Catalogne
Val d’Aran
Catalogne Val d’Aran
Val
d’Aran
Le Val d’Aran ou la singularité
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Le Val d’Aran est une vallée pyrénéenne qui s’étend sur 620 km2 à l’extrémité nord-ouest de la Catalogne, aux confins de l’Aragon et de la France. C’est là que prend sa source la Garonne, qui s’en va arroser les terres d’Aquitaine avant de se jeter dans l’Atlantique près de Bordeaux. La vallée se trouve donc sur le versant atlantique des Pyrénées, contrairement aux autres vallées catalanes qui, elles, sont orientées au sud et s’étendent sur le versant méditerranéen de la chaîne. La situation du Val d’Aran lui confère une singularité qui se manifeste, certes, dans le climat, la flore et la faune, mais aussi dans l’histoire de la vallée, dans sa langue et dans sa culture, aux origines nettement occitanes. L’aranais y est langue officielle (avec l’espagnol et le catalan), ce qui en fait l’une des variantes dialectales de l’occitan les plus vivantes et les plus dynamiques, malgré la présence d’une population venue d’ailleurs, attirée par l’essor du secteur touristique.
l’ouverture vers les pays gascons. Les cols par lesquels la vallée pouvait communiquer avec les comarques catalanes étaient impraticables durant l’hiver et difficiles d’accès le reste de l’année. Il a fallu attendre la construction de la route qui passe par le col de la Bonaigua (en 1924) et, surtout, celle du tunnel de Vielha (en 1948) pour que la circulation et la communication deviennent possibles tout au long de l’année.
La forte spécificité du Val d’Aran, qui s’est maintenue jusqu’à nos jours, s’explique en grande partie par le caractère montagneux de cette région : 30 % du territoire se trouvent, en effet, à plus de 2 000 mètres d’altitude. Les montagnes y constituent une barrière naturelle qui a conditionné, par le passé, la communication entre la vallée et les pays voisins, en particulier l’Aragon et la Catalogne, tandis que le cours du fleuve orientait
Pendant le haut Moyen Âge, le Val fit partie du comté de Comminges. Mais il allait bientôt se voir rattaché aux comtés aragonais et catalans (réunis en 1137) par toute une série de liens féodaux complexes, parmi lesquels un traité dit « de protection » signé par Alphonse Ier en 1175. Malgré l’effondrement de l’hégémonie catalane en Occitanie à la suite de la bataille de Muret (1213), au cours de laquelle mourut Pierre le Catholique, en 1220 le Val d’Aran
Une histoire particulière. Sous les Romains, le Val d’Aran faisait partie du territoire gallo-romain appelé Novempopulanie, dont la capitale était Lugdunum Convenarum (aujourd’hui Saint Bertrand de Comminges). Il nous reste de nombreux témoignages de cette époque : stèles romaines, dalles, autels votifs, etc. Une voie romaine venant de Toulouse traversait la vallée pour rejoindre le Pallars par le col de Petræ Albæ (aujourd’hui col de la Bonaigua).
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Sauth deth Pish (Varradòs)
appartenait encore à la Maison de Barcelone. Le traité de Corbeil (1258), entre Jacques Ier le Conquérant et Louis IX, laissait le Val d’Aran à la couronne catalano-aragonaise. Jacques Ier s’y rendit en 1265. Mais il y eut des tensions avec la France, qui allaient aboutir à l’invasion et à la conquête de la vallée par les troupes françaises en 1283. Pendant quelques années, la vallée fut sous administration des rois de Majorque, donc de la lieutenance du Roussillon. Après une longue lutte diplomatique, Jacques II obtint, à la suite d’une disposition prise au concile de Vienne (1312), la nomination d’une commission mixte qui se réunit à Vielha et rendit le Val d’Aran au roi catalan (23 avril 1313). La même année, Jacques II octroyait au Val d’Aran un ensemble de privilèges connus sous le nom de Querimonia. Cette charte juridique très importante pour la vallée accordait de substantielles exonérations à ses habitants Le territoire aranais était alors divisé en six terçons qui élisaient leurs conselhers. Ensemble, ces terçons formaient le Conselh Generau ou conseil général. En 1389, l’assemblée de Montsó assigna la vallée à la principauté de Catalogne. Le Conselh Generau se maintint jusqu’en 1835, où l’Aran passa sous la dépendance de la province de Lleida (dans la division territoriale de 1936, reprise en 1988, l’Aran avait le statut de comarca). Il fut restauré en 1991, en vertu du statut d’autonomie de la Catalogne (1979), qui reconnaît les droits historiques des Aranais. Quant à son statut ecclésiastique, le Val d’Aran a dépendu de l’évêché du Comminges jusqu’à la fin du XVIIIe siècle ; depuis 1805 il fait partie du diocèse d’Urgell. Le Val d’Aran actuel est l’une des contrées pyrénéennes les plus en vogue. La région attire le tourisme d’hiver, bien enraciné grâce aux longues périodes d’enneigement. Elle attire aussi, grâce à la beauté de son paysage, les amoureux de la nature qui peuvent y pratiquer toute l’année la randonnée et les sports de montagne. Enfin, les touristes curieux de culture y goûtent le charme des villages et celui de l’art médiéval, le prestige de la cuisine et la vitalité du folklore. 6
www.visitvaldaran.com
L’« armoire à six clés »
La charte de privilèges dite Querimonia
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Le ski à la mode
Le ski et les autres sports d’hiver sont des activités extrêmement prisées dans le Val d’Aran. Ceci est en grande partie dû à la situation géographique de la vallée, sur le versant atlantique des Pyrénées. Le climat y est plus froid et les précipitations plus abondantes que dans les autres régions des Pyrénées catalanes. Un enneigement généreux et de bonne qualité y assure une longue saison de ski. L’offre actuelle est centrée sur le grand complexe que constitue la station de Baqueira Beret, dans le Naut Aran. Située près de la source de la Garonne, cette station, entourée de très hauts sommets, s’étend dans un paysage de haute montagne tout à fait spectaculaire. C’est la plus grande station de sports d’hiver des Pyrénées. Elle peut être comparée, par ses infrastructures, par son domaine skiable et par les services qu’elle propose, aux grandes stations alpines. Inaugurée l’hiver 19641965, elle s’est agrandie au cours des années et s’est entourée d’une grande zone résidentielle comprenant des hôtels, des appartements et des équipements de loisirs. Les séjours fréquents qu’y fait la famille royale espagnole ont également contribué à la renommée de la station et fait venir des skieurs de toute l’Espagne. La grande station de ski des Pyrénées. Située entre 1 500 et 2 510 m d’altitude, la station de Baqueira Beret est dotée de 78 pistes – réparties sur 8
quatre niveaux de difficulté – qui totalisent 120 km et 1 922 ha de domaine skiable, dont le plus important est celui de Beret. Ces pistes, entièrement balisées et surveillées par radio depuis une tour de contrôle, sont desservies par 33 remontées mécaniques (20 télésièges, 5 téléskis, 1 télécabine et 7 tapis roulant pouvant transporter jusqu’à 57 983 personnes par heure) et 608 canons à neige artificielle. Beret possède en outre une zone de ski nordique dotée d’un circuit de fond de 7 km. On trouve notamment dans la station 16 cafétérias et restaurants, des terrasses solarium, 4 parcs à neige pour les enfants, école de ski et plus de 400 professeurs, un half pipe fixe à Argulls, un stade de slalom, des services médicaux. La zone résidentielle au pied des pistes peut héberger plus 6 000 personnes. À côté du grand nombre de compétitions nationales et internationales qui ont lieu chaque année, se tient, les premiers jours de février, une importante épreuve internationale de ski de fond connue sous le nom de Marxa Beret. Par ailleurs on peut pratiquer dans la station diverses activités sportives sur neige : héli-ski, promenades en traîneaux tirés par des chiens, promenades en raquettes, deltaplane. En été, la station ouvre les télésièges d’El Bosc, de Mirador et de Bonaigua, et elle propose, entre autres activités, des randonnées et des itinéraires de montagne.
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Vue aĂŠrienne de Baqueira Beret
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L’Êpreuve de ski de fond connue sous le nom de Marxa Beret
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Offices de Baqueira Beret à Barcelona et à Madrid Tél. (+34) 902 415 415 Maison de Baqueira Beret à Bordeaux Tél. (+33) 556 814 474 www.baqueira.cat
Vielha, la capitale aranaise
Au centre du Val d’Aran. La capitale du Val d’Aran s’étend sur la rive gauche de la Garonne, au confluent du Nere, à l’endroit où s’élargit la vallée. La fonction politique et administrative qu’elle détient depuis le Moyen Âge est liée à sa situation stratégique, au centre de la vallée, le long du grand axe traditionnel de communication. Son origine remonte à l’époque romaine, comme en témoigne son nom, dérivé de Vetula. Autrefois chef-lieu du terçó de Vielha (après Castièro), ce fut l’une des trois places fortifiées de la vallée et le siège du Conselh Generau d’Aran. Près du menhir connu dit « la Pèira de Mijaran », en aval de la Garonne, se trouvent les ruines consolidées de l’église romane Santa Maria de Mijaran : c’est là que, dès le Moyen Âge, le gouverneur de la vallée et ses adjoints prêtaient le serment de respecter et de conserver les privilèges aranais, en présence des conseillers et des autorités du Val d’Aran. Utilisée comme poudrière, l’église fut détruite en 1938. Le vieux quartier de Vielha – quartier d’Eth Cap dera Vila – est situé sur la rive droite du Nere tandis que les constructions modernes longent, pour l’essentiel, les anciens chemins qui menaient vers 14
les autres localités aranaises, rejoignant les deux plus proches, Betren et Gausac. Le quartier d’Eth Cap dera Vila a conservé de belles demeures seigneuriales, parmi lesquelles Çò de Rodés, Çò e de Fedusa et Çò de Burgarol : construites au XVII siècle, ces maisons présentent de grandes fenêtres gothiques et des portes surmontées de belles voûtes. Il y a encore la Casa de Santesmasses, dite aussi Tor deth Generau Martinhon : construite au XVIe siècle, elle a été cédée par ses propriétaire au gouvernement autonome de Catalogne, qui y a installé le Musèu dera Val d’Aran. L’endroit est aujourd’hui le centre névralgique des activités de protection, de conservation et de diffusion du patrimoine, assurées par le Conselh Generau de la Val d’Aran. Ouvert en 1984, le musée est organisé en sections d’archéologie, d’ethnographie et d’art ainsi que de géologie, de flore et de faune. Il conserve l’« armoire de la vallée » ou « armoire à six clés », un beau meuble en bois sculpté en 1753, qui contenait d’importants documents et qui avait été conservé dans la sacristie de l’église Sant Miquèu de Vielha ; il recèle également les redolins utilisés pour l’élection des conselhers des terçons, lesquels gardaient les clés à tour de rôle. On peut aussi voir
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L’église Sant Miquèu, à Vielha
des expositions à Vilamòs – Casa Joanchiquet – et à Arties – église Sant Joan. La Casa deth Senhor d’Arròs, appelée aussi Çò d’Ademà, se trouve dans le petit village d’Arròs, à l’ouest du territoire de la commune de Vielha e Mijaran. Construit en 1820, l’édifice abrite, depuis 1995, le Conselh Generau, les archives historiques générales d’Aran (gérées par le Conselh Generau) et l’Institut d’études de l’aranais. L’église paroissiale Sant Miquèu, le monument le plus important de la ville, a été construite à partir de la chapelle du château de Vielha, aujourd’hui détruite. L’église conserve des éléments romans e e et romano-gothiques des XII et XIII siècles. Parmi ces éléments, on remarque un magnifique portail gothique à cinq arcs en ogive sur lequel apparaissent cinquante-neuf sculptures évoquant le Jugement dernier ; le tympan est orné de trois reliefs, dont le central représente saint Michel tuant le dragon. Le clocher est une tour gothique octogonale adossée à l’angle nord-ouest. Il servait aussi de tour de défense : les niveaux supérieurs sont couronnés de mâchicoulis et l’ensemble est couvert d’une toiture pyramidale. Il a été construit à partir de 1510.
Office de tourisme à Vielha (voir p. 45) Musèu dera Val d’Aran Tél. (+34) 973 641 815 Archiu Istoric Generau d’Aran Arròs Tél. (+34) 973 642 569 Palai de Gèu Tél. (+34) 973 642 864 www.palaidegeu.com
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L’espace intérieur se compose d’une seule nef voûtée en berceau plein cintre et divisée en trois travées par de grands arcs doubleaux. La nef est bordée de six chapelles latérales. Le transept, à dôme et surmonté d’une lanterne, date de travaux e e d’agrandissement effectués aux XVII et XVIII siècles. L’église abrite des pièces de grande valeur, tel le célèbre Christ de Mijaran, une statue romane e e de bois sculpté (XII et XIII siècles) qui provient de Santa Maria de Mijaran et qui faisait partie d’une Descente de Croix exécutée dans l’atelier d’Erill la Vall ; ou encore, sur le maître-autel, un retable gothique en bois polychrome (XVe siècle) que l’on a attribué soit à Pere Despallargues, soit à un anonyme « maître de Vielha », disciple de Pere Garcia de Benavarri. Les fonts baptismaux sont romans (XIIe siècle) et ornés d’intéressants basreliefs. La ville est un vivant centre culturel, commercial et sportif qui propose toutes sortes de services. Elle renferme un grand nombre de magasins, de restaurants, d’espaces de loisirs et d’hôtels (28 établissements dont la capacité d’hébergement avoisine les 1 800 personnes). Le Parador de tourisme du Val d’Aran se trouve en dehors de la ville. Le marché hebdomadaire se tient le jeudi. Les anciennes foires aux bestiaux se sont perpétuées à Les, Naut Aran, Bossòst et Vielha et se tiennent durant le mois d’octobre. S’y sont ajoutées d’autres manifestations comme celles qui touchent les sports d’aventure ou la foire des antiquaires et des brocanteurs. Vielha compte diverses fédérations sportives et un palais des glaces a été inauguré en 1994 : il est devenu, avec sa patinoire et son stade de football, un grand centre omnisports.
Le palais des glaces ou Palai de Gèu Le Christ de Mijaran
L’héritage médiéval
Le patrimoine artistique aranais est essentiellement médiéval et à caractère religieux. Il est notamment constitué d’églises et de peintures et sculptures romanes et gothiques, mais on trouve aussi quelques édifices civils remarquables et une bonne représentation de l’architecture populaire ; l’élément le plus caractéristique de cette architecture sont les belles toitures de schiste ardoisier que l’on voit surtout dans les petits villages dont est parsemé le paysage de la vallée. Des témoignages archéologiques de l’époque romaine – stèles, dalles et éléments votifs – sont souvent visibles sur les murs des églises ou sont exposés dans les musées. Après la visite de Vielha, la capitale, et de ses endroits les plus caractéristiques, nous proposons celle des villages aranais qui recèlent le patrimoine d’art médiéval le plus représentatif. Parmi les petits villages appartenant au vaste territoire de la commune de Vielha e Mijaran vient en premier lieu Escunhau : on y voit l’une des plus anciennes maisons conservées, Çò de Perejoan, qui montre un blason de 1393 et des fenêtres plus récentes, de style Renaissance ; on ne manquera pas d’y 18
admirer l’église Sant Pèir et son beau portail roman (XIIe siècle) doté de deux archivoltes et d’une décoration sculptée (un Christ sur le tympan, un chrisme, des frises en damiers, etc.) ; l’intérieur abrite deux bassins – fonts baptismaux et bénitier –, e romans eux aussi, et une sculpture sur bois du XIII siècle représentant le Christ en croix (belle croix ornementée), à côté de quelques objets liturgiques non dénués d’intérêt. Entre Vielha et Escunhau se trouve Betren. Le village conserve d’anciennes maisons aux fenêtres Renaissance. Il est dominé par l’église Sant Estèue (XIIe-XIVes), romano-gothique, qui possède un portail gothique doté de quatre archivoltes en ogive et de voussoirs abondamment ornés de soixante personnages en relief évoquant, comme à Vielha, le Jugement dernier ; la belle décoration du tympan s’articule autour d’une Vierge à l’Enfant. Non loin de Betren se trouve Casarilh : dans sa petite église, on peut admirer, outre une intéressante dalle funéraire de marbre blanc d’influence galloromaine, une magnifique sculpture sur bois romane e e (XII et XIII siècles) qui représente le Christ portant une couronne métallique ciselée. Ce Christ rappelle celui de Salardú.
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Peintures murales dans l’église Sant Andrèu, à Salardú
Le retable gothique de l’église Santa Maria, à Arties (XVe siècle)
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Vers l’aval, à l’ouest de Vielha, se trouve Gausac, un village qui possède l’un des plus purs exemplaires du gothique de la vallée, l’église Sant Martin. Elle est formée d’une nef à trois travées séparées par des arcs moulurés (XVe siècle) qui reposent sur des colonnes ornées de beaux chapiteaux ; son robuste clocher jouait également le rôle d’une tour de défense. L’église abrite des fonts baptismaux romans et d’intéressantes stèles de l’époque romaine. On trouvera encore des témoignages de l’art roman dans les églises de Casau, Vilac, Betlan, Aubèrt, Montcorbau, Arròs, entre autres. Au nord-ouest de la vallée, les villages longent le cours de la Garonne. Le premier que nous rencontrons est Es Bòrdes où se dressait, juchée sur un rocher qui domine le confluent de la Garonne et du Jòeu, la forteresse de Castèth Leon ; ce fut, jusqu’au XVIIe siècle, l’une des plus importantes forteresses de ce secteur des Pyrénées ainsi que la résidence des gouverneurs du Val d’Aran ; elle fut détruite par les troupes françaises au cours de la guerre livrée par la Quadruple-Alliance (1719). Plus loin, perché sur une hauteur, apparaît Vilamòs, où l’on pourra admirer l’église Santa Maria, l’une des plus anciennes églises romanes de la vallée ; elle se caractérise par une tour clocher séparée, à trois corps. Dans la grand-rue se trouve la maison Joanchiquet : construite autour d’une cour intérieure, elle a été aménagée en musée ; sa visite nous permet de voir une maison aranaise typique, avec toutes ses dépendances. Bossòst est une vivante localité située sur la rive gauche de la Garonne que longe une belle avenue, appelée Eth Grauèr. Elle abrite l’église d’Era Mair de Diu dera Purificacion (XIIe siècle) : cette église possède trois nefs et trois absides décorées dans le style lombard, un clocher séparé de base carrée à quatre étages et deux portails très intéressants. Le plus remarquable est le portail nord, formé de trois arcs décroissants, de colonnes et de chapiteaux sculptés en damier, et d’un beau tympan très archaïque qui présente un Christ Pantocrator et les évangélistes. En aval de la Garonne, Les, un autre beau village situé près de la frontière française, conserve une maison noble du XVIIe siècle, appelée
Le vieux quartier de Vilamòs
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L’église d’Era Mair de Diu, à Bossòst
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Portail de l’église de Sant Feliu, à Vilac
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Arties
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Era Baronia, et une petite église du XIIe siècle, Sant Blai.
hospitaliers, a été rénovée et aménagée en salle d’expositions temporaires.
À l’est de la vallée s’étend le vaste territoire de la circonscription du Naut Aran, dont le chef-lieu est Salardú. Le premier village que l’on rencontre en venant de Vielha est Arties, qui a conservé une tour de l’ancienne forteresse d’Entransaigües et qui abrite la belle église romane Santa Maria (XIIe et XIIIe siècles). Cette église est formée de trois nefs et trois absides, et possède un portail à six archivoltes décorées de thèmes géométriques ; à l’intérieur, on peut admirer des peintures murales datées de 1580 et traitant du Jugement dernier, de la Gloire et de l’Enfer; puis, entre autres éléments intéressants, une sculpture en bois du XIIe siècle représentant la Vierge et les fonts baptismaux. Le clocher est une belle tour carrée à quatre étages construite au XVIe siècle. Cette église est la seule du Val d’Aran à avoir été déclarée « Bien culturel d’intérêt national ». Le village possède encore d’anciennes demeures du XVIe siècle, parmi lesquelles Çò de Paulet, dotée de remarquables fenêtres, et la maison des Portolà, ancienne propriété de la lignée du colonisateur de la Californie, transformée en Parador de tourisme. La belle petite église gothique Sant Joan, construite à la fin du XIIIe siècle et qui appartenait jadis aux
Salardú, une ville jadis entourée de remparts, a joué, dès le Moyen Âge, un rôle politique important (c’était la deuxième place royale du Val d’Aran). Son vieux quartier possède un ensemble monumental où l’on remarque de belles demeures et, surtout, l’église Sant Andrèu (XIIe et XIIIe siècles), de transition romano-gothique. Cette église présente trois nefs et trois absides décorées dans le style lombard, un portail à cinq archivoltes de type léridan et un svelte clocher séparé, de base octogonale (XVe siècle). On pourra y admirer le Christ de Salardú, une magnifique sculpture de bois romane (XIIIe siècle), qui rappelle le Christ de Mijaran. Récemment ont été restaurées d’intéressantes peintures murales du gothique tardif (fin du XVIe siècle) qui montrent un Christ glorifié et les quatre évangélistes sur la voûte de l’abside, les Pères de l’Église sur la voûte centrale du presbyterium et, sur les arcs et les colonnes, divers saints et saintes.
Peintures à Salardú (détail)
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Non loin de Salardú se trouve Unha. À l’entrée du village se dresse l’un des édifices civils les plus intéressants de la vallée : Çò de Brastet, une ancienne demeure seigneuriale fortifiée construite
Archivoltes à Betren
en 1580, qui présente des fenêtres et un portail Renaissance. La petite église Santa Eulària (XIIe siècle), romane, est formée de trois nefs et trois absides. Près du petit village de Tredòs, le premier que l’on rencontre en venant du col de la Bonaigua, subsiste l’ancien sanctuaire roman Santa Maria de Cap d’Aran (XIIe siècle), devenu église paroissiale : il se compose de trois nefs et trois absides décorées dans le style lombard et d’une petite crypte ; on y voit un portail à archivoltes et des chapiteaux sculptés. L’église abritait des peintures murales qui sont aujourd’hui exposées au Cloisters Museum, à New York.
Le Christ de Casarilh
L’église Santa Eulària dà Unha
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Un paysage pour randonneurs
Pour vraiment faire connaissance avec le monde fascinant du Val d’Aran, il est de loin préférable d’emprunter le réseau aranais de chemins forestiers (370 km) plutôt que de suivre la route qui traverse le territoire. Cette route, en effet, longue de 48 km, qui va de Pònt de Rei au col de la Bonaigua en longeant la voie tracée par la Garonne (la N-230, qui se prolonge à Vielha par le tunnel du même nom jusqu’à l’Alta Ribagorça, et la C-28, qui se prolonge par la C-13 jusqu’au Pallars), nous permet de visiter les localités les plus importantes et elle nous donne de la vallée et de son identité une vision attrayante certes, mais limitée. Loin de l’asphalte. Le principal chemin balisé est le sentier de grande randonnée GR-211. Inauguré en l’an 2000, il décrit un tracé circulaire long de presque 100 km et passe par la plupart des villages de la vallée. Mais il nous conduira aussi vers les recoins les plus secrets, d’une beauté extraordinaire : rivières et ruisseaux, lacs, sources, forêts, petites localités rurales qui semblent défier le passage du temps, vues panoramiques des grands sommets. Le tracé comporte des secteurs plats et faciles mais aussi des passages de haute montagne d’une 26
grande difficulté. La balise de départ de ce sentier se trouve à Vielha, au confluent de la Garonne et du Nere. Ses marques sont blanches et rouges et des panneaux de bois en indiquent les cinq variantes. Les bons randonneurs ont l’embarras du choix parmi la diversité des paysages qui les attendent. Nous n’en citerons que quelques-uns, qui ne sauraient épuiser toutes les possibilités. L’itinéraire, qui longe la vallée d’Era Artiga de Lin (Es Bòrdes) et le cours du Jòeu, nous conduit jusqu’à Els Uells deth Jòeu, les spectaculaires sources de la rivière, à travers des bois de noisetiers, de hêtres, de chênes, de bouleaux et de sapins. Non loin se dressent les restes de l’ancien sanctuaire d’Era Artiga de Lin et le moderne refuge du même nom. On peut alors continuer jusqu’au lac d’El Còth deth Hòro, situé à la limite avec l’Aragon devant le massif de la Maladeta, où l’Aneto et certains des sommets parmi les plus imposants des Pyrénées s’offrent à la vue. Le cirque lacustre de Colomèrs. D’origine glaciaire, il se trouve à la limite du Parc national d’Aigüestortes et du lac de Sant Maurici. L’itinéraire,
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Randonnée dans le Val d’Aran
Paysage d’automne à Valarties
splendide, part de Salardú et passe par la vallée d’Aiguamog, les Banhs de Tredòs et le Pletiu de la Montanheta pour atteindre la zone des lacs et le refuge de Colomèrs, qui se trouve au-dessus du lac Major de Colomèrs. De là, on aura une magnifique vue panoramique sur les autres lacs et sur les hauts sommets. On peut aussi opter pour un itinéraire parallèle, un peu plus à l’ouest. On passera alors, au milieu des bois de sapins et de hêtres, par Arties et la vallée du même nom, puis par Valarties, les sources de Gresilhon et le pont de Rius, pour atteindre le barrage et le lac d’Era Restanca et le refuge du même nom. Puis on peut continuer, par un chemin, en pente forte mais beau, jusqu’au lac de Mar ; ce lac, où émerge une petite île, est situé au pied de la grande montagne du Besiberri Nord (3 015 m) et entouré de hauts sommets et de parois imposantes. Si l’on préfère une randonnée plus facile, faisable en VTT, on peut aller du Pla de Beret (Naut Aran), 28
non loin des pistes de ski de Baqueira, à Montgarri et à son sanctuaire, à quelques mètres de la source de la Noguera Pallaresa, qui s’en va vers la Méditerranée, et de la Garonne, qui entame son périple vers l’Atlantique. Il faudra alors passer par la cabane de Parros et par Es de Cabau, puis franchir un pont qui enjambe la Noguera, pour atteindre le sanctuaire de la Mair de Diu de Montgarri (XVIe siècle). On y voit un ancien hôpital qui accueillait les voyageurs, un presbytère et l’ancien hameau du même nom, aujourd’hui inhabité. Le 2 juillet de chaque année s’y tient un rassemblement populaire où se retrouvent des habitants du Pallars, du Val d’Aran et d’autres contrées occitanes. À l’extrémité nord-ouest de la vallée, un chemin nous conduit vers le col et la chaîne frontalière de Vacanera, qui culmine au Tuc deth Plan der Ome (2 192 m). Il part de Les, ancienne station thermale connue pour sa Crema deth Haro (voir ci-dessous « Traditions et folklore »), et passe par Bausen, un petit village très pittoresque, situé à 2 km du Pònt de Rei, point de départ vers les terres occitanes. Le
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Era Artiga de Lin
chemin, ponctué de fermes et de granges, traverse la hêtraie de Liat et l’Escala de Saplan. Au nord du Val d’Aran, on pourra suivre le Val de Toran, une vallée qui va rejoindre le bassin de la Garonne. L’itinéraire part de Canejan, un autre village qui a conservé tout son caractère, et atteint le haut de la vallée, où se trouvent des exploitations minières et les lacs de Liat. Chemin faisant, on verra un autre village, Sant Joan de Toran, le barrage de la Hont dera Coma, une monumentale forêt de hêtres, de sapins et de bouleaux, puis le défilé d’Ermèr et la plaine Grauer, et enfin les lacs. Mais beaucoup d’autres endroits s’offrent aux amoureux de la nature : la vallée de Varradòs avec ses forêts et la célèbre cascade du Sauth deth Pish, la Bassa d’Oles et son refuge, le Pla Batalhèr et la belle forêt de sapins de Baricauba près de Gausac ou encore le pic du Montardo (2 833 m), le grand belvédère pyrénéen au sud du Val d’Aran. Une destination parfaite pour un tourisme actif. Au Val d’Aran, il y a des guides de montagne, bons connaisseurs du terrain, prêts à vous accompagner en été pour des randonnées pédestres, à cheval ou à vélo, et en hiver pour des promenades ou des ascensions sur raquettes ou sur skis. Les sports d’aventures, en grande vogue ces dernières années, y sont bien représentés : escalade, équitation, cyclisme de montagne, tir à l’arc, canoë, canyoning, pirogue… Les possibilités de chasse sont réduites, et limitées à la Réserve nationale de chasse de l’Alt Pallars-Val d’Aran (commune de Naut Aran), régie par des normes strictes. Il en va de même pour la pêche (la pratique de la pêche n’est libre nulle part): les licences sont délivrées par deux sociétés de pêche qui éditent des brochures d’information. Centre Excursionista de Catalunya Tél. (+34) 932 152 311 www.cec.cat Centre BTT Val d’Aran Tél. (+34) 973 640 024 www.bikingvaldaran.com
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Souvenir d’une tradition industrielle
Aux attraits touristiques traditionnels du Val d’Aran est venue s’ajouter depuis peu une remise en valeur du patrimoine industriel de la vallée. Les exemples les plus significatifs des actions entreprises concernent l’ancienne exploitation minière, l’industrie textile et les moulins. La tradition minière. Le Val d’Aran avait une économie essentiellement basée sur l’élevage et l’industrie du bois, mais il possédait également une longue tradition minière : gisements de fer qui alimentaient les forges, cobalt, galène, mais surtout gisements de zinc et de plomb dans le nord, près de la frontière française. Au début du XXe siècle, le zinc issu du Val d’Aran était même devenu un repère d’après lequel se fixait le prix de ce métal sur les marchés européens. Mais au cours de la seconde moitié du siècle, les mines ont été peu à peu fermées définitivement par manque de rentabilité. La Mina Victòria, située dans les montagnes du nord d’Arres, près de Bossòst, a été récemment aménagée. Ce fut la mine de zinc et de plomb (sphalérite et galène) la plus importante de la 32
vallée. Deux compagnies au capital franco-belge en démarrèrent l’exploitation en 1907 ; en 1912, la mine produisait 80 tonnes de minerai brut par jour et employait de 100 à 150 personnes, travaillant à l’intérieur des galeries ou à l’extérieur (elle a été fermée en 1953). On descendait le minerai par téléphérique à la laverie de Bossòst, dont l’édifice a été conservé. La visite guidée de cette mine commence à la Bassa d’Arres, et se poursuit par les galeries Sacòsta et Desaux. Une fabrique de laine. La Fabrica dera Lan est une ancienne fabrique de laine de Vielha qui utilisait la force motrice de l’eau du Nere. Parfaitement représentative des petites usines textiles qui se développèrent, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, des deux côtés des Pyrénées, elle fut construite à la fin du siècle par Rafael Portoles Lufaste (1858-1936), qui avait appris son métier à Miramont-de-Comminges. Sa construction représentait, pour la communauté aranaise, un pas vers la modernisation. Aujourd’hui, elle est soigneusement restaurée, au point que les machines sont à nouveau en état de marche. Le visiteur y suit le processus de fabrication de la laine,
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Fabrica dera Lan
écharpillage, cardage, peignage et enfin le filage, qui se faisait dans les combles. Un moulin à eau. La Mòla de Salardú est un ancien moulin qui se trouve à Salardú. On peut désormais y faire connaissance avec cette activité traditionnelle, observer le fonctionnement du système hydraulique et mécanique et suivre le processus d’élaboration de la farine.
Mola de Salardú
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Mina Victòria
Museu dera Val d’Aran Fabrica dera Lan Mola de Salardú Mina Victòria Tél. (+34) 973 641 815
Traditions et folklore
La culture aranaise entretient avec le passé un lien étroit, comme en témoignent les fêtes traditionnelles qui ont lieu encore aujourd’hui. Rites et coutumes sont l’expression populaire de différents événements survenus tout au long de l’histoire aranaise et leur présence répond à une volonté de faire revivre un passé tout à fait singulier. Le cycle annuel des saisons rythme nombre de ces manifestations. La fin de l’hiver, fin du froid et de la pénurie, et le début du printemps, porteur de joie et d’optimisme, donnent lieu à des fêtes très répandues dans toutes les Pyrénées et dans la culture gasconne, les fêtes du Carnaval et du Mardi gras. La fin du carême qui suit le Mardi gras est marquée par les fêtes de la Semaine sainte. Les plus célèbres sont celles de Bossòst, où ont lieu les seules processions du vendredi saint de tout le territoire aranais : celle du matin est un Chemin de Croix où tout le monde est habillé de couleur sauf la Vierge Noire ou Mater dolorosa, celle du soir est un Saint Enterrement où les fidèles sont habillés exclusivement de noir. À Salardú se tient, le 13 mai, la Fête de la Sainte Croix : autour du célèbre Christ de Salardú sont rassemblées les croix des huit villages de la circonscription, puis elles sont portées en procession sur la place de la Pica pour être bénies. 36
Le solstice d’été, évoquant le feu et la fécondité, est particulièrement fêté à Les et à Arties. À Les a lieu, le 23 juin, veille de la Saint-Jean, la Crema deth Haro, haro étant le nom que reçoit un tronc de sapin haut de 12 m auquel on met le feu. Ouvert par des coins de bois dans toute la partie supérieure, ce tronc en feu est planté au milieu de la place ; tout autour explose une fête pleine de couleurs, de feu et de danses aranaises. Jadis replanté le 24 juin, le tronc l’est aujourd’hui pour la Saint-Pierre, le 29, et il reçoit les offrandes des deux derniers couples du village à s’être mariés. Ce rite, d’origine païenne, évoque les symboles d’une fête préchrétienne : le tronc féconde la mère Terre et traduit une demande de purification et de fertilité pour les champs et les hommes. À Arties, la Festa deth Taro commence quelques jours avant le 23 juin, lorsqu’un groupe d’hommes du village va dans la forêt pour y chercher le sapin le plus grand, qui sera planté sur le chemin qui conduit aux champs. Le 23 au soir, on met le feu au sapin, le curé le bénit et on le laisse brûler quelques instants. Puis on le couche et on le traîne avec des cordes dans tout le village jusqu’à la maison du maire, tandis que les jeunes sautent par-dessus au son de la musique.
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Era Polca Piqué
Les danses traditionnelles aranaises, nombreuses et variées, étaient généralement accompagnées du chant des femmes ; ce n’est que pour les grandes occasions que l’on faisait appel à de petits groupes de musiciens, où il y avait souvent un violon accompagné d’un tambourin à cordes et d’une flûte à trois trous. Ces danses typiques se sont maintenues dans de nombreux villages aranais ; elles ont pour noms Es Esclòps (hommes et femmes dansent en tenant à la main un sabot), Eth Puntet (souvenir de la concurrence que se faisaient les vendeurs de pain noir et les vendeurs de pain blanc, les danseurs dansent en cercle autour de paniers remplis de pain), Es Aubades (c’est la danse la plus traditionnelle du Val d’Aran, que chaque village a conservée avec ses particularités ; les femmes sont assises sur un banc de la place tandis que les hommes dansent jusqu’à ce que le musicien déclare forfait par fatigue), Era Pòlca Piqué (connue dans tous les villages de Gascogne ; les danseurs tournent sur un pas de polka), Era Morisca (les danseurs et danseuses se tiennent par la main et dansent dans les rues du village durant la « fête de la brebis »). Les rassemblements festifs sont, eux aussi, très nombreux à la belle saison : celui de Montgarri (le 2 juillet) est très célèbre, mais ceux d’Era Artiga de Lin (le troisième dimanche de juin), de la chapelle érémitique de Santa Quitèria de Vielha (le 22 mai), de Sant Joan d’Arròs (le premier dimanche de mai) et d’Era Mare de Diu dels Desemparats à Montcorbau (le premier dimanche de mai) réunissent aussi une foule nombreuse. Enfin, on ne saurait oublier les grandes fêtes patronales qui se tiennent souvent aux alentours de l’Assomption et de la Saint-Roch (les 15 et 16 août) ; les fêtes du Rosaire à Betren et à Aubèrt, celles de la FêteDieu à Bossòst, les pièces jouées à Noël à Les, la crèche vivante de Vielha, ou encore la Rencontre de musique des Pyrénées et des accordéonistes d’Aran, qui se tient à Les au mois d’août.
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Casa Joanchiquet, à Vilamòs
La Crema deth Haro, à Les
www.festacatalunya.cat
Une cuisine pleine de personnalité
La cuisine aranaise a des particularités bien marquées qu’elle doit à ses relations historiques et culturelles avec la Gascogne, et qui se manifestent notamment dans la manière d’élaborer les produits, par ailleurs peu différents de ceux de la cuisine pyrénéenne en général. Au cours des dernières décennies, sous l’influence du tourisme, les plats de la cuisine ancestrale ont été récupérés et remis au goût du jour. Aux produits du terroir, fruits sauvages, champignons – cèpes, lactaires, mousserons – ou truites, il faut ajouter le fromage de vache appelé val d’aran, et diverses charcuteries telles que la langoïssa (saucisse) et la langoïssa seca (saucisse sèche), les anditos (petits boudins à base de sang et d’oignons), la cueta et le bolh (boudin) – le bolh nere (boudin noir), le boudin de codena ou celui de langue – ou encore le choriço, toutes ces charcuteries jouissant d’une appellation d’origine protégée. Le plat le plus traditionnel et le plus emblématique de la cuisine du Val est l’olha aranaise, qui est une sorte de pot-au-feu. On citera parmi les autres plats typiques : la sanganheta, à base 40
de sang de porc, la truhada, pommes de terre farcies de viande, les caulets, feuilles de chou farcies de viande hachée, servies seules ou en accompagnement de plats de gibier, etc. Les prestigieux restaurants aranais servent encore de non moins prestigieux plats de montagne tels que les civets, notamment de sanglier ou d’isard, un lapin à la moutarde, les truites pêchées dans la Garonne et dans les rivières aranaises, que l’on prépare fumées, frites ou au four. Les typique pâtés et les soufflés témoignent des influences venues de l’autre côté de la frontière. L’agneau du pays est excellent et abondamment consommé, et l’on peut en dire autant des volailles fermières, cuisinées en ragoût ou conservées dans de l’huile avec du vinaigre et des herbes, ainsi que de leurs dérivés tels que le foie gras. Parmi les desserts, on trouvera les traditionnels crespèths, aussi appelés pastères ou pescajons, la crème aranaise, ou les milhes, des gâteaux de farine de maïs frits, ou encore le hariat, un dessert au sarrasin.
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Olha aranesa
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www.gastroteca.cat 43
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Informations d’ordre général
Ministère de l’Entreprise et de l’Emploi Direcció General de Turisme Pg. de Gràcia, 105 08008 Barcelona Tél. (+34) 934 849 500 www.gencat.cat/empresaiocupacio
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Station de sports dâ&#x20AC;&#x2122;hiver Information touristique
Ă&#x2030;glise Station thermale
© Generalitat de Catalunya Ministère de l’Entreprise et de l’Emploi Agència Catalana de Turisme Photographies: O. Alamany, Conselh Generau d’Aran, R. Manent, J. Pareto, Rambol,T. Soriano i F. Tur. Cartographie: Pedro Monzo Impression: . D.L. Printed in EU 48
Catalogne
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