequel elle se trouve. Ces données lui permettent donc de survivre et idéalement de s’épanouir et de se reproduire. En ce sens, la composition de la lumière est tout aussi importante que la quantité totale de lumière utilisée pour la photosynthèse. Le spectre lumineux compris entre 300 et 800 nm cause une réaction développementale chez la plante. De plus, les lumières UV et infrarouges (IR) sont reconnues pour le rôle qu’elles jouent dans la morphogénèse de la plante. La plante obtient des informations à partir de la lumière CANNAtalk|5
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Image 2: L’interaction entre les formes Pr et Pfr et leur effet sur la floraison des plantes à jours courts (PJC) et des plantes à jours longs (PJL).
qu’elle capte au moyen de pigments spéciaux que l’on appelle photorécepteurs. Ces photorécepteurs sont sensibles aux diverses longueurs d’onde du spectre lumineux. Il existe trois groupes de photorécepteurs, voir image 1 : • Phototropines • Cryptochromes • Phytochromes
SPECTRE
Les deux premiers photorécepteurs – phototropines et cryptochromes – sont actifs dans la gamme inférieure de longueurs d’onde (UV (A) et bleu). Ces deux récepteurs remplissent évidemment des fonctions différentes. Les phototropines sont responsables du phototropisme ou du mouvement de la plante et le mouvement des chloroplastes à l’intérieur de la cellule en réaction à la quantité de lumière. Ce sont les phototropines qui poussent la tige à se plier vers la lumière et les stomates à s’ouvrir.
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Les cryptochromes sont des pigments qui ressentent la direction de la lumière. L’inhibition de l’élongation de la tige est gouvernée par les cryptochromes ainsi que le fonctionnement des stomates, la synthèse des pigments et le suivi du soleil par les feuilles de la plante. Les autres photorécepteurs – phytochromes - sont sensibles à la lumière rouge et rouge lointain. Il existe deux formes de phytrochromes, Pfr et Pr, qui interagissent. Ce sont les phytochromes qui exercent la plus grande influence sur la photomorphogénèse. L’élongation de la tige, l’évitement de l’ombrage, la synthèse de la chlorophylle et la réponse florale sont des fonctions typiquement contrôlées par les phytochromes. Dans CANNAtalk 14, nous avons publié un article intitulé il dévoile encore plus d’informations au sujet des phytochromes Maintenant que nous avons fait un survol du spectre lumineux et des photorécepteurs responsables du développement des plantes, nous en arrivons à la question suivante : comment pouvons-nous appliquer ces connaissances en tant que jardinier? Qu’est-ce que procure un bon spectre lumineux en culture? Afin de répondre à ces questions, nous devons penser à la réaction de la plante aux divers spectres lumineux. Puisque ceux-ci appartiennent principalement à
la gamme de lumière visible, nous pouvons alors parler de « couleurs », en commençant par les plus importants pour le développement de la plante.
Lumière bleue (400 – 500 nm) Une grande proportion de la lumière bleue exerce un effet inhibitoire sur l’élongation cellulaire, ce qui mène à de courtes tiges et d’épaisses feuilles. À l’inverse, une baisse de la quantité de lumière bleue entraîne la formation d’une plus grande surface des feuilles et des tiges plus longues. Trop peu de lumière bleue nuit au développement des plantes. Nombreuses sont les plantes qui ont besoin d’un minimum de lumière bleue comprise entre 5 et 30 µmol/m2/s pour la laitue et les poivrons et 30 µmol/m2/s pour les fèves de soja.
Interaction entre la lumière rouge (600 – 700 nm) et rouge lointain (700 – 800 nm) Puisque les lumières rouge et rouge lointain ont des longueurs d’onde plus élevées, elles sont moins énergétiques que la lumière bleue. Combinées à la profonde influence des phytochromes induits de lumière rouge sur la morphogénèse des plantes, celles-ci ont besoin d’une quantité relativement plus élevée de lumières rouge et rouge lointain pour se développer. Les deux formes de phytochromes, Pfr et Pr, jouent un rôle essentiel dans ce processus. Puisque le rouge et le rouge lointain sont tous les deux présents dans la lumière du soleil, les plantes dans la nature contiendront presque toujours les deux phytochromes Pfr et Pr. La plante ressent son environnement grâce aux proportions des deux formes, c’est ce que l’on appelle l’état photostationnaire du phytochrome (EPP). Le phytochrome Pr atteint son maximum d’absorption de lumière lorsque la longueur d’onde est de 670 nm. Lorsque Pr absorbe la lumière rouge, elle se transforme en Pfr. La forme Pfr agit de façon inverse, c’est-à-dire que lorsqu’elle absorbe la lumière rouge lointain à un maximum de 730 nm, elle la convertit en Pr. Toutefois, comme les molécules Pfr peuvent aussi absorber la lumière rouge, certaines des molécules Pfr sont reconverties en Pr. En raison de ce phénomène, il n’existe aucune relation linéaire entre EPP
et les proportions de rouge et rouge lointain. Par exemple, lorsque le rapport entre rouge et rouge lointain dépasse deux, on ne remarque pratiquement aucune réaction dans l’EPP, par conséquent, le développement de la plante n’est pas affecté. Il vaut donc mieux parler d’EPP plutôt que de proportion de lumières rouge et rouge lointain. La quantité de Pr et de Pfr indique à la plante le type de lumière qu’elle reçoit. Lorsqu’il y a une grande présence de Pr, c’est que la plante reçoit plus de lumière rouge lointain que de lumière rouge. Lorsque la lumière rouge est moins abondante, la conversion inverse (de Pr à Pfr) est freinée, il y a donc relativement plus de Pr. Dans les environnements où les plantes poussent à proximité l’une de l’autre, toute la lumière rouge du soleil est utilisée dans le processus de photosynthèse (entre 400 et 700 nm) et la majeure partie de la lumière rouge lointain est reflétée par les plantes (>700 nm). La plupart des plantes, surtout celles qui se trouvent à l’ombre, recevront une plus grande quantité de lumière rouge lointain que de rouge dans de telles circonstances. Conséquemment, Pr augmente et lorsque ceci se produit, la plante ressent un besoin de lumière plus important pour la photosynthèse, donc l’élongation de la tige est déclenchée (voir illustration 4). On obtient alors des plantes de plus grande taille dotées d’entre-nœuds plus espacés et d’une tige plus mince. Ces caractéristiques sont des signes clairs d’une réaction d’évitement de l’ombre par lequel la plante cherche à capter plus de lumière pour survivre. Les plantes de grande taille peuvent absorber plus de lumière rouge ce qui augmente la quantité de la forme Pfr.
Ceci provoque une ramification plus importante avec des entre-nœuds plus courts et une croissance verticale moins prononcée afin de maximiser l’absorption lumineuse en vue de la photosynthèse. On obtient alors une plante qui dépense moins d’énergie sur sa croissance en hauteur et qui consacre plus de ressources à la production de graines et à l’expansion de son système racinaire.
L’influence du spectre lumineux sur la floraison La floraison est aussi influencée par les formes Pr et Pfr. C’est la durée durant laquelle Pfr est le phytochrome prédominant qui induit la floraison. Essentiellement, les niveaux de Pfr dévoilent la longueur de la nuit (photopériodisme) à la plante. Alors que le soleil se couche, la quantité de lumière rouge lointain dépasse le rouge. Durant la noirceur de la nuit, les substances Pfr reprennent lentement leur forme Pr. Une longue nuit laisse plus de temps pour cette conversion. Par conséquent, à la fin de la période de noirceur, la concentration de Pfr est faible ce qui déclenchera la floraison chez les plantes de jours courts (voir image2). Un rapport faible rouge/rouge lointain et donc une quantité limitée de lumière rouge au début de la nuit est donc une caractéristique essentielle à la floraison des plantes de jours courts. Des recherches menées sur trois plantes de jours courts (chrysanthème, dahlia et rose d’Inde) démontrent que lorsque la nuit est interrompue par des éclairs de lumière rouge, provoquant un rapport élevé rouge/rouge lointain, la floraison est réduite dramatiquement. On a aussi conclu qu’un rapport plus élevé de lumière rouge lointain améliore
Image 3: La lumière, sous forme d’ondes électromagnétiques, est décrite par le spectre électromagnétique. La longueur d’onde ou le contenu énergétique de la lumière détermine sa qualité pour les plantes, plus la longueur d’onde est courte plus le contenu énergétique est élevé. CANNAtalk|7
CANNARESEARCH la floraison des plantes de jours courts. Ces réactions sont décrites plus en détail dans le numéro 14 du CANNAtalk.
SPECTRE
L’effet limité de la lumière verte (500 – 600 nm) sur le développement de la plante On suppose généralement que la lumière bleue et rouge aide les plantes à grandir et à se développer, mais cette affirmation n’est pas tout à fait exacte. Bien que la majeure partie de la lumière verte soit reflétée sur la surface de la plante (raison pour laquelle à l’œil humain, les plantes sont vertes), la lumière verte peut aussi être bénéfique pour la plante. La combinaison des différentes couleurs de lumière peut mener à une photosynthèse plus importante que la somme de chaque partie. Les recherches menées sur la laitue ont aussi démontré que la croissance et la biomasse de la plante ont aussi augmenté lorsqu’on ajoutait 24 % de lumière verte à une lumière DEL rouge-bleu tout en maintenant un niveau de RPA égale (150 µmol/m2/s) entre les deux objets. Ceci indique que même la lumière verte peut exercer une influence positive sur la croissance de la plante.
Lumière ultraviolette (300 – 400 nm) La lumière ultraviolette (UV) a un effet sur les plantes qui entraîne aussi une croissance compacte avec des entrenœuds courts et un feuillage petit et épais. Toutefois, une trop grande quantité de lumière UV est nocive pour la plante car elle nuit à l’ADN et aux membranes de la plante. La photosynthèse peut être freinée s’il y a trop de lumière UV. Selon les recherches, ceci se produit lorsque les valeurs UV dépassent 4 kJ/m2/jour.
Conclusion Revenons donc à notre question initiale : « que constitue un bon spectre lumineux pour la culture? ». Difficile de formuler une réponse générale puisque cela dépend
largement du type de plantes et des exigences de culture. Pour un développement dit normal, voici les spécifications recommandées : • La plupart des plantes ont besoin d’un minimum de 30 – 50 µmol/m2/s de lumière photosynthétique pour rester en vie • Une quantité minimum de lumière bleue est requise, valeur qui varie entre 5 et 30 µmol/m2/s • Une proportion quelque peu plus importante de lumières rouge et rouge lointain est requise, en comparaison à la lumière bleue • L’équilibre entre les lumières rouge et rouge lointain : idéalement un rapport rouge à rouge lointain inférieur à 2 • Une quantité limitée de lumière UV, soit moins de 4 kJ/ m2/jour Il importe aussi de se rappeler que : • Une plus grande quantité de lumière bleue produira des tiges courtes et des feuilles épaisses • Une trop grande quantité de lumière rouge lointain ou un déséquilibre avec la lumière rouge produira de longues plantes • Un faible rapport rouge/rouge lointain et donc une quantité limitée de lumière rouge au début de la nuit est important pour la floraison des plantes de jours courts • La lumière rouge lointain ne règle pas la floraison • La lumière verte est bénéfique pour la photosynthèse, bien qu’elle n’ait aucun effet sur la floraison ou le développement de la plante La prochaine étape consiste à fournir le meilleur spectre lumineux selon votre situation. Si la lumière du soleil ne suffit pas, vous pouvez y remédier en sélectionnant une bonne lampe de culture. L’émergence des ampoules à DEL en production végétale, sujet abordé en profondeur dans notre second article, facilite davantage la vie des horticulteurs en optimisant le spectre lumineux. •
Image 4: Puisque la lumière rouge lointain est principalement reflétée par la surface des feuilles, la plante en reçoit (relativement) plus lorsque la densité de plantes avoisinantes est élevée. La plante produit donc de plus longues tiges pour éviter l’ombre et capter plus de lumière.
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Imaginez que vous êtes un horticulteur avec un petit terrain pour cultiver vos plants. Et imaginez que vous êtes un de ces penseurs originaux, exceptionnellement doué en pensée alternative. Par une journée bien ordinaire, vous mangez votre purée de pommes de terre accompagnée d’une tomate et vous avez soudain un éclair de génie… Et si vous pouviez cultiver des tomates et des pommes de terre à l’aide d’un seul plant?! Quelle idée géniale! Cultiver deux produits et doubler votre récolte sur votre petit lopin de terre! Si nous étions dans une
bande dessinée, une ampoule flotterait au-dessus de votre tête! Ça y est, vous vous faites pousser une barbe hirsute et commencez à déterrer les cadavres de tomates et de pommes de terre. Vous construisez une machine géante qui consomme une quantité foudroyante d’énergie et vous esclaffez d’un rire dément alors que vous créez votre propre légume Frankenstein. L’idée peut sembler complètement désaxée, mais c’est pourtant plus près de la réalité qu’on le pense. D’accord, oublions la scène de Frankenstein et les CANNAtalk|9
modifications génétiques. En fait, les tomates et les pommes de terre sont cousins. Ils appartiennent tous les deux à la famille des solanacées tout comme les poivrons, les piments forts, les aubergines, les tomatillos, les tamarillos, les pépinos, les piments rouges, le paprika et le poivre de Cayenne.
Greffe L’entreprise horticole néerlandaise Beekenkamp Plants a greffé la partie aérienne d’un plant de tomates-cerises sur la partie souterraine d’un plant de pommes de terre blanches au niveau de la tige. Et tadam! La TomTato est née! Elle produit apparemment 500 tomates sucrées et une bonne récolte de pommes de terre. Selon l’entreprise, les fruits de la TomTato ont un niveau de sucre plus élevé sur l’échelle de Brix que la plupart des tomates vendues en épicerie et avec leur taux d’acidité parfait, on obtient des tomates encore plus délicieuses. Les pommes de terre sont, semblerait-il, bonnes à faire bouillir, piler ou rôtir. Alors voilà! Rien de fou! En fait, c’est plutôt ingénieux! On peut se procurer ce plant produisant un fruit et un légume
en ligne aux R.-U. (www.thompson-morgan.com) et aux ÉtatsUnis (www.tmseeds.com). Chaque plant coûte environ 20 $ US. Vous pouvez aussi tenter la greffe par vous-même, voir l’image 5. Et le tour est joué!
Prêt-à-cultiver La TomTato se cultive comme un plant de tomates-cerises normal. Il faut donc le planter dans un bon terreau ou un support de croissance et le placer dans un endroit ensoleillé et à l’abri du vent. Les tomates du plant de TomTato pousseront très vite. Il faut tuteurer et palisser le plant pour soutenir les longues ramifications prolifiques remplies de petits fruits délicieux. Les racines de pommes de terre vont, dans la plupart des cas, produire de jeunes pousses à côté de la greffe. Laissez-les se développer sous le plant de tomates tuteuré, comme vous le feriez avec un plant de pommes de terre normal, mais ne faites pas de monticules, car vous allez recouvrir la greffe. Si vraiment vous êtes limité côté espace et vous n’avez qu’un balcon ou une terrasse, vous pouvez tout de même cultiver la TomTato, car elle vit très bien en pot. Le format de pot idéal est
1) Cultivez un plant de pommes de terre et un plant de tomates ensemble dans le sol (ou dans deux pots côte à côte). Il faut utiliser deux jeunes plants.
3) Unissez la tige et le porte-greffe ensemble. Si les deux plants sont maintenus en place à l’aide d’un fil métallique ou d’un ruban adhésif, vous pouvez retirer la partie aérienne du plant de pommes de terre et la partie souterraine du plant de tomates environ une semaine plus tard. 10|CANNAtalk
2) Faites une incision sur une pousse du plant de tomates et une autre sur le porte-greffe (plant de pommes de terre) à sens opposé. Les incisions doivent mesurer environ deux centimètres de longueur.
4) Et voilà, vous avez créé votre plant de TomTato
Image 5: Cultivez une TomTato plant.
de 30 à 50 litres avec un support de croissance ou un compost riche. Vous aurez aussi besoin de l’arroser régulièrement et de le placer dans un endroit ensoleillé et à l’abri du vent.
Plein soleil Pour obtenir les meilleurs résultats, assurez-vous que le plant pousse en plein soleil. Un soleil maximum produira la meilleure récolte et les plus délicieuses tomates. La TomTato doit être à l’abri des vents forts ou froids et du gel. Officiellement, on plante les pommes de terre le Vendredi saint, donc aussi bien faire la même chose avec vos légumes Frankenstein! Arrosez vos plants régulièrement et en profondeur pour favoriser le développement d’une bonne structure racinaire qui soutiendra le plant dans ses récoltes doubles. La TomTato se cultive merveilleusement bien en pleine terre, surtout dans un sol fertile offrant un bon drainage et enrichi d’une bonne dose de compost et de matières organiques. Le pH du sol doit se situer entre 5 et 6. Les tomates et les pommes de terre ont besoin de beaucoup d’engrais, assurez-vous donc de bien fertiliser le sol au moment de la transplantation et trois mois plus tard.
de vitamine C et un niveau important de B6, potassium manganèse, magnésium, phosphore et fer. Qui plus est, elles renferment une tonne de fibres et plus de potassium que la banane. •
R ECETTE
Récolte Les plants de TomTato peuvent parfois produire du feuillage de pommes de terre à la base de la plante. Celui-ci peut s’immiscer dans le feuillage des tomates. Il est possible d’éliminer ce feuillage en le pinçant au niveau du sol sans déranger la récolte de pommes de terre. Si toutefois vous laissez le feuillage pousser au travers des tomates, n’oubliez pas de retirer toutes les fleurs qu’il produira. Rajoutez du compost dans les contenants de temps à autre pour éviter que les pommes de terre près de la surface du sol ne deviennent vertes et non comestibles. Les tomates peuvent être récoltées dès qu’elles sont mûres entre les mois de juillet et d’octobre. Pour aider le mûrissement des tomates vertes, récoltez les tomates rouges régulièrement. Si vous cultivez la TomTato en pot, vous pouvez placer le contenant à l’abri du gel à l’automne pour prolonger la récolte de tomates. Lorsque la production de tomates a cessé, taillez les plants et récoltez les pommes de terre.,
Bombes de saveur Les tomates débordent d’antioxydants, c’est ce qui leur donne cette teinte rouge. En cuisant la tomate, on aide à libérer les antioxydants les rendant plus faciles à assimiler par notre corps. Les tomates sont remplies de vitamines C, B6 et A, de calcium et de potassium. Le fait de manger des tomates contribue à protéger la peau contre le soleil par l’intérieur. On pourrait même les qualifier de petites explosions de saveur santé! Les pommes de terre pour leur part sont aussi pleines de vitamines et de minéraux. Elles ont une teneur élevée
PATATAS BRAVAS
(POMMES DE TERRE SAUVAGES) Maintenant que vous avez vos tomates et pommes de terre, qu’allez-vous en faire? Vous avez déjà essayé le ketchup et les frites, pourquoi ne pas essayer quelque chose d’original? Les Espagnols font un plat délicieux qui s’appelle patatas bravas. Vous aurez besoin de votre récolte de TomTato, de l’ail, des piments forts (au goût), un oignon haché et une pincée de sel. Oh, et du vin blanc! Préchauffer le four à 180 °C. Déposer les pommes de terre sur une plaque à cuisson ou dans une cocotte avec 3 cuillères à soupe d’huile d’olive et du sel. Disposer les pommes de terre en une couche et rôtir jusqu’à ce qu’elles dorent, environ 50 minutes. Pendant ce temps, préparer la sauce. Chauffer 2 cuillères à soupe d’huile d’olive dans une casserole moyenne à feu moyen. Faire revenir les oignons hachés et les piments forts en mélangeant de temps à autre pendant 4-5 minutes. Ajouter l’ail et sauter pendant 2 minutes. Verser le vin blanc et chauffer à feu vif. Faire cuire la sauce à feu vif jusqu’à ce que le vin ait réduit de moitié, puis ajouter la pâte de tomates et mélanger. Ajouter les tomates broyées. Bien mélanger et baisser le feu pour mijoter doucement. Laisser la sauce cuire lentement pendant que les pommes de terre rôtissent. Si vous le désirez, vous pouvez utiliser un mélangeur régulier ou à main pour réduire la sauce en purée. Lorsque les pommes de terre sont bien dorées, mélangez-les avec la sauce tomate et remettez-les sur la plaque. Poursuivre la cuisson au four jusqu’à ce que la sauce tomate commence à caraméliser sur les pommes de terre.
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Question & Reponses gamme
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Comme toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet « contactez-nous » sur notre site Web au www.canna-hydroponics.ca pour y soumettre votre question.
Question
Je compte changer pour BIOCANNA sur recommandation d’amis. Je cultive dans des air pots remplis de fibre de coco et disposés sur une table de 4x8 que j’arrose à la main. Peut-on automatiser l’arrosage avec BIOCANNA? Tables à marée? Goutte à goutte? Y a-t-il un tutoriel sur l’utilisation de BIOCANNA? Quelle est la méthode la plus efficace de cultiver avec BIOCANNA? Je supporte très mal le gaspillage! Finalement, comment les serres commerciales utilisentelles BIOCANNA? Offrez-vous des échantillons?
R eponse
t
En fait, notre
Réponse
La gamme BIOCANNA est conçue pour notre support de croissance Bio Terra Plus (BTP) BIOCANNA. Notre support de coco (ou la fibre de coco de quiconque en réalité) n’offre pas la meilleure combinaison, car une grande part de la nutrition bio est fournie par le support de croissance et les effets biodynamiques qu’il offre. Les engrais liquides (Bio Vega et Bio Flores) sont conçus pour regarnir le support de croissance et ajuster son équilibre nutritif en fonction du stade végétatif ou génératif. En culture biologique, le sol et les plantes doivent être alimentés, la tâche du jardinier étant donc de créer toutes les conditions requises pour y parvenir. Certaines personnes réussissent leurs cultures en combinant des engrais biologiques et la fibre de coco, certes, mais comme ces engrais laissent des résidus derrière, c’est pratiquement impossible de réutiliser le support de coco sans refaire le tamponnage en y ajoutant des produits à base minérale, ce qui va donc à l’encontre de l’idée de la culture bio. Les carences en calcium et en magnésium peuvent survenir en tout temps, ce qui n’est pas le cas lorsque l’on utilise le support de croissance Bio Terra. Pour tirer le maximum de la dynamique et de la chimie de la fibre de coco, il faut utiliser des nutriments purement destinés à ce support. Nombreux sont ceux qui ne réalisent pas l’ampleur des gains possibles s’ils suivent ces simples conseils, et ce, tant au niveau quantitatif que qualitatif. Ainsi, on évite le tâtonnement et les constants ajustements. L’application de l’engrais BIOCANNA peut se faire à l’aide d’un système goutte à goutte si l’on prend des précautions de base. Il faut notamment utiliser une pompe assez puissante et installer des
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filtres sur les lignes pour éviter les blocages. Malheureusement, comme pour la plupart des engrais biologiques, le réservoir doit être renouvelé souvent (au moins toutes les 48 heures) et l’équipement doit rester propre pour éviter l’accumulation de bactéries. Nos engrais minéraux peuvent être mélangés à l’avance et se conservent beaucoup plus longtemps (entre 7 et 10 jours). En général, les systèmes de tables à marée ne sont pas recommandés en culture sauf pour une courte durée, car ils encouragent l’accumulation de sels sur le dessus du support de croissance et limitent l’échange d’air et de nutriments dans l’ensemble du support. La culture biologique ne fait pas exception à la règle. L’irrigation par le dessus à l’aide de goutteurs ou d’une autre méthode se présente toujours comme le meilleur choix pour les cultures annuelles à croissance rapide. On utilise généralement les tables à marée avec de petits cubes de laine de roche (3 po ou 4 po) pendant une courte durée pour démarrer des semis avant de les transplanter dans les pains qui seront ensuite irrigués par le haut à l’aide de goutteurs ou d’une autre méthode. En jardinage biologique commercial, on utilise habituellement des lits surélevés (ce qui permet un meilleur contrôle de la température racinaire et une meilleure évacuation de l’eau), au lieu de cultiver en pots, car certaines associations responsables de la certification ne permettent pas l’utilisation de pots de plastique ou synthétiques. Les lits sont beaucoup moins dispendieux à installer et demandent moins d’entretien que les plantes en pots ou en poches entre chaque culture. Il n’existe aucun tutoriel portant spécialement sur l’utilisation de la gamme Bio, mais les techniques de culture ne sont pas très différentes des autres. Visionnez notre série de capsules vidéo Need To Know pour découvrir une foule d’astuces utiles (voir cannagardening.ca). Le tableau de fertilisation Bio (disponible sur biocanna.ca) est une excellente référence. Sachez que le système Bio ne requiert aucun calcul du pH ou de la conductivité électrique (PPM), ce qui en fait un des systèmes les plus simples et complets sur le marché. Moins de bouteilles et moins d’ajustements à faire qu’avec les produits concurrents. Nous offrons aussi le seul engrais biologique végétarien, il ne contient donc pas de sang, d’os, de poisson ou de produits dérivés des animaux.
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Question Voues
procuré
J’ai suivi votre schéma de culture Substra à la lettre du début à la fin avec un système de tables à marée. de deux la dernières Lors fibre semaines, de coj’ai co administré d’une CANNAZYM et CANNABOOST seulement. Cette période compte-t-elle comme la période de rinçage? Dois-je plutôt rincer ensuite avec de l’eau du robinet? Si oui, pendant combien de temps?
Question
J’utilise CANNA Coco A&B et j’ai ajouté CANNA PK 13/14
lerq réservoir de fertilisation une semaine avant d’en autredans ma ue et celle-ci était infestée faire l’utilisation. Puis-je laisser les nutriments dans le
Réponse
Vous devriez rincer avec de l’eau du robinet, du CANNAZYM et du CANNABOOST. Corrigez le pH (6.0-6.2) et le tour est joué. Si la conductivité électrique (>2.0) est trop élevée dans le réservoir, changez la solution. Vous pouvez commencer le rinçage de 1 à 2 semaines avant la récolte.
réservoir pendant une semaine ou devrais-je jeter ma solution?
Réponse
PK 13/14 est un nutriment minéral, il peut donc se conserver longtemps. Toutefois, si vous ajoutez un additif organique, comme RHIZOTONIC, CANNAZYM ou CANNABOOST, ils commenceront à fermenter et perdront leur effet. En général, on peut garder ces produits pendant cinq jours dans le réservoir. La durée de vie est plus courte si la température de l’eau dans le réservoir dépasse 20 °C.
Question
Pouvez-vous me confirmer que votre fibre de coco a été stérilisée et qu’elle ne contient aucune trace de fongicoles? Je me suis procuré de la fibre de coco d’une autre marque et celle-ci était infestée de larves de fongicoles… Je suis au bout du rouleau et j’aimerais bien régler le problème sans devoir recourir aux produits chimiques. J’ai déjà essayé les pièges jaunes et le Gnat Off, auriez-vous une autre solution à me suggérer?
Questions
Réponse
En fait, notre support de coco n’est pas stérilisé à la vapeur, comme la plupart des autres supports. Or, inutile de s’inquiéter avec la fibre de coco, car le produit ne provient pas du sol et, comme la tourbe, les caractéristiques chimiques ne sont pas propices aux problèmes. Si le produit se décompose et qu’il est mal manipulé, il risque d’attirer les insectes et les maladies. Le contrôle de l’humidité est crucial, surtout pour éviter l’apparition de toutes formes de fongicoles. Le support CANNA COCO fait l’objet d’un contrôle serré à partir de la coque jusqu’à l’emballage et en surveillant l’âge du produit, nous parvenons à obtenir un mélange propre. Nous garantissons d’offrir un produit sans mauvaises herbes ni insecte à tout coup, du moins, jusqu’au moment de l’emballage et de la livraison en magasin. Malheureusement, la contamination subséquente provoquée par divers éléments, surtout
les fongicoles, est fort probable. Les fongicoles sont partout où les plantes poussent dans le sol. Ils peuvent facilement s’infiltrer dans vos sacs ou vos contenants. Les larves de fongicoles habitent normalement dans les supports avec de la matière organique à consommer. Cellesci incluent les champignons, les algues, les racines, les feuilles et les matières en décomposition. Puisqu’ils préfèrent les supports humides, on peut les contrôler lorsque le support s’assèche, comme c’est le cas avec la fibre de coco entre les étapes de production et d’emballage. Un niveau d’humidité élevé garantit presque l’apparition de problèmes de fongicoles, surtout lorsqu’ils sont actifs à l’extérieur. Ces indésirables se cachent souvent dans les 25 à 50 mm (1-2 pouces) du dessus du support. Les femelles cherchent de telles conditions pour pondre leurs œufs. Les adultes ne se nourrissent pas du support, mais peuvent absorber de l’eau. En revanche, les larves (ou asticots) mangent tout ce qu’elles peuvent trouver. Au fur et à mesure que la population se multiplie, plus elles mangent des parties importantes comme les racines ce qui endommage la plante. Étant donné la densité de la population dans l’environnement (pression exercée par les ravageurs), on ne peut que contrôler le problème et non l’éradiquer complètement. La clé se trouve dans l’eau du support. Si vous laissez les 25 à 50 mm (1-2 pouces) du dessus s’assécher complètement, vous parviendrez à contrôler les problèmes de fongicoles. Il est intéressant de noter que le contenant aura probablement séché de moitié à ce moment-là, ce qui est en fait le moment idéal pour arroser les supports de tourbe et de coco. On peut aussi contrôler les fongicoles en appliquant régulièrement du Bti (Bacillus thuringiensis sousespèces israelensis)sur le dessus du support (25 à 50 mm). Ce produit est généralement vendu sous la marque Gnatrol. Il existe aussi des prédateurs naturels et des nématodes comme Steinernema feltiae. Mais vérifiez d’abord le niveau d’humidité avant d’essayer autre chose!
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( PAR TIE 6 )
&
Don et Nicky ont quitté le Canada pour retourner dans leur pays d’origine, le Royaume-Uni. Leur quête pour une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : cultiver. Don nous raconte son histoire et nous dévoile tous les secrets de la belle vie en Catalogne française dans le présent numéro et ceux à venir.
SOLUTIONS D’ÉCLAIRAGE POUR SON
JARDIN DE FINES HERBES D’INTÉRIEUR J’ai une confession à partager. Je suis complètement accroc aux fines herbes, particulièrement Coriandrum sativum un délice descendu directement du paradis. Vous la connaissez certainement sous le nom de coriandre, persil arable ou persil chinois. Quoi qu’il en soit, j’ai besoin de ma dose quotidienne de cette herbe à saveur délicieusement mordante et citronnée! Elle ajoute une fragrance si spéciale à tous mes plats de caris indiens et à une variété de plats mexicains et chinois. Lorsque j’en ai sous la main, je l’utilise généreusement. Un seul problème, ici dans le sud de la France, c’est un produit qui se fait plutôt rare. Impossible d’en trouver dans les grands supermarchés sauf dans les épiceries asiatiques et indiennes spécialisées qui, conscientes de la rareté du produit, semblent gonfler les prix par pur opportunisme. La solution? Cultiver la coriandre en grande quantité pour ma consommation personnelle. Or, comme vous le diront la plupart des jardiniers honnêtes, la coriandre est une petite bête difficile à apprivoiser, surtout si vous visez un approvisionnement constant à longueur d’année. Lorsque l’on cultive la coriandre pour ses feuilles et ses racines (et non pour ses graines), on ne veut absolument pas la voir fleurir. Dès l’apparition de fleurs ou de feuilles frisées, c’est 14|CANNAtalk
essentiellement peine perdue. La plante est passée en mode génératif et il faut alors recommencer depuis le début. Pour nous, habitants de pays nordiques, la coriandre est synonyme de journées chaudes passées à tremper paresseusement des concombres dans un guacamole ou une salsa. Or, il est intéressant de noter qu’elle se cultive dans un environnement frais. Si la température dépasse
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23 °C pendant plus de deux ou trois jours consécutifs, la plupart des variétés de coriandre commencent à fleurir. Toutefois, la plante est aussi originaire du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique où le soleil plombe amplement. Donc, voici la question à 64 000 $ : comment parvenir à cultiver de la coriandre à l’intérieur à l’aide d’un système d’éclairage sans que la chaleur excessive ne puisse gâcher la qualité et le rendement de la plante? Je ne suis certainement pas le premier aspirant jardinier d’intérieur à faire face à ce dilemme.
La première à mettre à l’essai est une lampe aux halogénures de 1000 W. Vous savez probablement déjà qu’il s’agit d’une lampe dont le spectre lumineux est riche en lumière bleue, ce qui en fait le candidat parfait pour la croissance végétative. Toutefois, étant donné toute la chaleur émise par ces watts, je vais placer la lampe dans un réflecteur refroidi à l’air et tenter de couvrir une surface de culture de deux mètres carrés. Ceci devrait suffire amplement pour répondre aux besoins de ma famille. La lampe se trouvera à environ un mètre au-dessus de mes plantes. J’ai l’intention d’installer un système d’échange d’air aspirant l’air frais à partir d’une pièce adjacente pour refroidir la lampe et évacuant l’air chaud hors de la pièce, directement dans ma cour arrière. Avec un peu de chance, je pourrai simuler un climat printanier frais et ensoleillé de façon perpétuelle. Je sais que le refroidissement à l’air d’une lampe aux halogénures réduit la puissance de 6 à 10 pour cent, mais cette perte ne m’inquiète pas outre mesure.
2 utilisent une fraction de la puissance des lampes aux halogénures, mais qui couvrent une surface de 0,3 mètre carré. Essentiellement, la T5 couvre la même surface au sol que la lampe elle-même. Ceci pourrait bien suffire pour une culture basse et feuillue, mais j’ai bien peur que les T5 émettent trop de chaleur puisqu’elles doivent être placées beaucoup plus près des plantes, à environ 30 cm de distance. Seul le temps pourra nous le dire. Le troisième essai se déroulera avec une lampe de plasma à semi-conducteurs. Mon épouse Nicky ne s’est pas encore remise du choc de prix, mais il s’agit de la technologie de pointe. Avec seulement 300 watts, je peux couvrir 1,5 mètre carré et suspendre la lampe à 40 cm au-dessus de mes plantes. Question efficacité énergétique, aucun autre type d’éclairage ne s’en approche. Cette lampe émet également plus d’UVA et d’UVB pour promouvoir la production d’huiles essentielles. Je veux goûter et sentir amplement ma délicieuse coriandre! Pour ce qui est des systèmes de culture, je crois bien rester dans la simplicité pour le moment et utiliser des pots remplis d’un mélange 50/50 de coco/perlite. La coriandre adore les mélanges légers qui offrent un bon drainage. Je ne compte pas semer mes graines dans des plateaux, car les semis sont facilement affectés par la transplantation. Il faut donc semer les graines de coriandre directement dans leur pot de culture. Le fait de réussir ma culture à l’intérieur constituera certainement un précédent encourageant! Après tout, un climat ensoleillé, mais frais n’est pas le plus simple à reproduire sans climatisation, mais j’espère sincèrement que l’emplacement souterrain de mon jardin jouera en ma faveur. Mon amour de la coriandre est tel que je ferai tout ce qu’il faut pour m’assurer un approvisionnement régulier! •
Le second essai de culture se fera à l’aide de tubes fluorescents multiples T5 haute puissance. Il s’agit de deux lampes de 55 watts 6500 K (lumière du jour) qui CANNAtalk|15
LE SAVIEZ-VOUS..?
PLANTES PROTOCARNIVORES • Les petites boules blanches apparaissant sur la photo ne sont pas les pistils d’une fleur, mais bien les fleurs mêmes de Paepalanthus Bromelioides, une fabuleuse plante de la région de Cerrado au Brésil. L’une des plus riches régions de la savane tropicale, le Cerrado se distingue par sa grande diversité faunique et végétale. Son écosystème abrite la plus grande biodiversité dans le monde entier, avec près de 10 000 espèces de plantes, 10 espèces d’oiseaux endémiques et 14 espèces de mammifères endémiques (des espèces uniques à cet habitat!). • Le genre Paepalanthus regroupe environ 485 espèces de la famille des
Ériocaulacées. Doté d’une structure similaire, ce groupe de plantes s’apparente à la famille des Bromélias, plantes qui semblent être carnivores (ses feuilles sont disposées en rosette basilaire autour d’un réservoir central). • Les scientifiques vacillent entre le qualificatif de plante carnivore ou protocarnivore pour décrire P. Bromelioides. Les plantes protocarnivores sont capables de piéger et de tuer des insectes ou d’autres animaux, mais incapables de les digérer ou d’assimiler les nutriments (une des propriétés qui caractérisent les plantes carnivores au sens strict).
Facto Photo gracieuseté de Wave Faber
• Des études en laboratoire et sur le terrain au Brésil suggèrent que deux tiers de l’azote utilisé par P. Bromelioides proviennent des termitières; or, on a constaté un apport clair de la part des prédateurs et des insectes piégés dans la rosette de la plante. C’est pourquoi certains scientifiques en sont venus à la conclusion que même si l’azote est principalement assimilé par ses racines, P. Bromelioides possède toutes les propriétés qui caractérisent les plantes carnivores dans le contexte du mutualisme digestif. • P. Bromelioides appartient à la même famille que Brocchinia reducta, une plante dont les propriétés carnivores ont aussi été mises en doute étant
donné son incapacité à produire des enzymes digestives. Toutefois, en 2005, on a démontré que la plante produisait au moins des phosphatases ce qui faisait donc d’elle une plante carnivore au sens strict. Qui plus est, les feuilles de B. reducta sont recouvertes d’écailles cireuses qui gênent la prise des insectes lorsqu’ils s’y posent. Les pauvres créatures glissent et sont entraînées vers le fond de l’urne remplie d’eau pour finalement s’y noyer. Réfléchissant les ultraviolets, les écailles glissantes agissent aussi comme appât efficace puisque plusieurs insectes sont attirés par les ultraviolets. L’eau contenue dans l’urne diffuse également une odeur sucrée qui attire les fourmis et autres insectes.
FEUX SUR ...
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LA NOURRITURE INUSITEE
S’IL TE PLAÎT MAMAN, J’EN VEUX ENCORE! Les voyageurs s’appuient souvent sur l’expression « À Rome, fais comme les Romains! ». Alors, si vous êtes de ceux qui insistent pour suivre cette règle au pied de la lettre, voici dix plats qui pourraient vous convaincre d’éviter certains pays. Ou peut-être êtes-vous tenté par une bonne tête de poisson pourri gelée? Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu
1.Escamoles, Mexique
2 2.Chauves-souris frites, Indonésie Pour vous, cher Dracula de ce monde! Dans un marché couvert de Jogjakarta, des chauves-souris fumées sont vendues comme savoureuses bouffes de rue. Les enfants attrapent les rongeurs volants durant le jour alors que les créatures sont endormies, tête en bas. Les petites bêtes sont ensuite frites vivantes. Elles sont d’environ trois pouces de longueur, un peu comme des souris squelettiques brunes avec des dents. Apparemment, elles goûtent un peu comme le Jerky de bœuf. On dit que c’est délicieux. 18|CANNAtalk
Les Mexicains parlent de caviar d’insectes pour désigner cette collation inusitée. Pour nous, ce n’est qu’une fantaisie marketing pour parler de larves de fourmis cueillies sur les racines de l’agave bleu, aussi connu comme le plant de tequila. On dit que leur texture se rapproche de celle du fromage cottage et qu’elles ont un goût et de beurre. Les larves ne vous rendront pas ivre, mais vous aurez peut-être l’estomac à l’envers…
3.Stinkhead, Alaska Ce met traditionnel chez les Eskimos Yupiks est fait de têtes de poissons blancs fermentées. Les têtes et les entrailles des poissons sont entreposées dans un baril de bois recouvert d’une toile de jute et déposé dans le sol pendant un mois ou même plus. Le barils est ensuite déterré et le contenu est mangé cru ou gelé. Cette tradition a vu le jour en raison de la pauvreté. À court de nourriture, les Yupiks ont commencé à déterrer leurs propres résidus de poissons qu’ils avaient enterrés. Ce faisant, ils ont constaté que le goût n’était pas si mauvais après tout. Le seul hic, les Stinkheads donnent mauvaise haleine!
Photo gracieuseté de Cristiano Oliveira
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9 Photo gracieuseté de Ian Barbour’
Photo gracieuseté de Chris 73 Wikimedia Commons
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4.Hákarl, Islande À Rome, fais comme les Romains. En Islande, cette règle implique de manger du Hákarl, c’est-à-dire du requin faisandé. Le requin est enterré dans le sol pour fermenter dans ses propres fluides, se putréfiant des mois durant. Cette viande salée est ensuite tranchée en lanières et accrochée pour sécher. Oh oui!
9.Café Black Ivory, Thaïlande
5.Des araignées sautées, Cambodge
L’an dernier, le café Black Ivory est devenu le mélange le plus dispendieux, se vendant à 13 669 $ le kilogramme. Pour cette somme, on peut s’attendre à déguster un café doux avec une légère pointe de terre de fumier d’éléphant, car le Black Ivory est fait de grains de café qui ont été mangés et digérés par des éléphants puis cueillis à même leurs excréments. La digestion des grains de café dans les intestins de l’éléphant ajoute du goût au café, lui donnant une saveur sucrée de noix. Aimeriez-vous une deuxième tasse?
La majorité des gens s’enfuiraient en courant sans regarder derrière s’ils tombaient face à face avec ces terrifiantes créatures poilues… mais pas les braves habitants (affamés) du Cambodge. Le peuple a commencé à manger des tarentules sous le règne des Khmers rouges. Durant cette période, la torture, les meurtres et la famine ont donné la mort à 21 % de la population du pays. Dans de telles circonstances, les Cambodgiens considéraient tout ce qui bouge comme de la nourriture. Les araignées sautées ont un goût bien particulier. Ces petites bêtes sont des tarentules que l’on sert avec une trempette à la lime et au poivre noir.
6.Ikizukuri, Japon La préparation du poisson vivant pour le servir en sashimi est une pratique controversée, c’est ce qu’on appelle ikizukuri. Le poisson utilisé pour cette sorte de sashimi est servi vivant. Ses filets de viande sont tranchés et préparés puis remis sur le corps du poisson au cœur battant de façon plutôt macabre. Donc alors que vous mangez la chair du poisson, il vous regarde et meurt à petit feu. Oui, c’est très frais. Un peu dérangeant, mais très frais.
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7.Sannakji, Corée
8.La larve de cossus, Australie Lorsque les Aborigènes d’Australie n’arrivaient pas à attraper un kangourou avec leur boomerang, ils partaient à la recherche de toutes sortes de larves. La plus grande récompense était de trouver des larves de cossus, c’est le nom que les Australiens donnent aux grosses larves blanches de papillons de nuit. Elles éclatent sous la dent, un peu comme les œufs de poissons laissant suinter une matière visqueuse dans votre bouche. Miam!
Photo gracieuseté de cearensizando.com
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Photo courtesy of LWY
Sannakji est une pieuvre fraîchement pêchée. Les cellules nerveuses dans les tentacules reprennent vie lorsque l’on y verse une sauce soya riche en sodium. Le résultat est un peu perturbant : des tentacules de pieuvre qui gigotent dans votre assiette. Et prenez garde en avalant, car les ventouses pourraient bien rester collées à votre gorge, vous risquez de vous étouffer. Manger ces petits morceaux de pieuvre qui se tortillent peut s’avérer une tâche difficile, pourtant les Coréens le font avec grande aise. Le visage rouge, ils enfilent des les verres de soju, un spiritueux coréen. Quel délice!
10.Tong zi dan, Chine Celui-ci est probablement l’un des plus difficiles à comprendre parmi tous les plats étranges que notre merveilleuse planète a à nous offrir, le met fin chinois appelé tong zi dan ou œufs bouillis dans l’urine de garçon. Chaque printemps dans la ville de Dongyang, des œufs sont bouillis dans l’urine de jeunes écoliers. En fait, on installe des seaux spéciaux dans les écoles primaires et on demande aux garçons malades de s’abstenir afin de maintenir le processus de préparation d’œufs bouillis dans l’urine aussi hygiénique et sain que possible. •
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Pestes & MALADIES Les pucerons représentent un vaste groupe d’insectes hétérogènes vivant sur les végétaux sous forme de parasites. Les pucerons appartiennent à la famille des aphidiens, un groupe qui se décline en plusieurs genres et espèces. Par Ignacio Garcia, CANNA Research
Image 6: Les pucerons sont de petits insectes herbivores appartenant à la grande famille des aphidiens. Ils comptent parmi les insectes indésirables les plus destructeurs pour les plantes cultivées dans les régions tempérées.
Les pucerons sont de petits insectes globulaires dont la couleur varie entre le jaune et le vert, bien que certains aient une teinte rosée. Ils sont dotés d’un stylet spécial pour sucer la sève à partir du phloème de la plante hôte et de siphons à l’arrière de l’abdomen servant à sécréter une substance sucrée appelée miellat. On les retrouve généralement sur les parties aériennes de la plante infectée (les feuilles, les tiges et les bourgeons), malgré qu’il existe certains pucerons adaptés au sol et qui se nourrissent des racines. Certaines espèces de pucerons se nourrissant de la sève puisée dans les racines appartiennent au genre Pemphigus. La plupart s’attaquent à une culture en particulier, voilà pourquoi on les baptise en fonction de la plante victime, par exemple, le puceron de la betterave à sucre (Pemphigus populivenae) et le puceron des racines de la laitue (Pemphigus bursarius). Parmi les autres espèces de pucerons qui s’attaquent aux racines, notons le puceron de la racine du riz (Rhopalosiphum rufiabdominalis) et le puceron des tiges de rosier (Maculolachnus submacula).
Cycle vital des pucerons des racines Les pucerons utilisent deux modes de reproduction, sexuée et asexuée (ou parthénogénétique, c’est-à20|CANNAtalk
dire que les femelles peuvent se reproduire sans être fertilisées). En reproduction sexuée, les œufs formés peuvent survivre tout l’hiver. Une fois établis sur la plante hôte, les pucerons femelles génèrent de nouvelles femelles vivipares par parthénogenèse (sans pondre un œuf). Lorsque la population se densifie, on crée des individus ailés afin qu’ils puissent s’envoler et coloniser d’autres plantes ou la partie aérienne de la plante déjà infestée.
Symptômes Les symptômes d’une infestation de pucerons des racines se manifestent autant sur la partie aérienne que sur la partie souterraine de la plante. Les symptômes sont provoqués directement par les pucerons qui se nourrissent de la plante en suçant sa sève, la rendant ainsi plus faible. Certains symptômes sont provoqués indirectement par l’infestation, notamment l’inoculation des substances toxiques par les pucerons qui se nourrissent et la transmission de virus. La chlorose généralisée de la partie aérienne est le principal symptôme à se manifester, un peu comme une carence en
Photo gracieuseté de David K.B. Cheung
Image 7: Les racines d’une culture attaquée par les pucerons des racines sont souvent enrobées d’une auréole poudreuse.
Image 8: Le principal symptôme annonçant une attaque de pucerons des racines se traduit par l’apparition de chloroses sur la partie aérienne, un peu comme une carence en azote.
azote. Les feuilles pâlissent et se matifient, certaines vont même jusqu’à s’assécher. La plante semble aussi affaiblie. Les racines d’une culture infestée sont souvent entourées d’une auréole poudreuse comme les infections fongiques. La meilleure façon de détecter une attaque de pucerons des racines consiste à les localiser sur les racines, car nombreux sont les symptômes aériens ou radicaux qui s’apparentent à d’autres maladies comme les carences nutritives ou les attaques fongiques dans le sol. Certains pucerons vivent près de la surface et sont facilement visibles après l’arrosage, moment où ils émergent souvent. Les pièges jaunes peuvent aussi être utilisés pour surveiller la présence de pucerons ailés dans la culture. Le miellat excrété par les pucerons sert aussi de nourriture pour les fourmis, donc la présence de fourmis dans la zone racinaire d’une plante cultivée peut indiquer la présence de pucerons racinaires.
Traitements Il est essentiel de commencer la culture dans un environnement racinaire sans parasite ni œuf. Pour la culture en pots, il faut utiliser des substrats certifiés qui ne
contiennent aucun insecte ou mauvaise herbe. En terre, il est essentiel d’assurer la rotation des cultures, car les pucerons s’attaquent généralement à une espèce en particulier. L’utilisation de méthodes de désinfection du sol (pesticides chimiques ou solarisation) est nécessaire pour les cultures ayant déjà souffert d’une infestation de pucerons. Bien qu’une petite population de pucerons ne cause aucun problème sérieux, il vaut mieux avoir une culture intouchée par ces parasites étant donné leur capacité à transmettre de nombreux virus à la plante hôte. Une plante qui a été infectée par un virus demeure infectée jusqu’à la fin du cycle de culture et, malheureusement, des baisses de rendement sont à prévoir. Parmi les méthodes de contrôle biologique, notons l’utilisation de champignons pathogènes qui agissent en parasitant les insectes, les empêchant de survivre. Les espèces les plus utilisées sont Verticillium lecanii et Beauveria bassiana. Certains régulateurs de croissance des insectes et guêpes parasites ont aussi été utilisés avec succès.• CANNAtalk|21
CANNARESEARCH
EN PRODUCTION
DE PLANTES AVEZ-VOUS DÉJÀ SONGÉ À UTILISER DES DIODES ÉLECTROLUMINESCENTES (DEL OU LED EN ANGLAIS) DANS VOTRE SALLE DE CULTURE? SI OUI, VOUS N’ÊTES CERTAINEMENT PAS LE SEUL! LES DEL ONT FAIT BEAUCOUP DE CHEMIN DEPUIS LEUR ARRIVÉE SUR LE MARCHÉ COMME TÉMOINS LUMINEUX INSTALLÉS DANS LES PANNEAUX D’ÉQUIPEMENTS ÉLECTRONIQUES. COMME ELLES SONT DE MOINS EN MOINS CHÈRES À PRODUIRE, ON LES UTILISE MAINTENANT DANS TOUTE SORTE DE CONTEXTE. IL EXISTE DONC DES DEL DE JARDIN, DES DEL D’ÉCLAIRAGE DOMESTIQUE ET DEPUIS PEU, DES DEL DE CULTURE. Par CANNA Research
Pour certains horticulteurs, la question n’est pas de savoir si les DEL deviendront la source de lumière artificielle la plus populaire en culture, mais bien quand elles le deviendront. Les horticulteurs s’interrogent principalement quant à l’efficacité des DEL comme lampe de culture et à la latitude qu’elles offrent par rapport aux lampes de culture traditionnelles. Pour bien répondre à ces questions, il faut absolument comprendre l’usage pratique des lampes de cultures à DEL. Notre article fait la lumière sur les aspects pratiques liés à l’utilisation des DEL en plus d’en exposer le pour et le contre. Mais d’abord, commençons par expliquer les principes de l’éclairage à DEL afin de comprendre comment en faire l’utilisation.
Que sont les DEL? Toutes les DEL sont des semi-conducteurs qui produisent de la lumière à l’aide d’un processus nommé 22|CANNAtalk
électroluminescence. Les DEL se composent de deux matières, le type N et le type P. Des électrons libres chargés négativement forment le type N, alors que le type P est formé de trous chargés positivement. Lorsque la couche type N est connectée à l’extrémité négative (-) d’un circuit électrique et que la couche type P est connectée à l’extrémité positive (+), les électrons libres peuvent se déplacer dans un flux électrique. Les électrons libres sont attirés vers les trous positifs dans la matière de type P. Toutefois, le trou possède moins d’énergie que l’électron. Afin de s’insérer dans le trou, l’électron doit libérer une partie de son énergie. Dans le cas des DEL, cette énergie est émise sous forme de photon qui se traduit par de la lumière. L’intensité de la lumière émise par une DEL dépend de l’énergie libérée par les électrons qui sautent dans les trous positifs (image 9). La couleur émise par les photons de lumière dépend du matériau semi-conducteur dans la DEL. Les DEL peuvent
être fabriquées de façon à ce que les couleurs du photon correspondent aux pics d’absorption lumineuse des pigments importants de la plante, notamment les formes de phytochromes absorbant le rouge et le rouge lointain, ou les pics de rouge et de bleu du spectre d’activité photosynthétique d’une feuille. En quelques mots, ceci signifie que l’éclairage à DEL permet d’économiser de l’énergie en produisant uniquement les couleurs essentielles à la croissance et au développement de la plante. Voilà qui conclut la partie technique…pour l’instant! Alors, quel est le lien entre ces notions et vos chères plantes? Comment choisir la bonne lampe de culture à DEL?
Les DEL en culture et quelques unités pratiques Comme nous l’avons appris dans le premier article de recherche, les plantes ont besoin de lumière pour la photosynthèse et le développement. La lumière utilisée dans le processus de photosynthèse est décrite comme RPA (radiation photosynthétique active) ou éclairement photonique photosynthétique (PPFD). Il s’agit de la quantité de lumière, entre 400 et 700 nm, utilisée pour la photosynthèse. À des fins de culture normale, un minimum de 50 à 200 µmol/m2/s est requis, mais cette valeur dépend du type de plantes et de leurs exigences lumineuses. Règle générale, plus il y a de lumière, plus la croissance des plantes sera bonne. Or, il existe un point au-delà duquel la plante ne parvient plus à utiliser de lumière additionnelle, cette frontière se trouve autour de 500 µmol/m2/s. Au moment de choisir une source de lumière à DEL, il faut garder en tête que les pics d’absorption de lumière des plantes diffèrent de la lumière captée à l’œil humain. La lumière photosynthétique a un pic d’absorption dans le spectre de lumière bleue et rouge alors que celle des humains se trouve dans le spectre jaune/vert (voir image 10).
Ceci signifie que la lumière photosynthétique diffère certainement du lux ou lumen, unité de mesure servant à quantifier la luminosité à l’œil humain. Pour évaluer une lampe de culture à DEL, il faut connaître ses spécifications quant à la production de lumière photosynthétique en RPA ou PPFD. Malheureusement, ces spécifications de lumière ne sont pas disponibles pour toutes les lampes de culture à DEL. Les RPA et les lux représentent deux mesures physiques différentes, il n’existe aucune corrélation claire et simple entre les deux. Des facteurs de conversion de base ont été formulés selon les sources de lumière et en fonction du spectre lumineux, par conséquent, on applique un facteur de conversion différent pour selon la source lumineuse (tableau 1). Et qu’en est-il des facteurs de conversion pour DEL? Essentiellement, les DEL diffèrent des autres sources lumineuses car elles peuvent adopter plusieurs compositions spectrales, il est donc impossible d’obtenir un facteur de conversion unique.
Évaluer une lampe de culture à DEL Malgré tout, il est possible de déterminer la qualité d’une lampe de culture à DEL sans avoir des connaissances techniques approfondies. Tous les systèmes d’éclairage à DEL vendus comme « lampe de culture » sur le marché sont fabriqués à partir de différentes combinaisons de DEL. Ils peuvent contenir jusqu’à dix sortes de DEL différentes. D’un point de vue de l’éclairage en horticulture, chaque DEL individuelle devrait consommer au moins un Watt de puissance pour être efficace, en deçà de ce niveau, la lumière émise ne possède pas suffisamment de puissance de pénétration pour bien illuminer la plante en entier. Or, plusieurs autres facteurs entrent aussi en ligne de compte. Au moment
Image 9: Cette image simplifiée d’une DEL démontre comment le surplus d’énergie est libéré sous forme de photons lorsque les électrons traversent la jonction p-n pour remplir les trous de la couche de type P.
CANNAtalk|23
CANNARESEARCH SOURCE DE LUMIÈRE Incandescence Sodium à haute pression Mercure Halogénures Fluorescent
Journée dégagée (soleil et ciel) Lumière du nord
TYPE 3,000K Claire Phosphorée Blanc froid Lumière du jour GRO GRO/WS CWX 6,000K 12,000K
400 – 700 nm1 0.019 0.012 0.011 0.013 0.014 0.013 0.014 0.029 0.019 0.016 0.018 0.020
400 – 800 nm2 0.036 0.013 0.012 0.014 0.015 0.013 0.015 0.030 0.022 0.018 0.024 0.024
1 Spectre lumineux pour la photosynthèse 2 Photosynthèse et lumière rouge lointain additionnelle (700 – 800 nm) pour le développement des plantes Tableau 1: Facteurs de conversion pour les diverses sources de lumière – de lux (lumen/m2) à ARP (µmol/m2/s)
d’évaluer une lampe à DEL, il faut considérer les DEL de 1W à haute intensité ou à brillance élevée mesurant 10 mm et appartenant à la génération actuelle. Avec la plupart des lampes conventionnelles, plus elles consomment d’électricité, plus la quantité de lumens émis et de lumens par watt est élevée. Toutefois, ceci ne s’applique pas aux lampes à DEL. Avec une puissance d’entrée plus élevée, chaque DEL individuelle sera certainement plus brillante, mais moins efficace (elle émettra moins de lumens par watt). De plus, en horticulture, on ne note aucune vraie différence de puissance de pénétration entre une DEL de 1W et une DEL de 3W. Cette caractéristique marque une distinction fondamentale entre les systèmes de lampes de culture traditionnelles et les systèmes à base de DEL.
Un circuit renfermant 90 x DEL de 1W sera plus puissant et efficace qu’un circuit de 30 x DEL de 3W : on ne peut simplement pas comparer la puissance totale de la même façon qu’on le fait pour les systèmes d’éclairage à décharge. Il y a également un autre facteur à prendre en considération : il n’est pas rare qu’une DEL de 3W, par exemple, soit limitée entre 2,2W et 2,8W. Il est important d’étudier l’efficacité lumineuse optimale, la perte de chaleur et la durée de vie de chaque diode. Sachez que les lampes à DEL ont aussi besoin d’électricité pour faire fonctionner les pilotes de DEL ainsi que les ventilateurs pour le refroidissement et la perte de chaleur. Par exemple, une unité à DEL de 135W génère en réalité 110 watts d’énergie lumineuse. Il existe plusieurs configurations pour les systèmes de
Image 10: Le spectre lumineux et la distribution des couleurs et les pics d’absorption les plus communs pour les plantes et les humains.
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lampes de culture à DEL, notamment les lampes de culture UFO, les panneaux de lampes de culture et les lampes simples à faisceau étroit. Il faut chercher un système offrant un minimum de 90 watts de puissance, en tenant compte évidemment des exigences précises à chaque situation. La lumière des DEL est déterminée par la loi de l’inverse des carrés, ce qui complique les calculs : lorsque la distance entre la source lumineuse et la plante double, la quantité de lumière reçue ne chute pas de moitié, mais bien de 2 fois au carré, c’est-à-dire selon un facteur de 4 (image 11) .
Le potentiel des lampes de culture à DEL
Le plus grand avantage des lampes à DEL est leur efficacité énergétique puisqu’elles produisent moins de photons de lumière et de chaleur inutiles! La chaleur produite par les lampes à incandescence ou à décharge, bien qu’elle puisse être bénéfique aux plantes, n’a rien d’économique. Le tableau 2 démontre que les DEL nécessitent seulement 25 % de la puissance d’une lampe à incandescence pour produire la même quantité de lumière (en lumens). Cette caractéristique représente un avantage économique substantiel pour les DEL par rapport aux ampoules traditionnelles. Lorsque l’on compare les DEL à la source la plus utilisée en éclairage horticole, les lampes à sodium à haute pression (HPS), on s’entend généralement pour dire que les plus récentes DEL offrent un rendement plus éco-énergétique. Les lampes à sodium à haute pression (HPS) produisent 1,8 µmol de lumière par joule d’apport d’énergie, alors que les nouvelles DEL produisent 2,3 µmol de lumière par joule consommée. De plus, les DEL produisent moins de chaleur résiduelle, donc les lampes peuvent être placées plus près de la surface de culture sans risquer les surchauffes ou les stress thermiques chez les plantes. À l’inverse, les lampes à décharge à haute intensité (HID) requièrent une séparation considérable entre les lampes et les plantes pour assurer une distribution
LUMENS ÉMIS 400 - 500 650 - 900 1,100 - 1,750 1,800+ 2,800
WATTS REQUIS POUR UNE LAMPE À INCANDESCENCE 40 60 75 – 100 100 150
Encore quelques obstacles… Tous ces avantages font des DEL un choix alternatif intéressant par rapport aux systèmes d’éclairage actuellement utilisés en horticulture, comme les HPS ou les halogénures métallisés (MH). Par contre, les DEL ne sont pas encore acceptées à grande échelle comme source d’éclairage horticole. Les lampes à DEL nécessitent un plus grand investissement de départ et les ampoules à DEL sont souvent plus dispendieuses que les supports dans lesquelles elles sont insérées. Cette dépense suffit pour faire hésiter un horticulteur. Heureusement, l’évolution des DEL a été très favorable : d’une décennie à l’autre, le prix des DEL baisse par dix fois alors que leur rendement augmente par vingt fois. La future production de masse de DEL aura certainement comme effet de réduire le coût de fabrication des DEL et, espérons-le, le prix de vente. Un désavantage important de nos jours est l’interaction difficile des DEL par rapport à la croissance des plantes. Certains horticulteurs ont remarqué des baisses de production et un manque de développement chez les plantes cultivées à l’aide de DEL en comparaison aux sources de lumière traditionnelles. Effectivement, plusieurs études ont révélé une baisse de rendement ou de développement chez la plante en raison de l’éclairage à DEL. Ceci peut s’expliquer par l’incompréhension ou le calcul erroné de l’effet qu’exerce la chaleur produite. Plus de chaleur, comme celle produite par les lampes HPS ou MH, favorise largement la croissance de la plante. Lorsqu’on les compare aux plantes à DEL qui doivent généralement se passer de cette chaleur additionnelle, on peut clairement affirmer que les plantes cultivées sous des lampes HPS ou MH connaissent une meilleure croissance que les plantes sous DEL. Il est important de se rappeler que lorsqu’il s’agit du spectre lumineux, les combinaisons de lumière rouge ou bleue/ rouge ne sont généralement pas suffisantes. La plupart des lampes de culture à DEL de première génération étaient
WATTS REQUIS POUR UNE LAMPE FLUOCOMPACTE 8 – 12 13 – 18 18 – 22 23 – 30 30 – 55
WATTS REQUIS POUR UNE LAMPE À DEL 6–9 8 – 12.5 13+ 16 – 20 25 – 28
Tableau 2: Efficacité électrique des diverses sources de lumière selon une production lumineuse égale.
lumineuse uniforme et éviter les stress thermiques. Ceci signifie que les systèmes à DEL peuvent être élaborés avec une plus grande flexibilité. Par exemple, l’éclairage horizontal, vertical ou intercalaire devient alors possible. De plus, les DEL conviennent mieux aux systèmes de plantes à étages. Un autre avantage majeur des DEL est leur robustesse et leur durabilité par rapport aux sources d’éclairage traditionnelles à filaments, électrodes ou les lampes à atmosphère gazeuse sous pression. Les DEL sont aussi dotées d’un dispositif de réamorçage instantané et n’ont pas besoin de se réchauffer pour atteindre leur pleine intensité.
bi-bandes (rouge et bleue seulement), un format qui s’est avéré inadéquat pour la majorité des plantes. Bien que ces deux longueurs d’onde soient suffisantes pour la fixation de l’énergie lumineuse (photosynthèse), la plupart les plantes ont quand même besoin d’une quantité limitée de lumière provenant des autres parties du spectre. Pour s’assurer que plusieurs processus soient stimulés de façon efficace chez la plante, il est préférable d’avoir un large spectre lumineux photosynthétique (comparable à la lumière du soleil). La plupart des producteurs de lampes de culture à DEL prennent en considération le spectre lumineux exact utilisé CANNAtalk|25
CANNARESEARCH
By your friend SEZ
Image 11: La distribution de la lumière selon la loi de l’inverse des carrés – dans un environnement ouvert – comme fonction de la distance par rapport à la plante.
dans l’industrie. Ils citent généralement une « composition de couleurs » générale qui s’appelle la température de couleur. Essentiellement, les ampoules dont la température de couleur se situent entre 2 700 K (2 700 Kelvins, blanc chaud) et 6 500 K (blanc froid) conviennent à la production de végétaux. Souvenez-vous qu’une couleur plus « froide » et bleutée peut avoir un effet inhibitoire sur la floraison ou l’induction florale! Encore beaucoup de recherches et de sensibilisation sont nécessaires pour identifier le spectre lumineux optimal et créer des lampes à DEL parfaites pour la culture de végétaux. Puisque les systèmes à DEL n’ont pas encore été optimisés, comme l’ont été les lampes HPS ou MH, ces dernières restent la meilleure source de lumière pour cultiver vos plantes.
Les lampes de culture à DEL – le verdict En résumé, les lampes de culture à DEL sont-elles simplement une autre de ces modes fugaces ou valent-elles vraiment la peine d’être essayées? Elles fonctionnent certainement en culture, mais il faut avoir l’esprit critique lorsque vient le temps d’évaluer le potentiel d’une lampe de culture à DEL. Si vous considérez une nouvelle lampe à DEL, vous devriez d’abord regarder ses composantes, la lumière photosynthétique, le spectre lumineux et la consommation d’énergie. 26|CANNAtalk
À ne pas oublier : • On recommande un minimum de 90 W pour l’éclairage des plantes. • Chaque DEL individuelle doit être d’au moins 1 W, idéalement 10 mm et de dernière génération. • Opter pour des DEL à haute intensité ou à brillance élevée. • Contrairement à ce qu’on pourrait penser, une puissance d’entrée élevée rend la DEL moins efficace (donc, 3x 1 W est plus efficace que 1x 3W). • En doublant la distance entre la lampe et la plante, on réduit la lumière par 4 fois (22). • Chez la plupart des plantes, on atteint le niveau de lumière photosynthétique entre 50 – 200 µmol/m2/s et 500 µmol/m2/s. • Choisir un large spectre lumineux (3 ou 5 bandes) avec de la lumière rouge et rouge lointain pour la floraison. • Dans l’absence de spécifications pour la production d’une plante, visez les valeurs suivantes: Une température de couleur entre 2 700 K et 6 500 K. Les techniques pour utiliser les DEL en production de plantes ne sont pas encore aussi perfectionnées qu’avec les autres méthodes d’éclairage. Lorsque l’on connaîtra mieux les besoins des plantes et le fonctionnement des lampes à DEL, on verra probablement une vaste adoption des DEL comme source d’éclairage en culture. Les DEL ont certainement un brillant avenir! •
CONSEIL
, D HORTICULTEUR
#25
Par votre ami SEZ
BE SOI N DE
LU M I È R E? Q
Quand vient le temps de choisir la bonne source de lumière pour son jardin, avant même de se rendre en magasin, il faut prendre plusieurs choses en considération pour s’assurer de prendre la bonne décision par rapport aux objectifs de culture. Avec autant d’options sur le marché, on se retrouve face à un choix étourdissant de lumières et une variété de technologies et de qualités différentes. Toutes ces options peuvent rendre la prise de décision plus difficile qu’on se l’imagine. Pourtant, notre décision est primordiale. Il faut d’abord déterminer la puissance requise. Va-t-on réellement bénéficier de toute cette puissance additionnelle qu’offre un ballast électronique de 1000 watts? Si l’objectif est d’obtenir des plantes volumineuses, robustes et qui fructifient tout au long de l’année, peut-être aurez-vous effectivement besoin de toute la puissance possible. Mais si l’objectif principal est de cultiver des semis, propager des boutures ou démarrer un potager à l’intérieur, un éclairage moins puissant doté d’un système motorisé sur rail ou même une lampe fluorescente à flux élevé au lieu d’une lampe D.H.I. pourrait suffire amplement. Une intensité lumineuse plus élevée aura un effet sur la profondeur de pénétration de la lumière au travers de la voûte des plantes et sur sa capacité à garder les zones inférieures de la plante fonctionnelles. Évidemment, les petites plantes n’ont pas besoin d’autant d’énergie lumineuse que les grosses plantes touffues. En réduisant l’utilisation de puissance, on économise de l’énergie (et donc de l’argent) et le contrôle du climat se fait plus facilement. Les plantes sont plus saines lorsqu’elles se trouvent dans le bon climat. Évitez les excès de puissance lumineuse lorsque c’est inutile! Une lumière intense peut s’avérer une excellente chose, mais il y a aussi quelques désavantages, le plus dérangeant étant le surplus de chaleur générée. La climatisation et la ventilation peuvent aider à en contrôler une partie, mais il ne faut pas ignorer la chaleur rayonnante. Aucune climatisation ne peut empêcher la chaleur rayonnante d’atteindre sa cible. Seule la distance peut le faire, il faut donc trouver le bon équilibre. Si le plafond de votre salle de culture est trop bas, vous pourriez peut-être remplacer votre lampe à sodium à haute pression (HPS) de 1000 watts avec quelques ampoules de puissance inférieure que vous pourriez placer plus près de la voûte. En fait, on souhaite avoir plus de puissance lumineuse parce que la lumière artificielle n’a pas à voyager très loin avant de commencer à se dissiper. Plusieurs jardiniers s’inquiètent après avoir lu dans les livres ou sur les forums en ligne que la « lumière perd jusqu’à la MOITIÉ de sa force pour chaque pied parcouru ». Épeurant! La réaction instinctive de plusieurs jardiniers est donc de placer la source lumineuse aussi près que possible des plantes, mais on oublie facilement les dommages que cause la chaleur rayonnante. En plaçant la lumière trop près, les dommages et le stress causés par la chaleur rayonnante pèsent beaucoup plus lourd que les avantages que procure le surplus de lumière. Les plantes souffrant d’un stress thermique produisent des récoltes de qualité moindre en plus d’être moins saines et plus susceptibles aux attaques d’insectes indésirables comme les tétranyques. On peut facilement éviter ce genre de situation en élevant les lampes un tant soit peu. Il n’y a pas de formule magique pour déterminer la distance entre la source lumineuse et la plante. On suggère souvent aux jardiniers de « placer une chaise sous la lampe, et de s’y asseoir » afin de voir en combien de temps la plante commence à avoir chaud et ressentir de l’inconfort (si vous le faites à la maison, n’oubliez pas de porter des lunettes protectrices). La distance sera inévitablement affectée par l’intensité de la source de lumière, mais d’autres facteurs entrent aussi en jeu. La qualité de l’ampoule, la technologie utilisée pour l’alimenter, la forme et le matériel de l’écran ne sont que quelques-uns des facteurs qui auront un effet sur la quantité de chaleur rayonnante dans le jardin. •
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DES PLANTES COMME
M I N I A T U R E Des scientifiques américains ont découvert une plante qui abrite plus de quarante espèces d’insectes différents entièrement dépendants de la plante. Cette plante vit dans les montagnes des Andes en Équateur et au Pérou. Ceci fait du Piper kelleyi – nom latin de cette plante sauvage appartenant à la même famille que le poivrier noir – un écosystème en soi. Les scientifiques disent que la plante abrite autant d’espèces d’insectes différents en raison des substances chimiques qu’elle sécrète. Comme plusieurs substances sont toxiques, un grand nombre d’animaux herbivores laisse la plante tranquille. Toutefois, certaines chenilles sont résistantes à l’effet toxique et vivent donc sur ce type de poivrier. À leur tour, les chenilles sont la proie de guêpes et de mouches qui ont aussi des prédateurs précis et vivent sur les chenilles de ces poivriers. Ce phénomène a créé un écosystème unique d’organismes qui dépendent l’un de l’autre. Les scientifiques tentent d’approfondir les recherches pour déterminer si cet écosystème unique comprend des oiseaux ou des chauvessouris. À leur avis, il faut prendre bien soin de cette plante, car si elle devait mourir, plus de quarante espèces d’insectes disparaîtraient avec elle.
BYE BYE
A BEILLES
Dans un article publié dans le journal scientifique Plos One, des scientifiques affirment que l’Europe pourrait bientôt souffrir d’une pénurie d’abeilles. Selon les chercheurs, le nombre d’abeilles nécessaires pour fertiliser toutes les cultures a augmenté cinq fois plus rapidement que la population d’abeilles qui n’a pas pu suivre la hausse de production. La popularité grandissante du biodiesel semble expliquer partiellement le manque d’abeilles. Le produit étant fabriqué à base de graines de colza et de fève de soja, on les cultive de plus en plus en Europe depuis quelques années. Ces cultures dépendent de la pollinisation des abeilles. Pour couronner le tout, les abeilles n’ont pas eu la vie facile ces dernières années. Les activités humaines exercent une pression sur elles avec l’utilisation d’insecticides et l’apparition de virus. Voilà pourquoi on a interdit l’utilisation privée de certaines substances toxiques.
Faits
RÉCOLTE RECORD
DE TOMATES
Un homme de 68 ans de Coventry en Angleterre s’est emparé du nouveau record Guinness du « plus grand nombre de tomates récoltées sur un seul plant ». Il est parvenu à récolter plus de 1355 tomates à partir d’un même plant! C’est près de 900 tomates de plus que le précédent détenteur du record qui lui en avait cueilli 488. L’homme se dit très satisfait de sa réussite et a ajouté que les graines utilisées n’avaient rien de particulier. « Ma fille les a achetées au centre de jardinage. » Son secret? « Beaucoup de soin et d’attention, et je prie à côté de mes plants. »
LES VIEUX ARBRES ONT PLUS DE FEUILLES De nouvelles recherches scientifiques ont démontré que les arbres se développent plus et absorbent une plus grande quantité de CO2 en vieillissant. Les chercheurs expliquent ce phénomène par le fait que les vieux arbres possèdent proportionnellement plus de feuilles et de branches et peuvent donc convertir plus de lumière du soleil et de CO2 en sucres que les jeunes arbres. Comment les chercheurs en sontils arrivés à cette conclusion? Ils ont surveillé près de 673 461 arbres dans des plantations partout dans le monde (certains pendant quatre-vingts ans!) mesurant leur grandeur. La conclusion : 97 pour cent des 403 types d’arbres étudiés ont démontré une croissance plus rapide une fois mature. En fait, les vieux arbres ne sont pas moins productifs d’un point de vue de la photosynthèse, mais l’efficacité photosynthétique de chaque feuille elle décroît un peu. Or, l’augmentation de la surface totale de feuilles de l’arbre compense amplement ce déclin d’efficacité.
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LE SOL ET DES PROBLÈMES
A
Vous souvenez-vous du numéro 20 de CANNAtalk? Celui dans lequel nos chercheurs abordaient la question de la température et de la santé dans la zone racinaire. C’est probablement le numéro le plus près du prochain sujet, le sol. Vous avez des problèmes de sol ou aimeriez en apprendre davantage à ce sujet? Peut-être y trouverez-vous les réponses à vos questions dans le prochain numéro! En plus des deux articles de recherche intéressants à ce sujet, vous pourrez découvrir la suite des aventures de Don, une rubrique sur les pestes et les maladies et bien sûr, notre excellent conseil d’horticulteur. Tout ceci et bien plus encore dans CANNAtalk 26!
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- Est publié quatre fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison. - Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna-hydroponics.ca) Rédactrice: Ilona Hufkens Courriel: editor@cannatalk.ca Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong Collaborateurs au numéro 25 Annie Deschesnes, CANNA Research, Don et Nicky, Marco Barneveld, Ignacio Garcia, Marleen van Merode, Mirjam Smit, votre ami SEZ Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur.
La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!
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