Pirineus

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Catalogne

Pirineus



Catalogne

Pyrénées


Alt Empordà

Alt Urgell

Alta Ribagorça

Berguedà

Cerdanya

Garro


otxa

Pallars Jussà

Pallars Sobirà

Ripollès

Solsonès

Val d’Aran


Les Pyrénées catalanes, une montagne infinie

Les Pyrénées catalanes offrent toutes sortes de paysages. Leurs réserves protégées et leurs parcs naturels, leurs églises romanes inscrites au patrimoine mondial par l’Unesco, leurs vallées chargées d’Histoire et d’histoires, leur excellente cuisine et leurs fêtes plusieurs fois centenaires en font un lieu de vacances sans équivalent. À l’est, la tramontane caresse les côtes brunes des Albères. Plus au sud, des volcans ponctuent ici et là le territoire de la Garrotxa. Au-dessus du sanctuaire de Núria, les Pyrénées flirtent avec les 3 000 mètres. Les chaînes du Moixeró et du Cadí délimitent avec le massif du Pedraforca un espace qui recèle des trésors naturels de haute montagne. Le sommet catalan le plus élevé est la Pica d’Estats, qui atteint 3 143 mètres. Tout près s’étend le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, véritable paradis de l’eau. Enfin, au nord, le Val d’Aran s’ouvre sur les plaines gasconnes. Du cap de Creus jusqu’aux abords de l’Aneto, les Pyrénées catalanes offrent une diversité de paysages inépuisable. Le climat varie, lui aussi, selon les vallées, depuis le ciel pur de la Méditerranée où la montagne vient plonger dans la mer, jusqu’aux vents atlantiques qui guident les nuages vers le Val d’Aran. Le long de cette chaîne, la neige recouvre les sommets six 4

mois par an. L’ensoleillement, les températures, l’eau et la main de l’homme ont donné lieu à une flore et à une faune d’une très grande variété. Mais les Pyrénées, c’est aussi une présence de l’homme immémoriale. Les vestiges de toutes les époques sont innombrables, depuis les dolmens et les menhirs du massif des Albères jusqu’aux lacs de barrage les plus récents. De plus, c’est là que l’histoire a fait naître notre pays. De cette période subsiste une église romane dans quasiment tous les villages. Quant au présent, il s’exprime par une culture vivante, pleine de légendes, de plats du terroir, de danses, de chansons et de fêtes populaires. Dans les pages qui suivent, nous tâcherons de vous en donner un aperçu. Nous devrons nous en contenter, car une liste exhaustive dépasserait les limites de cette brochure. Région tout à fait singulière, les Pyrénées catalanes sont autant appréciées par ceux qui souhaitent simplement passer quelques jours au calme que par les amateurs d’activités sportives. Les montagnes sont sillonnées de chemins, la neige tant attendue des skieurs est là chaque hiver, il y a des parois pour l’escalade et des rivières à descendre en kayak. D’un bout à l’autre, les Pyrénées sont riches d’attraits infinis.


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Le Pedraforca, une montagne mythique


Le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici

Des sommets de trois mille mètres, des falaises, des névés, des congères, des lacs par centaines, des eaux qui jaillissent, d’autres qui se prélassent, des prairies à n’en plus finir, des forêts de pin Laricio côtoyant des sous-bois d’airelles et de rhododendrons, des sapins, des hêtres, des isards, des coqs de bruyère et, ici et là, un gypaète barbu qui plane… Le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici est un parc de haute montagne, somptueux et sans pareil, qui attire chaque année des milliers de visiteurs. Il y a plus de cinq cents millions d’années, les plissements qui ont donné lieu à la chaîne des Pyrénées se sont formés. Ensuite, c’est la force de la glace qui a sculpté les montagnes et les vallées du parc national telles que nous les connaissons. Les glaciers sont descendus dans les vallées sur plusieurs dizaines de kilomètres, atteignant des centaines de mètres d’épaisseur, et ont labouré, avec une implacable ténacité, les parois de ces vallées. La dernière période glaciaire s’est achevée il y a dix mille ans. Les glaciers ont alors fondu et laissé à découvert de vastes cirques de pierre dans le haut et des vallées en auge, à fond plat et 6

parois verticales, plus bas. Sur chaque replat, l’eau est restée en souvenir de ces glaciers disparus. Le parc national recèle des centaines de lacs, une concentration que l’on ne retrouve nulle part ailleurs dans les Pyrénées. Très vite, la végétation a colonisé les espaces restés libres. Le fond des vallées s’est peuplé de bouleaux et de chênes, de peupliers et de hêtres, tandis que les pins sylvestres et les sapins colonisaient les versants. Le pin Laricio s’est installé encore plus haut, avec des sous-bois d’airelles, de rhododendrons et de genévriers, laissant les cotes les plus élevées aux prairies ponctuées de gentianes, d’œillets sauvages et de renoncules. Dans les tourbières a pris place la violette d’eau. Au milieu des éboulis sont apparues les immortelles et les saxifrages. Enfin, près des sommets, sur les parois de pierre lisse, ont poussé les mousses et les lichens. Chaque étage alpin possède sa propre faune. Les isards s’aperçoivent sur les plus hauts rochers. Le lagopède alpin se cache sur les versants enneigés tandis qu’un aigle royal traverse le ciel ou que


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Dans le parc national d’Aigßestortes et du lac de Sant Maurici


planent le gypaète barbu ou le vautour. Dans les prairies, il n’est pas rare d’entendre le sifflement des marmottes. Dans les forêts se cachent le sanglier et l’écureuil, souvent accompagnés du tambourinage du pic ou, pendant la pariade, du chant du coq de bruyère. Les loutres poursuivent les truites dans les rivières. Ces contrées élevées et inhospitalières étaient peu fréquentées par les humains. Des siècles durant, il y eut des bergers qui menaient leurs troupeaux à l’estive et les borderies dans lesquelles ils se réfugiaient portent encore le témoignage de leur passage. On y travaillait le bois et on y voyait passer des chasseurs. Tout cela jusqu’au début du siècle passé, où, l’énergie hydroélectrique se développant, on construisit des barrages sur les lacs et des conduites pour faire descendre l’eau jusqu’aux centrales. Toute cette agitation fit naître l’idée qu’il fallait nécessairement protéger la haute montagne. C’est pourquoi, en 1955, un décret instituait le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, le seul parc à avoir ce statut en

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Le lac Llong

Catalogne, reclassé par le gouvernement catalan en vertu de la loi 7/1988, du 30 mars 1988. Le parc national s’étend à cheval sur l’Alta Ribagorça et le Pallars Sobirà, débordant sur le Pallars Jussà et le Val d’Aran ; il occupe une superficie de 40 852 ha, dont 14 119 ha correspondent au parc proprement dit et 26 733 à sa périphérie. Comme son nom l’indique, il est divisé en deux grands secteurs : Aigüestortes, dans l’Alta Ribagorça, qui donne sur la vallée de Boí, et Sant Maurici, dans le Pallars Sobirà, qui s’ouvre sur la vallée d’Espot. Un centre d’information a été installé dans chacun de ces secteurs. Dans le secteur d’Aigüestortes, certains sommets dépassent les trois mille mètres. C’est le cas de Punta Alta et de la crête qui relie le Comaloformo et les Besiberris. Mais la vallée qui reçoit le plus de visiteurs est celle qui part de la vallée de Boí pour remonter le cours de la rivière Sant Nicolau. Accessible à pied ou en taxi, elle conduit au lac de Llebreta et aux plateaux où la rivière dessine de nombreux méandres et se divise en de nombreuses


Digitale pourpre (Digitalis purpurea)

Une marmotte

ramifications, d’où le nom d’Aigüestortes (« eaux en zigzags »). La vallée continue vers le lac Llong, et se poursuit jusqu’au col du Portarró d’Espot. Là, on change de bassin et on passe sur le versant est du parc.

part un téléphérique qui monte jusqu’au lac Gento. On peut en redescendre à pied en suivant la voie du petit train qui transportait autrefois du matériel vers les barrages ; plus loin, le chemin descend tout droit jusqu’à Sallente.

Le secteur de Sant Maurici est accessible en taxi depuis Espot ou à pied. Le lac de Sant Maurici est entouré de prairies et de forêts et dominé par Els Encantats, la montagne aux deux sommets jumeaux, qui seraient, d’après ce que nous dit la légende, deux chasseurs transformés en rochers pour ne pas avoir assisté à la messe. La piste qui conduit au lac de Sant Maurici continue de grimper vers les lacs d’Amitges, sous les aiguilles du même nom, destination de nombreux alpinistes.

Dans le Val d’Aran, le pic de Montardo est facilement reconnaissable. Mais le Gran Tuc de Colomers, à 2 936 m, le dépasse de cent mètres. Ce sommet domine un vaste cirque où les eaux dévalent en cascades d’un lac à un autre (plus de soixante lacs au total), avant d’aller se déverser dans la Garonne.

Du côté du Pallars Sobirà, on entre dans le parc sous le col de La Bonaigua et on remonte vers le lac de Gerber, en traversant d’exubérantes sapinières. Du côté du Pallars Jussà, l’entrée du parc se situe en haut de la Vall Fosca. Du barrage de Sallente

Le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici est un lieu splendide, un joyau de la nature sous l’emprise de la pierre, de l’eau et de la végétation. Mais c’est aussi un endroit fragile, soumis aux périls que peuvent constituer les nombreuses visites que lui vaut sa beauté. Toute activité laissant des traces y est donc à proscrire. Si l’on veut y passer la nuit, il est nécessaire de 9


réserver dans l’un des refuges prévus à cet effet. Il est vivement recommandé de suivre l’itinéraire, appelé Carros de Foc (chariots de feu), qui relie les neuf refuges gardés du parc.

Randonnées

En outre, on n’oubliera jamais que ce parc national est un lieu de haute montagne : un orage peut s’y former en quelques heures, les températures peuvent baisser tout d’un coup et il peut neiger à tout moment de l’année. Il est donc conseillé d’être toujours bien équipé pour parcourir le parc.

Portes d’accés al Parc Ca de Simamet, Graieres, 2 25528 Vall de Boí Tél. (+34) 973 696 189 Prat del Guarda, 4 25597 Espot Tél. (+34) 973 624 036 Patronat Municipal Turisme de la Vall Fosca www.vallfosca.cat Ruta Carros de Foc www.carrosdefoc.com Parcs naturals de Catalunya www.gencat.cat/parcs

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Le lac de Sant Maurici

Le Pic de Montardo

Le Sant Nicolau dans le secteur d’Aigßestortes

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Des paysages préservés. La nature dans toute sa pureté

Les Pyrénées catalanes recèlent une multitude de sites naturels de grande valeur, dont l’intérêt est aussi bien environnemental que culturel ou architectural. Certains de ces territoires sont protégés à des degrés divers, afin de préserver la qualité et l’intérêt du paysage, la richesse de la faune ou le patrimoine humain qui y subsiste. Le parc naturel de l’Alt Pirineu. C’est le plus grand parc de Catalogne. Il recouvre quelque soixante-dix mille hectares de paysages de haute montagne restés pratiquement vierges jusqu’à aujourd’hui et abritant une exceptionnelle diversité de faune et de flore. Il se trouve en plein cœur des Pyrénées, à cheval sur le Pallars Sobirà et l’Alt Urgell. Au nombre des sites d’une valeur inestimable figurent la vallée de Bonabé et ses épaisses forêts de sapins et de pins Laricio, et la vallée d’Àrreu, qui n’est accessible qu’à pied et a conservé de ce fait un patrimoine naturel d’un très haut intérêt et très peu altéré. Le cirque de Noarre est, lui aussi, quasiment intact ; le Pla de Boavi, point de rencontre de plusieurs vallées, offre une grande 12

diversité de végétation. La forêt de Virós est un autre des joyaux naturels du parc, à quoi s’ajoute la vallée de Santa Magdalena, qui recèle des hameaux, des borderies et des chapelles au charme envoûtant. Après de nombreuses années d’absence, l’ours brun se promène à nouveau dans ces parages, et les énigmatiques coqs de bruyère y sont plus nombreux que partout ailleurs en Catalogne. Ils partagent les lieux avec l’aigle royal, le gypaète barbu, la chouette, le lagopède alpin, et avec des ongulés tels que l’isard, le mouflon, l’écureuil, le daim et le sanglier. Un grand nombre de rivières et de lacs accueillent différentes espèces de poissons, dont la truite, et la flore est riche de mille cinq cents espèces, dont beaucoup sont endémiques des Pyrénées. Le parc renferme certaines des montagnes les plus emblématiques et les plus élevées des Pyrénées, telle la Pica d’Estats qui, avec ses 3 143 m, est le sommet le plus haut de la Catalogne. Pour bien connaître ce parc, rien de mieux que parcourir à


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Le lac de Naorte


Durro

Une maison traditionnelle

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pied les innombrables sentiers et itinéraires balisés, mais on peut aussi préférer d’autres modalités sportives telles que le VTT, l’alpinisme, les raquettes à neige, le ski de fond et le ski alpin, les randonnées à cheval ou les activités praticables sur les rivières. Les nombreuses églises et chapelles romanes réparties dans tout le parc constituent l’un de ses principaux attraits. Il en est ainsi de Sant Pere del Burgal, de Sant Serni de Baiasca, de Santa Maria d’Àneu de Sant Pau d’Esterri de Cardós, de Santa Maria de Ginestarre, de Sant Joan d’Isil (sur les bords de la Noguera Pallaresa), de Santa Maria de Ribera... Les villages conservent d’intéressants exemples d’architecture traditionnelle et quelques ensembles historiques remarquables, comme la cité médiévale fortifiée d’Escaló et le vieux centre de Castellbò, qui témoignent d’anciens modes d’aménagement urbain. Les scieries, les ruines de forges d’antan, les moulins, les pigeonniers, les charbonnières sont autant de témoignages

de l’exploitation des ressources naturelles de ces vallées. Le parc naturel du Cadí-Moixeró. Ce parc englobe les chaînes du Cadí et du Moixeró, le massif de Pedraforca –­classé site naturel d’intérêt national – et la vallée de Gresolet, ainsi qu’une bonne partie de la Tossa d’Alp et du Puigllançada. Les endroits les plus impressionnants du parc sont le versant nord du Cadí, avec ses escarpements géants quasiment verticaux et ses vallées profondes et boisées, et le Pedraforca, qui, avec sa majestueuse silhouette, est l’une des montagnes les plus appréciées des alpinistes catalans. Les autres sites remarquables sont les alpages du Cadí et la roche de l’Ordiguer, sur la face nord du Cadí, ou encore la vallée de Gréixer, sur le versant sud, au-dessus de laquelle se dresse le Moixeró, qui culmine aux fières Penyes Altes de Moixeró. Un bon nombre de localités conservent leur architecture traditionnelle. Il en va ainsi de Bagà,

L’église Sant Joan, à Isil

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l’ancien chef-lieu de la baronnie de Pinós, qui a conservé une partie de ses murailles médiévales et une jolie place à arcades, et de Bellver de Cerdanya, centre d’un ancien bailliage, qui domine la plaine du Segre. Des petits villages de montagne, tous nichés dans de beaux sites, ont conservé d’intéressants exemplaires d’architecture civile et religieuse : Adraén, Querforadat, Cornellana, Cava, Ansovell, Gisclareny, Gréixer, Gósol, Gresolet, Bastanist, le monastère de Sant Llorenç prop Bagà, l’église de Talló, Sant Julià de Pedra, Bor, Coborriu, Tartera, Mosoll, Talltendre, etc.

Le parc naturel de la zone volcanique de la Garrotxa. Espace protégé et très humanisé, ce parc constitue le plus bel exemple de paysage volcanique dans la péninsule Ibérique, avec sa trentaine de cônes d’anciens volcans de type 16

Le cap de Creus s’avance dans un site marin exceptionnel. La beauté des côtes de cette presqu’île n’a rien à envier à celle de l’intérieur de ses terres. Plusieurs écosystèmes y coexistent, d’où la présence de nombreuses espèces, dont certaines sont endémiques. Le riche patrimoine architectural de la région trouve son point d’orgue au monastère de Sant Pere de Rodes. Tout près s’étend le parc naturel des Aiguamolls de l’Empordà, deuxième zone humide de la Catalogne, avec des points d’observation sur les étangs et les marais.

Le défilé de Mont-rebei

Les Albères et le parc naturel du cap de Creus. Ces deux unités géographiques constituent les derniers contreforts des Pyrénées avant qu’elles ne plongent dans la Méditerranée. Le massif des Albères, classé site naturel d’intérêt national, sert de frontière naturelle entre deux grandes plaines catalanes, l’Empordà et le Roussillon, avec des sommets comme le Puig Neulós (1 257 m). Le secteur ouest, du côté de Requesens, comprend les zones les plus humides et les plus élevées, couvertes de forêts de chênes-lièges, de chênes verts, de chênes rouvre et de châtaigniers, sans compter les hêtraies et les prairies alpines. Le secteur est s’étend autour du monastère de Sant Quirze de Colera. Les Albères sont l’une des régions d’Europe qui possèdent le plus grand nombre de mégalithes.


strombolien, ses cratères et ses coulées de lave basaltique. Les plus beaux éléments en sont les falaises basaltiques de Castellfollit de la Roca et de Sant Joan les Fonts, les volcans d’El Croscat, de Santa Margarida et du Montsacopa, et la hêtraie dite Fageda d’en Jordà, immortalisée dans un poème de Joan Maragall. La rusticité du paysage de la Garrotxa s’accentue vers le nord, donnant des lieux emblématiques comme Sant Aniol d’Aguja et la vallée d’El Bac. Le défilé de Mont-rebei. En traversant la chaîne du Montsec, les eaux de la Noguera Ribagorçana ont creusé un profond défilé, le seul de Catalogne à être resté vierge, sans routes, sans voies ferrées, sans lignes électriques. Un chemin creusé partiellement dans le rocher permet d’admirer ce site spectaculaire, formé de parois qui atteignent par endroits plus de cinq cents mètres à la verticale.

Parcs naturals de Catalunya Tél. (+34) 973 046 700 www.gencat.cat/parcs Congost de Mont-rebei Tél. (+34) 973 653 377 Serra del Montsec Tél. (+34) 973 455 096 www.montsec.cat

Arsèguel, au pied du massif du Cadí

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Le Val d’Aran, un petit pays occitan

À l’extrémité ouest des Pyrénées catalanes, le Val d’Aran, qui s’ouvre vers le nord de la chaîne, se distingue par un ensemble de traits que l’on ne trouve nulle part ailleurs en Catalogne. L’orientation de la vallée a pour conséquence que les vents atlantiques y pénètrent chargés d’humidité. Dans le Val d’Aran, la pluviosité est plus régulière que dans les autres régions pyrénéennes de Catalogne, où la pluie dépend davantage des caprices méditerranéens. L’eau, en torrents ou rivières, se déverse dans la Garonne, qui devient plus loin le grand fleuve traversant les plaines aquitaines avant de se jeter dans l’Atlantique. Comme les nuages et la pluie, le commerce et la culture se sont tournés vers le nord. Au sud, la barrière montagneuse a rendu les communications difficiles avec l’Aragon et la Catalogne. Pendant des siècles, la neige a empêché, six mois par an, toute traversée des cols des montagnes. Il n’est donc pas étonnant que les Romains soient entrés dans cette vallée en suivant le cours de la Garonne, et que sa langue, l’aranais, soit un dialecte du gascon et par là même un dialecte de l’occitan, la langue 18

des troubadours du Moyen Âge. Mais l’histoire a rapproché le Val d’Aran des comtés aragonais et catalans. En 1313, Jacques II accordait à la vallée le privilège de la Querimonia, une charte juridique qui octroyait d’importantes exonérations aux Aranais. Le Val d’Aran était structuré en six terçons, qui élisaient leurs conselhers au Conselh Generau, une institution qui s’est maintenue jusqu’en 1835 puis a été rétablie en 1991. Dès que l’on sort du tunnel de Vielha, on voit tout de suite que les pentes sont plus vertes, que le climat a changé et aussi les villages, avec leurs clochers couronnés de toits en pointe. Nombreux sont les villages qui ont conservé leur structure et leur architecture traditionnelles. En revanche, Vielha, le chef-lieu situé au centre de la vallée, est une ville dynamique et moderne. De son origine romaine, elle a conservé son nom, et de son passé médiéval les vestiges romans et gothiques de l’église Sant Miquèu. Cette église abrite une sculpture sur bois remarquable : Le Christ de Mijaran, qui faisait partie d’une Descente de Croix romane. Dans la vieille ville, on peut voir de belles maisons seigneuriales,


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Gausac


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Le Christ de Mijaran, dans l’église Sant Miquèu, à Vielha

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Arties


telle la Casa de Santesmasses, aussi appelée Tor deth Generau Martinhon. Elle héberge le musée du Val d’Aran, qui présente une vision complète de ce territoire. Le patrimoine artistique est disséminé dans toute la vallée. Près de la frontière avec la France, sur la rive gauche de la Garonne, le village de Bossòst possède une belle église du xiie siècle, dite Era Mair de Diu dera Purificacion ; ce bel édifice roman comporte trois absides à décoration lombarde et a un portail orné de trois arcades, de colonnes et de chapiteaux sculptés ainsi que d’un tympan montrant un Christ en majesté et les Évangélistes. Vilamòs, perché sur la rive droite, recèle une autre église romane, l’une des plus anciennes. La Casa Joanchiquet a été aménagée en musée. En remontant le cours de la Garonne viennent Betren et Gausac, aux abords de Vielha. L’église de Betren présente un portail gothique à voussures sculptées. L’église Sant Martin de Gausac est gothique, possédant un robuste clocher qui servait de tour de défense, ce qui n’est pas rare dans les églises de l’époque, dont l’enceinte

était aussi une protection. Par exemple, une enceinte fortifiée entourait Santa Maria d’Arties. D’origine romane, cette église est sur plan basilical ; l’intérieur abrite un retable gothique peint par le maître de Vielha et des fresques de style gothique tardif montrant le jugement dernier. Arties s’est développé autour de cette église et s’étend aujourd’hui en une mosaïque de toits de schiste ardoisier. On y remarque Ço de Paulet, une belle demeure du xvie siècle, et la solide tour de la maison des Portolà, une famille à laquelle appartenait le premier gouverneur de Californie, Gaspar de Portolà. Toujours à Arties, l’église Sant Joan, de style roman à la base, a évolué vers un gothique austère ; elle sert aujourd’hui de salle d’expositions temporaires. À Salardú, l’église Sant Andrèu est un édifice roman et gothique de transition, montrant trois nefs et trois absides, et un imposant clocher octogonal. À l’intérieur, on admire un magnifique Christ roman, qui rappelle celui de l’église de Casarilh en aval du fleuve, et des peintures du gothique tardif restaurées à la fin du siècle dernier. Plus haut, Unha possède une belle église romane, Santa Eulària,

Le Torà

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dont le clocher est coiffé d’un bulbe. Dans ces bourgades, la population vivait essentiellement de l’élevage et de l’exploitation du bois. Mais il y avait d’autres activités, et notamment une tradition minière : extraction de fer, de cobalt, de galène et, surtout, de zinc et de plomb, ce dont témoigne une mine réhabilitée au nord d’Arres, la Mina Victòria. À Vielha, on peut visiter la Fabrica dera Lan (fabrique de laine), qui utilisait la force motrice des eaux du Nere. Enfin, à Salardú fonctionne un ancien moulin à farine. Après le travail vient le temps de la fête des danses... Et, parmi ces danses, figurent de nombreuses danses traditionnelles qui ont survécu jusqu’à nos jours. La première fête de l’année est celle des Magràs ou fête du carnaval. Pendant la semaine de Pâques, on assiste à des processions à Bossòst. Le 13 mai, la fête de la Sainte-Croix, à Salardú, rassemble autour du Christ de Salardú les croix des huit hameaux de la commune. Le solstice d’été, le 23 juin, est particulièrement fêté à Les et à Arties (voir la rubrique des fêtes). De plus, chaque village organise sa fête patronale. Une fête

plus moderne, la Hèsta d’Aran, a lieu le 17 juin, en commémoration du rétablissement du Conselh Generau. Enfin, la Corsa Aran per sa Lengua, une course populaire organisée pour la défense de l’aranais, rassemble des coureurs des divers terçons et s’achève par un concert. Mais le Val d’Aran n’est pas que villages, travail et fêtes. Le Val d’Aran, c’est d’abord la montagne. Un tiers du territoire aranais se trouve à une altitude supérieure à deux mille mètres. Si des milliers de skieurs profitent de la neige à Baqueira Beret pendant les mois d’hiver, il existe aussi d’autres options. Ainsi, on ne manquera pas d’aller voir L’Artiga de Lin et les chutes des Uelhs deth Joèu, où jaillissent les eaux provenant du glacier de l’Aneto. Le Montcorbison, tout près de Vielha, est d’ascension facile et offre de magnifiques panoramas. Dans le secteur du parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, on retiendra le sommet du Montardo et le cirque de Colomèrs, où se trouve une importante zone lacustre. Sur les versants qui ferment la vallée au nord, le chemin qui va du Pla de Beret jusqu’au

Unha

Danses traditionnelles à Arròs

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Tourisme Val d’Aran Tél. (+34) 973 640 688 www.visitvaldaran.com

Peintures de style tardo-gothique dans l’église Sant Andrèu, à Salardú

Pour reprendre des forces après une journée bien remplie, rien de tel que goûter à la cuisine de la vallée, qui offre une grande variété de spécialités (voir le chapitre « La cuisine, un bouquet de saveurs ancestrales »). Une brochure sur le Val d’Aran, publiée dans cette même collection, présente en détail les spécificités de cette belle vallée.

sanctuaire de la Mair de Diu de Montgarri est bien connu des randonneurs. En hiver, ce chemin est praticable à raquettes. Partout, on trouve des pentes qui offrent d’infinies possibilités pour pratiquer le ski alpin ou le ski de fond. En été, le nord de la vallée est peu fréquenté ; il présente néanmoins de très beaux sommets, tel le Tuc de Maubèrme.

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La vallée de Boí, patrimoine mondial

L’ art roman le plus pur atteint son apogée dans la vallée de Boí, avec une concentration exceptionnelle d’églises construites aux xe, xie et xiie siècles, qui ont conservé leurs beaux clochers, une décoration extérieure raffinée et des peintures religieuses de renom international. L’ ensemble des neuf églises de la vallée de Boí (l’ Assumpció de Cóll, Santa Maria de Cardet, Sant Feliu de Barruera, l’église de la Nativitat et la chapelle de Sant Quirc de Durro, Santa Eulàlia d’Erill la Vall, Sant Joan de Boí, Santa Maria de Taüll et Sant Climent de Taüll) a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’Unesco. Des joyaux de l’art roman. La construction de ces églises est due à l’initiative des seigneurs d’Erill, une grande famille féodale attestée dès 1077 qui exerça sa domination sur toute la vallée. Son isolement a contribué à préserver une grande partie de l’ensemble monumental actuel. Entre 1919 et 1923, la direction des musées de Barcelone a procédé au transfert de la plupart des peintures, afin de parer à l’éventualité d’une spoliation. Les fresques ont été détachées et sont visibles aujourd’hui à Barcelone, au Musée national d’art de Catalogne (MNAC). Les 24

deux églises de Taüll (Santa Maria et Sant Climent) ont été classées monument historique et artistique en 1931. Plus tard, le gouvernement catalan a classé l’ensemble des églises romanes « bien d’intérêt culturel ». En 1994, un plan de restauration architecturale de ces monuments fut mis en place et l’Unesco procéda à leur inscription sur la liste du patrimoine mondial en l’an 2000. En route dans la vallée de Boí. L’une des premières églises romanes que l’on trouve dans la vallée est celle de Cóll, à l’extérieur du village : petite, elle présente un portail roman du xiie siècle. Un peu plus haut se trouve Cardet. Son église romane Santa Maria n’a qu’une seule nef et son abside est d’une hauteur considérable ; elle abrite une statue de la Vierge de Cabanasses. À Barruera, l’église romane Sant Feliu se trouve aussi à l’extérieur du village. À une seule nef, elle a un clocher carré très robuste. On gagne Durro par une route secondaire. L’église romane de la Mare de Déu de Durro, du xiie siècle, présente une seule nef couverte d’un berceau et un porche latéral à arcades ; le clocher est carré, à voûtes lombardes


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L’église Sant Climent, à Taüll


L’église Sant Joan, à Boí

; le portail est formé d’archivoltes reposant sur une double rangée de colonnes. Une Vierge romane du xiie siècle provenant de Durro, et qui faisait partie d’une Descente de Croix, est aujourd’hui visible au MNAC.

Un embranchement mène à Boí. L’église Sant Joan a conservé son clocher d’origine, de style lombard, et une abside. Les autres parties de l’édifice sont le résultat de différentes restaurations. À l’intérieur, on voit une reproduction des peintures murales des xie et xiie siècles qu’abritait auparavant l’église.

Erill la Vall se trouve sur la rive droite de la Noguera de Tor. Son église paroissiale Santa Eulàlia, du xiie siècle, est l’un des joyaux de l’architecture romane d’influence lombarde : une seule nef, une abside et deux absidioles formant un trèfle ; un porche formé d’arcades en plein cintre et un clocher très stylisé. Au début du xxe siècle, on retrouva dans la sacristie un groupe sculpté en bois de style roman, du xiie siècle, qui représentait une Descente de Croix. Aujourd’hui, une partie en est conservée au musée épiscopal de Vic et l’autre au MNAC. Mais on peut admirer une reproduction fidèle de ce groupe à l’intérieur de l’église. 26

Enfin, un kilomètre plus loin ou guère plus, la route rejoint Taüll. Divisé en deux secteurs, ce village s’est développé autour de deux des églises romanes les plus emblématiques de toutes les Pyrénées : Santa Maria et Sant Climent. L’église Santa Maria est l’église paroissiale de Taüll. Datée du

xiie

siècle,

elle se trouve sur la Plaça Major et se compose de trois nefs séparées par des colonnes et terminées par trois absides ; on y admire une reproduction de l’ensemble pictural qui l’ornait ; le clocher est sur plan carré. En bas du village se dresse l’église Sant Climent. Datée du xiie siècle, elle a été construite


Mapping audiovisuel

L’église Sant Climent, à Taüll

La Main de Dieu, Sant Climent, Taüll (MNAC)

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en même temps que l’église Santa Maria, et toutes deux furent consacrées par l’évêque Ramon Guillem de Roda en décembre 1123. Sant Climent a, elle aussi, trois nefs séparées par des colonnes et terminées par trois absides décorées d’arcatures lombardes et de fenêtres géminées ; le clocher s’élève sur six étages. À l’intérieur de l’église se trouvent des peintures murales d’une polychromie remarquable ainsi que la reproduction du célèbre Pantocrator, ou Christ en majesté, qui se trouvait auparavant dans l’abside centrale. Une station thermale en pleine montagne. Un bon bain peut être l’assurance d’un repos bien mérité, après ces nombreuses visites ou une randonnée dans le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici. À Caldes de Boí, il y avait,

au xviiie siècle, un établissement de bains. C’est aujourd’hui un complexe comprenant deux hôtels, un établissement thermal, un centre de soins de beauté et des salles de conférence. Centre del Romànic de la Vall de Boí Erill la Vall -Tél. (+34) 973 696 715 www.centreromanic.com Museu Nacional d’Art de Catalunya Barcelona -Tél. (+34) 936 220 376 www.mnac.cat Museu Episcopal de Vic Vic -Tél. (+34) 938 869 360 www.museuepiscopalvic.com Patronat de la Vall de Boí www.vallboi.cat

Caldes de Boí

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Le Pantocrator de l’église Sant Climent, à Taüll


Le contraste des vallées. Des cours d’eau porteurs de vie

Les cours d’eau qui dévalent des sommets pyrénéens ont creusé des dizaines de vallées, dont chacune est différente des autres. Nous en avons choisi sept, aux attraits et au peuplement très diversifiés, que nous présentons selon la course du soleil, d’est en ouest. Une liste minimale, qui pourrait être beaucoup plus étendue. La vallée de Sant Aniol. « Garrotxa » signifie terre âpre et rocailleuse, et l’on n’est pas surpris de ce nom lorsque l’on pénètre dans les vallées qui ferment cette région au nord. En remontant le cours du Llierca, on rencontre bientôt un pont médiéval à une seule arche, qui franchit, aérien, un gouffre profond. Plus loin, après le petit village de Sadernes, la rivière s’encaisse entre des parois calcaires. La vallée de Sant Aniol s’étire entre les montagnes de Gitarriu et le Puig de Plansesserres, et la rivière se repose dans des gouffres calmes et transparents. Des chênes verts, des houx, des châtaigniers et des chênes rouvre jalonnent le chemin. Sur la rive gauche part le chemin qui monte vers le Puig de Bassegoda ; sur l’autre rive, un autre chemin monte jusqu’à Taleixà, un village aujourd’hui abandonné. En suivant le cours de la rivière, on aboutit à la chapelle Sant Aniol d’Aguja, nichée dans un site plein de charme, où l’écrivain Marià Vayreda situe le début de son roman La punyalada. Un peu plus haut, on rejoint les chutes d’El Brull. 30

La vallée de Núria. Pour rejoindre Núria, on prend un train à crémaillère à Ribes de Freser ou à Queralbs, dont il convient de visiter la belle église romane. En montant, le train laisse derrière lui des forêts de frênes et de noisetiers et des chênes rouvre qui s’éloignent au fond des vallées. Le pin Laricio obscurcit les versants, puis, remontant des torrents au bord des falaises, le train parvient au bord d’un lac. De l’autre côté se dresse le complexe du sanctuaire, avec la chapelle qui abrite la Vierge de Núria, une statue romane en bois, du xiie siècle. Le complexe comprend des restaurants, des boutiques et un hôTél. Plus haut, on trouve une auberge. On est ici à deux mille mètres d’altitude, et les sommets qui entourent la vallée de Núria avoisinent les trois mille mètres. Outre une petite station de ski et des balades à cheval en été, la vallée offre de multiples activités possibles : ascension du Puigmal ou des pics de Noufonts, de La Fossa del Gegant et de l’Infern, traversées vers Ulldeter et les gorges de Carançà. La Cerdagne. Contrairement aux autres vallées pyrénéennes, qui sont orientées vers le nord ou vers le sud, la vallée de la Cerdagne s’étend d’est en ouest, bordée par les hauts sommets des Pyrénées et ceux du Moixeró et du Cadí. Cela est dû au fait que la Cerdagne s’est formée par l’enfoncement d’une faille. Du peuplement préromain subsistent


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Pont sur le Llierca


des toponymes tels que Bor, Urús, Alp et Das. Le Moyen Âge a laissé dans cette vallée des églises romanes, Sant Pere d’Olopte, Santa Cecília de Bolvir et la majestueuse basilique de Santa Maria de Talló, par exemple, ainsi que l’ancienne muraille de Bellver. Mais le traité des Pyrénées a fractionné de façon aléatoire l’unité de la vallée, comme en témoigne l’enclave de Llívia, perchée comme une île en plein territoire français. Au cœur de la Cerdagne, sur une hauteur, se dresse Puigcerdà, le chef-lieu, qui constitue un excellent belvédère sur la région. Au début du siècle dernier, les touristes y venaient pour la pureté de l’air et la fraîcheur en été. Aujourd’hui, il existe une grande station de sports d’hiver, créée par la réunion des pistes de La Masella et de La Molina. L’été offre mille randonnées à travers les pins et les sapins du parc naturel du Cadí-Moixeró, vers les lacs de La Pera et de Malniu, ou encore vers les sommets frontaliers de l’Andorre. La vallée d’Aigua d’Ora. À l’extrémité est du Solsonès, la rivière Aigua d’Ora s’étire, depuis le village de Navès, dans une étroite et longue vallée parsemée de solides maisons rurales et où l’on peut visiter un écomusée où fonctionnent encore une

vieille scierie et un moulin alimentés par la force de l’eau. Au fond, les montagnes de Busa dessinent un haut plateau entouré d’impressionnantes falaises. En aval, dans un rétrécissement de la vallée, se niche une jolie église romane du xiie siècle : Sant Pere de Graudescales. Cette église, qui appartenait à un monastère vite disparu, présente un plan en croix latine, une coupole au-dessus du transept et trois absides. La vallée de Cardós. La route se fraye un passage en concurrence avec les eaux de la Noguera de Cardós. Plus haut, la vallée s’élargit et Ribera de Cardós apparaît : petits hôtels, tour romane à côté de l’église, ruelles étroites, murs et toits d’ardoise, sans oublier mille et une propositions de sports d’aventure. Entourée de sommets qui font partie du parc naturel de l’Alt Pirineu, la vallée est ponctuée de rares plats où ont pu s’installer des villages : Surri, Anàs, Estaon (construit sur un éperon), Ginestarre et sa petite église romane qui en garde l’entrée, Aineto (accroché à la montagne), Tavascan. Au-dessus, c’est la montagne qui impose sa loi. Les vallées d’Àneu. Dans la partie haute du Pallars Sobirà, les vallées d’Àneu sont occupées

Le sanctuaire de Núria

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par quatre communes qui rassemblent vingt-quatre hameaux et lieux-dits. Entourées du parc naturel de l’Alt Pirineu et du parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici, elles présentent un intérêt écologique évident. Il s’y trouve aussi un riche patrimoine d’art roman : églises Sant Joan d’Isil et Santa Maria d’Àneu à Escalarre, ensemble monumental de Son de Pi, monastère bénédictin de Sant Pere del Burgal à Escaló, ponts d’Espot et d’Esterri d’Àneu ; sans oublier l’écomusée des vallées d’Àneu (voir les détails dans la rubrique consacrée à la vie dans la montagne). Enfin, la fondation Territori i Paisatge, installée à Les Planes de Son, propose des activités visant à faire découvrir la nature d’une façon à la fois ludique et pédagogique. La Vall Fosca. Dans cette vallée fermée par des montagnes, le soleil se couche tôt (d’où son nom, « vallée sombre »). La partie haute est limitrophe avec le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici. Puis elle s’étire vers le sud en suivant le cours du Flamisell. Cabdella, le dernier village, possède une belle église romane (Sant Vicenç) et offre des vues magnifiques. En contrebas se trouve la centrale de Cabdella, qui

Olopte

abrite un musée de l’hydro-électricité. Plus au sud, Espui conserve aussi une église romane, l’église Sant Julià. À La Torre de Cabdella se trouve la chapelle Sant Martí. Enfin, Estavill a gardé sa structure médiévale de village fortifié et un réseau de ruelles couvertes.

Sant Pere de Graudescales

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La Seu d’Urgell, le carrefour des Pyrénées

Le chef-lieu de l’Alt Urgell occupe un emplacement privilégié : La Seu se trouve au centre des Pyrénées catalanes, entre les montagnes andorranes et les derniers contreforts de la chaîne du Cadí, dominant la plaine alluviale déposée par les eaux du Segre et de la Valira. Un carrefour ancestral de voies de communication entre le Pallars Sobirà, l’Andorre et la Cerdagne, qui a vécu au cœur de l’histoire du pays La cathédrale. La ville primitive, appelée Orgellia, occupait la butte où se trouve aujourd’hui le quartier de Castellciutat. Siège épiscopal, elle fut saccagée par les musulmans. Plus tard, on transféra la ville dans la plaine et on y construisit une cathédrale qui fut consacrée au ixe siècle. Mais, au xiie siècle, on la remplaça par la grande cathédrale romane Santa Maria d’Urgell. D’une délicate architecture lombarde, elle présente l’un des plus beaux cloîtres de style roman catalan, avec des colonnes couronnées par des chapiteaux de granit sculptés de personnages appartenant à la mythologie médiévale, qui évoquent les chapiteaux présents dans le Roussillon. Adossée au cloître, l’église Sant Miquel, romane, est la seule survivante d’un ensemble d’églises épiscopales construites à l’initiative de saint Ermengol au début du xie siècle. 34

Le musée diocésain d’Urgell. Jouxtant la cathédrale, ce musée présente l’une des plus belles collections d’art médiéval de Catalogne. Il recèle une inestimable collection de pièces d’art sacré provenant de tout l’évêché d’Urgell ainsi qu’une importante série de Vierges romanes. Mais ses pièces les plus connues sont le célèbre Beatus de Liébana (un manuscrit enluminé du xe siècle), le retable gothique d’Abella de la Conca exécuté par Pere Serra en 1364 ou encore une urne en argent de 1755, dédiée à saint Ermengol et que l’on doit à l’orfèvre baroque Pere Lleopart. Le quartier médiéval. Près de la cathédrale partent les deux rues à arcades de La Seu d’Urgell. L’une est le Carrer dels Canonges, principal axe de la vieille ville, jalonné de belles demeures aux fenêtres gothiques et aux poutres décorées : Cal Botxí, Cal Roger, Ca l’Armenter… L’autre rue à arcades est le Carrer Major, où l’on voit les « mesures de la Bladeria » (deux blocs de pierre qui servaient à mesurer le grain) et quelques demeures seigneuriales. Le Carrer de Capdevila et le Carrer de les Eres datent de l’agrandissement de la ville effectué au xiiie siècle.ww Une ville de culture. Tout au long de l’année se succèdent divers événements : festival international


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Le cloĂŽtre de la cathĂŠdrale


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Kayak dans le parc olympique du Segre

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L’urne en argent dédiée à saint Ermengol (1755)


Les marchés. Un marché hebdomadaire se tient à La Seu d’Urgell depuis 1029, et sa foire est attestée depuis 1048. Aujourd’hui, tous les mardis et samedis, les rues du centre historique se remplissent d’étals. Dans les commerces de la ville, on trouve les produits d’artisanat typiques des Pyrénées, les meilleurs fromages et beurres de la région, des charcuteries, du miel, des conserves de champignons ainsi que toutes sortes de viandes et autres produits frais du terroir. Le parc olympique du Segre. Cet équipement sportif unique a été créé à l’occasion des Jeux olympiques de 1992. Un ensemble de canaux d’eaux calmes et d’eaux vives, disposant d’un système de remontées mécaniques, accueille les amateurs de canoë-kayak, de rafting et d’hydrospeed.

Museu Diocesà d’Urgell Tél. (+34) 973 353 242 www.museudiocesaurgell.org Parc Olímpic del Segre Tél. (+34) 973 360 092 www.parcolimpic.cat Aeroport de la Seu d’Urgell-Andorra Montferrer - Tél. (+34) 973 355 324 www.aeroportlaseu.cat

Le Beatus de Liébana

de musique Joan Brudieu en juillet et août ; représentations du Retaule de Sant Ermengol la première quinzaine d’août (inspirées du retable du même nom) ; foire de la Saint-Ermengol, le troisième dimanche d’octobre, lors de laquelle ont lieu plusieurs manifestations thématiques : la foire aux fromages d’artisanat des Pyrénées, la foire aux produits touristiques des Pyrénées et du ski nordique, l’exposition de produits alimentaires traditionnels « Fet i pastat a la Seu » et un petit marché dans le Carrer dels Canonges, où se tiennent des artisans des Pyrénées. L’église gothique Sant Domènec, devenue maison de la culture, organise régulièrement des expositions, des congrès et des concerts.

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Olot, la ville volcanique

Quand on nous parle d’explosions, de tremblements de terre, de langues de feu, de coulées volcaniques, nous imaginons les portes de l’enfer ; nous n’imaginons pas la Garrotxa, ni son chef-lieu, Olot. Pourtant, Olot est entouré de quatre volcans :le volcan des Bisaroques, celui de Montolivet, celui de la Garrinada et le volcan Montsacopa. Le plus visible est le Montsacopa, avec sa chapelle Sant Francesc au bord du cratère et ses flancs entourés du tissu urbain. Mais il n’y a pas lieu de s’inquiéter : ces volcans se sont endormis il y a plus de 11 000 ans et les deux derniers séismes dévastateurs ont eu lieu il y a cinq siècles. Quasiment tous les murs s’effondrèrent à ce moment-là, ce qui poussa la population à changer l’emplacement de la ville et à quitter les terrains qui appartenaient au monastère de Ripoll, échappant de ce fait à sa juridiction. La ville qui s’étend aux pieds du Montsacopa en est aujourd’hui le résultat. En descendant du volcan, on trouve le Firal ou Passeig d’en Blay, qui accueille un marché tous les lundis. C’est là que se dresse la Casa Solà Morales, un remarquable édifice moderniste rénové par Lluís Domènech i Montaner et orné de cariatides sculptées par Eusebi Arnau. La visite suivante pourrait être celle de l’église Sant Esteve, un solide monument à la façade baroque qui abrite des retables du même style ; un tableau du Gréco est exposé au musée paroissial. À côté, Can Trincheria est une maison transformée en musée. 38

Le musée cantonal est aménagé dans l’ancien hospice. On y voit l’évolution de la région ainsi que des œuvres des grands artistes qui l’ont visitée. Plusieurs salles sont consacrées à l’école paysagiste d’Olot, fondée par les frères Joaquim et Marià Vayreda, avec Josep Berga, les premiers artistes en Catalogne qui sont sortis de leur atelier pour peindre en pleine nature. Il y a aussi des sculptures de Miquel Blay et de Josep Clarà, le célèbre tableau de Ramon Casas La Charge et une collection d’affiches publicitaires des Cigarrillos París. Enfin, des salles sont réservées aux expositions temporaires. Dans le centre d’Olot, les rues qui entourent la Plaça Major invitent à la promenade, tout comme les cloîtres d’El Carme, un ouvrage Renaissance qui abrite aujourd’hui l’École d’art d’Olot. De la Plaça de Josep Clarà part vers le sud le Passeig de Barcelona, flanqué d’immenses platanes. C’est là que commence l’Eixample Malagrida, une zone résidentielle conçue comme une cité-jardin et offerte par Malagrida, un fils d’Olot émigré en Argentine, qui s’était enrichi dans le commerce du tabac. La Torre Malagrida, qui abrite aujourd’hui une auberge de jeunesse, est la maison seigneuriale qu’il fit construire pour sa famille. Après avoir traversé le Fluvià, on entre dans le parc Nou, à l’ombre d’un bois de chênes rouvre qui occupe l’emplacement de ce qui était la plaine d’Olot. On y voit aussi des tilleuls, des frênes, des


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Santa Pau


ormes, des cerisiers et des érables, dépassant d’un sous-bois où poussent les noisetiers, les houx, le buis et des buissons d’aubépines. Le parc abrite un musée des volcans. Installé dans l’ancienne Torre Castanys, il présente l’origine, le fonctionnement et les effets des séismes et des volcans ; un simulateur y donne l’occasion de ressentir les effets d’un tremblement de terre. On y découvre aussi les principaux écosystèmes de la Garrotxa (ce qui ne saurait dispenser d’une visite des sites en question) : tout près, par exemple, on trouve les marais de la Moixina ; un peu plus loin, la hêtraie dite Fageda d’en Jordà, chantée par le poète Joan Maragall ; il y a aussi les volcans d’El Croscat et de Santa Margarida. Enfin, une option intéressante : enfourcher le vélo et suivre la Ruta del Carrilet, une « voie verte » empruntant l’ancienne ligne de chemin de fer menant à Gérone. Le musée des volcans

Les Lavandières, de Joaquim et Marià Vayreda (MCG)

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Vue sur les volcans


Solsona, des racines de pierre

Solsona est une ville pleine de caractère, qui possède un patrimoine riche et cossu, édifié pendant plusieurs siècles, pierre à pierre, sur de solides fondations. Ses rues à arcades, ses belles demeures gothiques, Renaissance et néoclassiques et ses sveltes fontaines méritent d’être longuement visitées. Mais la ville sait aussi exploser de vie, lorsque le vacarme des tromblons, les géants et les personnages du bestiaire folklorique catalan animent les nombreuses fêtes qui ponctuent l’année. Solsona et sa région, le Solsonès, s’enorgueillissent également d’un très riche héritage de l’époque baroque, au sein duquel le sanctuaire d’El Miracle et le retable de la Mare de Déu dels Colls, à Sant Llorenç de Morunys, occupent une place de choix. Le musée diocésain et cantonal. Il se trouve dans le palais épiscopal, un très bel édifice néoclassique. Sa collection comprend des outils préhistoriques, ibères et romains, mais l’essentiel des pièces exposées a surtout trait au Moyen Âge : les fresques préromanes provenant de l’église Sant Quirze de Pedret, un grand nombre de statues de la Vierge, des parements d’autel provenant de Sagàs, et La Cène, un tableau gothique de Jaume Ferrer Ier, entre autres. On y voit aussi une grande collection d’objets liturgiques plus récents. 42

La vieille ville. Une promenade dans les rues pavées de la vieille ville passe forcément par la Plaça Major, la place à arcades où se tient le marché tous les vendredis. De là part le Carrer del Castell, où se trouvent l’hôtel de ville, une belle bâtisse Renaissance, et la Tour des Heures. Tout près, une fontaine du xve siècle se dresse sur la Plaça de Sant Joan. Au sud du Carrer del Castell, on rejoint le Carrer de Llobera où subsistent une autre porte de la ville et de nombreuses demeures cossues. Dans cette rue, un musée du couteau et des instruments tranchants nous rappelle la tradition industrielle de Solsona, qui concurrençait Olot ou Tolède, célèbres pour la qualité du travail de leurs artisans ferronniers. La porte d’El Pont. Une bonne partie des remparts construits autour de Solsona au xie siècle est encore debout. La porte d’El Pont, qui date de la fin du xviiie siècle, est toujours l’entrée principale du cœur de la vieille ville. Plus haut, la cathédrale arbore ses trois absides romanes. La cathédrale. La cathédrale gothique actuelle possède trois absides et un clocher romans ayant appartenu à une cathédrale plus ancienne. À l’intérieur, on admire un retable baroque et une belle statue en pierre de la Mare de Déu del Claustre


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Solsona. CathĂŠdrale


(la Vierge du cloître), la sainte patronne de la ville, réalisée au xiie siècle. Olius. À six kilomètres à l’est de Solsona se trouve l’église romane Sant Esteve. On y découvre une belle crypte intime, sous une voûte de pierre rustique soutenue par six délicates colonnes. De l’autre côté de la route, un cimetière se fond dans le paysage ; très inspiré par l’architecture de Gaudí, il a été conçu en 1916 par Bernadí Martorell. El Miracle. À douze kilomètres au sud de Solsona, le sanctuaire d’El Miracle comprend plusieurs édifices austères qui contrastent fortement avec l’impressionnant retable baroque de la basilique. Il fallut dix ans à Carles Morató pour le sculpter, et dix autres années à Antoni Bordons pour le dorer. Le résultat est spectaculaire comme une scène d’opéra : saints et anges gesticulant, éclats d’or, volutes et spirales de nuages. La crypte de Sant Esteve, à Olius

Le musée diocésain et cantonal et la cathédrale

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Le retable du sanctuaire d’El Miracle, à Riner

Centre d’interpretació turística del Solsonès Tél. (+34) 973 482 310 www.turismesolsones.com 45


Les villes de montagne

Situés au cœur même de la montagne, les villes, bourgs et villages pyrénéens se trouvent en des lieux stratégiques qui, depuis des siècles, constituent de véritables carrefours faisant le lien entre la montagne et la plaåine. Tel est le cas de Ripoll, de Puigcerdà, de Berga, ou encore de Tremp, de Sort et d’El Pont de Suert. Ces villes chargées d’histoire, restées fidèles à leur glorieux passé, ont toutes leur marché et leurs quartiers commerçants, où les gens de la montagne viennent s’approvisionner régulièrement. Elles ont gardé leur charme et leur personnalité d’antan. Ripoll. C’est la vallée qui a déterminé l’emplacement de ce chef-lieu du Ripollès, au confluent de deux rivières, le Ter et le Freser. Au centre du bourg se dresse l’église d’un monastère fondé par le comte Wilfred le Velu au ixe siècle, sur le clocher de laquelle le drapeau aux quatre barres symbolisant la Catalogne – qui fut la bannière du comte – flotte en permanence. Le monastère de Ripoll fut le plus important du pays pendant plusieurs siècles, avant d’être saccagé puis incendié en 1835 ; on y voit encore un portail roman d’un intérêt exceptionnel. La cité, qui s’était développée autour du monastère, avait pour spécialité le travail du fer et de l’acier, obtenus selon un ensemble de procédés connu sous le nom de « forge à la catalane ». Il convient donc d’aller voir la belle collection des armes 46

que l’on y fabriquait qui est conservée au musée ethnographique de Ripoll. Puigcerdà. Chef-lieu de la Cerdagne, Puigcerdà domine la plaine cerdane du haut de la colline qui lui a donné son nom. On y jouit de l’un des plus beaux points de vue de toute la Catalogne. Ville de marché, c’est depuis des lustres le centre de services de la région. On peut y voir des fresques gothiques au couvent Sant Domènec, ainsi que de beaux monuments, comme le pont gothique Sant Martí, l’hôpital ou encore Can Deulofeu. Son magnifique lac, un immense bassin d’irrigation du xive siècle autour duquel furent construites de magnifiques demeures au siècle dernier, lorsque la bourgeoisie barcelonaise s’éprit du climat frais et tonifiant de la Cerdagne, est empreint d’une indéniable noblesse. Berga. Située dans le piémont pyrénéen, Berga occupe une situation stratégique qui lui permet de faire le lien entre la plaine et la montagne. De l’ancienne cité fortifiée et de son château subsistent encore des pans de mur du château, des tronçons des remparts qui la protégeaient et une porte d’accès à la vieille ville sur la Plaça de Santa Magdalena. À Berga se trouve aussi la petite chapelle romane Sant Pere de Madrona, l’église Sant Joan (beaux éléments gothiques) et des vestiges de l’ancien quartier juif. La ville


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Roques Le portail d’en roman Benet du monastère de Ripoll


Sort. Chef-lieu du Pallars Sobirà, Sort est située sur la rive droite de la Noguera Pallaresa, au pied d’un château médiéval. Dans la partie ancienne de la ville, on peut encore voir les grandes tours rondes, la façade gothique et les murs du château, dont l’intérieur a été rénové et sert désormais d’espace polyvalent pour l’organisation d’expositions et autres activités. Sort est également le point de départ de nombreuses belles randonnées, notamment vers plusieurs villages de la vallée d’Àssua, tels qu’Altron, Sorre ou Llessui. Les rapides de la Noguera Pallaresa qui se trouvent à la hauteur de Sort sont particulièrement appréciés des amateurs de canoë-kayak en eaux vives. Tremp. Les remparts de Tremp étaient protégés par six tours, dont trois subsistent aujourd’hui. Une visite de Tremp ne peut ignorer l’hôpital des pauvres, la basilique de la Mare de Déu de Valldeflors ou le pont Sant Jaume, d’origine romane. Mais le territoire du chef-lieu du Pallars Jussà est très étendu. C’est le plus grand de Catalogne car il englobe la Terreta, une vallée plantée de chênes rouvre, de hêtres et d’ifs qui est sillonnée de nombreux sentiers à parcourir à pied. El Pont de Suert. Le chef-lieu de l’Alta Ribagorça se trouve sur les bords de la Noguera Ribagorçana, au confluent des vallées de Barravés, Boí, Castanesa et Viu. Dans son vieux quartier, on pourra visiter la Plaça Major, la Plaça del Mercadal, l’église Vella (la vieille église) et le palais abbatial. L’église Nova (la nouvelle église) est un bel édifice construit en 1955.

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Lac près de Puigcerdà

abrite également un théâtre et un casino de style moderniste (l’Art nouveau catalan). Une visite de Berga s’accompagne agréablement d’une montée au sanctuaire de Queralt, d’un tour du côté du pont et de l’église préromane de Sant Quirze de Pedret ou d’une balade dans le beau paysage pyrénéen d’Els Rasos de Peguera, mais de nombreuses autres randonnées sont aussi possibles. Il ne serait pas envisageable de parler de la ville sans évoquer la Patum, une fête populaire déclarée chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco.


Berga

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Sort

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L’essence médiévale

La Catalogne s’est développée avec les Pyrénées pour colonne vertébrale. Le rôle clé qu’ont joué ces montagnes au Moyen Âge est attesté par la quantité et la qualité du patrimoine existant. L’art médiéval est partout présent : dans les églises et les monastères romans, dans l’architecture civile et dans les petites chapelles nichées dans les endroits les plus inaccessibles.

appelé Très Saint Mystère, qui représente une Descente de Croix. On y voit aussi des retables gothiques dédiés à saint Augustin et à sainte Marie la Blanche et la tombe du bienheureux Miró, gothique également. Un cloître gothique, une salle capitulaire dotée d’une fenêtre romane et la chapelle baroque d’Els Dolors, qui abrite une belle Pietà contemporaine, complètent cet ensemble.

Sant Pere de Rodes. Dominant El Port de la Selva, ce monastère, dit la légende, aurait reçu les reliques de saint Pierre et autres saints. L’église actuelle remonte probablement au xie siècle, mais elle présente des éléments appartenant à la période préromane. Ses trois nefs, très hautes, sont séparées par des piliers et des colonnes reposant sur de grands socles et couronnés par des chapiteaux corinthiens ornés de têtes zoomorphes et polygonales et de motifs géométriques. Le clocher, haut de vingt-sept mètres, est de type lombard. Un sentier monte jusqu’à la ligne de crête et aux vestiges du château Sant Salvador, d’où l’on a une superbe vue panoramique.

Sant Quirze de Colera. Au pied des monts des Albères se dresse une petite abbaye bénédictine rénovée vers 1123. Construite par une superposition de pierres en épine de poisson, elle présente trois nefs et trois absides de type lombard, ainsi que des restes d’une église antérieure, d’un cloître et de fortifications. Non loin se trouve l’ancienne église paroissiale Santa Maria de Colera, un petit édifice à une nef et une abside construit au xiie siècle.

Le monastère de Sant Joan de les Abadesses. Fondé au ixe siècle par Wilfred le Velu, ce monastère recèle un magnifique groupe sculpté du xiiie siècle, 50

Le monastère de Santa Maria de Ripoll. D’origine wisigothique, Santa Maria de Ripoll fut refondé à la fin du IXe siècle par le célèbre comte Wilfred le Velu. Sous son égide, la bibliothèque monastique devient l’une des plus riches de l’époque. À partir du Xe siècle, l’abbé Oliba poursuit la construction de l’édifice dans le style roman. Santa Maria de Ripoll arbore un portail du xiie siècle, qui est l’ouvrage


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Sant Pere de Rodes


Sant Jaume de Frontanyà

Le Très Saint Mystère, à Sant Joan de les Abadesses

roman sculpté le plus important de la Catalogne. Panthéon comtal, il abrite les restes du comte Wilfred. Sant Jaume de Frontanyà. Cette ancienne collégiale augustinienne est un très beau spécimen du roman lombard du xie siècle. Construite sur plan de croix latine, elle présente trois absides et une façade austère. On peut voir à l’intérieur de l’église une majestueuse coupole polygonale à douze faces, soutenue par des trompes coniques ; cet élément, unique en Catalogne, a servi de modèle pour la restauration du monastère de Ripoll. Santa Maria de Gerri. Ancienne abbaye sur les bords de la Noguera Pallaresa. L’image caractéristique de cet édifice est sa façade couronnée d’un clocher à jour de trois étages. L’intérieur, à trois nefs, est plus spacieux qu’il ne le semble depuis l’extérieur. Sant Serni de Tavèrnoles. Cette abbaye existait déjà au début du ixe siècle et avait des possessions qui s’étendaient du Berguedà à l’Andorre, de la Cerdagne à Isona et au Pallars, ainsi que des 52

domaines en Aragon et en Castille. Ce qui explique la grande église abbatiale consacrée en 1040, dont le seul élément resté entier est le chevet. Des chapiteaux du cloître et le parement d’autel sont exposés au Musée national d’art de Catalogne (MNAC). Plusieurs documents provenant de l’abbaye, et notamment son cartulaire, sont conservés à La Seu d’Urgell. Les petites églises. Une multitude de joyaux de l’architecture religieuse émaillent toutes les Pyrénées. On n’en citera que quelques-uns. L’église Sant Cristòfor de Beget, dans le Ripollès, recèle une sculpture sur bois mesurant plus de deux mètres de haut et montrant le Christ vêtu d’une longue tunique à manches. Près de Cercs, dans le Berguedà, Sant Quirze de Pedret est une église construite aux ixe et xe siècles, à laquelle furent rajoutés des éléments romans ; elle contient de belles peintures murales des xe et xiie siècles. Santa Maria de Talló, en Cerdagne, est un grand édifice qui présente, à l’extérieur, de curieux contreforts peu habituels dans l’architecture romane catalane et un ensemble de tombes


anthropomorphes. L’église Sant Esteve d’Abella de la Conca, dans le Pallars Jussà, se trouve dans la partie haute d’Abella de la Conca, où elle fut construite au xie siècle ; à l’intérieur, on voit des restes de peintures murales datant des xiie et xiiie siècles. De cette église provient un retable gothique montrant des scènes de la vie de la Vierge, aujourd’hui conservé au musée diocésain d’Urgell. L’église Sant Joan d’Isil, dans le Pallars Sobirà, se dresse sur les bords de la Noguera Pallaresa. Elle présente sur sa façade sud un extraordinaire décor composé d’arcatures et de symboles humains et zoomorphes ; deux bas-reliefs symbolisent Adam et Ève avant et après avoir commis le péché originel. L’architecture civile. Plusieurs ponts enjambant les cours d’eau pyrénéens sont de véritables chefs-d’œuvre d’architecture civile médiévale. Le pont Vell (vieux pont) de Besalú est le passage vers les rues à arcades, les édifices romans et gothiques et les bains juifs de la ville. Sant Joan

de les Abadesses possède un autre pont Vell. Ses bases datent de 1138, année où fut achevé le pont roman. Endommagé par le tremblement de terre de 1428, on le reconstruisit en style gothique, et son arche, très svelte, en fait le pont gothique de plus grande portée de la péninsule Ibérique. Le pont Nou (pont neuf) de Camprodon, construit au xiiie siècle, franchit le Ter en plein cœur de la ville ; sa grande arche a été bâtie avec des pierres de taille irrégulières. Du côté est se dresse la porte de Cerdagne, l’une des entrées de la ville quand elle était entourée de remparts. L’architecture civile est aussi représentée par les châteaux, et en particulier par celui de Mur, un édifice compact doté d’une tour, qui appartenait aux comtes du Pallars. Sur l’esplanade du château qui domine toute la Conca de Tremp se dresse l’église Santa Maria de Mur.

Mur. Château

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La Route des Pyrénées comtales

La Route des Pyrénées comtales vous propose un voyage qui remonte jusqu’à la naissance de la Catalogne. Un itinéraire qui mêle les impressionnants paysages pyrénéens et l’austère beauté des églises et des monastères romans où résonne encore l’écho du passage de l’abbé Oliba, de Wilfred le Velu et d’autres grands personnages historiques. De l’Empordà jusqu’à la Ribagorça, avec la haute montagne en arrière-plan, cette route traverse des paysages de grande beauté, qui furent le berceau de personnages historiques et le cadre de gestes, de légendes, de mythes et de traditions. Un décor naturel et humain parsemé de monastères, d’églises et de châteaux qui gardent le souvenir des anciens temps, ceux de l’enfance de l’Europe, du féodalisme, des croisades et de l’art roman. Chacun trouvera sur cette Route des Pyrénées comtales le lieu d’hébergement adapté à ses besoins, du petit hôtel de campagne et du gîte rural en montagne jusqu’au camping champêtre en bord de rivière. Et partout l’occasion s’y présente de goûter aux saveurs qui caractérisent la cuisine catalane de montagne ou d’acheter une vaste gamme de produits de qualité, allant des charcuteries comme la llonganissa de Vic ou le xolís du Pallars à toutes sortes de fromages artisanaux. 54

À chaque virage de cet itinéraire qui emprunte des routes secondaires dans des paysages de toute beauté, on découvre l’histoire de la naissance de la Catalogne. On comprend comment une société héritière du monde romain et du monde wisigothique a pu se doter, entre le ixe et le xiie siècle, de sa propre identité, qui s’exprime par un style architectural, l’art roman, par une langue, le catalan, et par un nom de pays, la Catalogne. La route traverse le territoire de onze anciens comtés, que l’on peut visiter d’une traite ou pas à pas, comté après comté. D’est en ouest, le visiteur a le choix parmi une sélection de sites médiévaux, de monuments et de musées qui le transporteront facilement dans l’atmosphère de la Catalunya Vella, la Catalogne Ancienne, aux temps du comte Wilfred le Velu, de l’abbé Oliba, du chevalier Arnau Mir de Tost, de la comtesse Ermensinde ou du guerrier Bernat Tallaferro. Chronologiquement, la Route des Pyrénées comtales commence à l‘époque peu connue qu’est le IXe siècle, lorsque Wilfred le Velu amorce le chemin qui conduira à l’indépendance des comtés catalans, et se poursuit jusqu’au xve siècle, lorsque la mort de Martin l’Humain sans descendance entraîne l’extinction de la Maison de Barcelone qui a gouverné la Catalogne pendant plus de cinq cents ans.


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L’église du monastère de Ripoll


Les lignes qui suivent décrivent brièvement, comté par comté, ce qui attend le voyageur le long de la Route des Pyrénées comtales. Le comté de Berga : à l’ombre du Pedraforca. Sous le sommet majestueux et emblématique du Pedraforca, les terres berguédanes furent, entre le xie siècle et le xive siècle, un lieu de rencontre de personnages historiques fascinants tels que le seigneur de Pinós et le troubadour Guillem de Berguedà, et, en même temps, un espace dans lequel les cathares laissèrent une empreinte indélébile. Dans ce décor naturel privilégié, de charmants endroits et de petits villages, comme Gósol, Saldes ou Maçaners, alternent avec les vieux édifices romans qui émaillent l’espace rural : ce sont les églises de Sant Llorenç prop Bagà, Santa Maria de Lillet, Sant Vicenç de Rus, Sant Jaume de Frontanyà, Sant Sadurní de Rotgers, Sant Quirze de Pedret et Sant Vicenç d’Obiols. Dans ces églises, tout comme dans les paysages qui les entourent, restés quasiment intacts, on revit sans peine l’essence du passé médiéval de la Catalogne des comtes. À cela contribue aussi la magie des fêtes populaires ancestrales, que ce soit la Fia-Faia de Bagà ou la Patum de Berga. Cette dernière, icône des fêtes populaires catalanes, a été inscrite au patrimoine mondial par l’Unesco.

Pont sur le Fluvià, à Besalú

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Le comté de Besalú : la cour de Tallaferro. Le territoire de l’ancien comté de Besalú correspond, en gros, à celui de l’actuel canton de la Garrotxa, qui se caractérise par des forêts et des cultures d’une végétation luxuriante et des paysages volcaniques de grande beauté, dont l’un des fleurons est la falaise basaltique de Castellfollit de la Roca. Le chef-lieu de ce canton, Besalú, est l’endroit idéal pour découvrir le legs que nous a laissé le Moyen Âge, depuis le superbe pont qui enjambe le Fluvià jusqu’au patrimoine légué par les communautés juives qui peuplaient la cité à l’époque. Santa Pau, au milieu des montagnes de la Garrotxa, constitue de son côté l’un des ensembles urbains les plus harmonieux du pays ; c’est en outre un véritable concentré d’architecture populaire catalane. Le vicomté de Cardona : des rois sans couronne. L’imposant ensemble monumental de Cardona témoigne, tout comme sa citadelle juchée sur une butte qu’entourent les eaux du Cardener, de l’importance de la dynastie des Cardona à l’époque des comtés. Le surnom de « seigneurs du sel » qui leur était attribué rend compte du poids économique que représentaient les mines de sel de Cardona (le salí de Cardona) et du pouvoir de ses


vicomtes. Les Cardona furent l’une des dynasties les plus influentes dans la politique catalane du Moyen Âge : de véritables « rois sans couronne ». À l’ouest, posée au milieu du plateau qui sépare les eaux du Llobregat et du Segre, la ville baroque de Solsona est le nécessaire contrepoint à l’image médiévale de Cardona. À l’est de Manresa, le monastère de Sant Benet de Bages fut à l’origine du repeuplement de la région pendant la période comtale. Le comté d’Empúries : un comté indépendant. Sur ce territoire fabuleux plus de deux fois millénaire qu’est l’Empordà, Castelló d’Empúries et le monastère Sant Pere de Rodes jouèrent un rôle central dans le devenir de l’ancien comté d’Empúries. Aujourd’hui, ce sont deux références essentielles du patrimoine monumental catalan. À Castelló d’Empúries, le visiteur ne pourra que s’extasier devant l’extraordinaire patrimoine monumental que l’ancien chef-lieu du comté de l’Empordà a préservé jusqu’à nos jours. Plus loin, le monastère Sant Pere de Rodes, situé sur la magnifique presqu’île du cap de Creus, le véritable finis-terrae catalan, et juché sur les monts du même nom, permet d’apprécier l’influence de

Castellfollit de la Roca

l’ordre monastique bénédictin sur les origines de l’art roman catalan. Ce lieu de pèlerinage est aussi ancien que celui de Compostelle. Les monastères de Sant Quirze de Colera et de Santa Maria de Vilabertran, le château de Requesens et l’ensemble médiéval de Peralada se trouvaient également sur le territoire du comté. Le comté de Gérone : la frontière de l’empire carolingien. Sur la rive droite de l’Onyar, aux pieds de Montjuïc et des premiers contreforts des Gavarres, l’entrelacs des vielles rues de Gérone a une telle saveur qu’il nous transporte facilement au temps lointain de la naissance des comtés catalans. C’est l’époque qui nous parle du lien mythique qui unissait Gérone à Charlemagne et qui nous renvoie au riche patrimoine légué par les juifs à la ville du Ter dont la plus grande expression est un magnifique et monumental call, le quartier juif où vécurent Isaac l’Aveugle et d’autres personnages illustres. À une extrémité du comté de Gérone, La Bisbal d’Empordà, avec son château, nous aide à comprendre le rôle primordial de l’Église et le pouvoir exercé par les autorités épiscopales de Gérone sur le monde politique catalan au Moyen Âge. Enfin, on ne saurait oublier Pals et Peratallada,

La tour de Charlemagne, dans le cloître de la cathédrale de Gérone

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La cathĂŠdrale de Vic


Covet

dont les ensembles monumentaux sont des exemples de l’atmosphère et des environnements urbains de la période comtale catalane. Le comté d’Osona : la clé de voûte de la Catalogne Ancienne. Osona est l’un des cantons de Catalogne qui a le plus de caractère. Son nom provient de la tribu ibère des Ausetans et de leur cité, l’Ausa ibère et romaine. Le chef-lieu est le siège d’un évêché depuis le ve siècle et son nom est mentionné dans les chroniques romaines dès le IIe siècle av. J.-C. Occupant une position stratégique à mi-chemin entre le berceau de la Catalogne que furent les comtés pyrénéens et Barcelone – la ville Cap i Casal, centre et capitale –, l’évêché d’Osona et son comté rétabli allaient devenir la clé de voûte de la Catalunya Vella, la Catalogne Ancienne, un territoire repeuplé par Wilfred le Velu et consolidé grâce à l’immense travail de l’abbé Oliba, qui allait étendre son évêché à l’ouest, au-delà de la Segarra. L’empreinte d’Oliba est encore palpable lorsque l’on contemple le svelte clocher de la cathédrale de Vic, construite à son initiative. Plus loin, isolé sur les falaises que contourne le Ter, l’austère monastère Sant Pere de Casserres transporte le voyageur aux balbutiements de la Catalogne comtale. Les trésors du comté s’enrichissent encore des monastères Santa Maria de Lluçà et Santa Maria

de l’Estany et du village ibère de l’Esquerda, situé stratégiquement dans un méandre du Ter. Le comté du Pallars Jussà : les seigneurs de la montagne. De tous côtés entouré de montagnes, le comté du Pallars Jussà occupait le territoire compris entre les gorges de l’Estret de Collegats et la montagne du Montsec. Une véritable muraille géographique défendue, pendant la période comtale, par un grand nombre de châteaux et de forteresses de frontière, tels les imposants châteaux de Mur, Llordà et Sant Gervàs, qui gardent encore le souvenir d’Arnau Mir de Tost. Au sein de cette protection géostratégique, la ville d’Àger a conservé tout son charme médiéval. Au centre de ce territoire irrigué par la Noguera Pallaresa s’étend la Conca de Tremp, bassin fertile au milieu des Pyrénées où prospèrent les trois cultures sacrées du monde méditerranéen : le blé, la vigne et l’olivier. Cette richesse agricole a fait du Pallars Jussà le premier objectif de l’expansion des seigneurs des montagnes, qui en firent une excellente base pour partir à la conquête des plaines de Lleida. La petite église romane Santa Maria de Covet est, dans ce contexte, un vrai joyau caché, un trésor à découvrir. Le comté du Pallars Sobirà : de l’art roman en pleine montagne. Le Pallars Sobirà occupe 59


Le comté de Ribagorça : la lumière des images. Le vieux comté pyrénéen de la Ribagorça occupait un territoire aujourd’hui partagé entre la Catalogne et l’Aragon, de part et d’autre de la frontière que constitue la Noguera Ribagorçana. Il s’étend aujourd’hui entre l’imposant défilé de Mont-rebei et les hautes crêtes qui séparent le Val d’Aran des vallées de la Ribagorça. En amont de Pont de Suert, les eaux de la Noguera de Tor ont creusé la vallée de Boí, inaccessible par la route jusqu’au milieu du xxe siècle et véritable trésor des Pyrénées catalanes. Cet isolement séculaire a préservé jusqu’à nos jours l’ensemble d’églises romanes le plus remarquable de la Catalogne, dont la valeur artistique lui a valu d’être inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco. Les églises de Durro, d’Erill la Vall, Sant Joan de Boí, Sant Feliu de Barruera, Santa Maria de l’Assumpció de Coll, Santa Maria de Cardet et, surtout, les églises Sant Climent et Santa Maria de Taüll sont de véritables icônes de l’art roman catalan, tout comme leurs peintures murales au nombre desquelles figure le célèbre Pantocrator (Christ en majesté) de Taüll. 60

Un chapiteau à Ripoll

Un chapiteau à La Seu d’Urgell

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le haut de la vallée de la Noguera Pallaresa, depuis les sommets les plus élevés de la chaîne pyrénéenne, parmi lesquels la Pica d’Estats, le toit de la Catalogne (3 145 m), jusqu’au défilé de Collegats, la frontière naturelle avec le Pallars Jussà. Dans ce décor de haute montagne, où abondent les petits hameaux qui grimpent jusqu’au recoin le plus reculé de chaque vallée secondaire, on trouve l’ensemble roman des vallées d’Àneu, qui présente des exemplaires remarquables de l’art roman catalan, notamment les églises Santa Maria d’Àneu, Sant Pere de Sorpe et Sant Pere del Burgal. Cette dernière renferme des peintures murales dont on pense qu’elles représentent la comtesse Lucia de la Marche, ce qui illustre la situation sociale et politique de la femme dans la Catalogne comtale. De Sort, avec les restes de son château et l’exposition sur le comte Hug Roger III, à Esterri d’Àneu, d’Espot à Àreu ou à Tabescan, chaque village cache un trésor à découvrir : ici un château, là une église romane, plus haut une ancienne forge ou le vieux moulin d’une maison noble. Et partout un paysage superbe.


Musée épiscopale de Vic. Parement d’autel dans le monastère de Lluçà (XIIIe siècle)

Le comté de Ripoll : une terre de comtes et d’abbés. Adossée aux contreforts méridionaux de l’est des Pyrénées, dans un endroit stratégique au confluent du Ter et du Freser, la ville de Ripoll passe pour être le berceau de la Catalogne. Le monastère Santa Maria de Ripoll, fondé par Wilfred le Velu, allait devenir l’un des plus brillants foyers culturels de la chrétienté occidentale, l’endroit où fit ses études Gerbert d’Aurillac, le futur Sylvestre II, le pape de l’an mil. Le monastère de Ripoll, dont Oliba fut l’abbé, est le décor parfait pour pénétrer dans l’atmosphère de la naissance de la Catalogne. Non loin, dans l’idyllique village de Beget, se trouve l’église Sant Cristòfol, dont les dimensions réduites n’enlèvent rien à son caractère majestueux. L’héroïque comte Wilfred a son pendant dans cette région : il s’agit du mythique comte Arnau, qui dominait ce territoire, depuis le château de Mataplana et le sommet du Montgrony. Les gens du pays racontaient qu’un chemin secret reliait Montgrony au monastère de Sant Joan de les Abadesses, cadre légendaire de péchés inavouables.

Le comté d’Urgell : une cathédrale entre saints et hérétiques. La ville d’Orgellia, siège de l’évêché et du comté du même nom, est attestée depuis le ve siècle. On ignore la date exacte du rétablissement de l’évêché et du comté d’Urgell, mais très tôt, dès le milieu du ixe siècle, La Seu d’Urgell allait devenir l’un des premiers centres du pouvoir politique de la Catalogne comtale. Avec l’avancée de la Reconquête, évêché et comté allaient s’étendre de leur berceau pyrénéen vers les plaines de Lleida, auxquelles ils donneraient leur nom. Ville de comtes et d’évêques, de saints et d’hérétiques, La Seu d’Urgell a conservé jusqu’à nos jours sa magnifique cathédrale romane, héritage de saint Ermengol, le grand évêque d’Urgell. À Organyà, en aval du Segre, sont conservées des notes pour le sermon dominical écrites par un modeste curé de village : les « homélies d’Organyà » constituent le premier témoignage écrit de la naissance de la langue catalane dans son berceau pyrénéen.

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La vie dans la montagne

Malgré les difficultés liées au relief, les zones de haute montagne catalanes n’ont jamais été des espaces fermés et autosuffisants, bien au contraire. La population vivait de l’exploitation de leurs nombreuses ressources naturelles, comme le bois, le fer ou le charbon, que l’on transportait jusqu’aux plaines, alors que les pâturages d’été de haute montagne permettaient de nourrir des milliers de têtes de bétail. C’était l’époque où le bois était descendu jusqu’à la plaine par la rivière et où les moulins et les scieries fonctionnaient grâce au mouvement de l’eau. Plus tard, au début du xxe siècle, les centrales hydroélectriques ont vu le jour, rendant ainsi possible la seconde industrialisation de la Catalogne. Un vaste réseau de musées nous montre aujourd’hui quelle était la vie dans la montagne jusqu’à il y a quelques années à peine. Le musée de la farine de Castelló d’Empúries. Une exposition, incluant des machines de la fin du xixe siècle et de la première moitié du xxe siècle, nous dévoile le secret de la fabrication de la farine, comment était cultivé le blé et comment il était traité après la moisson. Le moulin fonctionnait à l’énergie hydroélectrique : l’eau y pénétrait par le Rec del Molí, un canal d’origine médiévale, pour alimenter 62

une turbine Francis, une turbine hydraulique de type à réaction datant de 1905. La forge Palau, à Ripoll. Cette forge fondée au siècle était en service jusqu’en 1978. On y voit deux martinets à manche d’orme et masse d’acier, des trompes à eau, un coffre à charbon, un four et un fourneau à soufflerie. On emmagasinait l’eau déviée du Freser et on la faisait retomber sur la roue hydraulique pour générer du vent, principale caractéristique de la méthode de forge catalane.À Ripoll, il y a aussi un musée ethnographique. xviie

Le musée des mines de Cercs. La cité ouvrière Sant Corneli a été créée à la fin du xixe siècle pour loger les mineurs. On y découvre les caractéristiques et les utilisations du lignite (le type de charbon que l’on extrayait des mines de Fígols), ainsi que les conditions de vie des mineurs, au travail, en famille et dans le cadre de la cité. L’espace le plus emblématique est une ancienne galerie réhabilitée à laquelle on accède par un petit train. La maison musée Can Trincheria, à Olot. L’une des plus belles maisons seigneuriales de la ville, construite dans la première moitié du xviiie siècle puis plusieurs fois agrandie et restaurée. Une partie


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L’écomusée des Valls d’Àneu


La crèche de la maison musée Can Trincheria, à Olot

de cette maison a été transformée en musée ; on peut en visiter l’étage noble, qui nous renseigne sur le mode de vie d’une famille aisée de l’époque. Les peintures qui ornaient les murs à l’époque ont été conservées dans plusieurs pièces, dont la remarquable « chambre du général », décorée par Joan Carles Panyó. Remarquable également la crèche monumentale commencée par Ignasi de Trincheria au xviiie siècle. La pharmacie de Llívia. Elle fut construite en 1415 et les premiers écrits attestant son existence datent de 1594. La famille Esteve en a été la propriétaire pendant sept générations jusqu’au milieu du siècle dernier, où la pharmacie ferma ses portes. Le musée municipal de Llívia en expose les objets caractéristiques : une mappemonde sur laquelle figure la provenance des différents produits, des boîtes Renaissance, des pots de céramique bleue et une armoire à médicaments baroque, polychrome sur bois doré. Le musée du ciment Asland, à Castellar de n’Hug. C’est à la fin du xixe siècle, sur le territoire 64

de la commune de Castellar de n’Hug, qu’Eusebi Güell fit construire la première usine en Catalogne de ciment Portland, le Clot del Moro. Rafael Guastavino, l’architecte, utilisa pour cet édifice la voûte catalane qu’il allait plus tard exporter aux États-Unis. Le musée présente l’histoire, le processus de fabrication et l’usage du ciment ainsi que la vie des hommes et des femmes qui travaillaient dans l’usine. Non loin du musée, à La Pobla de Lillet, se trouvent les jardins Artigas, imaginés par Antoni Gaudí. Le musée des trementinaires de Tuixent. Les trementinaires étaient les femmes qui connaissaient les herbes médicinales de ces vallées et allaient les vendre sur les marchésde tout le pays pendant l’hiver. Le musée présente leur histoire, les itinéraires que ces femmes suivaient à pied, les témoignages qu’elles ont laissés, ainsi que les produits qu’elles transportaient. La manufacture de laine d’Arsèguel. Cette entreprise, transmise de père en fils, fabriquait de grosses chaussettes, des écharpes et des


couvertures de berger pour affronter les rigueurs de l’hiver pyrénéen. L’énergie hydraulique faisait fonctionner les machines, parmi lesquelles le diable ou loup, qui ouvrait et aérait la laine, et la mule-jenny, une jeannette conçue au xviiie siècle. À Arsèguel, il y a aussi un musée de l’accordéon.

du religieux : le clocher roman de l’église, un retable gothique, le cimetière et la tour de l’horloge, d’où l’on procédait à des exorcismes contre les orages. Enfin, le monastère de Sant Pere del Burgal, dans le village d’Escaló, nous fait pénétrer dans la vie monacale du Moyen Âge.

L’écomusée des vallées d’Àneu. Plusieurs équipements sont rassemblés sous la bannière de ce musée. Dans le vieux quartier d´Esterri d’Àneu, la Casa Gassia, du xviiie siècle, a gardé sa structure originelle et montre comment se déroulait la vie quotidienne des paysans et quelle fonction avait chaque pièce de la maison. On pourra aussi voir dans la scierie d’Alòs d’Isil comment se faisait le travail du bois, depuis l’abattage des arbres jusqu’à l’obtention des planches. De son côté, l’ensemble monumental de Son nous introduit dans l’univers

L’écomusée Çò de Joanchiquet, à Vilamòs. Attestée dès le xviie siècle, Çò de Joanchiquet était l’une des maisons les plus riches du Baix Aran. Elle a été restaurée dans le respect de l’atmosphère du début du xxe siècle, avec le mobilier et l’agencement de l’époque. Trois étables et un pigeonnier délimitent une cour fermée. Autres musées dans le Val d’Aran : la Fabrica dera Lan (manufacture de laine), la mine Victoria d’Arres, le moulin de Salardú, le musée du Val d’Aran.

La pharmacie de Llívia

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Des vacances actives

Les Pyrénées offrent des possibilités infinies aux amateurs de sports d’aventure. Que ce soit en solo, en famille ou en groupe, ils trouveront toujours un grand choix d’activités pour une journée, pour un week-end ou pour des séjours plus longs.

ces stations proposent des descentes à scooter des neiges, des sorties en traîneau tiré par des chiens, des randonnées à raquettes, des cours de vélo de neige, des sorties en héli-ski, des balades à cheval sur la neige, des constructions d’igloos, etc.

Randonnées. La plupart des vallées pyrénéennes sont sillonnées de sentiers et de chemins balisés, de longueurs et de niveaux de difficulté variables. Divers itinéraires de randonnées suivent ces chemins et passent par les refuges de haute montagne. Ce sont, par exemple, la traversée Carros de Foc (chariots de feu), dans le parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici ; la traversée Porta del Cel (porte du ciel), qui suit des chemins transfrontaliers au nord du Pallars Sobirà ; ou encore l’itinéraire Cavalls del Vent (chevaux du vent), dans le parc naturel du Cadí-Moixeró. Sans oublier l’itinéraire du « chemin des bonshommes », qui suit l’ancienne route des cathares depuis Berga jusqu’au château de Montségur.

Sports nautiques. Les rivières pyrénéennes sont idéales pour la pratique des activités en eaux vives : hydrospeed, rodéo aquatique ou rafting. Les premiers jours de juillet, Sort organise le championnat d’Europe de kayak rodéo freestyle. À La Seu d’Urgell, le parc olympique du Segre accueille des compétitions internationales.

Ski. Onze stations de ski alpin et six stations de ski nordique se succèdent dans les Pyrénées catalanes. Un excellent réseau où se pratiquent toutes les modalités de sports d’hiver. Outre le ski, 66

Vélo tout terrain (VTT). Des centaines d’itinéraires balisés sont proposés par les divers centres VTT des Pyrénées catalanes, qui sont des lieux en libre accès spécialement conçus pour les amateurs du cyclisme tout terrain. Les itinéraires conçus par ces centres VTT partent tous d’un point d’accueil où sont fournies des informations touristiques et des prestations à destination des cyclistes. La traversée à vélo de montagne appelée Pedals de Foc (pédales de feu) parcourt le périmètre du parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici en plusieurs étapes.


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Rafting sur la Noguera Pallaresa


Parapente

Sports aériens. Se laisser porter par une montgolfière, piloter un ULM ou planer en parapente en toute sécurité sont des expériences inoubliables. La Cerdagne et le Berguedà offrent de multiples possibilités de vol. Le vol libre se pratique aussi à Àger, au pied du Montsec, un site privilégié dans un cadre naturel exceptionnel. Enfin, des vols sont organisés au-dessus de la zone volcanique de la Garrotxa ou au travers des Pyrénées à partir de la Cerdagne. Alpinisme et escalade. Des hauts sommets et une infinité de falaises et de parois rocheuses ainsi que de nombreuses possibilités d’hébergement font des Pyrénées catalanes l’endroit idéal pour les grimpeurs et les alpinistes, en hiver comme en été. Tout au long des Pyrénées, de nombreux organismes de randonnées et des agences de guides facilitent l’organisation d’ascensions et d’escalades. Au trot. Un certain nombre d’itinéraires de randonnées équestres ont été tracés dans les 68

Pyrénées. L’Alt Urgell, le Pallars et le Val d’Aran en proposent pour tous niveaux. Dans les vallées du Cadí, on trouve plusieurs clubs d’équitation, dont deux à La Seu d’Urgell. À Prullans, des randonnées à cheval sont organisées sur des itinéraires qui traversent les montagnes, notamment en suivant le « chemin des bonshommes » sur les traces des cathares. Camprodon possède un centre équestre et un centre hippique. Au départ de Sant Jaume de Llierca, des sorties sont organisées jusqu’au cap de Creus et vers la source du Ter. Golf. Les clubs de golf des Pyrénées disposent, en général, d’une école et de toutes les installations nécessaires pour y passer la journée, ou plus : restaurants, hôtels, cafés et boutiques. Certains possèdent en outre des installations sportives complémentaires : courts de tennis et de paddletennis, piscines chauffées ou sauna.


RandonnĂŠe Ă cheval

Baqueira-Beret

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La culture du feu. Des fêtes toute l’année

De nombreuses fêtes scandent le passage des mois : carnaval, semaine de Pâques, Fête-Dieu, solstice d’été (la Saint-Jean), fêtes patronales et foires organisées dans tous les villages et les villes, rassemblements autour des chapelles, fêtes de la récolte, le solstice d’hiver et la Noël. Certaines de ces fêtes ont à voir avec les travaux des champs, d’autres avec l’Église, d’autres, enfin, sont nées il y a si longtemps que personne n’en connaît l’origine. Il y a aussi les nouvelles, celles qui sont nées il y a quelques années seulement mais qui sont déjà bien enracinées. Une autre des mille facettes qui caractérisent ces montagnes. Le carnaval de Solsona. « Per Carnaval tot s’hi val » (« pour le carnaval, tout est permis »), affirme le dicton. C’est en effet la fête des déguisements et du laisser-faire. Le jour où le roi Carnaval arrive à Solsona, on suspend un âne en carton au clocher dit Tour des Heures, en souvenir de l’âne que l’on fit monter un jour pour qu’il broute l’herbe apparue au sommet du clocher, d’après ce que rapporte la légende. Mais le bestiaire du carnaval est large : il y a aussi la vache, le hibou, le dragon et la chenille. Les géants fous virevoltent au son d’un paso-doble. La fête dure une semaine et demie, jusqu’au mercredi des Cendres, où l’âne redescend du clocher. Autre grand carnaval, celui de Roses, avec un défilé d’une centaine de troupes et une grande dégustation de riz. 70

La fête de la laine et du mariage paysan à Ripoll. À la mi-mai. À l’arrivée du printemps, les moutons sont débarrassés de leur manteau d’hiver. Cette fête qui commémore les tondailles s’accompagne de la représentation d’un mariage traditionnel. Folklore, produits d’artisanat, brocante. Au mois de mai se tient la fête des trementinaires (les femmes qui ramassaient les herbes médicinales) à Tuixent, dans l’Alt Urgell. La Patum de Berga. Le jour de la Fête-Dieu. Le calendrier festif du printemps est déterminé par la date mobile de Pâques, un certain nombre de fêtes ayant lieu avant, le carnaval ou la fête des Rameaux, par exemple, et d’autres après Pâques, comme la Pentecôte. Le dimanche de Pentecôte se déroule l’Aplec dels Francesos (une rencontre avec des Français venus de l’autre côté de la frontière) à Sant Aniol d’Aguja (Garrotxa) et, le lendemain, la Danse de Falgars à La Pobla de Lillet (Berguedà). La Fête-Dieu, quinze jours après la Pentecôte, apporte de nombreuses manifestations, notamment à Solsona et à Bossòst (Val d’Aran) ainsi qu’à Sant Llorenç de Morunys (Solsonès), où les rues sont décorées de branchages. Mais la plus grande fête a lieu à Berga : c’est la Patum, classée chef-d’œuvre oral et immatériel de l’humanité par l’Unesco. La Patum envahit la Plaça de Sant Pere, dans la vieille ville. La veille de la Fête-Dieu, tout commence par un défilé de géants à midi,


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Berga. La Patum


puis un autre le soir auquel se joignent d’autres personnages, des « masses » et des tarasques. La véritable Patum a lieu le jeudi, jour de la Fête-Dieu. À midi, on assiste à la Patum d’apparat et, le soir, à une Patum complète, avec des numéros exécutés par tous les personnages, dont des diables pleins de pétards dans les cornes ; la journée s’achève par le Tirabol, de grandes danses pour tous. Le vendredi, il y a une Patum pour les enfants, et le dimanche, une Patum d’apparat à midi et une Patum complète le soir. La Crema deth Haro à Les (Val d’Aran). Le 23 juin. Le solstice d’été est généralement fêté par des feux de joie. Dans divers endroits des Pyrénées, on va mettre le feu à des troncs d’arbre et on les descend de la forêt dans le village. C’est à Durro qu’est brûlé le premier, une semaine avant la Saint-Jean. À Isil (Pallars Sobirà) et à Taüll (Alta Ribagorça), la mise à feu a lieu la veille de la Saint-Jean. À Les, on met le feu à un arbre de douze mètres de haut que l’on a planté sur la place ; les jeunes du village font brûler des écorces de cerisier. Puis on danse et on boit du vin chaud. À Arties, toujours dans le Val d’Aran, on fait brûler le taro, le sapin le plus beau de la forêt ; lorsqu’il brûle depuis un moment, on le renverse et on le promène dans les rues.

La Crema deth Haro, à Les

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La journée des raiers à La Pobla de Segur (Pallars Jussà). Le premier week-end de juillet. Un hommage aux anciens conducteurs des trains de bois flotté que l’on transportait sur la rivière. La fête commence par la construction de trains de bois sous le barrage de Llània. Puis, après un bon casse-croûte, les conducteurs acheminent leurs trains sur la rivière jusqu’au pont de Claverol, six kilomètres plus bas, où a lieu une grande dégustation de riz. Juillet, c’est aussi la représentation du Mythe du comte Arnau à Sant Joan de les Abadesses (Ripollès), et la transformation, pendant une semaine, de Bagà (Berguedà) en village médiéval. Le 16, jour de la Vierge du Carmel, les pêcheurs sont à l’honneur là où les Pyrénées côtoient la mer, notamment à Cadaqués et à Llançà. La rencontre des accordéonistes des Pyrénées à Arsèguel (Alt Urgell). Le dernier week-end de juillet. Dans ce village à l’ombre du Cadí, des musiciens du monde entier et des centaines de personnes se donnent rendez-vous autour de l’accordéon diatonique. Un rassemblement de luthiers et des concerts ont lieu du vendredi soir au dimanche matin. Arsèguel possède un intéressant musée de l’accordéon.

Le « mariage paysan », à Ripoll


Carnaval à Solsona

Le concours de chiens de troupeau à Castellar de n’Hug (Berguedà). Le dernier week-end d’août. Ce concours est né il y a plus de quarante ans, lorsque des bergers de la région organisèrent entre eux une compétition. Il se divise en deux épreuves auxquelles prennent part tous les chiens : ils doivent d’abord suivre un itinéraire balisé de banderoles, puis conduire un troupeau de moutons et le faire passer par un portail. Des concours de ce type ont lieu aussi à Bellver (Cerdagne), Llavorsí (Pallars Sobirà) et Ribes de Freser (Ripollès). La foire aux poulains à Molló, lieu-dit Les Planes Espinavell (Ripollès). Le 13 octobre. Les premiers froids arrivent et les troupeaux descendent de la montagne. À Molló, la fête commence par l’arrivée des chevaux qui ont passé tout l’été dans la montagne. Juments, chevaux et poulains sont là vers onze heures du matin et les tractations commencent entre propriétaires et acheteurs. Des prix sont décernés aux plus beaux exemplaires, puis, dans l’après-midi les poulains sont séparés des juments. Ensuite, les chevaux et les juments repartent vers la montagne jusqu’aux premières neiges, où ils redescendront dans les étables de leurs propriétaires. À cette période de l’année, il y a aussi des foires aux bestiaux à Fontalba, Queralbs (Ripollès), à Barruera (Alta Ribagorça), à Bellver (Cerdagne) et à Esterri d’Àneu (Pallars Sobirà). La Fia-Faia à Bagà (Berguedà). Le 24 décembre. La Noël vient clore l’année festive. La veille au soir, à Bagà et à Sant Julià de Cerdanyola, un village voisin, on va allumer un feu sur la montagne à l’endroit où se couche le soleil et on en ramène deux torches incandescentes. Une fois au village, on éteint les lumières de la grand-place et on allume les faies, de longues torches faites d’herbes tressées. Lorsqu’elles deviennent trop courtes, on les jette à terre et les enfants sautent par-dessus ces bûchers. Il y a aussi du feu à Les (Val d’Aran), où l’on brûle la Socade Nadau (bûche, souche de Noël) devant l’église. Après la messe de minuit, on chante autour de cette souche en feuet la municipalité offre du chocolat chaud, des brioches et du muscat.

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La cuisine. Un bouquet de saveurs ancestrales

La cuisine pyrénéenne est riche de recettes millénaires, de plats élaborés longuement et à feu doux avec les meilleurs produits de la montagne. Une combinaison de saveurs prononcées et d’arômes puissants derrière lesquels se cachent des siècles d’histoire transformés en fritures, en hachis, en aigre-doux et en délicieux confits. Les produits de la terre sont travaillés en cuisine pour donner de véritables œuvres d’art culinaire : les haricots blancs de Santa Pau, les pommes de terre au noir du Berguedà, le hachis de la Cerdagne, le ragoût et le chou farci aranais, le célèbre chou noir (brûlé par la neige) au lard et aux pommes de terre ou encore la populaire escudella de maïs pelé. Sans oublier les recettes destinées à conserver les produits pour les périodes les moins généreuses, comme le confit de porc, ou encore la viande d’agneau ou de veau cuite sur des plaques d’ardoise et les truites au lard. Les fromages et les desserts déploient une symphonie de saveurs, cadeau de la montagne pour le palais. Les champignons. On en trouve toute l’année dans les forêts et les prairies. Au printemps 74

apparaissent les premières morilles, les chanterelles et les faux mousserons, accompagnements parfaits des viandes, des omelettes et des plats de riz. C’est aussi l’époque du rosé des prés, qui entre généralement dans les ragoûts. À la fin de l’été arrivent les champignons pyrénéens des forêts de pin alpin : les girolles et les premiers lactaires, que l’on fait griller avec du lard et une gousse d’ail, et les populaires cèpes, que l’on mange crus ou cuits et qui donnent aux plats et aux sauces un parfum délicieux. L’automne arrivé, c’est le tour des hygrophores, des oronges, des petits gris, des russules et des trompettes de la mort. Dans le Berguedà, des foires et des fêtes sont organisées sur le thème des champignons. Dans nombre d’établissements de la Cerdagne, on peut déguster et acheter toutes sortes de champignons. Dans le Pallars, les champignons sont cuits dès qu’ils sont ramassés et accompagnent souvent les salades. Le veau des Pyrénées. Les bovins vivent plein air et s’alimentent de l’herbe des prés et fourrage. On peut en voir des exemplaires lors la foire aux bestiaux de Bellver de Cerdanya,

en de de en


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Des fromages de l’Alt Urgell


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Xolís

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Lactaires délicieux


Castelló de Tor

octobre, ou à la foire aux bestiaux et exposition de veau brun des Pyrénées à Ribes de Freser le deuxième samedi d’octobre, entre autres foires et manifestations. À table, le veau des Pyrénées est une viande idéale à faire cuire en ragoût, en fritures ou en grillades. Dans l’est des Pyrénées on trouve la race autochtone des Albères, plus petite, et, plus à l’ouest, la race autochtone du Pallars. L’agneau. Pendant des siècles, l’agneau a constitué, avec le porc, la réserve de viande dans les Pyrénées. Tout est bon dans l’agneau. Le gigot sert à faire des paupiettes, une recette très ancienne ; les côtelettes sont délicieuses grillées ; avec les abats, on fait la girella, une saucisse au riz spécialité du Pallars, que l’on déguste chaude, accompagnée de capipota (tête et pieds de veau) ; la carn de bèstia viva est une recette à base de queue de jeune agneau coupée en morceaux et de pommes de terre ; le sang et le foie se cuisinent à la sauce aigre-douce faite de vinaigre et de miel. Les deux races autochtones les plus connues sont la xisqueta, une race d’agneaux petits et robustes, et l’agneau du Ripollès, dont la viande est très savoureuse. Pour accompagner l’agneau grillé, rien de tel qu’un ailloli aux coings

ou aux poires, d’une délicate saveur. L’ailloli fait avec ces deux fruits est servi dans de nombreux restaurants. Le porc. La saucisse fraîche (llonganissa), qui est la charcuterie crue par excellence, se consomme grillée. La secallona est faite avec la meilleure viande du porc, séchée et entourée d’un boyau étroit et fin ; le xolís est l’une des charcuteries les plus renommées du Pallars : un saucisson sec fait de la meilleure viande du porc enfermée dans des boyaux larges et épais. Quant aux boudins, il en existe de nombreuses variétés : boudin de langue, boudin blanc, boudin noir… traïdora, bringuera, sans compter que les noms peuvent changer d’une vallée à une autre. Le poisson. La truite trouve un habitat idéal dans les cours d’eau pyrénéens, le Segre, la Noguera Ribagorçana et la Noguera Pallaresa, dans leurs nombreux affluents et dans les lacs près des sources. Il s’agit de la truite commune, au corps svelte couvert de taches noires et rouges, et à la chair très tendre. Mais les savoureuses truites que proposent les restaurants pyrénéens sont d’élevage local, pour la plupart. On les sert généralement 77


farcies de petit salé, frites ou grillées. Dans certains endroits des Pyrénées, on trouve aussi du caviar d’esturgeon élevé à Les, dans le Val d’Aran. Le gibier. Les civets de cerf, d’isard, de sanglier ou de lièvre constituent une cuisine authentique des Pyrénées, élaborée à feu doux pendant plusieurs heures et parfumée de nombreux ingrédients. La volaille donne, elle aussi, des plats délicieux, comme la perdrix au chou farci, spécialité des vallées d’Àneu. Les fromages. Ils sont faits avec du lait de chèvre, de vache et de brebis. On en trouve de nombreuses sortes dans les Pyrénées : à l’huile d’olive, bleus, brousses, frais, forts, secs et tendres. Les plus typiques sont le fromage de tupí où entre de l’eaude-vie, et le serrat, au lait de brebis. On fabrique aussi des yaourts ainsi que le célèbre mató, un fromage blanc que l’on déguste accompagné de miel du pays, ou encore le fameux beurre du Cadí. Les desserts. Les galettes (coca) se font dans l’ensemble des Pyrénées. Sucrées et parfumées d’anis au sortir du four, elles sont toute une mélodie pour les sens. Dans le Pallars, on fait une croix au milieu, puis on replie chaque morceau et on les appelle redorts. Autres exemples de desserts pyrénéens : les prunes au brandy, les noix pralinées, le moût cuit – moût, farine et noix –, les crespèths (crêpes) aranaises, les poires de Cerdagne. Le fromage blanc (mató) servi avec du miel et des noix, le biscuit roulé (braç de gitano) et une crème brûlée typique de la région ajoutent à cette fête des sens.

www.gastroteca.cat 78


Trinxat amb rosta

Fromage de tupĂ­

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Renseignements utiles

Departament d’Empresa i Ocupació Pg. de Gràcia, 105 - 08008 Barcelona Tél. (+34) 934 849 500 www.gencat.cat/empresaiocupacio Agència Catalana de Turisme Pg. de Gràcia, 105 - 08008 Tél. (+34) 934 849 900 www.catalunya.com Serveis Territorials a Girona Pl. Pompeu Fabra, 1 - 17002 Girona Tél. (+34) 872 975 000 Serveis Territorials a Lleida Av. Segre, 7 - 25007 Lleida Tél. (+34) 973 728 000 Patronat de Turisme Costa Brava Pirineu de Girona Av. Sant Francesc, 29, 3r - 17001 Girona Tél. (+34) 972 208 401 www.pirineugirona.org Patronat de Turisme Diputació de Lleida Rambla Ferran, 18, 3r - 25007 Lleida Tél. (+34) 902 101 110 www.aralleida.cat 80

Torisme Val d’Aran Passeg dera Libertad, 16 - 25530 Vielha e Mijaran Tél. (+34) 973 640 688 www.visitvaldaran.com

Conseils cantonaux Alt Empordà Nou, 48 - 17600 Figueres Tél. (+34) 972 503 088 www.empordaturisme.com Alt Urgell Pg. Joan Brudieu, 15 - 25700 La Seu d’Urgell Tél. (+34) 973 353 112 www.alturgell.cat Alta Ribagorça Av. Victorià Muñoz, 48 - 25520 El Pont de Suert Tél. (+34) 973 690 353 www.altaribagorça.cat Berguedà Barcelona, 49, 3r - 08600 Berga Tél. (+34) 938 213 553 www.elbergueda.cat Cerdanya Cruïlla N-152/N-260 - 17520 Puigcerdà Tél. (+34) 972 140 665 www.cerdanya.cat


Garrotxa Av. Onze de Setembre, 22 - 17800 Olot Tél. (+34) 972 271 600 www.garrotxa.cat Pallars Jussà Soldevila, 18 - 25620 Tremp Tél. (+34) 973 650 187 www.pallarsjussa.cat Pallars Sobirà Mig, 9 - 25560 Sort Tél. (+34) 973 620 107 www.turismepallarssobira.cat Ripollès Joan Miró, 2-4, Pol. Ind. Els Pintors 17500 Ripoll Tél. (+34) 972 704 499 www.elripolles.com Solsonès Dominics,14 - 25280 Solsona Tél. (+34) 973 482 003 www.solsones.ddl.cat Aran Ço de Saforcada - 25530 Vielha Tél. (+34) 973 641 801 www.aran.org

Informations touristiques Barcelona 08008 Pg. de Gràcia, 107 (Palau Robert) Tél. (+34) 932 388 091 www.gencat.cat/probert Girona 17004 Rbla. Llibertat, 1 Tél. (+34) 972 226 575

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Vilobí d’Onyar 17185 Aeroport de Girona Tél. (+34) 972 942 955 Alguaire 25125 Aeroport de Lleida-Alguaire Tél. (+34) 973 032 744 Lleida 25001 Turó Seu Vella-Edifici Canonja Tél. (+34) 973 238 446 Pl. Edil Saturní, 1 - 25007 Tél. (+34) 973 032 997 www.catalunya.com

Pirineus Catalunya www.visitpirineus.com Parcs naturals de Catalunya www.gencat.cat/parcs Associació Catalana d’Estacions d’Esquí i Activitats de Muntanya Tél. (+34) 934 160 194 www.catneu.cat Centre Excursionista de Catalunya Tél. (+34) 933 152 311 www.cec.cat Federació d’Entitats Excursionistes de Catalunya Tél. (+34) 934 120 777 www.feec.cat Xarxa de Turisme Industrial de Catalunya Tél. (+34) 937 397 421 www.xatic.cat Festes populars www.festes.org www.festacatalunya.cat


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Carte des Pyrénées


Parc ou site naturel intéressant Édifice religieux intéressant Monument, édifice ou lieu intéressant Ensemble monumental Château Site archéologique Station thermale Patrimoine de l’Humanité

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© Generalitat de Catalunya Ministère de l’Entreprise et de l’Emploi Direcció General de Turisme Auteurs : Raimon Portell et Jaume Font Cartographie : GEA Tractament Geogràfic del Territori, SL Photographies : J. Tous, S. Sánchez, J. Pareto, O. Alamany, Patronat de turisme de l’Alta Ribagorça, F. Muntadas/Sincronia, T. Soriano, T. Vidal, J. Bardella/Arxiu d’Aigüestortes, J. Altadill, R. Manent, F. Tur, J. Balanyà, Conselh Generau d’Aran, F. Gomà, Turisme de Catalunya, Arxiu Vall de Núria, Arxiu del Parc Nacional d’Aigüestortes i Estany de Sant Maurici, Image M.A.S., Rambol, Arxiu Ajuntament de la Seu d’Urgell, Arxiu Imatges d’Olot/JM Pararols, MNAC, cedit pel Museu Comarcal de la Garrotxa, O.T. d’Olot, I. Rovira/Obac, Ajuntament de Solsona, J.A. Adell, Patronat de Turisme de Puigcerdà, E. Costa, Servicios Editoriales Georama, J. Trullàs, Museu de la Ciència i de la Tècnica de Terrassa, Arxiu d’Imatges d’Olot, J. Moragues, F. Bedmar, Magma, R. Peña, Ajuntament de Tremp, Mercè Monzonís, Arxiu Turisme Pallars Sobirà, Eloi Maduell, Ajuntament de Santa Pau, Juli Pérez, Consell Comarcal del Pallars Jussà, Arxiu d’imatges PTCBG, Patronat de Turisme de la Diputació de Lleida, Foto Resol Impression: EADOP D.L.: B-5712-2014 Printed in EU 84


CataluĂąa

Pirineus


CataluĂąa

Pirineos


Alt Empordà

Alt Urgell

Alta Ribagorça

Berguedà

Cerdanya

Garro


otxa

Pallars Jussà

Pallars Sobirà

Ripollès

Solsonès

Val d’Aran


El Pirineo catalán, montaña infinita

El Pirineo catalán configura un territorio de gran riqueza paisajística, lleno de contrastes, de espacios de interés natural, de reservas de protección especial y de zonas protegidas. Alberga monumentos románicos declarados Patrimonio de la Humanidad y unos valles repletos de historias. Una excelente gastronomía y sus fiestas y celebraciones centenarias hacen del Pirineo catalán un destino turístico inigualable. En el levante, la tramontana peina las parduscas costas de la sierra de la Albera. En la Garrotxa, se extiende un campo de volcanes. Descollando sobre el santuario de Núria, los Pirineos casi alcanzan los tres mil metros. El Moixeró, el Pedraforca y el Cadí guardan, como en una isla, tesoros naturales de alta montañ a. La cota más alta del Principado se alcanza en la Pica d’Estats, con 3.143 metros de altitud. No lejos de allí se encuentra el Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici, un paraíso de lagos. Al norte, la Val d’Aran se abre hacia las llanuras gasconas. Desde el Cap de Creus hasta las vistas sobre el Aneto, el Pirineo catalán ofrece una diversidad de paisajes inagotable. El clima cambia en cada valle, del mediterráneo puro, donde la cordillera se enfila hacia el mar, hasta los aires atlánticos, que llevan las nubes a la 4

Val d’Aran. No hay que olvidar la nieve, que cubre las cimas durante la mitad del año. El aislamiento, las temperaturas, el agua y la mano humana han determinado la vegetación, muy variada, y con ella, la fauna. Los Pirineos han estado habitados desde hace mucho tiempo. Los vestigios de todas las épocas son innumerables, desde los dólmenes y menhires de la sierra de la Albera hasta los últimos embalses. Además, la historia hizo que nuestro país naciera en esta región y de aquella época se conserva una iglesia románica prácticamente en cada pueblo. El presente también se manifiesta, mediante una cultura viva repleta de leyendas, comidas, bailes, canciones y fiestas populares. Intentaremos, en las páginas siguientes, ofreceros una muestra de ello. No podemos aspirar a más, porque la lista completa no tendría fin. Tierra con carácter, el Pirineo catalán seduce a todos los que desean pasar unos días de paz o de aventura. Las montañas están sembradas de caminos y también se encuentra la nieve que cada invierno anhelan los esquiadores, así como paredes para escalar y ríos para navegar con kayak. De un extremo a otro, los Pirineos se abren con un abanico infinito de atractivos turísticos.


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El Pedraforca: una montaña mítica


Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici

Cimas de tres mil metros, riscos, canchales, ventisqueros, centenares de lagos, aguas que saltan o que se detienen perezosas, prados, bosques de pino negro con sotobosque de arándano y rododendro, abetos y hayas, rebecos, urogallos y un quebrantahuesos que planea, el Parque Nacional preserva un paisaje de alta montaña muy rico y único que atrae cada año a miles de visitantes de todo el mundo. Hace más de quinientos millones de años comenzaron los plegamientos que dieron lugar a la cordillera pirenaica, pero la fuerza del hielo fue el elemento que terminó de esculpir las montañas y los valles del Parque Nacional. Los glaciares bajaron por los valles a lo largo de decenas de kilómetros, alcanzando espesores de centenares de metros y labrando implacablemente las paredes de los valles. El último periodo glaciar terminó hace diez mil años. Cuando los glaciares se disolvieron, dejaron amplios circos de piedra en las cabeceras y valles con forma de u, de fondo plano y paredes verticales. Con cada rellano, a modo de recuerdo, 6

se extendió una laguna. El Parque Nacional reúne centenares de lagos, una concentración que no se encuentra en ninguna otra zona de la cordillera. Muy pronto, la vegetación colonizó los espacios libres. Los fondos de los valles se poblaron de abedules, robles, álamos temblones y hayas, mientras que el pino rojo y los abetos escalaron las vertientes. El pino negro ascendió más arriba aún, con un sotobosque de arándano, rododendro y enebrina, antes de ceder las cotas más altas a los prados punteados con gencianas, claveles y ranúnculos. En las turberas se enraizó la violeta de agua. Entre los canchales, nacieron siemprevivas y saxífragas. Y, junto a las cimas, sobre las paredes de piedra lisa, lograron adherirse musgos y líquenes. Cada piso también posee su propia fauna. Los rebecos se recortan contra las rocas más altas. La perdiz blanca se oculta en las vertientes nevadas, mientras en el cielo pasa un águila dorada o planean el quebrantahuesos y el buitre. En los prados, a menudo se oye el silbido de las marmotas. En los bosques, donde se esconden jabalíes y corzos,


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Parque Nacional de AigĂźestortes y Lago de Sant Maurici


frecuentemente se puede oír el repique del pájaro carpintero o, en época de celo, el cacareo del urogallo. Entre tanto, las nutrias persiguen truchas en los ríos. Tierras altas e inhóspitas, donde poca gente se aventuraba. Sobre todo los pastores, que llevaban los rebaños cada verano, durante siglos; las bordas en las que se refugiaban son testimonio de su paso. En aquellos lugares también se trabajaba la madera y rondaban los cazadores. Hasta que la explotación de la energía hidroeléctrica, a principios del siglo pasado, llevó brigadas que represaron los lagos y extendieron conductos para que el agua bajara a las centrales. De aquel bullicio nació la necesidad de proteger la alta montaña. De esta manera, en 1955, por decreto se constituyó el Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici, el único de su categoría en Cataluña, reclasificado por la Ley 7/1988, de 30 de marzo, de la Generalitat de Cataluña. El Parque Nacional se encuentra a caballo. entre las comarcas de la Alta Ribagorça y el Pallars Sobirà, cuyo territorio también comprende las

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Lago Llong

comarcas del Pallars Jussà y la Val d’Aran. Ocupa una superficie de 40.852 ha, de las cuales 14.119 corresponden al Parque, y las 26.733 restantes, a la zona periférica. Tal como lo indica su nombre, se reparte en dos ámbitos principales: Aigüestortes, en la Alta Ribagorça, donde se entra por la Vall de Boí, y Sant Maurici, en el Pallars Sobirà, cuyo principal acceso es el Portarró d’Espot. En cada sector se encuentra una casa del Parque. En el sector de Aigüestortes, encontramos cimas que superan los tres mil metros. Además de la Punta Alta, destaca la cresta que une el Comaloforno con los Besiberri. Con todo, el valle que recibe más visitantes es el que, desde la Vall de Boí, se enfila siguiendo el río de Sant Nicolau. Accesible a pie, en bicicleta (hasta el llano de Aigüestortes) o en taxi 4x4, conduce al lago de Llebreta y las llanuras donde el río traza meandros y se divide en numerosos cursos –lo que explica el nombre de Aigüestortes (“aguas torcidas”). El valle continúa rumbo al lago Llong, hasta el Portarró d’Espot, donde se cambia de cuenca y se salta a la vertiente oriental del Parque.


Digital (Digitalis Purpurea)

Marmota

Al sector de Sant Maurici. se puede llegar en taxi desde Espot, en bicicleta hasta el lago, o a pie. El lago de Sant Maurici aparece rodeado de prados y bosques. Arriba se elevan Els Encantats, montaña con cima en forma de horquilla donde, cuenta la leyenda, dos cazadores quedaron petrificados por no haber asistido a misa. La pista que conduce al lago de Sant Maurici continúa arriba hasta los lagos de Amitges, bajo las agujas del mismo nombre e hito de numerosos escaladores. Otra puerta de entrada al Parque, desde el Pallars Sobirà, se encuentra bajo el puerto de la Bonaigua y se dirige hacia el lago de Gerber, entre exuberantes bosques de abetos. Asimismo, se puede entrar al Parque por el Pallars Jussà, en lo alto de la Vall Fosca. Desde el embalse de Sallente sale un teleférico que sube hasta el lago Gento, en verano. En caso de utilizarlo, la bajada se puede efectuar a pie, siguiendo primero las vías del antiguo ferrocarril de vía estrecha que transportaba

material hacia los embalses; después, el camino baja recto de nuevo hasta Sallente. En el Parque hay dos centros de información más: el Ecomuseo de los Pastores del Valle de Àssua, en Llessui (Pallars Sobirà) y el centro de información de Senet, en el valle de Barravés (Alta Ribagorça), abiertos todo el año y desde donde se pueden hacer excursiones a pie por un entorno natural y cultural muy bien conservado. Del sector de la Val d’Aran. Destaca el pico de Montardo, que se distingue fácilmente. Sin embargo, el Gran Tuc de Colomers es cien metros más alto, alcanzando los 2.936 m. Esta cima preside un amplio circo donde las aguas saltan de un lago a otro –son más de sesenta–, antes de desembocar en el Garona. El Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici. Es un espacio precioso, una joya natural, una combinación prodigiosa de piedra, agua 9


Excursionismo

y vegetación. Al mismo tiempo, es un espacio delicado, amenazado por los peligros que pueden provocar tantas visitas. Es necesario evitar toda actividad que deje huella en él. Quien quiera pasar la noche, deberá reservar plaza en uno de los refugios que hay en el Parque. Por cierto, la ruta que enlaza los nueve refugios guardados ha adquirido renombre y se le conoce como Carros de Foc. Y no hay que olvidar nunca que el Parque Nacional es un espacio de alta montaña, donde una tempestad se levanta en pocas horas, las temperaturas caen en picado y puede nevar en cualquier momento del año. Por tanto, siempre es necesario contar con el equipamiento adecuado.

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Portes d’accés al Parc Ca de Simamet, Graieres, 2 25528 Vall de Boí Tel. 973 696 189 Prat del Guarda, 4 25597 Espot Tel. 973 624 036 Patronat Municipal Turisme de la Vall Fosca www.vallfosca.cat Ruta Carros de Foc www.carrosdefoc.com Parcs naturals de Catalunya www.gencat.cat/parcs


Lago de Sant Maurici

Pico de Montardo

RĂ­o de Sant Nicolau en el sector de AigĂźestortes

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Espacios naturales protegidos. La naturaleza más pura

Los Pirineos catalanes reúnen una multitud de espacios naturales de gran valor e interés, tanto desde el punto de vista medioambiental como cultural o monumental. Algunos de estos territorios cuentan con diversos grados de protección para preservar la calidad y el interés del paisaje, la importancia de la fauna o la flora que contienen o el patrimonio humano que se conserva en él. Parque Natural del Alto Pirineo. Es el mayor de Cataluña, con casi setenta mil hectáreas de paisajes de alta montaña que se han manten ido prácticamente vírgenes hasta nuestros días, con una diversidad excepcional de fauna y flora. Se encuentraen pleno centro de los Pirineos, a caballo entre las comarcas del Pallars Sobirà y el Alt Urgell. Entre los sitios de mayor valor figura la Vall de Bonabé, que conserva espesos bosques de abeto y pino negro, o la Vall d’Àrreu, que solo es accesible a pie y que cuenta con un valioso patrimonio natural que ha sufrido muy pocas alteraciones. El circo de Noarre es un paraje prácticamente intacto, y el llano de Boavi, en la confluencia de varios valles, cuenta con una vegetación muy variada. El bosque de Virós es otra de las joyas naturales del Parque, al igual que la Vall de Santa Magdalena, con núcleos, bordas y ermitas de gran valor. 12

Después de muchos años de abstinencia, el oso pardo pasea nuevamente por este territorio, donde el enigmático urogallo presenta la población más numerosa del país. También se puede observar el águila dorada, el quebrantahuesos, el mochuelo boreal, la perdiz blanca, o ungulados como el rebeco, el muflón, el corzo, el gamo, el ciervo y el jabalí. La extensa red de ríos y lagos alberga diversas especies de peces, como las truchas, y la flora suma unas mil quinientas especies, entre las que figuran numerosos endemismos pirenaicos. En la zona de mayor elevación se encuentran algunas de las montañas más emblemáticas y altas del Pirineo, como la Pica d’Estats que, con 3.143 metros de altura, es la mayor cima de Cataluña. Una buena manera de conocer el Parque de primera mano consiste en recorrer la extensa red de senderos e itinerarios señalizados, a pie o practicando otras modalidades deportivas, como la bicicleta todo terreno (BTT), el alpinismo, las raquetas de nieve, el esquí nórdico y de montaña o las excursiones a caballo, sin contar las actividades de río. De todas maneras, uno de los principales valores culturales del Parque son las numerosas iglesias y ermitas de origen y arquitectura románicas que se encuentran dispersas por todo el territorio, como Sant Pere del Burgal, Sant Serni


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Lago de Naorte


Durro

Arquitectura tradicional

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de Baiasca, Santa Maria d’Àneu, Sant Pau d’Esterri de Cardós, Santa Maria de Ginestarre, Sant Joan d’Isil –al pie del Noguera Pallaresa–, Santa Maria de Ribera, etc. Los pueblos conservan interesantes muestras de arquitectura tradicional y algunos conjuntos históricos destacables, como la villa cerrada medieval de Escaló o el centro histórico de Castellbò, muestras de antiguos sistemas de organización. Aserraderos, restos de fraguas, molinos, palomares y carboneras constituyen otros ejemplos del uso de los recursos naturales en estos valles. Parque Natural del Cadí-Moixeró. Comprende el Cadí y el Moixeró, junto con el macizo del Pedraforca –declarado Paraje Natural de Interés Nacional–, la Vall de Gresolet, así como buena parte de la Tossa d’Alp y el Puigllançada. Una de las estampas más representativas del Parque es la vertiente norte del Cadí, con riscos gigantescos

casi verticales y valles profundos y boscosos, así como la silueta del Pedraforca, una de las montañas más emblemáticas del excursionismo catalán. Otros parajes de belleza singular son el prado de Cadí y la roca del Ordiguer, en la cara norte del Cadí, o la Vall de Gréixer, en la vertiente sur, sobre el cual se eleva el Moixeró, que culmina en las airosas Penyes Altes de Moixeró. Numerosas poblaciones conservan una arquitectura tradicional como Bagà, que fue capital de la Baronía de Pinós, con parte de las murallas medievales y una bella plaza porticada, o Bellver de Cerdanya, centro de una antigua bailía que domina la llanura del Segre. Otros pequeños núcleos de montaña, todos situados en bellos parajes, guardan buenas muestras de arquitectura civil y religiosa: Adraén, El Querforadat, Cornellana, Cava, Ansovell, Gisclareny, Gréixer, Gósol, Gresolet, Bastanist, el monasterio de Sant Llorenç prop Bagà, la iglesia de Talló, Sant Julià de Pedra, Bor, Coborriu, Tartera, Mosoll, Talltendre, etc.

Isil. Iglesia de Sant Joan

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Parque Natural de la Zona Volcánica de la Garrotxa. Es un espacio protegido muy humanizado, que constituye el mejor exponente del paisaje volcánico de la península, con una treintena de conos de antiguos volcanes de tipo estromboliano, algunos cráteres de explosión y coladas de lavas basálticas. Destacan los riscales basálticos de Castellfollit de la Roca y de Sant Joan les Fonts, los volcanes del Croscat, de Santa Margarida y del Montsacopa, así como la Fageda 16

La Albera y el Parque Natural del Cap de Creus. Ambas unidades geográficas representan los últimos estribos de los Pirineos antes de zambullirse en el Mediterráneo. El macizo de la Albera, declarado Paraje Natural de Interés Nacional, es la frontera natural entre dos extensos llanos catalanes: el Empordà y el Rosselló, y alcanza cimas como el Puig Neulós (1.257 m). El sector occidental, el de Requesens, posee las zonas más húmedas y elevadas, así como una cobertura de bosques de alcornocales, encinares, castañares, robledales, hayales y prados alpinos. El sector oriental se configura en torno al monasterio de Sant Quirze de Colera. La Albera es una de las zonas de Europa con mayor concentración de monumentos megalíticos. La península del Cap de Creus presenta un entorno marino de alto valor paisajístico, combinando la belleza de los litorales con los parajes interiores. En ella coexisten diversos ambientes, por lo que se encuentran muchas especies, algunas endémicas. El rico patrimonio arquitectónico tiene en el monasterio de Sant Pere de Rodes su punto culminante. Cerca de allí se encuentra el Parque Natural de los Aiguamolls del Empordà, segunda zona húmeda de Cataluña, con puntos de observación sobre las lagunas y prados inundables.

Desfiladero de Mont-rebei

Cabeceras del Ter y del Freser. En el Ripollès, la cuenca alta de estos ríos, rodeada por cumbres que alcanzan prácticamente los 3.000 m (Puigmal, 2.910 m) define un espacio natural singular, último ejemplo típico de la alta montaña pirenaica que desciende hacia el Mediterráneo. Es un compendio excelente del grado de diversidad que acoge el Pirineo oriental axial.


d’en Jordà, inmortalizada en un poema de Joan Maragall. El paisaje agreste de la Garrotxa se acentúa hacia el norte, con sitios tan emblemáticos como Sant Aniol d’Aguja o la Vall del Bac. Desfiladero de Mont-rebei. El río Noguera Ribagorçana, al atravesar la sierra del Montsec, ha cavado un profundo desfiladero, el único de Cataluña que se mantiene virgen, donde no pasa carretera, ni ferrocarril ni línea eléctrica. Un camino, cavado parcialmente en la roca, permite disfrutar de este sitio tan espectacular, con paredes que llegan a alcanzar más de quinientos metros de caída vertical. Serra del Montsec. Ha obtenido el certificado Destino Turístico y Reserva Starlight (la tercera en el mundo, avalada por la Unesco) por la calidad excelente del cielo nocturno gracias a la meteorología de la zona —entre el Pallars Jussà y la Noguera— y a la escasa contaminación lumínica. Estos factores permiten disfrutar plenamente

de la observación astronómica en condiciones excepcionales y descubrir los valores naturales y culturales vinculados al recurso. El Parque Astronómico Montsec es el centro de referencia para impulsar el turismo del conocimiento.

Parcs naturals de Catalunya Tel. 973 046 700 www.gencat.cat/parcs Congost de Mont-rebei Tel. 973 653 377 Serra del Montsec Tel. 973 455 096 www.montsec.cat

Arsèguel y la sierra del Cadí al fondo

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Val d’Aran, pequeño país occitano

En el extremo occidental del Pirineo catalán, encarada al norte de la cordillera, la Val d’Aran acumula una gran cantidad de particularidades que no se encuentran en ningún otro lugar de Cataluña. La orientación del valle permite que los vientos atlánticos entren cargados de humedad. En la Val d’Aran llueve de manera más regular que en el resto de los Pirineos catalanes, que dependen más de los caprichos mediterráneos.El agua, por torrentes y ríos, desemboca en el Garona. Este río se convertirá en un gran curso que cruzará las llanuras aquitánicas para desembocar en el Atlántico. Al igual que las nubes la lluvia, el comercio y la cultura han contado con una apertura hacia el norte. En cambio, hacia el sur la cordillera ha dificultado las comunicaciones con Cataluña y Aragón. Durante siglos, a causa de la nieve, los puertos de montaña eran impracticables seis meses al año. Por tanto, resulta lógico que los romanos penetraran en el valle siguiendo el Garona, y que la lengua propia de Aran, el aranés, sea un dialecto del gascón, a su vez dialecto del occitano, la lengua con que componían los trovadores medievales. No 18

obstante, la historia vinculó la Val d’Aran con los condados aragoneses y catalanes. En 1313, Jaime II le concedió el privilegio de la Querimonia, carta jurídica que ofrecía exenciones económicas importantes. La Val d’Aran se estructuraba en seis terçons, que elegían a sus conselhers al Conselh Generau, institución que se mantuvo hasta 1835 y que se recuperó en 1991. En cuanto se sale del túnel de Vielha, se constata que las vertientes son más verdes, el clima ha cambiado, y también los pueblos, como lo muestran los tejados en punta que coronan los campanarios. Numerosos pueblos conservan todavía la estructura y la arquitectura tradicional. En cambio, Vielha, la capital, al centro del valle, se presenta activa y moderna. De su origen romano solo le queda el nombre, y de su pasado medieval, los rastros románicos y góticos de la iglesia de Sant Miquèu. En su interior, la pieza más notable es el Cristo de Mijaran, talla que formaba parte de un descendimiento románico. En el núcleo antiguo de la ciudad encontramos casonas importantes, como la Casa de Santesmasses, que también se conoce


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Gausac


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Vielha. Cristo de Mijaran en la iglesia de Sant Miquèu

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Arties


como Tor deth Generau Martinhon y que alberga el Museo de la Val d’Aran, donde se expone una visión completa del territorio. El patrimonio artístico está disperso por todo el valle. Cerca de la frontera con Francia, sobre el margen izquierdo del Garona, el pueblo de Bossòst conserva la iglesia de Era Mair de Diu dera Purificacion, del siglo xii, un bello ejemplo románico con tres ábsides de decoración lombarda, una de las dos puertas con tres arcos, columnas y capiteles esculpidos, un tímpano con el pantocrátor y los evangelistas. Encaramado sobre el margen derecho, Vilamòs también posee su iglesia románica, una de las más antiguas, que al mismo tiempo es sede de la Casa Joanchiquet y que se ha convertido en museo. Remontando el Garona, nos encontramos con Betren y Gausac, prácticamente unidos a Vielha. Betren cuenta, en la iglesia de Sant Estèue, con un portal gótico con dovelas adornadas con figuras. Gausac conserva la iglesia gótica de Sant Martin, cuyo campanario robusto servía de torre de defensa. No se trata de un caso particular, ya

que existen más iglesias que también servían como recinto para hacerse fuerte. Por este motivo, un recinto amurallado rodeaba Santa Maria d’Arties. De tradición románica, esta iglesia es de planta basilical y conserva un retablo gótico pintado por el Maestro de Vielha, así como unos frescos dedicados al juicio final, de estilo gótico tardío. Arties creció bajo su cobijo y ahora se extiende en un mosaico de tejados de pizarra. Entre las casonas del pueblo destaca Ço de Paulet, del siglo xvi, y la maciza torre de la casa de los Portolà, familia a la que pertenecía Gaspar de Portolà, el primer gobernador de California. En Arties también se encuentra la iglesia de Sant Joan, de base románica, que evolucionó hacia un gótico austero y que actualmente sirve de sala de exposiciones temporales. En Salardú, destaca la iglesia de Sant Andrèu, románica de transición al gótico, con tres naves, tres ábsides y un contundente campanario de base octogonal. De su interior cabe destacar el magnífico Cristo románico –semejante al que conserva río abajo la iglesia Casarilh– y las pinturas tardogóticas recuperadas a finales del siglo pasado. Por encima de la población, aparece el pueblo de Unha, con la

Río Torà

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iglesia románica de Santa Eulària cuyo campanario está cubierto con un tejado en forma de bulbo. En estos pueblos, la gente vivía esencialmente de la ganadería y la explotación del bosque, pero también existían otras actividades. Es antigua la tradición minera, con minas de hierro, cobalto, galena y, sobre todo, zinc y plomo. Prueba de ello es la Mina Victòria, al norte del término de Arres, que ha sido rehabilitada. En Vielha también se puede visitar la Fabrica dera Lan (Fábrica de la Lana), que aprovechaba la fuerza motriz del agua del río Nere. Por otro lado, en Salardú funciona un antiguo molino de grano. La gente, además de trabajo, necesita fiestas y bailes. En la Val d’Aran todavía se conservan algunas celebraciones tradicionales. Siguiendo el curso del año, destaca la celebración de las Magràs o Carnaval. En Semana Santa se lleva a cabo la procesión en Bossòst. El 13 de mayo, la fiesta de Santa Creu, en Salardú, reúne alrededor de su Santo Cristo las cruces de los ocho pueblos del municipio. La celebración del solsticio de verano, el 23 de junio, es particularmente notable en Les

y Arties (ver el apartado de fiestas). Además, cada pueblo celebra su respectiva fiesta mayor. Más moderna es la Hèsta d’Aran, el 17 de junio, con motivo de la recuperación del Conselh Generau. También ha arraigado con fuerza la Corsa Aran per sa Lengua, carrera en defensa del aranés que reúne a corredores de los diversos terçons y que acaba con un concierto. Sin embargo, la Val d’Aran es más que pueblos, trabajo y fiestas. Es preciso acercarse a la montaña. Un tercio del territorio aranés se encuentra por encima de los dos mil metros de altitud. Los que aprovechan los meses de nieve para practicar el esquí en la estación de Baqueira Beret se cuentan por millares. Pero existen muchas otras opciones. Es obligada la visita de la Artiga de Lin y los Uelhs deth Joèu, donde afloran las aguas del glaciar del Aneto. El Montcorbison, cerca de Vielha, ofrece una ascensión fácil con vistas magníficas. Citemos, en el capítulo dedicado al Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici, la cima del Montardo y el circo de Colomèrs, con una importante zona lacustre. En las vertientes que

Unha

Arròs. Bailes populares

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Turismo Val d’Aran Tel. 973 640 688 www.visitvaldaran.com

Salardú. Pinturas tardogóticas en la iglesia de Sant Andreu

Para recuperar fuerzas después de una jornada activa, la cocina de la Val d’Aran ofrece una carta muy variada. De ello hablaremos en el apartado de gastronomía. Este tema, como todos los demás aspectos de la Val d’Aran, se puede profundizar en el opúsculo monográfico que se le dedica en esta misma colección.

cierran el valle al norte, es clásica la caminata que sigue el llano de Beret hasta el santuario de la Mair de Diu de Montgarri. Durante el invierno, también se puede recorrer con raquetas. En todas partes las cuestas ofrecen múltiples posibilidades para los que practican el esquí de montaña. Durante el verano, el norte del valle es un área poco concurrida con cimas de gran atractivo como el Tuc de Maubèrme.

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La Vall de Boí, Patrimonio de la Humanidad

El ambiente más puramente románico alcanza un punto culminante en la Vall de Boí, con una concentración inusual de iglesias construidas durante los siglos xi y xii. Dichos edificios conservan sus campanarios, una refinada decoración exterior y pinturas religiosas de fama internacional. El conjunto de nueve templos de la Vall de Boí (Assumpció de Cóll, Santa Maria de Cardet, Sant Feliu de Barruera, la iglesia de La Nativitat y la ermita de Sant Quirc de Durro, Santa Eulàlia d’Erill la Vall, Sant Joan de Boí, así como Santa Maria y Sant Climent de Taüll) fue declarado Patrimonio Mundial por la UNESCO. Joyas del románico catalán. La construcción de estas iglesias fue impulsada por los señores de Erill, un antiguo linaje feudal, documentado desde 1077, que ejerció su dominio en todo el valle. El aislamiento contribuyó a preservar una buena parte del conjunto monumental actual. Entre 1919 y 1923, la Junta de Museos de Barcelona, ante los riesgos de expoliación, inició el traslado de la mayor parte de los conjuntos pictóricos. Los frescos fueron arrancados y ahora se pueden admirar en el Museo Nacional de Arte de Cataluña (MNAC), en Barcelona. En las iglesias de la Vall de Boí se han restituido mediante copias 24

la mayoría de los conjuntos de pintura mural. Ya en 1931 las iglesias de Santa Maria y Sant Climent de Taüll habían sido declaradas monumentos histórico-artísticos. Años más tarde, la Generalitat de Cataluña declaró bien de interés cultural el conjunto de las iglesias románicas. En 1994 se puso en marcha un plan de restauración arquitectónica de las iglesias y, en el 2000, la UNESCO hizo la proclamación oficial. En ruta por la Vall de Boí. La primera iglesia que encontramos en el valle es la de Cóll, a las afueras del pueblo. El pequeño templo cuenta con una portada románica del siglo xii. Un poco más arriba encontramos Cardet, donde el visitante podrá contemplar la iglesia románica de Santa Maria, de una sola nave y un ábside de altura considerable. En Barruera, la iglesia románica de Sant Feliu, que se encuentra ligeramente apartada del pueblo, cuenta con una sola nave y un campanario de planta cuadrada. Se accede a Durro por una carretera secundaria. La iglesia románica de la Natividad de Durro, del siglo xii, consta de una nave con vuelta de cañón y un porche lateral con arcadas. El campanario


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TaĂźll. Iglesia de Sant Climent


Boí. Iglesia de Sant Joan

es de planta cuadrada con decoración lombarda. La portada del templo está formada por arquivoltas sobre un doble juego de columnas. Una virgen románica del siglo xii procedente de Durro, que formaba parte de un descendimiento, se puede observar actualmente en el MNAC. Erill la Vall se encuentra sobre el margen derecho del Noguera de Tor. Su iglesia parroquial de Santa Eulàlia, de los s. xi-xii es una de las joyas de la arquitectura románica de estilo lombardo, con una nave, un ábside y dos absidiolos que forman un crucero. Posee un porche con arcos de medio punto y un campanario muy estilizado. A principios del siglo xx, se localizó en la sacristía un grupo escultórico de madera de época románica que representaba el descendimiento de Cristo, del siglo xii. Hoy día se encuentra dividido entre el Museo Episcopal de Vic y el MNAC. Sin embargo,en interior del templo se puede encontrar una reproducción fiel del mencionado conjunto. Un desvío de la carretera lleva hasta Boí, donde se encuentra la iglesia de Sant Joan. En la última 26

restauración se le dio un aspecto similar al que debía tener en el siglo xii: se enfoscó el interior y se hicieron copias de los fragmentos de pintura mural conservados en el MNAC. En Sant Joan es donde mejor se entiende qué función desempeñaban las pinturas y cuál era el aspecto original de estas iglesias. Finalmente, la carretera llega a Taüll, pueblo formado por dos núcleos de población alrededor de dos de las iglesias románicas más emblemáticas de todo el Pirineo: Santa Maria y Sant Climent, ambas consagradas por el obispo de Roda en 1123. Santa Maria de Taüll, en la plaza Major, es templo parroquial. Está formada por tres naves separadas por columnas y rematadas por tres ábsides, con una torre campanario de cinco pisos; en el interior del templo hay una reproducción parcial del conjunto pictórico que lo decoraba. En la parte baja del pueblo se levanta la iglesia de Sant Climent de Taüll, también de tres naves separadas por columnas, con tres ábsides y torre campanario de decoración lombarda. La musealización de


Video mapping en Sant Climent de Taüll

Taüll. Iglesia de Sant Climent

Sant Climent de Taüll. Mano de Dios (MNAC)

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la iglesia muestra cómo debió ser en el siglo xii mediante un atractivo video mapping que presenta las pinturas del ábside mayor integradas virtualmente en la arquitectura del edificio. Un balneario rodeado de montañas. Un buen baño puede ser la solución para descansar después de tanta cultura o de una excursión por el Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici. En Caldes de Boí existía ya una casa de baños en el siglo xviii. Actualmente, el lugar cuenta con dos hoteles, un centro termal, un centro de estética y salas de convenciones.

Centre del Romànic de la Vall de Boí Erill la Vall -Tel. 973 696 715 www.centreromanic.com Museu Nacional d’Art de Catalunya Barcelona -Tel. 936 220 376 www.mnac.cat Museu Episcopal de Vic Vic -Tel. 938 869 360 www.museuepiscopalvic.com Patronat de la Vall de Boí www.valldeboi.cat

Caldes de Boí

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Pantocràtor de Sant Climent de Taüll


El contraste de los valles. Riberas vivas

Los ríos que descienden de las cimas de los Pirineos han labrado decenas de valles. Cada uno es distinto. Hemos seleccionado siete, de poblamiento y atractivos muy variados, ordenados siguiendo el camino del sol, de este a oeste. Se trata solamente de una muestra que podría ser mucho más extensa. Vall de Sant Aniol. Garrotxa significa tierra áspera, que dificulta el caminar. En cuanto uno se adentra en los valles que la cierran por el norte se entiende que la comarca reciba este nombre. Al remontar el curso del río Llierca encontramos pronto un puente medieval de un solo arco, que se extiende, aéreo, sobre una gran poza. Un poco más arriba de la pequeña parroquia de Sadernes, el valle se encajona entre paredes calcáreas. La Vall de Sant Aniol se desliza entre la sierra de Gitarriu y el monte de Plansesserres, y el río se estanca en pozas plácidas y transparentes. Encinos, bojes, castaños y robles flanquean el camino. Por la orilla izquierda, el camino se enfila hacia el monte de Bassegoda; por la otra orilla, un camino conduce al pueblo de Taleixà, actualmente abandonado. Si se sigue el río, se llega a la ermita de Sant Aniol d’Aguja, en un paraje encantador, donde el escritor Marià Vayreda sitúa el inicio de su novela La puñalada. Un poco más arriba encontramos el salto del Brull. 30

Vall de Núria. El tren cremallera de Núria se puede coger en los pueblos de Ribes de Freser o Queralbs –donde vale la pena visitar la iglesia románica. En el trayecto se dejan atrás fresnos y avellanos; los bosques de robles también quedan al fondo de los valles y el pino negro oscurece las vertientes. Al remontar torrentes, bordeando riscos, el cremallera sale al final a orillas de un lago. Del otro lado, se alza el complejo del santuario de Núria, con la capilla que conserva la Mare de Déu, talla románica del siglo xii. El santuario cuenta con restaurantes, tiendas y hotel. Más arriba hay un albergue. Nos encontramos a dos mil metros de altitud. Las montañas que rodean la Vall de Núria rozan los tres mil metros. Además de una pequeña estación de esquí y caballos durante el verano, el valle ofrece un gran número de excursiones, como la ascensión al Puigmal o a los picos de Noufonts, de la Fossa del Gegant, del Infern, y las travesías hacia Ulldeter y las gargantas de Carançà. La Cerdanya. A diferencia del resto de los valles de los Pirineos, orientados hacia el norte o hacia el sur, el de la Cerdanya se extiende de este a oeste, entre las altas sierras de los Pirineos, el Moixeró y el Cadí. La razón estriba en que la Cerdanya es fruto del hundimiento de una falla. Del poblamiento prerromano quedan los nombres de pueblos como Bor, Urús, Alp o Das. La Edad Media dejó numerosas


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Puente sobre el rĂ­o Llierca


iglesias románicas, como Sant Pere d’Olopte, Santa Cecília de Bolvir y la majestuosa basílica de Santa Maria de Talló, así como la antigua muralla de Bellver. El Tratado de los Pirineos seccionó la unidad del valle de manera gratuita, como lo demuestra la villa de Llívia, totalmente rodeada de tierras adscritas a Francia. En el centro de la Cerdanya, sobre una colina, descuella la capital Puigcerdà, excelente mirador de la comarca. A principios del siglo anterior, el aire sano y la frescura del verano atrajeron a los turistas. Hoy día, el valle cuenta con una gran estación de esquí formada por la unión de La Masella y La Molina; durante el verano, se pueden realizar miles de caminatas entre los pinos y los abetos del Parque Natural del Cadí-Moixeró, o rumbo a los lagos de la Pera o de Malniu y las cimas que marcan la frontera con Andorra. Vall d’Aigua d’Ora. En el extremo oriental de la comarca del Solsonès, el río Aigua d’Ora se enfila desde el pueblo de Navès por un largo valle. Además de sólidas casas de payés, en el valle se encuentra un ecomuseo donde se puede observar un antiguo aserradero y un molino en funcionamiento, ambos impulsados por la fuerza

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del agua. Al fondo, en la sierra de Busa se alza un altiplano rodeado de riscos de conglomerado. Debajo, donde se estrecha el río, se esconde la preciosa iglesia románica de Sant Pere de Graudescales. El templo, que anteriormente era parte de un monasterio de corta vida, data del siglo xii y presenta una planta de cruz latina, con una cúpula en el crucero y tres ábsides. Vall de Cardós. La carretera pasa a duras penas por donde corren las aguas del Noguera de Cardós. Más arriba, el valle se abre y aparece Ribera de Cardós, con pequeños hoteles y oferta de deportes de aventura; además de una torre románica al costado de una iglesia, calles estrechas y paredes y tejados de pizarra. Rodeada por cimas que forman parte del Parque Natural del Alto Pirineo, el valle aprovecha las pocas llanuras donde se extienden campos para plantar sus pueblos. Surri, Anàs, Estaon –sobre un espolón–, Ginestarre –cuya pequeña iglesia románica vale la pena–, Aineto –colgado de un risco–, y Tavascan. Más arriba, la montaña impone su ley. Valls d’Àneu. En la parte norte del Pallars Sobirà, las Valls d’Àneu agrupan cuatro municipios, que


comprenden veinticuatro pueblos. Su interés natural resulta evidente, rodeados por el Parque Natural del Alto Pirineo y el Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici. Al mismo tiempo, conservan un rico patrimonio románico, con iglesias como la de Sant Joan d’Isil y de Santa Maria d’Àneu en Escalarre, el conjunto de Son de Pi, el monasterio benedictino de Sant Pere del Burgal, Escaló, los puentes de Espot y de Esterri d’Àneu; además del Ecomuseo de las Valls d’Àneu (se pueden ver los detalles en el capítulo dedicado a la vida de montaña). Otro equipamiento que es necesario tener en cuenta es el que la Fundación Territori i Paisatge posee en Les Planes de Son, dedicado al conocimiento de la naturaleza y del paisaje. Vall Fosca. Rodeado por montañas, en este valle el sol se oculta temprano. Su cabecera colinda con el Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici. El valle se estira hacia el sur siguiendo el curso del Flamisell. Cabdella, el último pueblo, guarda la iglesia románica de Sant Vicenç, con vistas magníficas. Abajo, en la Central de Cabdella, se puede visitar el Museo Hidroeléctrico. Más al sur, Espui también conserva una iglesia románica,

Olopte

dedicada a Sant Julià y, en La Torre de Cabdella, encontramos la ermita de Sant Martí. El pueblo de Estavill mantiene la estructura medieval de villa cerrada y una trama de calles cubiertas.

Sant Pere de Graudescales

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La Seu d’Urgell, encrucijada de los Pirineos

La capital del Alt Urgell posee una situación privilegiada: en el centro de los Pirineos catalanes, entre las montañas andorranas y los últimos contrafuertes de la sierra del Cadí, domina la llanura aluvial que han sedimentado los ríos Segre y Valira, una encrucijada ancestral de caminos entre el Pallars Sobirà, Andorra y la Cerdanya que ha vivido en carne propia la historia del país. La catedral. Es la única catedral románica de Cataluña. Los musulmanes saquearon el núcleo primitivo de La Seu a finales del siglo viii, y la catedral primera fue sustituida por un templo carolingio, renovado en tiempos del obispo Ermengol. Aquel se reemplazó por la gran catedral románica de Santa Maria d’Urgell, de muy fina arquitectura lombarda. Edificada en el siglo xii, posee uno de los mejores claustros del románico catalán, con columnas coronadas por capiteles de granito, de influencia rosellonesa, esculpidos con figuras de la mitología medieval. Adosada al claustro se encuentra la iglesia románica de Sant Miquel, la única que queda del conjunto de iglesias episcopales impulsado por san Ermengol a principios del siglo xi. 34

Museo Diocesano de Urgell. Situado a un costado de la catedral, el museo conserva una de las colecciones de arte medieval más importantes del país. Entre la valiosa colección de piezas de arte sacro, procedentes de todo el obispado de Urgell, figura una importante muestra de vírgenes románicas. Pero, sobre todo, destacan piezas como el célebre Beatus de Liébana, códice ilustrado del siglo x; el retablo gótico de Abella de la Conca, de Pere Serra (1364), o la urna de plata de san Ermengol, del orfebre barroco Pere Lleopart (1755). Centro medieval. No lejos de la catedral se encuentran las dos calles porticadas de La Seu. Una es la calle de Els Canonges, eje principal de la antigua ciudad, con edificios notables como Cal Botxí, Cal Roger o Ca l’Armenter, de ventanas góticas y vigas decoradas. La otra, la calle Mayor, expone las medidas de la Bladeria, que se utilizaban para garantizar la medida correcta de los granos, así como algunos edificios señoriales. Las calles Capdevila y Les Eres forman parte del ensanchamiento de la ciudad del siglo xiii.


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Claustro de la catedral


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Parque OlĂ­mpico del Segre. PiragĂźismo

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Urna de plata de Sant Ermengol


Mercados. Desde el 1029, La Seu cuenta con un mercado semanal y también tiene una feria, conocida desde el 1048. Actualmente, cada martes y sábado, las calles del centro histórico acogen un mercado con una gran cantidad de puestos. En los comercios de la ciudad se pueden encontrar productos artesanos y autóctonos del Pirineo, como los mejores quesos y mantequillas de la zona, así como embutidos, miel, conservas de setas, carnes y productos frescos de la huerta. Parque Olímpico del Segre. Equipamiento deportivo único que se construyó con motivo de los Juegos Olímpicos de 1992. Consta de un conjunto de canales de aguas tranquilas y de aguas bravas, con un sistema de remontes mecánicos, donde se practica el piragüismo, el rafting y el hidrotrineo.

Museu Diocesà d’Urgell Tel. 973 353 242 www.museudiocesaurgell.org Parc Olímpic del Segre Tel. 973 360 092 www.parcolimpic.cat Aeroport de la Seu d’Urgell-Andorra Montferrer - Tel. 973 355 324 www.aeroportlaseu.cat

Beatus de Liébana

Ciudad cultural. Durante el año, en La Seu se organizan acontecimientos como el Festival de Música Antiga del Pirineu (FEMAP); en julio, agosto y setiembre, las representaciones del Retaule de Sant Ermengol —tercer domingo de octubre—, la Feria de Quesos Artesanos del Pirineo, la más importante que se celebra en toda la zona. En la iglesia gótica de Sant Domènec (actualmente Sala de Cultura) y en la Sala de la Immaculada (Centre Cultural de les Monges) se muestran numerosas exposiciones.

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Olot, capital volcánica

Cuando se nos habla de bombas, terremotos, lenguas de fuego y coladas volcánicas, nos imaginamos las puertas del infierno y no el paisaje de la comarca de la Garrotxa, ni de Olot, su capital. Sin embargo, Olot se encuentra rodeada por cuatro volcanes: el de Bisaroques, el de Montolivet, el de la Garrinada y el Montsacopa. Este último es el más visible, con la ermita de Sant Francesc al borde del cráter, y cuya falda está rodeada por la trama urbana. No hay nada que temer pues hace más de 11.000 años que los fuegos se durmieron y han pasado cinco siglos desde los dos últimos terremotos devastadores. Prácticamente no quedó piedra sobre piedra, ocasión que los olotenses aprovecharon para cambiar la ubicación de la villa. De esta manera, abandonaron los terrenos que pertenecían al monasterio de Ripoll y escaparon a su jurisdicción. Por lo tanto, la ciudad que se extiende a los pies del Montsacopa se construyó de nueva planta. Cuando se desciende del volcán, vale la pena pasar por el Firal o paseo D’en Blay, que acoge un mercado cada lunes. Además, se puede contemplar la Casa Solà Morales, ejemplo modernista más notable de la ciudad, renovada por Lluís Domènech i Montaner, con cariátides esculpidas por Eusebi Arnau. La siguiente parada es la maciza iglesia de Sant Esteve, con fachada y retablos barrocos, y un cuadro de El Greco en el 38

Museo Parroquial. Cerca de allí, se encuentra Can Trincheria, convertida en museo. En el antiguo hospicio se encuentra el Museo Comarcal. Además de exposiciones temporales, repasa la evolución de la comarca y exhibe obras de gran parte de los artistas que han pasado por ella. Cabe destacar las salas dedicadas a la escuela pictórica de Olot, que fundaron los hermanos Joaquim y Marià Vayreda con Josep Berga, pioneros en el país de pintar al aire libre. Además de esculturas de Miquel Blay y de Josep Clarà, sobresale la obra de Ramon Casas La carga y la colección de anuncios de Cigarrillos París. En el centro de Olot, también vale la pena pasear por las calles que rodean la plaza Mayor y visitar los claustros del Carme, obra renacentista que actualmente es sede de la Escuela de Arte de Olot. Por la plaza de Josep Clarà salimos al sur por el paseo de Barcelona, sombreado por plátanos inmensos. Allí empieza el Eixample Malagrida, propuesta de ciudad jardín, regalo de un indiano que hizo fortuna vendiendo tabaco en Argentina. Este último también construyó una casa, la señorial Torre Malagrida, que actualmente es un albergue de juventud. Después de cruzar el Fluvià encontramos el Parc Nou, donde se puede pasear por un robledal de roble carvallo, bosque que ocuparía la llanura de


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Santa Pau


Olot si no se hubiera artigado. Asimismo, se pueden encontrar tilos, fresnos, olmos, cerezos y arces, con sotobosque de acebo, avellano, boje y espino. El parque alberga el Museo de los Volcanes, que se encuentra en la antigua Torre Castanys. La institución, que expone el origen, el funcionamiento y los efectos de los terremotos y los volcanes, cuenta con un simulador que permite experimentar un sismo. Además, presenta los principales ecosistemas de la Garrotxa que, claro está, vale la pena visitar en persona. Muy cerca, por ejemplo, encontramos los humedales de La Moixina, y un poco más lejos la Fageda d’en Jordà –que cantó el poeta Joan Maragall–, así como los volcanes del Croscat y de Santa Margarida. Otra opción es coger la bicicleta y seguir la Ruta del Carrilet, una vía verde que conduce hasta Girona.

Casal de los Volcanes

Las lavanderas, 1833. Joaquim i Marià Vayreda Vila

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Panorรกmica de los volcanes


Solsona, raíces de piedra

La fuerte personalidad de Solsona se muestra en un rico patrimonio que transmite solidez, de siglos de colocar piedras sobre fundamentos profundos. Sus calles porticadas, palacios góticos, renacentistas y neoclásicos, fuentes esbeltas, invitan a una visita pausada. Al mismo tiempo, sabe estallar de vida, con trabucaires, gigantes y bestias en las numerosas fiestas que puntúan su calendario. Asimismo, Solsona y el Solsonès atesoran un riquísimo legado barroco, donde destacan el santuario del Miracle y el retablo de la capilla de la Mare de Déu dels Colls, en Sant Llorenç de Morunys.

La ciudad vieja. Un paseo por las calles empedradas debe pasar por la plaza Mayor, porticada, donde se lleva a cabo el mercado cada viernes. De allí sale la calle del Castell, con el caserón renacentista del Ayuntamiento y la Torre de les Hores. Muy cerca se encuentra la fuente del siglo xv de la plaza de Sant Joan. Al sur de la calle del Castell se encuentra la calle de Llobera con otro de los portales de la ciudad y numerosas casas acomodadas. En el Centro de información turística del Solsonès, el Espai del Ganivet muestra la tradición cuchillera de la ciudad.

Museo Diocesano y Comarcal. Instalado en el Palau Episcopal, emblemático edificio neoclásico. La notable colección comienza con herramientas prehistóricas, iberas y romanas. Con todo, la parte más importante del museo pertenece al periodo medieval. Cabe destacar los frescos prerrománicos de Sant Quirze de Pedret, numerosas vírgenes, los laterales de altar de Sagàs, o la Santa Cena gótica de Jaume Ferrer I. La colección prosigue con una amplia muestra de objetos litúrgicos de épocas posteriores.

Portal del Pont. Aún se conserva buena parte de las murallas que rodearon Solsona desde el siglo xi. El portal, de finales del siglo xviii, aún sirve de acceso principal al corazón de la ciudad vieja. Por encima, la catedral muestra sus tres ábsides románicos.

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La catedral. La sede gótica actual conserva los tres ábsides y el campanario románicos de la catedral anterior. En el interior, además de un retablo barroco, hay que destacar la Virgen del


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Solsona. Museo Diocesano y Comarcal


Claustro, patrona de la ciudad; la imagen es una bella talla de piedra del siglo xii. Olius. A seis kilómetros al este de Solsona, encontramos la iglesia románica de Sant Esteve. Vale la pena visitarla para descubrir la cripta románica, íntima, con seis columnas finas que soportan una bóveda de piedras toscas. Al otro lado de la carretera se encuentra un cementerio de estilo gaudiniano proyectado por Bernadí Martorell en 1916, perfectamente integrado en la naturaleza. El Miracle. A doce kilómetros al sur de Solsona, el santuario del Miracle se compone de varios edificios austeros que contrastan fuertemente con el impresionante retablo barroco de la basílica. Se necesitaron diez años para que Carles Morató lo esculpiera y otros diez más para que Antoni Bordons lo dorara. El resultado es grandioso, con santos y ángeles que gesticulan, estallidos de oro, volutas y espirales de nubes. Olius. Cripta de Sant Esteve

Museo Diocesano y Comarcal y catedral

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Riner. Retablo del Santuario del Miracle

Centre d’interpretació turística del Solsonès Tel. 973 482 310 www.turismesolsones.com 45


Ciudades de montaña

Situadas en pleno corazón de la montaña, las pequeñas ciudades y villas pirenaicas se emplazan en lugares estratégicos que se convierten en cruces históricos de caminos y centros de relación entre la montaña y la llanura. Es el caso de Ripoll, Puigcerdà y Berga, sin olvidarnos de Tremp, Sort y El Pont de Suert. Hablamos de ciudades históricas, que conservan un pasado esplendoroso y que aún hoy día constituyen centros de mercado y de comercio donde se reúne la gente de las montañas cercanas. Son ciudades y villas con carácter. Ripoll. El valle determinó el enclave de la capital del Ripollès en el punto donde confluyen los ríos Ter y Freser. En el centro mismo de la villa se alza la iglesia del monasterio que fundó el conde Wifredo en el siglo ix. En el campanario ondean siempre las cuatro barras: la insignia del conde. El monasterio fue durante siglos el más importante del país, hasta que fue expoliado y quemado en 1835; vale la pena contemplar la excepcional portalada románica. La villa creció en torno suyo y pronto fue conocida por el trabajo del hierro y del acero, obtenidos con el procedimiento llamado fragua catalana. El Museo Etnográfico conserva una buena muestra de las armas que en ella se fabricaron. 46

Puigcerdà. La capital de la Cerdanya se encuentra en la misma cima del cerro que le da el nombre y domina la llanura de la Cerdanya, uno de los miradores más espectaculares del país. Desde siempre, Puigcerdà ha sido un importante centro de mercado y de servicios. La villa guarda frescos góticos en el convento de Sant Domènec y conserva monumentos como el puente gótico de Sant Martí, el hospital y Can Deulofeu. Sin embargo, en Puigcerdà sobresale el entorno de su gran lago. Una gran balsa de riego originaria del siglo xiv alrededor de la cual se construyeron amplias villas y torres de veraneo que le confieren una apariencia señorial. Estamos hablando de principios del siglo xx, del tiempo en el que la burguesía barcelonesa se enamoró del clima fresco y tonificante de la Cerdanya. Berga. La villa se encuentra al pie de las montañas prepirenaicas, en una situación estratégica que la convierte en el punto de enclave entre montaña y llanura. De la antigua ciudad amurallada y del viejo castillo quedan algún trozo de pared y tramos sueltos de muralla, como el antiguo portal de la plaza de Santa Magdalena. Entre su patrimonio monumental sobresale la capilla románica de Sant Pere de Madrona, la iglesia de Sant Joan con trazas


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Roques Ripoll. Portalada d’en Benet románica


Sort. La capital del Pallars Sobirà se ubica en la orilla derecha del Noguera Pallaresa, justo al pie de su castillo medieval. La parte antigua de la villa conserva las grandes torres de planta circular, la fachada gótica y los muros del castillo, cuyo interior ha sido rehabilitado y sirve de espacio polivalente para realizar exposiciones y otras actividades. Sort es también un importante centro de excursiones y cuenta con una serie de pueblos agregados del valle de Àssua que tienen una gran personalidad, como Altron, Sorre y Llessui. En los rápidos del río Noguera Pallaresa se practica el piragüismo de aguas bravas, del cual Sort es centro pionero. Tremp. Quedan tres torres de las seis que antiguamente protegían la muralla, una de las cuales puede visitarse a través del Epicentre, el centre de visitants del Pallars Jussà. Además del Hospital dels Pobres y de la basílica de la Mare de Déu de Valldeflors, Tremp cuenta con el puente de origen románico de Sant Jaume. No obstante, el término de la capital del Pallars Jussà es mucho más extenso –el más grande de Cataluña–, con la Terreta, que guarda robledales, hayales, tejedas, el Casals dels Voltors y numerosas rutas para recorrer a pie. El Pont de Suert. La capital de la Alta Ribagorça se encuentra a orillas del Noguera Ribagorçana, donde confluyen los valles de Barravés, Boí, Castanesa y Viu. En el barrio antiguo se conserva la plaza Mayor, la del Mercadal, la Església Vella y el Palau Abacial. Con todo, destaca la Església Nova, de 1955.

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Puigcerdà. Lago

góticas y los vestigios de la judería. Asimismo, tenemos el teatro y el casino, de estilo modernista. La ciudad es un magnífico centro de excursiones: el santuario de Queralt, el puente y la iglesia prerrománica de Sant Quirze de Pedret y el paisaje pirenaico de Rasos de Peguera son muestras representativas del abanico de caminatas que se pueden hacer desde Berga. Cuando hablamos de la ciudad, resulta inexcusable hacer referencia a la Patum, fiesta popular declarada patrimonio mundial por la UNESCO.


Berga

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Sort <

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La esencia medieval

Cataluña se desarrolló con los Pirineos como columna vertebral. El papel de refugio de estas montañas durante la Edad Media es evidente con la cantidad y la calidad del patrimonio que se conserva en esa zona. El arte de esta época se puede observar en todas partes: en las iglesias y monasterios románicos, en la arquitectura civil y en las pequeñas capillas enclavadas en los sitios más inaccesibles. Sant Pere de Rodes. Sobre El Port de la Selva. Las leyendas aseguran que las reliquias de Sant Pere y de otros santos fueron depositadas en ella. La iglesia actual probablemente sea del siglo xi, pero posee elementos de tradición prerrománica. Las tres altísimas naves están separadas por pilares y columnas adosadas sobre un alto basamento, con capiteles corintios con cabezas zoomorfas y poligonales y decoración geométrica. El campanario, de veintisiete metros, es de tipo lombardo. Un sendero sube hasta los restos del castillo de Sant Salvador, que se encuentra sobre una cresta desde donde se domina un amplio panorama. 50

Monasterio de Sant Joan de les Abadesses. Fundado en el siglo ix por Wifredo el Velloso, posee un magnífico grupo escultórico del siglo xiii conocido como el Santísimo Misterio, que representa el Descendimiento de la Cruz. Además se pueden contemplar los retablos góticos dedicados a san Agustín y a santa María la Blanca, y el sepulcro del beato Miró, también de estilo gótico. El claustro gótico, con la ventana románica de la sala capitular en una de las paredes, y la capilla barroca de Els Dolors, con una preciosa talla contemporánea de La Piedad, completan el conjunto. Sant Quirze de Colera. Bajo las montañas de la Albera, esta pequeña abadía benedictina fue renovada hacia 1123. Construida con superposición de piedras en forma de espina de pez, se compone de tres naves y tres ábsides de tipo lombardo, restos de una iglesia anterior, del claustro y otras fortificaciones. Cerca de allí se encuentra la antigua parroquia de Santa Maria de Colera, pequeño edificio de una nave y un ábside, del siglo xii.


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Sant Pere de Rodes


Sant Jaume de Frontanyà

Sant Joan de les Abadesses. El Santísimo Misterio

Monasterio de Santa Maria de Ripoll. Fundado en la época visigótica y refundado por el famoso conde Wifredo el Velloso a finales del siglo ix. Bajo su protección, el monasterio se enriqueció hasta contar con una de las bibliotecas monásticas de referencia de la época. A partir del siglo x, el abad Oliba impulsó el estilo románico del edificio. Santa Maria de Ripoll cuenta, en su portada del siglo xii, con la obra románica esculpida más importante de Cataluña. Panteón condal, en él descansan los despojos del conde Wifredo. Sant Jaume de Frontanyà. Antigua canónica agustiniana, es un bellísimo ejemplo del románico lombardo del siglo xi, con planta de cruz latina, tres ábsides y fachada austera. El interior conserva el majestuoso cimborio poligonal de doce caras sostenido por trompas cónicas, único en Cataluña, que sirvió como modelo para la restauración del monasterio de Ripoll. Santa Maria de Gerri. Antigua abadía cerca del río Noguera Pallaresa, la estampa característica de este edificio es la fachada coronada con un campanario de espadaña de tres pisos. El edificio, de tres naves, es más espacioso de lo que parece desde fuera. 52

Sant Serni de Tavèrnoles. Esta abadía existía ya a principios del siglo ix, y llegó a tener posesiones del Berguedà a Andorra, de la Cerdanya a Isona y al Pallars, así como dominios en Aragón y Castilla. De la gran iglesia abacial, consagrada en el 1040, se conserva la cabecera completa. Capiteles del claustro y el frontal de altar se pueden observar en el Museo Nacional de Arte de Cataluña (MNAC). En La Seu d’Urgell se han conservado algunos de sus documentos y, en especial, el cartulario de la abadía. Pequeñas iglesias. Muy numerosas joyas de la arquitectura religiosa están dispersas por todo el Pirineo. Podemos mencionar la iglesia de Sant Cristòfor de Beget (Ripollès), que conserva una talla de madera de más de dos metros de altura, con el Cristo vestido con túnica larga y mangas. No lejos de Cercs (Berguedà) se encuentra Sant Quirze de Pedret, un templo construido entre los siglos ix y x, con aportaciones de la época románica y pinturas murales importantes de los siglos x y xii. Santa Maria de Talló (Cerdanya) consiste en un gran templo, con unos curiosos


contrafuertes exteriores poco habituales en la arquitectura románica catalana y un conjunto de tumbas antropomorfas en su exterior. La iglesia de Sant Esteve d’Abella de la Conca (Pallars Jussà), que domina la parte alta de esta población desde el siglo xi, conserva en su interior restos de pinturas murales de los siglos xii y xiii. De esta iglesia proviene un retablo gótico donde se representan escenas de la vida de la Virgen, que se conservan actualmente en el Museo Diocesano de Urgell. Sant Joan d’Isil (Pallars Sobirà), construida muy cerca del Noguera Pallaresa, posee en su fachada sur una extraordinaria ornamentación con arcadasy símbolos humanos y zoomorfos. Se pueden observar dos bajorrelieves que muestran a Adán y Eva antes y después de cometer el pecado original. Arquitectura civil. En el ámbito de la arquitectura civil medieval, destacan algunos puentes. El Pont Vell (puente viejo) de Besalú es la entrada a las calles porticadas, las casas de construcción románica

y gótica, así como a los singulares baños judíos de la población. En Sant Joan de les Abadesses existe otro Pont Vell, de estilo gótico, cuyas bases datan de 1138, cuando se terminó la construcción del puente románico. Estropeado por el terremoto de 1428, fue reedificado con estilo gótico, con una arcada muy esbelta que lo convierte en el puente gótico de mayor luz de la península. El Pont Nou (puente nuevo) de Camprodon, del siglo xiii, que se encuentra en pleno centro del pueblo sobre el Ter, posee un gran arco de piedra hecho de sillares irregulares. En la parte este se alza el portal de Cerdanya, una de las entradas del pueblo cuando había murallas. Otras muestras de arquitectura medieval civil son los castillos, entre los cuales destaca el de Mur, edificio compacto con una torre y antigua posesión de los condes del Pallars. La fortaleza se alza cerca de la iglesia de Santa Maria, sobre la misma explanada, dominando toda la cuenca de Tremp.

Castillo de Mur con el Montsec al fondo

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Ruta del Pirineo Condal

La ruta del Pirineo Condal les propone hacer un viaje al nacimiento de Cataluña. Se trata de un itinerario que combina los impresionantes escenarios pirenaicos con la austera belleza de las iglesias y los monasterios románicos, donde aún parece oírse el eco de los pasos de grandes personajes históricos como el abad Oliba y Wifredo el Velloso. Desde el Empordà hasta la Ribagorça, con la alta montaña como telón de fondo, la ruta discurre entre paisajes de gran belleza que fueron cuna de personajes históricos y escenario de gestas, leyendas, mitos y tradiciones. Este marco natural y humano está salpicado de monasterios, iglesias y castillos que guardan el recuerdo de aquellos tiempos, que son también los de la infancia de Europa, el feudalismo, las cruzadas y el arte románico. Cada persona puede encontrar en el recorrido del Pirineo Condal una oferta turística que se adapte a sus necesidades, desde pequeños hoteles o casas rurales hasta la amplia oferta de camping de las comarcas de la ruta. En todas partes se pueden degustar los sabores que caracterizan la cocina catalana de montaña o comprar una variada gama de productos de calidad, desde la longaniza de Vic y el xolís del Pallars hasta todo tipo de quesos artesanos. Detrás de cada curva de esta ruta, que transcurre por carreteras secundarias de gran valor paisajístico, se descubre la historia misma del nacimiento 54

de Cataluña y se entiende cómo una sociedad heredera del mundo romano y visigótico adquiere, entre los siglos ix y xii, una identidad propia que se expresa a través de un estilo arquitectónico, el arte románico; una lengua, el catalán, y un nombre de país, Cataluña. La ruta cruza los territorios de once antiguos condados, que el viajero puede recorrer de una vez o bien paso a paso, condado por condado. De levante a poniente, la ruta ofrece al turista la posibilidad de visitar una exquisita selección de conjuntos medievales, monumentos y museos que fácilmente le transportarán a la atmósfera de la Cataluña Vieja y a los tiempos del conde Wifredo, el abad Oliba, el caballero Arnau Mir de Tost, la condesa Ermessenda o el guerrero Bernat Tallaferro. Cronológicamente, la ruta Pirineo Condal comprende el periodo poco conocido que va desde el siglo ix, época en que Wifredo el Velloso emprende el camino que llevará a la independencia de los condados catalanes, hasta el siglo xv, cuando la muerte sin descendencia de Martín el Humano trae consigo la extinción de la Casa de Barcelona, que había gobernado Cataluña durante más de quinientos años. En las siguientes líneas se describe brevemente lo que el viajero encontrará en la ruta del Pirineo Condal, explicado condado por condado.


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Ripoll. Iglesia del monasterio


Condado de Berga: a la sombra del Pedraforca. Bajo el majestuoso y emblemático pico del Pedraforca, las tierras bergadanas fueron, entre los siglos xi y xiv, lugar de encuentro de personajes históricos fascinantes, como el señor de Pinós o el trovador Guillem de Berguedà, y también una tierra donde los cátaros dejarían una huella imborrable. En este entorno natural privilegiado, pequeños pueblos y aldeas como Gósol, Saldes y Maçaners, se alternan con las viejas construcciones románicas que salpican el entorno rural, como las iglesias de Sant Llorenç prop Bagà, Santa Maria de Lillet, Sant Vicenç de Rus, Sant Jaume de Frontanyà, Sant Sadurní de Rotgers, Sant Quirze de Pedret y Sant Vicenç d’Obiols. En ese marco y ese paisaje prácticamente intacto es fácil revivir la esencia del pasado medieval de la Cataluña condal. A estos lugares también transportan su magia fiestas populares ancestrales, como la Fia-faia de Bagà o la Patum de Berga –icono de las fiestas populares catalanas declarado Patrimonio Mundial por la UNESCO. Condado de Besalú: la corte de Tallaferro. El antiguo condado de Besalú ocupaba grosso modo las tierras de la actual comarca de la Garrotxa, un escenario natural donde el viajero o turista puede disfrutar de los dos elementos esenciales del paisaje

Besalú. Puente sobre el Fluvià

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de esta zona: la frondosidad de sus bosques y cultivos, y la belleza de los paisajes volcánicos, como la columnata basáltica de Castellfollit de la Roca. El viejo condado de Besalú y, sobre todo, su capital, son un marco idóneo para que el visitante descubra el pasado medieval heredado de la época condal a través del patrimonio monumental que atesora la villa, desde el soberbio puente sobre el río Fluvià hasta el legado judío. Santa Pau, en medio de las montañas de la Garrotxa, ofrece uno de los conjuntos urbanos más harmoniosos del país, un auténtico compendio de arquitectura popular catalana. Vizcondado de Cardona: los reyes sin corona. La visión del imponente conjunto monumental de la villa y la fortaleza de Cardona, que sobresalen en lo alto de un peñasco rodeado por el río Cardener, acentúa la importancia del linaje de los Cardona en la época condal. El apelativo de “señores de la sal”, con el que fueron conocidos, explica la significación económica de las minas de sal de Cardona –la salina de Cardona– y el poder del vizcondado. Los Cardona fueron uno de los linajes más influyentes de la política catalana de la Edad Media, unos verdaderos “reyes sin corona”. Hacia poniente, justo en medio del altiplano que divide las aguas del Llobregat y del Segre, la ciudad barroca


de Solsona constituye un necesario contrapunto a la imagen medieval de Cardona. Al levante de Manresa, el monasterio de Sant Benet de Bages marca el avance de la repoblación en la época condal. Condado de Empúries: el condado independiente. En el fabuloso marco del Empordà, tierra más que bimilenaria, Castelló d’Empúries y el monasterio de Sant Pere de Rodes constituyeron dos piezas nucleares en las vicisitudes del antiguo condado de Empúries y, todavía hoy día, son dos referentes esenciales del patrimonio monumental catalán. En Castelló d’Empúries el visitante podrá descubrir todo el patrimonio monumental que ha conservado hasta el presente la antigua capital del condado ampurdanés. Más allá, el monasterio de Sant Pere de Rodes, situado en el entorno natural del Cap de Creus –un verdadero finis-terrae catalán– y encaramado en lo alto de la sierra que lleva su mismo nombre, permite conocer la influencia del orden monástico benedictino en el nacimiento del arte románico catalán. Se trata de un lugar de peregrinaje tan antiguo como Compostela. El condado posee, además, los monasterios de Sant Quirze de Colera y Santa Maria de Vilabertran, el castillo de Requesens y el conjunto medieval de Peralada.

Castellfollit de la Roca

Condado de Girona: la frontera del Imperio Carolingio. La monumentalidad del entramado de calles antiguas de Girona, situadas a la derecha del río Onyar y al pie de Montjuïc, en los primeros contrafuertes del macizo de las Gavarres, explica que cualquier visitante con un mínimo de sensibilidad evoque fácilmente los lejanos tiempos en los que nacían los condados catalanes. Es la época de la mítica vinculación de Girona con Carlomagno, una época que remite al rico legado judío atesorado por la ciudad del Ter, que tiene su máxima expresión en la magnífica y monumental judería, donde vivieron ilustres personajes como Isaac el Ciego. A un extremo del condado gerundense, La Bisbal d’Empordà, con su castillo, constituye un escenario idóneo para entender el papel fundamental de la Iglesia y el poder de la mitra gerundense en la política catalana de la Edad Media. Asimismo, hay que destacar, sin duda, los pueblos de Pals y Peratallada. Sus respectivos conjuntos medievales son ejemplos de los espacios y entornos urbanos de la época condal catalana. Condado de Osona: pieza clave de la Cataluña Vieja. Osona es una de las comarcas con más personalidad de Cataluña; su nombre remite a la tribu ibérica de los ausetanos y a su capital, la Ausa ibérica y romana, sede obispal desde el siglo v y

Girona. Torre de Carlomagno, en el claustro de la catedral

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Vic. Catedral


Covet

lugar citado en las crónicas romanas desde el siglo ii a. C. Situado en una posición estratégica, a medio camino entre la cuna catalana de los condados pirenaicos y Barcelona –la ciudad principal, el Cap i Casal–, el restablecido condado y obispado de Osona se convertiría en pieza clave de la Cataluña Vieja, un territorio repoblado por Wifredo el Velloso y luego consolidado por la inmensa obra del abad Oliba, que extendería el obispado hacia poniente, llegando más allá de la Segarra. La huella de Oliba se puede reconocer todavía al contemplar el esbelto campanario de la catedral de Vic, que él mismo impulsó. Más allá, aislado sobre los riscos que circunda el río Ter, el austero monasterio de Sant Pere de Casserres transporta al viajero a los primeros tiempos de la Cataluña condal. Completan los tesoros del condado los monasterios de Santa Maria de Lluçà, Santa Maria de l’Estany y el poblado medieval de la Esquerda, estratégicamente situado en un meandro del Ter. Condado de Pallars Jussà: los señores de la montaña. Rodeado de montañas por todas partes, el antiguo condado de Pallars Jussà ocupaba el territorio comprendido entre el estrecho de Collegats y la sierra del Montsec, una verdadera muralla geográfica defendida en la época condal por abundantes wcastillos y fortalezas de frontera, como los imponentes castillos de Mur, Llordà y Sant

Gervàs, que aún guardan la memoria de Arnau Mir de Tost. Dentro de esta protección geoestratégica se encuentra la villa de Àger, que ha conservado todo su encanto medieval. Justo en medio de este territorio, regado por el río Noguera Pallaresa, se abre la cuenca de Tremp, tierra feraz situada en mitad de los Pirineos donde prosperan fácilmente los tres cultivos sagrados del mundo mediterráneo: el trigo, la viña y el olivo. Esta riqueza agrícola convirtió al Pallars Jussà en el primer objetivo de la expansión de los señores de las montañas, la base para preparar la conquista de las llanuras leridanas. La pequeña iglesia románica de Santa Maria de Covet constituye, en este contexto, una verdadera joya oculta, un tesoro por descubrir. Condado de Pallars Sobirà: románico entre montañas. El Pallars Sobirà ocupa la cabecera del valle del Noguera Pallaresa, desde las cumbres más altas de la cresta de la cordillera pirenaica, como la Pica d’Estats, techo de Cataluña (3.145 m) hasta el estrecho de Collegats, frontera natural con el Pallars Jussà. En este escenario de alta montaña, repleto de pequeñas aldeas que llegan hasta el rincón más remoto de cada valle secundario, el viajero encontrará el conjunto románico de las Valls d’Àneu, con muestras destacadas del románico catalán, como las iglesias de Santa Maria d’Àneu, Sant Pere de Sorpe y Sant Pere del Burgal. Esta 59


Condado de Ripoll: tierra de condes y abades. Apoyada en las estribaciones meridionales del Pirineo oriental y situada en un punto estratégico en la confluencia de los ríos Ter y Freser, la población de Ripoll está considerada cuna de Cataluña. Aquí, el monasterio de Santa Maria de Ripoll, fundado por Wifredo el Velloso, constituiría uno de los primeros focos culturales de la cristiandad occidental, el lugar donde estudiaría Gerberto de Aurillac, que más tarde se convertiría en Silvestre II, papa del año mil. El monasterio de Ripoll, del que Oliba fue abad, es el lugar perfecto para adentrarse en la atmósfera del nacimiento de Cataluña. En este entorno, 60

Ripoll. Capitel

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Condado de Ribagorça: la luz de las imágenes. El viejo condado pirenaico de la Ribagorça se extendía por tierras que hoy quedan divididas entre Cataluña y Aragón, con el mismo curso del Noguera Ribagorçana como límite fronterizo. Su territorio se abre entre el imponente desfiladero de Mont-rebei y la cresta elevada que separa la Val d’Aran de la Ribagorça. Desde El Pont de Suert, el curso del Noguera de Tor indica, aguas arriba, el camino de la Vall de Boí, verdadero tesoro del Pirineo catalán que había estado incomunicado por carretera hasta mediados del siglo xx. Allí el aislamiento secular ha preservado hasta hoy día el conjunto de iglesias románicas más destacado del país, reconocido por la UNESCO como Patrimonio Mundial por su valor artístico. Las iglesias de Durro, Erill la Vall, Sant Joan de Boí, Sant Feliu de Barruera, Santa Maria de l’Assumpció de Cóll, Santa Maria de Cardet y, sobre todo, las de Sant Climent y Santa Maria de Taüll son verdaderos iconos del románico catalán. En Sant Climent, un atractivo video mapping presenta las pinturas del ábside mayor integradas virtualmente en la arquitectura del edificio.

La Seu d’Urgell. Capitel

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última guarda pinturas murales que seguramente representan a la condesa Llúcia de la Marca, lo que muestra la posición social y política de la mujer en la Cataluña condal. Desde Sort, con los restos de su castillo hasta Esterri d’Àneu, y desde Espot hasta Àreu o Tavascan, en cada pueblo se esconde un tesoro por descubrir: aquí un castillo, allí una iglesia románica, río arriba una antigua fragua o el viejo molino de una casa solariega... y, en todas partes, un paisaje soberbio.


Museo Episcopal de Vic. Frontal del monasterio de Lluçà. S. xiii

concretamente en el idílico pueblo de Beget, se encuentra la iglesia de Sant Cristòfol. Su reducido tamaño no le resta un ápice de monumentalidad. El heroico conde Wifredo tiene, en tierras ripollesas, su contrapunto en el mítico conde Arnau, que dominaba el país desde el castillo de Mataplana y la cima del Montgrony. La gente del lugar solía decir que un camino secreto unía Montgrony con el monasterio de Sant Joan de les Abadesses, escenario legendario de inconfesables pecados.

catedral románica, que guarda el legado de san Ermengol, el gran obispo de Urgell. Avanzando aguas abajo por el Segre, en Organyà, los apuntes para la prédica dominical escritos por un humilde rector de pueblo —las Homilías de Organyà— son el primer testimonio escrito del nacimiento de la lengua catalana en esta cuna pirenaica.

Condado de Urgell: una catedral entre herejes y santos. El obispado de Urgell, documentado desde el siglo vi, es todavía el más extenso de Cataluña y el origen del esplendor medieval de La Seu. La catedral fue saqueada a finales de siglo viii, pero la sede, restablecida a principios de siglo ix, se convertiría en uno de los primeros focos de poder político de la Cataluña condal. Con el avance de la reconquista, obispado y condado se proyectarían hacia las llanuras leridanas a las que darían nombre. Tierra de condes y obispos, de santos y herejes, La Seu d’Urgell ha conservado hasta hoy su magnífica 61


La vida en la montaña

A pesar de las dificultades del relieve, la alta montaña catalana nunca ha sido un espacio cerrado y autosuficiente, sino más bien todo lo contrario. La gente vivía de la explotación de recursos naturales extraordinarios, como la madera, el hierro y el carbón, que se exportaban a las tierras bajas, mientras los pastos de verano de la alta montaña alimentaban a miles de reses. Eran tiempos en que los almadieros conducían la madera río abajo y las aguas movían molinos y serrerías tradicionales. Más adelante, a comienzos del siglo xx, se construyeron las centrales hidroeléctricas que harían posible la segunda industrialización catalana. Hoy día, una extensa red de museos recopila cómo era la vida en la montaña hasta hace algunos años. Harinera de Castelló d’Empúries. Las máquinas —de finales del siglo xix y de la primera mitad del xx— y la exposición revelan los secretos de la obtención de la harina. Se presenta el cultivo del trigo y el proceso productivo posterior a la siega. La fábrica funcionaba con energía hidráulica. El agua entraba por el Rec del Molí, un canal de origen medieval, hasta alimentar la turbina Francis, de 1905. 62

Fragua Palau de Ripoll. Fundada como fragua de hierro en el siglo xvii, se mantuvo en actividad hasta 1978. Se conservan los dos martinetes, con mango de olmo y almádena de acero. Además cuenta con trompas de agua, carbonera, horno y forja. En el exterior, se almacenaba el agua del río Freser y se hacía caer sobre la rueda hidráulica para generar el aire, característica principal de la forja catalana. En Ripoll también se puede visitar el Museo Etnográfico. Museo de las Minas de Cercs. La colonia de Sant Corneli se fundó a finales del siglo xix para alojar a la población que trabajaba en las minas de carbón. La institución expone las características del lignito —el tipo de carbón que se extraía en las minas de Fígols— y sus usos, además de la vida laboral, familiar y social de los mineros. El espacio más emblemático es una antigua galería rehabilitada, a la que se accede con un ferrocarril. Casa Museo Can Trincheria de Olot. Una de las casas solariegas más importantes de la villa, que se construyó en la primera mitad del siglo xviii y posteriormente se amplió y reformó. Actualmente,


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Ecomuseo de les Valls d’Àneu


Olot. Casa Museo Can Trincheria. Pesebre

se ha adaptado una parte como casa museo. Se visita la planta noble, donde se puede descubrir la manera en que vivía una familia acomodada. Las pinturas originales de las paredes se han conservado en diversas habitaciones, entre las que destaca la “alcoba del general”, obra de Joan Carles Panyó. También hay que destacar el pesebre monumental que inició Ignasi de Trincheria en el siglo xviii.

el municipio de Castellar de n’Hug. Su arquitecto, Rafael Guastavino, utilizó la bóveda catalana, que posteriormente se exportó a Estados Unidos. Actualmente, en la fábrica se presenta la historia, el proceso de fabricación y el uso del cemento, así como la vida de los hombres y las mujeres que trabajaron en el establecimiento. Muy cerca del museo se encuentran los Jardines Artigas, diseñados por Antoni Gaudí, en La Pobla de Lillet.

Farmacia de Llívia. Su origen se remonta a 1415 y los primeros documentos escritos a 1594. La familia Esteve fue su propietaria a lo largo de siete generaciones, hasta mediados del siglo pasado, cuando cerró sus puertas. El Museo Municipal de Llívia expone algunos de sus vestigios. Cabe destacar un mapamundi con la procedencia de los productos, cajas renacentistas, tarros de cerámica azul y un cordialer —armario policromado— barroco de madera dorada.

Museo de las Trementinaires de Tuixén. Numerosas mujeres de la comarca, conocedoras de las hierbas y los remedios de estos valles, pasaban el invierno vendiéndolos por todo el país; se les conocía con el nombre de trementinaires. En este lugar se explica la historia, las rutas que recorrían a pie, los testimonios que dejaron y cuáles eran los productos que transportaban.

Museo del Cemento Asland de Castellar de n’Hug. A finales del siglo xix, Eusebi Güell encargó la construcción de la primera fábrica de cemento Portland de Cataluña, el Clot del Moro, en 64

Fábrica de Lanas de Arsèguel. Empresa familiar que se ha transmitido de padres a hijos, fabrica calcetines gruesos para el invierno pirenaico, tapabocas y mantas de pastor. Entre las máquinas, que funcionan gracias a la energía hidráulica, destacan el “diablo”, que separa la lana y la deja


más floja, y la mule-jenny, una hiladora diseñada en el siglo xviii. En Arsèguel también se puede visitar el Museo del Acordeón. Epicentre del Pallars Jussà. En Tremp, el centro de visitantes da a conocer la evolución natural, histórica y social de la comarca. En la sala Històries del Pallars, los propios pallareses explican cómo han vivido, viven y vivirán el Pallars. Ecomuseo de las Valls d’Àneu. Agrupa diversos equipamientos. La Casa Gassia del siglo xviii, en el barrio viejo de Esterri d’Àneu, permite descubrir la vida doméstica rural. Mantiene la estructura original y muestra la función que tenía cada habitación. En el Aserradero de Alòs d’Isil, se expone el proceso de la madera desde la tala hasta su transformación en tablones. El Conjunto Monumental de Son se adentra en el sentimiento religioso, con un conjunto

monumental que incluye el campanario románico de la iglesia, el retablo gótico, el cementerio y la torre del reloj, donde se exorcizaban las tempestades. El conjunto se cierra con el monasterio de Sant Pere del Burgal, en el pueblo de Escaló, donde se presenta la vida monacal durante la Edad Media. Ecomuseo Çò de Joanchiquet de Vilamòs. Documentada desde el siglo xvii, Çò de Joanchiquet era una de las casas más ricas del Baix Aran. Se ha restaurado respetando la atmósfera, el mobiliario y la distribución de principios del siglo xx. Además, cuenta con tres establos y un palomar alrededor de un patio cerrado. En la Val d’Aran también se puede visitar la Fábrica de la Lana, la Mina Victòria d’Arres, el Molino de Salardú y el Museo de la Val d’Aran.

Llívia. Farmacia

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Turismo activo

El Pirineo se abre con todas las posibilidades del mundo para los amantes de los deportes de aventura. Ya sea en grupo, en familia o en solitario, los valles pirenaicos ofrecen una gran cantidad de actividades de un día, de fin de semana o para ocupar vacaciones enteras. Senderismo. La mayoría de los valles pirenaicos han señalizado senderos y caminos de distintas longitudes y dificultades. Diversas travesías de montaña aprovechan la red de senderos pirenaicos y los refugios de alta montaña. Se pueden mencionar las travesías Carros de Foc, en el Parque Nacional Aigüestortes y Lago de Sant Maurici; Porta del Cel y Muntanyes de Llibertat que aprovechan los itinerarios transfronterizos en el norte de la comarca del Pallars Sobirà; o Cavalls del Vent, en el Parque Natural del Cadí-Moixeró. Otro de los senderos más conocidos es el Camí dels Bons Homes, que sigue la antigua ruta de los cátaros desde Berga hasta el castillo occitano de Montségur, y el Camí de l’Últim Càtar. El Cinquè Llac es una ruta circular de senderismo responsable que, en cinco etapas, conecta la llegada a La Pobla de Segur en el Tren dels Llacs con el lago de Montcortès. Rafting y deportes acuáticos de aventura. El caudal, la verticalidad y el carácter de los ríos y barrancos pirenaicos favorece la diversidad de la oferta: rafting, hidrotrineo, descenso de barrancos, puénting, quad, agua bus. El rafting es el descenso en balsa hinchable por un río de aguas bravas en busca de aventura controlada, apta para un 66

público muy diverso. Una divertida experiencia en que participa todo el equipo bajo las indicaciones de un instructor, a la vez que se disfruta de un entorno natural magnífico. La mejor época es la primavera en periodo de deshielo, cuando aumenta el volumen del agua y el río gana velocidad, pero se puede alargar verano y otoño. Esquí. En los Pirineos catalanes se cuentan once estaciones de esquí alpino y seis estaciones de esquí nórdico. Esta excelente red permite practicar todas las modalidades del deporte blanco. Aparte del esquí, también es posible realizar descensos nocturnos con motos de nieve, paseos con trineos de perros, excursiones con raquetas, carreras de bicicletas de nieve, heliesquí y paseos a caballo en la nieve, así como construir iglús. Deportes náuticos. Las aguas bravas de los ríos pirenaicos permiten practicar el hidrotrineo, el busbop o el más popular rafting. Los primeros días de julio se celebra en Sort el Campeonato de Europa de Kayak Freestyle. En La Seu d’Urgell también se llevan a cabo competiciones internacionales, en este caso, en el Parque Olímpico del Segre. Bicicleta todo terreno (BTT). Los Pirineos catalanes cuentan con distintos centros BTT con centenares de itinerarios señalizados. Se trata de espacios de libre acceso pensados para los que practican el ciclismo todo terreno, con itinerarios que parten de un punto de acogida, con información turística y servicios para la bicicleta.


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Rafting en el Noguera Pallaresa


Parapente

La travesía con bicicleta de montaña llamada Pedals de Foc recorre el perímetro del Parque Nacional de Aigüestortes y Lago de Sant Maurici en varias etapas. Deportes de vuelo. Viajar en globo, pilotar un ultraligero o planear en parapente, con total seguridad, son experiencias que no se olvidan. La Cerdanya, la Garrotxa y el Berguedà ofrecen múltiples propuestas para volar. Otro espacio privilegiado para practicar el vuelo libre es Àger, situado al pie del Montsec, con condiciones naturales excepcionales. Organyà en el Alt Urgell, es un marco incomparable y de larga tradición parapentista. Asimismo, se pueden realizar recorridos por la zona volcánica de la Garrotxa o la travesía de los Pirineos, que parte de la Cerdanya. Alpinismo y escalada. Las altas cimas, la multitud de riscos y paredes rocosas así como distintas posibilidades de alojamiento permiten a los escaladores y a los alpinistas entregarse completamente a su pasión en invierno y en verano. A lo largo de los Pirineos existen numerosas 68

entidades excursionistas y pequeñas empresas de guías que facilitan la organización de ascensiones y escaladas. Al trote. Existen diversas rutas ecuestres que atraviesan los Pirineos. En el Alt Urgell, el Pallars o la Val d’Aran es fácil encontrar excursiones con distintos grados de dificultad. En los valles del Cadí se pueden encontrar varios centros para la práctica de la equitación, dos de los cuales están en La Seu d’Urgell. En Prullans se ofrece la posibilidad de seguir el Camí dels Bons Homes y otras rutas que atraviesan las montañas, a caballo. En Camprodon existe un centro de equitación y uno de hípica. En Sant Jaume de Llierca se organizan cabalgatas hasta el Cap de Creus o la cabecera del río Ter. Golf. Los campos de los Pirineos usualmente cuentan con escuelas de golf y todas las instalaciones necesarias para pasar el día, como restaurantes, hoteles, bares y tiendas. Algunos, además, poseen otras instalaciones deportivas complementarias: tenis, pádel, piscinas climatizadas y sauna.


Equitaciรณn

Baqueira-Beret

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La cultura del fuego, un año de fiestas

Las celebraciones marcan el paso de los meses: del Carnaval a Semana Santa, el Corpus y el solsticio de verano por San Juan, las fiestas mayores y ferias que se organizan en cada pueblo, las romerías de gran cantidad de ermitas, la cosecha y la llegada del solsticio de invierno con la Navidad. Algunas fiestas nacen de las actividades mismas del campesino, otras surgen de la Iglesia o provienen de una época tan distante que nadie conoce su origen. Además, están las que tienen pocos años pero que han arraigado con fuerza. Una faceta más de las mil caras que poseen estas montañas. Carnaval de Solsona. “En Carnaval todo se vale”, dice el dicho. Fiesta de disfraces, de dejarse ir, el día que llega el rey Carnestoltes a Solsona cuelgan un burro —de cartón— en la Torre de les Hores. Según cuenta la leyenda, lo subieron para que se comiera la hierba que había crecido en ese lugar. No se trata de la única bestia del Carnaval; también está la vaca, el mochuelo, el dragón, los gusanos. Los gigantes locos giran al ritmo de un pasodoble, El Bufi. La fiesta dura una semana y media, hasta que, el Miércoles de Ceniza, descuelgan al burro. También es célebre el Carnaval de Roses, con cien grupos que desfilan y una arrozada. Fiesta de la Lana y Boda Payesa en Ripoll. Mediados de mayo. Con la primavera, las ovejas se desprenden del abrigo invernal. Esta fiesta rememora el esquileo, a la vez que se representa una 70

boda tradicional. Incluye una muestra folclórica y un mercado de productos artesanos y antigüedades. En mayo también se celebra la Fiesta de las Trementinaires en Tuixén (Alt Urgell). La Patum de Berga. Corpus. El calendario festivo de primavera está determinado por Pascua, una celebración móvil que, al mismo tiempo, fija una serie de fiestas anteriores —como Carnaval o Ramos— y posteriores —como Pentecostés o Pascua Granada. De esta manera, el domingo de Pentecostés se celebra el Aplec dels Francesos en Sant Aniol d’Aguja (Garrotxa) y el día siguiente la Dansa de Falgars en La Pobla de Lillet (Berguedà). Las fiestas grandes llegan con el Corpus, quince días después de Pentecostés. Se celebra en Solsona que conserva todo el patrimonio festivo original de hace más de 300 años, y en Bossòst (Val d’Aran). Sin embargo, la fiesta más célebre se lleva a cabo en Berga, con la Patum. Declarada Obra Maestra del Patrimonio Oral e Inmaterial de la Humanidad por la UNESCO, se representa en la plaza de Sant Pere de la ciudad. La víspera de Corpus, a mediodía, se lleva a cabo un pasacalles con gigantes y otro, al anochecer, en el que se incorporan más personajes, como mulasas y mazas. La verdadera Patum es la del jueves de Corpus. A mediodía se realiza la Patum de lucimiento y, por la noche, la completa, con saltos de plens —diablos con petardos en los cuernos—;


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Berga. La Patum


la fiesta acaba con el Ball del Tirabol. El viernes se lleva a cabo la Patum infantil, de lucimiento a mediodía y completa por la tarde. El domingo vuelve a presentarse la Patum de lucimiento a mediodía y completa por la noche. Crema deth Haro en Les (Val d’Aran). 23 de junio. En todas partes, el solsticio de verano se celebra con fuegos. Así, en varios sitios de los Pirineos se encienden fallas y se descienden hasta los pueblos. Los primeros son los de Durro, que las encienden una semana antes. La víspera de San Juan también se prenden fuegos en Isil (Pallars Sobirà) y Taüll (Alta Ribagorça). En Les, se planta un árbol de doce metros en la plaza y se quema. Los jóvenes encienden las eshalhes —pelas de cerezo. Después se baila y se bebe vin caud —vino caliente. Igualmente en la Val d’Aran, en Arties, esa noche se enciende el Taro, el abeto más hermoso. Cuando lleva un tiempo quemándose, se derriba y se pasea por las calles. Día de los Almadieros (Raiers) en La Pobla de Segur (Pallars Jussà) Primer fin de semana de julio. Se recuerda un antiguo oficio, de cuando los troncos se bajaban por los ríos atados en almadías (rais). La fiesta comienza con la construcción de las almadías bajo la presa de Llània. Después de desayunar,

Les. Crema deth Haro

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los almadieros inician la navegación. El recorrido acaba en El Pont de Claverol, seis kilómetros río abajo, y la fiesta termina con una arrozada popular. También en julio se representa El mito del Conde Arnau en Sant Joan de les Abadesses (Ripollès), y Bagà (Berguedà) se convierte en un pueblo medieval durante una semana. El 16 de ese mes, día de la Virgen del Carmen, se celebran fiestas de pescadores donde los Pirineos tocan el mar, en Cadaqués y Llançà. La primera quincena de julio de bajan fallas en Erill la Vall y Taüll. Encuentro de Acordeonistas del Pirineo en Arsèguel (Alt Urgell). Último fin de semana de julio. Con el acordeón diatónico como protagonista, músicos de todo el mundo y centenares de personas se dan cita en este pueblo a la sombra del Cadí. Los conciertos empiezan el viernes por la noche y se alargan hasta la mañana del domingo. La fiesta incluye una feria de luthiers que vale la pena completar con una visita al Museo del Acordeón, que también se encuentra en Arsèguel. Concurso de Habilidad de Perros Pastores en Castellar de n’Hug (Berguedà). Último fin de semana de agosto. Hace más de cuarenta años desde la primera vez que un grupo de pastores de la comarca se reunió para competir. Se celebran

Ripoll. Boda payesa


Solsona. Fiesta de Carnaval

dos pruebas, en las que deben concursar todos los perros. En la primera, los animales deben recorrer un itinerario marcado con banderolas, mientras que en la segunda deben conducir un rebaño de ovejas y hacerlas pasar por un portillo. También se realizan concursos de perros pastores (gossos d’atura) en Bellver (Cerdanya), Llavorsí (Pallars Sobirà) y Ribes de Freser (Ripollès). Tría de Muletos (Mulats) de Espinavell en Molló (Ripollès). 13 de octubre. En cuanto apuntan los primeros fríos el ganado deja la montaña. En Molló la fiesta comienza con la bajada de los equinos, que han pasado todo el verano en la montaña, hasta las llanuras de Espinavell. Yeguas, caballos y muletos –pollinos– llegan alrededor de las once de la mañana y comienzan las negociaciones entre propietarios y compradores. Se otorgan premios a los mejores ejemplares y, por la tarde, se lleva a cabo la tría o separación de muletos y yeguas. Posteriormente, caballos y yeguas regresan a la montaña, hasta que la primera nieve los hace bajar a las masías de sus propietarios. Por estas fechas también encontramos ferias ganaderas en Fontalba, Queralbs (Ripollès), Barruera (Alta Ribagorça), Bellver (Cerdanya) y Esterri d’Àneu (Pallars Sobirà). Fiesta de Fia-faia en Bagà (Berguedà). 24 de diciembre. Navidad llega para cerrar el año festivo. La víspera, cuando ya ha caído la noche, en Bagà, y en el pueblo vecino de Sant Julià de Cerdanyola, los habitantes cogen el fuego donde se ha puesto el sol y lo bajan en dos antorchas. Al llegar al pueblo, apagan las luces de la plaza y encienden las faies, hechas con hierba trenzada. En cuanto estas se acortan demasiado las dejan en el suelo, agrupadas en hogueras y los niños saltan por encima de ellas. Las brasas servirán para cocer pan, sobre el cual se extiende alioli de membrillo y se come acompañado con porrones de vino. También hay fuegos en Les (Val d’Aran), donde encienden la Soca de Nadau (tronco de Navidad) frente a la iglesia. Después de la Missa de Miejanet (misa de gallo), se canta alrededor del tronco de Navidad y el Ayuntamiento convida a tomar chocolate caliente, torta y moscatel.

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Gastronomía, un estallido de sabores ancestrales

La cocina pirenaica incluye recetas milenarias, platos elaborados con paciencia y a fuego lento con los mejores ingredientes de la montaña, una combinación de gustos fuertes y de aromas de gran potencia tras los que se esconden siglos de historia convertidos en excelentes frituras, trinxats, agridulces y pupietas. Los productos de la tierra se trabajan en la cocina para producir verdaderas obras de arte culinario: las judías de Santa Pau, las patatas enmascaradas berguedanas, el trinxat de la Cerdanya, la olla aranesa, los caulets también araneses —col rellena—, la célebre col negra —quemada por la nieve— con trufas y torreznos, o la popular escudella de blat de moro escairat (sopa de maíz), además de las recetas de platos pensados para conservar y guardar para temporadas menos generosas, como el confitado de cerdo, la carne de cordero o de ternera cocida sobre losas de pizarra y las truchas de río con tocino. Los quesos y los postres rematan una sinfonía de sabores, un placer montañés en lo más profundo del paladar. 74

Setas. Crecen en los bosques y en los prados durante todo el año. En primavera aparecen las primeras colmenillas, las setas de San Jorge y las carrerillas, que van muy bien para acompañar carne o con tortillas y arroces. También surge el moixarró, que normalmente se utiliza para acompañar los guisados. Al final del verano crecen las setas tempranas de boques de pino alpino, como los rebozuelos o los primeros níscalos, que se cocinan a la losa con tocino y un poco de ajo, y las populares setas de Burdeos, que se pueden comer crudas o cocidas y que dan mucho sabor a guisados y cremas. Ya bien entrado el otoño se encuentran higróforos, ous de reig, negrillas, rebozuelos anaranjados, higróforos escarlata y trompetas de la muerte. En el Berguedà y el Solsonès se organizan ferias y fiestas en torno a las setas. Los fines de semana de octubre se celebran las Jornadas Gastronómicas de la Seta en la Alta Ribagorça. En la Cerdanya existen establecimientos donde se pueden degustar, y, rumbo al Pallars, se confitan en cuanto se cosechan y a menudo acompañan las ensaladas.


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Surtido de quesos. Alt Urgell


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Xolís

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Níscalos


Castelló de Tor

Ternera de los Pirineos. Las vacas y las terneras crecen al aire libre y se alimentan de pasturas y forrajes. Se pueden observar ejemplares de esta variedad en la Feria Ganadera de Bellver de Cerdanya, en octubre, en la Feria del Ganado y Muestra de la Ternera Parda de los Pirineos, en Ribes de Freser, o en la Feria de Santa Teresa de Esterri d’Àneu, el segundo sábado de octubre, entre otras. En la mesa, el resultado es una carne muy buena para estofar, freír, cocer a la brasa, a la plancha o a la losa. En la zona oriental del Pirineo encontramos la raza autóctona de la vaca de la Albera, más pequeña, y más a poniente, la raza pallaresa. El cordero. Durante siglos ha constituido la reserva cárnica de los Pirineos, junto al cerdo. Nada se desaprovecha. Con la pierna se elaboran las pupietas, un plato muy antiguo; de las costillas, las fabulosas chuletas a la brasa; de la asadura, la girella, un embutido pallarés relleno de arroz que se come caliente, después de freírlo, acompañado de capipota; con la cola del cordero joven se elabora la carne de bèstia viva; de la sangre y el hígado, el freginat, cocinado con una salsa agridulce elaborada con vinagre y miel. Dos de las razas autóctonas más conocidas son la pallaresa,

una raza de corderos pequeños pero fuertes, y la oveja ripollesa, cuya carne es muy apreciada. Para acompañar la carne cocida a la brasa, nada mejor que el alioli de membrillo o de pera, de sabor fino y delicioso. El alioli preparado con estas dos frutas se puede encontrar en numerosos restaurantes pirenaicos. El cerdo. La longaniza, que es el embutido crudo por excelencia, se come a la brasa. La secallona es la mejor carne del cerdo embutida en tripas delgadas y finas, que se deja secar; y el xolís, una de las especialidades gastronómicas más importantes de los Pirineos pallareses: la carne más selecta embutida en tripas gruesas y amplias que también se pone a secar. En lo que se refiere a las butifarras, se pueden encontrar numerosas variedades, como el bull de la llengua, la butifarra blanca, la traïdora, la bringuera y la negra. Es preciso indicar que los nombres cambian de un valle a otro. Peces. La trucha de río cuenta con un hábitat perfecto en las corrientes de agua pirenaica de los ríos Segre, Noguera Ribagorçana y Noguera Pallaresa, en la larga lista de afluentes y en los lagos de las cabeceras. En los ríos se pesca la 77


trucha común, que posee un cuerpo esbelto, numerosas manchas negras y rojas, y una carne tan suave que se deshace en el paladar. De todas maneras, las sabrosas truchas que nos ofrecen los restaurantes pirenaicos generalmente provienen de piscifactorías de la zona. Como más se cocinan son rellenas con tocino y fritas o a la brasa. En algunos lugares del Pirineo también se puede degustar el caviar de esturión producido en la piscifactoría de Les, en la Val d’Aran. Caza. Los civets de caza, como los de ciervo, rebeco, jabalí o liebre, conforman una cocina auténtica. Se elaboran siempre guisados, con todo tipo de ingredientes, y se cuecen durante horas. Asimismo, se preparan deliciosos platos con aves, como la perdiz con rollitos de col que elaboran en las Valls d’Àneu. Los quesos. Se elaboran con leche de cabra, de vaca y de oveja. A lo largo de los Pirineos se pueden encontrar numerosas variedades: con aceite, azules, requesones, frescos, garrotxa, madurados y tiernos. El queso de tupí es uno de los más típicos, hecho con aguardiente, y el queso serrat, con leche de oveja. Asimismo, hay productores que elaboran yogur y el popular requesón, que vale la pena acompañar con miel del país, o la conocida mantequilla del Cadí. Cita obligada con el queso en La Seu d’Urgell durante la Feria de Sant Ermengol (tercer domingo de octubre), se pueden degustar de todo tipo. Y de postres... Las cocas se elaboran en todos los Pirineos. Recién salidas del horno, azucaradas y mojadas en anís, son toda una melodía para los sentidos. En el Pallars hacen rosquillas con la misma pasta que las cocas pero con un orificio en el centro, en forma de cruz, y cada parte doblada por encima. Otros postres pirenaicos son las ciruelas con coñac, las nueces garapiñadas, el mostillo –hecho con mosto, harina y nueces–, los crespèths araneses o las peras de la Cerdanya. El requesón con miel y nueces, el brazo de gitano y la crema también pueden culminar la comida. Una fiesta gastronómica. www.gastroteca.cat 78


Trinxat amb rosta

Queso de tupĂ­

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Información general

Departament d’Empresa i Ocupació Pg. de Gràcia, 105 - 08008 Barcelona Tel. 934 849 500 www.gencat.cat/empresaiocupacio Agència Catalana de Turisme Pg. de Gràcia, 105 - 08008 Tel. 934 849 900 www.catalunya.com Serveis Territorials a Girona Pl. Pompeu Fabra, 1 - 17002 Girona Tel. 872 975 000 Serveis Territorials a Lleida Av. Segre, 7 - 25007 Lleida Tel. 973 728 000 Patronat de Turisme Costa Brava Pirineu de Girona Av. Sant Francesc, 29, 3r - 17001 Girona Tel. 972 208 401 www.pirineugirona.org Patronat de Turisme Diputació de Lleida Rambla Ferran, 18, 3r - 25007 Lleida Tel. 902 101 110 www.aralleida.cat 80 80

Torisme Val d’Aran Passeg dera Libertad, 16 - 25530 Vielha e Mijaran Tel. 973 640 688 www.visitvaldaran.com

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Garrotxa Av. Onze de Setembre, 22 - 17800 Olot Tel. 972 271 600 www.garrotxa.cat Pallars Jussà Soldevila, 18 - 25620 Tremp Tel. 973 650 187 www.pallarsjussa.cat Pallars Sobirà Mig, 9 - 25560 Sort Tel. 973 620 107 www.turismepallarssobira.cat Ripollès Joan Miró, 2-4, Pol. Ind. Els Pintors 17500 Ripoll Tel. 972 704 499 www.elripolles.com Solsonès Dominics,14 - 25280 Solsona Tel. 973 482 003 www.solsones.ddl.cat Aran Ço de Saforcada - 25530 Vielha Tel. 973 641 801 www.aran.org

Información turística Barcelona 08008 Pg. de Gràcia, 107 (Palau Robert) Tel. 932 388 091 www.gencat.cat/probert Girona 17004 Rbla. Llibertat, 1 Tel. 972 226 575 Vilobí d’Onyar 17185 Aeroport de Girona Tel. 972 942 955 81

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Pirineus Catalunya www.visitpirineus.com Parcs naturals de Catalunya www.gencat.cat/parcs Associació Catalana d’Estacions d’Esquí i Activitats de Muntanya Tel. 934 160 194 www.catneu.cat Centre Excursionista de Catalunya Tel. 933 152 311 www.cec.cat Federació d’Entitats Excursionistes de Catalunya Tel. 934 120 777 www.feec.cat Xarxa de Turisme Industrial de Catalunya Tel. 937 397 421 www.xatic.cat Festes populars www.festes.org www.festacatalunya.cat

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Mapa de los Pirineos


Parque o sitio de interés natural Edificio religioso Monumento, edificio o lugar de interés Conjunto monumental Castillo Restos arqueológicos Balneario Patrimonio de la Humanidad

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© Generalitat de Catalunya Departament d’Empresa i Ocupació Direcció General de Turisme Autor: Raimon Portell y Jaume Font Cartografía: GEA Tractament Geogràfic del Territori, SL Fotografías: J. Tous, S. Sánchez, J. Pareto, O. Alamany, Patronat de turisme de l’Alta Ribagorça, F. Muntadas/Sincronia, T. Soriano, T. Vidal, J. Bardella/Arxiu d’Aigüestortes, J. Altadill, R. Manent, F. Tur, J. Balanyà, Conselh Generau d’Aran, F. Gomà, Turisme de Catalunya, Arxiu Vall de Núria, Arxiu del Parc Nacional d’Aigüestortes i Estany de Sant Maurici, Image M.A.S., Rambol, Arxiu Ajuntament de la Seu d’Urgell, Arxiu Imatges d’Olot/ JM Pararols, MNAC, cedit pel Museu Comarcal de la Garrotxa, O.T. d’Olot, I. Rovira/Obac, Ajuntament de Solsona, J.A. Adell, Patronat de Turisme de Puigcerdà, E. Costa, Servicios Editoriales Georama, J. Trullàs, Museu de la Ciència i de la Tècnica de Terrassa, Arxiu d’Imatges d’Olot, J. Moragues, F. Bedmar, Magma, R. Peña, Ajuntament de Tremp, Mercè Monzonís, Arxiu Turisme Pallars Sobirà, Eloi Maduell, Ajuntament de Santa Pau, Juli Pérez, Consell Comarcal del Pallars Jussà, Arxiu d’imatges PTCBG, Patronat de Turisme de la Diputació de Lleida, Foto Resol Impresión: EADOP D.L.: B-5711-2014 Printed in EU 84


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