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Tramway à tout prix ?

Pour Étienne Grandmont, député de Taschereau, le tramway doit se réaliser «coûte que coûte ».

Bon. On était habitué à plus de rigueur de sa part, mais faudra s’y faire.Il arrivera parfois que Grandmont préfèrera dire quelque chose de niaiseux afin de prioriser la stratégie politique de son parti: taper sur la CAQ dès que l’occasion se présente. En disant qu’il faut aller de l’avant, quoi qu’il en coûte, le député se distingue ainsi de l’adversaire et croit mettre la pression sur le gouvernement. C’est exactement l’inverse qui s’est produit.

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On remarque tout de suite que le phonographe a la même forme que la tornade représentée sur le tableau, ce qui créé un effet de continuité. On a aussi l’impression que l’instrument va aspirer la tornade, ce qui amène du mouvement, et c’est ironique si l’on pense au fait qu’il se ferait aspirer en une seconde par la tornade en réalité.

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Le contraste des objets est frappant dès le premier coup d’œil et l’œuvre peut être interprétée de plusieurs manières. Elle illustre la précarité des choses, l’équilibre fragile, l’intellect, la violence, la culture et la conformité.

Il a réussi à faire dire la même chose au maire Marchand et au ministre député de la CAQ, Jonatan (pas de h) Julien : un tramway, oui, mais pas à n’importe quel prix. Il s’est donc isolé de ceux qui veulent se présenter comme étant des gestionnaires « rigoureux », « responsables » et «conscients de la capacité de payer des Québécois». C’est donc QS qui se retrouve avec l’étiquette de ceux qui veulent dépenser sans compter. C’est le jeu politique, dans sa plus simple expression.

Il reste que la question se pose: jusqu’où faut-il aller dans la dépense pour réaliser le tramway ? Ce n’est pas si simple. Aucun « maximum » ne sera avancé. Il faut garder les options ouvertes.

C’est pour ça que le ministre Julien s’en sort avec le «juste prix». C’est effectivement ce qui sera recherché par les acteurs politiques dans le dossier du tramway. On sait que ce sera cher, très cher, mais on souhaite que ce «très cher» soit justifié, qu’il soit considéré comme étant « juste », malgré l’énormité du chiffre en bas de la facture. C’est ainsi qu’on pourra, croit-on, faire passer la pilule auprès du public payeur.

On va donc demander des comparables, essayer de voir si le prix est concurrentiel (comprendre ici qu’une lutte entre concurrents pour le contrat aurait conduit à un prix plus « abordable »), voir si le prix n’est pas surgonflé aux stéroïdes du prétexte commode de l’inflation qui permet tout et n’importe quoi.

Pas si simple, disais-je? C’est surtout parce que la concurrence... est rarissime. C’est là où la pression est énorme sur les élus. Marchand a beau dire que ses négociateurs «font suer» celui qui se trouve en face pour le pousser à négocier à la baisse, l’exaspération pourrait conduire celui qui sue à lever le camp. Ce seraient alors les élus qui se retrouveraient à la case départ. Ça ne parait jamais bien.

Il y a une pression énorme, c’est évident, de réaliser le tramway. Il a été promis, il est vendu par les communications tous les jours... alors, faire patate n’est assurément pas le scénario en haut de la liste de Québec. Alors, on négociera, le plus durement possible, sachant aussi qu’une entreprise qui lâcherait ses clients n’aurait pas bonne presse non plus. Les deux ont donc intérêt à s’entendre.

Vous le voyez néanmoins venir: on avalera la facture, en souriant pendant la conférence de presse, en se serrant la main, sourire coincé en prime. Mais, ça passera fort mal dans la gorge. Parce qu’on saura que le «juste prix» est bien au-delà de ce qu’on avait envisagé, même le plus sérieusement du monde...

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