Catalunya Central

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Catalogne

Catalunya Central



Catalogne

Catalogne Centrale


Anoia

Bages

Osona


Vallès Occidental

Vallès Oriental


Introduction

Au cœur de la Catalogne. La Catalogne centrale est une région touristique qui englobe cinq comarques : l’Anoia, le Bages, l’Osona, le Vallès oriental et le Vallès occidental. L’épine dorsale de cette région est la chaîne prélittorale, qui, née sur les hauteurs d’Ancosa, réapparaît subitement à Montserrat pour prendre corps et se prolonger par les chaînes de l’Obac et de Sant Llorenç del Munt, les falaises de Gallifa et de Bertí, et le massif du Montseny où elle atteint son altitude maximale. De part et d’autre de cet axe s’étendent plusieurs plaines : le bassin d’Òdena, la plaine du Bages et la plaine de Vic au nord, et la dépression prélittorale du Vallès au sud. Le nord de la Catalogne centrale est un territoire montagneux où l’on trouve les chaînes de Pinós et de Castelltallat, les hauts plateaux du Moianès et du Lluçanès et les montagnes de Collsacabra. Deux villes sont implantées à l’ouest de la région : Igualada et Manresa, cette dernière ne cachant pas sa vocation à devenir le chef-lieu de tout l’arrière-pays. L’est de cette contrée longe le cours du Ter et s’articule autour de la ville de Vic, située au cœur de la plaine qui porte son nom, une dépression entourée de montagnes. Les autres villes, Terrassa, Sabadell et Granollers, situées dans le Vallès, se trouvent déjà aux confins de l’agglomération barcelonaise. Mais, à côté des grandes villes, la Catalogne centrale possède des sous-régions

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aux traits distinctifs bien marqués : le Moianès, dont le chef-lieu est Moià ; plus au nord, le Lluçanès, qui s’étend autour de Prats de Lluçanès ; l’Alta Segarra, l’arrière-pays au nord de l’Anoia, qui a pour cheflieu Calaf... Un ensemble, en fin de compte, qui compose un territoire riche d’une grande diversité. La structure actuelle de la Catalogne centrale est l’héritage direct de l’histoire médiévale de ces contrées. Pendant le haut Moyen Âge, les razzias des Sarrasins avaient poussé nombre de paysans et de commerçants à se réfugier dans les montagnes des contreforts pyrénéens. Lorsque disparut ce climat d’insécurité, les comtes catalans et les autorités ecclésiastiques les plus influentes, tels l’évêché de Vic et le monastère de Sant Cugat del Vallès, décidèrent de faire revenir la population dans la Catalogne centrale. Pour inciter les nouveaux habitants à s’y fixer, ils offrirent des terres cultivables et firent construire de nombreuses églises, de nouveaux monastères et des forteresses. C’est autour de ces nouvelles constructions que se sont développés les villes et villages actuels. L’ancienne structure est de nos jours encore bien visible, que ce soit dans les zones montagneuses, couvertes de forêts et parsemées de hameaux et de fermes dispersées, ou au cœur des grandes villes, avec leurs dédales de ruelles composant les vieux quartiers et leur riche patrimoine monumental.


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Le ch창teau et le bourg de Cardona


Collsacabra

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Le parc naturel de Sant Llorenç del Munt et de la Serra de l’Obac


La Tossa de Montbui

Igualada, vue de la Tossa de Montbui

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Une halle Ă Granollers

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Le parc naturel du Montseny

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Montserrat : une liturgie de pierre

Montserrat, quelques wagonnets grimpant sur rails dentés jusqu’au monastère en un parcours vertigineux de plus de 500 mètres de dénivelé, frôlant les parois et offrant des vues spectaculaires. Et si l’on souhaite faire un parcours plus « aérien », on peut aussi emprunter le fameux téléphérique de Montserrat : du bas de la montagne, ses cabines jaunes remontent le long d’un câble d’acier et s’en vont rejoindre le monastère, suspendues dans le vide, taches minuscules sur l’immense toile de fond des rochers. Des décennies durant, elles furent pour le peuple catalan le symbole par excellence de Montserrat.

L’imagination populaire a vu, dans les formes de cette montagne, un orgue géant, un immense paquebot, un monde magique d’îles rocheuses se dressant au milieu des bois… Une morphologie particulière, aux profils émoussés, isolée et parfaitement identifiable au loin depuis de nombreux endroits de la Catalogne, fait de Montserrat une montagne singulière, un grand autel naturel formé d’aiguilles de pierre et de gorges profondes, un paradis pour les randonneurs et les alpinistes mais aussi pour les croyants qui viennent rechercher la spiritualité de cette montagne. « Avec leur scie en or, les anges ont scié… » (« Amb serra d’or, els angelets serraren... ») dit le Virolai, l’hymne par excellence de cette montagne sacrée. Schiller et Goethe figurent parmi les voyageurs et écrivains de toutes les époques qui ont écrit sur Montserrat, et Wagner y a situé l’action de son Parsifal. La fantaisie populaire a, quant à elle, baptisé chacun de ces pinacles rocheux : la Momie, l’Éléphant, le Cylindre, la Tête de mort, les Frères enchantés, la Femme enceinte, les Ciseaux, le Perroquet, la Religieuse, le Radis…

Le mató de Montserrat. À l’entrée du monastère se tient tous les jours le marché de Montserrat, où l’on vend des produits locaux, notamment le mató, un fromage frais élaboré principalement à Marganell, un village situé au pied de la montagne. On y trouve aussi du miel, des gâteaux au fromage, du pain de figues et d’autres produits fabriqués à l’ancienne. Le tout à l’abri de l’abside néoromane géante du monastère Santa Maria.

Un train presque à la verticale. Tout cet univers fantastique est accessible par la route qui monte de Monistrol jusqu’au monastère de Montserrat. Mais si nous voulons que notre voyage soit encore plus palpitant, alors nous emprunterons le train à crémaillère de

Ora et labora. Le monastère de Montserrat tire son origine d’un petit lieu de culte, la chapelle Santa Maria, attestée dès l’année 888 et dont il ne reste rien aujourd’hui. En revanche, des vestiges subsistent de l’église romane qui l’a remplacée, construite au XIIe siècle. La

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Le funiculaire et le téléphérique


basilique actuelle est du XVIe siècle, construite en style Renaissance. Aujourd’hui, comme il en a été pendant des siècles, les cloches du monastère de Montserrat, huit cloches logées dans un clocher gothique et dont l’une pèse 7 500 kilos, sonnent les matines tous les jours à six heures et réveillent ainsi la montagne sacrée. Des siècles de tradition chrétienne sont véhiculés dans les psaumes que récitent les moines assis sur les stalles du chœur de l’église patinées par les ans, et c’est ainsi que se perpétue la vie de l’un des lieux de pèlerinage les plus célèbres du monde catholique. Les cloches scandent le rythme de la vie des moines chaque jour de l’année, chaque jour depuis ce XIe siècle où l’abbé Oliba fonda le monastère. Cette présence continue a permis de maintenir vivante en cet endroit la dévotion à Notre Dame de Montserrat, la sainte patronne de la Catalogne. L’importante activité éditoriale conduite par les moines depuis maintenant cinq siècles fait aussi de ce lieu de recueillement la plus ancienne « maison d’édition » d’Europe. Sa manécanterie est également l’une des plus prestigieuses du vieux continent : une cinquantaine d’enfants de dix à quatorze ans y cohabitent avec les moines et reçoivent une formation musicale qui donne à leur chant choral une qualité incomparable. Entrer dans l’église et entendre l’Escolania de Montserrat chanter le Salve Regina ou le Virolai, un hymne composé à partir d’un texte du poète Jacint Verdaguer, est une expérience inoubliable. La basilique Santa Maria. Pour entrer dans la basilique, on traverse le parvis (la Plaça de Santa Maria), d’où la vue s’étend sur le groupe des roches Santa Magdalena et son célèbre « Bonnet phrygien », où il n’est pas rare de distinguer de minuscules grimpeurs partis à l’assaut du sommet. À côté de l’imposante façade du monastère gisent les restes d’un cloître gothique du XVe siècle. Du côté de la façade, on pénètre dans un atrium, espace de transition entre les places du monastère, toujours animées par les visiteurs, et l’intérieur, propice au recueillement. On y voit le portail de l’église romane antérieure, des tombeaux Renaissance sculptés dans des ateliers napolitains et diverses sculptures dues à Rafael Solanich, Josep Clarà et Frederic Marès. Un patio dont le pavement s’inspire de celui du Campidoglio de Rome laisse voir entièrement la façade de la basilique érigée en 1900-1901 sur une façade an-

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Le Cavall Bernat


La Vierge de Montserrat, appelée « la Moreneta »

térieure baroque : elle présente des sculptures de Jésus et des douze apôtres, une grande rosace et une horloge aujourd’hui centenaire. La basilique actuelle, qui date du XVIe siècle, a été bâtie sur plan Renaissance. Elle possède une seule nef et douze chapelles latérales, six de chaque côté. Au-dessus du maître-autel veille la statue de la Vierge, une sculpture sur bois polychrome du XIIe ou du XIIIe siècle, communément appelée « la Moreneta » en raison de la teinte foncée de son visage et de ses mains. Chaque jour, elle reçoit la visite de centaines de fidèles, de touristes et de curieux. Pour accéder à la niche où repose la Moreneta, on traverse différents espaces rénovés en 1944 par plusieurs artistes catalans. Le socle de la statue de la Vierge est en argent, résultat d’une collecte populaire organisée en 1947. Montserrat, lieu de culture. Le musée de Montserrat recèle une extraordinaire section d’archéologie spécialisée dans l’Orient biblique, dont un grand nombre de pièces furent achetées par un moine de Montserrat qui avait voyagé à travers le Moyen-Orient. Dans l’autre grande section du musée, qui porte sur la peinture et la sculpture modernes, se côtoient les grands noms : entre autres, le Gréco, le Caravage, Berruguete, Picasso, Dalí, Tàpies, Le Corbusier, Fortuny, Vayreda, Casas, Mir, Nonell et Rusiñol. Enfin, le musée possède également des collections de peinture ancienne et d’orfèvrerie religieuse, ainsi qu’une section spécialement consacrée à l’iconographie de Notre Dame de Montserrat à travers le temps. La bibliothèque de Montserrat est un impressionnant centre de documentation et d’étude, symbole de l’activité intellectuelle et culturelle des bénédictins. Son fonds est riche de 270 000 ouvrages, dont quelque 400 incunables (certains furent imprimés au monastère) et plus de 2 000 manuscrits parmi lesquels se trouve l’extraordinaire Llibre Vermell, un manuscrit encyclopédique écrit entre le XIVe et le XVIe siècle. Outre un symbole religieux et culturel, Montserrat a constitué au cours du temps une importante référence populaire et patriotique, sur laquelle ont reposé les revendications des mouvements identitaires catalans. Promenades autour du monastère. Un bon moyen d’avoir une vue d’ensemble du monastère est de suivre le chemin de pierre qui part de la Plaça de l’Abat Oliba et qui, longeant le flanc de la montagne, conduit à la

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grande croix du lieu dit Sant Miquel. De ce belvédère suspendu s’offre une belle vue panoramique de tout le monastère. Là où commence ce même chemin part le funiculaire de la Santa Cova (la Sainte Grotte), qui, après une courte descente, aboutit au sentier qui mène à la grotte où, selon la légende, fut trouvée la statue de la Vierge. Le long du sentier se dresse un ensemble de quinze sculptures appelé Chapelet monumental dont certaines sont signées par Puig i Cadafalch, Gaudí et Josep Llimona.

Curiosités des environs. Les environs immédiats de cette montagne emblématique recèlent des curiosités dignes d’intérêt. On citera ici l’église romane Santa Cecília, située sous les roches les plus imposantes de la montagne, près de la route qui conduit à Can Maçana ; ou encore les Coves de Salnitre (grottes de salpêtre), non loin de Collbató : une heure de promenade sur plus de 500 mètres de salles et de galeries qui ont pour noms : la Salle de la cathédrale, la Grotte de Mansuet, la Galerie aux papillons, le Puits du diable, le Cloître des moines, la Niche, les Ailes du diable, l’Évêque ou le Confessionnal.

Le Llibre Vermell

Le parc naturel. La montagne de Montserrat a été classée parc naturel en 1987 en raison du millier d’espèces botaniques que l’on y a répertoriées (un tiers de toutes celles de la Catalogne), de ses particularités naturelles et de son relief caractéristique. En outre, Montserrat a servi de lieu d’apprentissage à de nombreuses générations de randonneurs et de grimpeurs. Ses parois et ses rochers cachent une infinité de sen-

tiers qui permettent de sillonner la montagne dans toutes les directions. Dans cette montagne abrupte, les dénivelés sont constants et il est conseillé d’avoir une bonne carte avec soi ; des centaines de voies d’escalade couvrent tout l’éventail des difficultés. Montserrat est un monde à part qui ne demande qu’à être découvert.

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Le musée : La Madeleine, de Ramon Casas

La bibliothèque

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La basilique et l’Escolania

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Abbaye de Montserrat Tél. (+34) 938 777 701 informacio@larsa–montserrat.com www.abadiamontserrat.net Train à crémaillère de Montserrat Tél. (+34) 902 312 020 (seulement depuis l’Espagne www.cremallerademontserrat.com Funiculaire aérien de Montserrat Tél. (+34) 938 350 005 Grotes de salpêtre, Collbató Tél. (+34) 937 770 100 Parc naturel de la montagne de Montserrat www.muntanyamontserrat.net/ parc_natural_index.php

De Sant Joan à Sant Jeroni [À PIED] Itinéraire : prendre le Camí Nou de Sant Jeroni, qui suit la crête principale et conduit à la chapelle du même nom. À partir de là, la montée devient plus raide pour atteindre le point culminant de toute la montagne de Montserrat : Sant Jeroni. 3,5 km, 1 h. Niveau de difficulté : peu élevé, 270 m de dénivelé. Accès : au monastère de Montserrat, emprunter le funiculaire de Sant Joan et descendre à l’arrêt le plus haut. Pour plus de renseignements : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

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Manresa, une ville au passé vivant

Manresa est l’une des villes les plus anciennes de la Catalogne. Cette Civitas Minorisa des Romains joue un rôle prépondérant, largement mérité, sur un vaste territoire qui dépasse les limites de la comarca du Bages. L’emplacement de la ville, quasiment au centre géographique de la Catalogne et à l’intersection d’un dense réseau de communications, a favorisé une intense activité sociale, culturelle et commerciale dont témoignent encore aujourd’hui la vie culturelle de Manresa et ses vestiges et monuments intégrés dans la trame urbaine. Le chef-lieu du Bages se présente sous des dehors somptueux : son histoire nous est racontée tout autant par son Pont Vell, un pont médiéval qui enjambe les eaux du Cardener, ou par la grotte Sant Ignasi, nichée sur le flanc du Puig Cardener, que par l’ensemble gothique constitué autour de la basilique, placée sur une hauteur. Cet ensemble apparaît aux yeux du visiteur qui entre dans la ville côté sud comme un décor stimulant qui frappe par ses dimensions. Le Pont Vell. Ce pont emblématique fut construit aux XIIe et XIIIe siècles sur les restes d’un pont romain. Ses huit arches s’élèvent jusqu’à 25 mètres au-dessus de la rivière et dessinent le profil en dos d’âne typique de l’esthétique médiévale des ponts.

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Son nom, le « vieux pont », l’accompagne depuis le XIVe siècle, où un autre pont fut construit en amont du Cardener, le Pont Nou (ou « pont neuf »), considéré aujourd’hui comme l’un des ponts médiévaux les mieux conservés de Catalogne. La basilique collégiale Santa Maria. Communément appelée « la Seu » (« la Cathédrale »), cette basilique construite aux XIVe et XVe siècles est le monument le plus important de la ville. Cette église gothique a en effet les dimensions d’une cathédrale, à tel point que sa nef centrale est considérée comme l’une des plus vastes d’Europe. Construite par le maître d’œuvre qui conçut l’église Santa Maria del Mar à Barcelone, elle présente un extérieur austère et un alignement de contreforts spectaculaire et très caractéristique. L’intérieur renferme plusieurs très beaux retables datant du Moyen Âge, notamment un retable du Saint Esprit réalisé en 1394 par Pere Serra : c’est l’un des plus beaux spécimens de peinture gothique catalane. On y admire aussi d’intéressantes sculptures gothiques en pierre. Mais c’est la crypte qui nous révèle les plus profonds secrets de la Seu, avec ses reliques de trois saints et d’intéressantes pièces baroques, ainsi que les restes de l’église romane, au sous-sol de l’église actuelle.


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La basilique Santa Maria, dite « la Seu »


Le Pont Vell ou vieux pont

La grotte de saint Ignace. Donnant sur les terrasses qui bordent le Cardener, la Cova de Sant Ignasi est l’élément le plus original de Manresa. Selon la tradition, Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, y fit, en 1522, un séjour de dix mois pour y méditer et rédiger ses célèbres Exercices spirituels. À cet endroit, on édifia, au XVIIIe siècle, l’un des sanctuaires jésuites les plus importants du pays, qui conserve des éléments d’art baroque parmi les plus intéressants de Catalogne. L’ensemble formé par les sinuosités austères de la roche et les délicats filigranes baroques dégage une atmosphère très particulière où abondent les références à Ignace de Loyola. La vieille ville. Mais Manresa est bien plus qu’une façade. Dominant la plaine, la vieille ville, ou Ciutat Vella comme est communément désigné le centre historique, possède des endroits tout à fait évocateurs, lieux pleins de charme où il est agréable de flâner au gré des détails et des découvertes : la porte du Carrer de Sobreroca, des pans de muraille qui ont traversé les siècles, des ruelles tortueuses, des passages étroits, parfois en escaliers

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comme le Carrer del Balç, qui passe sous les porches des maisons, ou la Baixada dels Jueus, l’une des principales artères de l’ancien quartier juif de Manresa. La Plaça Major. Cette grand-place accueille tous les jours un marché où les paysans viennent vendre leurs produits. Elle est aussi le centre névralgique de la vieille ville, autour duquel s’organise la trame des rues et des commerces centenaires de la ville fortifiée. C’est un bon point de départ pour la visite des vieux quartiers. L’hôtel de ville (dit Ajuntament ou Casa de la Ciutat) présente un beau porche et les armoiries de Manresa ; dans la cour intérieure de ce bâtiment datant du XVIIIe siècle on peut voir une statue représentant le roi Pierre III. Tout à côté se dresse le palais de justice : cet édifice baroque du XVIIe siècle possède une façade Renaissance et une salle gothique qui semble avoir appartenu à un ancien hôtel de ville. Places, demeures, chapelles. Cette promenade à travers le temps nous conduit à la Plaça de l’Om (« place de l’orme »). À l’ombre du grand arbre, la


La grotte de saint Ignace

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Musée cantonal : une assiette en céramique verte

Musée cantonal : le retable du rosaire signé Joan Grau

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L’ancien Casino

sculpture d’une femme assise regarde passer la vie des citadins. Là, on verra Ca l’Oller, une maison baroque du XVIIIe siècle, et un peu plus loin l’ancien hôpital Santa Llúcia et sa chapelle néogothique d’El Rapte, construite en mémoire des journées d’extase vécues par Ignace de Loyola en ce lieu ; l’intérieur de la chapelle conserve un gisant représentant le saint. Dans l’un des endroits les plus pittoresques du vieux quartier se dresse la chapelle Sant Ignasi Malalt, où le saint pénitent fut hébergé les deux fois où il tomba malade au cours de son séjour à Manresa. L’église du prieuré cistercien de Sant Pau, le remarquable cloître gothique des Capucines (XVe siècle) et l’église Renaissance Sant Francesc sont trois autres des monuments de Manresa dignes d’être admirés. Les lignes ondulantes du Modernisme. Au début du siècle dernier, la bourgeoisie locale, propriétaire des fabriques installées sur les deux rives du Llobregat et du Cardener, adopta la sensualité des formes et l’éclat des couleurs du style naissant, le

Modernisme, l’Art nouveau catalan. On fit alors construire des édifices foisonnant de sculptures, de vitraux, de moulures et d’éléments de fer forgé. Un exemple représentatif en est le Casino, construit en 1906 pour abriter les loisirs des bourgeois aisés ; il héberge aujourd’hui la bibliothèque centrale de la comarca. Mais ce n’est pas le seul édifice de cette période : la Torre Lluvià (1905) est l’un des plus beaux ouvrages d’Ignasi Oms, un architecte natif de Manresa ; la Casa Torrents (La Buressa) est une sorte d’hôtel particulier néogothique ; Cal Jorba, rare exemple d’Art déco en Catalogne, est un bel édifice construit en trois phases au cours du XXe siècle – ce bâtiment, doté des ornements classiques du style moderniste, constitue une parfaite synthèse alliant fonctionnalité et aspect monumental. Quelques-uns de ces édifices se trouvent le long du Passeig de Pere III, la grande avenue où les habitants de Manresa viennent se promener, s’asseoir sous les platanes à la terrasse d’un café, écouter un concert de jazz en été ou encore déguster la célèbre morue à « la manresana ».

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26 Cal Jorba


Mairie de Manresa www.ajmanresa.cat Conseil cantonal du Bages Tél. (+34) 938 729 377 www.ccbages.org Musée local de Manresa Géologie, paléontologie, archéologie, céramique, art et histoire de la ville. Via St. Ignasi, 40 Tél. (+34) 938 741 155 www.mcm.manresa.com Office de tourisme de Manresa (voir page 97)

La Manresa médiévale [À PIED] Itinéraire : Museu Comarcal – place Sant Ignasi – rue Santa Llúcia – rue Balç – Baixada de la Seu – basilique Santa Maria de la Seu – parc de la Seu (beaux points de vue) – revenir à la Baixada de la Seu et prendre la rue Vallfonollosa – rue Na Bastardes - rue Sant Pere – rue Sant Miquel – Plaça Major – Baixada del Carme jusqu’à l’église d’El Carme – place Milcentenari – marché Puigmercadal ou Muralla del Carme, jusqu’à la place Infants. Niveau de difficulté : itinéraire urbain. Accès : office de tourisme et Museu Comarcal de Manresa. Pour plus de renseignements : office de tourisme de Manresa. Via Sant Ignasi, 40. Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

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Le Montseny, une réserve naturelle

La Catalogne est un pays où les amateurs de randonnées sont très nombreux. Les pionniers de cette activité ont commencé par sillonner le massif du Montseny et ont ensuite profité de cette expérience pour partir à la découverte des montagnes pyrénéennes. Le Montseny est aujourd’hui le grand poumon de la Catalogne centrale et c’est le plus haut massif de la chaîne prélittorale catalane. Son point culminant est le Turó de l’Home, qui atteint 1 712 mètres d’altitude et qui est généralement couvert de neige en hiver. Mais les montagnes les plus fréquentées par les randonneurs sont les Agudes (1 706 mètres) et le Matagalls (1 694 mètres), deux sommets emblématiques qui s’élèvent de part et d’autre du col Sant Marçal. Le Pla de la Calma, qui avoisine les 1 300 mètres d’altitude, complète cet ensemble montagneux, inscrit par l’Unesco dans le réseau mondial des réserves de la biosphère en 1978 et classé parc naturel en 1987.

dans la plupart des montagnes : traverser en peu de temps pratiquement toutes les strates de végétation de l’Europe occidentale. Ainsi, la zone la plus basse est peuplée de forêts typiquement méditerranéennes (chênes verts, chênes-lièges, pins) ; au-dessus, on trouve la moyenne montagne humide (chêne des Pyrénées, chênes rouvres), puis des espèces de l’Europe continentale (hêtres, sapins) et enfin une végétation subalpine sur les sommets. Un massif, donc, très particulier, où l’on a répertorié prés de deux mille espèces de plantes et de fleurs, dont certaines sont endémiques du Montseny. La pluviosité y est particulièrement élevée et de nombreuses sources – on a pu en dénombrer jusqu’à six cents – alimentent les petits torrents et les ruisseaux qui coulent sur les versants. Les parties les plus élevées sont d’excellents belvédères sur la Catalogne centrale, où l’on voit à l’horizon la ligne brillante que trace la mer, car elle n’est pas loin de ce massif géant.

Richesse de la nature. L’association de l’altitude du massif, de l’escarpement du terrain et de la proximité de la Méditerranée a eu pour résultat l’existence d’une rare biodiversité. Il est possible de faire dans le Montseny ce qu’il est impossible de faire

Le Pla de la Calma. S’agissant de la partie la plus ancienne du Montseny, le Pla de la Calma offre des lignes émoussées. Les siècles l’ont apaisé et en ont fait disparaître les reliefs les plus accidentés. Mais le « calme » de son nom ne se réfère pas

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Le Matagalls vu des Agudes


Le Matagalls. C’est le troisième sommet, en altitude, du Montseny, mais c’est le plus emblématique et celui qui offre le panorama le plus vaste. On y accède généralement par le col Formic, à l’ouest, ou par le col de Sant Marçal, à l’est. Par le col Formic, on domine la plaine de Vic ; l’ascension est constante et la végétation est rare. Ce chemin est le plus court pour accéder au plus beau point de vue du Montseny, c’est pourquoi il est aussi le plus fréquenté. Par le col de Sant Marçal, en revanche, l’ascension est un peu plus difficile mais les hêtraies qui accompagnent le randonneur sur une bonne partie du chemin récompensent de l’effort qu’il a fallu fournir dans les premières côtes. Tout en haut, les arbres ont disparu et le panorama s’offre de tous côtés, au pied de la croix qui se dresse au sommet. Le Turó de l’Home et les Agudes. Le Turó de l’Home est le point culminant du Montseny. On peut y accéder en voiture presque jusqu’au sommet et de là atteindre facilement Les Agudes, en suivant la longue ligne de crête qui relie les deux sommets. Mais, si l’on veut faire une véritable randonnée, il est plus intéressant de gravir à pied le Turó de l’Home. Les randonneurs partent généralement de la Font de Passavets, près de Santa Fe, pour traverser la forêt de sapins du Montseny (dite l’Avedeta), qui est la plus méridionale d’Europe. Au sommet du Turó de l’Home est installé un observatoire météorologique. On y rencontrera peutêtre beaucoup d’autres randonneurs, mais l’on aura la satisfaction immense d’y être arrivé par ses propres moyens. En poussant un peu plus loin

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La chapelle Sant Bernat

à une hypothétique tranquillité des lieux, il vient du bas latin calmis, qui signifie plateau désert. On y accède par la route qui monte au col Formic. Une piste que l’on peut emprunter facilement à pied ou à vélo suit ensuite la ligne de crête du Pla de la Calma jusqu’au Turó de Tagamanent, où gisent les vestiges de l’église romane Santa Maria. Puis, les balises du sentier GR-5 traversent le singulier paysage de landes et de buissons de la Calma pour s’orienter vers l’est et redescendre à La Castanya et au village de Montseny.


Viladrau

jusqu’aux Agudes par la ligne de crête, la sensation d’être en pleine montagne sera encore plus gratifiante. Des sentiers pour toute la famille. Il existe dans le Montseny de nombreux itinéraires balisés que l’on peut suivre sans grande difficulté. Le centre d’information Can Casades, qui se trouve à Santa Fe del Montseny, donne tous renseignements sur les randonnées possibles : ainsi, le circuit de l’Empedrat de Morou, qui part de Santa Fe, ou la randonnée au Sot de l’Infern, aux alentours de Fontmartina, sont deux itinéraires prévus pour des randonneurs de tous âges. Le centre d’information organise également la projection de deux vidéos intéressantes qui ont pour titres Les quatre estacions al Montseny (Les quatre saisons au Montseny) et L’home i el Montseny (L’homme et le Montseny). On y trouvera des ouvrages sur la ré-

gion, ainsi que des cartes et de nombreuses descriptions d’itinéraires pour les randonnées pédestres. Enfin, divers sentiers de grande randonnée traversent le massif en tous sens : le GR-2, le GR5 (et sa variante GR-5.2), ainsi que la Méridienne verte pour des randonnées à pied, à cheval et à vélo. Le Montseny en voiture. La meilleure route pour parcourir le Montseny en voiture est celle qui part de Sant Celoni et monte jusqu’à la vallée de Santa Fe. À mi-chemin, on trouve un embranchement qui conduit au Turó de l’Home, le point culminant du massif, accessible en voiture. La route de Santa Fe continue de monter jusqu’à la vallée du même nom, couverte d’épaisses forêts de hêtres. Le tunnel de végétation sous lequel on circule se transforme au gré des saisons : en automne prédominent les teintes ocres et les symphonies de

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Le Pla de la Calma

rouge ; en hiver, le tunnel s’éclaircit car les feuilles ont disparu ; au printemps éclate le vert tendre des jeunes pousses. À Santa Fe del Montseny, on trouve divers restaurants et un hôtel centenaire qui a conservé tout son charme. La route continue jusqu’au col de Sant Marçal, situé précisément entre les deux grandes unités naturelles du massif. Tout près de la route se dresse l’église romane de Sant Marçal, dont l’ancien presbytère a été transformé en un luxueux restaurant. À partir du col, la route se précipite le long du versant nord jusqu’à Viladrau. Une halte permettra de visiter l’intéres-

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sant vieux quartier de cette petite ville, qui possède de nombreuses maisons résidentielles et des villas de styles différents. On peut aussi parcourir le Montseny en voiture en empruntant la route qui part d’Osona, passe par les bourgs de Seva et El Brull et monte jusqu’au col Formic. Sur l’autre versant, elle redescend jusqu’au village de Montseny : on se trouve alors au centre du massif, non loin du Centre d’information de Fontmartina, point de départ de plusieurs itinéraires conduisant à différents sommets et aire de repos et de pique-nique.


Bureau du parc naturel du Montseny Fontmartina Tél. (+34) 938 475 102 p.montseny@diba.es www.diba.cat/parcsn Centre d’information Can Casades Santa Fe del Montseny Tél. (+34) 938 475 113 p.montseny.casades@diba.es Centre d’information de la Rectoria del Brull Rectoria del Brull Tél. (+34) 938 840 692 p.montseny.brull@diba.es Point info de la Masia Bellver Tagamanent Tél. (+34) 678 553 289 p.montseny.bellver@diba.es Les environs de Santa Fe del Montseny [À PIED] Itinéraire : circuit balisé. De Can Casades, le chemin descend puis tourne à gauche, il traverse le ravin de Santa Fe et rejoint la Casa Partida, où il tourne à droite pour aboutir au Pla de Mulladius (ou de Ginebrons) ; là, il change de direction et descend vers l’Empedrat de Morou (vue panoramique). On passe ensuite par Can Baladrell pour rejoindre le barrage de Santa Fe et revenir à Can Casades. Niveau de difficulté : peu élevé, 5 km, 1 h 40 mn. Accès : autoroute AP-7 ou train jusqu’à Sant Celoni, puis route BV-5114 jusqu’à Santa Fe. Pour plus de renseignements : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

Centre d’information de Sant Esteve de Palautordera Tél. (+34) 938 482 008 p.montseny.esteve@diba.es Centre d’information de Fogars de Montclús Tél. (+34) 938 475 290 p.montseny.cifogars@diba.es Centre d’information du village de Montseny Tél. (+34) 938 473 137 p.montseny.casal@diba.es Centre culturel européen de la nature Viladrau Tél. (+34) 938 848 035 p.montseny.viladrau@diba.es

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Vic, le marché de la plaine

Sise au cœur de la plaine qui porte son nom, Vic est une ville où se mêlent tradition et modernité, une ville dynamique grâce à ses trois mille étudiants, une cité ancestrale qui a conservé un riche patrimoine monumental. Se promener dans ses rues au charme resté intact réserve plus d’une surprise au visiteur curieux. La Plaça Major. C’est le cœur de Vic, la grandplace que les habitants appellent aussi Mercadal. Cette place vaste et bien structurée, connue dans toute la Catalogne, est l’endroit où se manifeste la vocation commerçante de la ville tous les samedis, où elle accueille un grand marché, vivant et coloré, et, une fois par an, le Mercat del Ram qui s’étend au-delà, dans les principales rues de la ville. Tout autour, on trouve de nombreux restaurants et toutes sortes d’établissements de loisirs. En hiver, il n’est pas rare qu’un voile de brouillard estompe les contours de la Plaça Major ; les lampadaires y créent, le soir, un paysage velouté que les habitants de la ville portent dans leur cœur. La Plaça Major est entourée d’arcades et d’édifices emblématiques : la Casa Comella, de style moderniste, présente de beaux sgraffites sur la façade ; la Casa Costa et la Casa Cortina datent, elles aussi, de la période moderniste ; la Casa Tolosa est d’époque baroque ; la Casa Moixó montre des éléments

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baroques et Renaissance ; la Casa Beuló présente des éléments gothiques et baroques. La Plaça Major est le centre autour duquel s’articule le reste de la ville et le point de départ de la visite de ses différents quartiers. La vieille ville. Vic possède une grande richesse monumentale concentrée dans les ruelles et les places de son vieux quartier, où les différents styles et éléments des constructions civiles et religieuses nous plongent dans différentes périodes du passé. L’hôtel de ville, ou Casa de la Ciutat, a pour base un édifice gothique construit en 1388 et renferme une intéressante salle du consistoire, de style baroque, une galerie de portraits de personnages illustres de la région et les archives municipales. La Casa Cortada est une maison seigneuriale de style baroque ; construite entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, elle possède de curieuses salles décorées de scènes du Télémaque de Fénelon et de la vie de saint Maurice, ainsi qu’un salon orné de motifs chinois ; le rez-de-chaussée de cette maison abrite l’office de tourisme. L’église Sant Just, dont la nef et l’abside datent du XVIe siècle, a été érigée à l’époque gothique ; il s’agit de l’ancienne église d’un couvent de jésuites qui abrita, entre 1770 et 1947, le célèbre séminaire de Vic, où se sont formées des per-


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Le cloître du couvent Sant Domènec


Parement d’autel du monastère de Lluçà conservé au musée épiscopal

sonnalités aussi importantes que Jaume Balmes, saint Antoine Marie Claret et Jacint Verdaguer, parmi d’autres disciples célèbres ; dans la chapelle de la Pietat, on peut voir des peintures de Josep Maria Sert, qui servirent au peintre à préparer les peintures murales de la cathédrale. L’hôpital de la Santa Creu a été fondé par Ramon de Terrades en 1348 et agrandi au XVIe siècle. L’église et le couvent Sant Domènec forment un ensemble architectural de style baroque projeté par divers maîtres d’œuvre de la famille Morató ; il est doté d’un cloître original et très élégant. À l’intérieur de l’église Sant Antoni Maria Claret sont conservés les restes du saint. Le couvent de la Mercè abrite un musée, le Museu Claretià, où sont exposés des objets et des souvenirs du père Claret, son fondateur.

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L’Albergueria est un édifice de l’époque romane qui accueillait au Moyen Âge les pèlerins et les colporteurs de passage à Vic dans leur voyage à travers l’Europe ; aujourd’hui, il abrite une salle d’expositions et un important centre de diffusion culturelle de l’évêché de Vic. L’église d’Els Dolors, d’époque baroque, est le siège de la Congrégation d’Els Dolors qui, chaque année, le dimanche des Rameaux, organise une procession de soldats romains dans les rues du vieux quartier : la Processó dels Armats. La cathédrale de Vic. Dédiée à saint Pierre, la cathédrale présente une diversité de styles qui vont du roman au style néoclassique. De l’époque romane subsistent la crypte, un élégant clocher d’in-


fluence pyrénéenne et les vestiges du bas du cloître sur lesquels on construisit le cloître gothique au XIVe siècle. Est également gothique le beau retable du maître-autel, une œuvre d’albâtre sculptée par Pere Oller au XVe siècle. Dans la chapelle dédiée à saint Bernat Calbó, on peut voir une splendide urne baroque en argent qui contient les restes de ce saint évêque. L’intérieur de la cathédrale renferme des peintures murales monumentales de Josep Maria Sert (XXe siècle), essentielles dans l’organisation de cet espace architectural, où l’artiste est parvenu à faire revivre la somptuosité de la grande peinture baroque. Une ville épiscopale. Vic est le centre d’un évêché qui s’étend sur la majeure partie de la Catalogne centrale. L’édifice principal de cet évêché est la ca-

thédrale de Vic, mais aussi le Palais épiscopal qui la jouxte. Son origine remonte au XIIe siècle et l’on peut encore y voir les arcades romanes de la cour inférieure. Dans la salle des Synodes sont exposés les portraits de tous les évêques qui ont présidé le diocèse de Vic. La tribune du palais est un ouvrage de l’architecte Josep Maria Pericas, qui y travailla en 1915. Le Musée épiscopal de Vic est à visiter absolument. Créé à la fin du XIXe siècle, il est aujourd’hui installé dans un édifice de construction récente et il figure parmi les plus beaux musées du pays, avec ses vingt mille pièces dont la plupart proviennent de divers endroits du diocèse. Il recèle d’impressionnantes collections de peintures et de sculpture médiévales mondialement connues, une section d’archéologie, une grande collection de tissus hispano-arabes, et sa collection d’orfèvrerie,

Peintures murales réalisées par Josep Maria Sert pour la cathédrale

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38 Le clocher de la cathĂŠdrale


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Un paravent en cuir de Ghadamès conservé au Musée du cuir


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de mobilier, de verre, de céramique, de vêtements religieux, de tapis et de fer forgé est sans doute le fleuron du patrimoine muséal catalan. Les remparts de Pierre III. Au XIVe siècle, Pierre III fit construire des remparts pour protéger la ville. Ces remparts, qui portent aujourd’hui le nom du roi, entouraient tout le centre historique et suivaient le tracé des murailles qui avaient été construites au XIIe siècle. Ils étaient jalonnés de quarante tours et percés de sept portes, dont la principale était la porte de Queralt. Une partie conséquente de ces remparts est visible sur la Rambla dels Montcada.

Musée épiscopal : Le Jugement particulier de l’âme, du Maître de Soriguerola

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Le temple romain. Construit au début du IIe siècle, ce temple est longtemps passé inaperçu car il se trouvait derrière le corps du château fortifié des Montcada, construit à la fin du XIe siècle. Les murs du temple romain, qui faisaient partie de la cour intérieure du château, ont été redécouverts lorsque l’on a détruit l’ancien édifice, dont les fonctions étaient diverses : résidence du viguier, siège de la Curie royale, grenier de la ville et prison. Du château ont été conservés des vestiges des secteurs nord et ouest, mais l’image la plus emblématique en reste l’ensemble des colonnes romaines.


Cathédrale de Vic Pl. Catedral, s/n - 08500 Vic Tél. (+34) 938 864 449 Visites commentées Musée épiscopal de Vic Pl. Bisbe Oliba, 3 - 08500 Vic Tél. (+34) 938 869 360 informacio@museuepiscopalvic.com www.museuepiscopalvic.com Musée de l’art du cuir C. Arquebisbe Alemany, 5 - 08500 Vic Tél. (+34) 938 833 279 Arts décoratifs et arts appliqués autour du cuir.

La Vic monumentale [À PIED] Itinéraire : cathédrale Sant Pere – musée épiscopal – pont de Queralt, voie romaine primitive – château des Montcada et temple romain – église La Pietat – couvent Santa Teresa. Niveau de difficulté : itinéraire urbain. Accès : place de la cathédrale. Pour plus de renseignements : office de tourisme de Vic (voir p. 97) Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

Musée clarétain C. St. Antoni M. Claret, 8 - 08500 Vic Tél. (+34) 938 850 242 Musée dédié à la vie de saint Antoine Marie Claret. Musée Balmes Pl. Don Miquel de Clariana, 3 - 08500 Vic Tél. (+34) 938 892 444 Exposition permanente sur le philosophe Jaume Balmes, originaire de Vic. Maison du poète Jacint Verdaguer C. Major, 7 - 08519 Folgueroles Tél. (+34) 938 122 157 m.folgueroles@diba.es www.folgueroles.diba.es/CasaVerdaguer Offices de tourisme de Vic et d’Osona (voir page 97)

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Bien-être thermal : Caldes de Montbui et La Garriga

Les établissements thermaux de la Catalogne centrale proposent un large éventail de services et de programmes adaptés aux besoins de chacun, en matière de santé, de repos ou simplement de bien-être. Spacieux, lumineux, entourés de très beaux paysages, ces établissements ont en outre le souci d’offrir une large palette gastronomique ; tous les ingrédients y sont ainsi réunis pour que notre accord avec l’environnement soit parfait et notre temps libre différent. Des lieux de villégiature. Les Romains et les Grecs appréciaient déjà les vertus des eaux thermales et ils savaient que ces sources de bien-être ne se trouvaient qu’en des endroits bien précis. Chez nous, on connaissait quelques-unes de ces sources depuis bien longtemps, mais ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que s’est développée la vogue des eaux thermales. Nombreuses étaient les familles aisées qui venaient passer les mois d’été dans les petits villages où ils prenaient les eaux. La villégiature était en train de naître à Caldes de Montbui et à La Garriga, deux petits villages essentiellement agricoles où l’on se mit à construire des villas inédites, qui répondaient aux dernières tendances architecturales du nouveau courant stylistique, l’Art nouveau, appelé

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Modernisme dans son interprétation catalane. Aujourd’hui, le thermalisme est à la portée d’une grande partie de la population, qui vient chercher dans l’eau thermale la santé et la détente. Les comarques de la Catalogne centrale disposent de nombreux établissements thermaux qui, quoique soigneusement rénovés, conservent tout le charme de notre passé récent. Caldes de Montbui. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Caldes était la première station thermale de Catalogne pour le nombre et la qualité de ses établissements, tout à fait comparables aux grands centres thermaux européens. On venait y prendre les eaux mais aussi s’y reposer ou tout simplement y passer les vacances. Dans le centre historique de Caldes, la Plaça de la Font del Lleó porte le nom de la source qui jaillit du sous-sol à plus de soixante-dix degrés. Devant, se trouve la référence historique la plus importante de Caldes, les thermes où venaient se baigner les Romains, sous les arcades monumentales qui singularisent cet endroit. Thermalia. Situé sur la Plaça de la Font del Lleó, ce centre thématique a pour sujet principal l’eau thermale. Dans un même espace, Thermalia, tel un mu-


L’Illa Raspall, à La Garriga

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sée, se charge de la conservation et de la diffusion du patrimoine de Caldes de Montbui, et, tel un syndicat d’initiatives, s’occupe de l’information et du développement du tourisme local. Certaines de ses salles exposent des œuvres du grand sculpteur Manolo Hugué (1872-1945), qui vécut les dernières années de sa vie à Caldes, et de son grand ami Picasso. On y projette également un intéressant documentaire multimédia intitulé Els Déus i l’aigua (Les dieux et l’eau). En juillet est organisé l’Escaldàrium, une fête de l’eau et du feu, une allégorie de l’origine de Caldes et de ses eaux qui fournit une excellente occasion de connaître les particularités de cette ville. Caldes possède trois établissements thermaux ouverts au public, dont les installations modernes et fonctionnelles n’ont pas pour autant perdu le charme du cadre Art nouveau qui caractérise ce type d’établissement.

La Garriga. C’est au XIVe siècle que l’on construisit l’Hospital dels Banys à La Garriga, premier centre thermal connu de cette bourgade située aux pieds du Montseny. En 1840 s’ouvrait l’établissement thermal Balneari Blancafort, reconstruit en 1876, qui allait devenir un lieu de rencontre des intellectuels de l’époque : on pouvait y croiser, par exemple, Jacint Verdaguer, Santiago Rusiñol, Francesc Cambó, Josep Carner ou Josep Maria de Sagarra. C’est dans ses jardins qu’Eugeni d’Ors puisa l’inspiration pour son Océanographie de l’ennui (1916). Manuel Blancafort, le fils des propriétaires, fut un éminent musicien, ami du compositeur franco-catalan Frederic Mompou, qui venait y prendre les eaux. C’est ainsi que l’endroit devint aussi le centre de l’école avant-gardiste de la musique catalane des années 1920 et 1930. En 1874, un deuxième établissement fut construit

L’établissement thermal Blancafort, à La Garriga

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La Font del Lleó, à Caldes de Montbui

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Les thermes romains de Caldes de Montbui

Caldes de Montbui, Thermalia : La Llovera, de Manolo Hugué

dans la même rue, le Carrer dels Banys. Ces deux centres thermaux sont toujours ouverts aujourd’hui, avec des installations rénovées. Leur visite est intéressante : on y suit un parcours thermal qui commence par le templarium, avec ses sièges de pierre chauds ; puis viennent le sauna du caldarium, le frigidarium, qui offre de l’eau très froide sur des pierres de rivière, et enfin le vaporarium, un bain de vapeur final régénérant. Raffinements modernistes. La trame urbaine de La Garriga conserve un chapelet de maisons modernistes, qui se succèdent dans le Carrer dels Banys, sur le Passeig de la Garriga flanqué de platanes centenaires, et autour de la Plaça de les Oliveres. Le promeneur qui visite ces lieux a la sensation d’avancer devant une grande vitrine où s’exhibent des maisons et des villas modernistes

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dotées d’éléments et de formes splendides, où plane le souvenir des grands architectes de l’époque : Puig i Cadafalch, Planes i Calvet, Sala i Cortès, Pla i Masgrau, et surtout Manuel Joaquim Raspall, qui a construit l’un des ensembles les plus intéressants de l’architecture moderniste catalane. L’Illa Raspall est un groupe de quatre villas : La Bombonera (1911), Can Barbey (1910), la Torre Iris (1911) et Can Barraquer (1912). Cet îlot de maisons résume à lui seul, avec ses éléments artistiques, un magnifique traité d’architecture moderniste du début du XXe siècle, où apparaissent les ressources les plus caractéristiques de ce mouvement artistique : le trencadís composé de céramique concassée, l’association de la pierre et de la brique, les grillages de fer forgé… Toute une synthèse architecturale et artistique qui nous renvoie dans toute sa perfection à l’atmosphère des débuts du thermalisme en Catalogne.


Thermalia, musée et office de tourisme Pl. Font del Lleó, 20 08140 Caldes de Montbui Tél. (+34) 938 654 140 www.caldesdemontbui.cat m.caldesm@caldesm.diba.es Musée romantique Delguer C. Mn. Joaquim Delguer, 12 08140 Caldes de Montbui Tél. (+34) 938 654 140 Mairie de La Garriga Pl. Església, 2 08530 La Garriga Tél. (+34) 938 605 050 info@lagarriga.net www.lagarriga.net Stations thermales de Catalogne http://www.gencat.net/turistex_nou/ home_balne.htm De Caldes de Montbui à Sant Miquel del Fai [EN VOITURE] Itinéraire : de Caldes de Montbui, il passe entre les falaises de Bertí et de Gallifa, puis emprunte la route C-59 pour rejoindre la station d’été de Sant Feliu de Codines (édifice moderniste de Can Bosc de Rufets), où on prend la BV-1485 qui mène à Sant Miquel del Fai, niché dans un très beau cadre naturel chargé d’histoire.

Espace naturel de Sant Miquel del Fai Bigues i Riells Tél. (+34) 938 650 808 info@santmiqueldelfai.net www.santmiqueldelfai.net

Niveau de difficulté : emporter une carte routière détaillée. 15 km. Accès : Caldes de Montbui, sur la route C-1415b, de Granollers à Sentmenat. Pour plus de renseignements : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

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Terrassa, l’Egara des Romains

Terrassa est, comme Sabadell, une des grandes villes de la Catalogne centrale et l’un des moteurs de son industrie. Sa tradition manufacturière, née dans de petits ateliers familiaux, s’est développée dans les grandes usines textiles de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Terrassa, l’ancienne Egara romaine, possède un intéressant ensemble monumental niché dans une plaine dont la toile de fond est la silhouette rougeâtre de la montagne de Sant Llorenç del Munt, un lieu que connaissent bien les amateurs de randonnées et d’escalade. Egara. Aux alentours de l’an 300 av. J.-C., un premier village ibère s’était installé, baptisé Egara. Les Romains gardèrent ce toponyme et Egara obtint le rang de municipium sous l’empereur Vespasien. Au Ve siècle, la ville était déjà le centre d’un évêché et elle allait se doter d’un ensemble monumental exceptionnel, essentiellement formé de trois églises romano-wisigothiques, classé monument historicoartistique en 1931 et connu sous le nom de Conjunt Monumental de les Esglésies de Sant Pere. Ces églises se trouvent sur une hauteur au confluent de deux lits de torrents, surplombant le parc de Vallparadís. On y accède par la Plaça del Rector Homs, en franchissant un pont du XVIIe siècle. Une fois que l’on a pénétré à l’intérieur de l’enceinte, les murs

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millénaires de l’ensemble invitent au recueillement, loin de l’agitation de la ville. Une campagne de restauration est actuellement en cours, à la suite de fouilles qui ont remis en question certains des présupposés archéologiques jusque-là admis. L’église Santa Maria. Cette église, ancien siège épiscopal de Terrassa, présente une élégante façade et un petit clocher roman qui s’élève audessus d’une tour lanterne. Elle conserve certains des vestiges les plus anciens de l’ensemble, tels les restes du pavement en mosaïque de la basilique primitive (Ve siècle) et les restes d’un premier baptistère, situé sous la croisée du transept, datant de la même époque. L’église que l’on voit aujourd’hui est de style roman et date des XIe et XIIe siècles : sur plan de croix latine, elle possède une abside, en forme de fer à cheval très fermé, qui remonte au VIe siècle et une tour lanterne, sur la croisée du transept, surmontée d’un clocheton. Comme un musée de tout cet ensemble, l’église arbore d’inestimables peintures, telles les peintures murales de l’abside ou les peintures romanes conservées dans une absidiole (XIIe siècle). L’église Sant Pere. C’est aujourd’hui une église paroissiale. Datant du XIIe siècle, cette église ro-


L’église Santa Maria

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4 Santa Maria : le retable de saint Abdon et de saint Sennen, de Jaume Huguet (dĂŠtail)


L’église Sant Pere

mane repose sur les fondations d’un édifice du VIe siècle dont il ne reste que le chevet trilobé et un transept élevé doté d’une chapelle de chaque côté. Le lobe central de l’abside conserve un retable de pierre polychrome préroman. Le retable des saints Abdon et Sennen est un retable gothique d’une rare délicatesse peint par Jaume Huguet. L’église Sant Miquel. Située entre les deux précédentes, c’est la seule église de Terrassa à être restée telle qu’elle fut construite au VIe siècle. Son plan est carré, en forme de croix grecque, et sa coupole est soutenue par un curieux ensemble de huit colonnes dont les fûts et les chapiteaux proviennent d’autres édifices. L’abside est petite, en forme de fer à cheval à l’intérieur et polygonale à l’extérieur. Restauré au siècle dernier par l’architecte Josep Puig i Cadafalch, cet édifice a longtemps été pris pour un baptistère. Mais les fouilles récentes ont permis de voir qu’il s’agit d’une église des morts conservant des tombes sur le périmètre de la structure conservée, qui correspond à la partie centrale d’une construction plus vaste. Lors de la dernière restauration, on a supprimé les éléments rajoutés par Puig i Cadafalch. L’abside recèle des peintures murales du VIe siècle ; en dessous se trouve une petite crypte à plan trilobé dédiée à saint Celoni, où l’on a identifié les restes d’une sépulture de l’époque. Vallparadís. Non loin des trois églises se trouve l’ancien château et chartreuse de Vallparadís (XIIIeXIVe siècles), qui abrite aujourd’hui le musée de Terrassa. Il s’agit d’un élégant ensemble fortifié qui comportait des murailles, des tours et des douves. Tout ce qui a été conservé de l’ancien château du XIIe siècle a été occupé par une chartreuse deux cents ans plus tard. On y remarque la salle qui servit de chapelle pour la chartreuse, fondée en 1344, le cloître, les tours de défense et des pans de muraille. Le centre historique. Près de l’hôtel de ville, une place accueille la Torre de Palau, une tour ronde, dernier vestige du château de Terrassa démoli à la fin du XIXe siècle. Dans le Carrer Font Vella, la ba-

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silique d’El Sant Esperit (XVIe-XVIIe siècles) est un édifice du gothique tardif qui renferme un Christ gisant, remarquable groupe sculpté de style Renaissance qui date de 1544. De la Plaça Vella part, vers le nord, le Carrer Cremat, une des ruelles typiques de la Terrassa primitive, aujourd’hui rue piétonne jalonnée de commerces. Cette rue débouche devant l’hôtel de ville, un édifice néogothique dû à l’architecte Lluís Muncunill. Plus loin, en prenant le Raval de Montserrat, on aboutit au Mercat de la Independència, un marché construit en 1906 et doté d’une remarquable décoration de fer forgé. La Rambla d’Egara nous mène, quant à elle, à l’ancienne usine Aymerich Amat i Jover, l’un des joyaux de Terrassa, construit en 1909 : cette vaste fabrique de style moderniste, également due à Muncunill, abrite aujourd’hui les collections du Musée de la science et de la technique de Catalogne (mNACTEC). Tout près, un peu plus à l’ouest, on pourra voir l’ouvrage emblématique de Lluís Muncunill, la Masia Freixa (1907) : pour cette belle et audacieuse construction qui répond à ce qu’il est convenu d’appeler Modernisme expressionniste, l’architecte a obtenu, au moyen d’arcs paraboliques inspirés de Gaudí, un équilibre étonnant qui confère à cet édifice une esthétique toute particulière. Terrassa au XIXe siècle. Au cours du XIXe siècle, Terrassa se transforme avec les débuts de l’industrialisation. La croissance économique et démographique entraîne de grandes constructions : Can Mollor, la Casa Mata, Can Cadafalc, le Reial Col·legi Terrassenc et beaucoup d’autres édifices emblématiques. Le style moderniste est très présent (par exemple au Magatzem Farnés, 1907), mais on trouve aussi des édifices de facture noucentiste (comme le Teatre Principal, 1911), d’influence classique (notamment l’Institut Industrial, 1894) ou encore néo-gothiques (l’hôtel de ville et l’École industrielle). Un mélange de styles et d’esthétiques que l’on peut observer en suivant les itinéraires guidés organisés par la municipalité ou simplement en se promenant dans la ville.

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Le château et chartreuse de Vallparadís


N

el Pi Tort

Puig Conill

0

el Forat

Santa Agnès

500 m

Cova del Drac

Can Bofí

de

Can Garrigosa

el Gabí

Sant Llorenç del Munt

Can Pobla

Tombes de Can Robert Can Robert

Matadepera

Sant Esteve

Pla dels Escorpins

Torre de l'Àngel PK 7,2 BV-1221

la Mola 1104

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el Cavall Bernat Can Marcet

Ascension à la Mola par le Camí dels Monjos [À PIED] Itinéraire : ce circuit balisé part de Can Pobla et monte jusqu’au monastère de Sant Llorenç del Munt par le chemin de crête ; il se poursuit par le chemin du Montcau, descend vers la chapelle Santa Agnès et longe le canal de l’Abella pour revenir à Can Pobla. 5 km, 1 h 50 mn.

Ensemble monumental des églises de Sant Pere Pl. Rector Homs, s/n - 08222 Terrassa Tél. (+34) 937 833 702 www.terrassa.org/terrassaalmon/museus/ esglesie.htm Musée de Terrassa C. Gavatxons, 9 - 08221 Terrassa Tél. (+34) 937 892 755 / 937 397 072 museudeterrassa@terrassa.org www.terrassa.org/terrassaalmon/museus/ museu.htm Parc naturel de Sant Llorenç del Munt i l’Obac Matadepera Tél. (+34) 938 318 350 p.santllorenc@diba.es www.diba.cat/parcsn www.lamola.com Office de tourisme de Terrassa Itinéraires guidés Raval Montserrat, 14 - 08221 Terrassa Tél. (+34) 937 397 019 turisme@terrassa.org www.terrassa.org/turisme

Niveau de difficulté : peu élevé, 270 m de dénivelé. Accès : Matadepera par la route BV-1221 de Terrassa à Talamanca ; au km 7,2, une piste sur la droite conduit à Can Robert et à Can Pobla. Pour plus de renseignements : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

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Les grands monastères médiévaux

Au cours de l’histoire agitée de la Catalogne centrale, les monastères ont joué un rôle d’importance dans la structuration du territoire et l’implantation de la population. Majestueux, solennels, ils répondaient pour la plupart aux exigences des règles de saint Benoît : une grande église centrale et les dépendances – dortoirs, réfectoires, salle capitulaire… – organisées autour d’une cour ou d’un cloître dont l’atmosphère, propice à la prière et au recueillement, est encore palpable de nos jours. Les grands monastères qui sont parvenus jusqu’à nous sont de véritables œuvres d’art et ils conservent des pièces d’une valeur artistique et testimoniale inestimable. Sant Cugat del Vallès. Des documents très anciens nous parlent déjà d’un monastère dédié à saint Cucufat et détruit par les Sarrasins. Plus tard, ce monastère est attesté comme l’abbaye bénédictine la plus importante de tout le comté de Barcelone, qui va exercer un rôle fondamental dans la reconquête du territoire. Son influence s’étend dans tout le pays, elle fonde des églises, elle obtient des terres, des revenus, des biens divers. L’église actuelle, à trois nefs, est romane (XIIe-XIIIe siècles), avec des finitions gothiques. Elle présente une remarquable tour lanterne octogonale, sur

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laquelle repose l’un des symboles de Sant Cugat del Vallès : un coq, en fer, comme celui qui chanta en 1350 pour annoncer à la population l’assassinat d’un abbé, perpétré à l’intérieur du monastère. Le clocher est une élégante tour de style roman (XIe siècle) et la façade de l’église montre une rosace gothique de huit mètres de diamètre. Le cloître, construit vers la fin du XIIe siècle, est l’un des plus beaux de Catalogne. Sa forme est quasiment carrée et il arbore une exceptionnelle collection de cent quarante-quatre chapiteaux délicatement sculptés ; on en connaît, ce qui est peu fréquent, le nom du sculpteur, Arnau Cadell, dont le portrait apparaît sculpté sur la pierre de l’un des chapiteaux. L’ensemble est complété par une salle capitulaire, transformée plus tard en chapelle du Saint-Sacrement, et par diverses dépendances dont l’ancienne maison de l’abbé, une construction gothique remaniée au XVIIIe siècle. L’église recèle d’exceptionnels retables gothiques et Renaissance, tels que le retable de tous les saints, un chef-d’œuvre de Pere Serra (1375). Les dépendances du monastère abritent le musée de Sant Cugat, dont la fonction est de promouvoir la recherche, la conservation et la diffusion du patrimoine historique, artistique et culturel de Sant Cugat.


Le monastère de Sant Cugat del Vallès

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Monastère de Sant Cugat del Vallès : le retable de tous les saints, de Pere Serra

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Monastère de Sant Cugat del Vallès : un chapiteau, œuvre d’Arnau Cadell


Le cloître du monastère de Sant Cugat del Vallès

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L’église du monastère Santa Maria de l’Estany

Santa Maria de l’Estany. L’édifice roman le plus important du Moianès est ce monastère de chanoines augustiniens, fondé en 1080. L’église, construite au XIIe siècle, présente une seule nef, un transept et trois absides, ainsi qu’une élégante tour lanterne sur laquelle est posé un clocheton. L’église et le cloître (XIIe-XIIIe siècles) ont été classés monument historico-artistique en 1931. Le cloître est carré et il a conservé un nombre im-

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portant de chapiteaux, où l’on décèle le travail conjoint de plusieurs ateliers de sculpteurs. La lumière qui vient de l’extérieur est tamisée par des colonnes surmontées de soixante-douze chapiteaux où figurent des scènes inhabituelles : épisodes bibliques – la Vierge donnant le sein à l’Enfant Jésus, détails étonnants du Massacre des Innocents… – ou scènes païennes – animaux jouant des instruments, un fauconnier excitant des


La cour du monastère Santa Maria de l’Estany

Le cloître du monastère Santa Maria de l’Estany

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Le monastère Sant Vicenç, à Cardona

chiens avec un bâton, un chasseur tuant un sanglier, un colporteur, deux sirènes soufflant dans des olifants, une jeune fille en train de se coiffer en attendant son amoureux... Les anciennes dépendances qui entourent le cloître abritent aujourd’hui le presbytère, la bibliothèque publique et un musée local qui expose des objets liturgiques, des pièces d’ethnologie provenant du village de L’Estany, une partie des archives monacales et paroissiales et des objets d’art populaire. Sant Vicenç de Cardona. Lorsque le visiteur arrive à Cardona, son regard est immanquablement attiré par le sommet de la butte, où repose un ensemble monumental compact et fortifié. Il ne faut surtout pas négliger de monter voir de près l’impressionnante collégiale Sant Vicenç, l’un des monuments les plus importants de l’art roman en Catalogne. Les pans de murailles du château de

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Cardona confèrent à l’ensemble l’allure d’une forteresse. Cette fortification fut le fief des Cardona, la plus grande famille catalane au Moyen-Âge, après la famille royale, et l’une des dernières places fortes à s’être rendues aux troupes du roi Bourbon Philippe V en 1714. Le château avait été construit sur l’ordre de Wilfred le Velu en 886 et il fut agrandi plus tard par des ajouts romans et gothiques. La collégiale Sant Vicenç est un bel exemplaire du roman primitif (XIe siècle) et s’est conservée dans un état surprenant. L’intérieur en est majestueux. La nef centrale est très haute, très vaste et surmontée d’une voûte en plein cintre, tandis que les deux nefs latérales sont plus étroites, à voûte d’arête, renforcées par des piliers qui confèrent à l’intérieur de l’église une élégance particulière. La lumière du jour pénètre par de remarquables verrières. Sur la croisée s’élève une coupole très svelte et très lumineuse. Dans le sous-sol de la collégiale, sous le maître-


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L’église du monastère Sant Vicenç, à Cardona


La crypte du monastère Sant Vicenç, à Cardona

autel, on trouve une intéressante crypte à trois nefs, à colonnes et voûtes d’arête (XIe siècle). La crypte porte le nom de chapelle des Reliques car elle a abrité pendant un certain temps les restes de saint Sébastien, sainte Ursule et sainte Agnès, qui sont aujourd’hui conservés à la cathédrale de Solsona. Devant l’église s’étend un cloître gothique du XVe siècle. L’ancien palais ducal est aujourd’hui occupé par l’hôtel Parador de Cardona. Dans les environs

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immédiats de l’église Sant Vicenç, on voit encore la Torre de la Minyona, une tour qui date du XIe siècle, et le château, qui conserve des éléments du palais ducal. Toute la butte est couverte de murs, de murailles et de fortifications attestant son usage militaire, qui a duré jusqu’au XIXe siècle. Cette visite sera agréablement complétée par une promenade dans le centre historique de Cardona et ses ruelles médiévales.


GR-177

Santa Maria

l'Estany

GR-3/177 la Caseta Sant Cugat C-59

Dolmen de Puig Rodó

GR-3

GR-177

C-17

Collsuspina

Moià

N-141c

N-141c

Coll de les Heures

Santa Coloma Sasserra

C-59

Castellterçol

Castellcir BV-1310

BV-1245

C-1413b

Can Sants

el Vilardell Can Domènec

Sant Quirze Safaja

N

Monastère de Santa Maria de l’Estany Pl. Monestir, 4 - 08148 L’Estany Tél. (+34) 938 303 139 monestirestany@bisbatvic.com

Centelles

el Bonifet

GR-3

0

Tona

Alta de Gavadons

Monastère de Sant Cugat del Vallès Musée de Sant Cugat Jardins Monestir, s/n 08172 Sant Cugat del Vallès Tél. (+34) 936 759 951 museu@santcugat.org www.museu.santcugat.org

Puig d'Olena el Cerdà Can Sants

C-59

2 km

Sant Miquel del Fai

L’Estany-Sant Miquel del Fai [À VTT] Itinéraire : point d’information / aire de loisirs - route de Santa Maria d’Oló jusqu’au GR-177 – Collsuspina - col de Les Heures - Santa Coloma Sasserra – Castellcir - torrent de Cerverisses - Sant Quirze Safaja - La Rovireta – Can Sants – Sant Miquel del Fai. 34,7 km, 3 h 30 mn.

GR-5

Collégiale de Sant Vicenç de Cardona Castell de Cardona - 08261 Cardona Tél. (+34) 938 694 169 www.ajcardona.org Espace naturel de Sant Miquel del Fai Tél. (+34) 938 650 808 www.santmiqueldelfai.net Offices de tourisme de Cardona, de Moianès et de Sant Cugat del Vallès (voir page 97)

Niveau de difficulté : élevé, 490 m de dénivelé. Accès : L’Estany, route C-59. Pour plus de renseignements : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

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L’aventure dans le Collsacabra

Les hauts plateaux de Cabrera et d’Aiats se dressent vers le ciel, les falaises du Collsacabra tombent à pic… Un paradis de la nature, à l’est de la plaine de Vic, s’étend sur la comarca d’Osona et déborde sur celles de la Garrotxa et de la Selva. Les endroits habités sont de petits villages de montagne, dont le charme éclate à Tavertet ou à Rupit. Dans l’étendue bleue du barrage de Sau se mire une impressionnante suite de falaises dont quelques-unes dépassent deux cents mètres de haut. Dans ce décor naturel, de nombreuses possibilités s’offrent à tous, inépuisables et pleines d’aventure. En ballon. À vue d’oiseau, une façon étonnante d’admirer un paysage abrupt et magique comme celui du Collsacabra. Plusieurs sociétés proposent des vols libres, et les participants aident à monter la montgolfière. Quelques instants plus tard, depuis la nacelle voguant dans le ciel, tout apparaît minuscule et immense à la fois. Les champs, les fermes, les villages, les routes ressemblent à une maquette idéale et l’horizon se déploie à l’infini. La stabilité du ballon est parfaite, si parfaite qu’on a l’impression de ne pas bouger, de flotter dans l’irréel. La plupart des vols sont suivis d’un bon déjeuner et un diplôme est délivré attestant le bap-

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tême de l’air. L’aéroclub de Manlleu propose aussi des vols en ULM pour naviguer dans le ciel d’Osona. À cheval. Les itinéraires sont prévus pour tous les publics, y compris pour les personnes qui n’ont jamais monté à cheval car ils sont guidés par des moniteurs spécialisés. Le contact avec un animal aussi majestueux est facilement établi et peut devenir très intense pendant la promenade. La sortie est précédée d’une courte présentation des harnais et des rudiments de la monte, puis on part, au pas, au trot et parfois au galop selon le niveau des cavaliers, toujours accompagnés de guides expérimentés. À VTT. Le Centre VTT Vall de Sau-Collsacabra a balisé 244 km d’itinéraires ouverts à tous les cyclistes à VTT, et il dispose de plusieurs points d’aide aux cyclistes, ce qui offre de multiples possibilités pour programmer des sorties d’un ou plusieurs jours sur deux roues. Il existe une quinzaine d’itinéraires VTT, classés selon les différents niveaux de difficulté. Quelques sociétés proposent en outre des VTT en location et organisent des sorties de plusieurs jours avec hébergement dans des hôtels ou des gîtes ruraux de la région.


Rupit

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Montgolfières

À pied. Les amateurs de la randonnée et de la traversée à pied trouveront, dans le Collsacabra, un terrain de jeu impressionnant. Les cartes et les publications éditées sur la région permettent d’organiser de nombreux itinéraires, où l’on pourra choisir entre différents niveaux de difficulté et différentes durées. Le sentier de grande randonnée GR-2, balisé de marques blanches et rouges, traverse le Collsacabra du sud au nord et passe par des endroits solitaires et mystérieux ponctués de chutes d’eau, de chapelles, de petits villages et de ponts médiévaux. Des sentiers de petite randonnée (PR) décrivent des circuits à réaliser en une demi-journée ou une journée entière pour découvrir forêts et falaises. Sports nautiques. Le Club Nàutic Vic-Sau, fondé en 1963, est installé sur le barrage de Sau. Il dispose d’une piscine et de 98 places pour les embarcations. Entre juin et septembre, il organise des stages et des championnats de voile et de ski nautique, un sport étonnant qui donne l’impres-

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sion de voler littéralement au-dessus de l’eau. Il organise également des sorties en canoë qui permettent de découvrir tous les recoins du barrage, à l’ombre des falaises rougeâtres que les étrangers appellent parfois « le Colorado catalan ». Triathlon dans le Collsacabra. Des entreprises spécialisées organisent des circuits de plusieurs jours, dans les environs du barrage de Sau, du Collsacabra et des hauts plateaux de Cabrera, combinant le canoë, le vélo et la randonnée à pied. Ces itinéraires sont prévus pour des adultes en bonne forme physique et pour les enfants de plus de douze ans. Sont également organisés des raids d’aventure, avec parcours en 4x4, tyrolienne et pont de singe, tir à l’arc et autres activités, dans un paysage spectaculaire. L’aventure prend fin par un bon repas paysan dans une ferme. Spéléo. Près de Rupit, le mystère du monde souterrain est à notre portée dans la grotte d’Els Ratpenats, l’une des plus belles et des plus inté-


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Le barrage de Sau


Tavertet

ressantes de la région. De formation calcaire, cette grotte abrite une importante colonie de chauvessouris (ratpenats en catalan). Le parcours s’achève près d’un grand lac souterrain bordé d’une plage de sable. Les plus audacieux pourront, vêtus de néoprène, plonger dans les eaux du lac et poursuivre la visite le long d’une rivière souterraine. Sorties en voiture. Le Collsacabra possède de nombreux endroits que l’on peut visiter en voiture, en particulier de pittoresques petits villages de montagne. Rupit nous offre ses ruelles en pente et ses maisons anciennes, Tavertet ses grandes bâtisses de pierre… Près du sanctuaire de Cabrera,

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situé sur un plateau entouré de falaises, on aura l’occasion de faire un bon repas, et à Cantonigròs, on pourra assister à l’un des festivals les plus célèbres du pays, le Festival international de musique. Le monastère de Sant Pere de Casserres. Ce monastère se trouve sur une presqu’île qui s’avance dans les eaux du barrage de Sau. Il s’agit de l’un des ensembles monastiques les mieux conservés de l’art roman catalan, qui fut construit au XIe siècle et restauré entre 1994 et 1998. Une projection vidéo et des visites guidées nous offrent la possibilité de pénétrer dans la vie monastique du Moyen Âge.


Sant Julià de Cabrera la Masallera CING LE

la Serra de Pruit S

Aiats

el Torrent

S AT GR-2

I D A

Pont de les Perxes

el Pinós

el Torrentó

Pruit

C-153

C-153

Sant Llorenç Dosmunts

Cantonigròs les Viles

el Cós

BV-5208

la Cau

Rupit

GR-2

Rocallarga 1187

N

0

el Pedró 1187

1 km

Sant Joan de Fàbregues

GR-2-2

Itinéraire roman dans le Collsacabra [EN VOITURE] Itinéraire : visite de trois belles églises romanes d’Osona dans le massif du Collsacabra. Sant Julià de Cabrera, sur une piste de 3 km à partir de Santa Maria de Corcó. Sant Llorenç Dosmunts, par le petit chemin qui part du km 29, après Cantonigròs. Sant Joan de Fàbregues, par le GR-2, à 2 km à partir de Rupit. 36 km, 3 h.

Consortium pour la promotion touristique Vall de Sau Collsacabra Tél. (+34) 938 122 223 saucollsacabra@diba.es www.saucollsacabra.diba.es Espace naturel des Guilleries Savassona Vilanova de Sau Tél. (+34) 938 847 006 guilleries@diba.es www.diba.cat/parcsn Consortium Paysages du Ter à Osona Tél. (+34) 938 504 915 www.paisatgesdelter.com Monastère de Sant Pere de Casserres Apartat Correus, 56 08510 Les Masies de Roda Tél. (+34) 937 447 118 www.santperedecasserres.com Office de tourisme de Manlleu (voir page 97)

Niveau de difficulté : peu élevé, courts tronçons de pistes forestières. Accès : route C-153 de Vic à Rupit. Pour plus de renseignements : Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

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Des hommes et des machines : le tourisme industriel

Précédant de loin la plupart des autres régions méditerranéennes, la Catalogne a très tôt procédé à la révolution industrielle qu’avaient auparavant connue ses voisins du nord, comme en témoignent le patrimoine et l’héritage culturel que les activités industrielles ont déposés sur tout son territoire. L’ensemble des musées industriels, qui couvre les régions centrales de la Catalogne et qui continue de s’étendre, nous montre comment on est passé de l’artisanat à l’industrie, nous permettant de redécouvrir les processus industriels qui semblaient oubliés ou disparus. Des musées inédits, des machines étonnantes, des usines construites dans des styles architecturaux variés, des moulins en fonctionnement, des expositions ethnographiques et des anciennes exploitations aménagées en musées apparaissent aux yeux du visiteur comme un témoignage d’une vie remplie de sacrifices mais qui allait entièrement transformer la société. On visitera ici quatre lieux emblématiques de la Catalogne centrale. Le Musée de la science et de la technique de Catalogne. Le siège central de ce grand réseau de vingt musées se trouve à Terrassa, hébergé dans l’une des plus belles et des plus imposantes usines d’Europe, l’usine Vapor Aymerich, Amat i Jover : cette grande bâtisse industrielle à l’architecture mo-

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derniste, qui s’étend sur onze mille mètres carrés, abrite des expositions permanentes sur l’architecture industrielle, le transport, l’énergie… La visite des différentes salles du musée permet d’avoir un aperçu de l’importance de l’industrie textile en Catalogne aux XIXe et XXe siècles. On y voit, par exemple, le métier à tisser Barrau, du nom de son créateur, natif de Reus. Ce métier à tisser servait à fabriquer du velours côtelé, un tissu résistant que portaient les ouvriers et qui se passait de repassage, à une époque où la conscience sociale et des conditions de travail rigoureuses étaient présentes dans les usines à parts égales. Le mNACTEC propose, dans les expositions permanentes, des visites théâtralisées et des démonstrations ; toute l’année, il organise des expositions temporaires sur des thèmes précis, se rapportant toujours au monde de la technique. Le Musée du cuir d’Igualada – Musée local de l’Anoia. Ce musée est installé dans deux anciens édifices industriels de grande qualité architecturale : Cal Boyer et Cal Granotes. Cal Boyer était, à la fin du XIXe siècle, une grande usine cotonnière connue sous le nom de Vapor Nou, construite en style classique et restaurée en 1986. Dans ses deux ateliers à deux niveaux, on trouve le Musée du cuir et de la machine à


Le Musée du moulin à papier, à Capellades

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Le MusĂŠe de la science et de la technique de Catalogne, Ă Terrassa

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Le parc culturel de la montagne de sel, à Cardona

vapeur, une section consacrée à l’homme et à l’eau, une salle d’exposition et un auditorium. La bâtisse se distingue notamment par ses colonnes en fer forgé, de vastes baies et une charpente de bois ainsi, que, dans la cour, par une grande cheminée et une noria. Cal Granotes, une ancienne tannerie datant du XVIIIe siècle située sur la rive de ce qui était le canal d’El Rec, a conservé ses deux espaces caractéristiques : les bassins et l’étendoir. On y assiste au processus industriel du tannage végétal du cuir, une méthode originaire du Maroc et adoptée très tôt par les Catalans. L’ensemble de ce musée, connu pour être l’un des plus beaux d’Europe dans son domaine, présente un intérêt extraordinaire. Le Musée du moulin à papier de Capellades. Aux XVIIIe et XIXe siècles, Capellades était l’un des plus importants lieux de fabrication de papier du pays. Son papier à barbes était recherché, y compris à l’étranger. Le Musée du moulin à papier de Capellades, créé en 1958, est installé dans un moulin du XVIIIe siècle. Les salles d’exposition permanente présentent l’histoire du papier, depuis ses origines jusqu’aux procédés de fabrication actuels. On y conserve les outils, les produits et le matériel jadis employés pour fabriquer le papier,

dont la matière première était le vieux tissu fourni par les chiffonniers. Au sous-sol du moulin, on continue de fabriquer du papier à la main. Quand les guides du musée mettent la presse en marche, le bruit est assourdissant : on se rend compte alors de la dureté de ce métier, que les ouvriers exerçaient dans des lieux humides, bruyants et à l’odeur nauséabonde. Le musée organise des expositions temporaires, des stages et des ateliers spécialisés. L’or blanc de Cardona. Des siècles durant, le sel a marqué la vie de Cardona. Les colons romains qualifiaient déjà d’« or blanc » le sel que fournissait à profusion la montagne ; bien plus tard, au Xe siècle, le comte Borrell autorisait, dans sa charte de repeuplement, quiconque venait s’établir à cet endroit à en extraire du sel. Dans le parc culturel de la montagne de sel de Cardona, le visiteur découvre la formation géologique et l’histoire de cette vallée saline, les objets d’artisanat fabriqués avec du sel et les machines qui fonctionnaient dans l’un des puits d’extraction. Conduit dans un véhicule spécial jusqu’à la montagne de sel, il est ensuite équipé d’un casque et peut alors pénétrer à l’intérieur de la montagne, le long de cinq cents mètres de galeries s’enfonçant à plus de

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Une machine à vapeur exposée au Musée de la science et de la technique de Catalogne, à Terrassa

quatre-vingts mètres de profondeur, où l’humidité et le minerai ont créé des formes et des images insolites. Une projection audiovisuelle et une exposition de photos complètent la visite guidée de ces mines de sel. Le Musée industriel du Ter. Installé dans une ancienne filature de coton, là où prend fin le canal industriel du Ter, ce musée est un centre d’interprétation où nous sont présentés le rôle du fleuve dans les transformations économiques, sociales et urbaines de la région, et les changements de toutes sortes qui ont accompagné la pénétration de l’industrie dans ces contrées de la Catalogne intérieure. L’exposition permanente s’articule sur trois volets : la société industrielle, l’usine et le fleuve, l’énergie. On y voit des machines de l’industrie cotonnière, des turbines, des souterrains et les canaux alimentant les mécanismes qui faisaient tourner les machines. Le

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musée propose également des visites guidées du canal, construit entre 1841 et 1848, à partir de l’ancienne dérivation du canal au Molí de Dalt (le moulin d’en haut). Jalonné de neuf turbines, il alimentait jusqu’à sept usines et deux moulins, faisant de Manlleu le premier centre cotonnier de la contrée. En longeant le Ter. Sans quitter les rives du Ter, un itinéraire de sentiers, le Camí vora Ter, relie Roda de Ter et Manlleu. Chemin faisant, on voit des puits, des écluses, des barrages et de nombreuses autres structures qui ont servi et qui servent encore à réguler et à tirer profit des eaux du fleuve. Les méandres du Ter nous conduisent à des usines et des cités ouvrières comme celle de Can Llanas, puis on rejoint le canal industriel du Ter, qui vient mourir à l’emplacement du Musée industriel du Ter, dont la visite est le point d’orgue idéal de cette randonnée que l’on peut faire à pied ou à vélo.


Museé de la science et de la technique de Catalogene (mNACTEC) Rambla d’Ègara, 270 - 08221 Terrassa Tél. (+34) 937 368 966 - www.mnactec.com Musée du cuir d’Igualada - Musée local de l’Anoia Dr. Joan Mercader, s/n - 08700 Igualada Tél. (+34) 938 046 752 m.igualada@diba.net www.aj-igualada.net Musée de la technique de Manresa Ctra. Santpedor, 55 - 08240 Manresa Tél. (+34) 938 772 231 Museé industriel du Ter et office de tourisme de Manlleu Can Sanglas - Pg. Ter, s/n - 08560 Manlleu Tél. (+34) 938 515 176/022 mit@mitmanlleu.org - turisme@mitmanlleu.org www.mitmanlleu.org Le vieux quartier d’Igualada [À PIED] Itinéraire : place de l’hôtel de ville (édifice néoclassique et arcades), place Mercader (tannerie moderniste Cal Sabater) jusqu’à Cal Boyer et Cal Granotes, où se trouve le musée. Remonter vers le Passeig Cabres, place Sant Miquel et rue Santa Maria (église basilicale néoclassique), rue et église d’El Roser, place Rei, rue Sant Jordi et Rambla ; poursuivre jusqu’à la place Cal Font, le Passatge Rosés et retour place de l’hôtel de ville.

Museé du moulin à papier de Capellades C. Pau Casals, 10 - 08786 Capellades Tél. (+34) 938 012 850 museu@mmp-capellades.net www.mmp-capellades.net Parc culturel de la montagne de sel Ctra. Mina, s/n - 08261 Cardona Tél. (+34) 938 692 475 informacio@salcardona.com www.salcardona.com

Niveau de difficulté : itinéraire urbain. Accès : place de l’hôtel de ville. Pour plus de renseignements : office de tourisme d’Igualada (voir p. 97) Routes du Palau Robert www.gencat.cat/probert

Consortium Paysages du Ter à Osona Prat de la Riba, 17 - 08570 Torelló Tél. (+34) 938 504 915 paisatgesdelter@diba.es www.paisatgesdelter.com Offices de tourisme d’Igualada, de Cardona, de Manresa et Terrassa (voir page 97)

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La fête au cœur de la Catalogne

Le calendrier nous propose, invariablement, une succession de fêtes patronales, marchés, rassemblements populaires, fêtes nocturnes, foires, processions et toute une série de manifestations que l’on ne peut bien connaître qu’en y assistant sur place. Nombre de ces manifestations proviennent de rites païens ancestraux ou ont vu le jour à l’ombre des pratiques religieuses. Certaines encore, bien que récentes, ont déjà le statut de références incontournables. Les premiers mois de l’année. Pour la SaintAntoine abbé a lieu la fête d’Els Tres Tombs (traditionnelle bénédiction des animaux) dans différents endroits de la Catalogne centrale, notamment à Igualada et Terrassa. À Balsareny, le dimanche qui précède le carnaval est dédié à un ancien métier, celui de roulier : la Festa dels Traginers rend hommage à ces hommes qui transportaient des marchandises avec leurs mulets d’une ville à une autre par une cavalcade où charrettes et ornements sont de véritables pièces de musée. Le spectaculaire carnaval de Torelló comprend un étonnant « défilé de demoiselles » composé d’hommes habillés en femmes qui se promènent dans la ville ; mais les activités sont nombreuses et le programme regorge de manifes-

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tations pittoresques. Manresa vit, pendant la seconde quinzaine du mois de février, les Festes de la Misteriosa Llum, qui commémorent un événement miraculeux : en 1345, une lumière provenant de Montserrat envahit l’église d’El Carme, mettant fin à un différend entre l’évêque et la population, puis les cloches de la ville se mirent à carillonner toutes seules. Les manifestations festives durent deux semaines et se caractérisent par une foire à la bêche (Fira de l’Aixada), par un défilé de géants et de nains le principal jour de fête et par la participation de différentes confréries (Els Favets, Els Tremendos). Au mois de mars, Terrassa organise un festival international de jazz, une rencontre que ne rate aucun amateur : le programme est très vaste et les grandes figures du jazz du pays et du monde entier viennent y jouer dans des salles ou en plein air. Dix jours avant le dimanche des Rameaux se tient, à Vic, un célèbre marché, le Mercat del Ram, du nom de ce qui, le samedi précédant les Rameaux, envahit la Plaça Major et le Carrer Verdaguer, où se vendent toutes sortes de palmes et de rameaux de laurier. Ce marché s’accompagne d’un grand nombre d’activités culturelles et ludiques qui en font la plus importante fête de Vic. Le dimanche des Rameaux a lieu, toujours à Vic, une procession de soldats romains.


La danse de Castellterรงol

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La fête du pin à Centelles

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La fête de l’Escaldàrium, à Caldes de Montbui


Pour la Fête-Dieu, Sallent se pare pour les Enramades : on orne les rues de branches, de fleurs et de toutes sortes d’objets de décoration avant le passage de la traditionnelle procession, dont l’origine remonte au XIVe siècle. À cette même date, La Garriga organise l’une des manifestations les plus caractéristiques de cette ville : des tapis de fleurs de toutes les couleurs sont disposés dans les rues pour recevoir, vers le soir, la procession et la mise en scène du Plant de Sant Esteve, un récit liturgique populaire du martyre de saint Étienne. Vers la mi-mai, Moià organise un marché de la Préhistoire, accompagné de nombreuses activités se référant à la vie quotidienne à cette époque : tannerie de peaux, cuisson de céramique néolithique, découpe de la viande avec un silex… et des expositions, des marchés, des conférences et des visites des célèbres grottes d’El Toll. Aux portes de l’été. À partir du mois de mai et jusqu’à l’été, le Lluçanès vit au rythme du Festival SOLC. Ce festival de musique mettant les traditions à l’honneur offre un programme complet de manifestations : concerts de musique traditionnelle et danses, conférences et expositions, randonnées pédestres, présentations de métiers anciens, correfocs (les démons mettent le feu à la Terre et s’en prennent à tous ceux qui cherchent à les en empêcher), défilés de géants, voire concours de saucisses et rencontres gastronomiques, spectacles de théâtre, ateliers d’artisanat, rencontres de chanteurs… Le tout dans une ambiance festive traditionnelle. Dans toute la Catalogne centrale, des manifestations diverses sont organisées autour de la Saint-Jean pour fêter le solstice d’été : feux, danses et manifestations diverses ; à Calaf, un festival de musique traditionnelle est organisé autour de cette date. À Sant Cugat del Vallès, la Saint-Pierre se fête par le Ball del vano i el ram, une danse singulière qui remonte au XVIIIe siècle, adaptée aux instrument de la cobla. La semaine du 5 juillet, Vic fête la Saint-Michel : un défilé en musique annonce la fête, où l’on voit des éléments qui remontent à la Fête-Dieu médiévale, notamment les typiques massiers et caps de llú-

pia. Lluçà, suivant la tradition liée à la culture des céréales, organise les fêtes de la moisson et du battage : fin juin, on procède à la moisson, avec démonstrations de moisson à la main, d’aiguisage des outils, d’utilisation de la faux, du crible, de la lieuse et autres outils qui appartiennent désormais au passé ; pour compléter le cycle a lieu, fin juillet, le battage, à l’aide de la batteuse que l’on utilisait jadis pour séparer le grain de la paille, tandis qu’un monteur de meules professionnel construit une élégante meule. L’été est là. Pendant les mois d’été, les fêtes patronales (festes majors) animent villes et villages, avec des éléments caractéristiques qui peuvent varier d’un endroit à un autre. L’estivant n’aura aucune peine à assister à l’une ou l’autre de ces fêtes populaires. L’été est aussi la saison de manifestations de plus grande portée, tel le festival de musique de Cantonigròs : pendant la deuxième semaine de juillet, ce village se remplit de monde, de musique et de danse et devient le point de rencontre de groupes de chant choral et de danses traditionnelles venus du monde entier. En juillet, Caldes de Montbui, village thermal par excellence, organise l’Escaldàrium, la fête du feu et de l’eau, une allégorie des origines de Caldes et de ses eaux : le groupe de danse des diables de Caldes transforme l’eau et le feu en protagonistes de la fête et en animateurs de la participation populaire, le tout sur fond de musique spécialement composée pour l’occasion. Le dernier dimanche d’août, on danse, à Castellterçol, la célèbre danse de Castellterçol et le Ball del Ciri : remontant au XVIIe siècle, il s’agit d’une danse distinguée, cérémonieuse, élégante, qu’offrent six couples sur la Plaça de la Vila à tout le village. Le deuxième dimanche de septembre, Cardona organise le Correbou, une tradition enracinée depuis plusieurs siècles : les participants doivent attacher, à l’aide d’une corde, les cornes d’un taureau et certains le taquinent, de l’intérieur d’une grande cage en osier. Automne festif. Tous les 28 septembre a lieu, à Sant Boi de Lluçanès, la foire de l’Hostal del

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La fête des muletiers, à Balsareny

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Les fêtes de la mystérieuse lumière, à Manresa


Le marché aux rameaux de Vic

Vilar, qui clôt le cycle de la transhumance : avec ses expositions d’animaux et nombre d’éléments traditionnels, il s’agit du plus grand rassemblement humain de toute l’année dans le Lluçanès. Toujours fin septembre, Manlleu organise la fête du porc et de la bière, où l’on peut, entre autres activités, déguster des produits dérivés du porc, des bières diverses, des plats spéciaux créés pour l’occasion. Le premier dimanche d’octobre se tient, à Castellterçol, un concours de chiens d’arrêt qui est l’un des plus importants du pays. Il rassemble des bergers venus de toute la Catalogne, du Pays basque, d’Aragon et de France. En septembre ou octobre, Vic organise un marché de musique live auquel participent des interprètes de toutes sortes de musiques (musique traditionnelle, musique ancienne, musique classique, jazz, musique moderne, etc.) qui se produisent dans toute la ville au cours de specta-

cles nombreux. Fin octobre, à l’occasion de la Toussaint, la foire à la châtaigne anime Viladrau : grande dégustation de châtaignes, danse des sorcières, spectacle de théâtre traditionnel et musique de rue (La Càfila del cavaller d’Espinzella), exposition et vente de produits naturels… Le premier week-end de novembre se tient, à Manresa, le festival des spectacles traditionnels, où une grande variété de spectacles originaires de tout le bassin méditerranéen remplissent les rues de musique, de danse et de théâtre. En novembre, Torelló organise un festival du film de montagne, l’un des plus importants du genre. À Vallgorguina se tient la foire aux métiers du bois, où l’on fait connaissance avec le travail du bois et de la céramique ou avec les fruits que nous donne la forêt. La foire au sapin d’Espinelves a lieu début décembre : ce petit village de montagne de la région des Guilleries se remplit alors de monde, qui vient

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36 Les Enramades, dĂŠcorations florales Ă Sallent


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La fête d’Els Tres Tombs, à Igualada


La foire au sapin Ă Espinelves

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Le festival international de jazz de Terrassa


s’y promener et souvent y choisir un sapin de Noël ; à côté des sapins exposés, on trouve, tout autour de la belle église romane du village, un marché de produits d’artisanat. Les derniers jours de l’année. L’ancestrale fête du pin de Centelles se déroule l’avant-dernier jour de l’année. Le 29 décembre au matin, un groupe de jeunes du village, suivis de nombreux habitants, se rend dans la forêt pour trouver le pin qui a été choisi pour la fête. On pique-nique, puis les jeunes coupent le pin, ils le chargent bien droit sur une charrette tirée par deux bœufs et le ramènent en ville. Aux douze coups de midi accompagnés d’une pétarade d’escopettes, l’arbre est reçu par un groupe de danseurs qui exécutent une danse spéciale pour l’occasion, le Ball del pi ; après quoi, on porte à bout de bras le pin dans l’église, on le décore de pommes et de biscuits et on le suspend tête en bas devant l’autel, où il restera jusqu’au jour de l’Épiphanie.

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En Catalogne, il y a une fête pour tous les jours de l’année, comme le veut la tradition des peuples qui ont une longue histoire.

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Cuisine moderne, saveurs anciennes

La cuisine de la Catalogne centrale est celle d’une région agricole de montagne, dont le résultat est une explosion de saveurs et une grande puissance d’arômes. Les saucisses de Castellterçol et de La Garriga, par exemple, ou les charcuteries de Sant Celoni, les haricots secs de Lliçà, les pieds de porc, les tripes à la catalane, le sang et le mou, le cap i pota, à base de pieds et de tête de veau, accompagné de ratatouille, le riz à la casserole et le pot-au-feu paysan sont autant de plats qui figurent sur la carte de nombreux restaurants de ces régions. Les ragoûts aromatisés aux truffes des forêts d’Osona et du Lluçanès, l’almosta, composée de pommes de terre, d’oignons, de saucisse, de viande de porc et de morue, le plat typique composé de tripes et de pieds de porc, les côtelettes gourmandes du Vallès, accompagnées de champignons ou de haricots secs, la soupe de mou aux truffes en croûte, la queue de bœuf en civet, la célèbre morue à « la manresana », cuisinée aux pruneaux et aux pignons et devenue populaire au-delà des frontières, sont d’autres exemples de cette cuisine de montagne qui s’accompagne toute l’année de toutes sortes de champignons et des vins AOC Pla de Bages, vins rouges issus de plants de Merlot et de Cabernet Sauvignon, et vins blancs de la va-

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riété autochtone Picapoll qui donne des vins aromatiques et équilibrés. Charcuteries. De nombreux établissements d’Osona proposent la fameuse saucisse sèche de Vic, la reine des charcuteries crues. À l’origine, il fallait pouvoir conserver la viande fraîche non consommée et un bon moyen était de la faire mariner puis sécher. Aujourd’hui, cette llonganissa est fabriquée avec les jambons, les longes et le lard du porc adulte. Mais cela ne saurait suffire : le secret de celle de Vic réside dans le séchage de la viande, qui a besoin de temps et doit se faire dans des séchoirs naturels. À cet égard, la région de Vic offre un cadre parfait : le brouillard qui souvent couvre la plaine est la garantie que les saucisses vont sécher à un bon rythme et développer leur arôme caractéristique. En fin de séchage, la tranche est dense et compacte et se suffit à elle-même, mais elle s’accompagne aussi très bien de pain ou d’une galette très particulière appelée coca et d’un bon vin, qui doit être léger pour préserver la saveur de la saucisse. La llonganissa de Vic est un aliment sain et équilibré, qui possède un coefficient de digestibilité excellent et une grande qualité nutritive. Il y a quelques années, le Daily Express qualifiait ce produit de « Rolls Royce des


Charcuteries

charcuteries ». Mais il n’y a pas que la llonganissa. La somalla, par exemple, est une saucisse mi-sèche, aux ingrédients légers, qui peut entrer dans tous les régimes. Sa tranche est reconnaissable par sa forme en huit. Lorsqu’on lui donne une forme plus arrondie et plus allongée, elle s’appelle fuet. Mille et une sortes de saucisses et de boudins garnissent les tables des contrées centrales de la Catalogne : boudins de Mura, Talamanca, Manresa, Navarcles… Sans oublier les excellentes charcuteries et la saucisse crue de La Llacuna. Tout un monde de saveurs et d’arômes intenses. Pommes de terre del bufet. C’est un produit de montagne, enraciné dans des champs couverts d’une terre foncée et riche, sur les versants des Pyrénées. Les semences seraient originaires de Bretagne et auraient été importées à travers l’Alt Urgell, le Ripollès et Osona, mais personne ne sait

plus quand ni comment. La pomme de terre del bufet, très prisée dans notre pays, a connu une période de déclin, au point de disparaître de nos cuisines autour des années 1970. Une vingtaine d’années plus tard, un groupe de paysans l’ont tirée de l’oubli et ont créé le marché de la pomme de terre del bufet d’Orís, qui fixe le prix de cette pomme de terre en fonction des récoltes et de leur qualité. Ce marché se tient le premier week-end d’octobre, et offre des dégustations de plats cuisinés avec ce délicieux tubercule. Cette pomme de terre est aujourd’hui de retour sur les tables les plus raffinées, et sa variété noire n’a pas d’équivalent. On la trouve facilement sur les marchés et dans les fermes d’Osona, et il est conseillé de refuser les imitations venant d’ailleurs. Haricots secs del ganxet. C’est la vedette des haricots. Son nom (« en forme de crochet ») fait

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42 Mounas de P창ques


Fabrication du mat贸 de Montserrat

Un pa de pessic

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Produits du terroir

allusion à sa forme, qui évoquerait plutôt celle d’un rein. Comme il en a été pour de nombreux produits traditionnels, le haricot del ganxet, qui jadis était un plat de pauvres et ne faisait qu’assurer la subsistance, est aujourd’hui un légume sec que l’on trouve sur les meilleurs fourneaux. Il s’agit d’un haricot très blanc, à la peau fine et fondante. Comme on peut le cultiver selon différentes méthodes, on en trouve de plusieurs grosseurs. C’est dans le Vallès que l’on trouve la meilleure terre et le meilleur climat qui lui conviennent, et c’est donc là que se trouvent la plupart des cultivateurs de ce légume sec. On en trouve dans les fermes et sur les marchés de toute la région à partir du mois de novembre, époque de la récolte. La ville de Caldes d’Estrac organise des journées gastronomiques du haricot del ganxet trois week-ends en automne. Haricots secs de Castellfollit. Les semences qu’Arthur Young planta dans le Bages, au cours de son Voyage en Catalogne à la fin du XVIIIe siècle, se sont reproduites jusqu’à aujourd’hui, et connaissent, depuis quelque temps, un regain de popularité. Le haricot de Castellfollit a la peau fine et brillante qui reste entière à la cuisson ; il dégage un arôme subtil qui laisse un agréable goût de maïs. Les haricots à la morue – ou la morue aux haricots – est l’un des plats traditionnels les plus répandus, non seulement dans la Catalogne centrale mais aussi dans une grande partie du pays, mais le haricot de Castellfollit est aussi servi accompagné de saucisse « du musicien », une saucisse aux fruits secs. Ce haricot pousse autour de 700 mètres d’altitude et sa récolte, précoce, a lieu fin juillet ou début août, ce qui fait que lorsqu’on est sur le point de le cueillir à Castellfollit, on vient de planter le haricot del ganxet dans le Vallès. Dans les montagnes d’Osona, on cultive aussi le haricot du Collsacabra : cette mongeta del Collsacabra prend, dans la Garrotxa, le nom de fesol de Santa Pau. Il est servi dans quelques restaurants de Cantonigròs et de Rupit, et accompagne traditionnellement la viande du cochon que l’on vient de tuer. Les pois chiches de l’Alta Anoia. Ce sont des pois chiches petits, lisses, fermes et non farineux, à

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Truffes

la saveur intense et délicate. Ce produit ancestral s’est maintenu dans la région grâce à la persévérance de la population qui, sur des générations et des générations, l’a cultivé pour la consommation domestique. Il existe encore des familles qui le cultivent à la manière traditionnelle, ce qui donne un pois chiche de très grande qualité. Vers septembre ou octobre a lieu la foire au pois chiche de l’Alta Anoia, où l’on peut aisément goûter ce délicieux légume sec. Cet arrière-pays a une autre spécialité, l’agneau de l’Alta Anoia, une espèce autochtone que l’on ne trouve que chez les petits éleveurs ; grillé ou en ragoût, cet agneau est toujours très tendre, l’une de ses grandes qualités. Enfin, un plat est devenu l’emblème de l’Anoia : les oignons farcis de viande, de poisson ou d’ingrédients divers. Les produits de Montserrat. Des produits emblématiques sont issus des alentours de Montserrat et

portent le nom de la montagne. L’un d’eux est le mató de Montserrat, produit symbolique que vendent, en toutes saisons, les artisans fromagers autour du monastère, en même temps que d’autres fromages, du miel et des pâtisseries diverses. Le mató est un fromage blanc à pâte molle, humide, fabriqué avec du lait de vache, au goût frais de lait et légèrement doux, vendu enveloppé dans du tissu de coton. La meilleure façon de le consommer est de l’accompagner d’une cuillérée de miel, une recette que l’on trouve dans la plupart des restaurants en Catalogne. À Monistrol de Montserrat, aux pieds de la montagne, est organisée chaque année, fin octobre, la foire à la coca et au mató. La tomate de Montserrat est un autre produit très apprécié de la région, une variété autochtone de tomate que l’on cultive surtout autour de Marganell. Cette tomate ne peut se confondre avec aucune autre : de teinte verte et rosée, elle est très parfu-

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mée, ferme et creuse à l’intérieur, parfaite en salade ou farcie.

la coca d’Igualada, les carquinyolis (délicieux croquants de la Llacuna, de Calaf, de Caldes de Montbui et de La Panadella), les biscuits aux amandes de Castellfollit de Riubregós, les classiques craquelins de Cardedeu. Dans les pâtisseries de la Catalogne centrale, nombreux sont les biscuits et les friandises locaux, tout un raccourci des douceurs de la Catalogne, dont la liste est interminable. Passons à table et nous n’aurons que l’embarras du choix.

Les desserts. Capellades est connu pour sa coca de pinyons, une galette aux pignons. La spécialité du Montseny est la pedra del Montseny fabriquée avec du chocolat et des fruits secs. À Vic, le pa de pessic, présent dans la plupart des pâtisseries, est une délicieuse brioche, moelleuse et spongieuse. Autres spécialités bien connues :

Les pommes de terre del bufet

Les haricots del ganxet

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Adresses utiles

Ministére catalan de l’Innovation, des Universités et de l’Entreprise Secrétariat au Commerce et au Tourisme Pg. Gràcia, 105 - 08008 Barcelona Tél. (+34) 934 849 500 www.catalunyaturisme.com

Conseils cantonaux Conseil cantonal de l’Anoia Pl. Sant Miquel, 5 - 08700 Igualada Tél. (+34) 938 051 585 turisme@anoia.net - www.anoia.cat Conseil cantonal du Bages Muralla St. Domènec, 24 - 08240 Manresa Tél. (+34) 936 930 350 consell@ccbages.org www.ccbages.org Conseil cantonal d’Osona Historiador R. d’Abadal i de Vinyals, 5 08500 Vic Tél. (+34) 938 832 212 informa@ccosona.net - www.ccosona.es Conseil cantonal du Vallès Occidental Ctra. Nacional 150, km 15 - 08227 Terrassa Tél. (+34) 937 273 534 ccvoc@ccvoc.org - www.ccvoc.org Conseil cantonal du Vallès Oriental Miquel Ricomà, 46 - 08400 Granollers Tél. (+34) 938 600 700 ccvo@ccvoriental.es - www.ccvoriental.es

Informations touristiques Officines de tourisme du gouvernement de Catalogne Palau Robert Pg. Gràcia, 107 08008 Barcelona Tél. (+34) 932 384 000 dgdifusio_turisme.presidencia@gencat.cat www.gencat.cat/probert Infopista del Montseny (point info) Station-service du Montseny (Autoroute AP2) 08450 Llinars del Vallès Tél. (+34) 938 413 424 montseny@barcelonaturisme.com www.catalunyaturisme.com

Autres offices de tourisme Office de tourisme de Calaf Pl. Arbres, s/n 08280 Calaf Tél. (+34) 938 680 833 coberofn@diba.es www.calaf.cat Office de tourisme de Caldes de Montbui Pl. Font del Lleó, 20 08140 Caldes de Montbui Tél. (+34) 938 654 140 tur.caldesm@caldesm.diba.es www.caldesmontbui.org


Office de tourisme de Cardona Av. Rastrillo, s/n 08261 Cardona Tél. (+34) 938 692 798 turisme@cardona.es www.cardona.es

Office de tourisme de Vic Ciutat, 4 08500 Vic Tél. (+34) 938 862 091 turisme@vic.cat www.victurisme.cat

Office cantonal de tourisme de l’Anoia Pl. St. Miquel, 5 08700 Igualada Tél. (+34) 938 051 585 turisme@anoia.cat www.anoiaenviu.cat

Office de tourisme de L’Estació - Alt Congost Estació Renfe 08590 Montmany (Figaró-Montmany) Tél. (+34) 938 429 361 apren@vallesnet.org www.elfigaro.net

Office de tourisme de Manlleu Pg. del Ter, s/n (Can Sanglas) 08560 Manlleu Tél. (+34) 938 515 176 turisme@mitmanlleu.org www.manlleu.org

Office de tourisme de l’Alta Anoia Ravalet, 31 08281 Els Prats de Rei Tél. (+34) 938 680 366 turisme@altaanoia.info www.altaanoia.info

Office de tourisme de Manresa Via St. Ignasi, 40 08241 Manresa Tél. (+34) 938 784 090 turisme@ajmanresa.org www.ajmanresa.cat

Office de tourisme du Cardener Cal Pinsà s/n - C-55, km 39 08250 Sant Martí de Torroella (Sant Joan de Vilatorrada) Tél. (+34) 938 361 708 consorcicardener@diba.es www.elcardener.com

Office de tourisme de Sant Cugat del Vallès Pl. Octavià s/n 08172 Sant Cugat del Vallès Tel: 936 759 952 turisme@santcugat.org www.santcugat.org Office de tourisme de Súria Sant Climent, 21 08260 Súria Tél. (+34) 938 695 685 turisme.suria@diba.es www.suria.diba.es Office de tourisme de Terrassa Raval Montserrat, 14 08221 Terrassa Tél. (+34) 937 397 019 turisme@terrassa.org www.terrassa.org/turisme

Office de tourisme du Moianès Joies, 11-13 (Can Carner) 08180 Moià Tél. (+34) 938 301 418 cmoianes@diba.es www.moianes.com Office de tourisme d’Osona Eix Onze de Setembre, 11 08500 Vic Tél. (+34) 938 851 715 info@osonaturisme.com www.osonaturisme.com Parcs de Catalogne www.parcsdecatalunya.net


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Sant Sadurní d'Anoia el Pla del Penedès

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Santa Perpètua de Gaià

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© Generalitat de Catalunya Departament d’Innovació, Universitats i Empresa Secretaria de Comerç i Turisme Texte : Raimon Portell Photographies : Abadia de Montserrat. Museu de Montserrat, Oriol Alamany, Alfa-Omega, Arxiu mNatec/Teresa Llordés, BadiaCasanova. Museu de Terrassa, Jaume Balanyà, Bedmar, Xavier Catalán, Francesc Gomà, Gran Hotel Balneario Blancafort, Konic, Mario Kumpotic, Joan López Cortijo, Ramon Manent, Miquel Carol/Jazz Terrassa, J. Moragues, Museu de l’Art de la Pell de Vic, Museu Episcopal de Vic, Parc Cultural de la Muntanya de Sal de Cardona, Jordi Pareto, Pere Pons, Rambol, Jordi Trullàs, Francesc Tur, Toni Vidal. Traduction : Gloria Bayo (Discobole) Impression : Gràfiques Cuscó, S. A. D.L. : B. 44.113-2006



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