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JISSR ALWASL
n°16
Le Bulletin d’Information, Dialogue, Diffusion............ Notre lien permanent
....................Espace pour toutes les Associations Tangéroises
Éditorial Octobre 2009
Sommaire : Éditorial
Entretien: Une heure avec Mosieur Hicham Samadi, Président de l’Association Chorouk
Bonne Pratique: Stratégie de communication et recherche de fonds de l’association 100% Mamans
Article de sensibilisation:
Consignes pour faire face à la précarité du contexte des association
Page Echo Le renforcement des capacités en vu d’un développement communautaire
Brèves
ous ne pouvons lutter contre l’exclusion sociale des populations vulnérables sans lutter contre la précarité des associations. Le Rapport National sur les Objectifs Millénaire de Développement (2005) souligne que 25% des marocains vivent dans une situation économique de vulnérabilité. Toujours selon ce rapport, 40% de la population est analphabète. Le nombre d’enfants déscolarisés est d’environ 2,5 millions. Dans ce contexte et face aux pressions intérieures et extérieures pour une ouverture politique et sociale et dans un souci de revoir les modes d’intervention de l’Etat, il est devenu indispensable pour le Maroc de redonner l’initiative à la société civile afin que les ONG et les pouvoirs publics puissent trouver ensemble des solutions aux multiples problématiques de la société (pauvreté, analphabétisme, échec scolaire, violence…) Le nombre des associations a commencé donc à s’accroître notamment avec le lancement de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) en 2005. Celle-ci a pour objectif de réduire la pauvreté et l’exclusion. Par ailleurs, les associations qui luttent contre l’exclusion sociale -notamment dans les régions loin du centre du pays, comme c’est le cas de la région de Tanger-Tétouansouffrent elles mêmes de cette situation de précarité. L’analyse des facteurs de cette précarité est très complexe.
Agenda
Annonce
En effet, si l’Etat exprime sa volonté de faire participer les associations à sa lutte contre l’exclusion et la pauvreté, il ne leur dispose pas suffisamment de moyens pour atteindre cet objectif. Les quelques financements de
projets des associations par l’INDH et d’autres organismes nationaux restent insuffisants par rapport aux besoins réels des populations. Les carences dans les milieux défavorisés sont multiples et dépassent de loin les capacités et moyens très limités des associations. La plupart de celles-ci souffrent en effet, d’un manque de formation en matière de montage et exécution de projets, un manque de vision (mission, objectifs, approches adoptées…), une faible capacité de mobilisation de fonds et de partenaires, l’isolement et le manque de concertation et coordination entre elles, le manque de transparence financière dû aux faibles ressources des associations, et par conséquent, un impact très réduit de leurs interventions. Les efforts de ces associations sont fournis pour subvenir aux premiers besoins : payer un local, financer des activités... A cause de leur manque de ressources, elles acceptent des financements pour des projets conçus et proposés par des ONG internationales ou des organismes nationaux, sans penser à leur propre stratégie d’intervention. Cela promouvra certes des associations qui exécutent des projets, mais ne formera pas un tissu associatif fort, qui agit et réagit, revendique et mobilise. Dans ce contexte, chaque association essaye de sortir de sa précarité afin d’améliorer son intervention. Dans ce numéro, l’Association Chorouk et l’association 100% mamans vont partager avec nous leur parcours d‘évolution. Nous allons également mettre le point dans l’article de sensibilisation sur quelques conditions permettant à une association de mobiliser des partenaires. Hanane Fzain
Ce bulletin d’associations est publié grâce au soutien financier de la fondation « la Caixa », le parrainage professionnel de « Casal » Responsable du bulletin— Jissr Alwasl : Hanane FZAIN 9, Rue du Detroit Marchan 90000 Tanger, Messagerie; Tel (212) 39 37 51 51 Email: hfzain@casaldelinfants.org ———- Site web ; www.jissralwasl.ma
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Une heure avec Mosieur Hicham Samad , Président de l’Association Chorouk Jissr Al wasl est parti à la rencontre d’une petite association de Bir Chifa, une association de grande performance qui a su surmonter plusieurs obstacles et faire face à un contexte précaire pour atteindre, en peu de temps, des résultats importants. On a interviewé pour vous son Président Hicham Samadi ; on vous laisse avec ses propos.
Voudriez-vous tout d’abord nous parler des débuts de l’association Chorouk? J’étais membre du bureau de l’association Chifae et actif dans le club des jeunes de la même association. Avec un groupe d’amis du club et d’autres on a pensé à créer l’association. A Bir Chifa, on trouve l’association Chifae pour le développement et la formation et Al Wafae féminine pour le développement et la solidarité. L’idée était de créer une association pour l’enfance. D’autant plus qu’à Bir Chifa il y a un bon nombre d’enfants mais très peu d’activités s’adressant à eux. L’association a été fondée en 2007 à la maison des jeunes de Beni Mekada, on voulait être actif dans notre quartier Bir Chifa. Après avoir reçu alors le récépissé, on s’était réuni et décidé de chercher un local dans le quartier. On voulait développer des activités au sein du quartier. On a donc cotisé, membres de l’association, pour pouvoir payer le loyer d’un local. C’était donc la phase de création de Chorouk, pourriez-vous nous parler des phases suivantes qu’a traversées Chorouk jusqu’ici ?
« En tant qu’association, ce n’était pas suffisant d’avoir un local. On a commencé à chercher des formations afin de renforcer les capacités des membres…»
En tant qu’association, ce n’était pas suffisant d’avoir un local. On a commencé à chercher des formations afin de renforcer les capacités des membres. On a alors rencontré Casal et on a assisté à une formation dans le cadre du programme Catalunya Magrib en montage et rédaction de projet. Ce fut une première expérience suite à laquelle on a participé des projets qui sont toujours en cours avec Casal.
Il y a eu aussi d’autres partenariats et l’association Chorouk prend maintenant part à tout projet se développant à Bir Chifa, le projet d’ADELMA, habitat intégré de Chifae. En parallèle à cela, Chorouk développe des activités de sensibilisation au sein du quartier, par exemple la campagne de sensibilisation aux dangers de la route qu’on a développée avec Casal au profit des enfants des écoles de Bir Chifa 1, Tabarani et Bir Chifa 3. Vous avez parlé de l’accompagnement du Casal et des projets que vous avez développé ensemble mais avant cela, vous aviez eu votre local, quelles étaient les activités que vous y développiez ? Avant la collaboration avec Casal, on a pensé à ce qu’on
pouvait bien faire au sein du local avec nos moyens limités. On a eu alors l’idée de créer un préscolaire, c’est vrai que ça a été peu formalisé, comme un préscolaire traditionnel au départ, mais ça a bénéficié à beaucoup de gens. Il y a eu aussi les cours de soutien scolaire pour les élèves des écoles primaires. En plus, on organisait des matinées, des soirées au profit des enfants du quartier. Et comment est ce que vous avez pu maintenir le financement de vos activités et votre local ? Il y a toujours la détermination et la volonté. Nous, en tant qu’association, même petite qui venait de commencer, on ne voulait pas être comme d’autres associations qui ne font rien parce qu’elles n’ont pas d’argent. Sachant que pour mettre en place des activités, il faudrait disposer de certaines ressources financières, on a pensé alors à des moyens pour créer ces ressources. On a mis en place un préscolaire et les enfants payaient un prix symbolique pour le service, de même pour les cours de soutien scolaire, en plus des matinées, soirées et excursions. Il faudrait parler aussi des contributions et aides des membres, chacun selon ses moyens, pour appuyer l’association. C’était le début, on était patient et déterminé pour y arriver et Dieu merci on est sur le bon chemin. Qu’est ce qui s’est passé après cela ? Suite à la formation en montage et rédaction de projets avec Casal, nous avons participé à la réalisation d’une activité d’expo photos sur les facteurs de l’émigration précoce de mineurs non accompagnés dans le cadre du programme Catalunya Magrib. Après, nous avons développé le premier projet avec l’appui de Casal et le financement de la Fondation La Caixa :
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Une heure avec Mosieur Hicham Samad , Président de l’Association Chrouk c’était la campagne de sensibilisation aux dangers de la route au profit des enfants de trois écoles primaires à Bir Chifa. A vrai dire, on a réalisé plusieurs activités avec Casal et la collaboration est toujours en cours. Maintenant, on est dans une action de renforcement du préscolaire de l’association. Après cela, on a collaboré avec ADELMA, dans un même processus de renforcement de nos capacités. Les membres de l’association ont suivi des modules de formation avec ADELMA et la Délégation de la Santé sur les techniques de communication, d’animation, les premiers secours entre autres. Des techniques qu’on a essayé de mettre en place lors de la réalisation des activités de sensibilisation qu’on a exécutées dans le même cadre. C’était sur plusieurs thèmes : prévention des maladies sexuellement transmissibles, malnutrition, importance de la scolarisation, relations parentsenfants…et d’autres. Continuant toujours avec le parcours de Chorouk, quelle était l’étape suivante ?
« On a toujours la motivation pour grandir, atteindre des objectifs plus grands. On va signer des conventions de partenariat avec plusieurs établissements scolaires du quartier ... »
Dans le cadre du projet d’Habitat intégré à Bir Chifa, on a fait plusieurs formations et avec d’autres associations on a participé à l’élaboration d’un diagnostic visant d’identifier les problématiques et besoins du quartier et ses populations. Ce projet est porté par l’association Chifae aussi bien que par Fundación CEAR et AMSED qui nous ont fait la formation. Il y aura une autre formation en rédaction et montage de projet suivi de la présentation d’un projet qui pourrait être financé dans le cadre du projet Habitat intégré.
Et concernant les financements, quelle autres bailleurs de fonds avez-vous rencontrés ? Grâce à Casal, nous avons rencontré le financement de la Fondation de France qui nous a rendu visite à notre petit local à Bir Chifa . Ils ont pu voir certaines activités. Ils ont lu le plan de renforcement avec Casal et ils ont proposé de contribuer au renforcement du préscolaire.
Bon, je citerais les problèmes de constitution. Pour constituer une association, il faudrait plusieurs choses dont le local. Et pour arriver aux objectifs, il faut qu’il y ait une certaine coordination et homogénéité entre les membres en général. Il faut qu’il y ait la volonté et la détermination pour arriver à un objectif et surtout il ne faut pas perdre espoir. Je dirais même qu’il faudrait être accro au travail associatif et ce qui nous a aidé nous à dépasser nos problèmes, le problème du local au départ, manque de ressources, un problème qui persiste toujours, il n’est pas facile de maintenir nos activités, le l oyer et les autres charges qu’on a. Qu’est ce qu’on peut dire de Chorouk aujourd’hui ? Chorouk aujourd’hui dispose de deux locaux au lieu d’un où l’on réalise notre programme du préscolaire. On pense que c’est la base pour qu’un enfant réussisse sa scolarité. On complète cela par des cours de soutien scolaire. Les enfants qu’on a inscrits à l’école en profitent ainsi que du suivi de l’association. On travaille actuellement avec le Programme Catalunya Magrib pour l’orientation des mineurs en situation d’exclusion aux modules de formation professionnelle. Il y a aussi le projet du Ciné-forum avec le Casal. Bon, je crois qu’en dépit des difficultés, Chourouk est sur le bon chemin.
Et les perspectives d’évolution de Chorouk ? On a toujours la motivation pour grandir, atteindre des objectifs plus grands. On va signer des conventions de partenariat avec plusieurs établissements scolaires du quartier pour la mise en place d’activités de sensibilisation afin de lutter contre l’abandon scolaire dans le quartier de Bir Chifa. Et bien sûr, il y a d’autres activités qu’on voudrait mettre en place.
On vous souhaite un très bon courage alors. Je pense qu’on est arrivé à la fin, un dernier mot du Président de l’association Chorouk. Au nom de l’association Chorouk, j’aimerais remercier l’association Casal et Jissr al Wasl pour son invitation. Un conseil pour toute association qui vient de commencer et qui veut s’affirmer et atteindre ses objectifs, qu’elle continue, qu’elle ait de la volonté et de la détermination. Si l’association n’a pas de local, que ses membres ne restent pas enfermés dans la Maison des jeunes. Qu’ils sortent, qu’ils aillent dans leur quartier et voir ce qu’ils peuvent y faire. Et finalement, Il faudrait se former et chercher des ressources et de l’appui en parallèle. Ainsi, on atteindra tous des résultats positifs.
Il semble que vous êtes bien lancés maintenant mais quels étaient les problèmes et contraintes auxquels vous deviez faire face pour arriver à ce stade ? Jissr Alwasl …………………………………………………………………………………………….Le Bulletin d’Information, Dialogue, Diffusion
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Stratégie de communication et recherche de fonds de l’association 100% Mamans L’association 100% Mamans existe depuis mai 2006 et dispose d’un local au quartier Ben Dibane, où elle développe une grande partie de ses activités. C’est une association qui travaille pour la réinsertion sociale des mères célibataires et leurs enfants dans la ville de Tanger.
Entretien avec Claire, Présidente et membre du conseil d’administration de 100% Mamans et Olivier Louail, Membres du comité de communication et recherche de fonds de l’association
Elle a développé pendant ses trois années d’existence une stratégie de communication et recherche de fonds qu’un comité formé de différents membres de l’association met en place. Grâce à la créativité de l’association, elle a pu créer et mettre en place de nouvelles modalités de recherche de fonds. 100% Mamans est maintenant capable d’assurer le loyer, les salaires de 3 professionnels et les frais de fonctionnement de son foyer d’accueil d’urgence ayant une capacité d’accueil d’une moyenne de 10 mamans célibataires et leurs bébés.
Pourquoi votre stratégie de communication et recherche de fonds est-ce une bonne pratique ? Quels sont ses éléments clés ? Claire : Pour nous la bonne pratique vient de la pluralité de financements et ressources que nous avons été capables d’obtenir. Notre stratégie de recherche de fonds est divisée en deux grandes lignes. D’une part, la conception et montage de projets qui permet d’accéder à des appels d’offres de bailleurs de fonds nationaux et internationaux. C’est une ligne qu’on commence à développer en parallèle à notre professionnalisation. D’autre part, nous développons et fidélisons les différents donateurs de l’association, qui sont souvent des bailleurs de fonds importants. Notre créativité nous permet de développer différents mécanismes pour obtenir des fonds. Nous avons pensé à des activités génératrices de revenus, 100% bijoux, des bijoux élaborés par nos bénéficiaires, des évènements de soutien au profit de l’association…Finalement nous sommes en train de développer le parrainage pour nos bénéficiaires, sous forme de bourses pour leur formation professionnelle et leur insertion ultérieure. La participation de nos bénéficiaires à toutes ces activités fait aussi partie de la « Au début, on bonne pratique. Nous n’avons jaétait une petite mais voulu faire de la peine, nous association qui soulevons toujours l’aspect festif et subsistait grâce positif et non pas le contraire.
aux cotisations des membres...Peu à peu nous avons commencé à rencontrer des individus qui ont voulu ... »
F.O. : Notre association est ouverte à l’autre, elle traite un sujet tabou et complexe à la fois. C’est le propre projet de l’association et sa population cible qui attirent l’intérêt et qui touchent beaucoup de personnes par la situation d’exclusion que les mères célibataires subissent. Ceci facilite le fait que beaucoup de personnes décident d’appuyer nos initiatives. Et surtout des étrangers, pour lesquels l’existence de mères célibataires n’est pas un tabou ; c’est plutôt une circonstance acceptée dans leur culture. Quel est le processus de l’implantation de la pratique ? Comment ça a été dès le départ ? Comment elle s’est développée ? Claire : Au début, on était une petite association qui subsistait grâce aux cotisations des membres. La précarité était évidente, je pense que comme celle de la plupart des associations qui commencent. Nous organisions des déjeuners les samedis et invitions les amis de l’association pour les faire participer à l’association et faire aussi la connaissance des mères et leurs bébés. Peu à peu nous avons commencé à rencontrer des individus qui ont voulu collaborer. Mais ces financements sont peu durables. Nous avons formalisé le réseau d’amis et de soutien de l’association et peu à peu avons introduit des éléments innovateurs dans la recherche de fonds.
Pour fidéliser les bailleurs de fonds ponctuels il a fallu qu’on soit constants dans le contact et la communication. Aujourd’hui nous avons notre newsletter qui nous permet de rester en contact et de communiquer l’activité de l’association de façon massive par email. C’est un mécanisme important. FO : Je ne connais pas les débuts de l’association comme Claire, je suis un membre plus récent, mais aujourd’hui, le fait que plusieurs membres du comité de recherche de fonds soient des journalistes nous ouvre des portes. Le fait de travailler à la radio pour nous est un avantage. A la fois, le projet et l’association sont bien développés, et ceci entraîne l’intérêt et la communication entre les gens. Le réseau de financeurs s’élargi peu à peu. Les acquis de la bonne pratique. Ses résultats. Claire : Les résultats aujourd’hui sont clairs. Nous avons une indépendance par rapport aux bailleurs de fonds du fait qu’ils sont divers. Nous pouvons maintenir aujourd’hui le centre d’accueil d’urgence qui représente la majorité de notre activité. Chaque année au mois 50 mamans et leurs bébés passent quelques mois de leurs vies à 100% Mamans et bénéficient d’un suivi après leur insertion. Difficultés de la mise en place. Claire : Les difficultés viennent surtout du grand nombre de contacts et de l’énergie qu’on doit dépenser pour que les financements soient durables. Nous sommes peu nombreux, 5 membres du comité qui devons travailler très dur pour communiquer et obtenir des fonds, surtout étant donné la grande quantité de fonds dont on a besoin. F.O. : Il faut dire que tous les membres du comité ont des horaires de travail différents et les difficultés se trouvent surtout pour nous réunir. Nous le faisons de manière informelle, par petits groupes. Perspectives de futur de votre stratégie. Claire : La perspective de futur la plus immédiate est le parrainage qu’on veut développer à travers notre site web, prochainement. Nous y expliquerons les différentes procédures de collaboration. D’autre part, nous voulons stabiliser l’équipe de professionnels de l’association pour avoir les compétences en interne qui nous permettront de concevoir et rédiger des projets susceptibles d’être financés par des bailleurs de fonds. Conseils pour des associations débutantes Claire : Pour nous l’important c’est d’être convaincu de la mission de l’association et de ce qu’on fait pour après convaincre les potentiels financeurs. Il faut développer une stratégie et se casser la tête, la créativité est importante. Nous pensons qu’il faut susciter l’évènement, faire passer un bon moment. Le travail de l’association doit être valorisé, il ne faut pas susciter le misérabilisme.
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Article de sensibilisation Consignes pour faire face à la précarité du contexte des association Comme nous l’avons expliqué dans l’éditoriale du présent numéro, la plupart des associations tangéroises se trouvent dans une situation précaire. Cette précarité du contexte est due à multiples facteurs, socioéconomiques, politiques, culturels… ce qui le rend plus complexe. La survie des associations est donc plus difficile dans un cadre de manque de vision et de compétences en gestion associative. Que peut faire une association pour surmonter ce contexte difficile et réaliser ses objectifs? Avoir une mission claire Notre expérience nous a démontrée qu’un nombre important des associations de Tanger réalisent des activités sans définir clairement et au préalable leur mission.
Les activités : Toutes les tâches à mettre en œuvre pour atteindre les résultats attendus. Sources de vérification : se sont les informations et outils (Rapports, photos, vidéos, liste de présence,…) permettant de vérifier la réalisation des activités. Ils peuvent être internes, créés par les exécuteurs du projet, et donc plus coûteux, ou externes, comme des documents officiels créés par des administrations qui sont moins coûteux, étant donnés qu’ils sont créés par d’autres organismes. Les moyens : il s’agit d’énumérer tous les moyens (humains et financiers) nécessaires pour la réalisation des activités. Avoir une stratégie de communication et de recherche de fonds
Pour définir la mission de l’association, les membres de l’association doivent répondre aux questions : pour quoi l’association existe ? Pour quel objectif ? Quelle est sa population cible directe et indirecte? Qu’est ce qui la distingue par rapport aux autres associations ?
Pour avoir une stratégie de communication il faut avoir des activités et/ou projets à communiquer. La stratégie peut se diviser en 2 moyens principaux:
La mission d’une association doit être claire, simple, et partagée par tous les membres de l’association, les volontaires et l’équipe salariée. Une mission claire motive et fait adhérer les volontaires et les partenaires qui la partagent.
-Recherche de bailleurs de fonds à partir d’actions et évènements comme par exemple les soirées de collectes de dons qui donnent de la visibilité. Pendant l’événement, il faut présenter des supports de communication expliquant, la mission de l’association, ses objectifs et ses projets et activités. Ce moyen doit se mener à bien de façon continue.
Avoir des activités mises en place La mise en œuvre d’activités d’une manière permanente permet à une association de mobiliser les partenaires. Par ailleurs, la réalisation d’une activité n’est pas une fin en soi. Elle doit s’inscrire en effet, dans le cadre des objectifs de l’association et donc sa mission. Au préalable, une activité doit être bien conçue : quel est l‘objectif de l’activité ? quelle est sa population cible ? quelle sont les ressources nécessaires pour sa réalisation ? comment va-t-on la programmer ? Chaque activité doit être documentée par un rapport technique, illustrée (photo, vidéos…) et justifiée financièrement. Avoir des compétences en conception et rédaction de projets
Les compétences en conception et rédaction de projets peuvent être développées par la formation et ou la pratique. Une association qui ne dispose pas de cette compétence, elle peut la chercher en externe. De plus en plus, les bailleurs de fonds nationaux et internationaux demandent le montage de projets sous la forme du cadre logique. C’est une technique de planification de projets qui définit le projet comme il suit : Les objectifs généraux : Cela consiste à fixer un objectif SMART (Spécifique, Mesurable, Approprié, Réaliste et Temporel). L’objectif est le changement éventuel désiré ou le résultat final auquel nous souhaitons aboutir grâce au projet. Les objectifs spécifiques : indiquent les conditions requises pour atteindre le ou les objectifs globaux. Les résultats attendus : se sont les réalisations permettant d’atteindre les objectifs du projet Les indicateurs objectivement vérifiables : il s’agit de définir tout ce qui doit être vérifié pour mesurer le degré de la réalisation des objectifs spécifiques et les résultats. Plus les objectifs sont clairs, plus il est facile d’en sortir les indicateurs. Ils doivent être conçus comme mesures quantitatives de temps, d’espace, de nombre de bénéficiaires, et doivent être objectifs, n’importe qui, qui les vérifie, doit trouver le même résultat.
« Que peut faire une association pour surmonter ce contexte difficile et réaliser ses objectifs? »
- Réponse aux appels à projets des différents bailleurs de fonds. Il faut dans ce cadre présenter un projet clair respectant les lignes directrices de l’appel à projet. Ce moyen est plus ponctuel, quand l’opportunité se présente, et que les lignes directrices de l’appel à projets coïncident avec les projets qu’on veut réaliser. Il faudrait toujours maintenir la relation avec nos partenaires et bailleurs de fonds en les invitant aux événements de l’association, (des fêtes, des journées de portes ouvertes et autres activités ponctuelles) et en l’informant d’une manière permanente par un bulletin d’information par exemple. Une transparence financière
La transparence financière est incontournable pour gagner la confiance des financeurs et ou les fidéliser. Elle consiste à avoir le rapport financier annuel et si possible le bilan comptable de l’association. Dans le cas d’associations avec peu de financements, elle doit pouvoir justifier les dépenses des budgets de bailleurs de fonds. Les rapports financiers vont toujours accompagnés de rapports techniques qui expliquent les activités développées en parallèle à l’argent dépensé. Nous avons présenté quelques compétences et stratégies de gestion associative qui sont d’une grande utilité pour les associations. Les membres de bureau doivent être conscients de tous ces aspects pour pouvoir développer leur association. Nous essayerons dans les futurs numéros du bulletin de développer toutes ces compétences et stratégies, pour le renforcement associatif et donc, la lutte contre la précarité du contexte.
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Page Echo Le renforcement des capacités en vu d’un développement communautaire Par Salima
Ben Moussa, Coordinatrice Stratégie de développement du quartier Bir Chifa. Association ADELMA
ADELMA est une association œuvrant dans un contexte
à un besoin immédiat sans qu’il soit ni ancré dans une
caractérisé par sa précarité et manque de ressources.
vision globale d’orientation et d’insertion des jeunes ni
Sa stratégie de développement du quartier Bir Chifa,
coordonné avec les interventions d’autres acteurs œu-
l’une des zones principales ciblées par ADELMA, est
vrant dans le même domaine. L’exécution des projets est
réalisée en deux phases ; la première pendant la période
souvent gérée par les équipes des Projets sans tenir
2006-2007
compte des communautés ce qui limite la responsabili-
et
s’inscrit
dans
le
cadre
du
projet
«Développement social et lutte contre la pauvreté dans le quartier de Bir Chifa ». La seconde phase est en cours (2007- 2010) et s’inscrit dans le cadre du projet « Attention aux enfants et jeunes en risque d’exclusion sociale dans le quartier Bir Chifa ».
sation des populations et la durabilité du processus. A partir de ce diagnostic, un plan de renforcement des capacités des associations locales du quartier Bir Chifa a été élaboré. Pour le met-
Cette stratégie propose une intervention intégrée, pour
tre en place, ADELMA a
répondre aux caractères multifactoriels de la pauvreté et
organisé deux ateliers de
de l’exclusion des jeunes dans ce quartier. Pour ce faire,
formation ; le premier en
elle lie la politique économique avec la dimension sociale
deux sessions sur
et coordonne les actions dans plusieurs secteurs, à tra-
planification
vers des initiatives telles le renforcement des capacités
communautaires avec les
des acteurs locaux, l’éducation, la santé, l’insertion pro-
jeunes ». Le second atelier
fessionnelle et l’amélioration des infrastructures de base.
portant sur « la documen-
Consciente du rôle primordial des associations du quartier dans le travail de proximité et dans la concrétisation des actions de mobilisation, d’encadrement et d’orientation des jeunes, la stratégie a conçu tout un axe de renforcement des capacités au profit de ces dernières tout en appuyant les efforts réalisés par d’autres acteurs intervenants dans le quartier. Le diagnostic qu’a réalisé l’association au démarrage de son action a ressorti que l’ensemble des associations actives dans le quartier est émané de la communauté de Bir Chifa. Ces associations sont conscientes de l’importance d’agir pour améliorer les conditions de leur quartier, déclarent que les jeunes font parti de leur population cible prioritaire, et développent des actions et des activités au profit de cette population. Pourtant, une analyse plus profonde de leur vision d’insertion des jeunes, de leur stratégies, approches et méthodes adoptées, mon-
des
« la projets
tation et la communication des
projets
« Ces associations sont conscientes de l’importance d’agir pour améliorer les conditions de leur quartier… Pourtant… leurs interventions restent ponctuelles répondant à un besoin immédiat sans qu’il soit ni ancré dans une vision globale d’orientation et d’insertion des jeunes... »
communau-
taire ». Il a permis de sensibiliser les associations sur l’importance de la documentation et de la communication en vu de capitaliser et valoriser la pratique des communautés, par la suite les dotés des outils nécessaires pour réaliser cette documentation en bonne et du forme. L’expérience d’ADELMA à Bir Chifa nous permet de mettre le doigt sur d’importants facteurs de la précarité du contexte associatif. Son diagnostic réalisé et sa stratégie d’intervention adoptée reflètent le besoin et l’importance pour une association communautaire d’avoir une vision globale, une approche participative et un projet planifié. Cette expérience nous montre également que face à cette précarité il existe aussi des acteurs comme ADELMA qui aident les associations à développer ce qu’il faut pour la surmonter.
tre que leurs interventions restent ponctuelles répondant Jissr Alwasl …………………………………………………………………………………………….Le Bulletin d’Information, Dialogue, Diffusion
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Brèves L’Espace Tabadoul La rencontre mensuelle des associations et acteurs de développement local, Tabadoul, a eu lieu le 7 octobre au centre du Programme Catalunya Magrib. Ce fut M. Sadouk de la Délégation de l’Education Nationale Tanger-Assila qui a dynamisé la rencontre en présentant le plan d’urgence du Ministère de l’Education. Le débat s’était déclenché par la suite autour des axes principaux du plan et le rôle que devrait assumer les associations pour contribuer à le réussir. Plus de 30 personnes ont répondu présents et le débat a déboucher sur d’importantes conclusions.
Campagne de plantation d’arbre et nettoyage au Complexe Hassani Le dimanche 11 octobre les habitants du Complexe Hassani se sont réveillés au bruit d’une cinquantaine d’enfants plantant des arbres, les arrosant et ramassant les ordures qui nuisent au paysage. Il s’agit d’une activité organisée et encadrée par l’association Rabie pour l’Environnement et le Développement. L’activité a duré toute la matinée et une partie de l’après midi.
Démarrage de la formation et insertion professionnelle du Programme Catalunya Magrib Le Programme Catalunya Magrib démarre ses cours de formation professionnelle au profit des jeunes en situation d’exclusion, la première semaine de novembre. Toute association désirant orienter des jeunes afin de bénéficier de la dite formation, pourrait contacter le Casal ou le Programme pour plus d’information. Plusieurs cycles de formation auront lieu au cours de cette année.
Agenda - Du 14 au 21 novembre, l’association Errabie pour l’environnement organisera 3 séances de sensibilisation à l’environnement à travers la présentation d’un photo-roman à l’école Al Majd et l’école Hassani. - Dans le cadre de son programme Ciné forum, l’équipe de sensibilisation de l’Association Casal dels Infans, organise une projection de film sur l’immigration précoce suivi d’un débat à l’attentions des usagers des associations du quartier Al Ouama. - L’association Arrouss Achamal organise le 03 novembre 2009 au lycée Atals, une séance de projection du film Paris sur mer de 16h00 à 18h00 suivi d’un débat . L’objectif de cette activité est la sensibilisation des élèves du lycée Atals aux dangers de l’immigration clandestine des mineurs. Elle s’inscrit dans le cadre du Programme de Ciné forum de l’Association Casal dels Infans, - L’association Flambeau artistique présente le 22 novembre au complexe théâtre al Haddad une pièce de théâtre Attadamoune, .
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Annonce Association 100%Mamans Hay Florencia . Rue Chahid Stitou 8. Bendibane . Tanger centpourcentmamans@gmail.com
www.100pour100mamans.com
05 39 38 15 20
L’association 100%Oumahat est une association créée il y a 3 ans à Tanger dans le but de prévenir l’abandon d’enfant et de favoriser la réinsertion sociale des mères célibataires par le biais des activités suivantes: Accueil d’urgence des mères célibataires et de leurs enfants Service de crèche Accompagnement sanitaire et juridique des mères résidentes et non résidentes et de leurs enfants Activités socio-éducatives de renforcement et de proximité pour les mères et leurs enfants résidents et non résidents Activités de formation et d’insertion professionnelle Médiation familiale : démarches de réconciliation familiale auprès de la famille ou du conjoint Activités génératrices de revenus Activités de sensibilisation et de plaidoyer L’association recrute une coordinatrice qui aura pour fonctions d’exécuter les tâches suivantes en étroite collaboration avec le conseil d’administration : Responsable des ressources humaines de l’association (salariés, volontaires) Direction du foyer d’accueil Direction de l’unité de jour Gestion administrative et financière Définition, suivi de projets et recherche de financements Mise en place d’une stratégie de sensibilisation et plaidoyer Les candidates devront justifier des qualifications suivantes : Etre titulaire d’une licence Bonne connaissance de la législation marocaine Expérience souhaitée dans le domaine de l’écoute et l’orientation juridique des femmes victimes de violences Bonne connaissance du tissu associatif marocain Arabe et français oral et écrit maitrisé Informatique/bureautique : maitrise de l’outil Word, Excel, Internet… COMPETENCES TRANSVERSALES
Engagement institutionnel Capacité d’organisation Capacité de relation et de communication Travail en équipe et collaboration Dynamisme, initiative et innovation Adaptabilité et flexibilité Capacité de travail sous pression Direction et leadership
Les candidates intéressées par ce poste doivent adresser une lettre de motivation et un CV détaillé par email aux adresses suivantes : centpourcentmamans@gmail.com et clairetrichot@yahoo.fr
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