Sur le chemin de l'Ecole de Barbizon - Projet de fin d'études d'architecture 2022

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon

ÉTUDIANTE: CASSANDRE VERDIER

DOMAINES D’ÉTUDES: DE4 FAIRE

DIRECTEUR D’ÉTUDES: MICHEL JACOTEY

ANNÉE: 2021-2022

« Marcher, c’est avoir en permanence « un tableau » devant soi. » «Pour mieux se délecter du paysage le marcheur doit se tenir droit et porter son regard au loin, en baissant les yeux seulement quand cela est nécessaire. Une succession de tableaux s’offre ainsi à lui, des tableaux de sa composition personnnelle en quelques sorte pour peu que l’on accepte que la Sainte-Victoire ne ressemble pas à celle de Cézanne, ni la lagune de Venise à celle de Turner...»1

«En parcourant ces sentiers, comment ne pas penser à tout nos prédécesseurs, comment de pas guetter ces témoignages ? » 2

« Songe à Barbizon ! Cette histoire est sublime . Ils se disaient : « la ville ne me vaut rien; je vais me retremper au sein de la campagne. » C’est le pays qui les a changé. Ils ont changé» 3

«Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.» 4

1. Philippe Robert, Marcher pour savourer l’espace , 2015

2. Philippe Robert, Marcher pour savourer l’espace, 2015

3. Lette de Vincent à Theo Van Gogh 1880

4. Paul Verlaine, Mon Rêve familier, 1866

Remerciements

Je tiens à remercier tout d’abord Michel Jacotey, pour sa grande disponibilité et la qualité de ses échanges qui ont fortement contribué à me développer tout au long de ces années d’études d’architecture. L’avoir en tant que directeur d’étude de ce projet de diplôme fût d’une immense richesse.

Je remercie également l’office de tourisme de Barbizon, ainsi que tout particulièrement Michel, guide des marcheurs de la forêt de Fontainebleau de m’avoir permis de redecouvrir les magnifiques payages qui bordent mon village d’enfance.

Je tiens à remercier aussi Francisco de Olivera et Julie qui m’ont respectivement accueilli au sein de leurs carrières de pierre et transmis leurs connais sances et engouements pour ce matériaux. De même je remercie Éric Goetz, Directeur de l’Atelier de taille de pierre de la Fondation de Coubertin qui m’a accompagné dans la conception des détails de taille des pierres composants les différentes façades du projet.

Je remercie mon amie Elena Cadouin, pour son accompagnement d’une grande richesse et pour sa disponibilité tout au long de cette année charnière.

Enfin, je tiens à témoigner toute ma gratitude à Sacha et l’ensemble de ma famille pour leur encouragement et leur soutien inestimable tout au long de ces années d’études.

Avant-propos

En conclusion de mes études en architecture, ce projet marque à la fois le bilan et le commen cement de mon apprentissage dans ce domaine.

Aujourd’hui, en deuxième année de master à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val-de-Seine, je réalise ce PFE, encadré par Michel Jacotey, au sein du DE4 Faire.

J’ai choisi de questionner, à travers Barbizon mon village d’enfance, le lien étroit entre archi tecture et paysage, sujet qui m’a passionné tout au long de mes études.

Ce PFE représente la synthèse finale de mon parcours dans une école d’architecture et établit le lien entre recherches théoriques et projectuelles.

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon

01. Le site

02. Le programme

Du mémoire au projet de fin d’étude

Barbizon, le village des peintres

01. Condition du site

02. L’école de Barbizon, berceau de l’impressionisme

03. Les divers types de paysages rencontrés à Barbizon

04. Une offre culturelle limitée et décevante, la disparition d’un dynamisme artistique

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon

01. Un parcours pour se reconnecter aux paysages impressionistes

02. Des résidences d’artistes pour réinsiufler une partique artistique

03. Des temps d’arrêts pour contempler le paysage

04. Détail du programme complet

« Et qui n’est chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre »

01. Grammaire des différentes typologies conceptuelles

02. Rencontre des typologies et des paysages

03. La naissance des déclinaisons du projet

La pierre structurelle

01. Le grès de Fontainebleau

02. Le calcaire de Souppes-sur-Loing

03. Alliance des pierres

Sur le chemin de l’école de Barbizon

01. Plan et volumétrie commune

02. Présentation des résidences d’artistes

Barbizon, un village en résonance avec son paysage

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon

Introduction Du mémoire au projet de fin d’étude

Particulièrement sensible au lien étroit qu’en tretiennent architecture et territoire, j’ai fait de ce dialogue entre nature et bâti le sujet de mon mémoire de fin d’étude.

Ce dernier s’est développé autour de l’analyse de deux projets entretenant des relations exceptionnelles avec leur paysage proche et lointain. Il s’agit de la route MA-2141 menant au village de Sa Calobra, édifiée par Antonio Parietti sur l’île de Majorque. Ainsi que l’œuvre monumentale de land art d’Alberto Burri, El Grande Cretto, en Sicile. Ces deux ouvrages, que j’ai eu la chance de découvrir au cours de mes derniers voyages, m’ont particulièrement touchée et inspirée.

Dans ce mémoire, c’est le sentiment de résonance, dont parle Le Corbusier en 1942 dans « La maison des hommes », qui a été au cœur de mon travail. J’ai voulu comprendre en profondeur ce dialogue étroit entre une architecture et son paysage, cette idée qui consiste à créer une relation de proximité et d’intimité avec le lieu.

L’analyse de ces deux projets uniques m’a permis de comprendre par quel dispositif l’artiste, l’architecte et l’ingénieur parviennent à entrer en résonance avec un territoire, un paysage.

Enrichie de cette recherche théorique, j’ai sou haité approfondir l’étude de ces notions dans la réa lisation de mon Projet de Fin d’Etudes. La question du choix d’un site s’est alors rapidement posée. Quel site au paysage remarquable pouvais-je choisir pour la réalisation d’un projet en résonance avec son site ?

C’est en allant chercher au plus profond de mon identité que l’évidence m’est venue : Barbizon, mon village d’enfance. Barbizon, dit le village des peintres, est né avec le mouvement impressionniste. Au début du XIXe siècle, des peintres parisiens ont commencé à y poser leurs chevalets pour y peindre des paysages. À l’époque Barbizon n’était qu’un petit hameau. Le village s’est construit pour et autour de l’engouement des impressionnistes pour ce site entre plaine et forêt. L’histoire de ce village entretient donc un lien particulier avec le développement de son territoire.

Aujourd’hui, lorsque je retourne à Barbizon, c’est avec regret que je constate que le sentiment de contemplation ressenti pour el Grande Cretto et la

Route MA-2141 n’est pas présent. Et pour cause ! Rien ne contribue à raconter l’histoire et la condition des paysages de Barbizon. Aucune architecture, aucune œuvre, aucun dispositif n’est mis en place pour donner à voir ces paysages.

La problématique de ce Projet de Fin d’Etudes vient donc s’inscrire dans la lignée de celle du mémoire : Comment concevoir un projet capable d’entrer en résonance avec les paysages de Barbizon et en mesure de sublimer l’esprit des lieux ?

Ce projet a pour vocation, à la manière d’Alberto Burri et d’Antonio Parrieti, de révéler les paysages oubliés du village des peintres, de raconter leurs histoires et d’élever leurs conditions. L’enjeu de ce projet consiste à réarticuler ce territoire à la pratique artistique contemporaine. Par un projet urbain et architectural, nous allons tenter de reconnecter les paysages de Barbizon à leur glorieux passé mais aussi de les projeter vers l’avenir.

Route MA-2141, A.Parietti

Grande Cretto, A. Burri

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon

01. Le site Barbizon, le village des peintres

«

Songe à Barbizon ! Cette histoire est sublime . Ils se disaient : « la ville ne me vaut rien; je vais me retremper au sein de la campagne. C’est le pays qui les a changés. Ils ont changé »

Lette de Vincent Van Gogh à son frère Théo, 1880

Site Barbizon, le village des peintres

Jules Coignet, Les Peintres sur le motif dans la forêt de Fontainebleau, 1963

Photographie personnelle, 2021

01. Condition du site

Barbizon est un petit village de 1.200 habitants, situé à 50 km au sud-est de Paris.

PARIS

50km

BARBIZON

Ce village a la particularité de vivre entre deux milieux naturels distincts. D’une part il est à l’orée de la Forêt de Fontainebleau et de l’autre à la lisière du Parc Naturel Régional du Gâtinais et de ses plaines.

Ces deux milieux offrent à Barbizon une grande variété de paysages. Le parc naturel régional du Gâtinais français, surnommé « pays des mille clai rières et du grès » est composé de paysages de plateaux ouverts et de clairières, ceinturés par des coteaux souvent boisés, des vallées et vallons secs ou marécageux. Des affleurements et chaos de grès, dont l’extension exceptionnelle, composent des paysages singuliers pour une région de plaine.

Ce parc est épaulé par les massifs boisés de la forêt de Fontainebleau, le deuxième milieu cernant Barbizon. Il s’agit d’une vaste forêt préservée de plus de 22 000 ha qui fut l’ancien domaine de chasse des rois de France. Elle est le premier site naturel au monde à avoir bénéficié d’une mesure de protection (grâce aux réserves artistiques des peintres de Barbizon). Aujourd’hui elle est reconnue par l’Unesco comme une réserve de biosphère.

Ces différents paysages barbizonais ont étés les lieux d’inspiration d’un courant artistique qui a marqué un tournant dans l’histoire de l’Art.

14Site Barbizon, le village des peintres

SUPERFICIE

STATUT

SUPERFICIE

STATUT

CULTURE

ESSENCES

GÉOLOGIE

GÉOLOGIE

Forêt de Fontainebleau

Photographie personnelle

Carte de Barbizon et de ses plaines

Photographie personnelle

Par son double rapport à la nature et sa proxi mité à la capitale, Barbizon fut la source d’un cou rant artistique majeur du XIXe siècle : L’école de Barbizon, berceau d’un art nouveau en France, le paysage.

Les précurseurs :

Au début du XIXe siècle, plusieurs innovations comme l’invention du tube de peinture ou l’innovation de la photographie en noir et blanc vont conduire les artistes à requestionner leurs arts.

Influencés par les peintres de paysage Hollandais, les premiers peintres parisiens tels que Jean-Baptiste Camille Corot, Jean-François Millet, Théodore Rousseau, Jules Dupré, Narcisse Díaz de la Peña, Charles-François Daubigny quittent alors la ville pour peindre directement sur motif, face aux pay sages et c’est d’abord à Barbizon qu’ils vont se rendre. Dès 1830, ce qui est encore un hameau de bûcherons accueillera en effet à l’Auberge Gannes, tous les peintres qui viennent chercher l’inspiration auprès de la nature intacte. Leurs sujets ne sont plus des scènes mythiques, religieuses ou nobles mais la nature, le quotidien et leurs imaginaires. Ils rendent compte de la lumière et de la couleur de des paysages en opposition à la photographie grisâtre. C’est la naissance de l’impressionnisme.

Aujourd’hui ces précurseurs de l’impressionnisme occupent la première salle du musée d’Orsay qui porte le nom du village.

02. L’École de Barbizon, berceau de l’impressionisme

Site Barbizon, le village des peintres

Photographie de la première salle du muése d’Orsay, l’Ecole de Barbizon

Jean-François Millet, Des glaneuses, 1857

Jean-François Millet, L’Angélus, 1857-1859

Constant Troyon , Boeufs allant au labour, effet du matin, 1855

Théodore Rousseau , Lisière de la forêt à Fontainebleau, 1850

Jean-Baptiste Camille Corot, Paysanne en forêt de Fontainebleau, 1830-1832

Théodore Rousseau-Etude de rochers et d’arbres, 1829

Barbizon, le village des peintres

L’essor de l’impressionisme :

À partir de 1860, les premiers peintres de Barbizon vont être suivis par la jeune génération tel que Claude Monet, Frédéric Bazille, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Paul Cezanne, Georges Seurat. Cette seconde vague, sur les pas des anciens est venu prendre la relève pour créer une nouvelle vision de la nature. Van Gogh écrira de nombreuses lettre à son frère Theo expliquant le respect qu’il porte aux peintres de Barbizon « qui sans eux rien se serait ». 1

Le nom d’École de Barbizon fut attribué en 1890 au groupe des anciens, à la suite de la paru tion à Londres du livre de David Croal Thomson, intitulé The Barbizon school of painters.

Avec le temps l’engouement pour Barbizon s’est étendu au-delà des peintres. Des écrivains, des philosophes, des chanteurs et des comédiens y ont séjourné tels que, Jean Galtier-Boissière, Gabriel Séailles, Paul Verlaine, Rosa Bonheur et tant d’autres.

Cette affluence, permise dès 1899 par l’arri vée du train à voie métrique, amenant directement les voyageurs à Barbizon depuis Melun, provoqua l’ouverture de nombreuses infrastructures : res taurants, hôtels, épiceries. Le peintres ont alors pu séjourner plus longuement et les touristes ont commencés à affluer.

Le village actuel qu’est Barbizon doit donc son existence à la venue de ses premiers peintres.

1. F.Buttay et A.Tence (2015), Van gogh et Barbizon, Ed.Labrairies de musées, 55 pages

Site Barbizon, le village des peintres

Paul Cézanne, Neige Fondante à Fontainebleau, 1879-80,

Monet peignant à l'orée de la forêt de Fontainebleau, près de l'allée des vaches, par John Singer Sargent.

«Un chêne au Bas-Bréau : LE BODMER» peint par Claude Monet en 1865 à Barbizon.(Metropolitan Museum of Art - NEW YORK)

Paul Cézanne, Rochers à Fontainebleau, 1893

Vincent Van-Gogh Le Semeur, juin 1888

Claude Monet, Le Déjeuner sur l’herbe, 1866

Site Barbizon, le village des peintres

Jusqu’à l’abstraction moderne :

Si, comme nous allons le voir par la suite, les artistes ont fini par déserter le village, ce qui s’est passé à Barbizon durant le XIXe siècle a eu une importance capitale dans l’évolution de l’histoire de l’art et du mouvement moderne.

En effet, en introduisant la subjectivité dans leur art, les peintres de Barbizon ont donnés naissance aux prémices de l’impressionnisme. Ce mouvement qui a totalement renversé tout les codes de l’époque et marqué le début d’une nouvelle ère dans l’art : celle de l’abstraction.

L’attention portée à la la couleur, la lumière, la décom position ou encore le geste sont devenus les fonde ments de la création moderne, jusqu’à l’expression nisme abstrait américain.

Dans ce sens, plusieurs expositions d’art mettent en avant le lien entre l’impressionnisme et l’abstraction, comme l’exposition Monet/Rothko, actuellement à Giverny, qui propose à ses visiteurs un dialogue exceptionnel entre les œuvres de ces deux artistes. C’est également le cas du musée d’Orsay, dont la scénographie du dernier étage met en avant des tableaux d’artistes contemporains, aux cotés de ceux des plus grands impressionnistes.

Site Barbizon, le village des peintres

Helen Frankenthaler

Connexions : Rothko x Monet Annie Dautane Eve Ramboz, affiche de l’expostion Monet/Rothko à Giverny

Joan Mitchell, The Good-bye door, 1980

«Dial», 1956, de Philip Guston (1913-1980)

Jackson Pollock, Autumn Rhythm (Number 30)

Barbizon, le village des peintres

Ayant conscience de l’histoire si particulière des pay sage du village, il me semblait important d’aller se confronter à ces derniers.

Les lieux de nature où ont étés peints les tableaux impressionnistes ne sont pas réellement localisables aujourd’hui, car ces artistes n’étaient pas extrêmement pointilleux de la représentation de la réalité, puisque ce qu’ils peignaient étaient avant tout leurs impressions personnelles du paysage.

Cependant, en nous promenant aux abords du village, nous constatons que ces paysages subsistent. Pour peu que nous ayons bien les images de ces tableaux en tête, une impression magique peut se produire, celle de se retrouver à l’intérieur même de ces chefs-d’oeuvres. C’est ce qu’il m’est arrivé lors de mes promenades.

Ci-contre, sont mit en résonance les tableaux des peintres de Barbizon et des photographies récentes des paysages rencontrés.

Cette comparaison témoigne de la diversité des pay sages à travers plaine et forêt bordant le village de Barbizon.

Il semblait alors intéressant de délimiter les zones géographiques des divers paysages rencontrés autours de Barbizon. Ces paysages qui ont inspiré et révo lutionné la peinture du XIXe siècle et qui subsistent encore aujourd’hui.

Plusieurs catégories de paysages se démarquent du coté plaine :

- La plaine de l’Angélus, décor du célèbre tableau de Jean-François Millet, reconnu grâce au clocher du village du voisin qui apparait en arrière plan de l’œuvre.

- Les plaines agricoles, où étaient peints des scènes de quotidien du monde paysan, nouveau thême introduit par les peintres de Barbizon dans l’histoire de l’art. Ces champs subsistent et sont toujours exploités par les agriculteurs actuels, dont la pratique s’est modernisé.

- Les haras en lisère de forêts d’où partent de vastes allées cavalières de sable menants à Fontainebleau, capitale équestre. Les chevaux et autres animaux ont beaucoup inspirés les artistes du XIXe à l’image de la célèbre Rosa Bonheur, résidente à Barbizon.

Jean-François Millet - L’Angélus, 1857-1859

Charles-François Daubigny, La moisson, 1851

Rosa Bonheur, Cheval blanc, 1865

Site Barbizon, le village des peintres

PAYSAGE : PLAINES AGRICOLES

PAYSAGE : PLAINE DE L’ANGÉLUS

PAYSAGE : HARAS EN LISIÈRE DE FORÊT

Photographies personnelles

Photographies personnelles

Photographies personnelles

De même, plusieurs catégories se dessinent coté forêt :

- Les zones rocheuses, au relief particulier, formées par la consolidation du sable de la mer qui occupait la place de la forêt il ya 35 millions d’années.

- Les dénivelés en forêt, particuliers en Île-de-France singularisent les paysages de Barbizon.

- Les points de vue en hauteur de forêt, offrent des vues magnifiques sur les environs. Autrefois, les plaines au loin semblaient plus visibles qu’aujourd’hui, d’avantage dissimulées par la hauteur des arbres.

Il est intéressant de savoir que, si ces paysages en forêt ressemblent tant aux paysages des tableaux présentés, c’est justement grâce aux peintres de l’École de Barbizon, emmenés par Théodore Rousseau qui fondent en 1837 la Société des amis de la forêt de Fontainebleau, une réserve artistique pour la proté ger. Il s’agissait alors de la la première zone naturelle protégée de France.

Site Barbizon, le village des peintres

Léon Cogniet, Repos en forêt, 1850

Jules Coignet, Les Peintres sur le motif dans la forêt de Fontainebleau

Theodore Caruelle Daligny, Point de vue, 1867

le village des peintres

PAYSAGE

ZONES ROCHEUSES

PAYSAGE

DENIVELÉ EN FORÊT

Photographies personnelles

Photographies personnelles

Photographies personnelles

04. Une renommée mondiale, mais une offre culturelle limitée et décevante et une perte du dynamisme artistique

La renommé de l’Ecole de Barbizon est aujourd’hui mondiale. Si la moitié des milliers de touristes annuels viennent d’Île-de-France, sur l’autre moitié cinquante pour-cent viennent de l’étranger : ÉtatsUnis, Europe mais aussi beaucoup d’Asie. Cela s’explique par la renommé des peintres de Barbizon exposés dans des musées au quatre coins du monde et par l’influence qu’ils ont eu sur les générations d’artistes après eux. En Asie, les chinois sont allés jusqu’à recréer une école de Barbizon à Lishui.

« Les japonais ont créé un musée à la gloire de Jean-François Millet, avec de nombreux tableaux authentiques. Là-bas, ce peintre est un dieu vivant.»

- Gisèle Avelange, ancienne maire de la commune

« La renommée des peintres de Barbizon a fortement influencé les artistes chinois. Dans les années 1980, un groupe d’artistes talentueux s’est installé au bord du fleuve, à Lishui. Ils se sont inspirés de l’esprit des peintres de Barbizon, sur le thème : peindre ma terre d’origine, s’inspirer de la nature.

Pour l’instant, une centaine d’artistes ont été formés à Lishui, avec des célébrités, comme Zhan Weike et le gouvernement a créé autour de Lishui des ateliers d’où sortent beaucoup de tableaux exportés sur les marchés européens de l’art. »

- Marie Besse, conseillère municipale

À ces milliers de visiteurs passionnés d’art, s’ajoutent les millions de promeneurs qui se rendent en forêt de Fontainebleau chaque année. Il s’agit du site naturel le plus fréquenté de France.

Barbizon bénéficie donc d’un dynamisme touris tique et culturel très important.

Site Barbizon, le village des peintres

60% Visiteurs françiliens

20% Visiteurs étrangers

Forêt de Fontainebleau 11 millions de visiteurs chaque année

Site Barbizon, le village des peintres

27 cartes des fluxs touristiques

Pourtant, en arrivant à Barbizon, les excursionnistes s’arrêtent à la jolie rue principale du village et ses deux musées : La maison de Jean-François Millet et l’auberge Gannes. Il s’agit ici des anciens lieux d’hébergements des artistes de Barbizon. Aucune toiles des grands maitres n’y est exposée puisque ces dernières se trouvent dans les grands musées nationaux.

Rien n’invite donc ces passagers à découvrir, l’essentiel : les paysages peints par les artistes impressionnistes.

Au contraire, pour les promeneurs en forêt, rien ne met en avant l’histoire du site dans lequel ils se trouvent.

Le lien entre paysage et histoire n’existe pas.

«Après les Japonais et les Coréens, les Chinois débarquent en masse. Ils viennent en général par petits groupes et visitent à toute vitesse nos deux musées et mitraillent les maisons typiques.»

- Cléo Léonard, une de ses responsables de l’office de tourisme

D’autre part, le village souffre de la comparai son avec le dynamisme de création artistique de l’époque. On comptait en 1870, cent-vingt artistes pour seulement quatre-vingt habitants. Aujourd’hui la mairie recense quinze artistes plasticiens habi tant à Barbizon pour mille-deux-cents habitants. Néanmoins une petite résidence d’artistes à ouvert en 2020. Cette résidence affiche depuis complet, ce qui laisse présager un regain d’intérêt de la part d’artistes contemporains pour Barbizon...

Activités du village

RESTAURANTS : 11

HÉBERGEMENTS : 7

COMMERCES : 15

MUSÉES : 2

GALERIES : 7

Site Barbizon, le village des peintres

Site Barbizon, le village des peintres

Musée Jean-François Millet

Auberge Gannes

Rue principale du villagecarte des activitées à Barbizon

carte des activitées à Barbizon

Les enjeux du projet

L’analyse de Barbizon à permis de révéler les richesses et l’histoire de son terri toire et d’éclairer les différents enjeux propices à l’élaboration d’un programme.

1. Le premier enjeu semble être de proposer une nouvelle lecture du site de Barbizon permettant aux habitants de la région, aux passionnés d’art et aux nombreux promeneurs quotidiens de se confronter aux divers paysages qui bordent Barbizon et à leur histoire. Il parait primordial de préserver le patrimoine culturel et de l’inscrire dans une démarche contemporaine.

2. Le second enjeu important serait d’insuffler un nouveau dynamisme artistique sur les traces du passé à Barbizon, permettant finalement de raconter le suite de l’histoire du village.

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon.

02

.Le programme

Un parcours d’art contemporain sur les traces des impressionistes de Barbizon

« Marcher, c’est avoir en permanence «un tableau» devant soi. Pour mieux se délecter du paysage le marcheur doit se tenir droit et porter son regard au loin, en baissant les yeux seulement quand cela est nécessaire. Une succession de tableaux s’offre ainsi à lui, des tableaux de sa composition personnnelle en quelques sorte, pour peu que l’on accepte que la Sainte-Victoire ne ressemble pas à celle de Cézanne, ni la lagune de Venise à celle de Turner... » 1

« En parcourant ces sentiers, comment ne pas penser à tout nos prédécesseurs, comment de pas guetter ces témoignages ? » 2

1. F.Buttay et A.Tence, Van gogh et Barbizon (2015), Ed.Librairies de musées, 55 p.

2. Robert.P, Marcher pour savourer l’espace, (2015), Ed.la decouverte, 128 p.

Photographies personnelles, 2021

Pour répondre aux différents enjeux mis en lumière par l’analyse de site, un programme composé de plusieurs éléments s’est constitué.

01. Un parcours pour se reconnecter aux paysages impressionnistes

Le premier point primordial pour proposer une nou velle lecture de Barbizon fut de sortir du cœur du village pour se rendre directement dans les paysages dit impressionniste.

L’analyse des différents paysages de Barbizon a démontré qu’il suffisait de se promener dans la nature bordant le village pour se confronter à ces paysages.

Le premier élément de programme adopté fut alors celui d’un parcours architectural invitant les visiteurs de Barbizon à traverser les différents paysages de Barbizon.

« De longues promenades sont le moyen le plus direct d’entrer en contact avec la nature. » 1

En suivant les chemins et sentiers publics qui contournent le village, un parcours à travers la totalité des paysages s’est dessiné. De ce fait, celui-ci permet bien de rendre compte de la diversité des paysages qui bordent le village aux différents promeneurs.

Ce parcours prend la forme d’une boucle d’une distance de onze kilomètres, se parcourant en trois heures à pied sans interruptions et cinquante minutes à vélo. Son tracé est plus rectiligne à travers la plaine du fait de la délimitation rectiligne des parcelles agicoles et plus sinueux en empruntant les sentiers en forêt.

Des radiales reliant cette boucle au centre du village permettent d’intégrer ce dernier et ses musées au parcours.

Afin de révéler ce parcours, celui-ci se dessine par des interventions architecturales ponctuelles à l’intérieur de chaque catégories de paysages, nommées : points de parcours.

Plusieurs parcours artistiques en France invitent à découvrir les paysages français , à l’image de celui reliant Nantes à Saint-Nazaire, qui invite à découvrir l’estuaire de la Loire et les 33 œuvres d’une collection permanente, ou le Centre d’Art International de l’Art et du Paysage de l’île de Vassilère.

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

1. F.Buttay et A.Tence (2015), Van gogh et Barbizon, Ed.Labrairies de musées, 55 pages

Centre d’Art International de l’Art et du Paysage de l’île de Vassilière

Parcours artistique : estuaire Nantes <> St Nazaire

Point de parcours

Point de parcours

De haut en bas Plan de masse schématique comprenant l’ensemble des éléments programmatique.

Schéma programmatique à l’intérieur d’une zone géographique de paysage Représentation des paysages rencontrés sur le parcours par les tableaux des peintres de Barbizon

Point de parcours Point de parcours

Résidence d’artiste

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Plaine de l’Angélus

Plaines agricoles Zones rocheuses

Point de vue Topographie importante

Haras en lisère de forêt

Haras en lisère de forêt

Plaine de l’angélus Plaines agricoles Haras en lisère de forêt Zones rocheuses

Dénivelé en forêt Point de vue

Notion de promenade

Il y avait une importante nécessité à ce que ce parcours ne devienne pas un circuit à la forme trop didactique. En effet, il y avait une notion de liberté et d’errance chez les impressionnistes. Ils partaient dans la nature sans connaitre à l’avance l’emplacement où ils allaient poser leurs cheva lets. Il était donc primordial de créer un parcours s’apparentant à une promenade dite libre. À cet effet, les radiales reliants le cœur du village et ses musées aux paysages rompent la boucle et créent une infinité de possibilité de promenade. Voici quelques scénarios de promeneurs assurant une variété de parcours possible.

- Un couple fait une partie du parcours entre plaine et en forêt. Ils s’arrêtent pour déjeuner dans le coeur du village et reviendront une fois prochaine pour faire la partie manquante du parcours.

- Un promeneur et son enfant jouent en forêt l’aprèsmidi sur une partie du parcours.

- Une joggeuse fait le tour du parcours d’une dis tance de onze kilomètres en une heure et vingt minutes.

- Un groupe de touriste axe leurs visite sur la rue principale et ses musées ainsi que sur une partie du parcours passant à travers la plaine de l’Angélus, lieu d’inspiration du fameux tableau de Jean-Francois Millet.

- Un randonneur sur le chemin de de Saint-Jacques de Compostelle chemine à travers la plaine, le centre du village et la forêt.

- Une randonneuse sur le GR 1 passe également son chemin à travers le parcours. Il s’en éloigne un temps pour découvrir une plus grande partie du parcours.

Pour un sentiment d’errance le plus total, il est egalement tout à fait possible pour les promeneurs de s’éloigner du parcours dessiné puis de retomber par hasard dessus.

02. Des résidences d’artistes pour réinsiu fler une pratique artistique

Le deuxième enjeux déterminé par l’analyse du village fut de réinsuffler une pratique artistique contemporaine à Barbizon.

En ce sens, sept résidences pour artistes contem porains se sont ajoutées au programme et sont venus ponctuer le parcours.

Ces résidences permettent à des artistes de se confronter à ces paysages historiques et d’échan ger avec les très nombreux visiteurs du site, autour de cette confrontation entre un courant historique et une activité artistique on ne peut plus contem poraine.

La rencontre entre patrimoine et création artistique est une clé pour que les richesses culturelles soient partagées par tous. Il ne s’agit en aucun cas de « muséifier » le patrimoine, mais d’au contraire, ouvrir sur les arts.

Vu l’engouement international que suscite ce vil lage, il est fortement envisageable que des artistes contemporaints, de France comme du monde entier, souhaitent résider en ces lieux.

Suivant la même logique que le parcours, ces résidences émaillées autours de Barbizon sont placées de manière à rendre compte des différents paysages du village. Chacune des constructions se situe au coeur d’une zone de paysage déter minée pendant l’analyse. Seule une résidence est répétée, celle des haras en lisière de forêt, paysage rencontré à deux reprises : à l’entrée et sortie de la forêt.

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Haras en lisère de forêt

Plaine de l’Angélus

Plaines agricoles Zones rocheuses

Point de vue Topographie importante

Point de parcours Point de parcours

Haras en lisère de forêt

Résidence d’artiste

Point de parcours Point de parcours

De haut en bas Plan de masse schématique comprenant l’ensemble des éléments programmatique.

Schéma programmatique à l’intérieur d’une zone géographique de paysage

Programme

Temps d’arrêt

Résidence d’artiste

Point de parcours Point de parcours

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Temps d’arrêt

PAYSAGE : PLAINE DE L’ANGÉLUS

PAYSAGE : PLAINES AGRICOLES

PAYSAGE : HARAS EN LISÈRE DE FORÊT

PAYSAGE : ZONES ROCHEUSES

PAYSAGE : DENIVELÉ EN FORÊT

PAYSAGE :

EN FORÊT

Les ateliers d’artiste en relation étroite avec la nature

Les résidences ont pour objectif d’offrir aux artistes l’opportunité de développer leur art en contact direct avec la nature.

Depuis toujours, de nombreux artistes ont leur ate lier en relation direct avec le paysage environnant, à l’image de Georgia O’keffe dans le désert du Nouveau-Mexique ou plus radicalement, Roy Staab artiste américain qui n’a pas réellement de studio attitré et qui affirme l’idée « The site is my studio » .

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Atelier de Georgia O’Keffe

Roy Staab créant en pleine nature

Atelier de Paul Cézanne

Atelier de Hans Hartung

Yannima Tommy Watson, dans le désert occidental d’’Australie

Des œuvres contemporaines en résonnance avec le paysage

La relation étroite entre les artistes et le paysage ne s’est pas arrêtée aux impressionnistes. Comme le démontre les oeuvres présentées dans le livre Pensée-Paysage1 de Michel Collot, les artistes continuent de puiser en la nature une source d’inspiration.

On constate à travers ces oeuvres contemporaines que la pratique artistique à néanmoins évoluée et s’est diversifiée. Il y a désormais de nombreux moyens de traiter le paysage : la photographie, la sculpture, l’installation, la peinture, la perfor mance, etc

Richard Serra, Shift, 1970-1972

Pierre Tal-Coat, sans titre (colza), 1975-1982

Guiseppe Penone, L’arbre se souviendra du contact, 1968

Christian Garder, Extraction paysage, 1993

1. COLLOT M., Pensée-paysage (2011), ed.ACTES SUD, 328 p.

03. Des temps d’arrêts pour contempler le paysage

Enfin, s’ajoute entre les points parcours et les rési dences d’artistes un troisième et dernier élément de programme. Il s’agit de petits temps d’arrêts permettants aux visiteurs de marquer des moments de contemplations sur le paysage.

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Haras en lisère de forêt

Plaine de l’Angélus

Point de parcours

Point de parcours

Plaines agricoles Zones rocheuses

Point de parcours

Haras en lisère de forêt

Résidence d’artiste

Point de vue Topographie importante

Point de parcours

Point de parcours

Temps d’arrêt Temps d’arrêt

Résidence d’artiste

Point de parcours

De haut en bas Plan de masse schématique comprenant l’ensemble des éléments programmatique.

Schéma programmatique à l’intérieur d’une zone géographique de paysage

d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

04. Détail du programme complet

Ce programme est donc bien composé de plusieurs éléments : un parcours libre d’une dizaine de kilo mètres, plusieurs temps d’arrêts et sept résidences d’artistes.

Ensemble, ils composent un parcours d’art contemporain, ponctué de résidences d’artistes, à travers les paysages impressionnistes de Barbizon.

À travers ce programme, les promeneurs se confrontent à des œuvres contemporaines aux contacts des paysages impressionnistes de plu sieurs manières : (cf. schémas ci contre)

Le parcours

Des œuvres in-situ, en lien avec le milieu naturels tels que du land art ou des sculptures ponctuent le parcours des promeneurs.

Les temps d’arrêts

Des œuvres in-sinu suggèrent le paysage, à la manière des impressionnistes. Ces œuvres sont placées en résonance avec le paysage inspirant, au moment des temps d’arrêts.

Ces deux premiers principes seraient composés d’oeuvres offertes par des artistes ayant résidé au sein des différentes résidences de Barbizon.

Les résidences

Des espaces d’expositions sont inclus au sein des résidences, permettant aux artistes actuels de pré senter leurs travaux aux promeneurs. Si un artiste le souhaite , il peut inviter des promeneurs à découvrir son atelier.

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Superficie :

Afin de limiter l’impact de ce programme au sein du paysage, une des volontés importantes était de concevoir des infrastructures de petite échelle.

Ainsi, les résidences pour artistes sont constituées de trois ateliers par unité, permettant un échange entre artistes très apprécié dans les résidences. S’ajoute à chacune de ces résidences un espace commun et d’exposition propice à la rencontre entre artistes et promeneurs.

La surface totale d’une résidence est de 220 m2 et l’ensemble des surfaces des résidences cumulées est alors de 1540 m2.

Les temps d’arrêts, formés d’un banc et d’un mur d’exposition, occupent une surface très faible, autours de 20 m2.

La surface de l’ensemble des points de parcours, marqués par un traitement de sol perméable, n’est pas comptabilisée.

L’ensemble de la surface construite de ce projet est alors de 1840m2.

Parcours

RAYON : 11 km

POINT DE PARCOURS : 14

Temps d’arrêts

SURFACE : 20 m2

QUANTITÉ : 14

SURFACE ADDITIONNÉE : 300 m2

Résidences d’artistes

SURFACE : 220 m2

NOMBRES D’ARTISTES : 3 PAR RÉSIDENCE

QUANTITÉ : 7

RÉSIDENCES PMR : 3

SURFACE ADDITIONNÉE : 1540 m2

Vue sattelite avec parcours inséré

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes

Résidence

Résidence

Les lignes de parcours en résonance avec le paysage

À la manière des oeuvres étudiées au cours du mémoire, des lignes de parcours guident l’entièreté du projet.

Ces lignes, à l’échelle urbaine, suivent les tracés préexistants du site, passent à travers les multi ples conditions de paysage et permettre de tra verser l’histoire de Barbizon.

parcours

Comparaison entre les lignes de parcours du projet et celles de la route MA-2141 et de Grande Cretto, étudiées dans le mémoire.

Résidence : L’Angélus

Résidence : Cheval blanc

Vue sattelite avec parcours inséré

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon.

Déclinaison de typologies à la rencontre des paysages

«Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre».

1. Mon rêve familier de Paul Verlaine, (1866)

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Peter Zumthor architecte, Allmannajuvet Zinc Mine Museum, Norvège, 2000

01. Grammaire des différentes typologies du projet

La méthodologie de conception des différents éléments de programme s’est construite sur un prin cipe de déclinaison permettant de rendre compte des différentes qualités des paysages rencontrés.

Tel un exercice de style, ont été dans un premier temps étudié les différentes typologies architec turales susceptibles de dialoguer avec un paysage, permettant par la suite d’esquisser les différentes déclinaisons formant l’ensemble du projet.

Le parcours

Cet exercice a débuté avec l’étude (ci-contre) des différentes typologies, en plan et en coupe, per mettant de marquer un parcours dans le paysage afin que ce dernier soit identifiable par les visiteurs.

Les différentes typologies recensées sont souvent en lien avec le sol : enterrée dans le sol, surélevé eau-dessus du sol, en escalier ou enchâssée dans un sol en pente. Mais ce n’est pas le cas de l’ensemble. Protéger ou accompagner un parcours peuvent également être des moyens pour l’identifier.

Grande Cetto, Alberto Burri, 1984-2015, Siciles, Italie

Sohlbergplassen Sommeren, 2016

Manuel Cervantes, 2019

Reed Hildebrand, Berkshire Boardwalk, 2011, Massachussets

Ai Weiwei, Ruyi Path, Château La Coste, Aix-en-Provence

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Les temps d’arrêt

Les différentes grammaires de typologies déter minées précédemment ont par la suite été adapté aux temps d’arrêts.

Cela crée la sensation que ces derniers naissent de l’expansion du parcours.

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Sohlbergplassen Sommeren, 2016

Trace Architecture Office, Rockview tea house, Massachussets

Sohlbergplassen Sommeren, 2016

Les résidences pour artistes

Enfin, suivant le même principe, les typologies ont étés adaptés aux résidences d’artistes. à nouveau, nous avons le sentiment que le parcours s’expanse pour les accueillir.

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Trace Architecture Office, Rockview Tea House, Massachussets

Landsacpes architectures, Wet Meadows and source oh the river De Lemos, Carvalho Arauju, Portugal, 2012

02. Rencontre des typologies et des paysages

Après avoir établi les différentes typologies fédé rant parcours, temps d’arrêts et résidences, la seconde étape décisive fut de déterminer les dif férentes postures alliant paysages et typologies.

Par l’addition d’un paysage en particulier et d’une typologie architecturale sont nées les différentes postures singulières du projet.

Le choix de ces additions fut dicté par la volonté de permettre à chaque combinaison de révéler les singularités de chaque paysages de Barbizon.

Les différentes postures conçues portent chacune le nom d’un des tableaux impressionnistes ayant permis de déterminer le paysage investi au début de l’analyse.

L’ensemble des postures définies formant l’esquisse du projet est présenté sur les deux doubles-pages suivantes.

exemple de la posture de L’Angélus :

PAYSAGE : PLAINE DE L’ANGÉLUS

Parcours

Méthodologie

TYPOLOGIE: ENTÉRRÉ

POSTURE : L’Angélus+ =

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

03. Naissance des déclinaisons du projet

L’Angélus

Au coeur de la plaine de l’Angélus, décor du célèbre tableau de Jean-François Millet, cette première résidence enterrée se fait dis crète. Cette dernière regarde le ciel, guet tant la pluie, élément essentiel de l’agriculture. Le ciel et ses couleurs constituent de véritables inspirations pour les artistes résidants.

La moisson

Au milieu des plaines agricoles exploitées, cette résidence ne permet pas de protéger les récoltes d’après moisson comme autrefois, mais les passants et artistes des rayons du soleil.

Cheval Blanc

Cette résidence accompagne par deux longs murs en quinconce la transition entre les deux milieux naturels distincts qui ont amené les artistes du XIXe siècle à poser leurs chevalets à Barbizon.

Un premier mur oriente la vue vers la plaine, un second, dirige le regard sur la forêt. Cette déclinaison de résidence intervient à deux reprises.

Chaos de rochers

Cette nouvelle résidence d’artistes se surélève tel un ponton au dessus de la mer de rochers figée il y a 35 millions d’années.

Repos en forêt

Confrontée à un dénivelé important en forêt, cette résidence d’artistes s’adapte par un système de trois plateaux en escalier permettant de s’élever vers la prochaine résidence.

Point de vue

Afin de permettre à tous de profiter du point de vue sur le territoire parcouru, cette dernière résidence s’enchâsse dans la pente par d’importants murs de soutènement en pierre.

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

«Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre».

- Paul Verlaine, Mon Rêve familier, 1866

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Déclinaisons de typologies à la rencontre de paysages

Photographies de maquettes d’esquisse

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon.

04. Ressource et Matériau

La pierre structurelle

« Le premier bâtisseur savait-il compter ? Non. En revanche il avait un but, une intention : celle de s’abriter. Cette nécessité est devenue belle, parce que cet homme avait sous ses yeux la nature et son ciel, la lumière et ses couleurs, les montagnes et leurs formes, les pierres et leur matière. ».

« Les Pierres Sauvages » de Fernand Pouillon, Édition du Linteau

Calcaire de Souppes-sur-Loing, Photographie personnelle

Les grès de Fontainbleau, Photographie personnelle

Par l’aspect monolithique des maquettes d’esquisse réalisées et surtout à travers le souhait de traiter un projet qui se décline, la pierre semblait être le matériau idéal pour concrétiser ce projet.

Le projet s’insérant dans des paysages sensibles et protégés, il semblait primordial de l’inscrire dans une démarche de circuits-courts afin d’avoir une empreinte faible et respectueuse du territoire. En répertoriant les différents matériaux et savoirfaire locaux à moins de cinquante kilomètres du site, deux carrières, exploitant chacune une pierre différente se sont révélés à proximité : Le grès de Fontainebleau à Moigny-sur-École et la pierre calcaire à Souppes-sur-Loing.

SITE : BARBIZON

FORÊT DE FONTAINEBLEAU CARRIÈRES DE PIERRE TUILERIES

EXPLOITATION ET TRANSFORMATION DU CHANVRE

ARTISANTS LOCAUX

14 km 18 min

CHARPENTIER

TAILLEUR DE PIERRE

20 km 25 min

CHARPENTIER 12 km 19 min

SCIRIE DE MELUN 13 km 25 min

BARBIZON

CARRIERE DE GRES DE FONTIANBLEAU

14 km 10 min

ARTISANT CHANVRE 10 km 13 min

USINE DE TRANSFORMATION DU CHANVRE

RAYON DE 50km AUTOURS DE BARBIZON

45 km 43 min

FORET DE FONTAINBLEAU

10 km 15 min

ARTISANT CHANVRE 12 km 13 min

14 km 18 min 25 km 20 min

COUVREUR 26 km 23 min

CARRIERE DE PIERRE CALCAIRE

TAILLEUR DE PIERRE

TUILERIE

TAILLEUR DE PIERRE 45 km 35 min

Carte des matériaux et savoir-faire autours de Barbizon

pierre

75 25 km 24 min

Grès de Fontainebleau

Les rochers qui ornent les paysages en forêt de Fontainebleau sont en réalité des petites mon tagnes de grès, formées il y a des millions d’an nées par la solidification du sable de la forêt. Cette pierre, exploitée à partir de la moitié du XIVe siècle, a été utilisée pour construire des châteaux, des cathédrales, des routes, etc. Jusqu’au début du XXème siècle, plus de 2000 carrières restaient en exploitation mais en 1907, l’exploitation du grès fut interdite sur toute la forêt domaniale. L’ultime carrière est celle de Moigny-sur-École, au bord de la Forêt, à 15 km de Barbizon.

Cette pierre est très dure. Si elle était utilisé autre fois pour la construction de grosses constructions tels que le château de Fontainebleau, elle n’est aujourd’hui plus propice à la construction contem poraine. On l’utilise essentiellement pour de la res tauration de patrimoine ou pour du pavage urbain.

LOCALISATION:

MOIGNY SUR ECOLE

DISTANCE DEPUIS LE SITE : 18km

SURFACE : 5000 m2

PIERRE : GRÈS DE FONTAINEBLEAU

TYPE D’EXPLOITATION : À CIEL OUVERT

MASSE VOLUMIQUE : 2000- 2500 kg/m3

BARBIZON

pierre

photographies personelles

02. Le Calcaire de Souppes-sur-Loing

À quelques kilomètres au sud de Barbizon se trouve la carrière de Souppes-sur-Loing.

La pierre de Souppes est une roche sédimentaire à la teinte blanche et caractérisée par un grain fin et serré. Elle a notamment était utilisée pour la construction de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.

Cette pierre, plus facile à travailler que le grès permet la construction des différents éléments de programme du projet. Elle est dotée de caracté ristiques techniques permettant de nombreuses utilisations tels que le fait de sculpter des reliefs.

LOCALISATION:

SOUPPES/LOING, 77

DISTANCE DEPUIS LE SITE : 36 Km

SURFACE : 5 000 m2

PIERRE : CALCAIRE DE CHATEAU-LANDON

TYPE D’EXPLOITATION : À CIEL OUVERT

MASSE VOLUMIQUE : 2700 kg/m3

pierre

photographies personelles

03. Alliance des pierres

L’enjeu ne fut pas de choisir une pierre plutôt que l’autre mais de concevoir un projet alliant les deux pierres de la région, aux caractéristiques différentes.

Le calcaire de Souppes a alors été utilisé pour la construction des résidences, permettant un travail fin de reliefs. Le grès, a quant à lui, été employé avec subtilité et parcimonie de manière à souligner des éléments architecturaux.

Voici quelques détails d’utilisation de la pierre dans le projet:

Poteaux dissimulants l’épaisseur des vantaux des menuiseries extérieurs (cf.schéma 1)

En continuité avec la volonté de réaliser des rési dences d’artistes ouvertes sur le paysage, la pierre calcaire convenait parfaitement pour former des poteaux sculptés de manières à encastrer et dis simuler l’épaisseur des vantaux des menuiseries extérieurs lorsque celles-ci sont ouvertes.

Murs d’exposition (cf.schéma 2)

Afin de créer des murs d’expositions destinés aux différents artistes résidants, des pierres en cal caires forment dans des murs, des relief de sept centimètres de profondeur permettant d’accueillir leurs tableaux.

Un cadre fixe en grès de Fontainebleau est placé de manière à encadrer les oeuvres.

Murs de contemplation (cf.schéma 3)

La posture Cheval blanc est constituée de deux murs qui accompagnent la transition entre plaine et forêt. Lorsque ces murs se retrouvent face aux paysages, ils accueillent des assises intégrées. À nouveau, ces assises sont formées par un travail de relief des pierres calcaires, plus profond cette fois-ci. De même, elles sont marquées par le grès de Fontainebleau.

Alliance des pierres À gauche, un fragment de calcaire de Souppes adouci, À droite, un pavé de grès de Fontainebleau brut

Intervention du chanvre

Pour permettre une bonne isolation thermique, l’inté gralité des murs et poteaux en pierre des résidences d’artistes, construites en calcaire de Souppes est doublée d’une isolation en fibre de chanvre, autre matériau biosourcé et local.

L’utilisation du chanvre, ayant une fort pouvoir isolant thermique ( lambda = 0.039 à 0.06 W/m.K), cela à permis de réduire l’épaisseur des murs : trente centimètre de pierre et dix centimètres d’isolant. Afin de conserver un aspect proche de la pierre en intérieur, une finition à la chaux de calcaire est appliquée.

ENTREPRISE GÂTICHANVRE

LOCALISATION: PRUNAY-SUR-ESSONNE

DISTANCE DEPUIS LE SITE : 24 Km

AIRE DE PRODUCTION : 900 HECTARES

MASSE VOLUMIQUE : 20 KG/M3

CONDUCTIVITÉ THERMIQUE : 0,040 W/(M.K)

EPAISSEUR PROPOSÉE : 100 À 220 MM

CONFORT D’ÉTÉ : FORT

ISOLATION PHONIQUE: BONNE

RÉSISTANCE AU FEU (A À E) E

La mise en œuvre du projet par et pour le paysage

Finalement, à nouveau à la manière de Grande Cretto et de la route MA-2141, les différents éléments de programme trouvent matière au près des paysages investis.

Les affleurements et chaos de grès composants les paysages de Barbizon et la pierre calcaire for mée sous les sols de ces paysages sont exploités, grâce aux deux carrières à proximité, pour donner naissance au projet.

Photographie de la construction de Grande Cretto en 1980. Le projet tire matière aux près des gravats des anciennes construc tions du villages qui ont été rassemblés et compactés pour former les 122 blocs de l’ouvrage.

Photographie de la construction de la route MA - 2141 en 1932. Le projet tire matière directement de la roche du massif de Tramautura

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon.

projet Sur le chemin de l’École de Barbizon

01. Plan et volumétrie communes

Les résidences d’artistes sont les éléments du projet qui ont demandé le plus de soin architectural. Leur déclinaison repose un plan et une volumétrie com mune dont les principes fédérateurs sont :

Espaces communs / Ateliers individuels : (cf.schéma 1)

Lorsque le parcours se transforme en résidence, il prend la forme d’une galerie comprise entre deux volumes. La première galerie accueille les trois ateliers d’artistes et la seconde, plus fine, héberge l’espace commun et d’exposition ouvert aux pro meneurs.

Murs et poteaux: (cf.schéma 2)

Les résidences sont formées de poteaux et de murs en pierre.

Les poteaux permettent une ouverture sur les grands paysages, depuis la galerie principale passant par les ateliers et espaces communs.

Les larges murs en pierre, eux, permettent de tenir les espaces servants (chambres d’artistes, cuisines, locaux techniques et toilettes) et de préserver une intimité entre les promeneurs et les artistes dans leurs ateliers respectifs.

Les flux : (cf.schéma 3)

Trois types de flux se distinguent à l’intérieur des résidences.

Premièrement, le flux le plus important est celui du parcours commun. Celui-ci traverse et unit l’ensemble des résidences.

Depuis ce premier flux, sont desservis les flux secon daires dirigés vers le paysage. Ils permettent d’entrer dans les deux volumes distincts des résidences.

À l’intérieur de ces volumes, un troisième type de flux permet de rendre solidaires les espaces entre eux. De ce fait, si des artistes le souhaitent, ils peuvent ouvrir les portes de leur atelier pour partager des moments de création.

Scénographies : (cf.schéma 4)

Les murs compris entre les deux volumes permettent d’accueillir en eux des tableaux afin de les exposer aux promeneurs.

De manière à créer un dialogue entre ces tableaux et les paysages inspirants, se déguage devant chaque mur d’exposition, une traversée visuelle vers le paysage.

86 CROCHETS Les œuvres en trois dimensions sont elles exposées au sein du volume commun. De la même manière, ces dernières résonnent avec le paysage qui leurs fait face.

SERVANTS CH LT Le projet

Sur le chemin de l’école de Barbizon

OUTILS

C

C

WC

Ateliers d’artistes

Espace commun et d’exposition

SERVANTS

Ateliers d’artistes

C CH

Espace commun et d’exposition

C

CH LT

CROCHETS OUTILS

SCENOGRAPHIE EXPOSITION

FLUX PRINCIPAL Parcours général

FLUX PERPENDICULAIRES Echappées vers le paysage

FLUX INTERNES

EXPOSITION TABLEAUX

EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

FLUX

FLUX INTERNES

FLUX INTERNES

FLUX INTERNES

Ateliers d’artistes Espace commun et d’exposition

Ateliers d’artistes Espace commun et d’exposition

CROCHETS OUTILS

CROCHETS OUTILS

LT C C WC CH CH

CROCHETS OUTILS

EXPOSITION TABLEAUX

EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

SERVANTS CH

SERVANTS FLUX

EXPOSITION TABLEAUX

Ateliers d’artistes Espace commun et d’exposition

LT EXPOSITION TABLEAUX EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

FLUX PERPENDICULAIRESEchappées vers le paysage

CROCHETS OUTILS

EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

LT C C WC CH CH

CH

EXPOSITION TABLEAUX EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

EXPOSITION TABLEAUX EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

LT C C WC CH CH

CH

SERVANTS

FLUX PRINCIPAL Parcours général

FLUX PERPENDICULAIRES Echappées vers le paysage

FLUX INTERNES

SERVANTS

SCENOGRAPHIE EXPOSITION FLUX

SERVANTS

FLUX PERPENDICULAIRESEchappées vers le paysage

CROCHETS OUTILS

LT C C WC CH CH

CH

SCENOGRAPHIE EXPOSITION FLUX

SCENOGRAPHIE EXPOSITION FLUX

SERVANTS

FLUX PERPENDICULAIRESEchappées vers le paysage

FLUX PRINCIPALParcours général

FLUX PRINCIPAL Parcours général

FLUX PERPENDICULAIRES Echappées vers le paysage

FLUX INTERNES

EXPOSITION TABLEAUX EXPOSITION SCULPTURES/INSTALLATIONS

87 CH

FLUX PRINCIPALParcours général

SCENOGRAPHIE EXPOSITION

FLUX FLUX PRINCIPALParcours général

FLUX PRINCIPALParcoursFLUX PERPENDICULAIRESEchappéesFLUX INTERNES

Sur le chemin de l’école de Barbizon

02. Sur le chemin de l’école de Barbizon

Les dernières pages de ce rapport de projet de fin d’étude présentent l’avancée de la conception des six résidences pour artistes.

Cette présentation se fait à la manière d’un par cours passant par l’intégralité des six résidences. Il s’agit d’une possibilité de scénarios parmi tant d’autres.

Le projet Sur le chemin de l’école de Barbizon

L’Angélus

Au cœur de la plaine de l’Angélus, décor du célèbre tableau de Jean-François Millet, cette première résidence enterrée se fait dis crète. Cette dernière regarde le ciel, guettant la pluie, élément essentiel de l’agriculture. Le ciel et ses couleurs constituent de véritables inspirations pour les artistes résidants.

PAYSAGE : PLAINE DE L’ANGÉLUS TYPOLOGIE : ENTERRÉ

Le projet

Sur le chemin de l’école de Barbizon

le chemin de l’école de Barbizon

RÉSIDENCE : La moisson

Au milieu des plaines agricoles exploitées, cette résidence ne permet pas de protéger les récoltes d’après moisson comme autrefois, mais les pas sants et artistes des rayons du soleil.

PAYSAGE : PLAINES AGRICOLES TYPOLOGIE : PROTÉGÉ

projet Sur le chemin de l’école de Barbizon

chemin

l’école

RÉSIDENCE : Cheval blanc (x2)

Cette résidence accompagne par deux longs murs en quinconce la transition entre les deux milieux naturels distincts qui ont amené les artistes du XIXe siècle à Barbizon. Un premier mur oriente la vue vers la plaine, un second, dirige le regard sur la forêt.

Cette déclinaison de résidence intervient à deux reprises.

PAYSAGE : HARAS EN LISIÈRE DE FORÊT

TYPOLOGIE : ACCOMPAGNÉ

projet Sur le chemin de l’école de Barbizon

chemin de l’école de Barbizon

RÉSIDENCE :

Chaos de rochers

Cette nouvelle résidence d’artistes se surélève tel un ponton au dessus de la mer de rochers, formés il y a 35 millions d’années.

PAYSAGE : ZONES ROCHEUSES TYPOLOGIE : SURÉLEVÉ

Le projet Sur le chemin de l’école de Barbizon

Sur le chemin de l’école de Barbizon

RÉSIDENCE : Repos en forêt

Confrontée à un dénivelé important en forêt, cette résidence d’artistes s’adapte par un système de trois plateaux en escalier.

PAYSAGE : DÉNIVELÉ EN FORÊT

TYPOLOGIE : ESCALIER

Le projet Sur le chemin de l’école de Barbizon

RÉSIDENCE :

Point de vue

Afin de permettre à tous de profiter du point de vue sur le territoire parcouru, cette dernière résidence s’enchâsse dans la pente par d’importants murs de soutènements en pierre.

PAYSAGE : POINT DE VUE TYPOLOGIE : ENCHASSÉ

Le projet Sur le chemin de l’école de Barbizon

Sur le chemin de l’école de Barbizon

Sur le chemin de l’École de Barbizon

Un parcours d’art contemporain à travers les paysages impressionistes de Barbizon.

L’analyse de site, additionnée à mon expé rience personnelle des lieux, a mis en exergue le décalage entre le remarquable patrimoine que constituent les paysages impressionnistes de Barbizon et leur faible mise en valeur. À la ma nière des œuvres d’Alberto Burri et Antonio Pa rietti, étudiées dans le Mémoire, ce Projet de Fin  d’Études avait pour enjeu la mise en œuvre d’un programme capable de révéler et magnifier les conditions et l’histoire des paysages locaux.

Un parcours architectural d’art contempo rain ponctué de résidences d’artistes à travers les paysages impressionnistes de Barbizon a semblé être la réponse idéale. Ce parcours per met de redonner vie au village des peintres en invitant promeneurs et artistes à s’immerger au cœur de ce territoire chargé d’histoire. Il a égale ment vocation à revasculariser et offrir une nou velle dynamique à ces paysages, trop long temps oubliés.

La notion de résonance, comme évoqué dans le Mémoire, a été au cœur de mon proces sus de conception. Dans le cadre du projet cette notion est venue s’enrichir de la question d’an crage au sol en architecture. En effet, ici, chaque dispositif architectural, chaque temps d’arrêt, chaque résidence d’artiste dessiné répond pré cisément à l’histoire, au contexte, à la situation et aux contraintes particulières de leur site. Ils tirent parti des contraintes géologiques du lieu qui sont considérés comme autant d’opportuni tés à saisir afin que « la poésie du site dicte celle du projet ».

À la manière de l’impressionnisme, mouve ment qui a révolutionné l’art en le basculant du figuratif au subjectif et qui, pour la première fois de l’histoire, a rendu hommage à la beauté des paysages, en les sublimant sous un œil nouveau, j’ai tenté à travers ce projet de mettre l’architec ture au service des paysages de Barbizon.

En travaillant à concrétiser cette vision par la pierre, j’ai découvert que ma région d’en fance, jouissait d’une géologie riche de ce ma tériau. C’est donc par l’alliance des Grès de Fon tainebleau et du calcaire de Souppes, que j’ai pu me saisir de toutes les possibilités construc tives et architecturales qu’offre la pierre en dé veloppant une série de résidences pour artistes contemporains s’adaptant à chacun des pay sages rencontrés,  afin de mieux les révéler. Mais

aussi de les inscrire dans vers l’avenir, par un matériau lui même intemporel. La rencontre des multiples acteurs de ce secteur fut d’une extrême richesse et a grandement participé à enrichir le dessin du projet.

Mais plus encore, la réalisation de ce Projet de Fin d’Etudes m’a permis de renouer et de dé couvrir plus en profondeur ma région en confron tant mon regard d’enfant à celui de toute pro chaine architecte.

Bibliographie

LIVRES :

BOURET.J L’école de Barbizon, et le paysage français au XIXe siècle (2016), Ed. Ides et Calendes, 244

BUTTAY.F ET TENCE.A, Van gogh et Barbizon (2015), Ed.Labrairies de musées, 55 p.

COLLOT M., Pensée-paysage (2011), ed.ACTES SUD, 328 p.

CROAL THOMSON.D, The Barbizon school of painters (1890),

GUBLER J., Motion, émotions Thèmes d’histoire et d’architecture (2003), ed.infolio, 448 p.

KIMMEL L., L’architecture comme paysage, Alvaro Siza, (2010), ED.petra, 100 p.

NORBERG-SCHULZ C., Genius loci: paysage, ambiance, architecture (1997), Ed. Mardaga, 213 p.

PIKIONIS D., A Sentimental Topography, Architectural Association London, (1989) 100 p.

POUILLON.F, «Mon ambition», Édition du Linteau

ROBERT P., Architrek, marcher pour savourer l’espace (2015), Ed.la decouverte, 128 p.

ROUSSEAU J-J., Les rêveries du promeneur solitaire (1972), Ed.gallimard, 223 p.

TIBERGHIEN G., Le paysage est une traversée, (2020), Ed.Parenthèses, 202 p.

VACCHINI L., Capolavori, chefs d’oeuvre (2006), ed.Du Linteau, 76 p.

EXPOSITION :

LE MUSÉE DES IMPRESSIONNISMES GIVERNY, Monet/Rothko, de l’impressionnisme à l’abstrac tion, (2022).

LE MUSÉE D’ORSAY, Collections permanantes

Concours : Construire en pierre structurelle 2022

« Les futurs paysages de la pierre »

Ce projet à remporté, le 16 juin dernier, le premier prix du concours construire en pierre struc turelle 2022 sous le thème « Les futurs paysages de la pierre ».

Situés entre la forêt de Fontainebleau et les plaines du Parc Régional du Gâtinais, les paysages entourant le village de Barbizon furent une source d’ins piration intarissable pour les peintres impressionnistes de la fameuse École de Barbizon, au XIXème siècle.

La vocation de ce Projet de Fin d’Etudes est de raconter la suite de l’histoire de Barbizon.

Le tout, autour de la création d’un parcours à travers champs et forêt, duquel naissent des résidences pour artistes contemporains.

Tel un exercice de style, ce parcours ponctué de résidences se décline de manière à rendre compte des différents paysages qui constituent l’identité du village de Barbizon.

RAPPORT DE PROJET DE FIN D’ÉTUDES

ÉCOLE: ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE PARIS VAL-DE-SEINE