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Sarah Lavoine

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Little Guest

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TEXTE [[[ Julie Mueller

À l’occasion de sa collaboration avec les enseignes Bongénie, la créatrice de Maison Sarah Lavoine revient sur son processus créatif et son utilisation des intérieurs.

Sylvie Lancrenon U ne fois de plus, la désormais célèbre architecte d’intérieur et décoratrice parisienne Sarah Poniatowski (ex-épouse du chanteur Marc Lavoine) révèle toute l’étendue de son art. Exposée pour la première fois depuis le mois d’avril dans les magasins Bongénie-Grieder, sa marque Maison Sarah Lavoine a su imposer un style qui allie métissage des coloris, lignes intemporelles et matériaux nobles. Grâce à ce nouveau partenariat, le public genevois a pu découvrir une partie de sa collection, avec certains de ses incontournables tel que le «Bleu Sarah» ornant mobilier, vaisselle et luminaires. Nous avons rencontré cette artiste à l’inspiration inépuisable.

Pour les lecteurs suisses qui ne vous connaissent pas encore, pourriezvous décrire Maison Sarah Lavoine ? Il y a 20 ans, j’ai créé mon agence d’architecture qui gère des projets résidentiels, de l’hôtellerie, des restaurants et des bureaux. Par la suite, en 2012, j’ai déposé ma marque Maison Sarah Lavoine qui décline tout un univers lifestyle, d’art de vivre, avec des linges de maison, du prêt à porter, de la maroquinerie, et finalement tout ce qui touche à un intérieur. Nous assumons un style assez intemporel, raffiné, qui vise l’excellence ainsi qu’un savoir-faire artisanal.

De combien de boutiques disposez-vous ? En propre, Maison Sarah Lavoine compte une quinzaine de magasins et environ 150 points de vente dans le monde. A Genève, nous proposons une sélection de nos 800 références.

Envisagez-vous la possibilité de vous développer davantage en Suisse ? Pour tout vous dire, la Suisse est notre deuxième marché le plus important. La marque est déjà représentée par un large réseau de revendeurs dans tout le pays mais bien entendu, nous ne fermons la porte à aucune opportunité.

A ce propos, décore-t-on différemment une maison selon que l’on soit à Paris, à Londres ou à Genève ? De même que l’on s’adapte à l’âme de l’endroit, on s’inspire également du lieu. Je ne décorerai pas un appartement haussmannien à Genève comme à Paris.

Ce que j’aime avant tout, c’est agencer un espace en fonction de la vie du client. Dans mon métier, il y a beaucoup de psychologie et de temps à consacrer dans la relation humaine pour comprendre ce que les clients attendent, ce qui composera la maison de leur rêve.

Si vous deviez définir votre style, quel serait-il ? C’est un style chaleureux, intemporel, un peu audacieux. Pas forcément féminin car j’ai aussi un côté masculin moi-même donc j’aime ce mélange des genres. Il y a également un vrai parti pris architectural, avec un jeu graphique et beaucoup d’importance donnée aux volumes et à la transparence de la lumière.

Selon vous, à quoi faut-il accorder le plus d’importance dans une maison ? Sans hésitation, la lumière car elle change tout! Dans des immeubles neufs, nous y prêtons la plus grande attention mais dans l’existant, parfois on ne peut pas faire de miracles. C’est aussi pour cela que j’aime le charme de l’ancien, les bâtiments d’époque sont souvent dotés de grands volumes et chargés d’histoire.

Au niveau de l’ameublement, y’a-t-il un style à privilégier ? Le vintage, le chic, le bohème… Je suis anti-total-look. J’aime pouvoir mélanger la commode de votre grand-mère avec un fauteuil de ma dernière collection. Je trouve que c’est ce type d’opposition qui donne de la vie à nos intérieurs. Notamment sur les murs, j’accorde une place très importante à les habiller avec des tableaux, des photos, des miroirs…des objets qui animeront une décoration parfois trop soignée.

Aujourd’hui vous dessinez des objets comme de la vaisselle, des draps, des rideaux, quelle est la chose la plus intéressante à réaliser ?

Une chaise car c’est un objet extrêmement complexe à concevoir. Tout m’intéresse mais tout produit prend du temps à mettre au point. D’autant que personnellement je suis assez impatiente donc parfois il est dur de prendre ce temps mais lorsque l’objet arrive fini et qu’il est exactement tel que l’on a envie qu’il soit, c’est très gratifiant.

Qu’est-ce que le « Bleu Sarah », couleur qui porte votre nom ? Je dirai que c’est quelqu’un avec qui il fait bon vivre. Il change selon la couleur du ciel, de la lumière, de la matière. Quelques fois il sera plus vert, d’autres fois il tendra davantage vers le bleu, il n’est jamais exactement pareil. J’ai beaucoup de chance car c’est devenu une vraie signature.

Justement, n’est-ce finalement pas le Graal pour une architecte d’intérieur d’avoir une couleur qui porte son nom ? Si, bien sûr. Devenir une référence avec une couleur est rare. Cela s’est un peu imposé tout seul pour ma part. Le «Bleu Sarah» est reconnu aux côtés du «Bleu Majorelle» ou encore du «Bleu Klein» et il traverse les frontières donc j’en suis très fière.

Après des hôtels, des villas, des restaurants, des boutiques… que rêveriez-vous d’agencer ? Je n’ai pas encore fait de chalet de montagne, ce qui me plairait. Sinon un resort au bord de la mer, sur une île, comme ça je serai souvent sur le chantier!

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